Final Étude de Vulnérabilitéa Dakar-15032019-Min
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Final Étude de Vulnérabilitéa Dakar-15032019-Min
Janvier 2019
Cette publication a été développée dans le cadre de la Composante 2, Activité II.3 du Projet
d’Appui Scientifique aux processus de Plans Nationaux d’Adaptation dans les pays francophones
les moins avancés d’Afrique subsaharienne (PAS-PNA).
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Nous regrettons toutes erreurs ou omissions qui auraient été commises involontairement.
Cette étude est financée dans le cadre du Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans
Nationaux d’Adaptation dans les pays francophones les moins avancés d’Afrique subsaharienne,
relevant de l’Initiative Internationale pour le Climat (IKI) soutenue par le Ministère fédéral de
l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sureté Nucléaire (BMU) en vertu d’une
décision du Parlement de la République fédérale d’Allemagne, et mis en oeuvre par Climate
Analytics et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH.
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Résumé
Les effets des changements climatiques sont parmi les défis actuels auxquels l’humanité doit faire face.
L’Afrique de l’Ouest, l’une des régions les plus affectées et particulièrement la zone du Sahel,
expérimente déjà un réchauffement des températures de 2°C depuis 1950, une forte variabilité des
précipitations et une intensification des phénomènes extrêmes. Ainsi, les secteurs clés de l’économie
et du développement notamment l’agriculture, l’environnement, les ressources en eau, sont
menacées. Depuis 2015, le Sénégal s’est engagé dans le processus de réalisation de son Plan National
d’Adaptation (PNA) et bénéficie pour la période 2016-2019 du Projet d’Appui Scientifique aux
processus de Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA). Dans le cadre de la composante 2 du PAS-PNA,
des études de vulnérabilité sont menées avec pour objectif d’évaluer la vulnérabilité actuelle et future
de différents secteurs d’activités dont la zone côtière pour la région de Fatick et d’identifier les options
d’adaptations adéquates aux horizons 2035 et 2050.
L’étude de vulnérabilité de la zone côtière s’appuie sur une démarche participative ainsi que sur le
calcul de l’Indice Côtier de Vulnérabilité (ICV) de Thieler et Hammar-Klose (1999) qui prend en compte
les variables suivantes : la géomorphologie ; l’érosion/accrétion de la ligne du rivage ; la pente de la
côte ; la remontée relative du niveau de la mer ; la hauteur moyenne des houles ; l’amplitude moyenne
de la marée.
L’évaluation de la vulnérabilité actuelle montre que le littoral du Delta du Saloum est particulièrement
sensible aux aléas climatiques et aux phénomènes naturels telle que l’érosion. Un événement extrême
majeur est venu perturber cet écosystème en 1987 de manière permanente. La brèche, ainsi
provoquée par cette tempête, s’est élargie au fil du temps et vient maintenant exposer les villages des
îles aux assauts de l’océan et notamment au phénomène d’érosion.
Les résultats de la vulnérabilité future font état d’une accélération attendue de l’élévation du niveau
de la mer aux horizons 2035 et 2050 (environ 50 cm en 2050), le littoral sera plus exposé aux risques
d’événements extrêmes météo-marins, aux submersions marines, à l’érosion et aux destructions
d’infrastructures. A l’horizon 2050, le taux moyen d’érosion dans la zone sera de 8, 65 m par an. Le
calcul de l’ICV indique que le littoral du Delta du Saloum sera globalement très vulnérable en particulier
pour la zone située entre Ngalou Sessene à le Sud de Niodior qui se trouvent être des zones habitées.
Par conséquent, la région de Fatick pourrait voir sa sensibilité aux changements climatiques s’accroître
avec l’intensification des aléas climatiques ; l’exacerbation du recul du trait de côte et des phénomènes
d’inondation en lien avec l’élévation du niveau marin ; la destruction des infrastructures socio-
économiques et la perte d’établissements humains. Les options d’adaptation adéquates identifiées
mettent l’accent sur l’adoption de méthodes douces comme le repli stratégique ou la relocalisation
des biens et des établissements humains, la recharge artificielle des plages, ou la fixation des dunes.
Les solutions rigides comme la construction d’ouvrages de protection bien qu’étant envisageables
doivent être cependant davantage étudiées en tenant compte d’un certain nombre de paramètres
comme la sensibilité du site, le coût, l’impact sur la dynamique du littoral et sa durabilité face aux
impacts futurs des changements climatiques.
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Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
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Figure 66: Option d’adaptation à l’horizon 2050 (scénarios RCP4.5 et RCP8.5 de Hs moyenne de houles
+ ENM de 50 cm).............................................................................................................................. 98
Figure 67: Options d’adaptation à l’horizon 20150 (scénario Hs maximale + ENM de 50 cm) ............ 99
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1 Contexte
Selon le dernier rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC),
l’essentiel de l’accroissement de la température moyenne globale observé depuis le milieu du 20ème
siècle est très probablement dû à l’augmentation observée des concentrations de gaz à effet de serre
(GES) d’origine anthropique (GIEC, 2014). Toutes les projections futures du climat global (futur proche
et lointain) prévoient une intensification du réchauffement moyen, une variabilité des précipitations
et aussi une plus grande fréquence et une intensification des phénomènes extrêmes (GIEC, 2014).
Les impacts de cette variabilité climatique varient d’une région du globe à une autre avec des
conséquences socio-économiques particulièrement importantes dans les pays en développement
(Sultan, 2015). En Afrique, une augmentation de la magnitude et de la fréquence des événements
extrêmes est anticipée (Nangombe, 2018). Parmi les zones les plus affectées figure l’Afrique de l’Ouest
(Dilley et al., 2005 ; GIEC, 2014), où les secteurs clés de développement des pays sahéliens, notamment
l’environnement, l’agriculture et les ressources en eau sont considérés comme particulièrement
vulnérables aux changements climatiques qui vont s’accompagner de nouveaux régimes de pluies
(Salack, 2016). Le faux départ et l’arrêt précoce de la saison des pluies, l’intensification de la fréquence
des averses quotidiennes, l’augmentation du nombre de nuits et de journées chaudes ainsi qu’une
tendance à la baisse dans la variation de la température journalière menacent la sécurité alimentaire
dans la région (Salack, 2016).
L'année 2017 a été la troisième année la plus chaude jamais enregistrée sur les terres continentales
africaines depuis 1950, après 2010 (année la plus chaude) et 2016 (2ème année la plus chaude)
(ACMAD, 2017). Au cours des neuf premiers mois de 2017, la température moyenne sur le continent
était supérieure de 1.20°C à la moyenne de 1961-1990 (en comparaison, la température était de 1.41°C
supérieure à la moyenne en 2010 et de 1.26°C en 2016) (ACMAD, 2017). L’Afrique de l’Ouest
expérimente déjà un réchauffement des températures de 1°C depuis 1950 (Morice et al, 2012). Dans
le cas du Sahel, le réchauffement moyen depuis 1950 est encore plus élevé pendant la saison du
printemps (plus de 2°C) (Guichard et al, 2015 ; Barbier, 2018).
Pour le futur, le réchauffement des températures pour l’Afrique de l’Ouest est estimé à 3°C dans le
cadre du scénario RCP4.5 et à 6°C dans le cadre du scénario RCP8.5 à l’horizon 2100. Cela représente
un réchauffement 10% à 60% supérieur au réchauffement global moyen de la planète (Deme et al,
2015). Durant ces dernières années, le continent a expérimenté des vagues de chaleur plus longues et
plus intenses que durant les deux dernières décennies du 20ème siècle (Russo, 2016). Par ailleurs, 50%
des projections climatiques régionales suggèrent que ces vagues de chaleur, qui sont inhabituelles
dans les conditions climatiques actuelles, seront plus régulières d’ici à 2040 voire plus sévères sous le
scénario RCP8.5 (Russo, 2016). Concernant les précipitations, de nombreuses incertitudes subsistent
pour la région. Toutefois, une diminution des précipitations est attendue dans le Sahel ouest tandis
que le Sahel est devrait connaître une augmentation des précipitations (Deme et al. 2015).
Au Sénégal, les impacts du réchauffement climatique global présentent des risques sérieux pour
l’agriculture (qui est principalement pluviale), pour les ressources en eau et pour les zones côtières qui
sont déjà fragiles. Ces trois secteurs occupent une place importante dans l’économie nationale du pays
et leur sensibilité aux impacts des changements climatiques risque de remettre en question les
objectifs du Plan Sénégal Emergent (CPDN, 2015).
Le Sénégal s’est engagé depuis 2015 dans le processus de réalisation de son Plan National d’Adaptation
(PNA) et bénéficie pour la période 2016-2019 du Projet d’Appui Scientifique aux processus de Plans
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La présente étude porte sur le secteur de la zone côtière et a pour objectif général de mesurer la
vulnérabilité aux changements climatiques de la zone du delta du Saloum/région de Fatick, et
d’identifier des options d’adaptation pertinentes. Il s’agit d’analyser à la fois la vulnérabilité actuelle
et la vulnérabilité future.
Cette étude de vulnérabilité a pour objectifs spécifiques de :
• Identifier les facteurs qui rendent actuellement la zone côtière vulnérable à la variabilité
climatique et aux évènements extrêmes (sécheresse, tempêtes, etc.). Par ailleurs, l’exposition,
la vulnérabilité biophysique, la sensibilité du contexte socio-économique (pauvreté, accès au
marchés, niveau d’éducation, etc.) et la capacité d’adaptation seront prises en compte.
• Identifier les potentiels impacts futurs des changements climatiques (élévation du niveau
marin, augmentation des températures, changement dans l’intensité de la houle, etc.) sur la
dynamique du système côtier et les ressources côtières ainsi que sur la population qui en
dépend. Il s’agit de regarder les impacts biophysiques et de les combiner avec des projections
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La région de Fatick (Fig.1) se trouve dans le bassin arachidier qui constitue la première région agricole
du Sénégal (MEDD, 2016). Elle est limitée à l’Est par la région de Kaolack, à l’Ouest par l’Océan
Atlantique, au Nord par la région de Diourbel, au Nord-Ouest par la région de Thiès, et au Sud par la
Gambie. La région compte trois départements : Fatick, Gossas et Foundiougne. La présente étude va
se concentrer uniquement sur les départements de Fatick et Foundiougne.
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2.1.2 Climat
Le climat est de type soudano-sahélien. La région présente une forte hétérogénéité qui peut être
résumée en une opposition Nord/Sud : au Nord, une pluviométrie moyenne de 520 mm dans le
département de Fatick avec une saison des pluies plus courte, et au Sud une pluviométrie moyenne
de 680 mm notamment dans le département de Foundiougne (Bodian, 2014).
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
2005 2006 2007 2008 2010 2011 2012 2013 2014
-5,00%
-10,00%
-15,00%
-20,00%
-25,00%
Figure 2 : Taux de croissance de la population et de la densité de la région de Fatick de 2005 à 2014 (en %). Source : PAS-
PNA à partir des données de SES Fatick 2005-2006-2007-2008-2010-2011-2012-2013-2014
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La région de Fatick est marquée par de très fortes disparités sur le plan social. Ainsi, en dépit de la
politique d’alphabétisation et des progrès enregistrés ces dernières années sur le plan national, le taux
d’analphabétisme dans la région demeure assez important avec un taux de 51,1% (RGPHAE de 2013).
Il est plus élevé chez les femmes (58,3%) que chez les hommes (43,4%).
La population de la région de Fatick est essentiellement jeune ; plus de la moitié a moins de 15 ans
(SES Fatick, 2014). Toutefois, à cause d’une insuffisance des infrastructures socio-éducatives, sa
jeunesse rencontrait une difficulté d’accès à l’éducation dans le passé qui s’est nettement réduite
entre 2005 et 2010. Le taux brut de scolarisation est de 70,10 % en 2004 contre 79,90 % pour le niveau
national (Situation économique et sociale de la région de Fatick, 2004). Ce taux devient relativement
plus faible entre 2010 et 2012, puis en 2014 (figure 2). Le taux brut de scolarisation suit, ainsi, une
évolution très erratique dans cette région. En plus, la résistance à la scolarisation demeure un
problème majeur. En effet, malgré un taux brut de scolarisation très élevé à l’élémentaire, celui-ci
reste encore très faible en cycle secondaire avec un taux de 35% en 2014. Étant donné que
l’enseignement secondaire est le niveau qui contribue le plus à la qualification des apprenants, ce
manque d’études poussées se traduirait sans doute par une insuffisance du capital humain nécessaire
au développement économique de la région. Ce manque de qualification justifierait en partie le taux
de chômage élevé dans la région qui s’élève à 28,5% en 2014 (SES Fatick 2014).
120,00%
106,40% 108,10%
100,00% 102,20% 100,40%
93,70%
88% 87,20%
80,00% 77,49% 79,11%
75,30%
60,00%
40,00%
20,00%
0,00%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Figure 3 : Evolution du taux brut de scolarisation en élémentaire dans la région de Fatick de 2005 à 2014. Source : PAS-PNA
à partir des données de SES Fatick 2005-2006-2007-2008-2010-2011-2012-2013-2014
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Centres de 3 6 6 7 6 7 7 7
santé
Postes de 81 84 82 84 75 89 89 90
santé
Cases de 258 289 296 265 198 219 219 152
santé
Source : PAS-PNA à partir des données de SES Fatick 2005-2006-2007-2008-2010-2011-2012-2013-2014
L’approvisionnement en eau pour la population est problématique. Avec les Objectifs du Millénaire
(OMD), les politiques hydrauliques ont initié divers programmes pour assurer une couverture en eau
correcte en milieu urbain et en milieu rural en vue de réduire de moitié le pourcentage de la population
n’ayant pas accès à un approvisionnement en eau potable et à un assainissement. Cependant, dans la
région de Fatick les résultats restent très mitigés. Dans beaucoup de zones, tant rurales qu’urbaines,
l’eau n’est pas fournie en quantité suffisante. De plus, la présence de sel et le fluor dans les nappes
souterraines variant selon la zone et la profondeur du lieu de captage joue pour beaucoup sur la qualité
de l’eau. Le déficit d’investissement dans la création et la pérennité des ouvrages hydrauliques fait que
le nombre de forages et de puits est insuffisant et mal réparti dans la région.
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98,50%
100,00%
90,00% 67,70%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
4,20%
20,00%
10,00%
0,00%
Agriculture Elevage Pêche
Figure 4 : Principales activités dans la région de Fatick. Source : PAS-PNA à partir des données de SES Fatick 2014
L’activité de pêche est aussi assez présente à Fatick où l’on observe une diversité écologique
importante (poissons, crustacés et mollusques). Mobilisant près de 4,2% des ménages au niveau
régional contre 1,0% des ménages au niveau national, elle est très dynamique dans la « Réserve de la
Biosphère du Delta du Saloum ». Elle est pratiquée à la fois sur la façade maritime et dans la zone
fluvio-lagunaire avec une large zone deltaïque présentant un front d’environ 70 km. Les activités de
pêche et d’agriculture concentrent l’essentiel des rares entreprises de transformation, la région
n’abritant aucune entreprise industrielle d’envergure (ANSD/SRSD Fatick, 2004). Par ailleurs, le niveau
d’enclavement très important de la région est un lourd handicap pour son développement
économique. En effet, toutes les routes reliant les départements au chef-lieu de région sont
extrêmement défectueuses.
Toutefois, un autre secteur prometteur pour la région demeure le tourisme qui recèle d’énormes
potentialités et occupe une place de choix dans le tissu économique de la région. Il offre une gamme
assez riche de sites touristiques constitués par les nombreux cours d’eaux et bolongs, les îles du Saloum
et le Parc National du Delta du Saloum.
Enfin, Fatick est l’une des régions du Sénégal dans laquelle la pauvreté est plus répandue. L’incidence
de la pauvreté1 dans la région est de 51,2% en 1992 (Enquête sur les priorités) contre 66,1% en 2011
(ESPS II). Quant à la sévérité de la pauvreté2, elle est de 10,9% en 2011(ESPS II).
1
L’incidence de la pauvreté est la part de la population ou des ménages qui vit en état de pauvreté.
2
La sévérité de la pauvreté mesure la part de la population en situation d’extrême pauvreté.
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70,00%
66,10%
60,00% 59%
50,00% 51,20%
46,30%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
1992 2002 2005-2006 2011
Incidence de la pauvreté
Figure 5 : Evolution de l’incidence de la pauvreté dans la région de Fatick de 1992 à 2011. Source : PAS-PNA à partir des
données de SES Fatick 2005 et ESPS II
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Figure 6 : Localisation des sites d’étude à l’intérieur de la région de Fatick (source : A. Seck, UCAD)
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Enfin, une approche systémique sera également appliquée, permettant de prendre en compte
l’ensemble des interactions au sein du système étudié et rendre compte de l’ensemble des enjeux à
l’œuvre dans la zone étudiée et des différentes vulnérabilités.
Figure 7 : Approche combinée locale et globale pour gérer les impacts des changements climatiques (adapté de Dessai and
Hulme (2004))
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Figure 8 : Déterminants actuels et futurs de la vulnérabilité à la variabilité climatique et aux changements climatiques
Encadré 2 : Définitions
Adaptation : ajustement des systèmes naturels et humains en réponse aux stimuli climatiques
présents ou futurs ou à leurs effets afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des
opportunités bénéfiques (GIEC, 2001).
(traduit (traduction libre de CA) de Assessing Adaptation Knowledge in Europe: Vulnerability to Climate Change, 2017)
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Dégrée
Variabilité et
d’affectation d’un
changements
système par une
climatiques Système Naturel
exposition
actuels et futurs
Alea climatique: Société
Températures
augmentées,
variabilité Exposition Sensibilité
augmentée,
changement de la
pluviométrie
Impacts Capacité
potentiels d’adaptation
La capacité d’un
système de générer et
mettre en œuvre des
mesures d’adaptation
Vulnérabilité
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côte est des États-Unis. Il s'agit d'une approche numérique pour classer les segments d'un littoral en
termes de dommages potentiels causés par les changements climatiques, et dont les résultats sont
communiqués par des cartes et des statistiques. Les travaux ultérieurs, notamment Thieler (2000),
Thieler et Hammar-Klose (1999) et Pendleton et al. (2004) utilisent le même principe dans leur calcul
de l’ICV pour estimer la menace d'élévation du niveau de la mer dans l'Atlantique, au Golfe du Mexique
et sur les côtes du Pacifique.
L’ICV combine ainsi la sensibilité du système côtier avec sa capacité naturelle à s'adapter à des
conditions environnementales changeantes, ce qui donne une mesure quantitative de la vulnérabilité
naturelle du littoral aux effets de l'élévation du niveau de la mer (Klein et Nicholls, 1999 ; Pendleton et
al., 2010).
Dans l’optique de calculer l’ICV physique du littoral du delta du Saloum, la méthode de Thieler et
Hammar-Klose (1999 ; 2000a ; 2000b) est choisie. Cette méthode, également utilisée par Hammar-
Klose et Thieler (2001), prend en compte :
a. la géomorphologie ;
b. l’érosion/accrétion de la ligne du rivage ;
c. la pente de la côte ;
d. la remontée relative du niveau de la mer ;
e. la hauteur moyenne des houles ;
f. l’amplitude moyenne de la marée.
Elle permet d’estimer quantitativement l’indice côtier de vulnérabilité physique par la formule
suivante :
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a. Variable a: géomorphologie
La détermination de cette variable (ou facteur) est effectuée en se basant sur l’échelle de classification
de la variable géomorphologique établie par Thieler et Hammar-Klose (2000a), sur la côte atlantique
des États-Unis (tableau 3).
La caractérisation de cette variable repose sur une approche par télédétection, système d’information
géographique (SIG) et analyse statistique, à partir du logiciel SIG ArcGIS et de l’application du logiciel
Digital Shoreline Analysis (DSAS), avec un matériel essentiellement composé de photographies
aériennes verticales, d’une photographie satellitaire Corona et d’images satellitaires LANDSAT.
Ainsi, après la production de bandes composites, l’exécution de compositions colorées RVB (Rouge
Vert Bleu), le rehaussement de la dynamique et la vérification géométrique des images satellitaires
LANDSAT, la photographie aérienne et la photographie satellitaire Corona ont été géo-référencées. Les
lignes de rivage instantanées ont, par la suite, été extraites par digitalisation à partir du logiciel SIG
ArcGIS. Il s’en est suivi une analyse statistique de la dynamique de la ligne du rivage par le truchement
du DSAS (version 4.3), avec comme méthode de calcul la LRR (Linear Regression Rate).
Les sources d’erreurs potentielles prises en compte dans l’analyse sont au nombre de trois (3) :
• l’erreur de géo-référencement (erreur RMS Root Mean Square Error) nommée EG ;
• l’erreur résultant de la digitalisation (numérisation) des lignes de rivage (EN) ;
• et l’erreur en rapport avec l’oscillation de la marée (ED).
Enfin, l'erreur ED relative à la marée est déterminée à partir de la formule développée par Allan et al.
(2003), qui permet de calculer géométriquement le facteur D représentant la variabilité horizontale
dans la position de la ligne du rivage, et consécutive à une certaine hauteur de marée (M) sur un profil
de plage avec une certaine pente (tanβ) (Allan et al., 2003), selon l’équation 1 :
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Projet d’Appui Scientifique aux processus de
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Cette formule appliquée à l’origine dans un contexte de ligne des hautes eaux (HWL = high water line)
est déjà adaptée par Sadio (2017) sur l’ensemble du littoral du Sénégal. En utilisant cette formule à
des lignes instantanées de rivage (water line, swash line, swash terminus), DHWL devient DW ; la formule
d’Allan et al. (2003) devient : DW = M/ tanβ (Sadio, 2017).
Pour M, l’amplitude de la marée à la station de Dakar est prise en compte, à défaut de données
marégraphiques coïncidant avec les dates de prises de vue. M est donc égal à 0,11 m. En ce qui
concerne tanβ, la moyenne de la pente mesurée sur le terrain a été choisie (6,39 %).
L'incertitude totale sur la position de la ligne du rivage sur une photographie (EP) est estimée selon
Coyne et al. (1999) et Fletcher et al. (2003) comme étant la somme quadratique de chaque
composante (géo-référencement, numérisation et oscillation de la marée), comme le traduit
l'équation 2 :
Equation 2 : EP = √ EG2+EN2+ED2
Les erreurs déterminées grâce à l'équation 2 correspondent à une image individuelle. Lorsque ce sont
deux positions d’une ligne de rivage extraites de deux photographies distinctes (P1 et P2) qui sont
comparées, l’erreur devient cumulative (Anders et Byrnes, 1991). Par conséquent, l'incertitude totale
pour un taux donné de changement de la ligne du rivage estimé entre deux positions de la ligne du
rivage devrait être calculée en prenant en compte à la fois les erreurs individuelles, et à la fois les
erreurs correspondant à l’intervalle de temps entre les deux photographies, de façon à annualiser
l’erreur totale (Fletcher et al., 2003 ; Morton et al., 2004), selon l’équation 3 :
où T est le laps de temps (en années) entre les deux photographies d'où les lignes de rivage sont
extraites.
L’erreur totale potentielle sur le taux d’évolution est ainsi obtenue en résolvant l’équation 3 (tableau
3).
Par ailleurs, une analyse surfacique a été déroulée, pour compléter celle métrique proposée ci-dessus.
Reposant sur l’union de polygones des classes d’entité, elle a permis de voir les surfaces en érosion et
celles en accrétion.
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L’estimation de la pente côtière a impliqué des levés topo-bathymétriques au moyen d’un Differential
Global Positioning System (DGPS) NAVCOM technology, doté d’une base permanente au Centre de
suivi écologique (CSE) et de deux récepteurs SF-3040.
Les mesures sont effectuées sur la plage de la flèche littorale de Sangomar, depuis Ngalou en passant
par Palmarin, Diakhanor, Djiffer, jusqu’à la pointe de Sangomar en projection sur Dionewar et Niodior,
deux îles en projection. Un linéaire d’environ 30 km a ainsi été levé, avec un maillage de plus ou moins
10 m cross-shore (sens transversal), et 25 à 40 m longshore (sens longitudinal), selon la nature du relief
(figure 10).
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Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Les levés ont porté à la fois sur la plage immergée et celle émergée, en s’appliquant autant que possible
à la plage sous-marine qu’à la zone dunaire, afin de caractériser la pente la plus typique possible de la
zone côtière (photo 1).
Par ailleurs, les levés ont été effectués en marée basse et ont nécessité une semaine de travail. Afin
d’obtenir une grande précision planimétrique et altimétrique, les levés sont réalisés en mode
cinématique. A la fin de chaque levé, les données sont enregistrées dans une tablette (dotée d’une
carte mémoire), et transférées, par la suite, par l’intermédiaire du logiciel de synchronisation
ActiveSync vers un ordinateur, où elles ont subi un post traitement avant d’être exportées avec leurs
coordonnées x, y et z précises, en format texte (fichier .txt), pour une utilisation dans un SIG.
Les points sont projetés en UTM (Universal Transverse Mercator) Nord, Zone 28, associées au système
WGS 84 (World Geodetic System 1984), agrégé à l’ellipsoïde de référence WGS 84, avec comme
référence locale la station RRS2 (Réseau de Référence du Sénégal du Deuxième Ordre) de Niodior R119,
à laquelle était rattachée la station de base du DGPS.
Les données sont traitées sous le SIG ArcGIS impliquant la production d’un modèle numérique de
terrain (MNT), le traçage de transects sur la plage, la représentation graphique de leur profil et la
production de la carte des pentes.
25
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Après importation des données .txt, spécification des champs pour les coordonnées X, Y et Z, et
détermination du système de projection, une couche du semis de point est générée, exportée en
fichier de forme (.shp), et ajoutée comme nouvelle couche. A partir de ce shape-file, un Modèle
Nnumérique de Terrain (MNT) d’une résolution centimétrique est produit, par l’interpolation Topo to
Raster (Topo vers raster).
Cette méthode de production de MNT hydrologiquement corrects repose sur le programme ANUDEM
mise en place par Hutchinson (1988, 1989, 1996), Hutchinson et Dowling (1991), Hutchinson et Gallant
(2000) et Hutchinson et al. (2011). Basée sur une technique d’interpolation de différence finie itérative,
elle a été perfectionnée dans le but d’assurer la performance des calculs des méthodes d’interpolation
locales, telle que la méthode de pondération par l’inverse de la distance (Inverse Distance Weighted,
IDW), sans fausser la continuité de la surface des méthodes d’interpolation globales, comme la
méthode de krigeage ou de spline. Elle tient compte des courbes de niveau, du réseau hydrographique,
des dépressions fermées et des ruptures de pente (Piccini et Iandelli, 2011). De plus, elle a été utilisée
avec succès sur le système flèche-embouchure de Joal (Sadio, 2017), avec des résultats jugés beaucoup
plus détaillés et réalistes.
Le MNT généré a été évalué, afin de s’assurer de sa validité (conformité, exactitude). Cette évaluation
consiste en une superposition différentielle de la hauteur (Z) de la classe d’entités du semis de points
DGPS et de celle du MNT résultant (Sadio, 2017). Les écarts entre les altitudes des points en entrée et
les surfaces en sortie étant insignifiants, l’interpolation a donc été validée.
Le calcul de ce facteur est, en premier lieu, basé sur le traitement de données horaires de qualité Fast
Delivery du marégraphe de Dakar fournies par le site du University of Hawaii Sea Level Center (UHSLC),
26
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Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
à travers sa station 223. Ce traitement à partir du logiciel Microsoft Excel a consisté à un calcul de la
moyenne journalière, puis annuelle, avant la détermination d’une tendance. L’estimation de cette
tendance est faite à partir de la technique statistique de l'ajustement d'une droite, voire d'un
polynôme, par la méthode des moindres carrés, ou régression linéaire (Gouriou, 2012 ; Pouvreau,
2008 ; Woppelmann, 1997). Cette méthode, plus simple à mettre en œuvre, s'applique à tous les
enregistrements, même en présence de lacunes (Woppelmann, 1997). Selon Pouvreau (2008), la
régression linéaire applique une fonction f(xi, θ) telle que : yi = a + bxi pour ajuster la droite aux
données, les coefficients de régression a (interception) et b (pente) étant déterminés afin de réduire
au minimum la différence au carré entre les données produites par l’équation et les mesures originales.
L’analyse des données marégraphiques ne couvrant qu’une période de 22 années, d’autres données,
notamment celles de télédétection (altimétrie spatiale) sont par conséquent utilisées.
Les données altimétriques utilisées ont été produits par Ssalto / Duacs et distribuées par Aviso, avec le
soutien de CNES3. Après téléchargement, elles ont été traitées sous le logiciel Matlab, qui a permis
d’extraire la zone d’étude, d’organiser les données, de faire des calculs de moyenne à l’échelle annuelle
et des jointures de tables ou concaténations. Les produits ont ensuite été post-traités sous Excel. Ce
logiciel a permis de générer un graphique, d’y adjoindre une courbe de tendance linéaire et d’afficher
l’équation sur le graphique. Ces produits d’altimétrie spatiale couvrent une période de 24 années. Ils
sont donc beaucoup plus robustes, et sont utilisées dans le calcul de l’ICV.
L’appréciation de cette variable a impliqué une analyse statique des hauteurs significatives (Hs) de
houle Wavewatch3, entre 2010 et 2015, à partir du logiciel Microsoft Excel. Cette analyse consiste à
calculer la moyenne des différentes Hs.
L’estimation de ce dernier facteur est basée sur la mesure de l’écart entre les hauteurs extrêmes
(minimale et maximale) de moyennes annuelles de marée, à partir des données Fast Delivery du
marégraphe de Dakar fournies d’une part par l’UHSLC, et d’autre part par les données d’altimétrie
spatiale. Cette dernière sera utilisée dans l’estimation de l’ICV, parce qu’elle est plus significative (elle
couvre 24 années continues contrairement aux données du marégraphe qui couvrent 22 années non
continues).
Le tableau 2 résume les six variables physiques utilisées ici : 1) géomorphologie, 2) pente côtière, 3)
taux d’élévation relative du niveau de la mer (mm/an), 4) taux d’érosion et d’accrétion du littoral
(m/an), 5) amplitude moyenne des marées (m) et 6) hauteur moyenne des houles (m). Chaque variable
3
http://www.aviso.altimetry.fr/.
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se voit attribuer une valeur de vulnérabilité relative basée sur l'ampleur potentielle de sa contribution
aux changements physiques sur la côte à mesure que le niveau de la mer augmente.
Tableau 3 : Les Cinq niveaux des six variables de la classification côtière faite par l’USGS sur la côte Atlantique des Etas-Unis
(Thieler et Hammar-Klose, 2000a)
Les six variables sont classées sur une échelle linéaire de 1 à 5 par ordre de vulnérabilité croissante
due à l’élévation du niveau de la mer. Elles comportent des informations quantitatives et qualitatives.
Les variables quantitatives se voient attribuer un classement de vulnérabilité basé sur leurs valeurs
réelles, alors que la variable de géomorphologie non numérique est classée qualitativement en
fonction de la susceptibilité relative d'un relief donné au changement physique (Thieler et Hammar-
Klose, 2000b).
La variable géomorphologique exprime l'érodibilité relative de différents types de relief (tableau 3). La
pente côtière permet d’évaluer non seulement le risque relatif d’inondation, mais aussi la rapidité
potentielle du recul du littoral, car les régions côtières en pente douce sont susceptibles de reculer
plus rapidement que les régions plus escarpées (Pilkey et Davis, 1987). La variable de changement
relatif du niveau de la mer est dérivée de l'augmentation ou de la diminution de l'altitude moyenne
annuelle de l'eau, mesurée dans les stations de marégraphes situées le long de la côte, et/ou évaluée
par des satellites d’altimétrie spatiale. La hauteur moyenne significative des houles est utilisée ici
comme indicateur indirect de l'énergie des houles qui détermine le bilan sédimentaire côtier (Thieler
et Hammar-Klose, 2000b). L'énergie des houles est directement liée au carré de la hauteur des houles.
Ainsi, la capacité à mobiliser et à transporter le matériel de plage est fonction de la hauteur des houles.
L'amplitude des marées est liée aux risques d'inondation permanente et épisodique.
L’Indice Côtier de Vulnérabilité calculé dans cette étude est identique à celui utilisé dans Thieler et
Hammar-Klose (1999) et est similaire à celui de Gornitz et al. (1994), ainsi qu'à l'indice de sensibilité
utilisé par Shaw et al. (1998). Une fois que chaque section de côte s’est vue attribuer une valeur classée
pour chaque variable de données spécifique, l’ICV est calculé comme étant la racine carrée du produit
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des variables classées divisée par le nombre total de variables. L'indice permet donc de relier de
manière quantifiable les six variables physiques qui expriment la vulnérabilité relative de la côte aux
changements physiques dus à l'élévation du niveau de la mer.
Les données pour chacune des six variables (géomorphologie, changement de rivage, pente côtière,
élévation relative du niveau de la mer, hauteur de houle significative et amplitude des marées) ont été
reliées au rivage en utilisant une grille de 1 km. Les données se sont ensuite vues attribuer une valeur
de vulnérabilité relative comprise entre 1 et 5 (1 représente une vulnérabilité très faible, 5 une
vulnérabilité très élevée) en fonction de l’ampleur potentielle de sa contribution aux changements
physiques sur la côte lorsque le niveau de la mer monte (Tableau 3).
4.1.4 Méthodologie pour l’analyse des perceptions sociales des communautés côtières
La démarche méthodologique s’est principalement appuyée sur une revue documentaire en particulier
des enquêtes qualitatives déjà effectuées dans la région précédemment. Ces enquêtes interrogeaient
les personnes enquêtées sur les aléas et changements environnementaux auxquels elles ont déjà fait
face ou observé par le passé (analyse des perceptions sociales).
Cette approche a permis d’intégrer divers thèmes relatifs aux perceptions des communautés locales
sur :
• les événements extrêmes et leur conséquences ;
• les phénomènes d’érosion et d’inondation,
• la température de l’air et de l’eau (océan)
• et l’état des ressources naturelles.
4.2 Résultats
4.2.1 Profil socio-écologique de la zone d’étude
Couvrant une superficie de 500000 ha soit 2,5% du territoire national, le Delta du Saloum est un milieu
très riche et diversifié (O. Sarr, 2005). Il englobe trois domaines bien distincts : maritime, estuarien et
continental.
Sur la partie continentale, le domaine présente sur prés de 80000 ha différentes formations
paysagères. Dans la zone basse, on note des formations de mangroves et de surfaces salées
communément appelées « tannes » tandis que sur la zone haute on observe une alternance de forêts,
de savanes arborées ainsi que des zones de cultures et d’habitations. Le domaine estuarien présente
une succession de mangroves, de vasières, de banc de sables, des terres salées intertidales, des ilots
sableux et d’herbiers marins (Kane et al, 2016). Dans cette partie se localisent les trois grands groupes
d’iles séparées par les bras de mer du Saloum, du Diomboss et du Bandiala :
• Au nord les iles Bétenty et les iles du Gandoul avec des villages importants comme Dionewar,
Niodior, Bassoul ou encore Djirnda
• Au sud les iles Fathala
La partie estuarienne du Delta du Saloum se caractérise aussi par sa grande diversité biologique. En
termes de ressources faunistiques, on répertorie tant des poissons, crustacés, mollusques, que des
mammifères marins et oiseaux migrateurs (sternes royales, cormorans, aigrettes, etc.).
29
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Le domaine maritime est marqué par la richesse de ses écosystèmes marins qui assurent la présence
d’une avifaune (notamment dans les iles Bœufs, les ilots aux oiseaux), d’animaux marins (cétacés,
poissons et crustacés, etc.) (O. Sarr, 2005).
Ainsi sa richesse écologique fait du Delta du Saloum une aire du patrimoine écologique mondial. En
effet, de nombreuses aires protégées et réserves y sont répertoriées avec divers statuts dont :
• Le parc national du Delta du Saloum (PNDS) créé en 1976 ; il fait partie de la première
génération d’aires protégées mis en place au Sénégal et couvre une superficie de 76000 ha où
l’exploitation des ressources est strictement interdite
• La Réserve de Biosphère du Delta du Saloum créée en 1980 d’une superficie de 334000 ha.
englobant aussi le PNDS, elle bénéficie du titre de site Ramsar depuis 1984 et est reconnue
patrimoine mondial de l’UNESCO en 2011
• L’aire marine protégée communautaire du Bamboung, créée 2002 elle est officiellement
reconnue en 2004 et se distingue par sa gestion participative et son objectif de restaurer les
ressources halieutiques fortement exploitées4.
La mise en place de ces aires protégées ainsi que la présence d’amas coquillers millénaires ; dont les
218 amas coquilliers, parfois plusieurs centaines de mètres de long, sur lesquels on trouve plusieurs
centaines de tumulus funéraires5; font du Delta du Saloum un espace d’attraction touristique mais
aussi de conservation. Une situation que justifie l’importante dégradation des écosystèmes marins et
côtiers notamment la mangrove suite aux aléas climatiques des années de sécheresse mais aussi en
raison de la forte pression démographique. En effet, les populations, essentiellement composées de
Séréres Niominkas et de Socés, sont très dépendantes des ressources naturelles en présence. La pêche
et la cueillette de mollusques sont les activités dominantes avec une claire répartition des taches, la
pêche étant le domaine exclusif des hommes tandis que les femmes s’activent dans la transformation
(séchage et fumage). L’agriculture est aussi pratiquée et joue considérablement dans l’économie et
l’alimentation (mais, niébé, mil..).
Toutefois, l’équilibre économique de la région est précaire en raison de l’accroissement
démographique, de l’urbanisation et de la variabilité climatique qui sont autant de facteurs qui pèsent
sur la pérennité des ressources naturelles, du cadre de vie (érosion et recul du trait de côte, manque
d’assainissement, problèmes d’accès à l’eau) et réorganise négativement la dynamique de la région
avec l’augmentation des flux migratoires vers les villes et régions périphériques.
4.2.2 Exposition
Du point de vue géomorphologique, le littoral sénégalais est dominé par des sédiments meubles dans
une proportion de 92% pour 8% de façades rocheuses (Diaw, 1997). Pour sa part, la frange côtière de
la région de Fatick est grandement dominée par un profil de delta et estuaire à mangroves qui fait la
caractéristique de l’embouchure du fleuve Sine-Saloum. Par ailleurs, ce littoral s’avère exposé à des
aléas climatiques majeurs, comme les tempêtes (Bâ et Diouf, 1996; Barusseau, 1993; Diara, 1999; Diaw
et al., 1990 ; Diaw, 1997 ; Thomas et Diaw, 1998; Nardari, 1993, in Bouchet, 1998). Ces extrêmes
30
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
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aboutissent à des débordements (franchissements) des dunes littorales provoquant des ruptures de la
flèche sableuse de Sangomar avec des conséquences notables sur les établissements humains, les
structures socio-économiques ainsi que sur l’écologie des villages de la région. Divers travaux
scientifiques menées dans la zone (Mage, 1863 ; Minot, 1934 ; Tromeur, 1939 ; Le Fur, 1950 ; Diaw et
al., 1990 et Diaw, 1997) indiquent que la flèche de Sangomar a subi plusieurs ruptures historiques,
dont les plus significatives restent celles de 1860, 1928, 1952 et 1954. Celles-ci sont toutes signalées
au même endroit, à savoir sur le Lagoba, également appelé Diokhane. Cependant, la dernière rupture
en date, celle du 27 février 1987 fut sans doute la plus marquante résultant d’une conjonction météo-
marine exceptionnelle (Diaw et al., 1990 ; Diaw, 1997 ; Thomas et Diaw, 1998 ; Bouchet, 1998),
caractérisée par :
• une tempête provoquée par une dépression barométrique de 970 hectopascals au large ;
• des houles de forte amplitude (de 2,5 à 3,5 m) ;
• des marées de vives eaux atteignant 1,71 m à Dakar et 1,95 m à Banjul ;
• des vents de force 7 (coup de vent).
Il apparaît que cette partie du littoral sud du Sénégal est fortement exposée aux aléas climatiques. A
titre d’exemple, l’ouragan Cindy qui s’est déclenché le 18 août 1999 avait provoqué d’énormes dégâts
sur le littoral. Ainsi, 108 victimes ont été comptés, dont 37 à Fatick, notamment des pêcheurs de
Foundiougne, Dionewar et Niodior. Des pertes matérielles ont aussi été enregistrées avec des dizaines
de pirogues endommagées et des dégâts d’un montant de 68, 8317 millions de Francs CFA (Ministère
de l’Intérieure du Sénégal ; Sagna, 2003).
4.2.3 Sensibilité
Avant la présentation de l’ICV, l’indice des 6 facteurs ou variables de vulnérabilité pris en compte (la
géomorphologie, l’érosion/ accrétion de la ligne du rivage, la pente de la côte, la remontée relative du
niveau de la mer, la hauteur moyenne des houles et l’amplitude moyenne de la marée) est tout d’abord
étudié, comme le recommande le GIEC (1991). Cette étude est déroulée en fonction des segments
côtiers et permettra de mieux voir la sensibilité de la zone d’étude. Ainsi quatre segments sont
délimités sur la côte amont-dérive, d’une part, et trois autres segments sur la côte aval-dérive (figure
11).
31
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Sur la côte amont-dérive, les segments identifiés sont répartis comme suit:
• segment 1 allant de Djiffère à Diakhanor ;
• segment 2 allant de Diakhanor à Palmarin ;
• segment 3 allant de Palmarin à Ngalou Sessene ;
• segment 4 allant de Ngalou Sessene à Ngalou Sam Sam.
Sur la côte aval-dérive, les segments suivants sont considérés :
• segment 1 : de Dionewar à Niodior ;
• segment 2 : de Niodior à île de Guior ;
• segment 3 : de l’île de Guior à la pointe de Sangomar.
C’est en fonction de ces segments que sera présenté l’indice des 6 facteurs ou variables de
vulnérabilité. En fonction de sa longueur, un segment peu contenir plusieurs sous-segments.
a. La géomorphologie
La géomorphologie est à vulnérabilité très élevée sur toute la zone d’étude. Ce facteur traduisant la
résistance relative des différents types de relief vis-à-vis de l’érosion est déterminé sur la base de
l’échelle de classification de la variable géomorphologique établie par Thieler et Hammar-Klose
(2000a), où il correspond à la 5ème classe (tableau 4).
32
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Ce classement révèle que du point de vue géomorphologique, la zone d’étude a une sensibilité très
élevée, avec donc un risque très élevé d’érosion. L’embouchure du Saloum est en effet déviée par la
flèche littorale de Sangomar sur plusieurs kilomètres, vers le Sud (sens de la dérive littorale), avec un
chenal dont la longueur augmente, à mesure que s’allonge la flèche littorale. Cette flèche qui joue un
rôle fondamental dans la stabilisation de l’embouchure et l’ensemble du littoral du Saloum, abrite un
chapelet de villages en son sein, notamment Ngalou Sam Sam, Ngalou Sessene, Palmarin, Diakhanor
et Djiffère. Elle protège également des villages insulaires (Guimsam, Guissanor, Dionewar, Niodior et
Guior) contre l’énergie de la houle. Cependant, cette barrière est souvent rompue par l’ouverture de
brèches à la latitude du village de Lagoba, ce qui amenuise considérablement son rôle de rempart et
expose du coup les villages jadis abrités et protégés aux assauts de la houle. Par ailleurs, ce système
flèche-embouchure est aussi constitué de plages sableuses, qui sont également soumises à l’érosion.
33
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Du fait de la survenue d’une brèche sur la flèche sableuse en 1987, la variable érosion/ accrétion de la
ligne du rivage est analysée en deux temps : avant et après cet événement majeur. Elle est ensuite
étudiée sur une période synthétisant les deux phases (avant et après). Ainsi, sur la période allant de
1954 jusqu’en 1987 (janvier) l’analyse montre un recul de la ligne du rivage depuis Ngalou Sessene
jusqu’à la latitude de Niodior, avec un taux variant entre - 0,65 et - 4,59 m/an (figure 12).
Figure 12 : Dynamique de la ligne du rivage avant l'ouverture de la brèche (de 1954 à 1987)
Cette érosion estimée à -1,13 m/an à Ngalou Sessene, devient de plus en plus forte à mesure que l’on
évolue vers le Sud, et s’élève ainsi à - 1,47 m/an à Palmarin, alors qu’à Diakhanor elle est de -2,13 m/an
et - 3,43 m/an à Djffère. le taux d’érosion maximal est atteint à Lagoba, avec - 4,59 m/an. Par contre
au Sud de la latitude de Niodior, il s’opère une accrétion progressive qui atteint un taux maximum de
6,20 m/an.
Toutefois la dynamique du segment de la flèche littorale connexe au village de Lagoba va connaître
une brutale évolution. En effet, déjà fortement fragilisé par l’érosion, il sera brusquement frappé et
rompu par un événement météo-marin extrême. Le 27 février 1987, une rupture survient sur la flèche
sableuse, à Lagoba, lors d'une tempête accompagnée par de fortes houles de Nord-Ouest (DIAW et al.,
1990 ; DIAW, 1997 ; THOMAS et DIAW, 1988). Cette brèche va entrainer des répercussions notables
sur la dynamique littorale. Ainsi, sur la période suivant cette rupture, notamment d’avril 1987 à 2018,
le littoral affiche une tendance à l’érosion depuis Ngalou Sessene jusqu’aux abords de Niodior, à partir
d’où une accrétion se manifeste notamment vers la pointe Sangomar (figure 13).
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Figure 13 : Dynamique de la ligne du rivage après l'ouverture de la brèche (de 1987 à 2018)
Sur la côte amont-dérive, le recul de la ligne du rivage s’intensifie globalement du Nord au Sud, passant
de - 2,07 m/an à Ngalou Sessene, contre - 1,07 m/an à Palmarin, - 1,21 m/an à Diakhanor et -2,37 m/an
à Djiffère. Le recul du littoral atteint son plus fort taux au début de la côte aval-dérive, au Sud de la
brèche, avec un maximum de - 20,16 m/an. Cependant, cette érosion s’atténue ensuite
progressivement comme signalé plus haut à hauteur de Niodior.
A partir de ces deux périodes d’analyse (avant et après l’ouverture de brèche), une troisième analyse
englobant les deux précédentes est effectuée. Sur la période 1954 à 2018, la dynamique de la ligne du
rivage montre une érosion assez importante, de Ngalou Sessene jusqu’à Djiffère, sur la côte amont-
dérive, avec des taux de -0,58 à -6,79 m/an (figure 14).
35
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Figure 14 : Dynamique de la ligne du rivage sur l'ensemble de la période (de 1954 à 2018)
Alors qu’au Sud de la brèche, en côte aval-dérive, le recul de la ligne du rivage est beaucoup plus
important et atteint un taux maximal de -14,28 m/an. Néanmoins, on constate une diminution
progressive de ce taux jusqu’au Sud de Niodior, à partir d’où s’observe une accrétion qui atteint au
maximum 5,41 m/an.
Conjointement, l’élargissement de la brèche devient progressivement au fil des années, la nouvelle
embouchure du fleuve Saloum (figure 15).
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Projet d’Appui Scientifique aux processus de
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Avec une largeur de 277,81 m, juste un mois après la rupture, la brèche s’agrandit constamment pour
atteindre 5,25 km en 2018. Cet élargissement expose davantage les villages d’arrière-côte aux effets
de la houle et à des submersions marines. De plus, des modifications apparaissent sur l’ancienne
embouchure sur Saloum.
Une analyse surfacique a simultanément été menée afin de compenser les limites de l’analyse
métrique. Elle a permis de faire un bilan en termes de surfaces en érosion et en accrétion. Ainsi, sur la
période précédant l’ouverture de la brèche, c’est-à-dire entre 1954 et 1987, la quantité des surfaces
en érosion était déjà supérieure à celles en accrétion (figure 16).
Le total de surfaces en érosion est de - 3 111 131,88 m2, alors que celui de surfaces en accrétion n’est
que de 2 286 958,36 m2. Le bilan sédimentaire se révèle donc négatif avec un déficit de 824 173.52 m2
en 33 ans.
La dynamique se poursuit et la période suivant la rupture de la flèche (de 1987 à 2018) fait également
apparaître une quantité de surfaces en érosion beaucoup plus importante que celle en accrétion
(figure 17).
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La somme de surface en érosion s’élève à - 6 084 252,61 m2, alors que le montant de surfaces en
accrétion atteint seulement 2 480 813,48 m2. Cela donne un bilan sédimentaire déficitaire de -3 603
439,13 m2. En une trentaine d’années, le déficit sédimentaire ainsi largement quadruplé et traduit
l’importance de l’érosion dans la zone d’étude.
c. La pente de la côte
Avant d’aborder la pente côtière, une analyse de la topo-bathymétrie est d’abord présentée.
L’étude de la topo-bathymétrie côtière affiche des altitudes culminant à 5,22 m et des profondeurs
atteignant à peine -1,50 m. Plus la topographie du segment côtier est élevé, moins celui-ci est
vulnérable. Sur la côte amont-dérive, la pointe de Djiffère montre une plage à morphologie assez
homogène avec des dunes atteignant au maximum 2,70 m et une profondeur maximale de -1,26 m
38
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
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(figure 18). La pointe culmine à une altitude de 1,54 m et la majeure partie de la zone levée se situe
entre -1,11m et 1,26 m.
39
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
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Par contre, sur l’extrémité de Nord de Djiffère toujours, la morphologie côtière reste régulière, avec
une zone dunaire de 3,17 m et profondeur maximale de -0,78 m (figure 19). La majeure partie de ce
linéaire littoral est comprise entre -0,32 et 2,85 m.
A Diakhanor, la côte ressort une morphologie majoritairement comprise entre -0,32 et 2,85 m (figure
20).
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Ce linéaire est coiffé par une dune de 2,96 m et des fonds d’à peine -0,08 m, en plage immergée.
A la suite au niveau du village de Palmarin, la morphologie côtière montre une évolution assez
irrégulière et affiche une plage majoritairement comprise entre -0,05 et 2,5 m (figure 21).
Cependant, ce segment littoral atteint son point le plus haut sur une dune de 2,38 m, alors que la plage
immergée atteinte est à peine de -0,02 m.
A Nguedj, la morphologie côtière est assez régulière au début et s’avère moins régulière à la fin, vers
le Nord notamment (figure 22). Ainsi, l’altitude maximale s’élève à 3 m, au somment d’une dune, la
profondeur maximale atteinte étant de -0,25 m. Globalement, la plage est comprise entre 0,47 et 2,85
m.
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A Ngalou Sessene, la zone côtière laisse apparaitre une morphologie assez simple comprise
majoritairement entre -0,11 et 1,26 m (figure 23).
Ici la zone dunaire culmine à 1,88 m avec une plage sous-marine de -1,5 m.
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Au niveau de Ngalou Sam Sam, la côte laisse voir une morphologie assez homogène, avec une zone
dunaire culminant à 2,38 m, et une plage immergée d’une profondeur maximale de -1,50 m (figure
24). De plus, la morphologie côtière est assez homogène, variant entre -0,11 et 2,05 m.
Sur la côte aval-dérive, l’analyse de la topo-bathymétrie indique que la morphologie côtière au droit
de Niodior est irrégulière et varie globalement entre -0,32 et 2,85 m (figure 25).
43
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Ce linéaire est coiffé par de vastes dunes dont la plus importante s’élève à 5 m. La profondeur
maximale atteinte sur la plage immergée est de -1,48 m. Par ailleurs, juste au sud de Niodior, la côte
est très basse. Quelques dunes atteignant à peine 1,5 m, la profondeur maximale de la plage sous-
marine étant de -1,50 m (figure 26). La plupart des éléments morphologiques de ce segment se
trouvent entre -1,11 et 1,26 m.
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Le linéaire suivant affiche une morphologie semblable, avec néanmoins des dunes atteignant 2,15 m
(figure 27). Ce segment côtier est cependant moins irrégulier que le précédent.
Toujours plus au sud, le linéaire suivant montre une zone côtière encore plus basse, la dune la plus
haute atteignant seulement 1,45 m, la plage sous-marine étant quant à elle à -1,5 m, au maximum
(figure 28).
45
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La plus grande partie de ce segment à la morphologie relativement régulière varie entre -1,11 et 0,47
m.
Par contre, le linéaire suivant révèle une côte parsemée de dunes, de plus en plus vaste vers le
Sud (figure 29).
Les dunes sont plus hautes vers le Sud, où elles s’élèvent à 4,49 m. La morphologie reste irrégulière,
sauf au Nord, où plus homogénéité est constatée.
La zone d’étude montre une pente atteignant 12,78%, au maximum. Les segments côtiers à pente
raide sont moins vulnérables que ceux à pente douce (tableau 4). Cette pente varie en fonction du
segment côtier. Ainsi, sur la côte amont-dérive, à Djiffère, la pente côtière est plus raide sur l’estran
où elle atteint sa valeur maximale de 7,78 % (figure 30).
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Cette pente devient de plus en plus faible au fur et mesure que l’on se rapproche de la plage sous-
marine (0,95 %) ou de la zone dunaire (0,16 %).
A Diakhanor, la pente côtière reste maximale sur l’estran. Elle s’y élève à 6,36 % (figure 31).
47
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Ce segment côtier affiche une pente plus douce sur la zone dunaire, où une valeur de 0,56 % est
mesurée.
Au niveau de Palmarin, la pente s’avère plus escarpée sur la zone de marnage, avec 6,27 % (figure 32).
Ce linéaire côtier montre une faible pente sur la plage sous-marine (0,61 %). Paradoxalement, la pente
atteint une valeur faible (1,39 %), sur la zone intertidale, où elle est pourtant maximale.
A Nguedj, la zone de marnage donne la pente la plus abrupte du segment, en particulier 7,24% (figure
33).
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La plage immergée et la zone dunaire indiquent de plus douces pentes (0,41 %). Par ailleurs, l’estran
montre une faible pente (0,88%) plus au Nord notamment.
A hauteur de Ngalou Sessene, la pente côtière est plus raide sur la zone de marnage. Elle est de 7,58
% (figure 34).
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Cette pente devient plus faible sur la plage sous-marine et la zone dunaire, au Sud (0,47 %). la partie
Sud est également marquée par un estran à pente faible (0,91 %).
A Ngalou Sam Sam, la pente côtière atteint son pic (8,82 %) toujours sur la zone de marnage,
précisément au Nord (figure 35).
La pente devient de moins en moins brusque à mesure que l’on se rapproche de la plage immergée,
où elle devint plus douce (1,17 %).
Sur la côte aval-dérive, au droit de Niodior, on note que la pente côtière la plus escarpée est obtenue
sur l’estran (9,34 %), particulièrement vers le Sud (figure 36).
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La pente de s’adoucie progressivement de part et d’autre de l’estran, pour atteindre sa plus faible
valeur sur la plage sous-marine (0,63), d’une part et sur la zone dunaire (0,16 %), de l’autre.
Le segment suivant signale la pente la plus escarpée (12,78 %) sur la zone dunaire, notamment au Nord
(figure 37).
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La hauteur de la pente s’affaiblit au fur et à mesure que l’on se rapproche du Sud, où elle atteint sa
plus faible valeur (0,02 %), en particulier sur la plage sous-marine. Par ailleurs, l’estran de cette partie
Sud du segment est marqué par une pente moyenne (5,11 %).
Le segment suivant indique une zone de marnage avec une pente assez similaire (figure 38).
Le linéaire donne une pente maximale (6,72 %) sur les dunes parsemées au Nord, l’estran affichant
une pente de 5,61 %. La pente la plus douce (0,11 %) est mesurée sur la plage sous-marine.
Sur le segment côtier qui suit, à l’exception de la zone dunaire qui apparaît au Nord, où la pente est
plus abrupte (6,66 %), celle-ci est moyenne sur le reste sue linéaire (figure 39). La pente la plus faible
(0,02 %) est révélée par plage sous-marine.
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Le segment côtier suivant indique une pente escarpée sur la ceinture édifiée par les dunes, où il atteint
sa valeur maximale (8,30 %), au Sud (figure 40).
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La pente s’adoucie de part et d’autre de la zone dunaire, pour atteindre sa valeur minimale sur la plage
sous-marine (0,02 %).
Le segment qui suit, est décoré par une série de dunes qui montre une pente raide dont le pic (11,54
%) est signalé par le col des dunes Sud (figure 41).
Ainsi, le linéaire montre un adoucissement de la pente vers le Nord, où la plage immergée affiche une
pente de 0,05 %.
La remontée relative du niveau de la mer, d’abord examinée à partir des données marégraphiques de
la station de Dakar, sur une période de 22 années, c’est à dire entre 1996 et 2017, atteste une
remontée relative du niveau marin (figure 42).
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Figure 42 : Remontée relative du niveau de la mer à partir des données marégraphiques de la station de Dakar (de 1996 à
2017)
La remontée relative du niveau de la mer est de 1,53 mm/an, sur la période considérée. Cette tendance
est logique au regard celle obtenue sur la période 1943-1965 (1,4 mm/an) par Elouard et al. (1977) et
Emery et Aubrey (1991) et celle fournie sur l’intervalle 1902-2010 (1,41 mm/an) par Wöppelmann et
al. (2008), avec le même type de données. Elle confirme une évolution progressive du niveau de la
mer.
La remontée relative du niveau de la mer a également été étudiée à partir de données altimétriques
produits par Ssalto / Duacs et distribués par Aviso, avec le soutien de Cnes. Ces produits d’altimétrie
spatiale couvrent une période de 24 années (figure 43) ; elles sont donc beaucoup plus robustes.
Figure 43 : Remontée relative du niveau de la mer à partir de données altimétriques (de 1993 à 2016)
55
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Elles attestent une remontée du niveau de la mer de 3,2 mm/an. Cette tendance du niveau marin est
double de celle fournie par le marégraphe de Dakar. En plus de la robustesse de ces données (plus
grand nombre d’années couvertes et absence de lacunes), elles affichent un meilleur coefficient de
représentation (R² = 0,76) par rapport aux données in situ. En effet, les données du marégraphe de
Dakar donnent un faible coefficient de représentation (R² = 0,11). de plus elles couvrent une période
moins importante et contiennent des lacunes sur l’intervalle 2003-2007. Ces aspects évoqués justifient
le choix et l’utilisation de la tendance résultant des données d’altimétrie spatiale dans le calcul de l’ICV.
La hauteur moyenne des houles est calculée par le truchement de données WaveWatchIII (figure 44).
Ces données WWIII révèlent des hauteurs significatives variant de 0,01 à 4 m sur la période allant de
novembre 2010 à août 2015 (soit 5 ans), avec une moyenne de 1,74 m. Cette moyenne est révélatrice
d’une vulnérabilité très élevée (tableau 3).
L’analyse de l’amplitude moyenne de la marée est obtenue à partir de deux sources. D’une part avec
les données issues du marégraphe de Dakar et d’autre part à partir des données d’altimétrie spatiale.
L’amplitude fournie par le marégraphe de Dakar est de 0,11 m, alors que celle indiquée par les
altimètres spatiaux est de 0,09 m. Elles attestent toutes deux d’un niveau de vulnérabilité très élevée
56
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(cf. tableau 3). Cependant, il est à signaler que l’amplitude obtenue à partir des produits d’altimétrie
spatiale est celle utilisée dans la détermination de l’ICV car elle s’avère être la plus robuste.
L’ensemble des variables (ou facteurs) de vulnérabilité étudiées ci-dessus a permis de déterminer
l’indice côtier de vulnérabilité. Les valeurs calculées de l’ICV varient de 0,05 à 3,30. La valeur moyenne
de l’ICV est de 0,50. Le mode est de 0,71, et la médiane, de 1,04. L’écart-type est de 1,98. Les 25e, 50e
et 75e centiles sont respectivement de 0,09, 1,04 et 1,58.
A la suite, les scores de l'ICV sont divisés en catégories de vulnérabilité basse, modérée, élevée et très
élevée, en fonction des intervalles de quartile. Il apparaît ainsi que :
• les valeurs CVI inférieures à 0,09 sont attribuées à la catégorie de vulnérabilité faible ;
• les valeurs comprises entre 0,09 et 1,04 sont considérées comme une vulnérabilité modérée. ;
• les valeurs de vulnérabilité élevées se situent entre 1,04 et 1,58 ;
• les valeurs de CVI supérieures à 1,58 sont classées comme une vulnérabilité très élevée.
Les zones localisées le long du littoral se voient attribuer un classement allant du très bas au très élevé
sur la base de l'analyse des variables de processus physiques et géologiques qui contribuent au
changement côtier comme indiqué dans le tableau ci-dessous :
Les zones à vulnérabilité très élevée se situent le long de la côte entre Djiffère et Niodior (figure 45).
Cependant, on note des profils variés. Ainsi, ce linéaire est précédé par le segment joignant Djiffère à
Diakhanor où le niveau de vulnérabilité peut être caractérisé de « vulnérabilité élevée ».
Plus au Nord, notamment de Diakhanor à Ngalou Sam Sam, le niveau de vulnérabilité peut être
considéré comme « modérée », même si elle demeure élevée juste à l’entrée de Ngalou Sessene. sur
la partie Sud, précisément à partir de la latitude de Niodior jusqu’à l’île de Guior, le littoral est
segmenté par de courts tronçons de vulnérabilité qui oscillent entre élevée à modérée. Enfin du Sud
de l’île de Guior, jusqu’à Pointe de Sangomar, le littoral affiche un indice de vulnérabilité bas
(figure 45).
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La barre de couleur la plus à l'intérieur est l'indice de vulnérabilité du littoral (CVI). Les barres de
couleur restantes sont séparées en variables géologiques (1-3) et variables de processus physiques (4-
6). Le littoral à vulnérabilité très élevée se situe entre Diffère et Niodior. Le littoral à vulnérabilité
élevée se concentre principalement au Sud de Ngalou Sessene, entre Diakhanor et Djiffère et sur la
première moitié du segment Niodior-île de Guior. Le littoral à vulnérabilité modérée se trouve le long
du complexe allant de Ngalou Sam Sam à Diakhanor, à l’exception du tronçon juste au Sud de Ngalou
Sessene d’une part et sur la seconde moitié du segment Niodior-île de Guior. La partie de la côte peu
vulnérable s'étend le long du linéaire allant du Sud de l’île de Guior jusqu’à la Pointe Sangomar.)
La figure 48 ci dessous montre un histogramme du littoral dans chaque catégorie de vulnérabilité sur
un linéaire de 30km.
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Ainsi, les données de l'ICV montrent une variabilité à plusieurs échelles spatiales. Cependant, les
variables de processus physiques conservent la plus grande cohérence sur l'étendue du littoral (Figure
45). La valeur de la variable relative du niveau de la mer est constante pour la totalité de la zone
d’étude. La vulnérabilité de la hauteur significative de la houle est très élevée sur l’ensemble du littoral,
avec certainement une grande longueur du fetch. Le classement des marées est également très
vulnérable sur l’ensemble du linéaire.
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Les variables géologiques (en particulier l’érosion/ accrétion de la ligne du rivage et pente côtière),
quant à elles, affichent la plus grande variabilité et ont donc le plus d’influence sur la valeur de l’IVC
(Figure 47). La géomorphologie comprend une flèche sableuse (donc une barrière attachée) connectée
à une embouchure souvent qualifiée de delta, avec de la mangrove, toutes très vulnérables.
La vulnérabilité due à l’érosion/ accrétion de la ligne du rivage le long du littoral varie de très faible à
très élevée (Figure 18). Depuis Ngalou Sam Sam jusqu’à Diakhanor, le littoral montre une vulnérabilité
élevée. De Diakhanor à la latitude de Niodior, la vulnérabilité augmente, et devient très élevée, en
rapport avec les effets de la brèche. A partir de Niodior, la vulnérabilité diminue, passant d’élevée à
modérée, puis basse, juste au Nord de l’île de Guior. De là jusqu’à la pointe de Sangomar, la
vulnérabilité continue sa baisse, devenant ainsi très basse, en rapport avec l’accrétion qui se déroule
sur cette partie distale de la flèche littorale. La pente côtière varie successivement d'une vulnérabilité
très basse à une vulnérabilité très élevée, sur l’ensemble du littoral, en rapport avec la topo-
bathymétrie côtière. Cette variation s’opère sur des linéaires de 1, 2, et 3 km.
En définitive, il y a quatre zones distinctes de vulnérabilité côtière sur le littoral, telles que déterminées
par l'analyse ICV. La zone la plus sensible (vulnérable très élevée) se situe dans la partie médiane,
notamment de Djiffère à Niodior. L’érosion/ accrétion de la ligne du rivage est la variable qui contrôle
l'ICV ici, avec un très fort taux de recul de la ligne du rivage associés à un élargissement de la brèche
du Laboba.
Les zones de vulnérabilité élevée sont réparties principalement au Sud de Ngalou Sessene, entre
Diakhanor et Djiffère et sur la première moitié du segment Niodior-île de Guior. La vulnérabilité élevée
y est due à la morphologie côtière, combinée à de faibles pentes côtières et à un fort taux de retrait
de la ligne du rivage.
Le littoral de vulnérabilité modérée est concentré le long du complexe allant de Ngalou Sam Sam à
Diakhanor, à l’exception du tronçon juste au Sud de Ngalou Sessene d’une part et sur la seconde moitié
du segment Niodior-île de Guior. Ici l’ICV est principalement contrôlé par l’érosion/ accrétion de la
ligne du rivage et la pente côtière.
Le littoral le moins vulnérable s'étend le long du linéaire allant du Sud de l’île de Guior jusqu’à la Pointe
Sangomar, et la vulnérabilité est également contrôlée par l’érosion/ accrétion de la ligne du rivage,
notamment l’accrétion qui se déroule depuis le Nord de l’île de Guior jusqu’à la pointe Sangomar.
Les variables les plus influentes dans l'ICV sont l’érosion/ accrétion de la ligne du rivage et la pente
côtière ; par conséquent, elles peuvent être considérées comme les facteurs dominants qui vont
contrôler l’évolution du littoral notamment à mesure que le niveau de la mer monte. La
géomorphologie, la hauteur significative des houles et l'amplitude des marées ont, quant à elles,
principalement des effets secondaires sur la variabilité spatiale de la valeur de l'ICV.
Le calcul de l’ICV démontre la sensibilité physique de la zone côtière de la région de Fatick. Cependant
cette vulnérabilité n’est pas que physique, elle est affecte aussi le système socio-écologique. Dans
cette partie, l’analyse portera aussi bien sur les impacts potentiels des changements climatiques sur
l’écosystème de mangrove qui est illustratif de la région que sur la socio-économie.
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La mangrove du Sine Saloum se localise dans la zone intertropicale entre 12°30 nord et 16°30 nord de
latitude et entre 11°30 ouest et 17°30 ouest de longitude. Elle est subdivisée en 3 grandes unités
régulées autour de bolongs comme suit :
• Au nord du complexe estuarien, la mangrove est très dégradée et la hauteur des palétuviers
est pratiquement inférieur à 4m (ISRA, 2005) ;
• Au centre entre le Diomboss et à l’est de Dionewar : elle constitue une végétation de
palétuviers à l’aspect dégradé et dont la hauteur varie entre 2m à 8m, avec une prédominance
des surfaces de tannes ;
• Au sud, la superficie de mangrove est beaucoup plus étendue. Les palétuviers d’une hauteur
de 7m à 11m, notamment en bordure des chenaux de marées, occupent l’ensemble des
bolongs (Barrusseau et al, 1986).
Cependant, au cours de ces dernières décennies, la mangrove est soumise à divers facteurs qui ont
entrainé un recul de sa superficie. Le facteur anthropique est sans doute le plus significatif en raison
des nombreux usages tirés de cet écosystèmes (défrichement de surfaces pour la riziculture, coupe de
bois de chauffe, exploitation du sel, fumage du poisson).
Néanmoins, le facteur humain n’est pas le seul déterminant dans l’évolution de l’écosystème de
mangrove. Ce dernier est sensible à la variabilité climatique et à la teneur de la salinité. Dans ses
travaux, Sow (2018) montre que les zones de Fatick et de Foundiougne, à l’instar du reste du pays,
connaissent une forte variabilité qui se traduit par une succession d’années humides et d’années
sèches. Ainsi, la période 1950-1967 apparait comme humide.
Néanmoins, à partir des années 1970 jusqu’en 1999, la zone plonge dans une longue série de déficit
pluviométrique avec cependant quelques années excédentaires. A partir des années 2000, la
pluviométrie semble revenir à la normale même si on note des anomalies pour quelques années
comme se fut le cas en 2004, 2006, 2007 ou encore 2011.
Cette variabilité climatique un certain impact sur la mangrove notamment celle de la Réserve de
Biosphère du Delta du Saloum (RBDS). Marius (1995) indique que la végétation de mangrove est
particulièrement réactive aux variations du climat et son impact sur la salinité des eaux. Pour leur part,
Dièye et al (2010) soulignent que bien que l’action anthropique joue un rôle de premier plan dans la
dynamique de la mangrove, il est possible d’établir une relation variation climatique/ mangrove dans
l’estuaire du Saloum avec deux phases évolutives :
• entre 1972 et 1986 : une régression des formations végétales qui fait suite aux années de
sécheresse où l’espèce Rizophora sera peu à peu remplacée par l’Avicennia plus apte à résister
aux nouvelles conditions écologiques ;
• Entre 1986 et 2010 une régénération de la mangrove, bien que lente, dans ses parties les plus
touchées grâce à un retour à la normale de la pluviométrie.
61
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Une relation est ainsi établie entre le déficit pluviométrique et la dégradation de la mangrove pour
laquelle les apports d’eau douce conditionnent la salinité du milieu et par conséquent sa vitalité
(Marius, 1985 ; Diop, 1990). Dacosta (1993) montre que sur trois décennies, l’estuaire du Saloum en
raison de l’absence d’écoulements d’eau douce en saison des pluies et de la forte évaporation
(moyenne annuelle de 2209mm à Kaolack) va connaître en amont une salinisation croissante6 de ses
eaux. Une situation qui entraine un stress de la végétation de mangrove avec la salinisation des eaux
et des sols qui évoluent vers une acidification en raison des variations hydro-climatique. De plus, la
rupture de la brèche de Sangomar va modifier les conditions hydro-sédimentaires avec un important
transit sableux au niveau des vasières et à hauteurs des villages de Niodior et Dionewar (Dièye et al,
2013).
La figure ci dessous indique le taux de salinité dans le delta du Sine-Saloum au niveau des bolongs ainsi
celle des eaux continentales et le risque salin sur les mangroves
Ainsi, on observe des modifications non négligeables sur les forêts de mangrove avec un recul des
superficies de Rhizophora au profit des tannes et une prédominance de l’espèce Avicennia plus
6Les taux de salinité peuvent atteindre 120%o en fin de saison sèche dans la partie extrême amont du Saloum (Barusseau et
al, 1985, 1986)
63
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résistante au sel. Dans l’ensemble on note un rabougrissement de la végétation, une perturbation des
phases phénologiques, une baisse de la productivité malacologique et faunistique.
64
Figure 52: Occupation du sol et exposition
Cependant, en croisant cette occupation du sol à l’indice côtier de vulnérabilité, les résultats révèlent
que ces espaces sont à la fois sujets au risque d’érosion et d’inondation marine, ce qui entrainerait une
perte progressive des terres (espaces de cultures de mil, arachide) et des espaces naturels. Cette perte
de terre par érosion et par salinisation des sols se répercutent sur les ressources naturelles comme le
Détarium senegalense ou ditakh dont la production a baissé. De même des zones construction sont
établies sur des sites de vulnérabilité élevée à très vulnérable. Au niveau infrastructurel, la route de
Djiffère, principale voie bitumée, reste particulièrement menacée. Principale voie d’accès essentielle
pour l’écoulement des produits halieutiques et pour l’économie, cette route, déjà menacée, risque
d’être perdu d’ici quelques décennies. La perte de cet investissement récent plomberait à coup sûr
l’économie de la région et contribuerait à renforcer son enclavement.
La vulnérabilité très élevée de la variable géomorphologie montre que la zone d’étude est sujette à un
risque tout aussi élevé, notamment en matière d’érosion. Ce recul du trait de côte expose ainsi une
frange importante de la population. Ainsi les habitations situées sur les segments côtiers à pente douce
à très douce (donc d’une vulnérabilité élevée à très élevée) risquent d’être soumises à l’érosion et à la
submersion marine. Ainsi, le village de Ngalou Sam Sam, le Nord de Palmarin, le segment partant de
ce même village jusqu’au centre de Diakhanor, le village de Djiffère, ainsi que le segment allant de la
pointe Sud de brèche jusqu’à la latitude de Niodior, ayant une bordure atlantique à pente douce à très
douce sont exposés à un risque élevé à très élevé de submersion par overwash. Ces villages sont aussi
65
soumis à un risque élevé à très élevé de destruction de leurs habitations par recul de la ligne du rivage
relatif à la douceur leur pente.
Avec une vulnérabilité très élevée liée à la variable hauteur significative des houles et de la gamme de
marée, et une vulnérabilité élevée relative à la variable élévation du niveau marin, l’ensemble des
villages édifiés sur la côte, depuis Ngalou Sam Sam jusqu’à la pointe de Sangomar, ainsi que celles
établis sur l’arrière côte, notamment les insulaires de Dionewar et Niodior qui de par leur exiguïté
présentent des densités de l’ordre de 500 habitants/km2, sont exposés à des risques d’érosion, de
submersion et de coup de vents violents.
Il faut souligner également les impacts sur les infrastructures et activités socio-économiques soit par
érosion soit par submersion marine. Ce facteur est très connexe à la variable érosion/ accrétion de la
ligne du rivage. Des destructions de maisons et d’infrastructures touristiques sont aussi notés sur le
segment allant de Ngalou Sam Sam à Djiffère, où le risque lié à l’érosion passe de modéré à élevé. La
variable érosion/ accrétion de la ligne du rivage entretenue par l’ouverture de la brèche de Sangomar,
est à l’origine de graves dommages à Palmarin et à Djiffère, villages où l’on assiste à des déplacements
de populations et à la perte de nombreux de campements et bâtiments. A titre d’exemple, l'usine de
conditionnement de poisson de Djiffère a été fermée en 1996 entrainant un ralentissement de
l’activité de pêche et à une perte d’emploi pour la zone. De plus, ce village, situé à 4 km au Nord du
premier point de rupture, est de plus en plus menacé et les autorités envisagent l'évacuation de ses
habitants en destination du nouveau port de Diakhanor (Vezia, 2009).
Du point de vue économique, des risques importants pèsent sur les activités agricoles ainsi que sur la
pêche et le tourisme qui sont les principales sources d’emploi de la région. En effet, on observe par
exemple en raison de l’acidification des sols un abandon de la culture rizicole (Niang-Diop, 2005). Alors
que pour les iles, l’ensablement des zones de navigation met à mal la pratique de la pêche.
En définitive, la vulnérabilité de la zone d’étude est réelle et est entretenue par divers facteurs tant
anthropiques que physiques. Les résultats ici présentés le montrent clairement et l’identifient pour
l’ensemble des segments, dont l’évolution montre des dynamiques bien distinctes. Toutefois, cette
vulnérabilité doit aussi être appréhendé de manière plus globale et mis en relation avec ce qui se passe
en amont. Ainsi par exemple, il est à signaler que le recul évoqué de la ligne du rivage est également
connexe à des actions anthropiques sur le littoral, notamment avec l’installation des épis au niveau
Saly et à Somone. Ces structures qui ne sont soumises pratiquement à aucune réglementation,
bloquent le transit sédimentaire et empêchent l’alimentation du littoral plus en aval.
4.2.3.3 Perceptions des communautés côtières par rapport aux changements environnementaux
L’analyse climatique et biophysique a été complétée par une analyse qualitative des perceptions des
populations par rapport aux aléas climatiques et aux changements environnementaux observés dans
leur région dans le passé. Cette analyse se base à la fois sur les résultats d’une enquête qualitative
menée sur la zone d’étude ainsi que sur une revue de la littérature.
Les communautés remarquent des changements par rapport aux températures de l’air et de l’eau,
l’occurrence et l’intensité des vents violents, des houles. Leurs conséquences sont aussi bien
identifiées : inondations, modifications paysagères et environnementales (dégradation de
l’environnement marin, diminution de la hauteur des dunes, dégradation de la mangrove, etc.). La
question de l’érosion et recul du ligne de rivage est très présente, notamment dans certains villages
comme Ngalou Sam Sam, où les populations assistent à une perte de plage pouvant aller à des dizaines
de mètres et donc d’une avancée de la mer (retrait du rivage).
66
4.2.3.3.1 Sur les événements extrêmes passés et leurs conséquences
Concernant le phénomène d’érosion, les enquêtés ont exprimé d’une manière ou d’une autre le fait
que « la mer avance de plus en plus » (Noblet, 2015). Lors du travail de terrain mené en mai 2018, une
personne très âgée vivant dans le village de Ngalou Sam Sam a expliqué que lorsqu’elle était jeune,
elle allait courir (faire du sport) jusqu’à la plage, en invoquant que la plage se trouvait à une grande
distance qui est aujourd’hui envahie par la mer. A Palmarin, le chef du village de Palmarin-Facao
indiquait ceci lors d’une enquête menée en 2010 par une équipe de l’UICN : « Je peux vous dire que le
Palmarin d'aujourd'hui est le dernier village de ce qui existait avant, tous les autres villages de Palmarin
‘dans le temps’ se trouvent aujourd'hui bien au large de la côte. Avant, Facao (…) disposait d'une forêt
et de champs ; il y avait le bois sacré. Les habitations étaient plus loin, aujourd'hui elles se trouveraient
en pleine mer ».
Dans les îles du Saloum, les inondations sont fréquentes pendant la saison des pluies et engendrent
des conséquences néfastes sur les infrastructures et sur les terres agricoles. Lors d’une enquête
67
effectuée dans le cadre d’un projet du CRDI en 20137 dans les îles de l’intérieur du Saloum, il est indiqué
par les enquêtés les éléments suivants : « À Djirnda, on rapporte que les inondations sont plus
importantes depuis 2000 car les précipitations sont devenues plus fréquentes. À Fayako, un répondant
explique que « Les inondations constituent le plus gros problème rencontré durant l’hivernage. Chaque
hivernage, cette maison là (ndlr une maison située à 50 m de la mer) est inondée chaque année à cause
des fortes houles. Toutes les maisons de l’île ont migré vers les hauteurs ces 20 dernières années. L’eau
détruit beaucoup de choses dans nos maisons. ». À Diogane, l’eau envahit chaque année l’ancien pont
et les terres cultivées. » (Lacoste-Bédard et al, 2016).
Ces inondations engendrent des effets néfastes sur l’agriculture pratiquée sur certaines de ces îles. En
effet, en plus du manque d’accès et de la perte de récoltes, les champs inondés par l’eau saumâtre
deviennent salinisés et impropres aux cultures pratiquées (Lacoste-Bédard et al, 2016).
Les personnes vivant à Palmarin et interviewées lors de l’enquête menée par l’équipe de l’UCIN
faisaient part de leur inquiétude pour l’avenir et de leur conscience vive du risque pour leur
communauté côtière : « Je me dis qu'un jour ou l'autre Palmarin n'existera plus. A Djifer, la mer a
quasiment recouvert la route. Il est très difficile de faire quelque chose d'efficace. On a planté des filaos
mais je ne crois pas que cette action seule puisse arrêter la mer » (habitante de Palmarin-2010). Le chef
7 Université de Moncton, 2016, Adaptation aux changements climatiques des communautés du Nouveau Brunswick: Étude
de cas sur le Saloum http://www8.umoncton.ca/umcm-
climat/uved/grain/4_7_2_le_delta_du_saloum_au_senegal/page:15
68
du village de Palmarin-Facao indiquait ceci lors de la même enquête : « On souhaiterait que nos petits-
enfants trouvent le même village qu'aujourd'hui, mais on n'en doute. Le village peut très bien
disparaître. Si Palmarin se déplace, il n'y aura plus d'habitants dans cet environnement si particulier. Et
puis, notre village sert de défense aux villages de l'intérieur, et aux îles du Saloum. Quant au
déplacement, les villageois sont réticents. Si on me demande de déplacer mon village, je vous dis que
moi qui suis chef, je serai le dernier à partir».
Le terme capacité d'adaptation se définit comme étant la capacité d’un système à modifier ses
caractéristiques ou son comportement afin de mieux faire face aux effets des changements externes
(Füssel & Klein, 2006). Cette étape évalue la capacité du système socio-écologique étudié à réagir et à
s'adapter aux changements climatiques.
Il s’agit d’évaluer comment le système s'est adapté - ou s'adapte - aux variabilités et aux extrêmes
climatiques passées et actuelles. La capacité d'adaptation existe à différentes échelles (famille,
communauté, région et nation) et dépend de l'accès aux ressources (Easterling, et al., 2004, Adger et
al., 2004, Wall et Marzall, 2006). Wall et Marzall (2006) distinguent cinq types de ressources
pertinentes pour l'évaluation de la capacité d'adaptation aux changements climatiques : ressources
sociales, humaines, institutionnelles, naturelles et économiques.
L’appréciation de la capacité d’adaptation dans la zone du projet tient compte des initiatives locales
(collectives et/ou individuelles), des mesures institutionnelles ainsi que de l’action des ONG.
Les mesures d’adaptation mises en place par les populations sont de divers ordre et portent tant sur
la protection de leur milieu physique que sur les ressources naturelles (halieutiques, forestiers) qui
sont sources de revenus pour les ménages.
69
4.2.4.1.2 Les stratégies de gestion des ressources naturelles
Les stratégies d’adaptation passent aussi par une meilleure organisation et une gestion rationnelle des
ressources naturelles. En effet, certaines ressources forestières comme le Saba senegalensis ou mad ,
le Landolphia heudelotii ou tol qui sont des fruits locaux ou encore le Cordyla pinnata ou dimb un arbre
autrefois prisé pour l’ébénisterie ont pratiquement disparu de la zone en raison des effets de la
sécheresse corrélés à une utilisation incontrôlée.
Depuis quelques décennies, les populations des deux sites d’étude (Dionewar et Toubacouta) ont mis
en place des unités de gestion locales (Commission Environnement et de Gestion des Ressources
Naturelles-CEGRN, Fédération Locales des GIE-FELOGIE, Comité Local de Pêche Artisanale) afin de
préserver la ressource tant forestière qu’halieutique (poissons, mollusques).
L’État, à travers ses structures déconcentrées, initie des actions afin d’assurer un cadre socio-
économique. Ses mesures de gestion portent sur la mise en place de lois et codes permettant une
cogestion avec les collectivités territoriales et les communautés locales. Ainsi la création de l’Aire
Marine Protégée de Sangomar et des CLPA tendent a favoriser une gestion plus durables des
ressources halieutiques et constituent des cadre de concertation. Les initiatives de l’État portent aussi
sur l’accès à l’eau. En effet, avec la salinisation progressive des eaux souterraines par intrusion saline,
des projets de transfert d’eau (projet Simon-Diène) sont mis en oeuvre. De plus, la structuration des
usagers autour d’organe de gestion locale (ASUFOR) assurent un suivi des ouvrages hydrauliques au
niveau rural.
En termes de protection côtière, l’État a, afin de protéger la route située à 300 m de la mer, construit
un mur longitudinal en gabions de roches à Palmarin Ngalou.
Il s’agit entre autres de reboisement de mangroves. Cette stratégie déclinée par diverses ONG a permis
la récupération de superficies dégradées et le développement d’activités génératrices de revenus.
Ainsi, avec l’appui technique et financier des ONG (WAAME, CAREM, FIOD, UICN, PAGERNA), des
actions de reboisement ont été développées dans plusieurs villages et dans les îles du Saloum entre
1995 et 2002 (Faye, 2016):
l’ONG CAREM, appuyée par l’UICN, a planté entre 1995 et 2002 environ 1000 ha de mangrove et
mobilisé 19 villages,
l’ONG WAAME a encadré 27 villages et planté 70 ha de 1998 à 2001,
70
la FIOD encourage les populations qui participent à l’effort de reboisement des mangroves en leur
apportant une aide en nature. Le total des superficies plantées par les villages encadrés par la FIOD
atteint 240 ha, entre 1998 à 2001 (Faye, 2016). Dans certains villages des îles du Saloum, pour mieux
protéger les espèces végétales et favoriser leur développement, les populations associent les cultures
et les arbres, cette stratégie est considérable dans la protection des espèces végétales.
Par ailleurs, pour combattre les effets combinés de la variabilité climatique au Saloum, l’Etat du
Sénégal, appuyé par les ONG, a élaboré des stratégies de lutte contre l’érosion côtière et la salinisation
dans les îles du Gandoul et le long des villages insulaires ou riverains des bolongs (Faye, 2016) à travers
:
• la sensibilisation des populations sur la protection/conservation des écosystèmes de
mangrove ;
• le reboisement de la mangrove sur 20 ha et l’introduction des plantes halophiles ;
• la plantation d’eucalyptus pour protéger les terroirs villageois ;
• la construction de digues de protection dans les villages ;
• la formation périodique de comités de plage sur leurs rôles et missions ; et
• l’activation de la procédure de reconnaissance juridique de comités de plage.
71
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
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Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Pour évaluer la vulnérabilité future, la même méthode utilisée pour l’évaluation de la vulnérabilité
actuelle est exploitée c’est à dire celle de Thieler et Hammar-Klose (1999 ; 2000a ; 2000b). Pour rappel,
cette méthode prend en compte 6 facteurs de vulnérabilité :
a. la géomorphologie
b. l’érosion/ accrétion de la ligne du rivage
c. la pente côtière
d. la remontée relative du niveau de la mer
e. la hauteur moyenne des houles
f. l’amplitude moyenne de la marée
Elle permet d’estimer quantitativement l’Index de Vulnérabilité physique par la formule suivante :
L’ICV permet de relier les six variables de manière quantifiable, exprimant la vulnérabilité relative de
la côte aux changements physiques dus à l'élévation future du niveau de la mer (Hammar-Klose et al.,
2003).
Dans cette étude, les variables géologiques, en particulier la géomorphologie, le taux de changement
du rivage et la pente côtière, restent telles qu’elles sont dans l’évaluation de la vulnérabilité actuelle.
Par contre, afin de prendre en compte l’impact des changements climatiques dans le futur, les variables
de processus physiques, notamment l’élévation relative du niveau de la mer et la hauteur moyenne
des houles, ont été adaptées. Ces variables devraient être mises en accord avec les projections
climatiques à l’horizon 2035 et 2050, suivant les scénarios RCP 4,5 et 8,5. Toutefois, concernant la
remontée relative du niveau de la mer, les projections à l’horizon 2035 sont rares. Mais, des projections
à l’horizon 2030 et 2040 prévoient une élévation du niveau marin (ENM) comprise entre 0,2 m et 0,3
m (Jevrejeva et al., 2016). Tenant compte de ces projections, et sachant que l’étude menée par Egis
International en 2013 portant sur la vulnérabilité côtière au Sénégal, a considéré une élévation du
niveau marin de 20 cm à l'horizon 2030, une ENM de 0,25 m est prise en compte pour l’horizon 2035.
En ce qui concerne l’horizon 2050, une élévation de 50 cm (GIEC, 2007) est retenue. En effet, L’Institut
de Potsdam pour la Recherche sur l'Impact du Climat et Climate Analytics (PIK) (2013) attestent que
l’élévation du niveau de la mer s'est produite plus rapidement que prévue et qu’une augmentation de
50 cm d'ici 2050 pourrait être inévitable en raison des émissions passées.
Il est très probable que le taux d'élévation du niveau mondial moyen de la mer au 21ème siècle
dépassera le taux observé de 1971 à 2010 pour tous les scénarios de trajectoire de concentration
représentative (RCP) en raison de l'augmentation du réchauffement de l'océan et de la perte de masse
des glaciers et des inlandsis. Church et al. (2013) estiment, par ailleurs, que les changements
73
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
climatiques affecteront les extrêmes du niveau de la mer qui, sur la côte, se présentent principalement
sous la forme de houles, d’ondes de tempête et de tsunamis.
Pour ce qui est de la variable hauteur moyenne des houles, des projections du Nouveau Modèle
Climatique Mondial de l'Institut de Recherche Météorologique du Japon (MRI-CGCM3) sont d’abord
utilisées. Elles couvrent deux périodes :
• une période 2026 - 2035, où la hauteur significative moyenne de houle Hs est de 1,62 m
pour le scénario RCP 4.5, et 1,55 m pour le scénario RCP 8.5 ;
• une période 2026 - 2045, où la Hs est de 1,60 m pour le scénario RCP 4.5, et 1,56 m pour
le scénario RCP8.5.
Les données de la période 1926-2035 sont utilisées sur l’horizon 2035, et celles de la période 2026-
2046 sur l’horizon 2050. Cependant, les Hs projetées sont inférieures à la Hs moyenne utilisée pour
l’évaluation de la vulnérabilité actuelle (1,74 m), alors que la côte ouest-africaine fait déjà face à des
ondes de tempête avec des vents violents et une action des houles intenses entraînant une érosion
côtière (Niang, 2012 ; Appeaning Addo, 2013). Cette faiblesse des Hs pour les scénarios RCP 4.5 et RCP
8.5, justifie l’utilisation, sur l’horizon 2050, de la Hs maximale des données Wavewatch3 pour la période
2010-2015. Cette Hs maximale est de 4m.
Après le calcul de l’ICV, les scores des différents scénarios sont divisés en catégories de vulnérabilité
basse, modérée, élevée et très élevée, en fonction des intervalles de quartile obtenus lors de
l’évaluation de la vulnérabilité actuelle. Cette option a ainsi permis une comparaison de la vulnérabilité
actuelle à la vulnérabilité future.
Pour estimer le recul du rivage dû à l'élévation du niveau de la mer, la loi de Bruun a été utilisée (Bruun,
1962, 1988) :
R = S*G*L / (b + h)
où R est le recul dû à l'élévation du niveau de la mer, S est l'élévation du niveau de la mer, G est la
proportion de matériau érodé qui reste dans le profil actif, L est la largeur du profil actif, b est la
hauteur de la dune et h est la profondeur de fermeture.
Cette règle de Bruun est la méthode la plus couramment appliquée (exemple : Niang-Diop, 1995 ;
EUROSION, 2004 ; Cowell, 2006 ; Hinkel et Klein, 2009 ; Zang et al., 2004, Niang et al., 2005) pour
évaluer le recul du rivage causé par l’élévation du niveau de la mer (Yates-Michelin et al., 2011).
• La loi de Bruun est appliquée à partir de G =1 (quand les sédiments sont des sables (Niang et
al., 2005) ; h = 5,56 m et L = 1831.
L'une des premières conséquences de l'élévation du niveau de la mer est l'augmentation du risque
d'inondation associé aux ondes de tempête dans les zones côtières basses. Nicholls et al. (1999) ont
74
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
défini la zone de risque comme étant la zone terrestre comprise entre la ligne du rivage et le niveau
d'eau maximal prévu, qui peut être calculée à l'aide de l'équation de Hoozemans et al. (1993) :
Dft = MHW + St + Wf +Pf
où Dft est le niveau d'inondation, MHW le niveau moyen des hautes eaux, St l'élévation relative du
niveau de la mer, Wf la hauteur des vagues de tempête et Pf l'élévation du niveau de la mer, en raison
d'un abaissement de la pression atmosphérique.
• Le niveau moyen des hautes eaux (MHW) est obtenu à partir des données horaires du marégraphe
de Dakar. Celles-ci sont fournies par le site de l’Université de Hawai (University of Hawaii Sea Level
Center UHSLC), à travers sa station 223. MHW est égale à 1,38 m à Dakar.
• L'élévation relative du niveau de la mer (St) est de 25 cm (0,25 m) sur l’horizon 2035, et 50 cm (0,5
m) sur l’horizon 2050.
• La hauteur des houles de tempête (Wf) atteint 6,2 m, avec une période de retour de 1/100 sur la
zone d’étude (Dwars, Heederik et Verhey Ingenieurs conseils, 1979 ; SOGREAH Ingénieurs Conseils,
1981, Nardari, 1993, Gueye, 1997 ; Niang et al., 2005).
• L'élévation du niveau de la mer due à un abaissement de la pression atmosphérique (Pf) est
négligéable au Sénégal (Niang et al., 2005).
Les zones à risque d'inondation sont comprises entre le zéro marin et le niveau d'inondation considéré.
Afin d'identifier la typologie de ces zones, les superficies inondables ont été déterminées par extraction
à partir d’un Shuttle Radar Topography Mission (SRTM) 1-ARC, et par superposition des niveaux
d'inondation obtenus sur la carte d’occupation du sol, à l’instar de Khouakhi et al., (2012).
L’ICV est calculé sur les horizons 2035 et 2050. Sur l’horizon 2035, il prend en compte le scénario
RCP4.5 et le scénario RCP8.5 de Hs moyenne de houles et une ENM de 25 cm.
Sur l’horizon 2050, l’ICV est calculé selon trois cas de figure :
• dans le premier cas, l’ICV considère le scénario RCP4.5 de Hs moyennes et une ENM de 50cm ;
• dans le deuxième cas l’ICV prend en compte le scénario RCP8.5 de Hs moyenne et une ENM de
50 cm ;
75
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
• et un troisième cas où, en plus de ces deux scénarios, il tient compte d’une Hs maximale WWIII
et d’une ENM de 50 cm.
5.2 Résultats
5.2.1 Exposition
L’évaluation de l’exposition future repose sur l’analyse des paramètres de température et de
précipitation elle-même réalisée en se basant sur des indicateurs climatiques tels que le cumul
pluviométrique, la longueur de la saison, les températures maximales et minimales
L’analyse des indices des précipitations au niveau de la région de Fatick montre que quelques soient
l’horizon et le scénario, le cumul pluviométrique et la longueur de la saison pourraient diminuer
(Tableau 1). Ces résultats sont en accord avec ceux de Deme et al., (2015). Cette diminution est plus
importante à l’horizon 2050 et pour le scénario RCP 8.5, sauf pour la longueur de la saison à l’horizon
2035 ou le scénario RCP4.5 prévoit une baisse un peu plus importante que celle de RCP8.5.
Le cumul pluviométrique connaitra une diminution plus importante pour le scénario RCP 8.5 que le
RCP 4.5. A l’horizon 2050 la diminution sera plus importante pour le RCP 8.5 avec une valeur d’environ
24.21 mm par rapport au cumul pluviométrique de la saison de référence.
Pour le début de la saison des pluies, les scénarios prévoient des démarrages de plus en plus tardifs. A
l’horizon 2035 les deux scénarios prévoient un changement presque identique alors qu’à l’horizon
2050 le RCP 8.5 projette un changement un peu plus important. A l’horizon 2035, un retard d’environ
4.5±3 jours sera observé alors qu’à l’horizon 2050 ce retard sur le démarrage de la saison pourrait
s’accentuer pour atteindre au moins 6,5±3,5 jours selon le rcp4.5. Ces changements ont été obtenus
par au moins 2/3 (soit 66.66%) des modèles donc ils sont au moins probables sauf pour le cumul à
l’horizon 2035 avec le scénario RCP4.5.
La longueur de la saison des pluies connaitra une diminution plus importante pour le scénario RCP 4.5
que le RCP 8.5. A l’horizon 2050 la diminution sera plus importante pour le RCP 8.5 avec une valeur
d’environ 13±7 jours par rapport à la longueur de la saison de référence (92 jours).
L’évolution de l'indice de pluie standardisé (IPS) (figure 54), montre qu’entre les années 2020 à 2035
les précipitations pourraient être proches de la normale de référence. Par contre les années 2040
pourraient enregistrer des sécheresses modérément sèches. Au-delà de 2045 les projections montrent
une recrudescence des événements de sécheresse qui pourraient être extrêmement sèche comme en
76
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
1983. Il faut noter aussi la forte variabilité interannuelle de l’IPS qui pourrait entraîner l’apparition
d’années très humides à l’intérieur des périodes très à extrêmement sèches.
Figure 54 : Évolution de l’indice de pluie standardisé de l’historique (noire), de l’observation (magenta), du scénario rcp4.5
(bleue) et du scénario rcp8.5 (rouge). Les données utilisées sont celles de la moyenne d’ensemble des 24 simulations des
modèles cmip5
L’analyse de la variation temporelle, de 1950 à 2060, du Début de la Saison des Pluies (DSP) montre
que de 1950 à 1995 le début de la saison était en avance par rapport au début de la période de
référence sauf en 1983. Les projections montrent une forte variabilité plus marquée sur le scénario
rcp4.5 (figure 55, courbe bleue) dans les trente (30) premières années de projection (2006-2035). Le
reste de l’année la variabilité est plus importante avec le scénario rcp8.5 (figure 55 courbe rouge) avec
un retard qui s’accentue entre 2035-2048 puis diminue jusqu’en 2060. Pour ce qui est de la LSP nous
notons une forte variabilité dans les projections de 2006 à 2060 avec les deux scénarios (figure 55
courbes bleue et rouge). Cette variabilité est plus forte que celle observée sur le démarrage de
l’historique. Ceci montre l’existence d’une forte variabilité sur la fin de la saison.
Figure 55: Evolution de la moyenne mobile sur 5ans du début de la saison des pluies et de la longueur de la saison des pluies
de l’historique (noire), du scénario rcp4.5 (bleue) et du scénario rcp8.5 (rouge). Le trait noir oblique montre la tendance de
l’historique. Les données utilisées sont celles de la moyenne d’ensemble des 24 simulations des modèles cmip5 du tableau 1.
77
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Aux horizons 2035 et 2050 les températures maximales et minimales pourraient connaître, quel que
soit le scénario, une augmentation par rapport aux valeurs de la période de référence (1976-2005).
L’augmentation est plus forte pour les températures minimales que maximales (tableau 9). Ce résultat
est conforme avec celui de la Contribution Prévue Déterminée au niveau National (CPDN, 2015). A
l’horizon 2035 la différence de changement entre les scénarios rcp4.5 et rcp8.5 est très faible (de
l’ordre de 0.07°C). A l’horizon 2050 le changement induit avec le scénario rcp8.5 est plus important
que celui de rcp4.5 de l’ordre de 0.5°C.
L’analyse de l’évolution des températures maximales et minimales de 1950 à 2060 (figure 56) montre
que de 1950 à environ 1997 les températures maximales et minimale sont inférieures à leurs valeurs
de référence (figure 56). Les hausses, par rapport à la période de référence, commencent à partir de
1998. Jusqu’en 2035 les deux scénarios (figure 5, courbes bleue et rouge) sont proches entre eux d’où
la faible différence obtenue dans le tableau 4 à l’horizon 2035.
Figure 56: Évolution de la moyenne mobile sur 5ans de la température maximale de l’historique (noire), du scénario rcp4.5
(bleue) et du scénario rcp8.5 (rouge). Le trait noir fin horizontal donne la valeur de la température maximale de la période de
référence. Les données utilisées sont celles de la moyenne d’ensemble des 24 simulations des modèles.
Par ailleurs, concernant les aléas climatiques qui pourront venir impacter négativement la zone côtière,
peu de données sont disponibles actuellement. Néanmoins, on assistera très certainement à
une fréquence et une intensification des :
78
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Enfin, il est également attendu que les températures océaniques augmentent dans le futur (Hansen et
al., 2010; Gouretski et al., 2012; Nieves et al., 2015).
5.2.2 Sensibilité
L’indice de vulnérabilité côtière est évalué à l’horizon 2035 et à l’horizon 2050, en adaptant certaines
variables de la méthode, notamment l’élévation relative du niveau de la mer et la hauteur significative
moyenne des houles.
Les valeurs de l’ICV varient de 0,32 à 21,55. Ces scores ont été divisés en catégories de vulnérabilité
basse, modérée, élevée et très élevée (figure 57), en fonction des intervalles de quartile de l’ICV de la
vulnérabilité actuelle.
A l’horizon 2035, la vulnérabilité sur le littoral du delta du Saloum sera sous RCP4.5 :
79
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Les variables géologiques, en particulier, l’érosion/ accrétion de la ligne du rivage et la pente côtière
montrent une plus grande variabilité ; ce qui signifie qu’elles sont déterminantes sur la valeur de l’ICV.
Quant aux variables de processus physiques (élévation relative du niveau de la mer, hauteur
significative de la houle, amplitude de la marée), elles restent homogènes sur l’ensemble du littoral,
avec un très grand score pour l’ENM. Les quatre régions déterminées en fonction de la vulnérabilité
du littoral sont donc influencées par l’érosion/accrétion de la ligne du rivage et la pente côtière ;
néanmoins, le facteur prépondérant dans leur catégorisation est l’ENM.
Dans ce scénario, les valeurs de l’ICV sont comprises entre de 0,31 et 21,08. La division de ces scores
suivant les intervalles de quartile de l’ICV actuelle laisse apparaître des classes de vulnérabilité
identiques aux catégories de vulnérabilité du scénario RCP4.5.
Les valeurs de l’ICV oscillent entre 0,03 et 22,08. Elles révèlent trois catégories de vulnérabilité, suivant
les intervalles de quartile : une vulnérabilité basse, une vulnérabilité modérée et une vulnérabilité très
élevée comme le montre la figure 58.
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Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Les valeurs de l’ICV sont, évidemment, influencées par l’érosion/accrétion de la ligne du rivage et la
pente côtière ; la variable prépondérante qui régit ici la vulnérabilité est l’ENM.
L’ICV fluctue entre 0,33 et 21,80. Ces valeurs traduisent des classes de vulnérabilité similaires à celles
du scénario RCP4.5.
Les valeurs de l’ICV varient entre 0,52 et 34,91. Ces scores montrent trois catégories de vulnérabilité
(figure 59).
81
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
• une vulnérabilité élevée de Ngalou Sam-Sam au Nord de Ngalou Sessene, ainsi que sur un
segment d’un km au Nord de l’île de Guior ;
• une vulnérabilité très élevée de Ngalou Sessene jusqu’à un km au Sud de l’île de Guior ;
• une vulnérabilité modérée à partir du Sud de l’île de Guior jusqu’à la pointe de Sangomar.
La variable érosion/accrétion de la ligne du rivage et la pente côtière, est d’une grande variabilité. Elle
a certainement une forte influence sur la valeur de l’ICV ; mais la magnitude de la remontée relative
du niveau de la mer et de la Hs maximale sous WWIII (4 m) reste prépondérante. Elle fait ainsi
disparaître la catégorie de vulnérabilité basse qui caractérisait le linéaire île de Guior-Pointe de
Sangomar dans les deux précédents scénarios.
Afin de mieux analyser la sensibilité, l’ICV a été croisé à la carte d’occupation du sol.
82
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Figure 60 : Croisement de l’ICV scénario RCP4.5 de Hs moyenne de houles + ENM de 25 cm et de la carte d’occupation du sol
Le constat est que les villages situés entre Diakhanor et l’île de Niodior seront exposés à un risque très
élevé de phénomènes météo-marins extrêmes, notamment les tempêtes et les coups de vents. Ces
événements auront des conséquences graves sur les établissements humains, les terres de cultures,
les zones de prairie, etc. Ainsi, à Djiffère par exemple, la principale route sera sous forte menace de
destruction. Par ailleurs, la sensibilité de cette zone diminuera au fur et à mesure que l’on s’éloigne de
la zone d’impact de la brèche.
83
Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
Ici, l’exposition au risque côtier sera identique au résultat issu du croisement de l’ICV sous le scénario
RCP4.5 de Hs moyenne de houles + ENM de 25 cm et de la carte d’occupation du sol, puisque l’ICV sur
ces deux scénarios affiche des catégories de vulnérabilité semblables.
Dans ce scénario, l’ICV sous le scénario RCP4.5 de Hs moyenne de houles + ENM de 50 cm est croisé à
la carte d’occupation du sol. Ce croisement montre une très forte exposition (figure 61).
Figure 61 : Croisement de l’ICV scénario RCP4.5 de Hs moyenne de houles + ENM de 50 cm et de la carte d’occupation du sol
Par conséquent, les villages de Ngalou Sessene, Palmarin, Diakhanor, Djiffère, et les îles Guissanor,
Dionouar, Niodior seront très fortement sensibles à des risques d’événements extrêmes météo-marins
(tempêtes et coups de vents). Il en résultera principalement : des submersions marines, une forte
érosion côtière et des destructions au niveau les terres de culture, des infrastructures socio-
économiques et des établissements humains. L’infrastructure la plus menacée restera la route de
Djiffère.
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Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
La sensibilité des villages de Ngalou Sessene, Palmarin, Diakhanor, Djiffère, et des îles Guissanor,
Dionouar, Niodior au risque d’extrêmes météo-marins est ici identique au risque obtenu lors du
croisement entre l’ICV du scénario RCP4.5 de Hs moyenne de houles + ENM de 50 cm et l’occupation
du sol.
Lorsque l’ICV Hs 4m + ENM de 50 cm est croisé à l’occupation du sol, la sensibilité du littoral augmente
très fortement (figure 62).
Avec une très forte élévation du niveau marin accompagnée d’une très forte Hs, la sensibilité du littoral
deviendra très élevée sur tout le linéaire du littoral, à l’exception de Ngalou Sam Sam et du Nord de
l’île de Guior où elle apparaît comme élevée, et de la pointe de Sangomar où elle deviendra modérée.
Ainsi, au niveau des établissements humains y compris les infrastructures hôtelières et touristiques et
surtout la route de Djiffère (levier économique essentiel) seront sous la menace d’une destruction
voire d’une disparition. Il en sera de même pour les espaces dédiés aux cultures.
5.2.2.3 Le recul de la ligne du rivage dû à l’élévation du niveau marin aux horizons 2035 et 2050
Dans le cadre de cette étude, nous avons également tenté d’estimer la superficie susceptible d’être
perdue par érosion côtière sous l’influence de l’élévation du niveau de la mer aux deux horizons de
référence. Ainsi, nos calculs menés prévoient un recul de la ligne du rivage dû à l’ENM à l’horizon 2035
de l’ordre de 267,69 m, soit un recul de 15,75 m/an. A l’horizon 2050, ce recul sera de 268,08 m ; ce
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Projet d’Appui Scientifique aux processus de
Plans Nationaux d’Adaptation (PAS-PNA)
qui équivaut à un taux annuel d’érosion de 8,65 m/an. La figure 63 indique les zones qui subiront une
perte de plage et celles où une accrétion sera au contraire notée. Ainsi, pratiquement tout le linéaire
de la frange littorale de la région de Fatick sera soumis au phénomène d’érosion, et il est probable que
certaines franges littorales pourraient même disparaître ; notamment l’extrémité distale de la flèche
de Sangomar. En effet, Niang et al., (2005) indiquaient qu’en cas d’élévation du niveau marin, cette
partie serait la plus vulnérable à l’inondation ainsi induite, en raison principalement de la grande
largeur du plateau continental mais aussi de la faible hauteur du cordon littoral.
Figure 63 : Recul de la ligne du rivage dû à l’élévation du niveau marin aux l’horizon 2050
Le niveau d’inondation minimum est estimé ici à 2,84 m. Il apparaît ainsi dans ce cas de figure que
seules quelques surfaces situées sur le site de Ngalou Sam Sam et au niveau du segment le plus dunaire
au Sud de la brèche pourraient ne pas être submergées. Par contre, il est probable que les houles de
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Projet d’Appui Scientifique aux processus de
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tempête franchissent et submergent l’ensemble du linéaire. De même, les îles du Saloum, situées sur
l’arrière-côte pourraient être menacées par les flux marins. Une superficie assez importante serait ainsi
touchée et donc très probablement submergée. Toutefois, il est possible qu’à l’intérieur de la zone
considérée comme inondée, des sites culminant à plus de 2,84 m seront épargnés de ce risque de
submersion marine.
Les calculs menés montrent un niveau d’inondation maximum de 7,83 m avec de fortes houles de
tempêtes qui pourraient déborder et submerger la flèche de Sangomar sur tout son linéaire. La zone
sous risque de submersion marine sera importante et il est estimé que les endroits où l’altitude est
supérieure au niveau d’inondation resteront préservés.
A l’horizon 2050, le niveau d’inondation minimum serait de 3,08 m. En dehors de quelques surfaces à
Ngalou Sam Sam et sur le segment au Sud de la brèche qui resteront épargnées, la flèche littorale
pourrait bien être submergée dans son intégralité. Les flux marins inonderont par la suite les îles en
arrière sous altitude inférieure au niveau d’inondation. La zone sous risque de submersion marine sera
notamment assez importante avec cependant des endroits à altitude supérieure à 3,08 m qui
pourraient ne pas être touchés.
Dans ce scénario, on estime que le niveau d’inondation maximum s’élèvera à 8,08 m. Les houles de
tempête franchiront la flèche de Sangomar qui sera submergée dans son intégralité, alors que les flux
marins envahiront également l’ensemble des villages de l’arrière-côte culminant à moins de 8,08 m.
Ainsi, la zone sous risque de submersion marine sera très importante avec très peu de sites émergés.
Les niveaux d’inondation obtenus sont supérieurs à ceux trouvés par Niang et al. (2005). Ces auteurs
ont calculé, à l’horizon 2050 sur le Saloum, un niveau d’inondation minimum de 1,27 m et un niveau
d’inondation maximum de 7,4 m. Cette différence est essentiellement liée au fait que les données
utilisées dans ces deux travaux sont différentes, surtout en qui concerne le niveau moyen des hautes
eaux (MHW) et les projections d’élévation relative du niveau marin (St). Par ailleurs, il apparaît que
quel que soit le niveau d’inondation considéré pour cette étude, et en se conformant aux travaux de
Niang et al., (2005), d’importantes surfaces sont à risque. Les auteurs avançaient déjà qu’avec 1 m
d’inondation près de 896 km2 soit 27% de la superficie du Delta du Saloum serait sous les eaux. Une
superficie qui prend en compte les unités comme la mangrove, les tannes, les salins de Kaolack, les
zones de forêts, de savanes, et autres terres mises en valeur. Bien que nous n’ayons pas calculé la
superficie pour les niveaux d’inondation, on peut supposer que ce chiffre pourrait bien tripler avec 3
m d’inondation.
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5.2.2.5 Impacts socio-économiques futurs des submersions marines sur la flèche littorale et les îles du
Saloum
Quel que soit l’horizon et le niveau, la submersion marine aura des impacts socio-économiques très
notables. L’ampleur et la gravité de ces impacts dépendront du niveau d’inondation atteint. Ainsi, très
certainement, le niveau d’inondation maximum à l’horizon 2050 aura des impacts socio-économiques
potentiels plus importants, alors que le niveau d’inondation minimum à l’horizon 2035 sera très
probablement de moindre impact.
Il n’en demeure pas moins que les impacts seront très diversifiés et toucheront aussi bien les
établissements humains, les infrastructures que les activités économiques. Ainsi du point de vue
infrastructurel, de forts risques pèsent sur les infrastructures touristiques, éducatives et sanitaires de
la zone. De plus, on peut estimer que la majeure partie des grands axes routiers serait inondable ; alors
que certains comme la route Samba Dia-Djiffère pourraient être détruits portant un coup à l’économie
locale. Des problèmes de communication se poseront avec acuité pour des villes telles Fatick et
Foundiougne (Niang et al, 2005). Cette situation exacerberait l’enclavement de la région et entrainerait
une difficulté d’écoulement des produits (halieutiques, agricoles, et autres). Pour les activités
économiques, on assistera à un recul de l’agriculture en raison de la destruction des champs de
cultures et des récoltes ainsi que la pêche avec la perte de biodiversité et d’habitats marins. En effet,
Niang et al (2005) indiquaient déjà comme zones affectées par les submersions marines : les aires
humides, les zones de mangrove ce qui s’accompagnerait d’une perte de la diversité biologique. La
vulnérabilité économique du delta du Saloum renforcera si rien n’est fait les migrations vers les régions
périphériques, les centres urbains, voire vers les pays voisins (Gambie, Guinée Bissau, Sierra Léone) ou
plus éloignés, des jeunes et des pêcheurs.
Par ailleurs sous les effets du recul de rivage et des submersions marines suite à l’élévation du niveau
marin, on peut retenir que des risques pèseront plus fortement sur la qualité et la quantité des eaux.
Selon Dennis et al (1995) et Niang et al (2000) l’évolution du niveau marin pourrait se traduire par une
salinisation accrue des eaux de surface et des eaux souterraines, mettant ainsi en péril
l’approvisionnement en eau des populations et du bétail mais aussi de l’agriculture.
Les établissements humains sont aussi très fortement concernés avec le démantèlement de la flèche
littorale et un quasi-anéantissement de son effet brise-lames. Ce qui entrainera une exposition directe
sur les îles Guimsam, Guissanor, Dionewar et Niodior et de leurs populations, mais aussi d’un nombre
important de villages comme Djiffère et Palmarin.
Les services écosystémiques tirés de la zone côtière font de cet espace un pôle de concentration
humaine et économique pour le pays. Les nombreuses sollicitations, très souvent incontrôlées, ont
ainsi entrainé une rapide dégradation du milieu et de ses écosystèmes. Cependant soucieux d’inverser
cette tendance et assurer un développement durable, l’Etat du Sénégal a mis en place d’importants
programmes et projets de protection et de gestion du littoral parmi lesquels :
- les projets d’adaptation aux changements climatiques en Afrique : UNESCO/PNUD et
INTAC/PNUD
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Ces projets déroulés, ont eu d’importants résultats en termes de connaissance des dynamiques
physiques, socio-économiques et environnementales de la zone côtière ainsi qu’une amélioration des
processus institutionnels et de gouvernance notamment face aux changements climatiques. En effet,
le Sénégal s’est fortement investi dans la restructuration du cadre institutionnel et de gouvernance à
travers l’élaboration de documents et stratégies de politiques climatiques pour une meilleure prise en
charge de la question et définir ainsi des mesures d’adaptation durables. En ce sens, certains
documents comme le Plan d’Action National pour l’Adaptation aux changements climatiques (PANA,
2006), les Deuxième et Troisième Communications Nationales (2010 et 2015) du Sénégal aux
changements climatiques, la Contribution Prévue Déterminée Nationale du secteur de la Zone côtière
(2017) ont identifié la vulnérabilité du littoral et exprimé les besoins d’adaptation urgents et
prioritaires du pays. Ainsi par exemple, parmi les options d’adaptations identifiées on peut citer :
- l’adoption d’une loi littorale ;
- le renforcement des réglementations en vigueur ;
- les renforcement de capacités des acteurs ;
- la mise en place de digues en enrochement et de murs de protection contre l’érosion et
l’intrusion saline ;
- le reboisement de filaos et de mangrove ;
- la gestion des ressources naturelles,
- etc.
Au niveau du Delta du Saloum, ces options sont très souvent conduites et mises en œuvre avec l’appui
d’ONG (Caritas, Wetlands, UICN etc.) ou d’institutions nationales. Ainsi, le projet « Réduction de la
vulnérabilité et renforcement de la résilience des communautés vulnérables dans les Iles du Saloum »
financé par le Fond d’Adaptation et actuellement mis en œuvre par le CSE constitue un projet pilote
d’envergure qui vise la réhabilitation des ouvrages de protection contre les inondations à Dionewar,
ainsi que le développement d’activités aquacoles qui pourront contribuer significativement à
l’amélioration des moyens de subsistance des populations de l’île. La Direction de l’environnement et
des établissements classés (DEEC) prévoit également dans le cadre de son programme de GIZC
l’élaboration de plans locaux de GIZC pour le Delta du Saloum (en attente de mise en œuvre).
Les populations bénéficient ainsi d’un encadrement pour davantage faire face aux impacts des
changements climatiques (construction de digues et de murs de protection, reboisement, etc.) et à la
dégradation des ressources naturelles à travers le développement d’activités génératrices de revenus,
la mise en place d’AMP, restauration des forêts de mangroves etc. Par ailleurs, avec l’élaboration du
Plan Climat Territorial Intégré de Fatick, les enjeux liés aux changements climatiques sont mieux
identifiés. Toutes ces mesures initiées ont grandement participé à atténuer la vulnérabilité des
communautés littorales et améliorer renforcer leurs capacités d’adaptation.
Il apparaît, toutefois, que les diverses mesures d’adaptation initiées pour contrer les effets négatifs de
l’érosion côtière sont majoritairement des mesures de protection dites dures (digues, enrochement,
brise-lames, champs d’épis, etc.) (Noblet et al, 2018). Or, ces ouvrages présentent des résultats
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mitigés. D’une part, en raison du coût financier élevé (environ 16 millions US$ depuis 2010 dédiés aux
mesures de protection). D’autre part, en raison des caractéristiques des côtes sénégalaises qui sont
basses et sableuses. Ainsi, ce type de protection lourde a tendance à renforcer le phénomène d’érosion
des côtes et d’amplifier à long terme la vulnérabilité des communautés (Schéma directeur d’Afrique
de l’Ouest, 2011 ; Banque Mondiale, 2013 ; Bernatchez, P., and C. Fraser, 2012). De plus, la majorité
de ces ouvrages érigés il y a déjà plusieurs années ou décennies ne sont pas paramétrés pour faire face
à l’impact réel des changements climatiques et par conséquent ne peuvent pas être considérés comme
des options d’adaptation aux changements climatiques au sens strict (Noblet et al, 2018).
Il faut également rappeler que la zone d’étude a connu un épisode de relogement marquant lors de la
tempête de 1987 pour la commune de Palmarin. Cette mesure mise en place par le gouvernement à
l’époque venait répondre à une situation d’urgence, mais, ne fait pas pour le moment l’objet d’une
réelle planification, malgré des risques importants pour les populations dans la zone d’étude mais
aussi, dans d’autres zones au Sénégal (notamment à Saint Louis).
Or, l’analyse de la sensibilité future montre une exacerbation des impacts des changements
climatiques aux horizons 2035 et 2050, avec notamment des épisodes de submersions marines plus
importants que ce qui a été connu jusqu’ici dans la zone. Au regard des résultats de la sensibilité aux
horizons 2035-2050 et des mesures d’adaptation mises en œuvre jusqu’à maintenant, on peut estimer
que les capacités d’adaptation dans la zone d’étude ne sont actuellement pas suffisantes pour faire
face aux impacts futurs. En effet, les impacts futurs des CC vont mettre en péril la survie des
populations et de leur moyen de subsistances. Aussi, les résultats de cette étude appellent à une prise
en charge efficiente des impacts des CC à travers la planification d’options d’adaptation concrètes et
coordonnées, afin de préserver durablement la zone côtière et permettre aux communautés côtières
d’y vivre en sécurité.
- un littoral à vulnérabilité modérée qui se trouve le long du complexe Ngalou Sam Sam-
Diakhanor, à l’exception du tronçon juste au Sud de Ngalou Sessene d’une part et sur la
seconde moitié du segment Niodior - île de Guior d’autre part ;
- un littoral à vulnérabilité élevée qui se concentre principalement au Sud de Ngalou Sessene,
de Diakhanor à Djiffère et sur la première moitié du segment Niodior - île de Guior ;
- un littoral à vulnérabilité très élevée se situe entre Diffère et Niodior ;
- un littoral à vulnérable basse qui s'étend le long du linéaire allant du Sud de l’île de Guior
jusqu’à la Pointe de Sangomar.
Avec l’accélération de l’élévation du niveau de la mer à l’horizon 2035 et à l’horizon 2050, le littoral
deviendra plus exposé aux risques d’événements extrêmes météo-marins, aux tempêtes et coups de
vents, aux submersions marines, à l’érosion et aux destructions d’infrastructures.
Ainsi à l’horizon 2035, selon les scénarios RCP4.5 et RCP8.5 de Hs moyenne de houles et l’ENM de 25
cm, quatre classes de vulnérabilité seront observées sur le littoral :
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- une vulnérabilité modérée de Ngalou Sam Sam à Palmarin, et du Sud de Niodior au Sud de l’île
de Guior ;
- une vulnérabilité élevée à Ngalou Sessene, et entre Palmarin et Diakhanor ;
- une vulnérabilité très élevée de Diakhanor au Sud de Niodior ;
- une vulnérabilité basse du Sud de l’île de Guior à la pointe de Sangomar.
A l’horizon 2050, suivant les scénarios RCP4.5 et RCP8.5 et l’ENM de 50 cm, le littoral sera soumis à
trois catégories de vulnérabilité :
- une vulnérabilité modérée à Ngalou Sam Sam et sur le linéaire allant du Sud de Niodior au Sud
de l’île de Guior ;
- une vulnérabilité très élevée, de Ngalou Sessene à un km au Sud de Niodior ;
- une vulnérabilité basse entre le Sud de l’île de Guior et la pointe de Sangomar.
Par ailleurs, avec une Hs de 4 m et une ENM de 50 cm, le littoral affichera également trois catégories
de vulnérabilité, différentes des précédentes :
- une vulnérabilité élevée de Ngalou Sam Sam au Nord de Ngalou Sessene, ainsi qu’au Nord de
l’île de Guior ;
- une vulnérabilité très élevée de Ngalou Sessene au Sud de l’île de Guior ;
- une vulnérabilité modérée à partir du Sud de l’île de Guior jusqu’à la pointe de Sangomar
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Par ailleurs, afin de réduire la vulnérabilité de la région et appuyer les populations, des initiatives plus
ciblées sont en cours de réalisation dans des localités très exposées. C’est le cas du projet mis en œuvre
par le Centre de Suivi Écologique à Dionewar qui vise une approche intégrée à travers trois principales
composantes déclinées en sous-activités :
• Composante 1 : renforcement de la résilience des secteurs productifs de l'île Dionewar
• Composante 2 : protection contre les inondations et la salinisation à Dionewar
• Composante 3 : planification stratégique et gestion des connaissances.
Les options d’adaptation mises en place par l’État et les organisations d’appui au développement sont
de plus en plus internalisées par les populations et acteurs territoriaux qui à leur échelle tentent de les
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Globalement, on constate que les mesures pour faire face aux effets des changements climatiques
comportent toujours une mixité entre méthodes de protection dures et méthodes de protections
douces, avec une prédominance pour la protection en dure (digues, murs de béton, etc.). Les options
d’adaptation résultant de cet atelier de co-construction participative expriment certes les alternatives
locales pour anticiper et atténuer les impacts des changements climatiques. Cependant, compte tenu
de la nature amphibie du site, de l’ICV obtenue sur la période actuelle et les différents horizons futurs,
ainsi que des niveaux d’inondations et du recul de la ligne du rivage dû à l’ENM, ces options sont à
relativiser ; notamment la première option qui concerne la construction d’ouvrages de protection. Il
sera difficile d’installer des ouvrages de défense à gabarit suffisant pour empêcher le franchissement
de la flèche littorale et la submersion de l’arrière-côte, notamment des îles du Saloum. De plus la mise
place d’ouvrages sur lesquels il n’y a pas de certitude de protection efficace contre l’érosion côtière et
les submersions marines, peut générer des problèmes nouveaux qu’il est difficile de prévoir et de
résoudre.
En se basant sur les vulnérabilités mises en évidence par cette étude, des options d’adaptation peuvent
être préconisées :
8 Cet atelier tenu du 27 au 29 novembre 2018 avait pour objectif principal de renforcer la consistance des options d’adaptation
identifiées en combinant l’approche qualitative (sur base de la participatory scenario planning) et les options qui émergent
des analyses de projections climatiques et socio-économiques.
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By-passing Erosion
Ajustement (rehausse des habitations) Submersion marine
Reboisement de mangroves Dégradation des mangroves (régression des
superficies de mangrove)
Mise en place/renforcement des systèmes d’alertes précoces Insuffisance et carence de systèmes d'alertes
précoces
Sensibilisation sur les règlementations et les bonnes pratiques Pratiques inappropriées des habitants
(pêche, extraction sable, activités)
Les options d’adaptation préconisées sont essentiellement des solutions ou techniques « douces »
(souples) de protection de protection des côtes. Elles ont une approche plus environnementale, et
sont donc différentes des méthodes « dures » ou « rigides ».
Ainsi en prenant en compte les caractéristiques énumérées plus haut ainsi que la sensibilité de la zone,
il semble que le recul (repli) stratégique ou relocalisation est une réponse adaptée bien à l’érosion et
à la submersion marine. Ce repli devrait s’opérer sur 267,69 m à l’horizon 2035 et sur 268,08 m à
l’horizon 2050, conformément au recul de la ligne du rivage. Il convient cependant de se poser la
question à savoir « Comment vont vivre les personnes déplacées ? » pour une relocalisation acceptée.
De plus toute une série de mesures peuvent être envisagées en complément. Parmi ces options on
peut retenir l’alimentation artificielle des plages en sédiment ou rechargement des plages est aussi
une bonne option à la lutte contre l’érosion côtière, car elle permet de rétablir un profil d’équilibre de
la plage, la protection vis-à-vis des agents d’érosion telles que les houles de tempête (effet de « zone
tampon »), le maintien d’estrans larges et donc la préservation des usages (débarquement des
pirogues, activités de récréation, etc.) et des enjeux (ANCORIM, sans date). Par ailleurs, cette méthode
n’a pas de conséquences néfastes pour les plages adjacentes, contrairement à d’autres méthodes, et
peut les nourrir de manière indirecte par l’apport de sédiments. Le ré-ensablement autorise également
le rehaussement de la pente de la plage, dans un but de prévention contre l’élévation du niveau de la
mer. Son impact négatif sur le paysage reste nul.
La stabilisation des dunes par couverts de débris végétaux, brise-vents, plantation de de filaos et
d’espèces à racines fixatrices pourra faire face à l’érosion et à la submersion marine (ANCORIM, sans
date) :
- avec les couverts de débris végétaux, les couvertures de branchages réduisent fortement la vitesse
du vent au niveau du sol, ce qui modère -ou supprime- l’érosion éolienne. Dans les zones de transit
sableux, elles provoquent une accumulation, ce qui permet de combler des zones déprimées pour
reconstituer des profils aérodynamiques. En outre, cet apport de matière organique favorise la
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Les ouvrages en géotextiles, quant à eux, permettent de lutter contre l’érosion car ils sont réversibles
et leur structure de dernière génération est perméable, souple, résistante aux UV et favorise
l’installation de la végétation. Leur mise en place est rapide et moins onéreuse que des ouvrages lourds
(en enrochements par exemple). En outre, ils perturbent peu l’écosystème littoral (ANCORIM, sans
date). Le by-passing permet de rétablir la dynamique naturelle des sédiments. Il peut être facilement
mis en oeuvre s’il est mécanique (par camion) et représente une solution intéressante de gestion à
moyen terme (ANCORIM, sans date). Il permettrait de répondre au recul de la côte aval-dérive, juste
au Sud de la brèche du Laboba. De plus, le dragage des chenaux de Dionewar et de Niodior ouvrira une
meilleure navigation dans ces îles.
Les lieux d’emplacement de certaines options d’adaptation ont pu être indiqués (figure 65). Il apparait
alors qu’en fonction de l’horizon pris en compte et des scénarios développés dans l, la partie sensibilité
future, l’envergure d’une option peut varier.
Figure 65 : Options d’adaptation à l’horizon 2035(scénarios RCP4.5 et RCP8.5 de Hs moyenne de houles + ENM de 25 cm)
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A l’horizon 2050, le rechargement de plage, le repli stratégique et la stabilisation des dunes auront une
plus grande envergure (figure 66).
Figure 66: Option d’adaptation à l’horizon 2050 (scénarios RCP4.5 et RCP8.5 de Hs moyenne de houles + ENM de 50 cm)
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Enfin, sur l’horizon 2050, l’étendue du rechargement de plage, du repli stratégique et de la stabilisation
des dunes deviendra maximale compte tenu du scénario Hs maximale + ENM de 50 cm (figure 67).
Figure 67: Options d’adaptation à l’horizon 20150 (scénario Hs maximale + ENM de 50 cm)
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7 Conclusion et recommandations
L’évaluation de la vulnérabilité actuelle montre que le littoral du Delta du Saloum est particulièrement
sensible aux aléas climatiques et aux phénomènes naturels telle que l’érosion. Un événement extrême
majeur est venu perturber cet écosystème en 1987 de manière permanente. La brèche, ainsi
provoquée par cette tempête, s’est élargie au fil du temps et vient maintenant exposer les villages des
îles aux assauts de l’océan et notamment au phénomène d’érosion. Les populations tentent avec l’aide
de l’Etat de se protéger et de préserver leurs biens et activités économiques. Toutefois, ces actions
seront-elles suffisantes pour faire face aux impacts futurs des changements climatiques ? En effet,
l’analyse de la vulnérabilité future met en évidence qu’aux horizons 2035 et 2050, l’exposition du
littoral du Delta du Saloum aux aléas climatiques sera plus forte, avec des épisodes de submersions
marines qui seront très importants en termes d’amplitude notamment. Dans ce contexte, la
vulnérabilité côtière va s’accentuer davantage et il est nécessaire qu’une action planifiée et
coordonnée d’adaptation soit mise en place tenant compte des impacts futurs.
Face aux vulnérabilités mises en évidence, des options d’adaptation sont préconisées, tout en tenant
compte des alternatives locales, pour anticiper et atténuer les impacts du changement climatique.
L’étude recommande de moins centrer les mesures d’adaptation sur la protection de type « dure »,
mais, plutôt d’opter pour des mesures diversifiées reposant sur la relocalisation des infrastructures
humaines à risque, le rechargement artificiel des plages, le reboisement, etc.
Il convient néanmoins de renforcer les connaissances des chercheurs, afin d’affiner les études d’impact
des changements climatiques. En effet, afin d’améliorer l’analyse des impacts futurs de l’élévation du
niveau marin et produire des projections plus robustes, il est nécessaire de disposer de données
bathymétriques, en réalisant par exemple un relevé LIDAR. Les changements climatiques vont aussi
avoir des impacts sur : l’upwelling et donc potentiellement la ressource halieutique ; sur les houles et
les vents et donc potentiellement renforcer l’érosion et dégrader les écosystèmes marins et côtiers ;
sur la température des eaux océaniques et donc potentiellement la biodiversité marine et la
distribution spatiale des ressources halieutiques ; sur l’acidification des océans qui devrait augmenter
avec un potentiel impact sur la biodiversité et les écosystèmes côtiers en particulier les coquillages.
Pour autant les connaissances actuelles sur ces différents éléments sont encore trop insuffisantes pour
pouvoir bien les prendre en compte dans les analyses de vulnérabilité et dans un deuxième temps dans
la planification de l’adaptation.
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8 Références
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