3 Marx
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Partie I (PM)
La pseudo libération religieuse engendrée par le libéralisme est un leurre car, au fond,
on crée une distinction entre l’État (ou l’espace publique) et la société civile (ou l’espace
privé). On libère l’individu sur le plan public en lui donnant des droits – du citoyen – mais, ce
faisant, on laisse subsister cette zone de l’action de l’État qui est en dehors de l’espace
publique (> zone privée). Pour MARX, c’est là que vont perdurer des rapports de domination
religieuse.
Engels, mécène de MARX, va aller examiner les usines de Manchester (qui étaient à
l’époque la zone la plus développée des années 1840 et où la ville a été frappée par des
rapports de violence dans les échanges sociaux). Les ouvriers y étaient des esclaves dans le
champ de leur vie économique où existait un rapport de domination.
Pour MARX, il y a là une contradiction du libéralisme dans le sens on celui-ci permet
de donner des droits – de l’Homme et du citoyen – mais, en même temps, sur le plan
économique et dans des rapports de domination, celui-ci nie complètement cette même
libération qu’il prétend construire à travers ses institutions de la démocratie libérale et de
l’instauration de l’État de droit.
Avec Engels, MARX écrit le Manifeste du Parti Communiste dans lequel ils y font une
synthèse de sa réflexion philosophique : il s’agit d’une vulgarisation de sa vision critique du
Capitalisme afin qu’elle se répande dans la société.
Le contexte central de sa pensée repose sur la question de la lutte des classes. MARX
dit en substance que, depuis le début de l’histoire de l’humanité, se sont constitués des
rapports antagonistes entre les groupes sociaux dont l’un domine toujours l’autre. À travers
l’histoire, la nature de ces groupes va changer (esclave > cerf > prolétaire ; patriciens >
seigneur > bourgeois), mais le principe avançant que la société agit en divers groupes sociaux
distincts, antagonistes est un principe universel et perpétuel.
Le concept de MARX vise aussi à expliquer les passages de l’humanité d’une époque à
une autre période de l’histoire. Avant régnait l’idée que l’histoire était un progrès continue.
Chez MARX, on considère que c’était dû au changement intellectuel et aux nombreuses
découvertes (scientifiques, religieuse, philosophiques). Voilà d’où sortait l’idée que les
changements de l’histoire étaient portés par une philosophie idéaliste.
MARX reprend l’idée du progrès continue, celle pour laquelle l’histoire bascule d’une
période à une autre – changements brutaux de l’organisation de la société – mais il considère
que le moteur de l’histoire n’est pas dû aux idéaux mais plutôt à l’organisation matérielle
(l’économie). En ce sens, pour MARX, c’est l’organisation de la société qui reflète
l’organisation de la production.
D’un côté donc cette Révolution bourgeoise libère l’homme en lui donnant des
droits mais celle-ci produit en même temps de nouvelles formes d’exploitation, de
domination politique (l’État étant l’émanation de cette forme de domination), d’aliénation
(perte d’identité du prolétariat).
Les prolétaires n’ont rien à sauver. Ils sont devenus pratiquement la propriété de leurs
employeurs. Le prolétaire se définit comme une personne qui ne possède rien si ce n’est sa
force de travail. Aussi, contrairement à l’artisan qui possède encore quelques objets et qui est
à l’œuvre dans toute sa chaîne de production, le prolétaire n’a pas la moindre propriété
matérielle ni le moindre contrôle de la chaîne de production. Il n’a donc plus rien à perdre.
Sur le plan psychologique ou moral, il est aliéné car il est prisonnier du système. Il a donc tout
intérêt à faire la révolution.
Des ouvriers de la commune de Paris ont tenté de mettre en place une organisation
construite sur un nouveau système de la politique et de l’économie. Celui-ci avait été fondé
sur la logique de commune.
Les ouvriers ont voulu être autonome, c’est-à-dire se donner leurs propres règles.
Ils vont donc mettre en place une démocratie directe et totale. Directe à travers la
désignation d’un représentant. Totale car, au contraire de la Démocratie Libérale qui
laisse une série d’activités en dehors de la sphère démocratique, et bien dans cette
commune existait la volonté d’étendre cette esprit à tous les domaines d’activités
collectives.
Pour MARX, ce système aurait pu s’étendre sur toute la France. Chaque ville et
province européenne aurait pu répliquer ce mode d’organisation avant que l’ensemble de
ses communautés autonomes puissent s’organiser dans une vaste démocratie.
C’est donc le contraire de l’Empire, c’est-à-dire d’un système dans lequel
l’imposition d’un pouvoir supérieur qui diffuse son autorité sur tout son territoire et
jusqu’au pouvoir religieux. Il s’agit d’un pouvoir vertical descendant (partant donc du
haut) là où pour la Commune de Paris on réorganisait les pouvoirs sociaux et politiques à
partir de sa base (partant donc bas).
On a donc un MARX différent de celui du Manifeste. Celui-ci donne une vision très
massive de la politique où la lutte des classes règne. Le prolétariat va absorber les autres
catégories sociales, ce qui engendrera des Révolutions. De là, la société passera par des
phases dites non-démocratiques dans lesquelles règnera la « dictature du prolétariat ».
Cette forme de dictature est néanmoins légitime pour MARX car le prolétariat défendra
l’intérêt le plus général. Il y a ici chez MARX une vision monolithique de la Révolution
tandis que dans le cas de la Commune de Paris, il aura une vision plus nuancée dans
laquelle il reconnaîtra la subsistance d’un ensemble de groupes sociaux (artisans,
paysans, etc.) avant de penser à une forme d’organisation authentiquement démocratique
en y incluant ses limites, sa gradualité (c’est-à-dire sa construction progressive).
Partie II (JL)
Un « objet extérieur, une chose qui satisfait grâce à ses qualités propres, des besoins
humains. » (MARX, La marchandise)
« Pour devenir marchandise, il faut que le produit soit transmis par la voie de l’échange
à celui qui s’en sert comme valeur d’usage. (MARX, La marchandise)
Une marchandise est une chose qui répond à des besoins humains. Il faut ensuite
que son produit face l’objet à une sorte d’échange.
En prenant un bien, celui-ci doit répondre à un besoin humain. La valeur d’usage se voit
être qualitative lorsqu’elle a une utilité pour son possesseur ou celui qui veut acquérir cette
marchandise. On ne pourra donc pas comparer les valeurs d’usage d’objets entre eux (ex :
intérêt des lunettes chez les malvoyants). La valeur d’échange, par contre, est ce qui va nous
permettre de comparer des biens entre eux.
MARX dit que le seul moyen de ramener toutes les marchandises à un seul dénominateur
commun est dans le fait que toutes les marchandises sont l’expression d’une certaine quantité
de travail humain. En ce sens, la valeur d’échange sera proportionnelle au quantum de travail
humain ou social investi sur l’objet. La valeur d’échange sera donc calculée en fonction du
travail qui y a été consacré.
Est-ce que le fait qu’il y ait échange suffise pour que l’on soit dans le Capitalisme ? La
caractéristique du Capitalisme n’est ni le marché ni l’argent mais la recherche du profit. Ainsi
MARX distingue 2 types d’échanges où l’un est direct (troc) tandis que l’on passe par un
intermédiaire (l’argent) pour l’autre. Ainsi dans le système Capitaliste, on investit son argent
dans des moyens de production, on produit une marchandise, on la vend et on récolte plus
d’argent que celui qu’on avait au départ. La caractéristique du capitalisme est le fait qu’il
dégage du profit (voir schéma).
➢ Schéma de circulation simple : Marchandise (M1) > Argent > Marchandise (M2)
➢ Schéma Capitaliste : Argent (celui investi dans la production) > Marchandise (produite)
> Argent +
En voulant tenter d’expliquer comment la personne finit avec plus d’argent qu’au départ,
MARX va introduire sa théorie de la plus-value (ou, pour madame Lafosse, de la survaleur) en
disant qu’au fond le salaire de l’ouvrier correspond simplement à ce qui lui est nécessaire pour
survivre. De l’autre côté, le temps qui lui est nécessaire pour travailler et qui va au-delà du
salaire, constitue une plus-value. L’idée est donc que le temps de travail nécessaire à l’ouvrier
pour produire une valeur égale à celle de son salaire est inférieur à la durée effective de son
travail.
Ce que MARX appelle la plus-value est la quantité de valeur marchandise produite par
l’ouvrier au-delà du temps nécessaire pour obtenir son salaire.
L’exploitation Capitaliste, pour MARX, vient du fait que le salaire versé par
l’employeur à l’ouvrier est un salaire inférieur à la valeur réelle des biens qu’il fabrique.
La différence entre le salaire versé et la marchandise produite constitue une plus-
value que le capitaliste s’approprie pour accroître son capital. C’est de par ce vol de temps
volé à l’ouvrier que le profit s’explique. La théorie de l’exploitation chez MARX a une
double dimension : d’une part scientifique quand il tente d’établir une explication
rationnelle au profit ; d’autre part moral car il montre la réalité de l’exploitation derrière
le masque du contrat de travail (soi-disant entre deux personnes égales). Il rejoint la la
critique des Droits de l’homme et de la modalité des contrats. Raymond Aron dit que ce
fût la conjonction de ces deux éléments qui à donner une force de rayonnement
incomparable.
Voir le cours et le texte 2
Ancienne question d’examen : Pourquoi MARX dit que le travailleur n’est plus qu’une
marchandise ?
Car le temps de travail du travailleur est la seule chose qui puisse s’échanger contre
un salaire. Le travailleur n’est réduit qu’à cette forme d’échange. Il n’est plus considéré
comme un ouvrier spécialisé, que sous l’angle du temps de travail qu’il échange sur un
marché.
Dans la société Capitaliste, nous n’entrons plus en relation les uns avec les autres que
par l’intermédiaire de la marchandise. Les relations directes, d’homme à homme, ont
disparu pour faire place à l’entrée d’un intermédiaire : la marchandise. De là, toutes les
valeurs utiles, répondant à un besoin humain, est réduit à une valeur d’échange et toute
chose, dans le monde Capitaliste, est réduite à une certaine quantité d’argent. C’est cet
état de fait qui conduit au fétichisme de la marchandise, c’est-à-dire à l’illusion que les
marchandises ont des pouvoirs propres.
L’idée de fétichisme est dû à cette idée que son attrait peut être comparé à une religion
dans l’idée qu’on prête des pouvoirs surnaturels à des objets inanimés en oubliant que
c’est nous qui avons créer le fétiche.
Le fétichisme économique est le fait d’oublier que c’est un artéfact, que cela suppose
un contexte particulier et c’est être victime de l’illusion que l’argent et les marchandises
ont une valeur en soi.
4. Expliquez (p. 121) : « Ce qui est grâce à l’argent est pour moi ce que je peux payer,
c’est-à-dire ce que l’argent peut acheter, je le suis moi-même, moi le possesseur de
l’argent (…) ce que je suis et ce que je peux n’est donc nullement déterminé par
mon individualité »
Pour MARX, le Capitalisme est soumis à un ensemble de lois internes qui vont
contribuer à sa propre disparition. Ses propositions démontrent pour lui la destruction
inévitables de ces régimes touchant à la prolétarisation et à la paupérisation.
La prolétarisation est l’idée qu’au fur et à mesure du développement du régime
Capitaliste, les classes intermédiaires (indépendants, paysans, artisans) vont être usées et
rangées dans le prolétariat. Sur ce point, il a eu un parti raison mais il n’a pas prévu les
points de distinctions qui allaient se faire au sein du salariat entre d’une part les classes
supérieurs (les cols blancs) et, d’autre part, les ouvriers et les classes moyennes (les cols
bleus). La notion de prolétaire (celui qui ne dispose d’aucun moyen de production) est
donc devenue limitée pour aborder les inégalités qui traversent les sociétés.
La paupérisation est l’idée que les prolétaires vont devenir de plus en plus misérables
avec le développement des forces de productions. Plusieurs hypothèses ont été données :
la baisse tendancielle des profits qui obligera les entrepreneurs, ce livrant à une
concurrence effrénée, à mettre une pression sur les salaire ; la crise des débouchés suite
au plafonnement des salaires à un niveau misérable (donc baisse du pouvoir d’achats et
donc des achats de produits). Il y aura donc une paupérisation des prolétaires.
La destruction du capitalisme obéit à deux hypothèses : l’une sociologique, c’est-à-dire
l’hypothèse de la révolte et l’idée qu’au final ses masses finiront par ce révolter. Une autre
hypothèse, économique, disant qu’au fond les revenus distribués aux masses populaires
sont insuffisantes pour absorber la production ce qui activera une paralysie du système
dans son ensemble.
MAIS
➢ Évaluation du salaire « nécessaire »
➢ Augmentation de la productivité
➔ Argument de l’armée de réserve
Il y a un sens de l’aliénation que l’on trouve chez le jeune MARX où l’idée de l’aliénation
comme forme de perte de l’essence humaine et comme une forme de déshumanisation de
l’homme. On ne la retrouve pas plus tard car MARX adoptera une vision de plus en plus
historique de l’homme.
Le deuxième sens de l’aliénation que l’on trouve chez MARX est l’idée, qui renvoie au
fétichisme, que l’homme crée des œuvres qui lui échappe et dont il en devient prisonnier. Ce
sont les hommes qui ont créer les institutions, l’argent et ces fétiches finissent par les
dominer. Il y a aussi ici une critique de l’idéologie chez MARX. Nous ne voyons plus que ce
qui nous paraît être que des vérités implacables en oubliant que ce sont des créations des
hommes.
Si l’on se situe dans un point de vue méthodologique, c’est-à-dire sur la façon dont MARX
analyse la société et le cours de l’histoire, on peut dire qu’il n’était pas un individualiste.
L’individualisme méthodologique est une démarche considérant que les institutions,
comportements, groupes sociaux, etc. peuvent être expliqués à partir des individus. Ce sont
ces derniers qui constituent les unités explicatives. Chez MARX, ça parle de l’Humanité,
d’Histoire, du Capital comme si c’était une force en soi. Ainsi il n’explique pas l’Histoire par le
rôle des individus.
On peut néanmoins le définir comme un individualiste dans le sens normatif ou
éthique dans laquelle la pensée considère qu’au final ce qui est moralement pertinent sont
les individus en soi. En disant que seul le bien-être et le développement des individus compte
et non le progrès de l’Histoire ou l’Humanité. MARX a d’ailleurs rappelé que les grandes
avancées de l’histoire et de l’humanité ont été à l’origine de souffrances pour une grande
partie de la population.
Cette notion d’individu est très marquée chez MARX notamment aussi par la notion de
réification. Il s’agit du fait d’être réduit au rang de chose. Quand MARX déplore que les
conditions réduisent le travailleur au rang d’une machine, que celui-ci n’est plus que
considérer qu’en fonction de son temps de travail et non comme une individualité, MARX pose
que les êtres humains ont un statut moral indépendant à respecter. Sa critique de la société
bourgeoise repose sur le fait que nous nous traitons comme des moyens et non des fins en
soi.