Hama 6 (Conception Du Tablier)
Hama 6 (Conception Du Tablier)
Hama 6 (Conception Du Tablier)
Conception du tablier :
La phase de conception d'un ouvrage revêt une grande importance dans l'étude. Elle implique
la définition des dimensions géométriques du tablier et des supports.
La conception des ponts repose sur l'optimisation technique et économique de la structure
projetée, tenant compte des contraintes naturelles et fonctionnelles imposées. De plus,
l'ingénieur concepteur doit posséder une expertise approfondie des différents types
d'ouvrages, de leur pré-dimensionnement et de leurs méthodes de construction.
1. Conception longitudinale :
L'ouvrage a une longueur totale d'environ 120 mètres, composée de six travées identiques de
20 mètres chacune, avec un about de 0,4 mètres.Il y a un joint de 20 centimètres entre chaque
travée.
De ce fait, on aura une longueur de calcul considérée entraxe d’appui Lc = Ltravée –2d
Avec : d : longueur d’about = 0,4 m , Ainsi on aura : Lc = 19.20 m.
2. Conception transversale :
La largeur de l’ouvrage étudié dépend des exigences routières.
- Largeur de la chaussée existante = 7 m
- Largeur de la corniche et contre-corniche = 0.75 m
- Largeur du B.A.R. (Bande d’arrêt d’urgence) = 2 m
- Largeur du B.D.G. (bande dérasée de gauche) = 0.5 m
- Largeur de Glissière en béton armé = 0.45 m
- Largeur totale du pont : Lu= 10.7 m.
- Largeur roulable (Lr) : largeur du tablier du pont compris entre les dispositifs de retenue ou
bordures, elle comprend donc la chaussée proprement dite et les sur-largeurs éventuelles telles
que les bondes d’arrêt d’urgence (BAU), bande dérasées (BD).
D’où Lr = 9.5 m
- Largeur chargeable : Lch = Lr – 0.5 x n
Dans ce cas, deux dispositifs de retenue doivent être utilisés :
Lch = Lr – 0.5 x 2 = 9.5 – 1 = 8.5 m.
- Nombre de voies : Est obtenu à partir de la formule suivante :
Lch
Nv = E ( ¿ = 2 voies .
3
Lch 8.5
- Largeur d’une voie : V = = =4.25 m
Nv 2
- Classe du pont : les ponts sont classés selon leur largeur rouable comme suit :
Pont de 1ère classe si Lr ≥ 7m
Pont de 2ème classe si 5.5 m ≤ Lr ≤ 7m
Pont de 3ème classe si Lr ≤ 5.5 m
On a Lr = 9.5 m => pont de 1ére classe.
Dispositifs de retenue 2
Nombre de voies 2
5. Corniches :
Les corniches sont principalement utilisées pour des raisons esthétiques. Elles sont placées en
haut du tablier et définissent le contour visuel du pont. Les corniches peuvent être réalisées
soit par coulage sur place soit en préfabriqué. Le coulage sur place est moins coûteux mais
nécessite un coffrage spécifique.
La corniche préfabriquée est alors la solution optimale.
6. Appareils d’appui :
Ces dispositifs sont composés d'élastomère fretté, une structure sandwich de plaques d'acier et
de résines élastomères, qui permet de transmettre les forces verticales et horizontales du
tablier. Ils consistent en un assemblage de feuilles de caoutchouc synthétique avec des
plaques d'acier agissant comme frettes.
Figure : appareil d’appui en caoutchouc fretté
4. Prédimensionnement :
Chaque section du tablier comprend 9 poutres en béton armé, chacune ayant une longueur de
20 mètres. Ces poutres sont interconnectées aux appuis par des entretoises (vérinage) et
solidarisées transversalement par un hourdis en béton armé prévu pour être coulé sur place.
Les prés dimensions des éléments de ce type sont les suivants :
Entretoise
Poutres principales
Hourdis
Appuis
hp Є [ , ] = [1.13 , 1.28]
Lc Lc
17 15
Soit donc hp = 1.2 m.
ii. Epaisseur de l’âme des poutres :
L'épaisseur de l'âme des poutres varie habituellement de 20 cm à 60 cm. Cette épaisseur
augmente de manière linéaire depuis les appuis jusqu'au quart de la portée, puis reste
constante sur la moitié centrale. Par conséquent, pour la section courante, l'épaisseur de l'âme
des poutres sera fixée à bp = 30 cm.
Ensuite, elle augmentera graduellement jusqu'à atteindre une valeur de bp = 50 cm au niveau
des appuis, dans le but de résister aux efforts tranchants maximums à cet endroit.
Pour un pont avec une portée de 20 mètres et une largeur de la plate-forme de 10.7 mètres, il
est prévu d'utiliser 9 poutres disposées en travers, avec un encorbellement de 25 cm de chaque
côté. En distribuant les poutres de manière uniforme, l'espacement entre chaque poutre peut
être calculé comme suit :
1. Nombre :
Comme l'épaisseur du hourdis est adéquate pour contribuer à la flexion globale en agissant
comme un renforcement transversal dans la section courante, il est nécessaire uniquement
d'utiliser 2 entretoises d'about pour connecter les poutres transversalement à chaque appui.
2. Hauteur :
La hauteur des entretoises est généralement égale à la hauteur des poutres principales
diminuée de la hauteur du talon ,
On obtient une hauteur de he = 1.20 – 0.20 = 1 m.
Cette valeur est vérifiée puisqu’elle est comprise pour ce type de pont entre [0.8hp …
0.9hp]= [0.96.. 1.08m].
3. Longueur :
La longueur des entretoises est habituellement déterminée par l'espacement des poutres
principales qui les connectent transversalement. Dans notre cas l'espacement entre axes des
poutres est de 1.275 m et en retranchant l'épaisseur de l'âme au niveau de l'appui, on trouve
une longueur de 1.275 – 0.50 = 0.775 m entre deux poutres. Soit donc 6.2 m au niveau de
chaque appui.
4. Epaisseur :
L'épaisseur des entretoises est déterminée en tenant compte des exigences relatives à
l'enrobage des armatures et à la coulée du béton, oscillant entre 15 et 20 cm. De plus, les
entretoises doivent être conçues pour faciliter le levage du tablier lors du remplacement des
appuis. Habituellement, cette dernière considération prévaut, ce qui conduit à opter pour une
largeur de 20 cm pour les entretoises.
3. Prédimensionnement de la dalle de continuité :
Pour améliorer le confort des usagers et réduire les coûts d'installation et de maintenance des
joints de chaussée, une stratégie actuelle consiste à créer une continuité du hourdis entre les
travées individuelles. Les joints de dilatation ne sont envisagés qu'entre chaque deux ou trois
travées. Les éléments de transition sont les dalles de continuité, faites en béton armé, conçues
pour être plus souples que les poutres.
La hauteur de la dalle (hd) varie de 16 à 20 cm, Soit hd =20 cm.
● Récapitulation des dimensions :
Elément Dimensions
Nombre Np 9
Nombre Ne 2
Entretoise Hauteur he 1
Longueur Le 0.775
Epaisseur Ee 0.2 m
Fonction mécanique :
La fonction d'entretien d'une culée implique un accès fréquent à l'intérieur de l'ouvrage pour
entretenir des équipements spécifiques tels que les appareils d'appui, les évacuations d'eaux
pluviales et pour diverses opérations liées à la maintenance des réseaux ou à l'inspection de la
structure du tablier.
3. Différents types de culées :
On distingue deux grandes familles de culées :
Les culées enterrées
Les culées remblayées
Ce sont celles dont la structure porteuse est noyée dans le remblai d’accès à l’ouvrage ; elles
assurent essentiellement une fonction porteuse car elles sont relativement peu sollicitées par
des efforts horizontaux de poussée des terres. Ce type de culée s’adapte facilement pour tout
type de fondation et à n’importe quelle hauteur de remblais.
Lorsque le sol a une capacité portante adéquate, la culée peut être fondée soit
superficiellement, soit par l'intermédiaire d'un massif de béton important. En revanche, si le
sol présente une mauvaise qualité sur une profondeur considérable où l'extraction ne serait pas
économiquement viable, il est préférable d'opter pour une fondation sur pieux ou sur barrettes.
Figure : Schéma
d’une culée enterrée
Culées remblayées :
La culée remblayée est constituée d’un ensemble de murs ou voiles en béton armé. Il existe un
mur de front sur lequel s’appuie le tablier de l’ouvrage et des murs latéraux, appelés murs en
ailes ou en retour selon leurs positions par rapport à l’axe longitudinal de l’ouvrage.
Les culées remblayées jouent le double rôle de soutènement des remblais d’accès et de
structure porteuse du tablier.
Figure : schéma d’une culée remblayée
4. Choix de type des culées :
Dans notre cas, et compte tenu des conditions du site, il est inutile de maintenir les terres de
remblai donc on choisit la culée enterrée qui assure une fonction porteuse du tablier
essentiellement.
5. Prédimensionnement des culées :
On s’oriente toujours vers une conception raisonnablement surabondante et des formes aussi
simples que possible.
Cette conception doit tenir compte de plusieurs paramètres :
- La hauteur de la brèche à franchir
- Les problèmes d’implantation au sol, et le biais (il y a de la torsion au niveau des
poutres de rives par rapport à ceux aux centres)
- Le type du tablier à supporter
- Le niveau de fondation
- L’éventualité des tassements
- La nécessité de pouvoir visiter et éventuellement remplacer les appareils d’appui.
Une culée enterrée est composée de :
● Une tête qui comprend :
- Un sommier d’appui (chevêtre).
- Un mur garde grève muni d’un corbeau arrière sur lequel reposera la dalle de transition.
● Un corps qui comprend :
- Des colonnes
- Des murs en retour
Sommier d’appui (chevêtre) :
Le sommier d’appui est un élément sur lequel s’appuie le tablier, Sa surface doit être
aménagée de manière à permettre :
- L’implantation des appareils d’appui ;
- La mise en place de vérins pour changer les appareils d’appui s’il y a lieu ou pour
procéder à des mesures de réaction d’appui ;
- Assurer l’évacuation des eaux (pour cela on effectue une pente de 1% pour le
sommier d’appui).
La longueur du sommier dépend directement de la largeur du tablier.
Hauteur :
D'après les points mentionnés précédemment, la hauteur du sommier est habituellement fixée
à au moins 0,70 mètre. Cependant, par souci de robustesse, une hauteur de 1,00 mètre est
souvent préférée.
Largeur :
La culée doit être conçue pour accueillir les appareils d'appui, le débordement des poutres (d)
qui varie généralement de 50 à 60 cm (pris ici à 55 cm), ainsi que le joint transversal de rive
d'environ 10 cm. De plus, elle doit intégrer le mur de garde-grève dont l'épaisseur est de 25
cm. Pour assurer la symétrie et éviter tout risque de renversement, la largeur de la culée est
fixée à 1,40 mètre, en respectant la condition L > 25 + 2 × 55 = 1,35 mètre.
Longueur :
Elle dépend directement de la largeur du tablier. De ce fait , on prend une longueur de 10.7
mètres.
Dalle de transition :
Les dalles de transition sont installées pour prévenir toute formation de différences de niveau
entre la structure et la chaussée principale.
Longueur :
La longueur de la dalle de transition est comprise entre 3 mètres et 6 mètres, et se donne par la
formule suivante :
L = Inf [6 m ; sup (3 m ; 0,60×H)]
Avec H : hauteur de remblais = H (colonne + mur garde grève) = 8.42 m. L = Inf. [6 m ; 5 m]
= 5 m.
La dalle de transition présente la même dimension transversale que le mur garde-grève.
Nous obtenons donc :
Largeur :
La dalle doit contribuer à supporter la chaussée sous les zones circulées.
Sa longueur sera celle de la chaussée de chaque côté d’un débord variable de 0.5 à 0.75 ou 1
m selon le type de la dalle et les difficultés d’implantation aux abords de l’ouvrage.
l = 𝐿 chaussée + 2 × 𝑑é𝑏𝑜𝑟𝑑
Avec 𝐿 chaussée = 9.5 𝑚 , 𝑑é𝑏𝑜𝑟𝑑 = 0.5𝑚
Soit donc l = 10.5 m
Epaisseur :
La dalle est coulée sur un béton de propreté avec une épaisseur constante de 30
centimètres , et appuyée sur le corbeau, elle est mise en place avec une pente de 5%.
Mur garde-grève :
Il s’agit d’un voile en béton armé construit après achèvement du tablier par reprise de
bétonnage sur le sommier.
Il doit remplir les taches suivantes :
- Résister aux efforts de poussée des terres, aux efforts de freinage dus aux charges
d’exploitation , et aux efforts transmis par la dalle de transition.
- Il permet d’établir des joints de chaussée dans tous les cas, quel que soit le type de joint
utilisé.
La hauteur du mur garde-grève dépend de la hauteur du tablier et des dimensions des
appareils d’appui et du bossage qui leur a été conçu.
Hauteur :
H > hauteur (poutre+ dalle) +hauteur (d’appareil d’appui d’appuis)
H > (1.2+0.2) + 0.15 = 1.5
Soit donc H =1.55m.
Epaisseur :
Le dossier pilote PP73 du S.E.T.R.A recommande d’adopter les épaisseurs suivantes :
(couronnement) :
(
B=√(2 h 1 1+
h1
3 )
)
Dans ces formules h1 présente la hauteur sur laquelle s’exerce une poussée des terres.
h1 = hauteur de sommier + hauteur de mur de garde-grève = 2.55 m.
Soit B = 3.1 m.
Hauteur :
La hauteur hs de la semelle est égale à 1.2 m.
Longueur :
L’espacement entre les colonnes est e = 3m et le débord entre la colonne de rive et la
semelle égale à 1 m.
D’où , la longueur de la semelle est L=11m.
1. Généralités :
Une pile est un support intermédiaire chargé de transmettre les forces exercées par les charges
et surcharges jusqu'au sol de fondation, contribuant ainsi à la résistance globale du pont. La
conception des piles dépend d'une multitude de paramètres :
- Milieu aquatique ou terrestre.
- Mode de construction du tablier.
- Urbain ou rural.
- Hauteur de la brèche à franchir.
- Mode d’exécution des fondations.
- Liaison avec le tablier.
Les piles peuvent jouer un rôle plus ou moins important dans le fonctionnement mécanique
du tablier selon que ce dernier est simplement appuyé sur elles, ou partiellement ou
totalement encastré.C’est pour cela qu’un bon dimensionnement est plus que nécessaire car
un mauvais dimensionnement pourra engendrer la ruine de ce dernier.
Il existe deux grandes familles de piles : les piles de type voile et les piles de type poteau (ou
colonne).
2. Les différents types de piles :
Le chevêtre :
Le chevêtre doit permettre :
- L’implantation des appareils d’appui ;
- Le placement des niches à vérins pour le changement des appareils d’appui.
Longueur :
La longueur dépend des dimensions de colonnes, de la largeur du tablier et des
espacements entre le bord des appareils d’appui et le bord du chevêtre. Dans notre cas, on
prend une longueur de 12.54 m.
Largeur :
La largeur dépend de la dimension des colonnes, de la zone d’about et de l’espacement
entre les travées. Dans notre cas on prend une largeur de 1.9 m. (0.55x2+0.2+0.3x2)
Hauteur :
La hauteur doit être supérieure ou égale à 0,80 m. On prend une hauteur de 1 m.
Les piles :
Le dimensionnement des piles fait appel à trois critères :
- Un critère mécanique ;
- Un critère de robustesse ;
- Un critère esthétique.
Pour le dimensionnement des piles, le Dossier Pilote PP73 du S.E.T.R.A, propose une
formule empirique, constituant une bonne base de départ, liant l’épaisseur e des piles à leur
hauteur vue Hv et la portée des travées centrales :
e (m) = Sup [0.5m ; (4Hv +L)/100 + 0.1m ]
Avec Hv = 6.77m ; L = 20 m , e(m) = Sup [0.5m ; 0.57]
Soit donc des piles de forme circulaire de diamètre 0.6 m.
Vérification du flambement :
Les structures élancées, notamment les piles de grande hauteur, nécessitent une vérification
prenant en compte l'augmentation due à la charge axiale dans les sections soumises à la
compression. C'est l'objectif de l'analyse qui suit :
=¿ 0.282 𝑚2
π D²2
La section de la pile est : B=
4
π D²2
L’inertie de la section : I =¿ =0.0176 m ²
64
Dans le présent cas, la pile est encastrée aux niveaux de la semelle et du chevêtre avec
possibilité de déplacement horizontal de ce dernier, lf est donc égal à la hauteur de la pile :
Lf = 5.77m.
Lf 2
Par conséquent, l’élancement vaut : λ = =23.17
i
λ < 50, donc la condition de non flambement est vérifiée.
En ce qui concerne la hauteur des piles, elle dépend du niveau d’ancrage des fondations de
chacune et qui est pris constant pour toutes les piles d’une même variante. Les schémas
suivants récapitulent toutes les dimensions des chevêtres et des piles.
Figure : Coupe transversale de la pile