Cours Complet 1
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Cours Complet 1
Hans Kelsen, avec sa théorie : le droit c’est une matière particulière avec ses méthodes.
Le droit se fonde sur le principe de l’imputation et non de causalité. Le droit est une
science autonome : si un évènement se produit, un autre devra se produire et c’est le
droit qui devra intervenir (Exemple : une personne qui vole, elle sera punie).
Ce qui, de fait, exclue la morale et la religion.
Ensuite, H. Kelsen a aussi institué la notion de « Hiérarchie des normes » : (la norme est
une règle qui prescrit certains comportements et qui suppose l’hypothèse d’une sanction
en cas de manquements). Pour qu’une norme soit valide, il faut qu’elle soit
nécessairement conforme à la norme qui lui est supérieure. (Cf La pyramide de la
hiérarchie des normes).
Ouvrages à consulter :
Julien Boudon,
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CM : Droit constitutionnel Semestre 1
CM : Droit constitutionnel
Chapitre 1 : Les fondements théoriques du droit
constitutionnel moderne
Introduction : Le pouvoir politique, objet du droit
constitutionnel moderne
1. Ses origines
L’un des enjeux centraux du droit constitutionnel moderne est d’étudier et de comprendre
les constitutions politiques des États. Le pouvoir politique qui est naturel, à la plupart des
sociétés humaines, s’est certes organisé de manières di érentes selon les époques. Il
n’en demeure pas moins que l’organisation politique des sociétés, si l’on observe la carte
du monde, s’e ectue de nos jours selon une division géographique en États. L’essentiel
des règles d’organisation et de fonctionnement de ces États se retrouvent principalement
réuni dans un acte juridique et politique fondateur, que cet acte exprime une volonté
écrite ou une tradition : la Constitution. Dans certains pays, la constitution n’est pas écrite
: c’est le cas du Royaume-Uni, où on retrouve la constitution coutumière.
Le pouvoir politique rend compte des rapports de commandements et d’obéissance qui
existent dans toutes sociétés humaines. Il ne s’agit pas ici des rapports de soumission de
l’enfant vis-à-vis de ses parents, ni des rapports de subordination de l’employé vis-à-vis
de son employeur, mais d’une relation asymétrique entre gouvernants et gouvernés qui
est déterminée par une nalité : garantir au groupe social son identité, sa cohérence et sa
permanence. Dès lors, l’activité politique a bien pour objet de construire, de consolider et
de conserver un groupe social déterminé. Cela se traduit notamment par la citoyenneté.
On le disait, la relation est asymétrique dans la mesure où les membres du groupe social
acceptent, en principe, les règles édictées par les titulaires du pouvoir. La nature de ce
consentement a été exploré par les penseurs du contrat social.
Si toute société humaine connaît une organisation du pouvoir politique, qui traduit une
légitimité particulière, ces manifestations du pouvoir politique ont pris des formes
diverses dans le temps. Il su t ici de se référer aux grands modèles historiques du
pouvoir politique :
- La cité de la Grèce antique
- l’Empire romain d’Occident et d’Orient
- La féodalité médiévale
- Les régimes autocratiques ou oligarchiques.
Ces di érents modèles ont façonné le droit constitutionnel contemporain, que l’on prenne
les notions : de cité, de peuple, d’espace public, de République.
L’in uence des grands modèles historiques se retrouve également dans les techniques de
votation et de délibération, ainsi qu’à propos de la classi cation des régimes (La
classi cation des régimes = Rechercher le critère de fonctionnement d’un régime
politique. Déterminer les rapports qu’entretiennent les institutions politiques entre elles
qui leur permettent de fonctionner régulièrement).
En n, la question centrale de la représentation politique apparaît déjà à la lumière de ses
formes historiques du pouvoir politique. On peut en rendre compte par une série de
questionnements : Le peuple est-il souverain et doit-il exprimer directement sa volonté
pour que les décisions soient prises ? Le peuple vote-t-il directement sur toute question
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qui concerne l’organisation politique de la société (référendum) ? Le peuple doit-il être
représenté par des élus censés porter, traduire sa volonté dans une assemblée
délibérante ? (Cf l’opposition mandat impératif =/= mandat représentatif). En France , on
applique le mandat représentatif depuis SIEYÈS (grand auteur de la Révolution
française) : en termes modernes, l’élu n’est pas soumis aux volontés/exigences de ses
électeurs, il n’y a pas de règles juridiques qui contraignent l’élu. Le mandat impératif
suppose à l’inverse que le mandat passé entre l’élu et l’électeur , l’élu est pris/contraint
dans l’engagement qu’il a pris auprès des électeurs et en cas de manquements :
sanctions juridiques.
Tous les membres de la société politique sont-ils aptes, capables de voter ou d’être des
représentants ?
De nos jours, le pouvoir politique s’incarne dans l’État. L’État est devenu la forme
universelle du pouvoir politique, la forme primordiale des organisations politiques. L’État
présente des caractéristiques propres qui expliquent qu’il soit devenu le modèle universel
de l’organisation du pouvoir politique. Sa spéci cité réside dans la puissance du concept
auquel il est associé, si ce n’est assimilé : le concept de souveraineté. D’un point de vue
matériel, il en ressort que l’État rassemble, sous l’autorité de sa souveraineté, une
population, un territoire sur lesquels il exerce une plénitude de compétences. Dans la
mesure où l’État détermine, dé nit sa propre compétence, un auteur de la doctrine
juridique allemande estime que l’État souverain dispose « de la compétence de la
compétence » (JELLINEK). Ainsi, la souveraineté de l’État constitue un titre pour exercer
une compétence illimitée et se spéci e par la capacité qu’elle donne à l’État de délimiter
sa propre compétence.
NB : On oppose le critère matériel (contenu d’une norme, d’une règle) au critère formel
(se fonde sur la procédure d’adoption de la norme).
D’un point de vue formel, l’État est classiquement présenté grâce à deux hypothèses qui
ne sont plus exclusives :
- Soit l’État est unitaire, comme en France, c’est-à-dire qu’il est doté d’un ordre juridique
centralisé, dont les normes s’imposent sur celles que prennent les autorités locales,
c’est-à-dire dans le cas français les autorités déconcentrées et les autorités
décentralisées.
- Soit l’État est fédéral, comme aux USA ou en Allemagne, c’est-à-dire qu’il est
caractérisé par la coexistence d’un ordre constitutionnel fédéral et d’ordres
constitutionnels propres à chaque État membre ou fédéré.
Cette présentation binaire appelle bien des nuances. Il y a, dans l’État unitaire français, un
processus de décentralisation qui s’accentue et qui confère de plus en plus de
compétences aux collectivités territoriales. À l’inverse, il y a aux USA un phénomène de
centralisation du droit constitutionnel que l’on peut repérer dans les décisions de la Cour
suprême. En n, la distinction est encore davantage remise en cause par l’apparition
d’États dits régionaux que l’on retrouve en particulier en Espagne et en Italie. Ces États,
dits régionaux, sont a priori centralisés mais ils s’approchent de plus en plus du
fédéralisme, voire de la scission notamment pour ce qui concerne l’Espagne et du cas
particulier de la Catalogne.
En ce qui concerne l’Union européenne, elle présente des caractéristiques proches de
l’État fédéral mais elle reste ce que l’on appelle une organisation sui generis, tant elle
n’existe pas en tant qu’autorité autonome et souveraine pouvant décider de son avenir.
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L’État reste la référence indépassable de l’organisation du pouvoir politique. C’est
particulièrement parce qu’il est souverain qu’il détient l’autorité pour disposer du
monopole de la violence physique légitime (Max Weber), que l’État est devenu l’objet
d’étude du droit constitutionnel moderne. Dans ce cadre, les constitutions modernes sont
pour l’essentiel des documents ou des pratiques politiques codi ées (Royaume-Uni) aux
termes desquels sont établies les règles qui instituent et constituent l’État. Les
constitutions modernes sont, depuis les révolutions de la n du 18ème siècle, des textes
qui organisent le pouvoir dans l’État a n d’éviter toute transformation autoritaire du
pouvoir. L’État doit être limité et ne pas être considéré comme une n en soi, mais
comme un moyen technique et normatif permettant de préserver les libertés individuelles.
Ce mouvement libéral renvoie au concept de constitutionnalisme. La constitution a donc
pour objectif central de xer les règles de la compétition politique paci que qui
permettront l’exercice du pouvoir dans l’État. Aussi, cette constitution indiquera les
libertés fondamentales que la justice constitutionnelle imposera au pouvoir étatique.
A. La souveraineté de l’État
1) La construction historique et théorique de la souveraineté de l’État
Dans le cadre de la Monarchie française d’Ancien régime, la notion de souveraineté est
apparue pour soutenir les prétentions royales en vue d’exercer un pouvoir exclusif et
suprême. Ce pouvoir lui était contesté, à la fois par les grands seigneurs, qui s’avéraient
parfois plus puissants que lui, et par les revendications impériales et papales qui
prétendaient exercer un pouvoir supérieur. Trois phénomènes vont permettre l’apparition
de l’État moderne à la n du Moyen-Âge, c’est-à-dire vers la n du 15ème siècle.
3 phénomènes :
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Il s’agit tout d’abord du processus au terme duquel le pouvoir du monarque passe
d’un statut patrimonial à un statut institutionnel. Cela implique que le roi devient en lui-
même une institution abstraite, en plus d’être un homme au sens physique. Ce processus
renvoie à la thèse des 2 corps du roi de l’historien KANTOROWICZ, selon cette thèse, le
roi dispose donc d’un corps physique en tant qu’individu et d’un corps mystique qui fait
de lui l’institution titulaire de la souveraineté. Ainsi, si le roi corps physique meurt, le roi
corps mystique survit. Cette institutionnalisation qui est une ction permet en réalité la
permanence de l’institution monarchique et explique une célèbre formule « Le roi est
mort, vive le roi ».
En second lieu, une fois cette transformation opérée, un phénomène de
centralisation du pouvoir se produit à mesure que la monarchie française s’absolutise. La
division du pouvoir féodal cède face à la monopolisation du pouvoir et à l’uni cation de
l’espace territorial.
En n, l’origine du pouvoir cesse d’être purement mystique ou religieuse. Un
phénomène de sécularisation du pouvoir apparaît, dans la mesure où la volonté divine
n’est plus systématiquement convoquée pour fonder l’action du pouvoir monarchique.
C’est ainsi que Dieu n’est plus systématiquement la source des décisions judiciaires. Et
surtout que les volontés des sujets commencent à être prises en considération dans la
production du droit de l’État : apparition des cahiers de doléance.
Il faut surtout retenir que l’État moderne prend sa signi cation juridique au terme de
l’institutionnalisation du pouvoir politique. L’État apparaît véritablement lorsqu’il se
détache de la personne même du monarque pour acquérir un statut propre, autonome et
durable, distinct du patrimoine du roi et dépassant l’existence de ce dernier. Une étape
décisive sera accomplie au cours du 15ème siècle, avec l’apparition du concept de
couronne. La couronne va devenir une notion juridique autonome, dépassant donc l’objet
symbolique, notion qui va désigner des droits réels et personnels qui appartiennent et qui
caractérisent la fonction royale et non le roi lui-même.
Droit réel : droit qu’on exerce sur une chose (exemple : droit de propriété).
Droit personnel : pouvoir conféré à une personne d’exiger quelque chose à une autre
(exemple : droit de créance).
Cette notion a été illustré par l’idée d’indisponibilité de la couronne, ce qui implique que
le roi n’est pas le propriétaire de sa fonction royale. Ainsi, le roi ne pourra pas y renoncer
durant sa vie, il ne pourra pas davantage céder son pouvoir politique à une puissance
étrangère. De plus, les règles de succession au trône lui interdisent de désigner son
successeur : il s’agira nécessairement de son ls le plus âgé, de confession catholique.
En n, le royaume en tant que territoire est inaliénable (ce qu’on ne peut s’approprier), cela
conduit à penser l’existence d’un domaine public qui échappe donc à toute volonté
d’appropriation.
Au terme de ce processus, l’État devient donc un pouvoir politique autonome, mais
également le lieu politique où se concentre ce pouvoir unique et suprême. c’est dans
cette perceptive que la monarchie française a progressivement absorbé les di érentes
manifestations de pouvoir, non seulement d’un point de vue territorial, mais également du
point de vue de l’unité du peuple. Deux instruments y ont concouru : l’application
uniforme du droit d’une part, et l’obligation administrative d’utiliser la langue française sur
tout le territoire : Ordonnance de VILLERS COTTERETS. Il en ressort que l’État nit par
posséder la puissance ultime (potestas, en romain) et la plus haute autorité (auctoritas ,
en romain).
En plus de cette dé nition matérielle, il est possible de retenir une dé nition strictement
juridique de la souveraineté de l’État, plus limitative, cette approche consiste à poser, à
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retenir qu’est souverain le pouvoir qui dispose « la compétence de la compétence »
(JELLINEK). Autrement dit, est souverain le pouvoir qui peut dé nir librement l’étendue de
sa propre compétence. Ainsi, il ne s’agit pas d’une simple somme de compétences, qui
pourraient d’ailleurs être illimitées, mais principalement d’une aptitude, d’une capacité à
en établir librement le contenu. Dans la continuité, Kelsen estime que l’État constitue un
ordre juridique centralisé qui produit des normes et qui habilite des institutions à faire
appliquer ces normes. En cela, l’État est un ordre normatif reposant sur la contrainte qu’il
émet en tant que centre d’impulsion. Certains auteurs ont très tôt cherché à limiter ce qui
semble être une hypothèse d’une toute puissance de l’État, c’est JELLINEK, encore lui,
qui va produire la théorie de l’auto-limitation de l’État : selon Jellinek, l’État s’auto-limite
en ce sens qu’il s’engage à respecter l’ordre juridique qu’il a lui-même instauré.
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existent plusieurs exceptions : certains États étant constitués d’archipel, c’est notamment
le cas de l’Indonésie, les Maldives.
En n, le territoire de l’État se conçoit par une application indistincte de la loi sur
l’ensemble de ce territoire. Il faut ici mettre de côté le fédéralisme qui, on le verra, tolère
des législations di érenciées dans les États fédérés. Pour autant, il existe des entorses à
ce principe dans les États centralisés. En France métropolitaine, les ministres du culte en
Alsace-Moselle sont des fonctionnaires d’État (les prêtres, les rabbins et la question s’est
posée sur les imams et le Conseil constitutionnel a décidé que ces derniers ne pouvaient
pas avoir ce statut).
Le territoire de l’État permet de délimiter la compétence étatique de manière théorique,
l’État est souverain sur son territoire. Toutefois peut, de lui-même, accepter de limiter la
maitrise de son territoire. On peut ici songer aux accords de Schengen (1985), on peut
également citer l’exemple du mandat d’arrêt européen de 2003 qui permet, sous l’autorité
d’interpole, d’arrêter un individu recherché dans un autre territoire.
En second lieu, la population dé nit à son tour l’État par la création d’une communauté
de vie ou de destin. La population est donc l’élément humain de l’État qui se rassemble
autour de valeurs, de symboles fédérateurs. La population s’exprime désormais
principalement par le biais de représentants élus qui délibèrent et adoptent les décisions
politiques fondamentales. La population conduit à penser deux notions : celle de
nationalité d’une part, et celle de citoyenneté d’autre part. S’agissant de la nationalité, elle
est librement établie, par chaque État, au regard de règles de droit privé et de droit
international. En France, c’est le parlement, en vertu de l’article 34 de la constitution qui
détermine les conditions d’attribution de la nationalité. La nationalité peut être acquise
par la liation (droit du sang), ou grâce au lieu de naissance (droit du sol). La
naturalisation, qui permet donc l’acquisition de la nationalité, s’obtient au regard de
critères posés par les autorités étatiques. En France, en particulier, le mariage peut
emporter acquisition de la nationalité selon certaines conditions. S’agissant de la
citoyenneté, elle suppose un lien politique entre les nationaux d’un État et l’État en tant
qu’entité. Cette citoyenneté ouvre l’accès à l’exercice de droits civils et politiques, le plus
notable d’entre eux est le droit de vote. On précisera ici que la citoyenneté européenne
« complète » la citoyenneté nationale, puisque depuis le traité de Maastricht, les
ressortissants de l’UE vivant dans un autre État de l’UE que leur État d’origine peuvent
participer aux élections municipales et aux élections européennes après 3 ans de
résidence. En n, l’autorité politique souveraine dé nit substantiellement l’État car elle
rend compte de l’e ectivité de sa puissance. Elle pose fondamentalement la question de
la légitimité politique. Il semble que la plupart des pays occidentaux ait opté pour la
légitimité démocratique sans toutefois renoncer pour certains à la forme monarchique du
pouvoir. Deux notions fondamentales dans le cadre de la légitimité politique : c’est
d’abord l’État de droit, puis celle de droits fondamentaux. Concernant l’État de droit, il
repose sur la pré-éminence/primauté du droit sur le pouvoir politique, il suppose
l’obéissance des gouvernants et des gouvernés à la loi, étant entendu que les
gouvernants sont habilités à prendre/édicter des normes dans le respect des droits
fondamentaux et dans le respect de la contrainte que constitue la hiérarchie des normes.
À coté de l’État de droit, la légitimité démocratique moderne est également encadrée par
la notion de droit fondamentaux. Au-delà des libertés fondamentales, individuelles et
collectives, la notion prend ici une dimension procédurale. En e et, elle vise la possibilité,
pour tout justiciable, d’exiger l’e ectivité de ses droits devant un juge : Tout citoyen est
placé dans une même situation face aux droits fondamentaux et face à la sanction
judiciaire qui doit survenir en cas de méconnaissance de ces droits.
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1) L’État unitaire
Il s’agit, fondamentalement, d’un État dans lequel une seule autorité publique existe sur
un même territoire et dans lequel un seul droit s’applique à l’égard d’une population qui y
vit. Cette dé nition est bien trop théorique et elle suppose un territoire restreint, peu
étendu car le centre politique ne peut pas se démultiplier sur un territoire vaste. C’est la
raison pour laquelle l’État unitaire a évolué, a généré en deux variantes :
- L’État unitaire centralisé,
- L’État unitaire décentralisé.
Concernant l’État unitaire centralisé, que l’on a pu rencontrer dans des modèles
communistes, soviétiques mais également en France. Il s’agit d’un État dans lequel les
décisions publiques proviennent d’un centre d’impulsion de l’autorité politique (le plus
souvent la capitale) et ces décisions s’appliquent par l’intermédiaire d’agents de l’autorité
politique dans les circonscriptions territoriales (échelle territoriale des compétences du
préfet), il s’agit ici du phénomène de déconcentration. Selon ce phénomène/principe de
déconcentration, les agents des circonscriptions territoriales ne font qu’exécuter les
décisions du Centre. Il s’agit donc d’implanter, dans ces circonscriptions, des autorités
administratives représentant l’État. Parmi ces autorités déconcentrées, qui sont
dépourvues de toute autonomie et donc de la personnalité morale, on retrouve : les
préfets de département et de région, les recteurs d’académie et dans une certaine
mesure les maires des communes. Ces autorités sont nommées et révoquées par le
pouvoir central, elles sont en outre soumises au contrôle hiérarchique de l’État qui
dispose, à l’égard de ces autorités, d’un pouvoir disciplinaire qui peut permettre la
sanction, la suspension, ou la révocation (radiation) mais également d’un pouvoir général
d’approbation, d’annulation ou de substitution de leurs actes.
Le maire, on le constate, va jouer sur les deux tableaux, il est une autorité décentralisée
car il est élu et parce qu’il dispose d’une autonomie dans la gestion de sa commune.
Dans le même temps, il est une autorité déconcentrée car il est le représentant de l’État
dans la commune et qu’à ce titre, il doit veiller à l’application des règles nationales (lois et
règlements) dans la commune mais également au maintien de l’ordre public (Ordre
public = Sécurité, Tranquillité, Salubrité, Dignité).
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L’autre variante de l’État unitaire, est l’État unitaire décentralisé qui renvoie
évidemment à la notion de décentralisation. Dans ce cadre, une distinction est faite entre
les a aires qui dépendent de l’ensemble du territoire (déconcentration) et celles qui ne
concernent que l’échelon local. Dans cette seconde hypothèse, des institutions élues par
les habitants de la collectivité territoriale (échelle territoriale des compétences du
Conseil départemental ou régional) gèrent les a aires locales grâce à des compétences
propres et limitées par la loi et la Constitution, leurs décisions étant soumises au contrôle
de légalité. Les compétences de ces collectivités territoriales sont encadrées et limitées :
- Le Conseil départemental s’occupe : des a aires sociales du territoire (personnes en
précarité, femmes battues, le placement des enfants en situation di cile, les
personnes handicapées, etc); de l’entretien/gestion/ nancement des collèges; du
transport (scolaire, de personnes au sein du département).
- Le Conseil régional s’occupe : des a aires sociales de la région, de l’entretien/gestion/
nancement des lycées; le transport à l’échelle régional (TER, RER); le tourisme.
Le décentralisation est constitutionnellement reconnue comme le mode d’organisation
d’une République qui demeure une et indivisible (Articles 3 et 72 de la Constitution). En
France, ce processus de décentralisation a été enclenché à la suite de l’élection de
François Mitterand à la présidence de la République en avril 1981. Il s’agissait de mettre
en place une forme de démocratie locale. C’est dans cette perspective que les lois
DEFFERRE ont été promulgué en mars et en juillet 1982. Pour l’essentiel, ces lois
reconnaissent l’existence de collectivités territoriales élues au su rage universel, dans le
Département et dans la Région, et pourvues de compétences propres encadrées par la
loi et la Constitution (Social, collège/lycée, transports, etc). En parallèle, dans chaque
département et chaque région, le préfet continue d’avoir la charge des intérêts nationaux,
du respect des lois, de l’ordre public, et du contrôle de légalité. Ainsi, décentralisation et
déconcentration co-existent. En 2003, à l’initiative du 1er ministre de l’époque Jean-
Pierre RAFFARIN, une révision de la constitution est intervenue. Si depuis 1982, les
collectivités territoriales béné ciaient du principe de libre administration, cette liberté ne
concernait en réalité que l’organisation administrative des collectivités. En 2003, la
Région a été constitutionnalisé et les collectivités territoriales se voient attribuer des
compétences qui pourront relever du domaine législatif, cela peut apparaître comme
étant une innovation majeure. On reconnaît en e et que, lorsque l’échelon local ou
régional sera pertinent pour la prise de décisions, les collectivités territoriales pourront
s’aventurer dans le domaine du législateur : c’est le principe de subsidiarité. Pour autant,
cette innovation n’en est pas vraiment une car le Parlement qui vote la loi et le Conseil
constitutionnel pourront s’opposer à ce que les collectivités territoriales prennent de telles
mesures législatives (Article 34 de la Constitution) (article 72 aliéna 2 de la Constitution).
De plus, la révision de 2003 a ouvert la possibilité aux collectivités territoriales, lorsque la
loi ou le règlement l’a prévu, de déroger à titre expérimental aux dispositions qui
encadrent l’exercice de leurs compétences.
2) L’État régional
C’est ici une forme intermédiaire, entre la décentralisation et l’État fédéral. Autrement dit,
l’État régional repose sur la conservation d’une structure unitaire et sur l’autonomie
locale, contestant potentiellement l’unité de l’État. Le cadre de l’État régional reste celui
de l’État unitaire. Mais l’autonomie des collectivités n’est plus seulement administrative,
elle est également politique et institutionnelle, ce qui se traduit par la reconnaissance de
compétences propres, constitutionnellement garanties et de nature législative pour
certaines collectivités.
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En Italie, l’État est en principe unitaire mais la reconnaissance d’un pouvoir
législatif aux régions remet en cause cette unité. Depuis quelques décennies, le droit de
l’Union européenne est le plus souvent exécuté à l’échelon régional, ce qui accentue la
di érenciation de son application. Une révision constitutionnelle de 2001 a décomposé la
République italienne en communes, en provinces (ici, c’est l’équivalent du département
en France), en régions et en État. Ainsi, l’État est placé au même niveau que les autres
entités territoriales.
Le cas espagnol est encore plus signi catif. La constitution de 1978 reconnaît une
forte autonomie aux communautés, particulièrement aux communautés historiques que
sont la Catalogne, le Pays basque et la Galice. Pour autant, la constitution espagnole
n’envisage pas le processus fédéral. Certes, elle indique les voies d’accès à l’autonomie,
qui est considérée comme un droit à l’auto-gouvernement à la disposition des
communautés. Dans ce cadre, sont prévus pour chaque communauté : un pouvoir
législatif dans un parlement régional mono-caméral (une seule chambre au Parlement),
un pouvoir exécutif avec à sa tête le président de la communauté et ses conseillers, une
administration publique propre à chaque communauté, en n un tribunal supérieur de
justice qui demeure néanmoins rattaché à l’État central. Si ce cadre juridique paraît
s’orienter vers le fédéralisme, il n’est pas possible de reconnaître la nature pleinement
fédéral de l’État espagnol. Tout d’abord, les communautés ne disposent pas de
constitutions qui leurs seraient propres. Ensuite, on ne trouve pas, dans les institutions
nationales espagnoles, de représentation politique des communautés dans une seconde
chambre à l’échelon national. Logiquement, les relations internationales sont
monopolisées par les institutions centrales.
Un dernier exemple de la régionalisation de l’État pourrait être celui du Royaume-
Uni. En e et, au Royaume-Uni le Scotland Act et le Government Of Wales Act adoptés en
1998 ont créé des parlements régionaux en Écosse et au pays de Galles. Le premier
dispose d’un pouvoir législatif ordinaire mais délimité. Le second dispose quant à lui d’un
pouvoir législatif délégué par le parlement britannique. Toutefois, ces parlements
régionaux coexistent avec le maintien d’un système institutionnel centralisé et soumis à la
souveraineté du parlement britannique.
3) L’Etat fédéral
Le principe du fédéralisme est avant tout conciliateur. Il s’agit de faire coexister des
entités territoriales (Les États fédérés) sans leur retirer leurs caractéristiques propres.
L’organisation de l’État fédéral repose essentiellement sur deux principes : le principe de
participation d’une part, le principe d’autonomie d’autre part.
Concernant le principe d’autonomie, il permet à l’entité territoriale/au futur État fédéré,
d’a rmer son existence et de dé nir le degré de rattachement à l’unité politique. C’est
ainsi qu’il en précisera les limites et qu’il délimitera son autonomie.
Concernant cette fois le principe de participation, il se décline en deux versions : soit la
participation est dite fonctionnelle dans la mesure où les représentants des entités
territoriales se réunissent ponctuellement pour régler les problèmes communs, soit la
participation est institutionnelle, c’est-à-dire qu’il y a une représentation permanente des
entités territoriales dans une structure qu’est l’institution fédérale (Cf Sénat américain).
Cette participation s’applique à tous les domaines : rédaction et révision de la
constitution fédérale, législation (vote des lois), exécution des lois, etc.
Un autre principe peut être retenu pour saisir le fédéralisme, fondé par Georges SCELLE,
il s’agit du principe de juxtaposition qui suppose que le fédéralisme tient à la coexistence
de deux ordres juridiques concurrents : l’ordre fédéral d’un côté, l’ordre fédéré de l’autre.
L’État fédéral peut se former soit par agrégations, soit par ségrégations : dans la première
hypothèse, on est face à une union d’États, auparavant séparés, dans la seconde
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hypothèse, l’État se décentralise jusqu’à la reconnaissance aux entités locales d’une
autonomie constitutionnelle et législative. L’acte de fondation de l’État fédéral est un traité
international ou une constitution. Cet acte juridique doit être approuvé par tous les États
souhaitant intégrer la fédération. D’emblée, le fédéralisme soulève une di culté centrale.
On admet que l’État fédéré/l’entité fédérée dispose d’une forte autonomie mais qu’il n’est
plus pleinement souverain puisque la fédération empêche en principe l’existence d’un
droit de sécession (=volonté d’une entité territoriale de quitter le territoire auquel elle
appartient). De même, on ne sait plus véritablement où se situe la souveraineté lorsqu’on
aborde l’État fédéral. Si on localise la souveraineté à l’échelon fédéral, alors on tend vers
l’État unitaire. En revanche, si cette souveraineté reste aux mains des États fédérés, elle
vide la fédération de sa substance, elle ruine le principe-même de la fédération en
l’approchant d’un autre modèle qui est celui de la confédération. Dans la confédération,
les États souverains organisent une entente sur le fondement d’un traité et expriment
clairement le souhait de conserver leur souveraineté. Dans la confédération, les décisions
sont prises à l’unanimité, chaque État pouvant rejeter les entreprises de la confédération
et donc bloquer le processus décisionnel. Dès lors, la confédération suppose moins
d’engagement de la part des États.
En conclusion, il semble que le terme même « d’État » ne correspond pas, parce qu’il est
chargé de la notion de souveraineté, à la logique fédéraliste. Cette logique suppose
l’articulation entre ordre fédéral et ordre fédéré, elle suppose également la négociation
entre ces ordres, elle n’est donc pas conforme au caractère absolu et illimité de la
souveraineté étatique. Il faut donc retenir le terme de « fédération » plutôt que de celui
« d’État fédéral ». Des auteurs : Olivier BEAUD, Vlad CONSTANTINESCO, Stéphane
RIALS.
Au-delà de ces ré exions antiques, les premières traces écrites ayant pour objet de
dé nir les relations entre les gouvernants et les gouvernés apparaissent dans l’Angleterre
du début du 13ème siècle. Parmi ces textes, le plus notable est la Magnacarta de 1215,
texte d’autant plus fondamental qu’il est à l’origine du principe de consentement à l’impôt
et par conséquent à l’origine du gouvernement représentatif.
En 1215, le Roi Jean Sans-Terre convoque les barons et les seigneurs locaux pour leur
demander leur appui nancier et humain a n d’entreprendre les croisades. Les barons et
seigneurs vont utiliser cette demande royale pour imposer le consentement à l’impôt et
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structurer une représentation politique. Cela va leur permettre de modérer la toute
puissance royale mais également d’obtenir, de la part du roi, un renforcement des libertés
individuelles. Ce texte de 1215 sera complété, dans l’histoire politique anglaise, par deux
autres textes : Habeas Corpus de 1679 d’une part, BILL OF RIGHTS de 1688. Pour
l’essentiel, ces textes renferment une conception individualiste de la liberté, par mé ance
vis-à-vis du pouvoir royal. Les individus doivent en e et disposer de garanties pour eux-
même (sûreté individuelle), mais également ne pas craindre les abus du pouvoir royal.
C’est dans ce contexte libéral que les pouvoirs vont être distribués et que le pouvoir royal
va se trouver contrôlé par la représentation nationale, c’est-à-dire par la Chambre des
communes.
Il reste que la notion de constitution peut être appréhendée théoriquement selon trois
points de vue : en tant que modèle théorique tout d’abord, en tant que norme
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instauratrice et susceptible d’évolution ensuite, en n en tant que source juridique des
libertés individuelles devant être protégées.
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C. La distinction constitution souple VS constitution rigide
Cette distinction cherche là encore à isoler le cas anglais, on la doit à un juriste et
historien britannique James BRYCE. Selon cette distinction, une constitution est souple
lorsque la procédure de révision est identique à l’adoption législative, c’est
particulièrement le cas du Royaume-Uni. À l’inverse, une constitution est rigide lorsqu’elle
implique une procédure de révision plus contraignante, ce qui est le cas de la quasi
totalité des constitutions écrites modernes (USA, France, Allemagne par exemples).
Pour conclure, on constate assez aisément que ces distinctions complexi ent l’étude de
la constitution, tout en appauvrissant l’analyse de la notion. On peut simplement y
percevoir un intérêt pédagogique et théorique.
2. Le pouvoir constituant
L’étude du pouvoir constituant se centre sur le processus de création et de
transformation de la constitution. D’un coté, le pouvoir constituant originaire viserait le
pouvoir inconditionné d’une autorité en vue d’édicter une constitution. De l’autre, le
pouvoir constituant dérivé serait le pouvoir dont une autorité est investie a n de modi er
la constitution, ceci en vertu d’une habilitation de cette même constitution.
3. Le constitutionnalisme
Pour l’essentiel, le constitutionnalisme est une notion politique et juridique dont les
origines proviennent de la tradition libérale anglaise. Contre l’absolutisme monarchique
des Stuart, un courant philosophique est né pour s’opposer à la concentration des
pouvoirs, illustré notamment par la quasi-absence de convocation du parlement au
17ème siècle ainsi que par un recours régulier aux emprisonnements d’o ce. Ce
mouvement libéral, porté par John LOCKE, va se centrer sur l’exigence de distributions
de séparation des pouvoirs, le constitutionnalisme sera renforcé par deux éléments : la
reconnaissance de la primauté formelle de la constitution et la consécration du contrôle
de constitutionnalité.
Il faut donc retenir que la séparation des pouvoirs est fondamentalement un principe de
philosophie politique qui cherche à éviter l’arbitraire et à préserver les libertés
individuelles. Associée à la reconnaissance des droits de l’Homme en 1789, la séparation
des pouvoirs en est venue à dé nir la notion même de constitution, telle est la
signi cation de l’article 16 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (DDHC).
C’est ici l’expression la plus nette de l’idée de constitutionnalisme qui envisage la
constitution comme instrument de protection de la liberté.
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B. La primauté de la norme constitutionnelle
1) La consécration du courant normativiste : la hiérarchie des normes
Comme cela a été vu, Kelsen a élaboré une théorie qui entendait dégager une science
autonome du droit. Grâce au principe hiérarchique, les normes s’articulent entre elles et
tirent leur validité de leur conformité vis-à-vis des normes supérieures. En somme, le droit
génère sa propre particularité et est ainsi distingué des sciences de la nature et de la
morale (ce peut être la règle religieuse mais aussi les théories du droit naturel).
Dans ce système théorique, Kelsen dissocie deux types de rapports entre les normes : un
rapport statique d’une part, un rapport dynamique d’autre part :
- Selon le rapport statique, la validité d’une norme s’évalue par sa conformité à une
norme supérieure au regard du seul contenu de la norme (critère matériel).
- Concernant le rapport dynamique, il ressort cette fois de l’habilitation par une autorité
autorisant une autre autorité à prendre/édicter un certain type de normes.
Logiquement, la norme édictée par l’autorité habilitatrice est supérieure à la norme
prise par l’autorité habilitée (critère formel).
Cette théorie de Kelsen encourt au moins deux critiques fondamentales :
Tout d’abord, il apparaît que cette volonté de considérer le droit comme une science pure
et autonome se désintéresse précisément du contenu moral, philosophique des normes.
Kelsen l’a rme : seule importe la validité et la hiérarchie des normes. Le contenu moral
n’importe pas et cela a conduit certains auteurs à reprocher à Kelsen de légitimer tout
type d’ordre juridique, que cet ordre juridique soit démocratique, fasciste ou totalitaire.
La seconde critique est davantage systémique. Dans son édi ce normatif, Kelsen estime
que la Constitution est au sommet « de la Pyramide », mais il ajoute que selon lui, il y a,
au dessus de la Constitution, une norme fondamentale, une Grundnorm dont il dit qu’elle
constitue une hypothèse logico-transcendantale. Ce que cette hypothèse renferme, selon
Kelsen, c’est l’expression du pouvoir constituant suprême et Kelsen ajoute que cette
expression peut trouver son origine dans la coutume, dans la culture juridique et politique
propre à l’État, donc à l’Histoire. C’est dire que fonder l’ordre juridique sur une norme
hypothétique qui repose sur la culture historique et politique d’un État peut di cilement
exclure des éléments moraux ou tout au moins culturels. Ainsi, la hiérarchie des normes
de Kelsen repose ultimement sur un élément culturel indéterminé.
Stipuler
Disposer
Pour un acte juridique qui met en relation des
Pour une norme générale et impersonnelle. C’est le
parties identi ées, alors on parle de « stipuler » :
cas de : Constitution, loi, arrêtés, etc
c’est la volonté subjective.
On retrouve : le contrat, le traité.
La jurisprudence a con rmé cet état du droit en créant la notion d’identité
constitutionnelle de la France, par cette notion le Conseil constitutionnel et le Conseil
d’État répètent le principe de primauté de la norme constitutionnelle et l’oppose en
particulier au droit de l’Union européenne. Il s’agit ici d’insister sur la supériorité
normative de la constitution française mais également de mettre en lumière la supériorité
des valeurs de la constitution française, dont une n’est pas partagée par les États de
l’Union européenne : en l’occurrence la laïcité.
On précisera pour nir sur ce point que la constitution pose la supériorité relative des
traités internationaux sur les lois, en vertu de l’article 55 de la Constitution. Cet article
reconnaît cette supériorité à la condition que le traité soit formellement rati é et
également respecté par les autres États, parties au traité.
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- Un contrôle par voie d’exception : à savoir que l’inconstitutionnalité de la loi litigieuse
est indirectement soulevée par tout justiciable à l’occasion d’un litige.
- Un contrôle in-concreto : à savoir que seule l’inconstitutionnalité soulevée à l’occasion
d’un litige peut aboutir à l’annulation de la disposition législative litigieuse et non pas à
l’annulation de la loi dans son intégralité.
Ensuite et inversement, le modèle européen caractériserait
- Un contrôle concentré : c’est-à-dire monopolisé par une seule juridiction.
- Un contrôle a priori : c’est-à-dire avant la promulgation de la loi.
- Un contrôle par voie d’action, en ce sens que la loi est directement visée par le recours
en inconstitutionnalité.
- Un contrôle In-abstracto : en ce sens que la déclaration d’inconstitutionnalité frappe la
loi dans son intégralité.
Il s’agit là d’une simpli cation excessive qui ne prend pas en considération les
particularités de chaque juridiction constitutionnelle et le développement de techniques
d’interprétations, notamment celles des réserves d’interprétations : théorie de l’aiguilleur,
de Louis FAVOREU.
En France, la véritable justice constitutionnelle est récente car elle s’est longtemps
heurtée à la culture légicentriste. À partir de 1958, le contrôle de constitutionnalité, opéré
par le Conseil constitutionnel, correspondait au modèle européen tel qu’il a été décrit :
concentré, a priori, par voie d’action et in-abstracto. Il ne pouvait être enclenché que par
la saisine d’autorités politiques (Président de la République, Premier ministre, président
de l’Assemblée nationale, président du Sénat). Trois évolutions fondamentales doivent
être prises en considération :
C’est tout d’abord la décision Liberté d’association, rendue en 1971, par laquelle le
Conseil constitutionnel s’auto-proclame protecteur de la Constitution dans sa dimension
substantielle, en intégrant le Préambule dans les normes de référence de son contrôle.
C’est ici qu’apparait la notion de bloc de constitutionnalité, par Claude EMERI (notion
doctrinale), qui rassemble : la Constitution, la DDHC, le Préambule de la Constitution de
1946, les Principes fondamentaux reconnus par les lois de la République (PFLR) et en n
la Charte de l’environnement depuis 2004.
Seconde évolution, c’est la révision constitutionnelle de 1974 qui élargit la saisine
du Conseil à 60 députés ou 60 sénateurs. Cette révision permet une forme de politisation
du contrôle de constitutionnalité dans la mesure où elle ouvre la possibilité à l’opposition
parlementaire de saisir le Conseil constitutionnel.
Troisième et dernière évolution, c’est la révision constitutionnelle de 2008 au terme
de laquelle le constituant a posé la faculté, pour tout justiciable, de soulever l’exception
d’inconstitutionnalité d’une loi à l’occasion d’un litige : c’est la fameuse question
prioritaire de constitutionnalité (QPC). La compétence d’attribution du Conseil se trouvait
ici notablement complétée bien qu’il appartienne aux juridictions suprêmes de chaque
ordre (administratif et judiciaire) de décider de transmettre ou non la QPC selon des
motifs sujets à interprétation. Il convient toutefois de préciser que cette saisine est
matériellement limitée par l’article 61-1 de la Constitution à une atteinte présumée de la
loi aux droits et libertés que la Constitution garantit.
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rejetée car elle renvoie à la Chambre des lords composée d’une aristocratie, hors la
Révolution a mis un terme à la société d’ordres et a aboli les privilèges de la noblesse lors
de la nuit du 4 aout. En n, les groupements politiques vont s’opposer sur la question du
véto accordé au roi sachant que cette question du véto conduira la Constitution de 1791
à sa perte.
On doit rapidement évoquer ici pour terminer le comportement contradictoire de Louis 16
qui a contribué à la forte instabilité que connaîtra la brève constitution de 1791. Louis 16
n’a pas renié l’héritage d’Ancien régime, pour autant il était acquis à la philosophie des
Lumières. Cette ambivalence explique pourquoi Louis 16 sera indécis et provoquera de
nombreuses tensions. Il accepte le principe de la révolution mais rejette le vote par tête
au pro t du vote par ordre. Aussi, Louis 16 abusera de son droit de véto et nira
tristement son existence en essayant de fuir à Varenne au moment de la Terreur.
Théorie : l’électorat est un droit Théorie : l’électorat est une fonction (BARNAVE)
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l’organisation des pouvoirs retenus. Cette organisation, on le verra, est très largement
maitrisée en dépit de certaines réserves par l’Assemblée nationale, selon une conception
limitative de la représentation politique. Logiquement, la Constitution de 1791, dont le
préambule est la DDHC, met en place une séparation accentuée des pouvoirs malgré
quelques éléments théoriques de collaboration des pouvoirs. Les épisodes
constitutionnels ultérieurs marqueront une nette rupture avec cette constitution
révolutionnaire.
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B. Le su rage censitaire ou capacitaire
La Charte de 1814 retient assez logiquement le su rage censitaire selon une logique dite
« capacitaire ». Tout électeur masculin, doit pour pouvoir voter, avoir au moins 30 ans et
payer un cens de 300 francs. Cette vision capacitaire a été développé par une doctrine de
l’époque, que l’on doit à un groupe de pensée : les doctrinaires : 2 gures importantes
ici : François GUIZOT (Il sera le premier à rendre l’école obligatoire et gratuite, mais pas
laïque), ROYER-COLLARD, THIERS. Selon cette théorie doctrinaire qui a conceptualisé la
théorie du su rage capacitaire, il fallait non pas considérer que le su rage était propre à
une certaine vision de l’homme mais à sa capacité individuelle. Le su rage est ici une
fonction qui est attribuée aux meilleurs, à l’élite capable de prononcer un jugement
électoral, d’où la référence à la capacité nancière des votants. Une loi de 1820 va
accentuer cette tendance aristocratique en établissant un double vote au pro t des
électeurs les plus fortunés.
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A. Le changement de légitimité
Sur le principe, la Charte du 1830 est très di érente car elle a été votée par les chambres
législatives et acceptée par Louis Philippe de façon comparable à ce qui s’était passé en
Angleterre en 1688 lorsque Guillaume d’Orange accéda au trône du royaume en faisant
serment de respecter le Bill Of Rights (1688-89). Surtout, la Monarchie de Juillet se
distingue de celle restaurée en 1814 en ce qu’elle n’est plus une monarchie de droit divin
mais une monarchie contractuelle. Le roi en 1830 s’engage selon un pacte (pacte
constitutionnel en l’occurence) à respecter le veux de la notion. Il doit se conformer au
voeu des Français, à la souveraineté de la nation. Apparaît ici, dans le cadre du
gouvernement représentatif, une prise en compte de l’opinion publique. Cependant, la
nation en 1830 est toujours accaparée par une certaine aristocratie. Le cens est reconduit
dans une proportion moindre, dans le mesure où le nombre d’électeurs est doublé. La
logique capacitaire persiste en raison de la primauté d’une pensée conservatrice dans la
France d’alors. À ce titre, François GUIZOT, qui sera président du Conseil à plusieurs
reprises entre 1830 et 1848, s’opposera à l’adoption du su rage universel en raison de sa
mé ance vis-à-vis de la souveraineté populaire qui reste perçue comme une source de
révolution.
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3) La distinction des modèles parlementaristes : le modèle dualiste et le modèle
moniste
Dans la théorie des régimes politiques, on distingue le régime parlementaire dualiste du
régime parlementaire moniste. S’agissant du régime parlementaire dualiste, il renvoie à la
situation dans laquelle le ministère est responsable à la fois devant la chambre législative
et devant le chef de l’État qui le nomme. S’agissant cette fois du régime parlementaire
moniste, il renvoie à l’hypothèse selon laquelle le ministère n’est responsable que devant
la ou les chambres législatives.
Cette distinction a une vocation pédagogique car pour l’essentiel, le modèle dualiste s’est
rapidement e acé compte-tenu du retrait du monarque des a aires politiques nationales
au pro t du modèle moniste. Il reste que la période 1830-1848 est signi cative du régime
parlementaire dualiste. Pendant cette période, le régime parlementaire s’est introduit
dans la pratique politique, notamment par la survenue de démissions ministérielles et
collectives, consécutives au désaveu du roi ou à l’hostilité de la chambre des députés.
Trois ministères démissionneront en e et entre 1830 et 1848, en raison de l’opposition de
la chambre des députés. Parmi ces trois démissions, deux seront la conséquence
d’interpellations puis de questions, qui ont été suivi d’un vote négatif de la chambre au
projet ministériel. La troisième démission se distingue car elle reprend tout le
cheminement parlementariste. En 1839, la chambre est hostile au ministère du Compte
MOLÉ, ministère nommé et soutenu par Louis Philipe. Face à cette hostilité, le roi décide
de dissoudre la chambre pour obtenir une majorité favorable à son ministère. Or,
l’opposition parlementaire (la même majorité parlementaire ici) est reconduite à la suite
des élections législatives. Le roi n’a donc plus le choix, il doit renvoyer son ministère et
nommer des ministres qui ont la con ance de la majorité parlementaire élue.
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1. La Constitution du 4 novembre 1848
A. Le contexte d’adoption
La Constitution de 1848 formalise le changement de la nature du régime : la République
est proclamée. Née à la suite de l’insurrection parisienne de février 1848 contre
l’interdiction des banquets républicains, la République du 1848 a été pensé pour rompre
avec le régime de la monarchie de Juillet à deux égards : Pour mettre un terme à la
corruption parlementaire d’une part, et pour permettre l’application d’un su rage
universel masculin d’autre part.
La Constitution de 1848, dont l’e ectivité ne durera que deux ans et demi, instaure la
Seconde république et proclame le principe démocratique. Au-delà du su rage universel,
la Constitution de 1848 consacre une conception interventionniste de l’État au regard du
Préambule qui reprend certains aspects de la pensée socialiste au sens large.
Néanmoins, cette constitution est synthétique et donc contradictoire puisqu’elle a rme la
reprise des acquis philosophiques de 1789.
B. Le dispositif constitutionnel
Sur le plan institutionnel, la Constitution de 1848 semble mettre en place une
spécialisation des fonctions, la durée des mandats de coïncide pas et chaque pouvoir est
censé accaparer/monopoliser la fonction qui lui est propre. Pour autant, l’initiative
législative est partagée puisque le Président de la République peut adresser des projets
de loi à l’assemblée législative. Par rejet de la monarchie constitutionnelle et de son
bicamérisme, la Constitution de 1848 institutionnalise une assemblée législative unique.
Face à elle, le pouvoir exécutif est composé d’un président de la République élu au
su rage universel et d’un gouvernement nommé par le Président. Plus particulièrement,
le Chef de l’État est responsable des actes de l’exécutif aux côtés des ministres, ce qui
est un fondement de son action. Le Président est donc élu au su rage universel et sa
responsabilité, très vaguement posée par le texte, peut rappeler la conception
plébiscitaire du pouvoir que Napoléon avait développé au début du 19ème siècle. On
nira en notant que le Président dispose de l’initiative partagée des lois, qu’il promulgue
les lois et qu’il a la possibilité de demander à l’assemblée une nouvelle délibération. En n,
le Président nomme et révoque les ministres (responsabilité des ministres devant le chef
de l’État) ce qui renforce son autorité. Néanmoins, les actes du Président du République
doivent être contre-signés par les ministres compétents.
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Bonaparte décida en e et de recourir au coup d’État militaire car il n’avait pas obtenu une
majorité su sante pour réviser la Constitution de 1848.
La constitution américaine est un texte assez bref, elle comporte 7 articles qui sont
subdivisés en sections qui traitent des di érents organes fédéraux (Congrès, Pouvoir
judiciaire, Président) et des compétences que la constitution leur attribue ou leur interdit.
La constitution examine également les rapports entre les États fédérés et la fédération,
ainsi que les procédures de révision de la constitution. La brièveté de la constitution
américaine et sa technicité laissent une large place à l’interprétation par les organes
politiques et judiciaires. À cet égard, la constitution américaine est le modèle même de la
constitution rigide, c’est-à-dire qu’elle est di cile à réviser, à modi er. D’un mot ici, on
précisera que l’initiative de la révision peut provenir soit du Congrès fédéral (=Chambre
des représentants + Sénat), soit des parlements des États fédérés. Si le congrès fédéral
est à l’initiative de la révision, celle-ci devra être approuvée par la majorité des deux tiers
de chacune des deux chambres. Si l’initiative provient d’un ou de plusieurs parlements
d’États fédérés, la proposition de révision devra être approuvée par les trois quarts des
États fédérés.
Depuis 1787, 27 amendements ont été adopté pour compléter et modi er la Constitution
de Philadelphie. Les 10 premiers amendements ont été adopté dès 1789 et ils constituent
une sorte de bloc constitutionnel d’origine. Ils renvoient fondamentalement aux droits
individuels, le premier amendement sacralise la liberté de religion, de conscience et
d’association, le second amendement garantit à tout citoyen américain le droit de porter
et détenir une arme à feu. Le cinquième amendement est tout à fait fondamental dans la
culture juridique américaine puisqu’il proclame le DUE PROCESS OF LAW, notion
centrale selon laquelle toute personne soupçonnée d’avoir commis une contravention, un
délit, un crime a le droit à une procédure légale et judiciaire régulière, c’est la forme
historique du droit au procès équitable. Les amendements suivants concernent
davantage la procédure judiciaire et les garanties judiciaires.
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Au 19ème siècle, trois amendements fondamentaux vont intervenir au terme de la Guerre
de Cecéssion. Le treizième (13) amendement abolit l’esclavage en 1865. Le quatorzième
(14) étant le DUE PROCESS OF LAW à tous les citoyens, notamment aux anciens
esclaves en 1868. En n, le quinzième (15) amendement octroie le droit de vote aux
esclaves en 1870.
Des amendements plus récents au 20ème siècle s’intéressent en particulier aux droits
politiques, il s’agit du droit de vote des femmes acquis au terme du dix-neuvième (19)ème
amendement en 1920. En n, l’abaissement de la majorité électorale, le vingt-sixième (26)
amendement en 1971.
1) Le Congrès
Le Congrès incarne le parlement fédéral : il est bicaméral, la chambre des représentants
représente le peuple d’un côté, le Sénat représente les États fédérés de l’autre.
La Chambre des représentants compte 435 membres, élus pour deux ans, au scrutin
majoritaire à un tour et ré-éligible. Le nombre de représentants est proportionnel à la
population de chaque État membre (Exemple : 53 en Californie). La courte durée du
mandat de la Chambre des représentants rappelle la réticence des pères fondateurs vis-
à-vis du Parlement britannique. Elle montre également la volonté de renouveler
régulièrement les représentants. Pour autant, elle a tendance à favoriser l’électoralisme
des représentants.
Le Sénat, quant à lui, est composé de deux membres par État, il y a donc puisqu’il y a 50
États fédérés : 100 sénateurs qui défendent les intérêts de la fédération. Ils sont élus
selon le même mode de scrutin que les représentants : c’est le principe du WINNER
TAKES IT ALL (La liste qui a 50+1 des su rages prend tous les sièges). Le mandat des
sénateurs est de six ans et la chambre se renouvèle par tiers tous les deux ans.
On précisera que pour être membre de la Chambre des représentants, il faut être citoyen
américain depuis sept ans et avoir au moins 25 ans. Pour être sénateur, il faut être citoyen
américain depuis neuf ans et avoir au moins 30 ans.
Les parlementaires américains disposent d’un régime d’immunité. En revanche, les
parlementaires américains ne peuvent absolument pas être fonctionnaires. En n, le cumul
des mandats est totalement interdit aux États-Unis (Ici, on parle pas du cumul des
mandats dans le temps, mais bien du cumul des mandats e ectifs).
On nira par préciser ici que le Congrès américain, dans son travail législatif, a
particulièrement recours à des commissions permanentes : 25 pour la Chambre des
représentants, 16 pour le Sénat. Mais également il y a des commissions d’enquête,
particulièrement au Sénat, commissions d’enquêtes qui disposent d’un large pouvoir
d’investigation sur l’administration fédérale. Dans l’immensité de son pouvoir législatif, le
Congrès américain a recours à une procédure législative classique : examen du texte en
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commission, inscription du texte à l’ordre du jour, navette parlementaire, et recours
éventuel à une commission mixte pour parvenir à un compromis.
2) Le Président
Pour être candidat à l’élection présidentielle américaine, il faut être né citoyen des États-
Unis, y avoir résidé 14 ans et être âgé d’au moins 35 ans. Le Président est élu pour quatre
ans, au su rage universel indirect et depuis 1951 et le 22ème amendement, il n’est ré-
éligible qu’une seule fois. Le futur Président se présente en même temps que le candidat
à la vice-présidence qui le remplace en cas de vacance ou d’empêchement. Ensemble,
ils constituent ce qu’on appelle aux USA : un ticket électoral.
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