Évolution Du Couvert Végétal Du Parc National Mbam Et Djerem Et Sa Périphérie Entre 2000-2018
Évolution Du Couvert Végétal Du Parc National Mbam Et Djerem Et Sa Périphérie Entre 2000-2018
Évolution Du Couvert Végétal Du Parc National Mbam Et Djerem Et Sa Périphérie Entre 2000-2018
FOTSO Roger (1), FOSSO Bernard (1), MBENDA Grâce Nicole (1,*)
(1)
WCS Cameroun
(*)
Auteur correspondant : MBENDA Grâce Nicole, gmbenda@wcs.org
Résumé
Le Parc National du Mbam et Djerem est situé entre 5°30’ et 6°13’ de latitude Nord, et 12°13’ et 13°10’
de longitude Est dans la zone de transition forêt–savane du Cameroun avec une superficie de 416512
hectares. Il possède un potentiel floristique et faunique très particulier.
L’analyse de la dynamique du couvert végétal indique un taux de progression global d’environ 4,90 %
et un taux de régression d’environ 0,25 % des formations végétales à l’intérieur du parc entre 2000 et
2018. De façon plus spécifique, en 18 ans, la forêt dense semble avoir pris le pas sur la forêt claire et la
savane avec une augmentation de 91230 ha, soit un taux d’évolution de 54,95 % tant dis que les espaces
de forêt claire et de savane ont diminué respectivement de l’ordre de -69643,5 ha et -21494 ha, soit des
taux de l’ordre de -57,75 % et -15,19 %. Par contre à la périphérie du parc, on constate l’effet inverse
avec une diminution de la forêt dense de -86141 ha soit un taux de régression de 15 %, et de la savane
avec -27219 ha soit un taux de régression de -4,69 %.
Les principaux moteurs de ce dynamisme observé sont l’élevage transhumant, l’extension des agro-
industries et des exploitations agricoles familiales, l’exploitation illégale du bois d’œuvre et la collecte
des Produits Forestiers Non-Ligneux.
Identifié depuis les années 1970 comme zone d’intérêt écologique pour faire partie du réseau national
des aires protégées du Cameroun, c’est par décret N° 2000/005/PM du 06 Janvier 2000 que le Parc
National du Mbam et Djerem (PNMD) fut créé en des compensations des dégâts causés aux écosystèmes
de savane et de foret par l’oléoduc Tchad-Cameroun. Situé entre 5°30’ et 6°13’ de latitude Nord, et
12°13’ et 13°10’ de longitude Est dans la zone de transition foret-savane, le PNMD couvre une
superficie de 416512 ha. Il est le parc national le plus vaste du Cameroun. De par la diversité de ses
habitats constitués d’un enchevêtrement de forêts tropicales semi décidues, de galeries forestières, de
savanes arborées et arbustives et d’un important réseau hydrographique, le PNMD constitue un
écosystème favorable au développement exceptionnel de la flore et de la faune. Les travaux de recherche
effectués par WCS dans la région font état de la présence de plus de 60 espèces de mammifères dont
une douzaine de primates diurnes, nombreuses espèces emblématiques tels que l’éléphant,
l’hippopotame, le chimpanzé, 400 espèces d’oiseaux, et 65 espèces de reptiles.
Situé à l’intersection des régions de l’Adamaoua, du Centre et de l’Est, cet écosystème particulier
originellement peuplé par les Vutés, Gbaya et Peulhs, connaît aujourd’hui dans sa périphérie
d’importants flux migratoires des populations en provenance d’autres régions du Cameroun et des pays
voisins ainsi qu’un foisonnement d’activités et d’acteurs économiques. Evaluée à plus de 50 000
personnes regroupées dans près de 75 villages (MINFOF ,2008), la population riveraine du PNMD
mène de nombreuses activités ayant des impacts négatifs la biodiversité de la région.
Malgré d’importants résultats réalisés par WCS depuis près d’une quinzaine d’années d’intervention, le
PNMD continue de faire face à de nombreuses pressions et menaces dont les plus importantes sont le
braconnage, la dégradation et la déforestation des habitats du fait de l’exploitation légale et illégale du
bois, du pacage du bétail, du développement de l’agriculture itinérante sur brûlis, des feux de brousse
non contrôlés, du développement de nombreux projets structurants à sa périphérie. Ces projets
concernent les infrastructures routières et la construction des barrages et des industries agroindustrielles
qui en l’absence d’un plan d’affectation et d’utilisation des terres ont des conséquences sur les habitats,
la biodiversité et la survie à long terme des populations locales.
Dans le souci d’apprécier l’impact de ces pressions et menaces, il s’est avéré nécessaire de faire recours
à la télédétection, outil permettant de disposer des informations précises sur l’évolution spatio-
temporelle des écosystèmes naturels en vue de la surveillance des forêts.
C’est dans le souci de mieux connaitre et d’assurer la préservation de cet important écosystème qu’est
le PNMD et sa périphérie, que la Wildlife Conservation Society (WCS) a développé et exécuté avec le
soutien financier du projet OSFACO, le projet de recherche intitulé : « Dynamique spatio-temporelle du
couvert végétal du Parc National de Mbam et Djerem (PNMD) et sa périphérie ».
2. DONNEES ET METHODES
La cartographie de la dynamique spatiale du couvert forestier, a été faite à l’aide des images Landsat.
Le capteur Landsat qui fournit une large gamme de données historiques, libre d ’ accès, est de fait très
utile pour les analyses diachroniques. L’une de ses limites est liée à sa résolution spatiale qui est de
30 m. Nous avons travaillé sur des images issues du capteur Landsat 7 ETM (Enhanced Thematic
Mapper) pour les années 2000 -2005-2010 et Landsat 8 OLI (Operational Land Imager) pour les années
2015-2018. Ces images ont été acquises des scènes 198/56 & 199/56 des mois de décembre et février
ceci dans le but de garder une cohérence dans la réponse spectrale des différents couverts végétaux et
maximiser en termes de rendu visible et une évaluation aisée des superficies.
Les DEM (Digital Elevation Model) du capteur ASTER (Advanced Spacebome Thermal Emission and
Reflection Radiometer), ont été utilisés afin d’y extraire le réseau hydrographique de la zone.
Le traitement d’image s’est fait avec le logiciel libre QGIS 3.2 et a consisté en trois grandes phases : le
prétraitement, la classification et la post classification. La phase de prétraitement a permis de faire des
corrections radiométriques et l’élimination des rayures que présentaient certaines images. Pour ce cas
précisément, une image partiellement nuageuse a été utilisée pour essayer de faire correspondre à chaque
fois la zone de rayures à son équivalent sur l’image nuageuse.
Le prétraitement a été suivi de la détermination des classes d’occupation du sol par une approche de
cartographie participative, affinée par des lectures exploratoires et la signature spectrale des objets sur
les images. Cinq principales classes ont alors été identifiées : Forêt dense, Forêt galerie/claire, Savane,
Sol nu / habitat ; Jachère et Culture. Cela a permis de passer à l’étape de classification proprement dite.
L’algorithme de Maximum de vraisemblance a été utilisé pour la classification supervisée.
La précision globale de la classification des différentes années a été testée en calculant le coefficient de
Kappa qui est le rapport du nombre total de pixels correctement identifiés et sélectionnés, sur le nombre
total de pixels mal identifiés divisé par le total des pixels bien identifiés.
La validation des résultats s’est faite d’une part par l’évaluation du test de séparabilité des classes
d’occupation du sol selon la méthode adaptée de Richards (1986 ; In Ndouguep, 2013) et d’autre
part par une ultime descente de terrain au niveau des hots spots de changement et des entretiens avec
les personnes ressources intervenant dans la zone d’étude. Les missions de terrain ont permis de lever
et de prendre les caractéristiques des points de vérité identifiés.
Les classifications ont été ensuite vectorisées et affinées afin d’améliorer le rendu visuel des cartes
produites à base des classifications d’images des années 2000-2018. Le logiciel de cartographie QGIS
3.2 a été utilisé à cet effet.
La méthode de transects a été utilisée pour les inventaires de la faune et de la flore. Le choix des sites
s’est fait sur la base des cartes de changement avec la localisation des hots spots de changements.
Les inventaires réalisés dans les zones de gain et de perte (Hots spots de changements) du couvert
végétal avaient pour finalité l’évaluation de la densité floristique et faunique. Les arbres ont été
inventoriés le long d’un transect de 2500 m de long sur une bande de 4m de large. Un ruban de couleur
orange a été utilisé pour marquer le début et la fin de chaque transect, tous les arbres supérieurs ou égaux
à 10 cm de diamètre ont été marqués à la hauteur de poitrine (1,30 mètre) avec une peinture de couleur
rouge. Ainsi, les transects préconçus ont été numérotés de 1 à 12 donc T1, T2, T3, T4, T5 et T6 (dans
le PNMD) et T7, T8, T9, T10, T11 et T12 (à la périphérie du PNMD).
La collecte de données sur les transects s’est faite suivant les principes d’échantillonnage par
distance selon la méthode de Buckland et al. (2001).
Concernant l’inventaire floristique, les indices de diversité ont été calculés à savoir :
L’indice de régularité de Pielou, appelé aussi équitabilité, traduit la qualité d’organisation d’une
communauté (Pielou, 1966) ; il varie de 0 à 1. Il vaut 0 quand une seule espèce est présente et 1 quand
toutes les espèces ont la même abondance.
Plus l’équitabilité est forte, plus l’indice est faible (Warwick et al., 2002).
Pour quantifier simultanément la richesse taxonomique et la répartition des taxons d’une communauté,
on utilise fréquemment des indices de diversité dont l’indice de Shannon et Weaver (1963) fait partie
des trois principaux à savoir : celui de Simpson et celui de Gleason.
Généralement et quelques soit le groupe taxonomique, l’indice de Shannon-Weaver est compris entre
moins de 1 et 4,5, rarement plus.
La collecte des données socio-économiques, et l’identification des moteurs de la déforestation s’est faite
par le biais des d’enquêtes et d’interviews sur le terrain. Ces enquêtes ont été menées entre janvier et
Mars 2018 dans 11 villages à savoir : Doume, Gongotoua, Meidjamba, Pangar, Makoury, Demboya,
Mbakaou, Tête d’éléphant, Mbitom Gare, Galbize et Megang situés en périphérie du PNMD. Un total
de 178 ménages a été interviewé dans ces villages en prenant en compte les différentes catégories socio
professionnelles (activités principales). Outre les populations villageoises, certaines personnes
ressources ont été enquêtées, parmi lesquelles les représentants des ONG locales, les autorités
traditionnelles, les représentants des communautés étrangères vivant dans les villages, les services
déconcentrés de l’administration, les représentants des projets infrastructurels.
Les résultats de l’évolution des différents types d’occupation du sol du PNMD et sa périphérie sont
présentés dans le tableau 1. De 2000 à 2018, la dynamique du couvert végétal du PNMD et sa périphérie
est marquée par un taux de progression global d’environ 4,90 % et un taux de régression d’environ 0,25
% des formations végétales (Figure 1).
Le PNMD connaît entre 2000 et 2018, une perte d’environ 57,75 % de sa forêt claire et 15,19% de sa
savane, un accroissement d’environ 54,95% de la forêt dense soit un taux de croissance annuel de la
forêt de l’ordre de 3,05%. De façon plus spécifique, en 18 ans à l’intérieur du parc, la forêt dense a pris
le pas sur la forêt claire et la savane avec une augmentation de 91230 ha (Graphe 1).
L’analyse révèle que la pression sur les forêts y est plus importante à la périphérie qu’à l’intérieur du
PNMD. En dix-huit ans les superficies occupées par la forêt dense ont diminué de près de 86 141 ha
(soit 15%) et la savane d’environ 27 219 ha (soit 4,69 %) (Graphe 2) équivalent à des taux annuels de
régression respectifs de 0,83% pour la forêt dense et 0,26% pour la savane.
De manière générale, les résultats montrent que les formations végétales du parc et sa périphérie
connaissent : la progression, la régression mais aussi la stagnation (Figure 2).
Périphérie PNMD
Occupation
Superficie en Superficie en % de Superficie en Superficie en % de
du sol Changements Changements
2000 (ha) 2018 (ha) changement 2000 (ha) 2018 (ha) changement
Bâti 1211,84 3763,29 2551,44 210 - - - -
Savane 580118 552899 -27219 -4,69 141441 119947 -21494 -15,19
Forêt claire 66462,29 177262 110799 166 120586 50942,5 -69643,5 -57,75
Forêt dense 573489 487348 -86141 -15 166007 257237 91230 54,95
Hydrographie 1386,10 1375,08 -11,02 -0,79 1599,60 1523,98 -75,61 -4,72
Graphe 1: Dynamique global du couvert forêt dans le PNMD Graphe 2: Dynamique du couvert forestier en périphérie du PNMD
Figure 1 : Évolution du couvert végétal du PNMD et sa périphérie 2000-2018
Le statut d’écotone du PNMD et sa zone périphérique lui confère plus de la moitié des zones agro
écologiques identifiées en raison de la diversité de ses habitats constitués de forêt dense semi décidue,
de galeries forestières, de savanes arborées et arbustives. Au terme des enquêtes et vérifications de
terrain, les principaux moteurs de déforestation et de dégradation du couvert forestier en périphérie et
dans le PNMD ont été identifiés (Tableau 2). Il s’agit notamment de l’agriculture, l’élevage
transhumant, les infrastructures routières, l’exploitation illégale du bois d’œuvre/énergie, et la collecte
des PFNL.
Tableau 2 : Importance des causes directes des moteurs de déforestation et de dégradation des forêts
par zones agro écologiques
Zone de Zone de
forêt foret
Zone des Zone des Zone
humide à humide à
Causes Hauts hautes savanes Soudano-
pluviométrie pluviométrie
bimodale monodale Plateaux guinéennes Sahélienne
Agroindustrie ++ +++ + +
Agriculture vivrière ++ ++ +++ + +
Culture de rente +++ +++ + + +
Elevage ++ +++ ++
Exploitation forestière +++ ++ +
Bois Energie + ++ + ++ +++
Infrastructures ++ ++ + + +
Mines +++ + + + +
+ à +++ : du moins important au plus important
L’élevage transhumant est tout une autre forme d’utilisation des terres autour du PNMD. Cette activité
constitue une menace dans la partie Nord du PNMD avec de plus en plus des zones d’incursion du
bétail à la recherche de pâturage et d’eau. C’est un élevage de type extensif « libre » basé sur
l’exploitation presque exclusive du pâturage naturel, des déplacements journaliers sur des distances
3.3. Système de suivi des formations végétales du PNMD et sa périphérie par télédétection
La télédétection a permis de déterminer les hots spots de changement au sein du parc et de sa zone
périphérique sur lesquels des parcelles permanentes ont été délimitées devant faciliter le suivi des
formations végétales.
Le suivi des formations végétales s’effectuera tous les deux ans par le biais d’une analyse diachronique
à partir des données de télédétection associés aux informations issues des descentes de terrain selon le
schéma du système programme de suivi opérationnel du couvert forestier du PNMD et sa zone
périphérique (Figure 4).
L’analyse des principaux résultats au terme de ce projet de recherche, met en exergue l’évolution du
couvert végétal du PNMD entre 2000 et 2018, l’identification des moteurs et des causes sous-jacentes
de la déforestation et de la dégradation des forêts dans cette zone et la proposition du plan d’affectation
des terres. Ces résultats ont fourni des éléments à prendre en compte dans le cadre de la révision du plan
d’aménagement du PNMD.
Il ressort qu’en l’espace de 18 ans il y a eu des changements du couvert végétal tant à l’intérieur du
parc qu’à sa périphérie, marqués par un taux de progression global d’environ 4,90 % et un taux de
régression d’environ 0,25 % des formations végétales.
La proposition du plan d’affectation des terres en périphérie du PNMD proposé pourra être un atout
dans le cadre de la révision du plan d’aménagement du parc.
Le système de suivi des formations végétales du parc et de sa périphérie proposée, permettra d’obtenir
les informations en temps réel sur les différents changements observés et ainsi d’assurer la préservation
de la biodiversité du parc.
Remerciements
La mise en œuvre du présent projet de recherche est le fruit d’un travail d’équipe. Pour ce faire nous
tenons à exprimer nos sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à sa réalisation à savoir :
Les stagiaires FANMENY DJOMO William, YEMELI JOU Laurence, MEGUIEM Jeannine ;
Tout le personnel de WCS ainsi que les écogardes en service au Parc National du Mbam et Djerem,
notamment Mrs. AMBAHE Ruffin, DONKAM TEGUIA Éric, Harouna, ELOUNA Jean Marie, Papa
secret, AMBASSA Edgard, NYEMGA Cyrille, Nicolas, Bello, Jacques, André et Passi ;
Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à la réalisation de ce
projet de recherche.
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actualisation des données socio-économiques et culturelles afin de concilier la conservation de la
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