Charbon - Version - Mai 2015
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BENARD Anne-Gaëlle
RASAMINDISA Alain
AUBERT Sigrid
DANFLOUS Jean-Paul
2
Table des matières
Sigles ........................................................................................................................................................ 2
Introduction............................................................................................................................................. 5
I Le charbon de bois, la principale source d’énergie à Madagascar........................................................ 6
1) De l’importance socio-économique du charbon de bois ......................................................... 6
2) Le marché : une demande importante, une offre relativement stable .................................. 7
3) L’approvisionnement urbain en charbon de bois, un défi de taille ....................................... 7
4) Politique du gouvernement en matière d’approvisionnement en bois énergie ................... 8
5) Les instruments de contrôle et de régulation.......................................................................... 8
II Etude d’une filière où domine l’informel ........................................................................................... 12
1) Caractérisation de la filière ..................................................................................................... 12
2) La filière charbon de bois autour d’Antananarivo ................................................................ 12
III Caractéristiques de la filière .............................................................................................................. 16
1) Structure de la filière ............................................................................................................... 16
2) Identification des acteurs ........................................................................................................ 16
3) Analyse des flux ....................................................................................................................... 19
4) Organisation spatiale et flux associés .................................................................................... 19
IV Diagnostic organisationnel et stratégies des agents......................................................................... 21
1) Une organisation verticale basée sur la confiance ................................................................ 21
2) De l’origine et des stratégies des charbonniers..................................................................... 21
3) De la faisabilité d’une démarche collective pour une production durable ......................... 21
V Les enjeux ........................................................................................................................................... 22
1) Valoriser le CDB produit grâce aux techniques de carbonisation améliorée...................... 22
2) Appuyer la professionnalisation de la filière ......................................................................... 22
3) Promouvoir la gestion locale de la ressource forestière : un enjeu économique, social et
environnemental.............................................................................................................................. 22
4) Parer à l’augmentation des coûts et des prix engendrés par davantage de contrôle ......... 24
5) Une ressource en danger ? ...................................................................................................... 24
6) Valoriser le charbon de qualité sur les marchés ................................................................... 25
Conclusion ............................................................................................................................................. 26
Bibliographie.......................................................................................................................................... 27
Sitographie ............................................................................................................................................ 29
Annexes ................................................................................................................................................. 30
3
Liste des figures
4
Introduction
1
L’étude réalisée en 2014 par Andriamifidy, consultante CIRAD, a constitué la source principale d’informations.
Cette étude se penche sur la filière bois en général et l’approvisionnement d’Antananarivo.
5
I Le charbon de bois, la principale source d’énergie à Madagascar
Pour 1ha valorisable en charbon, madrier, traverse, bois rond, bois de chauffe
500 sacs
Pour 1ha valorisable en charbon uniquement
800 à 1300 sacs
Pour 1ha valorisable en charbon, bois rond et bois de chauffe
150 à 300 sacs
D’après Andriamifidy, 2014b
2
Source : Ministère des eaux et forêts, 2013.
3
Cérémonie traditionnelle malgache dite du « retournement des morts ».
6
Les emplois générés par l’exploitation de bois sont multiples : propriétaire
foncier, exploitant forestier, charbonnier, bûcheron, tâcherons, scieur de long etc.
Pour exemple, une ville de 100 000 habitants utilisateurs de bois-énergie génère
des revenus pour 20 à 30 000 personnes, surtout des ruraux, et pour chaque bassin
d’approvisionnement, il serait question de plusieurs milliers de charbonniers et de
bûcherons concernés (Montagne et al, 2010).
Le charbon de bois revêt une importance toute particulière pour les ménages
urbains. Il permet effectivement l’accomplissement de différentes tâches de la vie
quotidienne : la cuisson des aliments, le repassage, l’éclairage, le chauffage, le séchage
des produits, la fertilisation par l’utilisation des cendres (Andriamifidy, 2014b), la
réduction de certaines odeurs du fait de son pouvoir absorbant (aux latrines par
exemple).
7
A Antananarivo, la consommation en bois énergie ne cesse d’augmenter.
Ramamonjisoa (1993) chiffrait pour l'année 1988 les besoins de l'agglomération
tananarivienne à 126 000 t, en 2011, elle frôlait les 170 000 t (Andriamifidy, 2014a). Par
ailleurs, le rythme de la croissance urbaine actuelle et le contexte de pauvreté persistant
font du charbon de bois la source d’énergie privilégiée des ménages, compatible avec
leur faible pouvoir d’achat.
a) Cadre juridique
5
CARAMCODEC, COGESFOR menés par le CIRAD.
8
Depuis 1982, le charbon est spécifiquement soumis à un régime propre prévu par le
décret 82-382 fixant une réglementation pour l’exploitation du bois et sa transformation
en charbon. Par ailleurs, le Décret 82-312 réglementant la fabrication du charbon de
bois est actuellement en projet.
A cela, il faut ajouter le régime particulier auquel sont soumis les charbonniers
impliqués dans des communautés locales de base (CLB), signataires d’un contrat de
transfert de gestion prévu par la loi GELOSE6.
Ces textes fixent les droits et les obligations des charbonniers, concernant
l’acquisition et la reconnaissance du statut de charbonnier (différents justificatifs à
fournir), les modalités de fabrication du charbon (méthodes rationnelles, délimitation
des lots, pas d’incendie de souche d’arbres etc.) et celles de sa commercialisation
(autorisations nécessaires).
b) Outils de contrôle
Exploitant
- Titre foncier (dans le cas d’un exploitant-propriétaire)
- Acte de vente (dans le cas d’un exploitant non propriétaire)
- Permis d’exploiter7
Commercialisation :
- laissez-passer pour le transport côté et paraphé par le service des eaux et forêts,
signé et daté par le charbonnier
- laissez-passer faisant mention du numéro de permis ou d’autorisation,
provenance et destination du charbon, etc.
L'ensemble du régime juridique ne concerne que les fabricants de charbon et non les
détaillants ou autre. Ces acteurs ressortent du régime général par rapport à leurs
activités de commercialisation.
9
ailleurs, l’arsenal juridique autour de l’exploitation des ressources ligneuses est
complexe10 et difficilement accessible par les acteurs, même ceux censés le faire
respecter11. Ainsi, des filières d’approvisionnement se sont développées de manière
informelle.
10
Une analyse du cadre juridique effectuée par P. Karpe, O. Andriamandroso et P. Montagne souligne le
manque de lisibilité des textes et les confusions qui en découlent (Montagne et al, 2010).
11
En cours de réforme.
10
Figure 3 : Procédure réglementaire
11
« Comme dans la plupart des
grandes villes du tiers monde, les
filières d’approvisionnement en
II Etude d’une filière où domine l’informel
produits ligneux d’Antananarivo sont
des filières informelles, qui 1) Caractérisation de la filière
fonctionnent quasiment à flux tendus
avec une efficacité, une réactivité et La filière charbon de bois est double. Les circuits
une adaptabilité remarquable aux
variations de la conjoncture »
de commercialisation émanent :
Montagne et al, 2010 - De plantations paysannes, gérées par des
exploitants spécialisés, en toute légalité
- De petits producteurs, inscrits dans le
secteur informel
En effet, pour assurer l’approvisionnement des villes, les filières de production de
charbon de bois se sont inscrites dans des circuits non officiels.
ans.
Cependant, la baisse tendancielle du prix du bois, la croissance de la population
rurale, et la nécessité de maintenir leurs revenus de subsistance poussent les exploitants
à étendre leurs plantations (ibid.).
Par ailleurs, le passage au charbon de bois pour la cuisine des ménages a permis
d’élargir le rayon d’approvisionnement des villes (Montagne et al, 2010).
Néanmoins, cette synthèse bibliographique portera uniquement sur les filières à
proximité de la capitale, dans la région Analamanga. Celle-ci a effectivement été
identifiée comme principale fournisseur d’Antananarivo, satisfaisant 70% de la
demande en charbon de bois (Andriamifidy, 2014b).
12
Localisation des bassins de production
12
Faute d’étude sur cette région, nous n’en ferons plus mention dans le reste de cette synthèse.
13
Figure 4 : Carte de l’implantation des principaux bassins de production autour
d’Antananarivo
A plus grande échelle, la filière charbon de bois structure l’espace urbain. Elle a
fait des gares routières autour de Tana les centres névralgiques de son
approvisionnement. Le charbon y est acheminé par des chauffeurs de taxi-brousse, des
transporteurs particuliers qui l’achètent en bord de route (cf. « Ville et biodiversité, le
14
bois-énergie à Madagascar », en ligne13) ou des exploitants qui possèdent un moyen de
transport (Andriamifidy, 2014b). A titre d’exemple, à Tana, un « quartier du bois » s’est
développé autour de la gare routière du Nord-Est avec l’implantation de grossistes en
bois d’œuvre et charbon de bois.
13
Sur le site riaed.net. Le Réseau International d’Accès aux Energies Durables est une plateforme
internationale d’expertise en matière d’énergies renouvelables et de leur promotion dans les Pays du
Sud. Elle est notamment animée par le GRET.
15
III Caractéristiques de la filière
1) Structure de la filière
10 000 AR
13 000 AR
La filière charbon de bois est une filière courte : il n’y a peu ou pas d’intermédiaires
intervenant dans la chaîne de valeur. Les exploitants, propriétaires ou non des parcelles
16
exploitées, ne font pas appel à des collecteurs ou des transporteurs pour
l’approvisionnement. Ils réalisent en général ces activités eux-mêmes. De plus,
contrairement aux filières classiques, où les acteurs ont chacun un rôle bien défini, les
agents interviennent ici à différents niveaux : exploitant-charbonnier, exploitant-
transporteur…Les fonctions sont souvent combinées selon les moyens financiers.
En amont de la filière on distingue deux types de producteurs (Andriamifidy,
2014b) :
- Les exploitants propriétaires
- Les exploitants non propriétaires
Les exploitants propriétaires possèdent le bois sur pied, normalement légalisé par
un titre foncier. Pour autant, la majorité des parcelles ne sont pas immatriculées
(Andriamidfidy, 2014 ; Ramamonjisoa, 2015). Les études ont recensé deux autres
pratiques locales définissant le propriétaire du terrain : (i) témoignage du fokon’olona
peut suffire à justifier l’appropriation de la parcelle dans le district de
Manjakandrian (Andriamifidy, 2014a&b), ou encore (ii) les lettres des propriétaires des
parcelles voisines, du chef fokontany et du maire déclarant les limites de la parcelle pour
le cas d’Anjozorobe (Ramamonjisoa, 2015) .
Les exploitants propriétaires peuvent justifier des documents nécessaires à
l’exploitation du bois (cf. I-5)b)). Ils ont recours à la main d’œuvre familiale, ou
emploient des tâcherons ou des salariés forestiers ; cette main d’œuvre est rémunérée
entre 1700 et 2 200 Ariary par sac de charbon (Andriamifidy, 2014b ; Ramamonjisoa,
2015). Dans d’autres cas, les employés sont payés à la journée et l’exploitant prend en
charge leur repas et déplacements (Andriamifidy, 2014b).
La contractualisation entre ces agents se fait à l’oral, et les tâcherons sont tenus de
respecter le calendrier d’exploitation de l’exploitant.
En général, les exploitants propriétaires possèdent leur propre moyen de transport
pour acheminer leurs produits vers Antananarivo, où ils vendent un sac de charbon
entre 12 et 14 000 Ariary.
17
Le manque d’informations regardant les aspects socio-économiques de l’analyse de
filière ne nous permet pas ici d’appréhender les relations qui unissent les acteurs, les
rapports de force existants, et donc d’analyser leur stratégie respective14.
b) Les transporteurs
Les exploitants n’étant pas en possession d’un camion font appel à un transporteur
pour l’acheminement du charbon vers Antananarivo. Ce service se chiffre à 240 000
Ariary, pour un camion de 160 sacs (Andriamifidy, 2014b).
La littérature disponible ne mentionne pas les prix d’achat par les grossistes aux
producteurs. On sait néanmoins qu’ils revendent entre 9000 et 12 000 Ariary aux
détaillants. Ces derniers pratiqueront un prix compris entre 12 000 et 14 000 Ariary le
sac au consommateur.
La commune et le fokontany
Le paiement de ristournes à ces deux collectivités est une condition sine qua non
pour la commercialisation légale du charbon de bois. Elles s’élèvent à 30 000 Ariary
14
Manque de données sur le nombre de bûcherons, charbonniers ; les conditions de leur rémunération, entre
autres…
15
La DREF et la CEF sont les structures décentralisées du service forestier. « De 2008 à mai 2013, les
autorisations de coupe ont été délivrées par la DREF. Ce n’est à qu’à partir de mai 2013 qu’on a remis la
délivrance de ces autorisations sous la responsabilité du CEF (cantonnement) de chaque district »
(Andriamifidy, 2014).
16
Selon les dispositions du décret 82-032.
18
pour une exploitation d’un hectare à la commune ; et à 5000 Ariary par camion de
charbon pour le fokontany (Andriamifidy, 2014b).
Les prix de vente varient selon l’espèce utilisée (pin ou eucalyptus) et sont différents
d’une zone à l’autre. Ainsi, en bord de route, dans les zones de production, un sac de
charbon coûte 7000 Ariary ; à Antananarivo, il est vendu entre 12 et 14 000 Ariary.
La carte suivante présente une estimation (en tonnes) des produits transportés vers
Antananarivo émanant des zones de production.
.
17
Cet aspect explique notamment le manque de données fiables sur les superficies exploitées et la quantité de
produits issus des plantations. Les failles admiinistratives de la DREF et du CEF ont été judicieusement révélées
par l’étude de Andriamifidy (2014).
19
Figure 7 : Organisation spatiale de la production de charbon de bois dans le bassin
de la région d’Analamanga, pour l’approvisionnement d’Antananarivo (d’après les
estimations d’Andriamifidy, 2014b)
20
IV Diagnostic organisationnel et stratégies des agents
La cohérence autant verticale qu’horizontale entre les acteurs est facilitée dans la
mesure où il s’agit ici d’une filière courte.
Dans le cas des exploitants-propriétaires (cf. section III-2)), un contrat oral lie les
propriétaires et les tâcherons qu’ils emploient. L’exploitant-propriétaire, en plus de la
rémunération, prend en charge les déplacements et les repas de ses ouvriers.
Concernant le transport, des relations de confiance sont établies entre les
chauffeurs de camions et les exploitants qui y font appel.
Enfin, pour la commercialisation, des relations de confiance et de longue date
existent entre les exploitants et les grossistes ou commerçants urbains.
Ramamonjisoa (2015) illustre l’importance de la communauté dans la fabrication
de charbon de bois : les membres d’une même famille peuvent constituer intégralement
une filière, de l’exploitant au détaillant.
21
d’institution peuvent être envisagés selon les enjeux investis, dont les communautés de
base pour gérer les forêts exploitées selon des plans d’aménagement simplifiés.
V Les enjeux
Nous l’avons vu, la stabilité de la demande urbaine assure des revenus constants
pour les agents de la filière charbon. Les prix ont tendance à être stables, et n’ont pas ou
peu augmentés par rapport à l’évolution du pouvoir d’achat de la population. Or, vus
l’importance du transport motorisé pour l’approvisionnement et l’augmentation du prix
des carburants, une réduction substantielle des marges et des revenus des agents à tous
les niveaux s’est faite sentir (Montagne et al, 2010).
De même, l’inscription de la filière dans un cadre non officiel ne permet pas une
bonne répartition de la valeur ajoutée. Ainsi, la professionnalisation de la filière permet :
- Une meilleure structuration des activités
- L’assurance de la durabilité de l’activité
- La création de meilleurs revenus pour les agents
19
Cf. Annexe 1.
22
opportunité pour les populations locales pour reprendre le contrôle de leur terroir et de
ses ressources forestières. En effet, « les contrats de transfert de gestion visent à
intégrer la production et la commercialisation associatives du bois-énergie dans le
« droit coutumier »21 des populations locales » (Muttenzer, 2012). Ce transfert
représente une opportunité de valorisation de la filière charbon pour une production
durable. La gestion de proximité permise par le contrat vise l’exploitation raisonnée des
ressources dans la mesure où elle remédie au manque de ressources humaines et
techniques des administrations forestières qui n’arrive pas à assurer cette gestion22.
De plus, l’amélioration de la gestion des ligneux (avec l’approvisionnement pérenne
des centres urbains) permet une redistribution des capitaux des villes vers les
campagnes, dont les terroirs se trouvent ainsi redynamisés et valorisés.
Par ailleurs, l’analyse des résultats du projet GESFORCOM (qui s’appuie sur la
création de CLB, la formation des charbonniers et du personnel forestier) a mis en
exergue des impacts positifs sur la préservation de la ressource ligneuse et
l’approvisionnement de la ville de Mahajanga (cf. Résultats projet GESFORCOM, 2010).
Cependant dans la région qui nous intéresse ici, la dynamique des contrats de
transfert de gestion en est encore à un stade embryonnaire. En 2013, 13 contrats de
transfert de gestion ont été recensés dans le district d’Anjozorobe ; 33 contrats initiaux
répartis dans les districts d’Anjozorobe, de Manjakandriana et d’Andramasina23.
Cependant, une étude réalisée en 2014 déplore les
dysfonctionnements de ces VOI, notamment dans le « Sur la bordure orientale des
district de Manjakandriana (Andriamifidy, 2014b). Hautes Terres et dans la dépression
Les charbonniers impliqués dans les VOI sont de l’Angavo, il n’y a pas de césure
radicale entre la forêt naturelle, et la
soumis à un régime particulier prévu par la loi
forêt de reboisement mais au
GELOSE qui permettrait de territorialiser la filière contraire une interpénétration de
charbon et de préserver la ressource. l’une et de l’autre puisque des
essences secondaires colonisent les
Permettre aux populations de se réapproprier sous-bois des futaies d’eucalyptus, ce
23
une ressource énergétique durable pour les populations rurales et urbaines les plus
pauvres.
Par ailleurs, les plantations paysannes participent plus largement à la lutte contre
l’érosion des sols, à la préservation de la biodiversité (cf. encadré) et à la séquestration
de carbone atmosphérique.
Sécuriser la filière charbon de bois participe à la pérennisation des ressources
ligneuses, la sécurisation de l’approvisionnement urbain et la lutte contre la pauvreté
dans le monde rural.
4) Parer à l’augmentation des coûts et des prix engendrés par davantage de contrôle
Les hausses des prix du charbon de bois pour le consommateur et parfois les
ruptures d’approvisionnement sont souvent imputées à l’augmentation du contrôle par
les pouvoirs publics. Les taxes, ristournes et les procédures administratives nécessaires
à la commercialisation licite du charbon de bois découragent les producteurs. Associez à
cela la hausse tendancielle des prix du carburant, et toutes les conditions sont réunies
pour l’inscription durable de la filière dans le secteur informel.
Il convient pour y remédier d’accompagner les acteurs tout au long de la filière, par
des activités de sensibilisation et de formation permettant in fine de mieux structurer
ces filières.
24
En outre, cette situation pose problème quant à la qualité du charbon commercialisé.
L’exploitation de jeunes plantations (1 à 2 ans) donne un charbon d’un calibre trop petit
- pour un rendement faible. Ceci engendre la coupe prématurée d’autres parcelles… Au
bilan, l’exploitation du charbon de bois est aujourd’hui ancrée dans un cercle vicieux
faisant craindre la péréclitation de la filière et la diminution de la ressource ligneuse.
25
Cf. riaed.net
25
Conclusion
Ainsi, la filière charbon de bois, aux vues de l’importance qu’elle revêt aujourd’hui
et encore pour longtemps à Madagascar, est porteuse de potentialités pour le
développement des territoires ruraux de production.
26
Bibliographie
ANDRIAMIFIDY Andoniaina Vatosoa et al., 2014b, Filières bois et charbon de bois dans la
région Analamanga et approvisionnement de la ville d’Antananarivo, Antananarivo,
CIRAD, 68 p.
MUTTENZER Franck D., novembre 2012, « Analyse cognitive d’une politique publique :
justice environnementale et « marchés ruraux » de bois-énergie » in Madagascar,
conservation et développement, vol. 7, 79-86 pp.
RAKODRONDRANIVO Mihary, 2014, Vers une gestion durable des plantations forestières :
état des lieux, cas de la région Analamanga, ESSA, 103 p.
27
RAZAOHARIMIASA Nihry, 2013, Etude de l’exploitation de charbon de bois dans la
commune rurale de Nandihizana, Université d’Antananarivo, 100 p.
28
Sitographie
www.cirad.org
www.conservation.org
www. madagascar-sage.org/gelose.htm
www.onu.mg/pnud
www.parcs-madagascar.com
www.pnae.mg
www.riaed.net
www.smbmada.net
www.worldwildlife.org/madagascar
29
Annexes
30
Annexe 2 : Carte de la répartition des transferts de gestion (et leur statut) dans la région
Analamanga en 2013
31