DP Bac 2017

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1 Mondes flottants

14e biennale de lyon MONDES FLOTTANTS

dossier de presse

étape 02 Mai
2017
2
3 Sommaire

Intro 05

Par Thierry Raspail, directeur artistique

mondes 09

flottants
Par Emma Lavigne, commissaire invitée

infos
pratiques
49

Étape 02
Mai 2017
4 Intro
5 Intro

édition 2017
la biennale de lyon
Par Thierry Raspail,
Directeur artistique de la Biennale de Lyon

N
ous avons l’habitude de nous représenter les objets encore, « moderne » désigne la seule façon d’être de son époque.
physiques comme possédant des bords fermés. » Baudelaire, pour qui la modernité est pour moitié transitoire
Cette phrase a été écrite en 1915 par John Dewey dans et pour moitié immobile, tout comme Courbet avec le refus de
L’art comme expérience. Il ajoute que cette conviction est son Atelier du Peintre et son « Pavillon du Réalisme », comme
confortée par les pierres, les livres, le commerce et « la Manet à l’Olympia scandaleuse, et Monet l’impressionniste des
science dans ses efforts de mesures précises ». C’est pourquoi soleils levants, tous sont « absolument modernes ».
dit-il, nous l’appliquons sans discuter, persuadés que nous Le contemporain au sens où nous l’entendons aujourd’hui prend
sommes du caractère fermé de tous les objets de l’expérience. source dans les années 1940-50 et s’affirme à l’arrivée du Pop, du
Cependant, à l’inverse, il constate que l’expérience que nous en minimal et du concept dans les années 1960. Il correspond entre
avons à travers notre vision est bien plus vaste et ouverte car elle autre à la fin des avant-gardes et à la tentative de sortie du diktat
est « une partie d’un tout plus large et plus global (et) les marges de la nouveauté. Puis « contemporain » devient « le » contempo-
se fondent dans cette étendue infinie, au-delà de laquelle réside rain. Après Barthes, Giorgio Agamben définit le contemporain
ce que l’imagination appelle l’univers ». comme « l’inactuel » – c’est ce que ne voit pas le mainstream – et
Aujourd’hui, le monde a changé et l’idée s’impose que les c’est « une singulière relation à (notre) propre temps ». Les effets
propriétés de l’espace les plus importantes ne peuvent plus être de tout cela ont profondément modifié notre relation au présent,
définies a priori par des catégories et des ancrages territoriaux à l’aujourd’hui, à l’actuel, au « contemporain », mais aussi, bien
aux bords et aux identités de forteresses imprenables. Ces pro- évidemment, au Moderne et à l’histoire toute entière, futur
priétés sont désormais déterminées par l’écoulement permanent inclus.
de courants et de flux (capitaux, hommes, risques, idées, informa- La question Moderne est aujourd’hui celle d’une modernité infin-
tions…) qui changent en permanence les coordonnées spatiales. iment élargie, à la manière des bords connectés et désormais
En 2005, soit 90 ans après John Dewey, Hartmut Rosa écrit : poreux des « objets de l’expérience ». Elle est réexaminée à l’aune
« L’espace de flux est avant tout constitué par une organisation de des questions posées par les sciences de l’humain, les sciences
centres, fonctionnant en réseaux sans hiérarchie stable, opérant tout court, la raison, les croyances, la cognition, l’universalisme
à l’aide de coagulations temporelles et d’inclusions réversibles. » critique et son envers, le relativisme intégral, la mondialité,
Aujourd’hui, soit douze ans après l’invention des traditions, la
Rosa, ce constat est tout simple- La question Moderne est née au XVIIe machine pétaflopique et l’épuise-
ment banal, car la technique, les
avec la querelle du même nom qui ment des ressources, la montée des
modes de vie, les images, l’inven- intégrismes, l’art…
tion de l’histoire connectée, la s’oppose à l’ancien, et qui ne s’est Ce sont là quelques-unes des
prolifération des objets augmentés jamais véritablement éteinte. raisons pour lesquelles j’ai choisi
aux bords désormais infinis, la de faire de Moderne le fil rouge et
silhouette de l’humain, la réflexion sur la question Moderne, la trame de la trilogie 2015-2019 de la Biennale d’art contempo-
la plasticité des modèles historiques, le monde globalisé et la rain de Lyon. Après des cycles aussi lourds que ceux consacrés
dynamique des réseaux sociaux, ont profondément modifié notre à l’histoire (1991-1995), au global (1997-2001) et à la transmission
rapport aux formes, lesquelles ont perdu leur stabilité. (2009-13), heureusement incarnés avec légèreté par les commis-
La question Moderne est née au XVIIe avec la querelle du même saires que j’ai invités, nous voici au seuil des Mondes flottants.
nom qui s’oppose à l’ancien, et qui ne s’est jamais véritablement En 2015, le Moderne, tome 1 de la Biennale alors écrit par Ralph
éteinte. Le terme « contemporain », dérivé du latin tardif, appa- Rugoff, affleurait sous les couches d’alluvion de l’actualité,
raît à peu près à la même date. Tous deux s’inscrivent dans des laquelle ne pouvait renier son histoire. Le contemporain était
généalogies aux descendances croisées. Mais pour longtemps annexé à La vie moderne, titre de l’édition.
...
6 Intro

En invitant Emma Lavigne pour ce tome 2, j’avais l’assurance Mais la Biennale, c’est aussi Rendez-vous 17. L’exposition
qu’elle n’esquiverait pas la question et qu’elle l’infléchirait du présente vingt artistes émergents et invite dix biennales :
côté de la « coagulation temporelle et des inclusions réversi- Marrakech, Jakarta, Kochi, Brisbane... autant d’univers incon-
bles ». Son Moderne semble en effet celui des Symétries troublées, nus et inédits.
celles des fils aux couleurs croisées des tapis d’Anatolie dont En 2017, Résonance s’étend plus encore dans la Métropole et
s’inspire Morton Feldman : un univers aux amplitudes contin- dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes, aux bords poreux elles
gentes, où flottent les plans, s’estompent les marges, courent les aussi, et aux expériences inattendues : expositions, résidence
temporalités ténues, où Hans Arp convole avec Ernesto Neto, à la Fondation Renaud, dérives piétonnières avec le street-art
Lucio Fontana avec Julien Creuzet, et le Moderne avec le Contem- déguisé en wall-drawing dans les parkings et des nouvelles
porain. Les collections du Centre Pompidou, à l’occasion de son connexions avec le CAP-centre d’arts plastiques de Saint-Fons,
quarantenaire, comme celles de Grenoble, Saint-Étienne ou du la Factatory, le Musée Africain, la Halle des bouchers à Vienne,
macLYON, contribuent à la mise en œuvre de ce moderne augmenté le 7e arrondissement créatif. Mention spéciale à la Fondation
aux bords estompés et meubles – un Moderne tissé par cette Bullukian pour l’exposition de Lee Mingwei, au MAGASIN-
singularité unique des créations « inactuelles » d’artistes de CNAC de Grenoble pour ses Performances parallèles, ainsi qu’à
notre temps, au cœur même de notre contemporanéité. Cela se nos Dominicains préférés : Frère Marc Chauveau invite, en effet,
passe à la Sucrière et au Musée d’art contemporain de Lyon. Lee Ufan au Couvent de la Tourette... ou comment inviter le
moderne à se frotter à l’infini de la contemplation.
Mais la Biennale, ce sont aussi les archipels et les aires de Rendez-vous dans les pages suivantes et surtout les 18 et 19
Veduta, plateforme multimodale consacrée à l’esthétique de septembre 2017.
la réception et au partage que l’on appelle de tous nos vœux :
là où convergent les échanges, les expériences artistiques, les
workshops, avec la participation des roses de Damas, accueillies,
plantées, bouturées, transformées en eau de rose par Thierry
Boutonnier avec la participation
de cinq villes de la Métropole ; c’est
là où les mots de colère de Rivane La question Moderne est aujourd’hui
Neuenschwander collectés au celle d’une modernité infiniment
Brésil croisent les mots des jeunes élargie, à la manière des bords
d’ici, des centres et des périphéries
que l’on entend peu, et où la poésie,
connectés et désormais poreux des
le cut-up et l’impro fabriquent nos « objets de l’expérience ».
récits urbains. C’est là où les collec-
tions du macLYON recomposées en “modern attitude” dialoguent
avec John Cage et le rock, et où s’opèrent les rencontres inopinées
dans des laveries, des passages souterrains ou des abribus.
Et c’est là également que les contes oubliés de Lee Mingwei nous
attendent dans un véhicule lent qui, d’une ville à l’autre, nous
convient à l’intimité d’une voix écoutée dans un lit, partagé avec
un ou une inconnue.
7 Intro

récemment ouvert au Centre Pompidou-Metz, dont elle est la


3 questions à Thierry Raspail directrice, démontrent cette élasticité où se côtoient poésie et
rigueur, et où le plus proche est synonyme de l’infini. La façon
dont elle associe par exemple Lucio Fontana à Ernesto Neto est
Comment s’articule la 14e édition de la Biennale de exemplaire de cet implicite qui, de mon point de vue, doit cara-
Lyon ? ctériser la culture visuelle, car c’est à partir de ces silences que
Une biennale réussie est une étrange alchimie entre des œuvres naît la pensée plastique.
et des artistes, un ou une commissaire et un public sur des
territoires. La Biennale 2017 poursuit sa quête du Moderne Hormis Mondes flottants, quelles sont les autres
avec un nouveau chapitre qu’Emma Lavigne a choisi d’intituler plateformes de la Biennale ?
Mondes flottants. Le tome 1 écrit par Ralph Rugoff en 2015 s’intit- Créée en 2002 par le macLYON, l’exposition Rendez-vous fait
ulait La vie moderne et établissait une cartographie de la question aujourd’hui partie intégrante de la Biennale. C’est une plateforme
contemporaine et des enjeux actuels de l’art et du monde. Ce dédiée à la création émergente qui a la particularité d’inviter dix
tome 2 aborde directement la question « moderne », ô combien artistes français et de convier dix biennales à choisir un artiste
contemporaine, compte tenu des enjeux autour des questions d’une zone géographique du monde. Cette année, nous invitons,
d’universalité, de raison, d’esthétique partagée, d’identités ou parmi d’autres, les biennales de Jakarta, Marrakech, Aichi,
d’influences réciproques, etc., qui sont autant de problématiques Lubumbashi, Sharjah, Cuba…
de l’art d’aujourd’hui. Moderne et contemporain ont des origi-
nes proches et des généalogies communes : avec Emma Lavigne, La plateforme Veduta, qui est une réflexion sur la réception
l’un et l’autre sont dans un rapport de proximité, à la manière de de l'oeuvre d'art et la participation du public, se développe
symétries troublées, pour reprendre le titre de Morton Feldman. cette année sur un territoire de plus en plus large avec une
En 2017, Mondes flottants joue par capillarité avec Rendez-vous participation accrue du public que nous croisons au hasard de
17, l’exposition dévolue à la création émergente auxquelles se nos déambulations piétonnières, de nos aires, zones de con-
mêlent les plateformes Veduta et Résonance, ainsi que les expo- tacts, workshops et performances. On entendra les contes du
sitions associées de Lee Ufan au Couvent de La Tourette et de Lee soir de Lee Mingwei, on verra les roses de Damas de Thierry
Mingwei à la Fondation Bullukian, et avec le MAGASIN pour ses Boutonnier, les ruminants volants de Shimabuku, et les zones
Performances parallèles. délaissées de Lara Almarcegui, entre les mots migrateurs de la
protestation de Rivane Neuenschwander réinterprétés par les
Qu’est-ce qui a motivé votre choix d’inviter Emma jeunes d’ici, des centres et des périphéries que l’on entend peu.
Lavigne ?
Le « moderne élargi » qui caractérise notre situation contempo- À l’échelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et avec la collabo-
raine démultiplie les champs, les réseaux, les superpositions, les ration des artistes, centres d’art et artist-run spaces, Résonance
poétiques et le politique. C’est un univers aux bords poreux et aux irradie de nouveaux territoires, avec 15 focus et 150 propositions,
réalités augmentées. Emma Lavigne est l’une des rares commis- du Cinéma Biennale au Comœdia à la Fondation Renaud et son
saires à avoir su saisir cette réalité aux amplitudes extrêmement programme d’expo-résidence, en passant par le 12/12/12 de la
variables. Toutes les expositions qu’elle a montées, de Pink MAPRAA, qui nous conduira de Lyon jusqu’à Dompierre-sur-
Floyd Interstellar et Warhol Live à Danser sa vie (avec Christine Besbre via les ateliers d’artistes de Clermont-Ferrand, jusqu’à la
Macel), de rêvolutions avec Céleste Boursier-Mougenot au Biennale Hors Normes qui, de l’art brut à la génétique, couvre un
Pavillon français de la Biennale de Venise et à son Jardin infini champ de création tout à fait inédit.
8
9 Mondes flottants

mondes
flottants
Commissaire invitée Emma Lavigne

La Sucrière
Le macLYON
10 Artistes invités

Doug Aitken p.27


Né en 1968 à Redondo Beach (États-Unis), vit et travaille à Los Angeles (États-Unis)

Lara Almarcegui p.31 / Veduta p.06


Née en 1972 à Saragosse (Espagne), vit et travaille à Rotterdam (Pays-Bas)

Laurie Anderson p.24 / Veduta p.07


Née en 1947 à Glen Ellyn (États-Unis), vit et travaille à New York (États-Unis)

hans Arp
Né en 1886 à Strasbourg (France), décédé en 1966

Renaud Auguste-Dormeuil p.41


Né en 1968 à Neuilly-sur-Seine (France), vit et travaille à Paris (France)

Davide Balula p.34


Né en 1978 à Vila Dum Santo (Portugal), vit et travaille à Paris (France) et à New York (États-Unis)

Robert Barry p.25


Né en 1936 à New York (États-Unis) où il vit et travaille

Berger & Berger p.30


Laurent P. Berger, né en 1972 et Cyrille Berger, né en 1975, vivent et travaillent à Paris (France)

Dominique Blais p.45


Né en 1974 à Chateaubriand (France), vit et travaille à Paris (France)

Céleste Boursier-Mougenot
Né en 1961 à Nice (France), vit et travaille à Sète (France)
p.38

Thierry Boutonnier Veduta p.05


Né en 1980 dans le sud-ouest de la France, vit et travaille à Lyon (France)

George Brecht p.35


Né en 1926 à New York (États-Unis), décédé en 2008

Robert Breer p.30


Né en 1926 à Détroit (États-Unis), décédé en 2011

Marcel Broodthaers p.23


Né en 1924 à Saint-Gilles (Belgique), décédé en 1976
11 Artistes invités

Richard Buckminster Fuller


Né en 1895 Milton (États-Unis), décédé en 1983
p.29

Alberto Burri p.29


Né en 1915 à Citta di Castello (Italie), décédé en 1995

Alexander Calder p.18


Né en 1898 à Lownton (États-Unis), décédé en 1976

Elisabeth S. Clark p.43


Née en 1983 au Royaume-Uni, vit et travaille à Londres (Angleterre) et à Paris (France)

Bruce Conner
Né en 1933 à McPherson (États-Unis), décédé en 2008

Philip Corner
Né en 1933 à New York (États-Unis), où il vit et travaille

Julien Creuzet p.32


Né en 1986 au Blanc-Mesnil (France), vit et travaille à Montreuil (France)

Dadamaino
Née en 1930 à Milan (Italie), décédée en 2004

julien discrit p.29


Né en 1978 à Épernay (France), vit et travaille à Paris (France)

Lucio Fontana p.42


Né en 1899 à Rosario (Argentine), décédé en 1968

Lars Fredrikson
Né en 1926 à Stokholm (Suède), décédé en 1997
p.41

Susanna Fritscher p.27


Née en 1960 à Vienne (Autriche), vit et travaille à Montreuil (France)

Jochen Gerz p.23


Né en 1940 à Berlin (Allemagne), vit et travaille à Sneem (Irlande)

Marco Godinho p.31


Né en 1978 à Salvaterra de Magos (Portugal), vit et travaille à Paris (France) et à Luxembourg
12 Artistes invités

Brion Gysin
Né en 1916 à Taplow (Angleterre), décédé en 1986

Hans Haacke p.22


Né en 1936 à Cologne (Allemagne), vit et travaille à New York (États-Unis)

Anawana Haloba p.38


Née en 1978 à Livingstone (Zambie), vit et travaille à Oslo (Norvège)

Hao Jingfang & Wang Lingjie p.45


Nés en 1984 et 1985 en Chine, vivent et travaillent à Mulhouse (France)

Lee Mingwei Veduta p.08 / Expos associées p.07


Né en 1964 à Taiwan, vit et travaille à New York (États-Unis) et Paris (France)

Ola Maciejewska p.37


Née en 1984 en Pologne, vit et travaille à Paris (France)

Heinz Mack p.41


Né en 1931 à Lollar (Allemagne), vit et travaille à Mönchengladbach (Allemagne) et Ibiza (Espagne)

Jill Magid p.35


Née en 1973 à Bridgeport (États-Unis), vit et travaille à New York (États-Unis)

Anna Maria Maiolino p.33


Née en 1942 à Scalea (Italie), vit et travaille à São Paulo (Brésil)

Jàn Mancuska p.24


Né en 1972 à Bratislava (Tchécoslovaquie), décédé en 2011 à Prague (République tchèque)

David Medalla p.34


Né en 1942 à Manille (Philippines), vit et travaille entre Londres (Angleterre), New York (États-Unis), Berlin (Allemagne)

Cildo Meireles p.26


Né en 1948 à Rio de Janeiro (Brésil), où il vit et travaille

Ari Benjamin Meyers p.26 & 37


Né en 1972 à New York (États-Unis), vit et travaille à Berlin (Allemagne)
13 Artistes invités

Yuko Mohri p.17 & 42


Née en 1980 à Kanagawa (Japon), vit et travaille à Tokyo (Japon)

Saburo Murakami p.32


Né en 1925 à Kobé (Japon), décédé en 1996

Ernesto Neto p.33


Né en 1964 à Rio de Janeiro (Brésil), vit et travaille à São Paulo (Brésil)

Rivane Neuenschwander p.24 / Veduta p.06


Née en 1967 à Belo Horizonte (Brésil), vit et travaille à Londres (Angleterre) et São Paulo (Brésil)

Camille Norment p.38


Née en 1970 à Silver Spring (États-Unis), vit et travaille à Oslo (Norvège)

Melik Ohanian p.37


Né en 1969 à Lyon (France), vit et travaille à Paris (France) et New York (États-Unis)

Damián Ortega p.31


Né en 1967 à Mexico (Mexique), vit et travaille à Berlin (Allemagne) et à Mexico (Mexique)

Fernando Ortega p.27


Né en 1971 à Mexico (Mexique), où il vit et travaille

Christodoulos Panayiotou
Né en 1979 à Limassol (Chypre), vit et travaille entre Limassol (Chypre) et Paris (France)
p.37

Lygia Pape p.33 & 40


Née en 1927 à Nova Friburgo (Brésil), décédée en 2004

Ewa Partum p.23


Née en 1945 à Grodzisk Mazowiecki (Pologne), vit et travaille à Berlin (Allemagne)

Pratchaya Phinthong p.32


Né en 1974 à Ubon Ratchathani (Thaïlande), vit et travaille à Bangkok (Thaïlande)

Otto Piene
Né en 1928 à Bad Laasphe (Allemagne), décédé en 2014

Philippe Quesne
Né en 1970 , vit et travaille à Paris (France)
14 Artistes invités

Lotty Rosenfeld p.30


Née en 1943 à Santiago (Chili), où elle vit et travaille

Tomás Saraceno p.43


Né en 1973 à San Miguel de Tucumán (Argentine), vit et travaille à Berlin (Allemagne)

Paolo Scheggi
Né en 1940 à Florence (Italie), décédé en 1971

Shimabuku p.42 / Veduta p.06


Né en 1969 à Kobé (Japon), vit et travaille à Okinawa (Japon)

Daniel Steegmann Mangrané p.36


Né en 1977 à Barcelone (Espagne), vit et travaille à Rio de Janeiro (Brésil)

Diana Thater p.33


Née en 1962 à San Francisco (États-Unis), vit et travaille à Los Angeles (États-Unis)

David Tudor p.26


Né en 1926 à Philadelphie (États-Unis), décédé en 1996

Darío Villalba p.40


Né en 1939 à Saint-Sébastien (Espagne), vit et travaille à Madrid (Espagne)

Jorinde Voigt p.28


Née en 1977 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), vit et travaille à Berlin (Allemagne)

Apichatpong Weerasethakul p.38


Né en 1970 à Bangkok (Thaïlande), vit et travaille à Chiang Mai (Thaïlande)

Cerith Wyn Evans p.18


Né en 1958 à Llanelli (Pays de Galles), vit et travaille à Londres (Angleterre)

Héctor Zamora
Né en 1974 à Mexico (Mexique), vit et travaille à Lisbonne (Portugal)

Icaro Zorbar p.43

...
Né en 1977 à Bogotá (Colombie), vit et travaille à Bergen (Norvège)

Liste provisoire
au 4 mai 2017
15 Mondes flottants

Mondes flottants
introduction

Hans Haacke, Sky Line, 1967


16 Mondes flottants

Par Emma Lavigne,


Commissaire invitée de la 14e Biennale de Lyon

Depuis sa création en 1991, Thierry Raspail, directeur artistique de la Biennale


de Lyon, propose à chaque commissaire invité de réfléchir à un mot donné pour
trois éditions. La Biennale de Lyon 2017 est le second tome d’une trilogie autour du
mot « moderne », et c’est avec ce mot que Thierry Raspail a invité Emma Lavigne,
directrice du Centre Pompidou-Metz, à imaginer cette 14e édition, à la Sucrière et au
macLYON du 20 septembre 2017 au 7 janvier 2018.

« Le moderne, c’est le transitoire, Wide White Flow de Hans Haacke ou des cerfs-volants de When
Sky was Sea de Shimabuku, les Mondes flottants de la Biennale
le fugitif, le contingent, la moitié de de Lyon sont traversés par le vent des soulèvements, des fulgu-
l’art dont l’autre moitié est l’éternel et rances poétiques et déflagrations esthétiques contemporaines.
l’immobile. »
Charles Baudelaire Déjà Rainer Maria Rilke s’interrogeait déjà sur la place du poète
et de l’artiste au sein du monde moderne, d’un univers en expan-

C
sion, ouvert, confiant combien il était « étrange de voir ainsi que
’est dans le contexte d’une mondialisation galopante
tout ce qui se rattachait, librement vole de-ci, de-là, dans l’espace
générant une constante mobilité et l’accélération des flux,
sans lien ». La Biennale explore la persistance de la sensibilité
cette « liquidité » du monde et des identités analysée par
moderne pour les flux, et la dissolution des formes en un paysage
Zygmunt Bauman, que la Biennale explore l’héritage et la
mobile et atmosphérique qui se recompose sans cesse. Comme
portée du concept de « moderne » dans la création actuelle.
dans la littérature de J. G. Ballard, les personnages qui l’habitent
Le sociologue décrit la société contemporaine par une constante
apparaissent dans un état transitionnel, sur le seuil d’un espace
mobilité générant la dissolution des relations et des identités, le
qu’ils ont déjà abandonné, comme déterritorialisés, à l’image des
déracinement des individus « hypermodernes ». Sa critique de
hommes encapsulés dans les chrysalides de Darío Villalba ou des
la modernité, dont il soulève l’essence totalitaire où la sécurité
fantômes célestes d’Apichatpong Weerasethakul qui captent les
occupe une place envahissante au détriment de la liberté, appelle
flux et pulsations frénétiques de notre monde électrique.
à une réévaluation de la place de l’homme dans le monde, afin
qu’il en reste le navigateur avisé.
Certaines œuvres restent délibérément ouvertes, dans un état
Empruntant son titre au mot japonais ukiyô, qui envisage le
fragmentaire, parfois inachevé, laissant transparaitre la pensée
monde dans son impermanence et dans son processus de renou-
d’Umberto Eco, dans son ouvrage L’œuvre ouverte (1965), qui
vellement, sources de liberté et de créativité, la Biennale place
envisageait l’œuvre comme un « champ d’événements » ouvert
au cœur de ses enjeux les attitudes libertaires d’artistes, qui ne
au hasard d’un devenir accidentel. L’enjeu est de révéler l’œuvre
cessent de repousser les limites de l’œuvre d’art afin de l’ouvrir,
d’art comme « un infini contenu dans le fini », selon les mots de
encore davantage, sur le monde. C’est au cœur d’un territoire
Luigi Pareyson. La Biennale génère parfois des porosités entre
dont l’identité s’est en partie façonnée par l’omniprésence de
les œuvres, les temporalités, les lieux, certains chefs-d’œuvre
l’eau, dans cette ville « née des eaux », traversée par le Rhône et la
de l’art moderne, tels que la partition aléatoire de formes
Saône, que la Biennale d’art contemporain 2017 s’arrime, en réac-
suspendues dans l’espace de Calder ou les peintures de Fontana
tivant l’imaginaire dont ce fleuve et son affluent sont porteurs,
ouvrant sur de nouvelles cosmogonies imaginées par Tomás
générant une topographie inspirée d’Édouard Glissant pour lequel
Saraceno ou Dominique Blais. Les œuvres entrent en correspon-
« la pensée archipélique convient à l’allure de nos mondes. Elle en
dance, partagent des connivences, telle l’œuvre en suspension
emprunte l’ambigu, le fragile, le dérivé. Elle consent à la pratique
A=P=P=A=R=I=T=I=O=N de Cerith Wyn Evans inspirée par la
du détour ». Certains artistes, tels Rivane Neuenschwander,
poésie de Mallarmé, comme celle de Marcel Broodthaers qui
Marco Godinho, Pratchaya Pinthong, Julien Creuzet font
considérait le poète comme la source de l’art contemporain,
l’apologie de cette poétique du chaos, de la dispersion, du nomad-
l’inventeur inconscient de l’espace moderne.
isme et de la circulation. À l’image de l’immense voile blanche
17 Mondes flottants

L’espace progressivement et métaphoriquement se fissure, est


envahi par les flux sonores, des pluies électroniques de Rainforest
de David Tudor, aux bruissements du monde diffusés par l’im-
2 questions à Emma Lavigne
mense tour de Babel de l’artiste brésilien Cildo Meireles jusqu’à
la mélodie rythmique de l’eau résonnant dans la Sonic Fountain Comment avez-vous ancré Mondes flottants au sein
de Doug Aitken ou les vibrations des hélices soniques de Susanna de la spécificité du territoire lyonnais ?
Fritscher. Certaines œuvres comme les Floats et Rugs de Robert J’ai souhaité arrimer la Biennale au cœur de la ville dont l’iden-
Breer, mus par une force animiste que l’on ne peut contrôler, tité s’est en partie façonnée par l’omniprésence de l’eau, dans
inventent une chorégraphie qui se mêle à la déambulation des cette ville « née des eaux », traversée par le Rhône et la Saône,
visiteurs, invitant au vagabondage spatio-temporel et à la dérive, en réactivant l’imaginaire dont ce fleuve et son affluent, par leur
alors qu’une pluie de sel s’écoule sans fin du vaisseau fantôme de présence à la fois familière et mystérieuse, sont porteurs. Laisser
Damián Ortega, que l’eau de Circulation de Hans Haacke irrigue ouvertes des correspondances entre l’histoire de la ville comme
le sol. D’Hans Arp à Ernesto Neto, de Lygia Pape à Daniel Stee- ses soieries et certaines œuvres qui, de Hans Haacke à Damián
gmannn Mangrané, l’art et l’espace se biomorphent, s’ouvrent Ortega, explorent le tissu, comme une matière en lévitation.
sur des territoires qui remettent en cause l’abstraction de la Après avoir arpenté la ville, traversé ses ponts, longé ses quais,
modernité européenne afin d’en réévaluer la portée, à l’échelle parfois en compagnie des artistes, la ville s’est transformée en un
du monde. territoire imaginaire. Le Musée d’art contemporain et la Sucrière,
vaisseau fantôme au bord de la Saône, deviennent les deux ports
inspirants de ce voyage à travers la création contemporaine
ponctué d’autres haltes qui modifient notre perception, sous le
Les installations de Yuko Mohri s’apparentent à des écosystèmes dôme géodésique Radome de Buckminster Fuller, chef-d’œuvre
autonomes, faits d’éléments mécaniques disparates. Des usten- de la collection du Centre Pompidou-Musée national d’art mod-
siles électroménagers ou d’autres objets quotidiens que l’artiste erne qui abrite l’œuvre clinamen de Céleste Boursier-Mougenot.
reconfigure sont associés à des pièces détachées qu’elle récolte La Biennale invite à des promenades privilégiées avec les artistes,
dans le monde entier. La conception improvisée de ces ensem- qui guident les visiteurs jusqu’à des territoires méconnus ou
bles met en jeu différents phénomènes intangibles : la gravité, transfigurés, des cinémas d’un instant en plein air, des jardins
le magnétisme ou les variations thermiques. En concevant des plantés de roses de Damas, des îles secrètes.
cadres qui s’inspirent des travaux de Marcel Duchamp tels que
les ready-mades, Le Grand Verre ou Étant donné, Yuko Mohri crée Quelles sont les découvertes et expériences que
des œuvres bidimensionnelles réalisées à partir de fuites d’eau vous souhaitez faire partager aux visiteurs de la
qui apparaissent en différents endroits. L’artiste tente alors de Biennale ?
relier ces flux entre eux et considère que l’œuvre est terminée Les œuvres qui composent ces Mondes flottants sont sous-
lorsqu’elle parvient à contrôler ces fuites, permettant ainsi à tendues par la conscience que l’imaginaire, la poésie et l’art sont
l’eau de circuler à nouveau. à la fois des révélateurs et des antidotes à l’instabilité du temps
présent. Selon les mots de Nelson Goodman, « elles exempli-
fient des formes, des sentiments, des affinités, des contrastes,
qu’elles cherchent dans, ou construisent en, un monde »1.
J’aimerais que les visiteurs parcourent la Biennale comme les
promeneurs d’un paysage expérimental et sensoriel, élargis-
sant leur perception, leur conception du monde. La Biennale
se déploie comme un voyage au sein d’un archipel d’îlots qui
sont tour à tour des scènes ou des haltes propices au ralentisse-
ment, générant tour à tour émerveillement, prise de conscience,
contemplation ou réflexion.
1 %Nelson Goodman, Manières de faire des mondes, 1978, Paris, Gallimard, Folio essais p. 188.
De gauche à droite Yuko Mohri, Moré Moré [Leaky]: The Falling Water Given #4-6, 2017 | Marcel Duchamp, La mariée mise à nu par ses célibataires même (la boîte verte), 1934
18 Mondes flottants

Cerith Wyn Evans,


les 40 ans du centre pompidou A=P=P=A=R=I=T=I=O=N, 2008
Cerith Wyn Evans produit une œuvre polymorphe, dans laquelle
les questions perceptuelles se superposent à un jeu de reconfi-
Dans le cadre des 40 ans du Centre Pompidou, des chefs- guration poétique. Ancien assistant du réalisateur Derek
d’œuvre de la collection du Centre Pompidou viennent consteller Jarman, il a gardé de ce dernier un sens de la mise en scène et
la Biennale : le majestueux mobile de Calder, 31 janvier, que Jean- de l’élégance. Si des textes ou des citations peuvent constituer
Paul Sartre envisage comme « une petite fête », vient par exemple le point de départ de ses installations, les différentes traduc-
dialoguer avec l’œuvre en suspension A=P=P=A=R=I=T=I=O=N tions que leur fait subir Wyn Evans les transforment en signaux
de Cerith Wyn Evans inspirée par la poésie de Mallarmé. sonores ou lumineux qui peuvent alors entamer un dialogue avec
le lieu qui les accueille.
Cerith Wyn Evans s’associe avec Throbbing Gristle, groupe de
musique expérimentale et bruitiste né à Londres en 1975 pour
donner forme à cette installation sonore dont le titre est emprunté
au poète Stéphane Mallarmé. A=P=P=A=R=I=T=I=O=N réactu-
alise la forme du mobile, sculpture ouverte telle que l’a inventé
Calder. La surface miroitante des haut-parleurs circulaires
modifie l’appréhension de cette sculpture en mouvement, allant
parfois jusqu’à annihiler la monumentalité première pour
révéler un état indéterminé, en suspension, entre apparition et
diffraction dans l’espace. L’installation se transforme en concert
spatialisé dans l’espace, en une polyphonie électrique toujours
renouvelée en fonction des déplacements du public.

Alexander Calder, 31 janvier, 1950


Les œuvres aériennes de Calder ont bouleversé l’histoire de l’art
et de la musique contemporaine en introduisant les notions
d’indétermination et de hasard, invitant certains compositeurs
comme Earle Brown à créer des « œuvres ouvertes ». Le créateur
de 31 janvier a œuvré toute sa vie à la symbiose entre l’acous-
tique et le visuel. Jean-Paul Sartre le soupçonnait déjà en 1946,
lorsqu’il évoquait habilement des « harpes éoliennes », un « petit
jazz-hot » ou encore des « inventions lyriques » pour dépeindre
le mobile, cet « objet défini par son mouvement qui n’existe pas
en dehors de lui ».

De gauche à droite Alexander Calder, 31 janvier, 1950 | Cerith Wyn Evans, A=P=P=A=R=I=T=I=O=N, 2008
19 Mondes flottants

« La fine di Dio est une forme naturelle, dans son caractère organique
absolu, dans sa constante imprécision, capable de proliférations, dans sa
tension qui porte à une métamorphose qui lui est toujours implicite »
Gillo Dorfles

Lucio Fontana, Concetto spaziale, La fine di Dio, 1963


20 Mondes flottants

« Je commence là où Arp s’est arrêté »


Ernesto Neto

« Celui qui veut abattre un nuage avec


des flèches épuisera en vain des flèches.
Beaucoup de sculpteurs ressemblent à
ces étranges chasseurs.
Voici ce qu’il faut faire : on charme
le nuage d’un air de violon sur un
tambour ou d’un air de tambour sur
un violon. Alors il n’y a pas long que
le nuage descende, qu’il se prélasse de
bonheur par terre et qu’enfin, rempli
de complaisance, il se pétrifie. C’est
ainsi qu’en un tournemain, le sculpteur
réalise la plus belle des sculptures. »
Hans Arp

« Je suis né dans un nuage »


Hans Arp

De gauche à droite Hans Arp, Feuille se reposant, 1959 | Hans Arp, Objets célestes, 1962
21 Mondes flottants

De haut en bas Céleste Boursier-Mougenot, clinamen v.2, 2015 | Richard Buckminster Fuller, Biosphère de Montréal, 1967
22 Mondes flottants

… faire quelque chose qui réagisse à


Hans Haacke son environnement et qui l’éprouve, qui
change, qui soit instable…
Les installations de Hans Haacke empruntent leurs modalités … faire quelque chose d’indéterminé, qui
aux institutions culturelles comme aux techniques publicitaires ait toujours l’air différent, dont la forme
puisque, selon lui, « il faut apprendre de son adversaire ». Haacke
considère en effet que le monde de l’art est un des lieux du combat
ne puisse être prédite précisément…
politique, en raison notamment de sa soumission aux pressions … faire quelque chose qui ne puisse
du marché. Les symboles qu’il convie lui permettent de mettre en « performer » sans l’aide de son
lumière et d’analyser différents rapports de force économiques, environnement…
idéologiques et sociaux. Que ce soit par un tissu de soie flottant,
une ligne de ballons doucement balancée dans les airs ou de l’eau
… faire quelque chose qui réagisse
circulant à travers des tubes en plastique au milieu de l’espace à la lumière et aux changements de
d’exposition, Hans Haacke utilise les énergies comme matériaux température, qui soit soumise aux
pour ses œuvres. Lors de son exposition au Massachusetts Insti- courants d’air et dépende, de par
tute of Technology (MIT) en 1967, l’artiste a défendu la notion de
« système naturel », où l’utilisation des technologies est moindre, son fonctionnement, des forces de la
afin d’admirer des pièces dont les éléments naturels sont con- gravité…
nectés entre eux. Les œuvres, soumises au regard du spectateur … faire quelque chose que le
– lui-même réduit au statut de témoin – existent par elles-mêmes
et se distinguent par leur autonomie et leur indépendance.
« spectateur » puisse manipuler, avec
lequel il puisse joue et ainsi l’animer...
« Hans Haacke ne veut pas qu’on qualifie ses œuvres de “sculp- … faire quelque chose qui vive dans le
tures”. Il les appelle des “systèmes” et souligne que ceux-ci temps et permette ainsi au « spectateur »
“ont été créés avec l’intention explicite de faire physiquement
communiquer leurs composants entre eux, tandis que le tout
de faire l’expérience du temps…
communique physiquement avec l’environnement… Les trans- … articuler quelque chose de naturel…
formations sont souhaitables et font partie du dessein de Hans Haacke,
untitled statement, in Peter Selz, Directions in Kinetic Sculpture, Berkeley : University of
l’œuvre – elles ne sont pas provoquées par l’expérience toujours
California Press, Benkley, 1966
changeante du spectateur” ».
Peter Meschler,
« Haacke to Exhibit Kinetic Art », in The Tech, 17 octobre 1967

De gauche à droite Hans Haacke, Wide White Flow, 1967-2008 | Hans Haacke, Circulation, 1969-2013
23 Mondes flottants

PARCOURS
Flux et reflux

Les œuvres de Jochen Gerz partent des Très tôt, Ewa Partum nourrit un goût Marcel Broodthaers a développé
questions liées à l’éthique, à la collec- pour la poésie visuelle en même temps une œuvre caustique, poétique et
tivité et à la mémoire. Ses interventions qu’un souci pour l’espace public. En singulière. D’abord proche d’un sur-
peuvent prendre la forme de dispositifs Pologne, durant les années 1960-1970, réalisme belge qu’il a fréquenté, son
évolutifs, qui impliquent la participation il était possible d’acheter des lettres travail s’est progressivement affranchi
de visiteurs, d’habitants et de collab- toutes faites à partir desquelles étaient de l’influence des grands mouvements de
orateurs, ou encore d’installations composés divers textes, notamment poli- l’époque. Ses expérimentations, notam-
volontairement monumentales dans tiques. Ewa Partum s’en est servi pour ment linguistiques, ont produit des
l’espace public. Dans le cadre de l’œuvre son art et les a dispersées à différents formes ambitieuses et parodiques – des
Vivre, ce mot est tracé à la main et à la endroits, entre ville et campagne. installations faites de nombreuses occur-
craie blanche sur le sol d’une pièce où Piétinées, ramassées par les habitants ou rences qui interrogent les taxinomies
un texte est accroché sur l’un des murs. encore emportées par le vent, les lettres propres à l’idée de musée et au monde de
En traversant la pièce pour le lire, le participent à la création de nouveaux l’art.
spectateur participe à l’œuvre en la détru- poèmes, d’un nouveau langage, qui peu Dans La Pluie (projet pour un texte)
isant de ses pas. Fragile et éphémère, ce à peu disparaît sous la force de la nature. (1969), Marcel Broodthaers écrit sous
dispositif rend compte du passage du Ce geste artistique amène une décon- des trombes d’eau qui emportent l’encre
temps, de la dématérialisation d’un struction du langage mais surtout un des mots. La disparition du texte avant
hymne à la vie. affranchissement du discours autoritaire même qu’il ne puisse se fixer au papier, le
sous la République populaire de Pologne dérisoire d’une tâche insurmontable face
d’alors. aux éléments, ainsi qu’une image en noir
et blanc qui tremble autant que la main
de l’artiste, donnent à l’œuvre, vérita-
ble métaphore de la place du poète et de
la fluidité de sa parole dans le monde,
une tonalité à la fois mélancolique et
abstraite.

De gauche à droite Jochen Gerz, Vivre, 1974 | Ewa Partum, Active Poetry, Poem by Ewa, 1971-1973 | Marcel Broodthaers, La pluie, projet pour un texte, 1969
24 Mondes flottants

Plasticienne et musicienne, Laurie Né en 1972 à Bratislava et décédé Les dispositifs de l’artiste Rivane
Anderson combine, tour à tour ou prématurément le 30 juin 2011 à Prague, Neuenschwander font souvent appel à
simultanément, l’art de la scène, le où il vivait, Ján Mančuška est l’un des la participation du public. Ils peuvent
langage, l’électronique et l’objet. Dans les artistes les plus réputés de la création être lus comme des jeux ou comme des
années 1970, Laurie Anderson enferme contemporaine en République tchèque. expériences, avec ce que cela implique
son propre journal dans une boîte de L’œuvre de Ján Mančuška s’est incarnée de variables possibles, d’hypothèses à
bois et de verre, créant ainsi Windbook selon plusieurs modalités : installations, vérifier, de hasard et d’empirisme. Les
(1974). Un système de soufflerie tourne films, performances ou objets littéraires. matériaux qu’elle choisit d’employer sont
inlassablement les pages et conduit le Certains de ses travaux, liés aux mécan- modestes et légers, à l’image des combi-
lecteur d’une histoire à l’autre au gré du ismes de la mémoire et de la perception, naisons sociales souples qui s’agencent
vent, sans jamais s’arrêter sur un épisode se fondent sur la mise en tension des spontanément autour de ses œuvres.

précis. L’air alterne d’un côté à l’autre, mots avec des images ou avec l’architec- Pour la Biennale de Lyon, Rivane
inversant parfois un sens de lecture que ture d’un lieu. D’autres, plus narratifs, Neuenschwander réinterprète son œuvre
l’on maîtrise d’autant moins. Le specta- prennent leurs sources dans des récits Watchword, pour laquelle l’artiste
teur-lecteur n’a alors d’autre solution que personnels, politiques mais aussi quo- brode sur des étiquettes de vêtements
l’aléatoire pour reconnaître des objets tidiens, que l’artiste rejoue, interroge et des mots empruntés au langage de la
qui habitent l’univers de l’artiste : le réemploie comme on le ferait d’un objet protestation. Dans cette nouvelle version,
souffle brise le rythme continu du journal ready-made. Oedipus fait partie d’une Neuenschwander s’inspire des mots
tandis que l’histoire reste insaisissable. série d’œuvres composées de lettrines qu’elle trouve sur des photographies
traversant un espace d’exposition. Le tirées d’une actualité française liée aux
spectateur est invité à suivre la narra- conflits sociaux. Affichés aux yeux de
tion de trois textes alignés chacun sur tous ou discrètement épinglés sur les
un fil, qui traitent de la relation entre un vêtements des visiteurs, ces mots migra-
personnage, sa petite amie et sa mère. teurs et accumulateurs forment une
Comme dans un film où les temporalités carte poétique et globale de la résistance.
s’entrecroisent, chaque ligne de texte L’artiste est par ailleurs invitée à partici-
présente un point de vue différent, à per à la plateforme Veduta de la Biennale
partir de la même histoire, mais dans une de Lyon (Veduta p.06).
temporalité différente.

De gauche à droite Laurie Anderson, Windbook, 1974 | Ján Mančuška, Oedipus, 2016 | Rivane Neuenschwander, Watchword, 2006
25 Mondes flottants

Artiste majeur de l’art conceptuel, Robert Barry occupe une Pour George Brecht, « les événements les plus importants sont
place importante à la frontière de l'art visuel, de la poésie et de la ces petites choses qui arrivent dans la rue ». Intimement lié
philosophie. Après s’être intéressé à plusieurs phénomènes phy- à la collection du Musée d’art contemporain de Lyon, auquel
siques expérimentant les champs électromagnétiques, les gaz il a contribué de façon significative, George Brecht était tout
inertes et les fréquences électromagnétiques d'ultrasons, Robert à la fois chercheur et artiste. Membre fondateur de Fluxus,
Barry travaille désormais à partir de mots et de pensées, qu'il Brecht a formalisé l’idée d’“Event” : apparenté à une partition,
disperse ou projette sur différents supports tels que le papier, la l’“Event” se joue, en public comme en privé, seul ou en groupe.
toile, le miroir, le mur ou le sol. Ainsi, lors de sa rétrospective à Lyon en 1986, Brecht charge le
Son œuvre Love To permet à la subjectivité du spectateur de Musée de créer Vide. L’œuvre est un rocher de quatre-vingts
devenir un élément constitutif de son œuvre. Par leurs pro- centimètres de diamètre environ que l’artiste demande à
priétés conceptuelles, universelles et impalpables, ces deux l’équipe du Musée de découvrir « en bord de Saône ou Rhône »,
mots entraînent une multitude d’interprétations, d’idées et de et qui sera, après accord de sa part, gravé selon une typographie
concepts qui apparaissent selon l’imagination et l’expérience du idoine en son centre du mot « vide » – soit l’oxymore poétique
visiteur. d’une présence physique indiscutable et néanmoins associée à la
« J’utilise les mots de telle sorte qu’ils se vident de leur sens, et légèreté la plus grande.
bien sûr, la seule manière de vider quelque chose de son sens,
c’est de le présenter dans toutes ses acceptions possibles. »
Robert Barry

De gauche à droite, de haut en bas George Brecht, Water Yam (édition 1986) | Marco Godinho, Forever Immigrant, édition 1/3, Collection du 49 Nord 6 Est Frac Lorraine, 2012 |
Robert Barry, Love To, 1984 | George Brecht, Vide, 1986
26 Mondes flottants

Ocean
of sounds

Compositeur américain, David Tudor a Les installations et objets de Cildo L’œuvre polyphonique d’Ari Benjamin
commencé sa carrière comme pianiste. Meireles constituent souvent l’expres- Meyers part toujours de sa formation
Interprète unanimement reconnu de sion d’une résistance aux formes de musicien et de compositeur. L’artiste
pièces d’avant-garde, il est notamment d’injustice et d’oppression particulières s’intéresse à la lisière de la création
le premier à jouer la composition silen- au Brésil. Si certaines sculptures des musicale, de la danse et des espaces plus
cieuse 4’33’’ de John Cage. Il s’associe années 1970 se présentent comme des traditionnellement dédiés à la présenta-
d’ailleurs à ce dernier à partir de 1948 instruments destinés à provoquer une tion d’œuvres plastiques. De fait, si des
et entame avec lui une collaboration qui interaction sur un mode ludique, social temps consacrés aux concerts ou aux
durera jusqu’à la mort de Cage. Captivé ou poétique, ses environnements plus performances peuvent exister dans
par la spatialisation sonore ou les inno- récents sont immersifs et invitent le le cadre d’une de ses expositions, les
vations technologiques, David Tudor public à s’inscrire physiquement dans instruments, les partitions ou le matériel
crée également le Project of Music for un récit symbolique et politique.
Avec d’enregistrement trouvent leurs places
Magnetic Tape, groupe pionnier de Babel, que l’artiste qualifie de « tour dans des dispositifs à plusieurs vitesses
musique électronique improvisée. de l’incompréhension », des sons se et aux modalités multiples : l’œuvre d’art,
Son œuvre Rainforest V (Variation 1) mélangent et forment une cacophonie véritable partition musicale déconstruite
(1973–2015) est un écosystème d’ob- pourtant à peine audible. Des murmures en vue de démultiplier les récits, prend
jets qui plonge le visiteur au cœur de voix et de la musique s’élèvent. Dans aussi bien la forme d’une scène, d’un
d’une véritable matière sonore. Chaque la pénombre, de petites lumières se dis- concert, d’un opéra que d’une choré-
sculpture chante, croasse, cliquète ou tinguent et révèlent un empilement de graphie.
carillonne, jouant ainsi sa propre parti- radios de différentes tailles. Une expéri- Pour la Biennale de Lyon, l’artiste conçoit
tion avant de résonner de nouveau dans ence sensorielle qui agit comme une deux œuvres fondées sur l’engagement
l’amplificateur qu’est l’espace d’exposi- représentation poétique du monde et qui et les mécanismes de l’écoute quand la
tion, pour se joindre enfin à la joyeuse retrace, à travers l’objet radio, une carte physicalité tangible de l’espace s’éva-
cacophonie d’un bruit devenu collec- d’un espace si étendu qu’il en devient nouit : lieu de passage obligé pour la
tif. Ce groupe d’objets hétérogènes fait infini. première création, véritable critique de
écho à la grande diversité de la flore et l’industrie musicale pour la deuxième.
de la faune du monde naturel, respire et
résonne en une agitation constante – en
une forêt de sons.

De gauche à droite David Tudor & Composers Inside Electronics, Rainforest V (Variation 1), 2015 | Cildo Meireles, Babel, 2001 | Ari Benjamin Meyers, Elevator Music (TRAFO), 2016
27 Mondes flottants

Les recherches poétiques de Fernando Le travail de Doug Aitken se déploie Les installations de Susanna Fritscher,
Ortega se nourrissent de rencontres autour de questions liées au paysage. toujours étroitement conçues en lien
fortuites et d'occurrences ordinaires %: C’est à l’aide de dispositifs techno- avec l’architecture qui les accueille, sol-
les fuites d'eau discrètes d'un lieu logiques raffinés qu’il intervient et entre licitent l’acuité de notre perception.
d'exposition, le vol d'une colonie de en dialogue avec certains phénomènes L’emploi de matériaux transparents,
colibris ou bien des courts-circuits élec- naturels. Qu’il s’agisse d’œuvres verre, film acrylique ou plexiglas, module
triques provoqués par quelques insectes. cinématographiques ou d’installations les densités lumineuses de leur espace
Son intérêt pour des situations et des sonores, souvent de grande ampleur, ses d’exposition et invitent le spectateur à
processus anodins s'incarne dans des différents projets prennent leurs sources faire l’expérience physique de ces varia-
formes toujours renouvelées : documents dans une observation attentive des lieux tions – et à s’y perdre.
photographiques, sculptures hybrides ou qu’il choisit : « c’est le processus qui me À l’occasion de la Biennale, Susanna
installations évolutives. fascine : partir d’un lieu donné sans Fritscher investit l’un des trois silos de
savoir ce qu’il va en surgir. » la Sucrière avec une œuvre sonore visant
Excavation emplie d’une eau laiteuse, à révéler les flux et la résonnance de ce
Sonic Fountain est surmontée par neuf vaste volume industriel circulaire
robinets répartis en grille qui gouttent Traçant des cercles dans l’espace, l’instal-
selon une partition précisément écrite. lation composée d’ « hélices » de Susanna
Dans l’eau, des microphones enregistrent Fritscher provoque différentes tonalités
le son des gouttes d’eau – un son diffusé de sons grâce au mouvement de l’air.
en direct dans l’espace, comme pour un En s’accélérant, elles s’élèvent et se trans-
concert. Selon les mots de l’artiste, Sonic forment en disques flottants, comme
Fountain « est une œuvre volontairement si l’espace se dédoublait sous l’effet de
abstraite qui met l’architecture à nu et en l’œuvre. Écoute et regard fusionnent
révèle le rythme, le tempo et le langage ». jusqu’à se dissoudre dans un tournoie-
ment.

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien


généreux de Phileas

De gauche à droite Fernando Ortega, Assisted Levitation, 2008 | Doug Aitken, Sonic Fountain II, 2013-2015 | Susanna Fritscher, Weisse Reise, 2014-2015
28 Mondes flottants

Dessins et collages grand format, lignes et écriture, encre, Plasticien et musicien de formation, Céleste Boursier-
aquarelle et feuille d’or traversent les œuvres de Jorinde Voigt. Mougenot redéfinit les modalités d’émission de l’œuvre sonore
Les œuvres de l’artiste développent une grammaire visuelle où et de sa réception. Sa démarche s’inscrit dans l’esthétique du
pensées, données scientifiques, phénomènes météorologiques détournement hérité de Dada et de Fluxus et s’inspire également
ou encore vitesse s’entremêlent. Si Jorinde Voigt a longuement de l’attitude Do it Yourself qui traverse toute la scène musicale
exploré le médium photographique en ayant la sensation de new-yorkaise, du punk à la musique expérimentale. À partir de
rester à la surface de l’image, c’est avec le dessin qu’elle cherche à situations ou d’objets les plus divers, dont il parvient toujours
rendre visible le processus de création. En faisant disparaître les à extraire un potentiel musical, il l’artiste génère des formes
frontières entre science et art, l’artiste analyse les structures des sonores qu’il qualifie de vivantes.
motifs culturels et des phénomènes naturels les plus divers, afin clinamen v2 de Céleste Boursier-Mougenot se présente comme
de représenter le monde par ses paramètres cachés et révéler la une piscine bleutée, à la surface de laquelle des bols de porce-
simultanéité des possibilités. laine blanche évoluent et tintinnabulent, créant ainsi un paysage
Pour la Biennale de Lyon, l’artiste présente les derniers chapitres visuel et auditif à la fois apaisant et immersif. Les récipients,
de son œuvre Song of the Earth qui mêle art visuel et musique. qui se percutent dans un bassin circulaire sous l’effet d’un léger
Les dessins créés pour Song of the Earth, inspirés par la sym- courant, produisent une mélodie similaire à celle générée par des
phonie éponyme de Gustav Mahler, révèlent la direction de la bols tibétains. Étroitement liée à l’architecture du dôme géodé-
rotation de la Terre ou encore le nombre de rotations par jour. Son sique de Buckminster Fuller, l’installation se transforme en
œuvre devient une transcription musicale pour les performers constellation sonore et en une expérience d’écoute exceptionnelle.
qui ont toute liberté d’interpréter cette partition et peuvent ainsi
ouvrir la performance au hasard, à l’improvisation et aux struc-
tures rythmiques créatives.

De gauche à droite, de haut en bas Philip Corner, Made by underhanded Notes (Behind my Back), 1961 | David Tudor & Composers Inside Electronics, Rainforest V (Variation 1), 2015 |
Jorinde Voigt, The Shift (Song of the Earth) I-VIII, 2016 | Céleste Boursier-Mougenot, clinamen, 2013
29 Mondes flottants

Circulation
infinie

Tout à la fois ingénieur, artiste, archi- Par sa pratique artistique, Julien Discrit Associant formes abstraites et éléments
tecte et inventeur visionnaire, Richard souhaite créer une nouvelle cartographie récupérés, parfois délibérément brûlés
Buckminster-Fuller est l’auteur de nom- du monde, faire l’expérience du temps, ou déchirés, Alberto Burri propose des
breuses innovations dans des champs explorer la tension entre le visible et le objets hybrides. Troué et taché de noir
aussi bien théoriques que techniques. dissimulé. Prenant pour sujet l’exposi- par le feu, le plastique transparent de
Dans les années 1950, il popularise le tion universelle de 1967 de Montréal et le Plastica retrouve une certaine matéri-
dôme géodésique, une structure sphéri- dôme géodésique dessiné par l’architecte alité par sa détérioration. En opposition
que qui permet une répartition équilibrée Buckminster Fuller à cette occasion, son avec les outils traditionnels du pein-
des forces et se construit aisément. Dans film 67-76 se veut être une parenthèse tre, le feu retire de la matière à l’œuvre
le même registre prospectif, il propose de temporelle entre 1967 et 1976, année où et met ainsi en évidence le matériau
nouveaux modes de transports aérody- ce même dôme prit feu. Centré autour pour lui-même. Loin du Grand Verre de
namiques et des concepts économiques et de la « reconstitution » de cet incendie, Marcel Duchamp, c’est, comme l’écrit
écologiques d’habitation individuelle qui l’œuvre a pour but de mettre en relief Pierre Restany, en 1962, « un art brut
font encore date aujourd’hui. Son ambi- les enjeux de cette époque : question- soumis à l’esprit de géométrie ».
tieuse perspective humaniste, qui réunit nements au sujet du mode de vie, au
design, poésie, sciences et philosophie, rapport à l’environnement et à la Nature
s’est notamment révélée d’une influence en général.
capitale dans l’établissement de commu-
nautés alternatives. Son Radome, issu des
collections du Centre Pompidou-Musée
national d'art moderne et qui accueille
l’œuvre de Céleste Boursier-Mougenot,
est un parfait exemple de la volonté chez
Buckminster-Fuller d’associer la pureté
d’une forme à un usage destiné à la com-
munauté au sens large.
Avec le soutien technique de CIREME/Meric

De gauche à droite Richard Buckminster Fuller, Radome | Image d'illustration pour le synopsis de Julien Discrit | Alberto Burri, Plastica, 1964
30 Mondes flottants

« Dès que l’on commence à révéler d’autres possibilités de représentation en


s’affranchissant des codes connus, commence alors une recherche infinie qui permet
de dévoiler des réalités différentes, plus personnelles, subjectives et poétiques où les
règles doivent être inventées en permanence par celui qui se prête au décodage. »
Marco Godinho

Laurent P. Berger et Cyrille Berger, archi- Peintre, sculpteur et cinéaste, Robert Membre active du collectif chilien CADA
tectes, collaborent depuis 2006 sous Breer a su bâtir tout au long de sa carrière (Colectivo Acciones de Arte) formé en
l'identité Berger&Berger. Ensemble, une œuvre drôle, atypique et stimulante. 1979 au Chili en réaction à la dictature
ils souhaitent investir les interstices des Passé par l’abstraction géométrique et les du général Pinochet, Lotty Rosenfeld
pratiques – leurs marges – dans lesquels films d’animation, il invente des objets en organise sa pratique artistique à l'en-
se révèlent les nouveaux territoires du mouvement dans les années 1960, qu’il contre d’un ordre social, autoritaire et
projet et opérer un décadrage en ouvrant a notamment présenté en 1970 lors de brutal. Avec Una milla de cruces sobre el
sur la question du mode relationnel des l’exposition universelle d’Osaka pour le pavimento, réalisé à Santiago en 1979,
artefacts contemporains. Processus et pavillon américain. Grâce à leurs petites l’artiste scotche des bandes blanches
environnement participent de la même roues invisibles, ses Floats et ses Rugs se en travers des lignes discontinues de
réalité. Ainsi, le rôle du spectateur se déplacent imperceptiblement au sein de circulation routière. Ce faisant, elle
transforme en un élément structurel l’espace d’exposition en un ballet discret transforme ces marques en un ensemble
de l'œuvre ouverte. Pour leur création, et aléatoire, entre indiscipline, apesan- de croix. Chargé de significations, la croix
les œuvres nécessitent une nouvelle teur, glissement et fluidité. Légèrement devient avec Lotty Rosenfeld le symbole
attitude active de la part du public. surélevées, elles semblent flotter, être d’une révolte contre le régime social.
à la dérive, changeant de direction Tout en contestant un ordre linéaire de
lorsqu’elles rencontrent un obstacle. De l’organisation du monde, Lotty Rosenfeld
par leur autonomie enfin, elles se jouent appelle également à la rencontre et à la
de la sculpture minimaliste et de la réappropriation de l’espace public.
dimension sacrée de l’exposition.

De gauche à droite Berger&Berger, Sans titre, 2012 | Robert Breer, Float, 1970 | Lotty Rosenfeld, Una milla de cruces sobre el pavimento, 1979
31 Mondes flottants

«La terre m’appelle, souffle m’aspire, je m’engouffre, os, carcasse, le noir est sans
fin, la vitesse est sans frein. M’enfonce l’avantage, dans un intense placage, tout mon
poids me presse je ploie sous les trombes. Dépouille, en flottaison. L’horizon est d’un
mouvement étrange. »
Julien Creuzet

La pratique artistique de Lara Damián Ortega met en scène des objets Artiste portugais établi entre la France
Almarcegui s’attache aux territoires de consommation qu’il accumule, altère et le Luxembourg, Marco Godinho
habités par les hommes. Déconstruire ou démonte afin de souligner ce qu’il interpelle les visiteurs, et ce même
les rapports de force qu’impliquent ou nomme « les zones transitoires entre avant d’entrer au sein de la Sucrière.
imposent l’architecture et l’urbanisme, les espaces intérieurs et extérieurs ». La Tamponnée à même le mur l’empreinte
révéler des structures invisibles comme lisibilité de ses sculptures composites “Forever Immigrant” se répète – à
les matériaux nécessaires à l’édification et éclatées, souvent suspendues au- l’infini, ou presque – sur la totalité
de bâtiments institutionnels : autant dessus du sol, leur permet de devenir des murs pour former un nuage mou-
de mises en œuvre et de procédés aussi des images, puis des signes, circulant vant qui traverse et enveloppe l’espace.
importants pour l’artiste que les pièces ainsi entre une objectivité littérale et une Comme un passeport criblé de tampons
qu’elle peut montrer. La temporalité, signification subjective. d’immigration, ces deux mots soulignent
souvent centrale dans le choix des Le titre de l’œuvre qu’il présente à la la non-appartenance à un territoire, à
espaces investis (ruines, friches, Biennale, Hollow/Stuffed: market law l’instar de son œuvre Untitled (Trans-
chantiers), invite à une exploration (« vide/rempli ») s’inspire du célèbre parent Flags) qui remplace les drapeaux
prospective, hors du lieu d’exposi- poème en cinq parties de T. S. Eliot, traditionnels de l’Europe par des dra-
tion et dans la ville même. L’artiste est The Hollow Men (1925), qui fait lui- peaux transparents. Les notions de
d’ailleurs invitée à participer à la plate- même référence à « l’imposteur plein territoire et d’appartenance sont sans
forme Veduta de la Biennale de Lyon de vide » qu’est le personnage de Kurz cesse remises en question dans un
(Veduta p.06) à Saint-Fons, ville industri- dans Au cœur des ténèbres de Joseph monde marqué par l’accélération des flux
elle de la Métropole de Lyon. Conrad (1899). Cette sculpture, fondée et la constante mobilité.
sur la maquette en plastique d’un sous-
marin allemand de type XXI datant de la
Deuxième Guerre mondiale, est fab-
riquée à partir de sacs alimentaires
industriels remplis de sel et suspendus
au plafond, comme un bateau mythique.
Un petit trou dans la partie inférieure de
la sculpture permet au sel de s’échapper
et de s’accumuler lentement sur le sol
tout au long de l’exposition.
De gauche à droite Lara Almarcegui, Le Gypse, 2016 | Damián Ortega, Hollow/Stuffed: market law, 2012 | Marco Godinho, Forever Immigrant, 2012
32 Mondes flottants

Rejetant tout principe de composi- La réappropriation collective et « Ce qui m’intéresse, c’est la manière dont
tion picturale, tout idéal d’harmonie subjective d’un récit historique antil- les choses sont faites et comment elles
et toute représentation, le mouvement lais, l’affranchissement de catégories sont lues. Pour la Biennale, j’aimerais
Gutaï en vient à concevoir la peinture culturelles statiques, et la fabrication montrer une série d’images d’un pan-
comme un corps à corps avec la cou- d’un circuit poétique équivoque, aux neau publicitaire en décomposition. Ces
leur. Dès la fin des années 1950, l’un des centres de gravité multiples, sont autant images seraient produites à travers une
membres les plus importants de ce mou- de processus à l’œuvre dans le travail absence de contenu plutôt que de se voir
vement d’avant-garde japonais, Saburo de Julien Creuzet. Pour la Biennale de assigner un sujet ou un autre. Il ne s’agit
Murakami, devient l’un des précur- Lyon, le jeune artiste crée une œuvre à pas de raconter une histoire mais plutôt
seurs du « happening ». Avec son œuvre la fois poétique et politique. Équipé des de se demander quelle histoire on veut
la plus célèbre, Passage, 8 novembre outils technologiques et sociaux de notre raconter. Malgré les fortes tensions qui
1994 (Traversant les écrans de papier), époque, il crée une œuvre volontaire- agitent la société thaïlandaise contempo-
il faut imaginer le bruit du papier kraft ment hétéroclite : un collage visuel et raine, les désirs politiques et les besoins
couvert de poudre d’or et tendu sur sept sonore de commentaires à la première de certains groupes génèrent également
châssis alors que l’artiste les traverse en personne, de références à une histoire ces moments de suspension et d’inertie.
un instant, déchirant tout sur son pas- commune, et de signes issus de la culture Les silences imposés arbitrairement par
sage. Comme un dernier écho, deux ans pop. « Au sol, un chemin de traverse pour les pouvoirs en place aggravent la frustra-
avant sa mort, à une carrière intense approcher les multiples formes. Une tion et la colère de la société.
relevant de l’engagement corporel le plus bâche de bateau semble flotter, suspen- Tandis que mon Ephemeral Cinema - un
total. Dépasser la peinture par l’action, due, cristallisée par le chromage, de cinéma éphémère monté sur roue, petit
valoriser celle-ci au détriment de l’ob- l’électrolyse. Une aile d’avion, supporte véhicule équipé d’un projecteur qui, tout
jet achevé : Saburo Murakami s’attache un bouquet de fleurs du paradis » Julien au long de la Biennale, circulera d’un lieu
avant tout à l’impact psychologique qu’un Creuzet à l’autre pour présenter une sélection
événement ou un comportement peut de films – animerait divers lieux, le pan-
engendrer, anticipant très largement les neau d’affichage graverait une image de
bouleversements liés à la notion même silence. » Pratchaya Phinthong.
de création qui agiteront les artistes dès
les années 1960.

De gauche à droite Saburo Murakami, Passage, 8 novembre 1994, 1994 | Julien Creuzet, Dernière partie de ricochet 3, 2017 | Pratchaya Phinthong, Ephemeral cinema, 2004
33 Mondes flottants

Archipel de
la sensation

Les installations vidéo de Diana Thater Artiste capitale de l’avant-garde Le sol est recouvert de 70 douzaines
abordent avec une poésie volontaire- brésilienne, Lygia Pape s’est intéressée, d’œufs dispersés, en un désordre
ment sidérante les menaces qui pèsent dans les années 1960, à des questions organisé permettant le passage du spec-
sur le monde naturel, de l'extinction liées aux matériaux – recherche pour- tateur. Entrevidas (1981) d’Anna Maria
des espèces animales aux désastres suivie jusqu’à sa mort, avec notamment Maiolino explore littéralement l’expres-
écologiques provoqués par l'homme. Si New House qui fait se confronter lumière, sion « marcher sur des œufs ». Son
ses œuvres prennent souvent comme destruction et envahissement de la travail polymorphe et transversal met en
point de départ les lieux où se rencon- nature. Pionnière d’un art performa- œuvre la problématique du corps comme
trent l'homme et l'animal (une réserve tif, participatif et sensoriel intimement métaphore d’une permanente invention
naturelle au Cameroun, un lieu de dres- lié aux questions sociales, son oeuvre O de la vie, comme lieu d’une subjectivité
sage à Hollywood, un parc d'attraction), Ovo permettait ainsi aux participants de féminine mais aussi d’une certaine fra-
elles refusent toute narration linéaire déchirer de fines feuilles de papier ou de gilité du pays puisque la démocratie vient
pour s'emparer de l'espace d'exposition plastique colorées enveloppant des cubes seulement de renaître au Brésil après la
jusqu'à en manipuler et déformer l'archi- de bois. dictature.
tecture : angles de prise de vue atypiques,
changement brutal d'échelle, filtres
colorés et panoramiques forment autant
de paysages temporels et abstraits.

De gauche à droite Diana Thater, White is the Color, 2002 | Lygia Pape, O Ovo (The Egg), 1967 | Anna Maria Maiolino, Entrevidas, 1981
34 Mondes flottants

À la suite des artistes néo-concrets Tour à tour sculpteur, performeur, agi- Les peintures, sculptures, photogra-
brésiliens, Ernesto Neto revisite tateur et entrepreneur, David Medalla phies, performances et interventions
les formes biomorphiques d’artistes est considéré comme pionnier de l’art in situ de l'artiste et musicien Davide
européens tel qu'Hans Arp. À la lisière de cinétique, du land art ou de l’art partic- Balula exploitent aussi bien la matière
différents mondes – entre faune et flore, ipatif. Créée en 1963, Cloud Canyon est naturelle (qu'elle soit solide, liquide,
animé et inanimé, moderne et contem- une machine à bulles, née de plusieurs gazeuse ou en feu) que les structures
porain %– Ernesto Neto invite le visiteur expériences personnelles : le survol du créés par l'homme (architectures, com-
à découvrir ses œuvres sous un ciel en Grand Canyon, la visite d’une brasserie positions sonores ou réseaux virtuels).
polyamide où les trous, à la manière de écossaise, celle d’une usine de savon à Mais c'est le passage du temps qui, chez
Dadamaino ou de Lucio Fontana, laissent Marseille, l’observation de nuages sur Balula, génère véritablement l'œuvre :
l’énergie circuler. Par un jeu de poids et la baie de Manille… mais aussi des sou- toiles trempées dans des cours d'eau,
de contrepoids, son œuvre Two Colums venirs plus personnels comme le lait de enterrées ou placées dans des chambres
for One Bubble Light se maintient en coco cuisiné par sa mère ou l’écume sur climatiques, sculptures évoluant en fonc-
parfait équilibre et accueille en son sein la bouche d’un résistant agonisant sous tion des flux internet des spectateurs et
les visiteurs afin de les rendre plus atten- les coups de l’occupant japonais. David performances collaboratives génèrent
tifs à l’environnement qui les entoure. Medalla souhaite annihiler les barrières ainsi de véritables moments de partage à
entre les spectateurs et l’œuvre d’art et la fois ouverts et généreux.
laisser libre-cours à l’imagination. Ainsi,
le visiteur peut projeter ses propres
interprétations sur les formes nuageuses
créées par les machines à bulles.

De gauche à droite Ernesto Neto, Two Columns for one Bubble Light, 2007 | David Medalla, Cloud Canyon, 1964-2016 | Davide Balula, Speaking in Flames (The Voice of the Fire Breather),
2014
35 Mondes flottants

« Le secret en lui-même est bien plus beau que sa révélation %» : Christodoulos Panayiotou transforme le monde en un théâtre
toute l’œuvre de Jill Magid joue de relations intimes avec le pou- au sein duquel se jouent les mythes qui nous unissent. D’une
voir et la dissimulation, la recherche et le long cours. Depuis énigme à l’autre, ses œuvres révèlent les histoires cachées du
2013, l’artiste cherche à accéder aux archives de l'architecte monde, comme une archéologie contemporaine dont le rôle
mexicain Luis Barragán, acquises par l’industriel Rolf Fehlbaum serait non plus de raconter l’Histoire mais de la reformuler. En
pour les offrir à sa fiancée, l’historienne Frederica Zanco. Ces prenant souvent Chypre comme toile de fond et point de départ,
derniers refusant tout accès à ces archives, Jill Magid propose Christodoulos Panayiotou chorégraphie une histoire sans cesse
un échange : le rapatriement des archives professionnelles de réinventée et explore la manière dont de simples gestes peuvent
Barragán en échange d’un diamant issu des cendres de Barragán, agir tels des contrepoints subversifs aux récits nationalistes et
soit « le corps en échange de l’œuvre ». Magid développe depuis homogènes. Pour la Biennale, l’artiste présente Untitled, série
une œuvre au long cours qui vise à explorer « l'intersection de composée de Pulp Paintings, étranges monochromes de papier
l'identité psychologique avec l'identité judiciaire, les droits de dont les couleurs proviennent de billets de banque démonétisés.
propriété internationaux et le droit d'auteur, l'auteur et la pro-
priété ». Dans ce cadre, le Tapete de Flores de Magid fait partie
de l'ofrenda (« offre » ou « autel ») mis en place le Jour des morts
au Mexique et qui représente le chemin partagé entre les vivants
et les morts.

De gauche à droite Jill Magid, General view of exhibition, Ex-voto, 2016 | Christodoulos Panayiotou, Untitled, 2016
36 Mondes flottants

Daniel Steegmann Mangrané


Les œuvres de Daniel Steegmann Mangrané projettent des lignes
de fuite, des perspectives infimes et changeantes, quasi invisi-
bles. De Equal (Cut), (2008), où l’artiste incise dans le sol une ligne
qui s’échappe de l’espace d’exposition et plante dans cet inter-
stice de béton des plantes invasives, à 16 mm, (2009-2011), où un
câble tendu au milieu des arbres permet à une caméra de glisser
à une vitesse quasi immobile au sein de la forêt tropicale, ses
oeuvres orientent le regard, guident les pas, agissent sur nos sens
et fissurent notre représentation du monde, y traçant un autre
cheminement, une bifurcation susceptible de nous rapprocher
davantage du vivant. Entre aspiration minimaliste et exubérance
organique, aridité des érosions désertiques à l’ère de l’anthro-
pocène et prolifération végétale, le projet de Daniel Steegman
Mangrané pour la Biennale joue de la tropicalité et du vivant
dans un espace sculptural par ailleurs strictement moderniste.
Ou comment des papillons donnent vie à une terre stérile...

« Confondre l'intérieur et l'extérieur


de l'exposition est l'un des premiers
devoirs de l'art : l'espace du musée ne
peut plus être un espace d'accumulation
d'artefacts, isolé et protégé de
l'extérieur, mais un lieu où notre
rapport aux objets et à la réalité est
reconfiguré. »
Daniel Steegmann Mangrané

De gauche à droite, de haut en bas Orange Oranges, 2001, M O R P H O, 2017 & (‘(, 2013, Daniel Steegmann Mangrané
37 Mondes flottants

Corps
électriques

Créé de toutes pièces grâce à un appel à Entre science, philosophie, astrophy- Inspirée par la « nouvelle combinaison
projet d’Ari Benjamin Meyers, le groupe sique et arts visuels, Melik Ohanian de robe destinée à la danse théâtrale %»
de musique pour la performance The explore et dépasse, à travers différents inventée par Loïe Fuller en 1895, Ola
Name of this Band is The Art joue un supports, l’aspect matériel de l’œuvre. Maciejewska explore le potentiel de
ensemble de versets et de chorus com- Nourri d’une réelle culture de l’image, devenir objet du corps du danseur à
posé par l’artiste. Ce répertoire complexe Melik Ohanian s’inspire des différentes travers le mouvement des tissus. Tout
formé pour The Art constitue une base procédures propres au cinéma et aux comme Loïe Fuller, la jeune artiste sou-
à partir de laquelle l’improvisation et la techniques de projections contempo- haite enclencher le mouvement et la
liberté d’interprétation sont possibles. raines pour travailler autour du statut fabrication d’images à partir des objets
Éphémère, l’œuvre ne laisse pas derrière de l’image et du concept de temps. Pour qui l’entourent. Subjugué par ces danses
elle une trace pérenne mais plutôt un la Biennale, Melik Ohanian propose un hypnotiques, l’œil du spectateur voit
ensemble de souvenirs et d’histoires qui nouveau projet qui mêle volontairement les corps se transformer en créature
résonneront encore dans l’esprit des vis- film, chorégraphie et architecture : « Ces hybride, en figures étranges : tour à tour,
iteurs. va-et-vient et rebonds du temps, avec ces une fleur, une flamme ou encore un
rappels au passé, ces projections dans le oiseau semblent apparaître.
futur, ou ce rappel au présent, forment « Je travaille à partir de Loïe Fuller pour
la permanence de ce que chacun d’entre mettre en évidence cette qualité spéci-
nous vit intimement. Parfois dans mon fique de mouvement produite par la
travail, le passé prend le dessus, parfois relation entre le corps et les objets, parce
c’est l’anticipation. Une exposition c’est que je m'intéresse justement à l'hybride
peut être ça, trouver une stabilité du et à l’hybridation des choses. »
temps… » Melik Ohanian Ola Maciejewska

De gauche à droite Ari Benjamin Meyers, The Art, 2016 | Melik Ohanian, DAYS — I See what I Saw and what I will See, 2011 | Ola Maciejewa, Yellow Object « Loïe Fuller Manual by Ola
Maciejewska »
38 Mondes flottants

La pratique artistique d’Anawana Camille Norment utilise régulière- Cinéaste et plasticien thaïlandais,
Haloba se fonde sur une recherche ment la notion de psychoacoustique Apichatpong Weerasethakul est une
permanente consacrée à l’Histoire, à culturelle comme un cadre esthétique figure novatrice du cinéma d’art et
la culture et aux idéologies contem- et conceptuel. À travers sa pratique qui lauréat de la Palme d’Or 2010. Entre
poraines. Pour la Biennale, Anawana mêle installation, sculpture lumineuse, mémoire, politique et crises sociales, son
Haloba propose deux projets. Le premier dessin, performance, vidéo et sons, l’ar- œuvre conte une narration expérimen-
s’intitule The sounds of silence, never tiste souhaite examiner des phénomènes tale et hybride. Il fait ainsi voyager les
heard before et s’inspire d’un poème socio-culturels et leurs contextes de pro- spectateurs entre rêve et réalité. Les uni-
écrit par l’artiste. L’œuvre convoque les duction. vers oniriques qu’il crée sont le théâtre
images mentales qui sont apparues à Camille Norment cherche à engager le de bouleversements, non sans rappeler
l’artiste durant l’écriture de ce texte con- spectateur en tant que participant phy- la situation de son pays au bord de l’effon-
sacré à l’esclavagisme, à l’aliénation que sique et psychologique et ainsi créer une drement.
provoque l’exil forcé et aux traumatismes expérience somatique et cognitive, à l’in-
liés à une vie d’apatride. Le deuxième star de son œuvre Prime.
projet, qui porte le titre de Likuta za
mazwahule / Legkotha (qui signifie
« %cour de justice dirigée par un homme
venu de loin ») est une installation
sonore performative qui joue sur le sens
positif du mot « étranger » en swahili :
mazwahule ne s’applique pas au nouvel
arrivant dénué de toute culture mais
plutôt au voyageur, à celui qui a beaucoup
appris et a beaucoup à donner…

De gauche à droite Anawana Haloba, "Rape" at the Piccadilly Circus, 2016 | Camille Norment, Prime, 2016 | Apichatpong Weerasethakul, Phantoms of Nabua, 2009
39 Mondes flottants

Je suis ici, regarde ici Lui, je veux dire, ce mot abominable


de « sucre ».
je viens de me réveiller, Depuis que nous avons dû quitter
le son assourdi par la neige qui notre terre.
tombe L’exode est ce que nous sommes
tout est si tranquille autour de moi. devenus
je me tiens à présent devant la voyageant sans destination…
fenêtre Nous ne sommes plus que l’ombre de
soufflant de l’air de ma bouche nos âmes
créant un peu de brume sur la vitre…
Personne ne me voit… ici Grand-mère cherchait de l’air, son
tout est tellement blanc dehors corps fragile ne pouvait plus
comme le flot d’un sucre qui La porter. Ses jambes étaient telles
viendrait de la ferme à sucre de ma des seaux d’eau.
grand-mère il y a très longtemps la mort nous a rendu visite, encore et
pourrait-on dire maintenant. encore…

Ô ne pas avoir pensé à ce mot, […]


nous avons fait le serment de ne pas
le prononcer ni même le penser. Anawana Haloba, 2016
40 Mondes flottants

Des habitants de Rio issus de toutes les classes sociales « Dans mon travail, la peinture est la photographie et la pho-
ont été réunis sous un grand drap blanc par Lygia Pape tographie est la peinture » : figure essentielle de l’art espagnol
dans le cade de Divisor. Par cette action, un espace était des années 1960, Darío Villalba s’est tourné très tôt vers une
tissé en tant que processus créatif afin d’établir de nou- pratique picturale de la photographie. Ses expérimentations l’ont
velles relations. Dans la lignée de cette œuvre historique de amené à travailler avec des matériaux chimiques inhabituels
la collection de l’IAC de Villeurbanne, un programme de (méthacrylate, peinture bitumineuse), afin de faire apparaître le
performances se déploie, notamment le week-end du 14 et 15 résultat de ses collages directement sur son support. La violence
octobre 2017, à Lyon et au MAGASIN de Grenoble, afin d’y décou- des thèmes qu’il aborde (cruauté, folie) s’incarne dans les manip-
vrir les œuvres d’artistes tels que Héctor Zamora, Julien Creuzet, ulations parfois agressives qu’il impose à son iconographie.
Rivane Neuenschwander, Marco Godinho, Elisabeth S. Clark… Indigents, malades, vieillards, enfants et gigolos sont autant de
figures destinées à envahir les représentations publiques de
corps humains pourtant ordinaires en raison de leur proxim-
ité physique. Plus que la limite photographique de la mort que
Roland Barthes considérait comme inhérente au médium, le
pathos de ses personnages entraîne l’agitation de moments de
transition, du changement, de l’incapacité de retenir son propre
corps et celui des autres dans le balancement sans fin de la vie, du
désir et du regard humain.

De gauche à droite, de haut en bas Héctor Zamora, Ruptura, 2016 | Elisabeth S. Clark, A spark kept alight, 2013 | Lygia Pape, Divisor (Divider), 1968 | Darío Villalba, Preso andando, 1974 &
La espera blanca, 1993
41 Mondes flottants

Cosmogonies
intérieures

Avec Otto Piene, Heinz Mack fut le À partir de la problématique de la Lars Fredrikson recherche, à lier
cofondateur en 1957 du groupe ZERO, destruction et de la fabrication des espace et son afin de former « des sons
mouvement qui a accueilli des partici- images, Renaud Auguste-Dormeuil plastiques ». Dessins et sculptures à
pants tels qu’Yves Klein, Jean Tinguely, explore différentes temporalités qui ont l’explosif, « tableaux sonores aux mou-
Piero Manzoni ou Lucio Fontana. Aux toutes à voir avec la question du point de vements aléatoires », matérialisation
confins des influences avant-gardistes vue . Pour la Biennale, et sous la forme sur papier électrosensible de signaux
des années 1950-60, Mack est un des prin- d’une performance, I Will Keep a Light et sons enregistrés ou encore sculp-
cipaux représentants de l’art cinétique Burning donne corps aux lignes du ciel tures en inox, apparaissent comme
allemand. Ses sculptures, qui incluent ce de demain. Allumées au fil de la soirée, autant de possibilités pour y accéder.
qu’il nomme « structures dynamiques », des bougies font peu à peu apparaître un Aventurier et chercheur, Lars Fredrikson
impliquent souvent le mouvement et des immense cercle matérialisant l’invisible. tente de dépasser les frontières de son
jeux de lumière. Lichtrotoren, Sonne des art en encourageant les spectateurs à
Meeres (Rotateur de lumière, soleil de la mener leurs propres expériences. Mêlant
mer) est représentatif de son travail sur art cinétique, minimalisme et concep-
la vibration de la lumière : entre objet tualisme, Lars Fredrikson déforme le
industriel et précieux, fixité et mou- réel par ses plaques en acier inoxydable
vement, ce monochrome sollicite tant gravées et pliées, et fait voyager les visi-
l’imaginaire que les sens. teurs entre science et poésie.

De gauche à droite Heinz Mack, Lichtrotoren, Sonne des Meeres, 1967 | Renaud Auguste-Dormeuil, I Will Keep A LIght Burning, 2011 | Lars Fredrikson, Untilted, 1965
42 Mondes flottants

Lucio Fontana, l’un des premiers Shimabuku crée les conditions de Des objets qui apparaissaient précédem-
artistes abstraits italiens, a produit dès scénarios poétiques, dont il documente ment dans les œuvres de Yuko Mohri,
les années 1930 une œuvre picturale et la gestation comme la réalisation. tels que des rubans, des plumeaux, des
conceptuelle qui s’est régulièrement Performatives, parfois absurdes ou lou- cordes et des papillons, ont été disposés
renouvelée. Ses expérimentations foques, ses interventions permettent et arrangés au sein de systèmes ciné-
avec la céramique ont donné plusieurs de renouveler l’intensité du regard que tiques. Les mouvements de chaque objet
ensembles de sculptures figuratives, l’on porte sur le monde contemporain, ont été scannés en continu, et les images
dans lesquelles priment la couleur et la ses bizarreries merveilleuses mais ainsi produites – en théorie, un flux
lumière, éclatantes et sensuelles. Dans également la violence ou l’arbitraire presque infini – ont été enregistrées.
ses toiles monochromes, qu’il troue, de ses transactions sociales. Souvent Pour décrire les différentes phases de
fend et maltraite, il cherche à développer issues de rencontres impromptues, ses mouvement et de temps produites par
« un art fondé sur l’unité du temps et de trajectoires empruntent de nombreuses ces objets, Yuko Mohri parle d’« image
l’espace ». Son geste perforateur et bifurcations. plissée », exprimée au singulier puisqu’il
les textes qu’il rédige alors initient Au Grand Parc de Miribel-Jonage, ne s’agit pas d’images multiples mais
le spatialisme, un mouvement dans Shimabuku propose de mettre méta- plutôt des différentes modalités d’une
lequel s’inscrivent la plupart de ce qu’il phoriquement le monde sans dessus image unique. Cette image, qui prolifère
nomme ses Concetti Spaziali (Concepts dessous en transformant le ciel en continuellement à chaque fois qu’elle est
Spatiaux). Outre deux peintures, la paysage. (Veduta p.06) scannée, plie le mouvement et le temps
Biennale montre également l’Ambiente en eux-mêmes d’une manière différente
Spaziale (1949), première œuvre acquise d’une image en mouvement, pour laquelle
par le Musée d’art contemporain de le temps avance de façon linéaire.
Lyon à sa création en 1984 : un espace Yuko Mohri compare également ces
noir, sans directive, sans mode d’emploi. images, dont la qualité à la fois floue
Dans l’Ambiente Spaziale se trouvent des et rugueuse s’oppose aux défauts du
petits points jaunes qui n’ont aucune numérique, à ce qu’elle appelle des
justification précise et indiquent simple- « photographies d’esprit », dans la
ment les trois dimensions de l’espace, la mesure où « elles capturent des choses
quatrième étant le visiteur, dans le noir, qui n’auraient pas dû l’être ».
seul face aux décisions à prendre…

De gauche à droite, de haut en bas Lucio Fontana, Concetto spaziale (50-B.1), 1950 | Julien Creuzet, En suspens (...), 2014 | Lucio Fontana, Ambiente spaziale, 1967 |
Shimabuku, When Sky was Sea, 2002 | Yuko Mohri, Pleated Image, 2016
43 Mondes flottants

Les réincarnations de technologies Tomás Saraceno explore l’idée de Avec des interventions discrètes et déli-
obsolètes d’Icaro Zorbar se font avec communauté à travers des formes cates, Elizabeth S. Clark amorce des
affection et nostalgie d’une époque dont expérimentales – ballons ou plateformes récits qu’elle laisse ouverts. Une œuvre
sa génération peine à se souvenir. L’ar- modulaires gonflables et habitables – littéraire, une anecdote ou une situa-
tiste s’intéresse surtout à l’humanisation comme autant de solutions potentielles tion peuvent constituer l’origine de ses
de la technologie et met en avant la valeur aux problèmes qui agitent le monde con- performances, partitions ou installa-
esthétique de ses machines à l’allure de temporain : explosion démographique, tions : la perte ou la dissimulation d’un
jouets, qu’il appelle les « %petits mon- pollution, réchauffement climatique… objet, un lâcher de ballons, une suite
stres %», entre œuvre d’art, machine et jeu. Pour la Biennale, Tomás Saraceno d’instructions… La nature musicale de
Avec des œuvres telle que Sympathy for réinterprète son œuvre Cosmic Dust : sa poésie permet par ailleurs de ryth-
the Devil, Icaro Zorbar plonge le spec- « Quarante mille tonnes de poussière mer une alternance entre apparitions et
tateur dans un environnement sonore cosmique tombent sur la Terre chaque disparitions.
et visuel composé d’écrans, d’ouvrages année… que nous respirons… comme Pour la Biennale, Elisabeth S. Clark
de science-fiction et de miroirs, comme une sorte de poussière d’étoile… Un cube réactive plusieurs installations et per-
le troublant reflet d’une époque déjà de matière noire… Une énergie som- formances : d’une étincelle maintenue
dépassée. bre… Outre la respiration des araignées, allumée pendant plus de douze
la voie lactée que nous voyons la nuit heures, qui parcourt lentement et sans
n’est que poussière ! Une toile cosmique interruption tout l’espace d’exposition,
faite d’atomes, d’éléments, de chimie… jusqu’au passage obligé du spectateur à
Une partie de cette poussière est encore travers une étendue de paillettes qu’il
là-haut aujourd’hui et on peut la voir emportera nécessairement avec lui, ses
briller la nuit… Une lumière zodiacale… œuvres sont autant de moments à la fois
déposée sur la toile d’araignée du cos- fugaces et marquants.
mos. »

De gauche à droite Icaro Zorbar, Sympathy for the Devil, 2012 | Tomás Saraceno, Arachno Concert With Arachne (Nephila senegalensis), Cosmic Dust (Porus Chondrite) and the Breathing
Ensemble, 2016 | Elisabeth S. Clark, Enchanté, 2016
44 Mondes flottants

Triste état céleste J’attends le souffle


Seuls restent les gestes Par la fenêtre
Qui se répètent
Qui deviennent Marie je suis dans une
Des prières-rituels plongée
Sans fin
Je refais par tradition Au bout de la caverne
Sans me poser la question Il y a de la lumière
Entre mes dieux Dans les chaumières

Triste état du ciel Tu vois les gyrophares


Il reste quoi
En bas dans la cave Je montre les éclairs
Au sol sec Coup de tonnerre
Aux milliers de fissures
Marie Je t’ai vue au palais
L’avenir est dans Sous le dôme de la
la pénombre chapelle
Parfois il est bon de ne pas Il y a des souvenirs
savoir Des restes de soirées
Le pourquoi divin
Tu as vu ce soir tout ce qui J’ai fait ça seul
tombe Comme une procession
Les toiles qui s’arrachent J’ai fait dix-sept variations
Pour devenir des coupes Pour être sûr
gorges De toucher
Je suis resté perché La vérité
En haut près de l’espoir
Du ciel J’avais envie de glisser
À l’origine Le doigt sur l’horizon
Des éclairs De titiller les arabesques
Des idées Étincelantes de la main
Pour avoir la sensation
J’invoque d’être
Pointe de l’index Dans une relation intime
avec le ciel
Ton dessein
Est-ce que la grêle lévite Enfant j’avais voulu réécrire
La chute est lente la genèse
Joseph est las En suspens
Brisé de ne pas être Triste état céleste
Lui aussi une statue Seuls restent les gestes
qui se répètent
Un déchet de sel Qui deviennent
Je suis gaucher comme Des prières-rituels
Adam Julien Creuzet, En suspens (...), 2014,
Je pointe de l’index poème-titre, vidéo-boucle, 2’20’’
45 Mondes flottants

« Ce qui m'intéresse, c'est de rendre


visible ce qui est invisible ; le flux par
exemple. Ma démarche est souvent liée
à cette question de l'immatérialité et de
l'énergie. »
Dominique Blais

Dominique Blais met en lumière les propriétés physiques d’un Jingfang Hao & Lingjie Wang conçoivent et réalisent en duo des
matériau, les courants électromagnétiques tels qu’on peut les objets et des environnements hybrides. Pour l’œuvre L’été à venir
enregistrer aux pôles de notre planète ou encore divers flux, est déjà fini, le sol est entièrement recouvert de pollen de lotus et
temporels ou sonores, imperceptibles pour l’Homme sans assis- apparaissent, ici et là, quelques objets trouvés. Le matériau utilisé
tance technologique. Ses installations, qui emploient souvent est considéré comme un fossile de la plante qui peut se conserver
des accessoires de ce qu’il nomme « l’univers du sound system » quelques milliers d’années, voire plus. Historiens et archéologues
(microphones, câbles, enceintes, platines vinyles) fonctionnent analysent, à travers le pollen de lotus, la transition du climat
comme des dispositifs de révélation, attribuant une nouvelle et le changement des espèces. Les visiteurs, en se déplaçant
matérialité à ces phénomènes. sur une passerelle faite de palettes, sont invités à entrer dans
Pour la Biennale, Dominique Blais travaille à la fois sur le son un espace hors du temps. L’œuvre Over the Rainbow apparaît
et la lumière, par le biais d’une double installation de forme comme un instant fugace à saisir : l’arc-en-ciel n’est visible que
héliptique destinée à modéliser l’espace à travers le mouvement depuis certains points, se déplace avec la marche du spectateur,
sonore, tandis que la lumière révèle tout à la fois l’architecture et puis disparaît. L’expérience sensorielle et méditative permet
son absence. d’apprécier différents phénomènes liés à l’écoulement du temps,
aux variations lumineuses ou aux limites de notre perception

De gauche à droite, de haut en bas Jingfang Hao & Lingjie Wang, L’été à venir est déjà fini, 2016 | Dominique Blais, L’Ellipse, 2010 | Dominique Blais, Phases of the Moon, 2014 |
Jingfang Hao & Lingjie Wang, Over the rainbow, 2016
46 Mondes flottants

Ernesto Neto, Two Columns for one Bubble Light, 2007


47 Mondes flottants

Journées
professionnelles
Lundi 18 & mardi 19 septembre 2017

Accréditations presse et professionnelles


Programme sur biennaledelyon.com
(directeurs d’institutions culturelles, commissaires, etc.)
Mondes flottants
Sucrière, macLYON
Lundi 18 septembre de 10h à 19h
Mardi 19 septembre de 10h à 22h
Vernissage officiel le mardi 19 septembre à 18h

Rendez-vous 17
Institut d’art contemporain, Villeurbanne / Rhône-Alpes
Lundi 18 et mardi 19 septembre de 10h à 19h
Vernissage officiel le lundi 18 septembre à 17h

Résonance
Pendant les journées professionnelles, galeries, centres d’art et
collectifs d’artistes s’unissent autour d’une affiche commune
(programme complet début septembre sur biennaledelyon.com).

Veduta
Pendant les journées professionnelles, les aires Veduta Eau
de Rose (Givors, Factatory/Lyon 7e, Rillieux-la-Pape, Vaulx-en-
Velin, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or) de Thierry Boutonnier, Salle
place des pavillons (Lyon 7e) avec le Musée Africain ou encore
l’œuvre de Lara Almarcegui aux Clochettes (Saint-Fons), etc.
seront accessibles. Toutes les informations pratiques sont à venir
sur biennaledelyon.com.

Accueil des professionnels et retrait des


accréditations
La Sucrière, 47-49 quai Rambaud, Lyon 2
48 Mondes flottants

Rencontres de l’Institut français


Au départ de Lyon... 19 sept. de 9h30 à 12h00
Dans le cadre des journées professionnelles de la Biennale de Lyon, l’Institut
français organise des rencontres express pour impulser des dynamiques de
circulation et/ou de coproduction d’expositions monographiques d’artistes
57e Biennale de Venise, VIVA ARTE VIVA français ou vivant en France.
Commissaire | Christine Macel Le principe est de mettre en relation des professionnels étrangers et français
porteurs de projets afin de favoriser des partenariats.
Du 13 mai au 26 nov. 2017 Toutes les modalités d’organisation et de participation seront bientôt disponi-
4 vols directs par jour entre Lyon et Venise bles sur le site de la Biennale de Lyon et celui de l’Institut français.

5e Skulptur Projecte Muenster 2017 Prix de l’artiste francophone 2017


Commissaire | Kasper König Remise du Prix mardi 19 sept. 2017
Du 10 juin au 1er oct. 2017 Créé lors de la Biennale 2009, le Prix de l’artiste francophone sera décerné
2 vols directs par jour entre Lyon et Düsseldorf ou par un jury international, à l’ouverture de la Biennale, à l’un des artistes
Francfort participants, originaires de l’un des 84 pays membres de l’Organisation
Internationale de la Francophonie, ou, tout simplement, revendiquant une
culture francophile. 84 pays ont aujourd’hui choisi de revendiquer une langue
15e Biennale d’Istanbul, A Good Neighbour et une vision du monde en partage. Un tiers des pays du monde qui, par cet
Commissaires | Elmgreen & Dragset engagement, refusent l’uniformité et plaident pour la différence, la diversité
Du 16 sept. au 12 nov. 2017 culturelle, le mouvement. Une autre vision d’un monde décidément flottant !
Choisie en 2008 pour accueillir la première maison de la Francophonie de
2 vols directs par jour entre Lyon et Istanbul
l’Hexagone, Lyon est au cœur d’un fantastique appel d’air culturel
francophone… En 2009, c’était au tour de la Biennale d’art contemporain
9e Biennale de Göteborg, On Secularity de Lyon de succomber à cette aspiration francophone en faveur d’un monde
multipolaire, respectueux des diversités notamment culturelles à l’heure
Commissaire | Nav Haq
où la mondialisation est trop souvent synonyme de monde aplati. Ce prix de
Du 09 sept. au 19 nov. 2017 l’artiste francophone viendra récompenser une œuvre affirmant que, dans ce
1 vol direct par jour entre Lyon et Göteborg spectacle mondialisé du quotidien, l’art reste le meilleur passeport pour la vie
moderne.
2e Biennale d’architecture de Chicago, Make Le Prix de la Francophonie a été décerné en 2009 à Maria Thereza Alves
(Brésil), en 2011 à Dominique Petitgand (France), en 2013 à Jonathas De
New History Andrade (Brésil) et en 2015 à Hicham Berrada (Maroc/France).
Commissaires | Johnston Marklee
Du 16 sept. 2017 au 7 janv. 2018 La Maison de la Francophonie
Elle a pour vocation de promouvoir la Francophonie sur le territoire français.
Le siège du réseau est à Lyon, avec d’autres implantations en Provence-
Frieze Art Fair 2017 Alpes-Côte d’Azur, en Bourgogne-Franche-Comté, en Nouvelle-Aquitaine, en
Du 5 au 8 oct. 2017 Normandie et Pays de la Loire. Elle bénéficie du soutien de l’Organisation
6 vols directs par jour entre Lyon et Londres Internationale de la Francophonie, du ministère des Affaires étrangères,
du ministère de la Culture et de la Communication, de la Ville de Lyon, de
la Métropole de Lyon, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, de l’Association
FIAC 2017 Internationale des Régions Francophones, de la Chambre de Commerce et
Du 19 au 22 oct. 2017 d’Industrie de Lyon Métropole…
TGV Paris-Lyon (1h50) toutes les heures
49 Infos pratiques

Infos
pratiques

Dates Les lieux d’exposition


Du mercredi 20 septembre 2017 Mondes flottants
au dimanche 7 janvier 2018 La Sucrière
Journées professionnelles Les Docks, 47-49 quai Rambaud, Lyon 2
Lundi 18 septembre de 10h à 19h et mardi 19 septembre Le macLYON
de 10h à 22h Cité Internationale, 81 quai Charles de Gaulle, Lyon 6
Vernissage Mondes flottants
Mardi 19 septembre à 18h Rendez-vous 17
Vernissage Rendez-vous 17 Institut d'art contemporain -
Lundi 18 septembre à 17h Villeurbanne/ Rhône-Alpes
11 rue Docteur Dolard, Villeurbanne
Fermeture hebdomadaire le lundi

Horaires d’ouverture
En semaine
Du mardi au vendredi de 11h à 18h
Et à partir de 9h30 pour les groupes en visite commentée
(sur réservation)

Le week-end
Samedi et dimanche de 11h à 19h

Nocturnes jusqu’à 22h


Les vendredis 29 sept., 13 oct., 17 nov. et 15 déc.

Partenaire officiel du macLYON


50 Infos pratiques

Tarifs Billetterie
Billet d’entrée Billets d’entrée et visites individuelles
Donne accès une fois à tous les lieux, valable toute la durée de
l’exposition
En ligne, le e-billet pour plus de facilité New
www.biennaledelyon.com

Plein tarif 16€ Sur place, à la Sucrière, au macLYON et à l'IAC


Pack Entrée + visite commentée ou audioguide : à partir de 17%€* À partir du 20 sept. pendant les horaires d’ouverture

Par téléphone à partir du 20 sept.


Tarif réduit 9€ Du mardi au dimanche de 10h à 15h
sur présentation d’un justificatif
04 27 46 65 65
Moins de 26 ans, demandeurs d’emploi, carte famille nombreuse,
professeurs d’arts plastiques et histoire de l’art en collège, lycée Magasin Fnac, à partir du 20 sept.
et école des beaux-arts, professeurs d’architecture, accompagna- 0892 684 694 (0,34 € TTC/min) ou sur www.fnac.com
teurs de PSH, professionnels, nocturne à partir de 18h.
Pack Entrée + visite commentée ou audioguide à partir de 13€* Office de tourisme de Lyon, pavillon place
Bellecour
À partir du 20 sept.
Gratuité Tous les jours de 9h à 18h.
Sur présentation d’un justificatif : moins de 15 ans, détenteurs de
la carte M’RA, étudiants en formation diplômante de la Région
Auvergne-Rhône-Alpes, élèves des écoles d’arts et arts appliqués,
étudiants en histoire de l’art et arts plastiques suivant des cursus
diplômants, bénéficiaires du RSA, carte MAPRAA et maison des
artistes, carte ICOM, LYON CITY CARD, carte IBA, personnes en
situation de handicap et son accompagnateur.

Pass permanent
Permet un accès illimité dans tous les lieux d’exposition du
20 septembre 2017 au 7 janvier 2018.
Pass simple : 27%€
Pass duo : 37%€ (deux personnes)
Pass jeune : 16%€ (moins de 26 ans)

* Tarif variable en fonction du type de visite


51 Infos pratiques

Les visites
commentées
La Biennale de Lyon propose à ses visiteurs de découvrir l’exposition Mondes
flottants à leur convenance, d’un lieu à l’autre, selon leur sensibilité, leurs envies ou
le temps dont ils disposent.

L’équipe de médiation, constituée d’une vingtaine de média-


teurs professionnels et artistes intervenants, propose différents
parcours de visites au cœur des expositions, au macLYON et à la
Pour le public individuel
Sucrière. La visite pARTage
Privilégiant le dialogue et la découverte d’œuvres fortes, les Un parcours d’1h30 au coeur de l’exposition et à la rencontre des
visites permettent à chacun d’interroger la création contempo- oeuvres.
raine, le projet artistique de l’exposition et d’approfondir son
expérience de visiteur… La visite Apéro
Après la visite, la discussion se poursuit autour d’un verre avec
le médiateur.

Pour les familles La visite Coulisse


Accompagne le visiteur dans l’envers du décor et lève le voile sur
les secrets du montage des œuvres et de l’exposition.
La visite Complice
Partager en famille la découverte des expositions (pour les La visite mal ou non voyant
enfants à partir de 6 ans, accompagnés d’un adulte). Un parcours adapté qui privilégie une approche sensorielle et
une description orale des œuvres.
L’Atelier Bac à Sucre en famille
Parents et enfants expérimentent ensemble une pratique artis- La visite LSF
tique le temps d’un atelier thématique, à l’issue d’une visite Visite bilingue français / langue des signes française.
complice de la Sucrière (1 adulte et 1 enfant de 6 à 10 ans). La visite Théma
Découvrir l’exposition à partir d’un thème donné.

La visite Duo
Une visite fondée sur le dialogue entre un médiateur de la
Biennale et un invité issu de l’univers de la musique, de la littéra-
ture, du théâtre, de la philosophie…

La visite 1h
L’essentiel de l’exposition en une heure au macLYON.

La visite Confluence
Visite couplée de la Sucrière et du quartier de la Confluence.

Plus d’informations sur


www.biennaledelyon.com
52 Infos pratiques

Pour les enfants à partir de 3 ans Pour les groupes adultes et enfants
& les jeunes (associations, CE, groupe d’amis, centres de loisirs, centres sociaux…)

La visite pARTage d’1 ou 2 sites


Visite commentée d’1h30 à la Sucrière et/ou au macLYON.
La visite des Sucripants
L’exposition dévoilée aux tout-petits (3 à 5 ans) au détour d’une La Drôle de visite
histoire fantastique. Une visite imaginée autour du jeu pour les enfants et les jeunes
qui n’ont pas froid aux yeux !
La visite Anniversaire
Pour les enfants de 5 à 12 ans qui souhaitent inviter leurs amis
Les visites Complice, LSF et Ateliers Bac à Sucre sont également
à la découverte de l’art contemporain. Un après-midi en deux
accessibles aux groupes sur réservation.
temps : une visite commentée suivie d’un temps partagé dans un
espace privatisé pour souffler ses bougies !
Des actions spécifiques sont proposées :
L’atelier Bac à Sucre ateliers, interventions en classe, espaces
Une visite et un atelier dans un espace d’expérimentations plas-
tiques ludiques et pédagogiques (pour les enfants de 6 à 10 ans).
d’échanges…
Workshop
Deux jours immersifs durant lesquels on navigue de l’exposi-
tion à l’atelier, pour expérimenter et découvrir ensemble l’art
contemporain (pour les jeunes de 12 à 15 ans).

Les vacances de l’art


Durant les vacances de la Toussaint et de Noël, les enfants et les
jeunes de 3 à 15 ans sont à l’honneur et peuvent profiter chaque
jour d’une activité !

Visites, ateliers, workshop sont autant


de moments qui permettent de découvrir
autrement l’exposition.
53 Infos pratiques

Pour les scolaires


Pour une meilleure approche de l’art contemporain, l’équipe du
les formations Pour tous
L’association Histoires et Toiles travaille en partenariat avec la
service des publics met en place des parcours de visite adaptés Biennale de Lyon et propose des stages de formation pour les
à chaque âge et niveau scolaire, de la dernière année de mater- adultes souhaitant développer ou approfondir leurs connais-
nelle aux groupes d’étudiants. La visite, conçue sur le mode de sances autour de l’exposition de la Biennale.
l’échange et du dialogue, permet une réelle interaction entre les Au programme : lectures et questionnements des œuvres
élèves et le médiateur. exposées, repères historiques et théoriques, informations biblio-
Accueil dès 9h30 du mardi au vendredi à la Sucrière et au macLYON graphiques et documentaires. Visites des sites de la Biennale sur
une journée ou visites approfondies sur plusieurs jours.
Pour les primaires
histoires-toiles@wanadoo.fr | www.histoires-toiles.fr
PetitArt (structure de sensibilisation à l’art) propose une exposi-
tion découverte, une mallette pédagogique et un atelier créateur
en complément de la visite commentée. Des moments ludiques et
pédagogiques à expérimenter et à partager en classe. Pour les enseignants
Pour les écoles du Pôle métropolitain de Lyon Du 26 au 29 septembre, des visites adaptées sont proposées
Pour la deuxième édition, le Pôle métropolitain (en collabora- gratuitement aux enseignants du premier et second degré pour
tion avec la Biennale de Lyon) favorise l’accès aux expositions préparer leur venue avec leur classe au macLYON et à la Sucrière.
grâce à une prise en charge des transports des classes primaires
qui souhaitent venir visiter la Biennale. Les établissements du Dans le cadre du Plan Académique de Formation, le rectorat de
premier degré de la Capi, Vienne, Saint-Étienne et Villefranche- l’Académie de Lyon en partenariat avec la Biennale de Lyon pro-
sur-Saône, peuvent répondre à un appel à projet proposé par le pose un stage de deux jours en direction des enseignants et du
Pôle métropolitain et la Biennale. personnel de l’Éducation Nationale. Il offre la possibilité de se
sensibiliser à l’art contemporain et de réfléchir aux pratiques
Pour les collégiens de la Métropole pédagogiques qui peuvent être mises en place à partir de l’expo-
Dans le cadre d’un partenariat avec la Métropole de Lyon, les sition Mondes flottants.
collèges peuvent visiter les expositions et mener des projets Ce stage est ouvert aux enseignants de l’Académie de Grenoble et
d’accompagnement et de sensibilisation à l’art contemporain. de Clermont-Ferrand.
Pour les lycéens et apprentis de la Région
L’Inspection Académique de Lyon en partenariat avec la Biennale
Auvergne-Rhône-Alpes
de Lyon organise, à l’attention des enseignants d’arts plastiques
Depuis 2007, ce sont plus de 350 projets qui ont pu être menés
et d’arts appliqués, une journée de formation au macLYON et une
dans le cadre du dispositif d’accompagnement culturel et artis-
journée de formation à la Sucrière.
tique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes offrant une véritable
ouverture sur l’actualité artistique contemporaine que propose la
Biennale. Pour les 10 ans de ce partenariat, les projets s’étendent
au territoire de l’Auvergne. Chaque établissement de la Région
peut construire un projet inédit de sensibilisation et d’approfon-
dissement à l’art contemporain au travers d’un parcours adapté
à chaque classe dont la prise en charge est assurée par la Région. Contact | public@labiennaledelyon.com
54 Infos pratiques
55 Infos pratiques

Biographies
performance. Elle est associée au commissariat de l’accrochage
Emma Lavigne Elles@centrepompidou, consacrée aux artistes femmes, dont
elle organise l’itinérance au Brésil. Elle organise, parallèlement
au travail sur la collection et l’acquisition de pièces embléma-
Emma Lavigne est directrice du Centre Pompidou-Metz depuis tiques, comme The Clock de Christian Marclay qui remporte le
décembre 2014, où elle a été commissaire des expositions Warhol Lion d’Or à la Biennale de Venise en 2011, plusieurs expositions,
Underground, Kimsooja – To Breathe, Musicircus, Oskar Schlem- dont l’événement Danser sa vie (avec Christine Macel) étudiant
mer, l’homme qui danse. Elle a ouvert en mars 2017 l’exposition les liens entre la danse et les arts visuels et résonnant avec une
Jardin infini. De Giverny à l’Amazonie sur la thématique du jardin riche programmation associée. Elle a également été commis-
subversif, chaotique et contre-nature, mis en scène par l’artiste saire de la très remarquée rétrospective Pierre Huyghe au Centre
Daniel Steegmann Mangrané et prépare pour 2018 l’exposition Pompidou, qui fait entrer dans l’enceinte du musée des
Couples modernes. organismes vivants et a été présentée au Ludwig Museum
De 2000 à 2008, elle est conservatrice à la Cité de la Musique à de Cologne avant de l’être au LACMA de Los Angeles fin
Paris, où elle développe une programmation pluridisciplinaire, novembre 2014, ainsi que de la rétrospective de Dominique
à travers le commissariat de nombreuses expositions consacrées Gonzalez-Foerster, présentée en septembre 2015 au Centre
aux relations entre la musique, le son et l’art contemporain, Pompidou, Paris, puis à Düsseldorf, au K20 en avril 2016.
telles que Electric Body, questionnant la place du corps dans Elle a également été commissaire du Pavillon français à la
la musique, ou Espace Odyssée, explorant la notion d’espace Biennale de Venise 2015, avec le projet de Céleste Boursier-
dans la musique contemporaine dans une scénographie de Mougenot, Rêvolutions, proposant une réflexion sur les systèmes
l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster. Elle y présente également de contrôle de l’homme et de la nature, des notions d’hybridation
des projets monographiques dédiés à des artistes de la scène et de vivre ensemble.
musicale et artistique, tels que Chen Zhen, Christina Kubisch,

Thierry Raspail
Saâdane Afif ou Christian Marclay. L’exposition très remarquée
Marclay Replay est accueillie par plusieurs institutions, en
Australie, en Espagne et au Canada. C’est au cœur de cette insti-
tution parisienne consacrée à la musique contemporaine, qu’elle
organise pour la première fois en France des expositions sur la Historien de l’art, Thierry Raspail débute sa carrière de
scène musicale pop-rock, proposant avec Jimi Hendrix Back- Conservateur au Musée de Grenoble. Après plusieurs missions
stage, Pink Floyd Interstellar et John Lennon Unfinished Music une en Afrique de l’Ouest, il signe la muséographie du Musée National
relecture historique de grandes figures de la musique populaire. de Bamako (Mali).
Forte de ces expériences et des programmations associées qu’elle Il occupe le poste de Directeur du Musée d’art contemporain
a initiées, telles que le concert de Kraftwerk ou celui de Sonic de Lyon depuis sa création en 1984. C’est à cette époque qu’il
Youth, elle est invitée par le Musée des Beaux-Arts de Montréal définit un projet muséographique reposant sur le principe d’une
à concevoir en 2008 l’exposition Warhol Live, puis Imagine Peace collection de moments composée d’œuvres génériques, souvent
avec Yoko Ono en 2009. L’exposition I am a cliché, sur l’héritage monumentales. Il est commissaire général de plusieurs expo-
de l’esthétique punk, aux Rencontres internationales de la pho- sitions marquantes, Robert Morris, Joseph Kosuth, Dan Flavin,
tographie en Arles, puis au Brésil en 2010-2011, s’inscrivent dans Louise Bourgeois, Andy Warhol, Keith Haring, Ben, Robert
sa démarche de relecture historique et pluridisciplinaire. Combas, Cage-Satie, Huang Yong Ping, Latifa Echakhch, Gustave
Elle rejoint en 2008 le Centre Pompidou, comme conservatrice Metzger et l’auteur de plusieurs catalogues.
pour l’art contemporain, où elle continue de se spécialiser En 1991, Thierry Raspail crée la Biennale d’art contemporain de
dans les liens entre les arts visuels, la musique, la danse et la Lyon et en occupe depuis le poste de Directeur artistique.
56 Infos pratiques

Historique
Directeur artistique Thierry Raspail
Régisseur artistique général Thierry Prat

1991
L’Amour de l’Art
2001
Connivence
2009
Le Spectacle du quotidien
Commissaires Thierry Raspail et Commissaires Anne Bertrand, Jean- Commissaire Hou Hanru
Thierry Prat Marc Chapoulie, Yvane Chapuis, Parmi les artistes invités : Adel Abdessemed,
Parmi les artistes invités : Arman, César, Robert Pedro Cabrita Reis, Dan Perjovschi, Tsang
Laurence Dreyfus, Klaus Hersche,
Filliou, Pierre Soulages, Erik Dietman, Fabrice Kin-wah, Sarkis, Agnès Varda, Maria Thereza
Richard Robert et Guy Walter Alves, Shilpa Gupta…
Hyber, Robert Combas, La vérité (Dominique
Parmi les artistes invités : Jérôme Bel, Marco Outre l’exposition internationale, la Biennale est
Gonzalez-Foerster, Pierre Joseph, Bernard
Berrettini, Xavier Le Roy, William Eggleston, désormais organisée en trois plateformes avec
Joisten et Philippe Parreno), Pierre & Gilles,
Adrian Piper, Steve McQueen, Kolkoz, Robert Veduta et Résonance.
Sophie Calle, Alain Séchas…
Wyatt…

1993 2003 2011


Une terrible beauté est
Et tous ils changent le C’est arrivé demain
monde Commissaires Le Consortium, Dijon née
Commissaire Marc Dachy (Xavier Douroux, Franck Gautherot, Commissaire Victoria Noorthoorn
Parmi les artistes invités : Marcel Duchamp, Parmi les artistes invités : Augusto de Campos,
Eric Troncy) avec Anne Pontégnie et Robert Kusmirowski, Marina de Caro, Jorge
Kurt Schwitters, Kasimir Malévitch, Jean-Michel
Basquiat, Andy Warhol, John Cage, William S.
Robert Nickas Macchi, Tracey Rose, Lynette Yiadom-Boakye,
Parmi les artistes invités : Mike Kelley & Paul Cildo Meireles, Robert Filliou, Eva Kotatkova,
Burroughs, Ilya Kabakov, Bill Viola, Bruce Nau-
McCarthy, Tim Head, Gustav Metzger, Steven Eduardo Basualdo, The Center for Historical
man, Imi Knoebel, David Hammons…
Parrino, Larry Clark, Yayoi Kusama, Catherine Reenactments, The Arctic Perpective Initiative,
Sullivan, Bridget Riley, Ugo Rondinone…

1995
Kemang Wa Lehulere…

Interactivité, image
mobile, vidéo
2005
Expérience de la durée
2013
Entre-temps…
Commissaire Georges Rey Commissaires Nicolas Bourriaud et
Parmi les artistes invités : Nam June Paik, Vito Jérôme Sans
Brusquement, Et ensuite
Acconci, Dan Graham, Peter Campus, Dennis Parmi les artistes invités : La Monte Young, Terry
Commissaire Gunnar B. Kvaran
Oppenheim, Rirkrit Tiravanija, Dumb Type, Parmi les artistes invités : Matthew Barney, The
Riley, James Turrell, Martin Creed, Kader Attia,
Carsten Höller, Douglas Gordon, Tony Oursler, Bruce High Quality Foundation, Dan Colen,
John Bock, Erwin Wurm, Kendell Geers, Tony
Pierre Huyghe… Erró, Fabrice Hyber, Jeff Koons, Nate Lowman,
Conrad, Robert Crumb, Daniel Buren, Olafur
Yoko Ono, Laure Prouvost, Alain Robbe-Grillet,
Eliasson…

1997
Matthew Ronay, Tom Sachs, Anicka Yi…

L’autre
Commissaire Harald Szeemann
2007
00’s, l’histoire d’une
2015
La vie moderne
Parmi les artistes invités : Katharina Fritsch,
Chris Burden, Richard Serra, Emery Blagdon,
décennie qui n’est pas Commissaire Ralph Rugoff
Matthew Barney, Jason Rhoades, Chen Zhen… encore nommée Parmi les artistes invités : Kader Attia, Yto
Barrada, Hicham Berrada, Michel Blazy, Céleste
Concepteurs Stéphanie Moisdon et

2000
Boursier-Mougenot, George Condo, Cyprien
Hans Ulrich Obrist Gaillard, Anthea Hamilton, Camille Henrot, Liu
Parmi les artistes invités : Josh Smith, Kelley Wei, Andreas Lolis, Daniel Naudé, Ed Ruscha,
Partage d’exotismes Walker, Urs Fischer, Tomás Saraceno, Hilary
Lloyd, Nathaniel Mellors, Sheela Gowda, Ryan
Tatiana Trouvé…
Commissaire Jean-Hubert Martin Gander, Tino Sehgal, Wade Guyton, Seth Price,
Parmi les artistes invités : Esther Mahlangu, Sol Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla, Michel
Lewitt, Navin Rawanchaikul, Takashi Murakami, Houellebecq…
Yan Pei-Ming, Yinka Shonibare, Bjarne Melgaard,
Tunga, Hervé Di Rosa, Gilbert & George, Anish
Kapoor, Xavier Veilhan, Barthélémy Toguo, Erwin
Wurm…
57 Infos pratiques

Les partenaires

La Biennale de Lyon 2017 est Partenaires associés Membres du Club de La


financée par Le Groupe La Poste Biennale de Lyon
La Métropole de Lyon Lyon Parc Auto Algoé Exécutive
La Ville de Lyon Le Club de la Biennale de Lyon Artena
Le ministère de la Culture et de la BPD Marignan Arch’in Design Lyon
Communication (DRAC Auvergne- Eiffage Construction Bremens Associés Notaires
Rhône-Alpes) Egis Cabinet Kaliane Thibaut
La Région Auvergne-Rhône-Alpes Altarea Cogedim Dragon Prod.
Jacquet Metal Service Fancy Voyages
Avec le soutien de Groupe Bernard Florette
La Ville de Villeurbanne Veolia Frsh
Sytral/TCL Vatel Gerbe
Only Lyon Dalkia it Partner
Oluma
Partenaire principal Partenaires communication PME Centrale
Groupe Partouche JCDecaux Rapid Copy
Grand Casino de Lyon Le Pharaon Fnac SIER
My Presqu’île Et Paul et Geneviève Brichet
Partenaires officiels UGC
CIC Lyonnaise de Banque Ouibus Avec le concours de
Esker CIREME/Meric
Foncière Cardinal Duvel Moortgat France
GL events Fermob
Groupe HASAP Galeries Lafayette Lyon Bron
Serfim
Serge Ferrari
TARVEL
Tinsels
58 Infos pratiques

Crédits photographiques Meyers and Esther Schipper, Berlin


P.27 De gauche à droite Fernando Ortega, Assisted
P. 37 De gauche à droite Ari Benjamin Meyers, The Art,
2016 © Conradin Frei | Melik Ohanian, DAYS — I See
Levitation, 2008 ©Courtesy of the artist and what I Saw and what I will See, 2011 ©Melik Ohanian |
Couvertures Shimabuku, When Sky was Sea, 2002
kurimanzutto, Mexico City | Doug Aitken, Sonic Fountain Ola Maciejewa, Yellow Object « Loïe Fuller Manual by Ola
©Shimabuku and Air de Paris
II, 2013-2015 ©Dakota Higgins | Susanna Fritscher, Weisse Maciejewska © Martin Argyroglo
P.15 Hans Haacke, Sky Line, 1967 ©Hans Haacke / VG
Reise, 2014-2015 ©Marc Cellier ©Susanna Fritscher P.38 De gauche à droite Anawana Haloba, "Rape" at
Bild-Kunst
P.28 De gauche à droite, de haut en bas Philip Corner, the Piccadilly Circus, 2016 ©DR | Camille Norment,
P.17 De gauche à droite Yuko Mohri, Moré Moré [Leaky]:
Made by underhanded Notes (Behind my Back), 1961 Prime, 2016 ©Droits réservés ©Adagp | Apichatpong
The Falling Water Given #4-6, 2017 ©Damian Griffiths |
©Blaise Adilon, Collection macLYON | David Tudor & Weerasethakul, Phantoms of Nabua, 2009. Courtesy of
Marcel Duchamp, La mariée mise à nu par ses célibataires
Composers Inside Electronics, Rainforest V (Variation Apichatpong Weerasethakul
même (la boîte verte), 1934 ©Blaise Adilon ©The estate of
1), 2015 ©David Tudor & Composers Inside Electronics P.40 De gauche à droite, de bas en haut Héctor Zamora,
Marcel Duchamps/Adagp, Paris Collection du macLYON
| Jorinde Voigt, The Shift (Song of the Earth) I-VIII, 2016 Ruptura, 2016 ©Galerie Luciana Brito | Elisabeth S. Clark,
P.18 De gauche à droite Cerith Wyn Evans,
©Hasselblad H3D ©Adagp | Céleste Bouriser-Mougenot, A spark kept alight, 2013 Courtesy de l’artiste et de la
A=P=P=A=R=I=T=I=O=N, 2008 ©Cerith Wyn Evans
clinamen, 2013 ©Centre Pompidou-Metz / Photo Christine Galerie Dohyang Lee | Lygia Pape, Divisor (Divider), 1968
©Adagp | Alexander Calder, 31 janvier, 1950 ©Lisa
Hall © Céleste Boursier-Mougenot ©Paula Pape ©Projeto Lygia Pape | Darío Villalba, Preso
Hofmann Collection Centre Pompidou, Paris Musée
P.29 De gauche à droite Richard Buckminster Fuller, andando, 1974 & La espera blanca, 1993 ©Antonio Zafra
national d’art moderne - Centre de création industrielle
Radôme ©DR | Image d'illustration pour le synopsis de - ©ADAGP
P.19 Lucio Fontana, Concetto spaziale, La fine di Dio, 1963
Julien Discrit ©Archives de la Ville de Montréal | Alberto P.41 De gauche à droite Heinz Mack, Lichtrotoren, Sonne
©Lucio Fontana, Milano / by SIAE / Adagp, Paris photo :
Burri, Plastica, 1964 ©Fondazione Palazzo Albizzini des Meeres, 1967 ©Adagp, ©Centre Pompidou, MNAM-
©Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Dist. RMN-GP - ©ADAGP
Collezione Burri Collection Centre Pompidou, Paris CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP Paris Collection
P.20 De gauche à droite Hans Arp, Feuille se reposant,
Musée national d’art moderne - Centre de création Centre Pompidou, Paris Musée national d’art moderne
1959 ©Adagp, Paris photo : ©Centre Pompidou, MNAM-
industrielle, photo : ©Centre Pompidou, MNAM-CCI/ - Centre de création industrielle | Renaud Auguste-
CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP Collection
Service de la documentation photographique du MNAM/ Dormeuil, I Will Keep A LIght Burning, 2011 ©Renaud
Centre Pompidou, Paris Musée national d’art moderne -
Dist. RMN-GP - ©ADAGP Auguste-Dormeuil ©Adagp | Lars Fredrikson, Untilted,
Centre de création industrielle | Hans Arp, Objets célestes,
P.30 De gauche à droite Berger&Berger, Sans titre, 2012 1965 ©Maureen Favre
1962 ©DR, musée de Grenoble
©Guillaume Ziccarelli | Robert Breer, Float, 1970 ©Sally p.42 De gauche à droite, de haut en bas Lucio Fontana,
P.21 De haut en bas Céleste Boursier-Mougenot, clinamen
Breer | Lotty Rosenfeld, Una milla de cruces sobre el Concetto spaziale (50-B.1), 1950 ©Lucio Fontana, Milano /
v.2, 2015 ©Centre Pompidou-Metz / Photo Christine Hall
pavimento, 1979 Frac Lorraine ©L. Rosenfeld by SIAE / Adagp, Paris photo : ©Centre Pompidou MNAM-
© Céleste Boursier-Mougenot | Richard Buckminster
P.31 De gauche à droite Lara Almarcegui, Le Gypse, 2016 CCI/Jacqueline Hyde/Dist. RMN-GP | Julien Creuzet, En
Fuller, Biosphère de Montréal ©Bertrand Buisson
©Patty Nelly | Damián Ortega, Hollow/Stuffed: market law, suspens (...), 2014 ©DR | Lucio Fontana, Ambiente spaziale,
P.22 De gauche à droite Hans Haacke, Wide White Flow,
2012 ©Todd-White Art Photography | Marco Godinho, 1967 ©Blaise Adilon Collection du macLYON ©Adagp |
1967 – 2008 ©Hans Haacke / VG Bild-Kunst | Hans Haacke,
Forever Immigrant, 2012, Edition 1/3, Collection du 49 Shimabuku, When Sky was Sea, 2002 ©Shimabuku and
Together, 1969-2013 © Hans Haacke / Artists Rights
Nord 6 Est Frac Lorraine ©Marco Godinho Air de Paris | Yuko Mohri, Pleated Image, 2016 ©Ujin
Society (ARS), New York / VG Bild-Kunst, Europe courtesy
P.32 De gauche à droite Saburo Murakami, Passage, Matsuo
Paula Cooper Gallery, New York
8 novembre 1994, 1994, Collection Centre Pompidou, p.43 De gauche à droite Icaro Zorbar, Sympathy for the
P.23 De gauche à droite 23 Jochen Gerz, Vivre, 1974
Paris Musée national d’art moderne - Centre de création Devil, 2012 ©Larry Muñoz | Tomás Saraceno, Arachno
©Jochen Gerz VG-Bildkunst 2017 | Ewa Partum, Active
industrielle ©Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Concert With Arachne (Nephila senegalensis), Cosmic
Poetry, Poem by Ewa, 1971 – 1973 ©Adagp | Marcel
Migeat/Dist. RMN-GP | Julien Creuzet, Dernière partie de Dust (Porus Chondrite) and the Breathing Ensemble, 2016
Broodthaers, La pluie, projet pour un texte, 1969 Courtesy %:
ricochet 3, 2017 ©DR | Pratchaya Phinthong, Ephemeral ©Andrea Rossetti ©Adagp | Elisabeth S. Clark, Enchanté,
Marie-Puck Broodthears et Galerie Erna Hécey, Bruxelles
cinema, 2004©DR 2016 ©Elisabeth S. Clark & Galerie Dohyang Lee
P.24 De gauche à droite Laurie Anderson, Windbook,
P.33 De gauche à droite Diana Thater, White is the p.45 De gauche à droite, de haut en bas Jingfang Hao
1974 ©Blaise Adilon Collection macLYON | Ján Mančuška,
Color, 2002 ©Gert Jan van Rooij | Lygia Pape, O Ovo (The & Lingjie Wang, L’été à venir est déjà fini, 2016 ©Lingjie
Oedipus, 2016 Courtesy Meyer Riegger, Berlin/Karlsruhe
Egg), 1967 ©Projeto Lygia Pape | Anna Maria Maiolino, Wang - ©ADAGP | Dominique Blais, L’Ellipse, 2010
Collection Centre Pompidou, Paris Musée national
Entrevidas, 1981 © A. M. Maiolino Aurélien Mole - ©ADAGP | Dominique Blais, Phases of the
d’art moderne - Centre de création industrielle %| Rivane
P.34 De gauche à droite Ernesto Neto, Two Columns Moon, 2014 ©Frederic Lanternier ©Adagp | Jingfang Hao
Neuenschwander, Watchword, 2006 ©Eduardo Ortega
for one Bubble Light, 2007 ©def image, courtesy galerie & Lingjie Wang, Over the rainbow, 2016 ©Lingjie Wang
P.25 De gauche à droite, de haut en bas Marco Godinho,
Max Hetzler | David Medalla, Cloud Canyon, 1964-2016, ©Adagp
Forever Immigrant, édition 1/3, Collection du 49 Nord 6
©Plastiques Photography Limited ©David Medalla | P.46 Ernesto Neto, Two Columns for one Bubble Light,
Est Frac Lorraine, 2012 ©Marco Godinho | George Brecht,
Davide Balula, Speaking in Flames (The Voice of the Fire 2007 ©def image
Water Yam (édition 1986), ©Blaise Adilon, Collection du
Breather), 2014 Performance ©DR P.51, 52, 53 ©Xavier Tschudi
macLYON ©Adagp | Robert Barry, Love To, 1984 ©Blaise
P.35 De gauche à droite Christodoulos Panayiotou, TGITLO
Adilon | George Brecht, Vide, 1986 ©Blaise Adilon,
Untitled, 2016 ©Christodoulos Panayiotou Photo. Julie
Collection du macLYON ©Adagp
Joubert & archives kamel mennour Courtesy the artist
P.26 De gauche à droit David Tudor & Composers Inside
and kamel mennour, Paris/London | Jill Magid, General
Electronics, Rainforest V (Variation 1), 2015 ©David Tudor
view of exhibition, Ex-voto, 2016 ©Ramiro Chaves
& Composers Inside Electronics | Cildo Meireles, Babel,
P.36 De gauche à droite, de haut en bas Daniel
2001 ©Agomstino Osio ©Cildo Meireles | Ari Benjamin
Steegmann Mangrané, Orange Oranges, 2001, M O R P H$$O,
Meyers, Elevator Music (TRAFO), 2016 ©Ari Benjamin
2017 & ('(, 2013 ©Daniel Steegmann Mangrané
59 Infos pratiques

L’équipe
2017
La 14e Biennale de Lyon Direction générale Administration
Toscane Angelier, Assistante de direction Nathalie Wagner, Administratrice
Direction artistique Emmanuelle Moreau, Responsable
Thierry Raspail Régie artistique générale Art administrative
Commissaire invitée Thierry Prat Eric Dubois, Chef comptable
Assisté de Ludovic Chemarin Marie-France Deruaz, Responsable de
Emma Lavigne paye
Coordinatrice artistique Art Cathy Mornet Crozet, Secrétaire
La Biennale d’art contemporain est Frédérique Gautier comptable
organisée par l’association La Biennale Assistée d’Alexandra Chopin et de Lisa
de Lyon Hoffmann Communication
Barbara Loison, Directrice
Direction générale de la Veduta Jack Vos, Responsable de communication
Réjane Letouche, Chargée de
Biennale de Lyon Adeline Lépine, Responsable de Veduta
Assistée de Léonor Rey communication
Sylvie Burgat Mélissa Boudilmi, Assistante de
Pauline Combier, Jessica Palm, Fanny
Ventre, Chargées de médiation communication
Président Marie Gatti, Graphiste
Bernard Faivre d’Arcier Résonance
Vice-président Nicolas Garait, Coordination Service partenariat
François Bordry Isabelle Huguet, Directrice du
Trésorier développement
Michèle Daclin Technique Cécile Claude, Responsable du service
Bertrand Buisson, Directeur technique partenariat
Membres du bureau
Assisté de Nadège Lieggi Justine Belot, Responsable Club,
Jean-Pierre Michaux partenariats en nature, événementiels
Alexis Bergeron, Régisseur général
Gérard Debrinay Julien Jay, Régisseur général Veduta entreprises
Jean-Patrice Bernard Olivier Emeraud, Directeur technique du Assistée de Catherine Farkas-Thiebeauld
macLYON
Samir Ferria, Régisseur général du Secrétariat, accueil et
macLYON standard
Norbert Paglia, Informaticien Amina Murer

Service des publics et relations ... avec le renfort de 150 autres


avec les professionnels coéquipiers
Élisabeth Tugaut, Directrice
Nathalie Prangères, Marie Mulot,
Chargées de relation avec les publics
Caroline Coulomb, Chargées de médiation
Nicolas Garait, Chargé des relations avec
les professionnels
Prune Grillon, Responsable de la
billetterie et de l’accueil
Nora Mouzaoui, Responsable de la
surveillance des œuvres
1 Projet

14e biennale de lyon Rendez-vOus 17

dossier de presse

étape 02 Mai
2017
2 Rendez-vous 17
3 Rendez-vous 17

rendez-vous 17

Institut d'art contemporain - Villeurbanne/Rhône-Alpes


4 Rendez-vous 17

rendez-vous 17
la jeune création
20 artistes, 1 graphiste, 10 biennales internationales

R
endez-vous est une exposition délibérément consacrée
à la découverte de la jeune création française et interna-
tionale. Créée en 2002 par le Musée d’art contemporain de
Lyon avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes,
Rendez-vous, dédiée à la jeune création, associe quatre
institutions : la Biennale de Lyon, l’École nationale supérieure
des beaux-arts de Lyon, l’Institut d’art contemporain de
Villeurbanne et le Musée d’art contemporain de Lyon, qui en
assurent la direction artistique.
La direction artistique sélectionne dix artistes travaillant
en France et invite dix biennales internationales à présenter
chacune un artiste qui leur est géographiquement proche et
qu’elles soutiennent.

LE LIEU
Institut d’art contemporain
11 rue Docteur Dolard, 69100 Villeurbanne
www.i-ac.eu

LES DATES
Du 20 sept. 2017 au 7 janv.2018
5 Rendez-vous 17

10 artistes
travaillant en France

Amélie Giacomini et Igor Keltchewsky Laure Mary-Couégnias


Laura Sellies (alias Abraham Murder) Née en 1989 à Bonneville (France),
Amélie Giacomini, née en 1988 à Lyon Né en 1989 à Paris (France), vit et travaille à Lyon (France)
(France) ; Laura Sellies, née en 1989 à vit et travaille à Lyon (France) Laure Mary-Couégnias emplit la toile ou
Grenoble (France) Inspiré par l’imagerie électronique et la le mur de son univers empreint d’une
Vivent et travaillent à Paris (France) science-fiction, Igor Keltchewsky explore apparente naïveté, où s’entremêlent
Constituant une forme de récit visuel et l’univers du jeu vidéo en concevant indifféremment végétaux et animaux
sonore, avec des performances en direct son propre jeu dans lequel il incorpore peints. Avec une grande maitrise des
ou filmées, Amélie Giacomini et Laura les musiques de son groupe Abraham formes et des couleurs elle joue, non sans
Sellies réalisent des installations qui Murder. ironie, avec les notions d’attirance et de
conjuguent sculptures et corps en action, répulsion, en lien avec l’iconographie
à partir de récits tirés de la mythologie, contemporaine d’Internet.
de la littérature ou encore en lien avec
l’architecture.

Igor Keltchewsky, Something Has Been Seen

Laure Mary-Couégnias, Le Dormeur du Val


Anne Le Troter
Amélie Giacomini et Laura Sellies, Au sol camaïeux... Née en 1985 à Saint-Étienne (France),
vit et travaille à Paris (France)
Le langage est la matière première des
œuvres d’Anne Le Troter. S’inspirant
de situations de la vie quotidienne, elle
compose des installations sonores qui
explorent le mécanisme du langage dans
l’environnement social.

Anne Le Troter, Liste à puces


6 Rendez-vous 17

Nathalie Muchamad Marion Robin Thomas Teurlai


Née en 1979 à Nouméa (Nouvelle- Née en 1981 à Clermont-Ferrand Né en 1988 à Meaux (France),
Calédonie), vit et travaille à Lyon (France), où elle vit et travaille vit et travaille à Paris (France)
(France) Marion Robin s’attache à une caractéris- Thomas Teurlai bricole, détourne, trans-
Nathalie Muchamad combine dans tique du lieu dans lequel elle intervient forme avec un humour un peu potache,
ses installations mémoire et histoire, pour créer des illusions visuelles, réali- aussi bien des objets du quotidien que
incitant le spectateur à créer son propre sant une œuvre éphémère qui n’existe des icônes de l’histoire de l’art.
récit à partir des indices donnés. Elle qu’en relation avec l’environnement et le
joue avec les codes du documentaire et de temps de l’exposition.
la fiction, entre faits réels et imagination,
réalité et inconscient.

Thomas Teurlai, Foot Locker

Marion Robin, Sans titre Victor Yudaev


Né en 1984 à Moscou (Russie),
Nathalie Muchamad, Rosa, Scarlett, Lorraine
Ludvig Sahakyan vit et travaille en France
Né en 1988 à Leninavan (Arménie), Avec ses installations/sculptures con-
Éléonore Pano-Zavaroni vit et travaille à̀ Lyon (France) stituées d’objets trouvés ou usinés,
Née en 1988 à Romans-sur-Isère Ludvig Sahakyan manie indifféremment Victor Yudaev construit une sorte de
(France), vit et travaille à Lyon le dessin, la broderie, la sculpture ou récit littéraire fictionnel complexe, où les
(France) la performance avec toujours à l’esprit éléments soigneusement assemblés rem-
Éléonore Pano-Zavaroni provoque dans l’idée d’une combinaison entre la matière placent des mots placés à dessein.
ses installations in situ, des situations, et le « souvenir du monde arménien »
des moments de rencontre et d’échange, dont il est originaire.
essayant de mettre en évidence des
communautés de pensée par des inter-
ventions parfois légères, parfois plus
spectaculaires.

Victor Yudaev, Bouchon

Ludvig Sahakyan, À l’ombre des ancêtres oubliés

Éléonore Pano-Zavaroni, Passer par la fenêtre


7 Rendez-vous 17

Une graphiste 10 biennales internationales


10 commissaires
sélection des artistes en cours

Léna Araguas Asia Pacific Triennial of Biennale de Jakarta


Née en 1989 à Bordeaux (France), Contemporary Art [Indonésie]
vit et travaille en région parisienne Commissaire invitée
[Brisbane, Australie]
Léna Araguas conçoit l’identité graphi- Melati Suryodarmo, artiste et directrice
Commissaire invitée
que de Rendez-vous 17 et du catalogue de artistique de l’édition 2017 de la Biennale
Maud Page, commissaire de la 8e Trien-
l’exposition. de Jakarta Soul
nale d’art contemporain d’Asie-Pacifique
[APT8] en 2015-2016, directrice adjointe
et directrice des collections de la Galerie Eva International
d’art de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney [Irlande]
Commissaire invitée
Biennale de Shanghai Koyo Kouoh, commissaire de la 37e
[Chine] édition de Eva International – Ireland’s
Commissaires invités Biennial Still [the] Barbarians en 2016
Raqs Media Collective, artistes et com-
missaires de la 11e Biennale de Shangai Triennale d’Aichi
Why Not Ask Again en 2016 [Japon]
Commissaire invité
Biennale de La Havane Haito Masahiko, commissaire en chef
[Cuba] pour les arts visuels de la 3e triennale
Commissaire invité d’Aichi Homo Faber : A Rainbow Caravan
Jorge Antonio Fernández Torres, critique en 2016 et commissaire de la triennale
d’art et commissaire de la 12e Biennale d’Aichi 2010/2013
de La Havane Between the Idea and
Experience en 2015 Biennale de Marrakech
[Maroc]
Biennale de Sharjah Commissaire invitée
[Emirats arabes unis] Alya Sebti, directrice artistique de la
Commissaire invitée 5e édition de la Biennale de Marrakech
Sheikha Hoor Al Qasimi, fondatrice et Où sommes-nous maintenant ? en 2014,
présidente de la Biennale de Sharjah commissaire d’exposition indépendante
depuis 2011 et directrice de ifa-Gallery
Berlin
Biennale de Kochi-Muziris
[Inde]
Commissaire invitée
Biennale de Lubumbashi
Sudarshan Shetty, artiste et commis- [République démocratique du
saire de la 3e édition de la Biennale de Congo]
Kochi-Muziris en 2016 Commissaire invité
Sammy Baloji, artiste et co-fondateur de
la Biennale de Lubumbashi
8 Rendez-vous 17

Direction artistique
Pour la Biennale de Lyon Rendez-vous hors
Thierry Raspail d’Europe
Pour l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon L’année qui suit la Biennale de Lyon,
Emmanuel Tibloux Rendez-vous est exposée hors d’Europe.
Ainsi, les dix artistes français de Rendez-
Pour l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne
vous 15 sont présentés du 12 avril au 3
Nathalie Ergino mai 2017 au CAFA Art Museum, Pékin,
Pour le macLYON avec six artistes chinois : Gaëlle Choisne,
Isabelle Bertolotti Ruth Cornelisse, Fabrice Croux, Adélaïde
Assistés par Magalie Meunier, assistant curator, chargée des Feriot, Nicolas Garait-Leavenworth,
projets artistiques et de recherche à l’Institut d’art contempo- Lola Gonzàlez, Huang Yang, Maxime
rain et Marilou Laneuville, chargée d’exposition au macLYON. Lamarche, Leng Wen, Li Linlin, Lu
Zhengyuan, Daniel Otero Torres, David
Posth-Kohler, Qiu Yu, Johann Rivat et Wu
Hong.
Prix de Rendez-vous 17 Direction artistique en Chine
Prix de la Jeune création Auvergne-Rhône-Alpes 2017 Fan Dian, Academic Advisor, CAFA Art
Prix Boesner Museum | Chunchen Wang, Head and
Chief Curator, Curatorial Research Dept,
CAFA Art Museum

Journée de professionnalisation à
destination des jeunes artistes
(date en cours)
Avec l’Adéra, Réseau des écoles supérieures d’art d’Auvergne-
Rhône-Alpes
Programme
Matinée
À l’Auditorium du macLYON (public étudiant)
Restitution de Panorama – Enjeux et perspectives de l’art
contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes
Conférence d’Agnès Tricoire sur les droits et les statuts de
l’artiste plasticien
Après-midi
À Auditorium de l’IAC (public étudiant)
Ateliers et rencontres
Soirée
À l’Auditorium de l’IAC (tous publics)
Soirée performances
1 Projet

14e biennale de lyon Veduta

dossier de presse

étape 02 Mai
2017
2 Veduta
3 Veduta

Veduta
Archipels, aires, flâneries, expos,
résidences, workshops...

Chassieu
Francheville
Givors
Lyon 7e et Lyon 8e
Meyzieu
Oullins
Rillieux-la-Pape
Saint-Cyr-au-Mont-d’Or
Saint-Fons
Vaulx-en-Velin
4 Veduta

Veduta 2017 Mai


2017

étape 02
Directeur artistique
Thierry Raspail
Responsable de Veduta
Adeline Lépine

D
epuis 2007, Veduta crée, sur des territoires urbains ainsi génère, ses désirs de modes d’existence). En réponse aux Mondes
connectés, des situations qui sont autant de zones de flottants, elles proposent une lecture spéculative du présent
contacts et de convergences entre des expérimentateurs et invitent à réfléchir avec les œuvres à des visions du futur, à
volontaires et curieux, des artistes, des œuvres et des villes. d’autres « dimensions », d’autres « vues » à porter sur les espaces
Partout, tous se rencontrent, débattent, discutent, créent du commun et du vivre ensemble au sein des villes.
et font l’expérience des questions intemporelles que pose l’art. En 2017, Veduta est accueilli par dix communes de la Métropole
ainsi que le Grand Parc Miribel-Jonage. La plateforme s’associe
Le terme italien veduta est utilisé par les peintres de la également avec trois partenaires artistiques qui acceptent de
Renaissance. Il est généralement traduit par « vue » ou « ce qui « prendre l’aire ».
se voit » et désigne alors une ouverture, une fenêtre ouverte qui Les résidences d’œuvres et d’artistes, les expositions et les
rompt la perspective de la toile et incite le regard à voir ailleurs. flâneries, sont autant de formes données à ces archipels qui
Au sein de la Biennale de Lyon, Veduta invite donc à regarder s’installent sur les aires. Elles proposent des connexions nou-
ailleurs, mais aussi à s’interroger sur ce que l’on voit, comment velles entre des cultures visuelles variées et des expériences
on le voit, comment on le (re)présente et enfin qu’est-ce que tout artistiques à la fois connectées et dispersées sur ces différents
cela produit. Cette fenêtre s’ouvre sur divers territoires de la territoires avec la complicité de leurs créateurs.
Métropole de Lyon et leurs habitants qui acceptent de s’inspirer Ainsi, l’Eau de Rose de Thierry Boutonnier se diffuse à l’échelle
des œuvres et des artistes afin d’expérimenter, développer, de cinq aires de la Métropole. Ce parfum migrateur croisera sur
transformer, ingérer, digérer et déployer le potentiel de l’art, ce son chemin les Histoires du Soir de Lee Mingwei qui seront lues
vecteur de poésie, de questionnement et d’action. à l’oreille des petits comme des grands, partout et pour tous, lors
Chacun est invité à explorer tour à tour différentes étapes de la de leur voyage à bord d’un véhicule. Au cours de ces parcours et
création visuelle (de sa conception à sa diffusion en passant par promenades, nous découvrirons également des lieux oubliés qui
sa transmission) et à construire pour soi-même et ensemble les réapparaîtront avec Lara Almarcegui. Les flâneurs apprécieront
conditions d’un acte, d’une idée, d’une pensée, d’une création, aussi les mots voyageurs et libertaires de Rivane Neuenschwander
d’une exposition et d’une attitude face à l’art afin de participer ou les cerfs-volants de Shimabuku qui mettent le monde sans
aussi à « la création permanente ». dessus dessous et perturbent les règles de la physique comme
celles de la politique.
Avec Veduta, la Biennale de Lyon crée de nouvelles aires, soit Avec les œuvres et les artistes, les dialogues et les idées circulent et
des points de rencontre permanents ou temporaires qui sur- se diffusent également. Veduta renoue avec son principe d’expo-
gissent du dialogue qu’entretiennent les artistes avec les villes sitions conçues par les habitants à partir de la collection du
et leurs populations. Lieu de rencontre, médiathèque, place de macLYON et le Moderne qui les inspirent pour nous parler d’huma-
la mairie, jardin… ou simplement surface disponible, les aires nisme, de cycle, de révolution, des sons de notre environnement.
sont là où Veduta génère des actions, des manifestations, des Ils nous concoctent à leur tour des mondes, un archipel d’expo-
situations esthétiques. Cette série d’aires fonctionne selon un sitions poétiques et critiques pour retrouver l’espace de rêver et
principe d’archipels à travers des formes autres qui interrogent nous ouvrir à des utopies que l’on souhaiterait réalisables.
la ville moderne (sa mémoire, son langage, les échanges qu’elle
5 Veduta

résidences
d’oeuvres ou d’artistes
Des formes poétiques qui se disséminent…

À propos de Thierry Boutonnier


Eau de deRose
Thierry Boutonnier
Thierry Boutonnier développe des processus artistiques s’at-
tachant à l’environnement et à ses enjeux (dérèglement
climatique, érosion de la biodiversité, effets de la globalisation…).
Ces processus se déploient à travers des principes de coopéra-
Une œuvre d’art à planter, à faire tions qui donnent lieu à la réalisation d’actions et d’objets en
interdépendance avec des écosystèmes (zones de renouvelle-
grandir, à récolter et à partager ment urbain, terrains délaissés) et qui impliquent habitants,
De février à décembre 2017 et au-delà paysagistes ou chercheurs… afin de créer en dialogue des lieux
À l’invitation de la Biennale de Lyon et de Veduta, à partir de 2017, de vie durables.
les communes de Lyon 7e, Givors, Rillieux-la-Pape, Saint-Cyr-au-
Mont-d’Or et Vaulx-en-Velin accueillent le projet Eau de Rose
disséminé ainsi sur la Métropole de Lyon.

Des rosiers de Damas parrainés et plantés par les habitants dans


des espaces inattendus de leur quartier ; des pétales récoltés
puis distillés pour en extraire de l’eau de rose ; des moments de
construction partagée suivis d’instants de célébrations… Ainsi
prend racine et grandit le projet mené depuis 2013 par l’artiste
français Thierry Boutonnier dans la Métropole de Lyon, avec la
complicité de la MJC Laënnec-Mermoz (Lyon 8e).

L’artiste invite les habitants de longue date et les nouveaux


arrivants à transplanter les rosiers au cœur d’un certain
nombre de quartiers en transformation à travers une démarche
commune. Avec la volonté de construire ensemble les représen-
tations de ces lieux de vie, Eau de Rose permet d’appréhender son
environnement quotidien autrement et de se réunir autour de la
culture des rosiers de Damas lors d’un rituel festif et partagé.

Dans le 7e arrondissement de Lyon, l’œuvre Eau de Rose est accueillie sur le


site de la Factatory, ensemble d’ateliers d’artistes, architectes et designers de
la Galerie Tator, également partenaire de la plateforme Résonance.

Thierry Boutonnier, Eau de


Rose, 2013-2017. Plantation à
Rillieux-la-Pape, quartier des
Semailles, mars 2017
Le projet Eau de Rose est mené en partenariat avec l’entreprise Tarvel. ©Blandine Soulage
6 Veduta

Lara Almarcegui Mot d’ordre


de Rivane Neuenschwander
Shimabuku
Le potentiel des lieux Des mots migrateurs Le monde sans dessus
urbains délaissés Présentation à compter de dessous
Printemps/été 2017, septembre 2017 Le 16 septembre 2017 au
présentation à compter de Depuis les soulèvements sociaux qui Grand Parc Miribel-Jonage
septembre 2017 ont secoué le Brésil en 2012, Rivane Au Grand Parc Miribel-Jonage,
Lara Almarcegui arpente le quartier des Neuenschwander collecte sur Internet Shimabuku propose de mettre métapho-
Clochettes à Saint-Fons à la recherche et imprime sur étiquettes les mots de la riquement le monde sans dessus des-
de « lieux d’intérêt », « terrains vagues, protestation. Ces derniers ont vocation sous en transformant le ciel en paysage
friches, bâtiments à démolir ; des lieux à se disséminer par l’intermédiaire des traversé par des formes et des gestes
qui, en raison d’un oubli (…) sont ouverts visiteurs de Mondes flottants au macLYON. transitoires et fugitifs. Cerfs-volistes
à toutes sortes de possibilités ». À l’issue Augmentée, l’œuvre, « en résidence » confirmés et amateurs sont invités à
de son investigation au sein de la ville, elle dans des médiathèques, écoles et centres revisiter les principes artistiques mis en
invite le public à expérimenter, explorer sociaux partenaires des aires Veduta, est œuvre par l’artiste, lors d’une journée
et préserver le plus longtemps possible revisitée et activée par les habitants qui poétique pour laquelle objets, êtres et
ces espaces alors réinvestis. s’en emparent, l’incarnent, la manipulent temps seront suspendus !
et la transforment afin d’accompagner
À Saint-Fons, Lara Almarcegui sera accompagnée les mots migrateurs et de participer à Dans le cadre de la Fête de l’Automne du parc et
aussi par l’équipe du CAP – Centre d’arts plas- cette carte et ce voyage poétique, à leur des Journées Européennes du Patrimoine.
tiques de Saint-Fons, également partenaire de la manière. Présentation de l’artiste dans Mondes
plateforme Résonance. flottants p.31
Présentation de l’artiste dans Mondes
Présentation de l’artiste dans Mondes flottants p.21
flottants p.25

Lara Almarcegui, The Rubble Mountain, Saint-Trond, Rivane Neuenschwander, Repente (détail), 2016 ©Eduardo Photographie ©Shimabuku and Air de Paris, When Sky
Belgique, 2005 ©Lara Almarcegui Ortega was Sea, 2002.
7 Veduta

Les expos
Veduta interroge le Moderne à la lumière des Mondes flottants de la 14e Biennale
de Lyon. À partir de la collection du macLYON et en dialogue avec les habitants et
partenaires des aires, les expositions génèrent à leur tour des mondes parallèles,
des lieux de convergence, des espaces d’échanges, des endroits de discussions, des
expériences sensibles et des visions poétiques.

À la Salle des Vieilles À la Médiathèque de À la Salle place des


Tours, Saint-Cyr-au- l’Espace Culturel Pierre pavillons, Lyon 7e
Mont-d’Or Poivre, Chassieu Avec le Musée Africain de
Figures À l’écoute des mondes Lyon
Du 18 mai au 18 juin 2017 Du 14 oct. au 9 déc. 2017 Du 16 sept. au 2 déc. 2017
Réinventer des récits visuels modernes (à confirmer) (à confirmer)
à travers des expériences dispersées, Dans les années 1960, avec John Cage et Avec le Musée Africain de Lyon, Veduta
parfois communes et toujours humaines : le rock, la salle de concert disparaît et la poursuit le champ de réflexion et
l’exposition présente des œuvres de musique se transforme en « son ». Une d’expérimentation autour du Moderne
Philippe Droguet, William Kentridge, histoire racontée à travers une œuvre initié en 2015. L’exposition, orchestrée
Alain Pouillet, Henri Ughetto et Carmelo immersive et sensorielle, hors monde. par des habitants du quartier de Gerland
Zagari, choisies par l’association Les Présentation de l’artiste dans Mondes (Lyon 7e), fait dialoguer les collections du
Rencontres Artistiques et le macLYON, en flottants p.25 Musée Africain, celles du macLYON et les
collaboration avec Veduta. oeuvres de l'artiste Massinissa Selmani.

Elle propose une histoire des conver-


gences entre des cultures et des zones
distinctes.

Laurie Anderson, The Handphone Table – When you


we’re hear, 1978. Collection du macLYON ©Blaise Adilon
William Kentridge, Shadow Procession (détail), 1999.
Collection du FNAC, dépôt au macLYON ©Droits réservés

Titre en attente À la MéMO, Oullins


Du 28 sept. au 5 nov. Cycle et régénerations Cotonou (Bénin), 2005 ©Antonio Porcellato, SMA
À l’écoute des phénomènes subtils et Du 14 oct. au 9 déc. 2017
du chant des mondes que nous traver- Un dialogue collectif à partir du mot
sons ou dans lesquels nous vivons, cette Moderne et de son potentiel régénérateur
exposition explore les méthodes d’obser- et révolutionnaire : l’exposition d’une
vations visuelles et sonores d’un certain œuvre de la collection du macLYON, choisie
nombre d’artistes, en collaboration avec par un groupe d’habitants d’Oullins,
l’association Les Rencontres Artistiques génère une conversation consacrée aux
et un groupe d’habitants de Saint-Cyr-au- cycles de vie et à des visions historiques
Mont-d’Or et de Vaulx-en-Velin. multigénérationnelles.

Sélection en cours Bob Gramsma, Seebach, OI#0785, vers 2007


8 Veduta

Les flâneries
Alors que l’œuvre d’art est traditionnellement immobile, Veduta propose de favoriser
sa dissémination sous la forme de promenades, de déambulations et d’expressions
poétiques.

Bedtime Stories, Lee Mingwei À propos de Lee Mingwei


Histoires du Soir Lee Mingwei met en œuvre des collaborations avec des
De mai à novembre 2017 habitants, des lieux et des institutions du monde entier pour
Spécialement conçue par Lee Mingwei pour la Biennale de Lyon, créer des installations fondées sur l’échange d’expériences
l’œuvre Bedtime Stories voyage dans les aires Veduta avec à son intimes. De ces interactions permanentes faites d’histoires
bord des contes, des histoires, des rêves et des imaginaires qui personnelles, de mémoire et de hasard, Lee Mingwei réalise des
nous proposent de retomber en enfance pour mieux recomposer œuvres qui révèlent les aspects les plus divers et les plus inatten-
les paysages de notre quotidien. dus de la vie quotidienne.

L’œuvre Bedtime Stories voyage grâce au partenariat de JCDecaux.


« Un de mes plus beaux souvenirs d’enfance, ce sont les histoires
que me lisait ma mère au moment du coucher. Ce qui m’a marqué,
ce n’est pas le caractère parfois effrayant de ces contes – c’est ce
La Fondation Bullukian présente l’œuvre de Lee Mingwei dans le cadre d’une
temps d’une très grande intimité partagée avec ma mère, ainsi
exposition associée conçue avec la Biennale de Lyon.
que le royaume magique des rêves et du sommeil créé par les
Voir également Expos associées p.07
histoires qu’elle me racontait.
L’objectif de ce projet est de permettre aux visiteurs de revivre ce
moment à la fois puissant et délicat que la plupart d’entre nous Concours de poésie
gardent de leur enfance, à ceci près qu’ici, ces histoires seront Des Mondes flottants et poétiques
lues non pas par notre mère mais par une inconnue. Pour la quatrième année consécutive, Veduta réitère sa collabora-
Le van-bibliothèque est équipé d’un lit en hauteur assez grand tion avec Télérama et propose cette fois-ci de mettre à l’honneur
pour accueillir deux personnes d’un côté, et par une sélection de les talents des poètes inspirés par les Mondes flottants, terriens,
livres pour enfant de l’autre. » marins, cosmiques ou fictionnels…
À chaque monde ses contraintes ! Celles de l’écriture seront
Dans le cadre de Veduta 2017, l’artiste propose également une énoncées à la rentrée. Les créations seront ensuite étudiées par
réactivation de son œuvre The Moving Garden, à découvrir un jury de professionnels, et les dix poèmes retenus seront lus,
prochainement dans différents lieux publics… récités, chantés, slamés… et publiés !

Programme de performances
Le Moderne, à travers le monde et le temps, a pu prendre des
formes inattendues : légères et éphémères.
Les partitions citadines des artistes se mettront en action pen-
dant la Biennale avec des volontaires afin de participer à une
cartographie des Mondes flottants.
Programme en cours – voir Mondes flottants p.41

Lee Mingwei, Bedtime Stories, 2017. Recherches ©Lee Mingwei


9 Veduta

Les partenaires
veduta
Sur les aires Veduta, nous travaillons en étroite collaboration avec les réseaux
d’acteurs locaux, en plus des services des Villes.
Les échanges, dialogues, rencontres, expériences étant en cours, cette liste est
non-exhaustive et susceptible de changer jusqu’en septembre – et au-delà.

À Chassieu À Lyon À Rillieux-la-Pape Chantal Dugave & Itziar Gonzalez


La Ville de Chassieu La Ville de Lyon La Ville de Rillieux-la-Pape Viros
Espace Culturel Pierre Poivre La Mission Gerland Grand Projet de Ville de Rillieux- Archives
Médiathèque de Chassieu MJC Laënnec-Mermoz la-Pape AFPA
Conservatoire de musique et de Galerie Tator/Factatory Association des Centres Sociaux de Maison de la Métropole
danse Musée Africain de Lyon Rillieux-la-Pape Mission Locale
Théâtre Karavan EHPAD La Vérandine MJC Ô Totem Innovation & Développement
Association Aimer Lire LES CROQUEURS de pommes Espace Baudelaire
Bibliothèque Municipale de Lyon La Recyclerie/REED/Jardin des À Vaulx-en-Velin
– Gerland Semailles
À Francheville Pôle Mobile de la Bibliothèque Point d’Information Médiation
La Ville de Vaulx-en-Velin
La Ville de Francheville Grand Projet de Ville de Vaulx-en-
municipale de la Part-Dieu Multiservices Velin
Médiathèque de Francheville
Centre Socio-culturel Gerland Confédération Syndicale des Bibliothèque Georges Perec
Foyer Résidence de Personnes
La Légumerie Familles Association Accolade
Âgées Chantegrillet
Centre de Semi-Liberté de Lyon OVE-Institut médico-éducatif Aline IFRA
Association Régionale des Tsiganes
Direction Interrégionale des Renard Alliade
et de leurs Amis Gadjé de l'Aire
Services Pénitentiaires de Lyon École maternelle Les Semailles Association la Bricologis
d’accueil des Gens du Voyage de
(section action sociale, culturelle École primaire Les Alagniers LES CROQUEURS de pommes
Francheville/Sainte-Foy-lès-Lyon
et sportive) Dynacité Espace Benoit Frachon
Centre Social Michel Pache
Groupe Éveil & Lire Association Les Mères Z’Abeilles Espace CARCO
Festival Les Estivales au Fort du
Eranthis LCR des Grolières
Bruissin
Aux clics citoyens
Biennale de la Petite Enfance À Meyzieu PIMMS
ÉbulliScience
Association des Amis de la Biblio- Médiathèque municipale Centre Social Georges Lévy
Union locale CSF de Rillieux-la-Pape FRHHCU – FEDEVO
thèque
Atelier Gagarine
À Oullins À Saint-Cyr-au-Mont- SLEA Prévention spécialisée
À Givors La Ville d’Oullins MJC Vaulx-en-Velin
La Ville de Givors La MéMO d’Or Planète Sciences Rhône-Alpes
Lyon Métropole Habitat ACSO (Association des centres La Ville de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or Collectif Pourquoi Pas?!
Centre Social Camille Claudel sociaux d’Oullins) Association Les Rencontres Artis- Plan Local d’Urbanisme
École maternelle La Presqu’Ile Accueil et Hébergement d’Urgence tiques Foyer Malval
Centre Communal d’Action Sociale ADOMA Association Rendez-Vous Des Association Dans tous les sens
(CCAS) Théâtre de la renaissance Artistes Pépinière Carco
Art Ô Vernes Société d’Encouragement aux Association Solanum et bois tordu Association Forme et Saveurs
Point Information Jeunesse Ecoles Laïques d’Oullins (SEELO) Les Cafés de Saint Cyr Association Le passe-jardins
Sport dans la Ville CCAS – Résidence la Californie Association le Mont Cindre et son Est Métropole Habitat
Terrain de foot But en Or Mission Locale du Sud-Ouest Ermitage Forum réfugiés-Cosi
Les Amis des Arts de Givors Lyonnais Dojo des Monts d’Or
Ateliers d’arts plastiques Maison d’enfants Saint-Vincent Harmonie de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or
Les Potagers du Garon Association Le P’tit Jardin de la Monts D’Or Vélo Le chantier d’insertion
La Mostra Saulaie Hameau d’enfants LES En 2017, Veduta poursuit égale-
adsea69 Les Nouveaux Ateliers de la Danse ANGELIÈRES ment le co-pilotage initié en 2009
Groupe d’Entraide Mutuelle «La (association Lez’arts rythmiques) École maternelle du Bourg d’un chantier d’insertion en collab-
main sur le cœur» A.D.S.E.A. du Rhône École élémentaire de Champlong oration avec ICARE et la Maison de
Mouvement National de Lutte pour Compagnie Désoblique l’Emploi et de la Formation, et avec
le concours du Fonds Groupe SEB
l’Environnement Association Miam Anim’ À Saint-Fons et Fonds Serfim Mécénat.
Mission Locale Rhône Sud MIFIVA MJC d’Oullins La Ville de Saint-Fons
CEFI Lycée polyvalent du Parc de LE CAP – Centre d’arts plastiques
Chabrières D’autres projets sont en cours
de Saint-Fons d’élaboration dans le cadre du
École de la Saulaie
Le Grand Parc Espace créateur de solidarités dispositif Culture et Santé et d’un
Centre Social arc-en-ciel
Miribel-Jonage projet Culture en Prison.
14e biennale de lyon résonance

dossier de presse

étape 02 Mai
2017
2 Résonance
3 Résonance

résonance

150 lieux en Région


Auvergne-Rhône-Alpes
4 Résonance

résonance 2017 Mai


2017

étape 02

À
l’heure des communautés d’agglomération et des grandes
régions européennes, la mise en œuvre active et dynami-
que d’un réseau culturel régional est une évidence. Avec
la grande couronne parisienne, Auvergne-Rhône-Alpes
est probablement la région de France qui accueille le
plus grand nombre d’institutions culturelles, de centres d’arts
et de galeries : un vaste maillage dont la densité accompagne la
Biennale de Lyon. Dès 1985, la manifestation Octobre des arts
avait eu l’ambition de rassembler les acteurs les plus dynamiques
de la scène culturelle régionale autour d’une affiche commune,
une idée reprise et amplifiée par la Biennale à partir de 2003 sous
le terme à la fois générique et fédérateur de Résonance. Tous les
deux ans depuis cette date, la Biennale de Lyon invite ainsi cen-
tres d’art, galeries, institutions culturelles et collectifs d’artistes
de la Région à s’associer à elle par le biais d’un appel à projets. Le
choix définitif revient au directeur artistique de la Biennale sans
limitation du nombre total de projets, avec pour double objectif
d’associer tous les éléments essentiels de la scène régionale à la
problématique de la Biennale et de leur offrir une plus grande
visibilité. Au-delà d’un “off ” ou d’un simple agenda culturel,
Résonance est devenu au fil des ans une véritable affiche collec-
tive qui parvient désormais à rassembler des lieux très différents
(espaces, budgets, équipes…), non seulement dans le champ de
l’art contemporain mais aussi dans ceux de la littérature, de la
danse, du théâtre ou de la musique. Il en résulte un foisonnement
exemplaire et unique dans le monde des biennales : d’une tren-
taine d’événements en 2003, Résonance est ainsi passé en 2015
à plus de 200 expositions, performances, concerts, projections
ou spectacles. Ce réseau, à la fois dynamique et démultiplié, est
désormais pleinement intégré à la Biennale et en constitue l’une
de ses plateformes.
Créé en 2009 au sein de Résonance, Focus a pour but de faire
émerger des projets spécifiques en étroite collaboration avec dif-
férentes institutions, particulièrement celles qui se consacrent
à la jeune scène artistique.

Programme complet disponible dès


septembre sur biennaledelyon.com
5 Résonance

FOCUSProgrammation en cours

Centre d'art La Salle de bains Centre commercial


contemporain La Halle John M Armleder la Part-Dieu | macLYON
Sept. – déc. 2017
des bouchers Après avoir baigné dans la mouvance
Ange Leccia, Arrangement, 1991
Juan Fernando Herran Du 22 sept. au 9 oct.2017
alternative de Fluxus, John M Armleder
Sept. – déc. 2017 Le centre commercial la Part-Dieu
interroge dès les années 1980 l’abstrac-
7 rue Teste du Bailler, 38200 Vienne accueille en son sein Arrangement
tion et l’idée de modernité par le biais de
Tarik Kiswanson d’Ange Leccia, œuvre composée de 350
l’appropriation et de la citation. Au-delà
Sept. – déc. 2017 globes terrestres débarrassés de leurs
du dessin, de la performance et de la
Pour le Musée gallo-romain, Tarik supports. L'œuvre créée pour la 1ère
peinture, John M Armleder développe
Kiswanson souhaite intervenir au sein Biennale de Lyon en 1991 est à l’image
dans ses installations une pratique mul-
même du parcours des collections d'un monde démultiplié qui évolue : des
tiple où objets trouvés se mêlent à des
permanentes afin d’y proposer une per- pays n’existent plus, des frontières sont
peintures volontairement abstraites,
formance où les visiteurs, équipés de recouvertes, des empires se dissolvent, et
démontrant la complexité des relations
systèmes de casques/oreillettes seront des royaumes persistent…
qu’une œuvre d’art est susceptible de
guidés par des performers en uniforme 17 Rue du Dr Bouchut, 69003 Lyon
provoquer. Pour la Salle de bains, John www.mac-lyon.com
qui réciteront en direct un texte écrit M Armleder développe un projet en trois www.centrecommercial-partdieu.com
par l’artiste, proposant par-là même temps.
une déambulation inédite dans les
collections. Le projet est également
1 rue Louis Vitet, 69001 Lyon
www.lasalledebains.net
Wall Drawings 2
accompagné de grands panneaux en Sept. – déc. 2017
LPA engage en 2017 un partenariat avec le
métal poli (acier, cuivre ou laiton),
découpés et tressés, parfois mobiles,
Fondation Renaud macLYON et la Biennale de Lyon en souten-
Résidence 10 août – 17 sept. ant la jeune création (fresques du parking
destinés à jouer sur les perspectives de
Exposition 18 sept. – 29 oct. 2017 Grolée par Laure Mary-Couegnias) et la
l’accrochage, à changer le point de vue
En collaboration avec la Biennale de manifestation Wall Drawings 2.
du regardeur sur les objets exposés, ainsi
Lyon et l’ENSBA-Lyon, la Fondation À la suite de l’exposition Wall Drawings,
qu’à faire prendre conscience au visiteur
Renaud, qui a entre autres pour objectif qui avait convié dix artistes à intervenir
de son corps dans l’espace et du flux de
le développement des arts et le mécénat sur les murs du macLYON mais aussi dans
l’histoire des formes.
en faveur des artistes, accueille en rési- plus d’une vingtaine de lieux dans la
Musée gallo-romain, 69560 Saint-Romain-
en-Gal
dence et pour cinq semaines l’artiste Métropole en 2016, Wall Drawings 2, dont
Thierry Liegeois, dont l’œuvre découle le commissariat est confié à l’artiste Seth
toujours du contexte au sein duquel elle (alias Julien Malland), propose parcours
est créée. Cette résidence est suivie d’un en surface (façades de la Cité Interna-
temps d’exposition au sein du Fort de tionale) et en sous-sol (parkings Lyon
Vaise, siège de la Fondation. Parc-auto), entre le Musée et la Sucrière,
Fort de Vaise, 25 Boulevard Antoine de pendant la Biennale.
Saint-Exupéry, 69009 Lyon
Lyon
www.fondation-renaud.com
6 Résonance

MAPRAA – Maison des Biennale Hors Normes qui ont alimenté le patrimoine moder-
niste et les actuelles qui produiront en
arts plastiques / visuels L’étang moderne de l’art brut
résidence des œuvres spécifiques avec
28 sept. – 8 oct. 2017
Auvergne-Rhône-Alpes La 7e Biennale Hors Normes interroge
Caroline Achaintre, Serge Charchoune,
12 / 12 / 12 – 12 artistes, 12 lieux, 12 Anne Dangar, Charlotte Denamur, Lucie
les différentes conceptions de l’art qui
départements Deveyle, Josephine Halvorson, Robert
ont prévalu depuis la Renaissance. De
Sept. – déc. 2017 Pouyaud, Romain Vicari…
l’art brut ainsi nommé par Dubuffet en
Créée en 1983, la MAPRAA développe Commissariat : Patrice Béghain et Joël
réaction à la référence aux modèles du
une activité sur deux axes : le soutien Riff.
passé (rétrospective Alain Bourbonnais),
aux conditions sociales de l’artiste, et 1 rue Moly-Sabata, 38550 Sablons
jusqu’à l’art génétique (Li Shan) et l’utili-
la gestion d’un centre d’information www.moly-sabata.com
sation des nouvelles technologies, la BHN
sur les arts plastiques en Auvergne-
part à la recherche des chimères contem-
Rhône-Alpes. Dans cette perspective,
poraines de l’image, du corps et des mots. Musée africain de Lyon
elle organise un cycle d’expositions en Malala Andrialavidrazana, Marius
Lyon et Région Auvergne-Rhône-Alpes
invitant des artistes ayant peu ou jamais www.art-horslesnormes.org Dansou
exposé. Depuis 2011 et à l’occasion de la
20 sept. – déc. 2017
Biennale de Lyon, la MAPRAA crée un
réseau de douze expositions dans toute la CNSMD Infatigable voyageuse, l’artiste Malala
Interventions Andrialavidrazana s’est également
Région en tenant compte de la diversité
14 et 15 déc. 2017 formée à l’architecture. Ses recherches
de la création, des lieux et des territoires.
Le Conservatoire National Supérieur portent sur les notions de frontières et
Dans les douze départements de la
Musique et Danse de Lyon propose un d'interactions interculturelles. En une
Région Auvergne-Rhône-Alpes, huit lieux
programme d’interventions choré- succession d'allers-retours entre espaces
ont choisi chacun d’exposer un artiste
graphiques dans les espaces de la privés et problématiques mondiales,
émergent, choisi dans la programma-
Sucrière. Le département Danse inter- l’artiste explore les différentes image-
tion de la MAPRAA : Art Fareins (Ain) ;
vient sous forme de danses écrites et ries sociales par le biais d’un travail
La Résidence, Dompierre-sur-Besbre
improvisées qui organisent avec les anthropologique ouvrant sur une mul-
(Allier) ; GAC Groupe d’art contempo-
spectateurs des rencontres fortuites et titude d’histoires. out en s'inspirant des
rain, Annonay (Ardèche) : Médiathèque
interactives. Juliette Beauviche et Anne archives photographiques du grand pho-
du Bassin d’Aurillac (Cantal) ; Maison
Martin, professeures de danse con- tographe nigérian Ojeikere et d’archives
de la Tour / Le Cube, Valaurie (Drôme) ;
temporaine, se saisissent de l’espace familiales, Marius Dansou réalise, dans
Galerie Test du Bailler, Vienne (Isère) ;
d’exposition pour en faire une véritable du fer à béton, des coiffes majestueuses
EAC Les Roches, Chambon-sur-Lignon
scène sur laquelle évoluent les étudiants dont il cherche à décoder les messages.
(Haute-Loire) ; Centre culturel le
de troisième année en classique et con- 150 Cours Gambetta, 69007 Lyon
Bief-Manufacture d’images, Ambert www.musee-africain-lyon.org
(Puy-de-Dôme) ; La Remise / Association temporain du CNSMD de Lyon.
Geneviève Dumont, Pollionnay (Rhône) ; La Sucrière, 49-50 Quai Rambaud, 69002
Lyon | ww.cnsmd-lyon.fr
Galerie 29, Évian (Haute-Savoie) ; et
Espace Larith, Chambéry (Savoie).
Lyon et Région Auvergne-Rhône-Alpes Moly-Sabata | Fondation
www.mapra-art.org
Albert Gleizes
En crue : 90 ans d’une résidence
MAMCO d’artistes au bord du Rhône
William Leavitt 16 sept. – 29 oct. 2017
10 oct. 2017 – 28 janv. 2018 Fondée en 1927 par le couple d’artistes
Le MAMCO présente la première rétro- mécènes Albert Gleizes & Juliette Roche,
spective en Europe de William Leavitt Moly-Sabata est aujourd’hui la plus
(1941, vit et travaille à Los Angeles, États- ancienne résidence d’artistes de France
Unis), artiste conceptuel connu pour ses en activité. Cette exposition fait culminer
peintures, ses photographies, ses instal- une saison d’événements célébrant l’anni-
lations et ses performances et qui, selon versaire. Ouverte sur le fleuve, la maison,
ses propres termes, « examine la culture aujourd’hui propriété de la Fondation
vernaculaire de Los Angeles à travers le Albert Gleizes, offrira une promenade à
filtre de l’industrie du divertissement et travers neuf décennies imbibées par un
de la littérature ». engagement fort pour le contemporain,
Rue des Vieux-Grenadiers 10, 1205 Genève, en son temps. Les aspects vivants comme
Suisse | www.mamco.ch historiques seront développés dans une
même énergie, s’enthousiasmant d’une
équivalence entre les signatures passées
7 Résonance

URDLA - centre Cinéma Comœdia Musée des Beaux-Arts de


international estampe Projections et rencontres Lyon
Sept. – déc. 2017
& livre Comme tous les deux ans, le Cinéma
Los Modernos
Rob Mazurek, Constellation Scores À partir du 30 nov.
Comœdia s’associe à la Biennale d’art Le Musée des Beaux-Arts de Lyon s’asso-
16 sept. – 4 nov. 2017 contemporain et propose des séries de cie au Museo Nacional de Arte de Mexico
Avant même d’être musicien ou plas- projections et rencontres introduites par (MUNAL) pour mettre en regard deux
ticien, Rob Mazurek se revendique des artistes exposés à la Biennale, par des scènes de l’art moderne, à travers les
compositeur. Son travail n’est fonda- réalisateurs, des chercheurs… collections du MUNAL de Mexico et du
mentalement ni sonore, ni plastique :
13 Avenue Berthelot, 69007 Lyon Musée des Beaux-Arts de Lyon, enrichies
c’est un jeu d’allers-retours constants www.cinema-comoedia.com
d’œuvres prêtées par de prestigieux
entre son et image. Quand il compose, il
partenaires européens et mexicains –
alterne couches de peinture sur papier et
couches de son sur ordinateur.
InExtenso comme le Musée national d’art moderne
Ce lien entre peinture et musique Zoe Barcza (Centre Pompidou), le Musée Picasso de
est intime et puissant, ils partagent 5 oct. – 16 déc. 2017 Paris, le Museo de Arte Contemporaneo
Les œuvres de Zoe Barcza compartimen- Rufino Tamayo de Mexico ou encore
sensations et vocabulaire ; on parle de
tent et examinent la forme humaine plusieurs collections particulières. Une
couleurs, de tonalités, de saturations, de
tout en interrogeant la dimension psy- sélection d’œuvres significatives de l’art
motifs ou encore de rythmes, car après
chologique du portrait. Ses peintures français et de l’art mexicain rend compte
tout, couleur et son sont de même nature.
sont autant de cadavres exquis qui, de des échos, des correspondances, des
C’est dans cette diversité des langages
l’abstraction au texte crument dessiné influences qui se sont noués entre les
que s’inscrit l’exposition qui prendra
sur la toile, évoquent la complexité des deux scènes, l’une en miroir de l’autre.
place à l’URDLA pendant la Biennale :
sentiments humains. Elle jette ainsi un jour nouveau sur les
lithographies anaglyphes, peintures,
12 Rue de la Coifferie, 63000 Clermont- chefs-d’œuvre du Musée des Beaux-Arts
sons, performances…
Ferrand | www.inextensoasso.com de Lyon, sur les leçons des avant-gardes
207 rue Francis-de-Pressensé, 69100
Villeurbanne | www.urdla.com et sur le rayonnement d’un Léger, d’un
Espace arts plastiques Matisse et d’un Picasso.
Également Fred Deux, 21 sept. – nov. 2017
Galerie de l’Étrave Madeleine-Lambert
20 Place des Terreaux, 69001 Lyon
Camille Llobet Niek Van de Steeg www.mba-lyon.fr
14 oct. – 16 déc. 2017 16 sept. – 18 nov. 2017
Le langage non verbal est au cœur de Damir Radovic
la pratique de Camille Llobet. L’artiste 2 déc. 2017 – fév. 2018
Musée d’art moderne de
explore la perception de la parole et du Niek Van de Steeg présente de nou- Saint-Étienne Métropole
mouvement par le biais de performances velles œuvres en lien avec la très Le musée fête ses 30 ans
mettant en jeu et à l’épreuve différents actuelle problématique de l'épuisement Sept. – déc. 2017
aspects du « corps parlant » et du « corps des ressources, de la préservation de Expositions hors les murs, collections
filmant ». Pour cette exposition à la l'écosystème et de l'économie en général, et nouvelles expositions : le Musée d’art
Galerie de l’Étrave, Camille Llobet réalise en lien avec la Chine où l’artiste est actu- moderne de Saint-Étienne fête ses trente
deux nouveaux films. ellement en résidence. ans d’existence depuis son ouverture le
4 bis Avenue d’Évian, 74200 Thonon-les- Damir Radovic présente quant à lui des 10 décembre 1987.
Bains œuvres inédites, produites pour l'expo- La Terrasse, BP 80241, 42006 Saint-Étienne
sition et en rapport avec le territoire et cedex 1 | www.mam-st-etienne.fr
son histoire. Artiste pluridisciplinaire
pratiquant principalement le dessin, la
sculpture, la vidéo et les installations en
néon, il s'inscrit préalablement dans une
démarche de recherche, d'exploration
du sédiment historique et des archives
locales
5 rue Eugène-Peloux, 69200 Vénissieux
8 Résonance

Musée Paul-Dini Résonances


Vagabondage métropolitaines
15 oct. 2017 – 11 fév. 2018
En littérature, les récits de voyage oscil-
Dans le cadre du Pôle Métropolitain,
lent entre introspection et déambulation.
des manifestations en résonance aux
Cette dernière renvoie au corps qui
Biennales du Design, d’Art Contempo-
avance mais aussi au fait que la pensée se
rain, de la Danse, du Cirque, à Jazz à
libère et se clarifie. Aujourd’hui, du topo-
Vienne et au Festival des Nouvelles Voix
guide au carnet de voyage, les aventures
en Beaujolais sont organisées sur les
vers des contrées lointaines côtoient
territoires. Les événements présentés
les récits de promenades dans des
à la Halle des bouchers, au Musée Paul-
paysages familiers. Voyages terrestres ou
Dini, au Théâtre de Villefranche et au
spirituels, imaginaire rêvé ou explora-
Musée d’art moderne de Saint-Étienne
tion exotique, les artistes plasticiens
s’inscrivent dans cette dynamique de
nous livrent leurs visions du vaga-
partage et d’échange entre territoires,
bondage… Avec Jean-Philippe Aubanel,
offrant aux habitants des initiatives
Carole Benzaken, Jean-Marc Cérino, Marc
culturelles originales, novatrices,
Desgrandchamps, Hilary Dymond,
facteurs d’enrichissement et de plaisir.
Véronique Ellena, Philippe Favier,
En plus de ces événements, un appel à
Patrice Giorda, Ernst Kapatz, Jackie
projets est également lancé pour per-
Kayser, Jérémy Liron, Patrice Mortier,
mettre aux écoles de Saint-Étienne
Hubert Munier, Eric-Roux-Fontaine,
Métropole, de ViennAgglo, de la CAPI et
Mathias Schmied, Max Schoendorff,
de la Communauté de Communes de l’Est
Djamel Tatah, Jacques Truphémus,
Lyonnais de découvrir les principaux
Henri Ughetto…
sites de la Biennale de Lyon.
2, place Faubert, 69400 Villefranche-sur-
Saône | www.musee-paul-dini.com

Théâtre de Villefranche
Nouvelles Voix en Beaujolais
13-19 nov. 2017
Le festival Nouvelles Voix en Beaujolais
est devenu en dix ans un événement
incontournable pour découvrir les
artistes les plus prometteurs de la scène
des musiques actuelles. Il n’a cessé de se
développer depuis – s’ouvrant à toutes
les esthétiques et renforçant son iden-
tité de découvreur de jeunes talents – et
a su s’imposer comme un rendez-vous
musical exigeant, éclectique et novateur,
marqué par la rencontre, l’ouverture et
la proximité entre les spectateurs et les
artistes.
Place des Arts, 69665 Villefranche
www.theatredevillefranche.asso.fr

Programme complet
disponible dès septembre
sur biennaledelyon.com
9 Résonance

Des pouvoirs des écrans Des pouvoirs des écrans Au jour de nos écrans
15 sept. – 15 oct. 2017, vernissage 14 10 oct. 2017
Colloque sept. 2017 Conférence publique de Mauro Carbone
Colloque international dirigé par Mauro Commissaire d’exposition Mauro Carbone dans le cadre de la Fête de la Science 2017
Carbone ((Université Jean Moulin Lyon 3/ Artistes invités Bruno Metra, Laurent En collaboration avec le Musée d’Art
Institut Universitaire de France) avec la Mulot, Marta Nijhuis, Thaïva Ouaki, Contemporain de Lyon et la Galerie
collaboration d’Anna Caterina Dalmasso Guillaume Robert… Françoise Besson.
et Jacopo Bodini Depuis toujours on souligne inlassa- La manière de percevoir des êtres
À Lyon les 21-23 sept. 2017 blement les pouvoirs de l’image. Mais humains a changé au cours de la préhis-
Organisé par l’Université Jean Moulin qu’est-ce qu'il en a été et qu'est-ce qu'il toire et de l’histoire à cause de différents
Lyon 3 avec le soutien de l’Institut en est des pouvoirs des écrans ? Sans facteurs. Parmi ceux-ci, l’un des prin-
Universitaire de France et de la Région aucun doute, aujourd’hui il serait même cipaux c’est l’influence des dispositifs
Auvergne-Rhône-Alpes, en collaboration restrictif de parler de notre condition optiques et des modèles de vision domi-
avec le Musée d’Art Contemporain de simplement comme d’un vivre parmi nant à l’intérieur d’une époque et d’une
Lyon, la 14e Biennale d’art contemporain les écrans, car il s’agit très souvent d’un culture. Sans aucun doute, la fenêtre a
de Lyon et la Bibliothèque municipale de vivre par eux. Les artistes et les phi- été le dispositif optique et le modèle de
Lyon, dans le cadre du partenariat entre losophes sont appelés à accepter le vision dominant en Occident à partir du
le laboratoire permanent Vivre par(mi) défi de réfléchir, chacun et chacune à XVe siècle. L’est-elle encore aujourd’hui ?
les écrans et le Genealogy of the Excessive sa manière, sur les multiples facettes Ou plutôt les écrans ont-ils pris sa place
Screen Sawyer Seminar de l’Université d’une telle condition. Néanmoins, sans ? Et si c’est le cas, quelles conséquences
de Yale. aucun doute leurs dialogues peuvent cela comporte-t-il pour notre manière de
Table ronde d’ouverture être mutuellement enrichissants ainsi percevoir, mais aussi de désirer, de con-
Les écrans et l’art contemporain avec qu’éclaircissants pour nous tous. naître et de penser ?
Mauro Carbone, Emma Lavigne (direc- Galerie Françoise Besson, 10 rue de Auditorium de l’Université de Lyon, 92 rue
trice du Centre Pompidou-Metz, Crimée, 69001 Lyon de Pasteur, 69007 Lyon
commissaire invitée de la 14e Bien-
nale d’art contemporain de Lyon),
Thierry Raspail (directeur du Musée d’Art
Contemporain de Lyon et directeur artis-
tique de la Biennale d’art contemporain
de Lyon)
10 Résonance

LIEUX & événements


EN RÉSONANCE
Programmation en cours

LYON 1 Galerie Atelier 28


28 rue Burdeau, 69001 Lyon
Goethe-Institut Lyon
18 rue François Dauphin, 69002 Lyon
Galerie le Réverbère www.galerie-atelier28.fr www.goethe.de/lyon
38 rue Burdeau, 69001 Lyon Adel Akremy, 16 sept. – 11 nov. 2017 Clair-obscur, Nathalie Wolff & Matthias Bumiller,
www.galerielereverbere.com Pascale Morelot-Palu, 16 nov. 2017 – 13 janv. 2018 21 sept. – 17 nov. 2017
Julien Magre, Elles, 16 sept. – 10 nov. 2017 Terror complex, Simon Menner,
Mexique, aller et retour, 2 déc. 2017 – 3 mars 2018 23 nov. 2017 – 31 janv. 2018
Solid’arte
3 rue St-Claude - 69001 LYON
La BF15 www.solid-arte.com Galerie SBK
11, quai de la Pêcherie, 69001 Lyon Raphaël Petitprez, Slow Sculptures, 1-31 oct. 2017 24 rue des remparts d’Ainay, 69002 Lyon
www.labf15.org Résidence-sortie de résidence : Clémentine May, Ipin Alias, David Bartholoméo, Emmanuel
Volet 1 : Eva Taulois, 8 sept. – 10 nov. 2017 Céline Dodelin, Judith Bordas, Anaïs Plasse, Gleizes, Cédric Ponti, sept. – oct. 2017
Adrianna Wallis, Être Pont (performance), 1-11 nov. 2017
14 nov., 18h Multiples, 1-24 déc. 2017
Cent mille poèmes, deux tercets (volet 2), La Galerie
23 nov. 2017 – 20 jan. 2018 33 rue Auguste Comte, 69002 Lyon
UBIK / Le Lavoir public www.lagaleriedartalyon.com
4 impasse Flesselle, 69001 Lyon Marc-Antoine Decavele et Uraraka Konno,
Galerie Françoise Besson www.ateliersubik.org sept. – nov. 2017
10, rue de Crimée 69001 Lyon UBIK/DéDALE/PUBLIC (Ronald Konig, Renaud Exposition de groupe, déc. 2017 – janv. 2018
www.francoisebesson.com Denier, Joseph Dérens), sept. 2017
Des pouvoirs des écrans, 15 sept. – 15 oct. 2017
Marie-Anita Gaube, 20 oct. – 9 déc. 2017 Festival Sens Interdits
Clément Montolio, 14 déc. 2017 – 18 fév. 2018 Néon Les Célestins Théâtre de Lyon
41 rue Burdeau, 69001 Lyon 4 rue Charles Dullin, 69002 Lyon
www.chezneon.fr www.sensinterdits.org
École nationale supérieure des Beaux- Body revolution/Waiting, 24-25 oct. 2017
Arts de Lyon
8bis quai Saint-Vincent, 69001 Lyon
Spacejunk Lyon
www.ensba-lyon.fr
16 rue des Capucins, 69001 Lyon Le Showroom Galerie 7
www.spacejunk.tv 7 place du docteur Gailleton, 69002 Lyon
Post-diplômes, 15 sept. – 14 oct. 2017
showroomtextile.wordpress.com
Prix Fondation Renaud, 20-21 sept. 2017
Sabine Cibert, Émergence, 20 sept. – 6 oct. 2017
L’œil de bœuf
2 rue René Leynaud, 69001 Lyon
Le Bleu du Ciel
12 rue des Fantasques, 69001 Lyon
www.atelier-oeildeboeuf.com Agence Arch’in Design Lyon
43 rue Franklin, 69002 Lyon
www.lebleuduciel.net
Caroline Capelle-Tourn, nov. – déc. 2017
Mark Curran, The Market, 28 sept. – 25 nov. 2017 Opéra national de Lyon
Guy Le Querrec, Big Foot ; White Eagle, The way Place de la Comédie, 69001 Lyon
back, 30 nov. 2017 – 27 janv. 2018 www.opera-lyon.com Galerie Jean-Louis Mandon
3, rue Vaubecour, 69002 Lyon
Daniel Tillier, Devenir flou, 3 oct. – 4 nov. 2017
Galerie Regard Sud
1/3 rue des pierres plantées, 69001 Lyon
LYON 2
www.regardsud.com
Musée de l’imprimerie Docks Art Fair
13 rue de la Poulaillerie, 69002 Lyon
Hicham Gardaf, Quelle architecture pour la Pavillon 8 - 59 Quai Rambaud, 69002 Lyon
www.imprimerie.lyon.fr
banlieue ?, 21 sept. – 28 oct. 2017 www.docksartfair.com
Histoire de logo(s), nov. 2017 – janv. 2018
Illies Issiakhem, Panta Rhei, 2 nov. – 23 déc. 2017 Docks Art Fair 2017, 18-25 sept. 2017
11 Résonance

Grame – centre national de création LYON 7 GRAND LYON


musicale
11 Cours de Verdun Gensoul, 69002 Lyon
Galerie Tator
36 rue d’Anvers, 69007 Lyon
MÉTROPOLE
www.grame.fr
www.rogertator.com
Maison du livre, de l’image et du son /
Amandine Arcelli, Mera Naam Joker, artothèque
LYON 3 8 sept. – 10 nov. 2017
Structure Bâtons, 30 nov. 2017 – 26 janv. 2018
247 cours Émile Zola, 69100 Villeurbanne
Valentin Guillon & Jacques, 14 oct. – 9 déc. 2017
Auditorium-Orchestre national de Lyon
149 rue Garibaldi, 69003 Lyon
www.auditorium-lyon.com snap.projects INSA de Lyon
Schubert/Chostakovitch, 30 sept., 18h 4 rue de la Thibaudière, 69007 Lyon Centre des humanités, 1 rue des Humanités,
www.snap-projects.com 69100 Villeurbanne | www.insa-lyon.fr
Vivien Roubaud, 7 sept. – 1er nov. 2017 Lisa Duroux, Benedetto Bufalino, sept. – déc. 2017
Bibliothèque Municipale Lyon part-Dieu Cécile Bart, nov. – déc. 2017
30 boulevard Vivier-Merle, 69003 Lyon
www.bm-lyon.fr Galerie Domus / ENSSIB
Guillaume Martial, 5 sept. – oct. 2017 Bikini 31 Avenue Pierre de Coubertin, 69100 Villeur-
Shaun Gladwell, nov. 2017 15 Rue de la Thibaudière, 69007 Lyon banne | galeriedomus.univ-lyon1.fr
Conférence de Guy Le Querrec, 28 nov. 2017 www.capsule-bikini.com Carlos Ayesta et Guillaume Bression, Fukushima
No Go Zone, 5 oct. – 23 nov. 2017

Taverne Gutenberg, résidence artistique Miscible


5 Rue de l’Épée, 69003 Lyon Gare Lyon-Jean-Macé Le CAP - Centre d’arts plastiques de
www.taverne-gutenberg.com Place Jean-Macé, 69007 Lyon Saint-Fons
www.miscible.fr Rue de la Rochette, 69190 Saint-Fons
Post#1 Disturbed Landscapes, 7-21 oct. 2017 www.lecap-saintfons.com
LYON 4 Lara Almarcegui / Domènec, 15 sept. – 28 oct. 2017
Galerie vrais rêves Centre hospitalier Saint-Joseph Saint- Lars Cuzner & Cassius Fadlabi,
6 rue Dumenge, 69004 Lyon 17 nov. 2017 – 13 janv. 2018
Luc
www.vraisreves.com
20 Quai Claude Bernard, 69007 Lyon
La Spirale, espace d’exposition du
LYON 5 ENS de Lyon Toboggan
en collaboration avec Les Ateliers du Grand-Large
Interior and the Collectors 15 parvis René-Descartes, 69007 Lyon
de l’Adéra à Décines
40 rue Tramassac, 69005 Lyon www.ens-lyon.eu
14, avenue Jean Macé, BP 274, 69152 Décines
www.interiorandthecollectors.com
cedex | www.adera-reseau.fr
Théâtre de l’Uchronie Julie Digard et Laura Pardini, Point de
Conservatoire à Rayonnement Régional 19 rue de Marseille, 69007 Lyon convergence # 2, sept. – oct. 2017
de Lyon www.theatredeluchronie.com Zohreh Zavareh, oct. – nov. 2017
4 montée Cardinal Decourtray, 69321 Lyon cedex 05 Rémy Drouard, déc. 2017 – janv 2018
www.conservatoire-lyon.fr
LYON 8
Maison de la Danse ATC groupe
LYON 6 8 Avenue Jean Mermoz, 69008 Lyon
403 rue D’Atyhènes, 69140 Rillieux
www.atc-groupe.com
Orangerie du Parc de la Tête d’Or www.maisondeladanse.com
Vincent Dulom, Phosphène, sept. – déc. 2017
Parc de la Tête d’Or, 69006 Lyon Eun-Me Ahn, Let me change your name,
Pierre Pilonchéry, We take A Walk, 5 et 6 oct. 2017, 20h30
11 sept. – 13 oct. 2017 De Facto
14 rue du Bac - 69600 Oullins
Galerie mémoire des arts
LYON 9 Guillaume Robert, Jordi Galí, Mathilde Chénin,
Théâtre Nouvelle Génération CDN de Melina Faka, Julien Quartier, oct. – déc. 2017
124 rue de Sèze, 69006 Lyon
Bernard Clarisse, Mégalos : le raz de marée, Lyon
20 sept. – 31 oct. 2017 23 Rue de Bourgogne, 69009 Lyon La Mostra de Givors
Astrée Lhermitte, Otom Potom, 2-21 nov. 2017 www.tng-lyon.fr 37 rue Roger Salengro, 69700 Givors
Pascal Berger, Plans et peintures 2016 / 2017, Micro Mondes, Festival des arts immersifs,
23 nov. 2017 – 7 janv. 2018 ARTEFACT ; Je suis la Bête, nov. 2017
Les amis des arts de Givors
Chemin du Fortunon, 69700 Givors
L’attrape-couleurs
Place Henri Barbusse, 69009 Lyon
www.attrape-couleurs.com
Collectif Les Ateliers, 9 sept. – 22 oct. 2017
Commissariat Sophie Pouille, 4 nov. – 17 déc. 2017
12 Résonance

AUVERGNE-RHÔNE- Angle Art Contemporain


Place des arts
LOIRE (42)
ALPES 26130 St-Paul-Trois-Châteaux L’assaut de la menuiserie
11 rue Bourgneuf, 42000 Saint-Étienne
Suzy Lelièvre, Sébastien Taillefère,
oct. 2017 – janv. 2018 www.lassautdelamenuiserie.com

AIN (01) Pierrick Faure et Martin Guillaumie,


16 sept. – 14 oct. 2017
Centre d’art contemporain de Lacoux Château des Adhémar / MAC Saint- Elena Salah, 18 nov. – 16 déc. 2017
Hameau de Lacoux, 01110 Hauteville-Lompnes Martin
www.cacl.info 26230 Grignan / 1 Avenue Saint-Martin, 26200
Guillaume Robert, Le jardin des délices,
Artothèque Le LAC
Montélimar
MOF de Saint-Étienne, 4 rue Jean Itard, 42000
1er oct. – 5 nov. 2017 Pop Art, voir plus…, 6 mai – 31 oct. 2017
Saint-Étienne
Cent nuages (Sophie Dupré, Annick Picchio,
H2M - Hôtel Marron de Meillonnas art3 Giorgia Volpe, Isa Bernard…),
5 rue Teynière, 01000 Bourg-en-Bresse 8 Rue Sabaterie, 26000 Valence 22 sept. – 15 déc. 2017
Scène artistique africaine (Amadou Sanogo, www.art-3.org
Ismaila Fatty, Zanele Muholi, Ninar Esber),
oct. 2017 – janv. 2018
Cité du design
ISÈRE (38) 3 Rue Javelin Pagnon, 42000 Saint-Étienne
www.citedudesign.com
La MAC – maison des arts contemporains Musée de Grenoble
La cité, 01800 Pérouges 5 Place de Lavalette, 38000 Grenoble
www.lamacdeperouges.fr www.museedegrenoble.fr Galerie Ceysson & Bénétière
Daniel Dezeuze, une rétrospective, à partir du 27 8 Rue des Creuses, 42000 Saint-Étienne
Septembre octobre, présente le travail d’un
oct. 2017 www.ceyssonbenetiere.com
collectif de jeunes artistes bruxelloises
(Angélique Aubrit, Juliette Cazalic, Jeanne Tara,
Marion Voegele), sept. – oct. 2017 AAA / Galerie Showcase Les Limbes – Céphalopode
La demeure du collectionneur (Bruno Rosier, Place aux Herbes, 38000 Grenoble 7 rue Henri Barbusse, 42000 Saint-Étienne
Rémi de Chiara, Laura Ben Haïba et Morgane www.galerieshowcase.com www.leslimbes.wordpress.com
Demoreuille), oct. – nov. 2017 Rétrospective, 08 sept. – 22 oct. 2017
Commissariat invité, 27 oct. – 10 déc. 2017 La Serre
collectif U66 Commissariat invité, 15 déc. 2017 – 28 janv. 2018 15, rue Henri Gonnard, 42000 Saint-Étienne
Argis
Installations in situ, sept. – déc. 2017 Galerie Marielle Bouchard Greenhouse
7 rue Pierre Termier, 38000 Grenoble 11, rue de l’Egalerie 42000 Saint-Étienne
L’Allegro www.mariellebouchard.com assogreenhouse.blogspot.fr
Place de la République, 01700 Miribel Muriel Rodolosse, 7-30 sept. 2017
Alice Assouline, 12 oct. – 4 nov. 2017
Yuanchi Jiang et Mengpei Liu, PUY-DE-DÔME (63)
ARDÈCHE (07) 16 nov. – 8 déc. 2017 Le Creux de l’enfer
Galerie du Théâtre de Privas Wandrille Duruflé et Géraldine Pastor Lloret, Vallée des usines, 85, avenue Joseph Claussat,
Place André-Malraux, 07000 Privas 15 déc. – 6 janv. 2018 63300 Thiers
Recycle Group, 29 sept. – 25 nov. 2017 www.creuxdelenfer.net
La Perspective du monde (Adrien Missika, La Halle – Centre d’art
Dominique Petitgand, Dimitri Mallet, Armin Place de la Halle, 38 680 Pont-en-Royans FRAC Auvergne
Linke, Hans Op de Beeck…), www.lahalle-pontenroyans.org 6, rue du Terrail 63000 Clermont-Ferrand
8 déc. 2017 – 20 janv. 2018 Matt Coco, oct. – déc. 2017 www.frac-auvergne.fr

DRÔME (26) Spacejunk Grenoble La Comédie de Clermont-Ferrand scène


15 Rue Genissieu, 38000 Grenoble
Les enfants du facteur nationale
www.spacejunk.tv
Place du jeu de ballon, Espace Ducros, 26230 71 Boulevard François Mitterrand,
Grignan 63000 Clermont-Ferrand
Détour numérique, 14-15 oct. 2017 CAB - Centre d’Art Bastille
En simultané : Angle art contemporain, Espace Fort de la Bastille, 38000 Grenoble
d’art François-Auguste Ducros, Chapelle St
Musée Bargoin, archéologie / arts textiles
www.cab-grenoble.net
45, rue Ballainvilliers, 63000 Clermont-Ferrand
Vincent, Centre d’art contemporain de St
Restitut, Hôtel Burrhus de Vaison La Romaine,
Maison de la Tour / Le Cube, Galerie Eric Linard La Tôlerie
10 Rue de Bien Assis, 63100 Clermont-Ferrand
13 Résonance

RHÔNE (69)
Galerie le 116 art
116 route de Frans, 69400 Villefranche-sur-Saône
www.galeriele116art.com
Eric Vassal, 25 images seconde,
25 sept. – 28 oct. 2017
Mireï l.r., wallpowerunlimited,
10 nov. – 30 déc. 2017

SAVOIE (73)
Centre hospitalier Métropole Savoie
505 Faubourg Mâché, 73000 Chambéry
Georges Rousse, 18 sept. – 29 déc. 2017

Musée des beaux-arts de Chambéry


Place du Palais de Justice, 73000 Chambéry
Anselme Boix-Vives (commissariat Jean-François
Chevrier), 25 nov. 2017 – 18 mars 2018

La Conciergerie
Hôtel de Ville, 73290 la Motte-Servolex
www.conciergerie-art.com
Yves Monnier, Les vaches de Monsieur Yoshizawa,
sept. – déc. 2017

HAUTE-SAVOIE (74)
imagespassages
26 rue Sommeiller, 74000 Annecy
www.imagespassages.com
Zone de convergence II, avec Ricardo Saavedra
Vega, Sonia Rojas Lopez, Claudia Robles, 15 sept. –
15 nov. 2017 (Arteppes, Galerie Marc Limousin)
Kaléidophone, avec Philippe Astorg et Axel
Bernolin, 20-25 nov. 2017 (CRRA Annecy)
L’inconfort moderne, avec Hector Zamora,
Joseph Dadoune, Enrique Ramirez…, 2-20 déc.
2017 (FabriC, espace d’art contemporain de la
Fondation Salomon)

Villa du Parc, centre d’art contemporain


12 rue de Genève, 74100 Annemasse
www.villaduparc.org
Danilo Duenas, 16 sept. – 23 déc. 2017

Le Point Commun
12 avenue Auguste Renoir, Cran-Gevrier,
74960 Annecy
www.lepointcommun.eu

Programme complet
disponible dès septembre
sur biennaledelyon.com
14e biennale de lyon expos associées

dossier de presse

étape 02 Mai
2017
2 Expos associées
3 Expos associées

expos
associées

Couvent de la Tourette
Fondation Bullukian
4 Expos associées
5 Expos associées

Couvent
de la Tourette

Ce qui est entrepris au Couvent de La Tourette est unique sur


Lee Ufan la scène artistique française. La vocation du lieu traduit en
effet ce qui, d’une certaine façon, n’existe nulle part ailleurs : la
Septembre-décembre 2017 singularité d’une alliance qui unit architecture corbuséenne,
Commissariat Marc Chauveau vie religieuse, vie quotidienne, et art contemporain. Les expo-
sitions de ces dernières années ont montré combien les œuvres
Depuis neuf ans, les Dominicains du Couvent de La Tourette, prenaient place naturellement dans le couvent, tant le dialogue
construit dans les années cinquante par Le Corbusier en qu’elles instauraient avec l’architecture se révélait juste. Il en
région lyonnaise, programment des expositions d’art contem- résultait un renouvellement du regard, à la fois sur le bâtiment et
porain dans ce bâtiment qu’ils souhaitent ouvert sur le monde sur les œuvres. Cette articulation entre un lieu spirituel vivant,
d’aujourd’hui. L’audace manifestée par les Dominicains dans la qualité architecturale du couvent et la qualité artistique
le choix de l’architecte, il y a plus d’un demi-siècle, perdure des œuvres choisies, fait de chaque rencontre une expérience
aujourd’hui avec l’organisation d’expositions qui sont conçues unique. Les œuvres ne sont plus exposées mais « habitent » le
comme des rencontres entre les œuvres d’un artiste plasticien couvent. Elles prennent le sens d’une présence dans un lieu lui-
et l’œuvre architecturale de Le Corbusier, avec comme objectif même habité.
de susciter un dialogue fécond entre patrimoine architectural et
création contemporaine. Les artistes invités jusqu’à présent ont
été François Morellet (2009) ; Vera Molnar, Ian Tyson et Stéphane
Couturier (2010) ; Alan Charlton (2011) ; Éric Michel (2012) ; Anne
et Patrick Poirier (2013), Philippe Favier (2014), Anish Kapoor
(2015), et l’exposition collective Formes du silence réunissant, en
2016, Geneviève Asse, Jaromir Novotný, Friederike von Rauch et
Michel Verjux.
À l’occasion de la Biennale 2017, c’est Lee Ufan (1936, Corée du
Sud), l’un des artistes coréens contemporains les plus influ-
ents sur la scène internationale, qui est invité à dialoguer avec
l’architecture du couvent. Dans son travail de sculpture, Lee
Ufan met en relation des éléments antagonistes. Il confronte des
matériaux naturels (bois, pierre, coton) avec des matériaux Le Couvent de La Tourette, ©Frère Marc Chauveau
industriels (métal, verre, miroir) et joue avec les notions de vide,
d’espace et d’énergie. À travers (l’équilibre de) leur contraste,
les éléments révèlent leur forme, leur masse, leur rapport avec
l’espace environnant. Lee Ufan a notamment exposé au Musée
Guggenheim de New York, à la Tate Modern de Londres, au
Kunstmuseum de Bonn ou au Musée d’Art de Yokohama. Il a
également investi le château de Versailles au printemps 2014.

Route de la Tourette, 69210 Éveux


6 Expos associées
7 Expos associées

Fondation
Bullukian

Lee Mingwei
Septembre-décembre 2017
Présentée pour la première fois en France lors de la Biennale de
Lyon 2009, l’œuvre de Lee Mingwei (Taïwan, 1964 ; vit et travaille
à Paris et New York) se fonde sur la rencontre et l’engagement,
en lien avec des publics diversifiés et des problématiques directe-
ment liées à leurs vies.

Lee Mingwei met en œuvre des collaborations avec des


habitants, des lieux et des institutions du monde entier pour
créer des installations fondées sur l’échange d’expériences
Lee Mingwei, The Quartet Project, 2005-2017, Courtesy de l'artiste
intimes. De ces interactions permanentes faites d’histoires per-
sonnelles, de mémoire et de hasard, Lee Mingwei réalise des
œuvres qui révèlent les aspects les plus divers et les plus inatten-
dus de la vie quotidienne.
Les projets de Lee Mingwei partent toujours de l’institution et
de son histoire comme cadre conceptuel et théorique : le public
doit y pénétrer pour pouvoir participer à des cadres rituels
ou exécuter des instructions laissées par l’artiste. Ses œuvres
construisent ainsi des relations qui ressemblent à des tissages
invisibles – des relations dont la valeur intangible et immatéri-
elle est la plus belle des offrandes.
En lien avec les objectifs de la Fondation Bullukian que sont le
développement culturel et artistique, la recherche appliquée
dans le domaine médical et la solidarité, Lee Mingwei propose
pour Lyon un ensemble d’œuvres encore jamais montrées en
France.
Il propose également pour Veduta le projet Bedtime Stories qui
résonne comme une invitation à un voyage intérieur et sensible
(Veduta p.08).
Lee Mingwei a représenté Taïwan à la Biennale de Venise en
2003 ; son œuvre appartient aux plus grandes collections
publiques et privées au monde (MoMA, Whitney Museum, Tai-
wan National Museum…).

26 Place Bellecour, Lyon 2

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