Tirsification Et Classification Des Vertisols Apport Cle I'analyse Minéralogique Des Arp:iles

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TIRSIFICATION ET CLASSIFICATION

DES VERTISOLS

Apport cle I'analyseminéralogiquedes arp:iles


a la connaissancedes tirs

C. HESS* et U. SCHOEN "

Souuarnp
Aperg:tt historiqtre eî problèntes de classilicati<tn des vertisols
Répartîtîon des vertisol"'dttns lc mondc. Choix dtt pcry'sd'étude et
de Ia méthode
Présentation de quelques prolils de sols au Maroc
Premières conclusions tirées des résultctts
Observations complémentaires, discttssion, synthèse et conclttsi<tns
Application des rlsultut.ç à la classificalion des verîisols

Aperçu historique et problèmes de classification des vertisols

Lorsque l'on parle de classification des sols, une discussion animée


a existé et existe encore au sujet de la place des sols appelés maintenant
le plus souvent < vertisols >. Chaque information précise sur la genèse
et la dynamique de ces sols fournit une contribution objective à la dis-
cussion.
Nous voudrions montrer ici, en introduction, ccmment difiérents

'r' Laboratoirede minéralogiedu sol à l'lnstitut National de la RechercheAgrono-


mique Rabat (INRA).
Les auteurs,envoyéspar I'Institut de Pédologiede I'Universiti de Gôttingen
en Allemagne,erpriment leur reconnaissance à l'lnstitut National de la Recherche
Agronomiquequi leur a donné la possibilitéde travailler dans son cadre, ainsi
qu'à la DeutscheForschungsgemeinschaft (Fondation Allemande pour la Recher-
che) qui leur a attribué des bourses.Ils remercientleurs collèguesau Maroc de
leur accueil et de leur collaboration.
Al Awamia, 13, pp. 41-92, octobre 1964.
42 C, HESS ËT U. SCHOEN

auteurs sont arrivés à classer ces sols très différemment parce que chaÇun
d'eux partait d'un point de vue différent, à savoir la propriété de ces sols
qui lui semblait la plus importante.

Par exemple, le caractère d'hydromorphie a souvent été mis au centre


des observations:En 1954,G. BnyssrNr a divisé les sols en sols automor-
phes et sols hydromorphes [17], en classant les tirs du Maroc avec les
hydromorphes. De même Ausrnr a décrit les argiles noires tropicales
parmi les sols hydromorphes, en les distinguant, certes, des sols à hydro-
morphie permanente par I'appellation <<sols à engorgement temporaire >>
[5]. Peu après, BnvsstNr subdivisera également en sols à régime aéro-
hydropédique (parmi lesquels se rangeront les tirs) et en sols à régime
hydropédique (sols marécageux) [1 8].

Par contre, en 1956, les tirs seront mis dans la classe des sols
calcimorphes par AunrRr et DucHAUFouR, parce que la dynamique de
ces sols est dominée par les ions Ca.. [6] ; les ions Ca.* pouvant être
remplacés par les ions Mg.- [85], (on parlera alors de sols calci-magnési-
morphes).

Vu I'influence également forte de plusieurs facteurs sur la formation


de ces sols, la 7 th approximation des pédologues des USA propose un
<( order > à part, I'ordre des <. vertisols > [83]. En y apportant quelques
modifications (quant à la teneur en argile et en minéraux argileux gon-
flants) Aunnnr intègre les vertisols comme classe nouvelle et réserve ainsi
la classedes calco-magnésimorphesaux sols dont la formation est dominée
par CaCO3 et (ou) MgCO3 ou par CaSO+ [7]. Mais DucsnurouR continue
à les considérer comme des calcimorphes, à cause de la dynamique Cat.
i21 , 281. Cette dynamique de Ca*' a été décrite sous le nom de ( méta-
bolisme du bicarbonate de Calcium > à I'exemple des régurs des Indes [73].

La classification de la Société allemande de pédologie n'entre pas


en considération ici, puisqu'elle n'est pas une classificationà échelle mon-
diale et que les vertisols ne se trouvent pas en Allemagne ou seulement
à l'état fossile sur de très faibles étendues [57, 58]. En revanche,
dans la classificationbritannique d'Avnnv à orientation mondiale, les ver-
tisols ne semblent pas trouver une place bien précise, ils apparaissentavec
les sols alluviaux dans lesquels, en introduisant I'hydromorphie comme
facteur secondaire, l'attention a été portée sur la teneur en argile du
matériau originel comme facteur principal [9]. Retenons tout de suite que
la teneur en argile constitue, en effet, un critère important qui fait partie
des facteurs déterminant la tirsification. La 7 th approximation exige 35 7o
d'argile comme valeur minima pour un vertisol, tandis qu'AUBERT, dans
son optique plus pédogénétique, inclut aussi des sols à teneur en argile
^ a
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION +J

plus faible, si par ailleurs leurs conditions de formation correspondent à


celles d'un vertisol. C'est pour cela qu'il appelle la 3" classe < vertisols et
paravertisols >>.

Quant à la composition minéralogique de la fraction argileuse,la 1 th


approximation exige la présence de minéraux argileux gonflants, qui a
été constatéepour les vertisols pat de nombreux auteurs. Ici aussi, Aunrnr
apporte une modification, afin oe ne pas exclure les quelquesvertisols sans
minéraux montmorillonitiques qui ont été signalés [8] ; nous touchons
ainsi au problème de savoir si la présence de ces minéraux est, ou n'est
pas, un critère indéniable de la formation d'un vertisol.

Pour ce qui est de la couleur, la corrélation généralement admise


entre vertisols et couleur noire est remise en question par certains sols
rouges, qui sont identiques aux vertisols 156, 64).

La majorité des vertisols se trouve en zone tropicale et subtropicale,


mais quelques-unsde ces sols ont été observésen zone tempérée 154, 6ll
et en zone subéquatoriale [67] sans que leur classification soit toujours
sans équivoque. Ainsi se pose la question de savoir si les vertisols sont
des sols zonaux ou azonaux.

Nous essayeronsd'apporter des éléments complémentaires à la dis-


cussion en nous servant de I'analyse minéralogique des argiles pour carac-
tériser le mécanisme de la formation des vertisols.

Répar,tition des vertisols dans le monde. Choix rlu pays d'étude


et de la méthode

Dans le cadre d'un programme de recherche, entrepris par l'Institut


de pédologie de I'université de Gôttingen en Allemagne dans le but de
contribuer à la connaissancedes lois régissantla formation des sols noirs,
on a étudié jusqu'à présent:
- les rendzines [75] et les chernozems [54] en zone tempérée,
- le regur U3l en zone tropicale,
tandis que la présente étude se consacre aux tirs du Maroc, exemple
d'une formation de sol en zone subtropicale.

Sans pouvoir citer ici les très nombreux travaux décrivant les verti-
sols, souvent sous des noms assez divers et des noms locaux x, nous
voudrions attirer seulement I'attention sur la délimitation des vertisols

';' par exemple grumosol,


: regur, black cotton soil, margalitic soil, argile noire
tropicale, tirs, tierras negras andaluzas, smonitza,
44 C. HESS ET U. SCHOEN

<, vrais > par rapport à des sols apparentés,formés dans d'autres condi-
tions, sous d'autres climats, et sur les formes de transition avec ces der-
niers, car la place des vertisols dans la classificationse comprend surtout
à partir de ces transitions. Tandis que quelques vertisols limitrophes de
la zone tempérée (et y pénétrant) sont déjà étudiés 154,22,23, 611, les
transitions vers 1a zone équatoriale semblent relativement peu décrites
15t,52,67f.
Les tirs du Maroc ainsi choisis se trouvent donc en plein dans la
zone favorable à la formation des vertisols. Il en est de même pour les
vertisols de I'Espagne du Sud (<<tierras negras andaluzas > ou <<tierras de
b u j e o > ) [ 3 9 , 6 5 , 6 6 ] e t c e u x d e I ' A l g é r i e ( < t o u a r e s, r ) 1 1 2 , 3 0 , 3 l l , q u i
présentent des caractères très voisins.

algérien<<touares> [38] est le plurieldu termemaro-


Le termevernaculaire
cain <.tirs >>.C'est un mot d'arabe dialectal, apparentésans doute au mot <<tours >>
(pluriel: tourous) de I'arabe littéraire qui signifie: bouclier. disque,croûte de sol,
mais aussi terrain plat grisâtre et plaine aux contoLlrsronds (cuvette)'1.Les paysans
marocainsdésignentpar < tirs >>en généralune terre qui est bonne, assezargileuse,
de couleur gris-noir,gardant I'humidité pendant la période sècheet [a cédant aux
plantes, utilisable pour laver et pour enduire les maisons.Or cette appellation non
i;eulement varie de région en région, mais elle est souvent peu précise; aux
Doukkala, par exemple,les paysansappellent <<tirs >>,à la fois tous les sols argilettx
indépendammentde leur couleu., exception faite pour 1es sols argileux-rouges qtri
pcrtènt le nom de hamri (ahmar - rouge), et tous les sols de couleur foncée
et très foncée même s'ils sont de texture moyenne ou légèrement sableuse. En
efiet, le terme est utilisé dans des régions où il n'y a pas de <<tirs > atr sens
pédologique de vertisol t37, 381. Il en résulte que le terme vernaculaire <<tirs >>
Cépassele terme pédologique< vertisol >>.D'un autre côté, le pédologuecartographe
est assez souvent amene à appeler <<vertisol >>un sol qui n'est pas un tirs au
sens des paysans.Il nous semble donc indiqué de ne plus utiliser le terme de
tirs comme terme pédologique,mais de le remplacer par <<vertisol >,-terme bien
défini. Par contre, ies termes purement pédologiques(et non vernaculaires)< tirsi-
fier >>et < tirsification , peuvtnt être conservés,faute de termes qui puissent 1es
remplacer.

** et diffé-
Les vertisols du Maroc ont été étudiés depuis longtemps
rentes méthodes ont été utilisées ; en particulier, les propriétés physiques
des tirs ont fait I'objet d'une étude approfondie [20]. Par contre, la
méthcde d'analyse minéralogique des fractions argileuses n'a êté que très
peu appliquée. C'est pourquoi nous nous sommes tournés, depuis notre
arrivée en 196 l, vers cette méthode afin de fournir des données complé-
mentaires contribuant à la connaissance des vertisols. Ainsi des spécimens

Dictionnaire <<Matin-ellaura > BevroLtth1958'


Un des premiers fut Ftscsen [36]; pour les autres travaux cf . les résumés
bibliographiquescomme t91, 941.
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 45

* et des sols
de la plupart des vertisols des différentes régions du Maroc
qu'ils côtoient ont été étudiéespar la méthode de diffraction des rayons X
et de celle de I'analyse thermique différentielle (ATD) ** (150 profils).
En plus des résultats publiés ailleurs 143, 44), quelques exemplestypiques
seront présentéset discutésici.

Prés.entation de quelques profils de sol du Maroc

1. Sols noirs sur basalte dans les Zaërs ***


a. Séquencer, Rommani'>
Il s'agit 1à d'un sol tirsifié de coteau (<<sol rendziniforme >) et d'un tirs de
bas-fond, sols qui ont été prélevés au sud de Rommani sur un versant face au
mont (( El Kelaâ >. Il s'agit de deux sites entre lesquelsle degré d'hydromorphie
varie en fonction de la topographie: Au piedmont, dans le vallon arrosé par I'oued
Ared et par les eaux dc ruissellementlatéral, un tirs profond à structure prismatique
grossières'est développé,tandis que sur le versant, mieux drainé et plus sec, un
sol tirsifié peu profond à structure grumeleuse s'est formé. Le matériau originel
est essentiellementle basalte permotriasique altéré, mais on ne peut pas exclure
une contamination:
- pour le versant, par des matériaux miocènesen provenancedu haut niveau dont
on trouve des témoins dans toute la région,
- pour le bas-fond,en plus de cela, par des alluvions issuesdes schisteset quartzi-
tes du Primaire.
Enseignementstirés de .l'analyseminéralogiquede la fraction argileuse(Tln. 1).
L'altération météorique décompose les minéraux du basalte, instables dans les
conditions météoriques,à savoir olivine (O), augite {Au) et feldspath (plagioclase,
Plag). En même temps, la montmorillonite (M), minéral argileux en équilibre avec
le milieu du sol, se cristallise à partir des solutions de décomposition.Tandis que,
dans le basaltealtéré et remanié (N' 509), olivine et augite sont déjà complètement
décomposéesdans la fraction argileuse, des restes de plagioclase subsistent.Sur
le versant, décalcarisé,la calcite a disparu. La kaolinite (K) est présente dans les
deux sols, mais en très faibles teneurs; elle n'est pas néoformée comme la mont-
morillonite (M), mais un héritage, sans doute du matériau miocène. Chlorite (C)
et interstratifiés(interss 2:1) pourraient être également un héritage, mais leur pré-
sence déjà dans le basalte altéré fait penser à une faible néoformation de chlorite
(C) en même temps que celle de la montmorillonite (M). En effet, I'offre en ions
Mg-. est importante, causée par la décomposition d'olivire et d'augite, minéraux
riches en Mg, ce qui pourrait provoquer, par la constitution de feuillets brucitiques
(Mg., (OH)6) entre les feuillets montmorillonitiques, une apparition de chlorite. Les
interstratifiéschlorite-montmorillonite (C-M) reflèteraient alors les stades intermé-
diaires.

'.' Pour la répartition des vertisols au Maroc, voir [93].


':":' La partie méthodologique a fait l'objet d'une publication à part [63] ; nous
rappelons que les résultats de toutes les analysesretenus dans cet article ne
concernent que [a fraction argileuse des échantillons, précision que nous ne
répèteronspas pour ne pas alourdir le texte.
,;:** Pour une présentation plus complète des sols des Zaërs voir
[89].
46 C. HESS ET U. SCHOEN

La tirsification s'est donc produite dans un matériau riche en M et ceci est


surtout dmportant pour le tirs de coteau dans lequel la forte capacité de rétention
d'eau de,M peut compenser,dans une certaine mesure, le manque d'hydromorphie
topographique.

b. Tirs de plateau très noir < Bled el Mouad >>


Il s'agit d'un vertisol très profond et très bien développé,situé sur un plateau
qui correspondau niveau de la transgressionmoghrebienne.La marne moghrebienne
a presque entièrement disparu et se trouve, sous forme de contamination, mêlée
au basalte décomposéqui lui est sousjacent.Les différents éléments du matériau
oniginel de ce sol ont été séparésau laboratoire: des morceaux de basalte altéré.
le remplissagedes alvéoles contenues dans le basalte, constitué par de I'olivine
décomposée,enfin des morceaux de marne moghrebienne.
L'analyse minéralogique de la fraction argileuse (TABLEAU1) détecte:
- dans le basalte altéré, encore les traces des minéraux primaires; leurs quantités
correspondantà I'instabilité décroissanteallant dans le sens O ; Au 2 Plag;
- dans les alvéoles,O a déjà totalement disparu ; un minéral micacé s'est formé,
minéral qui est probablement de la séladonite (Se) qui se rencontre dans les
alvéoles des basaltes et provient de I'atération de I'ol,ivine [45] *.
Ici encore, la présence de C et des interstratifiés (C-M), qui ne peuvent pas
être un héritage, font envisagerune faible néoformation de C accompagnantla
néoformation massive de M;
- dans la marne moghrebiennedont la composition correspond assezétroitement
à celle du produit d'altération du basalte,nous voyoris d'autres minéraux faible-
ment présents: illite (I), kaolinite (K), calcite et quartz (Q) ;
- dans le sol, M a encore augmenté par rapport à la moyenne des matériaux
originels. Les fournisseurs de cet apport furent les minéraux primaires (qui
ont disparu en ne laissant que des traces de plagioclase),mais aussi C et les
interstratifrés (C-M).
La tirsification se greffe donc sur un matériau presque entièrement composé
de M.

c. Rendzine<<Maaziz >
Cette rendzine, que nous comparerons aux tirs précédents,s'est formée à partir
de basalte, sur la croupe du Jbel <<Bir Izem >, à I'Ouest de Maaziz, entre I'oued
Grou et I'oued Bou Regreg; mais on tle peut pas exclure une contamination venant
du Miocène, qui, aujourd'hui érodé, a recouvert autrefois le basalte.
Un horizon A peu profond: une structure grumeleuse bien drainante et un
desséchementrapide après,l'humectation sont les caractéristiques de ce sol.
L'analyse minéralogique de la fraction argileuse montre des teneurs en M
identiquespour le matériau originel et pour le sol. L'augmentation des interstratifiés
et la diminution de C s'expliqueraientde la façon suivante: les couchesbrucitiques
complètes (Mg., (OH)^) de la chlorite, néoformée dans la roche-mère altérée, se
décomposentpartiellement, se < déplètent >, ce qui donne lieu à des interstratifica-
tions du type C-M. La calcite peut être ou bien néoformée lors de I'altération
météorique, ou bien un héritage du Miocène, comme K et Q.

* Ce m'inéral (Seladonit en allemand) est identique à la glauconite ; en français


on écrit le plus souvent céladonite.
48 C. HESS ET U. SCHOEN

2. Tirs profond < Ben Slimane>

Ce profil (situé en bordure d'une petite carrière, au SE de Ben Slimane, sur


la route allant à Sidi Bettache) de formation complexe, est un tirs qui s,est essen-
tiellement développé sur marne moghrebienne,mais il contient aussi des éléments
d'apports très divers. La teneur en argile, qui diminue du bas (74Vo) (analyse
effectuée après décalcarisation) vers le haut (44 vo) est le reflet de cette formation
complexe.
L'horizon A montre une structure potyédrique sur les l0 permiers cm; au-
dessousse trouve I'horizon à structure prismatique grossière; un faible horizon
à structure en lentilles représente la transition vers I'horizon C, à savoir un limon
calcaire à taches et granules. Le profil est décalcarisé jusqu'à 60 cm de pro-
fondeur [89].

TlsrE/'u 2 - RW 8 1) : Tirs profond <<Ben Slimane >


Ben Slimane (Boulhaut) 347,95- 330,32

c V M 2:1 K A o
ïirs profond
515
Tr f f o b s ;:tr!i ii:'l I
::::l I f Tr o b s f
40cm ::i::i:::

Maorne
moghrebien-
Tr f f o b srnF ii:iTîl ff ff ff
516 110cm

t) voir [89]

La fraction argileuse du substratum (Terr-elu 2) montre une composition


assezproche de la marne moghrebiennedu tirs < Bled el Mouad >. Il y a en plus
une faible teneur en attapulgite (A) qui disparaît dans le sol, en ne laissant que
des traces; Ies interstratifiés(interss)diminuent également.M augmente,au dépens
de A et des interss.Les teneurs plus élevéesen kaolinite (K) et en quartz (Q) dans
le sol seraientdes témoins d'un apport, venant. par exemple,des roches du Primaire,
schisteset quartzites.L'interprétation des résultatsminéralogiquesn'est qu'approxi-
mative, à cause de la complexité du profil. Retenons surtout la forte teneur en
M du matériau qui a subi la tirsification.

3. Séquence < Khénichet-sur-Ouergha >

Il s'agit là d'une rendzine, d'un tirs très noir de coteau et d'un tirs très noir
de bas-fond, trois sols qui se sont formés sur 1e versant de la colline < El Moghra >
(côte 155) au N.-O. de Khénichet [641. Le développement de la tirsification va
croissant du haut vers le bas de la colline. En descendantla pente, I'dugmentation
de I'humidité dans le profil s'accompagne d'une décarbonatation progressive:
- le sommet porte une rendzine peu profonde à structure grumeleuse,
- au milieu du versant la rendzine a cédé la place à un tirs de coteau, très noir
et assez profond,
- au piedmont un tirs de bas-fond très noir et à structure très grossière s'est
formé.
ÀNALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 49

Tableau3 - >>
Séquence< Khénichet-sur-Ouergha
470,50- 429,40
Khénichet- S-O 470,30- 429,55
470,05- 429,55

I c V M 2:1 K A S :otcitr o
(H3"1;rr de bos-fond
190 très noir obs It obs F:!::l
i,,,i:i1
f ff Tr Jbs obs f
5 5c m
KH4"1;rr de côteou
489 très noir o b s f f o b sM F :il I't o b s Tr r t'f
2 5c m
M o r n ed ' E o c è n e
521 oLtérée o b s tt o b s M F f obs MF Tr hf ff
75cm i
KH1r/Pun6.;n.
488 obs f iil
:i|
tr :l:iiim r
:ill!!!:l
obs MF f t ii:rhf ff
tu cm
Morne d'Eocène :it:;t ,
520 obs f ft i:i:i::m f obs MF ff ti;mr fl
6 0c m
r) voir [64]

La roche-mèr€est une <<marne blanche à silex > de I'Eocène, riche en argile,


mais perméable et résistant à l'érosron; au piedmont, les colluvions de la marne
se superposentaux alluvions de la terrasse ancienne de I'Ouergha; à la hauteur
du prélèvement dans le profil du bas, le matériau originel est donc un mélange
entre colluvions marneuseset alluvions de la terrasse.

L'analyse minéralogique (Tenluu 3) des argiles de cette séquence,qui ont


manifestement la même origine, mis à part I'apport faible des alluvions, révèle,
en allant du haut vers le bas de la colline, une évolution progressivedes minéraux:
- calcite diminue et dispalaît, accompagnant ainsi la décarbonatation,
- attapulgite(A) et sépiolite (S), minéraux très peu stables,diminuent ou disparais-
sent,
- chlorite (C) et vermiculite (V) se transforment en M, en passant par les
interstratifiés que nous voyons augmentés dans le tirs de coteau,
- M augmente aux dépensde A, S, C, V et des interss,
- kaolinite (K) est un héritage contenu dans les alluvions de .l'Ouergha,
- quartz (Q), déjà présent dans la roche-mère, est augmenté par les alluvions.

On constate, dans le cas de la rendzine, que les conditions de sécheresseet


de rajeunissementpar l'érosion ne permettentpas l'évolution des minéraux argileux ;
la composition de la fraction argileuse de la roche-mère et du sol est la même.
Par contre, I'hydromorphie sur le versant, qui conduit au tirs, a déjà altéré la
marne sous-jacente et a modifié son propre cortège de minéraux argileux.
50 C. HESS ET U. SCHOEN

4. Séquence < Sidi Slimane > (Gharb)

La séquencese trouve au N-E de Sidi-slimane entre I'Oued Beth et I'oued


El Hamma. L'oued Beth, qui s'est creusé un lit assez profond dans ses propres
dépôts,exerceun drainage qui va en dirninuant à mesure qu,on s'éloignede sesber-
ges. Cet effet est accentuépar la topographie: le bourrelet du Beth eit surélevé; ce
qui fait que le caractère d'hydromorphie va grandissant pour les profils de la
séquence,en direction Ouest-Est. Cette Hydro-séquence,qui, en parlie, dans un
autre contexte a déjà fait I'objet d'une description détaillée tl6,20l a été choisie
afin de montrer I'influence de la variation des conditions hydriques sur la pédo-
genèse.

w E
Ouro BsrH Oueo Er.
Heuul
Terrasse soltanienne
Terrasse
rharbienne
enterré par le dess
du Beth non enterré

matériau horizon rubé- sol châtain sol châtain tirs


originel non fié (sol châ- (hamri) tirsifié brun-noir tirs noir *
rubéfié tain enterré) (tirs brun)

* appellations d'après Puros et Drvoux


[68].

Les sols châtains: le premier, enterré, a étê prélevé dans la coupe nature,lle
du Beth à la sortie nord de Sidi-Slimane(coupe indiquée sur la < carte des sols du
Gharb >>de Dtvoux [68], le second sur I'ancienne Station expérimentale.Les deux
emplacementssont en dehors de .la zone de stagnation d'eau: les sols ne sont pas
tirsifiés et gardent leur couleur d'origine.
Les deux sols à tirsification sur matériau rubéfié se trouvent également sur
I'ancienne Station expérimentale: en allant vers la plaine située légèrement plus
bas, la tirsification s'est surimposéede plus en plus à l'ancien hamri provoquant
ainsi un noircissement.
Enfin, le tirs noir, formé sur la terrasse rharbienne de I'oued El Hamma,
subit, lors des inondations de I'hiver, une période d'hydromorphie plus prolongée
que les autres sols de la série.

L'analyse minéralogiquede la fraction argileusenous donne les renseignements


suivants (Tr.rueu 4) :
M est présente partout en assez fortes quantités déjà dans le matériau originel;
mais le dépôt du Rharbien en contient moins que les dépôts du Soltanien. La
tendance d'évolution, allant vers ll'augmentation de M au dépens de C, reste
au stade des interstratifications (C-M). Dans les quatre formations rubéfiées, le
degré de cristallinité des minéraux 2:l est diminué en haut du profil, là oir la
rubéfaction est la plus forte, mais ,[es teneurs en K restent inchangéeslors de
cette dégradation. Les teneurs identiques, à I'intérieur des profils, en I, K et Q
qui sont des minéraux stablespouvant servir de traceurs [43], font penser que cette
rubéfaction, accompagnéede la dégradationdes minéraux, s'est produite sur place;
à moins qu'il ne s'agisse,cas peu probable, de deux apports venant exactement
de la même origine dans les montagnes, le prernier érodé sans avoir subi une
pédogenèse,le deuxième étant un sol rouge érodé.
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSTFICATION 51

T.lsr-seu 4 - Séquence< Sidi Slimane >>

4 5 2 , 5 2 - 4 0 7 , 6 6( B 1 5 5 )
4 5 2 , 6 7- 4 0 7 , 5 0( B 1 5 3 )
s r d r s l r m a n e 4 5 3 , 0 1_ 4 0 7 , 0 5( B 1 5 2 )
4 s 6 , r 7- 4 0 8 , 5 6( B 9 )

c V M ?'.1 K A otcitr 0
B9t' Tirs noir
rf obs r tl f obs f ff
1,87 60cm
486 T i r s b r u nn o i r
f f o b s rnf m' f o b so b s ff
nera rt 45cm

f inl o b s MF f f obsobs ff
308 cm
160-170
485 Sol.chôtoin
tirsifié f f o b s MF rll f obsobs ft
^--^2r 30cm !i!i!i!!l

i:!i:!i:iil
t o b s MF r f o b s Tr ff
519 110cm iiiiiiiti:l
i::iiil
t 8t, Sot chôtoin
r fl o b s T|F iliiimt f o b s o b s
il!ii;i::l
r1
2) 35cm
ii!!!:ii:il
f f obs MF f f obs t TT
311 115-140cm
Sol.tonienrubêfié ii:;i::*l
380 m tT|I o b s T|F t f o b s nd ff
S o t t o n i e nn on 'm1
379 rubêfié o b s TIF f f o b s nd ff
I i!ri:!i!iil
rt voir [20]
z) voir [16]

Dans la partie supérieure des trois profils prélevés sur l'ancienne Station
expérimentate,les teneurs en argile (déterminéesaprès décarbonatation).sont les
mêmes. elles sont de I'ordre de 60 Vo. Or, tandis que dans le sol tirsifié et dans
le tirs cette teneur est la même pour tout le profil, dans le hamri I'argile a
augmenté par rapport à son sous-sol. Aussi doit-on constater une augmentation
de M dans le hamri, bien que la teneur relative en M des lractions argileuses
(mF) soit [a même ; car la teneur absolue en M a augmenté,puisque les fractions
plus grossières,dans lesquellesI'argilification a puisé, ne contiennent pas de M.

La transformation de C en C-M libère des ions Mg**, qui sont adsorbéspar


52 C, HESS ET U. SCHOEN

I'argile. fn effet, nous constatons [16] une assezforte proportion de Mg** parmi
les ions échangeablesadsorbéspar le sol (complexe absoibant; mais, fait àractéris-
tique et souvent observé ailleurs dans les profils de tirs, la pioportion en Mg** en
bas du profil est plus forte. A titre d'exemple :

Heunr (B 155) Trns snuN-Norr.(B 152)

Ca Mg Ca Mg

Haut du profil 75 + 20 60 35
Bas du profil )) 40 35 ))

* Résultatsexprimés en 7o du total des ions échaneeables.

libération de Mg** lors de la transformation de C en C-M * et un lessivage


différentiel dû à I'hydratatjo_n
nlus forte des ions Mg-* par rapport aux ions Car- 17-61
pourraient expliquer ce phénomène.

5. Séquence < Sidi Benn:our > (Doukkala)

Il s'agit là d'un sol châtain tirsifié, d'un sol tirsifié profond et d'un sol
hydromorphe 'r'*, sols sur matériau salétien argileux qui ont é1é prélevés à I'Ouest
de sidi Bennour [92] et qui forment une hydro-séquence,dans laquelle les variations
des.conditions hydriques sont moins le résultat de la topograph,iede la surface (les
trois sols, séparés par dg.très faibles distances,se sont formés dans la plaine)
que de la profondeur différente à laquelle se trouve la croûte calcaire; i[ s'agit
donc d'un relief souterrain. c'est ainsi que sous le châtain tirsifié le substrarum
argileux est moins épais que sous les deux autres sols; cec,i est important, car
pendant la saison des pluies, le caractère d'hydromorphie de ces sols en Doukkala
n'est pas provoqué par la nappe phréatique, mais par la capacité de rétentiôn d'eau
du sol et de son substratum. voici quelques teneurs en argile (après décarbonata-
tion) :

Sor cnÂrerxrrnsrnrÉ Sor rrnsrnrÉ PRoFoND Sor- nvonouonpng

haut du profiil 43 25 25
bas du profil 62 25 4l

La composition minéralogique (Tanr-neu 5) semble refléter une évolution de


I'argile :
- dans les sols tirsifiés, C se transforme en M ou en interss.

Les chlorites contiennent plus de Mg que les montmorillonites, voir, par


exemple, les résultats d'analyse cités dans [45].
appellations d'après Wrrrrnr t90, 921.
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 53

T.tsr-B.{u 5 - < Sidi Bennour > (Doukkala)

209,6- 234,02
S i d i B e n n o u1rr 2 0 8 , 9- 2 3 4 , 4 1
208,6- 234,38

V M 2:1 K A :otcitt o
4993'Sol.hydromorphe20 cm Tr1 f f o b s iiil f ff f cbs f f
, ^-.2')

s27
Sol.ét;enorgi[eux
nl ff ff obs f ,r r b s o b.s f
encroûté9o cm
:l
501 Sot tirsifié orofond30cm f f obs ;1"
:l
f f obs o b s t
-J:

529 S o l , é t i e n o r g i t e u x 1 3 0c m ",lif obs nl f f r b s ff f


li ***
5 0 0 S o Lc h ô t o i nt i r s i f i é 3 0 c m r Ë fif rbs n' nl f o b so b s f
rtt

528
S o t é t i e no r q i t e u x
encroûté100cm
iilt I;if obs ;;:lr | |
i:;l
I t obs I t

r ) carte des sols Abda-Doukkala, 1:100000 [92]


enregistrementde la cartographie des sols (INRA)
3 ) enregistrementdu laboratoire de minéralogie du sol (INRA)

- dans le Lrasdu sol hydromorphe, V remplace M. Cec.ipourrait être une trans-


formation de M en V, dans laquelle une couche d'ions Mg-. hydratés est constituée
entre le$ feuillets de M, empêchant le gonflement de celle-ci. En effet, Mg.*, libéré
ailleurs par l'évolution C -+ C-M -+ M, pourrait se concentrer dans les sites
hydromorphes et créer des conditions semblablesaux conditions marines. Or, ces
dernières sont caractériséespar une évolution de I'argile qui est l'inverse de celle
dans les sols : M -> M-V -> V -> V-C -> C ; iL s'agit donc d'une <<complétion > :
des couches magnésiennesse constituent entre les feuillets de M; (par contre,
dans les sols, nous assistons à une <. déplétion >>c'est-à-dire que des couches
magnésiennesse décomposent).
- dans le haut du sol hydromorphe, subissantune évolution normale pendant les
périodes non-hydromorphes, M se serait reconstituée à partir de V et des
interss V-M.
Retenons, pour toute la séquence,les teneurs en M nettement plus faibles,
en comparaison rvec les séquencesprécédentes.
Rappelonségalementque ['état de M du < Sol tirsifié profond >, relativement
peu argileux, est différent de celui du <<sol châtain tirsifié >: dans ce dernier, les
feuillets de M semblent être mieux orientés (voir à ce sujet les remarques
méthodologiques[63]).
54 C. HESS ET U. SCHOEN

6. Paravertisol < Doukkala >

Dans le profil de ce sol, qualifié de <<paravertisolpeu typique >>par le pédologue


cartographe,', un horizon noir, tirsifié, d'âge rharbien (échantillonsn' 323 et 324)
repose sur un horizon rougeâtre, qui pourrait être considéré comme le matériau
parental; à 140 cm un sable grossier,datant du Soltanien. Voici quelquesrésultats
d'analyseintéressantnotre contexte:

ARGILE LruoN Serte rN Sesr.e CaCO. CEC* pH


% Vo Vo cRossIËR Vo méq/100 g
Vo

N" 324 23 12 J T 23 1,3 13,4 7,6


323 30 10 25 29 lrl 13,6 7,5
322 3 2 8 26 28 1,6 14,9 7,85
321 1 8 7 3l 40 a 1
6,6 8,2

* C E C: capacité d'échangede cations.

Par contre, I'analyseminéralogique(Tenreeu 6) indique une discontinuitéentre


I'horizon rougeâtre et le vertisol : il y a disparition de la faible teneur en M,
cependant, il y a plus d'interstratifiés,mais sans interstratification avec M.
M, C, V, et interss sont très mal cristallisés; de ce fait leur détermination
est peu certaine, de sorte que d'autres analyses, faites antérieurement, ont pu

T A B L E A6U- L 274r).Paravertisol
x : 181,000
Doukkala: y - 212,000
z=164m
ntcr$
I a M 2'.1 K A o L'

a::::i:l

3zt2l o-5 cm P Tr 1r tbs ff rbs nd f o tis


c
o

323 30 cm I ïr 1 f obs nl I cbs nd f nd

322 Aorizon rougeôtre 80 cm Tr fr + obs n d f nd


ïr
3 2 1 S o b l . eg r o s s i e r 1 4 0 c m Tr ff f ilt + Tr nd t ïr

1) enregistrementde la cartographie des sols (INRA)


2) enregistrementdu laboratoire de minéralogie du sol (INRA)

* Communication verbale de J. Wlrsenr.


ÀNALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 55

indiquer <<absencede M >, mais présencecle traces de < minéraux gonflants >
dans les 2 horizons inférieurs.
Les capacitésd'échangede cations assezélevées,de I'ordre de 45 méq/100 gr
de la fraction argileuse pour I'horizon de 30 cm, montrent qu'il doit y avoir,
en plus de I'illite, des minéraux à capacité d'échangeélevée: V, les interss et C ;
nous pourrions même avoir affaire à une montmorillonite si dégradée et mal
cristalliséequ'elle échappeà I'analyseminéralogique,sanspour autant cesserd'exer-
cer une capacité d'échange [63].
Retenons qu'il y a ici une présenced'illite importante (plus forte que dans
tous les autres profils présentés),mais aussi d'autres minéraux 2:1 qui sont très
mal cristallisés,héritage d'une évolution intense de I'argile antérieure au Rharbien
et sans doute aussi au Soltanien.

7. Sables noirs du Gharb

Ces sols ont été prélevésdans la région côtière, caractériséepar des dépressions
plus ou moins grandes (merja et daya) entre les cordons des différents systèmes
dunaires.
a) i{-es sqLs de la séquence<<daya route côtière > se trouvent à I'Est du
km 16,1 de la route côtière, allant de Kénitra à Sidi Allal Tazi. La dépressionest
assezfréquemment inondée en hiver. Au point de vue conditions de formation, le
< sol sableux tirsifié > (Dht") * correspond,en quelque sorte, à un tirs de bas-fond;
le <<sol sableux peu tirsifié > (Dht'):i'i, sur le versant de la dune, correspond,
lui, à un tirs de coteau; le versant est décalcarisé,le bas-fond calcaire.

T.ter.slu 7 - Sablesnoirs du Gharb

a) Séquence <<daya route côtière >>

c V M
ntersl
2:1 K A : o t c i(t 0
5o''
s o I s o b t e u xt i r s i f i é
8279t' f1 f t c b s :iiF f f obs Tr
1t,-28cm
->'t *{.t
S o t s o b L e u xp e u t i r s i f i é
3 2 8 01 r
11,_26cftl
ff ff obs ;i:r f 1 Tr ibs
li,l'
b) Sol de daya <<Bir Rami > (Kénitra)

;::l

,l"l,i
Sobte brun-noir
5o7,, "Bir-Romi" f f obs nl n l :i tt i:lt çI obs nd nd

1) voir U9l
du laboratoirede minéralogiedu sol (INRA)
enregistrement

* Appellations d'après Puros et DIvoux [681.


*'r Ces deux sols sont décrits dans [19].
56 C. HESS E'I U. SCHOEN

b) Le < sable brun-noir > de la daya tsir Rami (prélevé dans la roseraie de
R. Br-rurrn) est comparable au <<sol sableux tirsifié >, mais grâce à un canal
de drainage, la daya n'est plus inondée.
Dans les deux cas, il s'agit d'un matériau, provenant de dunes anciennes,
plus ou moins rubéfié, sur lequel une tirsification s'est greffée; elle est plus forte
dans les bas-fondsque sur les versants. Les teneurs en argile sont faibles : 1,4%
sur le versant, 2l lo dans le bas-fond (< daya route côtière >>).La couleur de ces
sols est gris-brun à gris-foncé, la structure est partriculaire,avec un léger début de
structure prismatique. Nous avons affaire à des sols qui sont proches des <<taou-
gue ,>t'; cenx-ci étant des sols sableux noirs assezhumifères, recherchéspour leur
fertilité et leur facilité de travail.
L'analyse minéralogique (Tenr-neu 7) révèle des teneurs considérablesen M;
dans <<Bir Rami >, la teneur moins forte en M est compensée par plus d'interss.
La composition de la fraction argileuse est tout à fait comparable à celle des
vertisols présentésplus haut.

Premières conclusions tirées des résultats

Passons maintenant en revue les sols présentés en portant notre


attention sur les facteurs susceptibles de provoquer la formation d'un
vertisol x*. Ces facteurs doivent être les mêmes pour la tirsification du
passé géologique que pour celle de I'actuel. Parmi les cas présentés, il
y a des tirsifications fossiles et récentes, mais la datation exacte est le plus
souvent très difficile et ne fait pas I'objet de cet article. La possibilité
de tirsifications très anciennes, remontant jusqu'au Tertiaire, a été mise
en évidence [44].
L Présence de <, argile gonllante >>(surtout M) *xx

a. Les sols noirs sur basalte dans les Zaërs :


M présente partout en forte quantité, entièrement néoformée '6x * * à
partir des minéraux du basalte ; la tirsification se grefie sur M en voie
de formation. donc sur des surfaces fraîches.

b. Tirs profond < Ben Slimane > :


La présencede M en forte quantité est le résultat d'un héritage 'r'r*x

+ D'après le <<dictionnaire français-arabe >>de H. MEnctnn, Rabat 1959,


(marocain dialectal): < tugi >>: <<terres d'alluvion palustre >>.
':"r cf. aussi [43], où le jeu de ces facteurs a déjà été évoqué.
>:** Nous mettrons entre guillemets I'appellation abrégée de chacun de ces fac-
teurs : <<argile gonflant€ >>,<, teneur en argile >, < dynamique de Ca >>,etc.
'r'.'** Nous parlons d' < héritage >>lorsqu'un minéral est hérité du matériau originel
en gardant son identité d'espèceminéralogique.
Nous parlons de < néoformation > lorsqu'un réseaunouveau se cristallise
à partir de solutions.
Nous parlons de < transformation > lorsqu'une nouvelle es1Èce minéra-
logique se forme par des modifications à I'rintérieur des réseaux cristallins,
sans que leur schémade base soit touché. Ce terme s'applique ici uniquement
aux transformations de minéraux argileux du type Te: Oc - 2:1.
ANAI-YSE DES ARGIt,ES ET TIRSTFICAI'ION 51

important, provenant des marnes moghrebiennes,qui a été augmenté par


une néoformation à partir de A et par une transformation à partir des
interstratifiés.

c. Séquence< Khénichet-sur-Ouergha > :


L'héritage de M en quantité moyenne est renforcé par une néofor-
mation de M à partir de A et de S. Seulement M néoformée possèdedes
surfacesentièrementfraîches. Plus il y a de M, mieux le tirs est développé.

d. Séquence < Sidi Slimane >


Les teneurs moyen-fort en M sont le produit d'un héritage
qui a été augmenté par transformation à partir de C (stade des interstra-
tifiés). Les surfaces de M sont vieillies : nous sommes sur terrasse solta-
nienne rubéfiée ; il y avait donc revêtement des surfaces de M par des
hydroxydes de Fer. La tirsification se -erefieainsi sur un matériau rubéfré.

Dans le < tirs noir >>qui est sur terrasse rharbienne, il y a moins
de M et absence de rubéfaction, mais les surfaces peuvent quand même
avoir vieilli au cours de l'érosion et de la mise en place.

e. Séquence < Sidi Bennour > (Doukkala) :


M se trouve en quantités assez faibles, augment3eslégèrement par
transformation. Dans les deux sols tirsifiés, Ies teneurs en M sont plus
importantes que dans le sol hydromorphe.

f. Paravertisol <<Doukkala > :


Dans les horizons tirsifiés du profil, M est absente, et même parmi
les interstratifiés,présents en quantité assezimportante, les interstratifica-
tions avec M ne semblent pas figurer.

g. Sables noirs du Gharb :


Dans la séquence < daya route côtière > il y a forte teneur en M ;
à Bir Rami la teneur en M est plus faible, mais elle est renforcée par la
présenceimportante des interstratifiés.

Exception faite pour le < paravertisol > où il n'y a pas de M, mais


d'autres minéraux 2:1, possédant une capacité d'échange de cations con-
sidérable malgré leur très mauvaise cristallinité, nous constatons que tous
les sols se sont formés soit à partir d'un matériau originel qui contient
déjà M, soit à partir d'un matériau d'altération d'une roche-mère dans
lequel M s'est formée au cours de cette altération.

Ceci nous fait dire que la tirsification suit, pas à pas, les matériaux
originels riches en M, à condition, certes, que les autres facteurs soient
suffisamment reorésentés.
58 C. HESS ET U. SCHOEN

Déjà Dn VILLARa observéque les vertisolsen Andalousiesuiventla bande


des marnestertiairesen bordure Sud du bassindu Guadalquivir[88]. Or, ces
marnespossèdentune lorte teneur en M 1661.

2, <Teneur en argile >

La teneur en argile (fraction inférieure à 2 p) de la majorité des


sols est supérieure à 35 7o, limite inférieure pour les vertisols établie par
la 7th approximation [83] ; retenons cependant les exceptions:
- deux parmi les sols tirsifiés : le <<paravertisol >>123 et 30 Vol et le
< sol tirsifié profond > de la séquence< Sidi Bennow > (25 Vo); dans ce
dernier non seulem€nt une importante profondeur du profil, mais aussi
une teneur en M plus forte que chez les autres sols de la séquence,
contrebalancentcette déficience en teneur d'argile,
- le sol hydromorphe de < Sidi Bennour > (25 Vo),
- les < sablesnoirs > du Gharb (14 et 21 %).

3. Présence d'ions Ca** et (ou) Mgr. - <<dynamique du Ca** >>*

Les vertisols présentés sont calcaires ou non-calcaires, la présence


de CaCOs ne semble donc pas avoir un rôle spécifique. Par contre, le
<<complexe absorbant > de tcus est dominé par Ca-* et Mg** ; citons, à
titre d'exemple, le sol châtain de Sidi Slimane : 95 Vo de son complexe
absorbant sont occupés par Ca.. et Mg-.. Ces deux ions sont fournis par
la décomposition des minéraux primaires riches en Ca.. et Mg.- lors de
I'altération météorique des roches-mères :
- elivlle, augite et plagioclase dans les sols sur basalte,
- attapulgite et sépiolite dans certains sols sur marnes,
- chlorite, minéral presque omniprésent, influant toutes les pédogenèses,
- calcite et dolomie dans les sols sur matériau calcaire et dolomitique,
- biotite et phlogopite dont la décomposition est observée seulement par
les méthodes minéralogiquesoptiques qui étudient les fractions grossières;
car l'illite des fractions argileuses,produit de I'altération des micas, n'évolue
plus dans le cas de nos sols.

Sur les pentes, en général, Ca-. et Mgt. sont fournis directement par
I'altération des minéraux ; dans les bas-fonds, en plus de I'altération direc-
te, les apports latéraux d'eaux de ruissellementchargéesd'alcalino-terreux
surajoutent ces éléments.

x En abrégeant<<dynamique du Ca** >) nous pensonstoujours à la dynamique du


Ca** et du Mg**.
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 59

4. <<profondeur sullisante >>et <<nature du substatum >>:

Dans les vertisols, la profondeur du profil est le plus souvent con-


sidérable ; mais elle diminue, lorsque le sol se trouve sur un versant.
C'est ainsi que les tirs de coteau constituent une transition vers les rend-
zines qui sont généralementpeu épaisses.En effet, pour le < sol tirsifié >
(<<sol rendziniforme >) de Rommani et le < tirs de coteau très noir > de
Khénichet, il est étonnant que dans ces sols relativement peu profonds
une tirsification puisse avoir lieu. Ceci s'explique par le fait que cette
<<carence > du facteur < profondeur suffisante > est compensée par
I'optimum d'autres facteurs (en particulier < argile gonflante > et <<teneur
en argile >).

Pour le < sol châtain tirsifié > de Sidi Bennour, on s'attendrait égale-
ment à le trouver en dehors du domaine de la tirsification, vu le manque
de profondeur du profil. Cependant, il est nettement argileux (43 Vo) eI,
surtout, il repose sur un substratum déjà argileux ce qui le rapproche
beaucoup d'un vertisol, car un substratum à forte rétention d'eau peut
compenser, dans une certaine mesure, une profondeur qui fait défaut.

Nous constatons donc que la formation d'un vertisol est déterminée,


non seulementpar la nature minéralogique de I'argile (argile montmorillo-
nitique) et la teneur en argile (dépassant35 7o), mais encore par la masse
absolue d'argile dans le profil; or, celle-ci est fonction de la teneur en
argile et de la profondeur du profil.

Masse absolue d'argile et nature minéralogique de celle-ci assurent la


capacité de rétention d'eau du profil.

5. <<hydromorphie >>

L'hydromorphie est un facteur à I'intensité duquel la tirsification est


très sensible: lorsque, en présence des autres facteurs, la tendance de la
pédogenèseva dans le sens de la tirsification, une insuffisance d'hydro-
morphie freine ce processus.Passons en revue les hydro-topo-séquences
présentées*.

Dans les séquences< Rommani > et < Khénichet >>nous avons vu


que plus I'hydromorphie est prononcée, plus Ia tirsification est avancée.

'È c'est-à-dire séquencesdans


lesquellesles variations des conditions hydriques sont
dues à la topographie et non au climat, qui reste le même pour tous les sols
d'une même séquence; inversement,dans une hydro-climat-séquence, à I'intérieur
de laquelle les sols sont séparéspar des distances beaucoup plus grandes, les
condiJions-hydriques varient en fonction des différences de-climat,-tandis que
tous les sols se trouvent dans une situation topographique comparable.
60 C. HESS ET U. SCHOEN

Le même résultat se trouve dans la série <, Sidi Slimane > où à une très
faible différence de relief correspondent des variations de drainage déter-
minant la formation des sols.

Dans la séquence < Sidi Bennour >>,due au relief de la surface


encroûtée, nous avons affaire, pour le sol châtain à un léger défaut d'hy-
dromorphie, pour le sol hydromorphe à une action de I'eau plus prolongée
dans le temps que dans les vertisols.

Dans I'hydro-topo-séquencedunaire des sables noirs, I'emplacement


des profils est analogue à celui d'un tirs de coteau et d'un tirs de bas fond.

6. < Interruption >>temporaire de I'hydromorphie

Dans le cas des vertisols, il y a intermittance de I'action de I'hydro-


morphie ; nous considéronscette intermittance comme un facteur indépen-
dant. La diminution ou la disparition de cette intermittance mène vers un
sol hydromorphe proprement dit (< Sidi Bennour >).

Il va sans dire qu'il peut y avoir toutes les transitions ; par exemple,
à I'emplacement du <<sol sableux tirsifié > du Gharb, I'eau peut stagner
pendant des mois, créant ainsi un sol de daya. C'était le même cas pour
le <<sable brun-noir )> avant le drainage artificiel de la daya Bir Rami.

7. <,Chaleur >>pendant I'interruption de I'hydromorphie

Pour tous les sols présentés,étant donné qu'ils se sont formés dans
la zone subtropicale, la chaleur pendant la période de desséchementest
su{ïisamment élevée.

Après avoir constaté séparément I'action de ces 7 facteurs, nous


verrons comment I'action jointe de ces facteufs provoque la tirsification.

Observations complémentaires

Afin de contribuer à la description de la nature de la liaison entre


argile et matière organique en fonction des conditions hydrologiques, nous
avons observé le comportement de M sous l'effet de la tirsification. Ainsi
nous n6us SommesconçentréSsurtout Sur les facteurs < argile gonflante >
et < hydromorphie > dont les variations influent beaucoup sur le degré de
tirsification.

En plus de I'identification des minéraux argileux (voir présentation


des profils) nous avons pu préciser le comportement de M par différentes
manières d'examen.
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICAI'ION 6l

I)ans les analyses de série, chaque échantillon est examiné atlx rayons X à 3 états
différents :
l. à l,état naturel, c'est-à-dire sans traitement préalable: déposés sur lames
de verre, les films d'argile dans lesquels les feuillets des minéraux phyllitettx
se trouvent orientés, sont séchés à l'air uniquement;
2. à l'état glycérolé: une fine couche de glycérol est étalée_sur les lllms
d ' a r g i l e ; p a r l a p é n é t r a t i o n d u g l y c é r o l e n t r e l e s f e r - r i l l e t sd e s m i n é r a u x a r g i l e u x
gonfrants,'les feu,illets s'écartent âlors, gonflement qui est mesurable par. I'augmen-
t'ation de la distance réticulaire (001), c'est-à-dire la distance perpendiculaire atr
plan de clivage préférentiel des minéraux argileux phylliteux.
3. après chaufiage à 580'C: les minéraux argileux gonflants sont contractés
par déshydiatation, la Àatière organique est brûlée en grande partie, certaines réac-
iion. oni eu lieu, comme par exemple la destruction du réseau clistallin de Ia
kaolinite. I t'

Dans certains cas, des préparations spéciales sont effecttlées âvant I'examen'
par exemple :
1. saturation du < complexe absorbant )) en Ca" : or dans le cas de nos
échantillons, déjà saturés laigement en Ca*' et Mg--, 1'état naturel cle M est
pratiquement le même que l'état calcique :
Séquence Rommani :
- 15.5 À pou. le basalte a'téré (état nattrrel: 15.7 Â).
- 15.7 Â pour le tirs (fracticn <, brun >) (état naturel : 16.0 A)'
2. Fractionnement entre fractions désignés < brun >) et << noir '> : dans les
échantillons de sols vertiques, la < fraction argileuse > prélevée après dispersion
normale ne représente souvent qu'une partie de I'argile totale contenue dans
l'échantillcn; cètte < fraction argileuse >> ne représentant que I'argile normale-
nrent dispersable est alors désignée par << brttn >, tandis que la fraction argilertse
obtenue àprès agitation prolongée porte le nom << noir >> et contient les com-
plexes argilo-humiques typiquement vertiques. Dans les échantillons de roche-mères,
i l n ' y a é v i d e m m e n t p a s d e f r a c t i o n n e m e n t e n t r e < <b r u n > e t < n o i r > ;
3. chaufiage progressif de 200 à 580"C: l'examen à des températures inter-
méc{iaires peut alors révéler des degrés de contraction différentes.
4 . s a t u r a t i o n d u < c o m p l e x e a b s o r b a n t > >e n K ' : c o n t r a c t i o n d e c e r t a i n s m i n é -
r a u x 2 : l p a r < <f i x a t i o n d e p o t a s s i u m > .
5. oxydation de la matière organique : deux traitenrents à H" O" (50 vol')
rr 80"C.
De plus amples détails sont donnés dans la partie méthodologique [63.1.

L Distance réticulaire de M
La distance réticulaire (001) de M a été comparée entre matériau
originel et sol, ou entre sols à I'intérieur d'une série. Nous présentons
ici quelques exemples caractéristiques:
a. Etat naturel de M
Dans le proûl de tirs < Bled el Mouad > (FIc. 1), la distanceréticulaire
- dsn5 les matériaux originaux est de:
- 15.1 A (basalte altéré)
- 15.5 A (alvéolesd'olivine décomposée)
'- 15.5 A (marne moghrebienne)
62 c. HEssEr u. scnoÉN

F(a, 1 - Distanc€s réticulûireË (001) de la montmorillonit€


(état naturel)
Profil < Tirs Bled el Mouad *

TiIs, fraction ( roir )

Tirs, fracrion c brun r

,l Ma.ne moghrébicnne
i
tl
Basalte altéré
rl
,l
b Olivine décomposée
il
ii
ir
r i

ri È 'È z-b ,h^


1) la raie de lO À dans 217 b appatliênt à la séladonite
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 63

- dans I'horizon tirsifié, elle a augmenté à :


- 16.3 A pour la fraction désignée < brun >>
- 17.7 Â pour la fraction désignée <(noir ))

Précisons que, pour le dernier cas, la raie de diffraction est devenue une
bande et que la valeur de 17.7 Â ne représente que son maximum
d'intensité.

Dans le profil de rendzine <<Maaziz >>,I'augmentation de la distance


réticulaire n'est que très faible:

15.7 Â (matériauoriginel: basalte altéré)


15.7 A (horizon de transition)
16.6 A (rendzine)où il n'y a pas de différencessignificatives
entre les fractions< noir >>et <<brun >>.

b. Etat de gonflement de M par glycérolage

Dans le protl < Bled el Mouad >, la raie de M est proche de la


valeur théorique de 77.7 Â, à savoir :
- 18.0 A pour le basalte altéré et le remplissage des alvéoles
- 18.4 Â pour la marne moghrebienne
- 18.4 A pour la fraction <brun >.

Par contre, le maximum de la bande enregistrée pour la fraction


< noir )>se trouve à 2l.O A.

Cette différence entre matériau originel et sol est beaucoup moins


importante dans le profil < Maaziz > où la distance réticulaire de M est
de 18.8 Â dans les deux horizons supérieurset de 18.4 À dans le basalte
altéré.

c. Contraction de M par adsorption d'ions K. et par chauffage

Dans le tirs de la séquence < Rommani >, M est moins contractée à


l'état potassiqueque dans le basalte altéré:13.6 Â contre 13.3 Â.

De même, la contraction de M par chauffage progressif de 200"C à


580"C est retardée dans les vertisols. La figure 2 montre une marne,
une rendzine et un vertisol (nom local: bujeo) de I'Espagne du Sud de
composition à peu près identiques : prédominance de M, faibles à très
faibles teneurs en chlorites (raie à 14 A), très faibles teneurs en illites
(raie à 10 Â) et faibles teneurs en interstratifiés (surtout dans 277), traces
d'attapulgite en 271 (raie à 10.5 Â) [66]. Alors que dans la marne et
64 C. HESS ET U, SCHOEN

dans la rendzine la plus grande partie de M est déjà contractée à 200"C,


dans le bujeo la contraction est empêchée: la majorité de M se trouve
encore entre l7 et 12 A.

Nous avons comparé le degré de cet empêchement de contraction à


I'intérieur des séquences,ainsi que les séquenÇesentre elles. Le Tasrreu 8
montre schématiquement, sans échelle absolue, les résultats de cette com-
paraison : d'une manière g':nérale, nous constatons que :
- I'empêchement est plus fort dans les tirs que dans les sols tirsifiés ;
il est le plus souvent très faible ou absent dans les sols non-tirsifiés
(rendzine et sol hydromorphe).
Le complexeargilo-humiquedu sol cartographiécomme < sol tirsifié de
coteau > (< sol rendziniforme >>)se comporte comme celui d'un vrai tirs ; ceci
s'explique par la présencede M en voie de formation qui crée une dynamique de
vertiscl même sur un versant apparemmentbien drainé.
Le sol châtain de <<Sidi Slimane )> montre un empêchementde contraction
bien qu'il ne soit pas tirs,ifié; vu la stabilité des complexes argilo-humiques,on
pourrait envisager I'héritage d'un matériau tirsifié antérieurement,remanié dans la
suite et masqué par une rubéfaction. A moins qu'il ne s'agisseplus probablement
d'un sol dont le caractère vertique a échappé au cartographe.
Dans la séquence< Sidi Bennour >, le sol châtain tirsifié montre un empêche-
ment plus fort que le sol tirisifié profond, malgré son site apparemment plus
sec, et sa teneur en M légèrementplus faible. Ceci pourrait être en relation avec
l'état différent de M (voir présentation du profil), la teneur en argile plus élevée
et peut-être aussi avec [a teneur en matière organique plus forte.
- I'empêchement est plus fort dans les tirs et tirsifiés noirs que dans les
tirsifications sur matériau rubéfié.

Le < tirs noir >>de < Sidi Slimane > est une exception: il est jeune et peu
développé,contient relativement peu de M, et son matériau originel a, avant sa
mise en place, strbi une histoire qui a pu altérer les surfaces de M.

2. Oxydation

Toutes ces différencesde la distance réticulaire de M laissent suppo-


ser une présence de substancesorganiques dans les espacesinterfoliaires
de M des vertisols. Nous pouvons nous attendre à une grande résistance
à I'oxydation de ces substancesfortement liées à M ; cette résistancesera
supérieure à celle des substancesqui se trouvent individualisées dans le
sol. L'analyse thermique différentielle (ATD) permet d'étudier la marche
de la combustion de la matière organique des sols [60] et de distinguer
ainsi I'oxydation facile de la masse de matière organique individualisée de
I'oxydation plus difficile des substancesorganiques retenues par I'argile.
L'ATD monre ainsi que I'oxydation par H.2O: est très difficile dans les
tirs : il n'y a que peu de différence entre les courbes ATD sur échantillon
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ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 67

oxydé et non-oxydé; il est donc évident que la matière organique n'a


été détruite que très partiellement par le traitement Hr Oz. Par contre
pour la rcDdzine, la hauteur des pics exothermiques dus à la combustion
de la matière organique est sensiblementdiminuée dans l'échantillon oxydé.
D'une façon générale,il sembleque dans les vertisols'la combustionde la
plus
matièreorganiqueest souventretardée,elle se prolongevers les températures
hauteset une partie jmportantede la matièreorganiquen'est brûlée qu'à des
températures très élevées.Par contre dans les formationsnon-vertiques,
comme
les rendzines,la matièreorganiquedont la teneurest en généralplus forte que
dansles vertisols,sembleêtre brûléeplus rapidement.
Par une destruction complète de la matière organique, on devrait,
théoriquement, pouvoir éliminer la différence de comportement qui existe
entre M dans un vertisol et M dans le matériau originel ; M dans le vertisol
serait alors retransformée en son état dans le matériau originel. Cependant,
en comparant, aux rayons X, les valeurs (001) de M dans un échantillon
oxydé à celles d'un échantillon non-oxydé, nous avons constaté que cela
est impossible ; même après traitement répété par H2O2 l'écartement des
feuillets de la montmorillonite dans un vertisol était resté plus grand que
celui des feuillets de la montmorillonite dans la roche-mère ; tout au plus,
nous avons réussi à diminuer légèrement cette différence, soit pour les
examens à l'état naturel, soit pour ceux à l'état gonflé ou contracté.

3. Extraction

Afin de caractériser qualitativement I'intensité de liaison entre la


matière organique et la partie minérale du sol, nous avons fait des extrac-
tions au NaOH 0.1 N t46l * et comparé la coloration des extraits à I'inté-
rieur de quelques séquences.Voici les différences d'intensité de coloration
(après 3 semainesde contact dans des tubes à essai et trois agitations) :
Séquence<<Rommani >>
Sol tirsifié de coteau (2,5 Vo) ) tirs de bas-fond (1,5 Vo).
Séquence < Khénichet >
tirs de coteau (2.3 Vo)''* > rendzine (1.4%) ; tirs de bas-fond (l.4Vo)
Séquence < Sidi Slimane >
tirs noir (1.4 Vo) ; sol châtain (1.7 Vo) - sol châta,in tirsifié (1.7 %)
- tirs brun-noir (1.5 %)

Séquence < Sidi Bennour >


Sol châtain tirsifié (2.9 Vo) ) sol hydromorphe 0.3 Vo) - sol tirsifié pro
f.ond (2.0 %).

* Pour une autre méthode, voir [86].


** l*s Vo indiquent les teneurs en matière organique.
68 C. HESS ET U. SCHOEN

A teneur égale en matière organique nolls poLlvons supposer que, plus I'inten-
sité de coloration est faible, plus la stabilité de liaison entre humus et argile est
grande: en règle générale, les extraits cles tirs noirs sont les moins colorés.

Dans la séquence < Khénichet ) ne sont comparables que la rendzine et


le tirs de bas-fond qui contiennent toLrs les deux 1.4 t/o de matière organique. Le
tirs de coteau en a 2.3 t/o, c'est pour cela qu'il cède plus d'humus à I'extrait,
t o u t e n p o s s é d a n t ,p r o b a b l e m e n t , u n e p l u s f o r t e s t a b i l i t é d e l i a i s o n q u e l a r e n d z i n e .

Dans la séquence < Sidi Slimane >, le tirs noirs fait exception: il est plus
jenne et contient moins de M qLreles autres sols de cette séqnence.

Essai de synthèse

Après la présentation des résultats, essayonsmaintenant d'esquisser


schématiquementle processusde la tirsification tel qu'il se greffe sur un
matériau donné et tel qu'il se produit soit actuellement,soit dans le passé.
En décrivant le déroulement annuel de ce processus,nous en discuterons
les mécanismes.La répétition de ce cycle, soit année après année, soil
avec des intervallesplus longs, aboutirait alors à la lormation d'un ver.
tisol.

l. Le matériau au déoart

Le matériau donné qui provient, soit immédiatement de l'altération


d'une roche-mère, soit d'une pédogenèseantérieure à l'époque tirsitante,
doit contenir avant tout de grandes surfaces adsorbantes dans sa partie
minérale. Ce sont déjà trois des sept facteurs qui doivent être inhérents
au matériau pour causer le départ d'une tirsification :
- la forte teneur en argile (facteur 2),
- la présencede minéraux argileux gonflants (facteur l) possédantdes
grandes surfaces internes et susceptiblesd'adsorber des composés organi-
q u e s[ 1 4 , 3 3 ] ,
- la profondeur suffisantedu profil, ce qui revient à une quantité absolue
en argile suffisante (facteur 4).

Pour apprécier, par la suite, la coloration des vertisols, il faut dès le


début tenir compte de la couleur propre du matériau sur lequel se greffe
la tirsification : par exemple, un matériau fortement rubéfié donnera un
< tirs rouge >>,tandis qu'une tirsification sur un fond blanc, sur une marne
par exemple, fera particulièrement bien ressortir la couleur noire, propre
à la tirsification [15].

2. Premier stade: I'hvdromorohie

Pour toute tirsif,cation, une période d'hydromorphie prononcée est


ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 69

indispensable(facteur 5). Celle-ci peut être provoquée, soit seulement


par engorgement, soit par inondation complète. Ceci se produit le plus
facilement dans une dépression de terrain, mais I'hydromorphie peut
intéresser aussi les pentes, à condition que les facteurs mentionnés ci-
dessus(facteurs 7, 2 et 4) soient fortement représentés,car ils favorisent
tous le maintien d'un milieu aqueux par la rétention d'eau des argiles,
notamment les gonflantes, et ceci malgré une topographie favorable au
drainage.
proposée
En suivantla terminologie par Boutelv [13],norrsappelons I'hydro-
morphieextrinsèque desdépiessions <<exo-hydromorphie >. I'hydromorphie rendue
porsibl"par lespropriétésinhérentesau matériauest désignée par le_terme<<endo-
pour I'hydromorphie
iyclromoiphie> ; cettedernièreest caractéristique des pentes.
Sôuventlè matériauqui subit une exo-hydromorphie possèdeaussiles propriétés
reqnisespouruneendo-hydromorphie ; nousparlonsalorsde < poly-hydromorphie >.

Les eaux qui conditionnent l'hydromorphie doivent contenir des


ions Ca.- ou Mg-t, provenant de la dissolution d'une roche dont les
constituantscontiennentCa-' et (ou) Mg'- (voir ci-dessus).

Le plus souvent, ces ions se trouveront sous forme de bicarbonates


formés grâce à la présence du COl des eaux de pluie et de celui de
I'action biologiquedans les solutionsdu sol et les eaux de ruissellement.
Ce phénomène a été appelé < métabolisme (ou dynamique) du bicarbonate
de Ca > ; par lui la solution clu sol est tamponnée à neutralité ou faible alcalinité.
O n p a r l e r a d e d y n a m i q u e d e b i c a r b o r a t e d e C a < <e n d o g è n e ' > , l o r s q u e C a * * e t
(ou) Mg-- proviennent de I'altération du matériau originel sur place. On parlera
àe dynamique de bicarbonate de Ca <<exogène ,> ou <<de nappe )), lorsque Ca et
Mg proviennent de l'altération d'un matériau éloigné dont les produits de décom-
position se trouvent dans les eaux d'apport [73].

Cette hydromorphie provoque un gonflement des argiles, sinon une


véritable suspension; il s'y produit une orientation des feuillets d'argiles
comme dans la fosse d'un potier. Il va de soi que cette orientation est
moins prononcée dans les vertisols sur les pentes (tirs de coteau). La
présenced'eau déclenche des processusbiologiques et chimiques particu-
liers à ce stade d'hydromorphie ; I'anaérobie créée par la saturation en
eau fait que se développe une activité microbienne caractérisée par la
clécompositionincomplète des résidus d'une abondante végétation herba-
cée ; celle-ci est herbacée parce que les vertisols se rangent parmi les sols
de prairie, qui sont des sols < hylophobes > c'est-à-dire des sols hostiles
à la forêt. Les produits finaux de ce métabolisme de décomposition
incomplète - acides organiques ct CO2 - font apparaître une légère
acidité qui renforce I'attaque des roches-mèreset la libération des ions
Ca'* et Mg-*.

Dans ce milieu légèrement acide, le pH se trouvera entre le point


isoélectrique des argiles et celui de substancesriches en N comme les
70 C. HESSET U. SCHOEN

acides aminés, provenant de la décomposition de la végétation herbacée.


Le caractère amphotère de ces derniers est causé par les parties azotées
qui prendront une charge positive lorsque le pH s'abaisse au-dessous de
leur point isoélectrique. c'est ainsi qu'ils pourront être adsorbés par les
minéraux argileux qui gardent leur charge négative dans ce milieu légère-
ment acide, leur point isoelectrique étant beaucoup plus bas que celui des
composés azotés f74). Ce sont surtout les minéraux montmorillonitiques
qui, à cause de leur forte capacité d'échangede cations, sont connus pour
leur adsorption de $ands cations organiques [41,80]. M ayant surtout des
surfaces intérieures, cette adsorption a lieu dans les espaces interfoliaires.
Les distancesréticulaires (001) s'écartentalors au-delà de 16 Â *, distance
maximum atteinte par une argile ayant adsorbé des cations non-organi-
ques : (001) de M saturée en Ca.. ou Mg*. (qui sont les deux cations
possédantle plus grand diamètre à l'état hydraté) ne dépassepas 16 Â t761.

Cette adsorption de cations organiques est accompagnée de fortes


colorations, souvent bleues, brunes et noires [87]. En minéralogie, on
s'est servi de ce phénomène comme test simple pour détecter la présence
de montmorillonite.

On peut également envisagerI'adsorption de certains composantsdes


acides humiques (Huminsâurevorstufen en allemand) qui, sans être des
acides aminés, portent des centres de charge positive dans leurs parties
azotées l74l; cette adsorption aura lieu lorsque la polymérisation des
acides humiques se trouvera encore à un stade élémentaire.

Dans la phase liquide du système argile-eau reste la masse des


substances organiques qui, ou bien ne peuvent pas être adsorbées par
I'argile à cause de leur charge négative, ou bien ne peuvent pas entrer dans
les espaces interfoliaires de M à cause de leurs dimensions. Parmi elles
se trouveront de grands anions organiques comme les acides humiques
qui pourront former des complexes (chélates) avec Fe [71], celui-ci étant
rendu actif par réduction dans ce milieu anaérobie.

3. Deuxième stade : le début de desséchement

Le départ de I'excès d'eau au début de la saison sèche et chaude


(facteurs 6 et 7) change l'anaérobie en aérobie et déclenche un métabolisme
microbien qui décompose la matiere organique complètement en CO2 et

* Nous prenons comme références les distances mesurées après séchage à I'air. Les
distances atteintes en solution aqueuse sont plus grandes (voir partie méthodolo-
gique [63D.
,71
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION

H, O ; il n'y a plus d'acides organiques et CO2 peut être évacué par


I'accès de I'air. Favorisée par la présencedes ions Ca.* et Mg**, qui main-
tiennent le pH autout de 7, la décomposition aérobie consomme alors la
quasi-totalité de la matière organique non-protégée par la liaison avec
I'argile. Ainsi s'explique la teneur étonnammentfaible en matière organique
des vertisols, en comparaison avec d'autres sols noirs.

A I'oxydation échappent donc les substancesdéjà adsorbéesau stade


d'hydromorphie précédent, mais aussi celles qui se lient aux surfaces
extérieures de I'argile au début du desséchement.Différentes possibilités
pourraient être envisagées* :
- lsls de I'oxydation, les hydroxydes de fer forment de fines cou-
ches donnant une charge positive à I'argile et permettant I'adsorption des
anions humiques U 4, 7 8f,

- plus fréquent serait le cas où il y a d'abord liaison entre hydroxy-


des de Fe et anions humiques à cause de leur forte alTinité l74l; par la
suite ces composés se lieront à I'argile par le phénomène de floculation
de deux colloïdes à charge négative, grâce à la présence d'un cation,

- des complexes entre Fe et anions humiques sont adsorbés par


les sites négatifs des surfaces d'argile à cause de la forte charge positive
de leur ion central Fe*** ou Fe**,

- lslsqus le desséchement avance, il peut y avoir précipitation


mécanique sur les surfacesd'argile, car le seuil de solubilité des substances
humiques en solution est atteint. Par cette voie, des humates de Ca revê-
tiraient les particules d'argile.

Tous les corps organiques réunis aux surfaces internes et externes


des minéraux argileux subissent une polymérisation progressive, et ceci
sous l'action catalysatrice du fer ['721. La jonction entre les substances
adsorbéesdans les espacesinterfoliaires et celles adsorbéespar les surfaces
externes est assuréepar une liaison entre acides aminés déjà adsorbés au
stade d'hydromorphie (voir ci-dessus)et (hydro)quinones ** [21]. Les très
grandes molécules qui en résultent sont fortement liées aux surfacesminé-
rales puisque leur <<tête > est < coincée > entre les feuillets de M. Cette
structuration sous contrainte (< Zwangsstrukturierung > en allemand)
accélère encore la polymérisation. Une sorte de mycélium d'un humus,

Nous ne pouvons entrer ici dans une discussiondétaillée des mécanismesde


liaison et nous renvoyons aux manuels et articles spécialisés148,74,24, 26, 101.
Les quinones et hydroquinonessont des constituantsimportants de la polyméri-
sation des acides humiques.
72 C. HESS ET U. SCHOEN

très finement réparti sur les surfaces, englobe ainsi I'argile et maintient
ses feuillets dans l'état d'orientation que ceux-ci ont obtenu lors de la
phase d'engorgement ou d'inondation.
C'est un fait connu que la répartition très fine d'un corps provoque
une coloration foncée; cela sera une autre cause de la couleur noire des
vertisols 174, 4'71.
Les conditions dans lesquelles a lieu la polymérisation vertique :
présence de Cat-, pH voisin de 7, catalyse de Fe, apport de résidus
d'une végétation herbacée riche en N - sont proches de celles des
chernozems 127, 731 dans lesquels se forme un humus du type < acides
humiques gris > qui est réputé pour sa liaison étroite avec la partie
minérale du sol.
Ainsi, dans les extraits d'humuspar NaOH 0.1 N des vertisolsmarocains,
nous avons trouvé aussi des minérauxargileux; on peut même arniverà une
sélectiondes minérauxqui sont les plus fortementliés à I'humus,en purifiantces
extraitspar précipitationavec HCI et extractionpar NaOH répétéesalternative-
ment: dans les préparatrions d'acideshumiquesainsi obtenueson trouve comme
contaminationminéralesurtout M, minéralle plus fortementretenupar l'humus
des vertisols[62].
L'humus du type < gris > est encore une cause de la couleur des
vertisols.

4. Le produil final de Ia tirsification

La successionrépétée de ces deux stades, hydromorphie et dessé-


chement chaud, mène à un vertisol aux propriétés caractéristiquesconnues.
Ici nous ne pouvons attirer l'attention que sur quelques-unesparmi elles :
L'état d'empilement orienté des feuillets de M tel qu'il est détecté par les
rayons X à l'échelle atomique se traduit sur une échelle macroscopique.
Ainsi s'explique la structure prismatique aux faces de clivage de préférence
horizontales et verticales. Plus cette orientation est complète et plus le
matériau est homogène, plus la structure prismatique devient grossière.
Pour la même raison, le gonflement de M à l'échelle atomique se reflète
par le foisonnement du sol au stade d'hydromorphie. Les fentes de retrait
qui apparaissent lors du desséchementne font alors que révéler l'état
ordonné préétabli par I'homogénéité et I'orientation du matériau. Lors de
ces mouvements de gonflement et de retrait, de légères inégalités de
terrain et des conditions hydriques se trouveront amplifiées par la pression
de ce matériau orienté, provoquant ainsi le phénomène des <<slicken-
sides >.
La faible teneuren matièreorganiquedesvertisols,qui est le résultat
de leur genèseparticulière,diminue encorepar l'aérationqu'entraînela
miseen labour permanente.Cependant,la couleurnoire subsiste[50], ce
,73
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION

qui indique que seulement les parties les plus fortement liées à I'argilc
sont à l'origine de la couleur vertique.
Dans un tirs de la Chaouia (domaine du Jacma, près de Berrechid), qtti est
labouré depuis plus de cinquante ans, une analyse, effectuée en 1909 par la
pharmacie àe la-Réserve à Casablanca, a trouvé 3,8 7o d'humus; une autre, faite
à I'Institut Agronomique à Paris en 1912, 4.8 % ; en 1954, la teneur en humus
était de 1,9 7a, selon une analyse faite à côttingen. En même temps les rendements
avaient continuellemelt baissé, malgré une forte fumure en engrais chimiques [50].
Bien qu'il soit difficite de comparer ces résultats obtenus par des prélèvements et
cjes mèthodes qui ne sont plus guère contrôlables, la diminution de la matière
organique n'en semble pas moins bien établie.

Par contre, pour les tirs brun-ncirs de la région de Sidi Slimane


(Gharb), il a été observé qu'ils ont perdu de leur cquleur noire, par la
mise en labour, pendant les trentes dernièresannées; ils sont devenus plus
rouges[11]; fait qui s'expliqueraitpar une moins forte liaison des substan-
ces organiquesavec les minéraux. En effet, dans cette région la tirsification
se greffe sur un matériau rubéfié antérieurement(hamri) et ne trouve donc
plus des surfaces fraîches de M. L'intensité de liaison en est diminuée.
Deux résultats d'analyse de laboratoire sont en accord avec cette observa-
tion de terrain:
- I'empêchement de contraction de M lors du chauffage est moins fort
pour les tirs brun-noirs (voir TlnrElu 8),
- l'extractionà la soudedes substanceshumiquesest plus facile dans les
tirs brun-noirs.
Par l'actionde l'hommela végétation naturelledes tirs a été détruite.Une
clesconséquences de celaest qu'il n'y a plus d'apportde matièreorganique riche
en N : le surpâturage du Charba fait disparaîtrelesléguminellsesencorefortement
représentées autortrde l9l0 [591.

Conclusions

En regardant nos résultats et le processustype de la tirsification que


nous venons d'esquisser,retenons les points suivants :
- La distance réticulaire (00 l) des minéraux montmorillonitiques,
c'est-à-dire l'écartement des feuillets d'argile, est augmentée dans un
matériau tirsifié par rapport à son état originel. Nous appelons cela le
< vertisol-gonflementde la montmorillonite >.
- I.{qus supposonsqu'à I'origine de ce phinomène se trouve l'adsorp-
tion par la montmorillonite de grands cations organiques,contenant N, car:
- jusqu'ici une adsorption de grands anions organiques n'a jamais été observée
132,40, 691.
- Llne forte augmentation des distances (001) a été constatée après adsorption
de grands cations organiques [2],
s vertiques
tisols et de leurs apparentés

7
A
6
5 Chaleur pendant
ieur suffisante et Interruption temporaire de
Hydromorphie le stade
du substratum I'hydrornorphie
de desséchement

o
Séquencesto- Séquences Sur Pour le haut
pographiques :
ù
climati- I'ensemble du profil
k o
ques*t du profil: seulement: q l

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*'r exemple d'une séquencesur matériau rubéfié.


76 C, HESS ET U. SCHOEN

- la légère acidité observée lors de la période d'hydromorphie [82], confère une


charge pcsitive aux acides aminés et substances apparentées, mais ne diminrte
que très faiblement la charge négative de 1a montmorillonite,
- la teneur en N des substances organiques liées à I'argile est relativement plus
forte que celle de la matière organique totale du sol (exprimée par le rapport C/N)
[49], voir aussi [42],
- N des vertisols est très résistant à I'oxydation [81], ce qui fait penser que les
parties azotées des complexes argilo-humiques sont protégées, d'une part par l'argile
et d'autre part par les éléments non-azotées des substances humiques qui se trou-
vent sur les surfaces externes ; loin du front d'attaque, N est ainsi à I'abri de
I'oxydation,
- l'adsorption, entre les feuillets de la montmorillonite, de constituants non-azotés
des acides humiques, comme leq quinones, est, certes, également possible, grâce au
caractère dipolaire de ces molécules, nrais elle ne semble pas jouer un rôle impor-
tant, vu la concentration de I'azote à proximité des srtrfaces de I'argile et sa résis-
tance à I'oxydation,
- la liaison, théoriquement possible, entre anions organiques et sites d'échange
pcsitifs de I'argile est peu caractéristique pour la montmorillonite, minéral quasi
ômniprésent dans les vertisols, car M n'a qu'une très faible capacité d'échange
d'anions; par contre, elle possède une très forte capacité d'échange de cations [77].

- Les spéro-colloïdesdes acideshumiques gris, rencontrésfréquem-


ment dans les sols noirs, ne peuvent entrer dans les espacesinterfoliaires
de la montmorillonite [55], sans doute à cause de leurs dimensions: 40 A
de diamètre, environ, pour un poids moléculaire de 2000. n faut donc
envisager que la polymérisation de ces acides humiques a lieu sur place,
c'est-à-dire après adsorption par I'argile, et qu'à la fois les cations des
espacesinterfoliaires et les substancesadsorbéespar les surfaces externes
entrent dans cette polymérisation. Un < mycélium > inextricable d'humus
englobe ainsi les feuillets d'argile.
-Le schéma présenté ici n'exclut pas d'autres formes de liaison
humus-argilequi n'auraient pas été observéespar la méthode employée.
- Plusieurs raisons d'explication des couleurs foncées des matériaux
tirsiûés peuvent être avancées:
les couleurs particulières aux différentes réactions d'adsorption de
cations organiques par la montmorillonite,
la couleur foncée provoquée par la fine répartition d'un corps à savoir
I'humus réparti sur les surfaces des minéraux argileux,
la couleur propre des acides humiques du type < gris >'
Dans un seul cas - i n61ts connaissance - la présence de FeS, a été rap-
portée comme source de la coloration d'un vertisol [25].

Par contre, Mn est sans influence sur la coloration ; l'examen des


vertisols en Espagne du Sud et au Nord du Maroc n'a pu fournir aucun
rapport significatif entre coloration et teneur en manganèse[1, 3].
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 77

- En dehors de sa fonction dans laquelle il peut remplacer Ca-.


(facteur 3) nous ne pouvons attribuer au magnésium aucun rôle spécifique
dans la tirsification. S'il est rencontré souvent dans les vertisols, il est
plutôt, lors de I'altération météorique des roches, le sous-produit de la
décomposition de minéraux riches en Mg (chlorite, attaplugite, augite,
olivine). Or, la montmorillonite, minéral favorisant la tirsification et con-
tenant peu de Mg, est le produit final habituel de I'altération météorique
des roches dans les régions subtropicales.
- Dansles spectresaux rayonsX desvertisolsla raie de diffractionprincipale
de la montmorilloniteest élargiepar l'adsorptionde substances organiques; la
bandeainsiforméepeut s'expliquer:
soit par un simple mélange entre M gonflée par les susbtancesorganiques et
M non-gonflée,
soit par des interstratifications du type M gonflée - M non-gonflée [53].
Pour ce qui est du glycérolage,les valeurs anormalement élevéesse compren-
draient par I'action du glycérolagequi s'ajoute à celle des substancesdéjà adsorbées,
pénétrant dans les espaceslaisséesvides par ces dernières.

L'empêchementde contraction des feuillets montmoritrlonitiquesse ramène à la


même cause, les substancesentre les feuillets constituent un obstacle: I'effet de
contraction soit par I'ion Ko, soit par la déshydratationlors du chauffage ne peut
s'exercerpteinement.
Le degré de cet empêchementde contraction est fonction de I'intensité de la
tirsification OABLEAU8) selon l'ordre suivant :
rendzine < sol tirsifié ( tirs de coteau < tirs de bas-fond.
- Oxydation et extractibilité par NaOH des substances organiques
adsorbées par les argiles gonflantes sont retardées et rendues difficiles à
cause de la protection par I'argile.

- Les phénomènes causés par le < vertisol-gonflement de la mont-


morillonite > sont moins prononcés dans les tirsifications sur matériaux
rubéfiés ; mais toutes les transitions avec les tirs noirs peuvent exister,
dans la mesure où la rubéfaction n'a pas atteint et masqué toutes les
surfaces de l'argile.

Application des résultats à la classification des vertisols. (Tas. 9)

Dans les premièresconclusionstirées des résultats(cf. pp. 56-60), différents fac-


teurs ont été relevés qui tous étaient entrés en jeu dans la formation des vertisols
présentés.La synthèsesur la formation d'un vertisol (cf. pp. 60-77) a fait comprendre
comment en effet chacun de ces facteurs avait sa place particulière et irremplaçable
dans le processusde la tirsification. Pour la classificationdes sols, I'action commune
d'un assezgrand nombre de facteurs présente une difficulté, comme nous I'avons
exposédans I'introduction(cf.pp.4l-43). Nous pensonsque tous sont d'une impor-
tance égaleet sommesdonc dans I'impossibilitéd'en choisir un qui, plus qu'un autre,
serait responsablede la formation de ces sols ; ainsi nous trouvons justifié l'établ,is-
78 C. HESS ET U. SCHOEN

sement d'une catégorieà part; l'usage du nom <<vertisol > étant déjà très répandu,
avec une signification relativement précise [27, 29], nous ne voyons pas {'util,ité
d'en créer un nouveau pour désigner cette catégorie à part.
L'attribution d'un sol à cette catégorie se justifiera alors dans le cas où tous
ces facteurs auront contribué à sa formation. Si, lors de la formation d'un sol,
un ou plusieurs des facteurs avaient diminué d'intensité, le sol qui en résulte cons-
tituera une transition vers une autre catégorie de sol; lorsque ce ou ces facteurs
auront complètement diisparu,le sol aura quitté le domaine de la tirsification et
il entrera dans cette autre catégorie. L'optique pédogénétiqueaura ainsi facilité
le travail du pédologue cartographe qui doit créer des catégorieset classer afin de
décrire valablement la réalité complexe des sols; ce travail de description dépendra
largement des observations de terrain, confrontées avec les résultats de I'analyse
rnorphologiquequi indique les formes héritéeset actuelles(importance des tirsifica-
tions héritées!), mais il dépendra aussi des résultats d'analyse de laboratoire, tels
que granulométrie (facteur 2), cations échangeables(facteur 3), capacitéde rétention
d'eau (facteurs I et 2), teneur en minéraux argileux et capacitéd'échangede cations
(facteur 1).

Rappelons maintenant (Tlnlteu 9) quelques-uns des sols présentés, en fixant


d'abord notre attention sur les variations qualitatives des facteurs qui feront saisir
les dubdivisionsà I'intérieur des vertisols. Par [a suite. nous considéreronsles varia-
tions quantitatives des facteurs, voire leur diminution d'intensité, qui expliqueront
les transitions vers d'autres catégories de so s. Enfin nous indiquerons quelques
autres types de pédogenèsequi se développenten l'absence d'un ou de plusieurs
des 7 facteurs vertiques.

Quand les sols marocains ne nous fourniront pas d'exemple, nous aurons
recours à des sols d'autres pays. Les noms de sol utilisis ici sans spécification
de leur origine sont ceux de la classificationfrançaise [7], les termes en italiques
sont ceux de la 7th approximation [83].
Facteur 1 : présence de minéraux argileux gonflants (surtout montmorilloni-
te) - u argile gonflante >.
Pour les surfacesde M nous étions amenésà distinguer entre surfacesfraîches
d'un minéral en voie de formation et surfacesvieillies. l-es premières favorisent le
plus fortement la tirsification. En effet, dans les sols sur basalte, dans lesquels M
est entièrement néoformée, la tirsification monte plus haut sur les versants que
ne le font habituellementles tirs de coteau, et même des sols apparemment < rend-
ziniformes >>montrent le < vertisol-gonflementde M > (T.lrueeu 8).
Les surfaces vieillies de M peuvent être plus ou moins altérées, du degré de
cette altération dépendra aussi I'affinité entre surfaces de M et grands cations
organiques, c'est-à-dire I'affinité vers la tirsification. Le revêtement des surfaces
de I'argile par (hydr)oxydes de fer lors de la rubéfaction d'un matériau est une
de ces altérations, qui ont tendance à diminuer I'influence du facteur < argile
gonfiante >>; en effet, nous avons vu que les tirs et tirsifiés brun-no,irsmontrent
un < vertisol-gonflementde M > relativement faible ; la distinction, envisagéepar
exemple au niveau du sour-groupe dans la classificationfrançaise, entre vertisols
<<no'irs > et vertisols >>brun-noirs >>,<<bruns ,> ou même <<rouges >) a dorc son
sens,sens qui coïncidera souvent avec la distinction entre vertisols bien développés
(modaux) et vertisols peu développés,précisémentà cause de cette altération des
surfacesde M.
Mais ces deux diistinctionsne coïncideront pas toujours pour la raison sui-
vante : comme le montrent des plaques minces de vertisols brun-noirs [66], la
rubéfaction peut occuper des surfaces très réduites de I'argile; quelques graines
d'hydroxydeJ de Fe iur les bords extérieurs des paquets des feuillets d'argile
suffiront pour provoquer une couleur brune ou rouge, tandis que la massede I'argile
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 79

de ce tirs cartographié <<brun-noir ,> ou même <<rouge )) se comportera comme


celle d'un tirs noir; elle formera un tirs bien développé,avec un vertisol-gonflement
de M et une matière organique difficilement oxydable et extractible; ce sera donc
un vertisol qu,i fait exception à la règle suivante: ncir : bien développé,brun =
moins bien développé.

Pour ce qui est de la distinction entre vertisols lithomorphes et topomorphes


(au niveau de la sous-classe),qui correspond, non sans difficultés, à celle entre
aquerts eT-usters, nous pouvons dire que la lithomorphie d'un vertisol est surtout
une fonction de sa teneur en M; plus cette teneur est élevée et mieux les surfaces
de M sont fraîches, plus cette lithomorphie pourra contrebalancer une exo-hydro-
morphie qui fait défaut.

En effet, dès que nous voyons diminuer la teneur en M ou augmenterI'altération


,1e ses surfaces nous n'avons plus affaire qu'à des vertisols topographiques,dans
lesquelsI'exo-hydromorphiedes bas-fondsdoit compenserI'endo-hydromorphiepro-
voquée par I'optimum du facteur <<argile gonflante > qui fait défaut; voici les
sols qui ont les teneurs en M les plus faibles:
m M : tirs noir < Sidi Slimane >.
sol tirsifié profond <<Sidi Bennour >.
mf M : sol châtain tirsifié < Sidi Bennour >.
sable brun noir < Bir Rami >>.
f M : sol hydromorphe < Sidi Bennour '>.
M abs : paravertisol <<Doukkala >>.

En même temps avec cette diminution en M le degré de tirsification se trouve


'e plus en plus amoindri; le paravertisol,dont la classificationest peu certaine,
constitue I'exception dont il était déjà question.
Dans les climats tropicaux, non seulement les surfaces de M et des autres
minéraux 2:1, mais aussiles cristauxentierspeuventêtre dégradés;en même temps
apparaîtra la kaolinite. Formée sur les versants,cette dernière sera, avec les 2:1
dégradés,érodée et transportée vers les plaines; dans celles-ci la proportion de
M non-dégradéedeviendra de plus en plus faible, dans la mesure où cet apport
devient plus important et le climat plus hurnide. Cette évolution qui se rencontre
actuellementen Afrique Noire [34, 84] et qui a régné au Maroc au Tertiaire [44]
créera des formes de transition vers les sols alluviaux noirs de la zone subéquato-
riale [79], dans lesquelsla kaolinite domine [52, 671. Cependant,des roches-mères
magmatiques basiques et ultrabasiques à altération montmorillonitique pourront
laisser subsisterdes vertisols même en zone subéquatorialegrâce à I'optimum du
l''" facteur vertique [67].
Facteur 2 : <<teneur en argile >.
lJne teneur en argile supérieure à 35 a/o sur l'ensemble du profil caractérise
les vertisols modaux. L'homogénéité de [a teneur en argile du haut en bas du
profil, exprimant un état d'orientation des feuillets d'argiles qui est partout le
même, assurera une structure prismatique bien développée, due aux faces de
clivages régulières.
Des couchesde sablesou de cailloutis empêchentcette orientation et diminuent
la fissilité : il en résulte ure structùre en très gros blocs massifs, redoutés par les
agriculteurs.
L'hétérogénéitéde la texture donnera lieu aussi à des mouvementsd'eau accélé-
rés ou ralentis selon I'horizon; il en résultera une hydromorphie qui n'est plus celle
propre aux vertisols, mais celle des sols hydromorphes, des pseudo-gleys;dans ces
derniers, la texture favorise par endroits 1a rapidité des mouvements d'eau, les
80 C, HESS ET U, SCHOEN

changements rapides entre saturation en eau, voire réduction, et desséchement,


voire oxydation, provoquant ainsi le dessin marbré de ces sols.

Une texture plus sableuseque celle des vertisols en général favorisera cette
hydromorphie non-vertique; rappelonsque le sol hydromorphe de < Sidi Bennour >>
n'a que 25 Vo d'argile; il en est de même des sables no,irs dunaires, lorsqu'ils se
trouvent en bas de la séquence; ils montrent alors des caractères proches des sols
hydromorphes (< sol sableux tirsifié > de < daya route côtière >>et <<sable brun-
noir > de < Bir Rami >).

A des endroits moins sujets à l'hydromorphie topographique, la porosité


augmentée par une texture plus sablonneusene permettra plus I'installation de
vertisols modaux, mais seulement de sols tirsifiés ou paravertiques qui peuvent
forrner des transitions vers des entisols et des inceptisols. Ici se placent trois
de nos sols : le < sol tirsifié profond >>de <<Sidi Bennour >, [e < sol sableux peu
tirsifié > de < daya route côtière >>et le < paravertisol >. Même une profondeur
considérable (le premier) et une forte teneur en M (le second) des 3 sols ne
peuvent pas remplacer le manque d'intensité du facteur <<teneur en argile >>.Le
drainage interne facilité de ces sols abrégera le stade de desséchement chaud
(cf. p. 70) pendant lequel I'humidité se maintient longtemps dans le sol. Si ce stade
favorable à la décomposition de la matrièreorganique est plus court, les périodes
d'impossibilitéde décomposition,par excèsd'eau (en hiver) d'une part, par manque
d'eau (en été) d'autre part, se trouveront rapprochées et la teneur en matière
organique en sera augmentée.C'est le cas des <<taougue >>,des < sables noirs >,
quri ont toutes les caractéristiques des vertisols, sauf la teneur en argile plus faible
et la teneur en matière organique plus forte. Sur les versants, la porosité des
matériaux tirsifiés sableux ne permettra que très difficilement à la tirsification de
<<gnimper >>: sur de très faibles pentes déjà, nous trouverons alors par exemple,
des sols sableux rendziniformes (voir plus bas: facteur 5).

Facteur 3 : < dynamique du Ca*t >>.

La distinction, au niveau de la sous-classe,entre vertisols lithomorphes et


topomorphes va de pair avec une variat'ion de la < dynamique du Ca.. > : elle
seia u endogène > dans les < lithomorphes ,>, c'est-à-dire les ions Ca.. et Mg-.
seront fournis par I'altération du matériau originel, et elle sera < exogène >>dans
les < topomorphes > dans lesquels les alcalino-terreux viennent pour une grande
partie des eaux d'apport.

Si en position normalement drainée, le lessivagede ces ions devient plus fort,


nous nous rapprochons des sols à complexe plus ou moins désaturé qui - selon
les autres conditions pédogénétiques- pourront être, par exemple, des sols isohu-
miques à complexe partiellement désaturés.des sols rouges méditerranéensou des
sols ferrugineux tropicaux.

En position de mauvais drainage, les eaux pourront apporter d'autres ions,


faisant côncurrence à la <<dynamique Ca** >), comme par exemple Na*. En plus
de cela il pourra y avoir accumulation de sels solubles. Il s'a-gira alors de tran-
sitions verJ les sols halomorphes (par exemple les notraquollic et natraquallic
mozaquerts).

Des vertisols fossiles qui se trouvent aujourd'hui dans des conditions climati-
ques plus humides deviennent des < vertisols dégradésu [51]; dans cette dégrada-
tion, Îe facteur agissantprincipalement aura été la désaturationd.u complexe argilo-
humique. l-es chérnozemsdégradésde I'Allemagne du Nord, témoins d'un climat
steppique, ont subi une désaturation semblable (voir aussi plus bas: facteur
< chaleur >>).
ANALYSE DES ARGILES ËT TIRSIFICATION 81

Facteur 4 : < profondeur suffisante >) et nature du substratum ))'

La profondeur du profil peut compens€r dans une certaine mesure, nous


I'avons vu pour le sol tiriifié profond de < Sidi Bennour )), un manque de teneur
.. uigif., mais elle ne peut pâs le remplacer, car la facilité de ressuyaged'un sol
.uUt",i* abrège trop la iérioaè du desséchement chaud. Il n'en reste pas moins que
ce facteur 4 reprêsenté, avec les facteurs << argile .gonflante- > et <. .teneur en
uigif" ,r, un reniort important pour créer des conditions d'hydrom.orphie dans le
-l'endohydromorphie
prËni, precirement à câuse de de la masse d'argile qui est
àu" a Ë"r trois facteurs. La profondeui peut ê[re _partiellementremplacée,si elle
fait défaut, par un substratum à torte rétention d'eau ; mais si, en meme temps'
la profondéù est faible et le substratumpeu favorable, les sols rencontréscesseront
d'êire des vertisols rnodaux et nous verrons apparaître des sols tirsifiés; ils tendront
vers les so[s peu évolués et les sols calco-magnésimorphes (cas des sols calcaires)
à mesure que ce 4" facteur vertique devient déficient.
Facteur 5 : < HYdromorPtlie >.
Après avoir aperçu le rôle important des facteurs 1, 2 et 4 dans la création
rl,une indo-hydromorihie d'un matériau, considérons maintenant I'hydromorphie
qui est le résultat du climat et du relief'
A l'intér,ieur des hydrotopo-séquences,les conditions hydriques varient en
fonction du re{lief: noui verrons les vertisols les mieux développésen position
basse; les tirs de coteau et les sols tirsifiés sur les versants pour passer enfin à
tles rendzineset deS sols squelettiques; plus le caractère < lithomorphe - endo-
hydromorphe > du matériau d'une telle séquence sera pro,noncé,plus la tirsifrcation
r"ta "n éiat de remonter des pentes même fortement inclinées. Dans la plaine, on
peut établir des séquences.eÂblables, en suivant les faibles d,ifférencesdu relief;
ôn trouvera ta mêmè diminution de I'intensitéde la tirsification (tirs brun-noir > sol
châtain tirsifié ) sol châtain, dans la séquence < Sidi Slimane >) qui sera reflétée
par un <<vertisol-gonflement de M >> décroissant; mais il est - évident que les
ôaractèresdes chaînons d'une telle séquenceseront beaucoup moins contrastés,[e
chaînon terminal formé en absence d'(exo)hydromorphie pourra être encore très
proche de la tirsification et en montrer certains caractères,comme le <<vertisol-
gonflementde M >, a fortiori lorsque le matériau possèdeune forte endo-hydromor-
phie (cas du < sol châtain > de < Sidi Slimane >>qui a 60 7o d'argile, mF mont-
morillonite, mf interss et dans lequel M avait augmenté au cours de la pédogenèse;
en effet, il pourrait s'agir d'un <<sol châtain vertique >)).
A I'intérieur des hydro-climat-séquences, en comparânt des sols qui se trotrvent
en même position topographique, nous assistons à une intensité de tirsification
décroissanteen allant d'un climat plus humide vers un climat plus sec, pour
arriver enfin à la limite du domaine de la tirsification. Ce domaine se laisse assez
bien caractériseret délimiter dans le cadre des indices climatologiquescomme celui
d'EÀassncpnt70, 931; mais [a caractérisationde tels domaines est difficile, d'une
paft, parce que les vertisols peuvent, grâce aux concentrations d'eau dans les bassins
collectionneurs, se nourrir des précipitations tombées ailleurs, sous un clirnat
beaucoupplus humide et d'autre part, à cause de I'existenced'un très grand nombre
de vertisols fossilesqui ne se formeraient plus aujourd'hui mais qui se maintiennent
et gardent leur caractère dans un climat qui est devenu plus sec au Maroc; ceci
est fréquemment le cas en Haute Chaouia [44], dans les Doukkala [90, 92], dans
les Beni Moussa [43] et dans le Haouz [49]. Les indices climatographiqueslimitant
la répartition des vertisols dans une province climatique donnée,la méditerranéenne,
comme I'indice EMBERGER au Maroc, perdent leur validité ailleurs ; c'est ainsi que
les vertisols au Nord-Cameroun se trouvent dans des régions pour lesquelles
les indices ENasEncanseraient de loin supérieurs aux valeurs-limite établies pour
le Maroc [4]. Retenons,pour la zone subtropicale où se trouve le Maroc, le type
suivant d'une hydro-clima-séquenceà intensité de tirsification décroissante: tirs
brun-noir > sol châtain tirsifié ) sol brun steppiquetirsifié 2 sol brun steppique
modal [93].
82 C. HESS ET U. SCHOEN

Facteur 6: < Interruption > temporaire de I'hydromorphie.


Nous pouvons distinguer entre interruption sur l'ensembledu profil et interrup-
tion pour les horizons supérieurs seulement.Dans ce dernier cas, s'il y a nappe
permanente profonde, ,[a formation d'un vertisol ne se trouvera pas empêchée, et
nous aurons affaire à un vertisol à gley de profondeur. Si la nappe est moins
profonde, on rencontrera des formes de transitions vers les gleys.
Dans le cas de I'interruption sur I'ensemble du profil, il y aura évidemment
formation d'un vertisol modal puisque nous avons vu comment llnterruption est
un des facteursindéniablespour la genèsedes vertisols.Mais il peut y avoir aussi
formation d'un pseudo-gleyqui est également caractérisépar I'alternance engorge-
ment - desséchement.Quels autres facteurs entrent en jeu dirigeant la pédogénèse
soit vers le vertisol, soit vers le pseudo-gley? Relevons ici surtout les contrastes
rapides de textur€, dont il était déjà question lorsque le facteur < teneur en
argile > a été traité, ainsi que les variations de structure correspondantes,mais
aussi la durée de I'interruption génlralement plus courte pour les sols à pseudo-gley.
Pour la classification,il ne sera pas toujours facile de subdiviser le sous-groupe
<<vertisols hydromorphes >>,en attribuant tel <<tirs de marais > [43] ou tel < tirs
de merja > aux catégories<<à desséchementsur I'ensemblede profil >) = tendance
vers le pseudo-gleyou < à desséchementsur les horizons supérieurs> = tendance
vers le gley.
Retenons, à titre d'exemple, une séquence à interruption d'hydromorphie
décroissante: sol tirsifié ) tirs ) tirs de marais ; sol hydromorphe.
Facteur 7 : <<Chaleur >>pendant l'interruption d'hydromorphie.
Nous avons vu qu'une températureélevéeest importante pendant la période de
desséchement qui se prolonge dans un maténiauargileux, car grâce à elle la quasi-
totalité de la matière organique non-adsorbéepar I'argile est oxydée. Par contre, la
formation des vertisols n'est pas influencéepar des températuresqui seraientfraîches
ou chaudespendant la période d'hydromorphie, à la seulecondition qu'ellesne soient
trop bassespour stopper toute activûté microbienne. En effet, les vertisols formés
en zone subtropicale à hiver frais et ceux formé en zone tropicale à saison
des pluies chaude sont identiques.
Si en qu'ittant les zones tropicales et subtropicales,les températuresdeviennent
plus bassespendant la période de desséchement,il y aura des sols dont la teneur
en matière organique sera plus élevée, grâce au maintien de la matière organique
individualisée; mais la nature de leurs complexesargilo-humiquespourra être très
voisine de ceux des vertisols l27l; ceci est le cas des chernozems; nous pensons
en effet que la déficiencedu facteur <<chaleur > est le facteur distinctif princ,ipa.l
dans la formation des vertisols d'une part et celle des chernozems d'autre part $ ;
sans pour autant oublier que d'autres facteurs entrent en jeu comme la teneur en
argile plus faible, remplacée par la teneur caractér,istiquedes loess en limon et
sable très fin, et I'absenceplus fréquente des minéraux montmorillonitiques. I1 y
aura donc également dans les chernozemsune proportion plus grande en surfaces
externes des compiexes argilo-humiques, caractériséespar les drifférentesformes
de liaison entre le fer et les substanceshumiques; tand,isque les surfacesinternes
intéressies par le vertisol-gonflementde la montmorillonite seront sensiblement
réduites.
Lorsque par augmentation des précipitations les chernozems se trouveront
scumis à une désaturation en Ca-. et Mg**, comme en Allemagne du Nord,
[54], les chernozems dégradés a,insi formés présenteront une analogie avec les
vertisols dégradésdu Nord-Cameroun [51] (cf. facteur 3).
Manuscrit déposéle 29.9.64
* Rappelons que les vertisols et sols vertiques pénétrant le plus dans la zone
tempérée se trouvent dans des régions connues pour leur chaleur d'été: les terres
noires de Limagne [22, 23], les smonica et lacoviste de la Pannonie 154, 6ll.
ANALYSE DES ARGILES ET TIRSIFICATION 83

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RÉsurr,tÉ

1. L'analyse minéralogique de la fraction argileuse a été utilisée pour


obtenir des informations complémentaires sur la formation et la nature
des vertisols et des sols qui leur sont apparentés.

2. En particulier, une quasi-omniprésencedes minéraux montmo-


rillonitiques dans les vertisols et un gonflement de ces minéraux par adsorp-
tion de substanceshumiques sur les surfaces internes ont été constatés.
3. En conclusion de ces résultats et de ceux obtenus par d?autres
chercheurs,sept facteurs déterminant la tirsiûcation ont été relevés : teneur
en argile gonflante, teneur en argile, dynamique du Ca.- et du Mg.., pro-
fondeur du profil ou substratum favorable, hydromorphie, interruption de
celle-ci, chaleur pendant cette interruption.

4. La connaissancede la genèse des vertisols a été appliquée à la


systématique de ces sols, dans le désir de les classer selon un point de
vue pédogénétique.
84 C. HESSET U. SCHOEN

ResuMeN

< Tirsificaciôn , y clasificacidn de los <<Vertisuelos >

1. El anâlisis mineraldgico ha sido utilizado para obtener informa-


ciones complementarias sobre la formaciôn y la naturaleza de los <<ver-
tisuelos > y los suelos anâlogos,

2. Se ha verificado, en particular, una casi-omnipresencia de los


minerales montmorilloniticos en los ( vertisuelos >, asi como una hincha-
z6n de estos minerales por absorpciôn de substanciashrimicas sobre la
faz interna.

3. Concluyendo de estos resultados y de los que han sido obtenidos


por otros, los autores notan siete factores que determinan la <. tirsifica-
ciôn > : contenido en arcilla .hinchante, contenido en arcilla, dinâmica
del Ca.- y de Mg--, hondura del profil o substrato favorable, hidromorfia,
interrupcidn de la misma, calor durante esta interrupcidn.

4. Se aplica el conocimiento de la génesis de los < vertisuelos ) a la


clasificacidn de estos suelos, deseando clasificarlos desde el punto de
vista pedogenético.

Survrueny

Tirsifying and classiûcation of vertisols

1. Mineralogical analysis of the clay fraction was used to obtain


complementary data on the formation and nature of vertisols and related
soils.

2. In particular, the findings show montmorillonite minerals to be


present nearly everywhere in vertisols ; these minerals are swollen through
adsorption of humic substanceson the inside surface.
3. Concluding from these results and from those of other research
workers, seven factors determining tirsification were noted : swelling clay
content, clay content, dynamics of Ca.. et Mg.., depth of profile or
favourable substratum, hydromorphy, interruption of hydromorphy, heat
during this interruption.

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