Content-Length: 178848 | pFad | https://www.academia.edu/26156878/Entrevue_avec_Judith_%C3%89mery_Bruneau

(PDF) Entrevue avec Judith Émery-Bruneau
Academia.eduAcademia.edu

Entrevue avec Judith Émery-Bruneau

Émery-Bruneau, J. (2011). Entrevue avec Judith Émery-Bruneau. Les cahiers de l'AQPF, 2(2) : 18-21.

de Les CAHIERS CAHIERS CAHIERS L’AQP L’AQPF L’AQPF Split by PDF Splitter Association québécoise des professeurs de français Volume 2 no 2 Sommaire Mot de la présidente ...................................1 Nouvelles des sections................................3 Compte rendu .............................................7 Entrevue ...................................................18 Opinion .....................................................22 Recension .................................................24 http://www.aqpf.qc.ca Vous avez des suggestions, des coups de coeur à raconter, des opinions à partager ? g.dekoninck@videotron.ca Coordonnatrice: Godelieve De Koninck, ISSN 1925-9158 Mot de la présidente Un congrès : une occasion privilégiée de se ressourcer et de partager! U n congrès annuel est une occasion exceptionnelle pour des membres d’une communauté professionnelle de se réunir pour échanger, pour partager, pour se ressourcer. Le congrès annuel de l’AQPF permet aux enseignantes et aux enseignants de français, depuis une génération entière, de prendre connaissance de l’état de la recherche en didactique et en éducation, d’en apprendre un peu plus sur certains éléments de contenu à enseigner, d’explorer de nouvelles façons de faire, de se mettre à jour par rapport aux publications et aux nouvelles technologies, de confronter ses perceptions et ses représentations et de prendre part au débat sur l’enseignement et l’apprentissage du français au Québec. Le congrès de l’AQPF, depuis plus de 30 ans, offre l’opportunité de faire des rencontres autrement impossibles, étant donné la grandeur du territoire québécois. En effet, bon an, mal an, cette rencontre annuelle rassemble entre 600 et 1000 enseignants, conseillers pédagogiques, didacticiens, formateurs ou consultants qui viennent de partout au Québec. Toutes et tous n’ont certes pas la même réalité ni les mêmes difficultés, mais toutes et tous ont à cœur la défense et l’amélioration de la langue française et de son enseignement. Du primaire à l’université, des gens engagés se sentent interpellés pour animer des ateliers de formation, des stages, des tables rondes ou acceptent de prononcer une conférence. Cette grande chance que nous avons Mot Split by PDF Splitter de la Présidente de côtoyer des membres de tous les ordres d’enseignement est une richesse qui permet une ouverture, un échange, une collégialité et qui crée un sentiment d’appartenance à une communauté marchant dans la même voie. En ces années de coupures budgétaires et de changements constants - parfois radicaux en éducation, il est encore plus important de profiter de ces quelques jours pour s’offrir un perfectionnement intensif qui permettra de continuer à avancer dans sa réflexion et dans sa profession. Ces quelques jours de congrès permettent non seulement de faire des rencontres qui se transforment souvent en amitiés, mais aussi de se former et de s’informer. La formation continue, vous le savez, est mon cheval de bataille depuis plusieurs années. Je la considère essentielle et incontournable pour toute personne voulant être traitée comme professionnelle. Nous ne pouvons pas prétendre faire notre travail correctement sans se ressourcer régulièrement. Ce serait un Sauvez la source de la création ! Dans l’univers numérique, les droits d’auteur non-sens, en éducation, d’affirmer qu’il est possible de former des esprits critiques qui s’informent, analysent, jaugent et jugent ce qui s’écrit et ce qui se dit sans être soi-même constamment confronté à ce qui s’écrit et ce qui se dit de différent ou de nouveau dans le domaine du français, de sa didactique et de son enseignement. Malheureusement, toutes et tous n’ont pas la chance de participer au congrès annuel de l’AQPF qui sera, encore cette année, j’en suis persuadée, une grande réussite. Les Cahiers de l’AQPF, dans un numéro spécial qui paraitra en décembre, présenteront un compte rendu exhaustif de ce qui s’y est passé. En attendant, je souhaite à tous les congressistes un excellent congrès et à ceux et celles qui n’ont pas la possibilité d’y assister cette année des lectures, des échanges et des formations énergisantes dans votre milieu. Suzanne Richard, présidente La rémunération des auteurs et des éditeurs pour l’utilisation de leur travail : c’est une question de respect ! Contactez-nous, nous pourrons vous aider à obtenir les autorisations nécessaires ain que vos reproductions soient effectuées en toute légalité. ne sont pas virtuels. 606, rue Cathcart, bureau 810, Montréal (Québec) H3B 1K9 Tél. : 514 288-1664 ou 1 800 717-2022 • Téléc.: 514 288-1669 licences@copibec.qc.ca • www.copibec.qc.ca 2 Les Cahiers de L’AQPF, volume 2, numéro 2 Split by PDF Splitter Entrevue Entrevue Entrevue Entrevue avec Judith Émery-Bruneau * Judith Émery-Bruneau a terminé en 2010 un doctorat en didactique du français avec succès. Son sujet portait sur le parcours personnel et scolaire de lecture des futurs enseignants, plus précisément la lecture littéraire. Un sujet tout à fait d’actualité puisque nous connaissons tous l’importance de la littérature dans le développement intellectuel, culturel, social et affectif des élèves. Nous avons donc posé quelques questions à madame Émery-Bruneau, questions qui pourraient amener une réflexion profitable. Pouvez-vous nous expliquer rapidement votre sujet de thèse? Ma thèse de doctorat m’a permis de décrire les pratiques de lecture littéraire des futurs enseignants de français au secondaire et de comprendre leurs conceptions de cette pratique et de son enseignement. Avec la notion de « rapport à la lecture littéraire » avec laquelle j’ai travaillé, j’ai pu étudier cet aspect de leur formation dans une perspective plutôt personnelle (leurs expériences scolaires et extrascolaires) et dans une perspective didactique (la façon dont ils entendent créer des activités d’enseignement et d’apprentissage de lecture littéraire et former les élèves du secondaire), pour voir la façon dont ces sphères s’articulent. J’ai mené des entretiens individuels qui m’ont permis de tracer des portraits de sujets-lecteurs. Ces portraits sont nuancés et suffisamment variés du point de vue de la formation antérieure et de l’âge des sujets ainsi que de leurs expériences de lecture, de leurs connaissances, de leurs gouts et de leurs représentations de la lecture littéraire. Ceci m’a amenée à voir de façon plus éclairée le rapport 18 Les Cahiers de L’AQPF, volume 2, numéro 2 à la lecture littéraire de chacun, tant dans une sphère personnelle (ce qui les constitue) que didactique (ce qui aura des effets sur leur pratique et sur la formation des élèves). Pourquoi avoir choisi un ordre scolaire plutôt qu’un autre? Pour cette recherche, j’ai choisi de m’intéresser à la formation des enseignants de français du secondaire. C’est avec un regard orienté sur leur formation universitaire que j’ai mené mon analyse, laquelle porte les traces de leur formation au collégial et au secondaire. Les résultats de ma recherche permettent de mieux comprendre comment ils pensent, organisent et structurent des activités d’enseignement et d’apprentissage pour développer la compétence des élèves en lecture littéraire, soit une lecture vécue, nourrie et verbalisée à la fois dans un mode participatif (affectif ) et distancié (réflexif ). Le premier constat le plus marquant est la prédominance des aspects psychoaffectifs dans leur discours sur la lecture littéraire et son enseignement. La majorité des participants à mon étude priorisent l’enseignement d’un mode de lecture participative, c’est-à-dire qu’ils poursuivent des finalités de l’enseignement des textes littéraires d’ordre psychoaffectif, soit faire vivre des expériences affectives aux élèves et développer leur gout de lire. Dans un deuxième temps, par l’analyse de leurs influences socioculturelles pour leur pratique enseignante et leurs conceptions de la lecture littéraire, j’ai été en mesure de constater que les futurs enseignants se réfèrent systématiquement à des modèles de pratiques enseignantes valorisées et aux formes scolaires Entrevue Entrevue Entrevue Split by PDF Splitter dans lesquelles ils ont évolué comme élèves. Tous les sujets interrogés souhaitent reproduire les pratiques enseignantes qu’ils ont connues quant ils étaient eux-mêmes élèves (ils sont en grande majorité inspirés d’enseignants du secondaire et, pour quelques-uns, d’enseignants du cégep), sans forcément chercher à réfléchir aux causes ou aux conséquences de ces pratiques ou même vouloir les modifier. Enfin, la tache aveugle dans les conceptions de ces futurs enseignants est leurs rares références aux savoirs langagiers, littéraires et socioculturels dans leur discours sur l’enseignement des textes littéraires. Ces résultats montrent combien les savoirs sont peu présents dans leur façon de vivre et de comprendre la lecture littéraire, ce qui ouvre la voie à des dispositifs de formation à développer pour ces étudiants, particulièrement à l’égard des savoirs et des pratiques littéraires à enseigner et de leur réflexion à développer sur ces savoirs et ces pratiques. Qu’est-ce qui vous a amenée à vous pencher sur cette question? J’ai été enseignante de français au secondaire, en plus d’être intervenue en milieu collégial et même à l’école primaire. Il faut dire que mon parcours est atypique, étant donné que ma formation initiale était en études littéraires : le regard que j’avais sur la place, le rôle et les finalités de l’enseignement des textes littéraires était d’abord celui d’une littéraire. Puis j’ai été habitée d’une réflexion didactique très forte pendant et après ma maitrise en didactique de la littérature. Je souhaitais alors comprendre comment enseigner la lecture littéraire au secondaire, en convoquant à la fois les compétences réflexives et affectives des élèves, en les amenant à verbaliser leurs interprétations et leur compréhension des œuvres littéraires dans différentes activités (débat interprétatif, journal de lecture, cercle de lecture, analyse littéraire, compte-rendu, slam, etc.). Ces préoccupations m’ont alors poussée à vouloir comprendre comment les enseignants de français sont formés pour enseigner la lecture littéraire. Après tout, avant de proposer des dispositifs de formation, il m’apparaissait essentiel de mieux comprendre comment se constitue le rapport à la lecture littéraire des étudiants en enseignement du français, lequel est notamment composé d’influences sociales et d’expériences littéraires vécues, de connaissances qu’ils possèdent, des façons dont ils pratiquent la lecture. Il m’importait surtout de comprendre les effets de leur rapport à la lecture littéraire sur la façon dont ils enseigneront la lecture littéraire à des élèves du secondaire. Comment expliquez-vous le « rapport à la lecture littéraire » et quelle est son importance dans la formation des futurs enseignants? Le rapport à la lecture littéraire (RLL) est un outil euristique et méthodologique, un modèle théorique que je définis comme « l’ensemble diversifié de relations dynamiques qu’un sujetlecteur situé entretient avec la lecture littéraire ». Ce modèle est composé de quatre dimensions (épistémique – les savoirs et les savoir-faire; sociale – les interactions avec les autres; subjective – les affects, les valeurs et les représentations; et praxéologique – les pratiques concrètes de lecture littéraire), lesquelles peuvent être étudiées sous l’angle des expériences personnelles de l’enseignant (plan personnel) ou sous l’angle de la prise en compte par l’enseignant de la formation de l’élève-lecteur (plan didactique). Ces composantes contribuent à forger, à structurer et à organiser la façon dont des personnes vivent la lecture littéraire, sont habitées par les œuvres littéraires, aspirent à faire vivre des expériences diversifiées de lecture littéraire, convoquent des savoirs pour parler des œuvres littéraires, sont conscientes – ou pas – de l’influence socioculturelle de la communauté dans laquelle elles s’inscrivent, sur la façon dont elles comprennent ou interprètent les œuvres littéraires, etc. Toutes ces composantes permettent de cerner ce qui caractérise la façon dont une personne vit, expérimente, pratique Les Cahiers de L’AQPF, volume 2, numéro 2 19 Entrevue EntrevueEntrevue Split by PDF Splitter ou se représente la lecture littéraire. Une personne en relation avec des textes littéraires est un « sujet-lecteur », soit « une personne, engagée dans une pratique de lecture littéraire, qui se construit et se transforme par son investissement sensible et réflexif dans chaque activité de lecture, et par la façon dont elle l’exprime ». La notion de sujet-lecteur trouve ses origenes dans les travaux de Gérard Langlade, professeur et chercheur en didactique de la littérature. J’ai dû adapter cette notion pour les besoins de ma recherche et ainsi la situer dans un contexte d’analyse précis du champ de la didactique du français, soit celui du RLL. Croyez-vous qu’il faut distinguer l’enseignement de la littérature au secondaire et au collégial de façon précise? Autrement dit, cet enseignement prend-il la même route? « Faut-il » distinguer l’enseignement de la littérature au secondaire et au collégial? Probablement que la question à nous poser serait plutôt : dans quelle mesure y a-t-il arrimage et progression entre ces ordres d’enseignement? De plus, peut-on vraiment parler d’enseignement de la « littérature » au secondaire, quand on pense que la littérature n’est pas seulement ce qui se lit (texte) et la façon dont on enseigne et apprend à « lire »? L’enseignement de la littérature concerne autant la lecture, l’écriture, l’oral et tout un champ de savoirs; l’enseignement de la littérature permet de travailler autant dans une posture critique que dans une posture créative. J’irais donc plus loin en soulevant la question suivante : sait-on ce qui s’enseigne, au secondaire et au collégial, sous l’appellation « littérature »? Quand un enseignant dit enseigner la « littérature », qu’enseigne-t-il exactement? Sont-ce les mêmes objets et les mêmes pratiques, avec les mêmes gestes didactiques que leurs collègues? S’il y a des distinctions, quelles sont-elles et comment s’expliquent-elles? Quelles sont les dimensions de la « littérature » qui sont abordées en classe? Avant de penser proposer des façons 20 Les Cahiers de L’AQPF, volume 2, numéro 2 d’enseigner la « littérature » au secondaire, il me semble essentiel de connaitre les pratiques et les objets littéraires enseignés en classe de français, ce qui n’a pas encore été étudié dans les recherches en didactique du français. C’est ce que je fais actuellement dans le cadre d’une recherche subventionnée. Selon vous, y a-t-il des correctifs ou des ajouts à apporter dans la formation «littéraire» des futurs enseignants au niveau des cours proposés à l’université? Lesquels? Là où des correctifs pourraient être apportés, c’est précisément à la jonction entre leur formation comme « lecteur » et leur formation comme « enseignants », car cette jonction est marquée d’une rupture où un pont reste à construire. Dans les résultats de ma thèse, il apparait que les futurs enseignants sont encore très proches de leurs propres apprentissages qu’ils sont à intégrer. Ils sont des sujets-lecteurs en train de transformer leur RLL. Mettre à distance leur RLL personnel pour prendre en compte celui des élèves présente certains défis. Or, à quel moment, entre leur formation comme lecteurs (au primaire, au secondaire, au postsecondaire et à l’université) et leur formation comme enseignants (notamment dans leurs cours de pédagogie et de didactique à l’université, ainsi que dans leurs stages pratiques), sont-ils appelés à se penser comme sujets-lecteurs-enseignants, avec leurs parcours personnels et scolaires de sujets-lecteurs? Le rôle de leur formation en didactique du français devient alors essentiel pour les amener à comprendre cette tache aveugle et à trouver des moyens de devenir plus conscients de la complexité de leur RLL, des liens entre les plans personnel et didactique de ce RLL, de la dynamique entre les dimensions et de leurs effets sur la formation des élèves, ainsi que sur leur propre formation initiale et continue. Si vous aviez un seul vœu à formuler sur la formation «littéraire» des futurs enseignants, quel serait-il? Entrevue Entrevue Entrevue Split by PDF Splitter Je pense qu’il est impératif de former des enseignants de français qui ne seront pas que des animateurs passionnés de lecture strictement ancrés dans l’affect ou que des guides interprétatifs strictement ancrés dans l’analyse réflexive, mais qui seront aussi des sujets-lecteurs-enseignants, soit des professionnels réfléchis, outillés, sensibles, capables de faire vivre aux élèves des démarches inductives qui les pousseront à trouver la source de leur sensibilité, de leur affectivité et de leur réflexivité en lecture littéraire pour se développer et pour mieux se comprendre comme sujets-lecteurs, avec toute la complexité qu’exige une expérience singulière de lecture, particulièrement dans un contexte d’enseignement et d’apprentissage de la lec- ture littéraire. Si nous pouvons accompagner les sujets-lecteurs à comprendre leur RLL et si nous pouvons les former à transformer consciemment leur RLL, nous participons à une formation réfléchie. Merci! * Professeure de didactique du français à l’Université du Québec en Outaouais La thèse de Madame Émery-Bruneau est accessible en ligne : http://archimede.bibl.ulaval. ca/archimede/meta/27627 Un portail à consulter absolument L’Université Laval héberge, depuis l’automne 2008, un Portail pour l’enseignement du français (www. enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca), dont l’accès est gratuit. Ce portail a été créé par Suzanne-G. Chartrand, didacticienne du français, professeure à l’Université Laval, auteure de nombreux ouvrages et articles sur l’enseignement de l’écriture, des textes argumentatifs et de la grammaire aux francophones dans le cadre scolaire (principalement à l’ordre secondaire). Depuis septembre 2011, d’importantes modifications ont été apportées au Portail pour le rendre plus convivial; un nouvel outil de recherche a été créé : la recherche par mots-clés. Ce module simplifié permet d’effectuer des recherches dans l’ensemble du Portail. Ce dernier contient divers documents qui se veulent des outils pour l’enseignement et pour l’apprentissage du français en contexte scolaire. Ces outils, pensés d’abord pour l’enseignement aux francophones, sont aussi pertinents pour les non-francophones ou peuvent l’être, moyennant des amendements mineurs. Ce site, placé sous le signe de l’engagement, de la créativité, de l’ouverture et de la rigueur pour des apprentissages réussis, se veut un lieu d’échanges entre les praticiens, peu importe leur statut, leur contexte d’intervention et leur expertise; c’est un lieu d’information, de formation et d’échanges. Il vous appartient. C’est à vous de l’alimenter! Pour l’enrichir et le commenter, prière d’utiliser l’adresse électronique suivante : francaissecondaire@fse.ulaval.ca . Les Cahiers de L’AQPF, volume 2, numéro 2 21








ApplySandwichStrip

pFad - (p)hone/(F)rame/(a)nonymizer/(d)eclutterfier!      Saves Data!


--- a PPN by Garber Painting Akron. With Image Size Reduction included!

Fetched URL: https://www.academia.edu/26156878/Entrevue_avec_Judith_%C3%89mery_Bruneau

Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy