ArticleAnémieFerAlimentation-PhCayot-Juin2022 VersionHAL
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Philippe Cayot
Article de synthèse sur la nutrition du fer. Ici une version plus développée que l’article publié en version
expurgée sous forme de deux articles (versions expurgées) dans The Conversation France :
A)
Pourquoi le fer est-il aussi important pour notre organisme ? Les fonctions
biologiques du fer
De fait, la teneur en fer des plantes fraîches reste très faible : 0,4 mg / 100 g dans l’hypocotyle du radis rose
(partie charnue comestible entre la tige et les racines), 0,6 mg / 100 g dans le tubercule de pomme de terre
(racine), 1 mg / 100 g dans une laitue (feuilles), 1,2 g / 100 g pour l’artichaut (fleur), 1,3 g / 100 g pour de la
ciboulette (tige), 1,7 g / 100 g pour la fève (fruit) (données Ciqual pour des plantes fraiches). En remontant la
chaine alimentaire, vous trouverez 2,2 mg de fer par 100 g de viande crue de bœuf (entrecôte), 6,6 mg / 100 g
de foie cru de lapin. Prédateur ultime, l’humain contient environ 5 mg de fer / 100 g corporel. Dans l’univers
marin, le wakamé, une macro-algue (Alaria esculente ou Alaria marginata), contient 2,2 mg de fer par 100 g de
produit frais (USDA, Food data Central). En bout de chaine alimentaire, le foie de morue (Gadus morhua)
contient 4 mg de fer par 100 g.
Le fer reste donc en faible concentration dans les tissus, y compris en bout de chaine alimentaire. Nous le
verrons plus loin, le fer n’est en outre pas assimilable à 100 % mais plutôt entre 1 et 20 %, 40 % dans quelques
rares cas. Il faut donc a minima 8 mg de fer dans l’apports quotidien d’un Homo sapiens adulte mâle, jusqu’à
30 mg pour une Homo sapiens femelle en gestation…
L’anémie ferriprive, consécutive à une carence martiale prolongée, se définit par un déficit en globules rouges
dans le sang par rapport à une norme définie par la communauté scientifique. Le tableau 1 indique les valeurs
« normales » pour 95 % de la population (c’est-à-dire moyennes au sens valeurs moyennes statistiques dans
une répartition selon la loi normale, dans une répartition gaussienne, encadrées par des bornes inférieures et
supérieures). Une anémie chez l’homme se définit quand l’hémogramme indique un taux d’hémoglobine
inférieur à 130 g/L (Berthélémy, 2014). L’anémie chez la femme est statuée sans discussion possible quand le
taux d’hémoglobine inférieur à 110 g/L et est considérée comme sévère quand le taux d’hémoglobine est
inférieur à 70 g/L (Beucher et al., 2011). Dans le tableau 1, vous trouverez deux autres critères d’évaluation de
l’anémie. Le taux d’hématocrite correspond au rapport volumique des hématies (des globules rouges) sur le
volume total de sang, en % volume / volume. La teneur en globules rouges peut aussi se mesurer en
numération de cellule, et non en rapport de volume occupé : il s’agit de compter le nombre d’hématie dans un
litre de sang.
Une carence prolongée de fer conduit à une anémie. Il existe toutefois d’autres origines nutritionnelles à
l’anémie que la carence en fer, comme le déficit chronique de vitamine B12 dans les apports de l’alimentation.
L’anémie ferriprive est un symptôme et non une maladie. Les origines de l’anémie sont multiples, mais dans la
majorité des cas, elles proviennent chez l’homme (humain mâle adulte) de pertes sanguines (impliquées seules
ou avec d’autres origines dans 94,4 % l’étiologie), puis malabsorption digestive du fer (17,8 %) ou de carence
d’apport alimentaire en fer (6,6 %), selon une étude de 2001 à 2015 portant sur 100 patients (Gharbi et al.,
2016). Concernant les pertes sanguines, l’origine digestive (gastrites – inflammation de la paroi de l’estomac -
et ulcères gastroduodénaux) est la première cause d’anémie chez l’homme. En revanche, chez la femme
anémiée, le taux d’hématocrite faible est majoritairement d’origine gynécologique. L’anémie ferriprive est la
première source d’anémie chez la femme enceinte (plus de 90 % des cas). Dans les pays occidentaux, 10 à 20 %
des femmes enceintes non supplémentées en fer et moins de 5 % des femmes supplémentées présentent une
anémie ferriprive lors du troisième trimestre de grossesse (Beucher et al., 2011).
Conséquences d’une carence en fer prolongée
La carence alimentaire en fer est désormais comme la première carence alimentaire dans le monde si vous
considérez le paramètre DALYs (disability adjusted life years) (De Oliveira Mota et al., 2019). Ce paramètre
DALYs, qui est utilisé aussi dans les calculs d’impacts environnementaux de divers produits ou activités
humaines (analyse du cycle de vie), représente par le nombre d’années de vie en bonne santé perdues, en lien
avec une ou des maladies et les conditions de vie (Salomon, 2014). Le DALYs permet de calculer ensuite le DALE
(disability ajusted life expectancy) qui indique l’espérance de vie en bonne santé (en année). L’espérance de vie
de référence pour un humain en parfaite santé dans d’excellente condition de vie est de 92 ans (WHO, 2013).
En français, DALE se traduit par EVCI, espérance de vie corrigée par la fin de vie avec une incapacité, ou plus
simplement espérance de vie en bonne santé. Pour information, l’espérance de vie moyenne dans le monde
est de 73,4 ans, de 82,5 ans en France (11ème rang mondial) mais l’espérance de vie en bonne santé est de
66 ans dans le monde et de 72 ans en France (8ème rang mondial) selon l’OMS (WHO, 2019). Ce chiffre de
72 ans n’est pas totalement en accord avec les données de l’Union Européenne. Selon la Communauté
Européenne, en 2019, l’espérance de vie en bonne santé (EVCI) est de 65 ans pour les femmes française et 62,5
pour les hommes français, soit 64,1 en moyenne (elle est de 64,6 pour l’ensemble des 27 de l’Union
Européenne) (Eurostat, 2022). Très loin des 92 ans de référence ! d’un idéal absolu sans maladies.
Les maladies cardiovasculaires représentent presque 21 % des DALYs en France (27 % en Europe), suivies des
cancers, 13 % de DALYs en France (15% en Europe) (WHO, 2019). En Europe, le poids de morbidité des anémies
ferriprives est de 6,3 % des DALYs, ce qui n’est cependant pas négligeable. Mais dans d’autres pays, l’anémie
ferriprive constitue un facteur de décès prématuré parmi les plus importants. L’anémie ferriprive représente
près que 40 % des DALYs en Asie du Sud-Est, 19 % dans le Pacifique Ouest, 17 % en Afrique (figure 2), 8,1 % sur
l’ensemble de l’Amérique (Lewis et Emmanuel, 2010).
En France, le poids de morbidité due à une anémie ferriprive pour les femmes de 25 à 44 ans a été évalué à
6,5 DALYs pour 100000 individus par an, soit 16 DALYs pour l’ensemble d’une vie de femme. Un scénario
consistant à faire accroitre la consommation de viande bœuf auprès de femmes de 25 à 44 ans jusqu’à
atteindre une consommation quotidienne moyenne de 100 g de viande hachée par jour n’élimerait pas
complétement l’anémie ferriprive chez les jeunes femmes mais abaisserait le DALYs de 16 à 7,2 (pour
100.000 individus et pour une année) (De Oliveira Mota et al., 2019). Nous verrons plus loin pourquoi la
correction préconisée consiste en l’accroissement la consommation de viande rouge, et non pas de
légumineuses, à l’opposé des recommandations à réduire notre consommation de viande, dans une époque
éco-anxieuse où certaines « vérités » sur l’élevage bovin sont à nuancer. Une analyse du cycle de vie doit
considérer le mode d’élevage…, mais il s’agit là d’un autre sujet.
Figure 2 : espérance de vie en bonne santé (EVCI ou DALE) et années perdues(en DALYs) pour trois zones géographiques et pourcentage
de DAILYs qui provient de l’anémie ferriprive (AnéFer, en carré noir en % de DAILYs) d’après différentes sources de données (AFD, 2020;
Lewis et Emmanuel, 2010; Salikha, 2018; Schneider, 2019; WHO, 2019; Wiysonge, 2018). DALYs (disability adjusted life years): année de
vie en bonne santé perdue ; DALE (disability ajusted life expectancy) ou EVCI : espérance de vie corrigée par la fin de vie en incapacité ;
YLDs (years lived with disability) : années de vie avec handicap ; YLLs (years of life lost) : années de vie perdues. En rouge, les périodes
de vie avec maladies invalidantes durant la vie (par ex., avec arrêt de travail ou nécessitant un alitement par exemple).
La prévalence des anémies est encore plus importante dans des pays où les conditions de vie sont modestes, et
l’accès à une alimentation de qualité, dont une partie d’origine animale, est réduite voire inexistante : plus de
40 % des femmes en âge de procréer en Afrique sub-saharienne et centrale sont anémiées, tout comme en
Inde, au Brésil ou au Pérou (OMS, 2008; Dadoun, 2012). Les enfants sont aussi concernés dans les pays aux
conditions de vie modeste : 43 % des enfants de moins de 5 ans seraient carencés en fer à travers le monde
(Doumani, 2020).
Les pertes en fer hors pathologie particulière : surtout chez les femmes mais pas
seulement…
Excluons les maladies qui induisent une anémie ou un déficit en fer. Pour des individus adultes en bonne santé
(18-50 ans), deux catégories de personne sont très majoritairement concernées par l’anémie :
- Les femmes en âge de procréer. 80 % des DALYs liées à l’anémie ferriprive sur l’ensemble de la
population française sont dues aux menstruations des femmes (De Oliveira Mota et al., 2019).
- Les coureurs à pieds de grand fond (marathon, trail, ultra-trail) et des marcheurs de plus de 50 ans
(Dine et al., 1988). Ces sportifs perdent à l’effort beaucoup de fer. Les origines de ces déperditions
augmentées sont multiples : pertes sudorales et urinaires importantes (hématurie), parfois aussi
saignement digestif consécutif à l’effort, mais encore hémolyse (destruction de globules rouges) à
l’effort. La carence en fer observée après effort est aussi due à l’hémodilution (liée à des prises
abondantes de boisson durant et après l’effort). L’effet disparait après 48h. L’hémolyse, observée par
exemple durant un ultra-trail, proviendraient des chocs planaires répétés sur une longue période mais
aussi de la forte compression répétée des muscles durant l’effort (Robach et al., 2014).
Bien qu’utile d’un certain point de vue, ce Nutri-Score pose un vrai questionnement, et en particulier le fer. Les
apports et fer ou la présence de complexants des minéraux qui limitent l’absorption du fer (phyates, oxalate
généralement présent dans les légumes et légumineuses) ne sont pas pris en compte dans le calcul du Nuri-
Score (figure 3).
Figure 3 : les bases du calcul d’un Nutriscore. Les apports en fer ne rentrent pas dans le calcul du Nutriscore, ni les facteurs
antinutritionnels dont les complexants du fer.
Comment y remédier ?
La tentation est grande de prescrire des compléments alimentaires riches en fer. Les solutions
pharmacologiques sont d’ailleurs nombreuses : sulfate de fer, fumarate de fer, gluconate fer par voie orale
mais aussi hydroxydes de fer en présence de glucose ou de dextrines, du gluconate de fer par voie parentérale
(injection musculaire)…
Mais il a été démontré depuis longtemps que cette stratégie est vouée à l’échec à long terme : l’observance
d’une complémentation par un nutraceutique s’effrite en effet à long terme. Outre la lassitude et l’oubli,
l’inconfort qui l’accompagne peut expliquer cette chute puisqu’ils conduisent notamment à une irritation du
colon.
Un nouveau complément semble toutefois offrir un vrai confort digestif car peu pro-oxydant, tout en étant très
performant : le bis-glycinate de fer présente une biodisponibilité très supérieure au sulfate de fer (absorption
du fer 4 fois supérieure). Le plus efficace toutefois reste d’agir sur ce que l’on mange et de modifier son régime
alimentaire, comme nous le présentons dans la suite de cet article.
B)
Le fer est indispensable à notre bonne santé, c’est un fait. Mais comment nous assurer que notre alimentation
nous apporte ce dont nous avons besoin ?
Figure 4 : teneur en fer dans quelques aliments, animaux et végétaux, en mg par 100g d’aliment prêt-à-consommer. Données extraites
du site web CIQUAL (ANSES, 2020)
Biodisponibilités en fer
Cependant, la teneur en fer ne suffit pas à qualifier un aliment comme une « bonne » source en fer. Il faut
comparer la biodisponibilité en fer. Et sur ce point, la disponibilité en fer diffère très nettement selon qu’il
s’agisse de source animale ou végétale. La figure 5 montre que le régime alimentaire contenant des produits
animaux donne la meilleure assimilation du fer, pour une quantité de fer ingérée quasi-identique pour les
volontaires d’un essai clinique suivant un régime végétarien ou omnivore. Le fer d’origine animale est
nettement plus absorbé (au moins 6 fois plus sur l’exemple de la figure 1) que le fer d’origine végétale.
Figure 5 : apport de fer journalier (mg/j) et quantité de fer réellement absorbé (mg/j), pour une cohorte suivant un régime végétarien et
une autre cohorte avec une régime contenant des produits animaux. Données extraites (Hunt, 2003).
Il faut énoncer une réalité cent fois prouvée et publiée dans la littérature scientifique : le fer animal est plus
assimilable (biodisponible) que le fer végétal. L’explication provient de la nature du fer. Dans un produit carné,
une partie du fer est associée à de la myoglobine (on parle de fer héminique). Cette forme de fer est très
assimilable : 15 à 40% du fer héminique d’un produit carné peut être assimilé. Dans le cas du fer non-
héminique (fer des lentilles ou du pois chiche), seul de 1 à 15% du fer peut être assimilé. Pour être précis, dans
le cas de la viande, 40 % du fer est sous forme héminique, le reste du fer étant sous forme ionique, mais non
complexé et donc assez disponible (voir plus loin).
Pour expliquer pourquoi le fer héminique (fer dans la viande – myoglobine, ou le boudin noir - hémoglobine)
est mieux absorbé que le fer non-héminique (seule forme de fer que l’on trouve dans les légumineuses), il faut
comprendre comment s’opère l’absorption du fer au niveau de l’intestin. La figure 6 vous résume l’assimilation
du fer durant la digestion. Les cellules intestinales (au niveau du duodénum, début de l’intestin grêle qui fait
suite à l’estomac) absorbent le fer des aliments par deux voies (figure 6) : l’une est spécifique de l’hème et n’a
pas de concurrence ; l’autre exige que le fer soit libre et qu’il soit sous forme réduite, en Fer II (Fe2+). Le fer non
héminique doit d’abord être « libéré » par l’acidité de l’estomac. Puis, dans l’intestin grêle, le fer Fe3+ est réduit
en Fe+2 : la membrane cellulaire des entérocytes du duodénum possède en effet à sa surface une réductase qui
transforme le fer III en fer II. La vitamine C provenant de l’alimentation pourrait aussi jouer le rôle de réducteur
et faciliter l’assimilation du fer en favorisant son état réduit, Fe2+.
Figure 6 : schéma simplifié d’absorption du fer au niveau de l’intestin (entérocyte du duodénum) ; deux voies, celle du fer associé à
l’hème et celle du fer « libre » réduit (soluble), Fe2+, dit fer non-héminique. Schéma conçu d’après différents schémas publiés (Anderson
et Vulpe, 2010; Latunde-Dada et Simpson, 2010). DCYTB : duodenal cytochrom b (reductase du fer), DMT1 : divalent metal-ion
transporter 1 (transporteur de l’ion Fe2+, mais aussi des ions Zn2+ et Cu2+), HCP1 : heme carrier transporter (récepteur et transporteur
transmembranaire spécifique de l’hème), HO-1 : hème oxygénase (machinerie à récupérer le fer de l’hème), FPH : ferroportin,
(transporteur du fer de la cellule du duodénom vers le plasma sanguin), HEPH : hephaestin (oxyde le fer II en fer III).
Une autre explication s’impose pour expliquer la faible assimilation du fer végétal : dans le cas des
légumineuses et des céréales, le fer est associé à du phytate (figure 7), un puissant complexant des minéraux,
qui rend le fer très peu assimilable, à la différence du fer héminique, stabilisé au sein de la structure protéique
de l’hémoglobine ou de la myoglobine (figure 7). D’autres acides présents dans les plantes, comme l’acide
oxalique, sont aussi de puissants complexants du fer, ce qui conduit à limiter très fortement l’assimilation du
fer. Le fer n’est donc pas libre pour être réduit par la réductase DCYTB et incorporé par le transporteur
membranaire DMT1.
Figure 7 : état chimique simplifié du fer dans les aliments. A gauche, Fer héminique (fer inséré dans l’hème de la myoglobine de la
viande ou l’hémoglobine du boudin noir). A gauche, le fer non-héminique, « libre » (Fe3+) et le fer ionique piégé soit par le poly-anion
phytate, soit par l’ion oxalte (tous deux présents dans les végétaux).
A la lumière de ces informations sur l’assimilation du fer et sa biodisponibilité, comparons ainsi deux aliments
sur leur apport en fer, l’un jugé excellent d’un point de vue nutritionnel selon le Nutriscore, l’autre à éviter
selon toujours le Nutriscore.
Outre le calcium du lait, les autres inhibiteurs ou répresseurs d’absorption du fer sont les tanins du thé ou du
café, les phytates (les phosphate d’inositols) des céréales et des légumineuses, les polyphénols des fruits
rouges ou bleus-noirs, du vin et du cacao, la pectine des fruits, pommes, coings … (Doumani, 2020).
Ce qu’il faut associer à la viande ou les légumineuses riches en fer pour favoriser l’absorption
du fer
Les fruits et légumes frais riches en vitamine C (cassis, poivrons, choux, kiwi, orange), les légumes riches en
vitamines A (patates douces, carottes, épinard, potiron), mais surtout les produits animaux (viande de bœuf, de
volaille, poisson, fruits de mer) favorisent grandement l’absorption du fer (Doumani, 2020).
Notez que l’absorption du fer par le modèle cellulaire Caco-2 cell (observée par la quantité de ferritine,
protéine intracellulaire de réserve de fer, synthétisée par les cellules Caco-2) est plus important pour la purée
de pois chiche que pour le houmous (mélange de pois chiche et de tahini, une purée de sésame). La purée de
sésame contient en effet beaucoup d’acide phytique (Doumani et al., 2020), ce qui accroit la rétention du fer
par la matrice alimentaire.
Pour expliquer l’action de l’acidification (ajout de jus de citron) sur la biodisponibilité du fer dans la purée de
pois chiche et le houmous (figure 8), nous avons émis l’hypothèse que la protonation (la suppression des
charges des groupes phosphates) des phytates de fer conduisaient à la production d’acide phytique et de fer
libre (figure 9). En réalité, la protonation est partielle car les valeurs des pKa des fonctions phosphates sont
pour certaines très basses, inférieures au niveau d’acidité obtenue (valeur de pH) avec l’ajout de 14 mL de jus
de citron à 100 g de houmous ou de purée de pois chiche. Pour rappel, le pKa est la constante d’équilibre acide-
base, entre une forme phosphate chargée négativement, R-PO42- + R-PO4H-, formes basiques, et une forme
protonée, R-PO4H , forme acide. Les valeurs de pKa sont : 9,5-9,2 ; 8 ; 6,25 ; 5,2 ; 3,2 ; 2,4-1,9. Avec un pH final
de 4 à 5, l’ajout de jus de citron a permis probablement de protoner 3 des 6 fonctions phosphates et de libérer
une partie du fer complexé par les phytates du pois chiche et du sésame (figure 9).
Figure 9 : hypothèse mécanistique qui expliquerait pourquoi une acidification importante de la purée de pois chiche ou du houmous
permet d’accroitre la biodisponibilité du fer. La protonation des groupes phosphates libère des ions ferriques Fe3+ du complexe Fer-
phytate.
Cette stabilité redox du bis-glycinate de fer limiterait les effets indésirables de ce complément pharmaceutique
en fer, en particulier l’irritation colonique. Cette irritation du colon serait en réalité la conséquence de la
peroxydation des lipides des cellules de l’intestin et des bactéries hôtes du colon. Actuellement, la majorité des
polyvitaminés-polyminéraux vendus en pharmacie ou aux rayons diététiques des GMS ne contiennent pas de
1
Le numéro CAS ou CAS registry number est une sorte de numéro de sécurité sociale des molécules chimiques.
A chaque molécule sont identifiant CAS. Les n° CAS sont enregistrés dans une banque de données des USA, de
l’Amercian Chemical Society. Le n° CAS est le plus utilisé en science pour identifier une molécule. Il existe
d’autres banque de données, comme l’ECHA (European Chemical Agency), la banque de donnée européenne.
Le bis-glycinate de fer possède le n° ECHA 606-444-7, différant du N° CAS 20150-34-9. Dans la nomenclature
chimique internationale, cette molécule possède le nom IUPAC 2-aminoacetate ; iron(2+).
bis-glycinate de fer. Les sels de fer majoritairement utilisés dans le compléments nutraceutiques présentent de
bonne biodisponibilité, biodisponibilité évaluée par modélisation bio-informatique de la fixation de fer sur le
transporteur membranaire DMT-1 : lactate, fumarate et sulfate ferreux 100%, succinate et gluconate ferreux
autour de 90 %, citrate ferreux 74 % et tartrate ferreux 62 % (Anantram et al., 2018). Une association de ce
complément de fer avec de l’acide folique (vitamine B9) semble accroitre la performance de l’absorption du fer
(Saini et al., 2016).
Clairement, le bis-glycinate de fer semble être le complément en fer le plus intéressant pour les végétaliens et
végétariens. Le bis-glycinate de fer présente une forte biodisponibilité avec un grand confort d’usage et une
bonne tolérance : pas de nausée, pas de douleur intestinale, pas de constipation, pas de ballonnement, pas de
goût métallique à l’ingestion (Bumrungpert et al., 2022). La biodisponibilité du fer apporté par le bis-glycinate
de fer est 4 fois moins affectée en présence d’inhibiteur d’absorption du fer que celle du sulfate de fer (Saini et
al., 2016).
Pour 10 g de fer élémentaire ajouté à un aliment à base de soja, on obtient une biodisponibilité équivalente à
45 % de 10 g de sulfate de fer ajouté (Lam et al., 1997). Dans le pain blanc, la biodisponibilité est de 40 % celle
obtenue avec de l’ascorbate de fer ajouté à la même masse (Walter et al., 2004). D’autres auteurs semblent
attribuer au fer élémentaire une biodisponibilité plus faible, 21% à 36 % selon le type de fer élémentaire (Swain
et al., 2003; Hoppe et al., 2006). Rapporter à un mole d’ion Fe2+, le fer métallique n’équivaut qu’à 10 à 15 % de
l’efficacité d’un sel de fer.
Ce fer métal ajouté permet d’afficher une teneur en fer importante sans avoir des problèmes de stabilité
chimique durant le stockage. Il s’agit d’une facilité de formulation : les sels de fer (sulfate de fer II, gluconate de
fer II, lactate de fer II), qui offrent du fer largement plus biodisponible, sont difficiles à utiliser car il s’opère des
phénomènes d’oxydation durant le stockage. Des points noirs apparaissent par exemple dans les céréales
quand le formulateur choisit d’enrichir avec du sulfate de fer. Pour simplifier l’ingénierie des aliments fortifiés
en fer, il est aisé d’ajouter du fer « élémentaire ». Une autre solution, récemment identifié par les scientifiques,
serait d’ajouter du phosphate d’ammonium ferreux pour éviter l’altération des odeurs et de la couleur dans
l’aliment fortifié en fer, tout en offrant une bonne biodisponibilité du fer par exemple dans des préparations
laitières pour nourrisson (Hurrell et al., 2022). Le bis-glycinate de fer est une autre option à envisager pour
fortifier un aliment sans risque majeur d’oxydation (Guzun-Cojocaru et al., 2010, 2011).
Enfin, attention aux compléments nutraceutiques pour corriger vos apports déficients en fer : ceux-ci
provoquent des irritations coloniques et d’autres inconforts. Seul le bis-glycinate de fer semble apporter une
solution sécurisée et efficace pour corriger des apports de fer insuffisamment efficaces, par exemple quand le
régime alimentaire exclut les viandes. Il faut cependant aussi éviter d’abuser de viande. Il existe une relation
clairement établie entre le cancer du côlon et la consommation de fer héminique (la consommation de viande
rouge). N’oublions pas que le fer est pro-oxydant. Ces cancers du côlon pourrait être dus à la peroxydation
lipidique (oxydation de lipides de le membrane cellulaire) au niveau de cellule du colon (Pierre, 2016). « La
vérité se trouve au milieu », la nutrition consiste en l’art d’équilibrer : un peu, de tout, raisonnablement, et
adaptée aux besoins spécifiques de chacun.
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