Kiné Passive
Kiné Passive
Kiné Passive
Mobilisations passives
1. Cours théorique
A. Mise en contexte de la mobilisation passive
Différents éléments à prendre en compte lorsqu’on est
face à un patient avec des troubles musculosquelettiques :
Dans la mobilisation passive, les trois vont être impliquées et il sera impossible de les séparer même si notre action va
principalement être focus sur la partie articulaire.
- Gate-control theory : stimulation des fibres afférentes (mécanorécepteurs de type I), causent une inhibition de
l’activité des nocicepteurs (type IV) au niveau spinal & l’augmentation des afférences cutanées par le toucher,
aurait également un effet inhibiteur sur les nocicepteurs au niveau spinal.
- Effet sur les contractions musculaires et les tensions musculaires sur les structures périarticulaires et
aponévrotiques des articulations mobilisées.
- Réduction des afférences nociceptives articulaires par des mouvements passifs statiques et oscillatoires.
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D. Types de mobilisation
- Mouvements accessoires
- Mouvements physiologiques
- Mouvement physiologique passif combiné à un mouvement accessoire
- Mouvement physiologique actif combiné à un mouvement accessoire (MWM)
- Manipulation (HVLA)
Axes :
✓ Mouvements accessoires : mouvements de faible amplitude qui ne peut pas être réalisé activement par le patient.
- Postéro-antérieur (PA)
- Antéro-postérieur (AP)
- Longitudinal caudal
- Longitudinal crânial
- Glide médial
- Glide latéral
- Chaque mouvement accessoire possible pour une articulation peut être utilisé comme technique de traitement
seule.
- Il peut être combiné à un mouvement physiologique
- Il peut être ajouté à n’importe quelle amplitude de mouvement physiologique pour répondre aux objectifs du
traitement (progresser en ROM ; diminuer la douleur).
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Sévérité :
- Intensité des symptômes : considéré comme sévère si contraint le patient à interrompre ou restreindre l’activité
- Mesuré avec une échelle visuelle analogique (VAS, no pain -> worst pain) numérique (0-10).
Nature de la pathologie :
Pour tous patients, il est important d’évaluer le SIN. On va ainsi pouvoir adapter et moduler nos mobilisations passives.
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En fonction de la catégorie clinique du patient, vous allez décider le niveau de reproduction de symptômes :
✓ Positionnement du patient
- Position du patient : décubitus dorsal, ventral, latéral, assis ou debout
- Position du membre : mobilisation accessoire dans la position antalgique, position neutre, en fin de piste…
- Choix de la position dépendra du confort du patient, du confort du thérapeute, de l’effet désiré du traitement, de
la technique (début de traitement = prudence / fin de traitement = travailler en fin d’amplitude) et en fonction de
si on travaille en charge ou en décharge.
! Toujours appliquer une direction logique et confortable par rapport aux plans et axes de mobilisations.
Ex : mouvement accessoire médial → positionner les membres dans l’axe médial pour avoir une efficacité la plus
optimale possible. Le positionnement est très important dans l’application et la direction de la force.
Approche biomécanique : ces règles restent présentes, on les utilise toujours pour certaines mobilisations.
! Il faut ouvrir son esprit : la symptomatologie des patients peut varier énormément et ne répond pas toujours à des
règles biomécaniques.
- Mobilisation physiologique en DD jusque 45° + glide médial => douleur (règle biomécanique douloureuse)
- Mobilisation physiologue en DD jusque 45° + L/ caudal => pas de douleur et gain d’amplitude => technique de
traitement retenue
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Cela permet de grader et de moduler l’amplitude et la force appliquée lors des mobilisations passives.
✓ Régression-progressions
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Contre-indications :
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A. Articulation scapulo-thoracique
Position du patient :
Position du thérapeute :
- Main caudale : sous le coude du patient, la commissure de la main encadrant l’angle inférieur de la scapula (pouce
sur le bord latéral et index sur le bord médial)
- Main crâniale : sur l’épine scapulaire
- Appui du sternum sur l’humérus du patient afin de se fixer et de le mobiliser avec les mouvements de notre corps.
- Veiller à toujours être dans l’axe du mouvement
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B. Articulation gléno-humérale
➢ PA : on place les deux pouces à la face postérieure de la tête humérale. Pour trouver celle-ci, on palpe l’épine
scapulaire jusqu’à ce qu’on ne la sente plus. Le thérapeute va alors seulement se contenter de rapprocher ses
coudes. Chez un patient sévère ou irritable, pour relâcher un maximum la capsule articulaire, on peut mettre
le bras du patient en rotation interne.
➢ AP (2) : stabiliser le coude du patient et poser l’éminence thénar sur la partie antérieure de la tête humérale.
Induire un mouvement postérieur et légèrement latéral car la cavité glénoïde est positionnée obliquement. Le
bras est fixe et tendu, c’est le corps et le dos qui bougent pour induire le mouvement.
✓ AP (1) : utiliser les deux pouces en triangle sur la partie antérieure de la tête humérale comme pour le PA
✓ L. caudal : la main caudale se positionne sur le coude et la commissure de la main crâniale encadre la tête
humérale. Le thérapeute fait bouger son bassin en squat pour induire le mouvement.
✓ Glide médial : les doigts se positionnent au niveau de la scapula. Le thérapeute se met en fente, l’avant-bras
étant bien dans l’axe du mouvement, et utilise son corps pour comprimer la tête dans la glène.
✓ Glide latéral : la main caudale se positionne dans l’aisselle du patient pour avoir la commissure la plus proche
possible de la tête humérale. Il pousse alors en cisaillement latéralement, en s’appuyant un peu contre le torse
du patient et en appliquant une contre-force au niveau du coude.
Adaptations : position patient, vitesse, position du kiné, grades de mouvements ET mouvements accessoires.
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- Grade I : don’t kill the fly – toute petite mobilisation sans résistance
- Grade II : on augmente l’amplitude sans aller dans la résistance
- Grade III : grande amplitude et résistance
- Grade IV : petite amplitude et résistance
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VANCOLEN Elisa Kiné passive Main cranial au dessus des Année 2020-2021
épicondyles de l'humérus
➢ Abduction / adduction : le thérapeute se
positionne latéralement au patient. La main
caudale fixe le coude du patient, avec la main du
patient qui se place contre son propre humérus.
La main crâniale est au niveau huméral.
➢ Abduction + AP : on positionne la paume de
sa main sur la partie proximale de l’humérus, le
plus proche possible de la tête humérale. Le bras
du kiné est bien dans l’axe du mouvement.
➢ Abduction + L caudal : on reprend la position
d’encadrement du L. caudal de départ. La main
caudale va alors venir tracter.
➢ Abduction + G.médial : l’avant-bras qui
applique la force doit être toujours dans l’axe, le
thérapeute doit donc se déplacer lors du
mouvement de façon à avoir son pouce toujours
perpendiculaire à l’humérus.
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Remarque : Ce mouvement provoque souvent des luxations antérieures d’épaule. Il faut donc être prudent avec des
personnes qui ont des antécédents de luxation.
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On positionne la man crâniale au niveau du coude du patient et la main caudale au niveau du poignet. Le coude se fixe
au niveau du sternum.
MÊME PRISE
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C. Huméro-ulnaire
➢ AP : on fait une flexion de l’articulation huméro-ulnaire par facilité. La main crâniale fixe le tiers distal de
l’humérus et les 4 doigts de la main caudale agrippent le tiers proximal de l’ulna, le plus proche possible de
l’interligne articulaire. On peut utiliser son épaule pour soutenir l‘avant-bras du patient. L’éminence thénar se
place au niveau de la crête de l’ulna. Angulation : 90°
➢ L. caudal : la main crâniale fixe le tiers distal de l’humérus ( ! bien la fixer sinon la gléno-humérale travaille) et
la main caudale va venir en pince pouce/index saisir le tiers proximal de l’ulna pour tirer dans l’axe de la
diaphyse de l’ulna. Les 4 doigts sont sur la crête ulnaire et le pouce est sur la face antérieure de l’ulna. Les
deux premiers doigts peuvent encadrer l’olécrâne pour sentir le mouvement. On tire dans l’axe de l’ulna avec
une très légère rotation vers l’extéirieur pour respecter le valgus physiologique.
main en dessous
D. Radio-ulnaire supérieure
➢ Pronation/supination : on se met
latéralement au patient, on stabilise pouce
l’humérus. On fait des pro-supination
avec le poignet
➢ Pronation/supination + AP : on se
positionne assis face au patient, son bras
fléchi. La main crâniale vient englober le
radius avec les 4 autres doigts pour faire
l’AP. Il faut faire à moins de 90° pour que
le coude soit enfoncé dans la table et
pour que la gléno-humérale reste stable
➢ Pronation/supination + PA : le pouce de
la main qui stabilise l’humérus vient faire
un PA sur la tête radiale.
On continue le PA sur tout le mvt main
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on est en dehors
F. Radio-carpienne
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on est en supination
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3. Membre inférieur
A. Articulation coxo-fémorale
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➢ Extension en couché latéral : pour que le patient soit bien stable sur la
table, la jambe du bas a une flexion de hanche et de genou de 80-90°. Le
bras supralatéral agrippe le bord de la table. On saisit le MI en prise
berceau, avec la main en proximal par rapport à la patella. L’autre main
saisit la crête iliaque pour fixer le bassin.
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Tuyau !!
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C. Articulation fémoro-patellaire
! Pour ces mobilisations, on met le genou en flexion en installant un coussin sous le genou
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Remarque : le AP est important chez les personnes qui ont des entorses de cheville pour récupérer la flexion dorsale
de cheville.
Main interne, appuie sur la Tuberosité T
E. Articulation tibio-fibulaire inférieure
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F. Articulation talo-crurale
PA et AP, main sur l'interligne
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Mettre main caudal plus loin pour avoir un meilleur bras de levier
➢ Flexion dorsale DV : la main caudale
empaume le calcanéus avec l’avant-bras sur
la plante du pied et la main crâniale fixe au-
dessus des malléoles. dessous
➢ Flexion dorsale DV + AP : la main
crâniale est au-dessus des malléoles et
applique le mouvement. La main caudale
applique la flexion sur le 1/3 distal de la
voute plantaire (pas comme sur la photo).
➢ Flexion dorsale DV + L. caudal : le
genou fixe le fémur du patient. On
empaume la cheville sous les malléoles. On
réalise la flexion dorsale à l’aide d’une
flexion de genou.
➢ Flexion dorsale DV + L. crânial : une
main sur le calcanéus et une main sur la
voûte plantaire. On peut rapprocher son
sternum de la zone de la mobilisation pour
réaliser le mouvement.
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G. Articulation subtalaire
H. Articulation de Chopart
➢ PA sur cuboïde : flexion de genou et flexion dorsale du pied à 90°. On repère le cuboïde en longeant la styloïde
du MTV. Le pouce est positionné sur la face plantaire du cuboïde et l’index sur la face dorsale. On place le pied
en position neutre à l’aide du ventre. L’autre pouce vient en support sur le premier pouce pour renforcer
l’appui. On pousse perpendiculairement au pied. L’index peut servir à sentir le mouvement du cuboïde.
➢ AP sur cuboïde : Pied à 90° de flexion. Le pouce est sur la face dorsale du cuboïde et l’index sur la face plantaire
du cuboïde. Le pouce de l’autre main vient renforcer la prise. Le talon est en appui sur la table.
➢ PA sur naviculaire : on repère le tubercule du naviculaire. On positionne le pouce sur la face plantaire du
naviculaire et l’index sur la face dorsale. On met le pied en position neutre à l’aide du ventre. Le deuxième
pouce vient en renfort sur le premier pouce. L’application de la force se fait avec tout le corps.
➢ AP sur naviculaire : le pouce se place sur la face dorsale du naviculaire et l’index sur la face plantaire. Le
deuxième pouce renforce l’appui.
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I. Articulation métatarso-phalangienne
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➢ Vitesse : lente
➢ Attentif et prudence aux sensations de fins de course car pas de communication avec le patient
➢ On veut du mouvement dans toutes les articulations pour éviter des phénomènes comme la fonte musculaire,
l’arrêt de la circulation…. : mouvements physiologiques dans toutes les amplitudes – on doit travailler dans
tous les grades de mouvement et tous les mouvements !
➢ Tester une mobilisation accessoire pour voir si ça va plus loin et mobiliser dans les degrés gagnés : glide latéral
➢ Travailler en grade 4 en respectant les symptômes (on peut travailler jusque 4-5/10 de douleur car celle-ci
s’atténue rapidement après le mouvement).
➢ On peut travailler juste le mouvement accessoire en fin de course sans mouvement physiologique.
➢ Vitesse : un peu plus rapide
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