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ÇA S’APPREND !
La semaine dernière, nous avons vu ensemble les forces qui déstabilisent l’at-
tention.
Il est temps de s’intéresser maintenant aux forces qui, dans le cerveau, vont
plutôt stabiliser l’attention et nous aider à nous concentrer. Cette semaine nous
allons nous centrer sur la notion d’intention, IN: intention.
L’intention, elle est cruciale dès qu’on cherche à se concentrer parce que finale-
ment il faut bien concevoir que le cerveau doit, presque chaque seconde, faire
le tri entre ce qui est important ou ce qui n’est pas important. C’est la base de
la concentration.
Mais important par rapport à quoi ? Important par rapport à ce que vous cher-
chez à faire. Si vous n’avez pas d’intention claire, il n’y a pas de distracteur. Ainsi
il y a ce tri qui va être d’autant plus facile que vous avez une conscience très
claire de ce que vous cherchez à faire. Quelle est votre intention, là, maintenant
? Est-ce que vous êtes capable de l’expliquer suffisamment clairement pour que
quelqu’un, par exemple, puisse arriver et reprendre la tâche que vous faites, là
où vous en étiez, si vous l’arrêtez tout de suite ? Il faut arriver à se mettre dans
une situation d’intention claire et unique.
On va s’écarter le plus possible de ce qu’on appelle le mode multitâche où jus-
tement, à un moment donné, on cherche à faire plusieurs choses à la fois. Ce
qui est extrêmement mauvais pour l’attention et la concentration puisque jus-
tement le cerveau va avoir une difficulté à choisir si ceci est important ou pas
important. Parce que important par rapport à quoi ? Quand vous avez plusieurs
intentions en tête, le tri va être d’autant plus difficile. Ainsi il faut toujours es-
sayer de ramener l’élève et même soi même, à chaque fois qu’on aborde quelque
chose où l’on doit être concentré, dans cette situation d’intention claire, unique,
la plus concrète possible et si possible à court terme.
Alors pourquoi à court terme ? Parce que ces intentions vont être maintenues
en mémoire dans un système à l’avant du cerveau, dans le cortex préfrontal, qui
a une certaine capacité à rester actif mais qui n’est pas infini. Rapidement, au
bout de quelques minutes, voire parfois quelques dizaines de secondes, l’activi-
té de ces neurones va s’épuiser et on va tout simplement oublier ce qu’on cher-
chait à faire, on va oublier son intention et on va se laisser à nouveau distraire.
Il faut vraiment faire passer aux élèves ce message, que la concentration néces-
site une intention claire et unique à un moment donné pour agir de manière
séquentielle et pas forcément en parallèle, tout en même temps comme on le
voit de plus en plus maintenant.