Le Tribunal Conflits

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Fiche à jour au 1er mai 2006

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Diplôme : Licence en Droit, 2ème semestre

Matière : Institutions administratives

Web-tuteur : Sébastien Cajgfinger

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I. LA CREATION DU TRIBUNAL DES CONFLITS 3


A. UNE SOURCE LEGISLATIVE TRES ANCIENNE 3
B. LA CONSECRATION LEGISLATIVE : LA LOI DU 24 MAI 1872 4
Loi du 24 mai 1872, Loi portant réorganisation du Conseil d'Etat (extraits) 4
C. LE TEMPS DE LA CODIFICATION : UNE JURIDICTION PREVUE DANS LE
CODE DE JUSTICE ADMINISTRATIVE 5

II. LA COMPOSITION DU TRIBUNAL DES CONFLITS 6

III. LA COMPETENCE DU TRIBUNAL DES CONFLITS 7


A. TRIBUNAL SPECIAL DE REPARTITION DES COMPETENCES ENTRE LES
DIFFERENTS ORDRES DE JURIDICTION 7
B. UNE JURIDICTION ESSENTIELLE DANS L’AVANCEE DU DROIT
ADMINISTRATIF 8

Date de création du document : année universitaire 2005/06


Consultez les autres fiches sur le site de la FDV : www.facdedroit-lyon3.com
2
Tribunal des conflits, 8 février 1873, Blanco 8
Tribunal des conflits, 22 janvier 1921, Société commerciale de l’ouest
africain 9
3

Bibliographie :
Bot Y., Les institutions judiciaires : organisation et fonctionnement,
Paris, éd. Berger-Levrault, 1985.
Janky F., Tribunal des conflits et constitutions, Paris, édité par l'auteur,
1997.
Madranges E., L'organisation judiciaire de la France, Paris, Ministère
de la Justice, École nationale de la Magistrature, Ministère de l'Économie
et des Finances, Centre de formation professionnelle et de
perfectionnement, 1983.
Pinsseau H., L'organisation judiciaire de la France, Paris, La
Documentation française, 1985.

I. La création du tribunal des conflits

La nécessité d'un organe spécial pour trancher les conflits d'attribution


n'est apparue vraiment qu'au moment où les deux ordres de juridiction
ont respectivement bénéficié de leur autonomie, c'est-à-dire à partir du
moment où l'une et l'autre ont fonctionné sous le système de la justice
déléguée. Cette observation est confirmée par l'histoire. La destinée du
Tribunal des conflits a suivi celle de la reconnaissance de la justice
déléguée au juge administratif, d'abord en 1848, puis en 1872. Cela ne
signifie pas, d’une part, qu'il n'y avait pas de conflit indépendant de cette
reconnaissance, et, d’autre part, qu'il n'existait pas de procédure pour les
régler. Cela veut seulement dire que le système de la justice déléguée a
rendu nécessaire le système d'un organe spécial.
C’est donc en 1850 qu’a été promulguée la première loi concernant ce
Tribunal des conflits.

A. Une source législative très ancienne

Loi du 4 février 1850


Loi portant sur l'organisation du tribunal des conflits.
Article 1
Le tribunal des conflits est présidé par le ministre de la justice.
Ses décisions ne peuvent être rendues qu'au nombre de neuf juges, pris
également, à l'exception du ministre dans les deux corps qui concourent à sa
formation.
Article 3
Si un autre membre du tribunal est empêché, il est remplacé, selon le corps
auquel il appartient, soit par un conseiller d'Etat, soit par un membre de la
Cour de cassation.
4
A cet effet, chacun des deux corps élit dans son sein deux suppléants.
Ces suppléants seront appelés à faire le service dans l'ordre de leur
nomination.
La durée de leurs fonctions sera la même que celle des membres titulaires, et
ils seront nommés en même temps.
Article 4
Les décisions du tribunal des conflits ne pourront être rendues qu'après un
rapport écrit fait par l'un des membres du tribunal et sur les conclusions du
ministère public.
Article 5
Les fonctions de rapporteur seront alternativement confiées à un conseiller
d'Etat et à un membre de la Cour de cassation, sans que cet ordre puisse être
interverti.
Article 6
Les fonctions du ministère public seront remplies par deux commissaires du
gouvernement choisis tous les ans par le Président de la République, l'un
parmi les maîtres des requêtes au Conseil d'Etat, l'autre dans le parquet de la
Cour de cassation.
Il sera adjoint à chacun de ces commissaires un suppléant choisi de la même
manière et pris dans les mêmes rangs, pour le remplacer en cas
d'empêchement.
Ces nominations devront être faites, chaque année, avant l'époque fixée pour
la reprise des travaux du tribunal.
Article 7
Dans aucune affaire, les fonctions de rapporteur et celles du ministère public
ne pourront être remplies par deux membres pris dans le même corps.
Article 9
Le règlement du 26 octobre 1849 est modifié en tout ce qui ne serait pas
conforme aux dispositions de la présente loi.

Cependant, malgré cette création législative, il faut attendre 1872 pour


que le Tribunal des conflits trouve une véritable consécration et une mise
en place effective. En effet, c’est à cette date que le Conseil d’Etat se
réorganise et laisse le soin à un Tribunal spécial de régler les conflits
entre les deux ordres de juridiction.

B. La consécration législative : la loi du 24 mai 1872

Loi du 24 mai 1872, Loi portant réorganisation du


Conseil d'Etat (extraits)
Version consolidée au 31 mai 1872
Titre IV : Des conflits et du tribunal des conflits
5
Article 25
Les conflits d'attribution entre l'autorité administrative et l'autorité judiciaire
sont réglés par un tribunal spécial composé :
1° du garde des sceaux, président ; 2° de trois conseillers d'Etat en service
ordinaire élus par les conseillers en service ordinaire ; 3° de trois conseillers
à la Cour de cassation nommés par leurs collègues ; 4° de deux membres et
de deux suppléants qui seront élus par la majorité des autres juges désignés
aux paragraphes précédents.
Les membres du tribunal des conflits sont soumis à réélection tous les trois
ans et indéfiniment rééligibles.
Ils choisissent un vice-président au scrutin secret à la majorité absolue des
voix.
Ils ne pourront délibérer valablement qu'au nombre de cinq membres
présents au moins.
Article 26
Les ministres ont le droit de revendiquer devant le tribunal des conflits les
affaires portées à la section du contentieux et qui n'appartiendraient pas au
contentieux administratif.
Toutefois, ils ne peuvent se pourvoir devant cette juridiction qu'après que la
section du contentieux a refusé de faire droit à la demande en revendication
qui doit lui être préalablement communiquée.
Article 27
La loi du 4 février 1850 et le règlement du 28 octobre 1849, sur le mode de
procéder devant le tribunal des conflits, sont remis en vigueur.

Signataires :
Le président, Jules GREVY.
Les Secrétaires,
Signé : vicomte de MEAUX, FRANCISQUE RIVE, PAUL DE REMUSAT,
baron de BARANTE, Albert DESJARDINS, marquis COSTA DE
BEAUREGARD.
Le Président de la République, A. THIERS.
Le garde des sceaux, ministre de la justice, J. DUFAURE.

Ainsi, dès 1872, le Tribunal des Conflits acquiert une compétence et


commence à l’exercer. Ce n’est que plus tardivement que cette
compétence est codifiée dans le Code de Justice Administrative.

C. Le temps de la codification : une juridiction prévue


dans le Code de justice administrative

CODE DE JUSTICE ADMINISTRATIVE


(Partie Réglementaire - Décrets en Conseil d'Etat)
Chapitre 1er : La saisine du Tribunal des conflits
6
Article R771-1
La saisine du Tribunal des conflits par les juridictions administratives en
prévention des conflits négatifs obéit aux règles définies par l'article 34 du
décret du 26 octobre 1849 ci-après reproduit :
« Art. 34. - Lorsqu'une juridiction de l'ordre judiciaire ou de l'ordre
administratif a, par une décision qui n'est plus susceptible de recours, décliné
la compétence de l'ordre de juridiction auquel elle appartient au motif que le
litige ne ressortit pas à cet ordre, toute juridiction de l'autre ordre, saisie du
même litige, si elle estime que ledit litige ressortit à l'ordre de juridictions
primitivement saisi, doit par un jugement motivé qui n'est susceptible
d'aucun recours même en cassation, renvoyer au Tribunal des conflits le soin
de décider sur la question de compétence ainsi soulevée et surseoir à toute
procédure jusqu'à la décision de ce tribunal. »
Article R771-2
Le renvoi par le Conseil d'Etat d'une question de compétence au Tribunal
des conflits obéit aux règles définies par l'article 35 du décret du 26 octobre
1849 ci-après reproduit :
« Art. 35. - Lorsque le Conseil d'Etat statuant au contentieux, la Cour de
cassation ou toute autre juridiction statuant souverainement et échappant
ainsi au contrôle tant du Conseil d'Etat que de la Cour de cassation, est saisi
d'un litige qui présente à juger, soit sur l'action introduite, soit sur une
exception, une question de compétence soulevant une difficulté sérieuse et
mettant en jeu la séparation des autorités administratives et judiciaires, la
juridiction saisie peut, par décision ou arrêt motivé qui n'est susceptible
d'aucun recours, renvoyer au Tribunal des conflits le soin de décider sur cette
question de compétence. Il est alors sursis à toute procédure jusqu'à la
décision de ce tribunal. »

II. La composition du tribunal des conflits

Le tribunal des conflits est composé de 8 juges :


- 3 sont nommés par le Conseil d'Etat ;
- 3 sont nommés par la Cour de cassation ;
- 2 sont nommés par les 6 autres juges, ainsi que 2 suppléants.
Les membres du tribunal des conflits sont nommés pour 3 ans. C'est le
ministre de la Justice qui préside le tribunal. Dans la pratique cependant,
c'est le vice-président, élu par le tribunal qui assure la présidence. Le
ministre de la Justice ne vient présider qu'en cas de partage égal des voix
au sein du tribunal.

Composée paritairement de membres du Conseil d'État et de la Cour de


cassation, et présidée par le garde des sceaux, ministre de la Justice, cette
juridiction est chargée de trancher les conflits de compétence qui
surviennent entre les deux ordres de juridiction. Il peut s'agir de "conflits
positifs" (lorsque le préfet conteste la compétence d'un tribunal de l'ordre
judiciaire pour juger d'une affaire dont ce dernier est saisi) ou de
7
"conflits négatifs" (lorsque deux ordres de juridiction se sont
successivement déclarés incompétents pour juger d'une affaire ou, depuis
1960, lorsque le deuxième ordre saisi éprouve des doutes sur sa
compétence). Le tribunal des conflits n'est saisi que d'une cinquantaine
d'affaires par an. Si le garde des sceaux est président du Tribunal des
conflits, il est très rare qu'il préside effectivement les séances. Il ne le fait
qu'en cas de partage des voix (4 voix contre 4), ce qui n'arrive qu'une fois
ou deux par an.

III. La compétence du Tribunal des conflits

Le Tribunal des conflits est en effet un arbitre entre les deux ordres de
juridiction. On aurait alors pu concevoir une institution qui eût été
complètement étrangère aux deux ordres de juridiction dont elle devait
arbitrer les conflits. Ce n'est pas cette solution qui a prévalu, ni en 1848,
ni en 1872. On lui a préféré un organe paritaire fondé sur une égale
représentation des deux ordres de juridiction. Cette organisation
paritaire se retrouve sur tous les plans: sur le plan de la composition, sur
le plan de l'institution des commissaires du gouvernement, sur le plan de
l'instruction des affaires, et même sur le plan de la présidence du
tribunal.

A. Tribunal spécial de répartition des compétences entre


les différents ordres de juridiction

Les juridictions judiciaire et administrative forment chacune un


ensemble distinct, hiérarchisé, dont chacun a au sommet un tribunal
suprême : la Cour de Cassation pour la juridiction judiciaire, le Conseil
d’Etat pour la juridiction administrative. Cette séparation est complète et
en cas de conflit de compétence entre les deux juridictions, un tribunal
spécial créé par la loi du 24 mai 1872, le Tribunal des Conflits est chargé
de les résoudre.

Le tribunal des conflits se prononce :


- lorsqu'une juridiction administrative et une juridiction judiciaire veulent
juger le même procès (conflit positif) ;

- lorsqu'une juridiction administrative et une juridiction judiciaire se


déclarent toutes les deux incompétentes et refusent de juger un procès
(conflit négatif) ;

- lorsque les tribunaux de l'ordre administratif et judiciaire ont pris sur la


même affaire des décisions contradictoires.
8

B. Une juridiction essentielle dans l’avancée du droit


administratif

Les décisions du Tribunal des conflits ont souvent permis de faire


avancer les grandes théories du droit public, comme la théorie de la
responsabilité administrative dans l’arrêt Blanco.

Tribunal des conflits, 8 février 1873, Blanco


AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu l'exploit introductif d'instance, du 24 janvier 1872, par lequel Jean Blanco


a fait assigner, devant le tribunal civil de Bordeaux, l'Etat, en la personne du
préfet de la Gironde, Adolphe Jean, Henri Bertrand, Pierre Monet et Jean
Vignerie, employés à la manufacture des tabacs, à Bordeaux, pour, attendu
que, le 3 novembre 1871, sa fille Agnès Blanco, âgée de cinq ans et demi,
passait sur la voie publique devant l'entrepôt des tabacs, lorsqu'un wagon
poussé de l'intérieur par les employés susnommés, la renversa et lui passa sur
la cuisse, dont elle a dû subir l'amputation ; que cet accident est imputable à
la faute desdits employés, s'ouïr condamner, solidairement, lesdits employés
comme co-auteurs de l'accident et l'Etat comme civilement responsable du
fait de ses employés, à lui payer la somme de 40,000 francs à titre
d'indemnité ;

Vu le déclinatoire proposé par le préfet de la Gironde, le 29 avril 1872 ; Vu


le jugement rendu, le 17 juillet 1872, par le tribunal civil de Bordeaux, qui
rejette le déclinatoire et retient la connaissance de la cause, tant à l'encontre
de l'Etat qu'à l'encontre des employés susnommés ; Vu l'arrêté de conflit pris
par le préfet de la Gironde, le 22 du même mois, revendiquant pour l'autorité
administrative la connaissance de l'action en responsabilité intentée par
Blanco contre l'Etat, et motivé : 1° sur la nécessité d'apprécier la part de
responsabilité incombant aux agents de l'Etat selon les règles variables dans
chaque branche des services publics ; 2° sur l'interdiction pour les tribunaux
ordinaires de connaître des demandes tendant à constituer l'Etat débiteur,
ainsi qu'il résulte des lois des 22 décembre 1789, 18 juillet, 8 août 1790, du
décret du 26 septembre 1793 et de l'arrêté du Directoire du 2 germinal an 5 ;
Vu le jugement du tribunal civil de Bordeaux, en date du 24 juillet 1872, qui
surseoit à statuer sur la demande ; Vu les lois des 16-24 août 1790 et du 16
fructidor an 3 ; Vu l'ordonnance du 1er juin 1828 et la loi du 24 mai 1872 ;
Considérant que l'action intentée par le sieur Blanco contre le préfet du
département de la Gironde, représentant l'Etat, a pour objet de faire déclarer
l'Etat civilement responsable, par application des articles 1382, 1383 et 1384
du Code civil, du dommage résultant de la blessure que sa fille aurait
éprouvée par le fait d'ouvriers employés par l'administration des tabacs ;

Considérant que la responsabilité, qui peut incomber à l'Etat, pour les


dommages causés aux particuliers par le fait des personnes qu'il emploie
dans le service public, ne peut être régie par les principes qui sont établis
dans le Code civil, pour les rapports de particulier à particulier ;
9
Que cette responsabilité n'est ni générale, ni absolue ; qu'elle a ses règles
spéciales qui varient suivant les besoins du service et la nécessité de
concilier les droits de l'Etat avec les droits privés ;

Que, dès lors, aux termes des lois ci-dessus visées, l'autorité
administrative est seule compétente pour en connaître ;
DECIDE : Article 1er : L'arrêté de conflit en date du 22 juillet 1872 est
confirmé. Article 2 : Sont considérés comme non avenus, en ce qui concerne
l'Etat, l'exploit introductif d'instance du 24 janvier 1872 et le jugement du
tribunal civil de Bordeaux du 17 juillet de la même année. Article 3 :
Transmission de la décision au garde des sceaux pour l'exécution.

De même, le Tribunal des conflits a également permis de faire avancer la


théorie des services publics, notamment en consacrant le concept de
service public industriel et commercial (SPIC) dans l’affaire du Bac
d’Eloka.

Tribunal des conflits, 22 janvier 1921, Société


commerciale de l’ouest africain
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu l'arrêté, en date du 13 octobre 1920, par lequel le lieutenant-gouverneur


de la colonie de la Côte-d'Ivoire a élevé le conflit d'attributions dans
l'instance pendante, devant le juge des référés du tribunal civil de Grand-
Bassam, entre la Société commerciale de l'Ouest africain et la colonie de la
Côte-d'Ivoire ; Vu l'ordonnance du 7 septembre 1840, le décret du 10 mars
1893, le décret du 18 octobre 1904 ; Vu les décrets des 5 août et 7 septembre
1881 ; Vu les lois des 16-24 août 1790 et 16 fructidor an III ; Vu
l'ordonnance du 1er juin 1828 et la loi du 24 mai 1872 ;

Sur la régularité de l'arrêté de conflit : Considérant que si le lieutenant-


gouverneur de la Côte-d'Ivoire a, par un télégramme du 2 octobre 1920, sans
observer les formalités prévues par l'ordonnance du 1er juin 1828, déclaré
élever le conflit, il a pris, le 13 octobre 1920, un arrêté satisfaisant aux
prescriptions de l'article 9 de ladite ordonnance ; que cet arrêté a été déposé
au greffe dans le délai légal ; qu'ainsi le tribunal des conflits est
régulièrement saisi ;

Sur la compétence : Considérant que par exploit du 30 septembre 1920, la


Société commerciale de l'Ouest africain, se fondant sur le préjudice qui lui
aurait été causé par un accident survenu au bac d'Eloka, a assigné la colonie
de la Côte-d'Ivoire devant le président du tribunal civil de Grand-Bassam, en
audience des référés, à fin de nomination d'un expert pour examiner ce bac ;
Considérant, d'une part, que le bac d'Eloka ne constitue pas un ouvrage
public ; d'autre part, qu'en effectuant, moyennant rémunération, les
opérations de passage des piétons et des voitures d'une rive à l'autre de
la lagune, la colonie de la Côte-d'Ivoire exploite un service de transport
dans les mêmes conditions qu'un industriel ordinaire ; que, par suite, en
l'absence d'un texte spécial attribuant compétence à la juridiction
administrative, il n'appartient qu'à l'autorité judiciaire de connaître des
conséquences dommageables de l'accident invoqué, que celui-ci ait eu
pour cause, suivant les prétentions de la Société de l'Ouest africain, une faute
commise dans l'exploitation ou un mauvais entretien du bac. Que, - si donc
10
c'est à tort qu'au vu du déclinatoire adressé par le lieutenant-gouverneur, le
président du tribunal ne s'est pas borné à statuer sur le déclinatoire, mais a,
par la même ordonnance désigné un expert contrairement aux articles 7 et 8
de l'ordonnance du 1er juin 1828, - c'est à bon droit qu'il a retenu la
connaissance du litige ;
DECIDE : Article 1er : L'arrêté de conflit ci-dessus visé, pris par le
lieutenant-gouverneur de la Côte-d'Ivoire, le 13 octobre 1920, ensemble le
télégramme susvisé du lieutenant-gouverneur n° 36 GP, du 2 octobre 1920,
sont annulés.
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