Cours D' Audit Operationnel 2016
Cours D' Audit Operationnel 2016
Cours D' Audit Operationnel 2016
Le terme audit vient du verbe écouter et est entendu comme un examen critique des
informations d’une organisation à travers une démarche rationnelle suivant des normes établis
en vue d’y formuler une opinion objective.
Il est qualifié d’audit interne lorsqu’il est une fonction de l’entreprise.
En tant qu’activité , l’audit a été utilisé depuis l’antiquité gréco-romaine où on a noté la
présence dans les administrations des vérificateurs.
Durant l’ère industrielle en Angleterre sous le règne d’Edouart 1 er on a noté l’apparition des
auditeurs dans les administrations désignés sous le nom « d’ auditors ».
L’audit s’est développé en tant que fonction dans les années 30 durant la grande crise et
surtout durant les années 60 en France.
De nos jours l’administration d’une grande entreprise se fait selon MINTZBERG par mode
de direction et de coordination grâce auxquelles la Direction Générale n’intervient plus par
supervision directe des actions mais par des procédures et règles de fonctionnement.
L’organisation mise en place pour coordonner les activités est ainsi conçue comme un édifice.
Mais comme toute construction humaine cet édifice comporte des risques comme par exemple
: un retard pris dans son adaptation à l’environnement. Un décalage entre pratique prévue et
celle réelle peuvent engendrer des distorsions qui peuvent être dommageables à l’entreprise.
Le dirigeant de l’entreprise pour prendre des décisions rationnelles a besoin d’un système
d’informations fiables. La fonction audit a pour rôle de permettre aux dirigeants de s’assurer
que leur organisation produit bien les effets attendus et que le système d’information génère
des informations pertinentes. Ainsi, l’audit interne a pour rôle d’examiner le système
d’information et l’organisation elle-même en vue de donner son opinion suivant une démarche
basée sur des normes préétablies.
L’audit interne est ainsi défini comme une fonction de veille sur l’application des mécanismes
de contrôle interne.
Dans le lexique l’audit opérationnel désigne « … au sein d’une organisation, une fonction
exercée de façon indépendante et sur mandat, d’évaluation du contrôle interne. Cette
démarche spécifique concourt à la maîtrise des risques par les responsables. »
Cette approche de l’audit opérationnel reste encore imprécise dans la mesure où elle met
l’accent sur la finalité de l’audit plutôt que sur la quintessence de l’activité. Elle n’est pas
partagée d’où la nécessité de l’approfondir.
Présenter l’audit opérationnel revient à le définir d’abord en soulevant les controverses autour
d’une notion galvaudée. Mais aussi comparer ensuite l’activité d’une fonction par rapport à
d’autres qui lui sont juxtaposées à l’intérieur ou à l’extérieur d’une organisation.
Les définitions de l’audit interne peuvent être classées en deux catégories. Il y a les
conceptions restreintes de l’audit qui sont souvent anciennes inspirées des consultants et les
approches dites modernes issues des milieux académiques. Nous allons présenter ces deux
principales approches.
Il s’agit d’approches souvent influencées par les grands cabinets d’expertisent comptables qui
utilisent les démarches traditionnelles qui s’appuient sur l’audit financier et comptable.
D’abord, pour la conception dite classique, l’audit opérationnel assume par délégation, une
partie de la responsabilité de contrôle de la Direction .C’est une conception qui est issue de la
théorie de l’agence. L’audit opérationnel est vu comme une activité qui permet à l’entreprise
d’atteindre un certain nombre d’objectifs comme l’appréciation de l’exactitude et de la
fiabilité de l’information comptable, la sécurité des actifs, l’efficacité du système
d’information. Cette définition met l’accent sur les objectifs tout en le considérant comme un
système.
Alors que, l’Association Française des Auditeurs et Consultants Internes (IFACI) assimile
l’audit opérationnel à l’audit interne et conçoit ce dernier comme « une fonction
indépendante d’appréciation exercée dans une organisation par un service pour examiner et
évaluer ses activités. L’audit interne a pour objet d’aider les responsables d’une entreprise à
exercer leur responsabilité ».
Ces deux conceptions réduisent l’audit opérationnel au contrôle financier, des comptes et des
opérations courantes. Elles ignorent les aspects stratégiques et les risques provenant du
contexte. Cette vision a provoqué un manque de confiance à cette activité suite aux grands
scandales financiers comme celui de Wordcom et du crédit Lyonnais.
C’est ainsi que W. BISHOP propose une autre approche l’audit interne en insistant sur
l’indépendance et l’élargissement du rôle de l’auditeur. Il conçoit ainsi l’audit interne «
comme une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur
le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue
à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par
une approche systémique et méthodique, ses processus de management des risques, de
contrôle et de gouvernement d’entreprise et en faisant des propositions pour renforcer leur
efficacité ».
Aussi –avons-nous noté une approche plus récentes qui est managériale développée par
BECOUR et BOUQUIN qui considèrent l’audit opérationnel comme une activité qui
applique en toute indépendance des procédures cohérentes et des normes qui lui permettent
d’examiner en toute objectivité toutes les actions dans un processus sans privilégier leur
conséquence sur la tenue des comptes.
Ils pensent que , l’audit opérationnel a pour rôle de juger la manière dont les objectifs sont
fixés et atteints. Egalement de juger la capacité de l’entreprise à faire face aux risques.
Il s’inscrit dans une perspective stricte au domaine, à l’entreprise, à l’environnement. En
conséquence, il est tout un processus d’identification des problèmes.
Il s’agit ici d’éclairer les frontières de cette fonction ou activité pour les tracer par rapport à
une autre fonction ou activités qui lui sont juxtaposées utilisant des démarches qui lui sont
similaires.
La confusion est née du fait que la principale démarche de l’audit opérationnel est née à partir
de celle de l’audit externe qui est un audit financier et comptable.
Mais, actuellement il y a une distinction nette entre les deux activités tant du point de vue des
démarches et des finalités.
L’audit externe est défini comme une activité indépendante de l’entreprise et dont la finalité
est de porter une opinion sur les comptes et les résultats de l’entreprise .Il s’agit ici d’une
définition universelle.
L’audit externe est souvent exercé par un cabinet indépendant et s’intéresse aussi à la manière
dont l’entreprise ou ses entités définissent ses objectifs, les respectent, utilisent les moyens
mis à la disposition de ses dirigeants.
Egalement, il peut s’intéresser à la manière dont l’entreprise est gérée ou dirigée. Cet audit se
déroule dans ce cas dans le cadre d’une mission légale ou contractuelle.
Alors que l’audit opérationnel n’est pas habilité à certifier les comptes. Il peut vérifier
l’exactitude de l’information comptable et financière en privilégiant la correction des erreurs
sans pour autant formuler une opinion pour les tiers sur la sincérité et la fiabilité de
l’information comptable.
Le contrôle interne est perçu comme l’ensemble des mécanismes ou dispositifs mis en place
dans une entreprise pour en assurer la sécurité de ses actifs et de son patrimoine.
L’organisation de ce contrôle interne est souvent assurée dans le cadre de la loi ou de
processus mis en place pour assurer la coordination des activités dans l’entreprise.
Selon l’ordre des experts comptables agréés de France, le contrôle interne est l’ensemble des
sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise.
Il a pour but d’un côté d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de
l’information, de l’autre, l’application des instructions de la direction et de favoriser
l’amélioration des performances. Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et
procédures de chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci. Le
contrôle interne constitue donc un outil très précis pour l’audit. Puisse qu’un contrôle interne
défaillant est le signe de l’existence d’un risque non encore manifesté et constitue alors une
alerte à l’auditeur.
Le contrôle interne consiste en l’organisation rationnelle de la comptabilité et des services
administratifs visant à prévenir les erreurs, les fraudes et les détournements.
Contrôle interne et audit opérationnel sont différents le premier étant un système alors que le
second une fonction.
L’audit opérationnel et le contrôle de gestion sont des fonctions très proches aux frontières
difficiles à cerner. Cela est dû au fait que les deux fonctions ont suivi une évolution
comparable.
Les différences se situent à plusieurs deux niveaux .Il y a des différences au niveau des
objectifs, au niveau du domaine d’intervention, au niveau des outils et de la périodicité des
interventions dans les processus.
Il est évident que les deux fonctions cherchent à couvrir toutes les activités bien que les
approches ne soient pas les mêmes.
Le contrôleur de gestion réalise ses analyses sur la base de données le plus souvent chiffrées
en comparant les informations prévues aux informations réalisées.
Alors que l’auditeur interne va plus loin en s’intéressant aux aspects aussi complexes comme
la sécurité, la qualité , les aspects sociaux etc.
L’auditeur effectue ses missions suivant un planning qui s’étale généralement sur l’exercice
sur la base d’une analyse préalable des risques.
Par contre, le contrôleur de gestion ne planifie pas ses interventions qui sont dictées par les
événements et le plus souvent pour faire face aux urgences. Ce qui est différent des
interventions de l’auditeur interne qui sont ponctuelles si l’on considère un processus donné
donc ses travaux ne sont pas dictés par les urgences ni contingents aux urgences mais il
effectue ses diligences sur la base d’un programme systématisé.
Le contrôle de gestion exerce un contrôle permanent alors que l’auditeur effectue un contrôle
ponctuel.
L’auditeur effectue ses diligences sur la base d’une démarche spécifique et systémique en
s’appuyant sur des normes propres à la fonction.
Par contre, le contrôleur de gestion évolue dans un univers non normalisé utilise une
démarche originale à sa fonction en s’appuyant sur des informations issues des opérationnels
notamment ,et le plus souvent des données du système budgétaire souvent analytiques et
déductives.
Comment concevoir les rôles respectifs de l’auditeur interne et du contrôleur de gestion dans
le fonctionnement du magasin de pièces de rechange d’une usine importante ?
- la stratégie ;
- la gestion courante ou tactique ;
- les tâches spécifiques ou élémentaires.
- la planification ;
- le contrôle de gestion ;
- le contrôle opérationnel confondu le plus souvent à l’audit interne.
La planification stratégique consiste à fixer les buts à long terme ou moyen terme de
l’organisation et les moyens pour l’atteindre.
Tandis que le contrôle de gestion permet aux dirigeants de s’assurer que la stratégie mise en
place pour faire fonctionner l’organisation est efficace et efficiente.
Et le contrôle opérationnel est le moyen par lequel on s’assure que les tâches spécifiques ou
élémentaires sont exécutées avec efficacité et efficience.
Trois niveaux d’audit correspondent à ces trois niveaux de contrôle :
- l’audit stratégique.
- l’audit de gestion ;
- l’audit opérationnel ;
Ces trois niveaux d’audit forment ce qui est considéré aujourd’hui comme l’audit interne.
1. Audit opérationnel
2. L’audit de gestion
3. L’audit stratégique
La position du service audit dans l’organigramme de l’entreprise a une influence sur ses
productions ses. C’est ainsi qu’un service ou une fonction audit placé sous la supervision de
la Direction Générale ou du comité d’audit ou du gouvernement de l’entreprise, de la
direction financière ou sous la supervision du contrôle de gestion peut avoir des répercussions
sur la qualité et le contenu des audits réalisés.
Selon les normes d’audit généralement admises, l’auditeur doit être indépendant des activités
auditées ou à auditer.
La place du service audit doit être suffisante dans l’organisation pour lui permettre d’assumer
pleinement ses responsabilités.
L’audit doit avoir le soutien de la Direction Générale voir du Conseil d’Administration pour
bénéficier d’un pouvoir hiérarchique suffisant qui facilitera l’adhésion et la coopération des
audités. Certains auteurs pensent à tort ou à raison qu’il est même nécessaire que les pouvoirs
de l’auditeur soient définis à travers une charte ou un document officiel qui sera approuvé par
le conseil d’administration. Cette charte doit :
4. Les productions attendues d’un service d’audit, les acteurs et les clients
Les acteurs
Les acteurs sont généralement constitués des entreprises privées et celles du secteur public.
Il s’agit ici de l’audit appliqué au secteur non marchand comme les administrations.
L’audit a été surtout utilisé dans le secteur public à partir de 1972 aux USA et c’est le General
Accounting of The United State (G.A.O) qui a publié le yelow book à la suite de la loi du 14
juillet 1977.
Il faut souligner qu’au niveau de ce secteur les auditeurs sont appelés eux -mêmes à définir
des critères de rentabilité car évoluant dans un secteur qui en est dépourvu.
Les missions se sont ensuite élargies ne se limitant plus à s’assurer que les moyens alloués aux
entités publiques ont été dépensés conformément à la loi mais aussi que ces organisations sont
efficaces.
Ainsi l’audit des entreprises publiques comprend trois volets :
- audit financier et contrôle des comptes ;
- examen de l’économie et de l’efficience dans l’utilisation des ressources
- l’étude des réalisations des programmes d’action menés permettant de porter un
jugement sur les objectifs.
En France la loi sur la décentralisation et la libéralisation dans le secteur ont entraîné la mise
en place de système de contrôle de gestion dans les collectivités locales. Les collectivités
locales ont ensuite progressivement mis en place des structures d’audit.
5. Les clients
Il s’agit particulièrement :
- des actionnaires ;
- des dirigeants ;
- des administrations ; - des opérationnels - des organes de contrôle.
La question de l’approche de la fonction audit n’a été posée que durant ces dernières années.
Les auditeurs se sont contentés de l’approche Full –audit ou d’audit de système pour les
auditeurs internes et l’activité classique de révision comptable pour les cabinets d’expertises
comptables.
Aujourd’hui, l’adoption d’une approche pour un service d’audit ou fonction d’audit dans une
entreprise ne se fait pas au hasard. Elle dépend de plusieurs facteurs et est sujet à une étude
préalable portant sur :
- l’environnement interne et la culture d’entreprise ;
- l’environnement socioculturel, économique, politique, juridique etc.
L’approche en audit opérationnel qui est généralement utilisée et qui est la plus répandue est
tirée de la tradition, c’est l’approche full- audit ou d’audit de système et d’opérations. Il existe
des approches modernes de l’audit comme l’approche audit total, audit de la qualité ou
approche par les risques mais ces approches restent encore au stade de la théorie.
1. L’esprit de la méthode :
Ces diligences doivent permettre à l’auditeur de pouvoir porter un jugement critique sur
l’organisation et la gestion du système étudié. Son travail doit en principe déboucher sur
une sanction positive ou négative.
Avantages de la méthode :
Une procédure, un système ou un processus est difficile à délimiter dans une grande
entreprise. Ceci rend difficile la délimitation de la mission dans le temps et dans l’espace. Si
la mission couvre une période trop longue ou un espace trop important l’auditeur risque de
se retrouver avec une mission qui traîne en longueur et il y a des risques de perte
d’informations en route.
L’auditeur doit chercher à minimiser les risques d’audit pour les maintenir à un niveau
d’erreurs raisonnable en procédant à des analyses préalables comme l’analyse de
l’environnement ou la revue analytique préalable. Mais aussi en mettant en place un
système de communication efficace durant le déroulement de la mission.
L’auditeur doit donc chercher au maximum à se mettre dans une situation de contrôle
efficace qui minimise les risques d’erreurs. Les principaux facteurs de minimisation des
risques sont les suivants :
Durant les missions les auditeurs doivent mettre en place un système de communication
surtout lorsque celles-ci sont effectuées « multi situ ».Un système de communication efficace
entre auditeurs et audités doit aussi être instauré notamment pour permettre aux auditeurs de
surmonter l’obstacle de la résistance « polie » des audités à communiquer des informations ou
transmettre des documents.
La présentation des résultats de l’analyse préalable aux audités est un bon moyen pour
surmonter les résistances. Le recours au chef de mission ou la remise en cause de la hiérarchie
est un autre moyen très efficace pour faire adhérer les audités à la mission et bénéficier de leur
collaboration.
Dans un audit de système, l’auditeur cherche à déceler les distorsions du système qui
empêchent celui-ci d’atteindre les objectifs fixés.
Par exemple lorsqu’on vérifie un système de facturation, il est certain qu’on va chercher à
vérifier un certain nombre d’informations qui sont les suivantes :
- s’assurer qu’il y a séparation des fonctions incompatibles ;
- s’assurer que les tarifs fixés et les conditions de vente sont appliqués ;
- s’assurer que les factures produites sont exactes ou justes ;
- s’assurer de l’enregistrement complet des factures ;
- s’assurer que la TVA est bien appliquée ;
- s’assurer de la sécurité des documents et des fichiers ;
- s’assurer qu’il existe une comptabilité auxiliaire client et que le compte de chaque client
est analysé correctement et régulièrement ;
- les factures sont présentées légalement ;
- les factures sont produites dans les délais et transmises en toute sécurité au client ;
- etc…
Ces points doivent être tous vérifiés ou couverts par les diligences.
Dans un audit de procédure les points de contrôle interne sont des suites de procédures à
vérifier. Ils sont les suivants :
Une des spécificités de l’audit système est l’audit transversal qui recouvre tout un système,
une fonction, toute une procédure. Au cours de cette démarche l’auditeur cherchera à mettre
en évidence les risques, les enjeux, les faiblesses de contrôle interne, les dysfonctionnements,
les opportunités manquées pour apprécier les atouts et points forts de l’organisation afin de les
optimiser. Cette méthode d’audit est généralement utilisée pour les entreprises qui adoptent
des stratégies de recentrage ou d’externalisation. Le choix de ce type d’audit peut entraîner
une modification des choix stratégiques.
1. Présentation de l’approche
Ici la couverture de la mission est illimitée .Le responsable doit confectionner un programme
d’audit et son plan opérationnel qu’il va soumettre à l’approbation des responsables. Par
exemple ici il ne s’agit pas d’auditer un processus ou une partie d’une procédure mais il
s’agit :
- de la couverture totale tous sites ;
- de toutes fonctions sur une période qui peut aller jusqu’à cinq ans ; - de toutes les
opérations.
2. Les pré-requis :
L’auditeur pour utiliser cette approche doit prendre en compte les contraintes suivantes :
- l’auditeur doit effectuer certaines missions car il ne les avait pas effectuées les exercices
précédents ;
- certains audits doivent être menés du fait de l’environnement spécifique de l’entreprise,
de la sensibilité stratégique de certaines opérations, des risques encourus, des
changements importants intervenus dans l’entreprise, de l’état du contrôle interne dans
un secteur déterminé de l’entreprise. Ces contraintes doivent être révisées régulièrement
par l’auditeur.
Pour utiliser cette approche l’auditeur doit disposer des outils suivants :
- le budget de l’entreprise ;
- les documents financiers de synthèses, bilans, liste du personnel, etc
- l’organigramme de tous les services.
Une caractéristique essentielle de cet audit est l’absence d’exclu dans la couverture : le
devoir d’audit est total comme le droit d’audit.
5. Inconvénients de la méthode
Cette approche est rarement utilisée car dans une entreprise il est très difficile de couvrir
toutes les activités surtout lorsque celle-ci est de grande taille.
De plus il y a un risque d’audit très important, induit par les deux phénomènes suivants :
- un audit total peut entraîner des changements de management qui, à son tour peut
entraîner un changement de l’orientation de l’audit donc des équipes d’audit ;
- la découverte par l’auditeur de fraudes ou manipulations financières peu orthodoxes au
niveau le plus élevé qui ne lui laisse qu’une issue : la démission parce que ne disposant
d’aucun pouvoir.
Elle est selon BOUQUIN et BECOUR un moyen d’identifier et de sérier le risque d’audit afin
de rendre la production de l’audit plus efficace, et plus efficiente, économique et plus
satisfaisante pour le client.
L’exercice de qualité total porte sur toute l’organisation de la mission : la politique, le plan de
la mission, le déroulement de la mission, la restitution c’est-à-dire le rapport. La réussite de
cette approche suppose :
- une large adhésion des audités ;
- des résultats rapides, tangibles appuyés par des supports ; - un
enthousiasme.
Il faut souligner que cette approche a pour objectif de donner la priorité à la satisfaction du
client qui est devenu de plus en plus exigeant.
La qualité est définie selon la norme ISO 8402 de 1995 comme « ensemble des
caractéristiques d’une entité, qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et
implicites.»
Cette conception restreinte de qualité a été élargie en 2000 par la norme ISO 9000 qui définit
la qualité comme l’ « aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des
exigences.»
Il s’agit ici d’un audit qui cherche à vérifier si les prestations d’une fonction sont efficaces,
efficientes donc performantes dans le choix des ressources mises à sa disposition.
La démarche consiste à examiner les procédures, le système de contrôle et l’étude de la
performance grâce à des techniques de vérifications et de sondages.
L’auditeur aura à examiner quatre caractéristiques de l’entité ou de la fonction auditée :
- les finalités ;
- les objectifs de la fonction ;
- les interfaces avec d’autres fonctions ; - la culture qui domine dans la fonction.
Il va sans dire que l’objectif recherché ici n’est pas de supprimer le risque en tant que tel
mais d’atteindre un équilibre entre la conséquence qu’entraînerait la réalisation du risque et
le coût de la suppression ou de la réduction de celui-ci.
Selon les études menées par BOUQUIN et BECOUR la méthode d’audit d’une fonction se
découpe en cinq phases qui se présentent comme suit :
Le but recherché est dans un premier temps d’identifier le rôle que la fonction est supposée
remplir dans l’organisation selon ses responsables, son personnel, la hiérarchie de l’entreprise.
Dans un deuxième temps de vérifier le rôle que la fonction remplit dans la réalité.
Et enfin d’étudier le rôle qu’elle devrait remplir.
Cette approche n’est possible que si l’on se situe dans les trois types d’horizon temporel
ciaprès :
- l’horizon temporel de la stratégie ;
- celui du budget ;
- celui de la gestion courante.
L’auditeur est appelé à évaluer ici la cohérence des objectifs assignés à la fonction d’abord
avant de mesurer la performance actuelle de la fonction par rapport à ses finalités. Ce travail
se déroule en trois temps :
- qui incite ?
- qui propose ?
- qui est consulté ?
- qui décide ?
Dans un deuxième temps il faut vérifier le processus de fixation des objectifs qui nécessite
une collecte d’informations et à un « phasage » dans la définition des objectifs pour vérifier :
- la nature des informations employées dans la fonction ; - comment elles sont obtenues, par
qui elles sont fournies ?
- qui les valide, qui s’en porte garant ou responsable ?
- qui est consulté dans ce processus de construction et de validation de l’information ?
- Comment les personnes consultées sont-elles conduites à s’engager lorsqu’elles donnent
leur avis - ou comment peuvent –elles parvenir à ne pas s’engager ?
Dans un troisième temps, il faut analyser les processus budgétaires pour s’assurer de leur
cohérence par rapport aux objectifs et leur réalisme.
En plus de l’étude des procédures, il faut s’assurer que les différents acteurs de la fonction
sont bien imprégnés des objectifs qui leur sont fixés. Il faut donc évaluer en conséquence les
divergences ou manque d’adhésion qui s’opposent au fonctionnement souhaité et au
dispositif mis en place pour réduire ou supprimer les risques.
Dans un quatrième temps, il faut vérifier les indicateurs mis en place pour mesurer la
performance de la fonction par rapport aux objectifs fixés par la hiérarchie. Il s’agit alors de
la vérification des procédures de suivi des acteurs au niveau de la fonction.
Ces indicateurs intéressent aussi les responsables hiérarchiques au niveau de la fonction car
leur permettant d’assurer la supervision directe de leur service. si bien qu’il est nécessaire de
vérifier aussi leur pertinence, leur efficacité et leur efficience. Il faut alors examiner :
- la nature et la matérialité des suivis à travers l’analyse des supports formalisés
(documents de la procédure), réunions de coordination et d’analyse des résultats ou
examen informel, pratique du principe de la gestion par exception.
Selon BECOUR et BOUQUIN, les moyens sont examinés sous trois angles :
- étude des moyens humains : mode de recrutement, la formation, les effectifs, leur
évolution, leur disponibilité leur permanence ;
- étude des moyens matériels (locaux, matériels et équipements) ;
- les moyens immatériels c’est -à -dire les outils de fonctionnement, la qualité des équipes
et leur entente.
Il est nécessaire alors de s’intéresser à l’allocation des moyens et à leur utilisation.
Il s’agit d’examiner :
- la nature du système d’évaluation des besoins prévisionnels ;
- les procédures d’arbitrage et d’affectation des effectifs et moyens matériels, voire
immatériels ;
- les conditions d’acquisition des moyens prévus ou imprévus lors des phases de
planification stratégiques et du pilotage ;
- l’adéquation, la pertinence des moyens aux missions de l’entité.
Les moyens humains, matériels et immatériels doivent faire l’objet d’une gestion rigoureuse
selon les normes et procédures .Il faut s’assurer qu’ils sont utilisés de manière efficace et
efficiente.
Durant cette phase la fonction doit être étudiée dans la dynamique de ses relations avec
d’autres fonctions :
- le rôle joué ou que jouera la fonction auditée sur le développement des autres fonctions
et le reste de l’organisation ;
- celui qu’elle joue au jour le jour dans l’entreprise ;
- les modes de communications employés à ces fins ;
Sont également examiner les relations verticales et transversales : ce qui renvoie à l’examen
du style de direction et à l’efficacité des procédures mises en place, au mode de transmission
des documents, et au système de contrôle interne.
Cette étude vise à mesurer le degré d’adéquation atteint par la fonction par rapport aux
objectifs ou finalités.
C’est aussi l’analyse de la performance des indicateurs mis en place par l’entreprise pour
mesurer les performances des fonctions ou des personnes.
L’examen se fera dans le long, le moyen et le court terme. L’impact sur le fonctionnement de
l’entreprise de la culture d’entreprise est aussi abordé et certains de ces signes visibles
peuvent être identifiés. Il s’agit de :
- l’influence du secteur, de la technologie, de l’origine des personnes sur l’organisation ;
- des données historiques de l’entreprise ;
- de la déclaration des dirigeants ;
- du projet d’entreprise ;
- du langage et jargon propres à l’entreprise ;
- des dogmes, mythes, rites, tabous ;
L’auditeur n’oubliera pas les aspects sur lesquels la culture d’entreprise peut se manifester
comme :
- la manière d’énoncer ou de ne pas énoncer, les finalités et objectifs ;
- la politique de communication ;
- les processus de planification ;
- les modes de relations entre fonctions, entre opérationnels et fonctionnels ;
- la politique et les pratiques de délégation ;
- la politique de formation, de recrutement, de développement du personnel ;
- la canalisation de la créativité ;
- les relations entre performances et sanctions ;
- les modes de comportements lors de la remise en cause des structures de l’organisation.
Durant cette phase l’auditeur est appelé à prendre la mesure de ses responsabilités en étant un
« marginal sécant ». C’est- à-dire prendre ses distances vis à vis de la culture d’entreprise tout
en restant interne à l’entreprise.
Il est appelé à donner son opinion en toute indépendance si le choix du processus de
management est cohérent et si l’organisation et la structure sont pérennes et à l’abri de
risques.
Pour RENARD, la fonction achats n’est pas seulement une fonction en amont mais un relais
entre les divers demandeurs qui expriment leurs besoins et les fournisseurs de l’entreprise.
C’est une fonction de support logistique qui doit assurer aux utilisateurs un
approvisionnement régulier en matériels, en services et fournitures qui soient :
- conformes aux besoins exprimés par les utilisateurs ou demandeurs ; - obtenues aux
meilleurs prix et à la meilleure qualité ; - disponibles dans la forme à tout moment.
Les facteurs que doivent prendre en compte une bonne politique d’achat selon BOUQUIN et
BECOUR sont multiples et complexes :
- la définition des spécifications acceptables ;
- le nombre souhaité de fournisseurs pour les produits stratégiques ;
- la qualité du service attendu, c’est-à-dire la pérennité, la régularité, la souplesse,
l’extensibilité ;
- le prix dans toutes ses composantes ;
- les conditions favorables à la simplification des tâches de l’entreprise ;
- l’attitude du fournisseur et sa capacité à entrer dans les contraintes du métier du client ;
- la capacité d’adhésion à un réseau ; - etc.
De manière générale dans le long terme la finalité de la fonction achat est de faire en sorte
que les relations d’affaires entre le fournisseur et l’entreprise soient les plus avantageuses
possible pour l’entreprise.
Cela implique une bonne perception des données du marché ainsi que la mise en œuvre de
moyens permettant d’influencer le comportement du fournisseur dans l’intérêt exclusif de
l’entreprise.
Il en résulte que la mission essentielle d’une fonction achat est d’éclairer les utilisateurs et la
Direction Générale sur :
- les avancées technologiques et économiques qui vont intéresser les approvisionnements
de l’entreprise ;
- les signes permettant d’identifier le comportement des concurrents à l’égard de ces
évolutions ;
- ainsi que les facteurs qui touchent le marché et susceptibles de modifier le comportement
du fournisseur. Il s’agit d’évènements pouvant conduire ou remettre en cause les
spécifications définies par les utilisateurs.
- chaque fois que la situation de l’entreprise le permette, l’acheteur doit faire en sorte que
les rapports de force soient de son côté pour en faire profiter son entreprise.
Dans le long terme, les risques auxquels est exposée une fonction achat sont les suivants : -
elle est déconnectée des utilisateurs lorsqu’elle élabore ses plans seuls sans y associer les
utilisateurs ;
- elle risque de ne pas remplir son rôle d’interface entre les utilisateurs et le marché ;
- elle peut être réduite à subir les stratégies des fournisseurs au détriment de la
compétitivité de l’entreprise voir de son autonomie ;
- etc.
Les principales sources de ces risques sont :
- une absence de connaissance des processus dans lesquels s’incorporent les
approvisionnements ;
- une information insuffisante sur les tendances du marché ; - une méconnaissance des
manœuvres stratégiques des fournisseurs ;
- l’inadaptation des acheteurs aux évolutions technologiques.
1. 1. 2 L’objectif de l’audit.
- la définition des fonctions des acheteurs fait une place suffisante à leur mission
stratégique ;
- les mesures incitatives qui intéressent les acheteurs tiennent compte de ces missions
stratégiques ;
- le recrutement, et la formation initiale et continue des acheteurs pour faire bénéficier
l’entreprise de compétences adaptées à la technicité et à la variété des
approvisionnements présents et prévisibles ;
- l’information accessible aux acheteurs est utilisée par eux et est de qualité ;
- l’entreprise connaît le coût net de ses approvisionnements, les frais internes de contrôle,
de transport, de manipulation etc.
- le service achat est intégré à la réflexion stratégique.
Dans le court terme, c’est-à-dire à l’horizon budgétaire, la fonction achats propose des
politiques et participe à la prévision.
- une incohérence dans la politique d’achats, par exemple dualité de fournisseurs, gestion
de la qualité totale et le pragmatisme, l’optimisme dans les négociations avec les dits
fournisseurs, l’absence de sanction vis-à-vis des fournisseurs lorsque des fuites se sont
produites par son canal ;
Dans le court terme l’audit doit veiller à la formalisation des relations d’affaires :
La décision d’achat est prise dans une procédure qui permet de valider la demande d’achat. Le
besoin doit être un besoin justifié et réel.
Il est possible de répondre de façon non optimale à un besoin réel. Le risque à plus de chance
de se réaliser si :
- la demande d’achat peut être émise par une personne non habilitée ou incompétente, ou
ne détenant pas les informations supportant la demande ;
- la demande d’achat peut être émise même s’il y a un dépassement budgétaire ;
- la décision d’acheter prise alors que le produit existe dans l’entreprise ; - la demande
d’achat porte sur un produit difficile à trouver sur le marché ;
- la routine conduisant l’acheteur à acquérir un produit qui peut être fabriqué dans
l’entreprise ;
- la décision d’achat prise par une personne non qualifiée ;
- décision d’achat prise alors que la situation financière de l’entreprise ne le permet pas ;
- l’acheteur néglige sa fonction de négociateur et se consacre entièrement à celle
d’approvisionnement.
L’audit doit évaluer les procédures d’information internes et externes en vue de vérifier :
- Si les utilisateurs sont au courant des modifications des produits et des innovations chez
les fournisseurs ;
- Si la fonction achat est informée des excédents de produits ;
- L’identité et l’existence dans les demandes d’achat des visas de personnes habilitées ou
autorisée à émettre des demandes d’achat ;
- s’assurer que les limites chiffrées ont été définies pour chaque personne ayant été
autorisée pour approuver la demande d’achat ;
Cette phase est l’une des plus importantes du processus d’achats car elle comporte plusieurs
risques qui peuvent compromettre définitivement l’opération.
La sélection du fournisseur est délicate ; elle est importante et peut générée les risques
suivants :
Pour détecter de tels risques, l’auditeur doit mener les investigations au niveau des processus
d’informations suivants :
- l’organisation mise en place pour la sélection des fournisseurs ;
- le système d’organisation mis en place pour mesurer la performance en terme de
compétitivité,
- la qualité des tableaux de bord ou documents élaborés pour suivre la performance des
fournisseurs ;
- les rôles des services demandeurs ou utilisateurs dans la confection de ces documents, la
qualité et la collecte des informations pour s’assurer de leur pertinence, - etc.
Cette phase est très importante car les coûts sont fixés en ce moment.
L’efficacité et l’efficience du service achat dépend des rapports de force en présence lors de
cette phase. L’acheteur doit mettre tous les atouts de son côté pour les faire pencher en sa
faveur. L’acheteur ne doit jamais négocier sous la contrainte quelque soit l’origine.
Pour détecter les risques cités, l’auditeur orientera ses examens vers les secteurs suivants :
- le système de documentation, les indicateurs de performance pour mesurer l’efficacité
des fournisseurs ;
- le système de délégation et d’autorisation de négociation,
- les rapports d’achat formalisés ;
- le système de suivi des engagements ;
- la formalisation de négociation ( fax, lettres, acceptation, devis etc) ; - liste des
signataires acheteurs, hiérarchie, direction générale ;
- rapports d’activités. - etc.
Pour s’assurer que les commandes ont été passées dans l’intérêt de l’entreprise, l’auditeur doit
:
- analyser les contrats d’achats pour s’assurer qu’il n y a ni vice de fonds ni de forme et
qu’il sauvegarde les intérêts de l’entreprise,
- de s’assurer que tous les achats ont été effectués sur la base de bons de commandes
prénumérotés et conformes aux normes habituelles c’est-à-dire comportant les rubriques
essentielles ou habituelles. Lorsqu’il existe des achats sans bon de commande, l’auditeur
doit vérifier les causes et les documents utilisés pour remplacer les documents normaux ;
- s’assurer que les délais habituels voire légaux entre la décision d’achat et la passation de
la commande ont été respectés. L’auditeur pourra le faire en analysant les dates figurant
sur les documents ou sur les carnets de transmission ;
- s’assurer que le circuit des documents dans le service achat n’est pas lourd ou garantit la
pertinence de l’information ;
- vérifier si la commande a été effectuée sur la base d’un besoin réel exprimé à l’aide d’un
document formel signé par la personne habilitée ;
- s’assurer qu’au moment de la réception des articles ou services tous les documents seront
présents pour permettre à celle-ci de se faire dans les conditions normales ;
- s’assurer que les commandes sont lancées exclusivement par le service habilité ;
- s’assurer de l’existence de procédures interdisant ou, limitant les achats en urgence ou
des conditions de marchés erratiques ; - etc.
C’est le service achat ou cette fonction qui doit assurer un suivi des commandes pour
garantir le respect des délais de livraison et des autres conditions arrêtées entre les deux
parties lors de la négociation et matérialisées sur les documents.
C’est durant cette phase que l’entreprise acheteur doit mettre en place des mécanismes de
contrôle pour s’assurer que les articles livrés sont spécifiques ou conformes à la commande
compte tenu d’éventuelles modifications acceptées par les deux parties.
Les risques pouvant survenir durant cette phase se présentent comme suit :
- la réception d’articles non conformes en qualité comme en quantité à ceux commandés et
dans le respect des délais et des conditions acceptées auparavant par les deux parties ;
- de s’assurer que des réceptions non conformes sont validées,
- de vérifier qu’il existe des moyens ou systèmes efficaces pour gérer les incidents de
livraison.
Il faut noter que la plupart de ces faiblesses constatées sont liées à des faiblesses dans
l’organisation mise en place ou dans les procédures. Il s’agit généralement :
- d’absence de séparation suffisante des fonctions incompatibles (ceux qui ordonnent et
ceux qui commandent et ou qui réceptionnent).Cette insuffisance est souvent sources de
collision entre acheteur et fournisseur donc peut être à l’origine de fraudes, de
détournements ou autres pratiques peu orthodoxes ;
- des documents mal établis ou de leur circuit qui peut entraîner des disfonctionnements
ou discordances entre commande et livraison ;
- la faiblesse ou l’absence de contrôle arithmétique, de vraisemblance ou de contrôle
rapproché entre les différents documents, ainsi que l’absence de vérification physique
des articles ou services livrés ;
Pour éviter de tels risques l’auditeur doit mener ou mettre en place les dispositifs suivants :
- s’assurer que la réception est matérialisée sur un document notamment un bordereau de
réception pré-numéroté (vérifier le respect des séquences numériques) signé par les
réceptionnistes ;
- s’assurer que tous les réceptionnistes devant participer à l’opération ont été avertis à
temps de manière formelle si nécessaire et disposent des documents nécessaires pour
exécuter leur travail dans les conditions optimales (bon de réception, facture, bordereau
de livraison, bon de commande, demande d’achat ou d’approvisionnement) ;
- vérifier si les membres de la commission de réception s’il y a lieu ou la personne qui
réceptionne n’exerce pas d’autres fonctions qui sont incompatibles (acheteur,
réceptionnaire, utilisateur en même temps par exemple) ;
- la procédure d’achat ne comporte pas de faiblesses de contrôle interne pouvant générer
de la fraude ou ne facilite pas la détection de celle -ci .
- S’assurer que les vérifications nécessaires sont faites pour s’assurer que les articles livrés
sont de qualité surtout s’il s’agit d’articles techniques (pièces détachées, ordinateurs,
etc.) ou du respect des normes ou du contrat entre les deux parties ;
- de vérifier que les services utilisateurs ont la possibilité d’alerter les acheteurs ou la
fonction d’achats en cas de défaillance dans les articles (livraison non conforme) de
manière qu’une solution efficace soit trouvée (acceptation ou refus de livraison partielle
par exemple ou différent, contentieux, révision de prix, etc .).
Lors du règlement la fonction achat intervient aussi pour garantir un règlement conforme à ce
qui a été réceptionné.
ETUDE DE CAS
Directeur Général
Service Gestion
des stocks
2 Procédures
Les besoins sont exprimés par les différentes structures à l’aide d’une demande d’achat. Celle
-ci n’est pas numérotée et elle peut être signée par n’importe quel agent .
Une fois que la demande est établie ,elle est transmise au contrôle de gestion qui y porte son
visa et la transmet au service achat . La demande est satisfaite en fonction des humeurs du
chef du service achat.
S’il n’a pas envie de satisfaire la demande il la classe sans suite.
Si le chef du service achat décide de satisfaire la demande , il transmet la demande au chef de
l’unité achat avec la mention « bon de commande à établir ».
2-2 Etablissement de la commande :
2 -4 Envoi de la commande.
Le chef du service achat ,dès réception du dossier s’assure que le bon de commande est
autorisé par le D.AF., appelle le fournisseur et lui transmet l’original.
La réception des marchandises ou service est assurée par le chef du service achat. Il
n’effectue aucun contrôle. Il se contente de les recevoir, d’établir un bordereau de réception
qu’il signe et le transmet à son supérieur hiérarchique en gardant l’original dans son
classement avant de remettre les marchandises reçus au magasinier sans décharge .Celui-ci
peut maintenant satisfaire les besoins exprimés .
Il arrive que le chef du service achats accepte un fractionnement des livraisons. Dans ce cas,
il mentionne la quantité reçue sur une feuille volante qu’il conserve en attendant le reste.
Une fois remplis en trois exemplaires, les bordereaux sont affectés de la manière suivante :
- le premier exemplaire est envoyé directement au Directeur de la production ; - le
deuxième exemplaire est envoyé au service comptabilité ;
- le troisième et dernier exemplaire est conservé.
2 –6 Magasin de stockage.
Après réception de la facture le chef du service trésorerie la classe dans le lot des factures à
payer.
Au bout d’un temps déterminé, il établit les chèques aux noms des fournisseurs de son choix .
Il signe les chèques et les transmet au Directeur Administratif qui les signe à son tour et le lui
retourne.
Après réception du chèque signé du Directeur Administratif et Financier, le chef du service de
la trésorerie appelle le fournisseur et lui remet le chèque main à main. Il transmet ensuite la
facture à la comptabilité.
Certains fournisseurs sont payés parfois en espèce à l’aide d’un bon de caisse signé seulement
du chef de la division Financière et transmis au caissier qui effectue le décaissement et remet
les bordereaux de caisse au chef de la division comptabilité.
Le Directeur Général est informé de toutes ces opérations par un bordereau signé du Directeur
Administratif et Financier qui répertorie l’ensemble des achats et règlements de la semaine.
Tout chèque ou bon de caisse raturé est détruit par le caissier ou par le chef de la division des
finances.
Les chèques ne sont pas toujours barrés et sont parfois établis au nom de personnes physiques.
Il y a un nombre limité de chèques en blanc, signés d’avance, remis au chef de l’unité achat
qui effectue les achats en urgences chez les fournisseurs et produit des justificatifs après.
2- 9 Suivi budgétaire.
Le contrôleur de gestion n’intervient que lorsque les opérations sont exécutées. Il reçoit la
facture, l’impute dans un compte concerné de la nomenclature budgétaire et transmet la
facture à la comptabilité.
2- 10 Comptabilisation :
TRAVAIL A FAIRE
L’Audit Interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une
assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les
améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée.
Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique
et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement
d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité.
Les activités d’audit interne sont conduites dans différents environnements juridiques et
culturels, dans des organisations dont l'objet, la taille et la structure sont divers, ainsi que par
des professionnels de l’audit, internes ou externes à l’organisation. Ces différences peuvent
influencer la pratique de l’audit interne dans chaque environnement. Toutefois, le respect des
Normes pour la pratique professionnelle de l’audit interne (ci-après "les Normes") est
essentiel pour que les auditeurs internes puissent s'acquitter de leurs responsabilités.
- de définir les principes de base que la pratique de l’audit interne doit suivre ;
Les Normes se composent des Normes de Qualification (série 1000), des Normes de
Fonctionnement (série 2000) et des Normes de Mise en Oeuvre (série nnnn.Xn). Les Normes
de Qualification énoncent les caractéristiques que doivent présenter les organisations et les
personnes accomplissant des activités d’audit interne. Les Normes de Fonctionnement
décrivent la nature des activités d’audit interne et définissent des critères de qualité permettant
d'évaluer les services fournis. Les Normes de Qualification et les Normes de Fonctionnement
s’appliquent aux travaux d’audit interne en général. Les Normes de Mise en Oeuvre déclinent
les Normes de Qualification et les Normes de Fonctionnement à des missions spécifiques (par
exemple un audit de conformité, une investigation dans un contexte de fraude ou des travaux
d’auto-évaluation du contrôle interne).
Le glossaire contient des termes qui sont utilisés dans des acceptions particulières au sein des
Normes.
La mission, les pouvoirs et les responsabilités de l’audit interne doivent être formellement
définis dans une charte, être cohérents avec les Normes et dûment approuvés par le Conseil.
1000.C1 – La nature des missions de conseil doit être définie dans la Charte
d’Audit.
L'audit interne doit être indépendant et les auditeurs internes doivent effectuer leur travail
avec objectivité.
Les auditeurs internes doivent avoir une attitude impartiale et dépourvue de préjugés,
et éviter les conflits d’intérêts.
1210 – Compétence
Les auditeurs internes sont encouragés à indiquer dans leurs rapports que leurs
activités sont "conduites conformément aux Normes pour la pratique
professionnelle de l'audit interne". Toutefois, ils ne peuvent utiliser cette
mention que si les évaluations du programme d'amélioration qualité
démontrent que l'audit interne fonctionne conformément aux Normes.
L'audit interne doit être exercé dans le parfait respect des Normes et les
auditeurs doivent se conformer au Code de Déontologie ; toutefois, il peut
arriver que cette pleine conformité ne soit pas réalisée. Lorsque la
nonconformité a une incidence sur le champ d’intervention ou sur le
fonctionnement de l'audit interne, la Direction Générale et le Conseil doivent en
être informés.
2 Normes de fonctionnement
Le responsable de l'audit interne doit gérer cette activité de façon à garantir qu’elle apporte
une valeur ajoutée à l'organisation.
2010 – Planification
Le responsable de l'audit interne doit établir une planification fondée sur les
risques afin de définir les priorités cohérentes avec les objectifs de
l’organisation.
2050 – Coordination
2120 – Contrôle
2130.A1
Les auditeurs internes doivent revoir les opérations et les projets afin
d'assurer leur cohérence avec les valeurs de l'organisation.
Les auditeurs internes doivent mettre au point et formaliser un plan pour chaque mission.
Les auditeurs internes doivent identifier, analyser, évaluer et documenter les informations
nécessaires pour atteindre les objectifs de la mission.
Les auditeurs internes doivent fonder leurs conclusions et les résultats de leur mission
sur des analyses et évaluations appropriées.
Les missions doivent faire l'objet d'une supervision appropriée afin de garantir
que les objectifs sont atteints, la qualité assurée et le développement
professionnel du personnel effectué.
Lorsqu’une mission donnée n’a pas été conduite conformément aux Normes, la
communication des résultats doit indiquer :
Le responsable de l'audit interne doit diffuser les résultats aux personnes appropriées.
Le responsable de l'audit interne doit mettre en place et tenir à jour un système permettant de
surveiller la suite donnée aux résultats communiqués au management.
Lorsque le responsable de l'audit interne estime que la Direction Générale a accepté un niveau
de risque résiduel qui est inacceptable pour l'organisation, il doit examiner la question avec
elle. S'ils ne peuvent arrêter une décision concernant le risque résiduel, ils doivent soumettre
la question au Conseil aux fins de résolution.
Activité d'audit interne – Assurée par un service, une division, une équipe de consultants ou
tout autre praticien, c’est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation
une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les
améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. L’activité d’audit interne aide cette
organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et
méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement
d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité.
Activités de conseil – Conseils et services y afférents rendus au client donneur d’ordre dont la
nature et le champ sont convenus au préalable avec lui. Ces activités ont pour objectifs de
créer de la valeur ajoutée et d’améliorer le fonctionnement d’une organisation. Quelques
exemples : consultation, conseil, facilitation, conception de processus et formation.
Atteintes – Parmi les atteintes à l'objectivité individuelle et à l'indépendance dans
l’organisation peuvent figurer les conflits d'intérêts personnels, les limitations du champ d'un
audit, les restrictions d'accès aux dossiers, aux biens et au personnel, ainsi que les limitations
de ressources.
Charte – La charte de l'audit interne est un document officiel qui définit la mission, les
pouvoirs et les responsabilités de cette activité. La charte doit (a) définir la position de l'audit
interne dans l'organisation ; (b) autoriser l'accès aux documents, aux biens et aux personnes
nécessaires à la bonne réalisation des missions ; (c) définir le champ des activités d'audit
interne.
Conflit d'intérêts – Toute relation qui n'est pas ou ne semble pas être dans l'intérêt de
l'organisation. Un conflit d'intérêts peut nuire à la capacité d'une personne à assumer de façon
objective ses devoirs et responsabilités.
Conformité – L'aptitude à garantir dans des limites raisonnables le respect et l'adhésion aux
politiques, plans, procédures, lois, règlements et contrats de l'organisation.
Créer de la valeur ajoutée – Les organisations existent pour créer de la valeur ou des
avantages à leurs propriétaires, leurs clients et leurs autres parties prenantes. Cette notion est
la raison d’être de leur existence. La valeur provient de la mise au point de produits et de
services et de l'utilisation de ressources pour promouvoir ces produits et services. En
collectant des données dans le but de comprendre et d'évaluer le risque, les auditeurs internes
acquièrent une connaissance approfondie des opérations et des possibilités d'amélioration, qui
peut être extrêmement utile à leur organisation. Ils peuvent alors fournir des informations
précieuses sous la forme d'une consultation, de conseils, de communications écrites ou
d'autres produits, qui doivent toutes être correctement communiquées au management ou au
personnel d'exploitation compétent.
Environnement de contrôle – L'attitude et les actions du Conseil et du management au
regard de l'importance du contrôle dans l'organisation. L'environnement de contrôle constitue
le cadre et la structure nécessaires à la réalisation des objectifs primordiaux du système de
contrôle interne. L'environnement de contrôle englobe les éléments suivants :
Gouvernement d’entreprise – Les procédures dont disposent les représentants des parties
prenantes (actionnaires, etc…) afin d’assurer une surveillance des risques et des processus de
contrôle mis en œuvre par le management.
Mission – Une mission, tâche ou activité de révision particulières telles que un audit interne,
une auto-évaluation de contrôle, l’investigation d’une fraude ou une mission de conseil. Une
mission peut englober de multiples tâches ou activités menées pour atteindre un ensemble
déterminé d'objectifs qui s’y rapportent.
Objectifs de la mission – Enoncés généraux élaborés par les auditeurs internes et définissant
ce qu'il est prévu de réaliser pendant la mission.
Processus de contrôle – Les politiques, procédures et activités faisant partie d'un cadre de
contrôle, conçus pour assurer que les risques sont contenus dans les limites de tolérance fixées
par le processus de management des risques.