2_S_T__Activité_pêche

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Living Lab de Mbane

Activité "ComMod pêche"


2nd atelier du 27 au 30 novembre 2023

Auteur :
Étienne D ELAY
CIRAD UMR SENS, UCAD ESP,
Dakar
Raphaël D UBOZ
CIRAD UMR ASTRE, IRD UMI Responsable d’activité :
UMMISCO, Dakar
Hanae H AVION
Étienne D ELAY
IRD, UMI UMMISCO, Dakar CIRAD UMR SENS - UCAD
Rakya O GUEYE ESP Dakar
UCAD, Dakar
Damien D IOP
IRD, UMI UMMISCO, Dakar
Timothee B ROCHIER
IRD, UMI UMMISCO, Dakar
Résumé

Ce premier atelier au Living Lab de Mbane avait pour objectif d’initier une démarche de
modélisation d’accompagnement. 8 participant.e.s étaient présents (5 pêcheurs et 3 ven-
deuses de poissons). Plusieurs outils ont été utilisé comme support des échanges avec la
co-production d’objets de synthèse : réflexion sur trois futurs contrastés, frise historique,
calendrier participatif et proportional pilling, diagramme ARDI, diagrammes d’interactions.
Ce premier travail sur les interactions entre les ressources et les acteurs, et sur les dyna-
miques économiques et sociales a permis de mieux cerner les enjeux et de partager la
complexité de la gestion des ressources halieutiques à Mbane.
L’activité de pêche revêt une importance sociale, économique et alimentaire majeure pour
les populations locales. Des problèmes de sur-exploitation et de pollution menacent la du-
rabilité des ressources halieutiques. Il existe des conflits d’usage de la ressource avec
les pêcheurs maliens. Une gestion participative et inclusive impliquant les communautés
semble urgente pour garantir la durabilité de la pêche.
Deux perspectives de travail se dégagent pour le Living Lab de Mbane :
— Relancer la pisciculture comme moyen de diversification des activités en se basant sur
des infrastructures pré-existantes et l’associer avec des pratiques agricoles.
— Poursuivre la démarche de modélisation d’accompagnement en utilisant les systèmes
multi-agents associés à la théorie mathématique de la viabilité pour travailler sur la
durabilité du système pêche.
Table des matières

1 Présentation de l’activité 1
1.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

2 Résultats 4
2.1 Jour 1 : retour sur le rapport et présentation de la semaine . . . . . . . . . . 4
2.2 Jour 2 : guidé par la viabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2.1 Petit point théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2.1.1 Description empirique du modèle . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2.1.2 Variables d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2.2 Variables de contrôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2.3 Contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2.4 Fonction dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2.4.0.1 Variables d’initialisation . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2.4.1 Réaction des participants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.4.2 Aspects à prendre en compte dans le modèle . . . . . . . . 12
2.3 Jour 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.1 Matériels et Méthodes : ODD du modèle à base d’agents . . . . . . . 13
2.3.1.1 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.1.2 Design . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3.1.3 Détails . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.1.4 Les points de discussion avec les participants . . . . . . . . 15
2.3.1.5 Quelques résultats de simulation préliminaire . . . . . . . . . 17
2.3.2 Mise en place du suivi de l’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.2.1 Des capsules vidéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.2.2 Une approche photo voice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4 Jour 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4.1 capteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4.1.1 Résultats préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

3 Perspective 26
3.1 Durabilité de l’activité de pêche et modélisation d’accompagnement . . . . . 26
3.1.1 Perspective 1 : Modélisation à base d’agents . . . . . . . . . . . . . . 26
3.1.2 Perspective 2 : Approche mathématique par la théorie de la viabilité . 26

1
Annexes 29
Annexe 1 29
1 Verbatim de la video . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Annexe 2 31
1 Quelques photos des praticipants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Chapitre 1

Présentation de l’activité

1.1 Contexte
La pêche, marine comme continentale, est une source importante de protéines pour les
communautés, en particulier dans les zones rurales où l’accès à d’autres sources de pro-
téines est limité. Dans le même temps, elle offre des opportunités en permettant aux com-
munautés de générer des revenus grâce à la vente de poissons et aux activités écono-
miques associées (transformation), améliorant ainsi leurs conditions de vie. Comme sou-
vent avec les ressources renouvelables, la ressource halieutique du lac de Guiers est me-
nacée par la sur-exploitation et la pollution. Sa gestion durable est donc cruciale, impliquant
notamment des réglementations sur l’effort de pêche et des mesures de conservation. Une
gestion participative et inclusive, en collaboration avec les communautés locales, est es-
sentielle pour assurer la durabilité des ressources halieutiques.

Autour du lac de Guiers, le pré-diagnostic a abouti à l’identification d’une trentaine d’es-


pèces de poissons, dont trois – le capitaine, le tilapia (waas) et le gymnarchus (galar) -
présentent un intérêt économique et alimentaire majeur pour les populations du lac.

Différentes méthodes seront utilisées pour améliorer notre connaissance de population de


poissons et l’état de santé du lac.
— Captures et classification phénotypique - 178 individus ont été péchés sur 5 zones
analysées (2 dans le Canal de la Taouey, 1 au Nord du Lac/Sud du Canal de la
Taouey, 1 au Centre-Nord du Lac, et 1 au Sud du Lac en zone envahie par les
typhas).
— Analyses génétiques et Analyse de l’ADN environnemental pour améliorer les connais-
sances sur les espèces du lac.
— Étude des diatomées benthiques pour l’état de santé du lac.
Le pré-diagnostique avait également mis en avant que les pêcheurs sentent leur activité
menacée par une raréfaction de la ressource halieutique et l’eutrophisation du lac identifiée
comme une menace pour la pêche.
Au niveau du Living Lab de Mbane, un travail utilisant la méthode ARDI avait été fait lors
du premier Forum (18 et 19 mars 2023) 1 . En résumé nous avions :
1. On retrouvera le rapport de ce premier atelier ici : https://pacte-vm2.teledetection.fr/nextcloud/
index.php/s/42HLAceQRssnF2B.

1
— Acteurs : Pêcheurs, agriculteurs, éleveurs et pisciculteurs, femmes transformatrices
et les services techniques de l’État,
— Ressources : eau, ressources halieutiques, ressources agricoles et typha,
— Dynamiques : agricoles, sociales, économiques et écologiques,
— Interactions : aménagement du barrage (origine de la prolifération du typha, pro-
blème d’accès mais aussi zones de refuges pour les ressources halieutiques.
Au delà de la pêche, la ressource en eau du lac de Guiers soutient l’approvisionnement
en eau potable et l’irrigation. Ses rives sont largement exploitées pour l’agriculture et les
usages domestiques, ce qui impacte la qualité de l’eau, et donc l’écosystème lacustre, et
plus particulièrement les ressources halieutiques. Pour atteindre une gestion durable des
pêches participant à la santé du territoire, en plus de la pêcherie elle-même, il est important
de comprendre et d’agir sur les facteurs qui déterminent la qualité des eaux du lac.

1.2 Objectif
Dans cette activité, nous accompagnons une communauté de pêcheurs et vendeuses de
poissons dans le living lab de Mbane. L’approche utilisée se base sur la modélisation d’ac-
compagnement. L’enjeu de ce premier atelier est de co-construire avec cette communauté
une représentation partagée du système "pêcherie" de Mbane, de mieux définir le contexte
d’intervention, et de faire connaissance avec la communauté. Il s’agira ensuite de choisir
ensemble une problématique en lien avec les santés du territoire (du point de vue de la
communauté) et en lien avec les autres activités du living lab de Mbane. Sur la base de
cet atelier, nous implémenterons des modèles de simulation de l’activité de pêche qui per-
mettent d’étudier la viabilité du système pour explorer collectivement des pratiques et des
modes de régulations.

Durant cet atelier de 4 jours, nous avons travaillé avec 12 personnes (cf. fig. 1.1).

2
F IGURE 1.1 – Photo de groupe dans la salle de l’ancienne mairie. Debout Ibrahima
Gningue, Ibrahima Wade, Modou Niang Lô, Rakya Atchala Ogueye, Souleymane Der, Ha-
nae Havion, Fatou Thiam, Decoura Ndiaye, Ndeye Yacine Dieng, Etienne Delay, Faly Sarr.
Assis de gauche a droite également : Raphaël Duboz, Magoumkeur Sall, Moussa Fall,
Assane Sarr, Bassirou Ndiaye, Fatou Sow.

3
Chapitre 2

Résultats

2.1 Jour 1 : retour sur le rapport et présentation de la se-


maine
La journée de travail a débuté par une présentation des activités prévues pour la semaine,
établissant ainsi le cadre de travail. Une attention particulière a été accordée à la restitution
du rapport, une étape cruciale de la journée.

Après la lecture du rapport aux participants, ces derniers ont eu l’occasion de formuler des
commentaires et de signaler des imprécisions. Une démarche collaborative et bienveillante
a permis de corriger ces éléments.

L’échange avec les participants s’est ensuite élargi à une discussion sur les événements
survenus pendant l’absence de l’équipe d’accompagnement. Les informations recueillies
ont mis en lumière des observations intéressantes concernant la pêche pendant la période
d’hivernage. Les participants ont souligné une abondance de poissons, en particulier du
Mbet, mais ont également évoqué des difficultés liées au vent et à la dérive des radeaux
de typha, impactant les conditions de pêche et détruisant les filets.

Le Groupement d’Intérêt Économique (GIE) des pêcheurs s’avère en difficulté avec un


fonctionnement limité, peu d’activités. Les interventions de l’agent des pêches ont per-
mis de discuter des différences entre ce qui est permis par la loi et ce qui est réellement
"bricolé" par les pêcheurs. Ceux-ci ont par exemple soulevé des préoccupations liées à
la dégradation du matériel de pêche par des pêcheurs allochtones. Des divergences ont
également émergé autour de la maille réglementaire qui d’un point de vue réglementaire
devrait être supérieur à 50mm, mais les pêcheurs mbanais ont évoqué une négociation
informelle avec le ministère pour une maille de 46mm.

La frise historique a permis de rectifier une erreur antérieure sur la construction de la digue
de Mbane, précisant qu’elle avait été réalisée à l’aide de pelles manuelles et pas "par le
père Emanuel".

Des données chiffrées ont été partagées, notamment la faible proportion (3%) de pêcheurs
Mbanais détenant un permis de pêche officiel. Les pratiques de pose des filets ont éga-
lement été examinées, révélant des différences notables entre les pêcheurs Mbanais et

4
Maliens, notamment en termes d’espacement (10m laissé libre tous les 300m pour les
mbanais et pas d’espacement pour les maliens).

2.2 Jour 2 : guidé par la viabilité


2.2.1 Petit point théorique
La notion de viabilité est entrée dans le champ lexical des bailleurs et des experts interna-
tionaux. Les projets, leurs impacts et la viabilité des actions proposées sont questionnés.
Pour autant, depuis Aubin (1991), la viabilité s’est dotée d’outils mathématiques et concep-
tuels. C’est un champ de recherche qui aide à opérationnaliser les interventions des projets
de recherche et développement.
La théorie de la viabilité s’intéresse au noyau de viabilité, qui recouvre l’ensemble des
états permettant à un modèle ou à un système d’être viable et de le rester dans le temps
(fig. 2.1). Un noyau de viabilité (n°1, fig. 2.1) dépends de la position des contraintes (n°2,
fig. 2.1) que l’on fait peser sur le système ; c’est lui qui définit le plus grand ensemble de
solutions viables pour ce système (Aubin, 1991 ; Aubin et Saint-Pierre, 20072).
Dans notre démarche d’exploration des questions de viabilité, nous avons opté pour une
approche reposant sur deux paradigmes de modélisation et de simulation, à savoir i) un mo-
dèle mathématique de viabilité et ii) un modèle à base d’agents. L’essence même de notre
méthode réside dans le maintien d’une compatibilité étroite entre ces deux approches tout
au long du processus.

Le modèle de viabilité, en tant que représentation mathématique, opère à l’échelle du lac


sans prendre explicitement en compte l’espace ou les stratégies spécifiques des pêcheurs.
Il se focalise sur des paramètres agrégés tels que l’effort de pêche, résultant des stratégies
individuelles.

D’un autre côté, le modèle à base d’agents offre la possibilité de travailler sur des straté-
gies individualisées, y compris des stratégies spatialisées telles que la création de zones
de réserve. Ainsi, ce modèle désagrège les paramètres du modèle de viabilité pour effec-
tuer des calculs plus détaillés.

Dans le modèle agrégé, avec son pas de temps annuel, les dynamiques sont agrégées à
partir de pas de temps plus petits, tandis que le modèle centré sur les individus effectue des
calculs à l’échelle locale. Le modèle agrégé fournit le contexte au modèle à base d’agents,
notamment en fournissant la quantité de biomasse disponible, tout en calculant la viabilité
des stratégies individuelles.

Le modèle agrégé peut évaluer la viabilité des stratégies calculées par le modèle individu
centré et lui suggérer des ajustements. Cette approche hybride favorise une compréhen-
sion approfondie des enjeux de viabilité en combinant la puissance de la modélisation
mathématique agrégée avec la précision de la modélisation à base d’agents, centrée sur
les individus et les stratégies spécifiques.

5
F IGURE 2.1 – Le noyau de viabilité face aux contraintes : quand le système est viable, rési-
lient ou non viable dans le temps. (1) noyau de viabilité ; (2) contraintes sur les paramètres ;
(3) système dans le noyau, viable ; (4) système en bordure de noyau, difficilement viable ;
(5) flèches de trajectoires : les flèches vertes sont les trajectoires d’un système viable dans
le temps parce qu’il évolue dans le noyau ; les flèches roses sont les trajectoires résilientes,
c’est-à-dire des situations permettant de revenir dans le noyau de viabilité ; la flèche bleue
est une trajectoire non viable. Axes des paramètres : par exemple, le paramètre 1 pourrait
être le rendement d’une culture (t/ha) et le paramètre 2 la taille du cheptel (nombre de
têtes) ; le noyau de viabilité correspondrait donc à des rendements permettant au village
de se maintenir et une taille de troupeau compatible avec la capacité d’accueil du milieu

6
F IGURE 2.2 – Rakya Ogueye, devant le poster, pour expliquer les implications de ses équa-
tions.

7
2.2.1.1 Description empirique du modèle
Le modèle de viabilité comprend deux équations différentielles, la variation de la biomasse
de poissons disponible dans le lac et la variation du capital économique lié à la pêche.
Ces dynamiques sont définies sur un pas de temps annuel et les paramètres choisis re-
présentent les ressources importantes du système pêche décrites par les acteurs dans le
modèle ARDI : poissons, pirogues, filets, etc. Pour étudier la viabilité de la pêche, la po-
pulation de poissons ainsi que les revenus de la pêche doivent rester dans un ensemble
des contraintes et être soumis à des variables de contrôles qui évoluent dans un intervalle
défini. Les différentes valeurs prises par ces contrôles permettent aux états du système
de rester dans l’ensemble des contraintes. Les résultats définissent un ensemble d’états
initiaux permettant au système de rester viable, c’est le noyau de viabilité.

La présente étude s’appuie sur le modèle ARDI 1 , élaboré de manière participative lors
de la mission antérieure 2 . Les éléments conceptuels issus de ce modèle ont été intégrés
au modèle mathématique, en tenant compte des suggestions des participants, avec une
focalisation particulière sur les poissons, les pirogues, l’accès au lac et les vendeurs de
poissons.

Dans le cadre de notre démarche, nous avons partagé avec les pêcheurs la notion de via-
bilité, traduite en wolof par "saX ". L’objectif était de leur faire appréhender la durabilité de
la pêche. Des schémas sur un poster préparé par Rakya ont été utilisés pour expliquer le
modèle mathématique (voir figure 2.2).

Par la suite, nous avons cherché à clarifier des éléments restant flous du point de vue du
modèle mathématique. Ce qui nous a permis de mettre en lumière un élément important :
Même en cas d’augmentation du prix de vente du poisson, plutôt que de réduire leur ac-
tivité de pêche tout en maintenant le même revenu, ils choisiront d’accroître leur pêche
pour maximiser leurs gains. Il y a donc une volonté d’optimiser les gains sous contrainte de
temps (temps passé à pêcher).

2.2.1.2 Variables d’état


Biomasse

La dynamique de notre population de poissons est définie par le modèle de croissance lo-
gistique de Verhulst classique y ′ = ay (1 − yK) (où K est la capacité de charge du milieu)
avec un terme qui modélise les prélèvements.

La variation du stock de poissons dépend de la biomasse disponible B, du taux de crois-


sance r et le prélèvement sur la biomasse par unité de temps q × a × nB(t) où q est la
capturabilité et E = a × n l’effort de pêche sur le lac avec a qui est l’accessibilité au lac et
n le nombre de sorties.

dBdt = rB(t) (1 − B(t)k) − qa nB(t)


1. Michel E TIENNE et al. (mars 2011). “ARDI : A Co-construction Method for Participatory Modeling in Natural
Resources Management”. en. In : Ecology and Society 16.1. Publisher : The Resilience Alliance. ISSN : 1708-
3087. DOI : 10.5751/ES-03748-160144.
2. Voir rapport n°1 https://pacte-vm2.teledetection.fr/nextcloud/index.php/f/163705

8
L’état de la biomasse B varie entre une valeur minimale Bmin et la capacité de charge du
milieu k.

Le taux de croissance r, la capturabilité q et l’accessibilité a sont compris entre 0 et 1.

Le nombre de sorties n est un entier défini entre 0 et nmax .

Capital lié à la pêche

L’analyse de la viabilité de la pêche au niveau du lac de Guiers prend également en compte


le capital économique C de la population pour maintenir le livelyhood.

Ainsi, nous proposons de modéliser le revenu lié à la pêche en s’inspirant du modèle bio-
économique de D OYEN et al. (2013).

Le commerce du poisson constitue la principale source des revenus liés à la pêche. B(t)
est la biomasse disponible et q × a × nB(t) la capture globale par unité de temps, si α est
le prix du poisson en tonne, l’apport au capital de poissons pêchés est de α(qanB(t)).

Les dépenses liées à la sortie des pirogues ne sont pas insignifiantes. Si λ est le coût de
production d’une pirogue et n le nombre de sorties pirogues, λn est le coût de production
sur le capital.

La dépréciation du capital lié à l’usure par unité de temps est γC(t)

dCdt = α(qanB(t)) − λn − γC(t)

Le prix du poisson du poisson α est compris entre une valeur minimale αmin et une valeur
maximale αmax où αmin , αmax > 0.

Le taux d’usure λ varie entre 0 et 1.

2.2.2 Variables de contrôles


La variation de l’effort de pêche à travers le nombre de sorties de pirogues est le premier
contrôle sur la biomasse et appelé u1 . Il est borné par un nombre minimal u1min et un
nombre maximal u1max :
u1min ≤ u1 ≤ u1max

Le prix du poisson est le second contrôle u2 qui est compris entre un prix minimal u2min et
un prix maximal u2max :

u2min ≤ u2 ≤ u2max

9
2.2.3 Contraintes
Contraintes écologiques
Pour préserver les ressources, une biomasse minimale doit être maintenue.

Bmin ≤ B(t)

Contraintes économiques
Pour maintenir le niveau de vie de la population, le revenu doit être supérieur à un seuil
minimal.

Cmin ≤ C(t)

Pour améliorer le niveau de vie de la population, la variation du capital doit rester positive

C ′ (t) ≥ 0

2.2.4 Fonction dynamique


Nous avons le modèle de viabilité suivant

{ dBdt = rB(t) (1 − B(t)k)−qanB(t)dCdt = α(qanB(t))−λn−γC(t)u1 (t) = nu2 (t) = α(u1 , u2 ) ∈ U (x(t)


(2.1)

2.2.4.0.1 Variables d’initialisation On trouvera dans le tableau 2.1 les valeurs des pa-
ramètres du modèle.

Notation Description Valeur Unité


r Taux de croissance annuel 3 0,9 1/an
γ Taux de dépreciation du capital 0,1 Pas d’unité
4
k Capacité de charge maximale 1 0 560 tonne
αmax *Prix maximal moyen du poisson au kilogramme 1065 CFA/kg
λ *Coût de la maintenance d’une pirogue 987 000 CFA/an
nmax **Nombre maximal de sorties de pirogues 8000 Pas d’unité
q Capturabilité 0.0001 Pas d’unité
a **Accessibilité de la surface du lac 0,8 Pas d’unité
Cmin **Capital minimal 7 896 000 000 CFA/an
Bmin **Biomasse minimale disponible 1 000 tonne

TABLE 2.1 – Valeurs des paramètres du modèle telles qu’elles sont définies dans Viablab.
* valeur définie avec les acteurs. ** Valeur provenant des services des pêches

10
2.2.4.1 Réaction des participants
Selon les participants, les volumes de poissons se sont éfondrés.

Chronologie de la pêche des pêcheurs de Mbane :

— En 1965 : 500 kg de poisson/pirogue/jour (pour des filets de 90 yards).


— De 2003 à 2005 : 200 kg.
— Actuellement : 10 kg (soit 108 tonnes/an sur l’ensemble du village). Cette quantité
est limitée compte tenu de la consommation quotidienne de 1 à 2 kg de poisson par
personne.
Différentes méthodes de pêche :

— Les maliens enlèvent et remettent leurs filets tous les jours, ce qui demande plus de
travail.
— Les mbanais enlèvent et remettent leurs filets tous les 4 jours (afin de les nettoyer),
mais partent "cueillir le poisson" chaque jour.
Prix poisson :
Pour un même poisson, un pêcheur Malien le vendra moins cher qu’un pêcheur Mbanais
car leur matériel de pêche est moins qualitatif (filet de 10 000 - 20 000 CFA contre des filets
entre 14 000 - 150 000 en fonction du fil pour les Mbanais).
Avant, les vendeuses de poisson vendaient uniquement le poisson pêché par leurs maris.
De nos jours, elles doivent acheter aux Maliens pour le revendre.
Les caisses sont achetées par les mareyeurs entre 10 000 et 30 000 cfa ? !

La pêche pour les pêcheurs Mbanais n’est qu’une de leurs activités (agriculture, menui-
serie ...). Ils pêchent par passion ainsi que pour nourrir leurs familles. La pêche est une
source de revenus uniquement lorsqu’ils pêchent suffisamment.

— "Avant, avec l’ancienne méthode de pêche [a la pagaie], on pouvait approcher


du poisson, voir leurs maisons. Aujourd’hui avec les moteurs, on va trop vite, on
ne les voit plus et les moteurs font trop de bruit".
Autant de réactiossn de la part d’Assane Sarr, qui nous ont évoqué l’indisponibilité du
monde de R OSA (2020) a b .
a. Hartmut R OSA (2020). Rendre le monde indisponible. fre. Théorie critique. Paris : la Découverte.
ISBN : 978-2-348-04588-2.
b. Pour R OSA (2020, p.16-17), "Une société est moderne si elle n’est en mesure de se stabiliser que de
manière dynamique, c’est-à-dire si elle a besoin, pour maintenir son statu quo institutionnel, de la croissance
(économique), de l’accélération (technique) et de l’innovation (culturelle) constantes – telle est ma définition
d’une société moderne.[...] La volonté de croissance ne résulte ni individuellement ni collective- ment de la
promesse d’un plus grand bien-être, mais de la menace de la perte (illimitée) de ce qui a précédemment
été acquis. Affirmer que la modernité est engendrée par le désir d’aller plus haut, plus vite, plus loin revient
par conséquent à méconnaître sa réalité structurelle : ce n’est pas la soif d’obtenir encore plus, mais la peur
d’avoir de moins en moins qui entretient le jeu de l’accroissement."
Quelques belles méthaphores :

— "Les poissons peuvent se développer sans leurs mamans" : expliquer la métaphore


des vieilles mamans et du poisson"
— "Le lac c’est comme la population sénégalaise : que des jeunes"

Chiffres pour le modèle de viabilité :

11
— Les pêcheurs ont entre 0 et 3 pirogues

— Il y a environ 30 pirogues de sorties par jour (mbanais + étrangers)

— une sortie en pirogue coûte environ 2000 cfa par jour en carburant
Coûts de fabrication d’un filet :

— prix du fil utilisé pour fabriquer les filets : 14000-150000 cfa en fonction du fil. Diffé-
rentes tailles de fil sont utilisées selon les périodes de l’année. Si c’est une maille de
filet de 4 cm, avec une boule de fil, les pêcheurs fabriquent 3 filets. Pour les mailles
de 8 cm, avec une boule de fil, les pêcheurs fabriquent 5 filets.
— durée de vie d’un filet : 6 mois si il n’est pas abimé par les radeaux de typha, les
moteurs des pirogues ...
— la cordelette qui permet de lier des filets entre eux et d’entourer chaque filet coûte
2100 cfa
— les bouées de polystyrène s’achètent par sac de 5000-10000 cfa
Coût d’entretien des pirogues :

— 1 fois par an : 50000-100000 cfa par an pour l’entretien de la pirogue


— durée de vie de la pirogue <= 2 ans
— prix nouvelle pirogue : 200-400k cfa
— durée de vie d’un moteur : 2-4 ans
Réglementation :

— Si des réglementations sont mises en place, il faudra qu’elles soient sévères et


contrôlées.
— Discuter, se mettre d’accord sur des règles. Si on brise les règles établies ensemble,
on brise la paix sociale.

2.2.4.2 Aspects à prendre en compte dans le modèle


— Un paramètre exprimant l’effort de contrôle des règlementations mises en place par
l’État et qui agirait sur la population de poissons.
— Un paramètre exprimant l’effort de coopération entre les acteurs qui influencerait la
population de poissons et le capital économique.
— La consommation locale

2.3 Jour 3
Hanae et Etienne ont présenté le modèle à base d’agent qui a été développé 5 à partir du
même modèle conceptuel que le modèle présenté la veille par Rakya (c.f. fig 2.3).
Nous proposerons dans cette section la description du modèle à base d’agents, ainsi que
quelques résultats préliminaires. Nous consignerions aussi les éléments qui ont été discu-
tés avec les pêcheurs et qui seront intégrés, autant que faire se peut, dans la prochaine
version du modèle.
5. On retrouvera le code source et la trace sur github : https://github.com/ElCep/viabFishSng

12
F IGURE 2.3 – De droite à gauche, Hanae et Etienne, devant le modèle développé pour
l’occasion.

2.3.1 Matériels et Méthodes : ODD du modèle à base d’agents


La formalisation de la description du modèle se conforme au protocole de description ODD
(Overview, Design concept, Details) 6 .

2.3.1.1 Objectifs
Les systèmes multi-agents (SMA) ont été utilisés pour étudier les dimensions humaines
de la pêche, y compris la pêche continentale. Les SMA permettent de prendre en compte
des incertitudes sociales, en modélisant et en simulant le comportement humain 7 . Leur
usage met en général l’accent sur les conséquences émergentes des interactions entre
pêcheurs, de l’hétérogénéité et de la rationalité limitée dans des contextes écologiques,
sociaux et institutionnels complexes 8 . Les comportements des pêcheurs, intégrés dans
les modèles à base d’agents peuvent également être envisagés en tant que problème
dynamique de résolutions de contraintes, en tenant compte des contraintes écologiques,
sociales et politiques 9 . On trouve également des travaux dans lesquels, les SMA ont été
6. V. G RIMM, U. B ERGER, F. B ASTIANSEN et al. (2006). “A standard protocol for describing individual-based
and agent-based models”. English. In : Ecological Modelling 198.1–2, p. 115-126. ISSN : 0304-3800. DOI : 10.
1016/j.ecolmodel.2006.04.023 ; V. G RIMM, U. B ERGER, D.L. D E A NGELIS et al. (2010). “The ODD protocol :A
review and first update”. English. In : Ecological Modelling 221.23, p. 2760-2768 ; S. R AILSBACK et V. G RIMM (oct.
2011). Agent-Based and Individual-Based Modeling : A Practical Introduction. English. Princeton University Press.
ISBN : 0-691-13674-2.
7. Kevin H AASE et al. (juill. 2023). “Agent-Based Simulation Models in Fisheries Science”. en. In : Reviews in
Fisheries Science & Aquaculture 31.3, p. 372-395. ISSN : 2330-8249, 2330-8257. DOI : 10.1080/23308249.2023.
2201635.
8. Matthew G. B URGESS et al. (mai 2020). “Opportunities for agent-based modelling in human dimensions of
fisheries”. en. In : Fish and Fisheries 21.3, p. 570-587. ISSN : 1467-2960, 1467-2979. DOI : 10.1111/faf.12447.
9. Cezara PASTRAV et al. (déc. 2015). “Agent based model of fisher behavior as a dynamic constraint resolution
problem”. In : 2015 Winter Simulation Conference (WSC). Huntington Beach, CA, USA : IEEE, p. 3120-3121.
ISBN : 978-1-4673-9743-8. DOI : 10.1109/WSC.2015.7408429.

13
utilisés pour évaluer les impacts potentiels des politiques réglementaires alternatives sur
des pêcheries spécifiques 10 .
Le modèle que nous décrivons ici ne déroge pas à la règle. Il s’agit ici d’explorer des
stratégies individualisées de pêche tout autant que des mesures de gestion (contrôle et
gouvernance de la ressource). Nous nous intéresserons aux effets spatiaux et donc aux
retombées locales en attachant un intérêt à la spatialisation. De ce fait, ce modèle décom-
pose les paramètres du modèle de viabilité (c.f. section 2.2) en vue d’effectuer des calculs
plus descriptifs des phénomènes étudiés 11 .

Entités, variables, et échelle

Le modèle utilise des données SIG à l’initialisation pour représenter le lac et les villages de
manière réaliste. L’espace est représenté par une grille dont les cellules font 250m de côté.
Ces cellules peuvent être de l’eau (du lac) ou de la terre. Le temps est discret et un pas de
temps correspond à une journée.

Les villages et les pirogues sont représentés sous forme d’entités dans le modèle.
— les villages, sont caractérisés par leur localisation par rapport au lac, et le nombre
de pirogues qu’ils accueillent.
— les pirogues, sont caractérisées par la longueur des filets posés en mètres.

Processus et Ordonnancement

L’ordonnancement des différents processus se fait dans cet ordre :


1. SM1 : diffusion, la biomasse des cellules se diffuse dans les 8 cellules voisines
2. SM2 : les cellules qui contiennent de la biomasse, la font augmenter
3. SM3 : les pirogues se déplacent sur une nouvelle cellule
4. SM4 : les pirogues posent leurs filets
La simulation s’arrête s’il n’y a plus de Biomasse.

2.3.1.2 Design
Contexte scientifique

On est dans un modèle classique SMA de pèche On a co-construit le modèle avec les
acteurs lors de l’atelier de juillet 12 et modèle conceptuel ARDI.

Processus de décision
Les agents n’ont pas de processus de décisions. Ce sont des automates qui agissent dans
10. Run Y U et al. (déc. 2012). “Introduction of the agent based fishery management model of Hawaii’s longline
fisheries”. In : Proceedings of the Winter Simulation Conference. WSC ’12. Berlin, Germany : Winter Simulation
Conference, p. 1-2.
11. Bruce E DMONDS et Scott M OSS (jan. 2005). “From KISS to KIDS – An ‘Anti-simplistic’ Modelling Approach”.
en. In : Multi-Agent and Multi-Agent-Based Simulation. Sous la dir. de Paul DAVIDSSON et al. Lecture Notes in
Computer Science 3415. Berlin Heidelberg : Springer, p. 130-144. ISBN : 978-3-540-25262-7 978-3-540-32243-6.
12. c.f. rapport n°1 : https://pacte-vm2.teledetection.fr/nextcloud/index.php/f/163705

14
un cadre prédéfini.

Réflexe aux conditions extérieures


Les agents ne perçoivent pas leur environnement. Ils se contentent de se déplacer et de
pêcher sur les cellules qu’ils parcourent.

Interaction
Les agents agissent directement sur les cellules en prélevant de la biomasse, mais n’ont
pas d’interaction directe avec les autres agents.

Comportements collectifs
Il n’y a pas de comportement collectif implémenté dans le modèle.

Hétérogénéité
Il y a une hétérogénéité de pirogues (pirogues sénégalaises, et pirogues maliennes), et de
l’hétérogénéité qui se crée dans le lac au fur et à mesure que les cellules sont prélevées.

Stochasticité
Les Pirogues sont activées dans un ordre différent et aléatoire a chaque pas de temps.

Observations

2.3.1.3 Détails
Initialisation

— Capacité de charge maximale du lac en kg de poisson


— Biomasse
— Taux de croissance de la biomasse : 0.015
— Nombre de pirogues sur le lac : 306
— La position des pirogues sur le lac est aléatoire
— Longueur des filets : 3 km
Variables d’initialisation

Sous modèles

1. SM1 : diffusion, la biomasse des cellules se diffuse dans les 8 cellules voisine
2. SM2 : les cellules qui contiennent de la biomasse, la font augmenter
3. SM3 : les pirogues se déplaces sur une nouvelle cellule
4. SM4 : les pirogues posent leurs filets

2.3.1.4 Les points de discussion avec les participants


Le territoire de pêche des pêcheurs Mbanais englobe diverses localités, s’étendant sur
une distance allant jusqu’à 8 à 9 kilomètres de Mbane (c.f. fig 2.4). Cette distance est due
à leurs besoins de rester à proximité des activités parallèles qu’ils exercent presque tous.

15
F IGURE 2.4 – Cartographie réalisée par les pêcheurs durant l’atelier. On y retrouve les
zones de pêches dans lesquelles ils exercent, mais aussi les zones de réserve biologique
qu’ils proposent pour laisser le poisson se régénérer.

16
Cette diversification de leurs revenus souligne la dimension spatiale de leurs sources de
revenus.
Les pêcheurs migrateurs, tels que les Maliens et les Gaye-Gaye, eux, n’ont généralement
pas d’activité parallèle. Ils dépendent presque entièrement de la pêche. Ils ont donc mis
en place un système d’informations fournies par les vendeurs de poissons (à Richard Toll),
leurs clients, pour cibler les zones les plus propices à la pêche. Celui-là les informe de
présence de poissons dans des zones en fonction de la provenance de ses approvision-
neurs. La mobilité des pêcheurs migrateurs est notable, allant de courtes expéditions de
deux jours à des séjours plus prolongés de deux mois, nécessitant parfois l’établissement
de campements temporaires.

Par ailleurs, des dynamiques territoriales locales se manifestent. Par exemple, l’agent de
pêche de Guiguith interdit l’accès à sa zone de pêche dans le village aux pêcheurs maliens.

Dans l’optique de garantir la durabilité de leurs activités, les pêcheurs Mbanais considèrent
qu’il est essentiel de convaincre les autorités d’investir dans la surveillance du lac. Ils consi-
dèrent l’État comme un acteur central, aussi bien pour la création de réglementations adap-
tées que pour leur mise en application, soulignant ainsi l’importance de la participation
gouvernementale dans la gestion de leurs activités.
— Hypothèses à tester lors des simulations du modèle SMA :
1. Réserve intégrale quelques mois de l’année et pêche à grosses mailles le reste
du temps (6 mois/6 mois).
2. Réglementer les heures d’activité des pêcheurs (1 sortie par jour)
3. Délimitation de zones protégées : zones ciblées en fonction des lieux de repro-
duction des poissons (6km par 2-3km).Les positions des réserves proposées par
les acteurs autour de Mbane sont à retrouver sur la figure 2.4.

2.3.1.5 Quelques résultats de simulation préliminaire


— Une capture d’écran de l’interface de netlogo

17
F IGURE 2.5 – Le lac de Guiers sur lequel se trouvent des pirogues (points de couleur) ainsi
qu’une certaine biomasse de poissons (plus le lac est clair plus il y a de poissons dans la
zone).

18
F IGURE 2.6 – Interface des options disponibles pour les simulations SMA. Ici, une simu-
lation sans mise en place de réserve sur le lac, avec une sortie par pirogue par jour, pour
306 pirogues. Chaque pirogue pêche 7kg de poisson par jour, le vend à 1700 CFA/kg et a
un coût de maintenance de la pirogue par jour de 2000 CFA.

— des trajectoires du modèles

2.3.2 Mise en place du suivi de l’activité


Nous avons réfléchi à la manière dont nous pourrions faire état de l’évolution de cette
activité d’accompagnement. Nous nous inscrivons dans une posture d’accompagnement
(selon la définition de R ANCIÈRE (2003) 13 ) où le « savoir savant » n’est pas surplombant et
qu’il est celui qui impose sa connaissance à l’autre. Cette contrainte doit cependant s’ex-
primer avec générosité, comme le propose G OMART (2002) 14 , pour que le processus de
pensée du groupe soit possible. Ainsi, on sait d’où on part, mais on ne sait pas où on va.
La seule chose qu’on peut identifier est la trajectoire que prend la forme d’apprentissage à
l’œuvre dans l’activité.

13. Jacques R ANCIÈRE (2003). Le maître ignorant : cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle. Spanish.
OCLC : 916138028. Paris : Fayard. ISBN : 978-2-264-04017-6.
14. Emilie G OMART (2002). “Towards generous constraint : freedom and coercion in a French addiction treat-
ment”. en. In : Sociology of Health & Illness 24.5. _eprint : https ://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/1467-
9566.00307, p. 517-549. ISSN : 1467-9566. DOI : 10.1111/1467-9566.00307.

19
2.3.2.1 Des capsules vidéo
Nous avons donc cherché à identifier la manière dont nous pourrons en rendre compte.
Nous proposons alors aux acteurs de co-construire avec eux des questions auxquelles ils
pensent avoir répondu durant l’atelier. En retour ceux-ci nous ont demandé de répondre
aussi à des questions qu’ils formuleront.

Voilà donc les propositions des questions auxquelles les participants pourront répondre.
1. Qu’est ce que la viabilité vous évoque ?
2. Est-ce que, viabilité (SaX en wolof), est un mot qui vous semble intéressant et opé-
rant dans le contexte de la pêche ? Pourquoi ?
3. Est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous avez retenu de l’intérêt des modèles
que nous avons proposés ?
4. Une chose que vous avez envie de partager avec des gens de Mbane ?
5. Qu’est ce qui vous plaît dans ce qu’on a fait ?
6. Pourquoi vous venez chaque jour aux ateliers ?
Nous avons noté quelques réponses spontanées aux questions 1, 4 et 6 :
— Qu’est ce que la viabilité vous évoque ?
— La viabilité du lac permet d’être viable familialement (M.N.Lo).
— Une chose que vous avez envie de partager avec des gens de Mbane ?
— Faire des assemblées pour discuter de ce qu’il se passe dans le lac et trouver
des solutions (F.Sarr).
— Dire aux gens de Mbane de venir exprimer leurs problèmes et leur donner des
éléments de réponse (Moussa)
— Pourquoi vous venez chaque jour aux ateliers ?
— Le lac est la chose la plus importante, c’est le lieu de travail des pêcheurs. Les
pêcheurs connaissent le terrain, mais n’ont pas de quoi communiquer sur le sujet
(A.Sarr).
Nous leur avons proposé de désigner dans le groupe, une ou deux personnes qui pour-
raient choisir parmi ces questions et y répondre en wolof face à la caméra 15 . De cette
manière, et en réitérant le processus, nous souhaitons pouvoir suivre les préoccupations
des participants pour l’activité, sans présager de la destination.

A leur tour, les pêcheurs ont formulé les questions suivantes à destination des chercheurs :
— Quelle est la finalité des ateliers ?
— Après ces ateliers, êtes-vous en mesure de trouver des partenaires ou investisseurs
qui pourront nous aider ?
— Quelles sont vos motivations et objectifs ?

2.3.2.2 Une approche photo voice


Nous avons également proposé aux participants de prendre une photo (photo voice) en lien
avec la pêche pour exprimer ce qui leur tient a cœur. La "photo voice" est une méthodo-
logie utilisée en anthropologie visuelle et en recherche participative. Elle vise à permettre
aux communautés de s’exprimer visuellement sur leur vie quotidienne, leurs expériences
15. C’est Fally Sarr et Modou Lo qui se sont prêté a l’exercice. Les verbatims sont à retrouver en an-
nexe p.29. La vidéo est sur la plateforme : https://pacte-vm2.teledetection.fr/nextcloud/index.php/s/
6DPDgnjgGwA7GKZ.

20
et leurs préoccupations à travers la photographie. Voici quelques points clés :

Origines et Contexte : La méthode "photo voice" a émergé dans les années 1990, no-
tament sous l’impulsion de WANG et B URRIS (1997) 16 et de ses collègues. Cette méthode
a été initialement développée comme une approche participative pour donner la parole aux
communautés marginalisées, permettant aux participants de documenter leur réalité à tra-
vers des images.

Participation communautaire : L’idée centrale de la "photo voice" est de donner aux indi-
vidus les moyens de s’exprimer par l’image. Les participants prennent des photographies
qui capturent leur perspective sur des enjeux, des défis ou des aspects importants de leur
vie. Ils jouent un rôle actif dans la création de connaissances plutôt que d’être simplement
des sujets d’étude.

Narration visuelle : Les images sont souvent utilisées comme point de départ pour des
discussions plus approfondies. Les participants sont invités à raconter l’histoire derrière
chaque photo, partageant ainsi des informations qualitatives riches et des perspectives
subjectives.

La "photo voice" s’inscrit dans une approche plus large de recherche participative, où les
participants sont impliqués à chaque étape du processus de recherche. Cela vise à renfor-
cer l’autonomisation des communautés et à favoriser une compréhension plus holistique
des réalités sociales et culturelles.

Les participants nous ont proposé d’envoyer les photos par Whatapp avec un commentaire
(c.f. fig 2.7). Ces photos seront rediscutées lors du prochain atelier.

2.4 Jour 4
2.4.1 capteur
Deux enregistreurs concus au Cofab in Dakar de UMMISCO Senegal ont ete deployes,
pour la premiere fois. Il s’agit d’un hydrophone, provisoirement baptise «Hydrophone Made
in Senegal» (fig. 2.8, a), et d’une sonde multi-parametres de qualite de l’eau (fig. 2.8, b).
Des observations ont été collectees durant 25h. Les résultats ont été partagés avec les par-
ticipants de l’atelier. Les acteurs ont manifeste leur enthousiasme a renouveler l’experience
et a participer a la mise au point d’un protocole de suivi regulier ainsi qu’a l’interpretation
des donnees. Celles-ci pourront nourrir les reflexions du living lab dans la recherche de
solutions pour les problematiques halieutiques et environnementales auxquelles ils sont
confrontes.

Caractéristique des instruments déployés :

— Enregistreur Snap avec hydrophone HTI 179.3 Db,


— Enregistreur «made in Senegal» avec hydrophone piezzo pour test
— Enregistreur température profondeur conductivité «Ctd diver »
16. Caroline WANG et Mary Ann B URRIS (1997). “Photovoice : Concept, Methodology, and Use for Participatory
Needs Assessment”. In : Health Education & Behavior 24.3. Publisher : Sage Publications, Inc., p. 369-387. ISSN :
1090-1981.

21
[a] [b]

[c] [d]

F IGURE 2.7 – Le résultat du photo voice proposé aux participants de l’atelier. Fig (a) :
Souleymane Der "la pêche du jour" ; Fig (b) : Ousmane Wader, "voilà les poissons de
moins d’un mois qui sont attrapés par les pêcheurs qui utilisent les mailles interdites et de
taille 26 mm" ; Fig (c) : Magoumakeur Sall, "une jeune marailleur qui est en train de remplir
une glacière." ; Fig (d) : Assane Sarr, "le futur de Mbane".

22
[a] [b]

[c]

F IGURE 2.8 – Les capteurs low-cost prototypé par le FabLab, Cofab in Dakar. Fig (a) :
les deux hydrophones ; Fig (b) : la station de mesure et ses capteurs transportés dans la
pirogue ; Fig (c) : la pirogue de Modou N. Lo qui a été utilisé pour installer les appareils.

23
— Sonde multi-paramètres «made in Senegal» : température, conductivité, turbidité,
Oxygène dissous, pH
Dates et Points de déploiement :
— Au niveau du barrage de Keur Momar Sarr : mesures réalisées le 28 novembre à
15h, des deux côté du barrage
— Dans la localité de Mbane : les capteurs ont été immergés 25h (du 28 novembre à
1930 au 29 novembre à 20h30.
— La sonde multiparamètre a été installé au niveau des typhas dans 80cm d’eau,
à 40m au nord de la zone de débarquement des pirogues.
— Les hydrophones ont été déployés sur une zone de pêche à 2km au nord de la
zone de débarquement par 3m de profondeur

2.4.1.1 Résultats préliminaires


— Acoustique passive sur 24h : quelques sons de poissons ont été entendus (fig. 2.9.
Densité très faible en comparaison avec celle mesurée dans le Saloum.Présence
d’un son nocturne inconnu durant toute la nuit entre 6-8 kHz. Bruit de « frotements »
réguliers durant la nuits. Les pêcheurs suggèrent un Hypopotame qui broute. Il est
suggéré d’installer une caméra acoustique la prochaine fois.
— Sonde multi paramètre : a fonctionné pendant 5h avec un enregistrement chaque
3 secondes. Les valeurs des paramètres varient selon l’heure, mais doivent être
calibrées
— La sonde CTD a bien fonctionné. Le niveau d’eau varie de presque 5cm ; il est
minimum le 29 au soir. La température à 3m de profondeur varie de 0.6 °C entre
23.3 degrés le 29 vers 2h30 du matin et 22.9°C la journée du 29). La conductivité
varie très faiblement.
Préparation du forum du 12 décembre. Intérêt du forum : "Partage de connaissances et
paix sociale" (A.Sarr)

24
[a]

[b]

F IGURE 2.9 – Mesures obtenues sur le lac de Guiers sur le site de pêche de Mbane. (a) en-
registrements acoustique passif ( SNAP), représenté ici sous la forme d’un spectrogramme
moyen, (b) Temperature, conductivité et pression mesuré chaque 30 minutes par la sonde
CTD diver.

25
Chapitre 3

Perspective

3.1 Durabilité de l’activité de pêche et modélisation d’ac-


compagnement
3.1.1 Perspective 1 : Modélisation à base d’agents
La première perspective consiste à développer un Système Multi-Agents (SMA) pour simu-
ler les interactions entre les acteurs et les ressources et permettre l’étude participative de
scénarios de gestion. L’objectif est de modéliser les dynamiques du système pêche et les
scénarios de gestion proposés pour en étudier la viabilité à moyen et long terme.
— Scénarios de gestion : Des scénarios de gestion de l’évolution de la ressource tels
que la mise en place de réserves (locale, intégrale), d’une limitation du nombre de
sorties des pêcheurs, de la quantité de poisson pêchée par jour ont été modélisés
afin d’étudier leur impact sur la viabilité des ressources halieutiques et économiques.
— Visualisation des résultats : Courbes affichant en temps réel le niveau de bio-
masse du lac ainsi que le capital des pêcheurs, pour s’assurer que le modèle
est viable écologiquement et économiquement. Cartes interactives, permettant aux
chercheurs et aux décideurs de mieux comprendre les dynamiques et l’impact des
différentes interventions.

3.1.2 Perspective 2 : Approche mathématique par la théorie de la via-


bilité
La deuxième perspective est d’utiliser la théorie mathématique de la viabilité pour étudier
la durabilité du système pêche. Cette approche permet d’identifier des trajectoires viables
du système pêche qui respectent les contraintes écologiques?? et économiques?? fixées.
— Système de viabilité : Les équations différentielles du système décrivent les dyna-
miques des ressources – la biomasse?? ainsi que le capital lié à la pêche??–, des
interventions et des interactions entre les acteurs.
— Attente du système : L’approche permettra de définir des états viables du système
où le stock de poisson sera à un niveau durable et les revenus liés à la pêche seront
maintenus voir améliorés.
— Prise de décision éclairée : Les résultats de la modélisation basée sur la viabilité
fourniront des informations précieuses aux pêcheurs et gestionnaires pour élaborer
des politiques et des interventions durables.

26
Une réflexion méthodologique sera menée sur l’intégration des deux approches pour ac-
compagner les acteurs dans leur gestion du système pêche.

27
Annexes

28
Annexe 1

1 Verbatim de la video
Traduction : Damien Diop - 6 decembre 2023

Q : D’accord Fally, comment entendez-vous la viabilité de la pêche.


Fally Sarr - La durabilité de la pêche nous l’entendons par « comment faire pour que la
pêche soit en continuité, durable ». Aujourd’hui, si on avait réglementé la pêche et respecté
les règles, alors on aurait une pêche qui se serait pérenne. Parce que si aujourd’hui on
abandonne les petits filets et qu’on utilise les filets (mailles) de 50 ou plus grands, les pe-
tits poissons pourront grandir et se reproduire. Et ensuite on pourra les pécher, ce serait
quelque chose de bon pour nous.

Q : vous voyez que la discussion sur la pêche à une importance, pourquoi c’est important
d’après vous ?
Fally Sarr - Oui ça a de l’importance parce que si la pêche est pérenne, tout ce que nous
les pêcheurs nous avons besoin, on pourra satisfaire nos besoins et ceux de nos ménages
par le revenu de la pêche entretenir, payer les frais de scolarité de nos enfants. Satisfaire
nos besoins quoi ! Les femmes aussi vont gagner quelque chose sur la vente de poisson,
en gros ça pourrait profité a tout le monde dans notre communauté.

Q : D’accord, l’autre question je vais la poser à Modou Niang Lo. Modou on voit que c’est
la troisième fois que vous suivait un atelier ici.On discute de ce qui pourrait améliorer la
pêche, mais aussi de la rendre durable. Qu’est-ce qui fait que vous venez chaque jour pour
suivre ces ateliers ?
Modou Niang Lo - Je vois que ça a de l’importance parce qu’aujourd’hui la pêche c’est
mon métier, et c’est quelque chose qui est important. Si la pêche est mauvaise ça nous
impact . Avec la pêche on entretient nos familles donc améliorer la pêche c’est améliorer
nos conditions de vie. Aujourd’hui si on interdisait les petits filets, le lac pourrait à niveau
avoir beaucoup de poissons et tout le monde pourrait en profiter. C’est important pour les
pêcheurs, leurs familles, mais aussi la communauté.

Q : Fally toi qui a assisté aux différents ateliers si tu devais faire passer un message à la
communauté de Mbane, qu’est-ce que tu leur disais ? Qu’est-ce que vous retenez de cet
atelier ?
Fally Sarr - C’est quelque chose qui est important, parce que aujourd’hui ce qu’on a tra-
vaillé ici on doit le partager avec la communauté. Parce que si on est là, c’est pour la

29
communauté. Si je devais faire passer le message d’autant plus que c’était un échange,
j’irais voir le groupement, les porteurs de voix, communiquer avec eux, leur faire savoir
comment je pouvais leur faire passer le message. Il se peut que eux même qu’il pilote la
diffusion du message. Je peux venir au début pour faire passer le message, après c’est à
eux d’en discuter entre eux. Parce que cet atelier là, c’est pour la communauté, des bien-
faits pour la communauté, et ce n’est pas que pour la population de mbane,ça peut aller
au-delà. Donc on voit que ça a une importance capitale pour la zone.

Q : Vous Modou,pourquoi vous avez choisi la pêche ?


Modou Niang Lo - Parce que mes parents étaient pêcheurs, je suis né dans une famille
de pêcheurs depuis mon enfance, je ne connaissais que la pêche. Par la pêche j’ai satisfait
mes besoins, je n’ai que la pêche et j’y tiens vraiment, je ne connais que cela. J’aimerais
qu’on améliore la pêche pour que nous les pêcheurs nous puissions mieux en profiter amé-
liorer nos revenus. Pourquoi pas créer des entreprises et soutenir d’autres projets ? Donc
si on pouvait nous aider à entretenir/sauvegarder le lac, instaurer certaines règles notam-
ment sur les filets de pêche, cela pourrait augmenter les revenus de la pêche.

Q : D’accord Fally, on voit que vous avez aussi un attachement particulier à la pêche,
qu’est-ce qui est à l’origine de cela ?
Fally Sarr - Je suis très content de votre question, avant tout la pêche c’est ma passion,
comme j’aime le sport, aujourd’hui la pêche aussi fait partie de ma vie. La pêche a une
importance capitale pour moi, parce que depuis que je suis ici à Mbane, j’ai pratiqué l’agri-
culture que deux années. Tout ce que j’ai obtenu c’est par la pêche. Depuis que je suis à
Mbane pratiquement je n’ai pratiqué que la pêche donc la pêche est très importante.

Q : Ma dernière question, j’aimerais savoir pourquoi venez chaque jour a ces ateliers ?
Fally Sarr - Ça a une importance, parce que ça me permet d’approfondir mes connais-
sances. L’atelier, c’est un lieu d’échanges, chacun amène ses connaissances afin de trou-
ver la meilleure des solutions possibles sur les problématiques que ça soit de la pêche ou
de l’agriculture. Ce n’est pas de l’argent qui nous ramène ici, on voit que c’est quelque
chose qui est important pour le développement de la communauté ici à Mbane.

30
Annexe 2

1 Quelques photos des praticipants

31
[a]

[b]

F IGURE 3.1 – Fig (a) : Ndeye Yacine Dieng, Fatou Sow et Fatou Thiam ; Fig (b) : Bassirou
Ndiaye.

32
[a]

[b]

F IGURE 3.2 – Fig (a) : Souleymane Der et Ibrahima Wade ; Fig (b) : Modou Niang Lô.

33
[a]

[b]

F IGURE 3.3 – Fig (a) : lSouleymane Der, Bassirou Ndiaye et Faly Sarr ; Fig (b) : Assane
Sarr, Magoumkeur Sall, Modou Lô, Raphaël Duboz et Bassirou Ndiaye

34
[a]

[b]

F IGURE 3.4 – Fig (a) : Thimotee Brochier, Mohamadou, et Modou Lö ; Fig (b) : Une inscrip-
tion peint sur un mure du village de Mbane fait de la prévention contre la bilharziose. On
peut y lire "Pour vaincre la bilharziose évitons de nous laver au lac".

35
[a]

[b]

F IGURE 3.5 – Fig (a) : Debout, Moussa Fall, assise on voir Magoumkeur Sall, Bassirou
Ndiayen Assane Sarr, Ndeye Yacine Dieng ; Fig (b) : Decoura Ndiaye, Modou Lô, Ibrahima
Gningue (au fond Assane Sarr), a droite Fatou Thiam, et Ibrahima Wade.

36
[a]

[b]

F IGURE 3.6 – Fig (a) : Hanae Havion et Ibrahima Wade ; Fig (b) : Moussa Fall, en arrière
plan, Faly Sarr, Souleymane Der.

37
[a]

[b]

[c] 38

F IGURE 3.7 – Fig (a) : Souleymane Der, Moussa Fall, Fatou Sow et fatou Thiam ,Catherine
Mané. Une 21 Raphaël Duboz ; Fig (b) : Modou Lô, Assane Sarr en train de délimiter les
[a]

[b]

[b]
39
F IGURE 3.8 – Fig (a) : Ibrahima Wade, Souleymane Der, Thimothee Brochier, Modou Lô ;
Fig (b) : Damien Diop et Moussa Fall ; Fig (c) : Thimothee Brochier, Damien Diop, Modou

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