Chapitre IV Formation de polluants

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 5

Chapitre IV

Formation de polluants
Chapitre IV Formation de polluants

La pollution de l'air est aujourd'hui l'une des préoccupations majeures des gouvernements du
monde entier. Pour mieux comprendre et maîtriser ce phénomène, il est nécessaire de connaître, d'identifier et
d'estimer ses sources, ce qui permet ensuite d'agir pour réduire ses émissions. Le trafic routier est l'une des
principales causes de pollution de l'air, nous entendons par là les moteurs à combustion interne, qui sont également
utilisés dans d'autres types de transport tels que le transport maritime et aérien, ainsi que dans d'autres domaines
agricoles et industriels.
IV.1 Définition des polluants
On considère habituellement comme polluant toute substance ajoutée au milieu en concentration suffisante pour
produire un effet mesurable sur l’homme, les animaux, la végétation ou les matériaux de construction. Les
polluants atmosphériques comprennent ; toutes les Substances naturelles ou artificielles susceptible d'être
aéroportées, il s’agira de gaz, de particules solides, de gouttelettes liquides ou de différents mélanges de ces
formes.
deux grandes classes de polluants sont à considérer :
 les polluants primaires émis directement par des sources identifiables ;
 les polluants secondaires produits dans l'atmosphère par interaction entre différents polluants primaires ou
réaction entre les polluants et les constituante normaux de l’atmosphère, avec ou sans activation
photochimique.
IV.2 Anhydride carbonique
Il s'agit ici des gaz à base de carbone, essentiellement le dioxyde de carbone (CO2) et le monoxyde de
carbone (C0). L’anhydride carbonique est un produit final normal de combustion de tout combustible à base de
carbone (biomasse, bois, charbons et variantes, pétrole et dérivés pétroliers).
En 1983, on estimait 5 Gt /an des émissions de carbone provenant des combustibles fossiles, d'autres
estimations évaluent la part retenue par l'atmosphère terrestre à 2,9 Gt sur des émissions annuelles totales de 5,8
Gt. Les émissions son réévaluées pour 1990 à 25 Gt de C02 dont 15% représentent la part du trafic routier.
En Algérie, pour l’année 2018, le
facteur d'émission de C02 était estimé à
151,670 kilotonnes (Figure IV.1)
IV.2.1 Monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone (CO) ne
doit pas être confondu avec le dioxyde de
carbone appelé aussi "gaz carbonique"
(CO2).
Le C0 est un gaz incolore, de
densité voisine de celle de l’air, non
détectable par 1'odeur, très toxique, qui
naît dans des conditions de combustion trop riche, il est FigIV.1 Emissions de CO2 en Algérie 2000 - 2018
très dangereux même à faibles doses, car il se lie fortement aux globules rouges et empêche l'oxygène de s'y fixer.
Chapitre IV Formation de polluants

Les sources principales de CO dans la vie quotidienne sont le trafic routier et la fumée du tabac. D'après
différentes études scientifiques, le citadin moyen a environ 2% de globules rouges "hors service" pour cause de
monoxyde de carbone, contre 5 à 10% pour un fumeur régulier. À partir de 20% des globules accaparés par le CO,
on aura des dommages sérieux au niveau du cerveau et du cœur, Au-delà de 50%, c'est la mort assurée. Pour en
arriver là, il faut une exposition forte, pendant quelques dizaines de minutes, c’est ce qui arrive parfois dans des
tunnels ou des parkings souterrains, même ventilés.
Le dioxyde de carbone CO2 est gaz non toxique, mais il contribué fortement à l'augmentation de l'effet de
serre qui réchauffe le climat de la terre.
IV. 3 Hydrocarbures imbrûlés (HC)
Composés organiques volatils (COV)
On appelle composé organique volatil (COV) tout composé organique qui, une fois libéré dans
l'atmosphère, peut y demeurer pendant un temps suffisamment long pour participer à des réactions photochimiques.
Bien qu'il n'y ait pas de démarcation nette entre les composés volatils et non volatils, les composés qui s'évaporent
rapidement aux températures ambiantes constituent la part principale des COV. les composés organiques volatils
regroupent une multitude de substances appartenant à différentes familles chimiques :
 des composés aromatiques monocycliques (HAM), qui représentent jusqu'à 30 % des hydrocarbures non
méthaniques dans la plupart des milieux urbains et concourent avec les oxydes d'azote à la formation des
photo-oxydants dans l'air ambiant. Ils comprennent notamment le benzène, le toluène, l'éthylbenzène, les
xylènes et letriméthylbenzène),
 des hydrocarbures volatils (alcanes, alcènes, aromatiques)
 des composés carbonylés (aldéhydes et cétones)
Il est fréquent de distinguer séparément le méthane (CH4) qui est un COV particulier, naturellement présent
dans l'air. On parle alors de COV méthaniques et de COV non méthaniques. De manière simplifiée, les COV sont
des gaz émis par la combustion de carburants ou l'évaporation de solvants contenus dans certains matériaux et
produits. Leur point commun est de s'évaporer plus ou moins rapidement à température ambiante et de se retrouver
dans l'air.
On compte aujourd'hui plus de 300 types de COV dans l'air et entre 50 et 100 COV peuvent être rencontrés
dans l'air intérieur.
En milieu urbain, les COV émis proviennent des gaz d'échappement des véhicules, de l'évaporation des
carburants automobiles dans les garages et les stations essence mais aussi des combustibles liquides (gaz naturel,
carburants industriels et activités industrielles variées : usages de solvants...)
Ces substances ont des propriétés chimiques et toxicologiques qui varient d'un composé ou d'une famille à
l'autre. Les effets sur la santé vont de la simple gêne olfactive, à l'irritation (aldéhydes), à une diminution de la
capacité respiratoire jusqu'aux effets mutagènes et cancérogènes (comme le benzène et benzo(a)pyrène)

IV.4 Les oxydes d'azote (NOx)

Ils sont constitués du monoxyde d'azote (NO) à 90-95 % environ et du dioxyde d'azote (NO2). Le NO se forme par
combinaison de l'azote (N2) et de l'oxygène (O2) de l'air lors de combustions à hautes températures. Il est ensuite
Chapitre IV Formation de polluants

rapidement oxydé en NO2 par d'autres polluants atmosphériques tels que l'O2 ou l'O3. Le dioxyde d'azote peut alors
être considéré comme un polluant secondaire.
Près d'un tiers des émissions de dioxyde d'azote est d'origine anthropique (résulte des activités humaines), le
premier responsable de ces rejets est le trafic routier. Le reste provient des sources fixes de combustion telles que
les centrales thermiques de production électrique, les installations de chauffage ou encore les usines d'incinération.
Les NOx sont à l'origine des dépôts acides avec le SO2 et participent à la pollution photochimique. En effet, ils se
transforment en composés très dangereux, les peroxyacylnitrates PAN dans les atmosphères urbaines polluées et
ensoleillées. Ces dernières sont le siège de diverses réactions conduisant à la formation d'O3, qui à son tour agir sur
d'autres polluants, par exemple les hydrocarbures imbrûlés, qu'il oxyde en peroxyacycles. La réaction de ces
derniers avec les oxydes d'azote produit des peroxyacylnitrates, lesquels sont particulièrement toxiques à la fois
pour les végétaux et les animaux. De plus, à des concentrations élevées, les oxydes d'azote peuvent engendrer des
maladies respiratoires chroniques.
L'ozone et les oxydes d'azote sont des polluants secondaires et sont les principaux constituants de la
pollution photochimique. Celle-ci est générée dans la troposphère (jusqu'à 12 km d'altitude) sous l'effet du
rayonnement solaire qui implique des réactions chimiques avec divers polluants primaires comme les oxydes
d'azote (NOx), le monoxyde de carbone (CO) et les Composés Organiques Volatils non-Méthaniques (COVNM).
Cette pollution se forme sous certaines conditions climatiques et météorologiques : en été avec une température
supérieure à 25°C et sous l'effet du déplacement des masses d'air. Le résultat, c'est la formation de composées
photo-oxydants dits "secondaires" dont les indicateurs principaux sont le dioxyde d'azote (NO2) et l'ozone (O3), et
dans une moindre mesure le PAN (PéroxyAcétylNitrate).

IV.4.1 Le dioxyde d'azote (NO2)

Le NO2 est un gaz oxydant puissant, qui pénètre facilement dans les poumons. A des concentrations
dépassant 200 μg/m3 sur de courtes périodes, il provoque des irritations et des inflammations de l'appareil
respiratoire et une augmentation de l'hyperréactivité bronchique chez les asthmatiques.
Le dioxyde d'azote est un polluant caractéristique du trafic automobile, c'est pourquoi il se concentre le long
des voies de circulation.
Le dioxyde d'azote est une cause majeure d'eutrophisation (croissance excessive des algues et des végétaux
dans l'eau) et d'acidification.
Dans l'air ambiant, les niveaux de NO2 ont eu tendance à stagner ou augmenter en proximité du trafic
automobile depuis le milieu des années 1990. A l'heure actuelle, la valeur limite annuelle (40 μg/m3) n'est pas
respectée sur de nombreux sites trafic, en particulier au sein de grandes agglomérations. Les concentrations varient
selon les saisons. Les niveaux de NO2 semblent se stabiliser entre 50 et 60 μg/m3 en hiver et 40 à 50μg/m3 en été.
Enfin, le NO2 réagit dans l'air des villes et contribue à la formation d'autres polluants, ozone et particules
secondaires. C'est essentiellement dans le flux de circulation en agglomération et notamment à l'intérieur de
l'habitacle de véhicules que des niveaux de NO2 les plus importants sont relevés (de 100 à plus de 500 μg/m3). Ces
niveaux peuvent tout à fait induire des effets toxiques sur le système respiratoire, en particulier pour les
populations sensibles (asthmatiques notamment).
Chapitre IV Formation de polluants

IV.5 Le dioxyde de soufre ou l'anhydride sulfureux (SO2)

Son origine est liée à la présence de soufre, impureté qui est contenue dans presque tous les combustibles
fossiles, notamment le fuel et le charbon ; leur combustion oxydant le soufre en oxyde de soufre.
Les principales sources de ce gaz sont les centrales thermiques, les centres de production de chauffage, et les
grosses installations de combustion de l'industrie.
Les secteurs tertiaire et résidentiel (chauffage individuel ou collectif) constituent le deuxième type
d'émetteur, alors que les transports ne représentent qu'une faible part des émissions totales, pour la plupart à cause
du trafic diesel. Ainsi, les émissions de dioxyde de soufre sont surtout concentrées en période de chauffe hivernale
avec le chauffage au fioul.
Enfin, le dioxyde de soufre peut se transformer en trioxyde de soufre (SO3) et acide sulfurique (H2SO4) en
association avec les particules, à l'origine des fameuses pluies acides.
Les teneurs moyennes annuelles en dioxyde de soufre ont été divisées par 10 en quarante ans environ. En
effet, de grand progrès ont été réalisés notamment dans les années soixante-dix sur les émissions industrielles et/ou
liées aux rejets de chauffage.

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy