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UNIVERS ITE ALGER 2

FACULTE DES LANGUES ETRANGERES


DEPARTEMENT DE FRANÇAIS

Niveau : Licence L3
Module : Introduction aux langues de spécialité
Année académique : 2023-2024
Texte 2 Dr. BAGHBAGHA Y

Depuis le début de la révolution industrielle, l’humanité a commencé de modifier le


climat de la terre en rejetant dans l’atmosphère des « gaz à effet de serre » (GES) : du gaz
carbonique (CO 2 ) provoqué par la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel, mais
aussi du méthane et d’autres gaz encore. Le phénomène s’accélère, et les climatologues sont
désormais quasiment unanimes sur un point : l’humanité connaîtra dans les siècles à venir un
changement climatique de grande ampleur et surtout très rapide au regard des variations «
naturelles » du climat. Quoi qu’on fasse, c’est désormais inévitable.
Ce changement climatique se manifestera (il se manifeste déjà, selon la majorité des
climatologues) par une élévation de la température moyenne, une élévation du niveau des
mers et très probablement par une fréquence accrue d’événements climatiques « extrêmes »
tels que les sécheresses, tempêtes, ouragans, pluies diluviennes. Ces manifestations seront
cependant inégalement réparties ; les régions intertropicales devraient être les plus atteintes.
321
Quel type de politique de lutte contre le changement climatique ?
Si, au nom du principe de précaution, on estime qu’il faut réduire dès maintenant les
émissions, quelle politique adopter ?
Toute politique de lutte contre le changement climatique ne peut résulter que d’un accord
entre Etats souverains. Un tel accord doit présenter les trois caractéristiques suivantes :
1) Interdire — ou, du moins, fortement dissuader (puisqu’on ne peut rien « interdire »
à un Etat souverain) — la pratique du « passager gratuit », puisque la préservation du climat
est un bien public (lorsqu’il est produit, on ne peut exclure personne de son bénéfice et tout le
monde en bénéficie donc, même ceux qui n’ont pas contribué à le produire).
2) Tenir compte de la situation actuelle, qui se caractérise par une extrême diversité
des émissions par habitant, non seulement entre le monde pauvre et riche, mais au sein même
du monde riche (les émissions annuelles par habitant en tonnes d’équivalent CO 2 sont de 20
aux Etats-Unis, 11 pour la moyenne de l’OCDE, 6,4 en France, 2,3 en Chine, 1 en
Afrique). Vouloir atteindre rapidement des objectifs de convergence des émissions par
habitant est certes éthiquement défendable (puisque tous les hommes sont égaux, ils possèdent
les mêmes droits sur l’usage de la planète), mais politiquement inacceptable dans l’immédiat
par de nombreux Etats.
3) Minimiser, à réduction donnée des émissions, le coût total.
329
GIRAUD. Pierre-Noël1
« La lutte contre le changement climatique » 2

1
Professeur d’économie à l’Ecole des Mines de Paris.
2
Études, n°10, 2004, p.321-332. Disponible https://www.cairn.info/revue-etudes-2004-10-page-321.htm
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