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VARIABILITÉ CLIMATIQUE DANS LE CENTRE-EST DE LA CÔTE

D’IVOIRE: INDICATEURS, SCÉNARII ACTUELS ET FUTURS

Konan Roland, KOUAME


Doctorant, rkouamkonan@gmail.com

Pauline Agoh DIBI KANGAH


Maitre de conférence, line237@yahoo.com

Zuéli KOLI Bi
Professeur titulaire, z_kolibi@yahoo.fr

Institut de Géographie Tropicale (IGT), Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire

RÉSUME
Les populations rurales du Centre-est de la Côte d’Ivoire subissent des contraintes climatiques et s’y adaptent selon les opportu-
nités qui se présentent. Or, elles dépendent fortement de l’utilisation des ressources naturelles. Cette étude a pour objectif d’analyser
la variabilité des paramètres climatiques actuelles et leurs tendances à l’horizon 2080, afin de proposer des voies d’amélioration dans
la conduite des activités agricoles. À cet effet, les données climatiques analysées sont issues des stations de la SOciété de Déve-
loppement et d’EXploitation Aéroportuaire, aéronautique et Météorologique (SODEXAM) des localités du Centre-Est ivoirien. Cette
recherche dispose de données de projection des pluviométries et températures issues du modèle climatique du projet Coordinated
Regional Downscaling Experiment (CORDEX) sur la zone Afrique (CORDEX Africa). La méthodologie adoptée consiste à mettre en
évidence les indicateurs actuels et futurs de la variabilité climatique dans les départements des régions administratives étudiées. Les
résultats permettent de caractériser les principales manifestations de la variabilité climatique (1961-2010) observée depuis plusieurs
décennies. Les simulations du scénario du modèle climatique CORDEX prévoient à cette échéance une augmentation de la température
comprise entre +0,2°C et +2,6°C. Les pluies révèlent des tendances saisonnières opposées, elles vont diminuer de -4% à -12% ; cette
baisse sera accompagnée d’une mauvaise répartition dans l’espace et le temps à l’horizon 2080. Les impacts sur les écosystèmes et
les moyens de subsistance dans la région étudiée pourraient être considérables.
Mots-clés : Centre-Est de la Côte d’Ivoire, variabilité climatique, indicateurs, scénarios actuels et futurs.

ABSTRACT
The rural populations of central-east regions of Côte d’Ivoire are subject to climatic constraints and adapt according to the opportunities
that arise. However, they depend heavily on the use of natural resources. The aim of this study is to analyze the variability of current
climatic parameters and their trends by 2080. In order to propose ways of improving agricultural practice. For this purpose, the climatic
data analyzed are taken from the station stations of the Airport Development, Exploitation and Aeronautical and Meteorological Company
(SODEXAM) of the said localities. It also had projection data for rainfall and temperatures from the CORDEX (Coordinated Regional
Downscaling Experiment) climate model for the Africa area (CORDEX Africa). The methodology adopted was to highlight the current and
future indicators of climate variability in the departments of the region. The results of this study made it possible to characterize the main
manifestations of climatic variability (1961-2010) observed for several decades. Simulations of the CORDEX climate model scenario
predict a temperature increase of between + 0.2 °C and + 2.6 °C. For rainfall, there are opposite seasonal patterns, rainfall will fall from
-4% to -12% and its distribution in space and time by 2080. Impacts on ecosystems and livelihoods in the region could be considerable.
Keywords: East-Centre Côte d’Ivoire, climate variability, indicators, current and future scenarios.

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INTRODUCTION
Le sens de l’évolution du climat est l’un des principaux problèmes actuels et futurs auxquels est confrontée
l’Afrique, dans ce contexte de changement climatique. L’approvisionnement en eau à partir des cours d’eau,
des lacs et des chutes de pluie n’est pas également accessible (Roudier et al., 2011). Les changements
climatiques sont susceptibles d’imposer des contraintes supplémentaires sur la disponibilité et l’accessibilité
de l’eau (Brown et al., 2009). Ainsi, face à ces bouleversements climatiques actuels ou prévus, les popu-
lations sont confrontées à deux défis complémentaires : d’une part, le défi de l’atténuation des effets que
les humains exercent sur le climat, et d’autre part, celui de l’adaptation aux changements climatiques qui
se présentent ou s’annoncent (Ledant, 1996). De même, les besoins d’information sur l’évolution du climat
aux échelles régionale et locale constituent un grand sujet de débat.
En Côte d’Ivoire, les impacts de la variabilité climatique ont été observés au travers des sécheresses
récurrentes, des pluies irrégulières, un décalage saisonnier, une réduction des terres arables, une érosion
côtière et des inondations (PNUD, 2009). Ces différentes conséquences ont accentué le niveau de vulné-
rabilité des populations humaines et des ressources dont elles vivent. Elles leur imposent également des
changements dans leurs modes de vie (Noufé, 2013).
Les impacts de ces changements sont assez bien documentés sur les caractéristiques moyennes des
régimes de pluie et de température à court terme (Eldin, 1979 ; Paturel et al., 1995 ; Servat et al., 1997 ;
Bigot et al., 2002, 2003 ; Morel, 2004 ; Brou et al., 2005 ; Agossou, 2010 ; Dibi Kangah, 2010 ; Boko, 2012 ;
GIEC, 2014). Mais, ils le sont moins lorsqu’on s’intéresse aux projections à long terme. Ces remarques
confirment et justifient l’emploi quasi systématique des scenarii de la variabilité climatique future (OCDE,
2008). Partant, cette étude est une contribution à la documentation sur l’évolution du climat à l’échelle locale
et régionale, dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire. Les informations espérées sont nécessaires pour évaluer
les répercussions des changements climatiques sur les systèmes humains et naturels pour proposer de
bonnes stratégies nationales d’adaptation et d’atténuation des effets de la variabilité climatique.
L’étude a pour cadre la zone écologique du contact forêt-savane ou « V Baoulé » dont la pointe se loca-
lise à environ 30 km au sud de Toumodi (Figure 1). La région étudiée est située entre les longitudes 3° et
6° ouest et les latitudes 6° et 9° nord. Elle regroupe les circonscriptions administratives de l’Iffou, du N’Zi,
du Moronou et la partie nord de la région du Bélier. Sur le plan agroéconomique, cette zone a été connue
sous l’appellation de « boucle du cacao ».
Avec un climat jumelant le tropical humide (deux saisons humides et deux sèches) et le tropical sec
(une saison humide et une sèche), la zone d’étude enregistre des températures oscillant entre 14 et 33°C,
une humidité variant entre 40 et 70% et une pluviométrie moyenne annuelle de 1100 mm. C’est un vaste
ensemble monotone (les altitudes varient peu de 80 m à 120 m) dont la monotonie est interrompue à l’est
par les collines de Bongouanou dont le point culminant est à 615 m.

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Source : SODEXAM, 2016.
Figure 1 : Localisation de la zone d’étude (Centre-Est de la Côte d’Ivoire).

La zone d’étude est caractérisée par un paysage à la fois de savane et de forêt. Elle fait partie du secteur
mésophile du domaine guinéen en Côte d’Ivoire.

1-DONNÉES ET MÉTHODES

1.1 LES INDICATEURS DE LA VARIABILITÉ CLIMATIQUE

Un indicateur est une sorte de synthèse d’informations complexes grâce auxquelles on peut mesurer une
situation ou une tendance, de façon relativement objective, dans l’espace et à un instant donné (Franquin,
1976). Les indicateurs climatiques dans cette étude sont des mesures récapitulatives du statut de quelques
paramètres climatiques qui prennent en compte le début, la fin d’une période et/ou d’une séquence de la
période. Ils sont informatifs et très descriptifs. Ils renseignent sur le signal en termes de situation moyenne,

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d’anomalie positive ou négative (Ogouwalé, 2006 ; Sultan, 2010). Sur cette base, pour caractériser la
variabilité climatique dans le Centre-Est ivoirien, les normales pluviométriques des périodes 1961-1990 et
1981-2010 sont analysées et comparées. Ces échelles de temps sont retenues dans le but d’appréhender
leur l’influence sur l’agriculture, du point de vue saisons et calendrier agricoles, notamment.
Les deux éléments majeurs qui modulent la variabilité du climat dans les régions tropicales sont la tem-
pérature et les pluies (Boko, 2015). Mais il convient de noter que la température présente une variabilité
spatiale moins marquée que la pluviométrie (Dibi Kangah, 2010 ; Noufé, 2011). En conséquence, la tempé-
rature a été analysée pour l’ensemble de la zone d’étude tandis que les pluies ont été considérées à l’échelle
départementale. Pour cela, on a étudié dans un premier temps, l’évolution interannuelle des températures
moyennes afin de voir s’il y a des évolutions dans les séries chronologiques.

1.2. L’ANALYSE FRÉQUENTIELLE DE LA PLUVIOMÉTRIQUE JOURNALIÈRE

L’analyse est faite de la première tranche de sept et 10 jours consécutifs à la dernière tranche de sept
et 10 jours consécutifs après le semis durant la saison agricole pluviale (de mars à octobre). Le choix d’un
seuil de 20 mm signifie que la période sèche d’une tranche quelconque de sept et 10 jours après le semis
est le nombre de jours consécutifs où la pluviométrie a été inférieure ou égale à 20 mm. Toutefois, en termes
d’intensité et d’impacts sur les cultures, ces jours sont les moins préjudiciables surtout en milieu et en fin
de campagne (Franquin, 1976). A cet effet, cette analyse a considéré la distribution de leurs fréquences
par région seulement pour la première décade après le semis. L’étude de la variabilité du nombre annuel
de jours de pluie a été abordée au cours des travaux antérieurs (Servat et al., 1998 ; Amani et al., 2010 ;
Dibi Kangah, 2010). Du point de vue climatologique, l’étude des jours pluvieux peut contribuer à améliorer
les connaissances sur les aspects des déficits pluviométriques saisonniers et annuels ainsi que sur les
changements susceptibles d’affecter l’évolution de la pluviométrie (Amani et al., 2010).
Ainsi, le nombre de jours de pluie est d’abord classifié aux niveaux annuel et saisonnier. Les différentes
classes sont définies en fonction du nombre de jours de pluie de hauteur comprise entre 1 et 10 mm (P1),
10 et 30 mm (P2), 30 et 50 mm (P3), plus de 50 mm (P4). Une analyse interannuelle de ces différentes
classes de jours de pluies est ensuite effectuée sur un même graphe afin de voir laquelle de ces tranches
de pluie journalière justifierait la tendance actuelle de la pluviométrie. Toutefois, cette étude considère 0,1
mm comme seuil pour déterminer les jours de pluie. On en tiendra compte pour décrire les changements
dans les débuts et fins des saisons de pluies. Ainsi, on définit la séquence sèche pour une période donnée
comme étant le jour maximal de jours consécutifs sans pluies ou de pluviométrie inférieure ou égale 0,85
mm (Stern et al., 2006).
Les probabilités d’avoir des séquences sèches supérieures ou égales à sept et 10 jours ont été calculées
afin de connaître les risques de stress hydrique dans les différentes décades de l’année. Pour analyser ce
risque, on a calculé et comparé, sur toute la saison, la fréquence et la longueur des séquences sèches.
On a procédé également à la comparaison de l’évolution de ces séquences sèches de part et d’autre des
années de rupture, mais aussi celle de ces deux dernières décennies par rapport à la période de référence
1961-1990.

1.3. LA DÉTERMINATION DES TENDANCES CLIMATIQUES

Les moyennes glissantes et la méthode de la régression linéaire ont été utilisées pour la détermination
des tendances pluviométriques et thermométriques sur toute la longueur des séries chronologiques de
1961 à 2010. Le calcul des moyennes pluviométriques annuelles par période de 30 ans (une période de
référence selon l’OMM) depuis 1961 (date des premières observations pluviométriques sans interruption
dans la série) à 2010, permet d’observer la fluctuation des isohyètes 1100mm dans l’espace.

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La technique des moyennes glissantes consiste à lisser les irrégularités en associant aux valeurs yti
d’une chronique de nouvelles valeurs zti qui sont les moyennes arithmétiques d’une valeur originale yti et
des valeurs qui l’encadrent. Les moyennes glissantes sont calculées sur 30 ans de part et d’autre de yti.
Cette méthode permet d’avoir des séries de pluies et de températures lissées par station, aux pas de temps
mensuel, saisonnier et annuel. Les tendances sont mises en évidence par une droite de d’ajustement affine
: y = ax + b ; elle est obtenue par le calcul de la pente a qui est un coefficient directeur : la pente est corrigée
ou estimée par la méthode d’estimation de Theil-Sen (Theil, 1950 ; Sen, 1968).
Le test de Mann-Kendall permet également d’examiner l’existence d’une tendance linéaire (à la hausse
ou à la baisse) sur une série chronologique. L’hypothèse H0 testée est « il n’y a pas de tendance ». Selon
le seuil de significativité choisi, l’hypothèse H0 est rejetée et on conclut à l’existence d’une tendance signi-
ficative au seuil choisi. Ce test est basé sur la statistique de corrélation de rang t de Kendall et utilisé pour
montrer le degré de signification de la tendance. La robustesse du test a été validée par plusieurs essais
de comparaison (Stewart et Glantz, 1985 ; Oeschger et al., 1989).

1.4. LES PROJECTIONS DU CLIMAT FUTUR DANS LE CENTRE-EST DE LA CÔTE D’IVOIRE À


L’HORIZON 2080

Les projections climatiques ont été établies à partir d’expériences de modélisations régionales et mon-
diales. Les observations de ces dernières décennies montrent que le climat de l’Afrique de l’Ouest a changé
(Boko, 2007). Quelques-unes de ces modifications sont nettement imputables au changement climatique
mondial. Les projections climatiques régionales futures sont de plus en plus utilisées comme outil dans
l’élaboration d’activités relatives à l’adaptation, aux politiques et aux prises de décisions. De plus, il est
essentiel qu’elles soient associées à des stratégies d’adaptation et prises de décisions au niveau local.
Les régions du Centre-Est ivoirien sont spécifiquement propices à l’agriculture. Elles abritent en effet de
grandes plantations agricoles (cacao, hévéa, anacarde et café). Or, les rendements de ces cultures, pour
la plupart pérennes, sont assujettis à la disponibilité des ressources en eau. Fort des conséquences avé-
rées de la variabilité climatique, la caractérisation et la prédiction des tendances climatiques à l’horizon
2080 deviennent une nécessité car, cette connaissance est indispensable à la maitrise et à la gestion des
ressources naturelles et agricoles.
Le haut niveau de concordance parmi les modèles climatiques régionaux et mondiaux pour l’Afrique
de l’Ouest (Brown et al., 2009) permet d’établir avec un haut niveau de confiance qu’une augmentation
escomptée de la température et une baisse de la pluviométrie se produiront de manière très vraisemblable.
La projection des pluies et températures provient des sorties de modèles climatiques du projet CORDEX-
Africa sur la zone Afrique. Le modèle retenu parmi quatre sorties de modèles testés avec les observations
sur la période de référence 1971-2000 est le modèle régional CCLMA-8-17 du domaine AFR-44 dont la
résolution est de 0,44 avec comme période de projection 2006-2100.

2. RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

2.1 LES INDICATEURS DE LA VARIABILITÉ CLIMATIQUE

Les distributions des probabilités varient de la période 1961-1990 à la période 1991-2010 qui est relati-
vement plus sèche. De même, on montre à partir des stations pluviométriques de la zone d’étude quelques
caractéristiques de cette évolution. Les épisodes secs de la saison pluvieuse ont été ainsi relevés et regroupés
en deux catégories : supérieur à sept jou rs, et supérieur à 10 jours. La fréquence des séquences sèches
étant faible en milieu de campagne, cette analyse a été conduite pour les trois premières décades après le
semis ainsi que les 7ème, 8ème et 9ème décades après les semis (figure 2).

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Ce sont les types d’épisodes secs les plus fréquents au cours de la campagne. Par ailleurs, il apparait
que le risque d’occurrence des séquences sèches supérieures à sept et 10 jours baisse au fur et à mesure
que l’on s’approche du milieu (avril-juin) de la saison pluvieuse (0,1 à 0,6%). Les probabilités d’avoir des
sécheresses dépassant sept et 10 jours au cours des 30 jours qui suivent une pluie du mois de juin s’élèvent
à plus de 70% sur l’ensemble de la zone. L’augmentation du nombre de séquences sèches peut s’interpréter
comme une augmentation du nombre de jours de pluie sans pour autant que cela implique une augmentation
de la hauteur totale des pluies.

Probabilité de séquences sèches supérieures à 7 jours Probabilité de séquences sèches supérieures à 7 jours
1961-1990 1991-2015
1 1,2
0,9
1
0,8
0,7 0,8

Probabilité
Toumodi
Probabilité

0,6 Toumodi
0,5 Arrah 0,6 Arrah
0,4 Mbahiakro
Mbahiakro 0,4
0,3
0,2 Prikro Prikro
0,2
0,1 Tiébissou Tiébissou
0 0

Mois Mois

Probabilité de séquences sèches supérieures à 10 Probabilité de séquences sèches supérieures à 10 jours


0,9 jours 1961-1990 1991-2015
1,2
0,8
0,7 Toumodi 1
Probabilité

0,6 Arrah 0,8 Toumodi


Probabilité

0,5 Mbahiakro Arrah


0,4 0,6
Prikro Mbahiakro
0,3 Tiébissou 0,4
0,2 Prikro
0,1 0,2 Tiébissou
0 0

Mois Mois

Source : Données de la SODEXAM, 2017


Figure 2 : Probabilité de séquences sèches supérieures à sept et 10 jours

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Les mois de mai, juin et juillet, sont les plus pluvieux de l’année en région relativement forestière (Arrah,
Bongouanou et Daoukro). Cette situation est plus remarquable au mois de juin où les pluies mensuelles
enregistrées excèdent 500 mm. Le caractère très pluvieux de ces trois mois ainsi que l’étendue de la période,
comparativement à la saison humide de septembre-octobre, permet de qualifier cette première période de
« grande saison pluvieuse ». L’apparition des séquences sèches de sept jours au cours du mois d›août est
un facteur de risque pour les plantes ayant atteint un stade de leur cycle végétatif ne pouvant supporter
sept jours secs, et plus principalement dans les sols latéritiques à faible réserve en eau. Cette situation est
aggravée par la tendance à la prédominance des longues séquences sèches.
Les années 1991-2010 connaissent globalement dans toute la zone étudiée ; une hausse d’occurrence
des séquences sèches supérieures à sept et 10 jours avec cependant des situations de sécheresse dans leur
partie nord (Mbahiakro, Prikro). Des situations de sécheresse extrême sont majoritairement apparues dans
les années 1970 et 1983. L’analyse interannuelle (1991-2010) de la tendance d’évolution de la séquence
sèche maximale du mois d’août montre une tendance à la hausse pour toutes les stations. De même, l’analyse
de l’évolution du nombre de jours secs au mois d’août révèle un accroissement pour toutes stations durant
la même période. Les résultats des entretiens coïncident avec ceux de Brou (2009), concernant la grande
irrégularité intra-annuelle de la pluviométrie. Ainsi, on note une perturbation dans la durée et la période des
saisons qui révèle un raccourcissement de la saison pluvieuse au profit de la saison sèche qui s’allonge
(Kouakou et al., 2013 ; M’Bra, 2013 ; Anon, 2012), en phase avec la baisse des pluies qui s’est intensifiée
en Côte d’Ivoire et dans tous les autres pays du golfe de Guinée au cours des années 1980 et 1990 (Noufé,
2011 ; Brou et al., 2005 ; Paturel et al., 1995 ; LeBorgne,1990)
Cette baisse de la pluviométrie, accompagnée d’une des sécheresses les plus importantes des années
1970-1990, est le signe d’une variabilité du climat dont la fréquence et l’intensité ont augmenté durant les
30 dernières années (d’Orgeval, 2008 ; Dynes, 2008). Cette situation de déficit a occasionné en particulier
un fort déficit hydrique dans la zone d’étude (Koné et al., 2007 ; Brou et al., 1999).

2.2. LES SCÉNARII CLIMATIQUES ACTUELS

a) La pluviométrie

Les cartes des aires de hauteurs pluviométriques moyennes annuelles de 1961-2010 (figure 3) présentent
la distribution des hauteurs pluviométriques moyennes annuelles.

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Source : Données de la SODEXAM, 2017
Figure 3 : Déplacement de l’isohyète 1100 mm entre les normales 1961-1990 et 1981-2010

Dans la partie centrale de la Côte d’Ivoire, la pluie est la variable climatique la plus déterminante pour la
vie et les activités des populations. Certains auteurs considèrent qu’elle permet, à elle seule, de déterminer
l’évolution de l’environnement (Dibi Kangah, 2010 ; Diomandé, 2013). Pour d’autres, le suivi de la variation
des courbes d’isohyète est un moyen suffisamment exploité pour révéler la tendance pluviométrique (Bigot,
2004 ; Brou, 1997 ; 2005 ; Noufé, 2011). La cartographie diachronique fait apparaître que l’espace étudié a
enregistré une profonde modification des hauteurs de pluies. Le calcul des moyennes annuelles par période
de 30 ans (une période de référence selon l’OMM) depuis 1961 (date des premières observations sans
interruption dans la série) à 2010, permet d’observer la fluctuation de l’isohyète 1100 mm dans l’espace.
Les pluies ont connu une baisse sensible de 1961 à 2010. En se basant sur 30 ans, l’isohyète 1100 mm
connaît une progression vers le sud de la région du Centre-Est jusqu’en 2000, et ne descend que très peu
au-delà de Daoukro (normale 1981-2010). Cependant, l’évolution des normales référentielles (1961-1990)
montre une forte descente de l’isohyète vers le sud aux environs de Bongouanou pour la décennie 1981-
1990. On constate que la remontée a commencé vers 1990 dans les deux normales analysées, ce qui est
confirmé par l’évolution pluviométrique. A une échelle plus détaillée, les résultats des études au Niger et au
Nigeria montrent, par exemple, que la pluviométrie peut varier considérablement à une distance de quelques
kilomètres et sur différentes échelles temporelles (Graef et al., 2001; Akponikpè et al., 2011). La dernière
normale (1981-2010) est marquée par une remontée de l’isohyète 1100 mm ; ce qui signifie un regain des
pluies qui pourrait s’accompagner d’une bonne condition pour la productivité végétale.
L’analyse de la pluviométrie sur une longue série (1961-1990 et 1981-2010) montre une variabilité
temporelle et spatiale dans la région Centre-Est de la Côte d’Ivoire. Deux séquences bien distinctes de
l’évolution des pluies sont déterminées. La tendance générale de la pluviométrie est à la baisse. Cepen-
dant, la dernière séquence (1990-2010), marquée par une grande variabilité d’une année à l’autre, connaît
un regain de conditions humides dans la zone d’étude. La réduction importante des pluies apparaît sous
forme d’épisodes de forts déficits en 1972-1973, 1982-1984 et 1997 perçus aussi ailleurs dans les zones

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soudano-sahéliennes (Nicholson, 2001). Pour le cas de la zone d’étude, cette tendance s’est traduite par
un glissement des isohyètes de l’ordre de 150 à 200 km vers le Sud (Diouf et al., 2000).
En se basant sur l’étude des longues séries observées, il est possible de situer la période actuelle de
pluviométrie déficitaire dans une perspective historique et de mieux évaluer ainsi l’importance réelle de
cette évolution climatique récente. Si la plupart de ces séries de référence ne remontent qu’au début du
siècle, voire aux années 1960, l’antériorité de cette information permet néanmoins d’apprécier l’évolution
des périodes sèches et donc de mieux caractériser le déficit actuel. Une littérature importante rend compte
de ces modifications du régime climatique. Plusieurs auteurs font en effet apparaître dans leurs travaux
une diminution significative des ressources en eau au cours de ces dernières années (Le Borgne, 1990 ;
Paturel et al,, 1997; Servat et al., 1997 ; Brou, 1998 ; Gaye, 2016). Il est apparu dans leurs études que la
baisse des pluies s’est amorcée, en Côte d’Ivoire comme dans les autres pays du Golfe de Guinée, dès la
fin des années 1960. Cette baisse est en phase avec ce qui a été observé au Sahel, et qui s’est intensifiée
au cours des années 1980 et 1990.

b) Les températures

L’analyse est effectuée à partir des stations synoptiques de Yamoussoukro, Dimbokro (partie centre-sud
de la région d’étude) et de la station climatique de Lamto. Au cours des quatre dernières décennies, les
températures moyennes annuelles ont connu une augmentation brutale (Figure 4).

Source : Données de la SODEXAM, 2017


Figure 4 : Tendances interannuelles des températures moyennes (1961-2010).

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L’aire d’occupation de l’isotherme 26°C, par exemple, traduit bien cette évolution. Durant les décennies
1961-1990, en dehors du quart sud-ouest de la zone d’étude, les températures moyennes annuelles sont
inférieures à 26°C. Les plus basses températures sont enregistrées dans la région de Prikro, Arrah, Daoukro,
Ouéllé et Mbahiakro (entre 26°C et 25,5°C).
Les décennies 1971-2000 sont marquées par une modification du régime des températures. Les plus fortes
hausses ont lieu dans le sud de la région d’étude autour de la cuvette de Toumodi, Dimbokro et Mbatto. Les
baisses de température notées, ont lieu quant à elles dans le département de Tiébissou et Yamoussoukro.
La hausse des températures se traduit par un élargissement de l’aire occupée par l’isotherme 26°C. Celle-ci
couvre, au cours de cette décennie, plus du cinquième de la région. La hausse des températures est accen-
tuée durant 1981-2010. Ces décennies se caractérisent surtout par l’avancée de l’isotherme vers le nord de
la région d’étude. Ce glissement des isothermes vers le Nord a entraîné la disparition de l’isotherme 26°C.
Au niveau de la température, des études menées par la Direction Météorologique Nationale (DMN) de Côte
d’Ivoire montrent que durant ces cinq dernières décennies, la Côte d’Ivoire s’est réchauffée en moyenne de
0,5°C depuis la décennie 1980. Ce réchauffement graduel a été observé dans des travaux sur l’ensemble du
continent africain (Boko et al., 2007). A ce titre, une attention particulière se traduisant par un nombre élevé de
signes de modification thermique est observée sur cette variable climatique. Agossou et al. (2012) ont signalé
des indicateurs thermiques similaires dans une étude menée dans diverses zones agroécologiques du Bénin.

2.3. LES SCÉNARII CLIMATIQUES FUTURS

a) La pluviométrie

Les résultats de changements des pluies, issus des modèles globaux de climat, se caractérisent par
une distribution méridienne des diminutions relatives de la pluviométrie, avec une baisse plus marquée au
sud de la zone d’étude (figure 5).

Source des données : Modèle CORDEX Africa, 2017


Figure 5: Moyenne des variations pluviométriques calculée pour les périodes 2020-2049 et 2050-2079 (période de
référence 1971-2000).

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Cette diminution est de moindre importance à l’horizon 2050 qu’à celui de 2080. La réduction de la plu-
viométrie est plus sensible à Tiébissou (-12 %), dans le Sud-ouest (-7 et -9%), et perceptible au Nord avec
-8 % à Bonguéra et Prikro, et 6 % à Bocanda.
Ces taux à long terme sont importants. Cependant, leur échelle chronologique étendue signifie que les
populations pourraient disposer de plus de temps pour s’adapter. La prévision à la baisse des pluies pour
l’horizon 2050, par rapport à la moyenne 1971-2000 n’est pas très élevée et ne pourrait pas refléter un
changement climatique notable.

b) Les températures

Dans le scénario, la moyenne de l’ensemble multi-modèle prévoit une augmentation de la température


annuelle de 1,6°C et 3,1°C respectivement aux horizons 2050 et 2080. Cette étude montre que les tempé-
ratures annuelles vont varier de +0,2°C à +2,6°C. L’analyse de l’évolution de la moyenne annuelle globale
des températures révèle une température généralement constante de 2020 à 2080 (figure 6).

Source des données : Modèle CORDEX Africa, 2017


Figure 6: Moyenne des variations des températures en °C calculée pour les périodes 2020-2049 et 2050-2079 par
rapport à la période de référence 1971-2000.

La vision spatialisée qui précède permet de mieux cerner la distribution, dans le Centre-Est de la Côte
d’Ivoire, l’augmentation de température à l’horizon 2080, quelles que soient les périodes considérées. Il
faut noter, d’emblée, que cette augmentation est moins importante à l’horizon 2050 qu’à celui de 2080.
En effet, l’évolution des températures confirme cette tendance au réchauffement ; certes, elle n’est pas
très accentuée mais elle est assez remarquable au cours des deux dernières décennies du 20ème siècle.
L’évolution des températures de l’ensemble de la zone d’étude reste constante durant les deux premières
décennies, suivie d’une hausse légère de 2050 à 2080. Les températures moyennes annuelles à Dimbokro
ont augmenté d’environ +2,6°C au cours de 2049-2079.

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Le réchauffement graduel s’est traduit par de plus nombreuses périodes de chaleur et un nombre
moindre de journées froides pour l’ensemble du continent africain (Boko et al., 2007). L’Afrique risque de
se réchauffer, quelle que soit la saison, au cours de ce siècle (Boko et al., op. cité). Dans un scénario de
réchauffement moyen, pour l’Afrique de l’Ouest, les modèles donnent des résultats cohérents concernant
les températures moyennes et prévoient une augmentation de 2 à 6°C à l’horizon 2100 selon les scenarii.
Le modèle climatique, utilisé dans cette étude, est relativement satisfaisant pour prévoir le changement
de température en Côte d’Ivoire. Dans son dernier rapport, le GIEC confirme qu’au cours du 21ème siècle, le
réchauffement climatique en Afrique sera plus important qu’au niveau mondial (GIEC, 2014). La hausse de la
température moyenne entre entre 1980-2079 et 2080-2099 s’échelonnera entre 3 et 4°C sur l’ensemble du
continent africain, 1,5 fois plus qu’au niveau mondial (GIEC, op. cité). Cette hausse sera moins forte au sein des
espaces côtiers et équatoriaux (+3°C) et la plus élevée dans la partie ouest du Sahara (+4°C) (OCDE, 2007).

CONCLUSION
Cette étude a permis d’identifier les manifestations de la variabilité climatique observée depuis près de soixante
ans dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire. Sur l’ensemble des stations utilisées, un découpage en périodes d’années
normales montre une variabilité climatique évidente. Les projections des variables climatiques (températures et
pluviométrie) ont été examinées aux horizons 2050 et 2080. Toutes les projections montrent une augmentation de
la température dans le Centre-Est de la Côte d’Ivoire durant les deux tranches de temps du 21ème siècle.
Au niveau des températures, la variation annuelle projetée par le modèle est de 0,2 à 2,6°C aux horizons
2080. Concernant les pluies, le taux annuel prédit projeté par le modèle est de -4 à -12%. Les projections
pluviométriques sont incertaines et dépendent des scénarii d’émission et des horizons choisis.
Le climat actuel du Centre-Est de la Côte d’Ivoire est caractérisé, à partir des simulations de l’évolution de la
température moyenne de l’air et des pluies, par les modèles climatiques globaux et régionaux qui reproduisent
assez parfaitement les observations. Certes, cette analyse montre quelques limites. Car, les modèles actuels ne
peuvent pas prédire le changement climatique dans ses moindres détails, bien qu’ils s’appuient sur des mesures
prises dans la réalité. Alors, se fonder sur une étude avec un unique modèle peut amener à des conclusions peu
robustes. Mais elle a permis d’étudier les projections climatiques futures aux horizons 2020-2050 et 2050-2080.

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