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Agence de presse Inter-France

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Agence de presse Inter-France
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Pays

L'agence de presse Inter-France était une agence de presse française fondée à Paris en 1937, connue surtout pour son orientation collaborationniste sous l'Occupation et le régime de Vichy.

Agence anticommuniste, 1937-1940

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Son fondateur et principal dirigeant, Dominique Sordet, critique musical du quotidien royaliste L'Action française, s'est fait connaître des milieux de la presse de droite par la parution simultanée en , sous ses auspices, d'un article anticommuniste établissant le bilan du Front populaire dans plus de 300 périodiques[1],[2],[3]. Un chiffre minimisé par le quotidien des socialistes, Le Populaire[4].

L'agence est « lancée en 1937 par des journalistes d'Action française et des financiers d'extrême droite » selon l'historien Pascal Ory[5], à destination des périodiques de province de droite, pour lutter contre le communisme et le Front populaire. Sordet affirmera en 1942 :

« (…) au début 1937, des groupements d’industriels de province, nés sans doute de la panique que l’agitation sociale avait provoquée dans les milieux patronaux (…) réunirent des fonds pour lutter contre le communisme et arrêter le pays sur la pente de la guerre civile. Ils me demandèrent de m’occuper pour leur compte des questions de presse. »

Il oppose ces groupes aux « puissances d’argent » parisiennes, incapables de mener la lutte[6]. Parmi ces industriels figure l'industriel cotonnier des Vosges Georges Laederich qui anime une officine patronale anticommuniste et contribue en effet au financement de l'agence à partir de 1937. Il est en relation avec Sordet et d'autres patrons comme Georges Brabant, Jean Payelle (de la SA des mines de Rosières-Varangéville, en Meurthe-et-Moselle), l'Alsacien Roger Ruillier (directeur de la SA d'industrie cotonnière à Mulhouse), Marcel Doligez, des Ets Champier, à Tarare (Rhône)[Note 1], Georges Roque, patron des Verreries Souchon-Neuvesel (Rhône), les Marseillais Bernard de Revel, des Raffineries de sucre de Saint-Louis, et Jean Fraissinet, armateur. Doligez est lié à une officine patronale fondée à Lyon en septembre 1936, la Centrale industrielle et commerciale (CIC), qui centralise les fonds de propagande du patronat de la région lyonnaise[7]. Bernard de Revel est quant à lui un cousin germain de Sordet[Note 2]. Laederich finance avec son officine patronale des petits périodiques d'arrondissement dans les Vosges et des quotidiens, L'Eclair de l'Est, de Nancy, et son pendant vosgien, Le Télégramme des Vosges, et contrôle un autre quotidien spinalien, L'Express de l'Est[8].

Sordet se voit attribuer en 1937, pour l'année suivante, 700 000 francs pour son « bureau de presse » informel[9]. Il bénéficie ensuite de l'appui de la Confédération générale du patronat français[10].

Salaire à Inter-France de Marc Pradelle pour le mois de février 1943.

L'agence s'installe à Paris en 1937, rue de Téhéran, et Sordet est secondé à partir de [11] par Marc Pradelle[12],[13], directeur d'un journal de province, de tradition monarchiste, L'Avenir du Loir-et-Cher, et ancien militant de l'Action française[14],[15] ,[Note 3]. Il a affirmé en 1936 dans L'Avenir sa fidélité à la cause royaliste et a accueilli l'arrivée au pouvoir de Léon Blum par un article antisémite[16]. Il devient le directeur adjoint de l'agence.

Ils sont bientôt rejoints par le colonel Michel Alerme, Georges Vigne, qui a été un proche sinon membre de l'Action française[Note 4], André Delavenne, Xavier de Magallon[17]. Entré à l'agence en , Georges Vigne va en être le rédacteur en chef jusqu’en 1944. Né en 1905, Delavenne, fils d'un conseiller municipal parisien (Georges Delavenne), a aussi milité à l'Action française dans les années 1920[18],[19] et a participé à l'émeute du , au cours de laquelle il a été blessé[20]. Il est membre du Parti populaire français depuis [21].

En 1938, l'agence s'agrandit, publie un bulletin, et déménage dans les locaux de la Société d'études et d'expériences techniques d'imprimeries et de presse (SETIP), constituée en mars et dont le siège se trouve au 146, boulevard Haussmann. Sordet préside le conseil d'administration de cette société anonyme, au capital de 25 000 francs, où figurent aussi, notamment, André Delavenne, qui en devient le directeur en 1939, et un homme d'affaires, Georges Brabant[22],[23]. L'agence passe en un accord avec le Syndicat des journaux et périodiques des départements (SJPD), présidé par l'ancien député Pierre de Monicault et animé par Georges Riond, son délégué général, permettant d'adresser aux adhérents du syndicat un bulletin[24]. Riond devient chef des informations puis en rédacteur en chef-adjoint de l'agence de Sordet tandis que le siège du SJPD est transféré à celui de l'agence[25]. Riond est aussi l'un des vice-présidents de la Fédération nationale des correspondants (FNC), issue de la Fédération française des correspondants républicains nationaux des journaux, anciennement liée au Centre de propagande des républicains nationaux et désormais à Inter-France[26].

Inter-France prend la forme d'une société anonyme, possédée officiellement par ses clients (38 journaux actionnaires à la veille de la guerre). Ses statuts sont établis le , son capital s'élève alors à 125 000 francs, divisé en 250 actions de 500 francs. Son nom complet est Inter-France, agence nationale d'informations de presse et de documentation politique. Son fondateur, Dominique Sordet, reçoit 72 actions en fonction de ses apports : le nom de l'agence, déposé le , le local du 146, boulevard Haussmann, loué depuis le , le bulletin de l'agence. Les autres actions sont souscrites par 39 personnes et sociétés. Des sociétés publiant des quotidiens de province administrent cette société : la société Marseille-Matin (capital : 10 millions de francs), contrôlée par l'armateur Jean Fraissinet, la SA du Nouvelliste et de la Dépêche de Lille (capital : 850 000 francs), la société du Petit Courrier (Angers, capital : 1 million de francs) - possédée notamment par le sénateur conservateur Anatole Manceau, directeur du journal[27] -, l'Imprimerie Théollier (Mémorial de Saint-Étienne; capital: 2 millions de francs), la société du Salut public (Le Salut public de Lyon ; capital: 1,9 million de francs), la Société des journaux et publications du Centre (Courrier du Centre à Limoges ; capital : 4,5 millions de francs. Louis de Lamothe est le directeur général de ce quotidien régional et le président du conseil d'administration de la société[28]), SARL Lafond fils et Cie (Le Journal de Rouen; capital : 2,5 millions de francs). Quatre sociétés liées au groupe de presse catholique La Presse régionale font partie du conseil d'administration : la SA de La Liberté du Sud-Ouest (Bordeaux ; capital : 3 518 000 francs), la Presse du Sud-Est (La République du Sud-Est, de Grenoble ; capital : 1 050 000 francs), la Presse de l'Ouest (L'Echo de la Loire, de Nantes ; capital : 769 500 francs) et la Presse de l'Est (L'Éclair de l'Est, de Nancy ; capital : 1 338 000 francs). Ainsi que des individus : le colonel Michel Alerme, Édouard-Adolphe Marret, représentant de L'Éveil provençal et vice-président du SJPD, Jacques Thénard, administrateur de sociétés, propriétaire et directeur du quotidien Le Bien public de Dijon, Henri Hutin, directeur-propriétaire de l'hebdomadaire meusien L'Echo de l'Est, industriel fromager et maire de Lacroix-sur-Meuse[Note 5], Eugène Leroux, directeur-propriétaire du Messager de Darnétal (Seine-Maritime), Gaston Barbez, directeur-propriétaire du Journal des Flandres (Nord)[29],[30]. Le colonel Alerme va présider le conseil d'administration. Parmi les autres périodiques actionnaires figure Le Moniteur du Puy-de-Dôme (10 actions), possédé par Pierre Laval, que Sordet aurait rencontré en 1938[31],[32].

L'agence affirme fonctionner alors à la manière d'une coopérative, associant plusieurs organes de presse qui sont à la fois clients et copropriétaires de l'agence[33]. Le quotidien Le Jour de Léon Bailby annonce sa formation en , en soulignant qu'elle est « la première coopérative de journaux français », appartenant à la « nuance de l'opinion française nationale »[34]. Il s'agit en fait d'une façade ; l'agence est toujours financée par des subventions d'industriels. Sordet recherche sans cesse des fonds. Il se plaint en effet à André Tardieu en 1939 :

« Les véritables difficultés viennent des bailleurs de fonds, dont beaucoup sont d'ailleurs des amis. (...) Mais ils n'en arrivent pas moins, dans ce domaine nouveau de la propagande politique, avec les réflexes de chefs d'entreprise et de grands patrons. Et l'envie les prend souvent de toucher à la mécanique qu'ils entretiennent de leurs deniers, et dont ils estiment connaitre le fonctionnement mieux que personne, puisqu'ils paient. (...) Cela ne serait encore rien. Mais j'ai surtout à me battre pour obtenir les moyens matériels de monter ma maison comme elle doit l'être. (...) Nous tournons au ralenti faute d'un budget décent. (...) Ce n'est pas l'argent qui manque aux « oligarchies financières ». C'est le sentiment de la hiérarchie des chapitres de dépense, la notion claire de ce qui est utile et de ce qui ne l'est pas[35]. »

Il contacte en 1940 Alfred Lambert-Ribot, espérant le rencontrer pour bénéficier de l'appui financier du Comité des forges et de l'Union des industries métallurgiques et minières[36].

L'agence publie en 1938-1939 des articles et des notes pacifistes, hostiles au « parti de la guerre » mené selon elle par les communistes[37].

Alors que Jacques Thénard, administrateur d'Inter-France, demande le 1er décembre 1938 dans Le Courrier de Saône-et-Loire, l'interdiction du Parti communiste[38], l'agence se fait connaître le même mois en diffusant un appel à l’interdiction du Parti communiste français, reproduit dans plus de 430 périodiques et adressé au Parlement : « Au moment où le pays, instruit par l’expérience de deux années de désordre, entreprend un effort de redressement, il importe au plus haut point qu’aucune volonté étrangère n’y mette obstacle ». « L’appel des 430 » affirme que le seul objectif du PCF « est la ruine de la civilisation de l’Occident » et qu’il y tend par trois moyens : la guerre civile, la guerre étrangère et la « destruction de nos biens et de nos libertés ». Il mêle anticommunisme et antibellicisme[39]. Le texte est documenté ; il cite des extraits de l’encyclique de Pie XI Divini Redemptoris et des statuts de la IIIe Internationale, ainsi que, non sans malice ou perfidie, des citations de Léon Blum contre le communisme, issues de sa brochure de 1927 Bolchevisme et socialisme. Il fait allusion aussi aux témoins désabusés des réalités soviétiques, l’Américain Andrew Smith, le syndicaliste britannique Walter Citrine, le militant socialiste et cégétiste Kléber Legeay, et le journaliste sportif Solonievitch, qui s’est enfui d’URSS. Les journaux ayant diffusé l'appel sont des périodiques locaux mais aussi des quotidiens parisiens tels le Journal des débats, L'Action française, Le Figaro, Le Journal, ou Le Matin. Rares sont ceux qui mentionnent l'agence[40]. Le quotidien du Parti social français, Le Petit Journal, signale avoir reçu l'appel d'Inter-France mais ne le publie pas[41]. Le quotidien catholique La Croix, de même, refuse de publier l'appel[42]. En , l'agence diffuse une affiche matérialisant l’opération dite « des 430 », énumérant les nombreux journaux qui ont publié l’appel. En juillet, l’agence diffuse à nouveau le texte d’une affiche éditée à la suite de l’appel de 1938 : « Il ne suffit pas d’incarcérer quelques misérables convaincus de s’être faits les agents de la propagande étrangère, il faut briser les organismes qui, publiquement, servent les desseins criminels des ennemis de notre pays »[43].

L’Humanité réagit à l’appel « des 430 » en accusant l’agence de « menées hitlériennes ». Ce manifeste a été rédigé à Berlin et « a vu le jour dans une officine du docteur Goebbels : il porte la marque du grand maitre de la propagande nazie à travers le monde », accuse le quotidien communiste. Il a été transmis par « une agence nouvellement créée et qui ose s’intituler Inter-France », explique le journal à ses lecteurs. Il souligne qu’à sa tête se trouve un « obscur individu » [Sordet] et que derrière se cachent « certains dirigeants de la presse réactionnaire », ne citant que les armateurs Cyprien-Fabre et Jean Fraissinet de Marseille-matin, accusés d’avoir créé une agence « chargée de diffuser aux journaux anti français les manifestes et les calomnies issus du cerveau de Goebbels ». Bref, la naissance de l’agence « qui lança son fameux manifeste réclamant la dissolution du parti communiste » « coïncide avec un renforcement de l’offensive hitlérienne dans notre pays de France ». Le groupe communiste de la Chambre des députés demande aussi la nomination d'une commission d'enquête parlementaire « pour faire la lumière sur l'origene des campagnes anticommunistes ». Le journal communiste accuse aussi Claude-Joseph Gignoux, dirigeant de la Confédération générale du patronat français, d'avoir commandité l'opération[44],[45]. Le Populaire dénonce aussi cet appel[46].

L'agence commente l'opération dans un article publié par la presse de province à la fin du mois de , notant le refus du Petit Journal, signalant que quelques autres journaux parisiens n'ont pas publié l'appel (Le Petit Parisien, Paris-Soir), qu'il a suscité l'hostilité d'Émile Buré alors que d'autres éditorialistes l'ont applaudi comme Paul Marion, et soulignant la « rage impuissante » des journaux communistes (Ce soir, L'Humanité)[47].

D'autres journalistes ont rejoint l'agence, qui fait appel aussi à des plumes extérieures comme Claude Jeantet[48],[11],[49].

En , elle révèle une mystification à propos de la guerre d'Espagne, qui a berné Geneviève Tabouis de L'Œuvre et plus encore le socialiste Pierre Brossolette du Populaire : ils ont cru en de faux courriers de faux aristocrates espagnols monarchistes (le marquis de Canada-Hermosa et son petit-neveu le comte Borja) proposant aux deux camps ennemis espagnols un armistice[50],[51],[52]. La persévérance de Brossolette dans l'erreur fit la joie de ses adversaires[53] et lui valut des surnoms peu flatteurs[54]. L'agence en conclut : « Voilà avec quelle légèreté, sans prendre la peine de vérifier des documents fantaisistes, le journal de M. Léon Blum monte des campagnes susceptibles de troubler gravement l'opinion »[55]. Elle en profite en effet pour attaquer Léon Blum[56]. Un rédacteur de l'agence, André Delavenne, aurait téléphoné au Populaire pour se faire passer pour le petit-neveu du marquis[57].

En Sordet, Alerme et Vigne prennent part au banquet annuel du SJPD, qui prend cette année-là une ampleur inhabituelle. Il a comme invité d'honneur Pierre Laval, aux côtés de personnalités comme le cardinal Alfred Baudrillart, Georges Claude, Xavier de Magallon, Claude-Joseph Gignoux, Léon Bérard, d'hommes politiques comme Philippe Henriot, représentant la Fédération républicaine, Pierre-Étienne Flandin, de l'Alliance démocratique, Jacques Doriot, du PPF, Pierre Cathala, des radicaux indépendants, Jacques Poitou-Duplessy, représentant le PNRS, Charles Guernier, président du groupe de la gauche radicale au Sénat, un représentant du PDP, un représentant du Parti social français, Roger Farjon, vice-président du Sénat, de propriétaires ou directeurs de journaux comme Jean Fraissinet, Émile Mireaux du Temps, Jean Dupuy du Petit Parisien, Jean Lafond, directeur du Journal de Rouen, le sénateur Maurice Dormann, Jacques Thénard, Louis de Lamothe, etc[58]. Sordet tente alors d'absorber définitivement le SJPD et propose à Pierre de Monicault en de siéger à son conseil d'administration, ce qu'il refuse. Pradelle est administrateur du syndicat puis remplace Riond comme délégué général en 1940, ce qui achève l'absorption du syndicat[59].

Agence collaborationniste sous l'Occupation

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En mai et , alors que des journaux actionnaires de l'agence comme L'Éclair de l'Est cessent de paraitre et que des directeurs de journaux également actionnaires meurent au combat, tel le baron Jacques Thénard[60], les animateurs de l'agence se replient à Poitiers puis gagnent Bordeaux et Vichy, où Sordet travaille à reconstruire son agence[61]. Le , et les Allemands et le régime de Vichy autorisent la réouverture de l'agence sous le contrôle de la censure, la diffusion de son bulletin dans les deux zones et la constitution d'un bureau à Vichy, animé dans un premier temps par Marc Pradelle. La publication des bulletins, interrompue en juin, reprend en novembre. Sordet quitte Vichy pour Paris, où il retrouve André Delavenne, Georges Vigne et Jean Queval[62],[63].

Depuis , Dominique Sordet a été expulsé par Charles Maurras des colonnes de L'Action française[64],[65]. L'écrivain Jean Grenier note que Maurras est tout à fait opposé « à ce groupe [de journalistes] qui a fondé l'agence de presse Inter-France germanophile »[66]. C'est que Sordet prend très tôt parti pour la collaboration franco-allemande, s'alignant notamment sur les positions de Pierre Laval[67].

Georges Riond quitte l'agence en octobre 1940 ; il sera plus tard un vichysto-résistant, comme Queval[68].

Dès avant Montoire en octobre 1940, l'agence a une ligne éditoriale favorable à la Collaboration avec l'Allemagne nazie. Elle fait publier après Montoire des appels soutenant la politique de collaboration, de notables souvent âgés : Georges Claude, le cardinal Alfred Baudrillart, Arsène d'Arsonval, Jean-Louis Faure ou Louis Lumière[69],[70].

Les bulletins de l'agence sont pour la plupart anonymes. Les éditoriaux sont toutefois signés par Sordet, Vigne, René Gast et sont visés par la censure. Des collaborateurs extérieurs y publient des articles : Marcel Déat et Georges Albertini, du Rassemblement national populaire (RNP), Georges Blond, Robert Brasillach, Georges Champeaux, Lucien Rebatet, Paul Rives, Camille Fégy, Émile Vuillermoz, Jean Héritier, Xavier de Magallon, président des Amis d'Inter-France, etc. Les bulletins sont quotidiens (bulletins rouges) ou hebdomadaires (bulletins bleus). Se sont ajoutés des bulletins d'autres couleurs, publiés pour le compte de plusieurs ministères, tel un bulletin social de couleur marron. Elle publie aussi à partir de 1943 les Dossiers Inter-France, destinés à des particuliers[71]. L'agence diffuse également des lettres confidentielles, visant à offrir un matériau de propagande : ce sont des notes quotidiennes dactylographiées, rédigées en marge de la censure, et une correspondance de caractère privé. Elles sont destinées à un public limité et ne doivent pas être reproduites[72].

L'agence passe des accords avec une agence allemande, Transocéan, en 1940-1941, approuvés par le gouvernement de Vichy[73],[74]. En 1942, lors du premier anniversaire de l’agence Transocéan, auquel participèrent le ministre Pierre Cathala et l'ambassadeur Otto Abetz, le directeur de l’agence allemande « insista sur la collaboration qui existait entre Transocéan et Inter-France Informations » : « C’est la première fois que deux agences d’informations, l’une française, l’autre allemande, travaillent dans la plus totale confiance, recherchent ensemble le même but, la compréhension entre deux grands peuples qui, jusqu’à présent, ne se connaissaient guère que pour se dresser l’un contre l’autre »[75].

Inter-France bénéficie de subventions du régime de Vichy ; Sordet a notamment bénéficié de l'appui de Paul Marion, secrétaire général à l'information et à la propagande. Ces subventions ont été augmentées avec le retour de Pierre Laval au pouvoir en 1942[76],[77]. Un retour loué publiquement par Sordet[78]. En , Pierre Laval supprime cependant toute subvention à Inter-France[79].

Elle prend progressivement de l'ampleur après la défaite de 1940, bénéficiant de la liquidation de l'agence Havas[80] par le régime de Vichy et du fait de la constitution de trois filiales, les Éditions Inter-France, qui font paraître une douzaine d'ouvrages de propagande, à commencer par ceux d'Alerme et de Sordet, Inter-France Informations, agence télégraphique de dépêches fondée en , et Inter-France publicité en 1943, contrôlée cependant majoritairement par Havas-publicité[81].

Les éditions Inter-France sont fondées sous la forme d'une SARL, en . Ses associés origenels sont Georges Marignier, petit industriel de la chaux à Joze[Note 6], la société du Petit Parisien, l'industriel lyonnais Marius Berliet, Charles Lesca, de Je suis partout, la société Lafond fils et Cie (Le Journal de Rouen), dirigée par Jean Lafond et Pierre Lafond, Sordet et Alerme. En , son capital est porté à un million de francs. Marignier, Berliet, Lesca et Lafond et Cie souscrivent à nouveau. Les nouveaux souscripteurs sont le quotidien vosgien L'Express de l'Est, contrôlé par l'industriel Georges Laederich, Georges Tétard, président de La Tribune de l'Oise, le marquis de Tracy[Note 7], propriétaire du quotidien Paris-Centre (Nevers), l’industriel grenoblois Jean Denimal (du Petit Dauphinois) et trois personnalités des milieux collaborationnistes : Marcel Déat (dix actions), Lucien Rebatet, ami de Sordet et d'Alerme, et Georges Claude (2 actions chacun), qui a été publié en 1942 (La seule route, recueil d'articles et de conférences) et 1943 (Français, il faut comprendre !)[82],[83],[84]. Les derniers livres publiés, Les Derniers jours de la démocratie, de Sordet, et Les raisons d'un silence d'Henri Béraud, paraissent en juin et [85].

La SARL Inter-France informations (IFI) est fondée en . Son capital origenel s'élève à un million de francs, fourni par 15 périodiques. Elle a comme cogérants Sordet et Alerme et est dirigée par un conseil de surveillance comprenant des sociétés contrôlant des journaux : L'Ouest-Éclair (démissionnaire en et remplacé par la société éditrice du Journal de Rouen), L'Express de l'Est d'Épinal et Le Moniteur du Puy-de-Dôme de Pierre Laval. André Delavenne est directeur-adjoint[86],[87]. Elle est officiellement la propriété de nombreux journaux possédant des parts de la SARL : sept de la zone Nord à l'origene (Le Journal de Rouen, Le Petit Courrier d'Angers, La Liberté du Sud-Ouest, actionnaires origenels d'Inter-France, Cherbourg-Éclair, L'Ouest-Éclair, La Petite Gironde[88] et L'Express de l'Est) et huit de la zone Sud : cinq actionnaires d'Inter-France (Le Courrier du Centre de Limoges, Le Moniteur du Puy-de-Dôme, Le Nouvelliste de Lyon, L'Éclair, de Montpellier, et L'Éclaireur de Nice) et trois nouveaux : Le Département de Châteauroux, L'Indépendant des Pyrénées-Orientales et La Dépêche corse[89],[90]. Son rédacteur en chef est René Gast, né en 1883, ancien secrétaire de rédaction puis rédacteur en chef (1927) du Petit Parisien, ancien rédacteur en chef en 1929 de L’Avenir, puis du Petit journal en 1933-34, ancien chef du service de politique intérieure de L'Information économique et financière de 1934 à 1939. Il a été le chef du bureau de la censure régionale à Lyon en 1940-1941. Il est secondé par Georges Ricou. IFI emploie des journalistes comme Louis Truc ou René Sédillot[91].

Inter-France et ses filiales s'installent dans les bureaux du Palais Berlitz à Paris en , après des travaux commencés en [92]. 700 journaux sont abonnés à ses services, dont ses 180 journaux actionnaires. Elle emploie 165 salariés[93].

En , Sordet et Alerme intègrent le nouveau comité des Amis des Waffen SS français, présidé par Paul Marion, aux côtés d'autres ténors de la collaboration (Doriot, Déat, Darnand)[94].

« Journées Inter-France » à Paris, octobre 1942

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Alors que le territoire métropolitain est divisé depuis l'armistice de 1940 en plusieurs zones et qu'une ligne de démarcation sépare le Nord de la zone libre, l'agence organise les 10, 11 et à Paris les « journées Inter-France ». Sordet réussit à faire de ces réunions un événement politique, répercuté par la presse qui cite surtout les discours de dirigeants politiques, et un outil de propagande en faveur de la collaboration franco-allemande[95]. Durant ces trois jours, des dizaines de directeurs de journaux de province, des deux zones et d'Afrique du Nord, viennent à Paris. Ils sont reçus le premier jour par les autorités du conseil municipal de Paris et de la préfecture de la Seine. Réception suivie par un dîner privé au palais de Chaillot, avec notamment Xavier de Magallon. Le deuxième jour, par le secrétaire d’État à l'information Paul Marion, au palais de Chaillot. Enfin, le troisième jour, par Fernand de Brinon, au ministère de l'intérieur place Beauvau. Et ils prennent part pour le déjeuner, au palais de Chaillot, à un banquet de clôture de 700 couverts[96] présidé par le ministre Abel Bonnard, remplaçant Pierre Laval, retenu à Vichy. Bonnard exalte dans son discours Laval, Pétain et la collaboration et fait le procès des Britanniques. Brinon lit un message de Laval affirmant que l'agence « apporte une aide précieuse au gouvernement, (...) facilite la tâche (qu'il) a entreprise sur l'ordre du Maréchal de France, pour rendre possible une réconciliation et une entente définitive avec l'Allemagne »[97]. D'autres ministres et dirigeants du régime de Vichy assistent au banquet : Pierre Cathala, Max Bonnafous, de Brinon, Jean Bichelonne, Hubert Lagardelle, Robert Gibrat, Raymond Grasset, Joseph Pascot ainsi que Louis Darquier de Pellepoix, l'amiral Charles Platon ou Raymond Lachal, directeur général de la Légion française des combattants, Jacques Barnaud. Des ténors de la collaboration comme Jacques Doriot, Marcel Déat, Jean Luchaire, Joseph Darnand, Marcel Bucard, Jean Filliol du MSR, Georges Albertini, Pierre Constantini, Paul Chack, Georges Claude et l’ancien député vosgien Marcel Boucher. Des journalistes parisiens collaborationnistes comme Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Pierre-Antoine Cousteau, André Algarron, Georges Suarez, Gabriel Jeantet, Guy Zuccarelli, rédacteur en chef des Nouveaux Temps et des journalistes allemands. Quelques membres du monde des affaires, tels Gabriel Cognacq, président de l’Entraide d’hiver du Maréchal, Henri Ardant, président du comité d'organisation des banques et P-DG de la Société générale, Jean Bérard - il a organisé une soirée pour les congressistes - et René Maget, de Pathé-Marconi, Paul Berliet, le fils de Marius Berliet, Georges Brabant, président de l’Union bancaire du Nord, Bernard de Gasquet et Bernard de Revel, Marcel Paul-Cavallier, président des Fonderies et Hauts-Fourneaux de Pont-à-Mousson, Eugène Schueller, Georges Marignier, Georges Laederich, Frantz Hacart. Des représentants enfin des autorités allemandes : l'ambassadeur Otto Abetz, le doktor Knochen et les dirigeants de la Propaganda-Abteilung Frankreich. S'ensuivit une réception à l'Institut allemand et une visite des locaux de l'agence. Parmi les convives de province : Louis-Georges Planes, de La Liberté du Sud-Ouest, l'ancien député Eugène Pébellier, Albert Lejeune, André Quinquette, le chanoine Lucien Polimann, directeur de La Croix meusienne, Pierre, Michel et Jean Lafond du Journal de Rouen, le chanoine André Litaize, du Foyer vosgien, Joseph Picavet, du Journal d'Amiens, Pierre Bonardi, Paul Mannoni, rédacteur en chef de L'Écho d'Oran, Georges Soustelle du Petit Méridional, de Montpellier, Henri d'Arcosse, directeur de L'Argus soissonnais, l'abbé Marcel Bergonnier, de l'Eure-et-Loir, Roger Perdriat, de La Dépêche de Toulouse, Charles Tardieu, du Grand Écho du Nord, Franz Philipps et Jean Catinot de L'Écho de Nancy, Roger Clerc, directeur de Nouvelliste du Centre, Jean Geneau, directeur du Courrier du Pas-de-Calais, Robert Huin de L'Express de l'Est, etc.[98],[99],[100],[101]. Pour l'anecdote, les convives n'ont pas dégusté de rutabagas : le menu était en effet composé de hors d’œuvre variés, d’une darne de colin à la gelée au chablis suivie d’une poule poêlée au porto, de fromages, de glaces et de fruits[102].

À l'occasion de ces journées, Sordet rendit hommage à l'appui apporté par le chanoine Peuch, directeur de La Liberté du Sud-Ouest de Bordeaux, et évoqua les fonds réunis « au début de 1937 par des groupements d'industriels de province », nommant trois soutiens (Georges Laederich, Bernard du Perron de Revel et Georges Marignier)[103],[104]. Marcel Déat se félicite ensuite de l'apport de ces journées dans son quotidien, L'Œuvre :

« On peut donc affirmer que le rassemblement si bien organisé par Dominique Sordet et ses collaborateurs a servi, au-delà de toute espérance, l'entente franco-allemande et par surcroît l'unité française. Tous ces hommes de bonne foi se sont d'abord rendus compte que leurs confrères parisiens n'avaient pas moins qu'eux le souci des destins français. Nous soupçonnons que certains au moins d'entre nous avaient été dépeints là-bas sous des couleurs étranges. Il était bon que l'on pût constater de visu que leur comportement n'a rien de monstrueux, (...) et que dans leurs relations journalières et sans heurt avec les autorités allemandes ils ne sont pas moins nationaux que les plus chatouilleux rescapés du marathon pyrénéen. Il n'était pas moins intéressant pour nous de savoir ce que pensaient ces journalistes (...). Assurément tous n'étaient pas venus, et les plus notoires thuriféraires de l'attentisme ne s'étaient pas risqués en pareille compagnie. Mais enfin il y avait parmi ces centaines de confrères des gens de toutes opinions origenelles, le plus grand nombre venus de l'ancienne droite et d'abord groupés dans l'anticommunisme, et d'autres venus de la gauche parfois extrême. Il y avait là une majorité de laïques, mais aussi toute une équipe de chanoines journalistes pleins d'expérience et de subtilité. Or, à part de fort rares exceptions, il est fort nettement apparu que cette troupe composite de Français du Sud parlait facilement le même langage que les Français du Nord[105]. »

Dans Je suis partout, Lucien Rebatet raconte l'histoire d'Inter-France et présente l'agence, loue son ami Sordet et sa volonté de « réconciliation loyale avec l'Allemagne, ce qui lui valait sur-le-champ l'excommunication publique de Maurras », cite ses « collaborateurs de la première heure, Marc Pradelle, André Delavenne, Georges Vigne » et deux industriels qui lui « apportèrent les premiers concours », de Revel et Laederich[106]. Des directeurs de journaux de province, de même, louent l'agence, son action et son équipe dirigeante, soulignant que leurs liens avec l'agence remontent à l'avant-guerre. C'est le cas du directeur de La Gazette (Biarritz), de celui du Moniteur viennois (de l'Isère), Émile Chenebon[107],[108],[Note 8], ou encore du directeur de La Chronique du Libournais, l'avocat Louis Cadars, par ailleurs collaborateur de La Liberté du Sud-Ouest depuis les années 1920[109],[Note 9].

Procès tardif de 1949

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Après la Libération, l'agence est mentionnée par des témoins. Dans ses souvenirs publiés en 1946, Henry du Moulin de Labarthète, qui fut le directeur du cabinet civil du maréchal Pétain de 1940 à 1942, écrit qu'il a agi en coulisses contre Sordet dès l’été 1940 :

« Je fis venir, enfin, MM. Georges Roque, de Lyon, et du Perron de Revel, des Raffineries de Saint-Louis, commanditaires l’un et l’autre de l’agence Inter-France, et les priai de cesser toute subvention à cette officine de trahison. Seul M. Roque m’écouta[110]... »

Pierre Morel, chef du service de la documentation d'Inter-France, témoigne au procès de Jean Hérold-Paquis en 1945 alors qu'il est emprisonné à Fresnes[Note 10], et son témoignage est publié dans Les procès de la radio en 1947; Hérold-Paquis lui fait dire que Georges Vigne a démissionné en 1944, « outré par certaines hypocrisies de Dominique Sordet » tandis qu'Hérold-Paquis souligne que la suppression de la subvention de Vichy versée à l'agence a poussé Sordet à se tourner encore plus vers les Allemands[111]. Jean Queval, qui a travaillé pour l'agence, publie en 1946 un article intitulé « Qu'est-ce qu'Inter-France ? ». Pierre Nicolle, ancien dirigeant d'un lobby défendant les petits patrons, présent à Vichy, signale dans un livre publié aussi en 1947 que Sordet lui a fait savoir fin que Fraissinet « avec lequel il avait des accords financiers, se sépare d’Inter-France, prenant nettement position contre la politique de collaboration »[112]. Interrogé en 1946 par la police au sujet de ses relations avec l'industriel Georges Laederich, Georges Brabant, alors président du Crédit du Nord et du Comptoir linier, déclare :

« J’ai fait la connaissance de M. Laederich vers 1937 au moment de la fondation d’Inter-France. Je l’ai connu aux réunions auxquelles nous assistions, lui comme représentant d’un groupement patronal de province et moi comme contrôleur des engagements pris par les groupements de province vis-à-vis d’Inter-France. (…) Je m’occupais de la collecte et surtout du contrôle des sommes versées à Inter-France par les groupements de province[8]. »

Son témoignage n'est pas rendu public. Laederich est condamné à deux ans de prison en pour collaboration ; ses liens avec Sordet et Inter-France ont compté dans sa condamnation. Il est le seul commanditaire de l'agence à avoir été condamné.

Dès 1946, des journalistes anciens résistants comme Rémy Roure, dans Le Monde, évoquent l'agence[113]. Le Canard enchaîné et L'Ordre d'Émile Buré évoquent aussi Sordet et l'agence[114]. En 1948 et 1949, devant la lenteur de la justice, des journalistes comme Roure[115], des périodiques de gauche et des résistants évoquent à nouveau l'agence et ses soutiens. Le Comité d'action de la Résistance publie ainsi les brochures Les Cahiers de la Résistance, II, «Les Ultras de la Collaboration. Inter France » et Les Cahiers de la Résistance, III, La presse dite acquittée[116]. Plusieurs patrons sont présentés comme les soutiens origenels de l'agence : l'industriel sucrier et papetier Joseph Béghin, vice-président du Crédit du Nord et actionnaire d'affaires de presse (décédé en [117]), qui aurait chargé Georges Brabant de centraliser les fonds versés par des industriels de province, Bernard de Revel, apparenté à Sordet, Bernard de Gasquet et Jean Fraissinet, de Marseille, le filateur Pierre Thiriez[Note 11] et Hermant, du Nord, Georges Roque et Descours, de Lyon, Laederich et Jean Payelle, de l'Est, Maurel et Philippar[118], de Bordeaux, Frantz Hacart, de la Normandie, Jean des Cognets (président du conseil de surveillance de la Presse régionale de l’Ouest, qui publie le quotidien L'Ouest-Éclair), de la Bretagne, Georges Marignier et Marcel Doligez, du Centre, Firino-Martell, de la Charente[119].

Des hommes politiques socialistes dénoncent la lenteur de la justice, tel le député Louis Noguères, président de la Haute-Cour[120]. Le quotidien socialiste Le Populaire évoque l'agence dans trois articles en , cite ses commanditaires, donne les noms de personnalités qui ont collaboré à ses bulletins sous l'Occupation, ceux de plusieurs convives des « journées Inter-France », ceux des dirigeants et du personnel de l'agence. Il met en cause les dirigeants d'entreprises comme La Presse régionale, qualifiée faussement d'agence de presse. Pour ce journal, Inter-France, « l'une des plus vastes entreprises de corruption de l'esprit public en France, officine de la trahison, doit être jugée »[121]. Le bulletin de la LICA, Le Droit de vivre, évoque aussi en 1948 les industriels qui ont soutenu l'agence[122].

L'année suivante, Le Populaire écrit : « L'énorme dossier d'Inter-France […] continue de sommeiller sous la poussière des locaux judiciaires. Il semble qu'une vaste conspiration du silence se soit nouée pour empêcher que la trahison d'Inter-France ne soit proclamée au jour d’une audience publique de justice »[123]. Le quotidien communiste L'Humanité, en mai 1949, dresse l'histoire de l'agence sous le titre « Plus de 400 journaux ont trahi », non sans erreurs (sa naissance est datée de 1934), cite aussi les noms des bailleurs de fonds de l'agence et met en cause des propriétaires ou directeurs de journaux de province comme Vincent Delpuech du Petit Provençal. Le numéro du évoque, dans une veine polémique évidente (l'article cite dans son titre en une le secrétaire d'État MRP Joannès Dupraz, qui assista au banquet), les journées d' à Paris, citant, documents à l'appui, plusieurs convives du banquet, dont Jules Dassonville, Alphonse de Châteaubriant, Henry Charbonneau, Jacques de Lesdain, Lucien Combelle, Paul Lesourd, de l'hebdomadaire catholique Voix françaises, de Bordeaux, Henri Dorgères, Gabriel Lafaye, René Dommange, Pierre Taittinger, le chanoine Paul Bailly, de la Croix de Lyon, Jean Azéma, Georges Daudet, etc[124]. Un autre quotidien communiste, le régional L'Écho du Centre, évoque aussi Inter-France en 1948 (à propos du Courrier du Centre[125]). Ce quotidien, comme aussi Le Patriote de Nice et du Sud-Est, publie à l'instar de L'Humanité plusieurs articles sur l'agence en mai 1949, mettant en avant Jules Dassonville[126] et mettant en cause Sordet, d'anciens actionnaires de l'agence ou d'Inter-France informations et d'autres convives des « journées Inter-France »[127],[128].

Le procès de l'agence eut lieu tardivement, en , devant la Cour de justice de la Seine, alors que ses principaux dirigeants, Sordet et Alerme, sont décédés, le premier en 1946 et le second en mars 1949. L'agence est jugée comme personne morale et seul son administrateur (depuis ), Henri Caldairou, entré à l'agence en 1942, est à la barre ; il repart libre. L'agence, qui était déjà sous séquestre, est dissoute. Le procès ne dure que trois heures, ce qui amène L'Humanité à crier au scandale et à dénoncer « l'étouffement éclair du procès » alors que le journal communiste aurait voulu « le procès des bailleurs de fonds de l'agence, des directeurs, des rédacteurs en chef des feuilles complices »[89],[129] ,[130]. Sur les 23 prévenus initiaux, la Chambre civique de la Cour de justice de Paris ne condamne que trois dirigeants de l'agence, à des peines de dégradation nationale (15 ans pour Marc Pradelle, directeur technique, et Caldairou, chef du service administratif, à vie pour André Quinquette, condamné par contumace[131]) et acquitta un quatrième, Alfred du Terrail, secrétaire général de l'agence[132] ,[133],[134]. D'autres employés ou proches de l'agence bénéficièrent d'un classement : Georges Vigne, rédacteur en chef, André Delavenne, directeur-adjoint d'Inter-France informations, Champeaux, Pierre Morel, René Gast, directeur des services de la rédaction d'Inter-France informations, Marcel Cayla, premier secrétaire de rédaction à Inter-France informations, René Selve, Gabriel Bernard, co-responsable avec Pierre Morel du service de documentation de l'agence, Maurice Bex, secrétaire général des éditions Inter-France, entré à l'agence en 1939, Mlle Claude Gaudin, reporter à Inter-France informations, René Malliavin, conseiller juridique de l'agence et beau-frère d'André Delavenne[134]. Xavier de Magallon a été auparavant condamné à une peine d'indignité mais a été relevé aussitôt de sa peine pour acte de résistance[135].

En , Le député communiste André Pierrard demande à l'Assemblée nationale des explications au ministre de la justice sur l'affaire Inter-France et évoque les « trusts qui étaient derrière l'agence », citant Thiriez, Revel, Fraissinet et Béghin, sans différencier la période de l'avant-guerre de celle de l'Occupation, ainsi que Dupraz, et des journaux qui ont bénéficié de mesures de classement comme La Dépêche de Toulouse ou Le Petit Provençal[136]. Un périodique communiste, L'Avenir normand, s'indigne que l'un des copropriétaires et directeurs du Journal de Rouen, Pierre Lafond, condamné en 1945 à 5 ans de prison, ait été libéré avant le terme de sa peine et, pour le déconsidérer, cite une de ses lettres adressées à Sordet en 1941[137].

Prolongements

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Après avoir publié en 1945 un livre qui met en cause les journalistes parisiens ayant accepté d'écrire dans les journaux sous l'Occupation, Première page, cinquième colonne, Jean Queval se voit reprocher par des journalistes collaborationnistes son appartenance passée à l'agence. Le journaliste collaborationniste et antisémite Pierre-Antoine Cousteau se venge plus tard, dans Après le Déluge (1956), en qualifiant son livre de « rapport de police » et en affirmant qu'il travailla sous l'Occupation pour Inter-France :

« Au lieu de prendre bêtement le maquis comme les patriotes téméraires, c’est à l’Agence Inter-France que M. Quéval préparait les lendemains mélodieux de la chose publique ressuscitée, à l’agence Inter France qui était – comme on le sait, ou comme on ne le sait plus – l’abomination de la désolation collaborationniste. Nanti de ce râtelier lucratif, M. Jean Quéval pouvait voir venir. N’étant point exagérément enclin à écrire, il ne risquait pas de se compromettre. Mais tout de même, si les cohortes du III° Reich l’avaient emporté, M. Quéval eût pu se prévaloir de ses fonctions à Inter France pour se faire titulariser, sans peine, pionnier de l’Europe Nouvelle. (...) C’est ici que s’affirma la conscience proprement romaine de M. Quéval. Tout autre, moins affranchi des préjugés petits bourgeois, eût peut-être renâclé à se faire le pourvoyeur des charniers et des bagnes de l’épuration, à mâcher la sale besogne des argousins à fourragère rouge et des magistrats parachutés. Cet autre se fût dit qu’il n’était sans doute pas excessivement élégant de désigner aux feux de salve tant de confrères avec qui l’on avait partagé le pain et le sel des temps difficiles. (...) En 1945, dans la clandestinité autrichienne, j’avais lu cette compilation avec un furieux écoeurement. Parce ce que les bourriques me donnent des nausées. Parce que, dans la hiérarchie des vilenies, Première page, Cinquième colonne est sans doute ce que l’on peut concevoir de plus vil[138],[139]. »

Saint-Paulien[140] et Henry Coston[141] soulignent aussi ses anciennes fonctions à l'agence.

Certains journalistes ou cadres de l'agence collaborent ensuite à des journaux d'extrême droite, tel Raymond d'Argila, ancien rédacteur en chef adjoint d'Inter-France (Aspects de la France, Fraternité française, périodique de l'Union de défense des commerçants et artisans de Pierre Poujade). Malliavin lance avec Pierre Morel, ancien chef du service de documentation de l'agence, Perspectives, en octobre 1944, qui devient Questions actuelles puis les Écrits de Paris. Il fonde aussi en 1951 Rivarol[142]. Louis Truc est le chroniqueur judiciaire de cet hebdomadaire, sous un pseudonyme. Il était le chroniqueur judiciaire d'Inter-France informations et du Cri du peuple, un périodique du PPF[143]. Morel devient notamment le secrétaire général puis le vice-président de l'Union des intellectuels indépendants[144].

D'autres journalistes poursuivent leur carrière, après parfois une suspension temporaire plus ou moins brève ordonnée par la commission de la carte, organe de l'épuration professionnelle pour le monde de la presse. Ainsi René Sédillot, ancien secrétaire de rédaction de novembre 1941 à août 1944 d'Inter-France informations à Paris, est suspendu trois mois en juin 1945 malgré son activité alléguée de résistant au sein de l'agence. Il dirige ensuite un hebdomadaire économique, La Vie française[145].

André Quinquette, qui était en fait le directeur du Courrier de Châteaubriant depuis 1925 et le propriétaire d'autres hebdomadaires, fonde en un autre hebdomadaire dans son département de naissance, L'Éveil du Périgord, qu'il dirige jusqu'à sa mort en 1961[146]. Pradelle et Vigne animent à partir de 1954 le Centre d'études politiques et civiques (CEPEC), fondé notamment par un ancien soutien de l'agence, l'industriel vosgien Georges Laederich. Vigne est rédacteur en chef des Cahiers du CEPEC et des Dossiers du CEPEC[147]. Le CEPEC lance en 1960 une agence de presse destinée aux petits journaux de province, calquée sur le fonctionnement d'Inter-France, mais dans un contexte différent : l'Agence coopérative interrégionale de presse (ACIP)[148],[149]. L'Éveil du Périgord fait partie des journaux cofondateurs. Georges Vigne est aussi le secrétaire de rédaction du bulletin de l'ACIP[150].

En 1964, à l'occasion du congrès de l'ACIP qui réunit à Blois les dirigeants de l'agence et ceux de ses journaux affiliés, des périodiques comme Le Droit de vivre et L'Express présentent l'ACIP comme une résurgence d'Inter-France. Jacques Derogy, de L'Express, évoque « le couronnement de quinze années d’efforts pour faire renaitre discrètement de ses cendres une (…) entreprise de presse qui connut ses beaux jours sous l’Occupation (…) l’agence Inter-France ». L’organigramme de l’ACIP est calqué selon lui sur le modèle d’Inter-France (les journaux affiliés sont théoriquement copropriétaires de l'agence, qui est en réalité financée par des industriels) et les « journées de Blois » « rappellent étrangement les journées de Chaillot d’ ». Il cite « l’animateur, M. Pradelle, ancien directeur d’Inter-France, et le cerveau, M. Laederich, cotonnier vosgien (…) administrateur des Eaux de Vittel, qui fut l’un des premiers financiers d’Inter-France »[151].

Quelques auteurs édités

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Bibliographie

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Témoignages

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  • Xavier de Magallon, Dominique Sordet et Pierre Laval, Inter-France (« Trois anniversaires », par Xavier de Magallon, « Six ans de combat », par Dominique Sordet, « Message » de M. Pierre Laval), Paris, Imprimerie de Hardy, 1942.
  • Dominique Sordet, Six ans de combat, Inter-France, (lire en ligne). , « », (édition de 1943 d'une plaquette publiée pour les journées Inter-France des 10-).
  • Jean Queval, Qu'est-ce qu'Inter-France ?, dans Études de presse, (Lire en ligne)
  • Gérard Bonet, L'agence Inter-France de Pétain à Hitler. Une entreprise de manipulation de la presse de province (1936-1950), édition du félin, .
  • Claude Bellanger, Histoire générale de la presse française, volume 4, Presses universitaires de France, 1969
  • Pascal Ory, Les collaborateurs: 1940-1945, Seuil, 1980
  • René-Gustave Nobécourt, Les secrets de la propagande en France occupée, Les Grandes études contemporaines, Gallimard, 1962 (Lire en ligne)
  • Philippe Amaury, Les Deux premières expériences d'un Ministère de l'information en France: l'apparition d'institutions politiques et administratives, d'information et de propagande sous la IIIe République en temps de crise (-), leur renouvellement par le régime de Vichy (-, volume 89 de Bibliothèque de droit public, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1969
  • Pascal Fouché, L'édition française sous l'Occupation: 1940-1944, volume 2, Bibliothèque de littérature française contemporaine de l'Université Paris 7, 1987
  • Pierre-Marie Dioudonnat, L'argent nazi à la conquête de la presse française, 1940-1944, J. Picollec, 1981
  • Jean-François Colas, « Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939 », dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 51-89.
  • Henry Coston, Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, Lectures françaises,

Notes et références

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  1. Marcel Auguste Joseph Doligez (1891-1979), ingénieur civil des mines et de l'école supérieure d'électricité, membre de la Société de physique (janvier 1932) est chevalier en 1915 puis officier de la Légion d'honneur en 1919 à titre militaire (à la suite de sa conduite durant la Première Guerre mondiale comme lieutenant de réserve puis capitaine en 1916 de chasseurs alpins, sept fois cité et plusieurs fois blessé : Journal officiel, 17 septembre 1915, Journal officiel, 18 juillet 1916, Ibid., 15 juillet 1917, Ibid., 20 décembre 1918, Ibid., 11 janvier 1919, Ibid., 16 janvier 1919. Il a épousé en 1920 Aline Champier, fille d'Adolphe dit Hippolyte fils Roche-Champier. Avec son beau-père, héritier de la Maison Champier fondée en 1884 par Hippolyte Champier, et Jean Claudius Champier, il a fondé à Tarare en 1923 la SA Ets H. Champier, au capital à l'origene d'un million de francs, une firme de blanchiment, d’apprêt et de teinture, et la SA Blanchiment et apprêts de Tarare (BAT: Le Salut public, 21 novembre 1923, Éléments de biographie. Il a été membre de l'Action française jusqu'en 1936 selon ses dires. Partisan du corporatisme, il anime sous l'Occupation l'Office des comités sociaux en zone sud. Après la guerre, Doligez dirige toujours les Ets Champier et la BAT, qui lance une activité de matières plastiques, créant un revêtement de sol sous la marque Taraflex, rachetée par Gerflor en 1978 (ou 1983) : « Robert Michon, inventeur du Taraflex, donne son nom au boulevard Garibaldi », Tarare et son pays, 2012, « Robert Michon, une vie en sol majeur », le-pays.fr, 26 août 2014. Les Ets Champier deviennent la teinturerie de la Turdine.
  2. Le comte Bernard du Perron de Revel (1893-1958) est le petit-fils du fondateur des raffineries de sucre Saint-Louis, fondées en 1867, Henry Bergasse, et le sixième enfant du colonel Hugues du Perron, comte de Revel, et Sophie Bergasse. Diplômé de l’École centrale des Arts et manufactures (admis en 1913), il est entré aux Raffineries en 1920 comme ingénieur et il fait partie de son état-major depuis 1932. Il a joué un rôle essentiel dans la transformation des Raffineries d’une affaire régionale à un groupe important, avec le rachat de concurrents et la constitution de filiales outre-mer, à Madagascar (la SUMAMA, Sucreries marseillaises de Madagascar) et au Maroc (la COSUMA, Compagnie sucrière marocaine), qu’il préside. Il dirigera les Raffineries jusqu’à son décès en 1958, en tant que vice-PDG. Henry Bergasse avait eu 7 filles. L’une d’elles, Sophie, épousa le comte Hugues du Perron de Revel, colonel d’infanterie, et une autre, Henriette, épousa le général André Sordet : Olivier Lambert, Marseille entre tradition et modernité. Les espérances déçues (1919-1939), Chambre d’industrie Marseille-Provence, 1995, Laurence Américi, Xavier Daumalin, Les dynasties marseillaises : de la Révolution à nos jours, Perrin, 2010, Les Cahiers du Sud, 1er novembre 1958, Nécrologie, Bulletin des annonces légales, 20 juin 1955, Ibid., 24 novembre 1952, Ibid., 27 mai 1940
  3. Né en 1904, étudiant à l'Institut catholique de Paris, il a adhéré aux étudiants d'Action français en 1923, a été administrateur du journal L’Étudiant français, organe de la fédération des étudiants d’AF, et a milité aux Camelots du roi Il a été arrêté en 1925 à la sortie d’une réunion royaliste, trouvé porteur d’un revolver chargé, et a été condamné. En 1929, il a dirigé le service d’ordre constitué de militants de l'AF lors des obsèques d’Henry de Cardonne, directeur de L'Avenir du Loir-et-Cher, vice-président de l'Association de la presse catholique et monarchique des départements et membre de la ligue royaliste (L'Étudiant français, 1er février 1926, L'Action française, 28 novembre 1925, Ibid., 21 juillet 1925, Ibid., 14 juin 1925, Ibid., 18 juin 1925, Ibid., 28 mai 1925, Ibid., 1er février 1929). Après avoir été secrétaire d'Henry de Cardonne en 1928, secrétaire particulier de Xavier de Magallon de 1932 à 1934, puis du lieutenant-colonel de Puymaigre, conseiller municipal parisien en 1935, il a pris la direction de L'Avenir du Loir-et-Cher. Il est allé en novembre 1936 en Espagne avec Xavier de Magallon, présenté comme un ami et un collaborateur de L'Avenir, dans la zone franquiste : L'Avenir, 8 novembre 1936. Il est le directeur-gérant de L'Avenir jusqu'en mai 1938 mais sa signature apparait peu dans les colonnes du journal à partir de 1937 : collection de L'Avenir dans gallica.
  4. Né en 1902, Georges Vigne a collaboré à L'Eclair, quotidien monarchiste de Montpellier. Il a été rédacteur à La Gazette du franc de Marthe Hanau, puis il a collaboré à divers périodiques, sous le pseudonyme de Georges Dovime, comme L’Ordre, Le Capital, ainsi qu’à L’Action française, La Revue hebdomadaire, Je suis partout. Il s’est spécialisé dans les questions économiques, écrivant des ouvrages au succès assez net, du fait de leur veine pamphlétaire (La stabilisation en 1928, Ne ratifions pas en 1929, Le fisc contre la patrie, en 1930, La débâcle de nos finances, en 1932). En 1929, Georges Vigne alias Georges Dovime participa à la campagne « des étudiants contre la Ratification [des dettes à l’égard des États-Unis]», menée par les étudiants d’AF, qui constituèrent un comité universitaire et lancèrent un périodique, Ne ratifions pas. En , il était l’un des conférenciers de l’AF pour une conférence sur « les dangers que font courir au pays les abandons criminels de Briand », aux côtés de l’amiral Schwerer et de Léon Daudet. Ses ouvrages ont été soutenus par l’AF et recommandés aux étudiants de la ligue, pour lesquels il donna une conférence, pour le Cercle d’études économiques de la ligue, en 1935 : Albert Marty, L’Action française racontée par elle-même, NEL, 1968, p. 306, Pierre-Marie Dioudonnat, Les 700 rédacteurs de Je suis partout : 1930-1940, Sedopols, 1993, p. 36, Almanach d’Action française, 1931, p. 349; ibid., 1930, p. 390-391, L’Action française, 3 juin 1935
  5. Frère cadet de Paul Hutin-Desgrées, il sera résistant et membre du Comité départemental de libération (CDL) de la Meuse, sociétaire de Ouest-France en 1944 : Guy Delorme, François Régis Hutin: le dernier empereur d'Ouest-France, Apogée, 2009, p. 159, Biographie d'Henri Hutin (Une erreur : Hutin n'était pas compagnon de la libération). L'Echo de l'Est cesse de paraitre en septembre 1939. La démission d'Hutin du conseil d'administration d'I-F n'est enregistrée qu'en juin 1943 (Gérard Bonet, op. cit., p. 445. Selon G. Bonet, Henri Hutin est le père de Paul Hutin. Henri Hutin, père d'Henri et de Paul, est en fait mort en 1932). Henri Hutin, avec Jacques Warnier, défend Georges Laederich lorsque ce dernier est arrêté en 1945. Il utilise notamment ses relations avec Pierre-Henri Teitgen, ministre de la justice et sociétaire d'Ouest-France, pour plaider la cause de Laederich (Richard Vinen, The Politics of French Business 1936–1945, Cambridge University Press, 1991, p. 196).
  6. Maire de cette petite commune rurale du Puy-de-Dôme (comme auparavant son père et son grand-père), de 1935 à 1945 puis de 1947 à 1983, proche de Pierre Laval, Marignier (1898-1984), nommé membre du Conseil départemental du Puy-de-Dôme en décembre 1942, sera conseiller général du canton de Maringues et présidera le Conseil Général du Puy-de-Dôme de 1973 à 1976. Il n'a pas été inquiété à la Libération : Claude Malbranke, Le Rotary-club en France sous Vichy, L'Harmattan, 1996, Yves Pourcher, Pierre Laval vu par sa fille: D'après ses carnets intimes, Tallandier, 2014, René Chiroux, La vie politique dans le Puy-de-Dôme sous la Cinquième République, Clermont-reproduction, 1978
  7. Ancien trésorier de la Ligue des chefs de section, Raymond de Tracy a hérité de son père le journal Paris-centre, fondé par ce dernier en 1909. C'était alors un journal monarchiste. Ayant soutenu le régime de Vichy et préconisé la collaboration, il est interdit à la Libération et est remplacé par Le Journal du Centre (Pierre Feuerstein, Un journal des journaux: histoire, grandeur et servitudes d'un journal de province, éditions Créer, 1997, p. 202). Georges Simenon a été le secrétaire du richissime marquis en 1923-1924.
  8. Chenebon, libraire, est propriétaire de l'hebdomadaire depuis 1941 (Notice de la BNF). Il était avant la guerre secrétaire général de la Fédération républicaine pour l'arrondissement de Vienne et vice-président depuis 1937 des jeunesses de la Fédération républicaine (Collectif, Les modérés dans la vie politique française, 1870-1965, PUF, 1998, p. 385). Il est condamné par la Chambre civique de Grenoble à la confiscation de ses biens personnels en mai 1945 (Journal officiel, 3 décembre 1947).
  9. Cadars préside le groupe Collaboration de Libourne. Son journal est actionnaire d'Inter-France en 1942 et quelques lignes de Cadars datant de février 1941 louant l'agence figurent sur une plaquette publiée par Inter-France à l'occasion des « journées » (Gérard Bonet, op. cit., p. 395, 469). Membre du comité directeur de l'Union populaire républicaine de la Gironde, il se présente ouvertement depuis l'avant-guerre comme un patriote germanophile, appelant à l'entente franco-allemande afin de défendre l'Occident contre l'Union soviétique et les Slaves, d'où une polémique en 1937-1938 avec les journalistes parisiens Émile Buré et Henri de Kérillis], qu'il poursuit en 1941 en citant Sordet : Louis Cadars, « Un triste gentilhomme de plume : le sire de Kerillis ! », La Chronique du Libournais, 14 novembre 1941, E. Buré, « Un comble ! Germanophile parce que patriote français ! », L'Ordre, 26 décembre 1937, E. Buré, « La crise du nationalisme français », L'Ordre, 13 juin 1937. Après l'épuration (il est condamné et emprisonné), il reprend sa carrière d'avocat et de polémiste. Cf. Pierre Brana, Joëlle Dusseau, Philippe Henriot : la voix de la Collaboration, Paris, Perrin, 2017, Jacques Clemens, Du troglodytisme à l'enfermement-Pour une nouvelle histoire des mentalités en Aquitaine, Bordeaux, Fédération Historique du Sud-Ouest, 1998, Daniel Bordier et Christophe Luc Robin, « Louis Cadars (1897-1969), personnalité libournaise, avocat, polémiste et historien de la guerre de 1914-1918 », dans Revue historique et archéologique du libournais et de la vallée de la Dordogne, tome lxxxvii, no 313. Son confrère Jacques Isorni l'évoque dans Pour dire et juger. Cadars écrit avec lui une Histoire véridique de la Grande guerre (1968-1971).
  10. Arrêté en janvier 1945, il est libéré en 1947.
  11. Thiriez (1875-1964), patron de la société J. Thiriez Père et fils et Cartier Bresson, de Lille, est membre de la Chambre de commerce de Lille depuis 1919 et président depuis 1936, vice-président de l’Assemblée des présidents de chambres de commerce, vice-président du comité national des conseillers du commerce extérieur. Il est également administrateur des Mines de Lens, vice-président du Crédit du Nord, président de la Compagnie des chemins de fer du Nord, puis président de 1942 à 1950 des forges et aciéries du Nord et de l’Est, administrateur aussi de sociétés coloniales au Maroc et en Algérie. Simple bachelier, ancien combattant prisonnier de guerre, époux d’une héritières Wallaert en 1906, il est chevalier de la Légion d’honneur en mars 1939. Président du Comité central du textile de Lille lors des grèves de septembre 1936, il avait eu une attitude intransigeante et avait écrit à Léon Blum : « Les industriels de Lille ne veulent plus que leurs usines soient occupées. (...) En un mot, ils ne veulent plus accepter l'instauration de Soviets dans leurs établissements. (...) Nous estimons aussi que l'intérêt national fait un devoir impérieux au patronat français de s'opposer résolument à l'anarchie » : cf. son Dossier de la Légion d'honneur sur la base Léonore, Pierre Pouchain, Les maîtres du Nord, du XIXe siècle à nos jours, Perrin, 1998, p. 52, Paul Christophe, 1936 : les catholiques et le Front populaire, Editions de l'Atelier, 1986, p. 136

Références

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  1. Bonet 2021, p. 34-39.
  2. « Le manifeste des Trois cents », L'Echo de Paris, 24 octobre 1936
  3. Sordet 1942, p. 9-10.
  4. Maurice Paz, « Les 300 », Le Populaire, 25 octobre 1936
  5. Pascal Ory, Les Collaborateurs 1940-1945, Le Seuil, 1980, p. 16. Le terme de financiers est contestable ; c'étaient en fait des industriels. Et de droite pour la plupart, d'une droite certes extrême, effrayée par le Front populaire et le communisme.
  6. Sordet 1942, p. 10.
  7. Annie Lacroix-Riz, De Munich à Vichy: L'assassinat de la Troisième République 1938-1940, Armand Colin, 2008, Archives nationales, Haute Cour de justice, Volume 9, Déposition de Doligez, gérant des Ets Champier à Tarare, 19 mai 1945
  8. a et b Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 78-79
  9. Bonet 2021, p. 181.
  10. Bonet 2021, p. 182.
  11. a et b Bonet 2021, p. 66.
  12. Sordet 1942, p. 11.
  13. René-Gustave Nobécourt, Les secrets de la propagande en France occupée, Fayard
  14. Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite : Les élites françaises dans les années 1930, Armand Colin, 2010
  15. Bonet 2021, p. 65.
  16. Marc Pradelle, « La France de Saint Louis et de Henri IV sera-t-elle le cobaye de la juiverie internationale ? », L'Avenir, 6 juin 1936, M. Pradelle, « L'Avenir à l'honneur », Ibid., 11 juin 1936
  17. Sordet 1942, p. 12.
  18. Bonet 2021, p. 72-73.
  19. L'Action française, 31 mai 1925, L'Œuvre, 6 décembre 1927 (il a alors rompu avec l'AF), L'Ouest-Éclair, 7 novembre 1942
  20. Paris-Soir, 12 février 1934,
  21. Bonet 2021, p. 73.
  22. Bonet 2021, p. 71.
  23. Les Annonces de la Seine, 6 avril 1938. Cette source ne cite pas Marc Pradelle, cité par Gérard Bonet, qui s'appuie sur un rapport des R-G de 1944. La source et Bonet citent en revanche sans l'identifier un autre fondateur et administrateur, Fernand Le Pelletier, propriétaire à Paris. S'agit-il du professeur à l'Institut catholique de Paris du même nom qui sous l'Occupation assiste à une conférence à Paris de Xavier de Magallon, tenue sous les auspices d'Inter-France ? (L'Union française, 1er juin 1941)
  24. Bonet 2021, p. 124-125.
  25. Bonet 2021, p. 126, 148.
  26. Bonet 2021, p. 127.
  27. Gérard Bonet, op. cit., p. 116
  28. Archives départementales de la Haute-Vienne, fonds Albert Lacrocq (Historique du journal. Lacrocq succède à Louis de Lamothe, mort en juillet 1942). L'Écho du Centre, communiste, souligne les liens avec l'agence en 1948 : L'Echo du Centre, 14 octobre 1948
  29. La Journée industrielle, 16 novembre 1938
  30. Bonet 2021, p. 78-81.
  31. Gérard Bonet, op. cit., p. 117
  32. Sordet 1942, p. 15.
  33. Bonet 2021.
  34. Le Jour, 11 novembre 1938, p. 3
  35. Bonet 2021, p. 192.
  36. Ibid., p. 194
  37. G. Riond, op. cit., p. 132. Par exemple : Journal de Lunéville, 22 mai 1938, Journal de Lunéville, 9 octobre 1938, L’Ère nouvelle, 30 mars 1939
  38. Le Courrier de Saône-et-Loire, 1er décembre 1938
  39. Gérard Bonet, op. cit., p. 170-174
  40. Le Journal des débats, 17 décembre 1938, "Un appel de la presse française" (accompagné d'un éditorial) , Ibid., 28 décembre 1938, Cf. aussi L'Action française, 16 décembre 1938 (accompagné d'un court commentaire soulignant que le parti socialiste du juif Blum est aussi dangereux), Le Figaro, 16 décembre 1938, p. 5, Le Journal, 16 décembre 1938, p. 3, L'Époque, 17 décembre 1938,
  41. « Communistes, il faut choisir ! », Le Petit journal, 16 décembre 1938
  42. La Croix, 21 décembre 1938
  43. Le Journal des débats, 25 janvier 1939 (C’est finalement 450 journaux qui auraient publié l’appel), 24/25 juillet 1939
  44. L'Humanité, 17 décembre 1938, p. 4, Ibid., 27 décembre 1938, Ibid., 31 décembre 1938, Ibid., 17 janvier 1939
  45. Jean-Pierre Azéma, Antoine Prost, Jean-Pierre Rioux (dir.), Le parti communiste français des années sombres, 1938-1941, Seuil, 1986
  46. "« Aux ordres de Hitler », Le Populaire, 18 décembre 1938
  47. Le Journal de Lunéville, 25 avril 1938. L'article affirme que Le Matin n'a pas publié le texte or ce journal en a publié une large partie : Le Matin, 17 décembre 1938, p. 2
  48. G. Riond, Artilleur avec les Alpins, Sequana, 1941, p. 11
  49. Sordet 1942, p. 16.
  50. Le Populaire, 21 février 1939, Ibid., 22 février 1939, Ibid., 23 février 1939, Ibid., 24 février 1939, L'Œuvre, 21 février 1939, Ibid., 22 février 1939, Le Figaro, 24 février 1939, p. 5, Le Temps, 25 février 1939, "Les révélations du Populaire", La Gazette de Château-Gontier, 5 mars 1939, L'Ordre, 25 février 1939 (communiqué de l'agence révélant la supercherie)
  51. Georges Riond, Chroniques d'un autre monde, France-Empire, 1979, p. 285
  52. Gérard Bonet, op. cit., p. 175-177
  53. Pierre Gaxotte, « Quand un marquis rencontre un autre marquis », Je suis partout, 3 mars 1939 (Lire en ligne)
  54. Guillaume Piketty, Pierre Brossolette: Un héros de la Résistance, Odile Jacob, 1998, p. 133
  55. Courrier de Saône et Loire, 24 février 1939, p. 3
  56. Le Journal de Lunéville, 5 mars 1939
  57. Encyclopédie des farces et attrapes et des mystifications, J-J Pauvert, 1964, p. 99
  58. G. Riond, op. cit., p. 105-106, La Gazette de Château-Gontier, 9 juillet 1939, La Gazette d’Annonay, 1er juillet 1939, Journal de Lunéville, 2 juillet 1939
  59. Bonet 2021, p. 148-149, 328.
  60. Le Progrès de la Côte-d’Or, 20 mai 1940, Courrier de Saône-et-Loire, 20 mai 1940 (Thénard était aussi administrateur de ce journal, et membre du PSF : Le Petit Journal, 27 novembre 1939
  61. Bonet 2021, p. 203-204.
  62. Ibid., p. 210-214
  63. Sordet 1942, p. 24.
  64. Eugen Weber, L'Action française, Hachette Littérature, 1990, p. 496.
  65. Bonet 2021, p. 236-238.
  66. Jean Grenier, Claire Paulhan, Gisèle Sapiro, Sous l'Occupation, C. Paulhan, 1997, 419 pages, p. 133 en ligne
  67. Gérard Bonet, op. cit., p. 240
  68. Bonet 2021, p. 746.
  69. Bonet 2021, p. 233-235.
  70. « Une déclaration de Georges Claude »Le Matin, 2 novembre 1940, « Serrons-nous autour du chef qui incarne la France », Ibid., 21 novembre 1940, p. 1 et 2, La Gazette de Château-Gontier, 24 novembre 1940
  71. Bonet 2021, p. 152-161, 354-355.
  72. R-G Nobécourt, op. cit., pp. 33-35
  73. Revue d'histoire de la deuxième guerre mondiale, 1976, Pierre-Marie Dioudonnat, L'argent nazi à la conquête de la presse française, 1940-1944, Éditions J. Picollec, 1981, p. 96
  74. Sordet 1942, p. 28 et 25-26.
  75. « Le premier anniversaire de l'agence Transocéan », Le Matin, 24 juin 1942
  76. Yves Pourcher, Le radio-traître, Alma éditeur, 2019
  77. Fabrice d'Almeida, Christian Delporte, Histoire des médias en France: de la grande guerre à nos jours, Flammarion, 2003, p. 108
  78. D. Sordet, « Pierre Laval tel que je l'ai vu », La Chronique du Libournais, 1er mai 1942
  79. R-G Nobécourt, Les secrets de la propagande en France occupée, op. cit.
  80. Bonet 2021, p. 224.
  81. Bonet 2021, p. 346-347.
  82. Pascal Fouché, L'édition française sous l'Occupation: 1940-1944, Volume 1, Bibliothèque de littérature française contemporaine de l'Université Paris 7, 1987, p. 252
  83. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, p. 151-152
  84. Bonet 2021, p. 260.
  85. Bonet 2021, p. 271-273.
  86. Pierre-Marie Dioudonnat, L'argent nazi à la conquête de la presse française, 1940-1944, J. Picollec, 1981, p. 96 (L'auteur se trompe en affirmant que L'Express de l'Est fait encore partie du groupe de presse de Raymond Patenôtre. Si le président de conseil d'administration demeure Albert Lejeune (ancien homme de confiance de Patenôtre), le quotidien est contrôlé depuis 1937 par des industriels vosgiens représentés par Georges Laederich).
  87. Bonet 2021, p. 280-281 (même erreur concernant L'Express de l'Est)
  88. La Petite Gironde sous l'occupation allemande, Fédération de la presse clandestine, 1950, p. 10-12 (cf. le bon de souscription à l'augmentation de capital d'IFI, p. 11)
  89. a et b « L'affaire Inter-France sera jugée en juin », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  90. Bonet 2021, p. 291-298.
  91. Bonet 2021, p. 301-311.
  92. Bonet 2021, p. 326.
  93. Collectif, Culture et médias sous l'occupation: des entreprises dans la France de Vichy, CTHS, 2009, p. 26
  94. Le Phare de la Loire, 29 avril 1944
  95. Gérard Bonet, op. cit., p. 398-399
  96. Plaquette d'Inter-France, 1943
  97. Message de P. Laval, Annexe à Six ans de combat
  98. Le Moniteur viennois, 24 octobre 1942, p. 3, Ibid., p. 4, Ibid., p. 6, Ibid., p. 4, Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 11 octobre 1942, L'Echo de Nancy, 15 octobre 1942, « Le discours de M. Abel Bonnard », Le Matin, 13 octobre 1942, p. 2, « M. Paul Marion dénonce les grossiers mensonges de la radio anglo-saxonne », Ibid., 12 octobre 1942, L'Œuvre, 12 octobre 1942, Ibid., 13 octobre 1942, Le Grand écho de l'Aisne, 23 octobre 1942, Paris-Soir, 14 octobre 1942, « Le rassemblement des journaux français à Paris », La Gazette de Château-Gontier, 25 octobre 1942
  99. Henry Coston (dir.), Lectures françaises. Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, décembre 1960, p. 109-110 (Liste des convives du banquet final)
  100. Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, Les Patrons sous l’Occupation, Odile Jacob, p. 612
  101. Les Cahiers de la Résistance, Comité d'action de la Résistance, 1949-1950, no 2, Les ultras de la collaboration - Inter-France, no 3
  102. Menu du déjeuner du 12 octobre 1942
  103. Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite : Les élites françaises dans les années 1930, Armand Colin, 2010 (L'auteur écrit Marignier et quelques lignes plus loin Marinier)
  104. Sordet 1942.
  105. L'Œuvre, 26 octobre 1942
  106. « Dominique Sordet ou les chemins d'un politique », Je suis partout, 16 octobre 1942
  107. « Billet familier. Notre amie et collaboratrice Inter-France », La Gazette, 14 octobre 1942, Émile Chenebon, « Témoignage de gratitude », Le Moniteur viennois, 24 octobre 1942, p. 3
  108. Gérard Bonet, op. cit., p. 402-403 : Le Moniteur viennois, actionnaire de l'agence en 1942 (op. cit., p. 477) est le périodique qui consacre le plus de place aux « journées ».
  109. Louis Cadars, « Paroles Françaises ! », La Chronique du Libournais, 30 octobre 1942
  110. Henry du Moulin de Labarthète, Le temps des illusions. Souvenirs. (juillet 1940-avril 1942), Genève, A l’enseigne du cheval ailé, 1946, p. 30
  111. Les procès de la radio, Ferdonnet et Jean Hérold-Paquis, Albin Michel, 1947, p. 194
  112. Pierre Nicolle, Cinquante mois d’armistice. Vichy ; 2 juillet 1940-26 août 1944, journal d’un témoin, Paris, Ed. André Bonne, 1947, p. 238
  113. Gérard Bonet, Le procès de l’agence Inter-France, voix de la collaboration, 18 octobre 2022, sur Retronews (Article du 19 juin 1946). Roure évoque aussi l'agence en 1947 (L'Ordre, 11 février 1947).
  114. L'Ordre, 22 août 1946
  115. Roure, « La fonction la plus noble ou la plus vile », Le Monde, 16 juin 1948
  116. Combat, 16 mai 1949
  117. Oncle de Ferdinand Béghin. Cf. son Dossier de la Légion d'honneur dans la base Léonore, Le Figaro, 6 septembre 1938, Le Grand Echo du Nord, 8 septembre 1938
  118. Sans doute Georges Philippar (armateur)
  119. Les Cahiers de la Résistance, 2, p. 8. Cette brochure est citée par la Revue d'histoire de la deuxième guerre mondiale (avril 1974, vol. 24., no 94, pp. 96-99 (Lire en ligne) : L'auteur écrit p. 98 que trois bailleurs de fonds seront nommés au Conseil national de Vichy : Thiriez, Laederich et Brabant. C'est inexact concernant Brabant : extrait de l'article de Claude Lévy, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1974). Le texte de la brochure a été repris par André Jacquelin, dans La juste colère du Val d’enfer. La révolte de la résistance, de la vraie, Promotion et édition, 1968, pp. 183-214. Gérard Bonet exploite aussi cette brochure (p. 63-64), qu'il date de 1948, d'où quelques erreurs : Payelle est prénommé Georges et présenté comme cotonnier, Dollinger au lieu de Doligez, Roques au lieu de Roque, etc.
  120. Le Populaire, 27 juin 1948
  121. « Au centre de la collaboration : INTER-FRANCE », Le Populaire, 27 juin 1948 (Non sans erreurs pour les noms des industriels : René Laederich au lieu de Georges Laederich, Ririno-Martel au lieu de Firino-Martell, Rocques au lieu de Roque, Dolligez au lieu de Doligez), Ibid., 29 juin 1948, « Les ressources et les chefs », Ibid., 30 juin 1948
  122. Le Droit de vivre, juillet 1948 (Avec souvent les mêmes fautes d'orthographe).
  123. Le Populaire, 14 mai 1949
  124. « Plus de 400 journaux ont trahi », L’Humanité, 18 mai 1949, « Plus de 400 journaux ont trahi. Laval et Inter-France », Ibid., 19 mai 1949 (photographie) (Une erreur concernant L'Express de l'Est, dont le directeur est Louis Leroux et non Pierre Leroux), Ibid., 20 mai 1949
  125. L'Echo du Centre, 14 octobre 1948
  126. « La presse d'Hitler continue... », L'Echo du Centre, 19 mai 1949, Le Patriote de Nice et du Sud-Est, 20 mai 1949. Cf. aussi L'Echo du Centre, 20 mai 1949.
  127. Ibid., 23 mai 1949, L'Echo du Centre, 24 mai 1949, Ibid., 27 mai 1949, Ibid., 31 mai 1949, Ibid., 3 juin 1949, Ibid., 10 juin 1949
  128. Le Patriote de Nice et du Sud-Est, 21 mai 1949, Ibid., 22 mai 1949, Ibid., 24 mai 1949, Ibid., 25 mai 1949
  129. « La condamnation d'Inter-France », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  130. L'Humanité, 17 juin 1949.
  131. Cf. son Dossier de la Légion d'honneur sur la base Léonore: Officier de la Légion d'honneur, il est rayé des cadres en 1945
  132. « La dégradation nationale pour trois dirigeants d'Inter-France », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  133. L’Humanité, 25 juillet 1949, « Au procès Inter-France on ouvre aujourd'hui un dossier vide », Ibid., 16 juin, Combat, 17 juin 1949
  134. a et b Gérard Bonet, op. cit.
  135. L'Aurore, 17 juin 1949, p. 3
  136. L'Humanité, 7 juillet 1949
  137. L'Avenir normand, 1er juillet 1949
  138. P-A Cousteau, Après le déluge, 1956, partie III, "tout ce joli monde...", chap. « Queval (Jean)».
  139. Site hyssens.com, Année 1945 (mars)
  140. Histoire de la collaboration, L'Esprit nouveau, 1964, p. 506
  141. Tome II de son Dictionnaire de la politique française : « Ce journaliste obscur eut son heure de notoriété lorsqu’il publia contre ses anciens amis un livre qui souleva l’indignation des familles de ses confrères emprisonnés, à tel point que l’éditeur, conscient du scandale renonça à faire paraître le second tome annoncé. (...) c’est grâce à ses fonctions à Inter-France qu’il réunit les éléments du livre qu’il publia en 1945 et qui a facilité la besogne des magistrats et des policiers chargés de poursuivre les journalistes qui avaient écrit dans la presse pendant l’Occupation »
  142. Bonet 2021, p. 760-762.
  143. Bonet 2021, p. 770-771.
  144. Bonet 2021, p. 764-765.
  145. Bonet 2021, p. 779.
  146. Christophe Belser, La collaboration en Loire-Inférieure : 1940-1944. Les années noires, Geste éditions, 2005, Bulletin de la société historique et archéologique du Périgord, 1961, Nécrologie, p. 47-48
  147. Bonet 2021, p. 770.
  148. Jacques Derogy, « Les revenants : Inter-France, vous ne connaissez-pas ? Sous l’Occupation, pourtant… », L’Express, 29 avril 1964, Le Droit de vivre, 1er juin 1964
  149. Bonet 2021, p. 767-768.
  150. Bonet 2021, p. 771. Il meurt en 1982 à 80 ans.
  151. Le Droit de vivre, 1er juin 1964, p. 2 (Lire en ligne), Jacques Derogy, « Les revenants : Inter-France, vous ne connaissez-pas ? Sous l’Occupation, pourtant… », L’Express, 29 avril 1964. Derogy a probablement fondé son article en partie sur le numéro spécial de Lectures françaises de 1960, Partis, journaux et hommes politiques, qui cite aussi Fraisse, ancien directeur de la publicité d'Inter-France, et membre du conseil consultatif du C.O. de la publicité durant l’Occupation, et Rollet, ancien chef du service de documentation (p. 110. Toutefois, Derogy se trompe lorsqu’il cite comme ancien employé de l’agence Louis Leroux, qui fut sous l'Occupation le directeur du quotidien spinalien L'Express de l'Est, contrôlé par Laederich.
  152. La Gazette, 9 septembre 1942, Ibid., 10 septembre 1942, Ibid., 11 septembre 1942, Ibid., 12 septembre 1942, Ibid., 14 septembre 1942, Ibid., 15 septembre 1942, Ibid., 16 septembre 1942, Ibid., 17 septembre 1942, Ibid., 18 septembre 1942, Ibid., 19 septembre 1942








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