Dissertations
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I – Introduction
- Nécessité d’être clair et cohérent. Éviter les termes difficiles, les phrases trop longues.
- Problématiser.
Le plan thèse-antithèse-synthèse ne convient pas toujours. Par contre, une dissertation est toujours
organisée autour d’un problème. Si le problème n’est pas explicitement formulé dans le sujet, c’est au
candidat de le dégager. Savoir cerner le sujet et dégager le problème qu’il contient est ce qu’il y a de
plus difficile dans une dissertation.
- Analyser le sujet ;
- Rédiger.
a. Principes
Il s'agit d'éviter le hors-sujet, en respectant la règle suivante : « traiter le sujet, tout le sujet, rien que le
sujet ».
Traiter tout le sujet, c'est éviter de se focaliser sur tel mot ou telle idée en oubliant une partie de
l'énoncé.
Ne rien traiter d'autre que le sujet, c'est ne pas dévier vers un propos général, ne pas plaquer des
développements tout faits empruntés au cours ou aux livres critiques, ne pas réciter ses connaissances
sur l'œuvre.
- Détecter : quel est le problème qui se cache derrière la citation ? quel est l’enjeu ?
c. Comment procéder ?
Il faut d’abord réfléchir au sujet de manière abstraite, sans se demander : quelles œuvres, quels textes
puis-je convoquer pour le traiter ?
Il faut d’abord interroger les références de la citation (son auteur, sa source, sa date) afin de la situer :
qui est l’auteur de la citation ? est-ce un écrivain, un critique, un auteur qui fait de la critique ? de quelle
époque date la citation ? à quel courant de pensée se rattache-t-elle ?
On procède à une véritable explication de texte portant sur la citation, en se concentrant sur deux
aspects :
- La tournure syntaxique de la phrase, les articulations logiques, les liens de subordination, les relations
logiques d’opposition, de cause, de conséquence…
On souligne les mots-clés dans la citation, puis on les définit au brouillon. Même pour un travail à la
maison, il n'est pas nécessaire de consulter dictionnaires et encyclopédies : les mots employés dans
l’énoncé d’un sujet sont dans la plupart des cas immédiatement compréhensibles. L'important, à ce
stade, est le travail de réflexion personnelle sur les termes fondamentaux du sujet. Il s’agit d’accumuler
du matériel conceptuel et lexical qui sera ensuite réinvesti dans la rédaction du devoir.
- par l'étymologie.
Ensuite, lors de la rédaction du devoir, où devra-t-on définir les mots-clés du sujet ? S'il est possible de
définir ce vocabulaire en quelques mots, on peut placer cette mise au point dans l'introduction. Si les
définitions demandent un développement supérieur à quelques lignes, on les placera au début du
développement, ou à l'endroit où le terme qui pose problème est employé. Dans certains cas, la
définition d'un mot-clé peut constituer une partie du devoir.
4. Reformuler
Au terme de cette première étape d’analyse du sujet, il est bon de reformuler la citation afin de fixer
l’effort de compréhension qu’on vient de produire. On peut soit le reformuler en une phrase, en utilisant
des synonymes et de nouvelles tournures de phrase ; soit — pour une citation longue et complexe —
mettre la citation sous forme d’un schéma qui en clarifie les relations logiques et les implications.
C’est un travail de réflexion et de mémoire qui doit se faire vite, par associations d’idées : ne pas rédiger,
employer un style télégraphique.
On note au brouillon, en écrivant une idée par ligne et en n’utilisant que le verso des pages, les idées,
exemples, citations qui viennent à l’esprit en réfléchissant au sujet.
Pour enrichir la réflexion, quand on pense à une idée ou à un exemple qui vont dans un sens
argumentatif, on peut essayer d’imaginer un autre argument ou une autre référence qui tendraient à
prouver le contraire.
On peut soit noter toutes ses idées dans le désordre, en les juxtaposant simplement à mesure qu’elles
se présentent ; soit commencer dès cette collecte à suivre une démarche organisée (une esquisse de
plan, dialectique ou thématique) en notant les idées à l’intérieur de quelques domaines prédéfinis (on
emploie alors une page par domaine).
b. La problématique
Au fur et à mesure qu’on accumule des idées et des références sur le sujet et qu’on avance dans sa
réflexion, on voit se dégager une problématique.
C'est la question centrale que le sujet amène à se poser. Le sujet équivaut toujours, explicitement ou
implicitement, à une hypothèse. Or, une hypothèse est par définition conditionnelle. La question que
l'on doit poser porte sur la validité de l'hypothèse contenue dans le sujet. Problématiser, c'est mettre en
question l'hypothèse contenue dans le sujet.
La problématique est la thèse que l'on défend dans l’ensemble de son devoir, c'est-à-dire la réponse que
l'on apporte à la question posée par le sujet. Un devoir problématisé est une dissertation organisée
selon une orientation argumentative claire et unique : tout le devoir doit contribuer à affirmer une
thèse, formulée sous forme conditionnelle dans l'introduction, puis reformulée sous forme assertive
dans la conclusion.
Donc, la problématique, telle qu’on la formule au brouillon au terme de la 2e étape, se présente soit
sous la forme d’une question (sens 1) soit sous la forme d’une affirmation énonçant la position que l’on
va défendre, à propos du sujet, dans l’ensemble du devoir.
a. Principes à respecter
Il faut avoir une conception dynamique et non statique du plan : ce n'est pas une juxtaposition de
paragraphes, mais un mouvement qui oriente l’ensemble de l’argumentation, de l'hypothèse initiale à la
conclusion.
Le plan doit ménager une progression du raisonnement, qui part d’un point de départ (la problématique
initiale) pour aller vers un point d’arrivée (le bilan final) en suivant une démarche logique et organisée.
Lorsqu’on classe les arguments à l’intérieur du plan, il faut suivre un principe d’approfondissement
progressif de la réflexion : on place d’abord les arguments qui tombent sous le sens, qui se présentent
tout de suite à l’esprit, et on garde ses arguments les plus forts, les plus convaincants ou originaux, pour
la fin. On va de ce qui est évident vers ce qui est caché ; de ce qui est simple à ce qui est complexe.
Les parties du plan doivent être équilibrées et comporter un nombre à peu près égal de paragraphes. (La
longueur d'un paragraphe est à peu près celle de l'introduction ou celle de la conclusion, soit une dizaine
à une quinzaine de lignes.)
b. Démarche à suivre
Au terme de la deuxième étape, on a formulé une problématique qui constituera l'axe directeur du
devoir, et l'on a rassemblé un stock d’idées et d’exemples (éventuellement déjà plus ou moins
regroupés en domaines).
Il faut ensuite définir trois parties (ou deux parties et une conclusion développée). Chaque partie est
centrée sur une idée principale, que l'on formule en une phrase.
On répartit l’ensemble des arguments et des exemples entre les deux ou trois parties ainsi délimitées.
(On peut utiliser pour cela, au brouillon, un code de couleurs : par exemple, on souligne en vert tous les
arguments et exemples qui iront dans la première partie ; en rouge ceux qui iront dans la deuxième
partie, etc.)
Certains exemples ne trouveront peut-être pas de place au sein de ce plan : on les laisse alors de côté,
car il faut préférer la netteté de la ligne argumentative au foisonnement des références.
Les idées principales devront être étayées chacune par deux ou trois idées secondaires. Et chacune de
ces idées secondaires doit être illustrée et justifiée par au moins un exemple.
Dans le cas d'une dissertation littéraire, les exemples sont des références précises à des œuvres : un
exemple peut être le résumé d'un épisode (mais il ne faut pas le raconter en détail), l’évocation d'un
personnage ou encore l'analyse d'un procédé stylistique. Si on utilise des citations, on ne les choisit pas
trop longues et très représentatives.
- choisir et classer les idées secondaires et les exemples à l'intérieur de chaque partie.
On établit clairement le plan détaillé au brouillon en utilisant un code afin de hiérarchiser parties et sous
parties : I. A. 1°) a]
c. Les plans-types
* Principes
Afin de trouver plus facilement comment organiser les idées au sein d’un plan, on peut s’aider de
schémas argumentatifs prédéfinis qu’on appelle des plans-types.
Aucun plan type n’est pas applicable systématiquement : il doit être adapté au sujet posé. Certains types
de sujet appellent tel ou tel type de plan.
Le plan-type n’est qu’un canevas sur lequel on brode et qui est destiné à disparaître sous la tapisserie :
c’est-à-dire qu’un plan de dissertation ne s’affiche pas explicitement comme plan-type (On n’annonce
pas : « je vais suivre un plan thématique ou un plan comparatif »). Les plans-types interviennent au
moment de la disposition, mais non à celui de l’Elocutio.
- Le plan dialectique
C’est sans doute le plan-type le plus couramment utilisé en dissertation. Ses trois parties sont la mise en
scène d'un dialogue. Face à une opinion autorisée, même si on ne la partage pas, on doit envisager ce
qui peut la justifier dans un certain contexte historique et littéraire. On doit ensuite en montrer les
limites dans un autre contexte. On aboutit ainsi à une contradiction (thèse/antithèse). La synthèse n'est
pas la recherche d'une vérité moyenne, mais la mise au jour d'un point de vue nouveau, qui permet de
dépasser la contradiction (en apportant, par exemple, une explication de cette contradiction).
Les défauts à éviter pour le plan thèse-antithèse-synthèse sont de juxtaposer de manière simpliste deux
thèses opposées, de terminer par une synthèse inconsistante ou par une troisième partie conciliatrice et
plate.
Quelques autres plans sont souvent possibles : - Le plan en éventail (ou plan thématique) consiste à
appliquer une même idée à différents domaines de plus en plus larges.
- Le plan par approfondissement suit une direction argumentative unique, en présentant les arguments
dans un ordre gradué, du plus anecdotique au plus convaincant, du plus simple au plus complexe.
À propos d'une citation longue et complexe, on peut suivre la démarche suivante : dans la première
partie, on explique la formule ; dans la deuxième partie, on recherche les différents domaines
d'application de cette formule ; dans la troisième partie, on propose une appréciation personnelle. Il
faut veiller à bien répartir les exemples sur l’ensemble des trois parties, notamment dans la première,
qui ne doit pas être une définition abstraite des termes du sujet.
4°) La rédaction
Une fois établi le plan détaillé, il faut rédiger directement au propre. Seules l'introduction et la
conclusion doivent être préparées au brouillon.
a. L’introduction
En l’écrivant, on part du postulat que le correcteur ne connaît pas le sujet, et on procède en quatre
temps :
- D'abord, amener le sujet, par une idée générale, dont le sujet représente un aspect particulier. Cette
idée ne doit pas être trop générale. Elle peut être liée à une perspective historique, ou bien évoquer une
anecdote littéraire.
- Puis, poser le sujet. S'il s'agit d'une citation courte, on la recopie intégralement ; si la citation est
longue, on en cite les passages essentiels.
- Ensuite, formuler la problématique, par une phrase claire et nette, affirmant une contradiction, ou
posant une question.
- Enfin, annoncer le plan, sans lourdeur didactique excessive, mais tout de même de manière explicite et
sans ambiguïté : le correcteur doit savoir à quoi s’attendre dans la suite de la copie.
Attention : en annonçant le plan, il ne faut pas avoir l’air de régler le problème d’emblée : quel serait
alors l’intérêt d’en débattre sur huit ou dix pages ? Pour éviter ce défaut (expédier la solution en posant
le problème), l’idée directrice de la dernière partie du plan doit être annoncée de manière ouverte (par
exemple par une phrase interrogative), qui laisse en suspens la réponse au problème.
L’introduction se présente sous la forme d’un seul paragraphe : ne pas aller à la ligne !
b. La conclusion
Elle dresse un bilan du devoir. Il ne faut pas résumer tout le devoir, mais répondre au problème posé
dans l'introduction. Il faut éviter les redites et pour cela, veiller à reformuler les conclusions partielles
énoncées à la fin de chaque partie.
Éventuellement, la conclusion se termine en ménageant ce qu'on appelle une ouverture. Il s'agit d'un
élargissement de la discussion, consistant à insérer le problème dans une perspective plus large. Mais en
aucun cas, la conclusion ne doit contenir d'exemples ou d'idées nouvelles.
c. Le développement
Chaque partie du développement commence par l’énoncé de l’idée directrice de la partie. Puis sont
développés, à l’appui de cette sous-thèse, deux, trois ou quatre arguments, qui se présentent chacun
sous la forme d’un paragraphe.
La structure du paragraphe de dissertation est constante : il commence par une phrase qui l'accroche au
sujet traité de manière explicite (l’agraphie), puis formule une idée suivie d'un ou deux exemples
analysés à la lumière de cette idée ; il se termine par une phrase conclusive.
* Les transitions
A la fin de chaque partie du développement (sauf la dernière), on fait une transition vers la partie
suivante. Une transition est le rappel de l'idée directrice à propos d'une idée nouvelle qu'on introduit. Le
but des transitions est d'éviter au correcteur de se demander : quel rapport cela a-t-il avec le sujet ?
* Les exemples
L’exemple doit toujours être au service d’une idée. Il ne suffit pas de mentionner une référence à une
œuvre, mais il faut aussi l’analyser — c’est-à-dire en dégager ce qui est utile à ce qu’on veut démonter. Il
est nécessaire de ne jamais perdre de vue une orientation générale unique : un exemple bien utilisé est
un exemple orienté.
Les exemples doivent être de première main : il faut parler des œuvres qu’on a lues soi-même, et de
préférence intégralement plutôt qu’en extraits. Les exemples empruntés à des anthologies ou des essais
critiques sentent l’emprunt et sont souvent mal maîtrisés.
d. Présentation, rédaction
Chaque paragraphe est signalé par un alinéa. Une partie comporte entre deux et quatre paragraphes.
Les parties sont séparées par une ligne blanche. L'introduction et la conclusion sont séparées du
développement par deux lignes blanches. Il n’y a pas lieu de détacher, au début d’une partie, l’énoncé
de l’idée directrice, et à la fin, la transition : de trop petits paragraphes de deux ou trois lignes ont
souvent pour effet de morceler inutilement l’aspect visuel du texte et d’en brouiller la clarté.
* Style
Quant au style à employer, il ne convient pas de pratiquer une « prose artiste ». Le style d'une
dissertation ne doit pas être familier, mais ne doit pas être non plus oratoire ou pathétique (éviter les
phrases exclamatives). Il interdit la mise en scène du sujet écrivant (on évite de dire « je »). On évitera
les phrases sans verbe, les répétitions de mots, ainsi que le jargon inutile.
Addendum
- Qualité du plan