Chapitre 1 Généralité

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Chapitre I : Généralité sur la fiscalité

Pour un pays comme Djibouti, qui n’a aucune ressource naturelle, la fiscalité constitue la plus
importante manne financière pour faire face aux différentes dépenses publiques. La fiscalité
désigne la discipline qui étudie l’ensemble des règles relatives aux prélèvements obligatoires
auprès des citoyens. La fiscalité est également considérée comme un puissant instrument de
régulation économique capable d’influencer la consommation, d’encourager l’épargne ou
d’orienter le mode d’organisation et de production des entreprises.

Répartition des recettes fiscales nettes


(Loi de finances1 pour 2020)

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En 2020, le budget de l’Etat est présenté en équilibre et arrêté en recettes et en dépenses à un
total de 146.790.000.000FD.
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I. Définition et caractéristiques de l’impôt
1. Définition

C’est une prestation pécuniaire, mise à la charge des personnes physiques ou morales, requise
par voie d’autorité à titre définitif sans contrepartie directe, en vue de couvrir les dépenses
publiques et de réaliser les objectifs économiques et sociaux fixés par la puissance publique.
Cette définition repose sur le principe de l’égalité devant l’impôt.
Elle exprime l’idée de solidarité et d’égalité réelle face aux charges publiques et justifie la
contribution des citoyens aux dépenses, indépendamment des avantages reçus (s’opposant
en cela à la théorie de l’impôt-contrepartie).

2. Caractéristiques de l’impôt
Les caractéristiques de l’impôt sont :
 L’impôt est un prélèvement obligatoire et pécuniaire. Il s’oppose à l’emprunt qui est
un autre moyen de couverture des dépenses publiques.
 L’impôt est effectué par voie d’autorité : ce caractère est lié à la légitimité de la
puissance publique et au principe du consentement à l’impôt. Les contribuables sont
tenus à l’obligation de s’acquitter de l’impôt sous peine des sanctions prévues en cas
de retard, dissimulation ou fraude fiscale.
 Un prélèvement effectué sans contrepartie et à titre définitif. Les prélèvements fiscaux
reposent sur l’idée d’absence de contrepartie. La non-affectation de l’impôt caractérise
l’absence de contrepartie et constitue un principe budgétaire de la comptabilité
publique.
On distinguera l’impôt, des prélèvements suivants :
 Les cotisations sociales: prélèvements assis sur les salaires, associés au financement
de prestations sociales. Le Conseil constitutionnel a insisté sur le fait que les
cotisations sociales ouvrent droit aux prestations servies par les différents régimes
sociaux, ce qui les distingue des impôts;
 les redevances: elles rémunèrent un service rendu. Exemple: le péage ou droit d’entrée
des musées nationaux.

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II. Classification des impôts et taxes

La diversité et la nature des impôts et taxes permettent plusieurs classifications :

1. La classification selon la fonction de l’impôt

Les fonctions de l’impôt sont de trois ordres :

 Fonction financière : faire participer les contribuables au financement des dépenses


publiques ;
 fonction économique : influencer le comportement des agents économiques par les
actions : conjoncturelle (baisse ou hausse de l’impôt) et structurelle (mesures en
faveur de la création d’entreprises…) ;
 fonction sociale : Le rôle social de l’impôt se manifeste par la redistribution du
produit de l’impôt en direction des couches les plus défavorisées. Aussi pour réduire
les inégalités sociales, l’État procède souvent à la détaxation des produits de première
nécessité et à la sur taxation des produits de luxe.

2. La classification administrative

Elle comprend :

 les impôts directs sont des impôts périodiques supportés directement par les personnes
qui y sont assujetties. Ils sont souvent recouvrés à l’aide d’un rôle, c’est-à-dire d’une
liste nominative des contribuables. Ces derniers ne peuvent reporter la charge de
l’impôt sur d’autres agents économiques.
 Les impôts indirects sont les impôts sur les dépenses, qui s’incorporent dans le prix
des biens et des services consommés. Les entreprises les versent à l’État. Ils sont
perçus sans émission de rôle nominatif. Ils reposent sur la réalisation d’un acte précis -
consommation par exemple. Les impôts indirects touchent une matière imposable,
quel que soit le contribuable. Ils reposent sur une assiette irrégulière, intermittente,
tout au long de l’année.

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3. La classification économique
On distingue :

 L’impôt sur le revenu : le revenu est constitué par le total des sommes perçues par un
individu (personne physique ou morale) pendant une année. Il provient soit du capital
(loyers et revenu foncier par exemple), soit du travail (salaire par exemple). Il peut
être mixte (bénéfices réalisés par l’exploitant d’une entreprise individuelle par
exemple).
 L’impôt sur la dépense : cette forme d’imposition frappe le revenu au niveau de son
utilisation. Il s’agit essentiellement de la TVA qui constitue un impôt général sur la
dépense, et les différents droits indirects (sur les tabacs, alcools, produits pétroliers,
ect).
 L’impôt sur le capital : prélèvement effectué à la suite d’une accumulation (valeur
d’un patrimoine) ou d’un mouvement (transmission de bien) de capital, par exemple
(impôt de solidarité sur la fortune, les droits de succession, les taxes additionnelles aux
droits d’enregistrement).

III. Les sources du droit fiscal

Les principales sources du droit fiscal sont d’ordre constitutionnel, conventionnel, législatif,
doctrinal et jurisprudentiel.

 Les sources législatives et réglementaires : la loi constitue la norme fondamentale du


droit fiscal. En effet, c’est la loi qui fixe les règles concernant l’assiette, le taux et les
modalités de recouvrant des impositions de toute nature. Ainsi, chaque année le
parlement vote la loi de finances, qui définit et autorise la perception des recettes
fiscales de l’État et d’autres collectivités publiques. Les décrets et les arrêtés
interviennent pour compléter et préciser les lois en vue de leur mise en œuvre.

 Les sources conventionnelles : elles tirent leur légitimité des dispositions de la


constitution qui stipulent que « les traités ou accords régulièrement ratifiés ont, dès
leur publication, une autorité supérieure à celle des lois internes, sous réserve pour
chaque accord ou traité de son application par l’autre partie ».

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Parmi les conventionnelles on distingue ;

- Les conventions internationales dites de non double imposition : celles-ci sont passées
entre deux (2) États dans le but de régler la situation fiscale des personnes susceptibles
d’être imposées du fait de leurs activités, de leur domicile ou de leurs revenus dans
chacun des deux États concernés.
- Les clauses d’assistance administrative internationales, visant à échanger des
renseignements et de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale.
- Les dispositions issues des instances communautaires (règlement, directive et
décision) tendant à harmoniser et à rapprocher les dispositions législatives
réglementaires et administratives.

 Les sources doctrinales et jurisprudentielles : La doctrine administrative en matière


fiscale comprend les instructions, les circulaires, les notes de service et les réponses
ministérielles aux questions posées par les élus, visant à commenter et à interpréter les
dispositions fiscales. Cette doctrine résulte de l’interpellation des textes, est opposable
à l’administration, par les administrés, qui peuvent en contester la validation devant
les tribunaux.
La jurisprudence : il s’agit des jugements rendus par les tribunaux compétents pour
trancher les litiges d’ordre fiscal. La connaissance de cette jurisprudence renseigne par
la façon dont les tribunaux interprètent les textes fiscaux.

IV. Les éléments de la technique fiscale

Pour l’établissement de l’impôt, l’administration fiscale agit dans un cadre rigide qui prend en
compte plusieurs principes :

- Les personnes imposables : personne physique ou


morale désignée comme contribuable ou assujettis
par la loi ;
Champ d’application
- Les opérations imposables ;
- Les règles de territorialité

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Elle précise :
- Les limites du territoire auquel s’applique la
législation ;
Territorialité
- Les règles à appliquer lors d’opérations réalisées
avec d’autres pays ;

Fait générateur Évènement qui fait naitre une créance au profit du trésor

Exigibilité de l’impôt - Date à partir de laquelle le trésor est en droit de


réclamer le montant de l’impôt ou de la taxe

- Elle représente la base d’imposition sur laquelle


sera calculé l’impôt :
Assiette
- Plusieurs modes d’évaluation de la base
d’imposition sont retenus par l’administration :
(évaluation réelle, forfaitaire et indiciaire)

Liquidation Représente le calcul du montant exigible

Paiement effectif de l’impôt, soit :

- de manière spontanée

Recouvrement - après réception d’un avis d’imposition

- par une retenue à la source

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V. L’organisation de l’administration fiscale djiboutienne

La direction de l’hôtel des impôts a compétence pour :


- asseoir et liquider les impôts et taxes directs et procéder au contrôle des déclarations y
relatives,
- vérifier l’assiette ou les bases de calcul de ces impôts et taxes,
- instruire le contentieux les concernant.

Elle est organisée en cinq (5) bureaux :


- bureau de la Patente, des licences et de la fiscalité foncière,
- bureau des Précomptes salariaux et de l’impôt sur les personnes physiques,
- bureau des grandes entreprises,
- bureau des Enquêtes et des vérifications fiscales,
- bureau de l’Enregistrement et du timbre.

Le bureau de la patente, des licences et de la fiscalité foncière est chargé de :


- l’assiette, de la liquidation et du contrôle des droits en matière de patente, de licences
et d’impôt foncier;
- la délivrance des patentes et des licences, et de la réactualisation du tableau des
patentables;
- le recensement des propriétaires et du recueil de l’ensemble des données requises pour
l’établissement de l’impôt;
- la préparation de la commission annuelle de l’évaluation foncière;
- le recoupement des informations avec la sous-direction des Domaines et de la
conservation foncière et les services de l’Enregistrement.

Le bureau des Précomptes salariaux et de l’impôt sur les personnes physiques a la


charge :
- de l’assiette, de la liquidation et du contrôle de l’impôt sur les traitements et salaires et
des autres impôts de même nature,
- de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux relevant du régime du forfait,
et enfin de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux relevant tant du régime du
forfait de la déclaration contrôlée, que de l’évaluation administrative;

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- du recensement des employeurs et de l’ensemble des personnels assujettis à un régime
déclaratif.
Le bureau des grandes entreprises est chargé de l’assiette, de la liquidation et du contrôle des
entreprises assujetties à l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux relevant du
régime du réel, ainsi que de l’impôt sur les bénéfices des personnes morales.
Le bureau des enquêtes et des vérifications fiscales a pour missions :
- la programmation, l’engagement et le suivi des vérifications fiscales;
- l’exercice du droit de communication et les enquêtes diverses;
- le recensement des contribuables et le contrôle des assujettis à la patente et à la
licence;
- la surveillance des constructions nouvelles, des démolitions, ainsi que des vacances
d’immeubles et des terrains non mis en valeur.
Le bureau de l’enregistrement et du timbre est chargé d’effectuer l’enregistrement des actes et
de délivrer les timbres fiscaux. La Sous-direction du Recouvrement est chargée de la prise en
charge et du recouvrement, à l'amiable ou par les moyens de contrainte prévus par le Code
général des impôts ou d'autres dispositions réglementaires, des impôts directs, des impôts
indirects ainsi que des droits d'enregistrement et des produits du domaine ayant fait l'objet,
selon le cas, de rôles, ordres ou titres de recettes émis par les sous-directions compétentes de
la Direction des Impôts.
L'encaissement des droits correspondants demeure de la seule compétence du trésorier payeur
national, dans les conditions fixées à l'article 98-4 ci-après.
La Sous-direction du Recouvrement est placée sous l'autorité d'un sous-directeur qui a la
qualité de comptable public ; à ce titre il est responsable de l'apurement des créances qu'il a
prises en charge et est soumis au contrôle juridictionnel du juge des comptes.
La Sous-direction du Recouvrement est organisée en quatre bureaux :
- Le bureau des prises en charge qui prend en charge et recouvre en phase amiable les
créances émises par les sous-directions compétentes de la Direction des Recettes et
des domaines en matière d'impôts directs ou indirects, de produits du domaine ou de
droits d'enregistrement ;
- Le bureau du recouvrement contentieux qui est chargé du recouvrement forcé des
créances demeurant impayées à l'issue de la phase amiable, par la mise en œuvre des
procédures et mesures de contrainte prévues par le Code général des impôts ou
d'autres dispositions législatives ou réglementaires ;

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- Le bureau des recherches qui assure, au profit du bureau du recouvrement
contentieux, la collecte sur le terrain des renseignements qui sont nécessaires à
l'identification et à la localisation des redevables ;
- le bureau de la comptabilité qui procède à l'enregistrement comptable des prises en
charge et des recouvrements et assure les liaisons avec les services de la Direction du
Trésor et de la comptabilité publique.

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