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Tarente

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Tarente
Taranto
De haut en bas, de gauche à droite : vue aérienne, ponte di San Francesco di Paola, vue latérale de la cathédrale de Tarente, mosaïque des griffons, castello Aragonese vu de la rive opposée, hôtel de ville, palazzo del Governo.
Blason de Tarente
Armoiries
Drapeau de Tarente
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau de la région des Pouilles Pouilles 
Province Tarente 
Maire
Mandat
Rinaldo Melucci (PD)
2017-2022 puis réélu
Code postal 74100
Code ISTAT 073027
Code cadastral L049
Préfixe tel. 099
Démographie
Gentilé tarantini (fr) tarentins
Population 188 098 hab. ([1])
Densité 753 hab./km2
Géographie
Coordonnées 40° 28′ 00″ nord, 17° 14′ 00″ est
Altitude Min. 3 m
Max. 431 m
Superficie 24 986 ha = 249,86 km2
Divers
Saint patron Catalde de Tarente
Fête patronale 10 mai
Localisation
Localisation de Tarente
Localisation dans la province de Tarente.
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Tarente
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Tarente
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Tarente
Liens
Site web www.comune.taranto.it

Tarente (en italien : Taranto [ˈtaːranto] ; en dialecte tarantino : Tarde [ˈtardə]) est une ville côtière d'environ 188 098 habitants (2023) située dans les Pouilles, au sud de l'Italie. Chef-lieu de la province de Tarente, elle joue un rôle essentiel en tant que port de commerce méditerranéen et abrite le plus grand arsenal militaire d'Italie[2],[3],[4],[5].

L'antique cité de Taras, colonie grecque fondée par des exilés spartiates au VIIIe siècle av. J.-C., était l'une des poleis les plus riches et puissantes de la Grande-Grèce à la fois sur les plans économique, militaire et culturel, ayant vu naître des figures aussi illustres qu'Archytas, Aristoxène, Livius Andronicus et Léonidas de Tarente[6]. Au Ve siècle av. J.-C., elle comptait déjà parmi les villes les plus peuplées du monde avec une population estimée à près de 300 000 habitants[7]. C'est au cours des sept années de pouvoir du stratège Archytas que la cité atteint l'apogée de son développement et affirme son hégémonie sur les autres colonies grecques d'Italie.

Elle sombre quelque peu dans l'oubli par la suite et ne regagne en importance que sous les Normands, qui en font la capitale de la principauté de Tarente, recouvrant alors presque toute la région correspondant au « talon » des Pouilles[8].

De nos jours, Tarente est la troisième plus grande ville du sud de la péninsule italienne et dispose d'un fort secteur industriel, avec plusieurs complexes sidérurgiques (Ilva), des raffineries de pétrole[9], des usines pétrochimiques, des chantiers navals et une industrie agroalimentaire bien développée. Elle accueillera la prochaine édition des Jeux méditerranéens en 2026.

Géographie

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Localisation

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Golfe de Tarente vu depuis l'ISS.

Tarente est construite entre la punta Rondinella et le capo San Dante, sur le golfe homonyme, dans la mer Ionienne, à 14,5 m d'altitude. La vieille ville, la Città Vecchia, à l'emplacement de l'ancienne colonie spartiate[10], a été établie sur une île rectangulaire artificielle qui commande le chenal d'accès à la rade, appelée Mar Piccolo. La ville moderne s'étend sur une plaine limitée à l'ouest par la mer, le Mar Grande, et sur tous les autres côtés par le haut plateau des Murge. Si le territoire communal de Tarente couvre une superficie totale de 249,86 km², c'est car elle inclut la surface aquatique de la rade (environ 40 km²).

La ville est structurée autour de trois péninsules naturelles et de l'île artificielle de la Città Vecchia, créée par le creusement du chenal lors de la construction du castello Aragonese. Un pont tournant métallique à deux volées, appelé en italien ponte Girevole[11], inauguré en 1887, livre passage à la navigation sur le chenal entre le golfe de Tarente (Mar Grande) et la rade (Mar Piccolo). Pour cette raison, Tarente est surnommée « la ville des deux mers »[12].

Les îlots de San Pietro et San Paolo (Saint-Pierre et Saint-Paul), collectivement désignés sous le nom d'îles Cheradi, sont positionnés à l'entrée de la baie.

La ville de Tarente bénéficie d'un climat méditerranéen à été chaud, avec quelques caractéristiques continentales[13],[14].

Ces influences se traduisent par des arrivées soudaines de masses d'air froid provenant du nord ou de l'est pouvant apporter la neige sur le littoral jusqu'au cœur du printemps. Il s'agit toutefois d'un phénomène de plus en plus rare ces dernières années et la saison tend à devenir plus douce et pluvieuse. Les précipitations suivent un régime méditerranéen semblable à celui que l'on rencontre ailleurs dans le sud de l'Italie, et la station météorologique la plus proche (30 km à l'ouest sur la côte) mesure 549 mm de précipitations annuellement.

Les étés sont chauds et humides avec une moyenne de 32 °C en journée.

Le 28 novembre 2012, une violente tornade de niveau F3 a frappé le port industriel de Tarente au niveau de l'Ilva, faisant 20 blessés parmi les ouvriers présents sur place et un disparu[15].

Tableau climatologique de MARINA DI GINOSA (période 1991-2020).
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 5,8 6 8 10,6 14,6 18,8 21,5 21,6 18,3 14,4 11,2 7,4 13,2
Température moyenne (°C) 9,5 10,1 12,2 15 19,4 24 26,8 26,9 23 18,8 14,9 11 17,6
Température maximale moyenne (°C) 13,2 14,3 16,5 19,4 24,2 29,2 32,2 32,2 27,7 23,2 18,7 14,6 22,1
Ensoleillement (h) 178,4 159,1 219,2 233,8 295,4 319,6 337,8 335,9 248,3 232 147 142,4 2 848,9
Précipitations (mm) 48,3 41 47,1 39,7 34,9 29,7 32,6 20,4 52,3 68,1 77,3 57,6 549
Source : [16]


Hydrographie

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Flamants roses dans le Mar Piccolo.

Le Mar Grande est séparé du Mar Piccolo par un cap qui ceinture le golfe et conduit à l'île artificielle. Cette île, noyau urbain de la cité antique, est reliée au continent par le ponte di Porta Napoli et le ponte Girevole. Le Mar Grande est également isolé de la mer Ionienne par le capo San Vito, les îles Cheradi (San Pietro et San Paolo), ainsi que l'archipel de San Nicolicchio, désormais pleinement intégré au complexe sidérurgique de l'ILVA. Ces îles complètent l'arche naturelle dessinée par le Mar Grande du golfe de Tarente.

Le Mar Piccolo, quant à lui, est considéré comme une lagune de nature presque marécageuse et souffre parfois de problèmes dus à la stagnation des eaux. Il est pratiquement divisé en deux parties par le ponte Punta Penna-Pizzone, qui relie la punta Penna à la punta Pizzone. La première partie forme un triangle irrégulier, dont les sommets sont l'ouverture à l'est et le chenal de Porta Napoli, qui le connecte au Mar Grande à l’ouest. La seconde moitié de la lagune a une forme elliptique, avec un axe majeur mesurant près de 5 km du sud-ouest au nord-est. Le fleuve Galeso se jette dans le Mar Piccolo.

Les deux masses d'eau présentent des vents, des marées et des sources sous-marines aux taux de salinités légèrement différentes. Ces caractéristiques influencent leurs courants en surface comme en profondeur. Dans le Mar Grande et le nord du Mar Piccolo, on trouve des sources sous-marines appelées citri, qui sont un mélange d'eau douce impropre à la consommation et d'eau salée. Ces conditions hydrologiques créent un environnement idéal pour la culture des moules méditerranéennes, appelées localement cozze. En outre, le golfe est renommé pour sa faune abondante abritant des dauphins entre autres espèces de cétacés.

Problèmes environnementaux

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Tarente est la ville la plus polluée d'Europe[17] à cause des poisons des industries qui se répandent sur son territoire[18]. La pollution de Tarente provient seulement à 7 % des citoyens, le reste, soit 93 %, est d'origine industrielle. À Tarente chacun des 200 000 habitants respire chaque année 2,7 tonnes de monoxyde de carbone et 57,7 tonnes de dioxyde de carbone.

L'industrie sidérurgique de Tarente a vu le jour vers 1965 et est aujourd'hui l'une des plus importantes d'Europe grâce au complexe sidérurgique Ilva et à la raffinerie de la société Shell. Toutefois, cette industrie est très polluante et très peu de mesures ont été prises par le gouvernement tant national que local pour combattre la pollution. Celle-ci a des conséquences très néfastes sur la population. Dès 1997, des cas de néoplasie ont été mis en évidence. En 1999, un parlementaire italien a demandé par une question écrite[19] à la Commission européenne si elle était au courant de cette situation et si elle avait l'attention de prendre des mesures en la matière. Celle-ci a répondu qu'elle n'était pas au courant et que la directive 84/360/CEE du Conseil du 28 juin 1984 relative à la lutte contre la pollution atmosphérique en provenance des installations industrielles ne fixant aucune valeur limite d'émission pour les substances polluantes, il n'était pas possible de conclure qu'il y a eu infraction à la législation communautaire.

Dix ans plus tard, en octobre 2008, des résultats publiés par INES, l'Inventaire national des émissions et de leur augmentation (Inventario nazionale delle emissioni e loro sorgentioni) a estimé que Tarente est comparable aux villes chinoise Linfen, appelé « Toxic Linfen » et roumaine Copșa Mică, les villes les plus polluées au monde par les émissions industrielles.

La présence de dioxine est particulièrement problématique à Tarente. On y produit 92 % de la dioxine italienne et 8,8 % des émissions totales européennes. En dix ans, leucémies, lymphomes et myélomes ont augmenté de 30-40 %. La dioxine va s'accumuler dans le temps et à Tarente on estime la quantité répandue à 9 kg, soit trois fois la quantité présente lors de la catastrophe de Seveso (la ville contaminée par une fuite de dioxine en 1976).

Le 21 octobre 2008, un article[20] paru dans le journal italien Corriere della Sera a dénoncé publiquement la situation catastrophique de Tarente et le manque de mesures prises pour combattre cette pollution. L'association italienne contre la leucémie a mis en ligne une pétition[21] pour protester contre l'inaction gouvernementale.

En 2013, l'usine ILVA a été placée sous administration spéciale lorsque ses propriétaires, la famille Riva, ont été accusés de ne pas avoir empêché les émissions toxiques, qui ont causé au moins 400 décès prématurés dans la ville[22]. Les émissions de monoxyde de carbone, de dioxyde de carbone et de dioxine ont depuis lors diminué.

Voies de communication et transports

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Xylographie du XIXe siècle représentant le ponte Girevole ouvert pour laisser passer un navire.

Le ponte Girevole (pont tournant), construit en 1887, enjambe le chenal navigable reliant le Mar Piccolo au Mar Grande sur 88,9 mètres de long. Lorsqu'il est ouvert pour laisser traverser les embarcations, la ville se retrouve temporairement coupée en deux.

Desserte ferroviaire

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La gare ferroviaire de Tarente relie directement la ville à Naples, Bologne, Bari, Reggio de Calabre et Brindisi.

Desserte aérienne

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L'aéroport de Tarente-Grottaglie, à 16 km du centre-ville, est réservé au fret et n'offre aucun vols commerciaux. Les deux aéroports les plus proches de la ville pour le transport de passagers sont ceux de Brindisi et de Bari, situés respectivement à 70 et 90 km de Tarente.

Tarente est nommée Taranto en italien, Tarde en dialecte tarantino, Τάρας, Táras en grec ancien (Τάραντος, Tárantos au génitif) et Tarentum en latin.

Le toponyme de la ville est indirectement à l'origine du mot « tarentule », lui-même issu des noms de la tarentelle et du tarentisme, bien qu'aucune espèce de la famille des Theraphosidae n'habite la région. Dans les temps anciens, lorsque les habitants de Tarente étaient mordus par une Lycosa tarantula, la grande espèce d'araignée loup locale, ils étaient exhortés de danser immédiatement une sorte de jig afin de faire transpirer le venin de leurs pores — le venin de l'araignée loup n'étant certes pas mortel mais extrêmement douloureux. Cette danse frénétique qu'ils exécutaient est devenue connue sous le nom de tarantella (tarentelle).

En géologie, la ville a donné son nom au Tarentien, qui constitue la troisième et dernière subdivision informelle du Pléistocène.

Fondation légendaire la ville

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Colonnes doriques du temple de Poséidon, héritage des racines spartiates de Tarente.
Pièce de monnaie ancienne (nomos) figurant Taras chevauchant un dauphin, conformément au mythe fondateur de la ville.

La ville de Tarente est fondée en par des colons grecs doriens originaires de Sparte[23]. Toutefois, son origine est moins conventionnelle que celle des autres colonies grecques de la même époque : ses fondateurs, les Parthénies (« fils de vierges »[24]) étaient nés des unions de femmes spartiates célibataires et de Périèques (hommes libres, mais non citoyens de Sparte) ; ces unions hors mariage, extraordinaires dans le contexte de l'époque, avaient été permises par les Spartiates durant les sanglantes guerres de Messénie afin d'accroître le nombre de soldats potentiels, puisque seuls les citoyens spartiates pouvaient intégrer l'armée. Or, ces unions ne seront bientôt plus autorisées et les enfants qui en étaient issus furent contraints à l'exil[25].

Ne sachant quoi faire, Phalanthos se rendit alors à Delphes pour consulter l'oracle, qui le désigna œciste des Parthénies et lui somma de s'établir en Apulie. Par conséquent, les exilés prirent la mer et débarquèrent dans un port naturel où ils fondèrent une cité du nom de Taras, en l'honneur du fils du dieu de la mer Poséidon et d'une nymphe qui vivait dans les parages, Satyrion[26]. Selon d'autres récits, la cité aurait été fondée par Taras lui-même : la légende raconte que Taras, naufragé, fut sauvé de la noyade par un dauphin envoyé par Poséidon qui le ramena sur la rive de l'actuelle Tarente. La représentation de ce dauphin chevauché par Taras a donné lieu à une riche iconographie depuis l'Antiquité et demeure aujourd'hui encore l'un des symboles de la ville.

Néanmoins, il est assez probable qu'une colonie grecque mycénienne ait été fondée à Tarente dès la fin du XVe siècle av. J.-C.[27] Le site est avantageux, et ce pour deux raisons : sa position stratégique sur la mer avec un port naturel déjà réputé depuis une Antiquité plus lointaine et sa position dominante sur les plaines de l'arrière-pays. Par contre, celui-ci est peuplé par des communautés denses et hostiles, empêchant l'extension du domaine agricole[28].

Taras puis Tarentum

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Au fil des siècles, Taras s'est imposée comme une puissance commerciale et politique majeure au sein de la Grande-Grèce[29] et l'est restée jusqu'à l'expansion romaine dans le sud de la péninsule italienne.

La colonie élève des destriers réputés. La cavalerie légère tarentine devient célèbre à l'époque classique. Sa vitesse et son adresse se combinent avec la phalange hoplitique en permettant de défendre ses flancs. Les besoins croissants en mercenaires dans les armées du monde hellénistique rendent les Tarentins très recherchés. Ils font par exemple partie de l'armée d'Antigone le Borgne durant les guerres des Diadoques. Au IIIe siècle av. J.-C., notamment chez les Séleucides, « Tarentin » devient un terme générique désignant des cavaliers légers.

Des luttes incessantes l'opposent aux populations aborigènes d'Apulie. Taras atteint son apogée au IVe siècle av. J.-C. et exerce alors une véritable hégémonie sur la Grande-Grèce, aussi bien sur le plan politique, qu'économique et culturel. Sa situation maritime favorable contribue à faire de la cité un centre important de commerce maritime et de pêche. Plusieurs auteurs anciens comme Polybe ou Dion Cassius vantèrent l'exceptionnelle disposition de son port. À la même époque, Taras voit passer les plus grands pythagoriciens : Philolaos très probablement (vers -400), Lysis, Eurytos et Archytas. Ce dernier dirigea la cité entre -367 et -361. Cette période correspond à un véritable âge d'or pour la cité.

Guerre pyrrhique.

Taras parvient à repousser la tentative d'invasion romaine de l'Italie méridionale grâce au soutien de Pyrrhus, roi d'Épire[29], qui surprend et terrifie les légions romaines en introduisant l'usage des éléphants de guerre. Cependant, Rome finit par l'emporter lors d'une seconde offensive et impose sa protection à Tarentum et aux cités grecques voisines en En -212, Tarentum passe brièvement sous l’autorité d'Hannibal, ce qui lui vaut, une fois reprise, d'être mise à sac par les troupes de Fabius Cunctator. Les Romains en font la conquête définitive en , mais la paix avec la ville n'est réalisée qu'à partir de Après la conquête romaine, son importance décroît, les Romains lui préférant le port de Brundisium (Brindisi) pour le commerce. Et si l'itinéraire de la Via Appia passe par les abords de Tarentum, ce n'est que pour mieux relier le port favorisé par les Romains à la capitale.

Du Moyen Âge au XIXe siècle

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Au Moyen Âge, Tarente est conquise par les Goths de Totila en 549 puis reprise par Narsès pour le compte de l'Empire byzantin en 552. Envahie par les Lombards en 661, l'empereur Constant II la récupère deux ans plus tard, avant qu'elle ne repasse entre les mains des Lombards du duché de Bénévent pour être récupérée de nouveau par les Byzantins en 803. Dévastée par les Sarrasins en 846, 868 et 927, l'empereur Nicéphore Phocas la fait reconstruire en 967. Conquise en 1063 par Robert Guiscard, elle devient le centre d'un fief puissant. Elle accueillait à l'époque une importante communauté juive, quantifiée en 1167 à 200 familles, selon la chronique de Benjamin de Tudèle. Jusqu'en 1463, elle est la capitale d'une principauté florissante. Sous les Espagnols, elle conserve dans un premier temps son statut de port militaire d'importance au sein du royaume de Naples jusqu'à son déclin au XVIIe siècle. De 1806 à 1815, Tarente, dont les travaux de fortifications ont été confiés au maréchal Soult, est une base navale française très importante dans la guerre contre les Anglais et les Russes. Le titre de duc de Tarente est donné par Napoléon au maréchal Macdonald (1765-1840). Tarente est par la suite rattachée au royaume d'Italie en 1860. Le 21 août 1889, après six années de travaux, l'arsenal militaire maritime de la ville est inauguré en présence d'Humbert Ier de Savoie, marquant symboliquement la revitalisation économique et démographique de Tarente.

Guerres mondiales

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Base navale de Tarente pour la Première Escadre de la Regia Marina italienne, en 1921.

La configuration topographique de Tarente en a fait un port d'attache évident pour la flotte navale italienne dès avant la Première Guerre mondiale, lors de laquelle des navires appartenant aux marines française et anglaise mouillent aussi dans le golfe de la ville.

En 1940, lors de la Seconde Guerre mondiale, la flotte de la Regia Marina italienne, mouillée dans le port de Tarente, subit de grosses pertes à la suite d'un bombardement massif de la parte de la flotte aérienne de la Royal Navy britannique au cours de la bataille de Tarente. Celle-ci oppose, dans la nuit du 11 au 12 novembre, les forces navales britanniques commandées par l'amiral Andrew Cunningham[30] aux forces italiennes de l'amiral Inigo Campioni[31]. C'est lors de cette bataille que la Royal Navy a lancé la première attaque navale de navire à navire entièrement aérienne de l'histoire, en exploitant 21 bombardiers-torpilleurs biplans Fairey Swordfish, des porte-avions HMS Illustrious affectés au front en mer Méditerranée[32]. L'attaque a frappé de plein fouet la flotte de guerre de la Regia Marina qui était stationnée dans le port de Tarente[33].

Après-guerre

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Le Premio Taranto, également connu sous le nom de « Biennale du Sud », était un événement culturel biennal organisé de 1947 à 1951. Cette initiative émanait de jeunes vétérans trentenaires ayant survécu à la Seconde Guerre mondiale, qui se regroupèrent au sein du « Cercle culturel (Circolo della Cultura) » et du journal Voce del Popolo. Le coordinateur, Antonio Rizzo, physicien diplômé sous la direction d'Enrico Fermi, avait pour ambition de promouvoir une impulsion culturelle pacifiste dans la ville. L'événement était divisé en deux catégories : littérature et peinture. Il attira des artistes de renommée internationale tels que Pier Paolo Pasolini, Carlo Emilio Gadda et Giorgio De Chirico. Le thème central de la compétition était la mer, soulignant l'importance culturelle et historique de la Grande Bleue pour Tarente.

Le 31 décembre 2005, la municipalité de Tarente est officiellement déclarée en faillite, avec une dette cumulée de 357 millions d'euros[34]. Cette crise financière figure parmi les plus importantes qu'une ville ait jamais connues en Italie. La déclaration de l'état de faillite est prononcée publiquement le 18 octobre 2006 par le liquidateur Tommaso Blonda, nommé à la suite de la démission de la maire Rossana Di Bello. Cette dernière avait été condamnée à une peine de seize mois de prison pour abus de pouvoir et falsification de documents, en lien avec des irrégularités dans l'attribution du contrat de gestion de l'incinérateur municipal à l'entreprise Termomeccanica.

Politique et administration

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Les frazioni ou « hameaux » de Tarente sont Lama, Lido Azzurro, San Vito et Talsano.

Liste des maires

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Les maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1993 1996 Giancarlo Cito LAM Entrepreneur
1996 1999 Gaetano De Cosmo LAM  
2000 2006 Rossana Di Bello FI Laborantine, entrepreneuse
2006 2007 Tommaso Blonda   Commissaire extraordinaire
2007 2017 Ippazio Stefano PRC puis SEL Médecin, pédiatre
2017 2021 Rinaldo Melucci PD Entrepreneur
2021 2022 Vincenzo Cardellicchio   commissaire préfectoral
2022 En cours Rinaldo Melucci PD Entrepreneur
Les données manquantes sont à compléter.

Tarente est jumelée avec :

Communes limitrophes

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Carosino, Faggiano, Fragagnano, Grottaglie, Leporano, Lizzano, Massafra, Monteiasi, Montemesola, Monteparano, Pulsano, Roccaforzata, San Giorgio Ionico, San Marzano di San Giuseppe, Statte, Villa Castelli (BR).

Population et société

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Évolution démographique

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Ci-contre (à droite), l'évolution démographique de la commune de Tarente depuis 1861.

Évolution de la population
AnnéePop.±%
186126 163—    
187125 012−4.4%
188131 630+26.5%
190156 190+77.6%
191165 238+16.1%
1921104 379+60.0%
1931111 616+6.9%
1936117 722+5.5%
1951163 415+38.8%
1961189 163+15.8%
1971221 111+16.9%
1981233 496+5.6%
1991217 809−6.7%
2001202 033−7.2%
2011200 154−0.9%
2021189 461−5.3%
Source: ISTAT

Principaux clubs

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Événements sportifs

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La ville de Tarente accueillera la prochaine édition des Jeux méditerranéens en 2026, ce qui marquera la quatrième fois que la compétition est organisée en Italie.

Enseignement

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Entre autres opportunités d'enseignement supérieur, Tarente accueille l'ITC (Istituto Tecnico Commerciale) Pitagora ainsi qu'une annexe décentralisée de l'université catholique du Sacré-Cœur de Milan.

Événements

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Tarente possède une importante base navale militaire dotée d'un arsenal, des chantiers de constructions navales, des industries chimiques, un complexe sidérurgique et des industries alimentaires.

Culture et patrimoine

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Architecture et monuments remarquables

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Tarente abrite un certain nombre de monuments de grand intérêt historique, dont la plupart son concentrés dans la vieille ville.

Architecture civile

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Vue aérienne du palazzo del Governo, beau palais d'allure médiévale, en réalité une création de l'époque fasciste inaugurée en 1934[38].
Le Monumento al Marinaio.

La vieille ville (ou Città Vecchia), située sur une île artificielle entre les deux « mers », conserve le tracé urbain établi en 967 lors de sa reconstruction sous l'Empire byzantin. Elle est reliée à la ville moderne par deux ponts : le ponte Girevole (pont tournant) au sud et le ponte di Porta Napoli au nord. Divisée en quatre quartiers historiques appelés pittaggi, elle regroupait autrefois toute la population de Tarente[10] et compte aujourd'hui environ 1 000 habitants. Les palazzi aristocratiques et ecclésiastiques les plus notables de la vieille ville sont le palazzo Calò, le palazzo Galeota, et le palazzo Pantaleo, entre autres. D'autres, comme le palazzo Bellacicco, abritent des musées consacrés à l'histoire souterraine de Tarente (où a été mis au jour un vaste hypogée)[39].

Entre 1934 et le début de la Seconde Guerre mondiale, Benito Mussolini entreprit un projet de rénovation qui entraîna la démolition de plusieurs quartiers de la vieille ville, notamment le quartier juif et trois églises d'époque médiévale, remplacés par des édifices modernes. En 2013-2014, deux artistes napolitains, Cyop et Kaf, ont décoré les bâtiments à l'abandon de la vieille ville avec 120 œuvres d'art de rue[40].

Dans les quartiers modernes, particulièrement dans le Borgo Umbertino au centre, se trouvent la fontaine de la Rosa dei Venti, le Monumento al Marinaio, le Mémorial de guerre, ainsi que le cimetière marin, symbole de la ville. Plusieurs sites archéologiques, comme la Crypte du Rédempteur, des églises et des palais des XVIIIe et XIXe siècles (palazzo Magnini, palazzo delle Poste, palazzo del Governo, etc.) finissent d'enrichir le patrimoine architectural.

La promenade du bord de mer (lungomare), nommée en hommage à l'ancien monarque italien Victor-Emmanuel III, offre de fabuleux points de vue sur la baie naturelle du Mar Grande.

Architecture religieuse

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Façade de la cathédrale San Cataldo.

Les plus belles églises de la vieille ville sont la cathédrale San Cataldo, fondée au Xe siècle, ainsi que San Domenico Maggiore (1302), Sant'Andrea degli Armeni (XVIe siècle)[41], et la chiesa di Sant’Agostino, près de laquelle ont été découverts les vestiges enfouis d'un ancien temple grec.

La cathédrale San Cataldo (duomo di San Cataldo) est la plus ancienne cathédrale des Pouilles[42]. Elle est située au cœur du centre historique de Tarente. Dédiée à saint Catalde, un évêque irlandais mort à Tarente au tournant des VIe – VIIe siècles, dont elle abrite la tombe, elle a été construite dans la seconde moitié du Xe siècle lors de la reconstruction de la ville ordonnée par l'empereur byzantin Nicéphore II Phocas - sur les vestiges d'un édifice religieux antérieur remontant au moins au VIIe siècle. Au XIe siècle, le plan byzantin a été remodelé et la cathédrale actuelle a été construite sur un plan basilical. En 1713, la façade baroque a été ajoutée par Mauro Manieri, architecte originaire de Lecce. Le clocher normand a été érigé au XIIe siècle, endommagé lors du tremblement de terre de 1456 et remplacé lors de la restauration de 1952 par le clocher actuel, qui reprend la forme de l'ancien. La cathédrale mesure 84 mètres de long et 24 mètres de large, possède une nef centrale entourée de colonnes aux chapiteaux tous différents les uns des autres, deux nefs latérales et un transept à nef unique. Dans la zone située devant la façade romane, correspondant aux pronaos actuels, étaient logés les tombeaux des personnages les plus illustres de la ville. Le cappellone di San Cataldo (ou la grande chapelle de San Cataldo) abrite les reliques et la statue en argent du saint. C'est l'une des plus hautes expressions du baroque, avec des œuvres du sculpteur Giuseppe Sanmartino, des fresques de Paolo de Matteis et du marbre polychrome. Dans la crypte byzantine, dont la disposition est cruciforme, on trouve des fresques, des bas-reliefs et des sarcophages des XIIIe – XIVe siècles. La crypte contient les tombes de plusieurs archevêques de Tarente.

Construite entre 1967 et 1971 par l'architecte Gio Ponti, la concattedrale Gran Madre di Dio, en béton armé, est l'une des dernières œuvres majeures de l'architecte. Malheureusement, elle se trouve en mauvais état et est recouverte de graffitis[43].

Architecture militaire

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Castello Aragonese (château aragonais).
Castello Spagnolo (château espagnol).

Le castello Aragonese, qui commande le chenal d'accès à la rade, a des fondations byzantines du Xe siècle, mais il doit son état actuel aux travaux menés entre 1486 et 1492 sur ordre du roi Ferdinand II d'Aragon afin de défendre la ville face aux fréquentes incursions turques. Conçu par l'artiste et architecte italien Francesco di Giorgio Martini, il a remplacé l'ancienne forteresse byzantine, jugée inadaptée aux besoins militaires du XVe siècle. Après 1707, il cessa d'être utilisé comme forteresse et fut transformé en prison avant de retrouver sa fonction militaire sous Napoléon Bonaparte. Aujourd'hui, il appartient à la Marine italienne et est accessible au public. Des fouilles récentes ont révélé les fondations byzantines du château, qui peuvent être visitées.

Maria Torati, épouse de Pompeio Fraula, seigneur de Resina, de Trimonti et Nosera, conseiller de la grande chancellerie de Naples, y est enterrée dans l'église Saint-Léonard[44].

Le châtau espagnol est un ancien complexe militaire de la fin du XVe siècle construit par les Espagnols afin de contrôler le port durant la conquête du royaume de Naples. Il sert désormais de lieu prestigieux pour la tenue d'événements mondains ou particuliers tels que des mariages, baptêmes, communions, réunions, conférences de presse, etc.

Sites archéologiques

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  • Colonnes, vestiges du « temple de Poséidon ».
    Peintures de la Crypte du Rédempteur.
    Le « temple de Poséidon » ou temple dorique de Tarente est l'un des plus anciens temples de la Grande-Grèce. Il est le seul lieu de culte grec encore visitable du quartier ancien (Città Vecchia). Les ruines du temple, situé sur la piazza Castello, se trouvent incluses à la fois dans l'église de la Sainte-Trinité, la cour de l'Oratorio dei Trinitari, la maison Mastronuzzi et le couvent des Célestins. En 1700, on pouvait encore voir les vestiges de dix colonnes, mais celles-ci furent démolies, et finalement disparurent lors de la reconstruction du couvent, en 1729. À la fin du XIXe siècle, l'archéologue Luigi Viola (it) en étudia les restes et attribua le temple au culte de Poséidon, mais on considère aujourd'hui comme plus probable de l'attribuer à une divinité féminine : Artémis, Perséphone ou encore Héra. D'autres éléments du temple ont été dispersés avec les démolitions du couvent en 1926 et de l'église en 1973. Les deux colonnes doriques subsistantes ont 8,47 m de hauteur, avec un diamètre de 2,05 m et un empattement de 3,72 m. Le profil de chapiteaux fait remonter la construction du temple au début du Ve siècle av. J.-C.[45] ;
  • La Crypte du Rédempteur, est sans doute le monument de l'Empire romain le plus important de cette époque qui nous soit parvenu à Tarente.
Artisanat grec
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Numismatique
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Comme de nombreuses cités grecques, Taras (Tarente) frappait sa propre monnaie aux Ve siècle av. J.-C. et IVe siècle av. J.-C. Il s'agissait essentiellement du nomos, une pièce d'argent moulée dont le poids, la taille et la pureté étaient rigoureusement contrôlés par les institutions de la cité. Ces pièces, d'une grande qualité artistique, représentaient le symbole de la ville : Taras sauvé par un dauphin. Le revers montrait souvent un hippocampe, créature mythologique mi-cheval mi-poisson qui, selon la légende, tirait le char de Poséidon.

Statuaire et céramique
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Statue en marbre de la Déesse de Tarente (Héra ? Perséphone ?).

Taras était également un centre florissant de production de céramique décorée au IVe siècle av. J.-C. La majorité de la production de vases grecs d'Italie méridionale, connue sous le nom de céramique basilicale, provenait des divers ateliers de la ville.

Dans ce domaine, il semble que les liens de philia entre cité-mère et colonie soient particulièrement visibles. Que ce soit dans la statuaire ou dans la vaisselle d'époque archaïque, le répertoire des productions locales s'inspire très fortement du style laconien ; parfois et même longtemps considéré comme un « art provincial ». La déesse de Tarente et d'autres éléments artistiques témoignent de ce lien, non seulement par l'export d'un culte très lié à la cité-mère grecque, mais également par l'arrivée d'artisans de la métropole au début de la période classique.

C'est à Tarente qu'apparaît la plus ancienne production coroplastique de type dédalique. Elle se compose généralement de fragments issus du grand sanctuaire de Perséphone au Pizzone. Il s'agit la plupart du temps de statuettes de divinités féminines ou de femmes dédicantes. Elles sont représentées avec un corps tubulaire et un visage encadré de tresses qui rappellent le style dédalique développé dans le Péloponnèse[46]. Cette relation et cette proximité entre styles laconien et tarentin pose par ailleurs des soucis dans la caractérisation et l'attribution des productions de vaisselles ou de statuaire en bronze à l'époque archaïque. La provenance de certains bronzes très célèbres tels que le vase de Vix sont encore parfois le fruit de débats entre spécialistes[47].

Malheureusement, aucun nom d'artiste n'a pu être conservé. Les chercheurs modernes ont donc attribué des surnoms aux empreintes artistiques et aux ateliers identifiés, en se basant sur les thèmes de leurs œuvres, les musées où elles sont conservées ou les chercheurs ayant étudié ces pièces. Parmi les peintres de vases apuliens les plus célèbres à Taras figurent : le Peintre d'Ilioupersis, le Peintre de Lycurgue, le Peintre de Gioia del Colle, le Peintre de Darius, le Peintre des Enfers, et le Peintre au Sakkos blanc, entre autres.

Les objets produits dans ces ateliers étaient souvent de grands vases élaborés destinés à un usage funéraire. Les formes incluaient des cratères à volutes, des loutrophores, des paterai, des œnochoés, des lécythes, des assiettes à poissons, etc. La décoration de ces vases utilisait la technique de la figure rouge (où les figures apparaissent en rouge sur fond noir brillant) enrichie de rehauts peints (sovradipinto) en blanc, rose, jaune et brun rougeâtre.

Le style des dessins était souvent orné et flamboyant, à l’image de la mode athénienne du IVe siècle av. J.-C. Des caractéristiques distinctives propres aux productions italiotes firent tout de même leur apparition, comme des figures assises sur des rochers ou des motifs floraux extrêmement sophistiqués incluant des vignes en spirale, des feuilles d'acanthe, des roses, des lys, des pavots et des branches de laurier.

Le sujet principal de ces œuvres incluait souvent des scènes de naiskos (représentations d'une statue de défunt dans un naos, temple ou sanctuaire miniature), généralement sur un côté du vase, tandis que l'autre côté était orné de scènes mythologiques. De nombreux mythes grecs ne sont connus que par ces vases d'Italie méridionale, les productions athéniennes ayant une iconographie plus restreinte.

Équipements culturels

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Façade du MArTA sur le corso Umberto-I.

Le Musée archéologique national de Tarente, également connu sous l'acronyme "MArTA", est un musée archéologique de premier plan qui abrite, entre autres, l'une des collections les plus importantes d'objets de l'époque de la Grande-Grèce[48], dont les fameux ors de Tarente. Fondé en 1887, il est situé sur le cours Umberto-I et occupe l'ancien couvent de San Pasquale de Baylon, construit au XVIIIe siècle. L'archéologue Luigi Viola souhaitait en faire un musée plus général sur la Grande-Grèce, mais il a toujours été principalement consacré à la documentation archéologique de Tarente et du reste des Pouilles.

Le musée comprend dix salles au premier étage et quinze salles au second, permettant de créer un parcours chronologique qui commence à la période néolithique de la région de Tarente et s'étend jusqu'à l'époque byzantine, en passant par la colonisation grecque, la civilisation romaine et la cité de l'Antiquité tardive. Une des salles abrite également la célèbre tombe de l'Athlète de Tarente.

  • Musée ethnographique Alfredo-Majorano ;
  • Mostra Storica Arsenale (Mo.S.A.) ;
  • Musée spartiate ;
  • Musée diocésain ;
  • Musée de sciences naturelles Bios-Taras.
Affiche publicitaire pour de la bière en tarantino.

La variété linguistique originaire de la ville est la dialecte tarentin (dialètte tarandíne) de la langue napolitaine. En raison de son histoire et des nombreuses conquêtes qu'a subies la région, le dialecte présente des influences plus ou moins fortes de la part du grec et du français, entre autres.

La cuisine locale de Tarente se distingue par l'utilisation de produits locaux, en particulier les légumes et les produits de la mer tels que les aubergines, tomates, olives, crevettes et, surtout, les moules. L'huile d'olive et le pain, produits à même la ville et dans les villages environnants, jouent également un rôle essentiel. Dans la campagne tarentine et les villages alentour, plusieurs produits portent des labels DOP, IGP ou PAT, parmi lesquels on trouve :

  • Huile d'olive extra vierge : Terre Tarentine DOP et Terra d'Otranto DOP ;
  • Fruits : Uva di Puglia IGP, Clementine del Golfo di Taranto IGP ;
  • Légumes : Barattiere PAT, Pomodorino di Manduria PAT ;
  • Fromages : Burrata di Andria IGP, Ricotta Forte PAT ;
  • Pain : Pane di Laterza PAT ;
  • Charcuterie : Capocollo di Martina Franca PAT.

Parmi les plats de rue le plus appréciés figurent les taralli, panzerotti et les pucce.

Casserole remplie de moules de Tarente.

Les moules sont l'ingrédient phare de la cuisine tarentine. Dès l'Antiquité gréco-romaine, de nombreux auteurs ont vanté la richesse et la saveur des moules de Tarente. Elles sont cultivées dans le Mar Grande et, surtout, dans le Mar Piccolo, où les conditions uniques de salinité influencent leur goût en profondeur. Ces conditions sont dues à la présence de citri, des sources d'eau douce sous-marines qui oxygènent l'eau et favorisent le développement du plancton, ainsi qu'à l'apport d'eau douce du fleuve Galeso. Elles ont été inscrites au registre des produits alimentaires traditionnels des Pouilles par le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, des Forêts et du Tourisme et depuis 2022, la moule noire de Tarente est certifiée Slow Food[49].

Les recettes typiquement tarentines à base de moules sont :

  • Les moules alla puppitegna (agrémentées d'ail, persil et huile d'olive extra vierge) ;
  • L'impepata (littéralement « pleine de piment » en italien) ;
  • Les spaghetti aux moules ;
  • Les tubettini aux moules.

Personnalités liées à Tarente

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Notes et références

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  1. « https://demo.istat.it/?l=it »
  2. (it) « Comando Interregionale Marittimo Sud - Marina Militare », sur www.marina.difesa.it (consulté le )
  3. (it) « Comando Flottiglia Sommergibili - Marina Militare », sur www.marina.difesa.it (consulté le )
  4. (it) « Centro di Addestramento Aeronavale della Marina Militare - Marina Militare », sur www.marina.difesa.it (consulté le )
  5. (it) « Arsenale Militare Marittimo Taranto (Marinarsen Taranto) - Marina Militare », sur www.marina.difesa.it (consulté le )
  6. (it) « Taranto - Enciclopedia », sur Treccani (consulté le )
  7. (en) Michael Oppenheimer, The Monuments of Italy: A Regional Survey of Art, Architecture and Archaeology from Classical to Modern Times, Bloomsbury Academic, (ISBN 978-1-86064-570-9, lire en ligne)
  8. (it) « Taranto: da università feudale a università demaniale », sur Università degli Studi di Bari Aldo Moro (consulté le )
  9. (it) « La nostra raffineria a Taranto, flessibilità e varietà dei prodotti », sur www.eni.com (consulté le )
  10. a et b (it) Taranto Magna, « Taranto Città Vecchia: Storia e Foto dell'isola », sur Taranto Magna, (consulté le )
  11. Ponte Girevole, Structurae.
  12. (it) redazioneonline, « Taranto, chi ti ha chiamata per primo “la città dei due mari?” », sur Corriere di Taranto, (consulté le )
  13. « Taranto climate: Average Temperature by month, Taranto water temperature », sur en.climate-data.org (consulté le )
  14. (en-US) Weather Atlas, « Yearly & Monthly weather - Taranto, Italy », sur Weather Atlas (consulté le )
  15. (en-US) Vincenzo Damiani, « Storm adds to chaos at troubled Italy steel plant », U.S.,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Reggio Calabria ».
  17. « Comment on meurt dans la ville la plus polluée d'Europe », sur Basta ! (consulté le ).
  18. « A 13 anni ha il tumore da fumo. «E' la diossina» - Corriere della Sera », sur www.corriere.it (consulté le )
  19. Question écrite.
  20. Article.
  21. Pétition en ligne.
  22. (en) « Italy to nationalize troubled steel plant », sur The Local Italy, (consulté le )
  23. « Taranto History, Italy | Travelgrove.com », sur www.travelgrove.com (consulté le )
  24. Simon Pembroke, Christian Le Roy (traducteur), « Femmes et enfants dans les fondations de Locres et de Tarente », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, volume 25, no 5, 1970, pp. 1240-1270.
  25. Bernard Sergent, Les troupes de jeunes gens et l'expansion indo-européenne, Dialogues d'histoire ancienne, 29-2, 2003, p. 9-27.
  26. « Pausanias, Description of Greece, *fwkika/, *lokrw=n *)ozo/lwn, chapter 10, section 8 », sur www.perseus.tufts.edu (consulté le )
  27. Marcel Le Glay, Rome, I. Grandeur et déclin de la République, collection Tempus, éditions Perrin, 2005 (ISBN 978-2-262-01897-9).
  28. Pierre-Yves Biollet, Claire Barat, Michela Costanzi, Les Diasporas grecques du VIIIe s. au IIIe s. avant J.-C., Paris, Dunod, 2012, p. 106.
  29. a et b « History of Taranto », sur www.italythisway.com (consulté le )
  30. « Taranto : Battles : History : Royal Navy », sur web.archive.org, (consulté le )
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  33. (en-GB) « Taranto - The Impact and Long View of History », sur Navy Wings (consulté le )
  34. (it) « Dissesto Taranto, s'insediano i liquidatori », sur www.lagazzettadelmezzogiorno.it, (consulté le )
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  42. « Sito ufficiale della Cattedrale di San Cataldo di Taranto » Storia », sur web.archive.org, (consulté le )
  43. (en) Christopher Stocks last updated in Features, « Gio Ponti’s cut-out cathedral in Taranto deserves a resurrection », sur wallpaper.com, (consulté le )
  44. François Alexandre de La Chenaye-Debois, Dictionnaire de la noblesse, t. VI, Paris, chez Antoine Boudet, 1773, p. 665.
  45. Source : it:Tempio di Poseidone (Taranto).
  46. Greco, La Grande-Grèce…, p. 93-94.
  47. Rolley, La sculpture de…, p. 369-370.
  48. (it) « Così Taranto riscopre gli ori della Magna Grecia - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  49. (it) « Cozza nera di Taranto presidio Slow Food: "Frutto della cura, del tempo e di oltre due secoli di esperienza" », sur la Repubblica, (consulté le ).
  50. « Bohemond I. of Antioch b. Abt. 1058 San Marco Argentano in Calabria d. 1111: Skeel and Kannegaard Genealogy », sur web.archive.org, (consulté le )
  51. « Michele Riondino | Artiste, Réalisation, Scénariste », sur IMDb (consulté le )

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Bibliographie

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  • Pierre Wuilleumier, Tarente des origines à la conquête romaine, Paris, 1939 ; 2e éd., 1970.
  • Emanuele Greco, La Grande-Grèce, Paris, Hachette Livre, 1996.
  • Claude Rolley, La sculpture de Grande-Grèce, 1996.

Articles connexes

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Liens externes

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