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Université Gaston Berger de Saint-Louis

UFR DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES


SECTION DE SOCIOLOGIE
LICENCE 3 Parcours Développement
ÉTUDE DE CAS

Sous l’encadrement de :
Présentée par :
M. DIME
Thiané Diop P30 2546

ANNÉE ACADÉMIQUE : 2021-2022


SOMMAIRE

LISTE DES SIGGLES ET ABRÉVIATIONS ............................................................. 3

INTRODUCTION ..................................................................................................................... 5

PREMIÈRE PARTIE : LES ÉLÉMENTS DE CONTEXTE ........................... 7


I. LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ................................... 8
II. LES IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE L’ÉROSION
CÔTIÈRE .............................................................................................. 9
DEUXIÈME PARTIE : CADRE THÉORIQUE, MÉTHODOLOGIQUE,
ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE……………………… .13
CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE
RECHERCHE……………………………………………………………..14
I. LA PROBLÉMATIQUE………………………………………… ..14
II. OBJECTIFS DE RECHERCHE …………………………………..15
III. HYPOTHÈSE DE RECHERCHE ………………………………...16
IV. ANALYSES CONCEPTUELLES…………………………………16
V. LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ………………………18
VI. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES……………………………21

CHAPITRE 2 : PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE…………….22


TROISIÈME PARTIE : LES RÉSULTATS DE RECHERCHE……...24
I. LES INCIDENCES DU DÉPLACEMENT SUR LES CONDITIONS
DE VIE DES POPULATIONS DÉPLACÉES DE LA LANGUE DE
BARBARIE…………………………………………………………26
II. LES INCIDENCES DU PROJET SUR LES PERSONNES
DÉPLACÉES DE LA LANGUE DE BARBARIE…………………31
CONCLUSION…………………………………………………….34
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………35
LISTE DES ILLUSTRATIONS…………………………………….36
ANNEXES…………………………………………………………..37

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LISTE DES SIGGLES ET ABRÉVIATIONS
ADC : Agence de Développement Communal
ADM : Agence de Développement Municipal
ANSD : Agence Nationale de la statistique et de la démographie
B.M : Banque Mondiale
IDMC : Internal Displacement Monitoring Center
OMM : Organisation Météorologique Mondiale
PAP : Personnes Affectées par le Projet
PAR : Plan d’Action de Réinstallation
SERRP : Projet de Relèvement d’Urgence et de Résilience de Saint-Louis
WACA : West Africa Coastal Management Program (Programme de Gestion
du Littoral Ouest Africain)

3
4
INTRODUCTION
La question de l’érosion côtière, qui se traduit par un recul du trait de côte, cristallise les débats
depuis l’émergence des effets du changement climatique. Ce phénomène constitue un risque
majeur de notre époque. En effet au fil du temps, le littoral sénégalais qui s’étend de 700km
est menacée de plus en plus par l’érosion côtière exacerbée par les effets du changement
climatique et les effets de la pression anthropique. Selon le WACA (West Africa Coastal Areas
Program 2017) «Dans un contexte de changement climatique avec la hausse de la température,
l’acidification des océans et surtout l’érosion côtière conjuguée avec l’emprunt anthropique,
le littoral sénégalais est de plus en plus menacé d’un processus de dégradation continu ».

Le phénomène d’érosion côtière prend de plus en plus d’ampleur sur la côte à Saint-Louis plus
particulièrement dans le Gandiolais depuis l’ouverture de la brèche en 2003 (WACA, 2020).
Sous l’effet des fortes houles, l’érosion côtière fait peser de sérieux dégâts sur la bande de La
Langue de Barbarie entraînant des pertes d’habitats, de matériels et d’équipements, arrêt des
activités, vulnérabilité des conditions de vie. À cet effet, l’ADM affirme que : « La situation
enregistrés entre 2017 et 2018 près de 800 mètres du littoral ont disparu affectant plus de 200
familles. Des pans entiers de ce quartier populaire s’effondrent dans l’océan. Des morceaux
de béton, arrachés par la montée des eaux, parsèment le sable, au milieu des ordures déposées
par la marée (paysage de désolation). Plus de 150 familles ont perdu la totalité de leurs
maisons, ravagés par l’océan ». Cette situation imputable au changement climatique et à
l’activité humaine affecte aussi bien l’environnement physique, les activités socio-économiques
et la mobilité des individus. Tous ces facteurs concourent à la création d’une situation de
vulnérabilité élevée des populations côtières. Ainsi, pour réduire la vulnérabilité aux risques
côtiers des populations de la langue de barbarie et à renforcer la planification de la résilience
côtière à Saint-Louis l’Etat du Sénégal, financé par la Banque Mondiale, lance le projet de
Relèvement d’Urgence et de Résilience à Saint-Louis (SERRP) en déplaçant les sinistrés dans
les tentes de Djougop qui se situe dans la commune de Gandon à une dizaine de kilomètres de
Saint-Louis, au milieu d’un terrain vague. De ce fait, le déplacement peut engendrer des
conséquences dans le domaine social et surtout dans le domaine économique des populations
affectées.

Dans les pays en développement comme le Sénégal, marqué par une croissance démographique
rapide et une forte vulnérabilité systémique, les interactions complexes climat-déplacement
interne constituent un défi de taille. C’est ainsi qu’il nous parait très pertinent d’étudier les
incidences du déplacement de ces populations de La Langue de Barbarie qui sont tributaires de
5
la pêche suite à leurs relocalisations à Djougop. Notre objet d’étude s’insère dans ce contexte,
avec une double attention : d’abord sur l’adaptation des sinistrés par rapport au nouvel
environnement et sur les incidences du Projet SERRP sur les populations déplacées.

Cette étude s’articule autour de trois grandes parties.


 La première partie est consacrée au cadre théorique c’est-à-dire les éléments de contexte
avec les points suivants : les effets du changement climatique et les impacts sociaux de
l’érosion côtière.
 La deuxième partie consiste quant à elle de poser la problématique en premier lieu. La
problématique aborde les différents sous parties suivantes :

 L’état de la question ou bilan des connaissances : elle pose la réflexion générale


et les outils sur lesquels s’appuie notre étude.
 la position du problème : Elle vise à cerner et à mettre en évidence les éléments
de contexte des déplacements.
 le cadre méthodologique : Elle comporte les méthodes, les techniques, les outils
et la collectes des données qui ont permis la réalisation de cette présente étude.
 La présentation de la zone d’étude : Elle consiste à présenter le site de
recasement ou de réinstallation.

 La troisième partie consiste à aborder les résultats de recherche, c’est la partie des
traitements de données.

6
PREMIÈRE PARTIE : LES ÉLÉMENTS DE
CONTEXTE

7
La dégradation de l’environnement côtier fait de nos jours l’objet de nombreux débats aux plans
national et international. La préoccupation planétaire sur l’état de l’environnement prend
largement en compte la dimension côtière. Les milieux côtiers sont vulnérables à cause du
phénomène de l’érosion côtière. En effet, la plupart des zones côtières subissent des
modifications profondes suite aux changements climatiques. De plus, l’action de l’homme
accélère le processus d’érosion à l’échelle mondiale. Plusieurs études actuelles comme le
Rapport du WACA (Programme de Gestion du Littoral Ouest Africain) sur les changements
climatiques de la zone Côtière Sénégalaise s’accorde généralement sur le fait que les
changements climatiques, les tempêtes, les variations du niveau de la mer, les apports de
sédiments naturels sur les côtes et les actions anthropiques constituent les principales causes de
la dégradation de l’environnement côtier.

I. LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Le changement climatique constitue un problème majeur de notre époque. En effet, on assiste


à une augmentation de la température au cours de ces dernières années (IDMC, 2015). Cette
augmentation est essentiellement due à celle des gaz à effet de serre. En conséquence, on assiste
à une fonte des glaces ainsi qu’à une augmentation du niveau des eaux. Ce phénomène touche
presque la totalité des zones côtières du monde et fait de grands ravages matériels aux risques
et périls les habitants des côtes. Sous cette base, le deuxième rapport d'évaluation du Groupe
d’Expert Intergouvernemental sur l’Évaluation du Climat (GIEC 2007) avait conclu que « La
dégradation des conditions climatiques dont les conséquences pourraient être une
augmentation du niveau de la mer avec des impacts non négligeable affectant plusieurs
ressources et activités économiques.

Par conséquent, certains pays en développement sont d’avantage exposés aux conséquences de
cette transformation climatiques en raison de leur situation géographique. Notamment les
littorales sénégalaises, plus particulièrement la ville de Saint-Louis est actuellement sujette à
d’importantes perturbations de son écosystème dû aux effets du changement climatique. À ce
contexte Samb (2020) affirme que : « l’effet du changement climatique est observable dans la
Langue de Barbarie surtout depuis l’ouverture de la brèche en 2003 et son corollaire
d’inondations répétitives de la ville. Seulement, cette brèche artificielle a vite pris de
l’ampleur : de 4 mètres, elle est passé à 80 mètres en quelques jours jusqu’à plus de 7km de
largeur aujourd’hui. Entraînant avec elle la disparition de plusieurs villages». Cette situation
imputable au changement climatique et à l’activité humaine affecte aussi bien l’environnement

8
physique, les activités socio-économiques et la mobilité des individus. En effet, des
phénomènes comme l’élévation du niveau de la mer, les submersions de tempêtes et les crues
de rivières littorales conduisent à un accroissement des inondations et de l’érosion côtière. Sur
ce, ce dernière qui est une perte graduelle de matériels, entraîne le recul de la côte et
l’abaissement des plages intensifiant le déplacement des populations côtières. À cet effet la
Banque Mondial affirme « D’ici 2080, du fait de l’élévation du niveau marin, 75% du littoral
sera en risque d’érosion, contre 25% aujourd’hui» (2013 in WACA, 2017) ».

II. LES IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUE DE L’ÉROSION CÔTIÈRE

L’érosion côtière est un phénomène global qui concerne tous les littoraux. Celle-ci est perçue
par la population mondiale depuis quelques années comme le recul accéléré des côtes, en grande
partie dû aux changements climatiques récents. Elle se traduit généralement par une
détérioration graduelle des conditions de vie des populations et donnent lieu à des
mouvements individuels et progressifs qui peuvent à leur tour, entraîner des migrations
familiales.

Au fil du temps, le littoral sénégalais qui s’étend de 700km, ne cesse d’être menacé de plus en
plus par le phénomène d’érosion côtière exacerbée par le changement climatique et les effets
de la pression anthropique. Ce phénomène n’a cessé de progresser ces dernières années au
Sénégal entrainant la vulnérabilité des régions côtières. Plusieurs recherches ont été rédigées
par rapport à ce phénomène avec des auteurs comme Dabo (2006), Faye (2010), Sall (2012),
Coly (2013), et Samb (2020). L’érosion côtière prend de plus en plus d’ampleurs avec
conséquences néfastes dans le domaine social et surtout dans le domaine économique.

II.1. LES IMPACTS DE L’ÉROSION CÔTIERE DANS LE DOMAINE SOCIAL

Le phénomène d’érosion côtière prend de plus en plus d’ampleur sur la côte de Saint-Louis plus
particulièrement dans le Gandiolais. Ce phénomène est accentué par l’ouverture de la brèche
en 2003 et son corollaire d’inondations répétitives de la ville. Cette brèche, de 4 mètres de large
au départ a atteint 15 kilomètres de large en janvier 2020 changeant les caractéristiques
biophysiques de la zone. Les habitations et les infrastructures qui se trouvent près de la plage
sont touchées par l’érosion (estimé en moyenne 0,5 et 2m par an, s’aggrave davantage ces
dernières années dans cette bande du littorale) (Samb, 2020). A cet effet, le WACA (2020)
affirme que : « l’érosion côtière conjuguée avec l’emprunt anthropique, le littoral sénégalais
est de plus en plus menacé d’un processus de dégradation continu qui a pour conséquence la
destruction des habitats, la perte de biodiversité et des pertes économiques, etc. Ainsi, On note
9
en moyenne, un recul du trait de côte d’environ 1,5 m/an. Cette situation est beaucoup plus
accentuée au niveau de la Petite Côte et du Gandiolais (Saint-Louis) où le recul peut atteindre
respectivement 10 et 20 m/an selon les observations réalisées sur le terrain de manière
empirique». L’avancée de la mer est devenue un phénomène récurrent dans cette localité.
Notamment en 2018, la mer envahissait les maisons entrainant d’innombrables dégâts. Par
conséquent le littoral sénégalais est en train de subir de sévères pertes de terres et d’importants
dommages matériels. Selon l’ADM (2020) ceci va engendrer des conséquences comme la
destruction des terres agricoles, l’aggravation de la montée de la salinisation affichant une perte
de 5 à 6métre de plage par an, une perte d’infrastructures touristique et sociale.

Toutefois, la Langue de Barbarie, le quartier des pêcheurs qui réunit 4000 équipages (ANSD,
2013), est menacée par l’érosion côtière. Malgré sa contribution de l’économie du Sénégal, ce
populeux quartier est menacé de disparaître. Selon l’ADM, près de 800 mètres de sable ont
disparu de Gokhu Mbadj à Guet-Ndar : le terrain de football, les étales pour sécher le poisson,
les parcs de pirogues, rien n’a résisté. Sur les rivages du quartier de Guet-Ndar, la plage n’existe
plus, la mer grignote les bicoques de pêcheurs en ruine. Des pans entiers de ce quartier populaire
s’effondrent dans l’océan. Des morceaux de béton, arrachés par la montée des eaux, parsèment
le sable, au milieu des ordures déposées par la marée, paysage de désolation (Rapport
d’enquêtes socio-économiques des populations de la Langue de Barbarie implantées dans la
Bande de 20m, février 2018). En conséquence, toutes ces habitations en bordure de plage sont
aujourd’hui, soit détruites, soit directement menacées par l’érosion d’où le déplacement de
certaines populations côtières. Plus de 150 familles ont perdu la totalité de leurs maisons,
ravagés par l’océan. Les premiers sinistrés déplacés sont désormais parqués dans les tentes
(Khar Yalla et Diougop) à une dizaine de kilomètres de Saint-Louis, au milieu d’un terrain
vague (WACA, 2020).

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PHOTO II.1.1 : DESTRUCTION DES HABITATS SUITE À L’EROSION
CÔTIÈRE À « GUET-NDAR »

Source : Extrait du WACA 2020

II.2. LES EFFETS DE L’ÉROSION CÔTIÈRE DANS LE DOMAINE ÉCONOMIQUE

Il est important de rappeler que le contexte socio-économique de la Langue de Barbarie est


fortement marqué par la présence de l’océan qui conditionne quasiment l’ensemble des activités
de ce cordon de littoral (ANSD, 2013). Cette Zone a une forte concentration démographique
qui peut se justifier par la multitude d’activités économiques offertes. Ce fait s’explique par le
fait que l’économie de la pêche est très structurée dans la plage de sorte que toutes les catégories
sociales y trouvent leur compte (jeunes garçons, jeunes filles, femmes et hommes) de par le
transport du produit, sa commercialisation, la transformation et son conditionnement.
De ce fait, lorsqu’une contrainte environnementale apparaît, la vie économique est directement
affectée, d’où des conséquences socio-économiques graves entraînant la perturbation des
activités de pêche. L’avancée de la mer a considérablement accentué la dégradation de
l’environnement de la Langue de Barbarie (région de Saint-Louis). Le quartier de Guet-Ndar
constitue à cet égard une véritable catastrophe naturelle, avec une réduction progressive de
11
l’espace de vie de la population locale (habitations et écoles détruites), ce qui a nécessité le
déplacement d’une partie de la population sur le site de Khar Yalla, puis le relogement
sur le site Djougop, à la sortie de Saint-Louis, sur financement du budget de l’Etat et de la
Banque mondiale(ADM, 2019). Mais ce déplacement conduit à la vulnérabilité des pécheurs
entrainant les pertes des habitats, arrêt des activités, pertes de revenus du fait de l’éloignement
de leurs sites de subsistances (Samb, 2020).

Carte II.2.1 : Le site de réinstallation des sinistrés de La Langue de Barbarie (Djougop)

Source : PROJET DE RELÈVEMENT D’URGENCE ET DE RÉSILIENCE À SAINT-


LOUIS (2018)

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DEUXIÈME PARTIE : PROBLÉMATIQUE,
MÉTHODOLOGIQUE ET PRÉSENTATION
DE LA ZONE D’ÉTUDE

13
CHAPITRE 1 : LE CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE
RECHERCHE

I. LA PROBLÉMATIQUE :

Ces dernières années, les habitants de la ville côtière de Saint-Louis du Sénégal sont davantage
confrontés à l’érosion côtière du fait de la montée des eaux qui menace chaque année un peu
plus leurs terres, leurs biens, leurs nourritures et leurs maisons. Notamment en 2018, la mer
envahissait les maisons causant d’innombrables dégâts entraînant des pertes d’habitats, de
matériels et d’équipements, arrêt des activités, vulnérabilité des conditions de vie (WACA,
2020). Les études effectuées démontrent que la situation de ces quartiers est extrêmement
précaire suite à la destruction de leurs habitats. En somme, cette situation entraîne un
déséquilibre à la fois écologique et socioéconomique. En conséquences, des sérieux dégâts sont
opérés sur l’écosystème marin et met en péril la survie d’une communauté tributaire de la
pêche.

I.1. L’ÉTAT DE LA QUESTION

Rappelons que, la Langue de Barbarie est une localité dont l’économie est dynamique, c’est
d’ailleurs la localité où les ménages gagnent plus de revenus dans la ville de Saint-Louis
(ANSD, 2013). Toute l’économie tourne donc autour de ce secteur qu’est la pêche. Mais
toutefois, lorsque des contraintes diverses et variées entravent l’activité, cela va concourir à la
baisse tendancielle de leurs revenus entrainant la vulnérabilité de ces populations côtières.
Ainsi, pour réduire la vulnérabilité aux risques côtiers des populations de la langue de barbarie
et à renforcer la planification de la résilience côtière à Saint-Louis l’Etat du Sénégal, financé
par la Banque Mondiale, lance le projet de Relèvement d’Urgence et de Résilience à Saint-
Louis (SERRP). Ce qui a nécessité le déplacement de certaines populations de La Langue de
Barbarie à un site très éloigné de leurs lieux de subsistance. Plusieurs recherches ont été
rédigées suite à leurs déplacements en démontrant que le déplacement forcé de certains
ménages pêcheurs ont eu des impacts notoires sur les dynamiques économiques et sociales. Par
conséquent, les pertes des places économiques et marchandes liés à la pêche et sources de
revenus préoccupent tant les acteurs économiques qui sont tributaires de la pêche (leurs
principales sources de revenues) suite à leurs déplacements. Plusieurs études mettent en
14
évidence la vulnérabilité des sinistrés suite à leurs recasements avec des auteurs comme Samb
(2020), le WACA (2020). Néanmoins, les études effectuées ne démontrent pas la capacité de
résilience des sinistrés suite à leurs déplacements, ni la capacité d’adaptation par rapport au
nouvel environnement.

I.2. LA POSITION DU PROBLÈME

Plus de trois ans, après le relogement de 1200 sinistrés, provenant de La Langue de Barbarie,
du site de Djougop, on manque de données probantes portant sur l’amélioration des conditions
de vie des personnes déplacées et sur l’incidence du Projet SERRP sur populations affectées.
Ce phénomène devient problématique du fait que le déplacement interne implique une
reconstruction socio-économique des populations déplacées, dû au fait de l’éloignement de
leurs sites de subsistances, les populations déplacées bénéficient d’emplois dans le cadre du
projet qui est à l’origine de leurs déplacements. Dans ce contexte où l’accès au secteur primaire
étant difficile, la préservation des moyens de subsistance et l’assurance des revenus ne serait-il
pas difficile pour ces populations pêcheurs? Cette reconversion ne va-t-elle pas engendrer la
paupérisation de ces populations déplacées qui sont tributaires de la pêche ou elle leurs a permis
de relancer leurs croissances économiques?

Cependant, en raison du faible nombre d’études de cas, on manque de données empiriques sur
les conséquences de cette reconversion socio-économique et sur les capacités d’adaptation au
nouvel environnement de ces populations qui sont tributaires de la pêche. Face à cette situation,
il nous parait important d’étudier et d’évaluer l’ampleur du phénomène dans le secteur
économique suite au déplacement des populations de la Langue de Barbarie.

C’est dans cette logique que s’inscrit notre choix d’étude qui se justifie par la nécessité de faire
une étude sociologique sur les incidences socio-économique du projet SERRP sur les
populations de la langue de Barbarie recasées à Djougop.

II. OBJECTIFS DE RECHERCHE

II.1. OBJECTIF GENERAL :


Notre objectif général est d’étudier l’incidence socio-économique du projet SERRP sur les
populations de La Langue de Barbarie relocalisées à Djougop.
II.2 OBJECTIFS SPÉCIFIQUES :

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 Examiner et analyser les incidences des déplacements internes des « Guet-
Ndariens » recasés à Djougop.
 Examiner et analyser les conditions de vie de ces populations suite à leurs
déplacements.
 Déterminer les stratégies adoptées pour leurs capacités d’adaptation au nouvel
environnement.

III. HYPOTHÈSE DE RECHERCHE


III.1. HYPOTHÈSE GENERALE :
Le déplacement interne des populations de La Langue de Barbarie, à un site très éloigné de
leurs principales sources de subsistance (la mer), aura des incidences socio-économiques sur
leurs conditions de vie.
III.2. HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE :

HS1 : Le déplacement des populations de la langue de Barbarie, à un site très éloigné de leurs
activités socio-économiques entraine la vulnérabilité des populations déplacées de la Langue
de Barbarie.
HS2 : La redéfinition de l’activité socio-économique des populations déplacées de la Langue
de Barbarie aura des répercussions sur leurs conditions de vie.
IV. ANALYSES CONCEPTUELLES :

 L’érosion côtière: Elle se traduit par le recul du trait de côte, soit un déplacement vers à
l’intérieur des terres de la limite entre le domaine maritime et continental suite à la perte de
matériaux. C’est une usure et transformation que les eaux et les actions atmosphériques
font subir à l’écorce terrestre. «l’érosion côtière est un recul structurel du rivage, qui
représente ainsi, non seulement une menace pour le développement touristique, mais aussi
une forte atteinte à la pérennité des infrastructures.»(Lo 2012)
 Réinstallation ou relocalisation: Au sens large, terme désignant le transfert de
personnes (par exemple réfugiés, personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur de leur
pays) à partir d’un premier lieu d’accueil vers un second lieu d’accueil et d’intégration,
généralement un pays tiers. Au sens strict, une des solutions durables au problème
des réfugiés par laquelle un réfugié bénéficie d’un droit de résidence stable et durable dans

16
un lieu autre que le lieu de premier asile. La notion de réinstallation s’entend du processus
débutant par la sélection des candidats à la réinstallation et se terminant par leur placement
dans une communauté d’accueil au sein d’un site de réinstallation.
La réinstallation dans notre cadre d’étude engendre souvent des impacts économiques
et sociaux négatifs se matérialisant par un démantèlement des systèmes de production,
un appauvrissement accru en raison de la perte de moyens de production ou de sources de
revenus. Dans certains cas, les gens sont relogés dans des milieux où leurs aptitudes de
production sont moins valorisées et où la compétition pour les ressources devient plus
difficile. Les institutions communautaires et les réseaux sociaux sont ainsi affaiblis,
les groupes familiaux sont dispersés et l’identité culturelle, l’autorité traditionnelle et
le potentiel d’entraide mutuelle diminuent ou disparaissent. C’est en raison de tous ces
effets négatifs potentiels que le processus de réinstallation doit être soigneusement
planifié et mis en œuvre et permettre aux PAPs (personnes affectées par le projet)
d’améliorer leurs conditions de vie, sinon conserver leur niveau de vie antérieur

 Le déplacement interne : Le terme « déplacés internes » désigne des personnes qui sont
forcées de fuir leur lieu d’origine mais demeure dans leurs pays notamment en raison de
conflit, de violence ou de catastrophes naturelles. Elles sont aussi appelées « personnes
déplacées » dans leurs propres pays.

 Déplacement économique: Pertes de sources de revenus ou de moyens d’existence du fait


du projet en raison, par exemple, de l’acquisition de terrain ou de restrictions d’accès à
certaines ressources (terre, eau), ou de la disparition d’employeurs. Les personnes
économiquement déplacées n’ont pas forcément besoin de déménager du fait du projet.

 Personnes vulnérables: Les personnes vulnérables sont celles qui risquent de devenir plus
vulnérables du fait de la perturbation de l’activité, de la perte de terre, du déplacement ou
de l’impact social du projet sur les biens ou leur source de revenu. Personnes qui, du fait de
leur sexe, de leur ethnie, de leur âge, de handicaps physiques ou mentaux ou de facteurs
économiques ou sociaux, peuvent se trouver affectées de manière plus importante par le
processus de déplacement et de réinstallation, ou dont la capacité à réclamer ou à bénéficier
de l’assistance à la réinstallation et autres avantages peut se trouver limitée.

17
 Le risque : En tant que notion, le risque implique une éventualité, quelque chose qui peut
arriver mais n’a pas encore eu lieu. La notion de risque peut contenir un vaste éventail de
données sur les circonstances actuelles et les tendances d’évolution qui se dégagent. Ainsi,
charger la notion de risque de connaissances précises revient à émettre des mises en garde
quant aux effets néfastes spécifiques qui pourraient surgir. C’est précisément ce que fait
notre modèle de risques et de reconstruction dans des cas de réinstallation. Le modèle étant
élaboré à partir de nombreux exemples antérieurs, il peut fournir des connaissances qui
renforcent la crédibilité de l’avertissement.

 La reconversion socio-économique: Elle consiste tout simplement à changer de métier ou


de statut professionnel. C’est adapter une activité économique à de nouveaux besoins, à une
production nouvelle.

 La résilience: Capacité d’une population ou d’une espèce à persister ou à maintenir son


fonctionnement face à une perturbation exogène. C’est-à-dire c’est la capacité des
personnes et des institutions à faire face aux chocs ou stress chroniques causés par des
situations fragiles, ou évènement naturel extrême et de s’adapter à la situation.

 L’incidence: Selon le dictionnaire Le Robert, l’incidence est une conséquence, une


répercussion plus ou moins direct de quelques choses. Dans le cadre de ce travail, cette
définition s’applique à l’action de l’érosion sur l’environnement et sur activités socio-
économiques des « Guet-Ndariens » recasés à Djougop.

V. LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Nous avons choisi une démarche méthodologique combinant une approche mixte, c’est-à-dire
le qualitatif et le quantitatif. Nous avons choisi l’approche mixte parce que nous intéressons
d’abord sur les conditions de vie des sinistrés suite à leurs déplacements, alors vue que la
première approche est descriptive et se concentre sur des interprétations, elle nous a permis
d’obtenir des renseignements sur la perception des acteurs du secteur à propos de leur situation
et des modes d’adaptation suite à leurs déplacements, parce que. Ensuite, la seconde approche
quant à elle, nous a permis de cerner des données statistiques sur le taux des sinistrés qu’ont pu
se bénéficier du projet SERRP. Ainsi, la méthodologie adoptée comporte les parties suivantes:
une revue documentaire, des travaux de terrain et un traitement des données.
18
V.1. LA COLLECTE DES DONNÉES :

C’est la phase primordiale, premier contact avec la réalité du milieu d’étude, les travaux de
terrain consiste d’abord à faire des observations sur le terrain en appliquant les outils pour une
meilleure collecte d’informations auprès des populations cibles.

 La revue documentaire :

Elle a été l’étape préliminaire de notre travail qui a consisté en une revue des documents qui
sont en rapport avec notre thématique. Ainsi, nous avons pu collecter des données au niveau
de la bibliothèque Universitaire (BU) de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, du centre
de Documentation, de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), de
l’Agence de Développement Municipale (ADM).

 Les enquêtes de terrain :


Il a permis de recueillir des informations auprès des populations recassées à Djougop par le
biais d’un échantillonnage bien défini.

 L’observation
L’observation consiste à recueillir sur le vif des informations intensives. L’accent est mis sur
l’œil et les observations se font avec la communauté en question. L’observation et la descente
sur le terrain nous ont permis d’avoir une prise de contact et des discussions informelles avec
les habitants et quelques notables (personnes ressources) de la zone d’étude. La méthode
d’observation que nous avons utilisée était l’observation participante. Ces discussions avec les
personnes ressources nous ont permis de mieux comprendre notre problématique de recherche
Mais également de pouvoir faire une comparaison et une description du site de recasement par
rapport au site d’origine, sur la configuration du territoire (site de recasement), la configuration
des ménages, leurs principales activités sur le site de recasement.

 L’échantillonnage
La méthode d’échantillonnage utilisée dans le cadre de notre étude est la méthode
d’échantillonnage aléatoire simple stratifiée qui fait partie des méthodes de sondage
probabilistes. Ainsi, au lieu d’examiner l’ensemble de la population, on étudie une partie ou un
sous-ensemble de cette population qui est représentatif et à partir duquel on peut tirer des

19
conclusions pour l’ensemble de cette population. Ce modèle d’échantillonnage nous assure
d’obtenir une taille d’échantillon suffisante pour des sous-groupes de la population à laquelle
nous nous intéressons.

Dans le cadre de notre travail, le choix des ménages a été fait tout en ciblant essentiellement les
populations au niveau du site de recasement. Mais une fois sur le terrain, au contact avec les
enquêtés, nous avons pu changer notre approche de ciblage en interrogeant les impactés qui se
trouve au niveau du site de recasement mais ceux qui sont au niveau de Guet-Ndar et khar-
Yalla qui vont être se déplacer pour la deuxième phase.

En somme, cette méthode d’échantillonnage a permis de faire un bon maillage et d’avoir une
bonne représentativité de la localité pour une meilleure collecte d’informations. Elle a contribué
à une meilleure connaissance du phénomène étudié.

 Le questionnaire
Un questionnaire a été élaboré pour un bon déroulement des enquêtes au niveau du site
recasement. Le questionnaire comporte plusieurs parties qui reposent essentiellement sur les
principales activités socio-économiques, sur leurs conditions de vie et sur leurs capacités
d’adaptation face à cette situation.

 Le guide d’entretien
Pour la bonne démarche de nos collectes des données, nous avons établir un guide d’entretien.
Ce dernier est un outil qui nous permet d’être en contact direct avec les enquêtés. Le guide
d’entretien est confectionné à partir de grands thèmes qui orientent les discussions. Ceci nous
offre des questions ouvertes permettant de recueillir des sources d’informations fiables. Mais
également le guide d’entretien nous donne la possibilité de partager la situation que vivent ces
populations affectées, tout ce qui constitue des moments privilégiés pour observer de près notre
objet d’étude afin de comprendre le fonctionnement, les stratégies d’adaptation mais également
les conditions de vie de ces populations suite à leurs déplacements. Nous avons préparé un
guide d’entretien portant sur des thèmes de l’activité socio-économique des populations.
L’ensemble des ménages ont été systématiquement interrogées sur les aspects pertinents
concernant leurs profils sociodémographiques et socio-économiques. Il s’agit d’enquêter de
façon approfondi l’ensemble des ménages et leurs activités socio-économiques pour recueillir
toutes les informations fiables qui nous permettent de savoir leurs conditions de vie et leurs
revenues.

20
V.2. LE TRAITEMENT DES DONNÉES :
Des analyses ont été réalisées sur la question de recherche grâce à une démarche
méthodologique combinant une approche mixte, c’est-à-dire le qualitatif et le quantitatif. Ce
qui a permis d’appréhender l’ampleur des effets économiques et sociaux. Si la première
approche nous a permis d’obtenir des renseignements sur la perception des acteurs du secteur à
propos de leur situation et des modes d’adaptation suite à leurs déplacements , la seconde
approche quant à elle, nous a permis de cerner des données statistiques sur les principales
activités après le déplacement.

VI. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

L’imprégnation dans une communauté pêcheurs (plus ou moins fermé), qui nous est peu
familier, a été jalonnée de difficultés. La première difficulté est la mise en contact avec les
sinistrés. Il nous était difficile de fixer un rendez-vous avec le chef de quartier vu que nous
n’avons pas le même emploi du temps. Ensuite notre statut de chercheur, il nous était parfois
difficile d’accéder à la confiance des sinistrés qui nous considèrent comme des journalistes.
Mais également, lorsqu’il y a la présence d’un représentant du projet, les sinistrés se sentent
mal à l’aise de répondre aux demandés, d’autres préfèrent même le refus de nous accorder un
entretien. Une autre difficulté est la dérive de l’entretien vers des thèmes imprévus comme la
sollicitation, l’appuie financière et matérielle. Mais également la difficulté d’ordre climatique,
il faisait extrêmement chaud, les entretiens se faisaient à 16 heures parce que certains sinistrés
allaient faire leurs travails. Nous sommes obligées de les attendre jusqu’à leurs descentes pour
pouvoir aller faire les entretiens.

21
CHAPITRE 2 : PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE

Diougop connu sous le nom de Sanar Peulh est un calme plat qui règne au bord de la route
nationale Nº2 menant à Richard Toll, à hauteur de ce village situe à une dizaine de kilomètre à
Saint-Louis. Diougop est administrativement victime d’un découpage qui l’a rattaché à la
commune de Gandon dont il est distant de 18km. De loin on aperçoit la tour caractéristique de
la bibliothèque centrale de l’Université Gaston Berger. Il est géographiquement et
sociologiquement plus proche de Saint-Louis. Mais cela ne semble gêner les populations qui y
habitent en se considérant comme des Saint-Louisiens.

Carte VII.1: La carte administrative de Djougop

Source : Wikipédia
Les populations hôtes du site d’accueil de Djougop sont actuellement un peu diversifiées, mais
à l’origine, elles étaient majoritairement d’ethnie peulh d’où le nom « Sanar Peulh » du village
riverain immédiat du site. Ce sont des populations dont l’activité principale tournait autour de
l’élevage. Ce sont des communautés nomades qui se sont sédentarisées dans la zone à la faveur
de l’implantation de l’UGB dans la localité. Une dynamique de reconversion
socioprofessionnelle s’est opérée progressivement grâce aux opportunités d’emplois offertes
22
par les aménagements hydroagricoles dans la vallée et les institutions comme l’UGB. La
diversification ethnique de la zone est liée à la progression du front urbain de la commune de
Saint-Louis qui a quasiment épuisé ses réserves foncières, et la commune de Gandon constitue
l’extension naturelle dans cette partie de ville. De ce fait, la plupart des nouveaux résidents,
originaire de la ville de Saint-Louis sont d’ethnie wolof, toucouleur, Sérère, etc. Les modes de
vie de ces populations sont fortement citadines. Les catégories socioprofessionnelles auxquelles
appartiennent ces populations sont : l’enseignement, le commerce et les services.

L’aménagement du site de Djougop pour l’implantation des unités mobiles d’habitation pour
les populations déplacées couvre une superficie d’environ 1,2 ha avec 31% de surface bâtie
avec une construction de 360 tentes, des usines communautaires, des panneaux solaires installés
aux niveaux des bâches avec une réinstallation auprès de 270 familles (environ 2600 personnes)
En août 2017 et en février 2018, puis environ 42 familles, soit 692 personnes réinstallées au
mois de Juillet 2019, provenant du site Khar Yalla situé à 6 km et du Camp Gazelle (Plan
d’action de réinstallation, 2019).
Carte VII.2 : La carte administrative du site de recasement

Source : PROJET DE RELÈVEMENT D’URGENCE ET DE RÉSILIENCE


À SAINT-LOUIS (2018)

23
TROISIÈME PARTIE : LES RÉSULTATS DE
RECHERCHE

24
Dans les pays en développement comme le Sénégal, marqué par une croissance démographique
rapide, les itérations complexes climat-déplacement interne constituent un défi de taille. Le
déplacement interne affecte la vie des personnes déplacées, de leur communauté d’accueil et
des personnes qu’elles ont quittées sur plusieurs plans. Les menaces les plus critiques
concernent leur sécurité physique, leur bien-être et leurs droits fondamentaux. Leur
développement socio-économique peut également être fortement et durablement compromis.
La sécurité peut être endommagée par le déplacement interne et avoir des répercussions sur la
santé, la vie sociale et les moyens de subsistance.

I. LES INCIDENCES DU DÉPLACEMENT SUR LES


CONDITIONS DE VIE DES SINISTRÉS

Ce changement d'habitat a suscité beaucoup de transformations sur les conditions de vie de ces
populations. Les habitants ont décrit les diverses façons dont les déplacements rompent des
liens sociaux et culturels de longue date entre les familles vivant dans cette zone. « Dans notre
culture, les liens sociaux et familiaux sont essentiels », a expliqué un habitant déplacé. Malgré
la destruction de leurs habitats, les Guet-Ndariens disent que les conditions de vie au site
d’origine étaient meilleures que le site d’accueil pare ce qu’il y’avait l’entre-aide et la solidarité.
D’après nos enquêtes, l’un des aspects les plus importants au niveau du site d’origine est la vie
en communauté. Cette dernière se caractérise par la solidarité des uns envers les autres. Cette
solidarité est basée sur la structuration de la communauté en plusieurs organisations permettant
à toute la communauté d’échanger sur les besoins économiques et trouver des solutions à des
problèmes qui affectent les membres de la communauté. A l’issue de nos entretiens avec les
familles relocalisées à Diougop, on constate que les conditions de vie de ces habitants sont très
difficiles. Cela est aggravé par l’éloignement du site d’origine qui a pour conséquence la
déstructuration des liens sociaux. «En plus de la dislocation des familles des familles élargies
sont déchirées. On assiste à des problèmes d’insécurité. “Il est plus aisé de vivre à Guet-Ndar
qu’à Djougop” nous dit l’un des enquêtés. D’après nos données, les Guet-Ndariens qui sont au
niveau du site d’accueil, vivent dans des conditions de vie très précaires (accès à l’eau limitée,
chaleur étouffante dans les unités mobiles, manque d’hygiène et de confort, sécurité limitée).
L’éloignement du site par rapport à la mer est aussi pointé du doigt (leur principal moyen de
subsistance est difficile d’accès). Ceci est dû à l’insuffisance des moyens de transport, selon
les personnes enquêtées.

25
I.1 LES INCIDENCES DU DÉPLACEMENT SUR L’ASPECT
ENVIRONNEMENTAL

La vulnérabilité environnementale des populations de la langue de Barbarie recasées à Djougop


est aujourd’hui à un niveau très inquiétant. On constate que les populations vivent dans des
conditions de vie pénibles. Avec la fragilisation des liens sociaux, la précarité devient de plus
en plus présente au niveau du site d’accueil. A ces facteurs, s’ajoute une occupation anarchique
au niveau des bâches (plus de cinq personnes dans une bâche). L’observation de terrain fait
ressortir le constat que les Guet-Ndariens qui sont au niveau du site d’accueil, vivent des
conditions de vie très précaires (accès à l’eau limitée, chaleur étouffante dans les unités mobiles,
manque d’hygiène et de confort, sécurité limitée) et n’ont aucune capacité de résistance
technique. C’est ce qui les pousse d’ailleurs à rester à Guet-Ndar parce que pour les Guet-
Ndariens, le climat n’est pas adapté. L’un des enquêtés suppose que les vieillards meurent à
cause du degré de la température qui fait extrêmement chaud mais également du fait de
l’éloignement de la mer. A cela s’ajoute l’absence d’un poste de santé en cas d’urgence. «La
zone est dépourvue de poste de santé, il n’y a pas de dispensaire, ni d’hôpital. Quand une femme veut
accoucher, il n’y a pas de structure de prise en charge. Si une urgence sanitaire se présente, on a toutes
les difficultés du monde, soit c’est le centre de santé Ousmane Ngom distant de 16 kilomètres, soit le
poste de santé de Ngallèle ou l’hôpital régional qui est également à des kilomètres d’ici », nous dit
l’un des enquêté. Ce qui constitue un risque majeur pour les femmes enceintes. Les données des
enquêtes révèlent que le taux de mortalité et le taux de morbidité reste fréquent dans cette zone.
« Nous ne pouvons pas vous expliquer les difficultés que nous rencontrons tous les jours ». Il y a une
femme qui a perdu son bébé à cause de l’éloignement des postes de santé. La douleur l’a assaillie
pendant 3 heures de temps avant qu’elle ne puisse avoir un moyen de transport pour l’acheminer dans
un hôpital où elle accouchera » confia le chef de quartier des sinistrés. La demoiselle, domiciliée, au
site de recasement de Diougop dans la commune de Gandon située à 12 kilomètres de Saint-Louis,
va finalement perdre son bébé. « La vie ici est une véritable torture. La chaleur dans notre nouveau
logement est insupportable. Nous vivons ici avec nos familles parce que nous n’avons pas
d’autre choix. Nous devons rester ici parce que notre maison a été totalement détruite par la
mer », nous dit l’un des enquêté. Cela pose des problèmes aux familles de pêcheurs qui ont dû
s’éloigner de la mer et de leur source de revenus.

26
Photos I.1.1 La configuration des lieux d’habitation au niveau du site de
recasement

Source : Ndar infos (2020)

Graphique I.1.1 : L’illustration de la vulnérabilité des conditions de vie

La perception d'une capacité d'adaptation


par rapport au site

NON REPONSE

NON

OUI

0 10 20 30 40 50 60 70

49 RÉPONDANTS
Interprétation : D’après les données de nos enquêtes, la capacité d’adaptation par rapport à ces
conditions de vie est très faible. En effet, parmi les 49 personnes interrogées, les 61% ont
mentionné qu’elles ne peuvent pas vivre dans ces conditions de vie difficile. Les sinistrés

27
préfèrent aller à Guet-Ndar que de rester pour vivre dans ces conditions difficiles. Donc la
majeure partie préfère rester au site d’origine que de vivre ces conditions extrêmement
difficiles. D’après les données de nos enquêtes, la capacité de résilience par rapport à ces
conditions de vie est très faible. Les populations sont insatisfaites par rapport à l’irrégularité de
l’approvisionnement en eau. Les robinets implantés dans le site ne sont pas nombreux et la
bouteille d’eau de 20 litres s’achète à 50 Francs CFA. Avec la pénurie d’eau qui s’opère au
niveau de Saint-Louis, les bénéficiaires du projet sont approvisionnés en eau par des citernes
qui dès fois, tardent à arriver sur les lieux. S’en est suivi la difficulté d’accéder à l’électricité
car à l’intérieur des bâches, il n’est pas probable qu’il ait du courant électrique. Ce qui fait que
la nuit, le site devient très sombre et cela provoque un grand danger qui menace la population.
Cela leur prive de l’information à temps des actualités, de suivre la télé, d’avoir des ventilateurs
et frigos à l’intérieur des bâches. Il est fort possible aussi de parler du problème de la
reconfiguration des tissus familiaux malgré que la population essaie de s’accrocher pour
résoudre ce dilemme en prenant en compte la question de la difficulté de la sociabilité. Les
sinistres préfèrent d’aller à Guet-Ndar que de rester pour vivre dans ces conditions difficiles.
La perception de ce projet est plutôt négative, les logements provisoires apportent un sentiment
de sécurité aux populations qui vivaient avec une angoisse permanente au bord de l’océan, aux
familles des sinistrés qui vivaient dans de mauvaises conditions dans les zones de relogement
temporaire d’urgence de Khar Yalla ou de camps Gazeille (maladies, peu de confort…), mais
n’empêche que les sinistrés sont dans l’attente de logements durables et davantage
d’infrastructure de base pour pouvoir améliorer leurs conditions de vie.
I.2. LES INCIDENCES DU DEPLACEMENT SUR LES ACTIVITÉS
SOCIO-ÉCONOMIQUES :

Le déplacement interne de certains ménages pêcheurs a eu des impacts notoires sur les
dynamiques économiques et sociales. En réalité, comme présenté dans la problématique, la
Langue de Barbarie est une localité dont l’économie est dynamique, c’est d’ailleurs la localité
où les ménages gagnent plus de revenus dans la ville de Saint-Louis. Ce fait s’explique par le
fait que l’économie de la pêche est très structurée dans la plage de sorte que toutes les catégories
sociales y trouvent leur compte (jeunes garçons, jeunes filles, femmes et hommes) de par le
transport du produit, sa commercialisation, la transformation et son conditionnement. Toute
l’économie tourne donc autour de ce secteur qu’est la pêche. Ce déplacement interne va avoir
comme conséquence la séparation des populations de leurs terres, leurs avoirs financiers, leurs
biens, leur lieu de travail, leur réseau social. Ces conséquences, relativement bien documentées,

28
représentent toutes un coût économique et humain, et viennent directement affecter le statut
économique des sinistrées et leurs capacités à maintenir des moyens de subsistance. En effet
d’après nos entretiens avec les enquêtés, le déplacement vers un site éloigné de plus de 5 km
constitue un handicap pour toutes les catégories socio-professionnelles. En d’autres termes, il
serait très difficile aux pêcheurs de devoir quitter vers 2 heures ou 3 heures du matin les sites
de réinstallation pour aller en mer. Le déplacement les coupe donc de leur réseau social, qui
constituait une source d’emploi ou de soutien financier. La distance constitue donc une vraie
contrainte au maintien de l’équilibre financier dans les ménages. Le postulat de base est que le
bouleversement des structures économiques induit inéluctablement et concomitamment des
bouleversements de structures sociales. « À chaque fois que nous avons quelque chose à fêter
ou que nous devons faire un deuil en famille, la distance se fait sentir pare ce que nous avons
abandonné nos principales activités qu’est un élément vital dans nos communautés mais
également notre source de revenu» nous dit une sinistrée d’une cinquantaine d’années. Plusieurs
sinistrés ont affirmé qu’avant leur déplacement ils se basaient de l’activité de pêche pour
survivre, mais qu’à présent ils devaient trouver d’autre moyen pour avoir de l’argent pour qu’ils
puissent acheter leurs besoins. Plusieurs femmes ont déclaré qu’elles étaient désormais
dépendant des revenus de leur époux pour subvenir à leurs besoins à cause de l’éloignement de
leurs lieux de travail. On note que dans la société la Langue de barbarie, ce sont surtout les
femmes qui sont les chefs de ménages. Cet état de fait trouve son explication dans le fait que
les femmes ont plus de marge de manœuvre dans la planification et la gestion des ressources de
fonctionnement des ménages. De ce point de vue, une perte de cette position de gérant des
ressources financières pourrait impliquer une désorganisation des relations sociales au sein des
ménages et favoriser des crises profondes pouvant même aboutir à des dislocations au sein des
ménages. D’autres ménages ont confié qu’ils dépendaient du soutien des membres de leur
famille vivant en dehors de la zone, « Nous mangeons grâce à l’aide de mes enfants plus âgés
qui nous envoient de quoi survivre », a affirmé une mère de huit enfants. « C’est difficile, quand
on est habitué à travailler, de se retrouver inactif. Chaque matin, on se réveille et on reste à ne
rien faire, comme les enfants », a renchéri une autre sinistrée de la trentaine. Maintenant, ils
commencent à dire « Nous allons préparer des zones de pisciculture”, mais nous ne sommes
pas très confiants, parce qu’ils n’ont pas tenu leurs autres promesses ».
Toutefois, lorsque des populations comme celle de Guet-Ndar vivant essentiellement de
l’exploitation des ressources halieutiques sont privées d'opportunités de pêcher, elles peuvent
être exposées au chômage et à la paupérisation. D’après les données de nos enquêtes, à cause
de l’éloignement de la mer, les Guet-Ndariens se trouvent dans la difficulté d’accéder à leurs
29
lieux de travail, d’autres vont se reconvertir dans d’autres domaines. En conséquence certains
sinistrés se trouvent dans l’incapacité de reprendre leur activité d’origine ce qu’est susceptible
de les conduire au chômage, au sous-emploi entrainant ainsi l’abaissement de leurs revenus.

Graphique I.2.1 : Les principales activités socio-économiques après le


recasement :

Les sources de revenus aprés le


recasement

13%
Continuation des principales
activites de revenus
30% 57% Faisant recours à d'autres
types d'activité
Aucune activité

37 RÉPONDANTS
Interprétation : D’après les données du graphique, parmi les trente-sept personnes interrogées,
les cinquante-sept pourcent seulement ont la possibilité de continuer d’exercer leurs travails,
tandis que les trente pourcent font recours à d’autres activités économiques, et que les treize
pourcent n’ont aucune activité génératrice de revenus. En somme, cette déplacement entraine
la vulnérabilité des sinistres du fait que l’éloignement du site leurs prives d’exercer leurs
principales activités génératrice de revenus. Par conséquent, cette situation entraine un
déséquilibre socioéconomique d’après leur relocalisation.

II. LES INCIDENCES DU PROJET SERRP SUR LES


POPULATIONS DEPLACEES DE LA LANGUE DE BARBARIE

Les personnes déplacées bénéficient d’emplois dans le cadre du projet. Toutefois, cette
réinstallation des sinistrés de la Langue de Barbarie engendre des impacts économiques et

30
sociaux à la fois négatif et positif. Pour la majorité des sinistrés les conséquences de la
redéfinition des règles de l’espace économique s’avère être à la fois positive et négative. La
reconversion étant une mutation faite avec l’aide d’une intervention en vue de favoriser une
meilleure adaptation des sinistrés pour leurs nouvelles situations. Le déplacement des sinistrés
sur des sites où ils ne pourront pas exercés leurs activités professionnelles liées à la pêche reste
une hantise pérenne. C’est sous cette base que le Projet va mettre en place un projet de
reconversion professionnelle au profit des sinistrés pour les orienter vers de nouveaux métiers.
Certains ont affirmé craindre qu’ils aient des difficultés à s’adapter aux activités proposées par
le Projet. « Toutes les activités proposées par le Projet sont des activités qui ne sont pas
commerciales, alors depuis le bas âge on nous forme sur la commercialisation des produits
halieutiques et c’est plus rentable même » nous dit à une jeune de la vingtaine. Plusieurs femmes
ont également insisté sur l’importance des programmes de rétablissement des moyens de
subsistance spécifiquement destinés aux femmes. Même après cette reconversion socio-
économique, les inégalités sociales continuent à persister. D’après les données de l’enquête,
l’inégalité des chances d’adaptation apparait d’autant plus accentué que les personnes sont
démunies socialement et ne dispose pas d’un revenu de relation pour trouver un travail. Les
hommes ont mentionné également que le projet privilégie plus les femmes qu’aux hommes.
« Nous ne demandons rien d’extraordinaire. Préparer le terrain pour que nous puissions
poursuivre nos activités, une zone de pâturage par exemple pour élever nos bétails. Il faut qu’ils
tiennent leurs promesses qui ont été faites », a maugrée un jeune garçon. Malgré les effets
négatifs du projet, il y’a certains sinistrés qui ont trouvé que cette reconversion socio-
économique est une très bonne initiative. Vu qu’après une catastrophe naturelle, on ne peut
jamais restaurer tout ce qui a perdu sur le plan économique. Relancer une nouvelle activité
économique dans ce nouveau contexte peut atténuer les souffrances endurées par les personnes
déplacées. « Je pense que le projet à des effets positives, parce qu’il nous forme dans des métiers
comme le tailleur, le micro-jardinage ou l’esthétique » lance une jeune fille de la vingtaine.

31
Graphique II.1 : La perception de la redéfinition de l’activité socio-
économique des sinistrés

La perception d'une reconstruction de l'activité


socio-économique selon les sinistrés
Femme Homme

67%
Effet positif faible
91,50%

22%
Effet positif moyen
8%

11%
Effet positif fort
0,50%

0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%

49 Répondants

Interprétation : D’après les données du graphique, les femmes sont plus exposées à cette
reconversion qu’aux hommes (8% pour les effets positifs moyen et 91,5% pour les effets
positifs faible). Ceci peut être dû sur le fait que le projet privilégie des emplois féminins que
masculin. Ce qui ressort des enquêtes est que le projet SERRP serait un “mal nécessaire” face
à un danger imminent. L’éloignement du site par rapport à la mer est aussi pointé du doigt (leur
principal moyen de subsistance est difficile d’accès). La distance constitue donc une vraie
contrainte au maintien de l’équilibre financier dans les ménages.

32
CONCLUSION

Au cours de ces dernières années, le nombre de personnes en déplacement à cause,


indirectement ou directement, par les effets du changement climatique n’a cessé d’augmenter
dans le monde et plus particulièrement dans les pays en développement. Sur ce, le phénomène
de l’érosion côtière, qui en est l’un des effets du changement climatique, s’est accéléré ces
dernières années au Sénégal, il s’est accentué dans le Gandiolais. Il a entraîné d’innombrables
dégâts : la destruction des cadres de vie, la destruction des biens matériels et d’outils de travail.
En conséquence, ce phénomène avait provoqué le déplacement de plusieurs familles Guet-
Ndariens dans le site de Djougop qui se situe dans la commune de Gandon dans le cadre du
Projet SERRP.

Cependant, bien vrai que le déplacement est souvent un mécanisme de survie face à un danger
imminent mais elle peut entraîner la vulnérabilité des populations déplacées. En effet, les
populations déplacées font face à un manque d’infrastructures leur empêchant de s’adonner
convenablement à leurs activités socio-économiques, elles sont arrachées à leurs familles et
privées du soutien de leurs réseaux sociaux, privées de leurs revenus, de leurs effets personnels
du fait de l’éloignement du site de recasement. Bien vrai que les sinistrés disposent d’une
formation qui leurs permettront de faire recourir à d’autres types d’activités autre que l’activité
de pêche, mais ils disent que ces activités ne sont pas rentables. Dans ce contexte les populations
déplacées de la Langue de Barbarie connaissent des difficultés pour satisfaire leurs besoins. En
conséquence, cela renforce la précarité des populations des populations déplacées.

S’agissant des opportunités du projet, on peut voir que les populations ont une meilleure
appréciation par rapport à leur relogement d’avant à Khar Yalla. Les habitants ont bénéficié d’une
école où tous les jeunes sont formés. La reconversion socio-professionnelle leur a permis de
bénéficier des salles de formation en couture et le micro-jardinage pour les filles et les femmes.
Mais cependant les populations déplacées sont dans l’attente d’une meilleure condition de vie.

33
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANSD, Situation économique et sociale : Région de Saint-Louis 2013


Banque Mondial, 2010. Rapport de Mission de la Préparation de l’ « Évaluation Économique
de l’Adaptation aux Changements Climatiques de la Zone côtière Sénégalaise » du 22 Mars au
10 Avril 2010. Sénégal. 65pages.
Coly.A, 2013. Changements climatiques et vulnérabilité urbaine en Afrique, Saint-Louis du
Sénégal, D5.8 CLUVA.
GIEC, 2014. Changements Climatiques 2014 : Rapport de synthèse. Contribution des groupes
de travail I, II, III, au cinquième. Rapport d’Evaluation du Groupes d’Expert
Intergouvernemental sur l’évolution du climat (sous la direction de l’équipe de rédaction
principale, R.H. Pachaurie et L.K. Mayer), Genève, Suisse, 161 pages.
Rapport de facilitation sociale : perspective de la mission d’accompagnement des populations
sinistrées dans le cadre du Projet SERRP, rapport final août 2018.
Rapport d’évaluation des sites de recasement, mars 2018.
Rapport d’enquêtes socio-économiques des populations de la langue de Barbarie implantées
dans la bande de 20m sur 3,5km février 2018.
Rapport PAR, Recasement Temporaire- SERRP-Saint-Louis, mars 2019
Sall. F, 2011. Changements Climatiques et impacts sur les zones humides de la ville de Saint-
Louis, mémoire de master 1, 90p.
Samb, Djiby, 2020. La vulnérabilité des sinistrés de la Langue de Barbarie
Shelter, 2011. Quelques considérations sur les conséquences de l’eau et du changement
climatique-ST.Louis, Sénégal, janvier 2011.
Sy, B.A, Laboratoire Dynamique des territoires et développement (Saint-Louis, 2015, brèche
ouverte sur la Langue de Barbarie) à Saint-Louis : esquisse d’un bilan d’aménagement précipité,
paris, l’harmattan.
WACA, 2020. L’Erosion Côtière : l’hydre qui ne cesse d’engloutir les côtes sénégalaise, mars
2020.

WEBOGRAPHIES :
https//www.adm.sn/en/le-SERRP-restaure-moyen-subsistance-sinistrées-langue-de-barbarie
https//theconversation.com/amp/changement-climatique-a-saint-louis-du-Sénégal-risque-
vulnérabilité-et-resilience-des-populations-face-à-la-montée-des-eaux-137337
https//www.journal.universitaire.com/sinistrés-de-la-langue-de-barbarie/amp/
https//enquêteplus.com
http//www.documentation.ird.fr
http//www.journal.openedition.org
34
Liste des illustrations :
Liste des cartes

Carte II.2.1 La carte du site de réinstallation des populations déplacées ……...12


Carte VII.1 La carte administrative du site de Djougop ………………………23
Carte VII.2 La carte administrative du site de recasement ……………………24
Liste des photos
Photos II.1.1 Destruction des habitats suite à l’érosion côtière ……………….11
Photos I.1.1 La configuration des lieux d’habitation au niveau du site de
recasement …………………………………………………………………….23
Liste des graphiques
Graphique I.2.1 Les principales activités socio-économiques après le recasement
………………………………………………………………………………….31
Graphique II.1 La perception par rapport à la redéfinition des activités socio-
économiques des sinistrés …………………………………………………….33

35
ANNEXES :

Guide d’entretien :
Pour la bonne démarche de nos collectes des données nous avons établir un guide
d’entretien concernant les aspects ci-dessous :
 Avis des habitants sur le site de réinstallation.
 Impacts positifs et impacts négatifs (Attentes et craintes vis-à-vis du site
d’accueil)
 Perception des risques liés à la perturbation des activités économiques suite
aux déplacements.
 Quel modèle adopté pour faire face à ces contraintes.
 Identification de différentes organisations sociales existante dans le
quartier.
 Les capacités de résilience à adopter.

36
QUESTIONNAIRE :

37
38
TABLE DES MATIERES

LISTE DES SIGGLES ET ABRÉVIATIONS ..............................................................3

INTRODUCTION ......................................................................................................................5

PREMIÈRE PARTIE : LES ÉLÉMENTS DE CONTEXTE ............................7


I. LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ....................................8
II. LES IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE L’ÉROSION
CÔTIÈRE .............................................................................................. 9
II.1. Les impacts de l’érosion côtière dans le domaine social……………….9
II.2. Les impacts de l’érosion côtière dans le domaine économique………11
DEUXIÈME PARTIE : CADRE THÉORIQUE, MÉTHODOLOGIQUE,
ET PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE………………………..13
CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE
RECHERCHE……………………………………………………………..14
I. LA PROBLÉMATIQUE……………………………………………… 14
I.1. L’état de la question…………………………………………….14
I.2. La position du problème ……………………………………….15
II. OBJECTIFS DE RECHERCHE ………………………………….........15
II.1. Objectif général …………………………………………………15
II.2. Objectif spécifique………………………………………………15
III. HYPOTHÈSE DE RECHERCHE …………………………………..16
III.1. Hypothèse général…………………………………………….16
III.2. Hypothèse spécifique …………………………………………16
IV. ANALYSES CONCEPTUELLES…………………………………..16
V. LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ………………………...18
V.1. La collecte des données ……………………………………….18
V.2. Le traitement des données …………………………………….20
VI. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES……………………………..20
CHAPITRE 2 : PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE……………...22
TROISIÈME PARTIE : LES RÉSULTATS DE RECHERCHE………24

39
I. LES INCIDENCES DU DÉPLACEMENT SUR LES CONDITIONS
DE VIE DES POPULATIONS DÉPLACÉES DE LA LANGUE DE
BARBARIE………………………………………………………….25
I.1. Les incidences du déplacement sur l’aspect environnemental…..26
I.2. Les incidences du déplacement sur l’aspect socio-économique …28
II. LES INCIDENCES DU PROJET SUR LES PERSONNES
DÉPLACÉES DE LA LANGUE DE BARBARIE…………………..31
CONCLUSION………………………………………………………34
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………..35
Webographies…………………………………………………………35
LISTE DES ILLUSTRATIONS……………………………………...36
Liste des cartes………………………………………………………..36
Liste des figures………………………………………………………36
Liste des photos………………………………………………………36
ANNEXES……………………………………………………………37
Guide d’entretien……………………………………………………..37
Questionnaire…………………………………………………………38
Table des matières …………………………………………………..41

40

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