Le Rituel en Magie - Atelier 5
Le Rituel en Magie - Atelier 5
Le Rituel en Magie - Atelier 5
Atelier n°5
Voici dès à présent quelques « règles » qui vous permettront de bien préparer votre système
magique (car finalement, c’est bien de cela qu’il s’agit) :
- Si vous vous appuyez sur une religion, vous devez impérativement en connaître la
mythologie, et les textes fondateurs. Ce sont ces écrits qui vous donneront la matière
nécessaire à vos rituels (imitation rituelle de grands moments historiques, évocations de
paraboles, utilisation des « mots de pouvoir » donnés aux dieux, etc.
- Si vous utilisez une langue spécifique (latin, grec, arabe, etc.) vous devez, bien évidemment la
comprendre. D’ailleurs, il est important que vous compreniez chaque élément de
formulation de votre rituélie.
- Dans la composition de vos formules, essayez autant que faire se peut de garder une prose
« poétique » et imagée. N’oubliez pas que vous vous adressez à votre inconscient, lequel est
plus sensible à l’art, qu’à l’analytique !
- Ne négligez aucun aspect de la rituélie. Vous pouvez créer des rituels magiques, mais si vous
voulez un système magique complet, pensez à créer également ne rituélie cérémonielle
(pour nourrir votre égrégore) et une rituélie initiatique (pour accepter des « adeptes » ou
tout simplement pour vous fixer des objectifs d’évolution.)
II/ Organisation et mise en place.
Voyons voir maintenant la méthodologie nécessaire à la mise en place d’une rituélie. Tout d’abord,
commençons par l’aspect cérémoniel :
Celui-ci devra absolument être fixé dans le temps. Soit en déterminant des moments précis
répondant à une accumulation d’énergie sur la terre (équinoxes et solstices, par exemples), soit en
fixant à l’avance une date précise (commémoration, ou choix personnel) qui sera la même à chaque
fois. On peut choisir par exemple un jour précis de la semaine, une date dans le calendrier, etc. On
peut également définir le moment de la cérémonie en fonction d’une particularité astronomique.
Lunaison, position planétaire récurrente, etc. L’important est de créer un espace (dans le temps)
dédié à votre cérémonie. Pour le reste, voir les considérations indiquées plus haut.
Pour les rituels magiques, utilisez la structure de formulation que nous allons voir tout à l’heure, avec
ouverture, appel de force, etc. Celle-ci vous permettra une plus grande sécurité dans votre travail.
Nous l’avons vu avec le rituel de Trithème : on n’a jamais assez de protection, alors n’hésitez pas à en
rajouter !
N’hésitez pas non plus à utiliser l’astrologie magique ! Choisir la bonne énergie, c’est déjà augmenter
le pourcentage de réussite du résultat !
Je vais maintenant reprendre deux chapitres de mon ouvrage « Manuel pratique de magie verte », et
qui vous apporteront là encore des clés non négligeables. J’y ai modifié parfois certaines
informations, et j’y ai rajouté également quelques éléments.
Formulation du rituel :
Quel que soit le rite que vous pratiquerez, la formulation de votre rituel devra autant que faire se
peut respecter l'ordre suivant :
- Ouverture du rituel
- Invocation à la divinité
- Demande
- Remerciement
- Fermeture du rituel
Je suis certain que vous avez déjà trouvé des rituels ne comportant pas toutes ces phases. En fait,
nombre des rituels que l'on trouve dans les ouvrages sont loin de suivre ce principe. A cela, deux
raisons :
Soit, les rituels en question ne relèvent pas vraisemblablement de la « tradition magique », en cela
que leurs auteurs ont voulu « simplifier » les rituels (preuve qu’ils n’en connaissaient pas eux-mêmes
la signification), procédé typique de la pensée dite « new-age » ; soit comme dans la plupart des
ouvrages de magie, les rituels ne sont jamais complets, car ils ne donnent que des modèles de rituel,
que l'étudiant doit compléter et adapter à sa situation.
a) Ouverture du rituel :
La formule d'ouverture d'un rituel est généralement très simple. Elle permet un "recentrage" de
l'opérateur, en vue de la suite du rituel. Ce recentrage va agir sur les énergies de ‘opérateur en les
rassemblant et en évitant leur éparpillement.
Parmi les formules généralement employées ici, on retrouve la croix kabbalistique (A. Moryason, qui
l’a piqué à la Golden Dawn, qui l’ont piqués à Eliphas Lévi !), ou la formule donnée par Jean-Luc
Caradeau dans « Usage des poudres et encens en magie et théurgie » (épuisé) :
"Adjutorium nostrum in nomine domini que fecit caelum et terram" (Ma force est dans le nom du
seigneur qui créa le ciel et la terre). Reportez-vous à l’annexe I pour voir différents textes d’ouverture
de rituel…
Il faut savoir également qu'il n'est pas nécessaire de reprendre la formule d'un auteur spécifique.
L'opérateur averti pourra fort bien écrire sa propre formule, ou prendre une formule dans un
ouvrage qui ne soit pas forcément un ouvrage de magie.
Par exemple, j'utilise régulièrement une petite formule dénichée dans "Le manuscrit des paroles du
Druide, sans nom et sans visage" de Yves Monin, et qui s'intitule "Accord" :
Le phrasé est clair, simple, et parle beaucoup. Il n'y a pas besoin de faire compliquer, il faut surtout
faire le plus compréhensible pour l'opérateur... Ce texte peut également très facilement être adapté
sur une gestuelle de signe de croix.
La fermeture du rituel se fait de la même manière, avec la même formule que celle utilisée pour
l'ouverture...
b) Invocation à la divinité :
Dans ce cas-ci, il vaut mieux prendre une formule « classique » de la magie, et éviter de la créer soi-
même. En effet, ces invocations ont traversé les siècles, et ont une portée énergétique que l'on ne
saurait retrouver dans une formule « fabrication maison ». Elles véhiculent déjà leur propre
égrégore.
D'ailleurs, vous aurez remarqué que je précise, pour la table d'émeraude et l'évangile selon saint
Jean qu'il faut les réciter en latin. En effet, leur portée dans cette langue est bien plus grande que
leur traduction. Pourquoi ? Peut-être parce que leur utilisation depuis des siècles et des siècles dans
cette langue, a provoqué un puissant égrégore que l'on active en les récitant dans cette langue...
Le fait est que le latin est bien souvent considéré comme une langue plus « magique » que le
français... Mais, l’expérimentation vous apprendra qu’il vaut mieux toujours réciter une langue que
l’on comprend.
c) Appel de force :
Ici, nous entrons dans la spécificité même du rituel que nous pratiquons. Selon le but du rituel,
l'appel de force changera.
En effet, que l’on veuille consacrer un charme à Vénus ou un talisman compensatoire lié Soleil, il
faudra prendre soit l’oraison à Vénus pour le premier cas ou celle au Soleil pour le second.
L'appel de force va réellement mettre de puissantes énergies en action, il est donc entendu de
respecter scrupuleusement l’ordre de la formulation du rituel, afin que ces énergies ou entités
n’intercèdent pas dans notre monde sans but, ni limité par les protections que nous aurons mises en
œuvre.
L’appel de force put aussi être une formule créé de toutes pièces par vos soins en fonction de votre
propre mythologie et de l’égrégore que vous aurez choisi.
d) Demande :
Dans le cas d’une consécration, la demande est relativement simple. Il suffira de l’inclure à la fin de
l’appel de force, tel que je l’ai fait dans les oraisons aux planètes que nous verrons plus loin.
Néanmoins, si vous vous êtes lancé dans l’élaboration de rituel plus important (pour l’évocation,
l’envoûtement, favoriser un but, etc.), vos chances de succès seront plus grandes si vous respectez
certains détails dans la rédaction de vos demandes :
- Une demande en vers sera la bienvenue (nous avons déjà abordé ce sujet dans le premier
chapitre de cet atelier),
- Celle-ci devra contenir, selon le rite utilisé, diverses références aux textes sacrés de la
tradition employée. Ainsi, selon H. C. Agrippa, "si l'on veut conjurer le péril des eaux,
souvenons-nous du salut de Noé dans le déluge, du passage des fils d'Israël dans la mer
rouge et de la promenade du Christ à pied sec sur les eaux[...]" (là encore, je l’ai déjà
mentionné plus haut).
- Il faudra également utiliser les noms sacrés de Dieux, selon notre demande. Ainsi, toujours
selon Agrippa "pour éviter quelque malheur ou quelque danger, nous invoquerons les noms
de miséricorde, de défense, de salut, de courage, de bonté..."
- Utiliser les mots justes, en les vérifiant dans un dictionnaire étymologique si l'on n’est pas sûr
! En effet, si l'on dit « ... Je t'évoque... » au lieu de « ... Je t'invoque... », on risque de se
retrouver avec quelques petits problèmes !
- Il faut que la demande soit claire et précise, et ne puisse aucunement prêter à confusion !
- Enfin, la demande sera toujours suivie d'une petite méditation de quelques minutes sur le
but visé.
e) Remerciement :
On pourra remplacer « Dieu tout-puissant » par le nom que l’on donne à la personnification de la
divinité.
Pas grand-chose à ajouter de plus, si ce n'est encore une fois d'être sincère. Votre remerciement doit
venir du cœur, car si celui-ci n'y est pas, vous pourrez faire une croix sur votre demande !
Le renvoi des forces est directement lié à l'appel de force, dans ce sens qu'il reprend globalement
les mêmes thèmes employés dans l'appel, mais dans un but de renvoi (logique !).
Il peut se faire aussitôt après le remerciement, ou parfois aussi dans le même temps que lui.
Remerciement et renvoi peuvent être bien souvent synthétisés dans une même phrase.
Il ne faut jamais l'oublier, sinon cela pourrait vous être très dangereux, voire fatal selon le rituel
pratiqué.
g) Fermeture du rituel :
C'est la même phrase que pour l'ouverture. Ceci ferme définitivement votre rituel. Après la
récitation de cette formule, intervient le « lâcher-prise ». Cette règle vous incite à « oublier » votre
rituel, aussitôt que celui-ci sera terminé.
En effet, au cours du rituel, vous allez créer un "égrégore", contenant le but et la réalisation de ce
pour quoi vous avez effectué ce rituel. Cet égrégore, que l'on peut visualiser comme une bulle de
savon, restera accroché à son créateur tant que celui-ci continuera d'y penser, et donc, ne pourra
jamais se diriger vers son objectif, s'il ne peut se détacher du créateur ! En principe, lorsque vous
"fermez" votre rituel, vous "coupez le cordon" avec cet égrégore, de sorte qu'il puisse réaliser son
objectif.
A présent, et afin de vous donner matière à commencer la rédaction de rituel, voici une liste de
différentes textes rituels que vous pouvez utiliser pour composer vos propres rites magiques. Il en
existe beaucoup d’autres, ne vous arrêtez donc jamais de chercher !
Tout rituel doit nécessairement suivre un ordre précis. Ainsi, un rituel possède toujours une
« ouverture » et une « fermeture », petit texte souvent identique au début et à la fin, et qui permet
au praticien de se recentrer entièrement sur son opération. L’ouverture/fermeture classique que
tout le monde connaît est le « au nom du père, du fils et du saint-esprit, amen » de l’église
catholique. Voici quelques-unes de ces phrases utilisées couramment dans les rituels magiques
traditionnels…
L’index et le majeur de la main droite, joint ensemble, en traçant la première branche du signe de
croix de la tête au plexus solaire, dire :
Ensuite, les bras levés, les paumes tournées vers le ciel, dire :
« Ma force est dans le nom du Démiurge qui a fait le Ciel et la Terre. »
« Accord » tiré de l’ouvrage « Le manuscrit des paroles du druide sans nom et sans visage » de Yves
Monin :
On peut d’ailleurs, comme je l’ai déjà dit, ajouter à ces paroles, une gestuelle en croix qui en
renforcera la puissance.
Descendez votre main jusqu'au bas du pubis, index et majeur droits pointés sur votre corps et
visualisez la lumière blanche suivre votre main et effectuer cette descente jusqu'aux pieds (votre
main n'atteint pas les pieds, évidemment, mais vous devez visualiser cette descente totale) ; cette
lumière vous transperce verticalement. Dites alors :
Remontez votre main sur l'épaule droite, index et majeur toujours tendu et pointés sur cette épaule
et dites :
Allez horizontalement sur l'épaule gauche et dites, toujours en chantant lentement sur la même note
:
« Vé Guédulah » (prononcez « vé guédoulah », ce qui signifie : « la Gloire »).
Visualisez la lumière blanche traverser horizontalement votre poitrine et s'étendre de chaque côté
de votre corps à l'infini, formant ainsi une croix avec la barre verticale précédemment tracée.
Joignez, à présent, les mains sur votre poitrine, les cinq doigts tendus et réunis et dites :
Ces quelques formules sont généralement considérées par les occultistes comme des textes très
puissants, mettant en action des énergies insoupçonnables. La Table d’émeraude et l’évangile de
Saint-Jean peuvent par ailleurs être récités en dehors d’un rituel, comme simple formule de
protection. Leurs effets sont remarquables !
Version latine :
Version française :
II/ Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut : et ce qui est en haut est comme ce qui est en
bas, pour faire les miracles d'une seule chose.
III/ Et comme toutes les choses ont été, et sont venues d'un, par la méditation d'un : ainsi toutes les
choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation.
IV/ Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le vent l'a porté dans son ventre; la terre est sa
nourrice.
V/ Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entière,
VII/ Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais doucement, avec grande industrie.
VIII/ Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, et il reçoit la force des choses
supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde; et pour cela toute
obscurité s'enfuira de toi.
IX/ C'est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtil, et pénétrera toute chose
solide.
XI/ De ceci seront et sortiront d'admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici.
XII/ C'est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de
tout le monde. Ce que j'ai dit de l'opération du soleil est accompli, et parachevé.
Si vous ne parlez pas latin, préférez toujours réaliser un rituel dans la langue où vous vous sentez le
plus à l’aise. Il est inutile de vouloir prononcer des mots que l’on ne comprend pas, cela ne pourrait
que vous embrouiller durant le rituel, sans compter qu’il est toujours plus délicat de prononcer un
vocabulaire que l’on ne maîtrise pas.
La table d’émeraude est conseillée comme formule de premier appel de force, à tous ceux qui, sont
proche de la tradition hermétique, ou qui désirent garder leurs distances avec le christianisme.
Ce texte, est l'introduction de l'évangile selon St. Jean. Il est très utilisé dans les rituels de magie
Christique et de haute-magie. Il permet une « connexion » avec les sphères supérieures.
In principio erat verbum, et verbum erat apud. Deum et Deus erat verbum. Hoc erat in principio
apud Deum. Omnia per ipsum facta sunt : et sine ipso factum est nihil quod factum est. In ipso vita
erat et vita erat hominum, lux et lux in tenebris lucet et tenebrae eam non comprehenderunt. Fuit
homo missus à Deo, cui nomen erat johannes. Hic venit in testimonium ut testimonium perhiberet
de lumine, ut omnes crederent per ipsum. Non erat ille lux, sed ut testimonium perhiberet de
lumine. Erat lux vera quae illuminat omnem hominem venientem in hunc mundum. In mundo erat
et mundus per ipsum factus est, et mundus eum non cognovit. In propria venit, et sui eum non
receperunt. Quotquot autem receperunt eum, dedit eis potestatem filios Dei fieri : his qui credunt
in nomine ejus, qui non est sanguinibus, neque ex voluntate carnis neque ex voluntate viri, sed ex
Deo nati sunt : et verbum caro factum est, et habitavit in nobis, et vidimus gloriam ejus, gloriam
quasi unigeniti à patre plenum gratiae et veritatis.
Deo gratias.
Ô Zanna filio David. Benedictus qui venit in nomine Domini, Ô Zanna in excelcis.
Te invocamus, Te adoramus.
Te laudamus, Te glorificamus.
seculum. Amen.
Oraison des trente-trois Taus tiré du « Manuel pratique de magie » de Jules Boucher :
Cette oraison se nomme ainsi du fait qu’elle contient trente-trois « T ». Elle sera très appréciée des
magistes ne désirant pas se relier à un égrégore religieux ni à un courant spirituel précis.
O Démiurge,
Ecoute-moi !
Aide-moi !
Toi qui est Flamme, Toi qui est Feu, Toi qui est Lumière !
Protège-moi !
Immuable, qui est sans commencement, sans milieu, et sans fin, et qui éternellement s'engendre soi-
même !
Toi, Architecte sublime, qui par l'effet de Ta volonté tire du néant tout l'Univers.
Je suis toi-même
Je te vois partout,
Tu es Tout :
Tu es la Vie, Tu es la Mort
Tu es le Vide, Tu es le Plein
Tu es l'Obscurité, Tu es la Lumière
Tu es le Silence, Tu es le Tonnerre
O Démiurge,
O Merveilleux Silence !
Enfin, j’ai écrit pour ceux qui seraient davantage attiré par le paganisme, une petite oraison au ciel et
à la terre :
Loué sois-tu, Gaïa, fille aînée du chaos, qui dispense ton lait nourricier à tes enfants. Gé, fécondée
par le sang d’Ouranos, et qui a donné naissance à tous les Dieux.
Toi, Tellus, qui inspire les oracles et Fjörgyn qui favorise la vie.
Reçois mon humble appel, Titéia, mère de tous les peuples, qui chaque jour veille jalousement sur
tes enfants. Entends ma prière comme tu entendais les battements de mon cœur, lorsque je
grandissais en ton sein. Sois à mon écoute, ô Vierge noire, et permets-moi de réaliser sans encombre
l’opération que je m’apprête à accomplir.
Loué sois-tu, Ouranos, fils et mari de Gaïa, père ciel qui s’oppose et s’enlace à notre terre-mère. Père
de tous les Dieux qui renia tes enfants et les éloigna de toi.
Père et mère divins, soyez-moi favorable dans ma quête, accompagnez votre fils qui agit en vos noms
et dans la lumière de votre divinité.
Ces prières, tirées du Picatrix1, sont à la base destinées aux rituels de Haute-magie, et rentre donc
dans le cadre d’une rituélie relativement complexe. Je les avais ici quelque peu modifié pour certains,
afin de les destiner à un simple rituel de consécration, tel qu’il était question dans mon ouvrage. Il
suffit, pour les utiliser dans le cadre d’autres types de rituels, de remplacer le terme « consacrer »
par votre objectif..
Prière à Saturne :
« Ô maître élevé qui possède un grand nom et qui te trouves au plus haut des cieux de toutes les
planètes, toi que Dieu a placé tout en haut et dans une position élevée. Tu es le seigneur Saturne,
froid et sec, ténébreux, auteur du bien, vrai dans ton amitié, sincère dans tes promesses, persistant
et persévérant dans tes amitiés et tes inimitiés, à l'intelligence tenace et profonde, véridique dans tes
paroles et tes promesses, unique dans tes opérations, isolé, éloigné des autres, avec tristesse et
douleur, éloigné des plaisirs et des festivités ; tu es vieux, ancien, à la fois sage et destructeur du bon
intellect, tu fais à la fois le bien et le mal.
Malheureux et triste est celui qui est défavorisé par tes influx néfastes ; bienheureux celui qui atteint
tes influx favorables. En toi Dieu a placé puissances et vertus, l'esprit pour bien et mal agir. Je te
Demande, père et seigneur, par tes noms élevés et tes merveilleuses actions de consacrer pour moi
telle ou telle chose ».
Ou :
« Au nom de Dieu et au nom d'Heylil, l'ange que Dieu a assigné en propre aux vertus et aux
puissances de Saturne pour multiplier les actions froides. Tu es dans le septième ciel. Et je t'invoque
par tous tes noms qui sont Zohal en arabe, Saturnus en latin, Keyhven en phénicien, Koronez en
roman, Hacoronoz en grec, Sacas en indien ; je t'invoque et je t'appelle par tous ces noms. Et je te
conjure, au nom du Dieu tout-puissant qui te donne puissance et esprit, de me faire bon accueil et
d'agréer ma prière par l'obéissance que tu dois à Dieu et à son pouvoir, pour consacrer pour moi
telle ou telle chose.»
1
« Picatrix, un traité de magie médiévale » Traduction, introduction et notes par B. Bakhouche, F. Fauquier et B.
Pérez-Jean. Editions Brépols.
Prière à Jupiter :
« Que Dieu te sauve, maître bienveillant, toi qui es une grande planète favorable, chaude et humide,
toi qui es régulier dans toutes tes opérations, affable, beau, sage, véridique, maître de vérité et de
justice, éloigné de tout mal, pieux, aimant ceux qui observent les lois divines et les servent,
détracteur des choses du monde et de leurs vices, chérissant la loi divine et son service, élevé dans
tes sentiments, auteur du bien et libre dans ta nature, élevé et honoré dans ton ciel, tu es juste dans
tes promesses et véridique dans tes amitiés. Je te conjure, d'abord par les noms de Dieu tout-
puissant qui te donne puissance et esprit, par tes bons sentiments et tes effets merveilleux, ta noble
et précieuse nature, de consacrer pour moi telle ou telle chose. Toi en effet tu es la mine des biens
et des bontés et le réalisateur de tous les biens. Tu exauces toutes les demandes qui se conforment
au bien. »
Ou :
«Ô ange Raucayehil, que Dieu a placé avec Jupiter ! Toi, Jupiter, tu es une grande planète favorable,
parfaite, et qui réalise le bien et tout ce qui est partait. Tu es intelligent, sage, d'un bon intellect,
éloigné des mauvaises actions, de toute malice et honte. Je t'invoque et je t'appelle de tous tes
noms, comme Misteri en arabe, Jupiter en latin, Bargis en Phénicien, Dermiz en roman, Raus en Grec
et Huazfat en indien. Je te conjure par l'esprit et les forces que Dieu a placées en toi, par l'obéissance
que tu dois à Dieu, par tes bontés, par tes effets merveilleux et par ta nature bonne, lumineuse et
pure de consacrer pour moi telle ou telle chose. »
Prière à Mars :
« Ô Mars, toi qui es un maître honoré, toi qui es chaud et sec, puissant, influent, robuste de cœur, toi
qui fais couler le sang et donne la maladie !
Tu es fort, ferme, pénétrant, audacieux, splendide, agile, maître des combats, des peines, des
misères, des blessures, des prisons, des tristesses, des choses mêlées et séparées, toi qui n'as peur
de rien, qui ne te soucies de rien, seul à favoriser tes effet concernant les demandes qu'on t'adresse,
fort par ton appréciation et ta volonté de vaincre et pour favoriser les demandeurs, agent des procès
et des combats, toi qui agis mal envers le faible et le fort, aimant les fils, les combats, vengeur des
mauvais hommes et de ceux qui font du mal dans le monde. Je te prie et te conjure, par tes noms et
tes qualités qui existent dans le ciel et par tes victoires totales, par tes demandes aussi au Seigneur
Dieu qui a placé en toi puissance et force, qui te réunit aux autres planètes et t'en sépare pour te
donner force et énergie victoire sur tous et grande vigueur.
Je te prie par tous tes noms : en arabe Marech, en latin Mars, en phénicien Baharam, en roman Bariz,
en grec Hahuez et en indien Bahaze. Je te conjure par le Dieu d'en haut, Dieu de l'univers, d'exaucer
ma prière et de prêter attention à ma demande, de voir aussi mon humilité et d'accomplir ma
demande. Je te demande de consacrer pour moi telle ou telle chose. Je te conjure par Raucahehil,
l'ange que Dieu a placé avec toi pour accomplir tes affaires et tes réalisations. »
Prière au Soleil :
« Que Dieu te sauve, Soleil, toi qui es fortuné, qui es une grande planète favorable, toi qui es chaud
et sec, lumineux, resplendissant, noble, beau, roi élevé et honoré au-dessus de toutes les étoffes et
planètes. La vertu de la beauté, la subtilité, la bonne disposition, la vérité, la sagesse, la science, les
richesses qui sont acquises par ta vertu s'affermissent en toi. Tu es le seigneur des six planètes qui
sont dirigées par ton mouvement, et toi, tu règnes sur elles-mêmes, sur elles tu exerces royauté et
domination ; elles existent en t'obéissant, et elles s'abaissent sous ton regard, si bien que, quand
elles se joignent à toi dans leurs mouvements, elles t'obéissent aussitôt et ruissellent de ta lumière,
et quand elles sont en conjonction corporelle avec toi, elles sont brûlées par tes rayons et sont
totalement cachées à nos regards ; toutes brillent par ta lumière, ta vertu et ta splendeur. Tu as
puissance sur elles toutes. Tu es roi, elles sont vassales. Tu leur donnes clarté et puissance, et elles
reçoivent de toi leur caractère favorable et deviennent favorables quand tu les regardes sous un
aspect favorable; et quand tu les regardes sous un aspect défavorable, elles perdent leur caractère
favorable et deviennent défavorables. il n'est personne qui puisse totalement saisir toutes tes bontés
et élévations, qui sont infinies pour notre intellect. Je te demande de consacrer pour moi telle ou
telle chose.»
Prière à Vénus :
« Que Dieu te sauve, Vénus, maîtresse et planète favorable, toi qui es froide et humide, égale dans
tes effets et ta complexion, élégante et bien faite, parfumée, belle et parée. Tu es la maîtresse des
ornements, de l'or et de l'argent ; tu aimes l'amour, les plaisirs, les ornements et les plaisanteries,
l'élégance, les chants et les instruments de musique - à vent ou à cordes -, les chants exécutés avec
des partitions et des instruments de musique, les jeux et les divertissements, le repos et l'amour. Tu
demeures égale dans tes effets. Tu aimes le vin, le repos, les plaisirs, l'amour avec les femmes, ce qui
constitue tes effets naturels. Pour ma part, je t'invoque par tous tes noms : Zohara en arabe, Vénus
en latin, Anyhyt en phénicien, Affludita en roman, Admenita en grec, Sarca en indien. Je te conjure
Par Dieu notre Seigneur, maître du firmament élevé, et par l’obéissance que tu dois à Dieu, par la
puissance et la domination qu'il a sur toi, de prêter attention à ma prière, de recueillir ma demande
et de consacrer pour moi telle ou telle chose. Je te conjure par Beyteyl, l'ange que Dieu a placé avec
toi pour porter à complétude toutes tes forces et tes effet. »
Prière à Mercure :
« Que Dieu te sauve, Mercure, noble seigneur, toi qui es véridique, sensé, intelligent, toi qui, tout à
fait comme les scribes, connais et répands l'arithmétique, le calcul, la science du ciel et de la terre !
Tu es un noble seigneur, un maître qui soutient et comprend subtilement la joie mesurée, les
richesses, le commerce, les profits, les significations profondes. Pour ce qui est des prophéties des
prophètes et de leurs significations, du raisonnement, de la théorie, de l'appréhension des sciences
diverses, de la subtilité, de l'intellect, de la philosophie, de la géométrie, des sciences du ciel et de la
terre, de la divination, de la géomancie, de la poésie, de l'écriture, de l'éloquence, de l'agilité
intellectuelle, de la profondeur dans tous les enseignements et dans toutes les actions, de la facilité,
du changement d'une affaire à l'autre, du mensonge, de se rendre pur et sincère, de persévérer,
d'aider les hommes, et de bien se comporter avec eux, de la miséricorde, de l'intelligence, de la
tranquillité, de se détourner des méchants, de la bonne religion à l'égard de Dieu et de la légalité à
l'égard des hommes, c'est toi qui organises tout cela et en es le «significateur ». Tu t'es caché, par ta
subtilité, si bien que certains ne peuvent connaître ta nature ni déterminer tes effets. Je te prie et
t'invoque par tous tes noms : Hotarit en arabe, Mercure en latin, Haruz en roman, Tyr en phénicien,
Meda en indien. Je te conjure d'abord, par le Seigneur, Dieu de grandeur, qui est le maître du
firmament et du royaume grand et élevé ; je te conjure par lui de consacrer pour moi telle ou telle
chose. C'est pourquoi je te conjure par Arquyl, l'ange que Dieu a placé avec toi pour réaliser tes
actions et opérations, de réaliser ma demande, d'exaucer ma prière, de prêter attention à mes
supplications et de les réaliser.»
Prière à la Lune :
« Que Dieu te sauve, Lune, maîtresse bienheureuse, fortunée, froide et humide, régulière et belle. Tu
es la tête et la clé de toutes les autres planètes, légère dans tes mouvements, toi qui as une lumière
éclatante, maîtresse d'allégresse et de plaisir, de bons mots, de bonne réputation, de royaume
fortuné. Tu es celle qui aime la religion, qui pense les choses du monde, pleine de subtilité dans tes
pensées. Tu aimes et tu chéris les plaisirs, les chants et les plaisanteries, maîtresse des ambassadeurs
et des envoyés, capable de révéler les secrets. Tu es libre et précieuse, tu es, pour nous, plus proche
que les autres planètes ; tu es la plus grande de toutes et pour tous tu es lumineuse ; tu es capable
du bien et du mal, tu fais le lien entre les planètes, tu retransmets leur lumière ; par ta bonté, tu les
améliores, quel que soit leur état. Tout dans ce monde est embelli du moment que tu es belle, et mis
à mal du moment que tu es
mise à mal. Tu es le début des choses et leur fin. Tu as plus de noblesse et d'honneur que toutes les
planètes. C'est pourquoi je te fais cette demande de consacrer pour moi telle ou telle chose. Et je te
conjure par Celan, l'ange que Dieu a placé avec toi pour réaliser tous tes effets, d'avoir pitié de moi,
d'accueillir ma demande, et, par l'humilité que tu as envers notre Seigneur de grandeur et envers son
règne, de me faire bon accueil dans ce que je te demande et pour quoi je te prie. Je t'invoque par
tous tes noms : Camar en arabe, Luna en latin, Mehe en phénicien, Zamahyl en grec, Cerim en indien,
Celez en roman, pour que tu accueilles en ce lieu mes requêtes. »
Formule de renvoi
Tiré du manuel de magie pratique de Jules Boucher, et adapté par nos soins :
Voilà pour ce dernier atelier. J’espère qu’avec toutes ces informations, vous allez pouvoir vous-
mêmes vous lancer dans la création de vos propres formules ! Bon travail à tous !