Hama 6 (Conception Du Tablier)

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I.

Conception du tablier :
La phase de conception d'un ouvrage revêt une grande importance dans l'étude. Elle implique
la définition des dimensions géométriques du tablier et des supports.
La conception des ponts repose sur l'optimisation technique et économique de la structure
projetée, tenant compte des contraintes naturelles et fonctionnelles imposées. De plus,
l'ingénieur concepteur doit posséder une expertise approfondie des différents types
d'ouvrages, de leur pré-dimensionnement et de leurs méthodes de construction.
1. Conception longitudinale :
L'ouvrage a une longueur totale d'environ 120 mètres, composée de six travées identiques de
20 mètres chacune, avec un about de 0,4 mètres.Il y a un joint de 20 centimètres entre chaque
travée.
De ce fait, on aura une longueur de calcul considérée entraxe d’appui Lc = Ltravée –2d
Avec : d : longueur d’about = 0,4 m , Ainsi on aura : Lc = 19.20 m.

Figure : Coupe longitudinale d’une travée

Figure : Coupe longitudinale de l’ensemble de l’ouvrage

2. Conception transversale :
La largeur de l’ouvrage étudié dépend des exigences routières.
- Largeur de la chaussée existante = 7 m
- Largeur de la corniche et contre-corniche = 0.75 m
- Largeur du B.A.R. (Bande d’arrêt d’urgence) = 2 m
- Largeur du B.D.G. (bande dérasée de gauche) = 0.5 m
- Largeur de Glissière en béton armé = 0.45 m
- Largeur totale du pont : Lu= 10.7 m.
- Largeur roulable (Lr) : largeur du tablier du pont compris entre les dispositifs de retenue ou
bordures, elle comprend donc la chaussée proprement dite et les sur-largeurs éventuelles telles
que les bondes d’arrêt d’urgence (BAU), bande dérasées (BD).
D’où Lr = 9.5 m
- Largeur chargeable : Lch = Lr – 0.5 x n
Dans ce cas, deux dispositifs de retenue doivent être utilisés :
Lch = Lr – 0.5 x 2 = 9.5 – 1 = 8.5 m.
- Nombre de voies : Est obtenu à partir de la formule suivante :
Lch
Nv = E ( ¿ = 2 voies .
3
Lch 8.5
- Largeur d’une voie : V = = =4.25 m
Nv 2
- Classe du pont : les ponts sont classés selon leur largeur rouable comme suit :
Pont de 1ère classe si Lr ≥ 7m
Pont de 2ème classe si 5.5 m ≤ Lr ≤ 7m
Pont de 3ème classe si Lr ≤ 5.5 m
On a Lr = 9.5 m => pont de 1ére classe.

Dispositifs de retenue 2

Largeur chargeable 8.5 m

Classe du pont 1ére classe

Nombre de voies 2

Largeur roulable 9.5 m

Largeur d’une voie 4.25 m

Tableau : Récapitulation de la géométrie de l’ouvrage


Figure : coupe transversale du tablier

3. Choix de équipements du tablier :


Les équipements de tablier sont essentiels à toutes les phases de l'ouvrage : lors de sa
conception, de son évaluation et tout au long de sa durée de vie.
Leur importance se manifeste à plusieurs égards : ils garantissent le bon fonctionnement
structurel du pont, contribuent à son esthétique, renforcent sa sécurité et améliorent sa
durabilité. Il est donc crucial de les considérer attentivement dans chaque aspect du projet,
afin d'assurer un ouvrage sûr, fonctionnel et durable.
Les principaux équipements sont les suivants :
1. Revêtement du tablier :
a. Membrane d’étanchéité :
L'objectif de l'étanchéité est d'empêcher les eaux, parfois chargées d'agents corrosifs, de
pénétrer dans le tablier. Ces systèmes peuvent se présenter sous deux formes distinctes :
- Chapes épaisses à base d’asphalte coulé à chaux en bicouche à haute température.
- Chapes minces à base de résine synthétique adhérant au support.
La chape épaisse est moins chère et facile à exécuter, tandis que la chape mince nécessite un
personnel technique qualifié et un coût élevé. On a utilisé donc la chape épaisse (membrane)
avec une densité de l’étanchéité (γét) prise égale à 22KN/m3 ainsi qu’une épaisseur égale à 4
millimètres (cas des petits ouvrages).
b. Couche de roulement :
Elle maintient le revêtement continu entre les points d'accès à la structure et préserve la
couche d'étanchéité contre l'abrasion causée par les roues.
Elle se compose d'un revêtement en enrobé bitumineux d'une densité (γrl) de 22 KN/m³ et
d'une épaisseur de 7 centimètres. Ce revêtement n'étant pas étanche, il est nécessaire de
prévoir la collecte et l'évacuation des eaux qui s'écoulent à son interface avec l'étanchéité.
2. Joints de chaussée :
Il y a deux categories de joints :
les premiers permettent à la surface de roulement de rester continue tout en permettant au
tablier de se dilater librement en réponse aux variations dimensionnelles causées par le retrait,
le fluage et les changements de température (joints transversaux).
Les seconds, les joints longitudinaux, sont utilisés lorsque l'ouvrage doit être élargi ou lorsque
les charges sont différentes dans les directions de circulation opposées.
Figure : Joint de chaussée transversal

3. Dispositifs d’évacuation des eaux :


Les gargouilles captent les eaux de surface et les dirigent à travers des conduites en PVC vers
les exutoires, situés tous les 20 mètres au point le plus bas des tabliers, idéalement avant le
passage des joints de chaussés.
4. Dispositifs de retenue :
Ils sont destinés à retenir les piétons et les véhicules en perdition. Plusieurs dispositifs
sont utilisés dans ce pont tels que :
a. Glissière de sécurité :
Les glissières ont pour fonction de retenir les véhicules légers. Dans ce projet, des glissières
rigides en béton armé peut être utilisées, classées parmi les types de glissières disponibles.

Figure : glissière en béton armé


b. Barrière de type BN4 :
C’est le type de barrière le plus répandu. Elle est constituée de montants mécano-soudés en
tôle d’acier et de 3 lisses en tube d’acier.
Figure : Barrière de type BN4

5. Corniches :
Les corniches sont principalement utilisées pour des raisons esthétiques. Elles sont placées en
haut du tablier et définissent le contour visuel du pont. Les corniches peuvent être réalisées
soit par coulage sur place soit en préfabriqué. Le coulage sur place est moins coûteux mais
nécessite un coffrage spécifique.
La corniche préfabriquée est alors la solution optimale.

Figure : Corniche préfabriquée

6. Appareils d’appui :
Ces dispositifs sont composés d'élastomère fretté, une structure sandwich de plaques d'acier et
de résines élastomères, qui permet de transmettre les forces verticales et horizontales du
tablier. Ils consistent en un assemblage de feuilles de caoutchouc synthétique avec des
plaques d'acier agissant comme frettes.
Figure : appareil d’appui en caoutchouc fretté

4. Prédimensionnement :
Chaque section du tablier comprend 9 poutres en béton armé, chacune ayant une longueur de
20 mètres. Ces poutres sont interconnectées aux appuis par des entretoises (vérinage) et
solidarisées transversalement par un hourdis en béton armé prévu pour être coulé sur place.
Les prés dimensions des éléments de ce type sont les suivants :
 Entretoise
 Poutres principales
 Hourdis
 Appuis

1. Prédimensionnement des poutres :


a. Choix de la section transversale :
Pour optimiser la conception statique et la disposition constructive d'un pont à poutres, il est
crucial de minimiser les moments dans les travées. Une approche efficace consiste à utiliser
des poutres principales avec un moment d'inertie variable, notamment en augmentant leur
hauteur vers les appuis ou en intégrant des goussets. Cette méthode présente des avantages
significatifs sur les plans économique et esthétique. Dans certains cas, les poutres peuvent être
élargies pour adopter une forme en T avec un talon destiné à accueillir les armatures, ainsi que
des goussets supérieurs pour relier l'âme à l'hourdis.
i. Hauteur :
La hauteur des poutres est critique, car une hauteur excessive peut augmenter la prise au vent.
À l'inverse, réduire la hauteur des poutres peut rapidement entraîner une augmentation
significative des quantités d'acier nécessaires, voire des sections de béton. C’est pourquoi, on
Lc 1 1
considère généralement que l’élancement optimal se situe entre [ … ].
hp 17 15
Avec : hp: hauteur de la poutre, Lc=19.20 m porté d’une travée.

hp Є [ , ] = [1.13 , 1.28]
Lc Lc
17 15
Soit donc hp = 1.2 m.
ii. Epaisseur de l’âme des poutres :
L'épaisseur de l'âme des poutres varie habituellement de 20 cm à 60 cm. Cette épaisseur
augmente de manière linéaire depuis les appuis jusqu'au quart de la portée, puis reste
constante sur la moitié centrale. Par conséquent, pour la section courante, l'épaisseur de l'âme
des poutres sera fixée à bp = 30 cm.
Ensuite, elle augmentera graduellement jusqu'à atteindre une valeur de bp = 50 cm au niveau
des appuis, dans le but de résister aux efforts tranchants maximums à cet endroit.

Figure : Vue en plan de la poutre

Figure : Vue en 3 dimensions de la poutre

iii. Espacement des poutres :

Pour un pont avec une portée de 20 mètres et une largeur de la plate-forme de 10.7 mètres, il
est prévu d'utiliser 9 poutres disposées en travers, avec un encorbellement de 25 cm de chaque
côté. En distribuant les poutres de manière uniforme, l'espacement entre chaque poutre peut
être calculé comme suit :

b 0=L−2≤ ¿ ¿ , avec L : largeur du tablier , Le : encorbellement Є [ b 0 , bp ]


N −1 2 2
Soit donc b0 = 1.275 m, cette valeur est vérifiée puisqu’elle est comprise entre 1 et 2
mètres pour ce type de pont.
iv. Talon :
Les deux talons supérieurs et inférieurs sont égaux :
- Epaisseur du talon bta =0.50 m.
- Hauteur du talon h1=0.20 m.
- La hauteur du gousset h2 est variable de 0 à 0.125 m
Figure : coupe transversale sur poutre intermédiaire
Figure : coupe transversale sur poutre de rive

2. Prédimensionnement des entretoises :

1. Nombre :
Comme l'épaisseur du hourdis est adéquate pour contribuer à la flexion globale en agissant
comme un renforcement transversal dans la section courante, il est nécessaire uniquement
d'utiliser 2 entretoises d'about pour connecter les poutres transversalement à chaque appui.
2. Hauteur :

La hauteur des entretoises est généralement égale à la hauteur des poutres principales
diminuée de la hauteur du talon ,
On obtient une hauteur de he = 1.20 – 0.20 = 1 m.
Cette valeur est vérifiée puisqu’elle est comprise pour ce type de pont entre [0.8hp …
0.9hp]= [0.96.. 1.08m].
3. Longueur :
La longueur des entretoises est habituellement déterminée par l'espacement des poutres
principales qui les connectent transversalement. Dans notre cas l'espacement entre axes des
poutres est de 1.275 m et en retranchant l'épaisseur de l'âme au niveau de l'appui, on trouve
une longueur de 1.275 – 0.50 = 0.775 m entre deux poutres. Soit donc 6.2 m au niveau de
chaque appui.
4. Epaisseur :
L'épaisseur des entretoises est déterminée en tenant compte des exigences relatives à
l'enrobage des armatures et à la coulée du béton, oscillant entre 15 et 20 cm. De plus, les
entretoises doivent être conçues pour faciliter le levage du tablier lors du remplacement des
appuis. Habituellement, cette dernière considération prévaut, ce qui conduit à opter pour une
largeur de 20 cm pour les entretoises.
3. Prédimensionnement de la dalle de continuité :
Pour améliorer le confort des usagers et réduire les coûts d'installation et de maintenance des
joints de chaussée, une stratégie actuelle consiste à créer une continuité du hourdis entre les
travées individuelles. Les joints de dilatation ne sont envisagés qu'entre chaque deux ou trois
travées. Les éléments de transition sont les dalles de continuité, faites en béton armé, conçues
pour être plus souples que les poutres.
La hauteur de la dalle (hd) varie de 16 à 20 cm, Soit hd =20 cm.
● Récapitulation des dimensions :

Elément Dimensions

Nombre Np 9

Hauteur poutre hp 1.2 m

Epaisseur d’âme b0 Var de 0.3 à 0.5 m

Poutre Epaisseur talon bta 0.5 m

Hauteur gousset h1 0.2 m

Hauteur talon h2 Var de 0 à 0.125 m

Espacement des Ep 1.275 m


poutres

Nombre Ne 2
Entretoise Hauteur he 1

Longueur Le 0.775

Epaisseur Ee 0.2 m

Dalle (hourdis) Epaisseur Eh 0.2 m

Tableau : récapitulation des dimensions des éléments


Figure : coupe transversale du tablier du pont

4. Prédimensionnement des culées :


1. Introduction :
Les culées sont les points d'appui extrêmes de la structure qui supportent les forces réactives
du tablier. Elles servent de liaison entre l'ouvrage et le terrain. Leur placement est crucial dans
tout projet car il détermine la longueur totale de l'ouvrage.
La culée remplit une fonction mécanique essentielle en transmettant les charges vers le sol de
fondation tout en contrôlant les déplacements horizontaux au niveau de la tête, afin de
maintenir le bon fonctionnement des appareils d'appui et de gérer les tassements verticaux.
En plus de sa fonction mécanique principale, la culée doit offrir un accès au tablier et
permettre l'inspection des appareils d'appui.
2. Fonction d’une culée :
Une culée bien conçue doit répondre à toutes les exigences de sa fonction, qui englobe à la
fois ses aspects mécaniques et ses besoins d'entretien.

 Fonction mécanique :

Les caractéristiques de la fonction mécanique sont :


- Une bonne transmission des efforts au sol de fondation.
- La limitation des déplacements horizontaux en tête, de façon à ne pas entraver le
fonctionnement des appareils d’appui.
- La limitation des déplacements verticaux (tassements).
 Fonction entretien :

La fonction d'entretien d'une culée implique un accès fréquent à l'intérieur de l'ouvrage pour
entretenir des équipements spécifiques tels que les appareils d'appui, les évacuations d'eaux
pluviales et pour diverses opérations liées à la maintenance des réseaux ou à l'inspection de la
structure du tablier.
3. Différents types de culées :
On distingue deux grandes familles de culées :
 Les culées enterrées
 Les culées remblayées

● Culées enterrées (appelées aussi « piles-culées ») :

Ce sont celles dont la structure porteuse est noyée dans le remblai d’accès à l’ouvrage ; elles
assurent essentiellement une fonction porteuse car elles sont relativement peu sollicitées par
des efforts horizontaux de poussée des terres. Ce type de culée s’adapte facilement pour tout
type de fondation et à n’importe quelle hauteur de remblais.
Lorsque le sol a une capacité portante adéquate, la culée peut être fondée soit
superficiellement, soit par l'intermédiaire d'un massif de béton important. En revanche, si le
sol présente une mauvaise qualité sur une profondeur considérable où l'extraction ne serait pas
économiquement viable, il est préférable d'opter pour une fondation sur pieux ou sur barrettes.

Figure : Schéma
d’une culée enterrée

 Culées remblayées :

La culée remblayée est constituée d’un ensemble de murs ou voiles en béton armé. Il existe un
mur de front sur lequel s’appuie le tablier de l’ouvrage et des murs latéraux, appelés murs en
ailes ou en retour selon leurs positions par rapport à l’axe longitudinal de l’ouvrage.
Les culées remblayées jouent le double rôle de soutènement des remblais d’accès et de
structure porteuse du tablier.
Figure : schéma d’une culée remblayée
4. Choix de type des culées :
Dans notre cas, et compte tenu des conditions du site, il est inutile de maintenir les terres de
remblai donc on choisit la culée enterrée qui assure une fonction porteuse du tablier
essentiellement.
5. Prédimensionnement des culées :
On s’oriente toujours vers une conception raisonnablement surabondante et des formes aussi
simples que possible.
Cette conception doit tenir compte de plusieurs paramètres :
- La hauteur de la brèche à franchir
- Les problèmes d’implantation au sol, et le biais (il y a de la torsion au niveau des
poutres de rives par rapport à ceux aux centres)
- Le type du tablier à supporter
- Le niveau de fondation
- L’éventualité des tassements
- La nécessité de pouvoir visiter et éventuellement remplacer les appareils d’appui.
Une culée enterrée est composée de :
● Une tête qui comprend :
- Un sommier d’appui (chevêtre).
- Un mur garde grève muni d’un corbeau arrière sur lequel reposera la dalle de transition.
● Un corps qui comprend :
- Des colonnes
- Des murs en retour
 Sommier d’appui (chevêtre) :

Le sommier d’appui est un élément sur lequel s’appuie le tablier, Sa surface doit être
aménagée de manière à permettre :
- L’implantation des appareils d’appui ;
- La mise en place de vérins pour changer les appareils d’appui s’il y a lieu ou pour
procéder à des mesures de réaction d’appui ;
- Assurer l’évacuation des eaux (pour cela on effectue une pente de 1% pour le
sommier d’appui).
La longueur du sommier dépend directement de la largeur du tablier.
 Hauteur :
D'après les points mentionnés précédemment, la hauteur du sommier est habituellement fixée
à au moins 0,70 mètre. Cependant, par souci de robustesse, une hauteur de 1,00 mètre est
souvent préférée.
 Largeur :

La culée doit être conçue pour accueillir les appareils d'appui, le débordement des poutres (d)
qui varie généralement de 50 à 60 cm (pris ici à 55 cm), ainsi que le joint transversal de rive
d'environ 10 cm. De plus, elle doit intégrer le mur de garde-grève dont l'épaisseur est de 25
cm. Pour assurer la symétrie et éviter tout risque de renversement, la largeur de la culée est
fixée à 1,40 mètre, en respectant la condition L > 25 + 2 × 55 = 1,35 mètre.
 Longueur :
Elle dépend directement de la largeur du tablier. De ce fait , on prend une longueur de 10.7
mètres.
 Dalle de transition :
Les dalles de transition sont installées pour prévenir toute formation de différences de niveau
entre la structure et la chaussée principale.
 Longueur :
La longueur de la dalle de transition est comprise entre 3 mètres et 6 mètres, et se donne par la
formule suivante :
L = Inf [6 m ; sup (3 m ; 0,60×H)]
Avec H : hauteur de remblais = H (colonne + mur garde grève) = 8.42 m. L = Inf. [6 m ; 5 m]
= 5 m.
La dalle de transition présente la même dimension transversale que le mur garde-grève.
Nous obtenons donc :
 Largeur :
La dalle doit contribuer à supporter la chaussée sous les zones circulées.
Sa longueur sera celle de la chaussée de chaque côté d’un débord variable de 0.5 à 0.75 ou 1
m selon le type de la dalle et les difficultés d’implantation aux abords de l’ouvrage.
l = 𝐿 chaussée + 2 × 𝑑é𝑏𝑜𝑟𝑑
Avec 𝐿 chaussée = 9.5 𝑚 , 𝑑é𝑏𝑜𝑟𝑑 = 0.5𝑚
Soit donc l = 10.5 m
 Epaisseur :
La dalle est coulée sur un béton de propreté avec une épaisseur constante de 30
centimètres , et appuyée sur le corbeau, elle est mise en place avec une pente de 5%.

 Mur garde-grève :
Il s’agit d’un voile en béton armé construit après achèvement du tablier par reprise de
bétonnage sur le sommier.
Il doit remplir les taches suivantes :
- Résister aux efforts de poussée des terres, aux efforts de freinage dus aux charges
d’exploitation , et aux efforts transmis par la dalle de transition.
- Il permet d’établir des joints de chaussée dans tous les cas, quel que soit le type de joint
utilisé.
La hauteur du mur garde-grève dépend de la hauteur du tablier et des dimensions des
appareils d’appui et du bossage qui leur a été conçu.
 Hauteur :
H > hauteur (poutre+ dalle) +hauteur (d’appareil d’appui d’appuis)
H > (1.2+0.2) + 0.15 = 1.5
Soit donc H =1.55m.

 Epaisseur :
Le dossier pilote PP73 du S.E.T.R.A recommande d’adopter les épaisseurs suivantes :
(couronnement) :

20 cm jusqu’à 1,20 m de hauteur

25 cm de 1,2 m à 2,00 m de hauteur


30 cm au-delà de 2,00 m de hauteur
Pour un mur de hauteur qui varie de 1,2 m à 2,00 m, l’épaisseur du mur est donnée par la
formule suivante :
e = 0,10+0,10× hg (m)
Soit donc e = 25 cm
 Longueur :
La longueur du mur garde grève est égale à la largeur du tablier 10.7 m.
 Les murs en retour :
Les murs en retour sont de deux types :
- Mur en retour encastré.
- Mur en retour indépendant.
Figure : types des murs en retour
Les murs en retour sont des parois d'épaisseur uniforme, sauf éventuellement dans leur partie
supérieure pour permettre la fixation de corniches ou de barrières. Ils sont solidement ancrés à
la fois sur le mur de garde-grève et sur le chevêtre. Leur rôle principal est de retenir
latéralement les remblais situés à l'extrémité de la culée.
L'épaisseur des murs en retour est déterminée en fonction de critères de résistance mécanique,
oscillant entre 30 centimètres (minimum requis pour un ferraillage et un bétonnage
appropriés) et 50 centimètres.
 Longueur :
Soit L= 2.5 m
L : la longueur du mur (2 mètres ≤ L = 2.5 ≤ 6 mètres)
 Hauteur :
La hauteur du mur en retour est égale à la hauteur du chevêtre et du mur
garde grève H = 1 + 1.55 = H=2,55 m.
 Epaisseur :
Leur épaisseur est exprimée par la formule : e ≥ (L+2)/20 , e ≥ 22.5 cm
Soit e = 0.3 m.
 Les colonnes :
Elles sont destinées pour les petits ouvrages. Soit en :
- Section carrée , mini : 0.5 × 0.5𝑚
- Section circulaire , mini : ∅ 0.6𝑚
On choisit donc des colonnes de section circulaire 𝑑𝑒 𝑑𝑖𝑎𝑚é𝑡𝑟𝑒 é𝑔𝑎𝑙 à 𝟏 𝒎.Ils sont au
nombre de 4 par culée.
 Fondations des culées :
 Largeur :
En se référant au document pilote PP73 de Setra, il est souhaitable que la semelle de fondation
reste entièrement comprimée même en l'absence de charge pour prévenir tout risque de
tassement. Cela signifie que la réaction sous la semelle est dirigée à l'intérieur du tiers central.
La largeur de la semelle B est donnée par l’expression suivante :

(
B=√(2 h 1 1+
h1
3 )
)

Dans ces formules h1 présente la hauteur sur laquelle s’exerce une poussée des terres.
h1 = hauteur de sommier + hauteur de mur de garde-grève = 2.55 m.
Soit B = 3.1 m.
 Hauteur :
La hauteur hs de la semelle est égale à 1.2 m.
 Longueur :
L’espacement entre les colonnes est e = 3m et le débord entre la colonne de rive et la
semelle égale à 1 m.
D’où , la longueur de la semelle est L=11m.

Figure : Détails de la culée


6. Prédimensionnement des piles :

1. Généralités :
Une pile est un support intermédiaire chargé de transmettre les forces exercées par les charges
et surcharges jusqu'au sol de fondation, contribuant ainsi à la résistance globale du pont. La
conception des piles dépend d'une multitude de paramètres :
- Milieu aquatique ou terrestre.
- Mode de construction du tablier.
- Urbain ou rural.
- Hauteur de la brèche à franchir.
- Mode d’exécution des fondations.
- Liaison avec le tablier.
Les piles peuvent jouer un rôle plus ou moins important dans le fonctionnement mécanique
du tablier selon que ce dernier est simplement appuyé sur elles, ou partiellement ou
totalement encastré.C’est pour cela qu’un bon dimensionnement est plus que nécessaire car
un mauvais dimensionnement pourra engendrer la ruine de ce dernier.
Il existe deux grandes familles de piles : les piles de type voile et les piles de type poteau (ou
colonne).
2. Les différents types de piles :

 Les piles de type voile :


Le modèle de base le plus simple est le voile continu d’épaisseur constante, dont la longueur
est égale à la largeur du tablier porté.
 Les piles de type poteau :
Ces piles sont construites avec des éléments porteurs de type poteau. Les poteaux (ou
colonnes) peuvent être disposés de manière indépendante en tête s'ils sont positionnés
directement sous les charges par le biais des appareils d'appui, ou bien ils peuvent être reliés
par un chevêtre si nécessaire.
3. Type de piles choisie :
Après avoir examiné les divers types de piles disponibles, la décision est prise d'utiliser des
piles composées de colonnes de forme circulaire reliées en tête par un chevêtre. Il est prévu
d'utiliser six colonnes par section transversale pour soutenir le poids de chaque poutre et
faciliter une répartition optimale des charges. En conséquence, des piles à six colonnes sont
retenues pour le projet.
4. Conception et prédimensionnement :

 Le chevêtre :
Le chevêtre doit permettre :
- L’implantation des appareils d’appui ;
- Le placement des niches à vérins pour le changement des appareils d’appui.
 Longueur :
La longueur dépend des dimensions de colonnes, de la largeur du tablier et des
espacements entre le bord des appareils d’appui et le bord du chevêtre. Dans notre cas, on
prend une longueur de 12.54 m.
 Largeur :
La largeur dépend de la dimension des colonnes, de la zone d’about et de l’espacement
entre les travées. Dans notre cas on prend une largeur de 1.9 m. (0.55x2+0.2+0.3x2)
 Hauteur :
La hauteur doit être supérieure ou égale à 0,80 m. On prend une hauteur de 1 m.
 Les piles :
Le dimensionnement des piles fait appel à trois critères :
- Un critère mécanique ;
- Un critère de robustesse ;
- Un critère esthétique.
Pour le dimensionnement des piles, le Dossier Pilote PP73 du S.E.T.R.A, propose une
formule empirique, constituant une bonne base de départ, liant l’épaisseur e des piles à leur
hauteur vue Hv et la portée des travées centrales :
e (m) = Sup [0.5m ; (4Hv +L)/100 + 0.1m ]
Avec Hv = 6.77m ; L = 20 m , e(m) = Sup [0.5m ; 0.57]
Soit donc des piles de forme circulaire de diamètre 0.6 m.
Vérification du flambement :
Les structures élancées, notamment les piles de grande hauteur, nécessitent une vérification
prenant en compte l'augmentation due à la charge axiale dans les sections soumises à la
compression. C'est l'objectif de l'analyse qui suit :

=¿ 0.282 𝑚2
π D²2
La section de la pile est : B=
4
π D²2
L’inertie de la section : I =¿ =0.0176 m ²
64

Donc le rayon de giration est de : i=


√ I
B
=¿ 0.249 m

Dans le présent cas, la pile est encastrée aux niveaux de la semelle et du chevêtre avec
possibilité de déplacement horizontal de ce dernier, lf est donc égal à la hauteur de la pile :
Lf = 5.77m.
Lf 2
Par conséquent, l’élancement vaut : λ = =23.17
i
λ < 50, donc la condition de non flambement est vérifiée.
En ce qui concerne la hauteur des piles, elle dépend du niveau d’ancrage des fondations de
chacune et qui est pris constant pour toutes les piles d’une même variante. Les schémas
suivants récapitulent toutes les dimensions des chevêtres et des piles.
Figure : Coupe transversale de la pile

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