Hessas Nesrine & Laksi Kamélia
Hessas Nesrine & Laksi Kamélia
Hessas Nesrine & Laksi Kamélia
DEPARTEMENT DE BIOCHIMIE-MICROBIOLOGIE
Thème
Présenté par :
Président : Mme OUALI- ABDOUNE Samia Maitre assistante chargée de cours UMMTO
2014/2015
REMERCIEMENTS
C’est dans ce contexte que le présent travail est mené sur l’évaluation des activités
biologiques des polyphénols des extraits bruts des feuilles d’oléastre et de margines d’olives
Olea europaea (variété Chamlal) récoltés dans la région de Tizi-Ouzou, réputées pour leur
pharmacopée traditionnelle et tant appréciées dans les domaines thérapeutique, alimentaire,
cosmétique et pharmaceutique…etc.
Les tests biochimiques ont permis de dévoiler que la teneur des polyphénols et le
pouvoir antiradicalaire des différents extraits sont étroitement liés aux conditions d’extraction
étudiées. Les extraits bruts pourraient être qualifiés d’excellents piégeurs de radicaux libres.
Résumé Pages
Liste des abréviations
Liste des tableaux et des figures
Introduction…………………………………………………………………………….. 1
Conclusion et perspectives……………………………………………………........... 80
Références bibliographiques
Annexes
Liste d’abréviations
AG Acide gallique
ANOVA Test d’Analyse de Variances
AT Acide tannique
MH Müller Hinton
CCM Chromatographie sur Couche Mince
CMB Concentration minimale bactéricide
CMI Concentration minimale inhibitrice
CP Composés phénoliques
DBO Demande biochimique en oxygène
DCO Demande chimique en oxygène
DMSO Dimétylesulfoxyde
DO Densité optique
DPPH 2,2-diphenyl-1-picrylhydrazyl
ERO Espèce réactive à l’oxygène
HPLC Chromatographie liquide haute performance
LM Lyophilisat de margines
MRS Man Rogosa Sharpe
MS Matière sèche
PM Poids moléculaire
PPT Polyphénols totaux
R Coefficient de corrélation
TE Teneur en eau
UFC Unité formant colonie
UV Ultra-violet
V/V Volume / Volume
Zi Zone d’inhibition
N° Intitulés Pages
01 Coupe schématique d’une olive (NEFZAOUI, 1984). 5
L’utilisation de plantes par l’homme est une pratique antique (MAJINDA et al., 2001).
La majorité des habitants à travers le monde entier utilisent de très nombreuses plantes,
compte tenu de leurs propriétés aromatiques, comme source d’assaisonnement et comme
remède en médecine traditionnelle. Cependant cette utilisation tient compte simplement des
observations au cours des siècles. Cet héritage vert représente donc un énorme réservoir de
composés qui attendent d'être découverts.
L’olivier (Olea europaea), arbre dont la culture millénaire est traditionnelle dans le
bassin méditerranéen, est l’espèce la plus utilisée dans la médecine traditionnelle. Son fruit,
son huile et ses feuilles fournissent d’innombrables bienfaits. Ses utilisations sont nombreuses
et reconnues : domaine culinaire, thérapeutique, combustible pour l'éclairage, en cosmétologie
et en parfumerie pour le soin de la peau, et aussi pour la décoration (arbre ornementale,
fabrication des produits artisanales).
Pour les pays producteurs, l’olivier est une fortune économique transmise sur plusieurs
générations (UCCELLA, 2001) et avec la promotion des vertus bénéfiques de l’huile d’olive
pour la santé humaine, sa demande ne cesse d’augmenter. Toutefois, elle présente
l’inconvénient de générer d’énormes quantités de déchets divers, essentiellement de grandes
quantités de margines dont la fraction organique complexe d’où une demande biologique
élevée en oxygène (DBO) les rend un déchet industriel gravement polluant et un redoutable
souci écologique dans la région méditerranéenne (FIORENTINO et al., 2003).
De ce fait, la valorisation des ressources naturelles est une préoccupation qui devient
de plus en plus importante.
1
Introduction
innocuités et leurs efficacités) et font l’objet de plusieurs études pour leur éventuelle
utilisation comme alternative pour le traitement des maladies infectieuses et pour la protection
aliments contre l’oxydation.
Les recherches sur les polyphénols ont cependant débuté beaucoup plus tardivement
que pour les autres antioxydants. Ceci est largement expliqué par la très grande diversité de
leurs structures chimiques. Plusieurs centaines de molécules ont été identifiées dans les
aliments, réparties en plusieurs classes.
Leurs rôles dépassent de loin leur pouvoir piégeur ou suppresseur de radicaux libres, ils
sont des pigments quasi universels des végétaux, ils sont qualifiés de métabolites secondaires.
Ces composés présentent plusieurs propriétés pharmacologiques, parmi lesquelles, nous
citerons les propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires, vasodilatatrices, anti-
cancérigènes, anti-thrombiques, anti-athérogéniques, antipyrétiques, analgésiques, d'autres
chercheurs ont permis de mettre en relief d'autres propriétés comme leur activité anti-
cancérigène, la réduction de la formation de molécules pro-inflammatoires ; la prévention des
maladies cardiovasculaires (RODRIGO et al., 2011).
Notre recherche est axée vers l'étude de l’activité antimicrobienne et antioxydante des
extraits bruts de deux sous-produits oléicoles de l’olivier sauvage (variété Chamlal) qui
appartiennent à l’espèce (Olea europaea L.). Parmi les critères ayant conduit au choix de cet
arbre, l'origine géographique (large répartition) sont parmi les plus populaires plantes utilisées
dans le monde entier, leur utilisation fréquente par nos populations et elles représentent
récemment un sujet de recherche scientifique intéressant.
2
Introduction
3
ère
1 Partie : Recherche
bibliographique
Chapitre I : Olivier et
sous-produits oléicoles
Olivier et sous-produits oléicoles
En Algérie, nos ancêtres lui ont réservé une place de choix. De ce fait, il constitue de
tout temps le fond du patrimoine arboricole national, sa propagation aux quatre coins de
l'Algérie montre l'attachement ancestral de l'algérien à cette espèce et à ses produits.
L’olivier
C'est un arbre moyennement trapu qui peut atteindre les 15 mètres de hauteur
(WAGNER, 1999), son tronc tourmenté et noueux porte à sa base de nombreux rejets dans
sa condition mi- sauvage. Le bois d'olivier est brun clair veiné de marbrures sombres, il est
sempervirens, ses fleurs s’épanouissent en petites grappes blanches, chaque grappe donnera
un seul fruit (ARTAUD, 2008).
L'olivier est cultivé tandis que l’oléastre est sauvage (BRETON et al., 2008). Ce
dernier se différencie de l'olivier cultivé par ces caractères: c'est un arbrisseau, il possède des
rameaux épineux et quadrangulaires, ses fruits sont petits et nombreux avec une forme
elliptique à faible poids et son huile est peu abondante, il est distribué dans différents
environnements, avec des altitudes différentes et des sols qui peuvent être une source très
importante de sa résistance aux stress abiotiques tels que la sécheresse, le sel, le vent et la
baisse de température (TERRAL et ARNOLD-SIMARD, 1996 ; ARANDA et al., 2011).
3
Olivier et sous-produits oléicoles
Les fruits de l'olivier (Olea europaea L.) et ses produits dérivés représentent une source
connue de plusieurs composants naturels d'une bioactivité importante (BOUAZIZ et al.,
2005),
Les feuilles
Les feuilles de l’olivier sont persistantes, elles ont une moyenne de vie de trois ans.
Elles sont simples, lancéolées, pointues. Sur le rameau, elles sont opposées et le pétiole est
court. Les feuilles sont glabres et à bords révolutés. La face supérieure est luisante de
couleur vert foncé, tandis que la face inférieure présente un aspect argenté dû à une purine.
Le dessus des feuilles exposé au soleil est protégé par une cuticule verte sombre d’une
texture vernissée, imperméable. La face inferieure est duveteuse et contrôle la sortie des
eaux par un poil qui le coiffe à la manière d’un parasol. En moyenne, les feuilles de l’olivier
mesurent de 2 à 8 cm de long et de 0,5 à 1,5 cm de large.
Le fruit
L’olive est le fruit de l’olivier à partir duquel l’huile de table est directement extraite.
Il est formé de trois parties : la peau du fruit dite Epicarpe, la pulpe ou mésocarpe et
l’endocarpe qui est constitué par un fusiforme rigide dont le rôle est la protection d’une
seule graine à albumen huileux (figure1).
Sa forme est ovoïde, ses dimensions sont en fonction des variétés et sa couleur est en
fonction du cycle de maturation passant de la couleur verte à la couleur violette ou rouge
puis noire à maturité complète, vers octobre novembre, et en même temps, il se charge en
l’huile (BROUSSE et al., 1978) (Figure 2).
Les fleurs blanches, à corolle en tube portant quatre lobes ovales, sont groupés en
grappes dressées et apparaissent à l'aisselle des feuilles vers Mai-Juin.
4
Olivier et sous-produits oléicoles
Olea europaea L. est un complexe formé de six sous espèces dont Olea europaea
subsp. europaeaqui correspond à l'olivier méditerranéen (GREEN et WICKENS, 1989). Ce
dernier comprend la forme cultivée, O. europaea var. europaea et la forme sauvage ou
oléastre, O. europaea var. sylvestris (SPICHIGER et al., 2002 ; DUPONT et al., 2007).
Règne : Plantae
Sous-embranchement : Magnoliophytina
Ordre : Scrophtdariales
Famille : Oleaceae
Genre : Olea
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Olivier et sous-produits oléicoles
L'olivier est une espèce thermophile très adaptée au climat méditerranéen, au nord, il
est limité par le froid et le gel alors qu'au sud, la culture est limitée par les conditions arides
et sahariennes (AMOURETTI et COMET, 1998), Malgré cela, sa culture a dépassé le bassin
méditerranéen et a été exportée dans plusieurs pays du monde tels l'Afrique du Sud et
l'Argentine, l'Australie et les Etats unis (RUGINI et FEDILI, 1990).
Une même variété d’olivier regroupe des arbres dont les caractéristiques
phénotypiques sont similaires et probablement les mêmes génotypes dans chaque région.
6
Olivier et sous-produits oléicoles
Les variétés cultivés en Algérie sont Olea europaea variété Chamlal (90%) qui est
une variété vigoureuse, elle est réputée pour sa bonne qualité d’olive, Olea europaea variété
azaradj qui constitue une variété mixte très estimée pour la conservation en olive verte mais
moins recommandés pour l’huilerie, Olea europaea variété limli (10 %) utilisée pour la
fabrication de l’huile, la relative acidité de son huile est compensée par la régularité de sa
production, et Olea europaea variété Aberkane qui est une autre olive de conserve mais peut
également procurer des résultats satisfaisants en huilerie (TAMENDJARI et al., 2004;
BENAMAR, HADJOU et al., 2013 ).
Ces variétés cohabitent avec une multitude d’autres : locales (Sigoise, Bouricha…) et
étrangères (Cornicabra, Sevillane, Blanquette, Lucques, Picholine).
La qualité de l’huile d’olive est influencée par plusieurs facteurs à savoir la variété de
l’olivier, la qualité du sol, les conditions climatiques ainsi que la qualité de l’ensemble des
procédés de production de l’huile d’olive.
I.2.1.Caractéristiques
L'industrie oléicole engendre, en plus de l'huile d'olive et les olives de table comme
produits principaux, des sous-produits de type liquide (margines) et solide (grignons et
produits de la taille des oliviers (feuilles et brindilles)). Les quantités des produits de la taille
ont été estimées à 25 kg de feuilles et brindilles (diamètres inferieurs à 3 cm) produites par
an et par arbre, selon NEFZAOUI (1995). Par ailleurs, les quantités des grignons d’olive et
des margines dépendent étroitement du procédé de trituration appliqué.
Leur quantité avant l’entrée dans l’huilerie est estimée aux environs de 5kg de
matières sèches par arbre et par an (NEFZAOUI, 1987). La composition chimique des
feuilles et brindilles varie en fonction de nombreux facteurs; variété, conditions climatiques,
époque de prélèvement, âge des plantations (NEFZAOUI, 1995). La teneur en matières
azotées totales des feuilles varie de 9 à 13%, alors que celle des rameaux ne dépasse guère 3
à 6 %. La teneur en lignine est de 18 à 20 %.
Les résidus de la taille ont des applications nombreuses, entre autres l’utilisation dans
l’alimentation animale (BOTSOGLOU et al., 2010), l’utilisation comme combustibles,
servir de compost, ou constituer la matière première dans l’industrie du papier ou même la
fabrication des meubles (NEFZAOUI, 1995).
7
Olivier et sous-produits oléicoles
Une étude récente a été menée afin d’améliorer la digestibilité et la valeur nutritive de
cette biomasse (feuilles d’olive et brindilles) par un traitement biologique (FAYED et al.,
2009).
D’autres études ont porté sur la bioconversion des polyphénols des feuilles en
antioxydants destinés aux industries agroalimentaires et pharmaceutiques (BOUAZIZ et al.,
2008 ; LEE et al., 2009). Par ailleurs, à cause de la disponibilité saisonnière des feuilles
d’oliviers, d’autres auteurs ont mis l’accent sur le séchage des feuilles afin d’assurer une
conservation et une disponibilité de cette biomasse toute l’année pour des éventuelles
applications (MOLINA-ALCAIDE, 2008; ERBAYET-ICIER, 2009).
Contrairement aux autres tourteaux oléagineux, les grignons d’olive bruts sont pauvres
en matières azotées et riches en cellulose brute. Ils restent relativement riches en matières
grasses (DPV, 2009).
Les margines, parfois dénommées alpechines, sont des effluents liquides très acides
générés par la fabrication de l'huile d'olive essentiellement durant les mois de novembre et
de décembre, leur couleur peut être brune rougeâtre ou noire, Leur odeur rappelle celle de
l’huile d’olive, mais elle peut devenir gênante lors des phénomènes de rancissement ou de
fermentation anaérobie (RANALLI, 1991 ; ZBAKH et EL ABASSI, 2012).
Les composés fondamentaux des margines sont l’eau (83.2 %), les substances
organiques (15 %) et les substances minérales (1.8 %) (FIESTAS et BORJA, 1992).
Les caractéristiques des margines différent en fonction du type du procédé
d’extraction de l’huile, de la qualité des olives et de la conduite des opérations d’extraction
(MOUNCIF et al., 1993).
8
Olivier et sous-produits oléicoles
9
Olivier et sous-produits oléicoles
10
Chapitre II : polyphénols
et bioactivités
Polyphénols et bioactivités
II.1.Généralités et définition
Les composés phénoliques (ou polyphénols) sont des métabolites secondaires, produits
à côté des métabolites primaires classiques (glucides, protides, lipides, acides nucléiques),
forment le groupe des composés organiques phytochimiques le plus important, et le plus
spécifique dans le royaume des végétaux avec plus de 10 000 molécules caractérisées jusqu'à
aujourd'hui et qui ne cesse d’augmenter (BETA et al., 2005), ils appartiennent au
métabolisme secondaire.
Le terme d'acide phénolique peut s'appliquer à tous les composés organiques possédant
au moins une fonction carboxylique et un hydroxyle phénolique, Sont des molécules très
diversifiées, constituées d'un ou plusieurs cycles benzéniques portant une ou plusieurs
fonctions hydroxyles libres ou engagées dans une autre fonction chimique (éther, méthylique,
ester, sucre...) (BRUNETON, 1993 ; BALASUNDRAM et al., 2006).
La plupart de ces molécules sont formées à partir de deux acides aminés aromatiques la
tyrosine et surtout de la phénylalanine, qui sont formés de façon variable suivant les végétaux
(GUIGNARD, 2000).
Leur grande diversité structurale rend difficile une présentation globale des méthodes
qui permettent leur extraction et leur isolement, des processus mis en jeu au cours de leur
biosynthèse, leurs propriétés physico-chimiques et biologiques (BRUNETON, 1993).
Sont très inégalement répartis chez les végétaux mais dont le niveau d’accumulation
peut quelquefois atteindre des valeurs élevées (MACHEIX et al., 2005).
11
Polyphénols et bioactivités
Au sein même des feuilles la répartition des composés est variable, par exemple les
anthocyanes et les flavonoïdes sont majoritairement présents dans l'épiderme (TOMAS-
BARBERAN et ESPIN, 2001; CHEYNIER et SARNI-MANCHADO, 2006).
Dans les flavonoïdes et les stilbénes, c'est le cas d'un des deux cycles aromatiques
tandis que l'autre provient de la condensation de trois acétyl-CoA (voie des
polycétides). La voie de l'acide acétique seule ne conduit qu'a peu de polyphénols (ex :
la phytoalexine de la carotte) (BRUNETON, 1999) ;
12
Polyphénols et bioactivités
Les stilbénes, comme les flavonoïdes, sont donc synthétisés par la voie de la
phénylalanine/polymalonate. Néanmoins, la dernière étape est catalysée par la stilbéne
synthase pour les stilbénes et par la chalcone synthase pour les flavonoïdes
(JEANDET et al., 2002 ; SOLEAS et al., 1997), double origine biosynthétique, cela
est encore accrue par la participation simultanée des deux voies dans l’élaboration de
composés d’origine mixte (MARTIN et ANDRIANTSITOHAINA, 2002).
Les composés phénoliques sont classés en différentes classes selon le nombre d’atomes
de carbones ; le tableau III récapitule les principaux groupes, leur structure de base, ainsi que
quelques exemples de plantes qui les renferment :
Nombre Structur
d’atome Squelette Classe Exemples e de Plantes
de de base base
carbone
6 C6 Phénols simples Catéchol, Busserole
hydroquinone
13
Polyphénols et bioactivités
a
b
II.3.1. Flavonoïdes
C’est le groupe le plus représentatif des composés phénoliques. Ces molécules ont des
structures chimiques variées et des caractéristiques propres. Elles sont omniprésentes dans les
fruits, les légumes, les graines, les boissons tels le thé et le vin rouge et d'autres parties de la
plante (TSIMOGIANNINS et OREOPOULOU, 2006).
a) Flavonols
14
Polyphénols et bioactivités
b) Flavones et Flavanoïdes
Les molécules ouvertes ne possédant pas la double liaison conjuguée au carbonyle sont
appelées dihydrochalcones.
d) Anthocyanidines-anthocyanines
Leur structure de base est caractérisée par un noyau « flavonoïde » chargé positivement
(C6-C3-C6) (VIVAS DE GAULEJAC, 2001). Les anthocyanines se différencient par leur
degré d'hydroxylation et de méthylation ainsi que par la nature des sucres liés à la molécule.
Parmi les acides phénoliques. On distingue les dérivés de l'acide benzoïque (C6-C1, 2),
ceux de l'acide cinnamique (+ leurs dérivés estérifiés), et des coumarines, tous possédant une
structure du type (C6-C3) (HOLLMAN, 2001).
a) Acides hydroxbenzoïques
Les structures des acides hydroxybenzoïques varient suivant les hydroxylations et les
méthoxylations sur le cycle phénolique aromatique (THOMÁS-BARBERAN et CLIFFORD,
2000).
15
Polyphénols et bioactivités
b) Acides hydroxycinnamiques
c) Coumarines
Ont une structure de base (C6-C3) dérivant des acides ortho-hydrocinnamiques. Elles se
trouvent à l’état libre ou combiné, sont produites en grande quantité en réponse à une attaque
biotique ou abiotique et semblent constituer un moyen de défense, Ces composés sont connus
pour leurs propriétés anti-coagulantes (VIVASDE GAULEJAC, 2001).
d) Tannins hydrolysables
Cette classe désigne le nom général descriptif du groupe des substances phénoliques
polymériques, ayant une masse moléculaire comprise entre 500 et 3000 qui présente, à côté
des réactions classiques des phénols, la propriété de précipiter les alcaloïdes, la gélatine et
d'autres protéines (HASLAM, 1996 ; COWAN, 1999).
Les tannins sont caractérisés par une saveur astringente et sont trouvés dans toute les
parties de la plante : l'écorce, le bois, les feuilles, les fruits et les racines (SCALBERT, 1991).
On distingue deux groupes de tannins différents par leur structure et par leur origine
biogénétique :
Les tannins hydrolysables (TH) sont des esters d'acides phénoliques (acide gallique)
associés à un polyol (habituellement le glucose) (CLIFFORD, 2000). Ils sont divisés en
ellagitannins et gallotannins (VIVAS DE GAULEJAC, 2001). Les gallotannins libèrent par
hydrolyse acide, hydrolyse basique, à l'eau chaude ou par action enzymatique de l'acide
gallique (WOLLGAST et ANKLAM, 2000).
II.3.3. Stilbénes
Les membres de cette famille possèdent la structure C6-C2-C6 comme les flavonoïdes,
composés produits par les plantes en réponse à l'attaque par les microbes pathogènes
fongiques, bactériens et viraux. Les sources principales des stilbénes sont les raisins, les vins,
le soja et les arachides (CROAZIER et al., 2006). Plus de 30 stilbénes et glycosides de
stilbénes sont présents naturellement dans le règne végétal. La structure chimique de base des
stilbénes est composée de deux cycles aromatiques joints par un pont méthylène.
Les lignines et subérines sont des précurseurs de polymères pariétaux des plantes
constituant des facteurs de défense contre les agents pathogènes. Chimiquement, les lignines
sont des polymères d'alcools (dérivant des acides férulique, sinapylique et p-coumarique). Par
contre, les subérines sont des polyesters des acides férulique et p-coumarique avec des acides
aliphatiques (REGNAULT-ROGER et al., 2002).
16
Polyphénols et bioactivités
Quatre propriétés peuvent être exploitées pour extraire les polyphénols d’une matrice
complexe : leur polarité, leur acidité, leur volatilité ou leur taille.
Les solvants non miscibles à l'eau n'extraient pas très bien les flavonoïdes (ZHAO et al.,
2006). De manière générale, pour l'étude d'une phase aqueuse. Un lavage à l'eau est
généralement effectué avant l'élution des polyphénols par l'éthanol.
17
Polyphénols et bioactivités
Les solvants apolaires sont par contre recommandés pour récupérer sélectivement les
acides tanniques de haut poids moléculaire. C'est ainsi qu'en utilisant l'acétate d'éthyle, il est
possible de concentrer un extrait de gallotannins à raison de plus de 50 % avec les fractions
contenant plus de sept unités galloyles (TIAN et al., 2009).
Les arômes dérivés des acides hydroxycinnamiques sont quant à eux habituellement
extraits par des solvants apolaires tels que le chloroforme, le diéthyléther ou le Fréon 1.
Avec leur pKa proche de 10, il est possible de faire passer les phénols de la phase
aqueuse vers le solvant organique, ou l'inverse, selon le pH (CALLEMIEN et COLLIN,
2009 ; Milligan et al., 2002 ; STEVENS et PAGE, 2004). Ceci peut être très intéressant
lorsque l'on veut séparer les phénols d'intérêt d'autres molécules de même polarité.
Une acidification à température plus élevée est parfois utilisée pour libérer certaines
formes phénoliques liées (acides hydroxybenzoïques ou hydroxycinnamiques et flavonols)
(GARCI et al., 2004 ; NARDINI et GHISELLI, 2004 ; VANBENEDEN et al., 2006).
Les arômes appartenant à la famille des phénols volatils peuvent être extraits d'une
matrice complexe par distillation sous vide, ou par une chromatographie en phase gazeuse
(FRITSCH et SCHIEBERL, 2003 ; STEINHAUS et SCHIEBERL, 2000).
Les flavanoïdes, les stilbénes et les chalcones ne sont par contre pas assez volatils pour
être extraits de cette manière. Toutefois, ils peuvent le devenir après dérivatisation, et ce,
avant leur injection en chromatographie gazeuse (JERCOVIC et al., 2008 ; LUAN et al.,
2000).
Diverses méthodes ont été développées pour étudier les polyphénols de plus grandes
tailles. La dialyse peut être exploitée pour séparer les gros oligomères de proanthocyanidines
18
Polyphénols et bioactivités
de plus petits analogues. La chromatographie d'exclusion (SEC) ou perméation sur gel (GPC)
permettent un fractionnement selon le poids moléculaire (YANAGIDA et al., 2002, 2003).
e) Autres méthodes
a) Absorption UV
Au sein des flavonoïdes, les flavonols sont habituellement quantifiés par absorption UV
à 350 nm. Par ailleurs, les maxima d'absorption UV permettent aisément de distinguer les
prénylchalcones (X = 370 nm) des flavanones (X = 270-295 nm). Les anthocyanidines, étant
colorées, seront analysées dans le visible (AWIKA et al., 2004). Les acides
hydroxybenzoïques et hydroxycinnamiques sont connus pour absorber à 254 à 280 et à 320-
330 nm.
L'ECD a été employée intensivement pour l'étude des acides hydroxybenzoïques, des
acides hydroxycinnamiques, des flavonols et des flavanoïdes. Il s'agit d'un outil extrêmement
sensible pour la caractérisation de ces antioxydants (bonne sensibilité et sélectivité beaucoup
plus grande) (MADIGAN et al., 1994).
c) Olfactométrie (GC)
Dans le cas des phénols volatils, la GC-Olfactométrie est souvent utilisée comme
premier détecteur. Juste en appliquant le nez humain à la sortie de la colonne GC, des traces
d'arômes peuvent en effet être repérées au sein d'une multitude de composés inactifs. Pour
obtenir des données quantitatives, des dilutions successives de l'extrait sont habituellement
analysées.
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Polyphénols et bioactivités
d) Méthode colorimétrique
La teneur en composés phénoliques dans les feuilles d'olivier varie entre 2,8 mg/g de
matière sèche (ALTIOK et al., 2008) et 44,3 mg/g de matière sèche (BOUDHRIOUA et al.,
2009). Elle peut même dépasser les 250 mg/g de matière sèche (MYLNAKI et al., 2008).
Les composés phénoliques dans les feuilles d'olivier sont très divers. Elles contiennent
des monomères et des polymères phénoliques. Leur composition phénolique a fait l'objet de
nombreuses études.
20
Polyphénols et bioactivités
Tableau IV: Bibliographie sur les mécanismes d’action et indications cliniques des extraits
de feuilles d’olivier.
Les margines
Contenant principalement les polyphénols dont le tyrosol et l’hydroxytyrosol, ce dernier
est le plus abondant des monomères phénoliques (FKI et al., 2005 ; DEMARKO et al., 2007 ;
AMARAL et al., 2008). La composition phénolique des margines varie en fonction de la
composition des olives (FKI et al., 2005), elle est dix fois plus abondante dans les margines
que dans l’huile.
Les CP à haut poids moléculaire présents dans les margines sont, essentiellement, des
tanins dont la concentration peut atteindre 12 g/l (SERAPHIM et al., 2008). Le
21
Polyphénols et bioactivités
catécholmélaninique est un flavotanin, il est le plus répandu et en quantité la plus élevée dans
les margines (AISSAM, 2003).
Selon OWEN, (2003), dans les olives de table vertes, un seul CP est prépondérant, tant
dans la pulpe des olives que dans la saumure, il s’agit de l’hydroxytyrosol.
Les grignons
Cette partie du fruit retient une fraction importante de composés phénoliques, Le -1-
pinorésinol lignane est le prédominant dans le noyau (SERVILI et al., 2009), il est le principal
22
Polyphénols et bioactivités
L’huile contient les formes aglyconiques des phénols, qui sont plus liposolubles
(VISIOLI et GALLI, 2002). Les phénols hydrophiles sont les plus abondants des antioxydants
de l’huile d’olive vierge (SERVILI et MONTEDORO, 2002).Ils sont répartis en plusieurs
classes, on trouve les acides phénoliques (gallique, protocatéchique, p-hydroxybenzoïque,
vanillique, caféique, syringique, p-coumarique, férulique et cinnamique), les flavonoïdes,
l’hydroxytyrosol et l’oleuropéine (BRENES et al., 2000). Les lignanes en sont les plus
concentrés dans l’huile (SERVILI et al., 2004).
II.8. Rôles des composés phénoliques dans les aliments et les végétaux
L'homme ingère avec ses aliments environ un gramme de polyphénols chaque jour
(CHUN et al., 2007 ; OVASKAINEN et al., 2008), soit dix fois plus que de vitamine C et 100
fois plus que de caroténoïdes ou vitamine E et l'on estime que les fruits et légumes contribuent
pour moitié à ces apports.
Le rôle des composés phénoliques est maintenant reconnu dans différents aspects de la
vie de la plante et dans l’utilisation que fait l’homme des végétaux. Les activités biologiques
relatives à ces derniers sont relativement diversifiées. Chaque classe chimique de polyphénols
semble être utilisée pour ses vertus spécifiques (MARTIN et ANDRIANTSITOHAINA,
2002) ; ils peuvent en effet intervenir :
Comme une source potentielle d'antioxydants naturels et qui peuvent être utilisés dans
l'industrie pharmaceutique (SAVARESE et al., 2007) ;
Dans certains aspects de la physiologie de la plante (lignification, régulation de la
croissance, interactions avec leur environnement biologique et physique
(microorganismes symbiotiques ou parasites, les champignons, les insectes), résistance
aux UV, ce qui explique leur localisation dans les tissus externes (GOULD et
LISTER, 2006). soit directement dans la nature soit lors de la conservation après
récolte de certains végétaux ;
Un rôle de signal (TREUTTER, 2006), des flavonoïdes permettent la mise en place de
la symbiose entre des Fabacées et des bactéries, ce qui permet à ces plantes de fixer
directement l'azote atmosphérique. Ils participent aux phénomènes de pollinisation
puisqu'ils sont responsables de la coloration des fleurs (MACHEIX et al., 2005) ;
Dans les critères de qualité (couleur, astringence, amertume, qualités
nutritionnelles…) qui orientent les choix de l’homme dans sa consommation des
23
Polyphénols et bioactivités
organes végétaux (fruits, légumes, tubercules…) et des produits qui en dérivent par
transformation (LUGASI et al., 2003 ; DICKO et al., 2006) ;
Peuvent contenir des traces d’éléments vitaux tels que le sélénium, le fer, le zinc, la
vitamine C, la β carotène et une grande partie d’acides aminés (POLZONETTI et al.,
2003) ;
Dans l'industrie cosmétique, les composés phénoliques trouvent leur application
pratique en luttant contre la production des radicaux libres néfastes dans la santé et la
beauté de la peau (HENNEBELLE et al., 2004).
Antibactérien
ne
Des travaux plus anciens ont montré que les phénols seraient associés à de nombreux
processus physiologiques: croissance cellulaire, différenciation, organogenèse, dormance des
bourgeons, floraison et tubérisation.
24
Polyphénols et bioactivités
L’oxygène est la source de vie pour les organismes aérobies. Mais il peut être également
une source d’agression pour ces derniers. En effet, des dérivés hautement réactifs de
l’oxygène peuvent apparaître au cours des réactions enzymatiques ou sous l’effet des rayons
U.V, des radiations ionisantes et de métaux de transition (EKOUMOU, 2003).
Les formes de l’oxygène provoquant ces troubles sont, l’oxygène singulet, le peroxyde
d’hydrogène H2O2, le radical superoxyde O2-, les peroxydes alkyles ROOH et les radicaux
hydroxyles OH, les peroxydes ROO et alkoxyles RO (CAVINA, 1999).
Un radical libre est une espèce chimique (atome ou molécule) contenant un électron non
apparié. Ce déséquilibre n’est que transitoire et est comblé par l’acceptation d’un autre
électron ou par le transfert de cet électron libre sur une autre molécule.
25
Polyphénols et bioactivités
Les autres radicaux libres, dits radicaux secondaires tels que l'oxygène singulet1O2, le
peroxyde d'hydrogène (H2O2) et le nitroperoxyde (ONOOH), se forment par réaction de ces
radicaux primaires sur les composés biochimiques de la cellule (FAVIER, 2003).
Certains radicaux libres sont utilisés par l’organisme comme médiateurs régulant les
fonctions cellulaires comme la prolifération et la mort cellulaire programmée (apoptose),
impliquant des modifications de l’expression génique (HADDAD, 2002).
Le stress oxydatif est une circonstance anormale que traversent parfois nos cellules ou
un de nos tissus, lorsqu’ils sont soumis à un déséquilibre entre la production de radicaux
libres ou pro-oxydants et les systèmes de défenses antioxydants, ce qui produit des dégâts
tissulaires à travers les modifications oxydatives des biomolécules cellulaires (GAMMOUDI
etal., 2013).
L’exposition chronique au stress oxydatif peut favoriser l’apparition de cancers et
maladies cardiovasculaires (FAVIER, 2006 ; NKHILI, 2009). De point de vue
terminologique, l’ensemble des radicaux libres et des espèces réactives non radicalaires est
souvent connu sous le nom des espèces réactives de l’oxygène ou ERO (LEV etal., 2007).
Les radicaux libres nocifs sont produits dans l'organisme au cours du métabolisme
normal. La génération est initiée pendant la respiration, puis facilitée par l'implication de
26
Polyphénols et bioactivités
Cette agression appelée « stress oxydatif » (RAHMAN, 2002). Tous les tissus et tous
leurs composants peuvent être touchés : lipides, protéines, glucides et ADN (AURAUSSEAU,
2002 ; VALKO et al., 2006). Toutes ces altérations augmentent le risque de plus de 30
processus de différentes maladies (ARUOMA, 1998).
Parmi elles, nous citons, les maladies d'Alzheimer (SMITH et al., 1996 ; SMITH et al.,
2004), de Parkinson (BOLTON et al., 2000), de Creutzfeldt Jacob et de méningo-céphalites
(MI et al., 2008), les maladies cardiovasculaires et déficience cardiaque (JHA et al., 1995),
les œdèmes et vieillissement prématuré de la peau (GEORGETTI et al., 2003) et le cancer
(MI et al., 2008), formation d'auto-anticorps, dépôt de lipides oxydés, et immunosuppression
(FAVIER, 2003). De nombreuses autre maladies, le stress oxydatif est secondaire à
l’établissement de la pathologie, mais participe à ses complications immunitaires ou
vasculaires. C’est le cas de maladies infectieuses comme le sida ou le choc septique, le
diabète ou l’insuffisance rénale (FAVIER, 2006).
27
Polyphénols et bioactivités
L'organisme sait cependant se défendre contre eux, grâce aux enzymes antioxydantes
contenues dans nos cellules. Ces enzymes sont aidées dans leur action antiradicalaire par la
vitamine E, C, provitamine A, le zinc et le sélénium (BOSS. 2002).
Les polyphénols peuvent réagir avec les espèces réactives de l'oxygène (anion superoxyde,
radical hydroxyle OH) pour produire des radicaux phénoxy stables. Ils peuvent aussi agir
comme des antioxydants grâce à leur capacité à complexer les ions métalliques.
Les systèmes de lutte contre les ERO sont classés dans 3 catégories : la prévention à
temps plein, la détoxification active suite à une attaque oxydante et la détoxification passive
(VINT, 2004). Cependant, on distingue l’existence de deux origines des antioxydants.
Parmi les antioxydants naturels ; les composés phénoliques, et plus particulièrement les
acides phénoliques et les flavonoïdes, suscitent un intérêt grandissant ; Ce sont des composés,
28
Polyphénols et bioactivités
Ils jouent un rôle très important dans le traitement du diabète (inhibant l'aldose
réductase), de la goutte (inhibant la xanthine oxydase), des inflammations (inhibant la
lipoxygenase, la phospholipase et la cyclooxygénase), des hépatites, des tumeurs, de
l'hypertension (quercétine), des thromboses (flavonols), des allergies et des affections
bactériennes et virales (anti-HIV) (ANDERSON et al., 1996 ; COWAN, 1999 ; YAO et al.,
2004).
29
Polyphénols et bioactivités
Les recherches épidémiologiques visant à préciser les associations entre les niveaux de
consommation des divers polyphénols et le risque de développer les pathologies permettront
de préciser la nature des polyphénols et les niveaux d'apports les plus favorables à la
prévention des diverses pathologies ; ces études sont encore à leurs balbutiements. Les
progrès sont rendus difficiles par l'insuffisance des tables de compositions alimentaires pour
les polyphénols.
Les recherches sur les composés phénoliques en général et les flavonoïdes en particulier
sont très poussées en raison de leurs divers propriétés physiologiques comme les activités
antiallergiques, anti-athérogéniques, anti-inflammatoires, hépatoprotectives,
antimicrobiennes, antivirales, anti-thrombotiques, cardioprotectives et vasodilatoires
(MIDDLETON et al., 2000 ; KSOURI et al., 2007).
Ces actions sont attribuées à leur effet antioxydant qui est dû à leurs propriétés red/ox
en jouant un rôle important dans la destruction oxydative par la neutralisation des radicaux
libres, piégeage de l'oxygène, ou décomposition des peroxydes (NIJVELDT et al., 2001).
L’action antimicrobienne des phénols est liée à leur capacité à dénaturer les protéines et
sont généralement classés comme agents agissant en surface (CATURLA et al., 2005 ;
CASAS-SANCHEZ et al., 2007).
Leur action conduirait à la fuite des constituants cellulaires tels que les protéines,
potassium et le phosphate des bactéries. Ces effets pourraient être dus à la destruction du
peptidoglycane ou aux dommages de la membrane cellulaire, ainsi qu’une perturbation des
fractions lipidiques de la membrane plasmique des microorganismes, qui en résulte une
altération de la perméabilité de la membrane et la perte (fuite) de ses organites intracellulaires,
en plus des caractéristiques physico-chimiques des composés polyphénoliques (la solubilité
dans l’eau et la lipophilie)peuvent influencer cet effet antibactérien (DOMINECO et
al.,2005).
30
Polyphénols et bioactivités
Les Stilbénes sont connus depuis longtemps pour leurs propriétés anti-fongiques, ils
inhibent la germination de solutions de conidies de Botrytis cinerea à des concentrations de
160 mg/L (100 % d'inhibition) (JEANDET et al., 2002).
L’hydrophobicité des polyphénols tels que les flavonols est aussi un critère de toxicité
qui leur permet de s’intercaler dans les phospholipides membranaires et exercer leurs effets
antibactériens à l’intérieur de la cellule (DAGLIA, 2011).
Action antivirale
Des activités antivirales (LEE-HUANG et al., 2003 ; MICOL et al., 2005 ; LEE-
HUANG et al., 2007) notamment contre le virus de l’immunodéficience Humaine (VIH) ont
été décrites. En effet l’hydroxytyrosol et l’oleuropéine sont des inhibiteurs de la fusion et de
l’intégration du VIH-1 à la cellule hôte.
L’oleuropéine peut aussi interférer avec la synthèse des acides aminés nécessaires pour
l’activité virale prévenant ainsi la diffusion, le développement et l’attaque de la membrane
cellulaire (LEE-HUANG et al., 2007).
31
Chapitre III : Les
probiotiques
Les probiotiques
III.1.Bactéries lactiques
Les composés résultants de cette fermentation tels que les peptides, les acides
aromatiques et les exopolysaccharides peuvent avoir un impact positif sur les caractéristiques
organoleptiques, technologiques et nutritionnelles des aliments fermentés (MOZZI et al.,
2010).
Elles partagent un certain nombre de caractéristiques communes, qui forment la base de
leur classification, ce sont des bactéries procaryotes formant un groupe hétérogène constitué
de coques et de bacilles(BADIS et al., 2005) anaérobies facultatives, Gram positif,
généralement immobiles, asporulées, catalase négatives, oxydase négatives et la plupart sont
nitrate réductase négative ,acido-tolérantes et capables de croître à des températures
comprises entre 10°C et 45°C(SALMIEN et al., 2004; KÖNIG et FRÖHLICH, 2009) ; elles
possèdent souvent des exigences nutritionnelles complexes vis-à-vis des acides aminés, des
peptides, des vitamines, de sels, des acides gras ainsi que des glucides fermentescibles
(DELLAGLIO et al., 1994 ; HOGG, 2005).
Les bactéries lactiques occupent des niches écologiques très variées, elles sont
susceptibles d'être retrouvés dans tous types d'habitat, elles accompagnent l'activité humaine
au quotidien, en tant que bactéries de la flore commensale, de la flore intestinale ou de la flore
alimentaire, elles se trouvent généralement associées à des aliments riches en sucres simples.
Elles peuvent être isolées du lait, du fromage, de la viande, des végétaux ou des
aliments ensemencés par les végétaux. Elles se développent avec la levure dans le vin, la bière
et le pain (LEVEAU et BOUIX, 1993 ; HASSAN et FRANK, 2001).Toutefois, certaines
espèces semblent s’adapter à un environnement spécifique et ne sont guère trouvées ailleurs
que dans leurs habitats naturels (DE ROISSART, 1986).
III.1.2. Taxonomie
L’identification préliminaire des bactéries lactiques peut se faire selon des critères
phylogénétiques. Certaines caractéristiques phénotypiques peuvent être utilisées pour
identifier les espèces à l'intérieur des genres comme la capacité à : fermenter les hydrates de
32
Les probiotiques
Tableau VII : Nouvelle classification des Lactobacilles selon ATLAN et al. (2000).
33
Les probiotiques
Plusieurs espèces appartenant à ce genre sont utilisées dans diverses industries comme
agents de fermentation lactiques ou sont rencontrées comme contaminants (KHALID et
MARTH, 1990; LECLERC et al., 1994).
III.1.3.4. Le genre « Enterococcus» : regroupe les streptocoques fécaux qui représentent une
hémolyse de type λ et β et qui appartiennent au groupe D (TAMINE, 2002 ; HO et al., 2007).
III.1.3.5. Les genres « Leuconostoc, Oenococcus et Weissella» : Ils ressemblent les coques
lenticulaires en paires ou en chainettes mésophiles, qui possèdent un caractère
hétérofermentaire marqué (PILET et al., 1998 ; HO et al., 2007).
III.1.3.6. Les genres« Pediococcus et Tetragenococcus» : Les Pediococcus sont des coques
homofermentaires dont la particularité est le regroupement en tétrade (PILET et al., 2005).
34
Les probiotiques
Les bactéries lactiques sont des germes hétérotrophes, elles ont donc besoin d’énergie
pour leur croissance, énergie qu’elles synthétisent à partir de la fermentation lactique des
glucides.
La fermentation des sucres s’effectue essentiellement en trois étapes (ATLAN et al.,
2008) :
- le transport du sucre à travers la membrane cellulaire ;
- le catabolisme intracellulaire du sucre ;
- formation et expulsion extracellulaire des métabolites terminaux.
Selon les genres ou espèces, les bactéries lactiques utilisent principalement l’une des
deux voies majeures du métabolisme des sucres, il s’agit des voies homofermentaire (voie
d’Embden-Meyerhof-Parnas) où l’acide lactique est le seul produit terminal et
hétérofermentaire (voie des pentoses-phosphate) où, en plus de l’acide lactique, d’autres
composés constitués principalement d’acide acétique, d’éthanol et de gaz carbonique sont
produits (ATLAN et al., 2008).
C’est une préparation microbienne ajoutée à une matière première dans le but de
produire un aliment fermenté en accélérant et en orientant son procédé de fermentation.
Le groupe des bactéries lactiques occupe un rôle important dans ces processus (LEROY
et De VUYST, 2004 ; MÄYÄR-MÄKINEN et BIGRET, 2004).
La sélection des ferments lactiques s’appuie sur de nombreux critères, ces critères
relèvent éventuellement des fonctionnalités technologiques des souches, de leur performance
et de leur sécurité (BEAL et al., 2008).
Les bactéries lactiques présentent une large gamme d’application à l’échelle industrielle
et ceci est dû à leur grande activité métabolique ainsi qu’à leur grande capacité d’adaptation à
différents environnements (STREIT et al., 2007).
35
Les probiotiques
III.2. Probiotiques
A partir des travaux de Metchnikoff en 1908, l’idée que les bactéries lactiques ingérées
vivantes pouvaient avoir un effet bénéfique a été développée, il a suggéré que l’ingestion de
bactéries lactiques vivantes diminue considérablement les bactéries pathogènes se trouvant
dans le tube digestif.
Leur première définition comme « facteurs promoteurs de croissance produits par des
microorganismes » a été proposé par LILLY et STILLWELLEN en 1965. Depuis ce temps, la
définition du terme probiotique a été modifiée à plusieurs reprises (LAMOUREUX, 2000 ;
AIT-BELGNAOUI et al., 2005).En 1989, ROY FULLER a introduit l’idée qu’ils étaient
bénéfiques pour la santé de l’hôte(GUARNER et al., 2008).
Les espèces les plus fréquentes et les plus rapportées dans la littérature sont du genre et
Lactobacillus et Bifidobacterium, mais il faut aussi mentionner des souches du genre
Enterococcus et Streptococcus (GBASSI et al., 2011 ; ROKKA et RANTAMAKI, 2010).
36
Les probiotiques
Tableau VIII : Les principales espèces de bactéries lactiques à activité probiotiques (SHAH.,
2007).
Espèces de Lactobacillus
Lb. acidophilus Lb. gasseri Lb. paracasei
Lb. amylovorus Lb. johnsonni Lb. Rhamnosus
Lb crispatus Lb. casei Lb. plantarum
Espèces de Bifidobacterium
Bf. lactis Bf. animalis Bf.infantis
Bf. longum Bf. bifidum Bf.breve
Bf.adolescentis
Les propriétés bénéfiques des probiotiques sont variables selon l’espèce ou la souche
microbienne. Ces derniers sont spécifiques à la souche microbienne, d’où la nécessité de
connaître le genre et l’espèce de la souche utilisée.
La non pathogénicité (innocuité) des souches est un critère très important, les souches
ayant le statut GRAS (Generally Regarded As Safe) sont d'ailleurs à favoriser. Toutefois, le
critère de viabilité ou de survie demeure essentiel dans la sélection des probiotiques qui
doivent parvenir vivantes au site de leur action, à savoir l’intestin, et donc résister aux
différents mécanismes de défense de l’hôte.
Les bactéries étant administrées par voie orale, il faut qu’elles franchissent les obstacles
majeurs du transit digestif : le pH acide, les sels biliaires, les enzymes pancréatiques…etc.
(PERCIVAL, 1997 ; LAMOUREUX, 2000 ; MILLETTE et al., 2008).
37
Les probiotiques
La survie des bactéries dans le suc gastrique dépend de leur capacité à tolérer un pH
acide. Le temps de passage varie selon le régime de l’individu entre 1heure et quatre heures,
de ce fait les souches probiotiques doivent résister à un pH de 2.5 dans un milieu de culture
pendant quatre heures (AMMOR et al., 2007).
Après avoir survécus à l’acidité de l’estomac les bactéries doivent faire face à l’action
détergente des sels biliaires libérées dans le duodénum après ingestion des repas gras, et ceci
grâce à leur capacité à réduire l’effet émulsifiant des sels biliaires en les hydrolysant, de ce
fait diminuer leur solubilité (AMMOR et MAYO, 2007 ; GU et al., 2008).
38
Les probiotiques
Les autorités européennes ont récemment conclu qu’il était primordial de tester les
souches bactériennes employées en industries alimentaires afin de vérifier qu’elles ne
comportent aucuns gènes transmissibles de résistance aux antibiotiques car ces souches
pourraient poser un risque à la santé humaine et animale (AMMOR et MAYO, 2007).
Les travaux de SAARELA et al. (2000) ont prouvé qu’en plus de l’innocuité et des
propriétés fonctionnelles, le choix des souches probiotiques doit aussi se faire selon des
critères technologiques, à savoir :
- Bonnes propriétés sensorielles ;
- Résistance aux phages ;
- Viabilité durant le traitement technologique.
Les prébiotiques sont définis comme étant des glucides indigestes (oligosaccharides) qui
servent de «nourriture » aux probiotiques, ces derniers sont de bonnes bactéries naturellement
présentes dans notre appareil digestif, plus particulièrement le côlon (ROBERFROID, 2001).
39
Les probiotiques
Les bactéries lactiques jouent un rôle important que ce soit dans l’industrie alimentaire
ou dans le domaine thérapeutique.
Les mécanismes d'action des probiotiques sur l'hôte sont complexes et variés, ils
différent généralement selon la souche bactérienne considérée, ils agissent en particulier en
inhibant les bactéries indésirables, en neutralisant les produits toxiques, en conférant une
balance de la microflore intestinale, et en jouant également un rôle important dans la
maturation du système immunitaire, Ils sont également une source de vitamines
(essentiellement du groupe B), et de sels minéraux assimilables (ROBIN et ROUCHY, 2001 ;
AIT-BELGNAOUI et al., 2005 ; YATEEM et al., 2008).
Différentes études ont démontré le rôle préventif aussi bien que curatif de ces bactéries
sur plusieurs types de diarrhées (MKRTCHYAN et al., 2010). D’autres ont cité leur capacité
de diminuer les allergies liées aux aliments grâce à leur activité protéolytique.
Aussi les souches de Lactobacillus crispatus sont utilisées sous forme de suppositoires
comme moyen de lutte contre les bactéries pathogènes responsables d’inflammations
fréquentes et répétées de la vessie chez la femme (EL -GHAISH et al., 2011 ;UEHARA et al.,
2006).
40
Les probiotiques
De nos jours, les probiotiques font l’objet de recherches scientifiques très approfondie,
ils sont très exploités et utilisés dans le domaine de la nutrition humaine et animale.
Les produits probiotiques commercialisés peuvent être constitués soit d’un seul
microorganisme (produits mono souches) ou d’une association de plusieurs espèces (produits
pluri souches).
- Un concentré de culture ajouté à des aliments et boissons à base de produits laitiers, de fruits
et de céréales ;
Plusieurs paramètres influencent la qualité et la viabilité des probiotiques tel que les
processus de transformation et de stockage, c’est pourquoi, de nouvelles technologie sont
utilisées tel que la micro encapsulation et la technologie des cellules immobilisées, en effet,
elles offrent une protection additionnelle aux organismes probiotiques.(AILASAPATHY,
2002 ; PATTERSON, 2008).
Les polyphénols et leurs dérivés qui sont absorbés au niveau de l'intestin passent par le
foie, puis regagnent la circulation générale où ils sont distribués aux organes. Or les
polyphénols alimentaires ont une action sur la population microbienne (CARDONA et al.,
41
Les probiotiques
Certains travaux ont démontré que des acides phénoliques dérivés du métabolisme
microbien ont un impact positif sur l’hôte comme l'inhibition d'accumulation plaquettaire
(RECHNER et CRONE, 2005), l’activité antiproliférante dans les cellules prostatiques et
tumorales (GAO et al., 2006). Ils sont reconnus comme des antioxydants directs, mais aussi
indirects par l'induction d'enzymes protectrices endogènes (STEVENSON et LE BOSQUET,
2007).
Selon des travaux récents, les polyphénols auraient des « effets prébiotiques » en
modifiant la composition de la flore intestinale. Certains polyphénols agissent sur la
membrane bactérienne et ont des activités antimicrobiennes contre des bactéries pathogènes.
Cependant, les interactions entre les composés phénoliques et des bactéries gastro-
intestinales sont toujours mal comprises (JENNER et al., 2005).
42
2ème Partie : Partie
expérimentale
I- Matériels et Méthodes
Matériel et Méthodes
I.1.Matériels
L’olivier
Les feuilles utilisées dans la présente étude sont issus de la variété sauvage ; témoin
d’un intérêt primordial pour les recherches.
Les feuilles sont récoltées durant le mois de mars 2015 dans la région de Tizi-Ouzou
(Algérie). Après récolte, les feuilles fraîches ont été transportées au laboratoire d’analyse
physico-chimique au niveau de l'UMMTO dans des sacs en plastiques à l’abri de la lumière et
à température ambiante. Elles ont suivi plusieurs étapes de préparation :
Lavages à l’eau distillée, afin d’éliminer toutes les impuretés, et un égouttage à l’aide
d’un tamis ;
Séchage des feuilles à l’air libre, à l’abri de la lumière et à une température ambiante
pendant 8 jours ;
Broyage à l’aide d’un broyeur électrique (Braun 450 WATT), on vue de l'obtention
d'une poudre fine ;
Le broyat résultant est tamisé, la poudre obtenue est ensuite conservée dans des
flacons en verre hermétiquement fermés, afin de faire l'objet d’extraction des
polyphénols totaux (PPT).
43
Matériel et Méthodes
Au laboratoire, elles ont été réparties dans des flacons en plastiques, puis conservées à -
18°C.
Cette margine est constituée de 13,7 % (137 g/l) de MS, et de 86,58 % d’eau. Ces
teneurs ont été déterminées par étuvage à 100°C, cette quantification sert à exprimer la
quantité des composés phénoliques dosés par spectrophotométrie en mg contenus dans 1g de
MS.
Pour notre étude microbiologique nos tests ce sont effectués sur six souches
probiotiques de référence appartenant au Genre Lactobacillus.
Souches
Lactobacillus gasseri
Lactobacilus casei
Lactobacillus rhamnosus
Lactobacillus paracasei
Lactobacillus brevis
Lactobacillus acidophilus
Produits chimiques
Pour notre étude expérimentale, divers produits chimiques ont été utilisés, regroupés
dans le tableau ci-dessous.
Référence Utilisation
Diéthyléther
Sigma-Aldrich Extraction des polyphénols
Ethanol 80%
Solvants Acétate d’éthyle GPR RECTAPUR
Sigma-Aldrich Solubilisation et
Diméthylsulfoxide conservation des extraits
(DMSO)
Folin-Ciocalteu Sigma-Aldrich
Na2CO3 Sigma-Aldrich Dosage des polyphénols
44
Matériel et Méthodes
Le composé phénolique standard choisi est l’acide tannique, il a été utilisé comme
témoin négatif dans le test de sensibilité bactérienne aux différents extraits
polyphénoliques.
Suivant les méthodes employées et selon les souches ; les milieux de culture utilisés
sont :
- Bouillon MRS (SIGMA) ;
- Gélose MRS (SIGMA) ;
- Gélose Müeller Hinton (MH) (CONDA);
- Bouillon nutritive N 1 (Fluka Biochemika).
Appareillage
45
Matériel et Méthodes
I.2. Méthodes
Il est important de souligner que la méthode utilisée (le choix des solvants), ainsi que les
conditions dans lesquelles l’extraction est effectuée (à chaud ou à froid), affectent tout le
contenu total en phénols, et par conséquent affecte les activités biologiques méditées par ces
métabolites (LEE et al., 2003).
Une quantité de 5 g de poudre de feuilles d’oléastre est mélangée avec 150 ml d’eau
distillée dans un bécher.
Deux échantillons (ech1, ech2) ont été placés sous une agitation magnétique pendant 3h,
à deux températures différentes (Température ambiante 25°C et 40°C) respectivement.
Le troisième échantillon a été placé dans un bain marie à 100°C pendant 2h (en
infusion).
Une filtration à l’aide de filtres millipores stériles est ensuite effectuée. Le schéma
représenté par la figure 12 illustre le protocole suivi.
5g de poudre + 150 ml de
l'eau distillée
Agitation pendant 3h, à bain marie 2h, à100°C
25°C et 40°C (éch3)
(éch1,éch2)
Filtration
Récupération du filtrat
séchage à 45°C/3h
Récupération dans du
DMSO
Conservation à 4°C
46
Matériel et Méthodes
Les filtrats sont séchés, puis récupérés dans un minimum de volume du DMSO et
conservés dans des flacons à 4° C, à l’abri de la lumière dans le but de préserver la stabilité
des principes actifs présents jusqu’à leur utilisation ultérieure.
Feuilles
Une quantité de 5 gde poudre est macérée dans un volume de 150 ml de solvant. Ce
volume est ensuite placé dans un bêcher sous une agitation magnétique pendant 2h à
température ambiante, sachant que nous avons réalisé deux extractions à l’aide de deux
solvants organiques éthanol et acétate d’éthyle.
Une filtration sur papier filtre est effectuée pour les mélanges à l'éthanol et une
centrifugation réfrigérée, pour ceux à l'acétate d'éthyle à 5000trs/5 min, le filtrat et/ou le
surnageant récupéré est séché à 40°C. Après évaporation du solvant, l’extrait sec résultant est
reconstitué dans du DMSO (figure 13).
Figure13 : Protocole d’extraction des composés phénoliques de feuilles d’oléastre par les
solvants organiques.
47
Matériel et Méthodes
Margines
Il est récupéré et séché à 40°C jusqu'à évaporation du solvant. L’extrait sec est
récupéré dans un volume minimum du DMSO.
Deux extractions ont été réalisées à l’aide de deux solvants organiques, acétate d’éthyle
et diéthyléther ; en suivant le protocole ci-dessous.
Si les extraits polyphénoliques doivent être soumis aux essais biologiques, la toxicité du
solvant de récupération peut être critiquable car même en traces, le solvant ne devrait pas
empêcher le procédé biologique (YRJONEN, 2004), Pour cela, nous avons choisi le
diméthylesulfoxyde « DMSO » qui est le solvant préférable par la majorité des auteurs,
notamment, ALAVI et al. (2005), MOHAMMEDI (2006) et OWNAGH et al. (2010) qui ont
prouvé que le DMSO n'a aucun pouvoir puissant.
48
Matériel et Méthodes
I.2.2.1.Rendement d’extraction
R(%) = M /M0x100
-Méthode Folin-Ciocalteu
49
Matériel et Méthodes
1
0,9
Absorbance λ=750nm
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4 y = 0,089x + 0,001
0,3 R² = 0,999
0,2
0,1
0
0 2 4 6 8 10 12
Concentration d'acide gallique µg/ml
Figure 15 : Courbe d'étalonnage pour le dosage des PPT en équivalent d’acide gallique.
Enfin pour pouvoir soumettre nos résultats à l’analyse statistique, deux répétitions ont
été réalisées pour chaque extrait.
10ml d'échantillon
2ml de la solution
Na₂CO₃ (20%)
Lecture de la densité
optique à 750nm
50
Matériel et Méthodes
Des repiquages successifs sont effectués à partir des milieux de conservation des
souches de référence avant chaque test. Ils sont réalisés dans des bouillons MRS-cystéine à
37°C/18 à 24h.
51
Matériel et Méthodes
Après incubation, la culture bactérienne jeune de chaque souche est centrifugée à 4°C
5000trs/5min, suivie de plusieurs lavages à l’eau physiologique, le culot est ensuite récupéré,
et remis en suspension dans de l’eau physiologique stérile. La suspension bactérienne obtenue
est agitée au vortex pendant quelques secondes pour une bonne homogénéisation, puis
standardisée à 106 UFC/ml à l’aide d’un spectrophotomètre à une longueur d’onde de 620
nm.
Selon MAC FARLAND, il est admis qu'une densité optique (DO) comprise entre 0,08-
0,1 correspond à une concentration de 107 à 108 germes/ml, la suspension d’inoculum est
diluée au 1/10 pour avoir une concentration de 106 germes/ml.
Plusieurs tests différents ont été choisis pour évaluer l’effet antibactérien des différents
extraits bruts de feuilles d’oléastre, margines d’olives, et l'AT.
-Ensemencer 1ml de l’inoculum bactérien chargé à 106UFC/ml dans des tubes de 9ml du
bouillon MRS-cystéine. Ce milieu est additionné, à chaque fois, l’un des extraits aqueux, T°C
ambiante, 40°C et 100°C. Ces extraits ont été incorporés dans les milieux, lors de leur
préparation ;
-Deux tubes pour chaque extrait et pour chaque souche ont été réalisés ;
-Un tube témoin, sans la présence de l’extrait (bouillon MRS-cystéine ensemencé) a été
réalisé, afin de pouvoir comparer la biomasse obtenue ; Toutes les séries de tubes ont été,
ensuite incubées à 37°C/24h ;
-La lecture de résultats est procédée par spectrométrie, où des lectures de DO à 620nm ont été
effectuées, en considérant le témoin comme blanc.
Deux dénombrements ont été effectués. Un initial, après la lecture des DO, 100μl sont
ensuite prélevés de chaque dilution et étalés sur une gélose MRS, à l’aide d’un râteau stérile,
deux répétitions sont réalisées.
52
Matériel et Méthodes
le même protocole d’étalement de boites leur a été effectué, ainsi que le nombre de
répétitions.
La méthode adoptée est celle de diffusion de disques décrite par (GULLUCE et al.,
2003).Avec la suspension bactérienne standardisée, nous avons ensemencés en surface d’un
milieu gélosé MH en stries serrées (répéter l’opération deux fois en tournant la boite de 60° à
chaque fois), nous avons rechargés l’écouvillon à chaque fois dans le cas où on ensemence
plusieurs boites de Pétri avec la même souche (les répétitions).
Un extrait est considéré actif lorsqu'on mesure une zone d'inhibition autour du disque
d'un diamètre supérieur à 6mm et à l'intérieur de la quelle aucune croissance bactérienne n'est
observée, Toutes les déterminations sont faites en duplicata et les zones ont été mesurées en
incluant le diamètre du disque (6mm).
Plus le diamètre de cette zone est grand plus la souche est sensible (CHOI et al., 2006),
La sensibilité aux différents extraits est classée selon le diamètre des zones d’inhibition
comme suit :
La détermination de la CMI n'est faite que pour les extraits ayant montrés une activité
meilleure sur milieu solide.
53
Matériel et Méthodes
Elle est réalisée selon la méthode de micro dilution en milieu liquide (micro-méthode),
dans des tubes eppendorffs, elle a pour objectif la détermination des concentrations minimales
inhibitrices (CMI) à partir d'une gamme de concentrations des extraits dans le milieu de
culture spécifique de nos souches lactiques.
Deux répétitions ont été réalisées pour chaque dilution, ainsi que pour les témoins
positifs et négatifs, servant pour l’analyse statistique des échantillons.
Les cultures ont été incubées pendant 24h à 37 °C. Après incubation, la CMI a été
déterminée comme étant la plus faible concentration ayant inhibé toute croissance visible.
Tableaux XII : Représentant les dilutions réalisées pour la détermination des CMI.
Dans le cas où l’effet est bactéricide, le même principe est appliqué pour déterminer la
CMB, qui est définie comme étant la plus faible concentration pour laquelle les bactéries sont
détruites.
La CMB est déterminée après avoir étalé les bactéries prélevées à partir des puits où
nous avons observé visuellement une inhibition de croissance.
Rapport CMB/CMI
Les CMI et les CMB déterminées sont caractéristiques d'un extrait pour une souche
donnée. Ainsi, l'action d'un extrait sera considérée comme bactéricide si le rapport CMB/CMI
est égal à 1et l'action est dite bactériostatique si le rapport CMB/CMI est supérieur à 1
(KAROU et al., 2005).
54
Matériel et Méthodes
Les résultats ont été présentés par la moyenne suivie de l’écart-type (n = 2) pour chaque
cas. L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel statistique Ri386 version 3.1.1. Pour
cette analyse, nous avons utilisé le test de STUDENT pour deux moyennes et le test
d’ANOVA à un facteur pour plus de deux moyennes; Il nous permet de vérifier si les
échantillons sont issus de la même population ou présentant des différences significatives.
Dans le cas d’une différence significative le test d’ANOVA est suivi par l’analyse
complémentaire de Newman-Keuls afin d’établir les différents groupes homogènes. Le niveau
de signification était p 0,05.
55
II- Résultats et
Discussion
Résultats et Discussion
Rendement %
80
Rendement %
60 T°C amb
40 T°C 40°C
20 T°C 100°C
0 FEP
T°C amb T°C 40°C T°C 100°C FEP FAP FAP
Les extraits de feuilles d'oléastre
Figure 17 : Rendement des extraits bruts des feuilles d’oléastre (Variété chamlal).
56
Résultats et Discussion
En fait, SU et ses collaborateurs (2006) ont rapporté que le rendement des extractions
aqueuses augmente avec la température. Cela est expliqué par le fait que l’eau à haute
température provoque la perturbation des cellules facilitant la pénétration du solvant et la
solubilisation des molécules (ALBANO et MIGUEL, 2010).
Des études ont rapportés que les hauts rendements sont habituellement obtenus avec
l’éthanol et le méthanol et leurs mélanges avec l’eau. En effet l’eau joue un rôle important
dans le processus d’extraction des polyphénols en augmentant la diffusion des solvants dans
les tissus végétaux (ALTIOK et al., 2008).
Il est difficile de comparer les résultats avec ceux de la bibliographie, le rendement n’est
que relatif et dépend de la méthode et des conditions dans lesquelles l’extraction a été
effectuée. La méthode d’extraction affecte également tout le contenu total en phénols et
flavonoïdes et l’activité antioxydante (LEE et al., 2003).
55,5
55
Rendement (%)
54,5
54
53,5
53
MAP100 MAP200
Les extraits de margines
Figure 18 : Rendement des extraits bruts organiques de margines d’olive (Variété chamlal).
Plusieurs facteurs influencent l’extraction des CP à partir de la matière végétale tels que le
type et le volume du solvant utilisé, le temps d’extraction et sa température (NACZK et
SHAHIDI, 2004 ; ALTIOK, 2010).
57
Résultats et Discussion
70
60
Concentration mgEAG/g
50
40
30
20
10
0
FEP FAP Test100°C Test40°C Test T°C amb
Les extraits aqueux et organiques de feuilles
Une différence remarquable a été enregistrée entre les teneurs en PPT des extraits
organiques et des extraits aqueux.
Pour les extraits aqueux, on remarque que la teneur en PPT augmente avec
l’augmentation de température d’extraction, vu que la différence est très hautement
significative entre les différentes concentrations (p-value˃5%) ; le test complémentaire a
classé chaque extrait dans un groupe homogène à part.
Cependant, dans l’extraction organique, la valeur la plus élevée était celle de FEP
(64,71 ± 0,015) mgEAG/g de poudre végétale, suivie de l’extrait à l’acétate d’éthyle (FAP)
(0,18± 0,007) mgEAG/g de poudre végétale, avec une p-value˃ 5% et trois groupes
homogènes.
Dans une étude, DJERIDANE et al. (2007) ont dosé les polyphénols totaux dans un
extrait éthanolique (80%), la teneur trouvée était 103,4 mg EAG/g de poudre sèche, ce résultat
est relativement très élevé, il est proche de celui trouvé dans notre étude. Cette teneur peut
atteindre plus de 450 mg EAG/g d'extrait quand l'extraction est réalisée avec une solution
alcoolique à 50 % selon AKROUT et al. (2011).
58
Résultats et Discussion
D’après les résultats obtenus, l’éthanol était le meilleur solvant pour l’extraction des
polyphénols, d’ailleurs MOHSEN et AMMAR (2009) et MICHAILOF et al. (2008) sont
arrivés au même constat.
Ces auteurs ont expliqué cette différence par la polarité de chaque solvant qui permet de
séparer les composés de la poudre de feuilles selon leur degré de solubilité dans le solvant
d’extraction et l’affinité que présente chacun d’eux pour une et/ou des familles bien précises
de ces substances phénoliques ; permettant ainsi de séparer les PPT selon leur degré de
glycosylation (flavonoïdes aglycones, mono, di et triglycosylés). Cette quantité diminue avec
la polarité du solvant utilisé, l’éthanol puis l’acétate d'éthyle.
Le dosage par le réactif de Folin-Ciocalteu n'est pas spécifique aux polyphénols, mais
beaucoup de composés peuvent réagir avec ce réactif, donnant un taux phénoliques apparent
élevé (TAWAHA et al., 2007).
En outre, certaines substances, telles que la vitamine C, les caroténoïdes, les sucres
réducteurs et les acides aminés phénoliques, peuvent en réduisant le complexe
phosphotungstique-phosphomolybdique interférer et conduire à une surestimation de la teneur
en CP (OBIED et al., 2005). En fait cette méthode donne un aperçu sur la qualité réductrice
d’un ensemble de composés en plus des CP.
59
Résultats et Discussion
1,2
Concentration mg EAG/ml
1
0,8 Teneur en
0,6 polyphénols
(mgEAG/ml
0,4 margines)
0,2
0
MAP100 MAP200 LM MDEP
Les extraits bruts de margines
Nous constatons d’après ces résultats que la teneur la plus élevée en polyphénols est
obtenue par le diéthyle éther (1± 0,17) mgEAG/ml margines, suivie de l’acétate d’éthyle
MAP100 et MAP200 avec (0,95± 0,15 et 0,65 ± 0,15) mgEAG/ml margines respectivement,
puis vient lyophilisat de margines (0,80± 0,23) mgEAG/ml margines. Statistiquement ces
différences ne sont pas significatives (p-value ˂0,05).
D’après ces résultats, nous pourrons évoquer que l’augmentation du volume de l’acétate
d’éthyle de 100 à 200ml n’a pas affecté la quantité de polyphénols charriée, ainsi que
l’utilisation de deux solvants différents (acétate d’éthyle et diéthyle éther) n’a pas de
répercussion sur la teneur de substances phénoliques extraite, cela pourrait être dû au fait que
les deux solvants utilisés ont une polarité proche et une affinité vis-à-vis les mêmes classes
phénoliques contenues dans les margines.
Selon LIU et al. (2014) l’acétate d’éthyle est utilisé pour l’extraction des formes
aglycones ou mono O-glycosides et partiellement di-O-glycoside, tandis que le diéthyle éther
est utilisé pour extraire une quantité considérable d’aglycones. Alors que le butanol peut
extraire des flavonoïdes di-O-glycosides et tri-glycoside.
En revanche, ALLOUCHE et al. (2004) ont démontré que l’acétate d’éthyle est plus
efficace que les autres solvants d’extraction avec un taux d’extraction élevé. L’acétate
d’éthyle est confirmé être un solvant convenable pour la récupération des CP contenus dans la
margine (VISIOLI et al., 1999 ; BCHERRAWI, 2002).
60
Résultats et Discussion
L’acétate d’éthyle était le meilleur solvant pour l’extraction des PPT des margines
d’olives selon AOUCHICHE et BOUMGHAR (2014).
Cette idée a été soutenue par AIT BADDI et al. (2008), en démontrant lui aussi que
l’acétate d’éthyle exerce un haut pouvoir d’extraction des polyphénols de margines, il
contribue également à l’élimination des fractions protéiques, glucidiques et acides organiques
qui peuvent interférer avec l’extrait phénolique.
RODI et al., (2002) ont rapportés qu’après extraction de l’huile d’olive, moins de 2%
des composés phénoliques du fruit se retrouvent dans celle-ci et plus de 98% passent dans les
margines appelées aussi eaux de végétation, par conséquent ce résidu est considéré comme
une source importante de polyphénols. Cependant leur qualité et leur quantité dépendent de
plusieurs facteurs qui sont en général géographiques, variétaux, saisonniers…etc.
Jusqu’à présent, il n’y a pas une méthode universelle par laquelle l’activité
antioxydante est évaluée qualitativement et quantitativement (PRIOR et al., 2005).Dans ce
travail nous nous sommes contentés sur l’utilisation de la technique la plus simple : Test
DPPH·, qui permet l’analyse rapide de l’activité antioxydante d’un grand nombre
d’échantillons et donne des résultats reproductibles (GULÇIN et al., 2010).
Le pouvoir antiradicalaire des différents extraits bruts des feuilles est illustré dans le graphe
suivant (Figure 21).
90
Pourcentage de piegeage du
80
70
60
radical DPPH
50
40
30
20
10
0
FEP FAP Test 100°C Test 40°C Test T°C amb
Les extraits de feuilles d'oleastre
Figure 21: Pourcentage de réduction du radical DPPH· par les extraits de feuilles de l’olivier.
L’activité antioxydante des extraits de l’olivier est différente, par ordre décroissant,
FEP 83,69%˃ Test100°C 72,65 %˃ T°Camb 64,29%˃ Test40°C 52,65%˃ FAP 33,30%.
61
Résultats et Discussion
Le même ordre a été obtenu statistiquement dont la différence est très hautement
significative (p-value˃5%) et le test complémentaire Newman-Keuls nous a établi 6 groupes
homogènes.
D’après ces résultats, le pouvoir antiradicalaire diffère selon la température utilisée dans
l’extraction aqueuse, et le type de solvant pour l’extraction organique, Il parait que les extraits
éthanoliques sont d’excellents piégeurs de radicaux libres avec des pourcentages dépassant les
80% suivi des extraits aqueux à 100°C (72,65 %).
Selon plusieurs auteurs, le pouvoir antiradicalaire des PPT peut être le résultat soit de
leur concentration ou de leur composition, par conséquent, nous avons effectué le test de
régression linéaire afin de vérifier la relation entre les différentes teneurs en polyphénols et
leur pouvoir réducteur.
Les résultats de pourcentage d’inhibition du radical DPPH· obtenus, révèlent que les
extraits de feuilles de l’olivier possèdent une activité anti radicalaire dose dépendante. En
effet, KANG et al. (2003) ont suggéré que les extraits des végétaux qui contiennent des
molécules polaires montrent une activité anti radicalaire élevée.
Ce résultat est confirmé par DAMAK et al. (2008), qui ont rapporté que la
concentration en polyphénols totaux est corrélée significativement avec la capacité
antioxydante.
Pareil pour LOZIENE et al. (2007), lesquels ont remarqué que la quantité de DPPH·
non piégée (résiduel) diminue en fonction des concentrations utilisées ;Confirmant ainsi la
dépendance de la capacité antioxydante évaluée généralement par le test de DPPH de la
quantité en PPT.
BENSALLAH et al., 2012, ont étudié l’activité antioxydante des feuilles d’une variété
de l’olivier cultivé dans la région Chemlali en Tunisie.
Les auteurs ont obtenu en utilisant l’eau/éthanol (30/70) (v/v) comme solvant
d’extraction un résultat similaire avec celui que nous avons ressorti, ce qui montre que les
feuilles de l’olivier sauvage pourrait être une nouvelle source des antioxydants naturels qui
peuvent être exploités dans l'industrie alimentaire et pharmaceutique (SAVARESE et al.,
2007).
Elles possèdent la plus forte capacité à piéger les radicaux libres par rapport aux
différentes parties de l'arbre, et présentent aussi une concentration importante en composants
à haute valeur ajoutée (SAVOURNIN et al., 2001).
62
Résultats et Discussion
Mais le plus important c'est que l'effet antioxydant produit par les extraits de feuilles est
toujours le plus fort grâce à la synergie des flavonoïdes, des phénols et de la richesse en
Oleuropéine (RAUWALD et al., 1994).
Cette confirmation concorde avec les conclusions de LEE (2009) sur la particularité de
l'effet antioxydant des composés contenus dans les extraits de feuilles de l'olivier, et celles de
BENAVENTE-GARCIA et al. (2000), qui montrent la richesse des feuilles de l'olivier en CP
à effet synergique élevé, comme les oleurosides (oleuropéine et verbascoside), les flavones
(lutéolin-7-glucose, et diosmétin-7-glucose), les flavonols (rutine), flavan-3-ols (catéchine), et
les substituts des phénols (tyrosol, hydroxytyrosol, vanilline, acide vanillique, et acide
caféique).
100
Pourcentage de piegeage du
90
80
70
radical DPPH
60
50
40
30
20
10
0
MAP100 MAP200 MDP MDEP MC LM
Les extraits de margines d'olive
Figure 22: Pourcentage d’inhibition du radical DPPH· par les extraits de margines.
Pareil pour les extraits de margines, ils ont montré des activités antiradicalaires
différentes classés suivant un ordre décroissant, MC (87,95%) ˃ MDEP (84,64%) ˃ MDP
(57,28%) ˃ MAP100 (51,51%) ˃ MAP200 (47,93%) ˃ LM (42,05%).
Le test statistique ANOVA a révélé une différence très hautement significative (p-˃
5%), et son test complémentaire Newman-Keuls a classé les différents extraits en quatre
groupes homogènes.
Les margines sont riches en hydroxytyrosol (HAMDEN et al., 2009) qui possède une
activité antioxydante très importante recherchée dans le domaine agroalimentaire, cosmétique
et pharmaceutique (MANNA et al., 1999 ; D'ANGELO et al., 2005).
63
Résultats et Discussion
Il est largement répandue dans la littérature que ce n’est pas nécessairement une forte
teneur en polyphénols exhibe une activité antioxydante puissante (MOURE et al., 2001).
Cette différence pourrait être attribuée aux divers composés extraits par les solvants de
polarité différente, LAFKA et al. (2013) ; KANG et al. (2003) ont suggéré que les extraits des
végétaux qui contiennent des molécules polaires montrent une activité antiradicalaire élevée.
Il est bien établi que l’activité antioxydante est corrélée positivement avec la structure
des polyphénols. Généralement, les polyphénols avec un nombre élevé de groupements
hydroxyles présentent l’activité antioxydante la plus élevée (HEIM et al., 2002) due à leur
pouvoir de donner plus d’atomes pour stabiliser les radicaux libres (TORRES DE PINEDO et
al.,2007), ce qui peut expliquer en partie la faible activité antioxydante du tyrosol qui ne
possède qu’un seul groupement hydroxyle (-OH) dans sa structure.
Ainsi, l’effet antioxydant n’est pas seulement dose-dépendant mais également structure-
dépendant (RODRIGUEZ-BERNALDO et al., 2009).Le mécanisme de la réaction entre
l'antioxydant et le radical DPPH dépend de la conformation structurale de l'antioxydant
(KOURI et al.,2007).
Les résultats de KHLIF et al. (2015) montrent que les extraits méthanoliques ont une
activité antioxydante plus élevée que les extraits à l’acétate d’éthyle, cette proportionnalité
entre l’activité antiradicalaire et le type de solvant pourrait être dû à la variation de la
composition chimique de nos extraits testés et leurs concentrations (YOU-CHENG HSEU et
al., 2008).
1,400
1,200
Absorbance à 715nm
1,000
FEP
0,800
0,600 FAP
Temps en minutes
Figure 23: Cinétique de l'activité antioxydante des différents extraits de feuilles d'oléastre.
64
Résultats et Discussion
1,400
MAP100
1,200
Absorbance à 715nm
1,000 MAP200
0,800 MDP
0,600
MDEP
0,400
0,200 MC
0,000 LM
0 10 20 30 40 50 60 70
Temps en minutes
Figure 24: Cinétique de l'activité antioxydante des différents extraits de margines d’olives.
Selon les figures 23 et 24, chaque extrait phénolique présente une cinétique de réduction
du radical DPPH· à une vitesse différente et spécifique; une évolution rapide a caractérisée les
extraits de margines à l’acétate d’éthyle, l’extrait éthanolique de poudre de feuilles et l’extrait
aqueux à 100°C.
Ces mêmes résultats ont été trouvés par AOUCHICHE et BOUMGHAR (2015), avec
des extraits de feuilles de l’olivier sauvage (Chamlal) à l’éthanol et de margines à l’acétate
d’éthyle.
Généralement, un bon inhibiteur est un agent ayant une activité antioxydante qui varie
proportionnellement avec sa concentration (ANTOLOVICH et al., 2004), ce qui est le cas de
tous les extraits testés.
Les trois extraits aqueux de feuilles d’oléastre ont été testés sur toutes nos souches
probiotiques ; La figure 25 représente les résultats des biomasses obtenues sur milieux liquides
des tests 100°C, 40°C et température ambiante (25°C).
65
Résultats et Discussion
120
Taux de croissance en %
100
80
60 Témoin
40 Tamb
T40°C
20
T100°C
0
Lb gasseri Lb paracasei Lb Lb casei Lb brevis Lb
rhamnosus acidophilus
Souches lactiques
Figure 25 : Taux de croissance (biomasse) des bactéries probiotiques en présence des extraits
aqueux de feuilles d’oléastre.
Nous remarquons que le comportement des six souches probiotiques est similaire, il est
caractérisé pas une diminution de la biomasse cellulaire en fonction de l’augmentation de la
température d’extraction. Ceci pourrait être dû au fait qu’elles appartiennent au même genre
(Lactobacillus).
Comparant le taux de croissance des bactéries lactiques aux teneurs des PPT des
différents extraits aqueux, nous constatons qu’il y a une relation inversement proportionnelle
entre eux.
Les extraits à 100°C (60%) montrent une activité inhibitrice plus importante que ceux
de 40°C (75%) et de température ambiante (92%).
Cette différence est très hautement significative entre les actions inhibitrices des extraits
sur chaque souche bactérienne, le test complémentaire Newman-Keuls a classé à chaque fois
les extraits dans trois groupes homogènes.
Dans une étude similaire de JUAN M. RODRIGUEZ et al. (2010) qui porte sur
l’évaluation de l'activité antimicrobienne d'acides phénoliques sur Lb. brevis LCH23 et
d’autres souches commensales confirme nos résultats, où toutes les souches étudiées ont
montré des sensibilités vis-à-vis des composés phénoliques avec de légères différences entre
leurs courbes de croissances établies.
66
Résultats et Discussion
Cependant L’AURA (2008) ; BRAUNE et BLAUT (2011), dans leur étude ont
quantifié l’activité de deux enzymes microbiennes β- glucosidase et β-glurosidase parce que
l’ont considéré que ces deux enzymes sont les premières intervenant dans le métabolisme des
flavonols glycosylés.
Dénombrement initial
7
6
Log N UFC/ml
5
4
3 T100°C
2 T40°C
1
T°Camb
0
Lb gasseri Lb Paracasei Lb rhamnosus Lb casei Lb brevis Lb
acidophilus
Souches bactériennes
67
Résultats et Discussion
Dénombrement final
17,2
17
16,8
Log N UFC/ml
16,6
16,4
T100°C
16,2
16 T40°C
15,8 T°Camb
15,6
15,4
Lb gasseri Lb Paracasei Lb rhamnosus Lb casei Lb brevis Lb
acidophilus
Souches bactériennes
Les résultats dans les figures 26 et 27 montrent que la croissance microbienne des six
souches testées différent en présence des trois extraits aqueux, par ailleurs nous avons
enregistré une augmentation de l’UFC au cours du temps montrant la viabilité des cellules en
question.
La différence entre les actions inhibitrices des extraits aqueux sur chaque souche
bactérienne est très hautement significative (p˃0,05), le test complémentaire Newman-Keuls
a classé à chaque fois les extraits dans trois groupes homogènes.
Par ailleurs, la différence entre l’effet de chaque extrait sur les souches entre elles n’est
pas significative avec un seuil ˂5%.
Cette viabilité similaire a été confirmé par CEYLAN et FUNG (2004), en étudiant
l’effet des infusions du thé sur des bactéries probiotiques (L. acidophilus L10 et L. paracasei
L26).
Nos résultats sont en parfaite concordance avec ceux trouvés par AOUIDI (2012) dans
son étude sur Lb rhamnosus et Lb plantarum, concernant l’indépendance de la souche testée
et la dose utilisée sur l’augmentation de l’UFC au cours du temps.
L’effet antimicrobien de l’extrait de feuilles reporté dans ce travail confirme les travaux
précédents de PEREIRA et al. (2007), SUDJANA et al. (2009) et LEE and LEE (2010) qui
ont utilisé des tests in vitro appliqués sur une large gamme de microorganismes.
68
Résultats et Discussion
Les résultats des tests de sensibilité des espèces bactériennes aux extraits phénoliques
biologiques et à L’AT sont consignés dans les tableaux ci-dessous.
La mesure des halos d’inhibition nous a permis de classer les bactéries suivant leur
degré de sensibilité vis-à-vis des extraits.
Les diamètres des zones d’inhibitions provoqués par les extraits de feuilles de l’olivier
sauvage sont illustrés dans le tableau suivant :
69
Résultats et Discussion
Tableau XIII: Diamètres des zones d’inhibition (mm) provoquées par les extraits de
feuilles d’oléastre.
T FEP Er FE FA
+ + - + -
++ + - + -
70
Résultats et Discussion
18
Diamétres des zones (mm) 16
14
12 Lb gasseri DSM
10 Lb paracasei
8 Lb rhamnosus
6
4 Lb casei
2 Lb brevis
0 Lb acidophilus
T FEP FE FA
Extraits de feuilles d'oléastre
Figure 28 : Diamètres des zones d’inhibition en (mm) exercés par les extraits bruts de
feuilles de d’oléastre sur les six souches probiotiques.
Nous remarquons aussi que les six souches probiotiques étaient résistantes à l’extrait
organique obtenu par l’acétate d’éthyle avec un diamètre de 6mm, Cependant leur sensibilité
vis-à-vis des autres extraits est considérée moyenne du fait qu’un diamètre supérieur à 14mm
n’est obtenu qu’avec deux extraits FEP et AT à l’égard de deux souches seulement Lb.
acidophilus et Lb. paracasei.
Nous constatons également que la résistance des probiotiques étudiés vis-à-vis les
extraits biologiques utilisés (FEP, FE et MA) est meilleure par rapport à l’extrait synthétique
(AT).
L’analyse statistique a révélé que la différence entre les actions inhibitrices des extraits
sur chaque souche bactérienne est très hautement significative; le test complémentaire
Newman-Keuls a classé à chaque fois les extraits dans quatre groupes homogènes.
La forte activité antibactérienne obtenue par l’AT avec des diamètres des zones
d’inhibitions > 13 mm, nous a permis de dire que ce CP synthétique est très actif vis-à-vis de
toutes les souches bactériennes. Comparativement aux résultats obtenus par MADI (2009),
l’AT possède un effet considérable et important sur S. aureus (15 mm), ce qui est en accord
avec notre résultat du fait qu’elle est Gram positif.
Ainsi les résultats obtenus par AOUCHICHE et BOUMGHAR (2015) montrent que l’AT
exerce un large spectre d’activité, car il agit sur toutes les bactéries Gram positif et négatif,
mais généralement le degré de sensibilité diffère d’une souche à une autre.
71
Résultats et Discussion
L’AT, par son action antimicrobienne forte n’est pas à la faveur des six bactéries de la
microflore intestinale étudiées, cependant sa substitution par des polyphénols biologiques
serait une alternative préconisée.
Selon CUEVA et al., 2010, les acides phénoliques synthétiques exercent une activité
antibactérienne importante contre plusieurs bactéries Gram positif.
Pour le degré de sensibilité de chaque microorganisme, nous pourrons admettre que les
six bactéries étudiées ont le même comportement vis-à-vis les extraits phénoliques avec de
légères nuances au sein des différentes espèces, cette réaction est interprétée par
l’appartenance commune de ces dernières au même genre bactérien (les lactobacilles). Par
conséquent, on ne pourra pas ressortir les plus sensibles et les plus résistantes. Par ailleurs,
avec les extraits organiques du laurier noble, ces mêmes auteurs ont déduit que ces derniers
agissent sur une large gamme de bactéries pathogènes (gram positif et négatif).
D’autres auteurs ont avancé que l’activité antibactérienne des composés phénoliques est
due probablement à leur habilité à se combiner aux protéines solubles extracellulaire et ainsi
aux parois cellulaires bactériennes (TSUCHIYA et al., 1996).
En outre, les activités antimicrobiennes des extraits phénoliques bruts sont difficiles à
corréler à un composé spécifique en raison de leur complexité et leur variabilité. Néanmoins,
certains chercheurs ont signalé qu’il existe une relation étroite entre la composition chimique
en élément les plus abondants et l’activité antimicrobienne (DJENANE et al., 2012)
72
Résultats et Discussion
Les diamètres d’inhibitions provoqués par les extraits de margines sont consignés dans
les tableaux suivants :
Tableau XIV : Diamètres des zones (mm) d’inhibitions (moyenne ± SD) provoquées par les
extraits de margines.
Extraits/
L MAP100 MAP200 MA10%200
souches MA10%100 MDEP M
Lb. paracasei
— 11,6±0,14 11,7±0,14 10,65±0,21 10,9± 0,14 11,4± 0 11,6 ±0
- + + + + + +
13,2
Lb. 9,5 ±0,42 — 12,9 ±0,14 10,75±0,07 9,6 ±0,14 10,7 ±0
±0,28
rhamnosus
+ + - + + + +
8,25± 10,8 ±
12,6±0,14 7,9 ± 0,14 9,1 ± 0,28 10,65±0,07 12,35±0,07
Lb. casei 0,35 0,14
+ + + - + + +
8,45±
11,2 ± 0,14 12,25±0,35 11,1 ± 0,14 12,55±0,07 11,3 ± 0,14 13,05±0,07
Lb. brevis 0,21
+ + + + + + +
Lb. 8,85
acidophilus ±0,21 14,25±0,35 12,15±0,35 9,55 ±0,07 12,7 ±0,14 11,7 ±0,14 13,45±0,07
+ + + + + + +
(-) : pas de zone d’inhibition.
73
Résultats et Discussion
Lb gasseri
Lb paracasei
Lb rhamnosus
Lb casei
Lb brevis
Lb acidophilus
Extraits de margines
Figure 29 : Diamètres des zones d’inhibition provoqués par les extraits de margines sur six
les souches de bactéries lactiques.
D’après la figure 29, chaque extrait a le même effet inhibiteur sur les six souches
probiotiques testées avec une p-value˂0,05, par ailleurs la différence est très hautement
significative entre l’action de chaque extrait sur l’ensemble des souches.
LEE et al. (2006) ont observé une certaine inhibition pour L. casei par l’acide
phénylpropionique (62%), 4-hydroxy phénylacétique (19%) et des acides 4-
hydroxypropioniques (19%) à une concentration de 1000 mg/ml. Cependant, L. rhamnosus
était plus résistante (10 % d'inhibition) à l'action des mêmes acides.
Donc on ne peut pas négliger l’effet de ces extraits, et on peut le référencier aux
concentrations déposées dans le disque et/ou la qualité ciblé en CP.
Les substances phénoliques contenues dans les margines sont potentiellement toxiques
et inhibent le développement des micro-organismes (VERCAUTEREN, 1998). Le degré de
toxicité des polyphénols dépend de leur nature et de leur degré de polymérisation (BECCARI
et al., 1996). Ces composés agissent sur les bactéries en dénaturant les protéines cellulaires et
en altérant les membranes (RANALLI, 1991).
74
Résultats et Discussion
Des travaux similaires réalisés par AOUCHICHE et BOUMGHAR (2015), sur des
souches pathogènes ont révélé une sensibilité plus importante des souches appartenant au
gram positif (B. thermosphacta CIP 103251 et B. cereus) que celles des gram négatif (S.
Aureus ATCC 25923, et P. aeruginosa ATCC 27853) ayant une résistance totale pour tous les
extraits testés ; ainsi leurs différents extraits de margines et feuilles d’olives se sont avérés
plus efficace contre les bactéries pathogènes gram positif que gram négatif.
Nous rapportons dans cette partie les CMI de nos extraits les plus actifs constatés lors
de l’étude en milieu solide.
75
Résultats et Discussion
Les CMI obtenues par les extraits de feuilles de l’olivier sont montrées dans les tableaux
ci-dessous :
La classification des extraits du matériel végétal sur la base des résultats des CMI :
(ALIGIANNIS et ses collaborateurs, 2001in FABRI et al., 2009)
- Forte inhibition : CMI inférieure à 500μg/ml ;
- Inhibition modérée : CMI varie de 600 μg/ml à 1 500 μg/ml ;
- Faible inhibition : CMI supérieure à 1 600 μg/ml.
Pour vérifier la nature de l’action inhibitrice (CMI) de l’extrait éthanolique, sur les six
souches probiotiques, si elle est bactériostatique ou bactéricide (CMI/CMB), nous nous
sommes intéressés à déterminer la CMB.
Les CMI et les CMB déterminées sont caractéristiques d'un extrait pour une souche
donnée. Ainsi donc, l'action d'un extrait sera considérée comme bactéricide si le rapport
CMB/CMI est égal à 1. L'action est dite bactériostatique si le rapport CMB/CMI est supérieur
à 1 (KAROU et al., 2005).
76
Résultats et Discussion
Tableau XVI : Les CMB et la nature de l’activité obtenue par les extraits de feuilles de
l’olivier.
Extraits Souches CMI CMB CMB/CMI Interprétation
ND : non déterminé.
FEP : Extrait de feuilles à l’éthanol.
Il ressort de ce tableau que l’action inhibitrice exercée par l’extrait de feuilles FEP est
bactériostatique sur toutes les souches excepté Lb. gasseri, où les cellules bactériennes ont été
complètement détruites.
Les CMI obtenues par les extraits de margines sont montrées dans le tableau ci-
dessous :
Tableau XVII : Concentrations minimales inhibitrices (CMI exprimée en μg/ml) retenues par
les extraits de margines.
77
Résultats et Discussion
En ce qui concerne les concentrations retenues par les deux extraits de margines, nous
remarquons que toutes les valeurs sont inférieures à 500μg/ml; selon la classification
précédente de ALIGIANNIS et ses collaborateurs (2001), nous déduirons que nos extraits de
margines exercent une forte inhibition vis-à-vis les six bactéries probiotiques.
Pour les CMI obtenues avec l’AT réalisées dans une étude similaire par AOUCHICHE
et BOUMGHAR (2015) montrent qu’il exerce une forte inhibition (CMI ≤ 500 μg/ml) vis-à-
vis des souches bactériennes P. marginalis DSM 13124 (gram négatif) et B. thermosphacta
CIP 103251 et une inhibition modérée pour S. aureus ATCC43300 (gram positif).
Selon RAMTIN et al. (2013) et DAI et al. (2013), les Gram positifs sont plus sensibles
aux extraits de margines que Gram négatif.
Les résultats obtenus sont présentés dans les tableaux ci-dessous.
Tableau XVIII : Les CMB et la nature de l’activité obtenue par les extraits de margines.
78
Résultats et Discussion
79
Conclusion et perspectives
Conclusion
Dans le présent travail, des tests biochimiques et microbiologiques ont été effectués
avec les différents extraits aqueux et organiques obtenus avec les feuilles d’Olea europaea et
les margines d’olives, pour pouvoir déterminer les activités antioxydantes et antimicrobiennes
de nos extraits ainsi que de cerner le comportement et la viabilité des souches probiotiques
testées vis-à-vis ces derniers.
Les extractions aqueuses et organiques ont permis d'obtenir des rendements qui
diffèrent avec l’abaissement de température pour les extraits aqueux, et en fonction de la
polarité du solvant utilisé, pour l’extraction organique; où nous avons obtenu le meilleur
rendement avec l’éthanol (FEP=78,06%)et avec la température 100°C (46,87%).
La teneur en composés phénoliques totaux, était conséquente, nous avons confirmé nos
résultats précédents, avec des taux de (64,71 ± 0,015) et de (65,89 ± 0,31) mg EAG/g de
poudre végétale, pour FEP et T°C 100°C, respectivement. En raison de la polarité élevée de
l’éthanol, pour le premier, et la température favorisante pour le second, cela avec les extraits
bruts de feuilles d’oléastre.
Les extraits polyphénoliques de margines d’olives ont été marqués par une similarité de
concentrations entre les extraits à l’aide d’acétate d’éthyle et diéthyle éther avec (0,95± 0,15)
et (1± 0,17) (mgEAG/ml margines) respectivement.
La capacité antioxydante la plus élevée a été observée dans les extraits les plus polaires,
il s'agit en occurrence de l'éthanol et de l'acétate d'éthyle.
L'activité antioxydante permet de déduire que les deux sous-produits oléicoles étudiés
présentent une source prometteuse de substances antioxydantes bioactives liée à leur contenu
considérable en polyphénols.
Le pourcentage de réduction du radical DPPH· le plus élevé a été enregistré pour FEP
avec 84,43% pour l’échantillon de poudre de feuilles ; et pour MAP100, MC, MDEP avec
87,88%, 88,23%, 83,59% respectivement, pour les extraits de margines d’olives.
Les résultats de test de sensibilité déterminée sur six souches probiotiques indiquent que
la plupart des extraits possèdent une activité sur toutes les souches testées, elles ne
manifestent une résistance qu’avec l’extrait FAP.
80
Conclusion
étude, par contre MAP100 et MDEP ont un fort pouvoir inhibiteur avec des CMI entre
210,67 à 421,34 μg/ml et entre 31,25 et 125 μg/ ml respectivement.
Les natures d’inhibitions ont été déduites après calcul du rapport CMI/CMB, et qu’était
bactériostatique pour la majorité des souches excepté Lb gasseri pour FEP et Lb acidophilus,
Lb casei pour MAP100.
À la suite de ces résultats, il serait donc intéressant d'étendre l'éventail des tests
antioxydants et antimicrobiens ainsi que l'isolement et la caractérisation des composés actifs
dans les différents extraits en vue de les identifier.
L'ensemble de ces résultats obtenus in vitro ne constitue qu'une première étape dans la
recherche de substances d'origine naturelle biologiquement actives. Une étude in vivo est
souhaitable, pour obtenir une vue plus approfondie sur les activités antioxydantes et des
extraits de feuilles d’oléastre et margines d’olives, ainsi que leurs interactions avec le
microbiote intestinal.
Les systèmes technologiques industriels peuvent donc exploiter les margines qui sont
considérées comme une précieuse matière première très riche en polyphénols, afin de les
employer à la place des antioxydants synthétiques dangereux. Suite à cette valorisation de ces
sous-produits, l’impact environnemental va être réduit, ce qui mènerait les pays producteurs
d’huile d’olive à profiter de cette matière première en tant que source économiquement non
chère mais riche en polyphénols.
81
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Annexes
Annexe
Milieu MRS
Peptone ............................................................................................... 10g
Extrait de viande .................................................................................. 10g
Extrait de levure .................................................................................. 5g
Glucose ............................................................................................... 20g
Tween 80............................................................................................. 1ml
Phosphate bipotassique ........................................................................ 2g
Acétate de sodium ............................................................................... 5g
Citrate d’ammonium ............................................................................ 2g
Sulfate de magnésium, 7 H2O .............................................................. 0.2g
Sulfate de manganèse, 4 H2O ............................................................... 0.5g
Agar .................................................................................................... 15g
Eau distillée .................................................................................... 1000ml
pH= 6.5
Stérilisation par autoclavage à 120°C pendant 15 min.
Tableau I : Résultats du rendement (%) d’extraction des extraits bruts aqueux et organiques
de feuilles de l’olivier.
Extraits Rendement %
Extraits aqueux T°C ambiante 40,18
T°C 40°C 43,56
T°C 100°C 46,87
Extraits organiques FEP 78,06
FAP 71,70
margines d’olive.
Extraits Rendement %
MAP100 55,12
MAP200 54,23
Tableau III : Teneur en PPT des extraits de feuilles d’oléastre (Variété chamlal) : exprimée
en équivalent d’acide gallique (mg EAG/g) de matériel végétal.
(mgEAG/g) (gEAG/100g)
MDP 11,6853933
MC 13,0337079
MDEP 20
MAP200 213,48
MA10(100) 134,83
MAP100 525,28
MA10(200) 521,35
Tableau VII : Concentrations minimales inhibitrices (CMI exprimée en μg/ml) retenues par
les extraits de feuilles de l’olivier et les margines.
Dénombrement initialamb
Lb .paracasei Lb .rhamnosus
Lb .gasseridms
Lb paracasei Lb rhamnosus
Lb gasseridms
Les CMI et CMB obtenues avec les extraits organiques de feuilles de l’olivier
sauvage et margines d’olives.
FE10%
MAP100%
Lb. acidophilus
Lb. paracasei
Lb.
gasseridms
Lb.
rhamnosus
LB. paracasei
Lb. acidophilus
Lb. rhamnosus
Lb. gasseridms
LB. casei
Lb. casei