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Trouble dépressif
Prévalence :
— 1 à 4 % d’épisode dépressif caractérisé chez les personnes de plus de 65 ans.
— 10 % de plaintes dépressives, ou dépression subsyndromique.
Facteurs de risque : Pathologies médicales gériatriques (insuffisances d’organes,
douleurs, cancers), perte d’autonomie, iatrogénie, événements de vie négatifs
(veuvage, changement de domicile, institutionnalisation)
Clinique :
Ö 1 outil clinique de dépistage : le mini-GDS (tableau 1)
Ö Épisode dépressif caractérisé : identique à celui décrit chez l’adulte. Mais
certains symptômes inhabituels peuvent s’y rajouter, tandis que les symptômes
cardinaux (tristesse, anhédonie) peuvent être mineurs, voire manquer. On parle
ainsi de masques dépressifs, pour décrire une symptomatologie derrière laquelle
il faut aller rechercher les symptômes dépressifs plus habituels (figure 1)
Diagnostic différentiel : Troubles ioniques, métaboliques (hypothyroïdie), neuro-
logiques, et cardiaques, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson.
Comorbidités : un syndrome dépressif inaugural chez le sujet âgé doit faire
rechercher une démence, d’autant plus s’il s’accompagne de troubles cognitifs.
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Tableau 1. Le mini-GDS Figure 1. Arbre diagnostique du syndrome dépressif
Masque somatique : Masque cognitif : Masque délirant : Masque anxieux : Masque hostile :
• Douleurs mises en • Dépression pseudo- • Idées délirantes • Anciennement • Syndrome de « Tatie
avant, multiples, démentielle, avec variables, à thématique « syndrome Danielle » : irritabilité,
diffuses (articulaires, des troubles cognitifs souvent persécutive, anxio-dépressif ». hostilité, insultes, refus
musculaires, essentiellement de culpabilité, • Le piège est de des soins et des aides
osseuses), plaintes mnésiques, mais sans de jalousie, ou ne regarder que au domicile, troubles
diverses. anosognosie, et au hypocondriaque. l’anxiété, et d’en du comportement.
• Souvent négligées car contraire un vécu • Rares hallucinations oublier la dépression • L’ensemble contrastant
passent pour normales très négatif de ces sous-jacente avec une personnalité
chez la personne âgée, symptômes auparavant souple et
ce qu’elles ne sont pas adaptée
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ISRS en 1re intention : À débuter à dose divisée par deux par rapport à l’adulte.
Trouble bipolaire
3 formes :
— Vieillissement d’un trouble bipolaire de l’adulte
— Bipolarisation d’un trouble dépressif récurrent
— Apparition d’un trouble bipolaire chez la personne âgée.
Ce dernier devant impérativement faire l’objet d’examens complémentaires,
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Tableau 2. Formes cliniques des troubles anxieux
Phobies spécifiques • Prévalence plus importante des phobies « naturelles » (vertige, orage…) que chez l’adulte jeune.
• Attention la phobie de la chute est une entité discutée et discutable dans le cadre des phobies spécifiques
notamment du fait de l’insight souvent diminué voire absent pour cette peur
Trouble obsessionnel • Moins de 1 % des TOC surviennent après 54 ans.
compulsif • Le vieillissement des TOC : augmentation des obsessions phobiques sur le péché religieux, des
obsessions phobiques impulsives, diminution des obsessions de symétrie ; augmentation syllogomanie,
rituel de lavage, de rangement, de vérification, diminution de l’arythmomanie
Trouble panique • Le TP s’amoindrirait avec le vieillissement
• Attention la survenue tardive d’un TP doit faire évoquer un épisode dépressif majeur et rechercher des
attaques de paniques iatrogènes (salbutamol, théophylline, L-thyroxine…)
État de stress • Augmentation des symptômes somatiques, de l’hypervigilance, diminution des symptômes dissociatifs
post-traumatique • 3 sous-types :
– ESPT de novo : traumatisme et survenue de l’ESPT pendant le 3e âge
– ESPT chronique : traumatisme et survenue de l’ESPT avant le 3e âge et s’y poursuivant
– ESPT retardé : traumatisme pendant l’âge adulte et survenue de l’ESPT pendant le 3e âge
Schizophrénie • Vieillissante : symptômes délirants moins fréquents, symptômes affectifs notamment dépressifs plus
importants, troubles cognitifs plus marqués
• Tardive
– D’apparition tardive : Late-onset schizophrenia (après 40 ans)
– D’apparition très tardive : Very late-onset schizophrenia (après 60 ans)
– Prédominance féminine
– Délire prédominant (mécanisme hallucinatoire et interprétatif) et moins de symptômes dissociatifs et
désorganisés par rapport à la schizophrénie vieillissante
Troubles psychotiques • Psychose Hallucinatoire Chronique : prédominance féminine, rarement d’apparition très tardive (début
non schizophréniques entre 40 et 50 ans), mécanisme hallucinatoire principalement (psychosensoriel auditif, olfactif voire
gustatif et automatisme mental), fréquente évolution vers un syndrome démentiel
• Délire de relation des sensitifs de Kretschmer : début le plus fréquemment avant le 3e âge, mais le
diagnostic est souvent tardif donc possible après 65 ans (parfois aussi appelé le délire de persécution
des vieilles filles). Complications dépressives à rechercher systématiquement
• Par désafférentation :
– Syndrome de Charles Bonnet : syndrome hallucinatoire psychosensoriel visuel chez les patients
souffrant d’une baisse majeure de l’acuité visuelle. Hallucinations visuelles très élaborées et
détaillées, très souvent critiquées par le patient et avec peu de retentissement. L’abstention
thérapeutique est souvent de mise, d’autant plus que la résolution est souvent spontanée.
– Paranoïa des sourds : syndrome délirant à thématique de persécution, chez le patient souffrant
d’hypoacousie ou de surdité
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Comorbidités et complications :
Ö Épisode dépressif majeur très fréquent : la co-occurrence TA-EDM est de moins
bon pronostic et le délai de réponse aux antidépresseurs est souvent plus long
Ö Suicide et tentative de suicide
Ö Addiction : alcool, médicaments anxiolytiques (benzodiazépines +++)
Traitement :
— Traitement médicamenteux :
ISRS/IRSNA (escitalopram Seroplex ® , sertraline Zoloft® , venlafaxine
Effexor LP®)
• Même profil de tolérance que chez l’adulte jeune (attention cependant
à l’hyponatrémie par SIADH)
• Délai d’efficacité souvent plus long : 4 à 8 semaines
Benzodiazépines ne sont jamais le traitement de fond mais traitement
anticholinergiques
— Traitement psychothérapique : thérapies cognitivo-comportementales (cepen-
dant souvent moins efficace que chez l’adulte jeune, nécessité de programme
spécifique avec plus de rappel des principes théoriques et des exercices à
accomplir au domicile)
Troubles psychotiques
Prévalence moindre de la schizophrénie chez le sujet âgé (0,6 %) car moindre
survenue au 3e âge et décès précoce des patients schizophrènes
Particularités cliniques chez le sujet âgé (tableau 3)
Comorbidités et complications :
Ö Épisode dépressif caractérisé
Ö Syndrome démentiel (les troubles cognitifs liés aux pathologies psychotiques
fragilisent la réserve cognitive du patient en cas de survenue d’une pathologie
neuro-dégénérative et/ou neurovasculaire)
Résumé des troubles psychotiques (figure 2)
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Figure 2. Arbre diagnostique des troubles psychotiques
Idées délirantes
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Item n° 106
Définitions
La confusion aiguë est définie par l’altération brutale ou rapidement progressive
de la vigilance, modérée, incomplète et réversible.
La démence est une altération des fonctions cognitives durable (au moins 6 mois)
entraînant une dépendance aux actes de la vie quotidienne, d’origine dégénérative
et/ou secondaire à une affection cérébrale.
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Tableau 2. Diagnostic différentiel confusion/démence
• Définition : collection liquidienne limitée par une membrane (caillots en voie de liquéfaction) située entre la
dure-mère et l’arachnoïde, résultant de l’hémolyse d’un hématome passé inaperçu.
• Étiologies : intoxication éthylique chronique, traitement anticoagulant, coagulopathie.
• Clinique : peu spécifique
– Troubles cognitifs
– Signes focaux : hémiparésie, épilepsie
– Signe d’hypertension intra-crânienne : céphalées, troubles de conscience
• Imagerie : Scanner sans injection fait le diagnostic +++
Collection hypodense au parenchyme en forme de croissant
Effet de masse sur les structures corticales = effacement des sillons sur les structures de la ligne médiane
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