Résumé Gargantua
Résumé Gargantua
Résumé Gargantua
L’ouvrage de Rabelais se compose de cinq livres. Le premier a pour titre Gargantua, et les
quatre autres Pantagruel. Le titre complet est : La vie très horrifique du grand Gargantua,
père de Pantagruel. Jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quinte essence. Livre
plein de Pantagruélisme, ou plus simplement Gargantua. Gargantua a été écrit après
Pantagruel mais placé en premier par Rabelais.
Grandgousier, Gargantua, Pantagruel sont des rois et des géants qui règnent en
Utopie, près de Chinon, en Touraine. Tel est le lieu de la scène. Quant à l’action, elle est
impossible à suivre ; l’auteur introduit ses personnages dans la vie, raconte leur enfance, fait
le procès à l’éducation qu’on donnait de son temps ; puis il sème au gré de sa fantaisie les
épisodes les plus divers, les digressions et les plus burlesques. Nous ne suivrons pas
Grandgousier dans toutes ses pérégrinations ; nous ne relèverons dans cette histoire que ce
qui est de nature à nous faire apprécier en Rabelais le penseur sérieux qui est en avance sur
son siècle.
Célèbre pour avoir donné naissance à l’adjectif « gargantuesque », qui qualifie quelque
chose de démesuré, le roman de François Rabelais, Gargantua, est une œuvre unique par
bien des aspects. Humour, satire sociale, politique, etc. Autant de caractéristiques qui font
de Gargantua un classique à lire absolument !
Rabelais a publié Gargantua sous le même pseudonyme que Pantagruel : Alcofribas Nasier
(anagramme de François Rabelais), « abstracteur de quinte essence ».
Le résumé de Gargantua
Le livre suit les aventures du géant Gargantua, de son fils Pantagruel et de leurs amis alors
qu’ils naviguent à travers un monde fantastique rempli d’humour, de satire et de critique
sociale.
Gargantua est un géant qui grandit rapidement et développe une grande soif de
connaissances. Il est confié à l’éducateur humaniste Ponocrates, qui lui enseigne les arts et
les sciences.
Après avoir terminé son éducation, Gargantua retourne chez son père et règne sur le pays
avec sagesse et justice. Cependant, il est bientôt impliqué dans des guerres avec les
ennemis de son père et est capturé par les ennemis de son pays.
Gargantua parvient à s’échapper et rencontre son fils, Pantagruel, qui est également un
géant. Ensemble, ils naviguent à travers des mers dangereuses, combattent des ennemis
féroces et rencontrent des personnages étranges et comiques.
Au cours de leurs aventures, ils rencontrent des philosophes, des moines, des voyageurs,
des rois tyranniques et des gens ordinaires qui ont tous quelque chose à dire sur la vie, la
mort, la religion, la politique et la société.
Le livre se termine par une série de conseils et de maximes sages qui résument les idées
principales de l’auteur sur la nature humaine et la société.
Quelles sont les caractéristiques de Gargantua ?
L’éducation de Gargantua
Le roman retrace trois étapes de la construction de Gargantua. Tout d’abord, celui-ci reçoit
dans son enfance plusieurs formations qui ont pour objectif de l’éduquer, de l’élever. Cela
commence par une éducation au sens physique du terme, c’est-à-dire l’apprentissage de la
manière dont on se nourrit, dont on se vêt, etc. Puis ce dernier reçoit une instruction plus
large, notamment pendant l’adolescence. Enfin, Gargantua suit une formation guerrière, qui
le présente tout à la fois comme un prince défenseur et protecteur.
Dans cette perspective, on peut évoquer une technique employée dans Gargantua qui
illustre cet appétit des mots : il s’agit de l’onomastique, qui se penche sur l’étude des noms
propres. La construction des noms propres dans le roman est en effet essentielle, car elle
constitue une étape capitale dans la construction du personnage, premier facteur
d’identification grâce auquel le lecteur va pouvoir reconnaître le personnage.
Le thème de l’ivresse, de la boisson, du vin ainsi que les nombreuses images régressives et
parodies font également partie des éléments qui invitent le lecteur à rire. En outre, les
premiers mots que prononce Gargantua sont « À boire ! », ce qui ne manque pas de faire
sourire le lecteur. Ces registres sont à mettre en relation avec toutes les formes d’excès qui
sont mentionnées, souvent traduites par des hyperboles (figure de style qui consiste à
exagérer, grossir les traits de quelque chose).
Par ailleurs, Rabelais entend se moquer de la scolastique, une école médiévale au service
du religieux uniquement, en se moquant des discours dogmatiques prononcés par l’Église,
interprétations souvent hasardeuses et bancales dont la vérité reste discutable. Il se moque
ainsi des « glossateurs », ceux qui utilisent par exemple des expressions latines inventées
qui ne veulent rien dire (comme dans le chapitre XIX). Il y caricature ainsi ceux qui
proclament détenir le savoir, incarnés par Janotus, un faux savant.
Rabelais tourne en dérision ses héros en les mettant dans des situations risibles (qui
provoquent le rire) et burlesques par leur caractère comique. Dès lors, on peut évoquer dans
le chapitre XXI le moment où il lui est demandé de faire du sport dans son lit, ce qui apparaît
comme complètement contre-productif et inutile, ainsi que l’absence de réflexion à propos de
l’adaptation des vêtements à la saison.
On l’a dit, Rabelais utilise le rire pour faire passer des messages à ceux qui lisent le roman. Celui que
l’on peut retenir avant tout est bien de chercher à comprendre le monde qui nous entoure, respecter
certains principes afin que celui-ci ne verse pas dans le chaos. L’auteur mêle dans son écriture
plusieurs registres de lecture, qui oscillent entre plaisant et sérieux.
À l’issue du chapitre XXI par exemple, le roi est représenté de façon burlesque transporté par une
charrette à bœufs, afin de rappeler que les rois sont des organismes parasites qui ne sont au pouvoir
que parce qu’ils sont nés et non parce qu’ils ont les compétences pour gouverner. Par cette image,
Rabelais alerte le lecteur sur la nécessité de réformer à la fois l’éducation ainsi que le système
politique.
Enfin, les nombreuses hyperboles, employées en particulier dans l’évocation de l’éducation, invitent
le lecteur à réfléchir sur l’enseignement du vide, c’est-à-dire la présentation d’un inventaire de
connaissances qui fait de la conception de l’éducation une mesure quantitative, une accumulation
sans sens de savoirs. Cette idée est formulée par la formule « science sans conscience n’est que ruine
de l’âme » dans Pantagruel.
La portée de Gargantua
En plus de son style littéraire unique, Rabelais a fait de Gargantua une œuvre majeure,
profondément critique de la société et du pouvoir politique du XVIe siècle. Le personnage de
Gargantua est utilisé pour se moquer autant des travers de la noblesse, que ceux du clergé, de
l’éducation non humaniste ou encore de la bêtise de la guerre. Excès, corruption, abus de pouvoir
font face à la vision alternative et utopiste de la société que dresse Rabelais.
Par sa spécificité, cette œuvre a eu une influence durable sur la littérature occidentale. Que ce soit
sur le fond, grâce à une satire sociale audacieuse, ou sur la forme, grâce à un mélange des genres
littéraires surprenant, l’œuvre de Rabelais a inspiré de nombreux intellectuels et écrivains.
Roman audacieux à la fois humoristique et satirique, Gargantua met en avant l’aventure d’un
personnage rocambolesque au service de la critique de l’époque. Il s’agit d’un plaidoyer pour le
développement de la culture humaniste en réponse à l’enseignement religieux figé en vigueur.
Influence littéraire, artistique et populaire.
L’œuvre de Rabelais peut être considérée comme un modèle littéraire. Cependant il faut distinguer
ici son influence intellectuelle et littéraire de l’imagerie populaire.
En effet la figure du géant Gargantua est celle qui perdure, de nos jours et de manière évidente, dans
l’imaginaire populaire ; cette influence se remarque dans certaines expressions comme « un festin
gargantuesque » ou « des repas pantagruéliques », dans l’adjectif « rabelaisien », notamment. Les
récits de Rabelais ont popularisé la figure du géant débonnaire, correspondant parfaitement au goût
français pour la bonne chère et le vin ; c’est le parc d’attractions «Mirapolis», les restaurants au nom
de «Gargantua», les festivités de Carnaval… C’est ce que Guy Demerson désigne comme «le mythe
de la jouissance béate et anarchique» (1).
Mais, de manière plus profonde, Rabelais a été imité par nos plus grands auteurs – par ceux qui l’ont
compris – en tant que propagateur de la pensée humaniste, proposant une réflexion sur l’éducation,
la bonne gouvernance, etc. C’est le Rabelais pédagogue, celui de l’« abîme de science. » Parmi les
grands écrivains français qui utilisèrent comme Rabelais, le premier d’entre eux, la forme du récit
allégorique, nous pouvons signaler plus particulièrement Cyrano de Bergerac et ses Histoires
comiques, le Fénelon des Aventures de Télémaque, le Voltaire des contes, mais aussi les auteurs des
Aventures du baron de Münchhausen. Si ces auteurs ont retenu la leçon rabelaisienne, ils n’en
revendiquent pas pour autant la gaudriole. Et c’est plus une influence « dans l’esprit » qu’une
véritable imitation du modèle.
Par ailleurs certains penseurs de l’occultisme, tels Louis-Claude de Saint-Martin et Eliphas Levi, ont
reconnu en Rabelais l’un de leurs maîtres, « la personne sacrée du joyeux curé de Meudon, l’un de
[leurs] plus grands maîtres dans la science cachée des mages» (2). C’est le Rabelais ésotérique qu’ils
invoquent, celui du « plus haut sens» (3).
Enfin l’œuvre rabelaisienne a été suivie par des auteurs (pas seulement français) qui en ont compris
la modernité. Rabelais est un auteur exigeant, qui remet perpétuellement en question la notion de
genre littéraire, qui est à l’origine de ce que d’aucuns appellent « roman moderne » : à sa suite ont
œuvré Sterne, Diderot, Umberto Eco…)
Ce catalogue non exhaustif permet de mettre en relief l’importance de Rabelais et de son œuvre
plurielle, quel que soit le domaine qui y est associé, l’hédonisme, la pédagogie, l’ésotérisme, la
modernité esthétique.
1/ Littérature
Traductions, adaptations
François HABERT, Le Songe de Pantagruel, poème inspiré par le Pantagruel de Rabelais, mais qui a
sans doute influencé celui-ci dans Le Tiers Livre, 1542 (4).
Nicolas HORRY, Rabelais ressuscité, récitant les faicts et comportements admirables du très-
valeureux Grandgosier roy de place-vuide, Rouen, 1611
Laurence STERNE, Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme, traduction de C. Mauron, G-F,
1982 (première publication en 1759-1767)
Eliphas LEVI, Le Sorcier de Meudon, récit mettant en scène Rabelais et ses personnages, composé de
trois parties « Les Ensorcelés de la Basmette », « Les Diables de la Devinière » et « le Ménétrier de
Meudon », 1847 (publications séparées), 1861 (publication des trois parties regroupées)
Léon DAUDET, Les Dicts et pronostiquations d’Alcofribas Deuxième pour le bel an 1923, Paris, Valoys,
1922 (pastiche dont l’objectif est pamphlétaire)
René DAUMAL, La Grande Beuverie, coll. « L’Imaginaire », Gallimard, 1966 (première publication en
1938)
2/ Théâtre
Jean-Louis BARRAULT, Rabelais, « jeu dramatique » en deux parties tiré des cinq livres de François
Rabelais, Paris, Gallimard, coll. « Le Manteau d’Arlequin », 1969 (parties musicales de Michel
Polnareff)
Pantagruel, texte d'Alain Enjary, mise en scène de Mehmet Ulusoy, musique de Christian Maire, 1981
Ballets et mascarades de cour : en 1622, à Blois, est représentée une « mascarade» intitulée
Naissance de Pantagruel (5) ; en 1628 le Ballet des andouilles (inspiré de l’épisode du Quart Livre) est
donné au Louvre.
Claude TERRASSE, Pantagruel, opéra-bouffe sur un livret d’Alfred JARRY, en collaboration avec
Eugène Demolder (création en 1911 à Lyon)
Jules MASSENET, Panurge, opéra en trois actes (« haulte farce musicale »), sur un livret de Georges
Spitzmuller et de Maurice Boukay (1913)
Erik SATIE, Trois petites pièces montées pour piano à quatre mains, L'Enfance de Pantagruel
(Rêverie), Marche de Cocagne (Démarche), Jeux de Gargantua (Coin de polka), 1920
Jean FRANÇAIX, Les Inestimables Chroniques du bon géant Gargantua, Fantaisie musicale pour
récitant et orchestre à cordes, 1971
Mario LAVISTA, Gargantua, œuvre franco-mexicaine pour narrateur, chœur et orchestre, 2002
4/ Œuvres plastiques
François DESPREZ, Les Songes drolatiques de Pantagruel, ou sont contenues plusieurs figures de
l’invention de maistre François Rabelais : & derniere œuvre d’iceluy, pour la recreation des bons
esprits, 1565
Gustave DORE, illustrations pour l’œuvre de Rabelais, nombreuses éditions et rééditions depuis 1854
Dino BATTAGLIA, Gargantua et Pantagruel, Mosquito, 2002 (bande dessinée d’après l’œuvre de
Rabelais, publiée d’abord en Italie en 1979)
Jean-Yves MITTON et Michel RODRIGUE, Les truculentes aventures de Rabelais (deux tomes, Salade
de spadassins à la Léonard , 2001, et Fricassée de fripouilles à la Gargantua, 2002), édition Hors
collection
Gérard GAROUSTE, La Dive Bacbuc, « Installation drolatique sur la lecture de Rabelais », 1998
Fabian Cerredo, Gargamelle mangeant des tripes le soir, technique mixte sur toile
5/ Œuvres cinématographiques
La Très Excellente Et Divertissante Histoire de François Rabelais, biographie de Rabelais réalisée par
Hervé Baslé pour la télévision française en 2011
6/ Autres
Aleister CROWLEY développa dans Le Livre de la Loi (1904) un système religieux et philosophique
appelé «Thelema», faisant particulièrement référence à la Thélème du Gargantua.
Le « GROUPE DE L’ABBAYE » ou « l’Abbaye de Créteil » est un phalanstère créé en 1906 par certains
amis écrivains, poètes et artistes français du début du XXe siècle (René Arcos, Albert Doyen, Georges
Duhamel, Albert Gleizes, Charles Vildrac, Jules Romain, Pierre-Jean Jouve…) en référence à l’abbaye
de Thélème, mythe dont il faudrait plus largement parler.
© Emmanuel Daubert
(1) Guy Demerson, « Rabelais est-il actuel ? », Notes pour une conférence prononcée en 1998, en
ligne sur http://www.ecole-alsacienne.org/CDI/pdf/1301/130211_DEM.pdf ; lire cet article me
semble tout à fait éclairant pour qui veut étudier l’œuvre de Rabelais comme modèle.
(3) Lire l’article de Léo Mérigot, « Rabelais et l’alchimie », publié dans Les Cahiers d’Hermès, n° 2,
1947 et disponible en ligne sur http://litteratura.free.fr/spip/article.php?id_article=14 .
(4) Voir l’article de Claire Bottineau-Sicard, « (15)42, année fantastique. Imaginaire et politique dans
Les Visions d’Oger le Dannoys au royaulme de Fairie, Le Livre des visions fantastiques et Le Songe de
Pantagruel de François Habert », Camenae n°8 – décembre 2010, en ligne sur http://www.paris-
sorbonne.fr/IMG/pdf/12-_Bottineau-Siccard.pdf
(5) Saint-Amant a écrit une pièce poétique intitulée Naissance de Pantagruel, pour une mascarade ;
est-ce pour celle-ci ?
Introduction
Accroche
• Rabelais dénonce les mauvaises pratiques avant de nous présenter la bonne éducation humaniste
de Ponocrates.
Problématique
Annonce du plan
1. Un rire démesuré
• Le rire démesuré nous donne une idée de la générosité du savoir qui se multiplie sans limites.
• Le savoir comme « plaisir dionysiaque » (comme le dieu antique du vin et des excès).
• La naissance de Gargantua rappelle celle d’Athéna, (déesse de l’intelligence et de la stratégie
militaire).
• Naissance d’un nouveau héros qui nous invite « à boire » pour étancher une soif de connaissances.
3. Un rire créatif
• Le rire gargantuesque nous invite à sortir des sentiers battus. Il libère notre imagination.
• Par exemple, l’énumération des jeux de Gargantua enfant : foisonnement et fantaisie.
• Plaisir de l’invention de mots nouveaux :
Une guerre picrocholine, un repas pantagruélique, un appétit gargantuesque, quand viendront les
coquecigrues, etc.
3. Un décalage révélateur
1. Farce et mystère
• À la Renaissance, sur le parvis des églises, on alterne des représentations de la vie des Saints
(Mystère) et des blagues scatologiques (Farces).
• Rabelais entremêle les deux genres dans le roman.
• Exemple : Gargantua urine sur Paris, qui cache en fait un véritable baptême par le rire (Paris = par
ris).
• Exemple : la jument de Gargantua promène les cloches de Notre-Dame… Elle répand la bonne
parole.
• Références au mouvement évangéliste de l’époque.
• Si « le rire est le propre de l’homme » c’est une manifestation de l’âme. Il ne remet pas en cause
son existence.
• Le corps de Gargantua est le reflet d’une âme, qui s’avachit ou grandit selon l’éducation qu’elle
reçoit.
• Le nom de Gargantua « quel grand tu as » : le gosier ou encore, l’appétit de savoir.
• Couleurs symboliques de ses vêtements : le blanc (la joie) le bleu (les choses célestes).
3. Un rire civilisateur humaniste
Conclusion