Protection Des Sols
Protection Des Sols
Protection Des Sols
Introduction :
Les principales atteintes que peuvent subir les sols sont, la pollution
(ex. métaux lourd), une modification de leurs caractéristiques
physiques (ex. compactage) et une érosion (ex. glissement de
terrain). Un sol est composé de trois couches appelées horizon A, B
et C. Pour les deux premières couches, des dispositions particulières
aux niveaux des étapes d’excavation ainsi que du traitement ultérieur
des matériaux excavés doivent être prises. L’ordre dans lequel
l’entrepreneur doit procéder pour le terrassement des différents
horizons est réglementé pour ne porter aucune atteinte à leur
caractéristique de base (fertilité). Si des erreurs d’exécution sont
commises, des coûts supplémentaires seront à prévoir pour la remise
en état des matériaux. Pour se prémunir de ces défauts, des bases
légales régissent la manière d’opérer. Les engins seront choisis en
fonction de l’horizon à excaver, du type de terrain et des conditions
particulières à l’ouvrage à respecter. Dans la plupart des cas une pelle
rétro sur chenille avec une faible pression au sol est recommandée.
Les places de stockage seront étudiées pour satisfaire aux différentes
exigences. Un choix judicieux de l’emplacement du stockage peut
diminuer les frais de transport et éviter de mélanger les sols avec les
parcelles avoisinantes. La reconstitution des sols, une fois les travaux
terminés, doit respecter un cahier des charges permettant une remise
en état conforme aux exigences. Au lieu d’évacuer les matériaux
excédentaires on essayera au maximum d’améliorer les sols
avoisinants.
Le but d’une bonne protection de sols est de permettre une réutilisation des matériaux, diminuer les coûts
d’un nouvel ouvrage et éviter les déchets.
Il est clair que pour la construction d’ouvrage de petite envergure, non soumis à un rapport d’étude d’impact
sur l’environnement, les exigences et conditions ne seront pas les mêmes que sur des chantiers
autoroutiers. Mais toutes proportions gardées, quelque soit le type de construction, les entreprises sont
soumises, et cela ira en augmentant, à de nombreuses lois et normes dont la protection des sols en fait
partie. Ainsi « construire en préservant les sols » prendra certainement, qu’on le veuille ou non, de plus en
plus d’importance dans les années à venir.
Les travaux de terrassement et la circulation de véhicule ne sont autorisés que sur des sols suffisamment
ressuyés, car les sols offrent une structure plus stable et une meilleure portance lorsqu’ils sont secs. L’état
du sol et le volume des précipitation doivent être suivis en permanence au moyen de tensiomètres. Cet
appareil permet de mesurer avec précision l’humidité du sol. Il se
compose d'une bougie en céramique poreuse enfoncée dans le sol et
reliée par un tube à un manomètre. Ces deux éléments sont remplis
d'eau. La pression à l'intérieur du tube équilibre au bout d'un certain
temps la tension d'eau du sol par l'intermédiaire de la bougie. Le
contact doit être parfait entre le sol et la bougie. Pour une mesure
fiable, il faut mettre en service une batterie de cinq tensiomètres par
site de mesure, l’hétérogénéité du sol pouvant créer de fortes
variations. La mesure de la force de succion doit se faire é l’endroit où
on roulerait sur le sol après un décapage de l’horizon A, c'est-à-dire à
35 cm de profondeur selon la norme. Même si la couche supérieure du
sol est ressuyée, les couches inférieures peuvent être encore
engorgées.
On réalisera plusieurs mesures afin de déterminer la portance du sol
et les limites d’engagements. Un engin de chantier ne pourra circuler
directement sur le sol que si ce dernier est suffisamment portant. A
partir du moment où les interdictions de roulement sont levées, il sera
possible de débuter le terrassement mais attention, car les directives
sont strictes. En règle générale, au dessous de 10 cbar de force de
succion, aucune machine de chantier ne doit être mise en service.
Mais ce chiffre peut varier, les exigences peuvent être élevées ou
réduites en fonction de l’importance portée à ce sujet par le bureau
d’étude.
Dans le cas d’exigences pointues, l’entreprise devra être capable
d’anticiper et de jongler avec son parc machine de façon à s’accorder
et s’adapter au bulletin météorologique restant relativement
imprévisible. En principe toutes les prescriptions et exigences environnementales doivent être stipulées dans
les conditions particulières et l’entrepreneur est censé connaître et calculer les incidences que cela aura sur
son rendement, sur ses éventuelles périodes d’inactivité donc sur ses prix.
Il est interdit de rouler directement sur le sol avec des engins lourds équipés de pneus (camion, dumper,
etc.) Ce genre de véhicule ne peut circuler que sur des chemins en dur ou sur des pistes appropriées.
Toutes les machines doivent présenter une grande surface de contact
et un poids en charge aussi réduit que possible. Par exemple, les
dumpers légers à chenille, les pelles rétro sur chenilles larges
équipées de godets sans dent sont considérées comme des machines
idéales pour les travaux de terrassement. Dans les cas extrêmes par
exemple lors de la remise en place de terre végétale, il est possible
afin de diminuer d’avantage la pression au sol d’utiliser des rondins
afin de répartir d’avantage la pression sur le sol. Le décapage au
moyen de bulldozer, de scraper provoque d’importantes forces de
cisaillement, des problèmes de malaxage et de compaction du fait du
passage répétés. Pour cette raison, cette technique de travail n’est
autorisée que sur l’horizon C.
Ces dépôts ne doivent par être utilisés comme passage pour le trafic
ou comme place de stockage des matériaux car cela pourrait les
endommager. Une clôture peut servir de protection efficace.
~5 %
Hauteur ~2.5 m
Pente 2/3 (max1/1)
La remise en état pourra avoir lieu uniquement sur un sol ressuyé. Les engins seront identiques que ceux
utilisés pour le décapage c’est-à-dire des engins à faible pression au sol. Pour les terrains agricoles lourds, il
faudra prévoir un système de drainage. Pour la remise en place des dépôts, on respectera les règles
suivantes :
- Stockés depuis moins d’un an : les deux horizons de dépôts sont remis en même temps (B sur A)
avec un ensemencement du A
- Stockés depuis plus d’un an : pour les sols destinés à l’agriculture, l’horizon B est remis en place sur
une épaisseur d’au moins 80 cm, et ensemencé d’un engrais vert. L’horizon A est remis en place
durant la période de juin à Août suivant le semis de l’engrais vert sur une épaisseur de 30 à 35 cm
De la même sorte qu’une réception d’ouvrage, une réception de remise en état doit être planifiée en
présence du maître d’ouvrage, de la DT ainsi que du responsable environnemental. Les sols reconstitués
doivent faire l’objet d’une exploitation extensive et douce pendant 4 ans pour assurer une bonne
restructuration du sol. Une restitution finale doit être planifiée après la période d’exploitation extensive.
Pour le chantier de la H189 à Bulle, les matériaux terreux (moraine…) ont été réutilisés pour le remblayage
et la remise en culture de zone excavées ou remblayées. En vue d’une économie financière importante, le
bureau d’étude CSD de Grange Paccot a proposé au maître d’ouvrage une variante très intéressante. En
projetant une centrale de traitement des matériaux, le gain financier accumulé à ce jour représente
plusieurs centaines de milliers de frs. Ainsi les matériaux d’excavation graveleux sont lavés, criblés voire
concassé sur place et réemployés comme granulats à béton, grave pour coffre, criblé drainant, etc… Les
matériaux jugés non réutilisables (glaise, alluvions lacustres…) sont alors évacués en décharge.
Ainsi cet amoindrissement des coûts de transport, de matières premières, génère une grande économie sur
l’ensemble du chantier. Bien entendu, de pareilles installations supportent des frais importants mais sont du
moins relativement vite amorties pour des chantiers de pareilles envergures. La revalorisation profite tant à
l’environnement qu’au maître d’œuvre. Alors il est à l’entreprise d’aller dans ce sens pour s’améliorer dans
l’avenir.
Les documents de référence dans le domaine de la protection des sols sont les suivants :
Ordonnance fédérale du 1er juillet 1998 sur les atteintes portées au sol (OSol)
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Norme SN 640'582 « Terrassement, sol : inventaire de l’état initial, tri des matériaux terreux
manipulés » (VSS 1999)