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LOI N° 004/2002 DU 21 FEVRIER 2002 PORTANT

CODE DES INVESTISSEMENTS

EXPOSEDESMOTIFS

L'investissement se révèle être le facteur par excellence de la


croissance économique et du développement qui consiste dans l'augmentation
des grandeurs économiques.

La croissance économique suppose elle-même des changements


majeurs de structure et d'importantes modifications correspondantes dans les
conditions institutionnelles et sociales du pays.

Après près que deux décennies d'existence du Code des


Investissements, des lacunes importantes sont apparues dans son application.
Compte tenue des modifications légales et règlementaires significatives
intervenues depuis sa promulgationen1986, Ces lacunes sont au niveau aussi bien
de son organisation que de sa philosophie.

Le constat est qu'évoluant dans un contexte de régression économique


et d'inflation accélérée, la performance du secteur privé a été de manière générale
insuffisante et celle de l'industrie congolaise particulièrement médiocre.

L'industrie congolaise reste dans son ensemble couteuse, peu


compétitive, sous capitalisée et soumise à un processus à long terme de dés
investissement. D'où il faut réviser ce code des investissements qui du reste est
largement dépassé.

Que sera alors la nouvelle philosophie et l'esprit du nouveau code ?

La République Démocratique du Congo ayant opté pour une économie


libérale tempérée du type « Économie Sociale du Marché», la croissance
économique et le développement reposent sur le tripartite suivant :

1° l'État fournit le cadre et l'environnement incitatifs ;


2° le secteur privé crée les richesses nationales et l’emploi ;
3° la société civile, elle, se charge de promouvoir l'homme dans toute
sa dimension.

L'État doit jouer le rôle d'organisateur et de catalyseur des forces vives


en prenant en charge les infrastructures et , les investissements des industries de
base et en instituant un cadre institutionnel et juridique qui assurent la protection
des personnes et des biens.

Le secteur privé doit s'occuper de la production de biens et services.


La prise en charge de la production de biens et services se matérialise
en amont par la revalorisation de la fonction-investissement. Car dit-on, la
croissance économique d'une nation est fonction directe du degré des
investissements atteint !

Pas d'investissement, pas de croissance semble être le postulat corolaire


sine qua non.

Ainsi est mise à nue, la nécessité impérieuse pour un Gouvernement de


mettre en place une stratégie économique à l'investissement suffisamment
alléchante pour concurrencer les autres demandeurs sur le marché des capitaux.

Cette stratégie économique constitue un appât et surtout un précieux


outil capable d'orienter les investisseurs vers les secteurs déclarés prioritaires, en
conformité avec le plan de développement du pays.
Ainsi, la philosophie d'un Code des Investissements qui, généralement
repose sur
Une politique incitative à l'investissement, concrétise également une
politique orientative et sélective de ces investissements.

Au vu de ce qui précède, l'esprit nouveau de ce Code sera non


seulement un Code Incitatif et compétitif, mais aussi et surtout un code qui incite
les investisseurs dans des domaines du secteurs-clés déclarés parle
Gouvernement en vue de lui permettre d'atteindre les objectifs de son programme
de développement.

A cet effet, une attention particulière sera accordée à certains secteurs


jugés prioritaires et déterminants pour la reconstruction, la relance et la
stabilisation de la croissance de l'économie congolaise. Des avantages
spécifiques ainsi offerts, trouvent leur justification à travers cette préoccupation
du Gouvernement.
Le nouveau code des investissements pour suivra donc les objectifs
suivants :

a) Favoriser l'implantation des entreprises de génie civil chargées de


construction et entretien de routes et autoroutes ainsi que celles de transport en
commun des personnes et des marchandises, qu'il s'agisse du transport terrestre,
fluvial ou aérien;

b) Favoriser les investissements qui développeront l'agriculture et l'agro


industrie par la mécanisation en vue d'assurer l'autosuffisance alimentaire afin de
réduire les importations des produits de base et permettre à la fois
l'accroissement des revenus dans les communes rurales, l'amélioration de
l'approvisionnement des industries agroalimentaires en matières premières et
enfin, l'élargissement du marche intérieur des biens de consommation courante;

c)Favoriserlesinvestissementslourdspourasseoirunebaseindustriellesolidesur la
quelle reposera une croissance économique durable ;

d) Favoriser les investissements de valorisation des ressources naturelles


nationales sur place afin d'en accroitre la valeur ajoutée et le volume exportable.

LOI N° 004/2002 DU 21 FEVRIER 2002 PORTANT CODE DES


INVESTISSEMENTS
L'Assemblée Constituante et Législative-Parlement de Transition a
adopté ;

Le Président de la République promulgue de loi dont la teneur suit :

TI TR E I : DES DISPOSITIONS GENERALES


CHAPI TR E 1 : DE L'OBJET ET DE LA DEFINITION DES CONCEPTS
Article 1er :

La présente loi a pour objet de fixer les conditions, les avantages ainsi
que les règles générales applicables aux investissements directs, nationaux et
étrangers, réalisés en République Démocratique du Congo dans les secteurs qui
ne sont pas expressément réservés à l'État par la loi, et qui ne sont pas exclus par
la liste négative figurant à l'article 3 de la présente loi.
Tous les investisseurs nationaux et étrangers exerçant une activité
licite, agréés ou non, bénéficient de l'ensemble des garanties générales découlant
de la présente loi à l'exception des avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux
prévus aux Titre III et IV ci-dessous, qui sont réservés aux Investisseurs agréés
selon la procédure prévue par la présente loi.
Elle institue un Régime Unique, à savoir : le Régime Général et
comporte des dispositions particulières aux Petites et Moyennes Entreprises
(PME).
Article 2 :
Au sens de la présente loi, on entend par :
a) Régime Général :
L'ensemble des dispositions légales contenues dans la présente loi.
b) Investissements direct :
Tout investissement relevant du champ d'application de la présente loi envisagé
par une entreprise nouvelle ou existante visant à mettre en place une capacité
nouvelle ou à accroitre la capacité de production de biens ou de prestation de
services, à élargir la gamme des produits fabriqués ou des services rendus, à
accroitre la productivité de l'entreprise ou à améliorer la qualité des biens ou des
services..
c) Investissement étranger direct (I.E.D.)
Tout investissement dont la participation étrangère dans le capital social d'une
entreprise dans laquelle l'investissement réalisé est au moins égale à 10 %.
d) Investisseur direct
Toute personne physique ou morale, publique ou privée effectuant un
investissement direct en République Démocratique du Congo.
e) Investisseur étranger direct
Toute personne physique n'ayant pas la nationalité congolaise ou ayant la
nationalité congolaise et résidant à l'étranger et toute personne morale publique
ou privée ayant son siège social en dehors du territoire congolais, et effectuant
un investissement direct en République Démocratique du Congo.
f) Régions économiques
Les provinces et certaines villes classées en fonction de leur degré de
développement économique et de divers sinistres subis réparties en trois régions
économiques suivantes :
- Région économique A :
* Ville de Kinshasa

- Région économique B :

* Bas-Congo ;
* Ville de Lubumbashi ;
* Ville de Likasi ;
* Ville de Kolwezi

- Région économique C :

* Bandundu ;
* Equateur ;
* Kasai-Occidental ;
* Kasai-Oriental ;
* Maniema ;
* Nord-Kivu ;
* Sud-Kivu ;
* Province Orientale ;* Katanga

g) Agence Nationale pour la Promotion des Investissements, ANAPI, en sigle :

Organisme qui constitue le guichet unique en matière des investissements


publics et privés en République Démocratique du Congo dont la compétence, la
mission, l'organisation et le fonctionnement sont déterminés par Décret du
Président de la République.

h) Petites et Moyennes Entreprises ou Petites et Moyennes Industries (PME et


PMI)

Les entités économiques constituées soit sous forme d'entreprise


individuelle ou soit sous forme sociétaire.

Dans le premier cas, la propriété revient aux personnes physiques et le


chef d'entreprise est tenu d'assurer lui-même les fonctions de gestion financière
et administrative.

Dans le second cas, il s'agit des sociétés employant au moins cinq


Travailleurs.

Le seuil de recevabilité des PME et PMI au Régime Général de la


présente loi est fixé au minimum à l'équivalant de dix mille (10.000) dollars
américains et au maximum à l'équivalant de deux cents mille (200.000) dollars
américains.

i) Droits et taxes à l'importation

L'ensemble des mesures prévues aux articles 10, 11 et 20 de la présente loi.

j) Droits et taxes à l'exportation

L'ensemble des mesures prévues à l'article 12 de la présente loi.


k) Convention du Centre International pour le Règlement des différends relatifs
aux Investissements, en signe CIRDI

La Convention du 18 mars 1965 pour le Règlement des Différends relatifs aux


Investissements entre États et Ressortissants d'autres États, ratifiée par la
République Démocratique du Congo le 29 avril 1970.

l) Engins lourds

Les matériels de génie civil de construction de bâtiment, des routes


d'exploitation forestières et agricole ainsi que d'exploitation ferroviaire :
Locomotive, Wagon, et voiture de chemin de fer.

m) Aéronef : Avion cargo, Avion de transport de personnes de plus de cinq


places

n) Navire : Paquebot bateau en pièces détachées, Barges et Pousseurs

CHAPI TR E 2 : DU CHAMP D'APPLICATION

Article 3 :

Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent pas aux secteurs suivants :


- Mines et hydrocarbures ;
- Banques ;
- Assurances et Réassurances ;
- Production d'armement et des activités connexes militaires ;
- Production d'explosifs ;
- Assemblage des équipements et des matériels militaires et para militaires
des services de sécurité ;
- Production d'armement et activités militaires et paramilitaires ou des
services de sécurité ;
- Activités commerciales.

Les investissements dans ces secteurs sont régis par des lois
particulières. Nonobstant les dispositions particulières qui régissent chacun de
ces secteurs d'activités, tout investisseur est tenu de déposer un exemplaire de
son dossier d'investissement à l’ANAPI.

TITRE II : DE LA PROCEDURE D'ADMISSION


Section I : Agence Nationale pour la Promotion des Investissement, ANAPI en

sigle. Article 4 :

Il est institué une Agence Nationale pour le Promotion des


Investissements ANAPI en sigle, placée sous l'autorité des Ministres ayant le
Plan et le Portefeuille dans leurs attributions. L'ANAPI est un organisme
d'accueil unique chargé d'une part, de recevoir les projets à agréer, de les
instruire et de décider de l'agrément, et d'autre part, d'assurer la promotion des
investissements tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger.

Un Décret du Président de la République fixe l'organisation, la


compétence et les modalités de fonctionnement de l'Agence Nationale pour la
Promotion des Investissements.

Section II : De la présentation et de l'instruction du dossier.

Article 5 :

Tout Investisseur, souhaitant bénéficier des avantages prévus par la


présente loi, est tenu de déposer un dossier de demande d'agrément en un
exemplaire, auprès de l'ANAPI . Ce dossier doit être présenté conformément au
modèle repris à l'annexe de la présente Loi.

Article 6 :

La demande d'agrément est examinée par l'ANAPI qui la transmet aux


Ministres ayant le Plan et les Finances dans leurs attributions pour approbation
par l'Arrêté Interministériel.

La décision relative à l'agrément doit être prise et communiquée à


l'investisseur dans un délai qui ne peut excéder 30 jours ouvrables à compter de
la date de dépôt du dossier de demande auprès de l'ANAPI.

Si au ternie de ce délai, aucune réponse n'est donnée, l'agrément est


réputé accordé. Dans ce cas, les autorités compétentes sont tenues de délivrer
l'arrêté d'agrément, endéans sept jours francs, le récépissé de dépôt faisant foi.
En cas de refus, cette décision doit être écrite et motivée et faire
expressément ressortir la non-conformité de la demande aux conditions
exigées pour l'éligibilité aux avantages consentis dans le cadre de la présente
loi.

Article 7 :

L'Arrêté Interministériel d'agrément doit préciser :


- l'objet, le lieu d'investissement et la date prévue de démarrage des
activités ;
- l'identification de l'investisseur et celle de son mandataire ;
- le programme d'investissement, la durée et le planning de réalisation de
celui-ci ;
- les objectifs de production devant normalement être atteints à
l'achèvement du programme d'investissement ;
- la nature et la durée des avantages accordés et leurs modalités
d'applications ;
- les obligations incombant à l'entreprise et à l'État ainsi que les conditions
de participation de celui-ci ;
- la liste des biens qui peuvent être importés dans le cadre du projet ;
- le nombre d'emplois à créer ;
- la procédure de règlement de litiges ;
- le contrôle à effectuer par les organes compétents de l'Administration
ainsi que les conditions de ce contrôle.

TITRE III : DU REGIME GENERAL

CHAPI TR E 1 : DES CONDITIONS D'ADMISSION

Article 8 :

Les investisseurs sont admissibles au Régime Général de la présente loi aux


conditions ci-après :

- être une entité économique de droit congolais ;


- porter sur un montant minimum équivalant à 200.000 dollars américains ;
- s'engager à respecter la règlementation en matière de protection de
l'environnement et de la conservation de la nature ;
- s'engager à former le personnel national aux fonctions techniques
spécialisées et aux fonctions d'encadrement et de responsabilité ;
- garantir un taux de valeur ajoutée égal ou supérieur à 35 %.

CHAPI TR E 2 : DES AVANTAGES

Article 9 :

Les investissements agréés au Code bénéficieront des avantages y afférents pour


une durée de :

- Trois (3) ans lorsqu'ils sont réalisés dans la Région économique A ;


- Quatre (4) ans lorsqu'ils sont réalisés dans la Région économique B ;

- Cinq (5) ans lorsqu'ils sont réalisés dans la Région économique C.

Section 1. Des avantages douaniers

Article 10 :

A l'exclusion de la redevance administrative, les investissements


d'utilité publique bénéficient de l'exonération totale des droits et taxes à
l'importation pour les machines, l'outillage et le matériel neufs, les pièces de
rechange de première dotation ne dépassant pas 10 % de la valeur CIF desdits
équipements, après présentation de leurs demandes approuvées par l’ANAPI.

Article 11 :

A l'exclusion de la redevance administrative due aux services de la


Douane fixée à 5 % de la valeur CIF des équipements importés, les entreprises
agréées bénéficient de l'exonération des droits et taxes à l'importation, pour les
machines, l'outillage et le matériel neufs, les pièces de rechange de première
dotation ne dépassant pas 10 % de la valeur CIF desdits équipements,
nécessaires à l'équipement d'une entreprise nouvelle ou d'une entreprise
existante.

Les engins lourds, les navires, et les aéronefs de seconde main, sont
acceptés en exonération totale.

La liste des biens à exonérer sera annexée à l'Arrêté Interministériel


d'agrément.

L'exonération des droits et taxes à l'importation ne pourra être


accordée que si l'une des conditions suivantes est remplie :

- le bien concerné ne peut être fabriqué en République Démocratique du


Congo ;
- le prix hors taxes rendu entreprise du produit national est supérieur de plus
de 10 % par rapport au prix du produit identique importé.

Article 12 :

Les investissements agréés qui prévoient l'exportation de tout ou partie de leurs


produits finis, ouvrés ou semi-ouvrés dans des conditions favorables pour la
balance des paiements bénéficient de l'exonération des droits et taxes à
l’exportation.
Cette exonération court à partir de la première exportation, les documents
douaniers faisant foi.

Section 2 : Des avantages fiscaux et parafiscaux

Article 13 :

Les bénéfices réalisés par les investissements nouveaux agréés sont


totalement exonérés de la contribution professionnelle sur les revenus prévue au
Titre IV de l'Ordonnance-Loi n° 69-009 du 10 février 1969, telle que modifiée à
ce jour.

Article 14 :

Les investissements en infrastructures socioéconomiques, telles que


écoles, hôpitaux, infrastructures sportives et routes, réalisés en sus des projets
agréés sont amortissables selon les règles d'amortissement dégressif.

Article 15 :

Lors de leur constitution ou de l'augmentation de leur capital social,


les sociétés par actions à responsabilité limitée agréées sont exonérées du droit
proportionnel prévu à l'article 13 du Décret du 27 février 1887 sur les sociétés
commerciales, tel que modifié à ce jour.

Les sociétés agréées, autres que celles mentionnées ci-dessus, sont


exonérées du droit fixe prévu à l'article 13 du Décret précité lors de leur
constitution.

Article 16 :

Les entreprises agréées sont exonérées de la contribution sur la


superficie des concessions foncières et des propriétés bâties prévue au Titre II de
l'Ordonnance - Loi n° 69-006 du 10 février 1969, telle que modifiée et
complétée à ce jour, pour les superficies liées uniquement au projet
d'investissement agréé.

Cette exonération prend effet le 1er janvier de l'année qui suit celle de
la mutation des terrains et bâtiments, la mutation des droits fonciers, devant
intervenir obligatoirement dans les six mois de l'acquisition.

Article 17 :

Les entreprises agréées qui achètent auprès des producteurs locaux des
biens d'équipement et intrants industriels fabriqués en République Démocratique
du Congo ou sollicitent les prestations des services sur les travaux immobiliers
sont exonérées de la contribution sur le chiffre d'affaires à l'intérieur sur ces
produits et services.

Article 18 :

Les avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux prévus dans la présente loi ne


sont accordés qu'une seule fois.

TITRE IV : DES DISPOSITIONS PARTICULIERES AUX PME ET PMI

Article 19 :

Les Petites et Moyennes Entreprises ou Petites et Moyennes


Industries bénéficient des exonérations prévues au Régime Général de la
présente loi.

Article 20 :

A l'exclusion de la redevance administrative, les PME et PMI qui


réalisent un programme d'investissement dans les conditions visées à l'article 2,
alinéa h ci-dessus, bénéficient de l'exonération totale des droits et taxes à
l'importation, pour les machines et matériels , l'outillage même de seconde main,
les pièces de rechange de première dotation ne dépassant pas 10 % de la valeur
CIF desdits équipements, les intrants industriels nécessaires à la réalisation de
l'investissement agréé.

Article 21 :

Les PME et PMI admises au Régime Général du Code sont autorisées


d'une part, à déduire de leur bénéfice imposable, les sommes dépensées au titre
de formation, de perfectionnement du chef d'entreprise ou de son personnel, de
protection et conservation de la nature et d'autre part, à calculer leurs
amortissements selon un mode dégressif.

Article 22 :

Les PME et PMI bénéficient également de l'exonération des droits sur


les actes constitutifs de société ou coopérative et sur les droits d'enregistrement
au Nouveau Registre de Commerce.

TI TR E V : DES GARANTIES ET DE LA SECURITE DE


L'INVESTISSEUR

Article 23 :
Les personnes physiques ou morales étrangères reçoivent un
traitement identique à celui des personnes physiques ou morales de nationalité
congolaise, sous réserve de l'application du même principe d'égalité de
traitement par l'État dont la personne physique ou morale étrangère concernée
est ressortissante.

Article 24 :

Les personnes physiques ou morales reçoivent toutes le même


traitement, sous réserve des dispositions des Traités et Accords conclus par la
République Démocratique du Congo avec d'autres États.

Ce traitement ne s'étend toutefois pas aux privilèges que la République


Démocratique du Congo accorde aux nationaux ou sociétés d'un État tiers, en
vertu de sa participation ou de son association à une zone de libre échange, une
union douanière, un marché commun ou toute autre forme d'organisation
économique régionale.

Les dispositions de cet article ne s'appliquent pas aux questions


fiscales.

Article 25 :

La République Démocratique du Congo s'engage à assurer un


traitement juste et équitable, conformément aux principes du droit international,
aux investisseurs et aux investissements effectués sur son territoire, et à faire en
sorte que l'exercice du droit ainsi reconnu ne soit entravé ni en droit, ni en fait.

Article 26 :

Les droits de propriété individuelle ou collective acquis par un


investisseur sont garantis par la Constitution de la République Démocratique du
Congo. Un investissement ne peut pas être, directement ou indirectement, dans
sa totalité ou en partie, nationalisé ou exproprié par une nouvelle loi, et / ou
d'une décision d'une autorité locale ayant le même effet, excepté : pour des
motifs d'utilité publique et moyennant le payement d'une juste et équitable
indemnité compensatoire.

L'indemnisation est considérée juste si elle est basée sur la valeur de


marché de l'actif qui a été nationalisé ou exproprié ; cette valeur doit être
déterminée d'une manière contradictoire immédiatement avant l'expropriation ou
la nationalisation, ou avant que la décision d'exproprier ou nationaliser ne soit
devenue du domaine public.

Article 27 :
La liberté des transferts à l'étranger liés aux opérations
d'investissement est garantie par l'État, conformément à la règlementation de
change. Cependant, dans le cas où des restrictions s'avèreraient nécessaires, les
investisseurs étrangers admis au bénéfice de la présente loi bénéficieront, pour
les opérations définies aux articles 28 à 30 ci-dessous, d'un traitement qui ne sera
pas moins favorable que celui des opérations commerciales courantes en devises.

Article 28 :

L'État garantit aux investisseurs étrangers le transfert de leurs


dividendes ainsi que des revenus générés par les dividendes réinvestis dans
l'entreprise.

Article 29 :

L'État garanti le transfert des royalties, du principal, des intérêts et des


charges connexes à payer par une entreprise congolaise admise au Régime prévu
par la présente loi, au titre de service de la dette contractée à l'étranger pour le
financement de l'investissement.

Article 30 :

Sans préjudice des dispositions de la règlementation de change, est


également transférable toute indemnité due à un étranger telle que prévue à
l'article 27 ci-dessus.

TITRE VI : DES OBLIGATIONS DES ENTREPRISES AGREEES

Article 31 :

Toute entreprise est tenue au respect des obligations générales suivantes :

- réaliser le programme agréé au régime du Code selon la description et dans


les délais convenus par l'Arrêté ;
- tenir une comptabilité régulière conforme au Plan Comptable Général
Congolais ;
- accepter tout contrôle de l'administration compétente ;
- assurer la formation et la promotion du personnel conformément au
programme agréé ;
- respecter la règlementation en matière de change et de protection de
l'environnement et de la conservation de la nature ;
- transmettre semestriellement à l’ANAPI, les données significatives relatives
au degré de réalisation de l'investissement et de l'exploitation pendant que
l'entreprise est sous le Régime du Code ;
- respecter la règlementation en vigueur en matière d'emploi, notamment à
compétence égale employer en priorité les nationaux ;
- se conformer aux normes de qualité nationales et internationales applicables
aux biens et services produits.

Article 32 :

Sauf autorisation expresse du Ministre ayant le Plan dans ses


attributions, après avis de l'ANAPI , le matériel, l'outillage et les biens
d'équipement ayant bénéficié des avantages de la présente loi, ne peuvent,
pendant un délai de cinq (5) ans, faire l'objet de cession ni de transfert ou
recevoir d'autres utilisations que celles pour lesquelles ils ont été importés.

Cette autorisation peut être accordée lorsque la cession, le transfert ou


l'utilisation envisagée sont susceptibles de promouvoir le développement d'une
région économique défavorable ou sinistrée.

TITRE VII : DU MECANISME DE SUIVI ET DE L'EVALUATION DES


INVESTISSEMENTS AGREES.

Article 33 :

Outre les évaluations, la souscription des déclarations et les


vérifications de droit commun auxquelles sont assujetties les entreprises en vertu
des législations et règlementations applicables à leurs activités, des évaluations
et vérifications portant sur les conditions de réalisation des programmes
d'investissement bénéficiant des avantages de la présente loi, sont effectuées par
les agents relevant des administrations compétentes.

Les résultats des évaluations sont consignés dans un procès-verbal.

TITRE VIII : DES SANCTIONS

Article 34 :

En cas de manquement ou de violation par une entreprise admise au


Régime de la présente loi aux engagements auxquels elle a souscrit ou des
violations des dispositions légales, le Ministre ayant le Plan dans ses
attributions, après avis de l'ANAPI , met l'entreprise en demeure de remédier aux
manquements constatés par courrier administratif déposé par un agent qualifié
contre le récépissé.
Si cette mise en demeure n'est pas suivie d'effet dans un délai de trente
(30) jours à compter de la date de réception de ladite lettre, il est procédé, sur
proposition de l'ANAPI , au retrait de l'agrément.

Le retrait de l'agrément est prononcé par l'Arrêté interministériel des


Ministres ayant le Plan et les Finances dans leurs attributions…

Article 35 :

Lorsque le programme n'a pas reçu un début d'exécution dans un délai


d'un an à compter de la date de début de réalisation stipulée dans l'Arrêté
Interministériel, et que le promoteur n'a pas fourni de raisons valables motivant
le retard dans la réalisation du programme d'investissement, le retrait de
l'agrément est prononcé d'office par les autorités désignées à l'article 34.

Article 36 :

Le retrait de l'agrément entraine la déchéance des avantages accordés à


l'entreprise qui se trouve dès lors assujettie au droit commun. Dans ce cas,
l'entreprise est soumise à titre rétroactif aux dispositions fiscales et douanières
pour lesquelles elle avait obtenu l'exonération à partir du moment où prend effet
le retrait de l'agrément.

Le retrait de l'agrément, une fois prononcé, rend immédiatement


exigible le paiement des impôts, taxes et pénalités auxquels l'investisseur avait
été soustrait, du fait de l'agrément, sans préjudice d'éventuelles poursuites
judiciaires et sanctions encourues.

TIRE IX : DU REGLEMENT DES LITIGES

Article 37 :

Les litiges pouvant survenir à l'occasion de l'interprétation ou de


l'application des dispositions de la présente loi ou de l'Arrêté Interministériel
prévu au Titre III de la présente loi peuvent faire l'objet d'un arbitrage, selon la
procédure prévue aux articles 159 à 174 du Code de Procédure Civile Congolais.

Article 38 :

Tout différend entre un investisseur et la République Démocratique du Congo


relatif à :

- un contrat ou accord d'investissement ;


- une autorisation d'investissement octroyée par l'autorité compétente, ou
toute violation des droits de l'investisseur et / ou de l'investissement attribués ou
crées par le Code des investissements ou par d'autres lois nationales ou par les
Traités et Conventions Internationaux auxquels la République Démocratique du
Congo a adhéré est réglé dans la mesure du possible, à l'amiable par voie de
négociations.

Si les parties ne parviennent pas à un règlement à l'amiable de leur


différend dans un délai de 3 mois à compter de la première notification écrite
demandant l'engagement de telles négociations, le différend sera réglé, à la
requête de la partie lésée, conformément à une procédure d'arbitrage découlant :

- de la Convention du 18 mars 1965 pour le règlement des différends


relatifs aux investissements entre États et Ressortissants d'autres États,
(Convention CIRDI), ratifiée par la République Démocratique du Congo
le 29 avril 1970 ou des dispositions des Règlements du Mécanisme
supplémentaire, si l'investisseur ne remplit pas les conditions de
nationalité stipulées à l'article 25 de la Convention CIRDI ; - du
Règlement d'arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale de
Paris.

Le consentement des parties à la compétence du CIRDI ou du


Mécanisme Supplémentaire, selon le cas, requis par les instruments les régissant,
est constitué en ce qui concerne la République Démocratique du Congo par le
présent article et en ce qui concerne l'investisseur par sa demande d'admission au
régime de la présente loi ou ultérieurement par acte séparé.

Si l'investisseur a effectué son investissement par l'intermédiaire d'une


société de droit congolais qu'il contrôle, les parties conviennent qu'une telle
société, aux fins de la Convention CIRDI, doit être considérée comme un
ressortissant d'un autre Etat contractant.

TI TR E X : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES

Article 39 :

Les garanties et les avantages consentis antérieurement aux


investisseurs dont question dans l'Ordonnance-Loi n° 86-028 du 5 avril 1986
portant Code des Investissements et des textes ultérieurs qui l'ont modifiée ou
complétée et dans celui des arrangements conventionnels passés, leur restent
acquis.

Il leur est néanmoins reconnu la faculté de demander le bénéfice des


dispositions de la présente loi, en substituant le nouveau régime à l'ancien pour
une durée réduite de la période pendant laquelle l'entreprise a bénéficié des
avantages du régime antérieur.
Toutes les entreprises ayant bénéficié des avantages d'un Code
antérieur sont soumises aux obligations et passibles aux sanctions prévues par la
présente loi.

Article 40 :

Aucune disposition légale ou règlementaire prenant effet à une date


postérieure à celle de l'admission au présent régime résultant de l'application de
la présente loi ne peut avoir pour conséquence de restreindre les garanties ou les
avantages ou d'entraver l'exercice des droits qui auront été conférés à l'entreprise
bénéficiaire ou à ses promoteurs.

TITRE XI : DES DISPOSITIONS FINALES

Article 41 :

Les dispositions de la présente loi ne font pas obstacle aux avantages


et garanties plus étendus qui seraient prévus par des Traités ou Accords conclus
entre la République Démocratique du Congo et d'autres États.

Article 42 :

Sont abrogés l'Ordonnance-Loi n° 86-028 du 5 avril 1986 portant


Code des Investissements, l'Ordonnance-Loi n° 81-010 du 2 avril 1981 instituant
un Régime de Zone Franche à vocation industrielle ainsi que tous les textes
législatifs et règlementaires contraires à la présente loi.

Article 43 :

La présente loi entre en vigueur à la date de sa promulgation.

Fait à Kinshasa, le 21 février 2002

Joseph KABILA

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