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Rev. Mar. Sci. Agron. Vét.

(2019) 8(3): 321-330 321

Situation des problèmes phytosanitaires du myrtillier


(Vaccinium corymbosum) au Maroc
S. NOUERE1, S. AMIRI1, R. LAHLALI1
(Reçu le 11/01/2020; Accepté le 25/06/2020)

Résumé
La présente étude porte sur les problèmes phytosanitaires du myrtillier au Maroc. Il s’agit de la première en son genre et vise à dia-
gnostiquer les problèmes phytosanitaires du myrtillier et les pratiques des agriculteurs par le biais d’enquêtes auprès des producteurs
nationaux. Les enquêtes menées auprès de 44 producteurs du myrtillier dans les régions du Loukkos, du Gharb et du Souss-Massa
ont couvert 66% (927,5 ha) de la superficie cultivée par le myrtillier (1400 ha en 2017). La filière du myrtillier s’est avérée très
développée en raison de la forte présence (60%) des grandes exploitations (>20 ha) dans l’échantillon, d’autant plus que de 66% des
agriculteurs enquêtés ont un niveau d’instruction supérieur au baccalauréat. Par ailleurs, la totalité des exploitations sont certifiées
Global Gap tandis que 84% sont certifiées Tesco Nurture. Les résultats des analyses suggèrent que la pourriture grise, l’oïdium et
la pourriture racinaire sont les maladies les plus répandues dans les exploitations avec des taux d’infection de 66%, 45% et 39%
respectivement. Pour ce qui est des ravageurs, les plus importants sont l’Aphis spp. avec un taux de 82%, le Dasineura oxycoccana
avec 68%, le Franklienna spp. avec 52% et finalement la Drosophila suzukii avec 41%.
Mots clés: myrtillier, problèmes phytosanitaires, pourriture grise, oïdium, pourriture racinaire, Aphis spp., Dasineura oxycoccana,
Franklienna spp., Drosophila suzukii

Situation of phytosanitary problems of blueberry (Vaccinium corymbosum) in Morocco


Abstract
The present study deals with the phytosanitary problems of blueberry in Morocco. This study is the first of its kind and aims firstly
to determine the phytosanitary problems of blueberry and farmers' practices through surveys of national producers. Surveys of 44
blueberry producers in the Loukkos, Gharb and Souss-Massa regions covered 66% (927.5 ha) of the area cultivated by blueberry
at the national level (1400 ha in 2017). The blueberry sector turned out to be highly developed due to the large presence (60%) of
the large scale farms (> 20 ha) in the sample, especially since 66% of the farmers surveyed have a level of education higher than
a high school degree. In addition, the entire sample is certified Global Gap while 84% is certified Tesco Nurture. The analysis
suggests that gray rot, powdery mildew and root rot are the most prevalent diseases in farms with infection rates of 66%, 45% and
39% respectively. As of pests, the most important are Aphis spp. with an infestation rate of 82%, Dasineura oxycoccana with 68%,
Franklienna spp. with 52% and finally Drosophila suzukii with 41%.
Keywords: blueberry, phytosanitary problems, gray rot, powdery mildew, root rot, Aphis spp., Dasineura oxycoccana, Franklienna
spp., Drosophila suzukii

INTRODUCTION de la disponibilité des facteurs de production (terre, main


d’œuvre et eau) et des conditions environnementales favo-
Le myrtillier appartient au genre Vaccinium. L’espèce
rables au développement de certaines variétés de la myrtille
Vaccinium corymbosum est sélectionnée depuis un siècle
(MAPMDREF, 2012).
aux USA pour en faire la culture. Elle représente à l’état
sauvage le meilleur compromis entre vigueur, productivité Par ailleurs, le myrtillier est attaqué par plusieurs orga-
et qualité des fruits (Farahat Laroussi et al., 2016). Néan- nismes vivants (James, 2017), à savoir les ravageurs et les
moins, pour des objectifs économiques et afin de répondre maladies fongiques. Les maladies les plus importantes sont:
aux besoins du marché, d’autres Vaccinium ont été intro- pourriture racinaire, pourriture grise, anthracnose, oïdium
duits dans les programmes de sélection pour permettre la et monilinia (Dil et al., 2013). Quant aux ravageurs, céci-
culture sous des climats plus chauds et plus précoces. C’est domyie de la myrtille, drosophile, thrips, pyrale des atocas,
dans ce contexte que 4 grands groupes de Vaccinium ont été pou de San José sont les plus prédominants (Cabi, 2018).
sélectionnés: le Northern Highbush, le Southern Highbush, Malgré l’importance économique croissante du myrtillier,
les Rabitteyes et le bleuet canadien (Farahat Laroussi et ses problèmes phytosanitaires, n’ont été sujets d’aucunes
al., 2016). Au Maroc, les groupes du myrtillier capables études au Maroc. C'est dans ce contexte que s’inscrit le pré-
de produire sont le Southern Highbush et les Rabitteyes sent travail et dont l’objectif principal est de diagnostiquer
(Farahat Laroussi et al., 2016). les problèmes phytosanitaires du myrtillier dans toutes les
La plupart des pays producteurs du myrtillier sont situés zones de production du Maroc.
dans l'hémisphère nord où les États-Unis est le principal
producteur et consommateur au niveau mondial (Larach, MATÉRIEL ET MÉTHODES
2009). La production de bleuets a augmenté dans plusieurs
pays de l'hémisphère sud (Larach, 2009), le Maroc est le Zone d’étude
principal producteur du myrtillier dans l'Afrique et dans les
régions méditerranéennes (Brazelton, 2011). L’importance L’étude a été menée dans toutes les régions où le myrtillier
économique de la culture du myrtillier augmente au fil du est cultivé. Ces régions sont le Loukkos, le Gharb et le
temps en raison de la proximité des marchés européens, Souss-Massa (Figure 1).

1
Unité de phytopathologie, Département de la Protection des Plantes et de l’Environnement, École Nationale d’Agriculture de Meknès, Maroc

©
Revue Marocaine des Sciences Agronomiques et Vétérinaires • p-ISSN: 2028-991X www.agrimaroc.org
322 Nouere et al.: Problèmes phytosanitaires du myrtillier au Maroc

Analyses statistiques
Les données de l’enquête ont été codées et analysées
moyennant les logiciels suivants: Excel (version 2013)
pour la construction de la base de données, des tableaux
et des graphiques et SPSS (version 20) pour les tests sta-
tistiques. Comme l'indiquent les objectifs de l'enquête, les
analyses visent essentiellement à explorer le sujet des pro-
blèmes phytosanitaires du myrtillier. En outre, les pratiques
des agriculteurs vis-à-vis des maladies et des ravageurs
en termes de lutte chimique, culturale et biologique sont
également évaluées.

RÉSULTATS
Caractérisation des exploitations enquêtées
Régions et communes visitées
A partir de 44 enquêtes (Figure 2), 39% ont été réalisées
Figure 1: Carte montrant les zones d'étude et de production
du myrtillier au Maroc dans la région du Gharb, 32% dans la région du Loukkos
et 30% dans le Souss-Massa. Les échantillons sont à peu
Sondage près uniformément répartis dans les trois régions, ce qui
facilitera par la suite la comparaison entre les caractéris-
La démarche adoptée au cours de ces sorties est composée tiques de chacune.
de deux phases: une phase exploratoire au cours de laquelle
des entretiens oraux ont été réalisés au sein des ORMVAs
(Office Régional de Mise en Valeur agricole) du Loukkos,
Gharb et Souss-Massa pour situer le nombre de producteurs
du myrtillier dans ces régions et une phase d’investigation
au cours de laquelle des enquêtes ont été réalisées auprès de
la population des producteurs du myrtillier durant les mois
de mars et avril 2019. Lors de cette phase, 44 entretiens ont
été effectués. Le questionnaire a été administré sous forme
d’interviews au cours des sorties sur terrain.
Il est à noter que les exploitations ont été choisies de ma-
nière arbitraire étant donné l'absence d'une base de données Figure 2: Régions visitées lors des enquêtes
complète des producteurs du myrtillier dans les régions. Le graphe ci-dessous (Figure 3) montre le pourcentage
Le questionnaire a pour objectif d’évaluer les caractéris- des exploitations enquêtées selon les communes rurales
tiques générales et les tactiques de gestion agronomiques visitées. En effet, la lecture du graphique nous permet de
des producteurs de myrtillier. Il vise également à déter- constater que la totalité des agriculteurs enquêtés dans la
miner les problèmes phytosanitaires du myrtillier et leurs région de Loukkos sont localisés au niveau de la commune
gestions et d’étudier les perceptions des agriculteurs vis-à- d'Awamra. Dans la région du Souss-Massa et du Gharb, les
vis du changement climatique et évaluer son impact sur la communes où les exploitations ont été le plus enquêtées
production et sur le développement des agents pathogènes. sont Chtouka Ait baha (14%) et Souk Larbaa (14%).

Figure 3: Pourcentage des exploitations enquêtées par commune rurale


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Taille des exploitations


D'après la lecture du tableau (Tableau 1), nous constatons
que 30% des exploitations enquêtées ont des superficies de
11 à 20 ha alors que les exploitations ayant des superficies
de 1 à 10 ha sont les moins présentes dans notre échan-
tillon (11%). La superficie totale des exploitations atteint
2757 ha dont 927,5 ha est cultivé en myrtille, soit 34% de
la SAU. Il est à noter, qu'en 2017, la superficie totale au
Maroc cultivée en myrtillier était de 1400 ha (Anonyme
1, 2018), ce qui fait que la superficie de notre échantillon
compte pour 66,25% de la superficie nationale.
Figure 5: Niveau d'instruction des producteurs du myrtillier
Contrairement aux autres filières végétales, la myrtille est enquêtés
caractérisée par une répartition assez équilibrée entre les Certifications
types d'exploitations (selon la taille) (Figure 4). En effet,
les typologies des autres filières montrent une grande domi- Dans notre échantillon (Figure 6), la totalité des exploita-
nance des petites-moyennes exploitations en raison du fort tions enquêtées disposent d'au moins deux certifications.
morcellement des terres, qui est une caractéristique du sec- En outre, on constate que 45% de notre échantillon est
teur agricole marocain. Cette différence peut être expliquée certifié "Global Gap" et "Tesco Nurture", 39% dispose de
par les barrières à l'entrée de la filière, représentées par des ces deux dernières en plus de "Smeta" et seulement 14%
coûts d'investissement importants qui ne sont accessibles a les certifications "Global Gap" et "Smeta". En outre, on
que pour les grandes exploitations. remarque que "Global Gap" est présente chez les exploi-
tations à 100%, suivie de "Tesco Nurture" (84,1%) et
finalement "Smeta" (15%).

Figure 4: Typologie des exploitations visitées en fonction de


leur taille

Niveau d'instruction des agriculteurs Figure 6: Taux d’utilisation des certifications dans l’échan-
tillon
A partir du digramme en secteur (Figure 5), nous remar-
quons que 66% des agriculteurs ont un niveau d'instruction Perceptions des agriculteurs du changement climatique
supérieur (plus que baccalauréat) alors que seulement 5%
des enquêtés sont analphabètes. Nous revenons encore une Effet sur la production
fois sur la remarque faite auparavant quant à la typologie
des exploitations en fonction de leur taille. En effet, la En général, tous les agriculteurs enquêtés sont conscients
caractéristique remarquée dans notre échantillon nous per- des effets des changements climatiques sur la production.
met de conclure que la filière du myrtillier est relativement Plus particulièrement, seulement 9% supposent ne pas
développée contrairement aux autres cultures, dont les pro- connaître les effets sur leur production, tandis que 91%
ducteurs en majorité ne dépassent pas le niveau primaire. confirment que les plantes entrent tardivement en produc-
tion de 10 jours à un mois.

Tableau 1: Typologie,superficie totale et superficie du myrtillier dans les exploitations enquêtées


Superficie totale Superficie cultivée Part cultivée en
Effectif Fréquence (%)
(ha) en myrtille (ha) myrtille (%)
Entre 1 et 10 5 11 45 19,5 43
Entre 11 et 20 13 30 222 157,5 71
Entre 20 et 30 10 23 236 130 55
Entre 30 et 40 6 14 234 83,5 36
Plus de 50 10 23 2020 537 27
Total général 44 100 2757 927,5 34
324 Nouere et al.: Problèmes phytosanitaires du myrtillier au Maroc

Effet sur les agents pathogènes


D'après la lecture du graphique (Figure 7), on remarque
que 9% des agriculteurs enquêtés n’ont pas d’idée sur les
impacts du Changement Climatique (CC) sur les agents
pathogènes, 7% déclarent qu'ils ne remarquent aucun effet,
16% confirment qu'il y a une augmentation du nombre
de Thrips et de Cécidomyie et finalement 68% affirment
l'augmentation du nombre de Drosophile.

Figure 8: Les mesures prises par les agriculteurs pour lutter


contre les aléas climatiques

Figure 7: Perceptions des agriculteurs du CC sur les agents


pathogènes dans l'échantillon

Lutte contre les aléas climatiques


Les agriculteurs enquêtés confirment tous prendre des
mesures contre les aléas climatiques pour minimiser ou
éviter des dégâts sur leur production (Figure 8). Parmi ces
mesures on trouve:
• L'augmentation des fréquences d'irrigation, pratiquée par Figure 9: Les maladies du myrtillier présentes dans
l'échantillon
tous les agriculteurs enquêtés et qui intervient pour lutter
contre les périodes de sécheresse où le stress hydrique est Maladies du myrtillier
important;
Les résultats des enquêtes portant sur les maladies du
• L'utilisation des filets anti-vent, pratiquée par 93% des myrtillier sont présentés. L’analyse est alors réalisée par
agriculteurs et qui permet d'éviter le dessèchement des de tests statistiques.
arbres;
Distribution des maladies par région
• Le recours à la brumisation, pratiquée par 90% des agri-
culteurs, et qui consiste à projeter de l'eau sous pression et La question de présence des maladies est étudiée en dénom-
humidifier l'entièreté des parcelles; brant l'effectif des exploitations infectées, on considère
• L'augmentation de la température de la serre, pratiquée alors le pourcentage présenté comme un taux d'infection
par 73% des agriculteurs et qui vient pour créer les condi- total/régional.
tions de températures idéales à la croissance des arbres et Le graphique (Figure 9) montre que le B. cinerea est la
du fruit, surtout en période de froid fort. maladie la plus répandue dans les vergers du myrtillier avec
Il est également à noter qu'une seule exploitation parmi les un pourcentage des exploitations infectées de 65,9%, suivi
44 enquêtées utilise l'avertissement agricole pour la gestion de l'oïdium et de la pourriture racinaire avec 45,4% et 39%
des agents pathogènes. respectivement. Le Crown Gall, le Colletotrichum spp. et

Figure 10: Répartition des maladies par région


Rev. Mar. Sci. Agron. Vét. (2019) 8(3): 321-330 325

le Phomopsis sp. ne sont pas des maladies problématiques Lutte culturale


et ne sont présentes que dans 6,82%, 4,55% et 2,77% des La lutte culturale consiste à adopter certaines pratiques sus-
exploitations enquêtées. ceptibles de protéger la plante contre des agents pathogènes.
D'après le graphique (Figure 10), nous constatons que la Dans notre cas, les exploitations enquêtées ont recours à:
pourriture grise, l'oïdium et la pourriture racinaire sont les • La diminution des fréquences d'irrigation;
seules maladies présentes dans l'ensemble des régions. La • L'élimination des plantes malades;
pourriture racinaire est essentiellement concentrée dans • L'aération.
le Loukkos, car 59% des exploitations touchées par la
maladie s'y trouvent, suivi du Gharb (24%) et finalement Dates d'apparition
du Souss-Massa (18%). On constate également que le Les dates d'apparition des maladies diffèrent d'une région
Phomopsis sp. n'est présent que dans le Souss-Massa tandis à une autre, ainsi nous distinguons des différences dans les
que le Crown Gall et le Colletotrichum spp. sont répartis dates de certaines maladies notamment celles de l’oïdium
entre deux régions. En outre, seules les exploitations du qui apparaît entre Octobre et Janvier au Loukkos, entre
Gharb présentent l'entièreté des maladies contrairement Octobre et Novembre au Gharb et entre Avril et Mai au
aux deux autres régions. Souss-Massa. Une autre différence est au niveau du Colle-
Il est à noter qu'un seul cas de Phomopsis sp. a été retrouvé totrichum spp. qui apparaît Janvier au Loukkos et en Sep-
sur terrain contre 2 et 3 cas pour le Colletotrichum spp. et tembre au Gharb. Une explication à ceci serait la différence
le Crown Gall. des conditions climatiques entre les régions qui font que
les circonstances optimales de développement d'un cham-
Lutte chimique pignon ne coïncident pas durant les mêmes périodes. On
D'après la lecture du tableau (Tableau 2), il ressort que retrouve néanmoins, des points communs entre les régions
les exploitations ne luttent pas contre le Crown Gall, le en particulier chez le B. cinerea, la pourriture racinaire et le
Colletotrichum spp et le Phomopsis sp. En effet, les dégâts Crown Gall dont les dates sont presque les mêmes.
de ces maladies ne sont pas problématiques contrairement On constate que la date d'apparition de l’agent causal de
aux trois autres, rendant ainsi leur traitement secondaire. la pourriture racinaire est aux alentours de juin-juillet dans
Néanmoins, ceci pourrait également être expliqué par leur toutes les régions.
faible présence dans l'échantillon. Pour ce qui est du B. Les calendriers présentés ci-dessous (Tableau 3) montrent
cineria, on constate que les trois matières actives utilisées les dates d'apparition des différentes maladies dans les
sont le Boscalid + Pyraclostrobine avec un taux d'utilisa- trois régions.
tion de 18%, le Cyprodinil + Fludioxonil avec 62% et le
Bacillus subtilis avec un taux de 20%. Ravageurs du myrtillier
La lutte contre l'oïdium est essentiellement menée à l'aide Distribution des ravageurs par région
du Cyflufénamide à 90% de taux d'utilisation, on trouve La question de présence des ravageurs est étudiée en
également du Boscalid + Pyraclostrobine et Cyprodinil + dénombrant l'effectif des exploitations infestées.
Fludioxonil. En outre, les exploitations enquêtées luttent
contre la pourriture racinaire en utilisant cinq matières Le graphique (Figure 11) montre qu'Aphis spp. est le rava-
actives dont l'une est à base de B. subtilis (biopesticide) geur le plus répandu dans les vergers du myrtillier avec un
utilisée à 10%. On trouve le Fosétyl-Aluminium + Pro- pourcentage de 82%, suivi de D. oxycoccana, de Fran-
pamocarbe HCL comme matière active la plus utilisée klienna spp., de D. suzukii, d'A. vaccinii, d'I. purchasi et
avec un taux de 30% suivie du cuivre, du phosphite et du des acariens avec 82%, 68%, 52%, 41%, 30%, 18% et 14%
Fosétyl-Aluminium utilisées à hauteur de 20% chacune. respectivement. La C. capitata, la cochenille farineuse, le
D. perniciosus et les vers blancs ne sont présents que dans
7%, 7%, 5% et 2% des exploitations enquêtées.
Tableau 2: Taux d’infection des maladies et taux d’utilisation de chaque matière active pour chaque maladie
présente dans l’échantillon
Maladie Taux d’infection Matière (s) active (s) Taux d’utilisation
Boscalid + Pyraclostrobine 18%
B. cineria 66% Cyprodinil + Fludioxonil 62%
B.subtilis 20%
Boscalid + Pyraclostrobine 5%
45%
M. vaccinii Cyprodinil + Fludioxonil 5%
Cyflufénamide 90%
Cuivre 20%
Fosétyl-Aluminium 20%
Pourriture racinaire 39% Fosétyl-Aluminium + Propamocarbe HCL 30%
Phosphite 20%
B.subtilis 10%
A. tumefaciens 7% Pas de lutte -
Colletotrichum spp. 5% Pas de lutte -
Phomopsis sp. 2% Pas de lutte -
326 Nouere et al.: Problèmes phytosanitaires du myrtillier au Maroc

D'après le graphique (Figure 12), il ressort qu’Aphis spp., Plantes) a été trouvé pour la première fois à l’automne 2016
D. oxycoccana, Franklienna spp. et A. vaccinii sont les en Cataluña (OEPP, 2018). Il est à noter que ce ravageur
seuls ravageurs présents dans l'ensemble des régions. La n'est pas déclaré officiellement au niveau national (Cabi,
cécidomyie est essentiellement concentrée dans le Souss- 2019), quoi qu'il soit présent dans les régions de Loukkos
Massa car 43% des exploitations touchées par le ravageur et Souss-Massa.
s'y trouvent, suivi du Gharb avec 40% et finalement du
Il est à noter qu'un seul cas de C. capitata et vers blancs
Loukkos (17%). On constate également que les thrips sont
a été retrouvé sur le terrain contre 2 et 3 cas pour le D.
plus présents dans le Souss-Massa, suivi du Gharb avec
perniciosus et la cochenille farineuse.
30% et 13% pour la région du Loukkos. La D. suzukii et
les acariens ne sont pas présents dans le Souss-Massa, mais Lutte chimique
se trouvent dans les 2 autres régions avec un pourcentage
D'après la lecture du tableau (Tableau 4), les agriculteurs
de 50% chacune. Le ravageur H. halys est réparti entre les
du myrtillier utilisent en premier lieu le Thiacloprid, suivi
deux régions de Souss-Massa et Loukkos. En outre, seules
du Spinetoram, du Cyantraniliprole et du Pirimicarb pour
les exploitations du Gharb présentent presque l'entièreté
lutter contre l’Aphis spp. Les matières actives utilisées de
des ravageurs contrairement aux deux autres régions. Le
la part des agriculteurs contre la cécidomyie sont le Spi-
Gharb présente l’ensemble des ravageurs contrairement
netoram, le Cyantraniliprole et le Deltaméthrine. Pour les
aux deux autres régions, ceci insinue une biodiversité plus
thrips, la matière active la plus utilisée est le Cyantranili-
importante dans cette région.
prole avec un taux d'utilisation de 71%. Contre D. suzukii,
En Espagne, H. halys (Heteroptera: Pentatomidae – pré- les agriculteurs utilisent le Spinetoram et Cyantraniliprole.
cédemment sur la Liste d’Alerte de l’OEPP (Organisation D'après ces constations, il ressort que les matières actives
Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des les plus utilisées contre les ravageurs déjà cités sont le
Tableau 3: Les calendriers des dates d’apparition des différentes maladies dans l’échantillon
Loukkos
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc
B. Cinerea x x
M. vaccinii x x
Pourriture racinaire x
A. tumefaciens
Colletotrichum spp. x
Phomopsis sp.
Gharb
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc
B.cinerea x x
M. vaccinii x x
Pourriture racinaire x x
A. tumefaciens x
Colletotrichum spp. x
Phomopsis sp.
Souss-Massa
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc
B. cinerea x
M. vaccinii x x
Pourriture racinaire x
A. tumefaciens x
Colletotrichum spp.
Phomopsis sp. x

Figure 11: Pourcentage de présence des ravageurs trouvés


Rev. Mar. Sci. Agron. Vét. (2019) 8(3): 321-330 327

Cyantraniliprole et le Spinetoram. Aucune lutte chimique Lutte culturale


n'est effectuée contre la cochenille farineuse, le pou de San Dans notre cas, les exploitations enquêtées ont recours aux
José et la cératite qui n’a été remarquée que dans les pièges. techniques de lutte culturale présentées dans le tableau
Lutte biologique (Tableau 5). D’après la lecture du tableau, les pièges jaunes
sont les plus utilisés pour la lutte contre les pucerons (88%),
Les résultats montrent que la lutte biologique est utilisée le taux d’utilisation des pièges blancs en revanche n’atteint
par trois agriculteurs pour lutter contre l’Aphis spp. en utili- que les 3%. L’élimination des pousses infestées est utilisée
sant Aphidius colemani. En outre, seulement un agriculteur à 9% pour les pucerons et à 24% pour la cécidomyie de la
utilise Rodolia cardinalis contre I. purchasi. myrtille dont la lutte se fait également principalement par

Figure 12: Répartition des ravageurs par région

Tableau 4: Taux d’infestation des ravageurs et taux d’utilisation de chaque matière active pour chaque rava-
geur présent dans l’échantillon
Ravageur Taux d’infestation Matières actives Taux d’utilisation
Aphis spp. 82% Thiacloprid 74%
Spinetoram 9%
Cyantraniliprole 9%
Pirimicarb 9%
D. oxycoccana 68% Spinetoram 53%
Cyantraniliprole 41%
Deltaméthrine 6%
Franklienna spp. 52% Spinetoram 21%
Cyantraniliprole 71%
Azadiractine 7%
D. suzukii 41% Spinetoram 44%
Cyantraniliprole 56%
A. vaccinii 30% Chlorpyriphos-éthyl 14%
Azadiractine 29%
Deltaméthrine 57%
I. purchasi 18% Thiacloprid 33%
Chlorpyriphos-éthyl 67%
Acariens 14% Abamectine 67%
Extrait Capsicum oleorésine + Extrait d’ail
33%
+ Huile de Soja
Cochenille farineuse 7% Pas de lutte -
C. capitata 7% Pas de lutte -
D. perniciosus 5% Pas de lutte -
Chloropyréphos éthyl et Chloropyréphos
Vers blancs 2% 100%
méthyl
H. halys 2% Pas de lutte -
328 Nouere et al.: Problèmes phytosanitaires du myrtillier au Maroc

les pièges blancs (59%), en outre les Ceratrap sont utilisés à Dates d’apparition
18%. Contrairement aux deux derniers ravageurs, les thrips Les dates d'apparition des ravageurs diffèrent d'une région
sont piégés à l’aide de pièges bleus à 95%. Finalement la à une autre, ainsi nous distinguons des différences dans les
lutte culturale contre la drosophile se fait à 100% par le biais dates de certains ravageurs notamment celui du thrips qui
de pièges rouges. Le savon potassique est utilisé contre la apparaît durant le mois de novembre au Loukkos et pendant
cochenille farineuse et contre l’I. purchasi (100%). L’eau toute l'année au Souss-Massa. Une autre différence est au
de javel et l’essence d’orange est un mélange utilisé pour niveau du D. suzukii qui apparaît entre Mars et Avril au
lutter contre le pou de San José (100%) et contre l’I. pur- Loukkos et en Mars au Gharb. Les calendriers présentés
chasi (67%). ci-dessous (Tableau 6) montrent les dates d'apparition des
différents ravageurs dans les trois régions.
Tableau 5: Taux d’infestation, méthodes de lutte culturale et taux d’utilisation de chaque méthode pour chaque
ravageur présent dans l’échantillon
Ravageurs Taux d’infestation Lutte culturale Taux d’utilisation
Élimination des pousses infestées 9%
Aphis spp. 82% Pièges jaunes 88%
Pièges blancs 3%
Élimination des pousses infestées 24%
D. oxycoccana 68% Pièges blancs 59%
Ceratrap 18%
Pièges bleus 95%
Franklienna spp. 52%
Élimination des feuilles infestées 5%
D. suzukii 41% Piège rouges 100%
A. vaccinii 30% Pas de lutte -
Eau de javel + Essence d’orange 17%
I. purchasi 18% Élimination des rameaux infestés 17%
Savon potassique 67%
Acariens 14% Pas de lutte -
Cochenille farineuse 7% Savon potassique 100%
C. capitata 7% Ceratrap 100%
D. perniciosus 5% Eau de javel + Essence d’orange 100%
Vers blancs 2% Pas de lutte -
H. halys 2% Pas de lutte -

Tableau 6: Les calendriers des dates d’apparition des différents ravageurs dans l’échantillon
Loukkos
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc
D. suzukii X x
D. oxycoccana X x
Franklienna spp. x
A. vaccinii x X
D. perniciosus
Aphis spp. x X
H. halys x
Acariens x X
Gharb
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc
D. suzukii X
D. oxycoccana X
Franklienna spp. x x
A. vaccinii X x X
D. perniciosus X
Aphis spp. x X
Acariens X
I. purchasi x X x x
C. capitata Sur piège
Vers blancs X
Souss-Massa
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc
D. suzukii
D. oxycoccana x X
Franklienna spp. X x X x x x x x X x X x
A. vaccinii X x
D. perniciosus
Aphis spp. x x
H. halys x
I. purchasi X
Cochenille farineuse X
Rev. Mar. Sci. Agron. Vét. (2019) 8(3): 321-330 329

DISCUSSION de surveiller l’activité d’A. vaccinii. Néanmoins, aucune


utilisation de phéromones n’a été signalée dans les régions
Les données ont été collectées auprès des producteurs de
où la myrtille est cultivée au Maroc. Pour détecter la pré-
myrtillier de certaines régions car les vergers ont tendance
sence de D. oxycoccana, la technique la plus efficace est
à être regroupés dans des endroits où les conditions (terre,
d’éliminer les pousses et les maintenir dans une chambre de
climat, main d’œuvre) sont propices à la production du
culture afin d’observer l’émergence des larves et des adultes
myrtillier. La connaissance de la répartition des maladies et
(Sarzynski et Liburd, 2003).
des ravageurs est une information importante pour évaluer
le risque lors de l’élaboration de programmes de gestion De nombreuses méthodes de lutte biologique sont dispo-
pour un organisme nuisible particulier. D’après cette étude, nibles pour la lutte contre D. oxycoccana (Roubos, 2009),
nous avons constaté que la répartition d’un organisme dif- D. suzukii (Cabi, 2018), Frankliniella spp (Funderburk et
fère spatialement et temporellement dans le même pays, al., 2007). Malheureusement, les résultats trouvés lors de ce
ce qui concorde avec les résultats de Weisz et al. (1996). sondage montrent qu’un très faible nombre d’agriculteurs
utilisent la lutte biologique. Il est nécessaire d’adopter
Les principaux insectes ravageurs signalés par les agricul-
cette méthode pour la lutte intégrée contre les ravageurs
teurs des régions du Loukos, Gharb et Souss-Massa ont été
et pour une gestion durable des maladies du myrtillier afin
décrits plus au moins indépendamment de ceux trouvés en
de minimiser leurs effets sur le rendement à court, moyen
Floride (Roubos, 2009). Cela est dû aux conditions clima-
et long terme.
tiques de chaque région. Selon Liburd et Arévalo (2006),
les principaux ravageurs qui attaquent le myrtillier sont CONCLUSION
D. oxycoccana, Rhagoletis mendax, A.vaccinii, Acalitus
vaccinii et Frankliniella spp. D’après cette étude, nous L’étude vise d’abord à diagnostiquer les problèmes
remarquons que la D. suzukii est présente dans le Loukkos phytosanitaires du myrtillier par le biais d’enquêtes sur
et le Gharb dont la présence est favorisée par l'humidité. 44 producteurs des régions du Loukkos, du Gharb et du
Ceci est confirmé par (Ørsted et Ørsted, 2018; Tait et al., Souss-Massa. Les résultats des enquêtes indiquent que la
2019). La D. oxycoccana est un ravageur présent dans la superficie de l’échantillon enquêté compte pour 66,15% de
Floride et la Georgie (Cabi, 2019), ce qui pourrait expli- la superficie nationale du myrtillier. En outre, les résultats
quer sa forte présence dans le Souss-Massa en raison des trouvés nous permet de conclure que la filière du myrtillier
échanges internationaux entre le Maroc et les États-Unis. est très développée. Par ailleurs, les résultats montrent
Selon Cline and Schilder (2006), les maladies les plus également que les maladies du myrtillier les plus probléma-
importantes attaquant le myrtillier sont la pourriture tiques sont la pourriture grise, oïdium et la pourriture raci-
racinaire (Phytophthora cinnamomi), Monilinia vaccinii, naire, qui présentent des taux d’infection respectifs de 66%,
Botryosphaeria spp., Phomopsis vaccinii. Les agriculteurs 45% et 39%. Par ailleurs, l’Aphis spp., la D. oxycoccana,
enquêtés confirment que l'apparition de champignon de le Franklienna spp. et la D. suzukii sont les ravageurs les
la pourriture racinaire coïncide avec les périodes où les plus importants chez le myrtillier dont les taux d’infestation
fréquences d'irrigation sont très élevées, favorisant ainsi sont de l’ordre de 82%, 68%, 52% et 41% respectivement.
son développement et l'infection des plantes. En effet, La Il est à noter qu’un ravageur de quarantaine a été signalé
pourriture racinaire est causée par un champignon dont la dans le Loukkos et le Souss-Massa. Il s’agit de H. halys,
croissance est favorisée par l'eau (Hardy et al., 2001). En qui se trouvait précédemment sur la liste d’alerte de l’OEPP
effet, les pluies, la topographie et le type de sol peuvent en Espagne en 2016. Il est alors à envisager la possibilité
augmenter le risque de propagation de ce dernier. Ceci que ce ravageur fût introduit au Maroc.
pourrait alors expliquer sa forte présence dans le Loukkos
dont la moyenne des précipitations atteint 664 mm contre
RÉFÉRENCES
570 mm pour le Gharb et finalement 246 mm pour Agadir Anonyme 1 (2018). La filière des petits fruits rouges est
(Anonyme 2, 2018). en expansion dans le périmètre du Loukkos (http://www.
agrimaroc.ma/filiere-petits-fruits-rouges-nord-maroc/).
Le Phomopsis sp. est un champignon qui est généralement
Consulté le 12-11-2018.
présent dans les zones chaudes d'Afrique (Blancard, 2018).
Ceci expliquerait sa présence exclusive dans la région du Anonyme 2 (2018). (https://fr.climate-data.org/afrique/
Souss-Massa dont les températures au mois de septembre maroc/). Consulté le 20-06-2019.
(date d'apparition du champignon) atteignent le degré
Arévalo H.A. (2006). A study of the behavior, ecology
optimal de son développement (28°C) (Anonyme 2, 2018).
and control of flower thrips in blueberries towards the
Au cours de notre enquête, les agriculteurs ont pu décrire development of an integrated pest management (IPM) pro-
les ravageurs, les maladies, les dégâts qu’ils causent et gram in Florida and southern Georgia. A PhD dissertation,
les niveaux d’infection/infestation de chacun car 66% des University of Florida.
agriculteurs enquêtés ont un niveau d’instruction supérieur.
Blancard D. (2018). https://ephytia.inra.fr/fr/C/23061/
La surveillance est un élément fondamental de tout pro- Tropileg-Lesions-a-Phomopsis-P-vexans. Consulté le 04-
gramme de lutte antiparasitaire réussi. Pour les thrips, 95% 07-2019.
des agriculteurs enquêtés utilisent les pièges bleus. Selon
Brazelton C. (2011). World Blueberry Acreage and Pro-
Liburd et al. (2009), les plaques bleues sont les plus effi-
duction. World Blueberry Acreage and Production Report.
caces suivi du blanc, jaune et vert successivement. Selon
Liburd et Arévalo (2006), l’utilisation de phéromones dans Cabi (2018). (https://www.cabi.org/isc/datasheet/55994).
des pièges collants au début de saison est recommandée afin Consulté le 28-12-2018.
330 Nouere et al.: Problèmes phytosanitaires du myrtillier au Maroc

Cabi (2019). (https://www.cabi.org/isc/datasheet/27377#t Weisz R., Fleischer S., Smilowitz Z. (1996). Site-specific
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