Decryptage USH Loi TECV

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21 JANVIER

2016 Décryptage
La loi relative à la
transition énergétique
pour la croissance
verte
CONTRIBUTIONS
Ce travail a été piloté par
Christophe Boucaux, directeur de la Maîtrise
d’ouvrage et des Politiques patrimoniales, et
Nathalie Piquemal, directrice des Etudes
Juridiques et Fiscales.

Il a été coordonné par


Farid Abachi, responsable du département
Energie et développement durable à la Direction
de la Maîtrise d’ouvrage et des Politiques
patrimoniales, et
Hervé des Lyons, directeur adjoint de la Direction
des Etudes Juridiques et Fiscales.

Il repose sur la contribution commune des


directions et services suivants de l’Union sociale
pour l’habitat :
DIRECTION DE LA COMMUNICATION
Dominique Belargent
DIRECTION DES ETUDES JURIDIQUES ET
FISCALES
Francine Albert
Gaëlle Lecouëdic
Hervé des Lyons
Alima Mial
Denise Salvetti
DIRECTION DE LA MAÎTRISE D’OUVRAGE ET
DES POLITIQUES PATRIMONIALES
Farid Abachi
Pierre Frick
Denis Landart
Jean Nika
DIRECTION DES POLITIQUES URBAINES ET
SOCIALES
Maryse Sylvestre
MISSION OUTRE-MER
Catherine Vogeleisen

CONTACTS
Hervé des Lyons
Herve.deslyons@union-habitat.org
01 40 75 68 48

Farid Abachi
Farid.abachi@union-habitat.org
01 40 75 70 33
Introduction
Alors qu’elle a été l’organisatrice de la facture énergétique du pays par la août 2015 et ses implications pour
ème
21 Conférence des parties transformation de son modèle le logement et, plus particulière-
(COP21), la France, par le vote de la énergétique, combattre le chômage, ment, pour le logement social. Sa
loi n°2015-992 du 17 août 2015 valoriser de nouvelles technologies, lecture se trouvera enrichie par le
relative à la transition énergétique conquérir de nouveaux marchés rappel des engagements et des
pour la croissance verte, a confirmé dans le domaine des énergies ambitions du Mouvement Hlm,
sa volonté d’assumer ses responsabi- renouvelables, du transport propre, inscrits dans ceux du pays et orien-
lités en matière de lutte contre le du bâtiment durable et de l’efficacité tés, avant tout, vers les ménages à
dérèglement climatique. énergétique, renforcer la compétiti- bas revenus et les populations
vité des entreprises, mieux protéger souvent en difficulté qu’accueillent
Cette loi a plusieurs ambitions :
la santé publique, améliorer la et continueront d’accueillir les
celle de tracer le cadre et mettre en
qualité de vie et donner à nos organismes Hlm.
place les outils nécessaires à la
concitoyens du pouvoir d’achat
construction d’un nouveau modèle
grâce aux économies d’énergies
énergétique, celle d’engager la
dans le bâtiment et les transports. Cette note de synthèse est établie
France dans la voie d’une crois-
à la date du 21 janvier 2016 et
sance verte et celle d’articuler la Cette loi vise, par ailleurs, à lever
prend en compte les derniers
politique énergétique du pays avec les obstacles plutôt qu’alourdir les
textes d’application, décrets et
la santé, la cohésion sociale et contraintes, faire confiance à la
arrêtés, publiés à cette date. La
territoriale, l’accès à tous à l’énergie capacité d’initiative, encourager,
version numérique de cette note,
sans coûts excessifs et la lutte accompagner et libérer la créativité
disponible ici sur le site de
contre la précarité énergétique. et l’inventivité des acteurs.
l’Union sociale pour l’habitat
Cette loi vise à lutter contre le Cette note de synthèse a pour (www.union-habitat.org), sera
dérèglement climatique, réduire la objectif de présenter la loi du 17 mise à jour régulièrement.

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte – Janvier 2016 3
SOMMAIRE Le contexte, les objectifs et les enjeux
1/ La stratégie nationale et ses objectifs chiffrés 7
1.1 Stratégies européenne et nationale .............................................. 7
1.2 Les objectifs de la loi relative à la transition énergétique pour la
croissance verte ............................................................................ 8

2/ Les engagements du Mouvement Hlm ............. 10

Les dispositions de la loi TECV pouvant


impacter l’activité des organismes Hlm
1/ Au niveau des collectivités et des territoires . 13
1.1 Des objectifs chiffrés intégrés aux politiques publiques nationales
et territoriales .............................................................................. 13
1.2 La région, un rôle-clé dans la planification et la mobilisation des
acteurs et des ressources ........................................................... 13
la région comme autorité organisatrice et planificatrice en matière
énergétique .............................................................................................. 13
Le rôle clé de la région dans la mobilisation des acteurs et des
ressources ................................................................................................ 14
Le service public de la performance énergétique et les plateformes
territoriales................................................................................................ 15
1.3 L’intercommunalité, ensemblier des politiques locales climat-air-
énergie........................................................................................ 15
1.4 Deux cents territoires à énergie positive en 2017 ........................ 16

2/ En matière d’urbanisme .................................... 17


2.1 En matière de rénovation ............................................................ 17
2.2 En matière de construction neuve ............................................... 17

3/ En matière de construction et de rénovation .. 18


3.1 Vers le bâtiment à energie positive et a haute performance
environnementale ....................................................................... 18
3.2 Une prise en compte affirmée du cycle de vie du bâtiment ......... 18
3.3 L’obligation d’embarquer la performance énergétique lors de
travaux importants sur des bâtiments existants ........................... 19
L’amélioration de l’efficacité énergétique dans les immeubles en
copropriété ............................................................................................... 20
3.4 La décence et la performance énergétique minimale des
logements ................................................................................... 21
3.5 L’individualisation des frais de chauffage .................................... 21
3.6 L’information relative aux données de consommations
énergétiques ............................................................................... 23
La mise à disposition des données de comptage .................................... 23
La mise à disposition des données agrégées .......................................... 24
3.7 L’impropriété à la destination en matière de performance

SOMMAIRE énergétique ................................................................................. 25


3.8 Le déploiement d’infrastructures nécessaires aux moyens de
transports à faible émission de GES ........................................... 25
Le déploiement des infrastructures de recharge des véhicules électriques
................................................................................................................. 25
Le déploiement des infrastructures permettant le stationnement sécurisé
des vélos .................................................................................................. 26
3.9 La création du Conseil supérieur de la construction et de
l’efficacité énergétique ................................................................ 27

4/ En matière de gestion patrimoniale ................. 28


4.1 Les certificats d’économie d’énergie ........................................... 28
Une liste des éligibles élargie .................................................................. 28
Des obligations nouvelles à réaliser au bénéfice des ménages en
situation de précarité énergétique ............................................................ 28
4.2 Le carnet numérique de suivi et d’entretien ................................. 30
4.3 Les mentions dans les marchés privés de travaux ...................... 30
4.4 Les dispositions spécifiques aux copropriétés............................. 31
Le financement de la rénovation énergétique dans les immeubles en
copropriété ............................................................................................... 31
Le Fonds de garantie pour la rénovation énergétique ............................. 31
4.5 La vente Hlm............................................................................... 31
4.6 Le traitement des voitures épaves .............................................. 31
4.7 Les colonnes montantes électriques ........................................... 32

5/ A destination des ménages et des personnes . 34


5.1 Le Chèque énergie : une aide nouvelle pour les ménages
modestes .................................................................................... 34
5.2 Impayés et coupures d’énergie ................................................... 35

6/ Les dispositions spécifiques à l’Outre-Mer ...... 36


Etat des lieux en Outre-mer ........................................................ 36
Un enjeu de croissance durable pour l’Outre-mer vis-à-vis du
changement climatique ............................................................................ 37
6.1 La loi TECV et les dispositions spécifiques Outre-mer ................ 37
Des objectifs particuliers pour la politique énergétique Outre-mer .......... 37
Le renouvellement de la gouvernance en faveur de la Région aux
Antilles, en matière de maîtrise énergétique et d’ENR ............................ 37
L’intégration du SRCAE dans le schéma d’aménagement régional (SAR)
................................................................................................................. 37
L’économie circulaire et le recyclage des déchets................................... 38
La géothermie dans les départements d’outre-mer et en Polynésie ....... 38

Annexes
Sigles & abréviations ........................................... 39
Le contexte,
les objectifs
et les enjeux
Cette première partie présente la stratégie
nationale et ses objectifs chiffrés au
regard des ambitions européennes, puis
les engagements du Mouvement Hlm en
faveur de la transition énergétique.

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 6
LE CONTEXTE, LES OBJECTIFS ET LES ENJEUX
LA STRATEGIE NATIONALE ET SES OBJECTIFS CHIFFRES

1/ La stratégie nationale et ses objectifs chiffrés


La stratégie nationale et les législations et réglementations associées s’inscrivent dans les stratégies
et législations de l’Union européenne. Les choix et les ambitions nationales peuvent par certains
aspects dépasser les ambitions europénnes et la France sait, par ailleurs, jouer de ses spécificités et
profiter des marges d’autonomie que lui accordent la législation européenne pour définir ses propres
politiques. Ainsi, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte s’inscrit-elle à la fois
dans la continuité des engagements de la France pour le développement durable puis la transition
énergétique et environnementale, avec des ambitions renforcées, et dans celle du « paquet climat –
énergie » de l’Union européenne révisé en octobre 2014.

1.1 STRATEGIES EUROPEENNE ET NATIONALE


La stratégie nationale de transition écologique vers un - la directive EPBD 2012/17/UE sur l’efficacité
développement durable 2015-2020 a été adoptée en énergétique.
Conseil des ministres le 4 février 2015. Elle a pour
ambition de faire émerger un nouveau modèle de Ces directives s’intègrent dans le « paquet climat-
société qui allie progrès économique, écologique énergie » de l’Union européenne, plan d’action révisé
ethumain. Cette stratégie s’inscrit dans Europe 2020, en octobre 2014, qui fixe deux priorités :
la stratégie de l’Union européenne qui a été formali- - mettre en place une politique européenne com-
sée dans une communication de la Commission du mune de l'énergie plus soutenable et durable,
3 mars 2010 intitulée « Pour une croissance intelli- - lutter contre le changement climatique.
gente, durable et inclusive ».
Le « paquet climat-énergie » de 2014 fixe de
Europe 2020 comporte cinq grands objectifs visant nouveaux objectifs pour 2035 :
l’élévation du taux d’emploi, l’investissement en
recherche et développement, la préservation de - 40% de réduction des émissions de gaz à effet
l’environnement, le niveau d'éducation et l’inclusion de serre par rapport à 1990 (seul objectif con-
sociale. traignant) ;
- 27% d'énergies renouvelables dans le mix éner-
Concernant plus précisément la préservation de gétique ;
l’environnement, Europe 2020 a pour ambition de - 27 % d'économies d'énergie.
réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au
moins 20 % par rapport aux niveaux de 1990, de faire Enfin, la Commission européenne a adopté, en mars
passer la part des sources d’énergie renouvelable 2011, une feuille de route visant à transformer l’Union
dans la consommation finale d’énergie à 20 % et européenne en une économie compétitive et sobre en
d’accroître de 20 % l'efficacité énergétique. carbone à l’horizon 2050. La feuille de route explique
comment atteindre de manière rentable l’objectif que
Plusieurs directives, certaines antérieures à la publi- s’est fixé l’Union de réduire de 80 à 95 % ses émis-
cation d’Europe 2020, précisent les objectifs que sions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 par rapport à
doivent prendre en compte les Etats membres en leur niveau de 1990, en passant par des réductions
matière d’environnement et d’efficacité énergétique : nationales de 25% en 2020, 40% en 2030 et 60% en
- la directive 2006/32/CE relative à l’efficacité 2040. Notons qu’en 1990, les émissions par habitant
énergétique dans les utilisations finales et aux et par unité de PIB en France étaient déjà nettement
services énergétiques ; inférieures à la moyenne de l'Union, comme l’a rappelé
1
- la directive 2009/28/CE relative à la promotion de la loi POPE .en 2005.
l’utilisation de l’énergie produite à partir de Une partie de ces objectifs ont été introduits par les
sources renouvelables ; 2
lois Grenelle I et Grenelle II , visant un bâti moins
- la directive 2010/31/CE sur la performance éner-
gétique des bâtiments (et la transposition des 1
Loi POPE ou Loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme
exigences « bâtiment basse consommation » au fixant les orientations de la politique énergétique
cadre français par le label BBC et BBC Rénova- 2
tion), avec une trajectoire vers le « Nearly zero Loi Grenelle I : loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation
relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement ; Loi
energy building » en 2020 (transposé en « Bâti- Grenelle II : loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement
ment à énergie positive ») ; national pour l'environnement

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 7
LE CONTEXTE, LES OBJECTIFS ET LES ENJEUX
LA STRATEGIE NATIONALE ET SES OBJECTIFS CHIFFRES

énergivore, le développement du recours aux éner- climatiques, sociaux et économiques, après les dé-
gies naturelles renouvelables et les usages rationnels bats conduits en 2012 par le Conseil national de la
et économes de l’énergie, mais également la prise en transition énergétique, un projet de loi de programma-
compte des émissions de gaz à effets de serre (à tion pour un nouveau modèle énergétique français a
partir de 2020), des obligations de rénovation (parc été présenté au Conseil des ministres le 18 juin 2014.
tertiaire notamment ou les 800 000 logements sociaux
Après une définition des objectifs, le projet de loi
énergivores), ou encore l’instauration des schémas
relatif à la transition énergétique pour la croissance
régionaux du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE),
verte traitait de huit thèmes prioritaires : bâtiment,
des plans climat-énergie territoriaux (PCET) ou des
mobilité, économie circulaire, énergie-climat, sûreté
bilans des émissions de gaz à effet de serre (GES),
nucléaire, procédures et gouvernance territoriale de la
ainsi que des obligations de gouvernance (information
transition.
– concertation, études d’impacts…).
Les débats parlementaires se sont tenus de sep-
S’inscrivant dans l’évolution tant nationale
tembre 2014 à juillet 2015 et la loi n° 2015-992 rela-
qu’internationale du droit pour une meilleure prise en
tive à la transition énergétique pour la croissance
compte des enjeux et composantes énergétiques,
verte a été adoptée le 17 août 2015.

1.2 LES OBJECTIFS DE LA LOI RELATIVE A LA TRANSITION ENERGETIQUE POUR


LA CROISSANCE VERTE
La loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transi- Ainsi, les objectifs de la politique énergétique natio-
er
tion énergétique pour une croissance verte a pour nale, tels que définis par le III de l’article 1 (modifiant
objet de définir les objectifs communs pour réussir la l’article L.100-4 du Code de l’énergie) visent à :
transition énergétique, en détaillant les enjeux et les
objectifs. - réduire les émissions de gaz à effet de serre de
40 % entre 1990 et 2030 et à diviser par quatre
La politique énergétique française doit : les émissions de gaz à effet de serre entre 1990
et 2050, selon une trajectoire définie tous les
- favoriser l’émergence d’une économie compéti-
cinq ans par la stratégie nationale bas carbone ;
tive et riche en emplois, grâce notamment à la
- réduire la consommation énergétique finale de
mobilisation des filières industrielles liées à la
50 % en 2050 par rapport à la référence 2012,
croissance verte ;
en visant un objectif intermédiaire de 20 % en
- assurer la sécurité d’approvisionnement et ré-
2030 ;
duire la dépendance énergétique de notre terri-
- réduire la consommation énergétique primaire
toire, tout en contribuant à la mise en place d’une
des énergies fossiles de 30 % en 2030 par rap-
Union européenne de l’énergie ;
port à l’année de référence 2012, en modulant
- préserver la santé humaine et l’environnement ;
cet objectif par énergie fossile en fonction du fac-
- garantir la cohésion sociale et territoriale et lutter teur d’émissions de gaz à effet de serre de cha-
contre la précarité énergétique, en permettant la cune ;
réduction des dépenses en énergie des con-
- porter la part des énergies renouvelables à 23 %
sommateurs et en assurant un droit d’accès de
de la consommation finale brute d’énergie en
tous les ménages à l’énergie sans coûts exces-
2020 et à 32 % de cette consommation en 2030.
sifs au regard de leurs ressources.
À cette date, pour parvenir à cet objectif, les
Pour concourir à la réalisation de ces objectifs, l’État, énergies renouvelables doivent représenter 40 %
en cohérence avec les collectivités locales et leur de la production d’électricité, 38 % de la con-
groupement, mobilise les entreprises, les associations sommation finale de chaleur, 15 % de la con-
et les citoyens afin de faciliter l’efficacité et la sobriété sommation finale de carburant et 10 % de la
énergétique. Dans cet objectif, l’État veille au déve- consommation de gaz;
loppement de la recherche et de l’innovation dans les - réduire la part du nucléaire dans la production
domaines de l’énergie et du bâtiment, au renforce- d’électricité à 50 % à l’horizon 2025 ;
ment de la formation initiale et continue et de la - contribuer à l’atteinte des objectifs de réduction
structuration des filières industrielles de la croissance de la pollution atmosphérique prévus par le plan
verte, et à l’information de tous les acteurs et con- national de réduction des émissions de polluants
sommateurs sur les coûts et prix de l’énergie ainsi atmosphériques ;
que sur l’ensemble de leurs impacts sanitaires, so-
ciaux et environnementaux.

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 8
LE CONTEXTE, LES OBJECTIFS ET LES ENJEUX
LA STRATEGIE NATIONALE ET SES OBJECTIFS CHIFFRES

- disposer d’un parc immobilier dont l’ensemble


des bâtiments sont rénovés en fonction des FOCUS
normes « bâtiment basse consommation » ou
assimilées, à l’horizon 2050, en menant une poli- La stratégie énergétique nationale
tique de rénovation thermique des logements
concernant majoritairement les ménages aux re- L’article 4 de la loi TECV prévoit que, tous les
venus modestes ; cinq ans, le Gouvernement remet au Parlement
un rapport détaillé, comprenant :
- parvenir à l’autonomie énergétique dans les dé-
partements d’Outre-mer à l’horizon 2030, avec, 1° une analyse détaillée du parc national de
comme objectif intermédiaire, 50 % d’énergies bâtiments, au regard notamment de leur per-
renouvelables à l’horizon 2020 ; formance énergétique ;
- multiplier par cinq la quantité de chaleur et de
2° une présentation des stratégies de rénova-
froid renouvelables et de récupération livrée par
tion économiquement pertinentes, en fonc-
les réseaux de chaleur et de froid à l’horizon
tion des types de bâtiment et des zones cli-
2030 ;
matiques ;
- atteindre une valeur de la tonne carbone de 56 €
en 2020 et de 100 € en 2030, pour la compo- 3° un bilan des politiques conduites et un
sante carbone intégrée aux tarifs des taxes de programme d'action visant à stimuler les ré-
certains produits énergétiques. novations lourdes de bâtiment économique-
ment rentables ;
La traduction effective de ces objectifs est mention-
née dans les premiers articles du Titre II, qui traitent 4° un programme d'action visant à orienter les
du patrimoine bâti, premier consommateur d’énergie particuliers, l'industrie de la construction et
et premier émetteur de gaz à effet de serre : les établissements financiers dans leurs dé-
cisions d'investissement ;
- l’article 3 fixe un objectif de rénovation énergé-
tique de 500 000 logements par an à partir de 5° une estimation des économies d'énergie
2017, dont 50% « occcupés par des ménages à attendues.
revenus modestes » ; er
La DGEC a mené en cours du 1 semestre
- l’article 4 définit les éléments d’évaluation quin- 2015 les premières consultations relatives à la
quenaux de la stratégie énergétique nationale vi- stratégie nationale Bas carbone et à la Poli-
sant à mobiliser les investissements nécessaires tique pluriannuelle de l’énergie à horizon 2018
en faveur de la maîtrise de l’énergie dans le parc et 2023.
de bâtiments publics et privés, à usage résiden-
tiel ou tertiaire ;
- l’article 5 vise l’éradication du parc de logements
privés énergivores (aux consomations énergé-
tiques supérieures à 330 kWhep/m²/an) à
l’horizon 2025. .

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 9
LE CONTEXTE, LES OBJECTIFS ET LES ENJEUX
LES ENGAGEMENTS DU MOUVEMENT HLM

2/ Les engagements du Mouvement Hlm


Le logement social est un acteur majeur, volontaire et Ces quatre chantiers ont conduit à la rédaction de
engagé de longue date en faveur du développement l’ACTE Hlm 2016-2020, (Agir pour le climat et la
durable et de la transition énergétique et environne- transition énergétique), pour la période 2016-2020, et
mentale. qui constitue la feuille de route de l’engagement
volontaire du Mouvement Hlm en faveur de la transi-
Une série d’engagements à été prise lors du Grenelle
tion énergétique.
de l’environnement, avec la définition d’un calendrier
de rénovation des 800 000 logements sociaux les Signé par le président de l’Union sociale pour l’habitat
plus énergivores. Ces engagements, ainsi que le et les présidents des Fédérations le 24 septembre
calendrier de mise en œuvre, ont été repris dans 2015 au Congrès de Montpellier, ACTE Hlm 2016-
l‘article 5 de la loi Grenelle 2. 2020 s’inscrit dans la continuité des engagements
antérieurs du Mouvement et, en particulier, de
Fort des enseignements, des retours d’expériences et
l’Agenda Hlm 2015-2018 signé au Congrès de Lyon
des recherches menées par les organismes Hlm,
en 2014.
enrichis par des échanges avec ses partenaires et
des experts reconnus de ces questions, souvent en
anticipation des objectifs de performance à venir, le FOCUS
Mouvement Hlm a identifié des grands chantiers pour
les années à venir. Le rapport au Congrès Hlm de Les six axes de l’Acte Hlm 2016 – 2020
Montpellier en septembre 2015, a organisé ces chan-
tiers suivant quatre grands axes : - Un engagement pour des constructions
neuves des rénovations et des restructura-
- le Mouvement Hlm, en sa qualité d’acteur éco- tions du patrimoine à haute qualité éner-
nomique majeur (17 milliards d’euros gétique et à faible empreinte environne-
d’investissement annuel), et face à la croissance mentale et visant des charges maîtrisées
des difficultés économiques et budgétaires, se pour les locataires ;
doit d’optimiser les moyens disponibles, en arti-
- une inscription des organismes Hlm dans
culant court, moyen et long termes ;
les appels à projets des « 200 territoires à
- le Mouvement Hlm, face aux multiples facettes énergie positive pour une croissance
de la précarité des ménages, se doit d’agir en fa- verte », et dans les démarches locales si-
veur d’une plus grande mobilité résidentielle, milaires ;
vecteur majeur d’une évolution des modes de vie
- un renforcement de l’implication des orga-
énergétique ;
nismes Hlm dans l’amélioration de la per-
- le Mouvement Hlm, comme acteur de l’urbanité formance énergétique et environnemen-
et de la mutation des territoires et face à la diver- tale des copropriétés ;
sité des situations et contextes, se doit de déve-
- une lutte contre la précarité énergétique,
lopper des stratégies urbaines coordonnées,
par le développement de la mobilité et des
pour des quartiers et des espaces urbanisés à
parcours résidentiels ;
haute qualité de vie. Cela passe par la construc-
- un développement des dispositifs
tion de dispositifs partenariaux, participatifs et
d’accompagnement, de sensibilisation et
collaboratifs entre les différents acteurs ;
d’implication des habitants ;
- le Mouvement Hlm, comme acteur essentiel
- un développement de l’innovation et de
dans la transition énergétique et climatique, et
l’expérimentation, ainsi que la capitalisa-
face aux dérèglements climatiques et aux défis
tion des enseignements, la diffusion des
sociétaux que cela va générer, se doit d’être pré-
résultats et leur valorisation.
curseur dans la maîtrise des consommations
énergétiques, dans la baisse des émissions de
GES de son patrimoine, et dans l’évolution des Pour en savoir plus : ACTE Hlm 2016-2020
processus de construction et d’implication de est disposible sur le Centre de Ressources
l’ensemble des acteurs dont les habitants, entre web de l’USH.
autres, par l’amélioration des performances de
son parc et par l’intégration progressive du cycle
de vie du bâtiment dans son environnement.

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 10
LE CONTEXTE, LES OBJECTIFS ET LES ENJEUX
LES ENGAGEMENTS DU MOUVEMENT HLM

LES GRANDS TITRES DE LA LOI TECV

La loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, comporte
215 articles et est organisée autour de huit titres :
 Titre I – Définir les objectifs communs pour réussir la transition énergétique, renforcer l’indépendance éner-
gétique et la compétitivité économique de la France, préserver la santé humaine et l’environnement et lutter
contre le changement climatique
 Titre II – Mieux rénover les bâtiments pour économiser l’énergie, faire baisser les factures
 Titre III – Développer les transports propres pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé
 Titre IV – Lutter contre les gaspillages et promouvoir l’économie circulaire : de la conception des produits à
leur recyclage
 Titre V – Favoriser les énergies renouvelables pour diversifier nos énergies et valoriser les ressources de
nos territoires
 Titre VI – Renforcer la sûreté nucléaire et l’information de nos citoyens
 Titre VII – Simplifier et clarifier les procédures pour gagner en efficacité et en compétitivité
 Titre VIII – Donner aux citoyens, aux entreprises, aux territoires et à l’ État le pouvoir d’agir ensemble

LES PUBLICATIONS ASSOCIÉES

 L’exposé des motifs relatif à la transition énergétique pour la croissance verte


 Les principales actions concrètes : des outils pour les territoires, les citoyens et les entreprises
 Le mode d’emploi de la loi TECV et des actions qui l’accompagnent (DGEC, sept-2015, 28 p.)
 La stratégie nationale bas carbone : la présentation générale et le résumé pour les décideurs

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 11
Les dispositions
de la loi TECV
pouvant
impacter
l’activité des
organismes Hlm
Cette seconde partie présente les principales
mesures de la loi TECV pouvant impacter l’activité
des organismes Hlm. Elle traite des nouvelles
dispositions prises au niveau des collectivités
territoriales et des territoires, en matière
d’urbanisme, en matière de construction neuve et de
rénovation, en matière de gestion patrimoniale, à
destination des ménages et des personnes à revenus
modestes, ainsi que des dispositions spécifiques à
l’Outre-mer.

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 12
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
AU NIVEAU DES COLLECTIVITES ET DES TERRITOIRES

1/ Au niveau des collectivités et des territoires


Le rôle déterminant que les acteurs locaux jouent dans la mise en œuvre des objectifs européens et
nationaux de réduction des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre a
conduit le législateur, depuis les lois Grenelle I et II, à promouvoir la territorialisation des politiques
publiques dans ce domaine et à faire progressivement des territoires des leviers de la transition
énergétique.
Aussi, parmi ses différents objectifs, la loi TECV renforce les compétences des territoires dans
l’élaboration et la conduite de la transition énergétique. Elle renforce le binôme entre région et
intercommunalité et clarifie leur rôle respectif. Elle donne à la région un rôle-clé dans la planification,
la mobilisation des acteurs et des ressources. Elle place les intercommunalités au cœur des politiques
locales climat-air-énergie.
L’action du Mouvement Hlm doit tenir compte de ce rôle-clé des collectivités territoriales dans la mise
en œuvre de la transition énergétique et de leur montée en puissance comme actrices d’une politique
énergétique, réaffirmée par la loi TECV.

1.1 DES OBJECTIFS CHIFFRES INTEGRES AUX POLITIQUES PUBLIQUES


NATIONALES ET TERRITORIALES
L’article 2 de la loi TECV dispose que les politiques
publiques intègrent désormais des objectifs chiffrés
en matière énergétique, tels que définis précisément Textes législatifs associés :
er
par l’article 1 de la loi et inscrits dans le Code de - articles L.100-1, L.100-2 et L.100-4 du Code de
l’énergie. l’énergie
La prise en compte de ces objectifs concerne tant les
politiques publiques nationales que territoriales.

1.2 LA REGION, UN ROLE-CLE DANS LA PLANIFICATION ET LA MOBILISATION


DES ACTEURS ET DES RESSOURCES
3
Les lois successives NOTRe, MATPAM et TECV elle a, en effet, l’obligation d’élaborer un schéma
imposent progressivement la Région dans le régional climat-air-énergie (SRCAE). Ce schéma, qui
domaine de la planification de la transition éner- a vocation à intégrer, à terme, le schéma régional
gétique, mais également de la coordination géné- d’aménagement, de développement durable et
rale des acteurs et des ressources. d’égalité des territoires (SRADDET), créé par la loi
NOTRe, fixe notamment à l’échelon du territoire
LA REGION COMME AUTORITE régional et à l’horizon 2020 et 2050, les orientations
ORGANISATRICE ET PLANIFICATRICE EN permettant d’atténuer les effets du changement
MATIERE ENERGETIQUE climatique et de s’y adapter. Il est prescriptif par
rapport aux SCOT et aux documents d’urbanisme.
La région a déjà en charge un rôle de planification en Commentaire : il faut souligner l’importance pour
matière énergétique : depuis les lois Grenelle I et II, les organismes Hlm et les Associations Régio-
nales Hlm, tant sur le plan des politiques régio-
3
Sur les enjeux de la réforme territoriale pour le Mouvement Hlm, nales de l’habitat que sur celles concernant la
voir « Réforme territoriale : un environnement institutionnel en transition énergétique, de s’investir dans
transition », L’Union sociale pour l’habitat, Direction de la communi- l’élaboration de ces schémas et d’être reconnus
cation-Partenariats institutionnels, septembre 2015.
comme des acteurs-clés pour leur mise en œuvre.
la Loi MAPTAM : Loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisa-
tion de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles De plus, la loi MAPTAM reconnaît à la région un rôle
de chef de file, chargé d'organiser les modalités de

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 13
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
AU NIVEAU DES COLLECTIVITES ET DES TERRITOIRES

LE ROLE CLE DE LA REGION DANS LA


FOCUS MOBILISATION DES ACTEURS ET DES
RESSOURCES
Objectifs du SRADDET
Le schéma régional d'aménagement, de L’article 188 de la loi TECV identifie la région comme
développement durable et d'égalité des « l’échelon pertinent pour coordonner les études,
territoires (SRADDET) fixe les objectifs de diffuser l’information et promouvoir les actions en
moyen et long termes en matière d'équilibre et matière d’efficacité énergétique ». Sur ce plan, la
d'égalité des territoires, d'implantation des région a la charge de favoriser, à l’échelon des inter-
différentes infrastructures d'intérêt régional, de communalités, l’implantation de plateformes territo-
désenclavement des territoires ruraux, d'habi- riales de la rénovation énergétique. Elle est, en outre,
tat, de gestion économe de l'espace, d'inter- garante de la bonne adéquation entre l’offre de forma-
modalité et de développement des transports, tion des établissements de formation initiale et les
de maîtrise et de valorisation de l'énergie, de besoins des entreprises pour répondre aux défis
lutte contre le changement climatique, de techniques de construction en matière de transition
pollution de l'air, de protection et de restaura- énergétique.
tion de la biodiversité, de prévention et de Ce même article prévoit aussi que le SRCAE doit être
gestion des déchets. complété par un programme régional pour l’efficacité
Un fascicule du schéma régional fixe, pour énergétique qui définit les « modalités de l’action
chacune des thématiques énoncées ci-dessus, publique en matière d’orientation et
des règles générales permettant d’atteindre les d’accompagnement des propriétaires privés, des
objectifs énoncés. Les SCOT, les documents bailleurs et des occupants pour la réalisation des
d’urbanisme, les plans de déplacements ur- travaux de rénovation énergétique de leurs logements
bains, les plans climat-énergie territoriaux et ou de leurs locaux privés à usage tertiaire ».
les chartes des parcs naturels régionaux doi- L’article 188 prévoit également un volet dédié au
vent prendre en compte les objectifs de ce financement de la rénovation énergétique, afin de
schéma et être compatibles avec les règles favoriser la meilleure articulation possible entre les
générales énoncées dans le fascicule théma- différentes aides publiques, d’encourager le dévelop-
tique. Le SRADDET doit être adopté par le pement d’outils adaptés par les acteurs bancaires du
Conseil régional dans les trois années qui territoire mais aussi de mettre en place un réseau
4
suivent le renouvellement général de cette d’opérateurs de tiers financement.
assemblée. Le projet de schéma est soumis à
enquête publique. La mise en œuvre de ce programme associe des
acteurs nationaux et locaux, tels l’ADEME, les
agences départementales d’information sur le loge-
l'action commune des collectivités territoriales et de ment, les agences locales de l’énergie et du climat,
leurs établissements publics, pour l'exercice des com- les conseils d’architecture, d’urbanisme et de
pétences relatives à (…) la protection de la biodiversi- l’environnement et les agences régionales de
té, au climat, à la qualité de l'air et à l'énergie (…) ». l’énergie.

Comme pour d’autres compétences partagées, cette Commentaire : les organismes Hlm gérant des
démarche de coordination sera conduite, dans copropriétés ou les SACICAP peuvent être inté-
chaque région, au sein des nouvelles conférences ressés par les dispositions concernant le finan-
territoriales de l’action publique (CTAP) instituées par cement des travaux de rénovation énergétique
la loi MAPTAM. des logements du secteur privé. Elles peuvent en
effet faciliter l’engagement des travaux de rénova-
Ces conférences constituées de représentants de
tous les niveaux de collectivités et présidées par le
4
président de région, seront en effet chargées Plusieurs sociétés de tiers financement appliqué à la rénovation
d’élaborer, domaine par domaine, des conventions énergétique ont vu le jour. À titre d’exemple, la SEM Energies
POSIT’IF en Île-de-France (créée par la Régon Ile-de-France en
territoriales d’exercice concerté pour des compé- partenariat avec la Caisse des dépôts, la Caisse d’épargne Île-de-
tences partagées entre plusieurs niveaux de collectivi- France, la Ville de Paris et 12 autres collectivités et syndicats
tés. Ces conventions fixeront les objectifs de rationali- d'énergie franciliens et dédiée à la rénovation énergétique «facteur
sation et les modalités de l’action commune pour 4» des bâtiments, copropriétés, parc social et patrimoine des
collectivités territoriales, et au développement des énergies
chacune des compétences concernées. renouvelables en Île-de-France) ou le projet de création de la SEM
100 000 logements porté par la région Nord-Pas-de-Calais et de
Mais la loi TECV va plus loin. nombreux partenaires.

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 14
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
AU NIVEAU DES COLLECTIVITES ET DES TERRITOIRES

tion énergétique nécessaires en permettant à ce dernier les informations techniques, financières,


l’information et la meilleure solvabilisation des fiscales et réglementaires nécessaires à l'élaboration
propriétaires privés concernés. de son projet de rénovation. Elles peuvent également
assurer leur mission d'information de manière itiné-
LE SERVICE PUBLIC DE LA PERFORMANCE rante, notamment en menant des actions d'informa-
ENERGETIQUE ET LES PLATEFORMES tion à domicile, sur des périmètres ciblés et concertés
TERRITORIALES avec la collectivité de rattachement et la commune
concernée. Elles peuvent être notamment gérées par
Le service public de la performance énergétique de les collectivités territoriales ou leurs groupements, les
l’habitat, créé par la loi du 15 avril 2013, « assure services territoriaux de l'Etat, les agences départe-
l’accompagnement des consommateurs souhaitant mentales d'information sur le logement, les agences
diminuer leur consommation énergétique sur tout le locales de l'énergie et du climat, les conseils d'archi-
territoire. Il assiste les propriétaires et les locataires tecture, d'urbanisme et de l'environnement, les es-
dans la réalisation des travaux d’amélioration de la paces info énergie ou les associations locales. Les
performance énergétique de leur logement et fournit conseils fournis sont personnalisés, gratuits et indé-
des informations et des conseils personnalisés ». pendants.
L’article 188 précise que ce service public s’appuie Ces plateformes peuvent favoriser la mobilisation des
sur un réseau de plateformes territoriales de la réno- professionnels et du secteur bancaire, animer un
vation énergétique. « Ces plateformes sont prioritai- réseau de professionnels et d'acteurs locaux et mettre
rement mises en œuvre à l'échelle d'un ou de plu- en place des actions facilitant la montée en compé-
sieurs établissements publics de coopération inter- tences des professionnels. Elles orientent les con-
communale à fiscalité propre ». sommateurs, en fonction de leurs besoins, vers des
Ces plateformes ont une mission d'accueil, d'informa- professionnels compétents tout au long du projet de
tion et de conseil du consommateur. Elles fournissent rénovation.

1.3 L’INTERCOMMUNALITE, ENSEMBLIER DES POLITIQUES LOCALES CLIMAT-


AIR-ENERGIE
Alors que la loi Grenelle II avait rendu obligatoire - un dispositif de suivi et d’évaluation des résul-
l’adoption d’un plan climat-énergie territorial (PCET) tats.
par les régions, les départements, les communautés
urbaines, les communautés d’agglomération ainsi que Le programme d’action des PCAET évolue avec la
les communautés de communes et les communes de mention nouvelle des territoires à énergie positive et
plus de 50 000 habitants, la loi TECV confie aux seuls l’impératif de limitation des émissions de gaz à effet
EPCI et aux métropoles la compétence exclusive de serre et comporte des éléments différents en
d’élaborer et de mettre en œuvre un plan climat-air- fonction des compétences des EPCI concernés.
énergie territorial (PCAET). Les PCAET sont rendus publics et mis à jour tous les
Ce PCAET définit : six ans de manière à les aligner sur les SRCAE. Ils
doivent être par ailleurs compatibles avec le SRCAE.
- les objectifs stratégiques et opérationnels de la
Ils devront être adoptés :
collectivité publique afin d’atténuer le change-
ment climatique, de le combattre efficacement et - au plus tard le 31 décembre 2016 par la métro-
de s’y adapter en cohérence avec les engage- pole de Lyon et les EPCI à fiscalité propre de
er
ments internationaux de la France ; plus de 50 000 habitants existant au 1 janvier
- le programme des actions à réaliser afin notam- 2015 ;
ment d’améliorer l’efficacité énergétique, de dé- - au plus tard le 31 décembre 2018 par les EPCI
er
velopper de manière coordonnée des réseaux de de plus de 20 000 habitants existant au 1 jan-
distribution d’électricité, de gaz et de chaleur, vier 2017.
d’augmenter la production d’énergie renouve-
lable, de valoriser le potentiel en énergie de ré- Lorsqu’ils ont adopté leur PCAET, les EPCI et les
cupération, de développer le stockage et métropoles deviennent les coordinateurs de la transi-
d’optimiser la production d’énergie, de dévelop- tion énergétique sur leur territoire. Ils animent et coor-
per les territoires à énergie positive, de limiter les donnent des actions en cohérence avec le SRCAE en
émissions de gaz à effet de serre et d’anticiper les adaptant aux caractéristiques de leur territoire. Ces
les impacts du changement climatique ; actions peuvent notamment s’inscrire dans l’objectif de
maîtrise de la demande d’énergie de réseau des

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 15
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
AU NIVEAU DES COLLECTIVITES ET DES TERRITOIRES

consommateurs finals desservis en gaz ou en basse l’élaboration de ces plans et soient reconnus
tension pour l’électricité ainsi que dans celui de maî- comme des partenaires importants pour leur mise
trise de la demande d’énergie des personnes en en œuvre.
situation de précarité (prise en charge de travaux
d’isolation, de régulation thermique ou de régulation de
la consommation d’énergie ou l’acquisition
d’équipements domestiques à faibles consommations, Textes réglementaires associés :
sous la forme de conventions avec les bénéficiaires). - décret n° 2015-1524 du 25 novembre 2015 préci-
sant le périmètre des prestations des sociétés de
Commentaire : comme le PLH dans le domaine de tiers-financement mentionnées au 8 de l'article L.
l’habitat, le plan climat-air-énergie territorial cons- 511-6 du Code monétaire et financier ;
tituera, à terme, le cadre programmatique de - arrêté du 25 novembre 2015 pris en application
l’intervention des acteurs locaux. Les dispositions des articles R. 518-73 à R. 518-74 du Code moné-
qu’il contiendra en matière d’habitat seront pro- taire et financier.
gressivement intégrées au PLH. Il paraît donc
intéressant que les organismes Hlm et les Asso-
ciations Régionales Hlm s’investissent dans

1.4 DEUX CENTS TERRITOIRES A ENERGIE POSITIVE EN 2017


er
Dès l’article 1 de la loi TECV, qui énonce les - la préservation de la biodiversité ;
objectifs fondamentaux de la politique énergétique, - la lutte contre le gaspillage la réduction des dé-
les collectivités territoriales et leurs groupements chets ;
sont appelés à associer leurs efforts à ceux de - l’éducation à l’environnement.
l’Etat, des entreprises, des associations et des
citoyens pour développer des territoires à énergie 212 territoires, dont 13 en Outre-mer, sur les 528
positive. La loi prévoit d’ailleurs (article 188-IX) que territoires ayant répondu à l’appel à projets, ont été
« l’Etat, les régions, les métropoles et les établis- retenus comme lauréats en février 2015.
sements publics s’associent pour que 200 expéri-
mentations de territoires à énergie positive soient FOCUS
engagées en 2017 ».
Commentaire : la démarche « territoire à énergie Les territoires à
positive » peut constituer pour les organismes énergie positive
Hlm un cadre de partenariat pertinent localement
pour la croissance verte
pour :
La loi dénomme territoire à énergie positive
 mieux appréhender le territoire, ses « un territoire qui s'engage dans une démarche
acteurs, leurs initiatives ; permettant d'atteindre l'équilibre entre la con-
 développer et faire valoir leurs propres sommation et la production d'énergie à l'échelle
expériences ; locale en réduisant autant que possible les
 bénéficier des ressources induites par la besoins énergétiques et dans le respect des
mise en réseau des acteurs. équilibres des systèmes énergétiques natio-
naux. Un territoire à énergie positive doit favo-
riser l'efficacité énergétique, la réduction des
Dans le cadre de l’appel à projets « territoires à énergie émissions de gaz à effet de serre et la diminu-
positive pour la croissance verte » lancé en septembre tion de la consommation des énergies fossiles
2014 par le ministère de l’Ecologie, du Développement et viser le déploiement d'énergies renouve-
durable et de l’Energie, six domaines d’action étaient lables dans son approvisionnement. »
reconnus prioritaires dans ces territoires : Pour en savoir plus :
- la réduction de la consommation d’énergie ; http://www.developpement-durable.gouv.fr/-
- la diminution des pollutions et le développement Territoires-a-energie-positive-.html
des transports propres ;
- le développement des énergies renouvelables ;

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LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE D’URBANISME

2/ En matière d’urbanisme
La loi TECV modifie le Code de l’urbanisme afin de renforcer les obligations de performance
énergétique tant en matière de rénovation qu’en matière de construction de bâtiments neufs.
Pour cela, elle introduit la possibilité de déroger aux règles d’urbanisme (PLU, POS, PAZ), lors de la
délivrance de permis de construire ou d’aménager, en matière d’emprise au sol, de hauteur,
d’implantation et d’aspect extérieur des constructions.
Elle renforce par ailleurs la capacité des collectivités à fixer des obligations de performances
énergétiques et environnementales dans les documents d’urbanisme.

2.1 EN MATIERE DE RENOVATION


L’article 7 de la loi TECV facilite, sous conditions, Un décret en Conseil d’Etat précisera les conditions et
la décision des propriétaires de procéder à une les limites dans lesquelles cette décision dérogatoire
rénovation énergétique en créant le nouvel article et motivée de l’autorité compétente pourra être prise.
L.123-5-2 du Code de l’urbanisme.
Ce nouvel article du code de l’urbanisme précise
Aux termes de cet article, l’autorité compétente pour que la décision motivée pourra comporter des pres-
délivrer le permis de construire ou le permis criptions destinées à assurer la bonne intégration
d’aménager peut, par décision motivée, déroger aux architecturale du projet dans le bâti existant et dans le
règles des plans locaux d’urbanisme, des plans milieu environnant.
d’occupation des sols et des plans d’aménagement
de zone, relatives à l’emprise au sol, à la hauteur, à
l’implantation et à l’aspect extérieur des constructions,
lorsque lui est demandée l’autorisation de la mise en Textes réglementaires associés actuellement en
œuvre d’une isolation en saillie des façades des cours d’élaboration :
constructions existantes, ou d’une isolation par suré- - décret pour définir les conditions d’application
lévation des toitures de constructions existantes, ou de l’article 7.
de dispositifs de protection contre le rayonnement
solaire en saillies des façades.

2.2 EN MATIERE DE CONSTRUCTION NEUVE


Le paragraphe I de l’article 8 de la loi TECV modifie le bonus de constructibilité aux constructions faisant
Code de l’urbanisme relatif aux plans locaux preuve d'exemplarité énergétique ou environnemen-
d’urbanisme dans le sens d’un renforcement des tale ainsi qu'aux bâtiments à énergie positive, d’une
obligations de performance énergétique, dès lors que part, et de prévoir que la limitation en hauteur des
le règlement, c’est-à-dire le corps normatif du plan bâtiments dans un plan local d’urbanisme ne peut
local d’urbanisme (PLU), peut, dorénavant, par avoir pour effet d’introduire une limitation du nombre
application de l’article L.123-1-5, II, 6° du Code de d’étages plus contraignante d’un système constructif
l’urbanisme, « définir des secteurs dans lesquels il à l’autre, d’autre part.
impose aux constructions, travaux, installations et
aménagements de respecter des performances
énergétiques et environnementales renforcées qu’il
définit ». Textes réglementaires associés actuellement en
cours d’élaboration :
Le règlement du PLU pourra ainsi « imposer une - décret fixant les conditions à remplir pour béné-
production minimale d’énergie renouvelable, le cas ficier du bonus de constructibilité prévu à l’article
échéant, en fonction des caractéristiques du projet et L.128-1 du code de l’urbanisme.
de la consommation des sites concernés ».
Enfin, le paragraphe IV de l’article 8 modifie l’article
L.128-1 du Code de l’urbanisme afin d’étendre le

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LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE CONSTRUCTION ET DE RENOVATION

3/ En matière de construction et de rénovation


La loi TECV contient de nombreuses dispositions relatives à la construction et à la rénovation, visant
notamment à « embarquer » la performance énergétique et environnementale dans les bâtiments,
selon des échéanciers et des calendiers qui, pour certains, restent à définir.
Elle institue une obligation d’exemplarité énergétique et environnementale de la construction
d’ouvrages publics et donne la possibilité aux collectivités territoriales de bonifier ou d’octroyer
prioritairement leurs aides aux bâtiments à énergie positive ou qui font preuve d’exemplarité
énergétique et environnementale.
Elle consacre l’importance des bâtiments à faible empreinte carbone, en soulignant l’importance de la
prise en compte des émissions de gaz à effet de serre tout au au long du cycle de vie des bâtiments.

3.1 VERS LE BATIMENT A ENERGIE POSITIVE ET A HAUTE PERFORMANCE


ENVIRONNEMENTALE
Le paragraphe II de l’article 8 de la loi TECV institue maîtrise de la consommation d’énergie sont mises en
un devoir d’exemplarité à la charge de l’Etat, ses place auprès des utilisateurs de ces nouvelles cons-
établissements publics et des collectivités territoriales tructions ».
en vue d’encourager la réalisation de bâtiments à
Il prévoit par ailleurs que les collectivités territoriales
énergie positive.
peuvent bonifier leurs aides financières ou octroyer
Ce texte, qui s’inspire de l’article 5 de la directive prioritairement ces aides aux bâtiments à énergie
n°2012/27/UE relative à l’efficacité énergétique, positive ou qui font preuve d’exemplarité énergétique
encourage ainsi ces maîtres d’ouvrage à la réalisation et environnementale.
de bâtiments à énergie positive (BEPOS), et de
bâtiments à haute performance environnementale.
Ces deux notions étant actuellement légalement Textes réglementaires associés actuellement en
indéfinies, cet article prévoit qu’un décret en Conseil cours d’élaboration :
d’Etat précisera les exigences auxquelles doit satis- - décret relatif à la définition du bâtiment à énergie
faire un bâtiment à énergie positive d’une part, et un positive et à haute performance environnementale
bâtiment à haute performance environnementale, sous maîtrise d’ouvrage de l’État, de ses établis-
d’autre part. sements publics et des collectivités.
Cet article préconise que ces différents maîtres
d’ouvrage devront porter une attention à l’usage qui
sera fait de leurs bâtiments, une fois construits, en
énonçant que « des actions de sensibilisation à la

3.2 UNE PRISE EN COMPTE AFFIRMEE DU CYCLE DE VIE DU BATIMENT


L’article 8-V de la loi TECV prévoit que « les bâti- tion, leur entretien, leur réhabilitation et leur démoli-
ments à faible empreinte carbone, construits en tion ».
minimisant leur contribution aux émissions de gaz à
Les articles 8-VI et 14-V renforcent cette prise en
effet de serre sur l’ensemble de leur cycle de vie, de
compte en modifiant l’article L.111-9 du Code de la
leur construction jusqu’à leur déconstruction, concou-
construction et de l’habitation, en précisant qu’un
rent à l’atteinte de l’objectif de réduction des émis-
décret en Conseil d’Etat devra, à compter de 2018, (et
sions de gaz à effet de serre fixé à l’article L.100-4 du
non plus en 2020), déterminer le niveau d’émissions
Code de l’énergie ».
de gaz à effet de serre pris en considération dans la
La prise en compte du cycle de vie du bâtiment pour définition de la performance énergétique des bâti-
les constructions nouvelles figurait à l’article L.111- 9 ments et une méthode de calcul de ces émissions sur
du Code de la construction et de l’habitation au tra- l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, adapté à ces
vers de « la production de déchets liés à leur édifica- constructions nouvelles.

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LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE CONSTRUCTION ET DE RENOVATION

Une concertation sur l’empreinte environnementale du


bâtiment, et notamment son analyse en cycle de vie, Textes réglementaires associés actuellement en
ainsi que la définition du bâtiment à énergie positive, cours d’élaboration :
est actuellement conduite par la DHUP. L’Union - décret définissant le niveau d’émission de GES à
sociale pour l’habitat participe activement à cette prendre en considération pour la définition de la
démarche (comité de suivi et groupes de travail). performance énergétique d’un bâtiment et la
méthode de calcul des émissions sur l’ensemble
du cycle de vie du bâtiment.

3.3 L’OBLIGATION D’EMBARQUER LA PERFORMANCE ENERGETIQUE LORS DE


TRAVAUX IMPORTANTS SUR DES BATIMENTS EXISTANTS
Disposition phare du titre II de la loi TECV, l’article bâtiments existants (catégories d’immeubles qui
14 introduit différentes obligations visant à em- restent à définir par décret).
barquer la performance énergétique et thermique
Selon les termes de l’alinéa 1 de l’article, le niveau de
du bâtiment lors de travaux importants.
performance énergétique des bâtiments rénovés doit
L’article 14 de la loi TECV modifie en profondeur les être compatible avec les nouveaux objectifs de la
dispositions de l’article L.111-10 du CCH fixant les politique énergétique nationale et les travaux devront
exigences de performance énergétique lors de la réno- répondre à un niveau de performance énergétique
vation des bâtiments, avec la notion de « travaux répondant aux exigences actuellement définies par la
d’amélioration énergétiques et thermiques embarqués ». réglementation thermique applicable à l’existant
(RT Ex), en tenant compte des spécificités énergé-
Cette disposition vise à remédier au constat que la
tiques et architecturales du bâti existant.
réglementation thermique actuelle des bâtiments
existants, en application de l’article L.111-10 du CCH Ces orientations sont à articuler avec les dispositions
(issu de la loi du 13 juillet 2005 de programmation de l’article 1 de la loi TECV, indiquant l’objectif de
fixant les orientations de la politique énergétique et de disposer d’un « parc immobilier dont l’ensemble des
la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010), ne fixe des exi- bâtiments sont rénovés en fonction des normes bâti-
gences que lors de rénovations lourdes ou lorsque les ment basse consommation (BBC) », laissant entendre
maîtres d’ouvrage entreprennent des travaux de une convergence progressive des exigences appli-
remplacement ou d’installation de matériaux cables à l’existant vers celles actuellement en vigueur
d’isolation ou de systèmes énergétiques portant sur le sur le neuf (RT 2012).
chauffage, le refroidissement, la production d’eau
Cependant, une telle lecture doit bien préciser qu’il
chaude sanitaire, l’éclairage ou la ventilation.
s’agit d’une orientation pesant sur l’ensemble du parc
Le nouvel article L.111-10 du CCH, issu de l’article 14 résidentiel, et non sur chacun des bâtiments compo-
de la loi, institue de nouvelles obligations applicables sant le parc résidentiel. Les dispositions de cet ar-
à l’occasion de certains travaux réalisés sur des ticle 14 sont une traduction technique des objectifs
définis aux articles 3 et 5 de la loi TECV visant respec-
FOCUS tivement 500 000 logements rénovés énergétiquement
par an à partir de 2017 et l’éradication à horizon 2025
des logements de classe énergétique F et supérieure.
L’obligation de travaux en cas de
mutation Notons que la loi TECV propose des modalités de
financement de ces travaux, notamment par le disposi-
Dans le même fil conducteur que cet article 14, tif des CEE précarité pour les ménages à bas revenus
la de loi incluait un article contenant une (cf infra partie 4-1) ou encore le fonds de garantie pour
obligation de rénovation énergétique à la rénovation énergétique ou le tiers financement,
l’occasion de toute mutation de bien immobilier respectivement définis aux articles 20 et 23 de la loi
privé résidentiel à partir de 2030, sous réserve TECV (cf infra partie 4-4).
de mise à disposition des outils financiers
Les alinéas suivants, tout en renvoyant à la nécessité
adéquats. Cet article a été censuré par le
de décrets pour identifier les travaux de rénovation
Conseil Constitutionnel.
énergétique, les catégories de bâtiments ou de par-
ties de bâtiments, ou les caractéristiques énergé-

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 19
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE CONSTRUCTION ET DE RENOVATION

tiques ou environnementales visées, posent les bases


d’une obligation de rénovation très contraignante. Textes réglementaires associés actuellement en
Ils précisent d’ores et déjà que la décision de réaliser cours d’élaboration :
des travaux qui n’ont pas nécessairement en eux- - décret(s) portant sur les « travaux énergétiques
mêmes de visée énergétique appellera l’obligation de et thermiques embarqués » ;
procéder à des travaux de rénovation énergétique. - décret portant sur les caractéristiques énergé-
tiques que doivent respecter les nouveaux équi-
Concrètement, cet article oblige à la réalisation : pements et installations mis en place dans des
- de travaux d’isolation par l’extérieur lors de tra- bâtiments existants, selon leur catégorie ;
vaux de ravalement de façade et de réfection de - décret portant sur les caractéristiques acous-
toiture (alinéa 3°) ; tiques que doivent respecter les nouveaux équi-
pements et installations mis en place dans des
- d’une isolation de la toiture ou des combles lors
de la réfection de celle-ci (alinéa 4°) ; bâtiments existants, selon leur catégorie.
- d’une amélioration de la performance énergé-
tique du local ou de la partie de bâtiment qui doit
être rendue habitable, selon la catégorie de bâ- Enfin, le titre VI de l’article 14 de la loi TECV précise,
timent qu’il conviendra de définir (alinéas 6° sans en mentionner les conditions d’application ni les
et 7°) ; sanctions associées en cas de non-respect de cette
- d’installation d’équipements de contrôle et de disposition, que l’utilisation de « matériaux biosour-
gestion active de l’énergie lors de travaux impor- cés » est encouragée par les pouvoirs publics lors de
tants (alinéa 5°). rénovation ou de construction neuve. Cette utilisation
Le décret précisera également les impossibilités tech- est ainsi favorisée, parce qu’elle « concourt significa-
nique ou juridique ou la disproportion économique tivement au stockage de carbone atmosphérique et à
manifeste entre les avantages et les inconvénients de la préservation des ressources naturelles ».
nature technique, économique ou architecturale, per-
mettant d’exempter le maître d’ouvrage des travaux.
Pour rappel, le non-respect des obligations de réno- Les VII et VIII de l’article 14 prévoient la remise de
vation de l’article L.111-10 du CCH reste sanctionné plusieurs rapports gouvernementaux au Parlement :
au moyen des sanctions pénales prévues à l’article - un rapport sur les moyens de substituer à
152-4 du CCH, non modifié par la loi du 17 août 2015. l’ensemble des aides fiscales attachées à
l’installation de certains produits de la construc-
L’article 14 introduit également un nouvel article au
tion une aide globale dont l’octroi serait subor-
CCH (art. L.111-11-3), visant à embarquer des travaux
donné, pour chaque bâtiment, à la présentation
d’isolation acoustique lors de travaux de rénovation
d’un projet complet de rénovation le cas échéant
importants, notamment lorsque le bâtiment existant est
organisé par étapes, et réalisé par un conseiller à
situé dans un plan de gêne sonore. Un décret viendra
la rénovation dûment certifié ;
prochainement définir les caractéristiques acoustiques
- un rapport sur la nécessité d’effectuer une éva-
des nouveaux équipements, ouvrages et installations
luation de la performance énergétique des travaux
prescrits dans le cadre de ces travaux importants.
réalisés ;
L’Union sociale pour l’habitat veillera à être étroitement - un rapport d’évaluation concernant la mise en
associée à la rédaction des décrets auxquels l’article place d’un mécanisme financier de type bo-
14 fait référence. En effet, il sera nécessaire, par souci nus/malus visant à inciter les propriétaires bail-
de simplification, que les dispositions réglementaires à leurs à améliorer la performance énergétique de
venir, d’une part, tiennent compte des études de leurs biens.
faisabilité et des analyses que les organismes Hlm
réalisent préalablement à leurs plans stratégiques
patrimoniaux et énergétiques, et, d’autre part, veillent à
être en cohérence avec les objectifs des conventions L’AMELIORATION DE L’EFFICACITE
d’utilité sociale des organismes Hlm en matière ENERGETIQUE DANS LES IMMEUBLES EN
d’amélioration énergétique de leur patrimoine. COPROPRIETE

Afin de faciliter l’adoption des décisions relatives aux


opérations d’amélioration de l’efficacité énergétique à
l’occasion de travaux affectant les parties communes,
le IV de l’article 14 stipule que la majorité requise est
la majorité simple de l’article 24 de la loi n°65-557 du

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 20
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE CONSTRUCTION ET DE RENOVATION

10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des Cependant, en application de l’article 24-f de la loi
immeubles bâtis. Ainsi, à compter du 19 août 2015, précitée, les travaux d’intérêt collectif réalisés sur les
ces décisions peuvent être adoptées à la majorité des parties privatives et aux frais du copropriétaire con-
voix exprimées des copropriétaires présents ou cerné restent soumis à la majorité absolue.
représentés.

3.4 LA DECENCE ET LA PERFORMANCE ENERGETIQUE MINIMALE DES


LOGEMENTS
Les dispositions prises par l’article 12 de la loi ce jour, une première étape pourrait porter sur un
TECV lient de façon explicite les critères de dé- niveau maximal de consommation en énergie primaire
cence (santé, salubrité de tout logement mis en de 300 kWhep/m²/an en 2025.
location) aux conditions et niveaux de perfor-
La « mise en œuvre échelonnée » suggère que les
mance énergétique.
niveaux et seuils minimaux applicables, tels que spéci-
Tout logement mis en location doit répondre aux fiés dans le décret à paraître, pourront être révisés
exigences de décence telles que définies par le régulièrement, selon un calendrier compatible avec les
décret n° 2002-120 du 30 janvier 2002 relatif aux autres dispositions réglementaires et législatives, dont
caractéristiques du logement décent pris pour l'appli- celles portant sur la rénovation énergétique obligatoire
cation de l'article 187 de la loi n° 2000-1208 du 13 avant 2025 des logements privés (à usage locatif ou
décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvel- non) de classe énergétique F-G (article 5), ou
lement urbains (aucun risque manifeste pouvant l’intention manifestée à l’article 1 de disposer d’un parc
porter atteinte à la sécurité physique ou à la santé, et immobilier dont l’ensemble des bâtiments sont rénovés
doté des éléments le rendant conforme à l'usage en 2050 en fonction des normes « Bâtiment Basse
d'habitation), mais il doit dorénavant également Consommation ».
répondre à des critères minimaux de performance
énergétiques.
Applicables au parc résidentiel privé comme au parc Textes législatifs modifiés :
locatif social, ces dispositions visent à éradiquer des - article 187 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre
biens en location ayant un niveau de performance 2000 et son décret d’application.
énergétique très dégradé.
Ces critères et niveaux de performance doivent être Texte réglementaire associé actuellement en
prochainement définis par décret, ainsi que le calen- cours de révision :
drier de leur mise en œuvre échelonnée. - décret en Conseil d’Etat définissant le critère de
performance énergétique minimale à respecter et
Compte tenu des autres dispositions législatives un calendrier de mise en œuvre échelonnée.
portées par la loi TECV, dont son article 5, et sans
préjuger du futur contenu des décrets non publiés à

3.5 L’INDIVIDUALISATION DES FRAIS DE CHAUFFAGE


L’article 26 de la loi TECV modifie les obligations En application de l’article R.131-2 du Code de la
d’individualisation des frais de chauffage et construction et de l’habitation, « tout immeuble collec-
d’installation de dispositifs de comptage indivi- tif à usage principal d'habitation équipé d'un chauf-
duels. fage commun, à tout ou partie des locaux occupés à
titre privatif et fournissant à chacun de ces locaux une
L’article 26 de la loi TECV modifie l’article L.241-9 du
quantité de chaleur réglable par l'occupant, doit être
Code de l’énergie : désormais, tout bâtiment à chauf-
muni d'appareils permettant d'individualiser les frais
fage collectif devra être pourvu d’une « installation
de chauffage collectif. Ces appareils doivent per-
permettant de déterminer la quantité de chaleur et
mettre de mesurer la quantité de chaleur fournie ou
d'eau chaude fournie à chaque local occupé à titre
une grandeur représentative de celle-ci ».
privatif », sauf « en raison d'une impossibilité tech-
nique ou d'un coût excessif résultant de la nécessité S’appliquant sur l’ensemble des locaux, cette obliga-
de modifier l'ensemble de l'installation de chauffage. » tion d’individualisation des frais de chauffage va
induire la révision des dispositions actuellement en
vigueur telles que celles mentionnées dans le décret

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LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
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n°2012-545 du 23 avril 2012 relatif à la répartition des s’assurer que l’immeuble comporte une installation
frais de chauffage dans les immeubles collectifs et répondant à l’obligation d’individualisation des frais. Si
son arrêté du 27 août 2012. tel n’est pas le cas, le syndic doit inscrire à l’ordre du
jour de l’assemblée générale la question des travaux
En particulier, cette obligation sera étendue à
permettant l’installation d’un dispositif
l’ensemble des bâtiments, y compris ceux dont le
er d’individualisation et les devis y afférant.
permis de construire a été déposé après le 1 juin
2001, ainsi qu’aux bâtiments dont la consommation Cette disposition, insérée dans la loi du 10 juillet 1965
5
de chauffage est inférieure à 150 kWh/m²SHAB/an . fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis
(art. 24-9), entrera en vigueur le 18 février 2016.
Il est par ailleurs envisageable que cette obligation
s’applique aux constructions neuves, construites en Le cas échéant, l’installation de compteurs d’énergie
respect de la RT2012, et pour lesquelles s’applique thermique ou de répartiteurs de frais de chauffage
jusqu’à présent l’article 23 de l’arrêté du 26 octobre requiert la majorité des voix de tous les coproprié-
2010 relatif aux caractéristiques thermiques et aux taires (art. 25 I) de la loi du 10 juillet 1965.
exigences de performance énergétique des bâtiments
Commentaire : le manquement à de telles disposi-
nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments
tions est passible de sanctions, exposées par
précisant que les bâtiments collectifs doivent être
l’article 27 de la loi TECV.
« équipés de systèmes permettant de mesurer ou
d’estimer la consommation d’énergie de chaque Après constat de carence effectué par les agents
logement […] selon une clé de répartition à définir par publics missionnés à cet effet, si le propriétaire ou le
le maître d’ouvrage lors de la réalisation du bâti- syndic représentant le syndicat de copropriété n’a pas
ment », permettant d’informer les occupants a minima transmis dans les délais impartis (un mois à réception
mensuellement par une information délivrée dans le de la requête) les éléments et pièces justificatives,
« volume habitable». l’autorité administrative peut prononcer une sanction
pécuniaire à l’encontre du (des) propriétaire(s).
En l’état actuel des éléments portés à concertation,la
la mise en service des appareils permettant d'indivi- Cette sanction est calculée annuellement à
dualiser les frais de chauffage collectif devra interve- l’immeuble, selon son nombre de logements, pour un
nir au plus tard le 31 mars 2017. montant qui ne peut excéder 1 500 € par logement.
Un tel montant, disproportionné au regard des éco-
Commentaire : Issus d’une comparaison avec les
nomies d’énergie attendues annuellement par local,
gains obtenus grâce au déploiement des comp-
vise à être incitatif, afin de faciliter une mise en appli-
tages individuels d’eau, les principaux arguments
cation rapide de ces dispositions.
qui ont pesés en faveur de cette disposition dans
la cadre des débats parlementaires ont été la Par ailleurs, s’il était jusqu’à présent limité aux éta-
responsabilisation des utilisateurs, l’analyse fine blissements industriels et commerciaux et aux éta-
des consommations, le suivi régulier des con- blissements recevant du public, le pouvoir de contrôle
sommations individuelles, l’identification précise des fonctionnaires et agents publics, commissionnés
des irrégularités de consommation, et la mise en à cet effet, est étendu à l’ensemble des bâtiments,
place d’actions sur le comportement des utilisa- dont les immeubles résidentiels.
teurs afin d’éviter le fameux « effet rebond ».
Il est à noter que ces dispositions traitent de
l’installation de chauffage et de ses caractéristiques Textes lesgislatifs modifiés :
techniques (possibilité d’installer ou non des disposi- - articles L.241-9 et L.241-11 du Code de l’énergie.
tifs d’individualisation) ; elles sont donc bien indépen-
dantes du statut de l’immeuble et de sa gestion. Les Textes réglementaires associés actuellement en
organismes Hlm seront par conséquent impactés en cours de révision :
leur qualité de propriétaire gestionnaire, mais égale- - décret n°2012-545 du 23 avril 2012 relatif à la
ment en leur qualité de copropriétaire et celle de répartition des frais de chauffage dans les im-
syndic. meubles collectifs ;
Dans les immeubles en copropriété, il revient au - arrêté du 27 août 2012 relatif à la répartition des
syndic représentant le syndicat de copropriétaires, de frais de chauffage dans les immeubles collectifs à
usage principal d’habitation.
5
Ce seuil est aujourd’hui porté réglementairement à 190
kWh/m²SHAB an dans les immeubles collectifs dont moins de 20 %
des émetteurs de chaleur sont équipés d’organes de régulation en
fonction de la température intérieure de la pièce.

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3.6 L’INFORMATION RELATIVE AUX DONNEES DE CONSOMMATIONS


ENERGETIQUES
L’article 28 de la loi TECV introduit deux disposi- gestionnaires de réseaux (gaz et électricité) permet-
tions. La première est relative à la mise à disposi- tant aux fournisseurs de proposer à leurs clients des
tion des données de comptage aux consomma- prix différents suivant les périodes de l'année ou de la
teurs domestiques. La seconde est relative à la journée et incitant les utilisateurs des réseaux à limiter
mise à disposition au propriétare ou au gestion- leur consommation pendant les périodes où la con-
naire d’un immeuble des données de consomma- sommation de l'ensemble des consommateurs est la
tions énergétiques individuelles agrégées à plus élevée.
l’échelle de l’immeuble, sous conditions.
Ces dispositions sont prises en application du 7° des
articles L.322-8 et L.432-8 du code de l’énergie,
LA MISE A DISPOSITION DES DONNEES DE précisant que les gestionnaires de réseau sont no-
COMPTAGE tamment chargés dans leur zone de desserte respec-
tive, au titre des missions confiées dans le cahier des
Les paragraphes I et V de l’article 28 viennent modi- charges de concession, d’exercer les « activités de
fier les articles L.341-4, L.337-3-1, L.453-7 et L.445-6 comptage pour les utilisateurs raccordés à [leur]
du Code de l’énergie, respectivement pour la fourni- réseau ». Ces dispositions sont désormais rendues
ture d’électricité et de gaz. possible par les informations en temps réel fournies
Les nouvelles dispositions imposent désormais aux par les compteurs communicants en cours de dé-
gestionnaires des réseaux publics d’électricité et de ploiement.
gaz de mettre à disposition des consommateurs leurs Pour les consommateurs domestiques bénéficiant de
données de comptage et des systèmes d’alerte liés la tarification spéciale telle que prévue par les articles
au niveau de leur consommation, ainsi que des élé- L.337-3-1 et L.445-6, cette mise à disposition des
ments de comparaison issus de moyennes statis- données de comptage doit s’acompagner d’une offre,
tiques basées sur des données de consommations par le fournisseur d’énergie, de transmission à
locales et nationales. Il est bien stipulé que la fourni- l’abonné consommateur de ses données de consom-
ture de ces services ne doivent pas donner lieu à mation exprimées en euros au moyen d’un dispositif
facturation ». Elles visent à informer les consomma- d’affichage en temps réel. Ce dispositif d’affichage
teurs et les inciter à limiter leurs consommations doit être « déporté », c’est-à-dire dissocié de
énergétiques. l’emplacement du compteur afin d’être si nécessaire
En effet, ces informations sont nécessaires pour installé à l’intérieur du logement pour pouvoir être
l’occupant, afin de lui permettre de comprendre le lien consultable à tout moment. Il est bien stipulé que la
entre les consommations d’énergie et ses ses fourniture de ces services et de ces dispositifs ne
usages, et d’appréhender les actions à entreprendre doivent pas donner lieu à facturation.
pour une maîtrise effective de la demande en énergie Le IV de l’article 28 prévoit que cette disposition à
6
(éco-gestes...). De nombreuses études ont permis de destination des consommateurs domestiques bénéfi-
mettre en avant l’utilité et la pertinence de mettre à ciant de la tarification spéciale doit être progressive-
disposition des ménages certaines informations rela- ment proposée à l’ensemble des consommateurs
tives aux données de consommations réelles. Elles domestiques, après une évaluation technico-
permettent également d’appuyer les campagnes de économique menée par la Commission de régulation
sensibilisation à la maîtrise de la demande en énergie de l’énergie.
à destination des occupants.
Par ailleurs, en application des articles L.337-3-1 et
Par ailleurs, ces informations auront également pour L.445-6 du code de l’énergie, les gestionnaires de
vocation d’inciter les occupants à orienter leurs con- réseaux garantissent aux fournisseurs d’énergie
sommations en dehors des périodes de pointe et à électrique et gaz la possibilité d’accéder aux données
opter pour des offres tarifaires incitatives adaptées, de comptage de consommation, en aval du compteur
en application des dispositifs mis en œuvre par les et en temps réel, sous réserve de l’accord du con-
sommateur abonné. Cet accord du consommateur
6
On peut citer La maîtrise de l’énergie dans le logement social :
doit donc être formalisé, et ne peut être considéré
enjeux, pratiques et appropriation par les habitants, cahier Réfé- comme tacitement acquis.
rences n°1, publication de l’Union sociale pour l’habitat, octobre
2014.

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engagées pour le compte des occupants de l’immeuble


Texte réglementaire associé actuellement en considéré.
cours d’élaboration : Il est à noter que les coûts générés par cette demande
- décret précisant les conditions d’application de (identification des points de livraison, traitement et
l’article 28 concernant la mise à disposition des agrégation de données de comptage) ne peuvent pas
données de comptage. être facturés aux abonnés ou aux occupants de
l’immeuble par le gestionnaire de réseau. Elle peuvent
en revanche être facturés au propriétaire ou au ges-
tionnaire de l’immeuble sur une base non lucrative. Un
LA MISE A DISPOSITION DES DONNEES décret viendra prochainement définir les modalités
AGREGEES pratiques de ces dispositions, concernant notamment :
Les organismes Hlm peuvent conduire des diagnos- - la définition de « l’immeuble » vertical et/ou hori-
tics thermiques et énergétiques précis sur les patri- zontal occupé par des logements ayant des dis-
moines équipés d’installations collectives, dont ils ont positifs individuels de chauffage et/ou de produc-
la charge, grâce à la bonne connaissance des con- tion d’ECS ;
sommations et de la facturation induite. En revanche, - le nombre de logements minimal de l’immeuble,
les organismes Hlm n’ont aucune visibilité du niveau ainsi que les modalités de traitement statistique
de consommation des installations dites « indivi- des données de consommations énergétiques
duelles », dont les factures sont directement réglées (distinctes d’une somme de relevés de consom-
au fournisseur d’énergie par l’occupant. mations), selon le niveau d’agrégat et
d’anonymisation requis ;
Or ces données de consommation individuelle sont
- la nature des données à agréger et l’unicité des
nécessaires pour l’évaluation des performances
usages à prendre en compte par de-
réelles d’un bâtiment ne disposant pas d’installation
mande, notamment l’exclusion des activités
collective (chauffage ou production ECS) ou d’un
commerciales et tertiaires dans un bâtiment à
ensemble d’habitations (résidence…). Elles permet-
usage principal résidentiel ;
tent d’établir dans un premier temps un diagnostic
- la nature des justifications à apporter par le pro-
(niveau d’isolation du bâti, performances et rende-
priétaire gestionnaire, notamment lorsque les
ment des solutions techniques installées…), puis
travaux de rénovation ou l’action de sensibilisa-
dans un second temps, de préconiser les actions à
tion est encore en phase d’identification et de
entreprendre (travaux d’isolation, de ventilation,
faisabilité ;
renouvellement des équipements…). Enfin, dans un
troisième temps, après travaux, elles permettent de - les conditions de mise à disposition de ces don-
vérifier la pertinence des préconisations et le bon nées aux prestataires chargés de la définition et
niveau d’exécution. du suivi des actions d’amélioration du bâti et de
réduction de la demande en énergie (modalités,
Les nouvelles dispositions, introduites par les para- confidentialité…) ;
graphes II et VI de l’article 28 et complétant les articles - la définition d’une base « non lucrative » et des
L.341-4 et L.453-7 du code de l’énergie, respective- modalités de sa vérification par une entité indé-
ment pour les consommations d’électricité et de gaz, pendante ;
autorisent désormais les gestionnaires de réseaux de - les conditions de mobilisation de cet article, dès
distribution à transmettre au propriétaire ou au gestion- lors que les organismes Hlm sont en copropriété
naire de l’immeuble, les données de comptage des et désignés comme syndics.
consommations, sous forme anonymisée et agrégée, - le délai de réponse du gestionnaire de réseaux.
et à l’échelle de l’immeuble, dès lors que le propriétaire
ou le gestionnaire en fait la demande.
Cette demande d’informations relative aux données
Texte réglementaire associé actuellement en
de consommation se fait sous conditions. D’une part,
d’élaboration :
elle ne peut porter que sur un immeuble ou un en-
- décret précisant les conditions d’application de
semble immobilier permettant de garantir
l’article 28 concernant la mise à disposition des
l’anonymisation des données agrégées, et comportant
données de consommation agrégées
de ce fait un nombre minimal d’abonnés. D’autre part,
il est nécessaire que le propriétaire de l’immeuble ou
le gestionnaire de patrimoine puissent justifier de la
mise en œuvre d’actions de maîtrise de l’énergie

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3.7 L’IMPROPRIETE A LA DESTINATION EN MATIERE DE PERFORMANCE


ENERGETIQUE
Il convient de rappeler tout d’abord que l’article - des dommages résultant des défauts liés aux
1792 du Code Civil relatif à la garantie décennale produits, à la conception ou à la mise en œuvre
pose le principe selon lequel le constructeur de de l’ouvrage, de l’un de ses éléments constitutifs
l’ouvrage est responsable de plein droit des ou de l’un de ses éléments d’équipement,
dommages qui compromettent la solidité de - un dommage qui entraîne une consommation
l’ouvrage, même s’ils résultent d’un vice du sol, énergétique qui ne permet l’utilisation de
ou le rendent impropre à sa destination en l’ouvrage qu’à un coût exorbitant, toute condition
l’affectant dans l’un de ses éléments constitutifs d’usage et d’entretien prise en compte et jugée
ou d’équipement. appropriée. Le juge devra apprécier cette sur-
Le constructeur ne peut s’exonérer de sa responsabi- consommation au regard de l’usage fait du bien.
lité qu’en prouvant que le dommage résulte d’une L’application de cette disposition ne sera pas aisée car
cause étrangère. Ces dispositions sont reproduites à elle implique nécessairement que les notions de « coût
l’article L. 111.13 du CCH. exorbitant » ou de « conditions d’usage et d’entretien
L’article 31 de la loi TECV complète le CCH par un jugée appropriée » soient précisées et cela, seules les
nouvel article L. 111.13.1 qui prévoit qu’en matière de jurisprudences à venir pourront le faire.
performance énergétique, l’impropriété à la destina- En attendant, les entreprises devront s’assurer pour
tion suppose : couvrir leur responsabilité et il est encore trop tôt pour
dire qu’elle sera l’attitude des assureurs en la matière.

3.8 LE DEPLOIEMENT D’INFRASTRUCTURES NECESSAIRES AUX MOYENS DE


TRANSPORTS A FAIBLE EMISSION DE GES
L’article 41 de la loi TECV introduit de nouvelles dans les ensembles résidentiels, et sur les emplace-
obligations visant à faciliter l’installation de bornes ments réservés aux professionnels. Cet objectif est
de recharge des véhicules électriques, mais égale- nettement plus ambitieux que la feuille de route gouver-
ment d’infrastructures permettant le stationnement nementale élaborée en 2009 (75 000 bornes en 2015 et
sécurisé des vélos. 400 000 en 2020). Pour ce faire, les dispositions pré-
vues par la loi TECV étendent les trois mesures instau-
Ces dispositions viennent renforcer celles de la loi
rées par la loi Grenelle, qui visait :
Grenelle II (art. 57). Elles sont prises au regard des
- une obligation d’équipement, au 1 janvier 2012,
er
enjeux de la transition énergétique, en application de la
stratégie pour le développement de la mobilité propre. d’au moins 10 % des places pour toute construc-
tion neuve dotée d’un parking ;
Les dispositions viennent en complément d’un objectif de
déploiement massif, avant 2030, de voies de circulation - une obligation, en 2015, d’au moins 10 % des
et de places de stationnement permettant la recharge de places pour tout immeuble de bureaux avec par-
véhicules électriques, et de places de stationnement king ;
réservées aux mobilités non motorisées. - un « droit à la prise » pour l’occupant d’une copro-
priété, sous réserve d’une prise en charge finan-
Les collectivités territoriales sont fortement incitées à cière des travaux occasionnés par le demandeur,
promouvoir de tels dispositifs. avec une impossibilité pour le propriétaire de refu-
ser la demande du locataire.
LE DEPLOIEMENT DES INFRASTRUCTURES
Dorénavant, en application de l’article L.111-5-2 du CCH
DE RECHARGE DES VEHICULES
modifié, toute personne qui construit un ensemble
ELECTRIQUES résidentiel équipé de places de stationnement indivi-
duelles, mais également un bâtiment à usage commer-
D’ici à 2030, la France se fixe comme objectif de se cial, tertiaire, industriel ou accueillant du public, doit
doter d’au moins sept millions de bornes de recharges doter « une partie de ces places des gaines techniques,
électriques installées sur des places de stationnement câblages et dispositifs de sécurité nécessaire à
accessibles au public (espaces commerciaux…) et

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LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
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l’alimentation d’une prise de recharge pour véhicule conditions de gestion ultérieure du nouveau réseau
électrique ou hybride ». électrique, ainsi que la présentation des devis élaborés
à cet effet. » (cf. art.24-5 de la loi du 10 juillet 1965).
Cette obligation prend effet pour tous les bâtiments dont
er
le permis de construire est déposé après le 1 janvier
2017.
De telles dispositions sont également prévues par l’article Texte réglementaire actuellement en cours
L.111-5-4 modifié du CCH, pour toute personne qui d’élaboration :
procède à des travaux sur un parc de stationnement, - décret en Conseil d’Etat fixant les modalités
notamment celui d’un ensemble résidentiel équipé de d’application du présent article 41.
places de stationnement individuelles.
Il convient, dans ces deux cas, que l’installation per-
mette le décompte individualisé des consommations LE DEPLOIEMENT DES INFRASTRUCTURES
d’électricité. PERMETTANT LE STATIONNEMENT
Un décret viendra fixer le nombre minimal de places à SECURISE DES VELOS
équiper, ainsi que les caractéristiques techniques des
gaines, câblages et dispositifs de sécurité à prévoir ou à En application de l’article L.111-5-2 du CCH modifié,
installer pour permettre le rechargement des véhicules. toute personne qui construit un ensemble résidentiel,
Pour les bâtiments existants, ce décret fixera également mais également un bâtiment à usage commercial,
les conditions de dérogation relevant d’une impossibilité tertiaire, industriel ou accueillant du public, doit le doter
technique ou de contraintes liées à l’environnement d’un espace permettant le stationnement sécurisé de
naturel du bâtiment. vélos. Il est à noter que les dispositions législatives
n’obligent pas la localisation de cette infrastructure dans
Ces dispositions s’appliquent également pour les le volume réservé aux espaces de stationnement de
copropriétés. véhicules, voire à l’intérieur du bâtiment. Un décret
Afin de faciliter l’installation de bornes de recharge de viendra fixer le nombre minimal de places à prévoir,
véhicules électriques, c’est à la majorité simple (soit la selon la typologie du bâtiment et son usage.
majorité des voix exprimées des copropriétaires pré- De même, en application de l’article L.111-5-4 du CCH
sents ou représentés) que sont prises les décisions en modifié, toute personne qui procède à des travaux sur
assemblée générale de copropriétaires, en vue un espace de stationnement annexe à un bâtiment
d’équiper les places de stationnement couvertes ou résidentiel doit désormais prévoir la réalisation
d’accès sécurisé. Cette disposition est inscrite à l’article d’infrastructures permettant le stationnement sécurisé
24 i) de la loi n°65-557 du 10 juillet 1965 et est entrée en des vélos.
vigueur à compter du 19 août 2015.
Par ailleurs, il résultait de la loi Grenelle II du 12 juillet
2010 que l'installation ou la modification des installations
Texte réglementaire actuellement en cours
électriques intérieures permettant l'alimentation des
d’élaboration :
emplacements de stationnement d'accès sécurisé à
- décret en Conseil d’Etat fixant les modalités
usage privatif pour permettre la recharge des véhicules
d’application du présent article 41, notamment le
électriques ou hybrides, ainsi que la réalisation des
nombre minimal de places à prévoir en fonction de
installations de recharge électrique permettant un comp-
la nature des travaux entrepris, de la taille et de la
tage individuel pour ces mêmes véhicules doivent être
catégorie du bâtiment, mais également du rapport
adoptées à la majorité absolue de tous les coproprié-
entre le coût de réalisation de ces infrastructures et
taires (cf. art. 25 j) de la loi du 10 juillet 1965). En outre,
la valeur du bâtiment.
« lorsque l'immeuble possède des emplacements de
stationnement d'accès sécurisé à usage privatif et n'est
pas équipé des installations électriques intérieures
permettant l'alimentation de ces emplacements pour
permettre la recharge des véhicules électriques ou
hybrides, ou des installations de recharge électrique
permettant un comptage individuel pour ces mêmes
véhicules, le syndic inscrit à l'ordre du jour de l'assem-
blée générale la question des travaux permettant la
recharge des véhicules électriques ou hybrides et des

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3.9 LA CREATION DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA CONSTRUCTION ET DE


L’EFFICACITE ENERGETIQUE
L’article 10 de la loi TECV acte la création du 6. La réglementation technique des produits et
Conseil supérieur de la construction et de matériaux de construction;
l’efficacité énergétique (CSCEE), inscrit à l’article 7. La maîtrise d’ouvrage publique, la commande
L.142-3 du CCH. publique et les relations contractuelles dans
le domaine de la construction;
Les missions du CSCEE sont de conseiller les pou-
8. L’activité et l’emploi dans le secteur du bâti-
voirs publics dans la définition, la mise en œuvre et
ment, l’évolution des métiers et des filières, la
l’évaluation des politiques publiques relatives à la
formation et les bonnes pratiques;
construction et sur l’adaptation des règles relatives à la
9. Les orientations sur la recherche et
construction aux objectifs de développement durable.
l’innovation dans le bâtiment
Ce conseil fournit un avis consultatif sur les différents
textes, législatifs ou réglementaires, qui impactent ou Le conseil peut se saisir de tout sujet relevant du
concernent le domaine de la construction. domaine de la construction et formuler des proposi-
tions au ministre chargé de la construction.
Le CSCEE rend un avis public sur les textes législatifs
ou réglementaires portant sur : L’Union sociale pour l’habitat est membre du CSCEE
et de son Bureau, aux côtés de représentants des
1. La réglementation technique et les exigences
professionnels de la construction et de l’efficacité
applicables aux bâtiments, notamment celles
énergétique, de parlementaires, de représentants des
concernant leur performance énergétique et
collectivités territoriales, de représentants
environnementale;
d’associations et de personnalités qualifiées.
2. La réglementation technique et les exigences
applicables aux travailleurs dans le secteur
de la construction;
3. La prévention des désordres, la responsabili-
té des acteurs et l’assurance dans le secteur
de la construction; Texte réglementaire associé :
4. Les signes de reconnaissance de la qualité - décret n° 2015-1554 du 27 novembre 2015 relatif
dans le secteur de la construction; au Conseil supérieur de la construction et de
5. La maîtrise des coûts dans le secteur de la l'efficacité énergétique (abrogeant le décret
construction; n°2015-328 du 23 mars 2015 )

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 27
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE GESTION PATRIMONIALE

4/ En matière de gestion patrimoniale


La loi TECV introduit de nombreuses dispositions qui ont des conséquences en matière de gestion
patrimoniale : création des CEE « précarité énergétique », extension des conditions de performance
énergétique en cas de vente Hlm… Elle renvoit également à un rapport au Parlement la question du
statut des colonnes montantes électriques dans un bâtiment. La création d’un carnet numérique de
suivi et d’entretien a une application réduite en Hlm.

4.1 LES CERTIFICATS D’ECONOMIE D’ENERGIE


L’article 30 de la loi TECV élargit la liste des éli- bénéfice des ménages en situation de précarité
gibles et introduit une nouvelle obligation énergétique (dits « CEE Précarité »).
d’économies d’énergie au bénéfice des ménages
Le volume retenu pour les CEE Précarité est établi à
modestes dans le cadre du dispositif des certifi-
150 TWhcumac. Ce volume global est à réaliser par
cats d’économies d’énergie (CEE).
l’ensemble des obligés sur la période 2016 – 2017.
Ce volume est donc largement inférieur aux ambitions
UNE LISTE DES ELIGIBLES ELARGIE initiales du Gouvernement de 250 TWhcumac, telles
qu’annoncées lors du lancement de la concertation en
Il convient de noter que l’article 30 de la loi TECV septembre 2015. La clé de répartition entre obligés
rend désormais les Associations Régionales Hlm des CEE Précarité est identique à celle des
er
placés sour le régime de la loi du 1 juillet 1901 et les CEE classiques.
groupements d’organismes Hlm éligibles au dispositif
des CEE, aux côtés des organismes Hlm eux-mêmes. Ces CEE précarité doivent être identifiés distincte-
ment sur le registre national et sont comptabilisés de
Ces dispositions sont de nature à faciliter le dépôt des manière spécifique. Ni les obligés, ni les éligibles ne
dossiers et l’atteinte du seuil minimal de CEE lors peuvent cumuler les deux dispositifs pour une même
d’un dépôt. action. Les dépôts des CEE précarité se font sur la
même plateforme du PNCEE, selon les mêmes
modalités que celles des CEE classiques, mais les
Dossier Ressources : le dispositif des CEE ayant dossiers doivent être disctincts.
connu de profondes modifications pour sa troi- En application de l’article 3 de l’arrêté du 30 dé-
sième période, l’Union sociale pour l’habitat cembre 2015, les actions éligibles au dispositif CEE
procède à une réactualisation de la « Boîte à Précarité sont celles faisant l’objet d’une demande
er
outils CEE », élaborée en 2011 avec desreprésen- déposée à compter du 1 janvier 2016, n’ayant pas fait
tants d’organismes Hlm et d’associations régio- l’objet de bonification au titre d’un autre programme
nales. (tels que ceux de réduction de la consommation éner-
Cette boîte à outils vise à accompagner les orga- gétique des ménages les plus défavorisés définis par
nismes dans la mobilisation et l’optimisation des l’article L. 221-7 du code de l’énergie), et à destination
CEE. Elle est en libre accès sur le Centre de res- exclusive de « ménages en situation de précarité
sources de l’USH. Elle contient notamment la liste énergétique » ou « en situation de grande précarité
des fiches standardisées révisées. énergétique ».
Les ménages sont en situation de « précarité énergé-
tique » ou de « grande précarité énergétique » si leurs
DES OBLIGATIONS NOUVELLES A revenus annuels sont inférieurs aux seuils indiqués
REALISER AU BENEFICE DES MENAGES EN dans l’article 3 de l’arrêté du 30 décembre 2015. Ces
SITUATION DE PRECARITE ENERGETIQUE seuils correspondent aux plafonds de ressources
déclenchant l’éligibilité des aides attribuées par
En sus des objectifs d’économie d’énergie fixés à l’Agence nationale de l’habitat. Il est à noter que ces
700 TWh cumac (dispositif dit « CEE classiques ») plafonds de ressources sont dépendants du nombre de
pour la troisième période d’obligations 2015-2017, les personnes composant le ménage : les revenus pris en
obligés définis à l’article L.221-1 du Code de l’énergie compte correspondent à la sommes des revenus
sont désormais soumis à de nouvelles obligations fiscaux de référence de l’ensemble des personnes
d’économies d’énergie à réaliser spécifiquement au composant le ménage.

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 28
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE GESTION PATRIMONIALE

Les revenus pris en compte sont ceux mentionnés sur lonnes A et B du tableau de l’annexe de l’arrêté du 30
les avis d’imposition ou de non-imposition au titre de septembre 2015. Il est à noter que cette ventilation
l’année N-2, ou ceux de l’année N-1 s’ils sont dispo- arbitraire est en défaveur des organismes Hlm, car elle
nibles, par rapport à la date de référence de l’opération ne restitue que la moyenne départementale de
correspondant soit à la date d’engagement des tra- l’occupation du parc social établie à l’aide de l’enquête
vaux, soit à la date d’achèvement des travaux, soit à la OPS de 2014.
date de dépôt de la demande de CEE.
Pour encourager les actions engagées au bénéfice
Ces plafonds de ressources, basés sur les seuils des ménages en situation de grande précarité, une
ANAH, ne correspondent pas aux plafonds usuels en bonification (facteur double) est prévue pour les
logement social (niveau PLA-I ou PLUS). Afin de actions menées au bénéfice de ménages dont le
déterminer l’éligibilité de ses locataires, et notamment revenu est inférieur au seuil des ménages « très
la fraction du volume total des CEE Précarité à destina- modestes » de l’ANAH, de même que les actions
tion des ménages en situation de précarité et celle à menées dans les zones non interconnectées au
destination des ménages en situation de grande préca- réseau métropolitain (dont Outre-mer). Par ailleurs,
rité, l’organisme réalisant les travaux doit pouvoir pour les régions Outre-mer, ces plafonds sont mino-
attester sur la base de justificatifs du niveau de res- rés de 10%, en application de l’arrêté du 14 mars
sources des personnes bénéficiaires. Une telle en- 2011, et sont fixés par décret ministériel pour
quête peut être menée de façon ponctuelle (MOUS Mayotte.
d’accompagnement d’une opération de rénovation
Commentaire : au regard du volume important
énergétique par exemple), mais les informations pour-
d’obligations et des pénalités majorées adossées
raient également être collectées lors de l’enquête
à ce dispositif précarité, les démarches commer-
ménage biannuelle « Occupation du parc social »
ciales des obligés sont déjà offensives, notam-
(amendements législatifs en cours).
ment vis-à-vis des organismes Hlm. L’Union
En application de l’article 10 du décret 2010-1664, sociale pour l’habitat recommande une prise de
« Le premier détenteur d’un certificat d’économies recul par rapport à ces propositions et un temps
d’énergie tient à la disposition des fonctionnaires et d’attente afin que le marché se stabilise avant
agents chargés des contrôles l’ensemble des docu- l’établissement d’éventuelles conventions.
ments commerciaux, techniques, financiers et comp-
tables relatifs à la réalisation de chaque action, pen-
dant une durée de six ans ». De ce fait, les avis
d’imposition sont, en ce cas précis, considérés Textes réglementaires associés :
comme l’une des pièces justificatives à produire en - décret n°2015-1823 du 30 décembre 2015 relatif à
cas de contrôle, et à conserver « pendant une durée la codification de la partie réglementaire du code
de six ans à compter de la délivrance du certificat de l’énergie
d’économies d’énergie ». - décret n°2015-1825 du 30 décembre 2015 relatif
aux certificats d’économie d’énergie
Par ailleurs, si les avis d’imposition des ménages - l'arrêté du 22 décembre 2014 définissant les
bénéficiaires sont à archiver par l’organisme Hlm opérations standardisées d'économies d'énergie
demandeur en tant que « documents justificatifs », (version consolidée), modifié par l’arrêté du 30
ceux-ci n’ont pas à être transmis aux obligés. En septembre 2015
application de l’article 15 de l’arrêté du 30 septembre - l'arrêté du 29 décembre 2014 relatif aux modali-
2015, « le demandeur [en sa qualité d’organisme Hlm tés d'application de la troisième période du dis-
tel que défini par l’art. L. 411-2 du CCH] peut être positif des certificats d'économies d'énergie
exempté de la production de ces documents », dès lors (version consolidée), modifié par l’arrêté du 30
qu’il atteste sur l’honneur du nombre total de ménages décembre 2015
concernés par l’opération, de la fraction correspondant - arrêté du 4 septembre 2014 fixant la liste des
au nombre de ménages en situation de précarité et de éléments d’une demande de certificats
celle des ménages en situation de grande précarité, d’économie d’énergie et les documents à archiver
par rapport au nombre total de logements ayant béné- par le demandeur (version consolidée), modifié
ficié de l’opération. En cas de défaut d’identification par l’arrêté du 30 septembre 2015
précise par enquête des ménages en situation de
grande précarité et en situation de précarité, la fraction
des CEE sera respectivement ventilée selon les co-

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LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE GESTION PATRIMONIALE

4.2 LE CARNET NUMERIQUE DE SUIVI ET D’ENTRETIEN


L’article 11 de la loi TECV instaure le car- soumis au statut de la copropriété, les documents
net numérique de suivi et d’entretien du logement, mentionnés à l’article L. 721-2 du CCH obligatoire-
pour toute construction neuve, à partir du ment remis à l’acquéreur lors d’une vente (le diagnos-
er
1 janvier 2017. tic technique global, le carnet d’entretien, le montant
de la part du fonds travaux rattachée au lot principal
Un carnet numérique de suivi et d’entretien du loge-
vendu …). Il intègrera également, dans le cas d’une
ment, visé à l’article 11 de la loi TECV, sera obliga-
er location, le dossier de diagnostic technique prévu à
toire à compter du 1 janvier 2017 pour toute cons-
er l’article 3-3 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 ten-
truction neuve, et à compter du 1 janvier 2025, pour
dant à améliorer les rapports locatifs.
tous les logements faisant l’objet d’une mutation.
Lorsque le logement est situé dans un immeuble
Commentaire : Toutefois, à ce stade, le carnet
soumis au statut de la copropriété, sont mentionnées,
numérique de suivi et d’entretien ne sera pas
dans le carnet numérique, les informations utiles à la
obligatoire pour les logements conventionnés
bonne utilisation, à l’entretien et à l’amélioration
relevant du service d’intérêt général (SIG), défini à
progressive de la performance énergétique des
l’article L. 411-2 du Code de la construction et de
parties communes. Outre le dossier de diagnostic
l’habitation (CCH), qui appartiennent ou sont
technique (article L. 271-4 du CCH), ce carnet com-
gérés par les organismes Hlm.
prend les documents énumérés à l’article L721-2 du
En revanche, seront notamment soumis à cette CCH (fiche synthétique de copropriété lorsqu’elle sera
nouvelle disposition, les logements non convention- entrée en vigueur, règlement de copropriété et état
nés et les logements locatifs intermédiaires au-delà descriptif de division, carnet d’entretien ...).
des limites fixées par l’article L. 411-2 susvisé.
Ce carnet mentionnera toutes les informations rela-
tives à l’entretien, à la bonne utilisation et à Texte réglementaire actuellement en cours
l’amélioration progressive de la performance énergé- d’élaboration :
tique du logement et des parties communes. Il inté- - décret en Conseil d’Etat précisant les conditions
grera ainsi le dossier de diagnostic technique men- d’application de l’article 11.
tionné à l’article L. 271-4 du CCH (qui comprend les
diagnostics obligatoires) et, lorsque le logement est

4.3 LES MENTIONS DANS LES MARCHES PRIVES DE TRAVAUX


L’article 18 de la loi TECV explicite les mentions - la nature et le prix détaillé des prestations de
que doit impérativement indiquer tout contrat de chaque cotraitant ;
marché privé de bâtiment, à peine de nullité. - la mention expresse de l’existence ou non de la
Dorénavant, les marchés privés réalisés en co- solidarité juridique des cotraitants envers le
traitance ayant pour objet des prestations de travaux maître d’ouvrage ;
et de services d’un montant inférieur ou égal à - le nom et la mission du mandataire commun.
100 000 € hors taxes doivent comporter les mentions Ces dispositions sont d’application immédiate.
suivantes, à peine de nullité :
- l’identité du maître d’ouvrage et des cotraitants ;

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 30
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE GESTION PATRIMONIALE

4.4 LES DISPOSITIONS SPECIFIQUES AUX COPROPRIETES


L’article 20 de la loi TECV institue le Fonds de d'amélioration de la performance énergétique des
garantie pour la rénovation énergétique, et logements en copropriété.
l’article 23 précise les dispositions accordées aux
Ce fonds peut garantir :
sociétés de tiers financement.
- les prêts, destinés au financement de ces tra-
LE FINANCEMENT DE LA RENOVATION vaux d’amélioration, accordés à titre individuel
ENERGETIQUE DANS LES IMMEUBLES EN aux personnes remplissant une condition de res-
COPROPRIETE sources fixée par décret ;
- les prêts collectifs des syndicats de coproprié-
Les articles 20 et 23 de la loi TECV prévoient que les taires (pour ces mêmes travaux d’amélioration) ;
emprunts du syndicat des copropriétaires et les em- - les garanties des entreprises d'assurance ou des
prunts individuels des copropriétaires (respectant des sociétés de caution accordées pour le rembour-
conditions de ressources) peuvent être garantis par le sement de prêt octroyé pour le financement de
fonds de garantie pour la rénovation énergétique. ces mêmes travaux d’amélioration.
Dans un premier temps, ce fonds sera doté de
LE FONDS DE GARANTIE POUR LA
10 millions d'euros et mènera des expérimentations
RENOVATION ENERGETIQUE
sur le terrain.
Le fonds de garantie pour la rénovation énergétique a
pour objet de faciliter le financement des travaux

4.5 LA VENTE HLM


L’article 13 de la loi TECV introduit l’obligation de Le décret n°2015-1812 du 28 décembre 2015 étend
respecter un niveau de performance énergétique l’obligation de respecter un niveau de consommation
minimal, pour les logements individuels mis en vente correspondant au maximum à l’étiquette E aux loge-
par les organismes Hlm. ments individuels.
er
Depuis le 1 janvier 2015, les logements situés dans Le texte s’applique à compter du 1er janvier 2016.
les immeubles collectifs et appartenant aux orga- Cependant, les logements individuels pour lesquels
nismes Hlm doivent avoir une consommation un agrément d’aliénation a été délivré avant cette
d’énergie correspondant au maximum à l’étiquette E. date, ne sont pas concernés.
(art. L. 443-7du CCH, modifié par la loi n° 2014-366
du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un
urbanisme rénové et art. R. 443-11-1 du CCH.).
Texte réglementaire associé :
La loi TECV a étendu aux logements individuels - décret n°2015-1812 du 28 décembre 2015, publié.
l’obligation de respecter des normes de performance
énergétique minimale.

4.6 LE TRAITEMENT DES VOITURES EPAVES


L’article 77 de la loi TECV modifie certaines dis- qu’elle peut constituer des dangers. Le constat a été
positions du Code de l’environnement et du Code fait à maintes reprises que cette situation tient en
de la route afin de mettre fin à l’abandon des partie à la difficulté d’exécution de solutions satisfai-
véhicules usagés, soit sur la voie publique ou le santes et à la multiplicité des acteurs intervenants,
domaine public, soit dans les propriétés privées. autant qu’à la multiplicité des situations, et à la com-
plexité des procédures d’enlèvement des épaves.
La présence, très visible, de véhicules hors d’usage
ou réduit à l’état d’épaves, peut générer un sentiment Un certain nombre de procédures régissait déjà les
d’insécurité chez les habitants, tout autant qu’elle enlèvements de véhicules dégradés et non dégradés,
renforce l’impression d’une mauvaise gestion des laissés sans droit (véhicules abandonnés, dégradés
espaces extérieurs (parcs de stationnement…) et et vandalisés, ayant stationnés plus de sept jours de

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 31
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE GESTION PATRIMONIALE

façon ininterrompue au même point). Le maire, titu- encore contribuer à la survenance d’un risque sanitaire
laire d’un pouvoir de police, pouvait exercer son grave ou constituer une atteinte grave à
autorité pour faire enlever un véhicule hors d’usage l’environnement. L’article L.541-21-4 nouveau du Code
(épaves, véhicule sans plaques d’immatriculation...). de l’environnement reconnaît au maire compétence
pour mettre en demeure le maître des lieux de faire
L’article 77 de la loi TECV, modifiant les articles
cesser le dommage, notamment en remettant le véhi-
L.541-21-3 et L.541-24-4 du Code de
cule à un centre de véhicules hors d’usage agréé, dans
l’environnement, étend les pouvoirs de police du
un délai qui ne peut être inférieur à quinze jours, sauf
maire, en l’autorisant à procéder d’office à
urgence. Si ce dernier n’obtempère pas, le titulaire du
l’enlèvement de tout véhicule « privé des éléments
certificat d’immatriculation est réputé vouloir se défaire
indispensables à son utilisation normale et qui semble
de son véhicule et le maire peut appliquer les sanctions
insusceptible de réparation immédiate à la suite de
prévues à l’article L 541-3 du même Code (amendes,
dégradations ou de vol ».
frais d’astreinte…) pour faire enlever et traiter le véhi-
Ce pouvoir peut être appliqué sur les voies publiques cule aux frais du maître des lieux.
ou le domaine public (art. L.541-21-3 du Code de
Les espaces de stationnement des organismes sont
l’environnement), mais également sur les propriétés
donc concernés par ces dispositions, mais également
privées (art. L.541-21-4).
tous les espaces ouverts à la circulation. Il est à noter
Dans le cas d’épaves abandonnées sur une propriété que l’enlèvement du véhicule et son traitement sont
privée, ces dispositions s‘appliquent notamment si le effectués « aux frais du maître des lieux ».
véhicule peut générer une atteinte grave à la santé ou
Ces dispositions ne nécessitant pas de décret,
à la salubrité publiques, en pouvant servir de gîte à des
elles sont d’application immédiate.
nuisibles susceptibles de générer une telle atteinte, ou

4.7 LES COLONNES MONTANTES ELECTRIQUES


L’article 33 de la loi TECV prévoit la remise d’un peuvent toutefois relever de différents régimes de pro-
7
rapport gouvernemental au Parlement, dans les 12 priété. En effet, les différents textes successifs jusqu’à
mois suivant la promulgation de la loi, estimant l’adoption du cahier des charges de concession (modèle
notamment « le nombre de telles colonnes nécessi- de 1992) ne permettent pas de définir de statut unique,
tant, au regard des normes en vigueur et des be- généralisable à toutes les situations. Cette question du
soins des immeubles concernés, des travaux de statut des colonnes montantes est par ailleurs en cours
rénovation, de renouvellement ou de renforcement, d’examen dans le cadre de plusieurs instances judi-
et le coût des travaux y afférents » et proposant ciaires (dont six devant une cour d’appel et une devant
« des solutions pour en assurer le financement la cour de cassation).
[ainsi que] toutes modifications législatives et ré-
Une première estimation fait état d’environ 1,6 million de
glementaires pertinentes pour préciser le régime
colonnes montantes, dont un quart serait vétuste ou en
juridique de ces colonnes. »
mauvais état d’entretien.
Les colonnes montantes électriques sont nécessaires à
Après un état des lieux aussi exhaustif que possible, ce
la distribution de l’énergie électrique dans l’ensemble
rapport doit, dans un premier temps, estimer le nombre
des points de comptage installés dans un immeuble
des colonnes montantes électriques nécessitant, au
collectif.
regard des normes en vigueur et des besoins énergé-
Lors des débats sur le projet de loi TECV, le Parlement tiques des immeubles desservis, la nature et le coût des
a abordé la question des colonnes montantes dans les travaux de remise en état.
immeubles d’habitation, notamment au regard des
Ce rapport doit également proposer des modes de
risques relatifs à la sureté des installations (vétusté ou
financement ou d’aides, eu égard aux montants prévi-
obsolescence de certains matériels, dégradations volon-
sionnels des travaux afférents.
taires, involontaires ou accidentelles) et des risques
relatifs à la sécurité des personnes (électrocution) ou
des biens (incendie, court circuits…).
Si les charges d’entretien et de rénovation des réseaux 7
publics de distribution incombent au gestionnaire de Dont notamment la loi n°46-628 de nationalisation de l’électricité et
du gaz et son décret n°46-628 du 8 avril 1946 ainsi que le décret n°55-
réseau de distribution électrique, selon les modalités 326 du 29 mars 1955 relatif aux frais de renforcement des colonnes
définies dans le cahier des charges de concession du montantes dans les immeubles d’habitation collective.
réseau public de distribution et en application de l’article
L. 322 du code de l’énergie, les colonnes montantes

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 32
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
EN MATIERE DE GESTION PATRIMONIALE

Enfin, ce rapport peut proposer toutes adaptations ou d’Associations Régionales Hlm, a été auditionnée le
modifications des textes législatifs ou réglementaires 2 septembre 2015. Elle a fait part à cette occasion de
permettant de préciser le statut juridique de ces co- son point de vue sur les aspects liés à la sécurité
lonnes montantes électriques. des biens et des personnes, sur les actions menées
par les organismes Hlm et sur la diversité des situa-
Par une lettre de mission conjointe de la ministre de
tions territoriales rencontrées par les organismes
l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et
Hlm avec les gestionnaires de réseaux.
de la ministre du Logement, de l’Égalité des territoires et
de la Ruralité, en date du 5 mai 2014, l’élaboration de ce En préparation du rapport définitif, qui devrait être rendu
rapport a été confiée au Conseil général de au Gouvernement pour la fin janvier 2016, un pré-
l’environnement et du développement durable. rapport devait être adressé courant octobre au Gouver-
nement. Ce pré-rapport n’a pas été à ce stade commu-
Commentaire : l’Union sociale pour l’habitat, ac-
niqué à l’USH.
compagnée de nombreux organismes Hlm et

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 33
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
A DESTINATION DES MENAGES ET DES PERSONNES

5/ A destination des ménages et des personnes


Deux dispositions tournées spécifiquement vers les personnes en situation difficile sont inscrites dans
la loi TECV, en instituant le Chèque Energie et en modifiant la période d’interdiction des coupures
d’energie.

5.1 LE CHEQUE ENERGIE : UNE AIDE NOUVELLE POUR LES MENAGES


MODESTES
L’article 201 de la loi TECV instaure le « Chèque l’ensemble des ménages en situation de précarité,
énergie », en remplacement des tarifs sociaux de quelle que soit leur énergie de chauffage, et à amélio-
l’énergie ou des tarifs dits de « première nécessité ». rer significativement l’atteinte de la cible, pénalisée
aujourd’hui par des croisements de fichiers com-
La loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement
plexes. Environ quatre millions de ménages seraient
national pour l’environnement a défini en son article 11,
concernés et éligibles à ce nouveau dispositif.
comme étant en situation de précarité énergétique « une
personne qui éprouve dans son logement des difficultés Le Chèque énergie sera un titre de paiement nomina-
particulières à disposer de la fourniture d’énergie néces- tif et comportera une valeur faciale modulée en fonc-
saire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en tion du nombre de membres et des revenus du mé-
raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses nage. Sa durée de validité sera également limitée
conditions d’habitat ». La part des dépenses des mé- dans le temps.
nages consacrée à l’énergie a fortement augmenté ces
Un décret en Conseil d’Etat définira les personnes et
dernières années et selon l’Observatoire national de la
organismes pour lesquels le remboursement du
précarité énergétique (ONPE), 5,1 millions de ménages,
Chèque énergie est ouvert. Les fournisseurs
soit environ 20% de la population, seraient en situation
d’énergie, les gestionnaires des logements-foyers et
de précarité énergétique dans leur logement.
les professionnels ayant facturé des travaux
Dans un objectif de soutien aux consommateurs en d’amélioration énergétique du logement seront tenus
situation de précarité énergétique, la loi TECV créée un d’accepter ce mode de règlement.
Chèque énergie à destination des ménages modestes.
Commentaire : n’étant pas cités dans l’article 201,
Ce Chèque énergie se présentera sous la forme d’un
les organismes Hlm ne sont pas explicitement
titre spécial de paiement destiné aux ménages dont le
mentionnés dans la liste des entités tenues
revenu fiscal de référence est, compte tenu de la
d’accepter le Chèque énergie comme mode de
composition du ménage, inférieur à un plafond, fixé
paiement. Cette inclusion serait pourtant de na-
réglementairement. Il sera émis et attribué par
ture à mobiliser encore davantage les organismes
l’Agence de services et de paiement (ASP).
Hlm dans la sensibilisation de leurs ménages
Le Chèque énergie pourra être utilisé pour le paie- locataires éligibles à utiliser le Chèque énergie
ment d’une dépense de fourniture d’énergie liée au pour s’acquitter de tout ou partie du montant de
logement (électricité, gaz naturel, GPL, fioul, bois...), leurs dépenses d’énergie.
pour le paiement d’une redevance en logement-foyer
L’administration fiscale constitue un fichier établissant
(dont les occupants n’ont pas de facture d’énergie à
une liste des personnes remplissant les conditions
leur nom) ou pour le paiement d’une dépense liée à
prévues et comportant les éléments nécessaires au
des travaux de rénovation énergétique du logement,
calcul du montant de l’aide. Ce fichier est transmis à
lorsqu’elle entre dans les critères du crédit d’impôt
l’ASP afin qu’elle adresse aux intéressés le Chèque
transition énergétique (CITE).
énergie. Elle préserve la confidentialité des informa-
Cette aide est amenée à se substituer progressive- tions transmises.
ment aux tarifs sociaux de l’énergie actuellement en
Enfin, il est prévu une aide spécifique allouée aux
vigueur. En effet, les tarifs sociaux ciblent unique-
occupants de résidences sociales qui n’ont pas la
ment l’électricité (tarif dit de « première nécessité »
disposition privative de la chambre ou du logement
ou TPN) et le gaz naturel (tarif spécial « solidarité
qu’ils occupent, au sens de la taxe d’habitation. L’aide
gaz » ou TSS) et, par ailleurs, des difficultés exis-
sera versée au gestionnaire de la résidence par l’ASP,
taient pour identifier les ménages éligibles.
à sa demande, et sera déduite du montant des rede-
Le Chèque énergie vise donc à se doter d’un disposi- vances quittancées, sous réserve des frais de gestion.
tif plus équitable, qui bénéficie de la même façon à

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 34
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
A DESTINATION DES MENAGES ET DES PERSONNES

Le Chèque énergie sera mis en place de manière de l’énergie respectivement pour l’électricité et le gaz,
er
progressive, puis généralisée au plus tard le 1 l’article 28 de la loi TECV introduit la mise à disposition
janvier 2018, dans des conditions définies réglemen- des données de comptage accompagnée d’une offre,
tairement. Il sera, dans un premier temps, mis en par les fournisseurs, de transmission de données de
place à titre expérimental sur certains territoires (liste consommation exprimées en euros et au moyen d’un
non connue à ce jour), en remplacement des tarifs dispositif déporté d’affichage en temps réel. Pour ces
sociaux existants. Le Gouvernement remettra au personnes, la fourniture de ce service et du dispositif
Parlement un rapport d’évaluation de cette expéri- associé ne peut donner lieu à facturation.
er
mentation avant le 1 octobre 2017.
Dans le cadre de cette expérimentation, l’Etat peut
autoriser l’utilisation du Chèque énergie pour l’achat Texte réglementaire en cours de préparation :
« d’équipements électriques », lorsque le remplace- - décret précisant les conditions d’application du
ment d’un ancien équipement permet un gain subs- Chèque énergie.
tantiel de performance énergétique. Il est à noter que
cette précision de la source d’énergie dans la loi
exclut de fait l’utilisation de ce chèque énergie pour le
remplacement d’appareils vétustes utilsant d’autres Le décret devra également préciser les nouvelles
énergies que l’électricité dispositions prises à destination des ménages en
Par ailleurs, la loi précise que ce Chèque énergie sera situation de vulnérabilité économique, dont :
accompagné d’une « notice d’information et de con- - l’aménagement de la procédure d’impayés de
seils en matière d’efficacité et de bonne gestion éner- fluides ;
gétique du logement et des appareils électriques ». - l’interdiction pour les fournisseurs d’imputation
Le décret modifiera par ailleurs le décret n°2008-780 de frais liés au rejet de paiement ;
du 13 août 2008 relatif à la procédure applicable en - la gratuité de la mise en service et de
cas d'impayés des factures d'électricité, de gaz, de l’enregistrement du contrat d’électricité et de gaz ;
chaleur et d'eau afin de faire bénéficier les ayants - l’abattement de 80 % sur la facturation d'un dé-
droit du Chèque énergie des mêmes protections placement en raison d'une interruption de fourni-
accordées aujourd’hui aux bénéficiaires des tarifs ture imputable à un défaut de règlement ; interdic-
sociaux de l’énergie. La rédaction de ce décret est tion pour le fournisseur d’électricité de réduire la
également modifiée pour tenir compte de l’extension puissance pendant la trêve hivernale, même en
de la trêve hivernale au 31 mars (article 32 de la loi cas d'impayés ;
TECV). - la mise à disposition d’un dispositif d’affichage
déporté de la consommation sans frais supplé-
Enfin, pour les consommateurs bénéficiant de la tarifi- mentaires (prévue par l’article 28 de la loi TECV).
cation spéciale « Produit de première nécessité »,
prévue par les articles L.337-3-1 et L.445-6 du Code

5.2 IMPAYES ET COUPURES D’ENERGIE


er
L’article 32 de la loi TECV précise que désormais, la du fonds de solidarité pour le logement, s’étend du 1
période au cours de laquelle les fournisseurs d'élec- novembre de chaque année au 31 mars de l’année
tricité, de chaleur, de gaz ne peuvent procéder, dans suivante, et non au 15 mars de l'année suivante
une résidence principale, à l'interruption, pour non- comme le stipulait l’article L.115-3 du Code de l’action
paiement des factures, de la fourniture d'électricité, de sociale et des familles.
chaleur ou de gaz aux personnes ou familles men-
Cette modification de l’article L.115-3 du code de
tionnées au premier alinéa de l’article L.115-3 du
l’action sociale et des familles, portée par l’article 32
code de l’action sociale et des familles (soit « toute
de la TECV, est d’application immédiate.
personne ou famille éprouvant des difficultés particu-
lières, au regard notamment de son patrimoine, de
l'insuffisance de ses ressources ou de ses conditions
d'existence, [ayant] droit à une aide de la collectivité Texte législatif modifié :
pour disposer de la fourniture d'eau, d'énergie et de - article L.115-3 du Code de l’action sociale et des
services téléphoniques dans son logement), ou béné- familles.
ficiant ou ayant bénéficié, dans les douze derniers
mois, d'une décision favorable d'attribution d'une aide

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 35
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
LES DISPOSITIONS SPECIFIQUES A L’OUTRE-MER

6/ Les dispositions spécifiques à l’Outre-Mer


Les régions et collectivités d’Outre-mer, bien qu’elles soient dépourvues de sources d’énergie fossile,
sont néanmoins riches en énergie renouvelable (la mer, le vent, le soleil, la géothermie…).
La transition énergétique est une formidable opportunité pour ces territoires qui, de très dépendants
aujourd’hui, vont pouvoir passer à une situation de forte autonomie. Relever cet enjeu très motivant
pour les ultra-marins, permettra l’émergence d’un nouveau modèle économique.
Les spécificités Outre-mer de la loi TECV sont l’aboutissement de la prise en compte d’objectifs plus
approfondis pour répondre à l’ambition de ce nouveau modèle.

6.1 ETAT DES LIEUX EN OUTRE-MER


En référence au rapport Letchimy de septembre 2015 Selon les études de l’IEDOM (Institut d’émission des
N°2188 (adopté par l’Assemblée nationale), et aux départements d’Outre-mer) depuis les années 2010,
expertises réalisées à l’occasion des PRERURE (Plan la consommation d’électricité augmente considéra-
énergétique régional pluriannuel de prospection et blement, du fait de la croissance démographique, de
d’exploitation des énergies), qui deviennent à présent la décohabitation des ménages et de l’amélioration du
les SRCAE, la loi TECV confirme pour l’Outre-mer niveau d’équipement. La croissance de la demande
tout l’intérêt de s’orienter sur un nouveau modèle énergétique est de 4 à 5 % par an aux Antilles et de
économique. 7% par an à La Réunion, et 8% par an à Mayotte.
Les régions et collectivités d’Outre-mer sont des terri- Enfin, la représentation des énergies renouvelables
toires, étant donné leur éloignement et dans de nom- dans la production d’électricité reste assez hétéro-
breux cas leur insularité, fortement dépendants du point gène d’un territoire à l’autre. Ces EnR sont pour
de vue énergétique, tout en étant également fortement l’essentiel l’hydroélectricité et le photovoltaïque, bien
consommateurs d’énergie et émetteurs de GES. que sur certains territoires la géothermie, la biomasse
ou encore l’éolien existent également.
Dépourvus d’énergies fossiles, les territoires de
l’Outre-mer français sont très dépendants PART DES EnR DANS LA
d’hydrocarbures importés par bateau. Or, cette éner- RÉGION PRODUCTION
gie fossile fournit la majorité de la production élec- D’ÉLECTRICITÉ
trique hormis la Guyane et la Polynésie française. Guadeloupe 9%
TAUX DE Dépendances du Nord
Quasi nulle
DEPENDANCE AUX (Guad.)
ENERGIES Martinique 3%
RÉGION
FOSSILES DANS LA
PRODUCTION Guyane 56%
D’ELECTRICITE La Réunion 34%
Guadeloupe 91% Mayotte 8%
Dépendances du Nord (Guad.) 100% St Pierre & Miquelon 2.3%
Martinique 97% Nouvelle Calédonie 15%
Guyane 44% Polynésie Française
38%
(Tahiti)
La Réunion 66%
Wallis & Futuna 1%
Mayotte 91%
St Pierre & Miquelon 97%
Moyenne globale 16.63%
Nouvelle Calédonie 85%
Polynésie Française (Tahiti) 62%
Wallis & Futuna 99%

Moyenne globale 83.2%

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 36
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
LES DISPOSITIONS SPECIFIQUES A L’OUTRE-MER

UN ENJEU DE CROISSANCE DURABLE  renforcer l’autonomie énergétique tout en


POUR L’OUTRE-MER VIS-A-VIS DU maitrisant la demande très rapidement ;
CHANGEMENT CLIMATIQUE  développer des énergies renouvelables
adaptées aux évolutions climatiques à
Le changement climatique et ses effets, notamment venir.
en matière d’augmentation des évènements extrêmes Dans ce cadre, des cibles de travail ont été identi-
(hydroclimatiques et canicules notamment) fragilise le fiées pour parvenir à l’autonomie énergétique à
développement de certaines énergies renouvelables
l’horizon 2030 :
(hydroélectricité, biomasse, etc…) et risque
d’accentuer la demande en énergie électrique (du fait  L’application d’un « juste prix » de rachat
de fortes chaleurs et sécheresses). pour l’électricité produite (photovoltaique
et biomasse) pour faciliter les objectifs de
En outre, en situation de catastrophe naturelle,
développement des énergies
l’autonomie énergétique est une question primordiale
renouvelables dans les DOM ;
pour la sécurité et la salubrité, comme pour le
 Une revalorisation de la filière « bagasse »
rétablissement post-catastrophe. Cette autonomie,
pour permettre d’optimiser la première
par la diversification de la production énergétique, doit
source d’énergie renouvelable dans les
pouvoir être atteinte pour une durée d’au moins 72H,
DOM ;
afin de permettre aux secours extérieurs de prendre
le relais. Ce constat concerne essentiellement les  L’accélération du développement des
îles, et plus particulièrement les Antilles et leurs énergies marines par la simplification
dépendances. administrative de la mise en exploitation ;
 La valorisation de l’utilité sociale des
Commentaire : la transition énergétique pour la projets innovants, tels que la réalisation
croissance verte constitue une opportunité à de centrales thermiques fonctionnant à la
développer pour les ultra-marins, autour de deux bagasse, par un aménagement de la
axes : gouvernance de la CSPE.

6.2 LA LOI TECV ET LES DISPOSITIONS SPECIFIQUES OUTRE-MER


Les articles 203 à 215 de la loi TECV sont spéci- L’ensemble des objectifs quantitatifs sont déclinés par
fiques à l’Outre-mer. filière.

DES OBJECTIFS PARTICULIERS POUR LA LE RENOUVELLEMENT DE LA


POLITIQUE ENERGETIQUE OUTRE-MER GOUVERNANCE EN FAVEUR DE LA REGION
AUX ANTILLES, EN MATIERE DE MAITRISE
L’article 203 concerne le principe de disposer d’une ENERGETIQUE ET D’ENR
programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE, fixée
par décret dans chaque région) qui correspond au L’article 205 précise que le conseil régional de la
volet « énergie » du SRCAE. Guadeloupe et celui de la Martinique sont habilités à
Ces dispositions concernent par ailleurs la maîtrise de prendre des dispositions spécifiques en matière de
l’approvisionnement en énergie et sa sécurité (critères planification énergétique, de maîtrise de la demande
de sûreté du système énergétique pour tous les énergétique (y compris en matière de réglementation
territoires ; accès à l’énergie pour les secteurs non thermique pour les bâtiments), de développement des
desservis à la Guyane), la maîtrise de la énergies renouvelables dans le cadre de l’habilitation
consommation énergétique en énergie fossile, et le publiée au Journal Officiel du 26 juillet 2013.
développement des énergies renouvelables et de Une transmission des impacts éventuels dus à ces
récupération mettant en oeuvre une énergie stable dispositions spécifiques, hormis celle relevant de la
(biomasse ; effacement de la consommation ; demande énergétique, est effectuée auprès de l’Etat.
stockage et pilotage de la demande en électricité
avec seuil de déconnexion fixé sur une quote-part L’INTEGRATION DU SRCAE DANS LE
plus élevée de 30% par rapport à la métropole). SCHEMA D’AMENAGEMENT REGIONAL
Enfin, pour les départements et régions d’outre-mer, (SAR)
le schéma de raccordement au réseau des énergies
renouvelables est effectué par le gestionnaire du L’article 206 prévoit que le SAR (schéma
réseau public de distribution du territoire concerné. d’aménagement régional), « vaut SRCAE (schéma

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 37
LES DISPOSITIONS DE LA LOI TECV POUVANT IMPACTER L’ACTIVITE DES ORGANISMES HLM
LES DISPOSITIONS SPECIFIQUES A L’OUTRE-MER

régional du climat, de l’air et de l’énergie) » pour les LA GEOTHERMIE DANS LES


régions ultra-marines. DEPARTEMENTS D’OUTRE-MER ET EN
POLYNESIE
L’ECONOMIE CIRCULAIRE ET LE
RECYCLAGE DES DECHETS L’article 125 prévoit l’élaboration d’une stratégie
nationale de développement de la filière géothermie
Les articles 207 à 210 traitent de ’économie circulaire dans les départements d’outre-mer et en Polynésie
et plus particulièrement des déchets et du recyclage. française.
Ils visent à favoriser la mutualisation de la gestion de
Le même article prévoit l’élaboration d’une stratégie
certains types de déchets, la mise en place
de développement de la filière énergie thermique des
d’instances de coordination et d’une réglementation
mers dans les départements d’outre-mer et en Poly-
harmonisée avec les pays limitrophes, en particulier
nésie française. L’assemblée et le Gouvernement de
pour l’utilisation des matières premières recyclées
la Polynésie française sont associés à l’élaboration de
issues des déchets.
ces stratégies.
Le conseil régional peut adopter un plan régional
L’article 212 prévoit que le Gouvernement présente
d’actions concernant l’économie circulaire. Il peut
au Parlement, avant le 31 décembre 2015, un rapport
également décider de conduire des expérimentations
indiquant quelles mesures spécifiques
locales portant sur l’interconnexion des différentes
d’accompagnement il entend développer en faveur de
opérations de ramassage, de tri et de recyclage des
la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et de
déchets, que ce soit sous forme de produits dérivés
Wallis-et-Futuna, afin de permettre à ces trois collec-
ou d’énergie.
tivités territoriales d’appliquer les principaux dispositifs
de la loi TECV.

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 38
ANNEXES
SIGLES ET ABREVIATIONS

SIGLES ET ABREVIATIONS
ANAH : Agence nationale de l’habitat
ASP : Agence de services et de paiement
CCH : Code de la construction et de l’habitation
CEE : Certificats d’économie d’énergie (Unité : kWhcumac – kiloWattheure cumulés actualisés)
CGEDD : Conseil général de l’environnement et du développement durable
CITE : Crédit d’impôt transition énergétique
CSCEE : Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique
CTAP : Conférences territoriales de l’action publique
CUS : Convention d’utilité sociale
DGEC : Direction générale de l’énergie et du climat,
ESH : Entreprise sociale pour l’habitat
GES : Gaz à effet de serre
GPL : Gaz naturel liquéfié
Loi MAPTAM : loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des
métropoles
Loi NOTRe : loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République
LTECV : Loi relative à la Transition énergétique pour une croissance verte
ONPE : Observatoire national de la précarité énergétique
OPH : Office public pour l’habitat
PCAET : Plan climat-air-énergie territorial
PCET : Plan climat-énergie territorial
PLA-I : Prêt locatif aidé d’insertion (ménages à très bas revenus – niveau de conventionnement)
PLH : Programme local de l’habitat
RT Ex : Réglementation thermique applicable à l’existant
SCoT : Schéma de cohérence territoriale
SCRAE : Schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie
SHAB : Surface habitable
SRADDET : Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires
TPN / TSS : Tarifs de l’énergie dits de « pre grande mière nécessité » / Tarifs sociaux de l’énergie

DECRYPTAGE − La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte − Janvier 2016 39
Le logement social a son adresse :
www.union-habitat.org

Retrouvez toutes les productions du


Mouvement Hlm sur le Centre de ressources :
http://ressourceshlm.union-habitat.org/ush/

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