Représentation Du Personnel

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La représentation du personnel

L’association « Fondation Horizons Nouveaux » est un établissement privé fondé en 1996 et reconnu
d’utilité publique. L’association offre aux enfants fragilisés un suivi éducatif adapté à leur condition.
Bien que se dénommant « Fondation Horizons Nouveaux », cet établissement demeure une association
régie par la loi n° 35/62 du 10 décembre 1962 relative aux associations, qui dans son dispositif,
prévoit : « l’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en
commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que
lucratif ».
En 2021, suite à des difficultés d’ordre économique et financier, ainsi que dans le but de satisfaire la
volonté de ses fondateurs, l’établissement Horizons Nouveaux songe à une réorganisation de la
structure via une transformation de l’association en fondation.
En prévoyance de cette transformation, nous nous interrogeons sur les organes de représentation du
personnel. Car comme nous le savons, plusieurs types de représentants du personnel portent la parole
des salariés et défendent leurs intérêts dans les entreprises ou établissement d’au moins 11 salariés  ;
dont la saisie de chacun dépend de son champ de compétences : Ce sont les délégués du personnel et
les délégués syndicaux.
D’autre part, il existe un organe de représentation, qui lui, en plus des délégués du personnel
travailleur et leurs suppléants, englobe les délégués des actionnaires et leurs suppléants ainsi que le
chef d’entreprise ou son représentant, assisté de deux conseillers techniques : C’est le Comité
Permanent de Concertation Economique et Sociale (CPCES).
La tâche à exécuter dans le cadre de ce cas précis du dossier « Horizons Nouveaux » soumis à notre
attention consiste à déterminer si la fondation, comprise au sens de l’ordonnance n°2/99 du 30 juillet
1999 fixant le régime des fondations en République Gabonaise ; à savoir : « une institution formée ou
créée par une ou plusieurs personnes physiques ou morales, privées ou publiques qui décident
d’affecter irrévocablement leurs biens, droits ou autres ressources, en vue de réaliser une œuvre
d’intérêt général à but non lucratif », est- elle tenue d’avoir des délégués du personnel et un Comité
Permanent de Concertation Economique et Sociale ?
Dans le but de répondre à cette interrogation, sans trop nous disperser, notons que nous omettrons
volontairement de discuter des délégués syndicaux car le code du travail ne prévoit pas la mise en
place d’une telle délégation comme une obligation impérative pour les entreprises.
Ainsi, nous étudierons les conditions relatives à l’institution des délégués du personnel (A), avant de
nous appesantir sur le Comité Permanent de Concertation Economique et Sociale (B).
A- Les délégués du personnel
L’institution des délégués du personnel est régie par les articles 290 à 299 du code du travail, et par
l’arrêté n°000147/MTEFP/SG/DGTMOE du 26 avril 2001.
L’article 290 du code du travail dispose : « Il est institué des délégués du personnel dans tous les
établissements occupant habituellement plus de dix salariés. ».
A ce stade, il convient de distinguer deux notions importantes pour ce sujet : Entreprise et
Etablissement.

1- Distinction entre entreprise et établissement


L’entreprise se définit comme un ensemble de moyens de toute nature, affectés à l’exercice d’une
activité généralement industrielle. Dans ce cas précis, il s’agit plus d’une réalité économique que
d’une notion juridique.
Au sens juridique du terme, l’entreprise peut être définie comme « un ensemble organisé de
personnes et d’éléments corporels et/ou incorporels permettant l’exercice d’une activité économique
qui poursuit un objectif propre » (lexique des termes juridiques).
Quant à la notion d’établissement, elle peut être définie en une unité de production comprenant un
groupe de salariés, exerçant sous une même autorité, en un lieu indépendant, une activité déterminée.
Au regard de ces différentes définitions, « Horizons Nouveaux » en tant que fondation n’est pas une
entreprise, vu qu’elle n’exerce nullement une activité économique. La future fondation semble plutôt
se rapprocher de la notion d’établissement dans le sens où elle emploie des salariés qui exerce leur
activité dans un secteur déterminé.
Ainsi donc, au regard de l’article 209 du code du travail qui dispose, rappelons-le que tous les
établissements occupant habituellement plus de dix salariés se doivent d’instituer des délégués du
personnel. « Horizons Nouveaux » en tant qu’établissement d’éducation reconnu d’utilité publique est
tenu d’instituer des délégués du personnel à condition qu’il emploie « habituellement » au moins onze
(11) salariés.
2- L’étude des conditions relatives à l’institution des délégués du personnel
La mise en place des délégués du personnel est obligatoire dans les établissements occupant
habituellement plus de dix (10) salariés. Aussi, les établissements comportant plusieurs structures
occupant chacun moins de 10 salariés et situé dans la même province doivent grouper leur effectif et
procéder à une élection des délégués du personnel.
Selon l’arrêté n°000147/MTEFP/SG/DGTMOE du 26 avril 2001, les effectifs pris en compte et
compris comme occupés habituellement dans l’établissement sont :

- Les apprentis ;
- Les travailleurs engagés à l’essai ;
- Les travailleurs occasionnels mais revenant de façon régulière pour totaliser, au cours de
l’année, l’équivalent de six mois de travail au service du même employeur.
Concernant le nombre de délégués du personnel à élire ainsi que celui des représentants, il est
déterminé en fonction de l’effectif de l’établissement suivant le schéma ci-après :

Effectif de l’établissement Nombre de délégués à élire


De 11 à 40 travailleurs 1 délégué titulaire et 1 délégué suppléant
De 41 à 100 travailleurs 2 délégués titulaires et 2 délégués suppléants
De 101 à 250 travailleurs 3 délégués titulaires et 3 délégués suppléants
De 251 à 500 travailleurs 4 délégués titulaires et 4 délégués suppléants
De 501 à 750 travailleurs 5 délégués titulaires et 5 délégués suppléants
De 751 à 1000 travailleurs 6 délégués titulaires et 6 délégués suppléants
Par tranche supplémentaire de 250 travailleurs 1 délégué titulaire et 1 délégué suppléant

Les délégués du personnel sont élus pour un durée de 3 ans renouvelable. Le renouvellement du
mandat des délégués à lieu 1 mois avant l’expiration normale du mandat des précédents délégués.
Lorsque le renouvellement des institutions a subi ou risque de subir un retard indépendant de la
volonté de l'employeur ou des organisations syndicales, il est admis que le mandat des représentants
peut être prorogé pour assurer la continuité de l'institution. Cette prorogation ne peut cependant pas
être décidée dans n'importe quelle condition. Elle doit, d'après la jurisprudence, résulter d'un accord ou
d'une disposition expresse de la convention collective (Cass. Soc.,13 juin 1990, no 89-60.974,
Veysseyre c/ Chevalier).
L'accord prorogeant les mandats en cours doit en effet être :

 Unanime, c'est-à-dire être conclu entre l'employeur et toutes les organisations syndicales
représentatives de l'établissement (Cass. Soc., 13 juin 1989, no 88-60.556, Sté Bourgey-
Montreuil c/ Chik et a. Cass. soc., 27 mai 1999, no 98-60.327,
Melani c/ Sté SBI France et a.) ;
 Exprès, c'est-à-dire comporter une disposition claire et non équivoque stipulant la
prolongation.
Un accord reportant la date des élections n'entraîne pas de ce seul fait la prorogation des mandats des
représentants du personnel (Cass.soc., 6 juin 1974, no 73-40.441, Abrial et a. c/ SOMA et a. CE, 29
juin 1990, n°85254, SA Creusot-Loire Entreprise).
B- Le Comité Permanent de Concertation Economique et Sociale
L’institution du Comité Permanent de Concertation Economique et Sociale est régie par les articles
302 à 311 du code du travail, et par le décret n°000739/PR/MTE relatif à la composition et au
fonctionnement des Comités Permanents de Concertation Economique et Sociale.
Conformément à l’article 302 du code du travail, des Comités Permanent de Concertation Economique
et Sociale doivent être institués dans toutes les entreprises commerciales, industrielles, forestières,
agricoles et minières, quelle qu’en soit la forme juridique, employant habituellement au moins
cinquante (50) salariés.
L’article 302 susmentionné semble dresser une liste exhaustive des entreprises visées par l’obligation
d’instituer un Comité Permanent de Concertation Economique et Sociale. Ledit article ne cible
nullement les associations, et encore moins les fondations.
Dans le cas d’espèce, nous l’avons vu en amont, « Horizons Nouveaux » ne pourrait être considéré
comme une entreprise. Par conséquent, l’obligation édictée par l’article 302 du code du travail, ne
s’appliquerait pas aux fondation, à « Horizons Nouveaux ».
Cependant, l’article 302 du code du travail étend son champ d’application, sous réserve d’un décret,
aux :

 Entreprises comptant moins de cinquante (50) salariés ;


 Offices ministériels, aux professions libérales et aux sociétés civiles ;
 Services publics à caractère commercial et industriel, y compris les services exploités en régie.
En l’espèce, « Horizons Nouveaux » n’est pas une entreprise ni une société civile. Aussi, bien que
remplissant des missions de services publics, ces services ne sont ni commerciaux ni industriels : Ils
sont éducatifs.
En conclusion, « Horizons Nouveaux » n’est pas tenu d’instituer un Comité Permanent de
Concertation Economique et Sociale.

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