L’objectif 15 concerne la conservation de la vie sur terre. Il s’agit de protéger et de restaurer les écosystèmes terrestres, de gérer durablement les forêts, de lutter contre la désertification, de stopper et d’inverser la dégradation des sols et d’enrayer la perte de biodiversité.
Les écosystèmes de la terre sont essentiels au maintien de la vie humaine, ils contribuent à plus de la moitié du pib mondial et englobent diverses valeurs culturelles, spirituelles et économiques.
Cependant, le monde est confronté à une triple crise : les changements climatiques, la pollution et la perte de biodiversité.
Entre 2015 et 2019, au moins 100 millions d’hectares de terres saines et productives ont été dégradés chaque année, ce qui a eu un impact sur les vies de 1,3 milliard de personnes.
L’expansion de l’agriculture est directement associée à près de 90 % de la déforestation. Il existe une relation directe avec nos systèmes alimentaires, et la récolte de palmiers à huile a représenté 7 % de la déforestation mondiale entre 2000 et 2018.
Les efforts mondiaux et régionaux visant à préserver les écosystèmes forestiers ainsi que leurs fonctions sociales, économiques et environnementales sont essentiels, en particulier pour les pays en développement et les régions tropicales.
Nous devons modifier la relation de l’humanité avec la nature pour atteindre l’objectif 15 et réaliser que la nature est la racine de notre vie sur terre. Le cadre mondial pour la biodiversité de kunming à montréal récemment adopté donne un nouvel élan à l’objectif 15, en définissant quatre objectifs axés sur les résultats à atteindre d’ici à 2050 et 23 cibles à atteindre d’ici à 2030.
Pourquoi devrions-nous nous en préoccuper ?
Les forêts couvrent près de 31 % de la planète et abritent plus de 80 % de toutes les espèces terrestres d’animaux, de plantes et d’insectes. Cependant, la biodiversité s’appauvrit plus rapidement qu’à n’importe quelle autre période de l’histoire de l’humanité.
À l’échelle mondiale, un cinquième des terres émergées sont dégradées, soit une superficie équivalente à celle de l’inde et de la fédération de russie réunies. La dégradation des sols conduit les espèces à l’extinction et intensifie les changements climatiques
Qu’est-ce que l’objectif 15 – vie terrestre ?
La biodiversité et les services écosystémiques qu’elle sous-tend peuvent également servir de base aux stratégies d’adaptation aux changements climatiques et de réduction des risques de catastrophe, car ils peuvent procurer des avantages qui augmenteront la résilience des populations.
Que signifie la disparition des forêts ?
La disparition des forêts signifie la disparition des moyens de subsistance des communautés rurales, l’augmentation des émissions de carbone, la diminution de la biodiversité et la dégradation des sols. Tandis que la perte de forêts reste importante, les données pour 2020 montrent que la proportion de forêts dans les zones protégées et dans le cadre de plans de gestion à long terme a augmenté ou est restée stable au niveau mondial et dans la plupart des régions du monde.
L’un des effets irréversibles de l’activité humaine sur l’environnement est l’extinction des espèces, qui perturbe l’équilibre de la nature et rend les écosystèmes plus fragiles et moins résistants aux perturbations. Un récent rapport des nations unies sur la biodiversité a révélé qu’environ un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, souvent en l’espace de quelques décennies, soit plus que jamais dans l’histoire de l’humanité.
Comment affecte-t-elle notre santé ?
L’augmentation de la demande en protéines animales, l’intensification de l’agriculture non durable, l’utilisation et l’exploitation accrues des espèces sauvages et la crise climatique sont autant de facteurs qui favorisent l’émergence de maladies zoonotiques – maladies transmises de la faune sauvage à l’homme – telles que la covid-19.
Chaque année, environ deux millions de personnes, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, meurent de maladies zoonotiques négligées. Ces mêmes foyers peuvent provoquer de graves maladies, des décès et des pertes de productivité parmi les populations de bétail dans les pays en développement, un problème majeur qui maintient des centaines de millions de petits agriculteurs dans une grande pauvreté. Rien qu’au cours des deux dernières décennies, les zoonoses ont causé des pertes économiques de plus de 100 milliards de dollars, sans compter le coût de la pandémie de covid-19.
Que pouvons-nous faire ?
Nous pouvons notamment recycler, adopter une alimentation locale et durable et ne consommer que ce dont nous avons besoin.
Nous devons être respectueux de la faune et ne participer qu’à des activités d’écotourisme gérées de manière responsable et éthique afin d’éviter toute perturbation de la faune. Les zones protégées bien gérées soutiennent des écosystèmes sains qui, à leur tour, maintiennent les gens en bonne santé. Il est dès lors essentiel d’assurer la participation des communautés locales au développement et à la gestion de ces zones protégées.
- Les écosystèmes terrestres sont essentiels au maintien de la vie humaine, contribuant à plus de la moitié du PIB mondial et revêtant diverses valeurs culturelles, spirituelles et économiques.
- Cependant, le monde fait face à une triple crise, celle des changements climatiques, de la pollution et de la perte de biodiversité. Les tendances croissantes du recul des forêts, de la dégradation des terres et de l’extinction des espèces constituent une grave menace pour la planète et l’humanité.
- Malgré des progrès dans la gestion durable des forêts, les aires protégées et l’adoption des valeurs nationales de la biodiversité et de la comptabilisation du capital naturel, la plupart des améliorations ont été modestes. Le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal, récemment adopté, donne un nouvel élan à l’objectif 15 en fixant quatre objectifs axés sur les résultats à atteindre d’ici à 2050 et 23 cibles à atteindre d’ici à 2030.
- Pour atteindre l’objectif 15, il faut un changement radical dans la relation que l’humanité entretient avec la nature, tout comme une accélération.
15.1 D’ici à 2020, garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes, en particulier les forêts, les zones humides, les montagnes et les zones arides, conformément aux obligations découlant des accords internationaux
15.2 D’ici à 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître considérablement le boisement et le reboisement au niveau mondial
15.3 D’ici à 2030, lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s’efforcer de parvenir à un monde neutre en matière de dégradation des terres.
15.4 D’ici à 2030, assurer la préservation des écosystèmes montagneux, notamment de leur biodiversité, afin de mieux tirer parti de leurs bienfaits essentiels pour le développement durable
15.5 Prendre d’urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et, d’ici à 2020, protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction
15.6 Favoriser le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques et promouvoir un accès approprié à celles-ci, ainsi que cela a été décidé à l’échelle internationale
15.7 Prendre d’urgence des mesures pour mettre un terme au braconnage et au trafic d’espèces végétales et animales protégées et s’attaquer au problème sous l’angle de l’offre et de la demande
15.8 D’ici à 2020, prendre des mesures pour empêcher l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, atténuer sensiblement les effets que ces espèces ont sur les écosystèmes terrestres et aquatiques et contrôler ou éradiquer les espèces prioritaires
15.9 D’ici à 2020, intégrer la protection des écosystèmes et de la biodiversité dans la planification nationale, dans les mécanismes de développement, dans les stratégies de réduction de la pauvreté et dans la comptabilité
15.a Mobiliser des ressources financières de toutes provenances et les augmenter nettement pour préserver la biodiversité et les écosystèmes et les exploiter durablement
15.b Mobiliser d’importantes ressources de toutes provenances et à tous les niveaux pour financer la gestion durable des forêts et inciter les pays en développement à privilégier ce type de gestion, notamment aux fins de la préservation des forêts et du reboisement
15.c Apporter, à l’échelon mondial, un soutien accru à l’action menée pour lutter contre le braconnage et le trafic d’espèces protégées, notamment en donnant aux populations locales d’autres moyens d’assurer durablement leur subsistance