Linguistique_4e_Theories_en_syntaxe_du_f

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Université de Mansoura

Faculté de pédagogie
Département de français

Linguistique
(F417)

(Théories en syntaxe du français)


PREMIER SEMESTRE
QUATRIÈME ANNÉE
PAR

Dr. Abdelwahab Elsaadani


Professeur en linguistique française

2024/2025
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Descriptif académique du programme


1) Identification du Programme:

Appellation de la matière d'enseignement Linguistique

Année et semestre d’étude 4ième année/1iersemestre


Code du programme F417
Nombre d'heures hebdomadaires 3 heures
Répartition du nombre d'heures hebdomadaires Conférences (3 )

Enseignant chargé de la matière Dr. Abdelwahab

2) Objectifs du Programme d'Enseignement:


1. déterminer la spécificité du langage humain.
2. comprendre la théorie classique et la théorie moderne de la linguistique.
3. analyser les éléments syntaxiques de la phrase française.
4. reconnaître les théories en syntaxe du français
5. acquérir un bagage solide et souple à l’analyse syntaxique

3) Résultats Escomptés
a. En connaissances et compréhension
a.1 Identifier la spécificité du langage humain
a.2 Décrire les branches de la linguistique française (phonologie, morphologie, et
syntaxe, ...etc.).
a.3 Préciser les théorise modernes de l linguistique
a.4 Reconnaitre les diverses disciplines de la linguistique française
(psycholinguistique, sociolinguistique, … etc.).
a.5 Résumer les données linguistiques de bases

b. En aptitudes intellectuelles:
b.1 Comparer les aspects de la linguistique française à ceux de l'arabe

b.2 Distinguer les ressemblances et les différences


b.3 Analyser la relation entre la langue et l'organisation socioculturelle.
b.4 Critiquer le génie de la langue cible

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

c. En aptitudes pratiques et professionnelles:


c.1 Utiliser de façon exacte un répertoire de vocabulaire et de structures courantes
dans des situations prévisibles
c.2 soutenir son point de vue par argumentation.
3c. corriger les fautes prêtant à des malentendus.
d. En aptitudes générales et transmises:
d.1 discourir de manière compréhensible dans des séquences plus longues de
production libre
d.2 engager une conversation prolongée sur des sujets personnels ou généraux.

4) Contenu du programme d'enseignement:


Sujets enseignés:
Cours:(1):introduction
 Les théories en syntaxes
 Qu’est-ce que la syntaxe ?
Cours: (2 -3)
 Point de vue classificatoire de Tesnière : Connexion
 L’analyse en constituants immédiats
Cours: (4 -5)
 La grammaire générative et transformationnelle
 Analyse de la phrase : type et matériau
Cours: (6 -7)
 Martinet et le fonctionnalisme
 La double articulation
 La syntaxe fonctionnelle
Cours: (8 -12)
 La structure de la phrase dans la syntaxe fonctionnelle
 La phrase verbale
 La phrase attributive
Cours (13-14) Examens partiels et révisions

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

5) Evaluation de l’étudiant:
a. Répartition des horaires :
Méthodes Semaine
Examen demi-semestriel Dixième semaine
Examen final Après la 12ième semaine
b. Répartition des notes :
N° de Réf. Méthode Date du contrôle Pourcentage alloué
1 Examen partiel 30
2 Participation à la classe 15
3 Examen final 105
Total 150

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Avertissement

Dans ce livre, nous aborderons un ensemble des théories syntaxiques


modernes qui ont visé à décrire et à analyser la construction et
l’organisation des signes linguistiques à l’intérieur de la phrase. Ces
théories sont nées du structuralisme saussurien qui voit la langue
comme un système doté d'une structure décomposable. Pour
Saussure la langue est un système au sein duquel chaque signe
linguistique n'est défini que par ses relations qu'il entretient avec les
autres, relations d'équivalence ou d'opposition. Cet ensemble de
relations forment ce qu’on appelle une structure.
Le structuralisme a donné naissance à plusieurs courants
linguistiques :
- Le Cercle de Prague (1930), qui se préoccupe surtout de
phonologie, avec Jakobson et Troubetskoï.
- Le fonctionnalisme avec André Martinet (1960), qui met
l’accent sur la fonction de communication du langage (d’où ce
terme de fonctionnalisme) et pose le principe de la double


Le cercle de Prague ou « école de Prague « se compose d'émigrés russes comme Roman Jakobson, Nicolaï
Troubetzkoy et Sergeï Karcevski. Le créateur du cercle et son premier président est le linguiste tchèque Vilèm
Mathesius ( jusqu'à sa mort en 1945). Roman Jakobson fut vice-président.
L'œuvre du groupe a été publiée dans Travaux du cercle linguistique de Prague. C'est dans ces Travaux ,écrits
en français qu'apparaît pour la première fois le terme structure ,dans son sens linguistique. La première
livraison de ce manifeste a eu lieu en 1929, date à laquelle le cercle se fait connaître, à l'occasion du premier
congrès international des slavistes. Ce sera le premier manifeste du structuralisme.
Le concept de fonction dans le langage est la notion clef des travaux du cercle pragois. C'est, dans la grande
diversité des travaux pragois, le seul point commun qui permet une cohésion du cercle. D'ailleurs, le
terme fonction a, dans les travaux du cercle, deux sens bien différents, qui ont été repris et validés par la suite :
 le langage a une fonction , c’est-à-dire qu’il sert à quelque chose : le schéma de communication de
Jakobson en sera, plus tard, une formalisation célèbre;
 une langue est composée d’éléments qui ont, ou n’ont pas, une fonction : les phonèmes servent à
distinguer des paires minimales, ce qui fonde la phonologie, alors que les phones sont des éléments
non-discriminants, ce qui fonde la phonétique .Le fonctionnalisme de Martinet reprendra cette
distinction.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

articulation du langage qui se décompose en monèmes


(première articulation), puis en phonèmes (deuxième
articulation). Il étend la procédure d’analyse de la phonologie
aux autres niveaux et pose qu’une unité n’a de valeur
linguistique que par rapport à ses possibilités d'opposition ou de
combinaison.
- La syntaxe structurale avec Lucien Tesnière (1959).
- Le distributionnalisme (de 1930 à 1950), qu’on a appelé aussi
structuralisme américain, est issu des travaux de
Leonard Bloomfield (1933, Language) et de Zellig Harris
(1951, Methods in Structural Linguistics). Le
distributionnalisme définit les parties du discours par leur
distribution et non leur fonction.
- La grammaire générative et transformationnelle
La grammaire générative et transformationnelle est une
théorie syntaxique s’inscrivant dans le courant de la
linguistique générative. Elle s’est développée depuis 1957 sous
l’impulsion de Noam Chomsky. Cette théorie tente de
caractériser la connaissance de la langue qui permet l'acte
effectif du locuteur-auditeur.
La grammaire générative est basée sur la distinction entre
compétence et performance (connaissance que le locuteur-
auditeur a de sa langue contre l’emploi effectif de la langue
dans des situations concrètes). Bien que Chomsky rejette la

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

définition de la langue de Ferdinand de Saussure, cette


distinction s’apparente quelque peu à celle de langue/parole.

Dans ce livre nous allons présenter les théories syntaxiques


modernes :

 la théorie de la syntaxe structurale avec Lucien Tesnière ;

 la théorie des constituants immédiats des distributionnalistes


américains ;

 la théorie de la Grammaire générative et transformationnelle ;

 la théorie fonctionnelle de Martinet.

L'auteur

Dr.A.Elsaadani

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Introduction

De la structure grammaticale

à la structure syntaxique
La fonction fondamentale du langage humain est de permettre à
chaque homme de communiquer à ses semblables son expérience
personnelle. Cette opération de communication se réalise sous forme
des énoncés qui sont l’objet d’étude en syntaxe.

Qu’est-ce que la syntaxe ?


Le terme syntaxe est issu du latin syntaxis, «ordre, arrangement,
disposition des mots ». Dans la linguistique moderne, la syntaxe a
pour objet d’étudier la construction des syntagmes (nominal, verbal,
prépositionnel, adjectival et adverbial) et les procédés par lesquels
ces syntagmes sont rattachées les uns aux autres dans la phrase. Le
domaine de la syntaxe s’intéresse donc :
- aux critères d’agencement des parties du discours (nom, verbe,
adjectif, adverbe,…) à l’intérieur des syntagmes, à la question
de la position et de la fonction de ces syntagmes dans la
phrase simple ;
- aux relations interpropositionnelles (prop. Principale et prop.
Subordonnée) dans la phrase complexe.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Les principes généraux


de l’analyse syntaxique de la phrase

L’analyse syntaxique des phrases peut suivre quelques principes


généraux communs aux théories basant sur le structuralisme de
Saussure.
A. La langue comme ensemble de phrases
La langue est un système dont la phrase constitue l’unité essentielle
(maximale ou supérieure) de l’organisation syntaxique. On précise la
phrase d'après deux critères:
 La structure graphique: la phrase désigne une séquence de
signes qui, à l’écrit, débute par une majuscule et finit par un
point (y inclus les points d'exclamation ou d'interrogation).
Dans ce premier sens, on parlera de phrase graphique.
 la structure syntaxique de la phrase : elle ne comporte
qu’une seule relation prédicative, c’est-à-dire une relation
entre un groupe ayant la fonction de « sujet » et un groupe
ayant la fonction de « prédicat ». Dans toutes les langues le
prédicat est réalisé par un nom ou un verbe conjugué.
Dès lors, une phrase graphique peut contenir une seule phrase
syntaxique, comme dans les exemples suivants :
- Pierre /dévorait gloutonnement un sandwich.
[Sujet] / [Prédicat de la phrase]
- La table avait été déplacée par les transporteurs.
Une phrase graphique peut aussi contenir deux ou plusieurs phrases
syntaxiques, comme dans les exemples suivants :

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

- Chaque fois qu’il avait faim, Pierre dévorait gloutonnement un


sandwich.
- Comme il était pressé, il prit le livre qu’il avait sous la main.

B. Le classement des sortes de phrases


La phrase française a deux grandes sortes: la phrase de base et la
phrase complexe.

1. Les phrases de base


L’approche syntaxique, développée par la grammaire générative et
transformationnelle de Chomsky, fixe les caractéristiques
syntaxiques de phrase de base et distingue :
o les types obligatoires : il s’agit de quatre types de phrases
fondamentaux : déclaratif, interrogatif, impératif et
exclamatif.
o les types facultatifs (aussi appelés formes de phrase). Ils sont
quatre à l'opposition de quatre: actif /passif, affirmatif /
négatif, neutre / emphatique et personnel / impersonnel.
Nous allons les étudier en détail en traitant la théorie générative.(voir
pp….-….)

2. Les phrases complexes


Elles sont le produit de l’intégration des phrases graphiques
comportant deux ou plusieurs phrases syntaxiques. Ces processus
d’intégration se réalisent par juxtaposition, par subordination ou
par coordination.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

a) Les complexes enchaînées par juxtaposition


Il y a juxtaposition lorsque la phrase complexe est formée d'une suite
de deux ou plusieurs propositions:
 qui pourraient être considérées chacune comme une
phrase autonome,
 César est venu, il a vu, il a vaincu.
 Elle a vingt-deux ans, elle est diplômée d'économie, elle
parle français, anglais, allemand et russe, elle a déjà une
expérience professionnelle.
 qui sont à l'oral séparées par une pause, et à l'écrit
par un signe de ponctuation, mais dont le rapport peut
marquer la cause, la conséquence, l'opposition, le
but…
 Son chien aboyait toutes les nuits, elle est condamnée à
500 euros d'amende.
(cause/conséquence)
 En France, les adultes fument de moins en moins, les
jeunes de plus en plus.
(comparaison/opposition)
b) Les complexes par subordination
Le principe de la subordination est d’insérer une phrase dans une
autre phrase; la phrase insérée est qualifiée de subordonnée, et la
phrase d’accueil de principale. Pour illustrer (un peu artificiellement)
ce mécanisme, nous prendrons des exemples d’une phrase de base

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

(a), puis de la phrase dérivée complexe par subordination qui y


correspond (b).
- (1.a) Dès le matin, l'avion décollera.
- (1.b) Dès que le soleil se lèvera, l'avion décollera.
- (2.a) Pierre a remarqué quelque chose.
- (2.b) Pierre a remarqué que le cheval boitait.
- (3.a) Tout grand individu peut atteindre le tableau.
- (3.b) Tout individu qui est grand peut atteindre le tableau.
- (4.a) L'assistant est sûr de leur arrivée.
- (4.b) L'assistant est sûr que les étudiants viendront.
- (5.a) Son arrivée est absolument nécessaire.
- (5.b) Que Pierre vienne est absolument nécessaire.
- (6.a) La vérité est inquiétante.
- (6.b) La vérité est que le dossier comporte de multiples lacunes.
c) Les phrases complexes enchaînées par coordination
D'autres phrases ont des propositions coordonnées, c'est-à-dire
reliées entre elles par:
● Des conjonctions de coordination: mais, ou, et, donc, or, ni, car,
ce que les écoliers français mémorisent sous la forme: Mais où est
donc Ornicar?
● Mais (contradiction)
● Ou (alternative).
● Et /ni (addition)
● Donc (conséquence)
● Or (contraste)

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

● Car (cause)
 Elle rentre chez elle et elle allume la radio.
 Ils avançaient difficilement car le chemin était plein de pierres.
 Le président a prononcé un bon discours, mais les députés
n'ont pas eu l'air convaincu.
 cet enfant est très intelligent mais il a beaucoup de difficultés à
se concentrer.

● Des mots de liaison: pourtant, en effet, c'est pourquoi, d'ailleurs,


puis, etc.
 Je suis très fatigué; pourtant je rentre de vacances.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

I. Théorie de la syntaxe de connexion


(ou de dépendance)
de Lucien Tesnière (1893-1954)
Lucien Tesnière est un linguiste français, professeur de l’Université
de Strasbourg. Il est surtout connu pour sa théorie syntaxique
originale, exposée dans son livre posthume « Éléments de syntaxe
structurale » (1959), où il propose une formalisation des structures
syntaxiques de la phrase, en s’appuyant sur des exemples tirés d’un
grand nombre de langues. Cette théorie est principalement fondée sur
les parties du discours. Pour Tesnière, la syntaxe structurale a pour
objet de catégoriser les mots (noms, verbes, adjectifs, …) qui
composent la phrase et de déterminer les relations qui existent entre
ces mots.
«Une phrase du type Alfred parle n’est pas composée
de deux éléments Alfred et parle, mais bien de trois
éléments, Alfred, parle et la connexion qui les unit et
sans laquelle il n’y aurait pas de phrase. Dire qu’une
phrase du type Alfred parle ne comporte que deux
éléments, c’est l’analyser d’une façon superficielle,
purement morphologique , et en négliger l’essentiel, qui
est le lien syntaxique. » (Tesnière, Éléments de syntaxe
structurale, 1956).
Comprendre et décrire une langue, ce qui est le travail du linguiste,
c’est transformer l’ordre linéaire de la phrase en ordre structural (voir
le schéma en bas : les bons amis ≈ les amis français), de manière à

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

rendre explicites ses principes d’organisation. Pour ce faire, Tesnière


a élaboré la notion de stemma, qui désigne une représentation
graphique de type arborescent. Le stemma indique le réseau des
dépendances (relations de subordination) qui affectent les
constituants d’une phrase. Tesnière appelle ce réseau la « hiérarchie
des connexions ».
Dans le stemma, chaque connexion unit un terme supérieur ou
régissant à un terme inférieur ou subordonné. Dans le stemma, la
connexion est représentée par un trait vertical ou oblique, selon le
nombre des subordonnés.
Il importe de souligner que le stemma ne prend pas en considération
l’ordre linéaire des mots. Ainsi, les deux expressions les bons amis et
les amis français sont représentées par le même stemma, avec amis
comme terme supérieur, et l’adjectif épithète comme terme inférieur :

Figure 1. Stemma de Tesnière

Soit la phrase :

Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Son ordre structural
est décrit par le stemma suivant :

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Figure 2. Arbre de dépendance d’un énoncé

Tout terme régissant, commandant un ou plusieurs subordonnés, est


appelé nœud. Il peut lui-même être en position de subordonné d’un
régissant qui lui est supérieur (ex. ruisseaux, rivières). Le nœud
formé par le terme régissant qui commande tous les subordonnés est
appelé nœud central (ex. font). On peut ainsi noter que l’unité de la
phrase est marquée par le fait qu’il n’existe qu’un seul terme qui ne
connaisse aucune forme de dépendance et qui se place par
conséquent au sommet de la hiérarchie des connexions : le nœud
central, formé en général par le verbe.

L’ordre structural est invariable ; Tesnière le représente à l’aide du


stemma ,qui permet de visualiser des hiérarchies entre les éléments
constitutifs de la phrase ainsi que leurs connexions : tout en haut le
verbe, nœud central, autour duquel gravitent les actants et leurs

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

subordonnés, les épithètes ; à droite enfin les circonstants, qui


constituent le simple cadre de l’événement.

Une phrase dont l’ordre linéaire est En ce moment, Alfred lit un


livre intéressant peut ainsi être représentée du point de vue de son
ordre structural par la Figure 3.

Figure 2. Arbre d’un énoncé d’après l’ordre structural

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

EXERCICES
1. La théorie syntaxique de Lucien Tesnière est fondée sur la
notion des parties du discours . Expliquez avec des exemples?
2. Indiquez si les mots soulignés sont des groupes nominaux
(GN), des verbes (V), des adverbes (Adv.) ou des adjectifs
qualificatifs (AQ) ?

Arrivés dans le marais, ils avancèrent prudemment.


Cette fillette est vraiment gentille.
Il a brillamment gagné cette course.
Tout le monde apprécie sa gentillesse.
Neuf mille Indiens paisibles vivaient à Boa Vista.
Cinquante mille chercheurs d'or envahissent la forêt.
Pourtant, chercher de l'or est illégal.
Les Indiens et les paysans luttent.
Clément lui a gentiment proposé son aide.
Demain, nous partirons à la campagne avec nos amis.
Jules est un enfant prudent.
Nous nous souviendrons certainement de cette
randonnée.

3. Visualisez les phrases suivantes selon le schéma de


Tesnière :
- Elles habitent près de la faculté
- Sa mère est le maire de la ville.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

- On ne prête qu’aux riches.


- On ne jette de pierres qu'à l'arbre plein de fruits.
- L’amour fait les miracles.
- Pauvreté n’est pas vice.
- J’adore la couleur de cette fleur.
- Ma jeune sœur pleure tout le temps
- Nous lisons des journaux français.
- Le français standard comporte seize voyelles et dix-sept
consonnes.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

II. Le distributionnalisme
La théorie de l’analyse
en constituants immédiats (ACI)

Le distributionnalisme et la théorie des constituants immédiats


dominent la linguistique américaine entre 1939 et 1960 par les
ouvrages et les articles de Léonard Bloomfield (1887-1949), Zellig
Sabbetai Harris (1909-1992) et Charles Francis Hockett (1916-
2000). 1
Elle est l'un des fondements de la grammaire générative et a
beaucoup influencé les diverses méthodes d'apprentissage des
langues.

1. L’analyse distributionnelle2

L'analyse distributionnelle consiste à définir l’environnement d’une


unité du discours. L’analyse distributionnelle permet de constituer
des classes distributionnelles. /Pantalon/, /cheval/, /voiture/ sont
commutables dans un grand nombre de contextes, on les regroupe
dans la même classe paradigmatique : celle des noms. Tout élément
partageant la même distribution et entretenant un rapport de
substituabilité est regroupé dans une classe de mots. Le mot élève,
dans la phrase l'élève écrit les devoirs, se caractérise par
l’environnement le (déterminant) et écrit (verbe). Les unités écolier,

1
-Harris, Zellig S., 1968, "Du morphème à l’expression", in: Langages 9, 23 -50.
2
- https://souad-kassim-mohamed.blog4ever.com/chapitre-5-l-analyse-en-constituants-immediats

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

étudiant, etc.., commutent dans ce contexte, elles appartiennent à la


même classe de mot.

Joëlle Gardes-Tamine dresse le tableau de concordance entre les


catégories de mots isolées par la grammaire traditionnelle et celle
retenue par le linguistique distributionnelle :

analyse traditionnelle analyse distributionnelle


Articles déterminants articles
Adjectifs démonstratifs déterminants démonstratifs
Adjectifs possessifs déterminants possessifs
Adjectifs numéraux cardinaux déterminants cardinaux
Adjectifs indéfinis déterminants indéfinis
adjectifs
Adjectifs qualificatifs Adjectifs
Adjectifs numéraux ordinaux Adjectifs

2. L’analyse en constituants immédiats


Dans l’analyse en constituants immédiats on décompose les énoncés
du corpus. Les segments issus du découpage sont appelés
constituants immédiats. Ils sont isolés dans un premier temps par la
possibilité de marquer une pause dans la phrase ou par la possibilité
d’insérer d’autres éléments entre eux. Cette distribution suppose
alors une hiérarchie entre les constituants immédiats : on a donc une
structure distributionnelle ainsi que la possibilité de commuter un

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

constituant avec un constituant absent du corpus, par exemple on


peut remplacer noir par blanc (axe paradigmatique), et de
permuter un constituant sur l'axe syntagmatique.

La représentation la plus employée est, sans aucun doute, celle de


l'arbre syntaxique, communément appelé indicateur syntagmatique.

Chaque syntagme représente un groupe de constituants situés par


rapport à un élément central.

a. Le syntagme nominal : SN

Le syntagme nominal est constitué en premier lieu d'un noyau


nominal qui apparaît seul dans le cas de noms propres ou de pronoms
:

SN
|
N
|
Jean
Elle
Ce noyau peut être accompagné d'un déterminant dans le cas des
noms communs :


. On appelle transformation de permutation l'opération consistant à faire permuter, sans modifier de sens et
dans certaines conditions, les constituants d'une phrase. Ainsi, il y a permutation de l'attribut dans la phrase
Telle était sa réponse, pour sa réponse était telle. La permutation dépend souvent de transformations
antérieures. Ainsi, la permutation du sujet – verbe dans Pierre arrive dépend de l'insertion d'une relative:
Arrive Pierre qui nous annonce la bonne nouvelle.
Jean Dubois et alli, Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Paris, Larousse, 1994, p.355.

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b. Le syntagme verbal: SV

Le syntagme verbal se constitue d'abord d'un noyau verbal :

V
|
mange
a fini
partira

Il peut également y avoir des expansions aux groupe verbal (SN, SP,
SAdv, SA, proposition relative).

c. Le syntagme prépositionnel : SP

 de la phrase comme dans :

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 le peintre répare le mur dans la cour.

mais aussi du syntagme nominal ou du syntagme verbal comme dans


cette phrase :
Les amis de François écrivent à son épouse.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 et parfois du syntagme adjectival comme dans : Paul est fou


(de Nicole).

ou du syntagme adverbial comme dans:

Il agit (conformément) à la loi.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

d. Le syntagme adverbial : SAdv

Le syntagme adverbial permet une expansion :


 du verbe comme dans: parler fort.

 de la phrase comme dans:

Evidemment Jean travaille

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

e. Le syntagme adjectival : SA
 expansion du syntagme nominal

 expansion du syntagme verbal

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

3. Règles de réécriture

Au lieu d'une analyse des constituants par la décomposition de


chaque phrase d'un corpus, Chomsky propose des règles universelles
permettant de générer une infinité de phrases à partir d'un nombre
fini d'éléments :

Ph → (SP) SN SV (SP)

SN → (Dét) N (SP) (SA)

SN → (SN) (SP) : complément du nom

SV → (AUX) V (SN) (SP) (SA) (SAdv)

SP → Prép SN

SA → (SAdv) A (SP)

SAdv → (SAdv) Adv

N → Pro

☞ Les éléments entre parenthèses sont facultatifs

4. Les phrases ambiguës

On ne pourra pas définir des classes à partir des transitions des


éléments successifs d'une phrase, car on constate souvent que les
phrases peuvent avoir plusieurs sens, c'est-à-dire qu'elles peuvent être
ambiguës.

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Ainsi une phrase comme J'ai rapporté un vase du Japon a deux sens
au moins : j'ai rapporté un vase , celui-ci vient du Japon (et moi-
même je peux l'avoir rapporté d'un autre pays), ou bien j'ai rapporté
du Japon ce vase, qui peut être un vase de Chine. Cette ambiguïté,
dont on ne saurait rendre compte par la seule transition entre des
morphèmes qui ont toujours le même sens, est liée à certains types de
groupements de morphèmes.

Application

Dans la phrase: L'artiste peint la nuit

- peut signifier que l'artiste peint un tableau dont le sujet est la nuit
ou qu'il peint pendant la nuit. Nous pouvons alors avoir les deux
représentations suivantes :

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

5. Les procédures d’analyse syntaxique en distributionnalisme


Les linguistes distributionnalistes identifient les unités linguistiques
(distinctives et significatives) en utilisant deux procédures :
 la commutation
 la combinaison
 La commutation (la substitution) : soit la phrase :
 Mon père a un ami français très généreux et il l’aime
beaucoup.
Dans cet exemple l’adverbe très peut être commuté par bien et
assez, ainsi l’adverbe beaucoup peut être également commuté
par bien et assez.
De la même manière, on peut remplacer Mon père par mon
professeur, un ami français par un collègue italien, très
généreux par bien célèbre, aime par respecte ; avec toutes ces
substitutions, on obtient une autre phrase : Mon professeur a un
collègue italien trop célèbre, il le respecte bien.
Un autre exemple, dans la phrase Le chat avançait, chacun des
quatre segments le, chat, avanç- et –ait commute librement:
- le chat avanç- -ait
- un chien grogn- -e
- mon garçon chant- -era
- ce public march- -a
Ces commutations sont libres, car chaque commutation est
indépendante des autres et toutes les combinaisons qui en

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

résultent sont valides : mon chat chanta, le public grogne, ce


garçon avancera, etc.
☞ Critique
L'analyse distributionnelle a pour critère la grammaticalité d'un
énoncé et non son sens ou son acceptabilité : dans Le chat dort ,
chat fait partie du paradigme des noms, parce qu'il est
commutable avec un autre nom tel que stylo : le stylo dort , quel
que soit le non-sens ou l'inacceptabilité de cet énoncé. En
effet ,le stylo dort est grammatical mais inacceptable.
Les notions de grammaticalité et d'acceptabilité seront
développées, plus tard, par la grammaire générative.
 La combinaison : soit les deux syntagmes :
Un bon ami et un ami français
Dans un bon ami, un déterminant est combinable avec un
adjectif : les deux se placent avant le nom. Mais Dans un ami
français, un déterminant est combinable avec le nom et
l’adjectif se place après le nom.
La combinaison ne prend pas en considération la linéarité mais
elle respecte les règles de la structure syntaxique du syntagme et
de la phrase.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

EXERCICES
1. L’ACI est la perspective de l’analyse syntaxique en
distributionnalisme. Expliquez cette perspective avec des
exemples?
2. Quelles sont les procédures d’analyse syntaxique en
distributionnalisme?
3. Appliquez le principe de commutation sur les phrases
suivantes :
- Mes grands-parents habitent à la campagne.
- Sa mère est le maire de la ville.
- On ne prête qu’aux riches.
- Le facteur apporte le courrier.
4. Visualisez les phrases suivantes selon l’ACI :
- Chacun cherche son semblable.
- L’enfer est pavé de bonnes intentions.
- On ne jette de pierres qu'à l'arbre plein de fruits.
- J’adore la couleur de cette fleur.

(32)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

III. La Grammaire Générative


et Transformationnelle

La grammaire générative et transformationnelle a profondément


marqué la linguistique dans le monde entier dans la deuxième moitié
du 20e siècle. Elle reste indissolublement associée à son fondateur,
Noam Chomsky (né en 1928). Ses fondements théoriques et
méthodologiques sont exposés dans ses deux ouvrages: Structures
syntaxiques (trad. franç. 1969) et Aspects de la théorie syntaxique
(trad. franç. 1971).
Chomsky voit que l'élément décisif dans la créativité de la
langue est la capacité du sujet parlant de produire « spontanément ou
de percevoir et de comprendre un nombre infini de phrases que, pour
la plupart, on n'a jamais prononcées ni entendues auparavant. »1
C’est ce que les générativistes appellent le principe de la récursivité
qui permet aux sujets parlants d’une langue d’engendrer un nombre
a priori infini de phrases.
A. La théorie standard, Aspects de la théorie syntaxique, 19652
Entre 1957 et 1965, un très grand nombre de linguistes américains
travaillent dans le cadre génératif et transformationnel, ils sont unis
et puissants, des ouvrages importants et de très nombreux articles
fondamentaux sont publiés chaque année, par Chomsky lui-même ou
par ses élèves et ses adeptes.
1 - Nicolas Rwet, Langage, no. 4, décembre 1966.
2
. Françoise DUBOIS- CHARLIER, Béatrice VAUTHERIN, "La grammaire générative et transformationnelle
: bref historique", La Clé des Langues [en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029),
septembre 2008. Consulté le 02/07/2020. URL: http://cle.ens-lyon.fr/plurilangues/langue/introduction-a/la-
grammaire-generative-et-transformationnelle-bref-historique

(33)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

En 1965, Chomsky publie Aspects de la théorie syntaxique, qui


représente le cadre théorique général de toutes ces études et
constituera une référence dans l’histoire de la grammaire générative.
L’ « appareil génératif » est maintenant très précisé et très au point ;
il est devenu une théorie complète du langage, intégrant aussi l’étude
du sens et l’étude des sons, à côté de la composante syntaxique. Il
peut être représenté par le schéma suivant1:

Le modèle comporte donc trois composantes : la


composante syntaxique, centrale, et deux composantes interprétatives
qui s’articulent sur la première, la composante sémantique et la
composante phonologique.

1
. Cf. l’excellent livre de F. Newmeyer, 1980, Linguistic Theory in America, New York Academic Press,
p.85.

(34)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

La composante syntaxique comporte deux parties, les règles de


base qui génèrent les structures profondes et les règles
transformationnelles qui transforment les structures profondes en
structures de surface.

La structure profonde est le niveau où figure tout ce qui est


nécessaire à l’interprétation sémantique ; elle résulte de l’application
de trois types de règles :

- les règles syntagmatiques de type

P → SN + Aux + SV, SN → Dét + N


- les règles de sous-catégorisation qui font intervenir les sous-
catégories de noms (propre/commun, animé/inanimé, …), de verbes
(transitif/intransitif, à sujet humain ou non …)
- les règles d’insertion lexicale qui insèrent les mots aux places
définies par la catégorie et la sous-catégorie et permettent ainsi de
générer:

(a) Jean admire la sincérité mais pas

(b) *La sincérité admire Jean.

et aussi de produire (c) et d’exclure (d) :

(c) La sincérité est admirée par Jean mais pas

(d) *Jean est admiré par la sincérité.

(35)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Si les phrases sont produites par les règles syntagmatiques de


constitution, il faudra une règle pour (a) et (b) : « admirer ne peut se
combiner qu’avec un sujet animé », et une autre pour (c) et (d) :
« être admiré se construit avec un complément d’agent animé », donc
deux règles indépendantes et sans rapport entre elles. Or on sent bien
quand même qu’il s’agit du même phénomène.

Les fonctions sont définies par les règles de constitution


(syntagmatiques) : le SN qui est immédiatement sous P est sujet de P,
le SN qui est immédiatement sous SV est objet de V. A la différence
de définitions comme « le sujet renvoie à l’actant, le verbe renvoie à
l’action » qui relèvent de l’interprétation sémantique, les fonctions
sont définies ici de manière purement syntaxique et relationnelle.

Sur cette structure profonde s’appliquent les règles de la composante


sémantique, qui calculent la signification de la phrase à partir des
informations du dictionnaire et à partir des informations données par
la description grammaticale de la phrase. Par exemple, si la phrase
contient le mot bachelier, le dictionnaire donnera les définitions 1) «
qui n’est pas marié », 2) « jeune chevalier servant sous l’étendard
d’un autre chevalier », 3) « titulaire d’un diplôme universitaire », 4) «
jeune phoque n’ayant pas trouvé de partenaire pendant la saison des
amours ».

Les règles de projection calculeront comment chaque sens peut


s’intégrer dans la phrase en combinaison avec les autres éléments

(36)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

qu’elle contient, ou encore quel sens a la combinaison de l’article et


du nom pour établir la référence du syntagme nominal, etc.

Une fois interprétée sémantiquement, la structure profonde passe


par les règles de transformation, qui déplacent, effacent, remplacent
des éléments. Ainsi, la phrase Jean promet à Marie de partir a une
structure profonde voisine de « Jean promet à Marie que lui=Jean
partira », tandis que la phrase Jean permet à Marie de
partir correspond à une structure profonde de type « Jean permet à
Marie qu’elle=Marie parte ». La composante sémantique interprète
donc les deux phrases comme signifiant que l’action de partir est
faite par Jean dans l’une et par Marie dans l’autre. Ensuite, les règles
de transformation supprimeront les sujets devant l’infinitif, mais
cette disparition n’affecte pas la compréhension puisque les phrases
ont reçu leur interprétation.

Les règles de transformation réarrangent les éléments contenus dans


la structure profonde, placent les désinences où il faut, opèrent des
suppressions d’éléments répétés (Paul est plus grand que Marie n’est
grande), placent en tête les mots interrogatifs ou relatifs (Tu as vu
qui ? _ Qui as-tu vu ?), c’est-à-dire en somme mettent morphèmes et
constituants dans l’ordre où ils se présentent dans la phrase effective,
dans sa structure de surface.

Sur la structure de surface s’appliquent les règles morpho-


phonologiques qui indiquent par exemple le + pluriel → les, à + le +

(37)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

pluriel → aux, tomber + 3e personne du singulier + passé simple


→ tomba (vs mourut).

Un des principes fondamentaux de ce modèle est donc que tout ce


qui est pertinent du point de vue du sens doit figurer dans la
structure profonde, les transformations n’étant que des remaniements
qui n’affectent pas le sens.

B. Quelques autres points fondamentaux de Aspects

- La distinction compétence/performance

La compétence est la connaissance que le locuteur-auditeur a de sa


langue ; la performance est l’emploi effectif de la langue dans les
situations concrètes.

La grammaire d’une langue se propose d’être une description de la


compétence intrinsèque du sujet parlant sa langue, locuteur natif,
locuteur-auditeur idéal. La performance fait intervenir d’autres
facteurs de nature diverse.

- Les universaux linguistiques

A terme, toute grammaire d’une langue doit s’inscrire dans la théorie


linguistique générale, qui doit fournir une théorie phonétique
générale, une théorie sémantique générale, une théorie syntaxique
générale, c’est-à-dire s’inscrire dans le cadre des universaux de
langage. L’idée de Chomsky est que si l’enfant n’était pas équipé à
la naissance d’une connaissance implicite de ces universaux, il lui

(38)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

serait impossible d’apprendre une langue ; la tâche n’est faisable que


s’il s’agit pour l’enfant de reconnaître la forme que ces universaux
peuvent prendre dans la langue qu’il cherche à acquérir. [Exemples
d’arguments donnés : les mouvements des yeux du bébé de quelques
semaines montrent qu’il distingue très vite, parmi les milliers de
bruits de l’environnement, quand quelqu’un parle ; ceci est lié à la
faculté de langage.]

« La GGT fait l’hypothèse qu’il existe une faculté de langage (ou


Grammaire Universelle), associée à des mécanismes physiques du
cerveau humain, dont les principes fondamentaux sont communs à
toutes les langues. »

(39)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Éléments de la phrase
en grammaire générative

Telle phrase est généralement organisée en une séquence de deux


syntagmes (nominal + verbal) formés d’un noyau et de ses
expansions :
« On appelle SYNTAGME une suite de mots constituant
une unité. Un syntagme, ce sont les éléments qui sont
arrangés ensemble, qui sont organisés en un tout, qui
vont ensemble, c’est la combinaison ou la réunion de
plusieurs éléments en une organisation, une unité.1 »
Les principales constructions de la phrase française sont :
 SN + SV (intransitif) :
Ex. le garçon court
 SN + SV (V + SN) :
Ex. le garçon poursuit sa sœur
 SN + SV (V +SP « prép + SN») :
Ex. le garçon répond à sa sœur
 SN + SV ( V+SN +SP « à + SN») :
Ex. le garçon donne un livre à sa sœur
 SN + SV ( V + SN + SN/SA) :
Ex. le garçon rend sa sœur triste, le garçon a élu Charles
président.
 SN + SV(v+sp) + SP :
Ex. En été, nous allons à Alexandrie.
1
- Françoise Dubois-Charlier , Comment s'initier à la linguistique? Paris, Larousse,1975, P. 77.

(40)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Type et matériau de la phrase

en générativisme
La phrase symbolisée par le sigma « Σ » comporte deux
constituants obligatoires :
 « T » le type
 « P» le matériau.
Quant au type, la phrase peut être constituée de plusieurs
éléments :
 quatre types obligatoires : déclaratif ; interrogatif ;
impératif et exclamatif
 quatre éléments facultatifs librement combinables entre eux et
avec les précédents: Négation, Emphase, Passif et impersonnel.

N.B : Au choix de celui qui parle, la phrase ne peut avoir qu’un seul
type parmi les quatre types obligatoires (déclaratif, impératif,
interrogatif et exclamatif). En revanche, on peut combiner types
facultatifs et obligatoires : une phrase peut être déclarative et
négative, déclarative et passive, interrogative et négative et passive,
etc.


. Le sigma est une lettre grecque qui symbolise ici la structure initiale ou englobante correspondant à la
phrase.

(41)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Exemples sur les huit formes de phrase

La forme affirmative La forme négative


Ex. : mon père regarde le Ex. : mon père ne regarde pas le film
film à 20 heures. à 20 heures.
La forme active La forme passive
Ex. : Mon père regarde le Ex. : Le film est regardé par mon père
film à 20 heures. à 20 heures.
La forme neutre La forme emphatique
Il n’y a pas de On donne de l’importance à un
phénomène de mise en élément de la phrase .
évidence de certains
mots de la phrase.
Ex. : Mon père, lui, regarde le film à
Ex. : Mon père regarde le
20 heures.
film à 20 heures.
Ex. : À 20 heures, mon père regarde le
film.
Ex. : C'est mon père qui regarde le
film à 20 heures.
La forme personnelle La forme impersonnelle
Ex. : Mon père regarde Ex. : Il serait intéressant que mon
le film à 20 heures. père regarde le film à 20 heures.

(42)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Application1
Indiquez le type et la forme des phrases suivantes?
- Cette année, Louisa a planté des tulipes rouges avec son
grand-père.
- Cette année, Louisa n’a planté aucune tulipe rouge avec son
grand-père.
- Louisa a-t-elle planté des tulipes rouges ?
- Les tulipes rouges n’ont- elles pas été plantées par Louisa ?
- Louisa ! Va planter les tulipes avec ton grand-père.
- Louisa ! Ne plante pas les tulipes avec ton grand-père.
- Ce sont de jolies tulipes rouges que Louisa a planté.
- Des tulipes rouges, Louisa en a planté avec son grand-père
qui lui a acheté les graines.
- Il est sûr que Louisa a planté des tulipes rouges.
Application 2
Peux-tu indiquer le type et la forme des phrases dans le dialogue
suivant?
Considérons le dialogue suivant:
1. Étudiez- vous la littérature française du XVIIe siècle?
2. Oui, nous l'étudions.(Non, nous ne l'étudions pas.)
3. Savez-vous Le Cid?
4. Le Cid? Quelle pièce merveilleuse!
5. Qui a écrit Le Cid?
6. Le Cid a été écrit par Corneille.
7. C'est vrai, c'est Corneille qui a écrit Le Cid.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

NB : Les phrases 1, 3 et 5 sont interrogatives affirmatives actives, la


phrase 2 est déclarative active affirmative ou négative, la phrase 4 est
exclamative active affirmative, la phrase 6 est déclarative affirmative
passive, la phrase 7 est déclarative active emphatique.

Etudions la syntaxe de quatre types facultatifs: l'emphase, la


négation, le passif et la forme impersonnelle.

1- Syntaxe de la phrase emphatique ou la mise en relief

(De la forme neutre à la forme emphatique)

La phrase neutre ne contient aucun groupe de mots mis en relief,


c’est-à-dire aucun groupe de mots sur lequel on insiste. La mise en
relief (qu'on appelle aussi emphase) est le fait d'insister
particulièrement sur un des éléments de la phrase. Généralement, on
met l’emphase sur le sujet ou le complément.

Cela se fait notamment par les moyens suivants.

a) La redondance:

 Répétition du même mot ou du même syntagme:

 Marie est très, très malade.

 Addition d'un pronom disjoint :

 Mon père le sait, lui. Mon père, lui, le sait.

(44)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

b) Le déplacement :

Dans le cas des sujets, des compléments essentiels du verbe et des


attributs, ces déplacements entraînent ordinairement la redondance,
c'est-à-dire la présence d'un pronom devant le verbe :

 Ce livre, il est admirable.

 Cette personne, je la connais bien.

 Compétents, ils le sont tous

c) Encadrement ( le détachement) en tête au moyen de l'introducteur


c'est ... qui, lorsque le sujet est mis en relief, c'est ... que, lorsqu'un
autre terme que le sujet est mis en relief:

 C'est votre sœur qui avait raison.

 C'est demain que je pars.

 C'est le père que les enfants respectent.

d) Détachement des compléments à l’aide des marqueurs ce que …


c’est, ce qui …….. c’est, ce dont …c’est, ce à quoi … c’est, etc..
 Sans déplacement
 il souhaite devenir auteur
 Ce qu’il souhaite, c’est de devenir auteur.
 Avec déplacement
 La science-fiction le fascine
 Ce qui le fascine, c’est la science-fiction

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Remarques

1. Les pronoms personnels conjoints sont remplacés par les pronoms


disjoints lorsqu'ils sont ainsi mis en relief:

 Je le ferai.  C'est moi qui le ferai.

 Il te réclame.  C'est toi qu'il réclame.

De même, ce sujet et le neutre deviennent cela (ou ça):

 C'est inadmissible.  C'est cela qui est inadmissible.

 Je le veux.  C'est cela que je veux.

2. La préposition reparaît dans le complément d'objet indirect mis en


relief:

 Je te parle.  C'est à toi que je parle.

 Je lui parle.  C'est à lui que je parle.

De même, en devient de cela (ou ça), de lui (etc.) ou de là, selon le


sens, et y devient à cela (ou là), selon le sens :

 Il en parle,  C'est de cela (ou de lui, etc.) qu'il parle.

 Il en vient.  C'est de là qu'il vient.

 Elle y pense.  C'est à cela qu'elle pense.

 Elle y va.  C'est là qu'elle va.

3. La préposition reste normalement attachée au syntagme


prépositionnel mis en relief par c'est ... que:

 Je ferai cela pour toi.  C'est pour toi que je ferai cela.

(46)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

d) II y a encore d'autres façons de mettre en relief, notamment

 La phrase exclamative, notamment avec mot exclamatif: Que tu


es belle !

o Le sous-entendu : Elle est d'une avarice !

 Les diverses expressions d'un haut degré :

o Il est abominablement laid.

Exercices sur la phrase emphatique


1- Repérez: les termes mis en relief et les procédés de mise en
relief utilisés:

- Rares sont mes jours sans travail.

- Quant à moi, j’ai de grands projets!

- Ce discours, nous l'avons su tous par cœur.

- Il était bien joli, ce chemin de Provence.

- C’est cette boutique que je cherchais.

- Toi, tu travailles et moi, je suis fatigué.

- Ce sont eux qui ont démarré ce projet.

- Voilà la personne que j’attendais.

2. Utilisez le gallicisme c’est...qui ou c’est...que pour mettre en


valeur les termes en italique.

- Un homme courageux ne craint rien.

- Tu salis et je nettoie.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

- J’ai perdu mon porte-cartes dans la cour du lycée.

- Il faut partir en vacances en juillet.

- Avez-vous pris mon stylo?

- Nous avons fourni le matériel et nos amis l’ont présenté.

- Ils nous ont permis de rester.

3. Mettez en relief l’élément en italique, en utilisant le procédé


approprié (plusieurs solutions sont parfois possibles):

- La chambre était petite, mais claire.

- Elle aimait le théâtre.

- Je vais vous donner ces livres.

- Il ne faut pas fermer cette porte.

- Fais voir tes mains!

- On a suivi de loin les chasseurs.

- Je ne trouve pas ce livre passionnant.

- Ils sont contents.

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

2- Syntaxe de la phrase négative


Règle générale
En français, on distingue syntaxiquement deux formes principales de
la négation, selon qu'elle porte sur l'ensemble de la phrase ou sur un
constituant :
La négation portant sur l'ensemble de la phrase se forme en ajoutant
à la phrase affirmative l'adverbe ne pas ; les deux éléments de cet
adverbe se placent ordinairement de part et d'autre du verbe ou de
l'auxiliaire :
 Jean aime les voyages → Jean n’aime pas les voyages.
 J’ai fait cela → Je n’ai pas fait cela.
Lorsque le verbe est à l'infinitif, les deux éléments sont placés devant
l'infinitif :
 Je vous demande de ne pas me déranger
 Je crains de ne pas avoir compris
ou parfois (plus littéraire) de part et d'autre de l'auxiliaire du participe
passé à l'infinitif (donc dans ce cas, l'élément "pas" reste positionné
avant le participe passé):
 Je crains de n’avoir pas compris.
Ne… pas (sans partitif) est une négation complète. Pas étant tonique
et ne atone, donc plus étroitement lié au verbe, on peut dire :
 Il ne manque, après l'appel, pas un élève
mais pas :
 * Il ne, après l'appel, manque pas un élève.

(49)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Pourtant, ne peut être employé seul devant le verbe. Si la négation


porte sur un groupe du nom, sujet ou objet, on emploie ne et un
déterminant négatif:
 Il a fait un effort → Il n’a fait aucun effort
 Quelqu’un est venu → Personne n’est venu.
Ne pas peut être remplacé par une formulation parallèle (ne point, ne
plus, ne guère, ne jamais…), selon le sens et le registre de langue.
Ces adverbes en deux parties sont aussi appelés
morphèmes discontinus, ou disjoints.
Si la négation porte sur un nom, un adjectif, un adverbe, elle peut être
exprimée par un préfixe :
 Son attitude est incompréhensible
(= elle ne peut pas être comprise).

Le « ne » explétif
Le ne explétif ne traduit pas réellement une négation, mais plutôt
une éventualité. Il s'utilise après des verbes exprimant crainte,
empêchement, doute ; dans des subordonnées introduites par avant
que, à moins que, de peur que, peu s'en faut que ; ou encore
après autre / autrement que, ou un comparatif :
 Je crains qu'il ne vienne (= « j'ai peur qu'il vienne », et non
pas : « qu'il ne vienne pas »)
 Prévenez-moi avant qu'il ne soit trop tard (= « avant qu'il soit
trop tard »).
 Il est moins habile que je ne pensais (= « que je pensais »).

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Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

« Ne… que… »
La locution adverbiale ne… que… exprime la restriction (elle est
dite restrictive ou exceptive) et signifie « seulement, rien de plus
que ». Dans :
 Je n’ai que dix euros.
le locuteur à la fois affirme qu'il a dix euros et nie en avoir
davantage.
Le locuteur nie le sous-ensemble des éléments complémentaires
 de l'objet : Pierre n’aime que Marie ;
 du circonstanciel : Marie ne part que dans un mois ;
 de l'attribut : Moi je ne suis qu’une ombre, et vous qu’une
clarté ! " ( Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac).;
 du complément de présentatif : Il n’y a que lui qui me
comprenne ;
 de la séquence impersonnelle : Il ne reste, autour de
moi, que la desserte d'un long été (Colette).

Ne employé seul (sans "pas" ni "point"):

La particule "ne" est employée seule dans les nombreux cas suivants:

1- Avant les verbes cesser, savoir, pouvoir, bouger, oser...

 Il ne cesse de vous le répéter.

 Je ne saurais vous renseigner.

 Je n’ose lui dire la vérité.

(51)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

2- dans une principale suivie d'une complétive dont le verbe est à


l'infinitif (que restrictif):

 Il ne fait que réclamer.

3- dans des archaïsmes et certaines expressions:

 A Dieu ne plaise. N'importe.

 Qu'à cela ne tienne.

4- après "ni... ni.... "

 Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux.

5- avec la présence d'un autre terme de négation: rien, Jamais, nul,


nullement, guère, aucun, personne.

 Je ne réclame rien.

6- Avec "ni" qui joint deux éléments d'une proposition négative:

 Il ne sait lire ni écrire.

PAS employé seul:

Employé seul, "pas" peut marquer une valeur négative:

1 - Dans les phrases elliptiques

 Pas un bruit

 Pas un mot

2- Dans certaines expressions:

 Pas le moins du monde.

 Pas du tout.

(52)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

3- Avec certaines locutions conjonctives de comparaison et quelques


adverbes:

 Vous êtes difficile à satisfaire? Pas tant que vous le supposez.

4- Avec "même"

 Resteras-tu quelques jours chez eux? Pas même un jour.

Adverbes de négation:

 Ne ….plus: négation de encore et de toujours.

- Les étudiants sont-ils encore dans l'amphithéâtre?

 Non, ils n'y sont plus.( = mais ils était avant).

- Tes cousins habitent- toujours Bordeaux?

 Non, ils n'y habitent plus.( toujours = encore)

 Il a décidé de ne plus fumer

 Ne…. Pas encore: négation de déjà

- Les résultats de l'examen sont-ils déjà affichés?

 Non, ils ne sont pas encore affichés. (= mais ils le seront plus
tard)

- Est-ce que ce village a déjà l'électricité au début du siècle?

 Non, il ne l'avait pas encore.

 Ne ….Jamais (la négation porte sur l’idée du temps)

1- Négation de toujours, souvent, quelques fois, parfois.

- Vas- tu parfois à la piscine?

(53)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 Non, je n'y vais jamais.

 Je ne vais jamais voir les films en version française; je choisis


toujours les films en version originale.

2- Jamais peut se combiner avec plus et encore:

 Trois milles kilomètres en deux jours, je ne ferai plus jamais


ça!

 Un tableau n'avait encore jamais atteint un tel prix.

Jamais la réponse négative à une question avec l'adverbe


interrogatif quand (CCT):

 Quand est-ce que tu es allé en France?

- Je ne suis jamais allé en France.

 Ne…. Ni…Ni : négation de ou et de et

 Ni mon mari ni moi ne parlons anglais.

 Il n'y a ni car ni train pour aller dans ce petit village.

 Je n'aime ni les chats ni les chiens.

On peut dire aussi:

 Il n'y a pas de car ni de train pour aller dans ce petit village.

 Je n'aime pas les chats ni les chiens

Les indéfinis: adjectifs et pronoms

 Personne: pronom singulier toujours employé avec ne. C'est la


négation de quelqu'un (sujet, COD ou COI); ou la réponse

(54)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

négative à une question avec le pronom qui (sujet, COD ou


COI).

 Quelqu'un frappe à la porte? Non, personne ne frappe à la


porte.

 Qui frappe à la porte? Personne ne frappe à la porte.

 Rencontres-tu quelqu'un ce soir? Non, je ne rencontre personne


ce soir.

 Qui rencontres-tu ce soir? Je ne rencontre personne ce soir.

 As- tu téléphoné à quelqu'un cet après-midi? Non, je n'ai


téléphoné à personne cet après-midi.

 À qui as- tu téléphoné cet après-midi? Je n'ai téléphoné à


personne cet après-midi.

 Rien : pronom singulier toujours employé avec ne. C'est la


négation de quelque chose (sujet, COD ou COI); ou la réponse
négative à une question avec les pronoms qu'est-ce qui, que
ou quoi (sujet, COD ou COI).

o Quelque chose est arrivé hier? Non, rien n'est arrivé hier

o Qu'est-ce qui est arrivé hier? Rien n'est arrivé hier.

o Racontes-tu quelque chose à tes enfants? Non, je ne raconte


rien à mes enfants.

o Que racontes-tu à tes enfants? Je ne raconte rien à mes enfants.

o Penses- tu à quelque chose? Non, je ne pense à rien.

(55)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 À quoi penses- tu? Je ne pense à rien.

 Aucun, aucune (=pas un seul, pas une seule):

C'est un adjectif ou un pronom toujours employé avec ne :

Adjectif (+nom)

 Aucun train ne peut circuler à cause de la neige.

 Le voleur n'a eu aucune peine à ouvrir la porte.

 Aucun client n’est entré dans le magasin

Pronom

 Avez-vous des nouvelles de Jacques? Non, aucune.

 Y a -t-il des romans de Balzac dans cette bibliothèque? Non, il


n'y en a aucun.

 Nul, Nulle (=aucun, aucune en langue soutenue):

Nul(le) comme un adjectif singulier est toujours employé avec ne :

 Il n'éprouvait nulle crainte devant la mort.

 Le voleur n'a eu nulle peine à ouvrir la porte.

Nul comme pronom singulier dans les proverbes ou à la langue


administrative:

 Nul n'est censé ignorer la loi.

NB. Après un nom, nul est un adjectif qualificatif:

 Les deux équipes ont fait match nul(=égal à zéro)

 J'ai toujours été nulle en maths. (=très mauvaise)

(56)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 Nulle part:

C'est la négation de quelque part, autre part : toujours employé


avec ne.

 Où sont mes lunettes? Je ne les trouve nulle part.

 SANS

1- Cette préposition fait porter la négation sur un nom, un


pronom ou un infinitif:

Il est parti sans argent.

Partez sans moi.

Il est parti sans faire de bruit.

2- Sans se construit sans « ne » avec l'adverbe jamais et les


indéfinis négatifs

Il est parti sans rien dire.

Il a pris sa décision sans en parler à personne.

Il fait tout ce qu'on lui demande sans jamais protester.

3- Sans…ni:

L'explorateur perdu dans la jungle est resté deux jours sans


boire ni manger.

(57)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Exercices sur la négation

1. Répondez à la forme négative :

A. Vois-tu quelqu'un ?

 Non, je ne vois personne.

 Est-ce que quelqu'un cric ?

 Non, personne ne crie.

 Est-ce que tu détestes quelqu'un ?

 Est-ce que quelqu'un pleure ?

 Est-ce qu'ils attendent quelqu'un ?

 Est-ce qu'elle craint quelqu'un ?

 Est-ce que quelqu'un veut sortir?

B. Il est paresseux. Il (écrire à).

 Il est paresseux. Il n'écrit à personne.

 Il est courageux. Il (avoir peur de).

 Il est égoïste. Il (penser à).

 Elle est originale. Elle (ressembler à).

 Elle est seule à Paris. Elle (connaître).

 Tu es libre. Tu (dépendre de).

2. Répondez à la forme négative :

 Est-ce que vous entendez quelque chose ?

(58)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 Est-ce que quelque chose est vrai dans cette histoire ?

 Est-ce qu'il dit quelque chose ?

 Est-ce que vous cherchez quelque chose ?

 Est-ce que quelque chose va changer dans ta vie ?

3. Répondez négativement avec ne ... personne, ne ... rien, ne ...


nulle part, ne ... aucun(e).

A. Voyez-vous quelqu'un ?

 Non, personne.

 Je ne vois personne.

 Voyez-vous quelque chose ?

 Non, rien.

 Je ne vois rien.

 Fais-tu quelque chose ?

 Est-ce qu'ils vont quelque part ?

 Y a-t-il plusieurs châteaux dans cette région ?

 Est-ce que vous comprenez quelque chose ?

 Est-ce que quelqu'un frappe à la porte ?

 Est-ce qu'il pleut quelque part ?

 Est-ce qu'il dit quelque chose ?

 Est-ce que quelqu'un veut répondre ?

 Reste-t-il quelques places pour le concert ?

(59)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 Est-ce que tu sais quelque chose ?

B. Penses-tu à quelque chose ?

 Non, je ne pense à rien

 Penses-tu à quelqu'un ?

 Non, je ne pense à personne.

 As-tu besoin de quelque chose ?

 T'intéresses-tu à quelqu'un?

 Pars-tu avec quelqu'un ?

 As-tu besoin de quelqu'un ?

 As-tu peur de quelque chose ?

4. Utilisez ne.....ni…. ni…. :

 Il regarde les émissions sportives et les jeux télévisés.

 Mon médecin reçoit le mardi et le samedi.

 Cette année il a fait beau au printemps et en été.

 En ce moment j'ai le temps d'aller au cinéma et au théâtre.

 Dans ce magasin j'ai trouvé une ceinture et un foulard à mon


goût.

 Je prendrai du fromage et un dessert .

 Suzanne a acheté des cerises et des fraises.

4. Mettez les phrases à la forme négative :

 Sa blessure est déjà guérie

(60)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 On a déjà vu de la neige à Paris en juin

 Tiens ! Il pleut encore

 Il habite toujours chez ses parents

 Nous mangeons souvent des fruits

 Je dîne quelquefois dans ce restaurant

 Tu fais toujours les courses le samedi

5. Utilisez la préposition sans pour réunir les deux phrases

 Elle entre et elle ne frappe pas.

 Elle entre sans frapper.

 Il part et il ne paie pas.

 Je réponds et je n'hésite pas.

 Ils obéissent et ils ne discutent pas.

 Elles arrivent et elles ne préviennent pas.

 Tu joues et tu ne triches pas.

 Ils n'ont pas dit « au revoir » et ils ont quitté la pièce.

 Le malade est resté deux jours au lit et il n'a rien mangé.

 Elle a passé la journée chez elle et elle n'a vu personne.

 Roberto a obtenu son visa et il n'a eu aucune difficulté.

 Nous avons loué un appartement et il n'a aucun confort.

 Mon voisin m'a raconté une histoire elle n'avait aucun intérêt.

(61)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

6. Utilisez ne.....que

 Au petit déjeuner Myriam a pris seulement du café.

 Dans cette région on cultive seulement des céréales.

 Nous sommes arrivés seulement à minuit passé.

 Il me reste seulement deux photos à prendre..

7. Répondez négativement aux questions suivantes :

 Est-ce que quelqu’un est venu ?

 Qu'est-ce que tu veux boire?

 Avez-vous rencontré quelqu’un?

 Qu'est-ce qui t’a choqué dans son discours ?

 As-tu quelque chose d’intéressant à me proposer ?

 Quand est-ce que vous prendrez le train?

 Avec qui es-tu parti pour la Franc ?

8. Mettez les phrases suivantes au passé composé :


 Il ne répond à personne.
 Il n’a pas de chance.
 Je ne prends jamais ma voiture pour aller au bureau.
 Elle ne lui offre rien pour son anniversaire.
 Il n’est pas satisfait du résultat.
9. Donnez le contraire des adjectifs en utilisant un des préfixes
donnés :

A. im/in/il/ir :

(62)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 une phrase correcte

 une histoire vraisemblable

 une réaction compréhensible

 une écriture lisible

 un acte légal

 un nombre pair

 un accident prévisible

 une personne patiente

 un verbe régulier

 un projet réalisable

B. mal/mé

 un air content

 un artiste connu

 des gestes adroits

 un enfant heureux

(63)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

3- Syntaxe de la Phrase Passive


Une phrase active, transformée à la voix passive, garde
intégralement le même sens. Mais chacune des deux phrases
considère l'action d'une manière différente. Considérons les deux
exemples suivants.

 La télévision retransmettra ce match de football en direct.

Dans cette phrase à la voix active, le sujet fait l'action

 ce match de football sera retransmis par la télévision en direct.

Dans cette phrase à la voix passive, le sujet subit l'action ou d'un


autre terme le complément d'agent fait l'action.

A. Comment transformer de la forme active à la forme passive ?

Soit la phrase active suivante: Le paysan laboure la terre.

Le verbe "labourer" est transitif direct puisqu'il a un complément


d'objet direct "la terre". Il est donc susceptible d'être tourné à la
forme passive: La terre est labourée par le paysan.

Le passage de l'actif au passif entraîne les modifications suivantes:

1. Un déplacement : le complément d'objet direct du verbe actif


« la terre » devient le sujet du verbe passif et il est placé en tête
de phrase. Le sujet « le paysan » devient le complément du
verbe passif.
2. Un remplacement : on remplace le verbe de la phrase active
« laboure » par l’auxiliaire «être», qui se met au même temps
que ce verbe, suivi du participe passé du verbe de la phrase

(64)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

active. Le participe passé « labourée » s'accorde avec le


nouveau sujet grammatical « la terre ».

3. Des ajouts : on ajoute «par» ou «de» entre le verbe et le


complément du verbe passif.
 Le paysan laboure la terre.

 La terre est labourée par le paysan.

 Ces étudiants aiment leurs professeurs.

 Ce professeur est aimé de tous ses étudiants.

4. Seuls les verbes transitifs directs peuvent subir une


transformation passive:

 Mon père cultive notre jardin.

 Notre jardin est cultivé par mon père.


« Jardin » est complément d'objet direct du verbe « 'cultiver ».

Cependant tous les verbes transitifs directs ne sont pas susceptibles


de passer tous au passif, par exemple le verbe "avoir" et le verbe
"pouvoir":

 Paul a des ennemis.

5. Les verbes obéir, désobéir, pardonner qui sont transitifs


indirects, peuvent être exceptionnellement employés à la forme
passive:

 Il obéit à ses maîtres.

 Il est obéi par tous ses ouvriers. (rare)

(65)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

6. Le pronom indéfini "on" est effacé au passif:

 On a construit ce château il y a longtemps.

 Ce château a été construit il y a longtemps.

7. Le passage de la fonction complément à la fonction sujet


entraîne par contre un changement logique et nécessaire: me
(je); te (tu); le (il); la (elle); les (ils; elles)

 Cette nouvelle m'a déçu..

- J'ai été déçu par cette nouvelle.

 Cette réponse l'a surpris

- Il a été surpris par cette réponse.

8. Le passage d'une fonction à l'autre entraîne en principe le


changement des pronoms personnels:

 Je = moi,

 tu = toi;

 il = lui;

 elle = elle;

 ils = eux;

 elles = elles.

N.B. Il ne faut pas employer le passif si le complément d'agent est


le pronom personnel:

 Je n'ai pas rédigé cette lettre.

 Cette lettre n'a pas été rédigée par moi.

(66)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

(Phrase à éviter, manque de naturel)

9. La forme passive peut se trouver également dans les phrases


interrogatives, les phrases impératives et les phrases
exclamatives:

o Pierre a -t- il été admis ?

o Les notes avaient-elles déjà été calculées ?

o Ne sois pas trop troublé par cette nouvelle.

o Soyons impressionnés par le spectacle s’offrant à nos yeux.

o Comme nous sommes éblouis par le soleil rayonnant !

B. Conjugaison passive

À la voix passive, le temps est indiqué par l'auxiliaire. Le participe


passé s'accorde toujours avec le sujet. Considérons la transformation
d’après le tableau ci-dessous :

(67)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Ex : Le président prend la décision

Modes Temps Phrases à la voix passive


Présent La décision est prise par le
président
Futur La décision sera prise
Futur proche La décision va être prise
Futur La décision aura été prise
antérieur
Passé La décision a été prise
Indicatif

composé
Passé récent La décision vient d'être prise
Imparfait La décision était prise
Plus que La décision avait été prise
parfait
Passé simple La décision fut prise
Passé La décision eut été prise
antérieur
conditionnel Présent La décision serait prise
Passé La décision aurait été prise
Subjonctif Présent La décision soit prise
Passé La décision ait été prise
Infinitif Présent La décision (doit) être prise
Passé La décision (doit) avoir été prise

(68)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

EMPLOI DE LA VOIX PASSIVE

1. La voix active et la voix passive ne sont pas absolument


équivalentes

Comparez:

o Tous les romans de Balzac ont été publiés par les éditions
Hachette .( Tous les romans de Balzac est le constituant le
plus important)

o Les éditions Hachette ont publié tous les romans de


Balzac.( Les éditions Hachette est le constituant le plus
important)

C'est pourquoi la forme passive est souvent employée sans


complément d'agent quand on ne veut pas donner d'importance à
celui-ci:

o Ce tissu est fabriqué en Angleterre.(peu importe par qui)

2. La forme passive a une valeur de description, dans ce cas, le


participe passé est devenu un adjectif qualificatif:

o Ce joueur est très connu.

3. Par ou De ?

La plupart des verbes à la voix passive sont construits avec la


préposition par. Cependant quelques-uns d'entre eux sont de
préférence suivis de la préposition de .

Ce sont:

(69)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

1. Un certain nombre de verbes de description, surtout lorsque


l'agent est inanimé: être accompagné, composé, couvert,
décoré, entouré, fait, garni, orné, planté, précédé, rempli, etc.

o Le jardin est entouré d'un haut mur.

o Cette table est couverte d'une nappe en velours.

o Cet appartement est composé de quatre chambres.

2. Des verbes de sentiment: être admiré, adoré, aimé, apprécié,


craint, estimé, haï, méprisé, redouté, respecté, etc.

o Ce professeur est aimé de tous ses étudiants.

o Le directeur de l'usine est apprécié de tous ses ouvriers.

3. D'autres verbes sont employés au sens propre avec la


préposition par et au sens figuré avec la préposition de.

Comparez:

o Le chat a été écrasé par un camion.

o Cette femme est écrasée de soucis.

o Les cambrioleurs ont été surpris par le propriétaire.

o Elle a été surprise de ma réaction.

AUTRES MOYENS D'EXPRIMER LE PASSIF

1. La forme pronominale de sens passif:

Cette construction est très fréquente. Le sujet est généralement non-


animé. L'agent n'est pas indiqué.

o Ce tissu se fabrique en Angleterre. (= est fabriqué)

(70)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

o Dans les mots "estomac" et "tabac", le "c" ne se prononce pas


.(= n'est pas prononcé)

2. La phrase verbe faire + l'infinitif.

Cette structure peut avoir un sens passif.

o Nous avons fait examiner notre fille par un spécialiste des yeux.
(= Notre fille a été examiné par…)

o Les forces de police ont fait évacuer la salle.

(= La salle a été évacuée par)

3. Le passif impersonnel:

Il est interdit de fumer. (= on interdit de…)

Il est conseillé de ne pas trop tarder. (= on conseille de..)

Remarques

1. Dans une phrase complexe de Juxtaposition, de coordination ou


de subordination, on met seulement à la voix passive la
proposition dont la construction se prête à la transformation et
l'autre proposition reste intégralement la même:

o Déjà la nuit tombait. J'étais envahi par un silence


impressionnant.

- Déjà la nuit tombait, un silence impressionnant m'envahissait.

o Il faut que Pierre présente ce rapport.

- (Il faut que ce rapport soit présenté par Pierre.

o Il est fâché parce que l'ouvrier n'a pas consulté le contremaître.

(71)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

- (Il est fâché parce que le contremaître n'a pas été consulté
par l'ouvrier.

2. Souvent la structure de la phrase doit être modifiée par le


passage de l'actif au passif

o Pierre a posté la lettre que tu as écrite ce matin.

- La lettre que tu as écrite ce matin a été postée par Pierre.

Ce changement de construction est dictée par la nécessité de placer le


pronom relatif auprès de son antécédent.

3. Il faut distinguer les verbes conjugués avec "être" au passé


composé de la forme active et la forme passive:

o Il est passé par la petite rue. (actif)

o L'interrogation est passée par plusieurs étudiants, (passif)

(72)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Exercices sur la voix active

et la voix passive

1. Mettez le verbe à la forme passive et au présent de l'indicatif :

 Les hommes chassent le renard et les poules (chasser) par le


renard.

 Les hommes chassent le renard et les poules sont chassées par


le renard.

 Ma mère prépare les repas, mais chez Fred, les repas (préparer)
par son père.

 Le serveur sert les clients mais nous (ne pas encore servir).

 Cet éditeur publie beaucoup de livres, mais mon livre (ne pas
encore publier).

 Ce mot grossier nous choque, et vous, (choquer) par ce mot ?

 Cette sculpture me fascine et toi, par quoi (fasciner)-tu ?

2. Mettez les phrases suivantes à la forme passive ou vice versa:

 Le pont du Gard a été construit par les Romains

 Le docteur Chollet soigne mes enfants depuis leur naissance

 Le brouillard recouvrait peu à peu la vallée

 Nous avons été retardés par le mauvais temps

 Une équipe de journalistes a réalisé un reportage sur la


sécheresse en Afrique

(73)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 Cet été Caroline est invitée au bord de la mer par une amie.

 La souris est mangée par le chat

 De nombreux téléspectateurs regardent cette émission.

 Beaucoup de téléspectateurs viennent de regarder cette


émission.

 Dans cette école, les élèves de moins de dix-sept ans ne sont


pas admis.

 On a traduit le dessin animé le“ TIN TIN ”dans beaucoup de


langues.

 Les spécialistes vont étudier ces gros problèmes..

 On a déjà projeté ce film la semaine dernière.

 Dans cette ferme, on fait les travaux à la machine.

 On ne doit pas changer l'eau de l'aquarium tous les jours.

 Le football attire beaucoup de jeunes.

 Nathalie nous a accueillis à l'aéroport.

 On n’organise rien pour aider les femmes à continuer à


travailler après leur premier enfant

 La police poursuivit les deux voleurs pendant trois jours.

 Un cerveau électronique conduira la voiture.

 Les frères Lumière présentèrent dans le sous-sol d’un café de


Paris le premier film du monde.

(74)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 On a beaucoup applaudi les inventeurs du cinéma.

 Les voleurs n’avaient pas remarqué M. Truc.

 L’ordinateur remplacera le travail que l’homme fait avec sa


tête.

 Une vieille dame a élevé Sophie jusqu’à 14 ans.

 On donnera un bal pour nos amis français.

 Au café, ses amis accompagnaient toujours Jaurès.

 Tes amis m'ont accueilli avec beaucoup de gentillesse.

 Tout le monde connaît ce professeur.

 Dominique a offert un gros bouquet à son amie.

 Demain, on invitera des amis à dîner.

 Il pleut, par conséquent, on abandonne le projet de promenade.

 Les éditions Hachette ont publié tous les romans de cet


écrivain.

 Ce roman vient d'être traduit en chinois.

 Ils ont été bouleversés par cette nouvelle.

 De nombreux téléspectateurs regardaient cette émission.

 J'ai été déçu par ce film.

3. Composez des phrases à la forme active et passive avec les


éléments donnés (variez les temps):

(75)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 Le père Goriot – Balzac – écrire – en l834.

 Bientôt – installer – dans cet immeuble – un interphone.

 En l889 – construire – Gustave Eiffel – la tour Eiffel.

 La nuit dernière – abattre – un grand sapin – le vent.

 Le retour des astronautes – la N.A.S.A. – vers l3 heures –


prévoir.

 Hier – un avion – des terroristes – détourner.

 Samedi prochain – livrer – votre canapé.

 Le soir du l4 juillet – un feu d'artifice – tirer.

(76)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

4- Syntaxe de la phrase impersonnelle


Dans une phrase à la forme personnelle, le verbe peut être conjugué
aux différentes personnes.

Ex. : Mon père regarde le film à 20 heures.

Je regarde le film à 20 heures.

Tu regardes le film à 20 heures.

Il/elle regarde…, nous regardons…,

Pour la forme impersonnelle, il est nécessaire d’introduire le pronom


« il ».

 Il serait intéressant que mon père regarde le film à 20 heures.

Remarquez que « il » n’est pas un pronom personnel. Il est


impersonnel, car il n’a pas d’antécédent.

Types de phrases impersonnelles.

Selon la nature du noyau du syntagme verbal. On peut distinguer:

a) les phrases où le syntagme verbal présente un noyau qui est un


verbe essentiellement impersonnel. (Ex : pleuvoir)

Il pleut de grosses gouttes.

b) les phrases où le syntagme verbal présente un noyau où est une


construction impersonnelle (ex : arriver) qui peut s’employer aussi à
la forme personnelle.

Il arrive des voitures = des voitures arrivent.

Transformation de la phrase personnelle à la phrase impersonnelle

(77)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Les phrases contenant des verbes essentiellement impersonnels sont


considérées comme des phrases de base. Elles n’ont donc pas été
transformées, ce qui n’est pas le cas pour les phrases contenant des
verbes occasionnellement impersonnels (phrases transformées).

Exemples :

VERBE OCCASIONNELLEMENT IMPERSONNEL

Phrase personnelle Phrase impersonnelle

Un accident est arrivé. Il est arrivé un accident.

Verbe essentiellement impersonnel

Phrase personnelle Phrase impersonnelle

Ø Il neige beaucoup.

Ø Il pleut sans cesse.

Verbes impersonnels et locutions

Ce verbe au sens propre ne s’emploie qu’à la forme impersonnel (ex :


pleuvoir) . On peut établir plusieurs groupes :

a) Verbes et locutions essentiellement impersonnels.

Verbes qui décrivent des phénomènes météorologiques.

 Pleuvoir et neiger peuvent parfois être suivis d’une expansion


nominale qui décrit la manifestation matérielle du procès :

o Ex : Il pleut de grosses gouttes.

 Falloir

(78)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

o Il faut du pain

o Il en faut

o Il faut que tu partes

b) Verbes occasionnellement impersonnels :

 Il s’agit de : il s’agit d’un autre problème.

 Suffire de : il suffit que tu prépares ton travail

 Locution: il est question de /il y va de :

o Ex : Il est question de le nommer chef d'Etat. .

o Ex: Il y va de l’honneur de la famille

 Faire suivi de l’adjectif

o Il fait froid/chaud/humide.

 Faire suivi d’un nom ou syntagme nominal

o Il fait jour, nuit, soleil

o Il fait un temps de chiens

o Il fait un brouillard à couper au couteau

 Arriver

o Il est arrivé une catastrophe.

o Une catastrophe est arrivée.

 Se passer,

o Il se passe de drôles de choses.

 Émaner,

(79)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

o Il émane une odeur très bizarre

 Régner

o Il règne un silence de mort

 Être suivi d’un SN , d’un adverbe ou d’un syntagme adjectival


en fonction d’attribut (et) de la séquence.

o Il est cinq heures // Il est tard

o Il est difficile de faire ce bruit // Il est probable qu’il vienne


ce soir

o Il est vrai que personne n’est venu

o Il est temps que tu partes

 Constructions particulières
1. La phrase non verbale
C’est une phrase construite sans verbe.
Elle peut être formée d’un :
 GN : Billets gratuits.
 GPrép. : À la prochaine!
 GAdj. : Fantastique!
 GAdv. : Non!
 D’une interjection : Hé!
2. La phrase infinitive
Elle est formée autour du verbe à l’infinitif
 Ex. Écrire au stylo à encre noire.
3. La phrase à présentatif

(80)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

C’est une phrase formée à l’aide de ces expressions qu’on


appelle «présentatifs» :
 Il y a beaucoup de monde dans la salle.
 Voici la mariée.
 Voilà son futur époux.

(81)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Exercices sur la forme impersonnelle

1) Identifie les verbes écrits à la forme impersonnelle dans les


phrases suivantes.

Il s’agit de prendre le temps de se comprendre.

Ce jour-là, il faisait trop beau pour vivre à l’intérieur.

Elle croit qu’il lui faut un pantalon neuf.

Il doit exister un moyen de surmonter cet obstacle.

Il y a longtemps que nous attendons cette occasion.

Il en est ainsi chaque matin, depuis deux ans.

Que faudrait-il apporter à ce pique-nique ?

Il semble qu’il soit trop tôt pour envisager une intervention


chirurgicale.

2) Mettez à l'impersonnel les phrases suivantes

1. Ce travail est impossible à faire.

2. Le fait que tu es en retard est révoltant.

3. Le fait que Pierre viendra est sûr.

4. Le fait que Pierre viendra n'est pas sûr.

5. Un invité arrive.

6. Qu'on réorganise cette usine est très désirable.

7. Retirer sa casquette ne coûtait rien.

8. Des policiers venaient taper sur ceux qui faisaient trop de bruit.

(82)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

9. Quelque temps s'est écoulé après que le fonctionnaire avait


examiné les papiers de Pierre.

10. Toutes sortes de langages se parlaient dans cette foule.

12. Des gens de tous les âges arrivaient au poste de police.

13. Une foule de gens se pressaient au guichet.

14. On raconte bien des sottises.

15. Pierre semble être très triste.

16. Un accident s'est produit hier soir aux Champs-Elysées.

3). Mettez au personnel les constructions impersonnelles


suivantes :

1. Il s'est passé bien des choses depuis la dernière guerre.

2. Il s'échange de curieux propos derrière un guichet.

3. Il est interdit de parler avec le conducteur.

4. Il s'est rarement présenté une occasion favorable.

5. Il est promis une bonne récompense à qui rapportera cet objet.

6. Chaque jour il circule des milliers de gens par le métro.

8. Cette année, il a été vendu plusieurs millions de disques.

9. Il vaut mieux que Jean ne vienne pas.

10. Il est arrivé une catastrophe.

11. Il ne dépend que de toi que cette affaire réussisse.

12. Il a été perdu une montre et un collier.

(83)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Constitution et représentation du matériau « P »

Le matériau « P » est constitué d’un syntagme nominal SN et d’un


syntagme verbal SV, avec parfois, dans certaines phrases, un ou
plusieurs syntagmes prépositionnels SP.

La règle de cette constitution du matériau est la suivante :

P → SN + SV + (SP)

Figure.5

(84)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Règles de constitution des syntagmes

Les syntagmes sont des constituants intermédiaires entre le niveau de


la phrase et le niveau des parties du discours.

 Le syntagme nominal « SN » :
Dans la phrase « Le facteur apporte le courrier à dix heures », les
deux syntagmes le facteur et le courrier sont constitué de deux
éléments nécessaires : Dét + N.
Les déterminants se partagent en six catégories :
- Les déterminants les articles : un, une, des, le, la, les, etc.
- les déterminants démonstratifs : ce, cet, cette, ces
- les déterminants possessifs : mon, ma, mes, etc.
- les déterminants numéraux : trois, cinq, quatrième, etc.
- les déterminants interrogatifs et exclamatifs : quel, quels,
quelle, quelles
- les déterminants indéfinis : aucun, plusieurs, tous, etc.
Le nom est obligatoirement précédé d’un seul déterminant soit un
article ; soit un démonstratif ; ou bien un possessif . Il peut être
accompagné par deux déterminants : les deux éléments facultatifs
« adj. indéfini ou numéral » dont l’un se place avant l’élément
essentiel, et dont l’autre se place après ; comme dans cet exemple :
Tous {PréD} les {Dét} deux {PostD} jours {N}.
Dans certains cas, le SN n'a qu'un élément formellement déterminé
par son sens : le nom propre (Balzac est un romancier réaliste) ou
le pronom (Tu es venu).

(85)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Dans d’autres phrases, le syntagme nominal est constitué de trois


éléments : à côté du déterminant et du nom peut venir s’inscrire un
troisième élément qu’on appelle Modifieur ou modificateur. Ce
dernier élément (Modifieur) est facultatif. Le « Mod » peut être
constitué par un groupe de l'adjectif, un complément de nom (de
structure SP), une proposition relative :
 le voyage extérieur.
 le voyage du président de la République.
 le voyage à faire.
 le voyage qui sera en été.

Le syntagme nominal « le voyage du président de la République »


peut être représenté par l'arbre suivant :

Figure.6

(86)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 Le SV (avec verbe d’action) :


Le verbe est la tête du syntagme verbal (SV); il peut figurer seul ou
avoir des expansions de divers types (SN et/ ou SP) :
- SV→V ; comme dans : l'enfant dort
- SV→V+SN ; comme dans : l'enfant lit un livre
- SV→V+SP ; dans : l'enfant pense aux vacances
- SV→V+SN+SP : il demande un renseignement à son
professeur
- SV→(V+SN)+SP : Le facteur a apporté le courrier à dix
heures.

Analysons cette phrase: Le facteur a apporté le courrier à dix heures.

• phrase déclarative;
• matériau constitué de SN, SV et SP;

le SN est le facteur.
le SV est a apporté le courrier,
le SP est à dix heures.

Voici l'arbre complet représentant la structure syntagmatique de la


phrase:

(87)
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Figure.7

Le syntagme verbal est parfois réduit au seul verbe. C'est ce


que l'on trouve par exemple dans la phrase « Le facteur vient à dix
heures » où le syntagme verbal est le verbe « vient » :

(88)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Figure.8

 Le syntagme verbal attributif


SV→ Cop. + {SA ou SN ou SP}
Il existe un autre type de SV, ce sont les phrases à copule, c’est-à-
dire celles dont le verbe est être, mais aussi paraître, sembler, avoir
l'air, se faire, se montrer, devenir, rester ...
Ces copules sont nécessairement suivies d’un élément sur leur droite
qui peut être un SA, un SN ou un SP :
- être + SA → le facteur est (très) fatigué.
- être + SN → le facteur est un employé intelligent.
- être + SP → Le facteur est dans la cour.

Analysons la phrase suivante « Le facteur est fatigué à dix

(89)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

heures » où :

 le SN est le facteur.
 le SV est  Copule (est) + Adj. (fatigué)
 le SP est à dix heures.

Figure.9

 Le syntagme prépositionnel (SP)


Dans l'analyse des phrases simples, la plus grande difficulté est de
distinguer entre les différentes fonctions des SP qui sont :

(90)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

 compléments de P sous P (ils sont alors effaçables et


déplaçables) ;
Ex : Le facteur apporte le courrier avec sa voiture jaune.
Avec sa voiture jaune, le facteur apporte le courrier.
 compléments de V sous SV (ils ne sont pas effaçables),
Ex : Nous pensons à l’examen.
 complément de N sous SN (il est alors effaçable mais
indéplaçable).
Ex : Nous étudions les romans réalistes du XIXe siècle.
 ou complément de Adj. sous SA (il est alors effaçable mais
indéplaçable).
Ex : Le professeur est content de ses étudiants.
 Le syntagme prépositionnel peut être réalisé par un seul
constituant :
- adverbe, comme dans la phrase : les étudiants sont
{Cop.} là {Sp}
- ou syntagme nominal, comme dans les phrases :
Ex : Le matin {Sp «Prép = ø »} , je vais à la faculté ;
Ex : Ils regardaient la mer, les mains enlacées
{Sp «Prép = ø »} .

Le syntagme verbal avec Copule peut contenir un syntagme


adjectival, comme nous l'avons vu, mais aussi un syntagme nominal
ou un syntagme prépositionnel. C'est ce que l'on trouve par exemple
dans la phrase :

(91)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Pierre n'est-il pas devenu le directeur de la société l'année


dernière?
SV = Copule (est devenu) + SN (le directeur de la société)
SN= D (le) + N (directeur) + Mod. (de la société)
Mod. = SP = Prép (de) + SN (=D + N, la société)

Figure.10

(92)
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EXERCICES

Exercice (1)

Dans chacune des phrases suivantes, indiquez le syntagme


nominal, le syntagme verbal et le syntagme prépositionnel,
constituants de la phrase.
 Paul adore dormir dehors.
 Je connais beaucoup de musiciens européens et américains.
 Demain matin, on part en train chez mon cousin Alain.
 Pour avoir de bonnes notes, Victor fait beaucoup d’efforts.
 À chaque pot son couvercle.
 Les bons comptes font les bons.
 Le mot que tu retiens entre tes lèvres est ton esclave ; celui que
tu prononces est ton maitre.
 Quand on commence à compter, on ne s'arrête plus.
 L'ami de tout le monde est l'ami de personne.
 pour être en forme, il faut faire des sports.

Exercice (2)

Dans chacune des phrases suivantes, indiquez le (ou les) type(s)


et le matériau, puis donnez les constituants immédiats du
matériau.
Par exemple : Mathilde n'arrive pas!
Type = Exclamatif + Négatif;
Matériau = Mathilde arrive; SN = Mathilde; SV = arrive.

(93)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

1. Étudiez bien vos leçons.


2. C'est mon frère qui a été arrêté par la police à l'entrée de
l'immeuble.
3. Les professeurs corrigent-ils les erreurs phoniques dans les classes
?
4. A quelques mètres du lieu de l'accident, le blessé est relevé par des
badauds compatissants.
5. Soucieux de donner une image positive de son ambitieuse politique
monétaire d'une Livre Egyptienne forte, Le premier ministre a
prononcé hier soir vers les dix-huit heures un discours
particulièrement bien reçu par une assemblée nationale en pleine
crise de confiance.

Exercice (3)

Dans les phrases suivantes, vous repérerez tous les SN et vous en


indiquerez la place ou la hiérarchie.

Par exemple : Le premier lundi de chaque mois, ce jeune orphelin


de quatorze ans expérimentait avec d'autres pensionnaires un
dentifrice nouveau.

Les SN à repérer sont :


• le premier lundi de chaque mois : SN constituant du SP de phrase,
avec Prép = Ø.
• chaque mois : SN constituant du SP modificateur à l'intérieur du
SN précédent.

(94)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

• ce jeune orphelin de quatorze ans : SN constituant de la phrase


(sujet).
• quatorze ans : SN constituant du SP modificateur à l'intérieur du
SN précédent.
• d'autres pensionnaires : SN constituant du SP avec d'autres
pensionnaires, SP de phrase.
• un dentifrice nouveau : SN constituant du SV (objet).
1. Sybille a lu cette annonce dans le journal.
2. Accepteriez-vous du pain et du lait?
3. On a aligné tous les mets sur une longue table.
4. Une plaisanterie d'un goût douteux lui a échappé.
5. Marie rêvera de cette soirée pendant longtemps.
6. Il a sauté à pieds joints par-dessus la haie.
7. J'obéissais servilement aux plus grands que moi.
8. Le douanier examine avec soin les bagages des passagers.
Exercice (4)
Remplacez le SN de la phrase Pierre est parti par des SN de
longueur différente (par exemple : 2 mots, 3 mots, 4 mots, 5 mots,
8 mots,...).

Exercice (5)

Dans chacune des phrases suivantes, sans ponctuation ni


intonation, le syntagme prépositionnel a deux interprétations.
Donnez une paraphrase illustrant chaque interprétation comme
dans exemple suivant :

(95)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

« Mon voisin rêve de ses vacances au bord de la mer »


o Mon voisin, qui est au bord de la mer, rêve de ses vacances
o Mon voisin rêve des vacances qu'il passera au bord de la mer.

1. Il applaudit la scène du balcon.


2. On l'avait jugé apte au service militaire.
3. Le forcené tirait sur sa fenêtre.
4. Il expliqua le problème au tableau.

Exercice (6)

Dans les phrases suivantes, vérifiez la distinction entre SP de


syntagme verbal et SP de phrase, en appliquant le test de
déplacement,
Hier, j'ai apporté ton chèque à la
concierge.
1 }
Hier, j'ai endossé ton chèque à la
banque.
J'ai mangé du poulet aux olives.
2 }
J'ai mangé du poulet au restaurant.
Il a appelé sa femme en fin de
3 } matinée.
Il déguisa son fils en Pierrot.
Exercice (7)
Vous savez que certains constituants doivent être interprétés comme
des SP bien qu'ils ne commencent pas par une préposition (comme
dans Il enseigne le matin). Dans les phrases suivantes, déterminez si

(96)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

le constituant qui suit le verbe est un tel SP ou un SN simple (par


exemple en le remplaçant par un adverbe, en le déplaçant, en
essayant de lui ajouter une préposition, en posant les questions
correspondantes, etc.), puis trouvez un syntagme qui illustrera l'autre
type de construction. Exemple : dans Il rentre ce soir, ce soir
représente un SP; la phrase avec un SN pourrait être : Il rentre la
voiture.
1. j'ai repassé toute la matinée de lundi.
2. J'ai mangé du gâteau au chocolat.
3. J'ai lu quelques secondes.
4. Pierre a manqué son train.

(97)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

IV- Le fonctionnalisme de Martinet


Bien que plusieurs mouvements linguistiques se réclament à
l’heure actuelle du fonctionnalisme, c’est André Martinet (1908-
1999) qui en a été l’initiateur.
En effet, le fonctionnalisme pose des concepts et des démarches
d’analyse qui sont susceptibles de s’appliquer à n’importe quelle
langue, telles les notions de phonèmes, monèmes, la commutation.
Martinet reconnait le fait que les langues mettent en jeu les mêmes
principes de fonctionnement (relations de dépendance,
d’opposition, de complémentarité, de hiérarchie entre les unités),
mais l’application de ces principes selon les systèmes témoigne de la
spécificité de chacun d’elles.

Le point central de la pensée de Martinet réside dans le concept de la


double articulation.
1. La double articulation :
Dans le cadre de la linguistique fonctionnelle d’André Martinet, la
double articulation désigne que tout énoncé linguistique peut être
segmenté à deux niveaux :
 Dans le premier niveau (la première articulation), les
fonctionnalistes ont analysé l'énoncé en unités ayant à la fois
une face formelle (signifiant, dans la terminologie
saussurienne) et une face significative (signifié, dans la même
terminologie) ; on les appelle monèmes ou morphèmes (unités
minimales de signification). Ce sont des noms (arbre, crayon,
maison, etc.), verbes (manger, écrire, rêver, etc.), adjectifs

(98)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

(bleu, grand, rapide, etc.), etc. On note aussi que les "parties de
mots" (comme le "-ons" dans le verbe "mangerons", ou le "eur"
dans "réparateur") qui ont une valeur grammaticale sont aussi
appelées des morphèmes grammaticaux et qu'elles sont aussi
porteuses de sens.
 Dans le second niveau (la seconde articulation), les
monèmes peuvent être segmentés en phonèmes (unités
minimales distinctives). Ce sont des sons distinctifs (ils
changent le sens d'un mot (pont-bon, quand-banc) sans qu'ils
ne soient porteurs de sens) propres à une langue. Ces phonèmes
ne sont constitués que d'un signifiant, sans signifié.
Ainsi, dans l'énoncé « le chat mangera », on pourra pratiquer deux
segmentations successives :
 La première nous donnera cinq unités significatives (cinq
monèmes) : le, chat, mang- (verbe manger), -r- (marque du
futur) et -a (marque de la personne).
 La seconde segmentation nous donnera huit unités distinctives
(neuf phonèmes) : /l/, /ə/, /ʃ/, /a/, /m/, /ã/, /ʒ/, /r/,/a/.
En résumé, lorsque nous parlons de double articulation du langage,
nous parlons de deux niveaux d'organisation du langage:
- première articulation, les morphèmes (qui ont un signifié
et un signifiant)
- deuxième niveau d'organisation: les phonèmes (qui n'ont
qu'un signifiant)

(99)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

2. La syntaxe fonctionnelle
Considérant la langue comme moyen de communication, la syntaxe
fonctionnelle veut « décrire les moyens dont le locuteur dispose
pour communiquer l’expérience qu’il a de la réalité »1 . Alors l’objet
de la syntaxe est d’ « exprimer par quels moyens les rapports
peuvent être marqués dans la succession d’unités linguistiques de
manière que le récepteur du message puisse reconstruire cette
expérience. »2
Les relations syntaxiques n’affectent que les unités de première
articulation c’est-à-dire les monèmes et impliquent entre elles un
rapport de hiérarchie : dans il est arrivé trop tard, trop est
hiérarchiquement et syntaxiquement dépendant de tard, puisque, sans
la présence de tard, trop ne pourrait être inséré dans la phrase. Le
noyau supérieur de la hiérarchie au sein de la phrase est appelé
arbitrairement prédicat qui est le verbe « arrive » dans la phrase « il
est arrivé trop tard ».

L’examen des rapports entre les monèmes ou plutôt leurs


fonctions se précisent à la lumière de trois procédés :

A. la position ;

B. l’autonomie syntaxique ;

C. les indicateurs de fonction.

1
- George Mounin, Dictionnaire de la linguistique, Paris, PUF, 1974, P.319.
2
-André Martinet, syntaxe générale, Paris, A. colin 1985, P.16.

(100)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

A. La position comme procédé syntaxique


La place des unités dans la chaine parlée indique leur fonction. C’est
le cas, en français, pour les monèmes policier et voleur dans
l’énoncé le policier arrête le voleur.
Le changement de position d’une unité change sa fonction et
influence la signification.

B. L’autonomie syntaxique
Il existe des monèmes et des syntagmes dont la fonction ne dépend
pas de leur position, ils « jouissent de l’autonomie syntaxique et sont
appelés monèmes autonomes. »1 En français, les adverbes du temps
(aujourd’hui, hier, demain, etc.), les formes pronominales toniques
(moi, toi, eux, etc.), possèdent cette propriété.
C. Les indicateurs de fonctions
Pour Martinet, les fonctionnels sont des monèmes ou synthèmes qui
marquent la nature particulière d’une détermination. En français, les
fonctionnels sont les mots désignés par la grammaire comme
prépositions et conjonctions.

Ce type d’analyse nous permet de distinguer dans tel énoncé six


espèces possibles d’unités syntaxiques fondamentales définies par
leur fonction, par leur contribution à la construction même de la
forme et du sens de l’énoncé :

1
- Mahmoudian (Mortéza), Les modalités nominales en français, Paris, P. U. F. 1970, P.14.

(101)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

1. Des monèmes (et des syntagmes) autonomes : demain, après-


demain, hier, avant-hier, moi, toi,…

2. Des monèmes (et des syntagmes) non autonomes


(dépendants) comme dans les deux exemples déjà cités :
policier et voleur.

3. Des monèmes (et des synthèmes) fonctionnels : dans, avec,


de, à côté de, etc., … quand, lorsque, au moment où, etc.,…
comme, puisque, parce que, afin que, etc.

4. Des monèmes (et des syntagmes) dites modalités qui sont


toujours déterminants et jamais déterminés comme les
actualisateurs du nom (le, ce, mon,…), les adverbes de manière
(vite, clairement,…), le temps (le passé, le future,...) et les
modes (l’indicatif, l’impératif, le subjonctif, l’infinitif, et le
participe).

5. Des monèmes dits prédicatifs : ce sont ceux qui constituent le


noyau autour duquel se construit l’énoncé dans son ensemble.
Le prédicat peut être un monème verbal (c’est le cas général en
français) ou parfois monème nominal comme dans ces deux
exemples :

 Le professeur explique la leçon.

 C’est un bon professeur.

Explique et professeur sont les deux monèmes prédicatifs dans


les deux énoncés parce qu’ils représentent les noyaux autour

(102)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

desquels s’organise l’énoncé et par rapport auquel chaque


élément a une fonction précise.

6. Des monèmes dits prédicatoïdes : ce sont les noyaux d’une


expansion subordonnée ou de ce qu’on appelle
traditionnellement proposition subordonnée. Ces noyaux
peuvent être les subordonnants relatifs, conjonctifs, etc.

La structure de la phrase

dans la syntaxe fonctionnelle d’André Martinet


La syntaxe s’intéresse à étudier les procédés par lesquels les unités
significatives sont rattachées les unes aux autres dans la phrase, de
manière à exprimer les rapports entre les éléments de l’expérience.

En analysant syntaxiquement une phrase, il faut d’abord dégager ses


grands groupes ; ensuite les unités que comporte chaque groupe.

Dans Jean a acheté sa nouvelle voiture à Rome, le groupe sujet


Jean se réduit à une seule unité. Les groupes restants a acheté, sa
nouvelle voiture et à Rome comportent chacun plusieurs unités. Ce
sont des syntagmes.

À l’intérieur des syntagmes a acheté et sa nouvelle voiture, on peut


identifier une unité centrale (le noyau) à laquelle les autres unités se
rapportent. Dans le syntagme verbal a acheté, le monème passé
composé se rapporte au noyau verbal a acheté. Dans le syntagme
objet sa nouvelle voiture, l’adjectif possessif sa et l’adjectif
qualificatif nouvelle se rapportent au noyau nominal voiture. Dans le

(103)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

syntagme circonstanciel de lieu à Rome, la préposition à relie le nom


Rome au syntagme verbal achète.

Il est donc remarquable qu’au sein de la phrase les relations


s’établissent non pas entre les groupes mais entre les noyaux des
groupes : les monèmes Jean, voiture, Rome entretiennent une
relation avec achète qui fonctionne comme le noyau de la phrase ou
plus techniquement le prédicat de la phrase.

Qu’est-ce que le prédicat ?

Le prédicat est donc le point de rattachement de tous les éléments de


la phrase, c’est « celui autour duquel s’organise la phrase et par
rapport auquel les autres éléments constitutifs marquent leur
fonction » (1)

Pour concrétiser ces relations, on visualise (2) la phrase de la façon


suivante :

Figure.11

1
- André Martinet, Éléments de la linguistique générale, Op. Cit. p.127.
2
- Pour visualiser les exemples cités dans cette étude, nous dépendrons des modèles donnés par André Martinet
dans :
- « Conventions pour une visualisation des rapports syntaxiques » in linguistique, 1973 / I, Paris, PUF, pp. 5-
16.
- « la visualisation syntaxique » in syntaxe générale, Op.cit., pp. 144-156.

(104)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Ce schéma visualise les relations que les unités entretiennent entre


elles au sein de la phrase. Toutes les flèches convergent vers l’unité
qui assume le rôle prédicatif, signalé par un rectangle foncé.

Dans de très nombreuses langues, le rôle prédicatif peut être joué par
des unités appartenant à toutes les sortes de classes syntaxiques :
verbes, noms, adjectifs, …… etc.

En français, le verbe joue généralement le rôle prédicatif comme


dans l’exemple ci-dessus.

Dégager le prédicat dans une phrase nous aidera à préciser les types
de rapports des autres unités par rapport à ce noyau ou prédicat.

Identification des relations syntaxiques dans la phrase simple

Selon ce que l'on veut exprimer et communiquer, les structures des


phrases peuvent être contrôlées par deux types des relations:

 la relation prédicative verbale;

 la relation prédicative attributive.

A. La relation prédicative verbale

Cette relation peut être concrétisée par deux éléments: un sujet et


un syntagme verbal.

 Le sujet

Le sujet est d'une présence obligatoire pour déterminer le verbe


puisque « c'est le verbe qui s'accorde avec le sujet et non

(105)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

l'inverse. »1. Il peut être:

 soit un lexical (par ex. Paul dans Paul arrive)

 soit un grammatical (par ex. il dans il arrive).

 Un lexème verbal

Un lexème verbal ou ce que les fonctionnelles appellent « le noyau


prédicatif »2 . Celui-ci est accompagné parfois par des expansions
qui « peuvent disparaître sans affecter la validité et les rapports des
éléments qui demeurent. » (3) .

Soit la phrase les feuilles des arbres tombent en automne, les


segments des arbres et en automne peuvent disparaître sans que la
phrase cesse d'exister (les feuilles tombent).
D’après Le Goffic(4), la phrase type est une séquence autonome dans
laquelle un énonciateur met en relation deux termes, un sujet et un
prédicat. La phrase typique, de référence, est la phrase assertive à
l’indicatif.

Ainsi, dans une phrase telle que : Marie chante, le locuteur asserte à
propos du sujet Marie, sujet de l’énoncé, un certain prédicat chante.
Les deux termes sont représentés par des mots de la langue (ici, un
nom propre et un verbe) ; la modalité de la phrase est indiquée par

1- Tchekhoff, (Claude), «La prédication» in Langue française35, Paris, Larousse, 1977


P.52.
2- Martinet, (André), Éléments de linguistique générale, 4e éd., Paris, Arman Colin/Masson,
1996 P.126
3 - Martinet, (André), La linguistique synchronique, Paris, P.U.F, 1976, P.230.
4
- Pierre le Goffic, Grammaire de la phrase française, Paris, Hachette 1993, P.9.

(106)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

l’ordre des mots (sujet + verbe) et certaines marques du verbe (ici, le


présent du mode indicatif).

Les prédicats verbaux dans la phrase française


En français les prédicats verbaux peuvent être classés en trois types :

a) Prédicats à un participant :

Traditionnellement, les prédicats verbaux à un participant sont des


verbes intransitifs. Le verbe se définit avant tout par sa fonction
prédicative. Cette fonction s’exerce en français au sein de la phrase
dans le cadre du syntagme prédicatif constitué obligatoirement du
verbe de son unique participant c’est-à-dire de son sujet.

En français, cet unique participant (en abrégé : p. 1) est obligatoire,


sa construction est identique, quelle que soit la relation de sens qu’il
entretient avec le prédicat verbal. Il est antéposé au prédicat verbal :

« La notion de sujet ne renvoie pas nécessairement à celui qui


fait l’action. Dans une langue comme le français, le sujet d’un
prédicat peut entretenir avec celui-ci toutes sortes de relation
de sens » (1).

En expliquant cette notion, donnons cet exemple « Pierre étudie ».


Dans cet exemple, on ne peut supprimer ni le sujet ni le prédicat
verbal, ils sont dans une relation d’implication mutuelle ; ils ne
peuvent apparaître l’un sans l’autre : « chacun, sujet et verbe, garde
sa valeur, ses fonctions propres, ses compatibilités distinctes et

1
- Jean Machel Bouilles, Manuel de la linguistique descriptive, Op. Cit. P. 223.

(107)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

chacun apporte à l’élaboration de l’énoncé les latitudes qui lui sont


propres. »(1)

En visualisant la phrase Pierre étudie, on signale l’implication


mutuelle par double flèche et la différence de statut en plaçant dans
un rectangle l’unité qui a le statut de prédicat.

Figure.12
Il faut signaler que cet unique participant peut avoir une expansion
par « apposition qui doit pouvoir également apparaître avec cette
fonction. »(2). Dans l’exemple, Maroua, ma fille, a réussi, ma fille
est apposée à l’unité Maroua. L’expansion directe ma fille se
rapporte à Maroua. Au niveau du sens, ma fille et Maroua sont une
seule et même personne : j’ai une fille et elle s’appelle Maroua. Au
niveau des relations que les unités entretiennent entre elles, si on
supprime Maroua, on s’aperçoit que ce qui reste « ma fille »
entretient avec le prédicat « a réussi » la même relation celle
qu’entretenait Maroua.

On visualise l’apposition à l’aide d’une flèche doublée d’une barre :

1
- Claude Tchekholff, La prédication, in Langue Française, no 35, Septembre 1977, Larousse, Paris, p. 51.
2
- André Martinet, syntaxe générale, Op. Cit. P. 114.

(108)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Figure.13

b) Prédicat à deux participants :

Dans ce cas, le prédicat est ce qu’on désigne traditionnellement


comme le verbe transitif ; cette désignation implique que le prédicat,
« causé par un agent, débouche sur un patient »(1). Dans les élèves
étudient leurs leçons, le prédicat verbal étudient est accompagné de
deux participants dont l’un est un agent les élèves et autre un patient
la leçon.

Signalons que, en français, l’agent de la phrase à deux participants


est construit de la même façon que le participant unique des phrases à
un participant. L’agent est placé avant le prédicat, tandis que le
patient est placé après : Les élèves étudient leurs leçons.

Il est opportun de signaler que le prédicat est moins lié au patient


qu’à l’agent. Dans l’exemple ci-dessus, leurs leçons apparaît comme
peu marginal parce qu’on peut se contenter de dire les élèves
étudient ; mais certainement pas étudient leurs leçons. Jean Michel
Builles l’affirme en citant que :

1
- André Martinet, syntaxe générale Op. Cit. P.199.

(109)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

« le second participant (patient) est moins central que le premier


participant car, tout au moins dans des langues comme le français, il
peut parfois être omis. Tel est le cas de sa soupe dans François a
mangé sa soupe »(1)

Dans ce type de phrases, le rôle de l’agent peut se marginaliser au


détriment du patient : dans les leçons sont étudiées par les élèves,
c’est le patient, les leçons, qui se rapproche du noyau et l’agent, les
élèves, qui se marginalise. Dans cette structure syntaxique, « le sujet
actualisateur du prédicat, correspondait normalement au patient,
alors l’agent serait l’information supplémentaire qu’on peut, si l’on
le désire, se dispenser de faire figurer dans l’énoncé »(2). Martinet
appelle les langues de ce type « langues à construction ergative ».
Dans ce cas, le patient « assume la même forme que le participant
unique des verbes intransitifs »(3). Comme dans ces deux exemples :

François a couru François a été giflé

p 1 (agent) p 1 (patient)

On visualisera ainsi ces deux phrases :

Figure.14
1
- Jean Michel Builles, Op. Cit. P. 351.
2
- André Martinet, syntaxe générale, Op. Cit. P. 200.
3
- Ibid. PP. 200-201.

(110)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

c) Prédicats à trois participants :

Dans ce cas, le prédicat a tout d’abord les mêmes participants que le


prédicat à deux participants c’est-à-dire l’agent et le patient. Ensuite,
le prédicat implique un troisième participant ; il véhicule une notion
de transfert comme donne :

Jean a donné un livre à son ami

P.1(agent) P.2 (transfère) P.3 (destinataire)(1)

Il est remarquable que le destinataire, introduit par la préposition à,


assume la fonction dite dative .

On visualise la phrase ci-dessus de la manière suivante :

Figure.15

B. La relation prédicative attributive


La relation prédicative attributive est constituée par un noyau
attributif qui peut avoir trois types:
a- Les verbes copules grâce auxquels le sujet de la phrase attributive

1
- Jean Martinet Builles, Op. Cit. P. 352.

(111)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

est lié au nom ou à l'adjectif assumant le rôle du prédicat. Ces


1
verbes copules sont être, devenir, rester, demeurer, vivre,
mourir, tomber, paraître, avoir l'air,…

b- Les présentatifs qu'on peut classer en trois types2:

- présentatifs à valeur déictiques (voici, voilà);

- présentatif à valeur d'identification (c'est),

- présentatif à valeur existentielle (il y a).

c- Les verbes à attribut de l'objet: ce sont les noyaux à


l'intermédiaire desquels un adjectif ou un groupe nominal se
rapporte à un complément d'objet. Dans je crois Paul très malin,
malin est l'attribut d'objet Paul.

Le prédicat attributif en français

Le prédicat attributif est un syntagme qui vise «à identifier ou à


qualifier» son sujet ou à lui apporter une « caractéristique», comme
dans «Paul est bon, la maison est neuve, il est étudiant. » (3).
En linguistique fonctionnelle, on utilise le terme du «prédicat à
copule » (4) pour désigner la fonction d'attribut assumée principalement
par un nom ou un adjectif à l'intermédiaire d'un verbe attributif. En
outre, cette fonction-là (prédicat attributif) peut être également

1 -Chevalier(Jean Claude) & Benveniste (Blanche Claire) Grammaire Larousse du français


contemporain, Paris,Larousse,éd.1985,P.81.
2 -Feuillet( Jack), Introduction à l'analyse morphosyntaxique, Paris, P.U.F,P.116.
3 -Martinet, A., syntaxe générale, Paris, A. colin 1985.P198.
4 - Grammaire fonctionnelle du français, Op.cit., p., 73

(112)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

exercée en français par (1):


 des infinitifs;
Ex: partir c'est mourir un peu;
 des pronoms: c'est moi,
 des groupes nominaux précédés d'un fonctionnel;
Ex: Il est dans le jardin, Elle est à moi
 des propositions entières introduites par fonctionnel
d'ordinaire subordonnant;
Ex: Le drame est que le terme approche, c'était lors qu'elle
était encore ici.
Classification et analyse
du prédicat d’attributif du sujet

Dans la structure de la phrase attributive, l'attribut du sujet assume


le rôle prédicatif à l'intermédiaire de l'un des verbes copules que
Martinet répartit en deux catégories: la copule vide et la copule
pleine.2
-La copule vide: c'est le verbe être qui n'a aucun autre rôle que
«mettre en rapport le sujet et l'attribut et de porter les marques
modales et temporelles propres à la conjugaison»3; on dit ; il est
avocat, il est juge, elle est très élégante.
-Les copules pleines comme sembler, paraître, devenir, rester,
avoir l'air, tomber, naître et mourir.

1 -Ibid, P.86
2 - Martinet, A., syntaxe générale, Op.cit., P.123.
3- Grammaire méthodique du français, Op.cit., P.236.

(113)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Dans un exemple merveilleux, Janes Goes regroupe ces copules


pleines : «Il est partit simple soldat, il revint officier, il mourut
général, il naquit boiteux, il passe pour un héros. »1

En français, plusieurs classes peuvent jouer le rôle du


prédicat d’attributif du sujet :
1. l'adjectif,
2. le nom,
3. l'infinitif,
4. une proposition complétive, temporelle ou relative,
5. un pronom interrogatif, clitique ou tonique
6. un syntagme prépositionnel.
Passons en revue leur analyse morphosyntaxique.

1. L’adjectif
L'adjectif est la forme prototypique de l'attribut du sujet; il permet
d'attribuer une qualité permanente ou occasionnelle, à un sujet.
L'adjectif attribut entretient une relation avec le sujet à
l'intermédiaire de la copule vide ou de la copule pleine; cette relation
est marquée par l'accord (Paul est content; Marie est contente).

2. Les noms

Le nom, assumant la fonction attribut, «exprime une qualité, une


manière d’être dont l’appartenance est reconnue, attribuée à

1- Goes(Jan), "Genèse d'une partie du discours: l'adjectif", in Le français Moderne No.2,


Paris;CILF,2000,P.219

(114)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

quelqu’un ou à quelque chose.»1Cette relation se fait généralement


deux façons :

a- Le présentatif c’est qui peut être interprété par «le schème :


sujet + copule + prédicat»2 comme dans c’est mon oncle,
c’est quelqu’un de notre village. Le pronom démonstratif ce
« renvoie à ce qui vient d’être exposé. »3

b- La copule vide ou pleine où l’attribut est utilisé sans ou avec


actualisateur :

- copule + N sans actualisateur4 : dans il est soldat, elle est mère de


famille, Charlemagne devient empereur en l’an 800, l’absence
d’actualisateur est possible parce que l’attribut n’opère qu’un
classement social élémentaire.

- copule + N avec actualisateur : dans le livre est un dictionnaire,


l’actualisateur un « marque la relation d’appartenance, la phrase
signifie ce livre a les qualités, les propriétés d’un dictionnaire, la
dictionnarité »5. Dans ce monsieur est le médecin de l’équipe ;
Marie est restée la meilleure en maths, l’actualisateur le ou la «
marque la relation d’identification : l’attribut fortement déterminé
suppose un sujet également déterminé ».6

1 -Wagner(Robert Léon) & Pinchon (Jacqueline), Grammaire du français moderne et


classique, Paris, hachette, 2000, P.68.
2 - Les modalités nominales en français, Op.Cit,,P.104
3 - Grammaire fonctionnelle du français, Op.cit., P.83
4 - Grammaire méthodique du français, Op.cit., P.165.
5 - Le Goffic(pierre), Grammaire de la phrase française, Paris, Hachette 1993.P.207
6 -Ibid,P.209.

(115)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

3. Les infinitifs

L'infinitif attribut est utilisé comme un nom «exprimant l'idée


verbale sous forme abstrait»1; il marque généralement une relation
de type identification, comme dans: la solution est de partir. En
outre , le sujet et l'attribut peuvent parfois être deux infinitifs2,
comme dans cet exemple de Martinet: Tricher n'est pas jouer; Partir
,c'est mourir un peu.3

4. Une proposition

L'attribut du sujet peut être une proposition subordonnée :

 complétive; comme dans: le mieux est qu'il vienne;

 temporelle; comme dans: le drame est que le terme approche,


c'était lorsqu'elle était encore ici;4

 ou relative sans antécédent ; comme dans: je ne suis pas qui


vous croyez.5

5. Un pronom interrogatif

Dans Qui êtes – vous? le pronom interrogative Qui est l'attribut. «


Même si Qui représente la description définie ou le nom propre, la
force référentielle maximal est du côté du pronom personnel,
1- Grammaire de l’arabe classique, , Op.cit., P.72.
2 -La relation établie entre le sujet et son attribut est de type définitoire (où l'attribut ne
peut être précédé de de : la relation est de type strictement équatif Inf.1=Inf.2).
Grammaire de la phrase française, Op.Cit,P.213.
3 - Grammaire fonctionnelle du français, Op.Cit,PP.85-86.
4 - Grammaire fonctionnelle du français, Op.Cit,P.86.
5 - Grammaire Larousse du français contemporain, Op.Cit,P.81.

(116)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

entièrement définie par la situation ( vous, la personne que j'ai en


face de moi). »1

6. Le pronom clitique « le » ou un pronom tonique

En français, le pronom clitique le «peut être anaphoriser un GA;


mais aussi GN : Es-tu prêt?- Je le suis! Etes-vous le professeur de
Paul? – Je le suis »2

7. Un syntagme prépositionnel à valeur locative

On considère comme des attributs les syntagmes nominaux


exprimant la localisation temporelle ou spatiale, précédés ou non
d'un fonctionnel et introduits par la copule vide. Dans les phrases, le
rendez-vous est à midi, nous sommes le vingt du mois, je suis à
Strasbourg, il est de Marseille, les attributs de localisation (en
caractères gras) sont insupprimables car « la suite du verbe être est
ici aussi obligatoire et ne correspond pas, par conséquent, à la
notion de complément circonstanciel, […] il faut leur accorder une
fonction spécifique: prédicats locatifs du sujet»3.

 Position de l'attribut du sujet

La position de l'attribut du sujet est normalement fixe, il parait «à la


fin du syntagme prédicatif»4, cependant, il «peut occasionnellement

1 - Questions de syntaxe française, Op.Cit, P.119.


2 -Godard (Daniel), La syntaxe des relatives en français, Paris, CNRS,1992, P.147
3 - Questions de syntaxe française, Op.Cit,P.115.
4 - François (Denise), Français, parlé, analyse des unités phoniques et significatives d’un
corpus recueilli dans la région parisienne, SELAF, Paris, 1974.P.712.

(117)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

se trouver antéposé (avec un sujet nominal postposé), dans une


langue soutenue ou littéraire . Comme dans : triste était mon âme. »1

Plus qui est, la mise en relief de l'attribut «entraîne l'emploi de la


forme invariable le devant la copule, que le prédicat suive ou
précède: Aimables, elles le sont ou Elles le sont, aimables. »2

Si l'attribut est un nom inversé, il faut chercher le nom d'un poids


référentiel pour relever l'attribut. Dans le roman est le genre le plus
apprécié (ou le genre le plus apprécié est le roman), le roman est
le sujet, «celui qui a le plus de poids référentiel: c'est le roman qui
est le genre le plus apprécié et non c'est le genre le plus apprécié qui
est le roman. »3 La place de chaque groupe dans la phrase est
contrôlée par la relation entre le sujet et son attribut.

Classification et analyse
de l’attribut du complément d’objet direct

Le complément d'objet direct, nom ou pronom, peut être accompagné


d'un attribut. Cette fonction peut être réalisé par4:

-un nom:

Ex. on l'a nommé directeur;

-un pronom:

Ex. je la considère comme celle qui est la plus désespéré d'entre

1- Grammaire de la phrase française , Op.Cit,P.197.


2 - Grammaire fonctionnelle du français, Op.Cit,P.86.
3 - Questions de syntaxe française, Op.cit., P.118.
4 -Grammaire l'attribut: perso.orange.Fr/…/ grammaire/attrib.htm

(118)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

nous.

-un adjectif ou un participe passé:

Ex. je trouve cette fille jolie malgré tout/ abattue par tant de travail.
La voici enfin libérée de toutes ses contraintes.

-un syntagme prépositionnel:

Ex. je l'ai retrouvée en plein désespoir.

-une proposition subordonné relative, lorsque le verbe de la


proposition principale est un verbe de perception ou le verbe avoir:

Ex.je la vois qui attend les résultats

Ex. Elle a les mains qui tremblent.

Dans les exemples ci-dessus, les attributs, en caractères gras, sont


rapportés au complément d'objet par l'intermédiaire des verbes à
attribut ou les séquences attributives voici et voilà. Traitons ces
outils en détails.

(119)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Exercices
1) D’après André Martinet, le langage humain est doublement
articulé. Développez!
2) Qu’est-ce que la syntaxe fonctionnelle? Quelles sont les
procédés de l’analyse syntaxique en fonctionnalisme?
Appliquez avec des exemples en français.
3) Qu’est-ce qu’un prédicat? Quelles sont les unités significatives
qui jouent le rôle prédicatif en français?
4) De quoi la phrase nominale se compose-t-elle? Quelle est
l’unité significative qui joue le rôle prédicatif dans ce type de
phrase?
5) De quoi la phrase verbale se compose-t-elle? Quelle est l’unité
significative qui joue le rôle prédicatif dans ce type de phrase?
6) Quelles sont les classes des prédicats verbaux en français?
7) Quels sont les types de phrase nominale en français? Quels sont
les outils syntaxiques utilisés en phrase nominale française?

8) Transformez les phrases suivantes en phrases nominales à


l’état pur !
- L'équipe de Belgique a perdu deux matchs coup sur coup.
- Un fantôme est apparu dans la chambre rouge.
- Les deux ministres des Affaires Étrangères se sont entretenus
du Proche-Orient.
- La société a déposé son bilan.
- Le président des États-Unis a gracié les deux condamnés.

(120)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

- On a sculpté une tête de cheval.


- Pierre arrive dans quelques heures.
- Les skieurs de l'équipe de France seront bientôt sélectionnés
officiellement.
- On appelle les candidats.
- Les crédits d'État seront prochainement transférés.
- On doit obéir aux règles du code de la route.
- On compose un sonnet.
- Le Président français a regagné Paris aujourd'hui.
9) A partir des titres de journaux, rédigez des phrases
complètes ?
- Cache du meurtrier dans la grange.
- Proclamation de l'indépendance des Comores.
- Accroissement de la tension à Amsterdam.
- Collision entre deux poids lourds: deux morts et un blessé
grave.
- Relèvement des impôts 6% en juillet.
- Réduction 60% en été.
- Récente création d'un nouveau département en Corse.
10) Montrez l’opération de prédication en visualisant les
phrases suivantes
- Les éditions Flammarion publieront tous les romans de cet
auteur .
- Cette belle fille a offert un beau cadeau à sa mère .
- De nombreux spectateurs regardent cette émission .

(121)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

- Le brouillard recouvrait peu à peu la vallée.


- On attend de nombreux visiteurs à l’exposition de Manet.
- On vient de cambrioler la maison des Durand .
- Je voudrais que vous réussissiez à l’examen et que vous ayez de
bonnes notes.
11) Est-ce possible, sans modifier le sens, de remplacer les
verbes des phrases suivantes par le verbe être. Si oui, peux-
tu le faire ?

- Manon se glissa hors de la grotte.


- L'eau de la fontaine reste limpide.
- Baptistine trayait les chèvres devant la cabane
- Manon paraissait impatiente.
- Le débit de la fontaine devenait faible.
- Les habitants du village se montraient inquiets.
12) Peux-tu maintenant souligner les attributs du sujet
contenus dans les phrases ci-dessus ?
13) Es-tu capable de souligner les attributs du sujet ?
- Madame Vernon est bibliothécaire.
- Elle se montre très serviable.
- Elle donne des conseils à Jérôme et à Valérie.
- Ils empruntent un livre d'histoire locale.
- Ce livre est un bon document.
- Enzo est un bûcheron piémontais.
- Un très mince ruisselet se perdait aussitôt dans la pierraille.

(122)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

14) Appliquez le processus de la prédication sur les phrases


suivantes
- Le surveillant a remis les bulletins aux élèves.
- Le client a commandé deux cafés au serveur.
- Le concierge a remis le colis suspect à la police.
- Cette petite veste te protège-t-elle réellement du froid ?
- Le pompiste a rempli le réservoir de carburant.
- Le pompiste a rempli le réservoir de la moto.
- Il m’a chargé de vous présenter ses excuses.
- Cette façon de travailler permet à chacun de réussir.
- Son métier oblige John à voyager.
- Promettez à celui qui vous a aidé de ne pas l’oublier.
- Elle compense sa petite taille par sa grande intelligence.
15) Identifiez l’attribut du sujet !
- La pollution par l’ozone devient inquiétante.
- En cas d’alarme sonore, restez calme et demeurez maître de vos
réactions.
- Sigismond est mon meilleur ami.
- Son plus grand bonheur fut sa réussite.
- Ce garçon a l’air bien.
- Vous semblez la seule personne capable de réaliser ce projet.
- Il a été reconnu coupable.
- L’essentiel est d’être sorti sain et sauf de cet accident.
- Le reproche fait à ma fille n’est point d’être jolie, c’est de ne
pas obéir. (Bazin)

(123)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

- Il demeure ici depuis dix ans.


- Cette revue paraît à Paris.
- Il est dans une forme superbe.
16) Identifiez l’attribut du complément du verbe ;
reconstruisez si possible la complétive.
1. Je trouve vos explications bien embrouillées.
2. Le président a déclaré la séance ouverte.
3. Je vous croyais un homme instruit.
4. Hergé a fait de Tournesol un savant génial et distrait.
5. Laisse un peu ce chien tranquille : il se fait vieux.
6. L’imprimerie a rendu inutile le travail des moines copistes.
7. J’ai appelé mon chien Basile.
8. Hector veut ses croissants croustillants et son café bien chaud.
9. Le vin blanc, je le bois frappé ; le rouge, je le préfère chambré.
10. Si j’ai franchi le carrefour, c’est parce que j’ai vu le feu vert.
Pourquoi prétendez-vous qu’il était rouge ?
17) Faites une croix à côté des phrases comportant un
attribut.
1. Devant lui était une longue file.
2. Le vase est sur le bureau.
3. Il est dix heures.
4. Cet élève est l’un de mes copains.
5. Cette montre est un cadeau de Pierre.
6. Le « Clémenceau » est un porte-avions.
7. L’agent est au milieu du carrefour.

(124)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

8. Le malade est dans la salle d’attente.


9. Il sentait sa voisine nerveuse.
10. Je me nomme Alain.
11. Je suis passé par Lyon.
12. Il fait le malin.
13. Il fait la soupe.
14. On l’a choisi pour président.
15. Enfin paraissent les bourgeons.
18) Identifiez le complément de phrase. Précise la
circonstance.
1. La dernière séance commence à vingt heures.
2. En cas d’urgence, formez le numéro international 112.
3. Il a agi selon mes conseils et les a suivis avec soin.
4. J’ai travaillé toute la journée : ce soir je me repose.
5. Pendant des heures la foule a défilé devant le cercueil.
6. Je me suis absentée parce que j’étais malade.
7. Je me suis absentée pour cause de maladie.
8. La cabine téléphonique est occupée depuis dix minutes.
9. Chaque fois que je veux téléphoner la cabine est occupée.
10. Bien que la circulation ait été déviée, Jules est arrivé à temps.
11. Je suis arrivé à temps, malgré les difficultés de circulation.
12. Je suis prête à vous aider, si je le puis.
13. Les voleurs sont entrés par le soupirail, en sciant les barreaux.
14. Que prévoit la météo pour les prochains jours ?
15. Nous sommes partis avec eux pendant une semaine.

(125)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

19) Identifiez les différentes expansions des groupes


nominaux.
1. Des ouvriers agricoles, dans la salle du bas, parlaient fort en
prenant le café. (Alain-Fournier)
2. Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées. (Arthur
Rimbaud)
3. Il était bossu, la face de travers, les cheveux ébouriffés, avec
un grand tablier bleu à bavette. (Emile Zola)
4. Des images immémoriales flottaient dans sa tête, lourde et
massive comme un rocher. (Michel Tournier)
5. Droite et lourde, la pluie frappait le chaume des toits avec une
régularité exaspérante. (P. Schoendoerffer)
6. Opiniâtre, la pluie tombait doucement. (S.Groussard)
7. Dans mon jardin, il y a deux arbres : un cèdre bleu, un
marronnier rose. (Maurice Genevoix)
8. Elle était vêtue de loques, la tête enveloppée dans un lambeau,
les pieds nus dans de gros souliers d’homme. (Emile Zola)
9. Son visage aux traits nets faisait penser à certains dessins de
Dürer. (Robert Sabatier)
10. Il y avait quelque chose de militaire dans son maintien.
(Romain Gary)
11. La réunion n’a rien de prestigieux. (Georges Simenon)

(126)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

12. Elle lui disait n’importe quoi : que la jeunesse en effet n’était
rien, que ce qu’il importait de découvrir, c’est une raison de
vivre. (François Mauriac)
13. La salle à manger était conçue dans le goût pompeux du début
de ce siècle : colonnes, pilastres, ornements contournés au
plafond, plantes vertes et lustres pesants. (Joseph Kessel)
14. Le vent de noroît, mauvaise ménagère, promène sur la mer un
balai distrait. (G. Perrault)
15. Sur le plan médicaments ou remèdes, Olivier fut toujours
assez tranquille. (Robert Sabatier)
16. Pendant que M. Seurel écrit au tableau l’énoncé des
problèmes, un silence imparfait s’établit, mêlé de
conversations à voix basse, coupés de petits cris étouffés.
(Alain-Fournier)
17. Le père Desnuits, le supérieur, était, je pense, un bon
administrateur. (Roger Martin du Gard)
18. J’avais neuf ans. Fils unique et sans camarade, je n’imaginais
pas que mon isolement pût finir. (Jean-Paul Sartre)
19. Le chemin creux montait tout droit dans un taillis de hêtres.
Les cimes des jeunes arbres formaient voûte. (R. Vailland)
20. Ses fenêtres ourlées de géraniums, la maison du facteur borde
la place du bourg sur le côté droit. (G. Perrault)

(127)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

BIBLIOGRAPHIE

Builles (Jean- Michel), Manuel de la linguistique descriptive, le


point de vue fonctionnel, Nathan, Paris, 1998.
Dubois-Charlier (Françoise), Comment s'initier à la linguistique?,
Paris, Larousse,1975.

Cadiot (Pierre) & Furukawa (Naoyo), La prédication seconde, in


Langue Française ; No. 127, Paris, Larousse, septembre 2000.

Chevalier, (Jean Claude) & Benveniste (Blanche Claire),


Grammaire Larousse du français contemporain, Paris,
Larousse, 1985.

Choi-Jonin (Injoo) & Delhy (Corinne), Introduction à la


méthodologie en linguistique, Paris, Presses universitaires de
Strasbourg, 1998.

Feuillet (Jack), Introduction à l'analyse morphosyntaxique, Paris,


P.U.F, P.1988

François (Frédéric), L’énoncé minimal dans l’enseignement du


français, in De la théorie linguistique à l’enseignement de la
langue, Paris, P.U.F. 1974.

Grevisse (Maurice), Le Bon Usage, 8e édition, Gembloux


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Le Goffic (Pierre), Grammaire de la phrase française, Paris,


Hachette 1993.

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Martin (Rie gel) & allié, Grammaire méthodique du français, Paris,


P.U.F, Coll. Linguistique nouvelle, 1994.

Martinet (André), Éléments de linguistique générale, 4e éd., Paris,


Arman Colin/Masson, 1996

--------------------, Grammaire fonctionnelle du français, Paris, Didier,


1979.

--------------------, La linguistique synchronique, Paris, P.U.F, 1976.

--------------------, syntaxe générale, Paris, A. colin 1985.

Martinet (André), Martinet (Jeanne) et Walter (Henriette), La


linguistique, Guide alphabétique, Paris, 1969.

Monnert (Philippe) & Rioul (René), Questions de syntaxe


française, Paris, P.U.F, 1999.

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Klincksieck, 1959

Wagner (Robert Léon) & Pinchon (Jacqueline), Grammaire du


français moderne et classique, Paris, hachette, 2000.

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- Georges Mounin et alli, Dictionnaire de la linguistique, Paris,
Quadrige/ P.U.F, 1995.
- Jean Dubois et alli, Dictionnaire de linguistique et des sciences du
langage, Paris, Larousse, 1994.

(129)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Webographie
- https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9gation_en_fran%C3
%A7ais

(130)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

TABLE DES MATIÈRES


Descriptif académique du programme 2

Avertissement 5

Introduction
8
Qu'est-ce que la syntaxe?
9
Les principes généraux de l'analyse syntaxique de
la phrase.

Les théories en syntaxes


1. Tesnière : Connexion
13
2. L’analyse en constituants immédiats 19
3. La grammaire générative
et transformationnelle 33

Analyse de la phrase : type et matériau


- Syntaxe de la phrase emphatique
44
- Syntaxe de la phrase négative
49
- Syntaxe de la phrase passive
64
- Syntaxe de la phrase impersonnelle 77
- Constitution et représentation 84

4. Martinet et le fonctionnalisme
98
- La double articulation
100
- La syntaxe fonctionnelle
- La structure de la phrase dans la syntaxe de
103
Martinet
- Qu'est-ce que le prédicat? 104
105
- La relation prédicative en phrase verbale

- La relation prédicative en phrase attributive 112

(131)
Théories en syntaxe du français  Dr.A.Elsaadadani

Bibliographie générale 128

Table des matières 131

(132)

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