Structures Cristallines
Structures Cristallines
Structures Cristallines
L’état solide correspond à un empilement d’entités chimiques qui occupent des positions
bien définies dans l’espace (aux vibrations internes et externes près). On distingue deux types
d’arrangements :
• les solides amorphes ou verres, dans lesquels l’assemblage des entités ne présente pas
d’ordre à grande distance ;
On définit ainsi un modèle de solide cristallin parfait, où l’ordre serait généralisé dans les trois
dimensions de l’espace.
I. Généralités
• Cristaux covalents : Les atomes sont unis par des liaisons covalents.
Exemples : Carbone graphite, carbone diamant, silicium...
2. Définitions
• Une maille est alors l’entité de base dont la reproduction périodique engendre le système
cristallin.
• Le motif est l’entité chimique (ion, molécule, atome) située aux nœuds du réseau cristal-
lin.
• La coordinence d’une entité est le nombre de particules voisines les plus proches. On note
A/A la coordinence de l’entité A vis-à-vis d’elle-même et A/B la coordinence de l’entité A
vis-à-vis de B.
• La compacité C est par définition le volume occupé par la matière sur le volume dispo-
nible. On la calcule pour une maille par la relation :
• La masse volumique est : ρ = m/V avec m est la masse des motifs dans une maille et
V = (~a ∧ ~b).~c est le volume de la maille.
Si Z est le nombre de motifs par maille, alors :
ZM
ρ=
NA V
• À une dimension : Chaque particule est tangente à deux autres (figure 2a).
• À deux dimensions : L’empilement est compact si chaque particule est tangente à six
autres (figure 2b).
Figure 2a
Figure 2b
Figure 2c Figure 2d
• À trois dimensions :
On constitue la couche A comme précédemment.
On place la deuxième couche B sur A telle que chaque particule soit tangente à trois
particules de A (figure 2c). On place la troisième couche C de deux façons :
Les particules occupent les sommets et les centres des six faces du cube (figure 3a).
• Sur les sommets, chaque particule contribue de 1/8 dans la maille cubique : 8 × 1/8 = 1.
• Sur les faces, chaque particule contribue de 1/2 dans la maille cubique : 6 × 1/2 = 3.
b) Compacité
On a :
4 × 34 πR3
C=
a3
a et R sont le paramètre de la maille et le rayon de la particule.
√
Le contact entre les particules se fait sur la diagonale de la face (figure 3b). Donc a = 2 2R.
Ce qui donne :
π
C = √ = 0, 74
3 2
c) Coordinence
A/A = [12]
Figure 3a
Figure 3b
Les deux mailles usuelle et élémentaire sont représentées sur les figures 4a et 4b.
a) Coordinence
c) Compacité
Or : √
2π 3
a = b = 2R et sin( ) =
3 2
√
Donc : V = 2 3Rc
Cherchons une relation entre c et a = 2R :
D’après la figure 5, on a :
(BG)2 + (HG)2 = (BH)2
avec : √
c 2 2 π 3
BH = 2R = a ; HG = et BG = BI = asin( ) = a
2 3 3 3 3
On en déduit : √
3 2 c
( a) + ( )2 = a2
3 2
soit encore r r
2 2
c=2 a=4 R
3 3
Finalement :
π
C = √ = 0, 74
3 2
Figure 5 Figure 6
4. Empilement pseudo-compact
C’est la structure de tous les métaux alcalins (comme N a) et de tous les métaux de transition
(comme F e(α)). Les sphères sont tangentes le long de la diagonale du cube.
• Coordinence : [8]
• Compacité :
2 × 34 πR3
C= avec (4R)2 = a2 + 2a2 = 3a2
a3
soit encore
4R
a= √
3
Donc : √
π 3
C= = 0, 68
8
5. Sites cristallographiques
Les empilements ayant une compacité inférieure à un, il existe, donc, des vides qu’on appelle
sites cristallographiques ou sites interstitiels.
On distingue deux types de sites :
• Sites octaédriques (O) : Ils occupent le centre d’un octaèdre (figur 7a) ;
• Sites tétraédriques (T) : Ils occupent le centre d’un tétraèdre (centre d’un cube à moitié
rempli) (figure 7b).
Figure 7b
Figure 7a
a) Sites octaédriques
Donc : √ √
r
R+r = 2R ou = 2−1
R
La condition d’insertion est donc :
r √
≤ 2 − 1 = 0, 414
R
• Site (O) dans la structure cubique à faces centrées : Un site (O) occupe le milieu de l’arête
ou le centre du cube. On a donc au maximum : 12 × 1/4 + 1 × 1 = 4 sites (O) par maille
CF C.
b) Sites tétraédriques
• Condition d’insertion : À la limite où le site est tangent aux atomes hôtes, on (voir figure
7.b) : √
a 3 √
R+r = et 2a = 2R
2
La condition d’insertion est donc :
r
r 3
≤ − 1 = 0, 225
R 2
• Site (T ) dans la structure cubique à faces centrées : Un site (T ) occupe le centre d’un cube
d’arête a/2. On a donc au maximum : 8 × 1 = 8 sites (T ) par maille CF C.
• Description de la maille : Les ions Cs+ occupent les sommets du cube et les ions Cl−
occupent le centre du cube (figure 8).
Remarque : On peut inverser les positions des deux ions sans changer la structure.
• Nombre de motifs par maille : Dans la maille, on a 8 × 1/8 = 1 ion Cs+ par maille et 1 × 1 = 1
ion Cl− par maille. Donc : Z = 1 motif CsCl par maille.
• Coordinence : Cs+ /Cs+ = Cl− /Cl− = [6] et Cs+ /Cl− = Cl− /Cs+ = [8] .
Or : √
2(R+ + R− ) = a 3 avec R+ = R(Cs+ ) = 169 pm et R− = R(Cl− ) = 181 pm
Figure 8 Figure 9
• Description de la maille : Les ions Cl− occupent les sommets et les centres des six faces
du cube tandis que les ions N a+ occupent la totalité des sites octaédriques de la maille
cubique (figure 9).
Remarque : On peut inverser les positions des deux ions sans changer la structure.
• Nombre de motifs par maille : Dans la maille, on a 8 × 1/8 + 6 × 1/2 = 4 ions Cl− par maille
et 12 × 1/4 + 1 × 1 = 4 ions N a+ par maille. Donc : Z = 4 motifs N aCl par maille.
Or
2(R+ + R− ) = a avec R+ = R(N a+ ) = 97 pm et R− = R(Cl− ) = 181 pm
Or : √
4 3
a= (R+ + R− ) avec R+ = R(Zn2+ ) = 74 pm et R− = R(S 2− ) = 184 pm
3
Donc : a = 596 pm et par suite :
C = 0, 525
• Description de la maille : Les ions Ca2+ constituent un réseau cubique à faces centrées
tandis que les ions F − occupent la totalités des sites tétraédriques.
Autre description : Les ions F − occupent les sommets, les centres des faces les milieux
des arêtes et le centre du cube tandis que les ions Ca2+ occupent la moitié des sites
tétraédriques en opposition.
• Nombre de motifs par maille : Dans la maille, on a : 8 × 1/8 + 6 × 1/2 = 4 ions Ca2+ par
maille et 8 × 1 = 8 ions F − par maille. Donc : Z = 4 motifs CaF2 par maille.
• Description de la maille : Les atomes du carbone occupent simultanément toutes les po-
sitions d’un réseau cubique à faces centrées et la moitié des sites tétraédrique. Chaque
atome fait quatre liaisons simples avec ses voisins (figure 11).
• Paramètre de la maille : La plus courte distance entre deux atomes d( C − C) = 2R est porté
par la diagonale du cube :
Donc :
8
a= √ R
3
• Compacité :
4π 3
8× 3 R 8
C= 3
avec a = √ R
a 3
Donc : √
π 3
C= = 0, 34
16
Figure 11
Figure 12a
Ce cristal est constitué par une succession de plans de structure hexagonale (figure 12a).
Chaque atome C fait trois liaisons σ avec les atomes voisins et dispose d’un électron délocalisé
sur tout le plan ce qui confère à ce cristal des propriétés conductrices (figure 12b). La cohésion
entre ces plans est assurée par des liaisons de Van Der Waals (dipôle-dipôle) faibles ce qui
explique pourquoi le carbone graphite est mou.
Figure 12b