16_PATHOACHILLE_ZONEINSERTIONVF
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D’INFORMATION PATIENT :
Madame, monsieur, votre chirurgien vient de vous proposer une prise en charge chirurgicale pour votre
pathologie du pied ou de la cheville.
Il vous a expliqué les modalités de cette prise en charge (alternatives thérapeutiques, déroulement de
l’opération, suites opératoires, résultats prévisibles, mais aussi les principales complications
possibles…). Ce formulaire est un outil supplémentaire que votre chirurgien met à votre disposition pour
vous rappeler les points clés de cette pathologie et vous permettre de revenir sur les points importants
de l’opération à venir.
Celui-ci se tient également à votre disposition avant l’intervention pour répondre à nouveau à vos
questions.
Fiche réalisée par la « commission médico-juridique »de l’Association Française Chirurgie du
Pied et de la cheville(AFCP).
Fiche consultable en ligne sur les sites :
AFCP (https://www.afcp.com.fr/infos-publiques/infos-patients/)
SOFCOT (http://www.sofcot.fr/Infos-public-Patients)
ORTHORISQ (http://www.orthorisq.fr)
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L’ANATOMIE
Le tendon d'Achille (tendon calcanéen) correspond au tendon terminal du muscle du Muscle Triceps
sural
mollet (le triceps sural). Il s'attache normalement au niveau du calcanéum (l'os du talon).
Il est superficiel, son relief est visible et il est facilement palpable à la partie basse de la
jambe. Il est entouré d'une sorte de gaine en tissu synovial participant à son entretien.
Tendon
Il présente une zone peu vascularisée située quelques centimètres très au-dessus de d’Achille
son attache osseuse réalisant une zone plus vulnérable.
Il est parfois accompagné du tendon d'un muscle accessoire qui n'est pas présent chez
tout le monde : le plantaire grêle. À proximité, cheminent également différents nerfs
assurant la sensibilité du pied et de la cheville.
Lors de la contraction du mollet, le tendon d'Achille transmet la force permettant ainsi la
flexion plantaire de la cheville et du pied. Il permet de réaliser différents mouvements
comme la montée sur la pointe du pied, la propulsion du pas à la marche ou celle d'une
foulée lors de la course à pied.
Compte tenu des forces qu'il doit transmettre, il s'agit du plus gros et du plus résistant
tendon de l’organisme.
On distingue :
- Les tendinopathies corporéales atteignant le corps du
tendon (partie du tendon d'Achille au-dessus du
calcanéum) qui font l’objet d'une autre fiche
- Les tendinopathies d'insertion (partie basse du
tendon d'Achille au contact du calcanéum), parmi
lesquelles on distingue :
* La maladie de Haglund (conflit par frottement entre le
tendon d’Achille et l'angle postérieur du calcanéum)
* Les bursites rétro-calcanéennes
* Les tendinopathies d'insertion (atteinte de l'insertion
osseuse du tendon d'Achille sur le calcanéum).
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présence de calcifications au sein du tendon ; réactions osseuses du calcanéum avec ossifications au sein de la partie
terminale du tendon d'Achille à la partie postérieure du calcanéum.
LA CLINIQUE
• La maladie de Haglund
Elle correspond à des douleurs par conflit (frottement) au chaussage entre la partie postérieure du talon et la chaussure, avec
irritation de la peau et parfois une bursite très inflammatoire (=rougeur de la peau). Il peut aussi exister des douleurs de la partie
basse du tendon calcanéen irrité par la saillie osseuse intérieure du calcanéum.
• Les tendinopathies d'insertion du tendon d'Achille
La douleur au niveau de l’attache du tendon d’Achille sur le calcanéum à l’arrière du talon s'installe le plus souvent
progressivement. Au début la douleur peut ne survenir qu'après l’effort, puis survenir pendant l’effort, cédant parfois avec
l’échauffement avant de reprendre au repos. Enfin la douleur peut être permanente pendant et après l’effort déclenchant.
La survenue d’ossifications au niveau de l’insertion du tendon sur le calcanéum peut entraîner un conflit (frottement) au
chaussage si elles sont suffisamment volumineuses.
Ces douleurs sont souvent associées.
LE DIAGNOSTIC
Le traitement chirurgical est habituellement proposé en cas d'échec d’un traitement médical bien conduit, et de longue durée.
Plusieurs gestes différents sont possibles et peuvent être associés selon les lésions constatées et les habitudes de votre
chirurgien.
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• Résection du coin postéro externe du calcanéum
La partie postérieure et supérieure du calcanéum, généralement trop saillante est rabotée.
• Ostéotomie du calcanéum (Ostéotomie de Zadek)
On retire un coin osseux au milieu du calcanéum pour avancer sa partie postérieure et effacer la zone de conflit en arrière.
Cette intervention nécessite une fixation par du matériel (vis, plaque …) pour maintenir la correction et obtenir la consolidation
osseuse.
LE « PEIGNAGE »
Son but est d'obtenir un tendon calcanéen plus résistant après l’avoir "blessé" chirurgicalement
pour obtenir une cicatrisation qui le rende plus volumineux et solide.
L’intervention consiste à réaliser des incisions verticales du tendon pour isoler des bandelettes
tendineuses. En cicatrisant, le tendon deviendra plus épais et résistant.
L’HOSPITALISATION
L’hospitalisation peut être ambulatoire (une journée d’hospitalisation) ou de quelques jours suivant votre situation médicale et
sociale.
> L’ANESTHESIE
Une consultation préopératoire avec un médecin anesthésiste-réanimateur est obligatoire. Ce médecin vous expliquera, lors
de cette consultation, les modalités et les choix possibles d’anesthésie adaptée à la chirurgie et à vos problèmes de santé.
Lors de cette consultation, il sera également fait le point sur vos traitements médicamenteux. De nouveaux traitements
pourront également être mis en place, que cela soit avant ou après l’intervention. Les plus fréquemment utilisés sont des
anticoagulants, des antibiotiques, des antalgiques, des anti-inflammatoires... Ils comportent bien sûr des risques spécifiques.
L’anesthésie opératoire pourra être locorégionale (anesthésie englobant un segment de membre, de la jambe aux orteils),
rachidienne (anesthésie du bassin et des membres en piquant entre deux vertèbres) ou anesthésie générale. Une transfusion
sanguine est rare dans ce type de chirurgie où le saignement est très limité.
> LA TECHNIQUE
-La durée d’intervention : L’intervention dure entre 45 mn et 1h30. Le temps dépend de la technique choisie, des difficultés
rencontrées et des éventuels gestes réalisés pendant l’intervention.
-Un garrot peut être utilisé, pour interrompre temporairement l’arrivée de sang au niveau de la zone opératoire. Celui-ci peut
être placé au niveau de la cuisse, ou parfois de la jambe.
- L’incision : Les incisions peuvent être de quelques centimètres ou punctiformes. Elles dépendent du type de techniques
utilisées par votre chirurgien, pour certains cas de façon “percutanée" ou sous contrôle endoscopique.
APRES L'INTERVENTION
>LA DOULEUR
Le contrôle de la douleur est assuré par des antalgiques puissants (en comprimés, en perfusions, en injections). Il est
également parfois utilisé une anesthésie plus ou moins prolongée et complète du membre opéré (bloc anesthésique) pour
diminuer ou supprimer les douleurs initiales.
>LE DRAINAGE
Pour certaines interventions, pour éviter un hématome, il peut être utilisé un drainage (système pour évacuer le saignement
post opératoire) qui est retiré plus ou moins rapidement selon le geste réalisé et la nécessité de le conserver.
>LE LEVER
Le lever est le plus précoce possible, en fonction de votre état de santé et de l’intervention effectuée (parfois le jour même en
cas d'hospitalisation en ambulatoire). Il doit alterner avec la surélévation du membre opéré lorsque vous n'êtes pas debout.
>L’IMMOBILISATION
Il est peut-être nécessaire d'être immobilisé (plâtre, attelle, botte amovible, …).
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Une période sans appui sera envisagée ou non selon le type d'intervention réalisée, la qualité de la réparation, les lésions
constatées et la qualité tendineuse. En cas d'immobilisation, celle-ci n’est parfois que provisoire, au début, pour permettre
d'effectuer des soins locaux lors de votre hospitalisation et à votre retour à domicile.
>LE PANSEMENT
Le pansement est réalisé avec soins lors de l’intervention selon les habitudes de votre chirurgien et le plus souvent il ne doit
pas être modifié. Cependant si des soins sont réalisés à votre domicile, il est important de veiller à l’hygiène de votre cicatrice
tant que les fils sont présents et qu’elle n’est pas totalement étanche. L’hygiène des mains est capitale et il ne faut jamais
toucher sa cicatrice sans se laver les mains. Veillez toujours à disposer chez vous d’un point de lavage ou d’un flacon de
produits hydroalcooliques pour l’infirmière qui réalisera vos soins.
>L’OEDEME POST-OPERATOIRE
L’œdème post-opératoire (=gonflement du pied et des orteils) est habituel en chirurgie de la cheville et/ou du pied, et n’est le
plus souvent pas une complication. Il peut durer plusieurs semaines ou mois. La prise en charge de l’œdème est essentielle
non seulement pour atténuer la douleur mais aussi pour améliorer la qualité de la cicatrisation : ainsi, une certaine période de
repos, de surélévation et la mise en place d’une contention veineuse à distance (Chaussettes de contention ou Bas à varices)
peuvent être utiles. Cet œdème peut durer longtemps (plusieurs semaines, voire plusieurs mois) et ne prête le plus souvent
pas à conséquence : il peut obliger à adapter transitoirement les chaussures.
L’objectif est de limiter ou supprimer le risque de survenue de nouveaux phénomènes douloureux en traitant des lésions
tendineuses et / ou supprimant des zones de conflit entre la zone d ' insertion du tendon calcanéen et la chaussure.
Pour les interventions isolées de suppression de conflit au chaussage, la récupération se fait en quelques semaines avec conseils
d’aménagement ultérieur du chaussage selon les habitudes préopératoires.
Pour les interventions avec traitement de lésions tendineuses, la récupération peut être longue, sur plusieurs mois avec le plus
souvent un protocole de rééducation, bien défini selon chaque type d ' intervention et comportant des étapes précises à respecter.
La reprise des activités quotidiennes peut être envisagée au bout de plusieurs semaines.
Il peut parfois persister ou réapparaitre des douleurs à l’effort en raison d’altérations tendineuses résiduelles.
En cas de réparation de lésions importantes, la récupération peut être plus longue et les possibilités d'activités parfois plus
restreintes.
LE POST-OPERATOIRE
Les premières consultations portent sur la surveillance de l’état local. Elles dépisteront d'éventuels problèmes de cicatrisation en
raison de la fragilité cutanée de la peau en regard du tendon d'Achille.
A l'issue de la période d'immobilisation ou parfois d'emblée en son absence, il peut parfois être utilisé une talonnette de hauteur
progressivement dégressive pour soulager la traction sur le tendon opéré.
Les consultations de contrôle ultérieures seront essentielles pour mettre en route et surveiller un protocole de rééducation
strictement planifié qui peut différer selon le type d 'intervention réalisé.
Ces protocoles comportent des étapes bien définies à respecter impérativement (travail contre résistance, montée sur pointe de
pied, course, etc.) pour assurer une récupération optimale.
La validation de ces étapes fera l'objet de consultations de suivi permettant d'autoriser le passage à l'étape suivante ainsi que la
reprise progressive des activités.
Les consultations de contrôle feront également le point sur l'évolution de la mobilité de la cheville, l'apparition de douleurs
tendineuses résiduelles, l’opportunité de réaliser des semelles ou de modifier le chaussage pour soulager le tendon d'Achille dans
la vie quotidienne et parfois les activités sportives.
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LES RISQUES
Un acte chirurgical n’est JAMAIS un acte anodin. Quelles que soient les précautions prises, le « risque zéro » n’existe pas. Lorsque
vous décidez de vous faire opérer, vous devez en avoir conscience et mettre en balance les risques avec le bénéfice attendu d’une
intervention (= balance bénéfice/risque).
Malgré les compétences de votre chirurgien et de l’équipe qui vous prend en charge, tout traitement comporte mal- heureusement
une part d’échec mineure. Cet échec peut aller de la réapparition des symptômes, mais peut aussi comporter d’autres risques plus
importants. Ces risques peuvent être le fait du hasard, de la malchance, mais peuvent aussi être favorisés par des problèmes de
santé qui vous sont propres (connus ou non). Il est impossible de vous présenter ici toutes les complications possibles, mais nous
avons listé ci-dessous les complications les plus fréquentes ou les plus graves qui peuvent parfois être rencontrées dans votre
pathologie.
> L’INFECTION
Malgré toutes les précautions de désinfection et de préparation cutanée, toute incision chirurgicale expose à un risque de
contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Ces infections peuvent se déclarer de manières précoces
ou beaucoup plus tardives. Elles nécessitent souvent la mise en place d’antibiotique, peuvent nécessiter des ré-interventions
chirurgicales et être à l’origine de séquelles douloureuses ou fonctionnelles. Certains facteurs comme le diabète, le tabagisme
ou des immunodépressions (corticoïdes...), peuvent favoriser cette complication.
Enfin il peut arriver que votre intervention soit reportée afin d’assurer au mieux votre sécurité :
Ø En cas de maladie survenue peu avant votre hospitalisation
Ø De modification récente de votre traitement habituel
Ø De blessure ou infection à proximité du site opératoire
Ø D’oubli ou de non-respect des consignes données par votre chirurgien ou votre anesthésiste
Ø En cas de non disponibilité imprévisible du matériel nécessaire à votre intervention, ou en cas d’évènement non prévu au bloc
opératoire, pouvant interrompre le déroulement de l’opération, y compris après réalisation de l’anesthésie.
Questions fréquentes :
D’une façon générale, tout symptôme nouveau doit conduire à consulter soit votre médecin traitant, soit votre chirurgien, ou en cas
d’urgence l’établissement dans lequel vous avez été opéré.
Si vous ne réussissez pas à joindre les praticiens, n’hésitez pas à appeler le centre 15 (SAMU) qui pourra vous orienter.
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