Université Du Québec Montréal
Université Du Québec Montréal
Université Du Québec Montréal
MÉMOIRE
PRÉSENTÉ
PAR
NOVEMBRE 2009
Averiissement
La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a
signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche
de cycles supérieurs (SDU-522 - Rév.01-200S). Cette autorisation stipule que
«conformément à l'article 11 du Règlement noa des études de cycles supérieurs,
[l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive
d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail
de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément.
[l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter,
distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non
commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et
cette autorisation n'entrainent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses]
droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire,
[l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il]
possède un exemplaire.»
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à remercier Mme Andrée De Serres, ma directrice de recherche. Son
soutien m'a été précieux à toutes les phases de ce mémoire. Les conseils éclairés ainsi que les
corrections répétées du professeur De Serres ont été nécessaires pour la finition de ce travail.
Mes remerciements vont également au professeur Marie-France Turcotte ainsi qu'à Lovasoa
Ramboarisata qui m'ont dirigée vers le professeur De Serres. Je tiens aussi à remercier mes
parents: M. Modibo Dicko et Mme Mariame Sidibé ainsi que mes frères Hamadou et
Mohamed pour leurs encouragements et leur soutien. Je n'oublie pas aussi ma tante Kandji et
son mari Souleymane ainsi que mes cousins, cousines, qui s'informaient toujours sur l'état
d'avancement de ce travail. Enfin, je remercie mes amis Stephane Bessay et Marie Hanquez
pour leurs encouragements tout au long de ce programme de maîtrise en administration.
TABLE DES MATIÈRES
ABRÉVIATIONS vi
RÉSUMÉ vii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1 4
1 LA MICROFINANCE 4
1.1 DÉFINITION 4
CHAPITRE II 20
CHAPITRE III 37
IV
CHAPITRE IV 44
CONCLUSION 77
5 Bibliographie ..........•................................................................................................................... 99
Tableau 13: Régression linéaire entre la taille des prêts (PrêtsQ3) & zone géographique 52
Tableau 19: Comparaison Revenu national brut/habitant et la taille moyenne des Prêts 68
ABRÉVIATIüNS
CF Coopérative financière
TI Technologies de l'Information
Les nombreuses études réalisées en microfinance mettent surtout l'accent sur ses impacts;
peu d'entre elles se sont attardées sur les formes d'organisation adoptées par les institutions
financières en microfinance (IMF). Or, il existe actuellement dans le secteur diverses formes
allant de la société projet en passant par les associations et les coopératives jusqu'aux
sociétés par actions. Cette recherche se concentre sur les organisations coopératives en
microfinance. Son but est de contribuer à la littérature sur les rôles et l'efficacité des
coopératives financières (CFs) en microfinance. De ce fait, elle aborde d'une part la
microfinance sous l'angle de l'économie du développement, à cause de sa capacité de lutte
contre la pauvreté et l'exclusion bancaire des particuliers, et de son soutien à des programmes
de développement communautaire et, d'autre part sous l'angle de la théorie économique des
organisations à travers l'asymétrie d'information, la relation d'agence et les coûts de
transaction qu'implique l'activité de microfinance au sein des IMF. Pour y arriver, nous
avons eu recours à l'analyse des réponses à des questionnaires distribués aux coopératives
membres du réseau Proxfin de Développement International Desjardins (DID).
À travers cette étude, nous avons constaté que les CFs en microfinance en tant que forme
d'organisation contribuent au développement de J'individu et de sa communauté. En effet,
elles appartiennent et sont gérées par leurs membres. Elles les responsabilisent et contribuent
à leur autonomie. Elles leur offrent à la fois l'accès au capital, tant dans le milieu rural
qu'urbain, à la micro-assurance, et aussi à l'éducation financière. Cela permet à ces derniers
d'atténuer leur vulnérabilité face aux aléas de la vie et de briser le cycle de la pauvreté. Les
CFs de notre échantillon combinent cette offre de service avec une taille moyenne des prêts
supérieure au revenu national brut/habitant de leur pays d'origine, et un taux de recouvrement
élevé, ce qui contribue à leur performance et à leur autonomie financière. D'après les
réponses de la section Prêts du questionnaire, nous remarquons que la taille moyenne des
prêts de nos coopératives résulte d'un choix stratégique qu'elles ont fait. En effet, le soutien
et le conseil à l'entreprenariat constitue le principal objectif de leurs activités de prêts.
Toujours d'après les réponses du questionnaire, nous avons classé les CFs de notre
échantillon dans l'approche institutionnaliste de la microfinance identifiée par Morduch
(2000). Cette approche regroupe les IMF qui concilient les objectifs sociaux, humanitaires
avec les objectifs de performance et d'autonomie financière.
Nous avons constaté également à travers cette étude que les taux d'intérêt appliqués par les
coopératives de notre échantillon dépendent largement des frais généraux. Ceci justifie la
nécessité de développer des formes d'organisation qui permettent de diminuer ces frais, et
non de les plafonner comme l'exigent les règles appliquées dans les pays de l'Union
Économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMAO). Nous avons réalisé également
que la communauté d'intérêt et d'esprit des CFs combinée avec le prêt collectif diminuent
les coûts de recherche d'information sur les emprunteurs ainsi que les coûts de surveillance,
ce qui les permet d'atténuer les problèmes d'asymétrie d'information, de sélection adverse et
d'aléa moral ex-post. À travers les CFs, les membres bénéficient d'un capifal social
individuel mais aussi communautaire. Nous avons constaté à travers cette recherche que les
outils et mesures de performance principalement sociale ne rendent pas fidèlement compte de
la réalisation de ce capital social.
VIII
CONTEXTE DU SUJET
Le prêt est par excellence l'instrument de financement le plus apprécié tant par les IMF que
par les financeurs avec 76% des montants investis dans le secteur (Latortue et al., 2006). Or,
la crise actuelle rend de plus en plus difficile l'accès au crédit. De ce fait, la mobilisation de
l'épargne est au cœur des discours sur la microfinance. De plus, la crise soulève également le
débat sur la détermination des objectifs et sur le choix des formes d'organisation permettant
de les atteindre. La recherche continuelle et effrénée de profits par les organisations
constituées en société à capital actions a contribué largement à cette crise, et, en conséquence,
à j'intérêt d'étudier les autres formes d'organisation qui ne font de la maximisation du profit
leur unique objectif. Les coopératives financières semblent représenter une alternative
intéressante. D'où notre ambition dans ce mémoire d'examiner « quels rôles pour les
coopératives financières en microfinance ? » Autrement dit, comment les coopératives
financières en microfinance contribuent-elles au développement des individus et des
communautés tout en étant financièrement viables?
2
Ce mouvement des frontières n'est pas sans conséquences, car il s'accompagne d'un
changement de mentalité à l'égard de l'activité de microfinance. Les I1'V1F coopératives
souscrivent aux principes de l'Alliance Coopérative Internationale (ACI) et du Conseil
Mondial des Coopératives de Crédit (WOCCU). L'ACI est une association indépendante et
non-gouvernementale qui a été fondée en 1895. Elle regroupe plus 223 membres issus de tous
les secteurs de l'économie répartis dans 87 pays. Quant au WOCCU, elle est une association
internationale de CFs. Il regroupe plus de 49 134 credit unions réparties dans plus de 90 pays
3
à travers le monde. Par conséquent, les membres des ces organisations s'engagent à informer,
éduquer, participer au développement de la communauté des membres. Dans ce contexte de
crise mondiale, de déséquilibre entre l'offre et la demande et de mouvance des frontières,
l'étude des coopératives en microfinance est primordiale. Cette problématique est d'actualité,
et à travers ce mémoire, nous tenterons de répondre aux questions suivantes: quelles sont les
caractéristiques des IMF ayant la forme coopérative? Les engagements coopératifs seront-ils
suffisants pour qu'elles puissent conserver leur mission et leur raison d'être et résister au vent
de changement en microfinance les poussant vers des objectifs de profitabilité ? Comment
rendent-elles compte de leurs engagements? Ce qui amène à nous questionner sur la manière
dont elles traitent leur performance sociale? Est-ce que cette dernière se limite à leurs
membres uniquement, ou s'étend à l'ensemble de la communauté ou les CFs exercent?
Pour y parvenir, nous adopterons une approche exploratoire utilisant le questionnaire comme
moyen de collecte d'informations auprès des représentants des CFs membres du réseau
Proxfin de Développement International Desjardins. Et nous interpréterons les résultats suite
à leurs analyses avec les logiciels SPSS et Excel. Mais avant d'aborder ces étapes, le chapitre
suivant sera consacré à la revue de littérature. Cette dernière comprendra deux sections: la
première partie portera sur la microfinance, sa définition, ses origines historiques ainsi que
ses fondements théoriques. La seconde partie étudiera les coopératives en mettant l'emphase
sur les coopératives financières.
CHAPITRE 1
1 LA MICROFINANCE
Ce premier chapitre est une revue de littérature sur la microfinance. Elle porte sur sa
définition, ses origines, ses principes clés, ainsi que ses fondements théoriques. La
micro finance a été reconnue par le G8 de même que par de nombreuses institutions
internationales comme un outil majeur de développement social et économique. Partant de
cela, nous avons étudié les IMF et leurs activités sous deux angles: l'économie du
développement, et les théories économiques des organisations particulières l'asymétrie
d'information, les coûts de transactions et le système de gouvernance.
1.1 DÉFINITION
amsl:
Prêt d'un faible montant, à taux d'intérêt bas, voir nul, consenti par certains
organismes bancaires à des personnes considérées comme insolvables pour leur
permettre de financer une activité génératrice de revenus. (Petit Larousse, 2009,
p.644)
assurance) aux personnes pauvres. La définition de la pauvreté suscite un débat vif entre les
acteurs de la microfinance. Certains ont adopté une définition monétaire, d'autres ont opté
pour définition plus socio-économique. Une autre définition répandue de la microfinance, est
celle de PlaNet Finance qui stipule que la microfinance est l'offre de services financiers
(microcrédit, micro-assurance, etc.) aux populations pauvres, exclues du système bancaire,
sans ressources ni droit de propriété. Cette dernière définition est plus large, car la clientèle
ciblée inclut non seulement les pauvres mais aussi les exclues bancaires qui sont souvent
dans les pays riches et développés, et fait appel à la notion de propriété. Quant à Attali et
Arthus-Bertrand (2007), ils définissent ainsi la microfinance :
Les institutions de microfinance (IMF) ont plusieurs formes: mutuelles, coopératives, ONG,
organisations internationales, associations humanitaires, et filiales de banques commerciales.
Les acteurs impliqués dans le secteur de la microfinance sont tout aussi nombreux: agences
de rating, fonds de placements et de garantie, institutions financières internationales (IFI)
multilatérales et bilatérales etc.
Helms (2006) a identifié trois niveaux d'intervention pour les acteurs de la microfinance :
• niveau Macro: l'État et les pouvoirs publics. Les rôles du gouvernement pour
garantir un environnement favorable à la microfinance.
Suite à ces explications, nous allons retenir dans le cadre de ce mémoire à la définition
adoptée par le CGAP. Ce mémoire s'inscrit au niveau d'intervention micro, tel que décrit par
Helms (2006). La section suivante est un bref rappel historique sur la microfinance.
Selon Attali et al., (2007) les origines de la microfinance, longtemps limitée au microcrédit,
remontent à l'époque de la Babylonie ou les prêtres consentaient des prêts aux démunis. Aux
XVème siècles ce fut au tour de l'Église catholique d'attribuer des prêts sur gages à la
population pauvre (Hel ms, 2006). Selon ces écrits, il faudra attendre le XIXème siècle pour la
création d'établissement d'épargne et de crédit formel destiné aux populations pauvres,
rurales et urbaines sous la forme de coopérative en Europe. Au Québec, ces institutions vont
apparaître au début du XXe siècle. À la même époque en Amérique Latine, se créent des
établissements en milieu rural visant à soutenir et à moderniser le secteur agricole et à
mobiliser l'épargne des paysans.
De la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux milieux des années 70, les
gouvernements et les bailleurs de fonds internationaux ont misé sur la création de banque
publique de développement pour les populations pauvres. Cette expérience fut un échec total
car les taux d'intérêt pratiqués ne permettaient pas de couvrir les charges opérationnelles.
Aussi, les taux de recouvrement étaient très bas, donc beaucoup se retrouvèrent en faillite,
laissant ainsi les pauvres sans accès aux systèmes financiers. C'est dans ce contexte que les
premières IMF ont été fondées en Asie et en Amérique Latine (Attali et al. (2007).
Le pionnier de la microfinance en Asie est la Grameen Bank fondée par Muhammed Yunus
en 1976 au Bangladesh, alors professeur d'économie rurale à l'Université de Chittagong. Il
fut l'un des premiers à réaliser que les pauvres ont aussi besoin de services financiers
adéquats et qu'ils sont des bons clients. En Amérique Latine, au même moment (1973)
ACCIüN International soutenait des programmes de micro-entreprises vit le jour (Attali et
al., 2007). ACCIüN est une organisation à but non lucratif créée en 1961, mais fait son
7
entrée dans la microfinance en 1973. Elle est composée de 32 IMF partenaires qui offrent des
services en Afrique, Amérique Latine, États-Unis et Asie.
Les réussites de la micro finance sont importantes. Elle a démontré que les pauvres sont aussi
des clients viables et fiables. Lors du sommet de 2004, le G8 a adopté les Principes clés de la
microfinance mis en place par le CGAP (voir Tableau 1: Les Principes Clés de la
Microfinance). Ces principes portent entre autres sur la mise en place et l'accès des services
financiers pour tous, la lutte contre la pauvreté, le taux d'intérêt, la divulgation de
l'information, etc. pour une description détaillée (voir le tableau 1). Ces principes ont
contribué à faire de la microfinance un outil de développement social et économique. De
nombreuses théories ont contribué également à l'évolution de la microfinance. Koveos et
Randhawa (2004) citent Robinson (2001) qui a identifié quatre théories expliquant le
développement de la microfinance : la théorie de la demande appliquée à la finance « supply
leading finance theory», le paradigme de l'information imparfaite, les marchés informels de
crédit, et l'épargne des pauvres.
le système financier informel charge des taux élevés ce qui représente un obstacle pour les
individus et les ménages pauvres, Les IMF en exerçant et en ciblant le même marché que les
systèmes informels arrivent à atténuer cet obstacle. Enfin, le personnel des IMF ont une
connaissance intime des conditions locales, ce qui leurs permettent d'absorber une grande
quantité de petites économies dans un bon rapport coût-efficacité. Dans la section suivante
nous étudierons l'apport de la microfinance dans le développement.
l, Les pauvres onl besoill de IOllte mit' gamme de seni<'es finallders et lion pa.5 .selùemelll de IU'êt.s. Les
pauues ont comme loui k monclè, besoin d'une vaSle gl'HInne de seTvice.' 1inanciers prllli'1ues, ,ouple" et
d'luI prix rai,olUlabl.:, Sdon la situation clans laCjudk ils se trouvent. \.:s pall\l'e<, peuvelll iwoir be<,oin non
seul.:ment de credit. mais aussi c\'imtllunenis c\'eparg.ne, de services de tran"fe11 c\.: fonds et d'a,smance<,.
2, La mÎ<'rofinan<'e est uu imll'ument puissant de InttE' <'ontre la pall\Teté. L'acces il des services
tinanciers viables permet aux pauvres d'accroîtrè lelu's revenus, de <,e doter d'actiÙ et de se proteger dan;
IUle certaine me.'lll'e des chocs extelienrs. La mÎcrofirumce permet aux menages pauvres de ne pins avoir il
lutter an quotidien pOIU' sÎmple1l1elll slU'vivre mais de 1~1ire des plilns pour l'a\'erur et c1'Ulvestlr aün
cI'améliorer lelu' nnuition. \eIU, condition" de vie. et l<l ,<\Ille etl'edncatiou de !enrs enfant"
.1. La 1llÎ<'I'ofiU>HI<'E' est le mO~'ell cle meul'e cles syst~tnes finandel's au sen'ice des p;l\I\TeS, Les p<lnVl~"
constimelll la va,te llli1joritë cie la popnlmion dans la plUlxlrt cles pay" en devdoppelllent. Or un nombre
cO!l,idémbk cI'entre eux n'ont tOlüours pas acces il des services fin<mciers de bnse. Dam beaucoup de P:lY~,
ln microtïnance continue d'être cOllsiclér':e conllne lU) ~ect<::l1r mi\rginaJ et relever esseTlliel1em<::nt cles
activite~ de développement de., bailkur5 cie fonds, d~> pouvou's publics, et d'in\'esti"5eUl', souci~\lX d~s
interéh de la collectivite. POlU' qu'elle puiS'oe réaliser pleinement son potentiel en eks~ervallt IU1 grand
nombre de piluues, il faudrait que ln Ullcrofinance devieLUle une pi1l1ie integrante du ~ectelu' tinancier.
4. Il es1 ué<'ess:lil'e d'assurel' la "ial>ilit~ fillalld~I'e des opération;; pOUl' pouvoir <'ou'Til' nl1 gnlud
nombre de P;\ UYI'es. La plup"rl des p<lHVre, ne sont pa" en mesure cl' flvoir acces il des 5ervice,
tinancier<. en r<li"on de l'absence d'intermédiaire" financier.s <,olic1e<. offrant des selvices e\.: detai!. La
nùse en place d'instit11tions fU13ncièrement viables n'est pas une tiu en soi. C'est la seul.: façon
d'accroitre l'envergure et l'impact cles opération" cie mauiere à p011er leur volume il 11ll nive<1u
sup':rieur il ce que peuvent of1i'ir les bililleurs de fond,. La viabilité s'entend de la capacité d 'nne elltité
founlissill1l cles microfinaucements il couvrir l'integralité de se5 coût,',. Elle pe1111et d'<lSSIU'el' Iii
pour',uite des opémtion, de l'entité en question et de l<l f01ll'uitnre de services fiuanciers allx pml\--res.
La viabilité financiere p/l.~se p<lr !il rédnction de~ coùts de tran5/lclion, l'otTre cle meilleur" procluil~ et
service'> répollclllnt allx besoins des clients, et l'adoption de nouveflnx moyens cle ",.ervir ks pauvres 'lui
u'ont pas <lCCe" :mx sen;icçs bancaires.
~. La min'ofimlll<'e impliqne la mise en pl<l<'1:' d'institntions fin:llldÈ'I'es lo<'ales penn<lnl:'ntes. Pour
creer des systemes finaucier, destines aux pauues. il t~1Ut mettre en place des intermédiaire, financiers
intërie1ll's ,olides en mesure cle fournir en pennanence cles "erviees financiers il ceux-ci. Ces
mstitutions doivent pouvoir mobili"er et réiujecter \'epargn<: ÎIllériçure dans l'ecouolUie, accorder des
credits et fOlU"llÎr tonIe lI11e gamme cie "en;ices. La mesure dont dies dépendent cles financemell!s de',
bail1eur<, de fonets et des pouvoirs publics - y compris les bauques cie dévdoppement financees au
uive<lu cles Etats - diJlùmlera progressivemeut il memre qu'elles, et les marché.s des capitaux privés. se
developperont.
6. LI:' mi<'l'o<'l'édit n"est pas toujonrs la solution. L'octroi de lUicrocredits n'est pas l1ecessairement une
sol\\rion "dequate pour tont le monde. 0\\ clans foutes les situatiou'>. Les indigents et ceux qui souffrent ele 1"
f"im. qui n' ont IÙ revenu'> lU moyen.> de rembo\l1'.ser lin emprunt doivent recevoir d'mItres formes de
soutien avant de pouvoir emplUllleT', Souvent. il vmn mieux faire de )Xlits dons, amdiorer le;,
infi-astlllctUl'.:S, llleTtre en place des progranllues d'emploi et de fOllllarion et foulllir d' :nllre" 5en;ices non
financiers pour lutter contre la pauvrete, Dans toute la me.Slu·e dn possibk. ces selvice.s non fil\allcÎer.~
doivent aller cle pair avec la constitution d'IUle épargne.
9
7. le plafollnement des tall..\: d'intér~t peut lIuire il l'I1CÛS des pll\l\'l't'S aux. sel'vices finallders, Il est
beaucoup pitt'> onéreux d'accorder un grand nombre de petils prêts qU'lUI petit nombre de prèt> de montam
ék,,;é. A moins que les foumissems de nucrofilUUlcements ne puissent demander des mux d'intérêt
nettement supérieurs aux taux moyel1s cles prêts bancnires, ib ne seront pns en meslu'e de couvrir leur>
COrlts, de sOlte que lem' croissance ei lem' viilbilité sont tributaires cl 'une offre très limitée et incel1aine de
fUll1nCemellts il de, taux bonifi~s. Lorsque les pouvoirs publics réglementent le, tam: d'intérêt, ih fixent
génémkmelll ce, demier" il des nivenux trop ba, pour que les opéra1iom de microfinancemenl puissent
être viables. TOllldois, il impol1e aussi que les roul1lisseur:> de microtinancemenh Ile répercutent pas les
coÎlt, que poul1'aiellt entl'alner des Înefftcacités dan, !eurs opérations ,ur leurs client, en tixant leurs prix
(taux d'intérêt et alltres conll1lÎssions) à des Iuveaux neltemellt supérieLU> il ce qu'ils de\Taiellt être.
S. les pouvoirs publics doivent fadlitt'l' la prestation de st'nices financiers, mais lion le,; fom'nir
directemellt. les autorités nationale, jouent uu l'ole important eu menant IUle action f<'lvorable au
développement de, selTice, tinanciers tout en protégeant l'épargne des pnuHes. Le, llleSlll'eS les plus
fnvorables au nucl'Ofinancèment qU'lUl gouvememént peut prendre con~i:',tent il H'~\1rer la stabilité
macroéconol1ùque, ,\ ne pas plafonner les tnux d'intérêt. et à éviter d'iutrodnire sur le m,u'Ché le'.>
distor-,ions qu'engend.remÎt la poul>uik de progrl1I11llleS de prêt<; bOlutïés non vinble, et sources d'arriérés
con~idérnble,>. Les autorité" peuvent nus,i appuyer les service, financier'> destinés lmx pnU\1'es en
mnéliorallt le climat des affaires. en luttl1nl contre ln cOlnlption, et en améliorant l'accès aux.mnrchés et il
l'inii'nst1l1ct\u·e. Dans certnllls cas. en l'absence d'amres finnllcements, l'État pellt avoir cie bonnes raisons
de frnancer des imtitutions de microfinnllcement indépeudnIlte,> el solides lorsqu'il n'existe pn, d'nutres
tinancement.'.
9. les financements bonifié-s des bailleurs dt' fouds c1oiYE'ut complé-ter le,; capitaux du secteul' priYé-, ils
ue doiwnt 1'ns les l'emplacel', Il importé que les haillelU', de fond" milisent. pendant U11 temp'>. de>
imtrumems approprié, de don. de prêt et de participati(,)l1 pour renforcer le'> capncités lll<;titutiolUlelle"> cle.,
pre'tataire, de services financiers. développer l'inh'aSl1l1cture néce,sain:: (agence, de notatil)ll. agence.,
d'évaluation du crédit. capacités d'audit. etc.). et appuya de'> '.>ervice, et produits innovant'.>. Dnn, certain,
cas. il leur t~~uclra peut-être foumir plu, long1e1l1ps de~ fiIlilIlceme11t, bouifiés pour pouvoir mteindre des
groupe., de poplùntion qui sont difticiles il toucher pMCe qu'ils vivent dans des régions fniblemcm peuplées
ou pOlU' d'autres rais0I1'>. Pour que leur lIppuÎ financier ~oit efficace, les bailleurs de fonds cloivent chercher
il imégrer le.> services frnanciers axé<;wr les pauvres dans les opération, de;, marché, tinancier<; locaux:
faine appel il de.> compétences s.pécial.i'ées pour ln conception et la mise en œuvre de<; projets: eXÎger que
le, institutions fina.ncière:'> et les mmes partenaire'.> respectent des uormes de perfOl1llilnCe ullnimnle, pOIU'
continuer ft bénéficier d'un llppui : et p1<nllfiel' dè, le débm leur ,trntégie de dé~engagement.
10. le mauque de capacité-s in;<;titutiollllelles et humaines cOllStitut' It' principal obstacle, L"\ nllcrofînance
est Ull (k)I1laÎne spécinlisé qui conjugne les ser\'Îces bllncail'e~ il des objec1ifs sociaux, et un renforcement
de~ cap"cités est nece,;saire à tou~ les niveaux, de, institlltions fina.ncière'> nux instances de réglementation
et de coIltrôle et aux systèmes d'infonuntion, jusqu'anx organismes de développement de l'Étnt et nux
bailleurs de fonds. La majeure p311ie dee, lllve,rissememe" publics et privé,. effectuée, il ce titre devrait viser
le renforcemeIlt de, capacités.
Il. l'importance de ln tnlllsparelH't' des actiYité-s fiullucières et des wrvkes d'information. Il est
incli~pensable de disposer d'informlltion" exnctes, comparables et présemées selon 11Il fonnal standard ,ur
les resultllh fUl311Ciers et la perf0l111<1nCe ,oclale des institutions ti.llnncières qui foul1lissent de'> services aux
pau\Tee,. Le':. orgMes de controle et de reglementation de, bnnqnes. le, bailleurs de fonds, le:', inH,ti"eurs
et, S\UiOIlt, k, pauvre, qui sont lee, cliems de, se1vices de llllcrofinnncenKIll, doivent avoir nccès à ce,
illfollllatione, pour bien éVllluer lee, risques et le~ nVllntnge,> de leurs opérlltiou,.
La microfinance est un outil de développement majeur. En effet, le crédit est utilisé pour des
activités nécessaires au développement et à la lutte contre la pauvreté de l'individu et de sa
communauté: payer les frais de scolarité des enfants, les frais de santé, etc. La microfinance
crée plusieurs possibilités pour la personne d'améliorer son bien-être et son savoir-faire. Cela
s'aligne avec la théorie du «Développement comme Liberté» de l'économiste et gagnant d'un
prix Nobel Amartya Sen (1999). Cette théorie de Sen explore cinq types de libertés
instrumentales: les facilités économiques, les libertés politiques, les dispositions sociales, les
garanties de transparence et la sécurité protectrice. Toujours d'après ce dernier auteur, ces
cinq libertés sont interconnectées, ce qui fait en sorte que l'amélioration d'un aspect affectera
positivement les autres. llies définit ainsi:
Par libertés politiques, au sens le plus général, incluant donc les droits civiques,
tout l'éventail des droits politiques que l'on associe au fonctionnement
démocratique ... Par facilités économiques, j'entends les opportunités, offertes
aux individus, d'utiliser les ressources économiques à des fins de
consommation, de production ou d'échanges. L'accès au financement exerce
une influence prépondérante sur les facilités que les agents économiques sont
capables de s'assurer. Cela vaut aussi bien pour les grandes entreprises
(employant des centaines de milliers de salariés) que pour les sociétés
unipersonnelles fonctionnant au moyen de microcrédits ... Par opportunités
sociales, j'entends les dispositions prises par une société en faveur de
l'éducation, de la santé ou d'autres postes et qui accroissent la liberté
substantielle qu'ont les personnes de vivre mieux. La notion de garanties de
transparence prend en compte l'exigence de non-duplicité, présupposée dans
les relations sociales. Ces garanties jouent un rôle instrumental dans la
prévention de la corruption, de l'irresponsabilité financière et des ententes
illicites. La sécurité protectrice doit servir à fournir aux couches de populations
vulnérables un filet de protection sociale, afin qu'elles ne se trouvent en aucun
cas, réduites à la misère, voire, dans des situations extrêmes, à la famine ou à la
mort. (Sen, 1999, p.59-61) .
La microfinance est un élément de facilité économique, de par ['interconnexion entre les cinq
libertés, elle affectera positivement les autres, et ainsi amène le développement. De plus, elle
s'insère pleinement dans l'approche des capacités développée par Sen (1992) et citée par
Audas:
11
«The major constituents of the capacity approach are functions and capabilities.
Functions are the being and doing of a person whereas a person's capability is
the various combinations of functionings that a person can achieve. » (Audas,
2002, p.19)
Selon Audas (2002), les fonctions représentent les opportunités et les limites des capacités
d'un individu. En donnant la possibilité aux consommateurs d'apprendre sur le
fonctionnement du système financier et d'avoir accès aux services financiers, les IMF
améliorent les fonctions de la personne, ce qui aboutira à l'augmentation de ses capacités.
Cette amélioration de la capacité individuelle contribue largement à son développement.
Dans la section suivante, nous aborderons d'autres théories en lien avec la microfinance.
En se basant sur les écrits de Robinson (2001), nous remarquons que les théories ayant
favorisé l'évolution de la microfinance s'insèrent pleinement dans la théorie économique des
organisations. En effet, son paradigme de l'information imparfaite s'inscrit dans les
problèmes d'asymétrie d'information. Ce problème a été soulevé par Georges A. Akerlof en
1970 avec le principe des citrons reposant sur l'analyse du marché des voitures d'occasion.
Selon Akerlof (1970), l'asymétrie d'information se développe lorsqu'un vendeur
d'automobile détient plus d'information sur la qualité de son produit que l'acheteur qui yest
intéressé. Étant donné que ce dernier ne peut différencier une voiture de bonne qualité d'une
mauvaise ou un citron, le vendeur peut alors abuser de son ignorance et lui vendre les deux
au même prix. Cette situation fera en sorte que les vendeurs de voiture de bonne qualité vont
quitter le marché. Les transactions vont alors se faire sur des voitures de mauvaises qualités,
qualifiées de « citrons », ce qui alimente le problème de sélection adverse et à long terme à la
disparition du marché.
engagements. Dans ce cas le prêteur va exiger des conditions d'octroi strictes, qui peuvent
décourager les bons clients. Pour conserver ces derniers, la partie en manque d'information
peut utiliser la technique de signalisation. La théorie du signal a été élaborée par Ross en
1977. Le signal est une variable de comportement, qui permettra de réduire l'asymétrie
d'information entre les deux parties (Jacquillat et Levasseur, 1984). Les garanties matérielles,
le choix parmi un ensemble de types de prêts, sont des signaux sur la qualité du client.
L'asymétrie d'information survient également dans les relations entre l'IMF et ses bailleurs
de fonds. Ces derniers peuvent être des agences de développement bilatérales et
multilatérales, des banques commerciales, des fonds d'investisseurs, des fondations, etc. Le
succès de la microfinance a attiré de nombreux acteurs. Les bailleurs de fonds ne peuvent pas
distinguer à l'avance les IMF qui respectent le double bottom fine de celles qui cherchent
uniquement les rendements financiers. De ce fait, nombreux sont les bailleurs qui exigent une
notation externe, indépendante de la performance sociale et financière comme moyen de
signalisation et ainsi atténuer les problèmes découlant de cette asymétrie d'information.
Dans les IFNB et les banques commerciales, soit les institutions constituées en sociétés par
actions, la propriété de ces titres permettent d'accumuler la valeur résiduelle et les bénéfices
non répartis, et appartiennent aux actionnaires, dont les intérêts sont défendus par le conseil
d'administration. Dans les coopératives d'usagers, les propriétaires sont les membres,
lesquels élisent les administrateurs et détiennent le pouvoir de contrôle, sous réserve qu'ils
14
n'ont pas droit à la valeur résiduelle accumulée, comme c'est le cas dans les sociétés par
actions. Enfin, dans les ONG/Associations il n' y a pas de notion de propriétaire de valeur
résiduelle, puisqu'on ne peut pas en accumuler, mais les membres exercent un pouvoir de
contrôle et de décision et élisent tout de même l'équipe dirigeante. Dans les trois formes
d'organisation, la relation entre ceux qu'on désigne souvent comme les dits «propriétaires»
et les dirigeants soulève des problèmes d'asymétrie d'information qui peut être analysée
selon les principes de la théorie de l'agence développée par Jensen et Meckling en 1976.
Cette théorie est connue aussi sous les noms: théorie principal-agent, ou théorie mandant
mandataire. La relation d'agence est au cœur de la littérature sur les firmes depuis A. Smith.
Elle est définie par Jensen et Meckling (1976) ainsi: «Nous définissons une relation d'agence
comme un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre
personne (l'agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une
délégation d'un certain pouvoir de décision à l'agent.» (Coriat et Weinstein, 1995).
Selon Koveos et al. (2004), les coûts élevés du secteur informel par rapport aux IMF font que
les clients sont de plus en plus nombreux à se diriger vers les IMF. Toutefois, signalons que
les activités des IMF engendrent elles aussi des coûts de transaction importants.
Dès 1932, Berle & Means affirment que les pouvoirs de propriété sur une firme, qui devraient
être détenus selon la théorie et le droit par les actionnaires, sont dans les faits partagés avec
les dirigeants, lesquels exercent souvent en pratique le véritable pouvoir de contrôle et de
décision. La relation antagoniste principaVagent est alors bien identifiée, relation que Coase
et Williamson, Jensen et Meckling reprendront plus tard dans leurs travaux en théorie des
organisations.
Les travaux de Williamson (1994) ont été influencés par le droit, l'histoire, la théorie des
organisations et l'économie. Cette théorie des coûts de transactions se positionne au niveau
micro et méso de l'organisation. Elle repose sur les dimensions suivantes:
De Serres (1999), cite North (1990) qui s'est aussi intéressé aux coûts de transaction en
abordant cependant une approche plus macro de l'organisation, occultant l'influence des
institutions sur la création et le développement des différentes formes d'organisation. Il fait
de la théorie économique des droits de propriété un des piliers de ses écrits sur les coûts de
transaction, dans la mesure où il y a des coûts pour éviter le transfert et l'expropriation des
17
rentes des organisations. De Serres (1999) en se basant sur les écrits de North (1990), mais
aussi sur ceux d' Alchian (1969), Barzel (1982, 1989) et Demsezt (1995) affirme que:
En 1992, North ajoute que les coûts de transactions découlent également du coût et de
l'asymétrie d'information lors des échanges entre acteur. Cette asymétrie provient de la
rationalité limitée de l'humain. Toujours selon North (1992), en continuité avec l'approche
de Coase expliquant l'opposition entre marché et organisation, le marché est efficient
lorsque c'est moins cher de transiger. Mais dans un contexte de rationalité limitée, transiger
sur le marché a un coût élevé. Ce coût appelé coût de transaction inclut non seulement les
coûts de production mais aussi les coûts de surveillance. Comme il est coûteux de transiger,
les institutions importent. Elles sont créées pour réduire l'incertitude lors de ces échanges sur
le marché et ainsi mitiger les coûts de transaction. Elles structurent l'interaction humaine à
travers des règles formelles et informelles, se sont les règles du jeu. Les organisations sont les
joueurs et peuvent être politiques (sénat, partie politique, etc.), économiques (firmes,
coopératives, etc.), sociale (églises, etc.) et éducationnelles (école, universités, etc.). Les
institutions sont des indicateurs de l'efficience du marché. Leur efficience dépend du respect
des droits de propriété. L'interaction des institutions avec les organisations favorise la
compétition entre ces dernières, ce qui aboutira à des changements institutionnels. En effet, la
compétition force les organisations à investir continuellement dans le développement des
talents et des connaissances pour survivre.
Ainsi, on remarque que l'incertitude et les problèmes d'information font partie des éléments
clés à l'origine des coûts de transaction. Cette théorie des coûts de transaction cherche à
répondre aux questions touchant au choix, à la structuration et au fonctionnement d'une
organisation en tenant en compte de l'impact des institutions et de ses rapports avec son
environnement. Ces notions de la théorie économique des organisations seront utilisées dans
le domaine de la microfinance pour comprendre les caractéristiques et la gouvernance des
formes d'organisation adoptées par les institutions financières qui y évoluent.
18
En 1997, le modèle de gouvernance mis de l'avant par le CGAP se concentrait sur ~es
rapports entre le conseil d'administration (CA) et la direction de 1'Th1F. Toutefois, les Th1F
n'ont pas toujours un CA en charge d'assurer leur bon fonctionnement. Raison pour laquelle,
le CERISE (Comité d'échanges, de réflexion et d'information sur les systèmes d'épargne
crédit) propose d'élargir le concept de gouvernance à un système élargi qui implique divers
acteurs, et diverses formes d'organisation. L'approche des parties prenantes ou stakeholder
theory prend alors tout sens dans ce contexte.
Mercier (2006) cité par Bonnafous-Boucher et Pesqueux (2006) soutient que l'approche des
stakeholder prend racine dans les travaux de Bede & Means qui, en se focalisant sur
l'entreprise, affirment qu'une «pression sociale s'exerce sur les dirigeants pour qu'ils
reconnaissent leur responsabilité auprès de tous ceux dont le bien-être peut être affecté par les
décisions de l'entreprise ». Toutefois, la théorie des parties prenantes est née et a été
popularisée au sein de la stratégie par E.R Freeman. Depuis la conférence de ce dernier au
Standford Institute en 1963, elle a franchi les frontières de la stratégie et est devenue le centre
des études sur les systèmes de gouvernance et la référence dominante dans la littérature sur la
responsabilité sociale des entreprises (Mercier, Mesure, 2006 cité par Bonnafous-Boucher et
al., 2006). La première formulation de la théorie des parties prenantes est faite par Freeman
en 1984. Selon Freeman et Phillips (2002), cette théorie a bénéficié des contributions de
plusieurs disciplines notamment: de l'éthique, de la stratégie, de l'économie, de la théorie
des organisations et de droit. Cette théorie postule que l'entreprise a d'autres buts que la
maximisation de la valeur des actionnaires, d'où la nécessité de rendre compte à un nombre
croissant d'acteur interne et externe. Ils affirment (2002) que:
existence. Freeman (1984) élargit la définition à [' «Individu ou groupe d'individus qui peut
affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels.» (Freeman, 1984,
p.25). Suite à cette multitude de définitions, il y a également une grande diversité de
catégories et d'attributs des parties prenantes. Fteeman (1984) affirme qu'il est extrêmement
difficile de définir un statut à une partie prenante. Pourtant, de nombreux auteurs en ont
identifié plusieurs types. Carroll et al., (2006) présentent différentes catégories ou types de
parties prenantes dont celles de Wheeler et Sillanpaa, de Clarkson (1994), de Mitchell, AgIe
et Wood (1997).
La théorie des parties prenantes est considérée par de nombreux auteurs (Donaldson et
Preston, (1995); Freeman et Phillips (2002); Freeman, Wicks et Parmar (2004)) comme étant
managériale. Elle focalise sur la manière dont les dirigeants d'organisations doivent agir. Elle
ne décrit ni ne prédit une situation ou relation de cause à effet: elle recommande des
attitudes, des structures, des pratiques qui, ensemble, constituent la gestion des parties
prenantes (Donaldson et al., (1995)). Au sein de cette théorie on retrouve différentes
variantes dont celles de Goodpaster (1991) tel que cité par Carroll et al., (2006), celles de
Donaldson et al. (1995), et celles de Jones et Wicks (1999).
À travers ce chapitre, nous avons effectué une revue de littérature sur la microfinance grâce
aux théories qui selon Robinson (2001) cité par Koveos et al., (2004) ont contribué au
développement, et à la croissance de la microfinance à savoir: l'asymétrie d'information et la
théorie d'agence, les coûts de transaction, le système de gouvernance préconisé par le
CERISE. Le chapitre qui suit portera sur les coopératives, type d'organisation ciblée dans ce
mémoire pour étudier la microfinance.
CHAPITRE II
Le chapitre suivant est une revue de littérature sur les coopératives financières. Dans un
premier temps, nous allons définir et faire un bref rappel sur l'origine des coopératives, leurs
valeurs et principes. Par la suite, nous aborderons leurs organisations administratives. Pour
finalement, se concentrer sur les coopératives financières, leurs fonctions, leurs distinctions
par rapport aux autres institutions financières, leurs avantages, et leurs implications dans le
secteur de la microfinance.
Il existe à travers le monde plusieurs types de coopératives, d'où la nécessité d'avoir une
définition large. Selon l'AC!, «une coopérative est une association autonome de personnes
réunies volontairement pour satisfaire leurs aspirations et besoins communs dans les
domaines économique, social, culturel, par la construction d'une entreprises qui leur
appartient conjointement et qu'ils contrôlent démocratiquement».
Selon Gélinas (2008), le système coopératif a été conçu comme une alternative au système
d'appropriation capitaliste, qui tout en étant efficace reste insensible aux réalités sociales et
environnementales. Pour Béland (1977), le système coopératif est en recherche perpétuelle de
la satisfaction de ses membres. De ce fait c'est un système économique qu'il nomme
coopératisme et définit ainsi: « le coopératisme est un système économique par lequel des
personnes s'approprient au coût de revient les biens et services dont ils ont besoin, à
l'intérieur d'associations démocratiques dont ils sont propriétaires à parts égales» (Ibid.,
p.18). Cette vision des coopératives est partagée par De Serres (2004) pour qui le «but de la
21
coopérative n'est pas de faire des profits, mais bien d'offrir un service à ses membres et ce,
au coût le plus bas possible» (Ibid., p.143).
Selon Béland (1977), les premières coopératives remontent à 1761 en Écosse, ou des
tisserands touchés par la révolution industrielle se regroupèrent pour faire face à la
concurrence des grandes entreprises (Ibid., p.16). Toutefois, pour de nombreux auteurs
(Laf1eur (2003); Gélinas (2008)) la mère des coopératives modernes est: la Société des
Pionniers équitables de Rochdale qui a été fondée en 1844 par des salariés du textile en
Angleterre. En réponse à un refus d'augmentation de salaire, vingt-huit personnes décidèrent
de former une coopérative de consommateurs (Axworthy, 1981, p.77). Les pionniers de
Rochdale ont formulé des principes qui deviendront les fondements du mouvement coopératif
à travers le monde. Si certains principes ne sont plus applicables actuellement (Axworthy,
1981, p.77), d'autres demeurent intemporels comme: l'honnêteté, la transparence, la
responsabilité sociale et l'altruisme. Les valeurs des coopératives restent à jamais: la
démocratie, la responsabilité personnelles et mutuelles, l'égalité, l'équité et la solidarité.
22
Les principes coopératifs résultent des critiques du système capitalistique de certains grands
penseurs du XIX ème siècle dont Marx, Proudhon, Fourier, Owen, Saint-Simon, etc. Ces
principes au nombre de sept sont définis et mis à jour par l'AC!. Ces principes sont respectés
à quelques différences près par toutes les coopératives dans le monde y compris les CFs. Ces
dernières doivent respecter également les principes supplémentaires du WOCCU: les
principes de bonne gestion financière, les principes opérationnels y compris la protection des
clients (qui sont les principes de l'ACI) et les principes de gouvernance. Pour une description
détaillée de ces principes (Voir [' Appendice: Principes WOCCU).
Pouvoir démocratique exercé par les Les coopératives sont des organisations
membres démocratiques dirigées par leurs membres. Les
membres élisent des représentants selon le principe
«un membre, un vote» et participent à la prise de
décision.
Autonomie et indépendance
23
• l'assemblée générale: elle détient tous les pouvoirs, exerce l'autorité et se réunit
au moins une fois par an. Les décisions sont prises à la majorité des membres
présents. Le vote par procuration ne peut être exercé et les décisions prises sont
applicables à l'ensemble des membres de la coopérative (Ibid., p.l 00);
• l'assemblée générale spéciale: elle se réunit uniquement en cas d'urgence et est
convoquée par les membres ou par les dirigeants, de même que le conseil de
surveillance dans les CFs;
24
Ce mémoire met l'accent sur les coopératives financières. Nous désignons par ce terme
l'ensemble des coopératives de crédit, des caisses populaires, des coopératives d'épargne et
de crédit et dans les pays anglophones les crédits union. Le WOCCU définit ainsi les CFs :
Une institution financière coopérative qui appartient et est contrôlée par les
membres qui utilisent ses services. Les caisses sont à but lucratif et offrent aux
membres la possibilité d'épargner, d'emprunter et d'avoir accès à d'autres
services financiers à des coûts raisonnables (traduction libre).
Le mouvement de CF trouve son origine en Europe avec des individus qui voulaient venir en
aide aux paysans, aux petits producteurs notamment: Friedrich Wilhelm Raiffeisen,
Hermann Schulze-Delitzsch, Luigi Luzzatti, Leone Wollemberg, Luigi Cerutti, etc.
25
Le prenuer modèle développé est celui de Raiffeisen. Lorsque ce dernier est devenu
bourgmestre du district de Weyerbusch et par la suite celui de Flammersfeld, il constata la
misère dans laquelle se trouvaient les paysans. Ces derniers s'engageaient dans des
transactions avec des créanciers qui exigeaient comme garanties la propriété et les biens du
paysan. Dès que ce dernier n'arrivait pas à honorer ses engagements, ils en étaient privés.
C'est alors qu'en 1849 il a mis en place la première coopérative d'emprunt. Par la suite, cette
coopérative proposa une rémunération sur les dépôts. L'ouverture de ce compte de dépôt ne
nécessitait pas d'être membre de la coopérative, ce qui a permis de collecter rapidement des
ressources. Pour avoir un emprunt au sein de la coopérative, il fallait devenir membre.
Samaké (2006) affirme en se basant sur les écrits de Clark (1943) que les membres avaient un
engagement illimité envers la coopérative au-delà de leur part sociale (minimum de 2,5$).
Chaque membre était solidaire de la dette des autres, de ce fait leur sélection se faisait selon
la personnalité, la réputation générale et la ferveur religieuse. Les surplus des coopératives
Raiffeisen étaient alloués à la réserve et aux besoins collectifs des membres et de la
communauté (Samaké, 2006, p.22). Le conseil et les directeurs étaient des bénévoles, seul le
caissier-comptable avait une indemnité (Roesch, 2003, p.3). Le modèle de Raiffeisen acquiert
une grande réputation et s'est répandu en Autriche, en Suisse, en Hollande. Selon Roesch
(2003), on peut estimer que 330000 coopératives (agricoles et financières) à travers le monde
ont adopté ce modèle.
Le deuxième modèle de coopérative financière est celui mis en place par Schulze-Delitzsch
dans le milieu urbain pour atténuer le chômage chez les artisans. Au départ, ce modèle
reposait sur la philanthropie par le moyen d'émission de parts et la responsabilité illimitée
assumée par les membres envers la coopérative : pour atteindre son autonomie, cette
coopérative fixa entre 75$ et 250$ la part sociale (Samaké, 2006, p.22). Ce modèle permettait
de rémunérer les parts tout en permettant aussi de constituer une réserve. Pour obtenir un
emprunt, il fallait être membre. Ainsi, selon Axworthy (1981), ce modèle manqua son
objectif qui était d'aider les exclus à satisfaire leurs besoins économiques, car le prix d'une
part était cher pour l'époque.
Raiffeisen. Wollemberg focalisa sur le milieu rural et les fermiers et Cerutti sur
l'appartenance religieuse.
Au Québec, un journaliste est indigné par l'impuissance des classes populaires face aux
pratiques usurières des institutions financières. Alphonse Desjardins était convaincu que
«l'émancipation économique des classes populaires commence par la maîtrise du capital,
laquelle commence par le contrôle de l'épargne» (Gélinas, 2008, p.141). Il se rendit en
Europe vers la fin du XIX e siècle, en quête d'une solution à ce problème. À son retour, il créa
les caisses populaires en 1900 à Lévis, dont le but était de donner le pouvoir au peuple tout
en l'éduquant (Ibid., p.142). Desjardins a adopté les principes coopératifs, l'enracinement
territorial de Raiffeisen, l'engagement limité des membres de Luzzatti et le contrôle de
l'épargne de Schulze-Delitzsch (Axworthy, 1981, p.74). Aujourd'hui au Québec, on compte
566 caisses populaires avec plus de cinq millions de membres. Ces caisses détiennent plus du
tiers des épargnes des particuliers de la province de Québec, et accordent un tiers des crédits
(Birchall, 2004, p.l 0).
Après avoir parlé des origines des CFs, il est pertinent d'élaborer sur les fonctions assumées
par elles au sein des populations et de la communauté. De nombreux auteurs ont abordé ce
thème notamment Froman (1935), lequel a identifié trois principales fonctions: encourager
l'épargne parmi ses membres, accorder des crédits à des taux abordables et enfin assurer la
formation de ses membres. Il expose également les écrits d'Ham, Robinson et Nugent sur ce
même sujet. Ces derniers affirment que la CF fait la promotion de l'épargne en offrant la
sécurité et la commodité à leurs membres, la promotion de l'industrie; elle élimine les
pratiques usurières à travers des crédits à des taux raisonnables et, enfin, elle éduque et
forme leurs membres sur les méthodes de gestion, sur la responsabilité sociale et sur le
coopératisme (Froman, 1935, p.286-287).
Selon les Nations-Unies (2005), les CFs ont pour but de promouvoir le bien-être économique
et social d'individus qui, seuls, ne pourraient pas créer leurs propres entreprises; elles
investissent également dans le capital humain (Ibid., pA). À travers le réseau international de
27
transfert de fonds (CIRnet), les CFs assurent à leurs membres le transfert sécuritaire de fonds
des migrants qui ne disposent pas de compte bancaire à un prix raisonnable. Toujours selon
les Nations-Unies (2005), les CFs proposent des hypothèques pour aider
l'acquisition/construction d'un logement. Les CFs, en permettant l'accès à leurs membres aux
services financiers' diversifiés (épargne, emprunt, transfert d'argent, etc.) à un coût abordable,
contribuent de manière significative au développement socio-économique des individus et de
leurs communautés. Les fonctions des CFs sont nombreuses, nous allons nous limiter à ceux
ci. Dans la section suivante, nous allons passer aux différences entre les CFs et les autres
types de coopératives; mais aussi institutions financières.
Les CFs se différencient des autres coopératives en général. Selon Gélinas (2008) les CFs
sont une combinaison de la structure associative et de la structure d'entreprise. En effet, les
CFs sont des associations coopératives, car l'adhésion est volontaire, et leur objectif est de
favoriser l'épargne et l'emprunt chez leurs membres. Selon Béland (1977), elles sont des
entreprises dans la mesure où «elles ont pour objet la production, la circulation ou la vente de
biens, ou encore la mise en activité de services d'une façon rentable et avantageuse pour ses
membres (Ibid., p.34).
Les CFs se différencient également des autres institutions financières sur plusieurs plans.
Selon Axworthy (1981, p.99), cinq caractéristiques les diffèrent: la communauté d'esprit et
d'intérêt, le rôle social et éducationnel, la distribution des surplus, le sociétariat et la
structure de gestion démocratique. Ces trois dernières différences se rattachent au système de
gouvernance des coopératives qui sera abordé un peu plus loin dans cette section
• les CFs comblent les besoins de groupes de personnes se ressemblant de par leurs
occupations, ou leurs appartenances, ce qui renforce l'attachement au
développement de la communauté;
• la communauté d'intérêt et d'esprit aide à déterminer les objectifs et les buts de la
CF ainsi que l'offre de services correspondant aux besoins spécifiques des
membres;
• la communauté d'esprit et d'intérêt délimite les frontières des CFs, de sorte
qu'elles seront proches de leurs membres. De plus, cela fait en sorte que les fonds
collectés par les CFs sont investis dans la localité en question, alors que les fonds
des banques sont souvent alloués dans des zones sans rapport avec les clients
(investissement international, etc.);
• enfin, la communauté d'esprit et d'intérêt accorde un grand pouvoir à la
réputation et l'implication sociale, de sorte qu'il exercera une pression sociale de
la part des membres qui favorisera le recouvrement des prêts et même les dépôts.
Les CFs se différencient des institutions financières de par leur engagement envers la société
et surtout l'éducation, ce qui rejoint les principes 5 et 7 de \' Ac!. Les CFs sont bien placées
pour offrir des formations sur la gestion financière, et même sur les autres coopératives
(habitation, etc.). Cet engagement a un impact positif sur le sociétariat. En effet, en
s'impliquant ainsi les CFs deviennent non seulement utiles mais aussi désirables, ce qui
permet d'augmenter le nombre de membre (le sociétariat) et, de ce fait, une augmentation des
ressources dont elles disposent. Cet accroissement du sociétariat fait des CFs, des
concurrentes féroces pour les banques, d'autant plus qu'elles offrent pratiquement les mêmes
services. En Europe de l'Ouest, les CFs détiennent 17% des parts de marché, devenant ainsi
les troisièmes après les banques commerciales et les banques d'épargnes (Birchall, 2004,
p.lO). Aux États-Unis, les credits unions détenaient en 2004 13% des parts de marché du
crédit à la consommation et 8% de l'épargne des consommateurs, et les grandes banques
coopératives détiennent un quart du marché des crédits agricoles (Ibid., p.l 0).
Les CFs se distinguent également des banques corporatives d'une part par les objectifs
qu'elles visent et d'autre part par le traitement et la distribution des profits ou surplus. En
effet, l'objectif des banques corporatives est de maximiser la valeur de l'avoir des
29
actionnaires, alors que les CFs visent « l'atteinte d'un seuil de rentabilité permettant de
rassurer les membres, le régulateur et les agences de notation» (De Serres et Roux, 2008,
p.28). Comme mentionné par Séguin (2008) « la rentabilisation n'est pas une fin, mais un
moyen [... ] qui se limite à la pérennité de l'organisation» (Ibid., p.34).
Contrairement aux banques corporatives qui disposent de capital-actions, les CFs ont une
réserve. De ce fait, le traitement et la distribution des profits ou surplus diffère. Dans les
banques corporatives les profits après taxes et impôts, sont distribués aux actionnaires sous
forme de dividende. Les clients de ces institutions à moins d'être actionnaires ne bénéficient
pas de ses distributions. Alors que dans les CFs, suite à la constitution de la réserve et à la
couverture des dépenses opérationnelles, le surplus sera distribué aux membres qui sont aussi
des clients, des employés sous forme de ristournes. Ces dernières sont considérées comme
des intérêts donc sont déductibles d'impôts contrairement aux dividendes des actionnaires.
Les coopératives en général et les CFs en particulier offrent de nombreux avantages. Depuis
leurs naissances en Allemagne, les CFs soutiennent le développement de petites entreprises et
l'accès au système financier dans des régions rurales. Ce contribue à la réalisation de
l'indépendance économique des individus. Selon Birchall (2003) de l'Organisation
Internationale du Travail:
Elles apportent des emplois, un revenu, l'éducation ce qui contribuent à réduire la pauvreté.
Leurs valeurs et principes fondateurs promeuvent la démocratie, l'égalité, l'entraide et la
responsabilisation. Elles renforcent la dignité plus que toute autre forme d'organisation. Les
écrits sur les avantages coopératifs sont limités.
Balantzian (1997) a écrit un livre dans lequel il avance que l'avantage concurrentiel de Porter
laissera au fur à mesure sa place à l'avantage coopératif, car avec l'avancé du phénomène de
la mondialisation, la coopération entre les entreprises devient une nécessité incontournable
pour pouvoir survivre. Or, selon Porter la stratégie de toute entreprise doit reposer sur un
avantage concurrentiel réel ou potentiel. Il a identifié deux types d'avantages concurrentiels:
l'avantage par les coûts ou la domination par les coûts et la différenciation. L'avantage par
les coûts est pertinent lorsque l'entreprise peut réaliser les activités de sa chaine de valeur à
des coûts inférieurs à ceux de la concurrence, ce qui va lui permettre d'offrir des prix
inférieurs à ses clients et ainsi dominer le marché. Quant à la différenciation, elle consiste
pour J'entreprise à créer une distinction importante et durable entre des produits d'une même
catégorie chez le client. Porter ajoute que l'entreprise ne peut opter que pour une de ces deux
stratégies sur le même marché. Il affirme aussi que l'avantage concurrentiel qui découlera de
la stratégie adoptée est spécifique au secteur donné. De ce fait, l'environnement externe
exerce une importance capitale, d'où l'élaboration par Porter des Cinq Forces : les
concurrents, les clients, les fournisseurs, les produits substituts, et les barrières à l'entrée du
secteur.
31
Balantzian (1997) se sert également de l'exemple du dilemme du prisonnier pour appuyer ses
propos. Ce dilemme développé par Flood et Dreher en 1950, démontre que c'est la
coopération qui avantage les deux prisonniers. Balantzian (1997) affirme que pour bénéficier
de cet avantage coopératif, la confiance est indispensable. Quelques années après la
publication de Balantzian, Roger Spears (2000) publie un article dans l' Annals of Public and
Cooperatives Economies sur l'avantage coopératif. Il arrive à la conclusion que les
coopératives offrent six avantages:
• l'approche participati ve adoptée par les coopérati ves, fait que les membres usent
de manière efficace et responsable des ressources, tout en restant autonomes;
• enfin, Spears (2000) parle de l'efficience sociale résultant des liens avec la
communauté. Selon lui, ce dernier avantage est le moins considéré, d'où la
nécessité de développer des outils pour mesurer la performance sociale des
coopérati ves.
32
De par les avantages qu'elles offrent et les différences par rapport aux banques et autres
institutions financières, les CFs et en général les coopératives sont des moteurs de
développement économique. La microfinance n'échappe pas au mouvement coopératif.
En effet, les CFs sont dans certaines régions du monde des acteurs importants de ce secteur.
Selon Attali et al. (2006), il existe plus de 10 000 IMF à travers le monde. Parmi celles-ci,
1402 (en date du 06/06/2009) IMFs rendent compte sur le MlX Market, dont 259 CFs, soit
18,47 %. Le tableau 3 présente les différentes formes d'organisations et leurs définitions
selon le MlX Market.
non Bancaires (IFNB) Des institutions qui offrent des services similaires à ceux
Les CFs en rnicrofinance sont les plus répandues dans l'Afrique Sub-saharienne. Le
développement de cette structure dans cette région du monde a été facilité par la présence des
tontines. Les tontines sont composées de membres volontaires qui épargnent une somme
33
égale à période fixe. La somme réunie est alors remise aux membres à tour de rôle (Matin,
Hulme et Rutherford, 2002). Selon Delvetere, Pollet et Wanyama (2008) l'avantage majeur
des CFs en microfinance c'est leur capacité à joindre un grand nombre de déposants (les
pauvres et les moins-pauvres). De ce fait, elles utilisent ces épargnes pour offrir un service
diversifié à leurs membres. Les CFs en microfinance en Afrique se démarquent également
par leur capacité à s'organiser en fédération.
Les membres des CFs en microfinance ont souvent une identité de groupe. Il y a une forme
d'homogénéité des intérêts, ce qui un facteur crucial pour la dynamique sociale et la
performance du CF. Selon les termes d'Axworthy (1981), la communauté d'intérêt et d'esprit
est très forte. Les CFs en microfinance arrivent à rejoindre des populations qui autrement
seraient du exclues du système financier formel. Cette grande capacité de portée est possible,
car très souvent les CFs en microfinance sont de petite taille. La taille des CFs est un sujet
important en matière de réglementation dans ce secteur. Dans le cadre de ce travail, nous
retenons la définition du CGAP du terme «réglementation» soit:
Les mesures de réglementations visent soit à corriger des abus observés dans un secteur, soit
de permettre l'émergence de nouvelles institutions ou de nouvelles activités, dans ce cas elles
sont « habilitantes ». Dans le cadre de la microfinance, la majorité des réglementations sont
de nature habilitante. Les motivations d'une réglementation du secteur sont nombreuses. Pour
les IMF, le fait d'être réglementées favorisera les affaires en permettant l'accès à des lignes
de crédit des bailleurs de fonds étrangers et aux dépôts des clients. Pour les gouvernements et
les autorités locales, la réglementation permettra d'assurer la sécurité des déposants, et
d'avoir un certain contrôle sur ces structures.
Les experts sont nombreux (Christen et Rosenberg (2000), Christen et al. (2003), Arun
(2005) à s'accorder que quelque soit la forme juridique, la pérennité et l'accroissement de la
portée de la microfinance résident dans un cadre réglementé. Dans ce cas, faut-il incorporer la
réglementation de la microfinance au sein de cadre existant, afin de favoriser une meilleure
34
intégration au sein du système financier formel? Ou adopté le point de vue du CGAP qui
préconise un cadre distinct avec des critères adaptés à la microfinance. Christen et al. (2000)
affirme qu'en poussant les pays à établir un cadre juridique pour la microfinance, on risque
d'engendrer un plafonnement des taux d'intérêt. Comme c'est le cas dans l'UEMOA qui
plafonne les taux d'intérêt en microfinance à 27%. Les restrictions sur le taux d'intérêt, selon
plusieurs auteurs (Christen et al. (2000), Christen et al. (2003), Arun (2005), Mosley et
Hulme (1998), Ouattara (2003)) limitent à la fois les services offerts et le nombre d'IMF.
Situation qui sera défavorable aux pauvres.
Les CFs de taille faible dans des régions isolées, se retrouvent souvent victimes de règle sur
le niveau minimum de capital afin de les empêcher d'accepter des dépôts, car leur
35
réglementation et supervision engendrent des coûts élevés. Ces restrictions amènent très
souvent la fermeture des CFs locales, ce qui augmente le risque encouru par les épargnants
locaux, car les forcent à revenir à des types d'épargne moins intéressants. Le CGAP (2000 ;
2003) préconise un ajustement de certaines normes prudentielles notamment le niveau
minimum de capital, afin d'exempter les CFs en dessous d'une certaine taille de ces
contraintes. Les limites de taille sont déterminées par le nombre de membres, le montant des
actifs ou les deux. Christen et al. (2003), ajoute aussi le niveau de l'adéquation des fonds
propres surtout dans les CFs. En effet, dans les CFs tous les membres acquièrent une part du
capital social, à la différence des autres institutions, ce part peut être récupéré dès que le
membre décide de quitter la CF. Cela représente un risque institutionnel important.
Réglementer selon les institutions ou selon les activités, est un autre enjeu majeur de la
microfinance. Les pays de l'UEMOA ont adopté en 1993 le projet de loi PARMEC (Projet
d'appui à la réglementation des mutuelles d'épargne et de crédit), qui servira de cadre
réglementaire du secteur dans les pays membres de l'Union. Ainsi on remarque que le
PARMEC repose essentiellement sur la réglementation des organisations à statut coopératif,
sous la tutelle du ministère des finances. L'obtention de cet agrément par une IMF, lui
confère la personnalité morale. De ce fait, elle se soumet au contrôle et aux règles
prudentielles des autorités, et à la reddition des comptes régulièrement. Ce projet de loi
prévoit pour les IMF qui ne sont pas coopératifs, une convention-cadre signée avec le
ministère des finances d'une durée de 5 ans renouvelable qui leur donne l'autorisation
d'exercer les activités, mais ne les confère pas la personnalité morale. La Banque Centrale
des États d'Afrique Centrale a adopté une réglementation par l'activité d'intermédiation
financière et non selon les institutions. Ainsi, elle a regroupé les IMF en trois catégories: 1)
celles qui collectent les épargnes des membres et prêtent qu'à ceux-ci 2) celles qui collectent
36
l'épargne et prêtent aux tiers et 3) celles qui prêtent aux tiers sans collecter l'épargne.
Tout au long de ce chapitre, nous avons fait une revue de littérature qui débute par un portrait
des coopératives en général, pour finalement se focaliser sur les coopératives financières et
leurs implications en microfinance. Le chapitre subséquent porte sur la méthodologie adoptée
pour réaliser ce mémoire sur les rôles des coopératives en microfinance.
CHAPITRE III
Le chapitre suivant porte sur la méthodologie adoptée pour rédiger ce mémoire. Partant de
notre question de recherche, nous avons opté pour l'exploration particulière l'exploration
hybride. Nous avons procédé à deux différentes collectes de données: primaire et secondaire
grâce à un questionnaire et à la base de donnée MIX Market. Enfin, nous expliquerons la
manière dont nous avons codé les réponses des questionnaires.
Les IMF à travers le monde ont diverses structures. Comme mentionné auparavant nous
allons limiter ce mémoire à la forme coopérative. Précisément, l'objectif de cette recherche
c'est tenter de déterminer la manière dont les CFs se démarquent dans l'offre de services de
microfinance. Pour y arriver, nous avons adopté la voie de l'exploration comme
méthodologie de recherche. Thiétart (2003) a identifié trois voies possibles pour
l'exploration:
du sens à ses données recueillis sur le terrain soit en faisant des allers-retours
fréquents entre les données recueillies et la théorie (Ibid., p.69-71).
Ce projet de recherche s'inscrit dans la voie de l'exploration hybride, afin d'approfondir les
connaissances antérieures sur les structures des IMF. Cette méthodologie présente beaucoup
d'avantage, notamment un fort attachement entre la théorie et la réalité grâce à la collecte
données primaires. La section suivante explicite davantage notre collecte de données qui s'est
réalisée en deux étapes: la collecte des données primaires via le questionnaire et la collecte
des données secondaires via la base de données du Microfinance Information eXchange
(MIX).
La première étape de la collecte des données s'est effectuée à partir des réponses à un
questionnaire (Voir Appendice B: exemplaire du questionnaire). Le questionnaire est
composé de cinq sections: mise en contexte, prêts, risques, performances et notation. Les
premières sections du questionnaire vont nous permettre de répondre aùx questions se
rattachant aux caractéristiques des CFs en microfinance. Quant aux deux dernières sections,
elles vont nous éclairer sur la représentation, le traitement et la divulgation de la performance
sociale des CFs en microfinance. Le questionnaire comportait à la fois des questions fermées
et ouvertes. Le secteur de la microfinance fait appel à des acteurs issus du monde entier. Fort
de ce constat, nous avons procédé à la traduction du questionnaire en anglais pour faciliter
son usage pour des personnes qui ne sont pas d'origine francophone.
Dans le cadre de cette recherche, nous avons choisi l'échantillonnage par choix raisonné. Cet
échantillonnage consiste à « choisir de manière précise les éléments de l'échantillon afin de
respecter plus facilement les critères fixés par le chercheur» (Thiétard, 2003, p.191). De ce
fait, l'échantillon par choix raisonné repose fondamentalement sur le jugement. De par la
question de recherche, nous devions collecter des informations auprès de diverses
39
150
Lithuanian Lituanie 1995 61 032 Coop + de Urbain-rural 3000 $
Central Credit 15O
Union
Cameroon Cameroun 1968 196922 Coop 100- Urbain-rural 2340 $
Cooperati ve 150
Credit Union
FUCEC Togo 1969 196935 Coop + de Urbain-rural 290 $
15O
RCPB Burkina 1972 901 236 Coop + de Urbain-rural 628 $
Faso 15O
La seconde étape de la collecte des données s'est réalisée à partir de la base de données du
Microfinance Information eXchange (MIX). Cette base de données a été mise en place par le
CGAP et regroupe plus de 1200 IMF, et plus de 200 fonds d'investissement. On y retrouve
des données quantitatives ainsi qu'une brève présentation tant sur les IMF que sur les fonds.
Pour les analyses statistiques, dès le départ la taille de l'échantillon ne respectait pas les
critères pour avoir des résultats significatifs à 0,01; 0,05 ou encore à 0,1 expliquant pourquoi
nous avons eu recours à cette base de données. Lorsque nous avons rencontré les membres
faisant partie de notre échantillon initial à Québec, le rapport annuel 2008, n'était pas encore
disponible. De ce fait, les informations collectées sur le MIX Market datent du rapport annuel
2007. Nous avons collecté les données concernant d'autres membres du réseau Proxfin qui
n'étaient pas présents en octobre à Québec ou qui n'ont pas renvoyez les questionnaires.
Nous avons trouvé les données sur 4 IMF membres du réseau Proxfin notamment:
FECECAM, CFE-Agasake, Pulse et MECREF. Les données manquantes sur CFE-Agasake et
Pulse résultent du fait que ces deux IMF tout en étant membres du réseau Proxfin, ne sont pas
enregistrées sur la Base de donnée du Mix comme étant des coopératives mais des
Institutions Financières Non-Bancaires (IFNB). Ces dernières selon le CGAP sont des
institutions qui offrent des services similaires à ceux d'une banque, mais ne sont pas
réglementées dans la même catégorie. En effet, les IFNB sont gérées sous une loi spécifique
car elles ne répondent pas aux exigences sur les fonds propres. Dans certains pays, cette
41
catégorie a été créée spécialement pour les IMF. Nous avons recueilli les données suivantes:
l'effectif, la taille moyenne des prêts, et la zone géographique desservie par ces IMF.
Dunduliza est une IMF membre du réseau Proxfin de Desjardins. Malheureusement elle ne se
rapporte pas au MIX. Les informations suivantes ont été collectées sur les sites du Proxfin,
de DIO et de \' Agence Canadienne de Développement Internationale (ACDI). Le tableau 5
récapitule ces informations.
Nous avons procédé à un premier codage dans SPSS afin de pouvoir regrouper les différentes
réponses d'une même question (Voir Appendice 0: Codage dans SPSS). Cela nous
permettra d'effectuer des analyses plus avancées que les statistiques descriptives. Le tableau
6 représente le codage adopté pour les variables traités dans SPSS :
Questions Réponses
Effectif 1= "1 à49"
2= "50 à 99"
3= "100 à 149"
42
4= "150 et +"
ZoneGeo 1 = "rural"
2 = "urbain"
3 = "les deux"
Prêts QI 1 = "abc"
2 = "abd"
3 = "bc"
4 = "abcd"
Prêts Q2 1 = "abc"
2 = "abcdef'
3 = "abcdefg"
4 ="abcdf"
5 = "acfg"
6 = "abcdeg"
Prêts Q5 1 = "oui"
2 = "non"
Prêts Q6 1 = "court terme"
2 ="long terme"
3 = "indifférent"
Prêts Q12 1 = "oui"
2 = "non"
Prêts Q14 1 = "oui"
2 = "non"
Risques Q4 1 = "ab"
2 = "abe"
3 = "ade"
4 = "a"
6 = "abd"
Performance Q7 1 = "oui"
2 = "non"
Notation Q2 1 = "oui"
2 = "non"
3 = "neutre"
Notation Q5 1 = "oui"
2 = "non"
43
Le second codage celui d'Excel a pour but de déterminer les moyennes arithmétiques pour
chaque variable, étant donné que le répondant avait la possibilité d'encercler plusieurs
réponses au sein d'une question. De ce fait, nous avons adopté un codage binaire, c'est-à
dire: 1= si le répondant à encercler cette réponse; 0 = si le répondant n'a pas choisit la
réponse, * si le répondant ne répond pas à la question.
Ce chapitre est composé deux sections: la première porte sur l'interprétation et la seconde
sur l'analyse des résultats. Nous allons dans la section 4.1.1 interpréter les résultats des tests
statistiques (descriptives, corrélation, régression simple) portant sur les variables âge et taille
moyenne des prêts de J'échantillon élargit à 15 CFs. Par la suite, nous interpréterions les
données fournies par les sections Prêt, Risque, Performance et Notation des neuf
questionnaires (section 4.1.2). Ensuite, nous passerons à la section analyse (section 4.2).
Cette partie comportera deux volets: le premier permettant de classer nos CFs dans l'une des
deux approches de la microfinance. Le second portera sur la performance en microfinance en
mettant l'accent sur les CFs et leurs caractéristiques.
Notre échantillon initial est composé de 9 coopératives, qui ont une moyenne d'âge de 21
ans (voir Appendice E). Suite à l'ajout des données sur les autres membres du réseau Proxfin,
la moyenne d'âge est alors de 17 ans. Le coefficient d'asymétrie de l'ensemble de
l'échantillon est de 0,730. Cela témoigne d'une distribution décalée vers le côté droit de la
courbe normale, donc la présence de chiffre extrême qui élève la moyenne. Le microcrédit
est à l'origine du succès phénoménal de secteur de la microfinance. En recueillant les
informations primaires et secondaires auprès de 15 membres du réseau Proxfin, la taille
moyenne des prêts nommés dans SPSS PrêtsQ3 s'élève à 1001,57$. Ce montant est
largement supérieur au PIE/habitant de la majorité des pays des 15 membres. En se limitant à
45
l'échantillon initial, soit les 9 coopératives qui ont répondu au questionnaire, la taille
moyenne des prêts est encore plus élevée soit 1130, 67$ (Voir Appendice F: Analyse
données primaires). Le tableau 7 présente les statistiques descriptives sur l'âge des CFs et la
taille moyenne PrêtsQ3 qu'elles accordent.
Statistiques descriptives
N Minimu Maximu Moy. Écart Asymétrie Kurtosis
m m type
Stat Stat. Stat. Stat. Stat. Stat. Erreur Stat. Erreur
std std
Age 15 40 16,87 13,464 ,730 ,580 -,917 1,121
N valide 15
(listwise)
Statistiques descriptives
N Minimu Maximu Moy. Ecart Asymétrie Kurtosis
m m type
Stat. Stat. Stat. Stat. Stat. Stat. Erreur Stat. Erreur
std std
PrêtsQ3 14 $210 $3,000 $1,001.5 $804. 1,50 ,597 2,149 1,154
7 011 3
N valide 14
(listwise)
Cette distribution de l'âge ne surprend guère étant donné que 13 des 15 membres de
l'échantillon viennent d'Afrique. Or, ce continent bénéficie d'une longue historique en
matière de regroupement volontaire. En effet, selon Buckley (1997), le mouvement
coopératif s'inscrit dans la même lignée que les tontines, d'où la facilité de son intégration.
La plus ancienne organisation de l'échantillon a été créée il y a 40 au Cameroun et la plus
jeune a été fondée en 2007 en Haïti.
46
Corrélations
Variables de contrôle Âge Effectif ZoneGeo
Echantillon Age Corrélation 1,000 ,316 ,265
Signification (bilatérale) ,271 ,359
Odl 0 12 12
Effectif Corrélation ,316 1,000 ,428
Signification (bilatérale) ,271 ,127
Odl 12 0 12
ZoneGeo Corrélation ,265 ,428 1,000
Signification (bilatérale) ,359 ,127
Odl 12 12 0
Malgré le fait que les analyses du tableau 8 ne soient pas significatives, elles nous révèlent
tout de même qu'il existe une relation positive entre l'âge de la coopérative et son effectif
ainsi que la zone géographique couverte. La corrélation entre l'âge et l'effectif est positive
mais sa force est moyenne (p=0,316), c'est-à-dire plus la coopérative est âgée plus son
effectif augmente mais faiblement (lentement). Nous remarquons également une corrélation
positive entre l'âge et la zone géographique couverte, mais la force de la relation est faible
47
(p=0,265). Afin de mieux comprendre les relations qui lient l'âge avec l'effectif ainsi qu'avec
la zone géographique, nous avons procédé à des régressions linéaires. Dans le tableau de
régression linéaire 9, la variable dépendante est l'effectif du personnel de l'IMF et la variable
2
indépendante est l'âge. La force de la régression est représentée par le R qui est de 0,248,
signalant ainsi une relation faible entre ces deux variables. De plus, cette régression dont la
significativité est meilleure que celle de la corrélation, soit 0,059, nous révèle que la taille de
l'effectif de la coopérative est fonction à 49,8% de son âge (~=0,498).
Variables introduites/suppriméesb
Modèle Variables introduites Variables supprimées Méthode
Âge Entrée
a. Toutes variables requises saisies.
b. Variable dépendante: Effectif
Récapitulatif des modèles
Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard de
l'estimation
,248 ,190 1,152
a. Valeurs prédites: (constantes), Age
ANOVAb
Modèle Somme des ddl Moyenne des D Sig.
carrés carrés
Régression 5,687 1 5,687 4,287 ,059"
Résidu 17,246 13 1,327
Total 22,933 14
a. Valeurs prédites: (constantes), Age
b. Variable dépendante: Effectif
Coefficientsa
Modèle Coefficients non standardisés Coefficients Sig.
standardisés
A Erreur Bêta
standard
1 (Constante) 2,268 ,487 4,658 ,000
48
Nous avons effectué également une régression linéaire ayant pour variable dépendante la
zone géographique couverte par la coopérative et comme variable indépendante l'âge
(Tableau 10). Malgré le fait que le test ne soit pas significatif (0,14> 0,05), le R 2 = 0,16
témoigne d'une relation très faible entre l'âge de la coopérative et la zone géographique
desservie par elle. Quant au ~, il correspond à 0,399; c'est-à-dire que l'âge de la coopérative
ne représente que 39,9% des facteurs pris en compte dans les décisions portant sur les zones
géographiques couvertes par cette dernière. En effet, cibler les micro-entreprises urbaines (en
artisanat, vente de détail, etc.) est à l'origine de la création de certaines IMF. C'est le cas du
MECREF qui cible les fenunes de Niamey en situation précaire.
Variables introduites/suppriméesb
Modèle Variables introduites Variables supprimées Méthode
Âge Entrée
a. Toutes variables requises saisies.
b. Variable dépendante: ZoneGeo
Récapitulatif des modèles
Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard de
l'estimation
,399 a ,160 ,095 ,435
a. Valeurs prédites: (constantes), Age
ANOVAb
Modèle Somme des ddl Moyenne des 0 Sig.
carrés carrés
Régression ,468 1 ,468 2,469 ,140 a
Résidu 2,465 13 ,190
Total 2,933 14
a. Valeurs prédites: (constantes), Age
49
Le tableau 8 sur les analyses de corrélation signale également une relation positive et de force
moyenne entre l'effectif de la coopérative et sa couverture géographique. Précisément, plus
l'effectif de la coopérative augmente, plus grande est sa couverture géographique. Malgré le
fait que cette analyse ne soit pas significative 0,127>0,05, nous avons procédé tout de même
à une régression entre ces deux variables. La zone géographique étant la variable dépendante
de l'effectif. Le tableau 11 présente les résultats de ce test:
Variables introduites/suppriméesb
Modèle Variables introduites Variables supprimées Méthode
Effectif' Entrée
a. Toutes variables requises saisies.
b. Variable dépendante: ZoneGeo
Récapitulatif des modèles
Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard de
l'estimation
,520 a ,271 ,215 ,406
a. Valeurs prédites: (constantes), Effectif
ANOVAb
Modèle Somme des ddl Moyenne des 0 Sig.
carrés carrés
Régression ,794 ,794 4,823 ,047 a
50
A Erreur Bêta
standard
(Constante) 2,163 ,280 7,721 ,000
Effectif ,186 ,085 ,520 2,196 ,047
a. Variable dépendante: ZoneGeo
Cette régression s'est révélée significative 0,047< 0,05, avec une force de R 2= 0,271. D'où
l'existence d'une relation à force moyenne entre l'effectif et les zones géographiques
desservies par la coopérative. De plus, la taille de l'effectif est le facteur qui explique plus de
la moitié des décisions sur la couverture géographique (~=0,52).
Afin de déterminer s'il existe une relation entre la taille des prêts (PrêtsQ3) qu'offrent ces 15
IMF et leur âge ainsi que leur effectif et la couverture géographique, nous avons procédé à
des analyses de corrélations entre ces variables. Parmi les informations recueillies, nous ne
disposons pas de données sur la taille des prêts de Dunduliza. Le tableau suivant présente les
résultats de cette analyse.
51
Corrélations
Variables de contrôle Age PrêtsQ3
Échantillon Age Corrélation 1,000 ,148
Signification (bilatérale) ,630
ddl 0 Il
PrêtsQ3 Corrélation ,148 1,000
Signification (bilatérale) ,630
ddl Il 0
Corrélations
Variables de contrôle PrêtsQ3 Effectif
Échantillon PrêtsQ3 Corrélation 1,000 ,265
Signification (bilatérale) ,382
Ddl 0 11
Effectif Corrélation ,265 1,000
Signification (bi latérale) ,382
Ddl 11 0
Corrélations
Variab les de contrôle PrêtsQ3 ZoneGeo
Échantillon PrêtsQ3 Corrélation 1,000 ,414
Signification (bilatérale) ,160
Ddl 0 Il
ZoneGeo Corrélation ,414 1,000
Signification (bilatérale) ,160
Ddl Il 0
En examinant ces trois analyses de corrélations, nous remarquons qu'elles ne sont pas
significatives. Aussi, nous constatons que la relation entre la taille des prêts et les trois autres
variables, qui sont l'âge, l'effectif et la couverture géographique, est positive. Concernant
l'âge, cela signale que plus l'IMF est âgée plus la taille des prêts qu'elle accorde est grande.
Toutefois, le coefficient de corrélation p=0,148 démontre que la relation entre ces variables
52
est très minime. L'âge est, de ce fait, le facteur parmi les trois qui a le moins de lien avec la
taille des prêts. En ce qui concerne l'effectif de la coopérative, il est corrélé positivement
avec la taille des prêts, mais la force de leur relation est également faible avec un coefficient
p=0,265. Enfin, nous remarquons que malgré le manque de significativité de l'analyse même
avec une intervalle de confiance de 90%, la relation entre la taille des prêts et les zones
géographiques couvertes est très forte, ce qui nous pousse à faire une régression linéaire entre
ces deux variables. Le tableau 13 présente les résultats de ce test de régression qui a pour
variable indépendante la zone géographique desservie et comme variable dépendante la taille
des prêts PrêtsQ3, c'est-à-dire que la taille des prêts accordés par la coopérative dépendant de
la zone géographique qu'elle dessert.
Tableau 13: Régression linéaire entre la taille des prêts (PrêtsQ3) & zone géographique
Variables introduites/suppriméesb
Modèle Variables introduites Variables supprimées Méthode
ZoneGeo a Entrée
a. Toutes variables requises saisies.
b. Variable dépendante: PrêtsQ3
Récapitulatif des modèles
Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard de
l'estimation
,086 ,009 $800.242
a. Valeurs prédites: (constantes), ZoneGeo
ANOVAb
Modèle Somme des ddl Moyenne des D Sig.
carrés carrés
Régression 719004,912 1 719004,912 1,123 ,310 a
Résidu 7684637,716 12 640386,476
Total 8403642,628 13
a. Valeurs prédites: (constantes), ZoneGeo
b. Variable dépendante: PrêtsQ3
Coefficientsa
53
A Erreur Bêta
standard
(Constante) -360,048 1302,699 -,276 ,787
ZoneGeo 501,649 473,429 ,293 1,060 ,310
a. Variable dépendante: PrêtsQ3
2
La force de la relation R entre ces deux variables est très faible, soit 0,089. Le test n'est pas
significatif conune c'était le cas avec la corrélation et nous découvrons que la zone
géographique desservie n'explique que 29,3% des facteurs touchant à la taille des prêts
accordés par l'IMF (Bêta : ~=0,293).
À partir du codage dans Excel des 9 questionnaires qui constituent notre échantillon initial
(Voir le tableau 17 à la fin de cette section qui représente le codage des 9 questionnaires
effectué dans le chiffrier Excel ainsi que la moyenne arithmétique de chaque variable), nous
pouvons procéder aux interprétations suivantes. Concernant les objectifs des prêts qu'ils
accordent, tous les membres de l'échantillon ont mentionné le soutien et le conseil à
l'entreprenariat, 88,9% d'entre eux ayant cité également la lutte contre l'exclusion bancaire
des particuliers conune un des objectifs, et 77 ,8% la lutte contre la pauvreté.
Quant aux services offerts à leurs membres, toutes les 9 coopératives proposent le prêt
collectif. 88,9% de l'échantillon proposent aussi le prêt individuel et l'épargne. L'assurance
ainsi que le service d'éducation financière des membres sont offerts par 77,8% de
l'échantillon. Parmi notre échantillon, 88,9% préfèrent accorder des prêts à court terme,
c'est-à-dire ceux dont l'échéance est inférieure à une année. Partant de cette information,
nous avons effectué une analyse de corrélation entre l'âge de la coopérative et sa préférence
concernant l'échéance des prêts. Le tableau 14 présente le résultat de cette analyse. Ce test a
54
une significativité de 0,026; et révèle une relation positive de force élevée avec un
coefficient de corrélation p=0,767 entre l'âge et la préférence d'échéance. Ainsi, plus l'JMF
est mature, plus elle préfère les prêts à courte échéance.
66,7% des membres de l'échantillon définissent un bon prêt en fonction de son taux de
recouvrement et de la satisfaction du client. 22,2% le définissent en fonction du taux de
recouvrement uniquement et Il,1 % en fonction de la qualité du projet financé. Signalons
également que 100% de l'échantillon ont un taux de recouvrement supérieur à 76% et
permettent à leurs clients de rembourser mensuellement. Parmi ceux-ci, certains (44,4%)
offrent également la possibilité de rembourser bimensuellement (voir Tableau. 17 : Moyenne
arithmétique de chaque variable).
La source principale de financement des coopératives est l'épargne de leurs membres: ainsi
plus de la moitié de l'échantillon (67,6%) ne reçoivent pas de capitaux privés. 33,3% de ceux
qui reçoivent du financement privé affirment que l'implication de ces capitaux influence
leurs opérations. Malgré cela, les 67,6% espèrent recevoir dans le futur des capitaux privés.
L'implication de ses fonds privés n'est pas sans risque pour le secteur. 88,9% des répondants
de notre échantillon affirment que cela conduira à une dérive de la mission. Parmi ceux-ci
62,5% ajoutent aussi le risque de surplus de financement et 37,5% le risque d'interférence
politique. Partant de ces réponses, nous avons effectué une régression linéaire (Voir Tableau
15) afin de déterminer s'il existe une relation entre la taille moyenne des prêts offerts par les
coopératives participantes à l'étude et les risques qui affecteront le secteur. Ce test a pour
S5
variable dépendante la taille moyenne des prêts PrêtsQ3 et comme variable indépendantes les
risques RisquesQ4.
Variables introduites/suppriméesb
Modèle Variables introduites Variables supprimées Méthode
RisquesQ4" Entrée
a. Toutes variables requises saisies.
b. Variable dépendante: PrêtsQ3
Récapitulatif des modèles
Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard de
l'estimation
,826" ,682 ,637 $558.253
a. Valeurs prédites: (constantes), RisquesQ4
ANOVAb
Modèle Somme des ddl Moyenne des D Sig.
carrés carrés
Régression 4679543,290 1 4679543,290 15,016 ,006"
Résidu 2181522,491 7 311646,070
Total 6861065,781 8
a. Valeurs prédites: (constantes), RisquesQ4
b. Variable dépendante: PrêtsQ3
Coefficientsa
Modèle Coefficients non standardisés Coefficients Sig.
standardisés
A Erreur Bêta
standard
(Constante) -74,498 362,429 -,206 ,843
RisquesQ4 417,172 107,658 ,826 3,875 ,006
a. Variable dépendante: PrêtsQ3
56
2
Cette analyse de régression est significative (Sig=0,006) et a une force R =0,682. Cela
témoigne d'une relation forte entre la taille des prêts PrêtsQ3 et les risques qui affecteront le
secteur RisquesQ4. Plus de trois quarts des décisions touchant à la taille prêts sont
expliquées par ces risques (~=0,826).
88,9% de l'échantillon initial déterminent le taux d'intérêt selon la méthode suivante: coût
des ressources + frais généraux + risques (perte) + marge (concurrence). Les risques affectant
l'activité de microfinance selon nos répondants sont: 88,9% ont mentionné le risque
opérationnel; deux CFs sur neuf ont signalé le risque informatique; deux autres le risque de
marché (22,2%) ainsi que le risque stratégique (22,2%) (Voir tableau 17). 75% de notre
échantillon mesure le risque à travers des ratios financiers. MicroRate qui est une agence de
notation spécialisée en microfinance en collaboration avec le CGAP ont élaboré les ratios
suivants pour la gestion financière y compris la gestion du risque des IMF : ratio du portfolio
à risque, ratio de provision pour créances douteuses, ratio de couverture des risques
(Gutiérrez-Nieto et al., 2005). Les autres facteurs affectant le taux d'intérêt sont les taux
d'intérêt appliqués par les banques commerciales et la réglementation (la loi PARMEC qui
plafonne le taux d'intérêt du crédit à 27%, s'applique à nombreuses coopératives de notre
échantillon).
socio-économique et les ristournes aux membres. Afin d'améliorer ces mesures, les membres
de notre échantillon proposent la standardisation et le professionnalisme des outils, des
objectifs de mesures clairs ainsi que la prise en compte de la spécificité des lMF. Enfin,
parmi les membres de notre échantillon 88,9% pensent qu'actuellement on n'est pas trop
exigeant en matière de performance sociale des lMF. Le tableau 16 récapitule ces
interprétations.
• performance sociale;
La mesure de la performance sociale est intimement liée à la notation des lMF. 66,7% de
notre échantillon affirment que la notation améliore la qualité et l'image de l'lMF. La moitié
de ces derniers ajoutent aussi l'amélioration de la transparence et la facilité d'accès aux
capitaux privés. 33,3% de l'échantillon croient que la notation permet aux lMF de se
comparer entre elles. Actuellement, seulement 55,6% de l'échantillon pensent que la notation
est efficace. De ce fait, 66,7% des membres de notre échantillon souhaitent que la notation
porte à la fois sur la performance sociale et financière, mais aussi la gouvernance et l'offre de
services des lMF. De plus, 88,9% de notre échantillon pensent que la notation doit être
58
effectuée par une agence indépendante et spécifique au secteur de la microfinance, et que les
investisseurs l'exigent avant de s'impliquer dans le secteur (voir Tableau 17: Moyenne
arithmétique de chaque variable).
59
Quest.1 Quest.2 Quest.3 Quest.4 Quest.5 Quest.6 Quest.7 Quest.8 Quest.9 Moy. arithmétique
Q4.conditions d'octroi
Q4.a 1 1 1 1 1 1 1 1 1 100,0%
Q4.b 1 1 1 1 1 0 1 1 1 88,9%
Q4.c 1 1 1 1 1 0 1 1 1 88,9%
Q4.d 1 1 0 0 0 0 0 1 0 33,3%
Q4.e 0 1 0 1 1 1 0 0 0 44,4%
Q4.f 1 1 1 1 0 0 1 1 0 66,7%
Q4.g 1 1 1 1 1 1 0 0 0 66,7%
Q4.h 0 1 0 0 1 0 1 0 0 33,3%
QS.Statut et condition d'octroi
Q5.a 0 1 0 1 0 1 0 * 1 50,0%
Q5.b 1 0 1 0 1 0 1 * 0 50,0%
Q6.Préférence écheance des prêts
Q6.Court terme 1 1 1 1 1 1 1 0 1 88,9%
Q6.Long terme 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,0%
Q6.Neutre 0 0 0 0 0 0 0 1 0 11,1%
Oui 1 1 1 1 1 0 1 1 1 88,9%
Non 0 0 0 0 0 1 0 0 0 Il,1%
Q9.a 0 0 0 0 0 0 0 0 0 O'cJ%
Q9.b 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,0%
Q9.c 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,0%
Q9.d 1 1 1 1 1 1 1 1 1 100,0%
61
Quest.1 Quest.2 Quest.3 Quest.4 Quest.5 Quest.6 Quest.7 Quest.8 Quest.9 Moy. arithmétique
Q10. Fréquence de remboursement
Q.10a 1 1 0 0 0 0 0 1 0 33,3%
Q.lOb 1 1 0 0 1 0 0 1 0 44,4%
Q10c 1 1 1 1 1 1 1 1 1 100,0%
Q10.d 1 1 0 1 0 0 0 1 0 44,4%
Q.12 Reception de capitaux privés
Q12.oui 0 0 1 1 1 0 0 0 0 33,3%
Q12.non 1 1 0 0 0 1 1 1 1 66,7%
Q13. Influence capitaux privés
Pas applicable 1 1 0 0 0 1 1 1 1 66,7%
Influence sur les opérations 0 0 1 1 1 0 0 0 0 33,3%
Rating 0 0 0 1 0 0 0 0 0 11,1%
Q.14. Futur réception de capitaux privés
Oui 1 1 1 1 1 1 0 0 0 66,7%
Non 0 0 0 0 0 0 0 0 1 11,1%
Peut-être 0 0 0 0 0 0 1 1 0 22,2%
Q1S.Difficultés reliées aux activités
Distorsions marché 1 0 0 0 0 0 0 0 0 11,1%
Gestion du risque crédit 0 1 0 1 1 0 1 1 1 66,7%
Manque d'information 1 1 0 1 0 1 0 0 0 44,4%
Manque de fonds 0 0 1 0 1 0 0 0 0 22,2%
Gestion.Epargne 0 0 0 0 1 0 1 0 0 22,2%
système.juridique 0 0 0 0 0 1 0 0 0 11,1%
Q.16. Prévision futurs difficultés
Q16.0ui 0 0 0 1 1 1 1 1 0 55,6%
Q16.Non 1 1 1 0 0 0 0 0 1 44,4%
62
Quest.1 Quest.2 Quest.3 QuestA Quest.5 Quest.6 Quest.7 Quest.8 Quest.9 Moy. arithmétique
Section Performance
Ql.Succès de l'organisation
Pé rennité/viabi 1ité 0 1 1 1 1 1 1 1 1 88,9%
Performance sociale 0 0 1 1 1 1 1 0 0 55,6%
Accessibilité 1 1 0 0 1 0 0 0 0 33,3%
Satisfaction des membres 1 1 0 0 0 0 0 1 0 33,3%
Q2.Échec de l'organisation
Dérive de la mission 1 0 1 0 1 0 0 0 0 33,3%
Exclusion des pauvres 0 1 0 0 0 1 0 0 0 22,2%
Manque d'autonomie financière 0 0 1 1 1 0 1 1 1 66,7%
Insatisfaction des clients 0 1 0 1 0 0 0 1 1 44,4%
Q3.Mesures performance financière
Ratios 1 1 1 1 1 1 1 1 1 100,0%
Q4. Définition Performance sociale
Contribution à l'amélioration des conditions de vie des
clients et de la comm,unauté 1 0 1 1 1 1 1 1 0 77,8%
Équilibre mission sociale et économique de l'IMF 0 1 0 0 0 0 0 0 1 22,2%
Q5. Mesures de la performance sociale
Études d'impact socio-économique 1 1 1 1 1 1 1 1 * 100,0%
Ristournes 1 0 0 0 0 1 0 0 * 25,0%
Q6.Amélioration des outils de mesures
Critères et objectifs clairs 1 0 1 0 0 0 0 0 0 22,2%
Prise en compte spécificité IMF 0 0 0 1 0 1 0 0 0 22,2%
Standardisation et professionnalisme des outils 0 1 0 0 1 1 1 0 0 44,4%
Quest.1 Quest.2 Quest.3 Quest.4 Quest.S Quest.6 Quest.7 Quest.8 Quest.9 Moy. arithmétique
Section Notation
Q1.Utilité de la notation
Améliorer qualité et l'image de l'IMF 1 1 1 0 1 0 1 0 1 66,7%
Accès capitaux privés 1 0 0 1 0 0 1 1 0 44,4%
Transparence 0 1 1 1 1 0 0 0 0 44,4%
Comparaison 0 0 0 1 0 1 0 0 1 33,3%
Q2.Éfficacité de la notation
Q2.oui 0 1 0 1 1 0 1 0 1 55,6%
Q2.non 1 0 0 0 0 0 0 1 0 22,2%
Q2.neutre 0 0 1 0 0 1 0 0 0 22,2%
Q3. Que souhaiteriez-vous voir noter?
Offre de services 1 0 0 0 0 0 1 1 0 33,3%
Gouvernance de l'IMF 0 1 0 0 1 0 1 0 1 44,4%
Performance financière 0 0 1 1 1 1 1 0 1 66,7%
Performance sociale 1 0 1 1 1 1 1 0 0 66,7%
Q4. Qui devrait noter?
Agence spécifique à la MF et indépendante 1 1 1 1 1 0 1 1 1 88,9%
Indifférent 0 0 0 0 0 1 0 0 0 11,1%
QS.lnvestisseurs devraient-ils exiger la notation?
QS.oui 1 1 1 1 1 0 1 1 1 88,9%
QS.non 0 0 0 0 0 1 0 0 0 11,1%
65
4.2 ANALYSE
Selon Morduch (2000), il existe deux approches en microfinance, qu'il appelle le schisme de
la microfinance. D'un côté, il y a l'approche pauvreté ou bien-être (poverty approach ou
welfarist approach) et d'un autre côté, l'approche institutionnaliste.
L'approche pauvreté fait de la lutte contre la pauvreté la raison d'être de l'IMF, ce qui la rend
plus dépendante des subventions. L'avantage de cette approche c'est que l'IMF est libre des
pressions du marché. Elle peut, donc prendre des décisions qui ont un plus grand impact sur
le développement. De plus, les subventions permettent de diminuer les taux d'intérêt
appliqués aux prêts, ce qui est un atout pour les clients. Les critiques envers cette approche
sont nombreuses. En effet, certains auteurs affirment que dans beaucoup de pays, les
subventions sont limitées (Schreiner (2002), (Rhyne (1998). Cette affirmation est d'actualité
avec la crise financière qui secoue tous les pays développés et par la même occasion les PVD.
Quant à Morduch, il déclare « that subsidization, inefficiency and limited scale go hand in
hand» (Morduch, 2000, p.620).
L'approche institutionnaliste est appuyée par des tenants comme le CGAP, la Banque
Mondiale, l'USAID, l'OCDE, (Schicks, 2007), (Shreiner (2002), (Olivares-Polanco (2005».
Son objectif est d'élargir la portée des services financiers afin de toucher le plus grand
nombre de personnes exclues du système financier formel, d'élargir la gamme de crédit et de
services offerts et trouver des moyens de jouir d'économies d'échelles. La viabilité financière
n'est qu'un moyen au service de cet objectif. Schreiner (2002), partisan farouche de cette
approche, affirme en se basant sur les résultats d'une étude menée en 1996 par Rosenberg
que les IMF de l'approche institutionnaliste touchent autant de pauvres que les IMF ayant
adopté l'approche pauvreté. On peut donc déduire comme le soutiennent les partisans de cette
approche, tels que Morduch (2000), Moll (2005), Schicks (2007) et l'OCDE (2006), que
cibler les pauvres et la viabilité financière peuvent coexister.
La lutte contre la pauvreté fait partie des objectifs de prêts de seulement 77,8% de notre
échantillon, alors que l'objectif de soutien et de conseil à l'entreprenariat est présent chez
66
2007
Les résultats du Tableau 18 nous révèlent que 66,7% des coopératives de notre échantillon
initial jouissent d'une bonne autonomie financière. Il explique en partie la raison pour
laquelle uniquement 33,3% de cet échantillon reçoivent des capitaux privés. D'après
0' Donohoe, De Mariez, Littlefield, Reille et Kneiding (2009), ces performances résultent
d' importante marge nette découlant des taux d'intérêt élevés sur les crédits, avec des taux de
recouvrement record et surtout un décalage des maturités entre le financement de l'Il\1F et ses
prêts aux clients. De par le nombre de membres qui les constituent (voir Tableau 4), ces
coopératives touchent une large population (par exemple plus de 5% de la population au
Burkina Faso pour l'Il\1F RCPB). 88,9% d'entre elles exercent aussi en milieu rural et urbain.
67
Or, les populations pauvres vivent souvent dans le milieu rural ou périurbain. Le choix des
CFs (NYESIGISO, PuLse, MECREF et Yété Mali) de rester en milieu urbain est expliqué
par Mosley et al., (1998), comme étant un choix stratégique car l'impact du crédit est plus
grand sur les familles et les individus ayant un revenu légèrement supérieur au seuil de
pauvreté.
À partir de ces informations (l'objectif des prêts, zone géographique désservie, ratios
financiers), nous pouvons donc classer les coopératives à l'étude dans l'approche
institutionnaliste de Morduch (2000). Elles arrivent à toucher les populations exclues du
système financier formel et en situation précaire dans le milieu rural et urbain, tout ayant une
bonne autonomie financière. Ces constats confirment les affirmations de nombreux auteurs
(Morduch (2000), Moll (2005), Schicks (2007), l'OCDE (2006).
Cette constatation rejoint la première critique des tenants de l'approche pauvreté à l'égard des
IMF optant pour l'approche institutionnaliste à savoir la marginalisation des pauvres, surtout
si le seuil de pauvreté est déterminé en fonction de critère monétaire, comme c'est le cas à la
Banque Mondiale. Cette dernière considère le seuil d'extrême pauvreté comme étant le fait de
vivre avec moins de 1$ par jour. Le seuil de pauvreté généralement utilisé est de vivre avec
moins de 2$ par jour. De par leurs tailles, nous remarquons donc que les prêts de ces
coopératives ne s'adressent pas aux pauvres mais plutôt à des personnes qui sont en dessus du
68
seuil de pauvreté. En effet, en tenant du taux de change du dollar par rapport aux monnaies
locales des pays, ces prêts ne constituent pas vraiment des microcrédits.
Tableau 19: Comparaison Revenu national brut/habitant et la taille moyenne des Prêts
2007
Pays Revenu national brut IHabitant (GNI/Habitant) ($) IMF Taille moyenne des prêts
Bénin 570 FECECAM 882
Burkina Faso 430 RCPB 628
Cameroun 1050 CamCCUL 2340
Guinée 400 Yété Mali 237
Haiti 560 ACOOPECH 1000
Lituanie 9920 LCCU 3000
Mali 500 NYESIGISO 773
Mali 500 Kafo Jiginew 290
Mauritanie 840 PROCAPEC 1000
Niger 280 MECREF 1126
Rwanda 320 CFE-Agasake 1391
Sénégal 820 PAMECAS 855
Tanzanie 400 Dunduliza *
Togo 360 FUCEC 290
Zambie 800 Pulse 210
Selon les Nations Unies (2008), on assiste à une augmentation des prêts individuels sur
nantissement. Les Coopératives de notre échantillon suivent cette tendance, car 88,9%
d'entre elles offrent le prêt individuel à leurs membres. Les partisans de l'approche pauvreté
considèrent ce choix stratégique comme un des signes majeurs de la commercialisation de la
mjcrofinance. Pour Koveos et al. (2004), la commercialisation se réfère à l'usage des
principes de marché dans les opérations et les décisions de l'IMF. Quant à Christen (2001), la
commercialisation de la microfinance repose sur trois principes qui sont: la rentabilité, la
concurrence et la réglementation. Selon PlaNet Finance (consulté le 22 juin 2006), il existe
plus de 10000 IMF à travers le monde, donc la concurrence est très forte. Selon Barlet
(2000), les IMF soumises à la réglementation en Amérique Latine ont accordé des prêts trois
fois supérieurs à ceux accordés par les IMF non réglementées ce qui témoigne de l'adoption
d'une stratégie commerciale, par conséquent de la dérive de la mission. Comme le témoigne
le tableau 19, la taille moyenne des prêts qu'accordent les coopératives de notre échantillon
est importante. En rapprochant cette taille avec les objectifs visés par ces coopératives, nous
pouvons conclure qu'elle correspond plus à un choix stratégique. En effet, le soutien et le
conseil à l'entreprenariat a été mentionné par tous les membres de notre échantillon comme
69
étant un des pnnclpaux objectifs des prêts qu'elles accordent. L'atteinte de cet objectif
nécessite une taille de prêt plus importante. Ces faits sont appuyés par les conclusions des
études de Christen (2001) et Olivares-Polanco (2005) qui affirment que l'augmentation de la
taille moyenne des prêts résulte des décisions stratégiques ou par le processus de prêt graduel.
La taille des prêts augmente en fonction de l'évolution des besoins des clients. De ces faits,
l'indicateur taille moyenne des prêts d'une IMF n'est pas suffisant pour témoigner de
l'adoption d'une approche plus commerciale ou de la dérive de mission.
Les coopératives de notre échantillon offrent différents services (Voir tableau 15),
notamment l'assurance pour diminuer leur vulnérabilité face aux aléas de la vie, l'éducation
financière des membres afin de leur permettre de mieux gérer leurs crédits et épargnes, un
programme de remboursement ajusté à la réalité de leurs membres, tout en ayant une certaine
rentabilité comme l'a démontré le tableau 18. Si selon Lapenu et Pierret (2005) ainsi que
selon le Centre pour l'Étude des Innovations Financières (CS FI) (2008), la dérive de mission
c'est la recherche de rentabilité au détriment des objectifs sociaux, alors les coopératives de
notre échantillon ne sont pas en dérive. D'ailleurs, 88,9% d'entre elles considèrent que c'est
l'implication des capitaux privés dans les IMF qui renforce le risque de dérive de mission.
Le CERISE et l'TRAM (2005) affirment que la dérive de mission est fonction du système de
gouvernance instauré dans l'IMF. Dans le cadre de ce mémoire, le terme de gouvernance
s'inscrit dans l'analyse des relations entre les parties prenantes, la définition retenue est donc
celle du CERISE et de L'IRAM qui est:
Mersland (2008) affirme que le coût de gouvernance est un facteur à ne pas négliger. Il
affirme en se basant sur une étude menée sur les IMF, rendant compte sur le MIX Market en
2006, que le coût de la gouvernance est plus élevé dans les grandes structures coopératives
comparativement aux sociétés anonymes et aux organisations à but non lucratif. En effet,
plus la coopérative croît, plus il devient difficile de tenir informer l'ensemble de ses
70
membres. Cela conduit au problème des resquilleurs «free riders». Ce problème est majeur
surtout dans le secteur de la oùcrofinance car le taux d'alphabétisation des membres est
faible. De ce fait, les connaissances de ces derniers sont limitées en management. Nous
sommes en accord avec la conclusion de Mersland (2008) à savoir que la dérive de la mission
dans les coopératives en oùcrofinance est plus liée à ce phénomène.
D'après Mersland (2008) les coopératives, lorsque comparées aux organisations à but non
lucratif et aux sociétés par actions, offrent en moyenne un taux d'intérêt plus faible sur les
prêts. D'après la méthode de calcul du taux d'intérêt adopté par la majorité de notre
échantillon, et présenté auparavant, nous pouvons regrouper les composants mentionnés dans
trois catégories: le coût de l'argent, les risques et le coût de gestion et d'octroi du crédit.
Selon Attali et al. (2007), cette dernière catégorie est souvent la plus importante. Il ajoute
qu'elle correspond au concept de coût de transaction de Williamson (1994) dans le cadre de
la oùcrofinance. Toujours selon ces auteurs, ce dernier concept correspond à toutes les
charges que l'IMF doit assumer pour que le client ait le crédit. Mais aussi tous les coûts que
ce dernier doit supporter pour l'avoir. Cette catégorie correspond aux frais généraux évoqués
par les membres de notre échantillon. Selon Sharma (2005), ces coûts de transactions élevés
s'expliquent par la petite taille des prêts, les fréquences importantes, les distances
géographiques, les coûts de transport, le coût de renonciation, l'hétérogénéité des
emprunteurs, etc. (Sharma, 2005).
Dans l'UEMAü, la loi PARMEC plafonne le taux d'intérêt à 27%. Cinq des neuf
coopératives de notre échantillon sont soumises à cette loi, qui est très controversée. En
71
effet, les restrictions sur le taux d'intérêt, selon plusieurs auteurs, (Christen et al. (2000),
Christen et al. (2003), Arun (2005), Mosley et Hulme (1998), Ouattara (2003)), limitent à la
fois les services offerts et le nombre d'IMF. De plus une étude du CGAP (2002) a démontré
qu'en fonction de la loi des rendements décroissants, les pauvres empruntant de faibles
sommes sont capables de supporter des taux d'intérêts élevés, ce qui fait que le taux d'intérêt
n'est que rarement une contrainte pour les emprunteurs. Selon ces nombreux auteurs (Attali
et al. (2007); Barlet (2003); Boyé etaI. (2006); Parker et Pearce(2002); Mosley et Hulme
(1998)), ce qui importe pour le client c'est l'accès constant au crédit et non le coût effectif de
celui-ci. Attali et al. (2007) ajoute que le taux d'intérêt pratiqué par les IMF se situe toujours
entre le taux exigé par les institutions financières formelles et le taux des usuriers. Signalons
également que les progranunes de microfinance, pratiquant avec des taux subventionnés, ont
enregistré des taux de recouvrement plus faibles (Hollis et Sweetman (1998), Barlet (2003)).
Les clients perçoivent le crédit comme un don déguisé, mais avec un coût élevé!
De ces faits, nous remarquons que le taux d'intérêt sur le crédit dépend plus des frais
généraux que du coût des ressources. Afin de pouvoir atténuer les taux d'intérêt pour éviter le
surendette ment des clients, il faudrait trouver des alternatives qui permettent de diminuer les
coûts de transaction des IMF. Plusieurs moyens peuvent être explorés pour réduire les coûts,
notanunent les technologies sans fil qui permettent de rejoindre des clients toujours plus
isolés en tout temps. En Afrique du Sud et au Kenya, les clients peuvent effectuer les
transactions financières courantes (vérifier le solde, transfert de fonds, paiements, etc.) à
travers le cellulaire.
Dans le calcul du taux d'intérêt, les membres de notre échantillon tiennent compte du risque
de perte. Ce dernier est relié au taux de recouvrement qui est très élevé en microfinance.
Selon Boyé et al. (2006), cela découle de la pratique du crédit solidaire rendu populaire par
la Grameen Bank et qui repose sur le principe de caution solidaire. La caution solidaire veut
qu'au sein d'un groupe d'emprunteurs qui se sont choisis librement, tous sont responsables
du bon remboursement de l'ensemble du groupe (Lapenu, Fournier et Ichanju, 2002). En cas
de défaillance d'un membre du groupe, les autres se substituent à lui pour assurer le
remboursement. L'une des fonctions de la communauté d'intérêt et d'esprit selon Axworthy
(1981) c'est qu'elle regroupe au sein des CFs des personnes qui se ressemblent de par leurs
72
Toujours selon Axworthy (1981), cette communauté accorde une importance capitale à la
réputation. En conséquence, les membres, dans le but d'assurer le remboursement du prêt,
exercent mutuellement les uns sur les autres une pression sociale découlant des valeurs et
principes coopératifs. Le suivi du prêt s'effectue par les membres du groupe, agissant pour le
prêteur comme une forme d'assurance (Labie, 2004) qui mitige le hasard moral ex-post
(Aghion et Morduch, 2005). Dans les CFs, cette pression sociale est plus forte, car le non
respect de l'engagement d'un membre du groupe à des conséquences pour l'ensemble, mais
aussi pour tous les membres du CFs. En effet, d'une part les autres membres du groupe ont la
responsabilité d'effectuer les remboursements: c'est le fondement du cautionnement
solidaire. D'autre part, le membre en défaut de paiement se retrouvera exclu des futures
formations de groupe de crédit au sein de la communauté de membres car, à cause de la
proximité, cette mauvaise réputation se répandra très vite. Le crédit solidaire contribue donc à
diminuer les coûts de transaction, car la gestion du risque de sélection adverse d'Akerlof
(1970) de même que de l'opportunisme ex-post de Williamson (1994) n'est plus entièrement
sous la responsabilité des CFs. Elles partagent avec leurs membres. Ces faits font partie des
éléments qui permettent à l'ensemble de notre échantillon d'offrir le crédit collectif, et de
maintenir des taux de recouvrement supérieur à 76%.
Bref, les coopératives de notre échantillon n'échappent pas à la forte concurrence dans le
secteur de la microfinance, cependant elles arrivent tout étant soumises à la réglementation
(Loi PAR MEC) à maintenir une bonne rentabilité grâce à un contrôle des risques de sélection
adverse, et de hasard moral ex-post et à offrir des services extra-financiers (éducation des
membres, etc.). Ce qui témoigne que malgré l'adoption de stratégie plus commerciale (prêts
individuels), elles ne sont pas en dérive de mission selon les critères de Lapenu et al.(2006) et
du CSFI (2008).
73
Les progrès réalisés dans la gamme et l'offre de services ravivent les intérêts pour les études
d'impacts en microfinance. Pour Woller et Parsons (2002), l'impact des services de l'IMF est
à quatre niveaux: l'individu, la famille, la communauté et la micro-entreprise. L'impact sur
la femme et, par conséquent, sur toute la famille est considéré par Zohir et Matin (2004)
comme étant positive. D'ailleurs, c'est cette clientèle féminine qui a contribué largement au
succès du secteur de la microfinance. En effet, la possibilité d'emprunter et d'investir,
d'épargner et de travailler a contribué à réduire l'isolement des femmes. Elles deviennent
plus actives dans les décisions familiales; un changement économique se fait dans la famille
avec l'apport d'un autre revenu, mais aussi un changement social sur le rôle de la femme. À
travers les rencontres de groupe organisées par les IMF, les femmes mettent en place un
réseau. Ce dernier constitue un capital social pour elles (Zohir et al., 2004). Putnam (2004)
définit ainsi ce capital: «le capital social se réfère au réseau social et les normes de
réciprocité associées» (Ibid., 2004) (Traduction libre)
Dans le cadre de l'élaboration d'un guide méthodologique sur la cohésion sociale, le Conseil
de l'Europe définit le capital social en faisant référence:
De son côté, le conseil de l'Europe caractérise le capital social comme constituant des
facteurs «peu visibles ou même invisibles», qui sont présents à la fois dans les institutions, les
74
Il devient donc primordial de développer des outils fidèles qui rendent compte du
développement de ce capital. Comme le mentionne Maria Nowak (2005), la microfinance
permet aux personnes exclues de retrouver la dignité, la confiance en soi, la
responsabilisation à travers l'accès au capital, mais aussi aux conseils et à l'éducation
financière. Ces aspects sont primordiaux pour la réussite des activités que vont entreprendre
ses personnes, pourtant il est difficile d'y attribuer une valeur. Comment attribuer une valeur
à ces aspects non quantifiables, mais essentiels? Le même problème se pose au niveau de
l'évaluation de la valeur du capital social dont bénéficie les femmes, les familles et les
communautés.
De nos jours, la performance des IMF est mesurée selon deux volets: le volet financier
traditionnel et le volet social. La reddition des comptes des institutions financières est
devenue un sujet percutant à cause des scandales de gouvernance corporative et l'adoption
d'exigences réglementaires notamment la loi Sarbanes Oxley (2002), la loi NRE (2002), d'où
l'intérêt de plusieurs auteurs (De Serres (2008); De Serres, Gendron et Ramboarisata (2006)).
En Afrique de l'Ouest, la loi PARMEC a instauré l'obligation de communiquer l'information
financière assortie d'un dispositif de sanctions aux institutions mutualistes ou coopératives
d'épargne et de crédit en microfinance. La reddition de comptes dans le secteur financier en
général, se fait à deux niveaux: «le niveau légal qui consiste à informer et à rendre compte
de la performance financière et fiduciaire de l'organisation et le niveau obligatoire ou
volontaire de divulguer la performance sociale» (De Serres, 2008, p.7). Concernant les
banques coopératives, elles rendent compte aux membres qui sont à la fois propriétaires,
75
clients, et employés. Ces membres font partie également de la communauté, ce qui fait qu'au
sein d'une même reddition de compte (rapport annuel de gestion), elles rendent compte de
leur performance financière et sociale. De ce fait, selon De Serres (2008), elles ont «moins
de pression ou besoin de publier un bilan social» (Ibid., p.32) à part. Cela explique en partie
le retard qu'elles ont pris sur la reddition des comptes sur la performance sociale par rapport
aux banques corporatives. De ce fait, elles ont donc tendance à recourir aux indicateurs
développés par ces dernières, ce qui ne met pas en valeur leurs attributs distinctifs en tant que
coopérative.
En microfinance, la performance financière des IMF se mesure surtout avec des ratios. En
2003, le CGAP a établi un guide des ratios de performance financière comprenant quatre
catégories: ratios de profitabilité/viabilité, ratios de gestion des actifs, qualité du portefeuille
de prêt et ratios d'efficience/productivité. Gutiérrez-Nieto et al. (2005) affirme que ces ratios
sont dérivés de ceux des institutions financières classiques, d'où la nécessité d'utiliser des
outils développés par les agences dédiées à la microfinance, comme ceux d'ACCION
(CAMEL), du WOCCU (PEARLS), de MicroRate, etc. Ce constat rejoint le point de vue des
coopératives de notre échantillon.
Le second volet de la performance des IMF, soit la performance sociale, est définie comme
étant la mise en pratique de la mission de l'IMF par le CGAP en collaboration avec les
Fondations Argidius et Ford ainsi que par une centaine d'IMF lors de la Force de Travail sur
la Performance Sociale (SPTF) (SPTF, 2008). Cette définition diverge de celle des membres
de notre échantillon, regroupant uniquement des coopératives. En effet, 77, 8% d'entre elles
définissent la performance sociale comme étant la contribution de l'IMF à l'amélioration des
conditions de vie des clients et des communautés, et 22,8% comme l'équilibre entre la
mission sociale et économique de l'IMF (Voir Tableau 17).
Cette divergence ne surprend guère étant donné que parmi les centaines d'IMF, réseaux,
investisseurs présents à Paris (2008), on ne retrouvait que deux organisations coopératives à
savoir le Crédit de Développement Mutuel (CDM) et l'Association Mexicaine des «Credits
Unions» du Secteur Social (Amcuss). Cette façon de définir la performance sociale révèle un
manque de compréhension face aux caractéristiques propres aux coopératives de la part de la
Banque Mondiale et des organisations affiliées telle que le CGAP. D'autre part, elle témoigne
76
aussi de la faiblesse des organisations coopératives à faire valoir et respecter leur identité
coopérative, qui constitue pourtant un atout majeur pour elle en matière de responsabilité
sociale. D'ailleurs, selon Spears (2002), l'efficience sociale qui découle des liens que les
coopératives tissent avec les communautés en général, est le facteur le moins pris en compte
par les acteurs du mouvement coopératif.
La crise mondiale actuelle est l'occasion pour les coopératives de faire valoir leur identité
coopérative et de développer des outils, des indicateurs de la performance tant économique
que sociale qui tiennent compte de cette différence autant dans le secteur bancaire que dans le
secteur de la microfinance.
Dans ce chapitre qui comporte deux sections: interprétation et analyse des résultats, nous
avons traité tous les infonnations fournies à la fois par notre questionnaire et la base de
données du Mix Market, en nous appuyant sur les écrits en microfinance. Cela nous a permis
d'une part de déterminer les caractéristiques des CFs de notre échantillon, et de pouvoir les
classer dans l'approche institutionnaliste. D'autre part, d'identifier des lacunes dans
l'évaluation et la mesure de la performance extra-financière ou sociale, de même que la
négligence de l'importance du sociétariat dans les CFs. La section sert de conclusion à ce
mémoire, et expose également les limites de cette recherche.
CONCLUSION
Pour collecter les informations sur les CFs en rrucrofinance, nous avons opté pour
l'échantillonnage à choix raisonné. Notre échantillon initial, c'est-à-dire ceux à qui nous
avons fait passer les questionnaires est composé de neuf coopératives membres du réseau
Proxfin de Développement Internationale Desjardins. Ce réseau est composé d'une trentaine
de CFs en microfinance à travers le monde. Malheureusement, tous n'étaient pas présents lors
de la conférence annuelle du réseau en Octobre 2008. Nous avons donc procédé à une
seconde collecte de données sur la base de données du MIX Market. Ainsi, nous avons
retrouvé des informations sur six autres membres du réseau Proxfin qui n'étaient pas à
Québec. Cela nous a perrrus d'élargir notre échantillon à 15 coopératives. Malgré cela, cette
taille de l'échantillon représente également une des limites de cette recherche. Nous avons
procédé toute de même à des analyses statistiques dont certaines se sont révélées
significatives.
En réponse aux questions soulevées par cette recherche, nous concluons que les CFs
membres du réseau Proxfin se caractérisent d'une part, par une taille moyenne des prêts plus
importante que le revenu national brut/habitant de leur pays d'origine, ce qui nous pousse à
78
dire que ces crédits ne s'adressent pas aux pauvres mais plutôt à des personnes qui sont en
dessus du seuil de pauvreté. Si l'on considère le taux de change entre le dollar et la monnaie
locale, on n'est plus dans une activité de microcrédit, mais de crédit à la consommation tout
simplement! Et d'autre part, une présence dans le milieu urbain et rural, des effectifs
importants et une structure mature, témoignent de l'adoption de l'approche institutionnaliste
de la microfinance, c'est-à-dire que tout en en réalisant leurs objectifs sociaux (éducation
financière des membres, conseil à l'entreprenariat, etc.), elles réussissent à maintenir une
saine performance financière. Les CFs en microfinance donc jouent un double rôle de
développement (social et économique) pour leurs membres sociétaires.
Au terme de ce mémoire, nous remarquons aussi que la communauté d'intérêt et d'esprit qui
lie les membres combinée au principe de crédit collectif procurent aux CFs des moyens
efficaces d'atténuer les risques de sélection adverse et d'aléa moral ex-post, ce qui exerce un
impact positif sur les coûts de transaction. Nous avons constaté que les coûts de transaction
sont à l'origine des taux d'intérêt élevés du crédit. Par conséquent, cette étude pourrait être
poursuivie en analysant et comparant les différentes structures (corporatives, coopératives,
associations ou fondations) pour déterminer si certaines types d'entre elles réussissent mieux
que les autres à diminuer les coûts de transaction, afin d'atténuer le risque de surendettement
des clients.
Les valeurs et principes des CFs contribuent aussi à la création de ce capital social, négligé
par les mesures de performances en usage actuellement en microfinance. Cette étude pourrait
être poursuivie et approfondie en élargissant la taille de l'échantillon à l'ensemble des CFs
qui rapportent sur le MIX Market pour développer des indicateurs de mesure de la
performance sociale qui intègre les aspects du capital social.
Nous avons aussi réalisé à travers ce mémoire que le sociétariat, qUI constitue l'un des
éléments distinctifs des CFs par rapport aux autres institutions financières, perd beaucoup de
sa valeur. Le membre est en train de se muter en simple client. Ceci appelle à réfléchir
davantage sur les problèmes de croissance des CFs. Il serait pertinent d'effectuer une étude
sur ces problèmes, d'autant plus que les CFs, même dans les PVD, s'organisent en réseau
comme c'est le cas avec le Centre d'Innovation Financière (CIF) qui est un réseau regroupant
cinq CFs en microfinance dont: Kafo Jiginew, Nyesigiso, PROCAPEC, FUCEC, RCPB.
81
APPENDICE A
PRINCIPES DE LA WOCCU
Principes
Opérationnels IGouvernance ISolidité et Sécurité financière
les principes opérationnels se rattachent à la Les principes de gouvernance font référence Les principes de solidité et sécurité financière
philosophie et aux valeurs de la coopérations qui au système de contrôle et de distribution du identifient les normes afin de protéger les
sont : l'égalité, l'équité et l'auto-assistance pouvoir. Ils concernent surtout les épargnants. Chaque coopérative doit se
mutuelle.Tout en reconnaissant la diversité de la coopératives de crédit locales. Le conseil conformer à la réglementation locale, ces
mise en oeuvre de la philosphie, ces principes d'administration (CA) et les gestionnaires princips de solidité et de sécurité n'est qu'un
mettent l'emphase sur la notion de développement doivent s'assurer que la coopérative se guide de bonne pratique développés à travers
humain et de fraternité de l'homme. Ces principes conformes aux exigences concernant la le mond.
sont divisés en trois catégories (qui regroupe gouvernance externe et interne. Pour y
presques les sept principes de l'ACI): structure arriver chaque membre du CA doit adhérer
démocratique qui comprend l'adhésion volontaire, aux principes de gouvernance indivduels.
le contrôle démocratique et la non-discrimination;
services aux membres qui fait référence:
distribution aux membres, construire la stabilité
financière, service aux membre; enfin nous avons les
objectifs sociaux qui sont l'éducation, la
coopération entre les coopératives et la
responsabilité sociale
APPENDICE B
QUESTIONNAIRE EN FRANÇAIS
[SG QAM
Madame, Monsieur,
Si je m'intéresse à votre organisation, c'est que je pense tout d'abord qu'elle est une
institution respectable qui est apte à m'offrir les outils et les informations pertinentes dans le
développement de mon mémoire. Votre position dans le secteur de la microfinance s'inscrit
dans le profile que je vise dans ma recherche. Cette recherche est effectuée dans le cadre de
mon mémoire de Maitrise en gestion internationale, réalisée sous la direction du professeur
Andrée De Serres, de l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à
Montréal.
microfinance Il est important de souligner que nous nous engageons à garder l'anonymat des
Avec l'espoir que vous accepterez de participer à l'étude, je demeure à votre disposition pour
tout renseignement additionnel. Vous pouvez me joindre aux coordonnées ci- après. Veuillez,
84
ESGUQAM
Montréal, Qc
deserres .andree@uqam.ca
http://www.giref.uqam.ca/
85
QUESTIONNAIRE
1- MISE EN CONTEXTE
II-PRÊTS
Quels sont les buts de vos prêts? Vous pouvez encercler plusieurs réponses
a) Lutter contre la pauvreté
b) Développer l'esprit d'entreprenariat
c) Lutter contre l'exclusion financière des particuliers
d) Autres, précisez : ..
Quelles sont les conditions d'octroi de vos prêts? Vous pouvez encercler plusieurs réponses
>- Conditions Financières et économiques:
a) Analyse de l'historique de crédit
b) Garantie matérielle
c) Autres, précisez :.........
>- Autres Conditions:
d) Formation d'un groupe
87
e) Emploi stable
f) Projet d'entreprise
g) Maturité de l'entreprise
h) Autres, précisez : .
Le statut légal de votre institution influence-t-illa décision d'octroi du prêt, si oui comment?
a) Oui, précisez comment:.. .
b) Non
Préférez-vous des prêts à court terme (moins d'un an) ou long terme? Pourquoi?
a) Moins de 25%
b) 26 à 50%
cl 51 à 75%
dl 76 à 100%
88
Votre organisation reçoit-elle des capitaux privés? Si non passez à la question 14.
a) Oui
b) Non
b) Non
III-RISQUES
Quels sont les risques qui affecteront la micro-finance avec l'afflux des capitaux
privés, selon vous?
a) Dérive de la mission
b) Trop de financement
c) Peu de financement
d) Interférence politique
e) Autres, précisez : .
III-PERFORMANCE S
Comment la mesurez-vous?
IV-NOTATIONS
Selon vous, les investisseurs privés devraient-ils exiger une notation avant de
choisir une IMF? Que devraient-ils connaître?
APPENDICEC
Source: http://www.proxfin.com/index.php?id=7&no_cache=1
94
APPENDICED
Échantillon Age Effectif ZoneGeo PrêtsQl PrêtsQ2 PrêtsQ3 PrêtsQ4 PrêtsQ5 PrêtsQ6 PrêtsQ7 PrêtsQ9 PrêtsQlQ PrêtsQ12
1 36 4 3 1 2 5628 5 2 1 1 4 1 2
2 39 4 3 1 2 5290 3 1 1 1 4 2 2
3 11 4 2 1 4 51,000 4 2 1 1 4 5 1
4 21 4 3 1 2 5290 8 1 1 1 4 4 1
5 18 4 3 3 3 5773 9 2 1 1 4 3 1
6 1 1 3 1 1 51,000 2 1 1 2 4 5 2
7 12 4 3 2 6 5855 6 2 1 1 4 5 2
8 40 3 3 4 3 52,340 7 2 1 4 1 2
9 12 4 3 3 5 53,000 1 1 1 1 4 5 2
la 31 4 3 $882
11 5 2 3 $1,391
12 7 1 2 $210
13 12 1 2 $1,126
14 3 2 2 $237
15 5 4 3
Performance Performance Performance PerformanceQ Performance Notation Notation Notation Notation Notation
Échantillon PrêtsQ14 PrêtsQ16 Risques Q4 Q1 Q2 Q3 6 Q7 Ql Q2 Q3 Q4 Q5
1 1 2 2 1 1 1 1 2 2 2 3 1 1
2 1 2 1 2 2 1 2 2 1 1 2 1 1
3 1 2 1 3 5 1 3 2 1 3 1 1 1
4 1 1 1 3 4 1 1 1 5 1 1 1 1
5 1 1 3 3 5 1 2 2 1 1 1 1 1
6 1 1 3 3 2 1 2 2 4 3 1 2 2
7 2 1 4 3 4 1 2 2 3 1 2 1 1
8 1 1 6 2 5 1 2 3 2 1 1 1
9 2 2 5 1 3 2 2 4 1 2 1 1
la
11
12
13
14
15
95
Etiquettes de Valeurs
Effectif ZoneGeo PrêtsQl PrêtsQ2. PrêtsQ4 PrêtsQS
4: 150 et + 3: les deux abc abcdef abcdfg 2: non
4: ls0et+ 3: les deux abc abcdef abcdefg 1: oui
4:1s0et+ 2: urbain abc abcdf abcfg 2:non
4:1s0et+ 3: les deux abc abcdef abcefg 1: oui
4:1s0et+ 3: les deux bc abcdefg abcegh 2: non
1: 1 à49 3: les deux abc abc aef 1: oui
4: 150 et + 3: les deux abd abcdeg abcfh 2:non
3: 100 à 149 3: les deux abcd abcdefg abcdh
4: 150 et + 3: les deux bc acfg abc 1: oui
4: 150 et + 3: les deux
2:s0à99 3: les deux
1:1 à49 2: urbain
1:1 à49 2: urbain
2: sOà 99 2: urbain
4: ls0et+ 3: les deux
APPENDICEE
Statistique Statistique Statistique Statistique Statistique Statistique Erreur std Statistique Erreur std
N valide (listwise) 9
98
APPENDICEF
Statistique Statistique Statistique Statistique Statistique Statistique Erreur std Statistique Erreur std
N valide 9
(1istwise)
99
5 Bibliographie
Monagraphies
Allemand, Sylvain. 2005. Les nouveaux utopistes de l'économie, (Éditions Autrement). Coll.
«Techniques Financières et Développement». Paris Autrement Frontières /
Frontières, 253 p.
--------.2007. La microfinance n'est plus une utopie! , Collection "Acteurs de la société" t.,
Éditions Autrement. Paris 205 p.
Bonnafous-Boucher, Maria, et Yvon Pesqueux. 2006. Décider avec les parties prenantes
approches d'une nouvelle théorie de la société civile Paris: La Découverte, 268 p.
Carroll, Archie B., et Ann K.Buchholtz. 2006. Business & society ethics and stakeholder
management Mason, Ohio Thomson/South-Western, 745 p.
De Serres, Andrée, Corinne Gendron et Lovasoa Ramborisata. 2006. «Étude des pratiques
des banques Canadiennes en matière de divulgation d'information sur leur
responsabilité sociale». In Banques Management & sciences sociales, l'Harmattan, p.
260. Paris.
Gagnon, Alain- G., Jean-Pierre Girard et Stéphan Gervais. 2001. Le mouvement coopératif au
coeur du XXle siècle. Sainte-Foy: Presses de l'Université du Québec, 313 p.
Helms, Brigit. 2006. La finance pour tous: construire des systèmes financiers inclusifs, Les
Éditions Saint-Martin inc. Montréal, 186 p.
Ledgerwood, Joanna, Banque mondiale et Sustainable Banking with the Poor. 1999. Manuel
de microfinance une perspective institutionnelle et financière. Washington, D.C.:
Banque mondiale.
Mintzberg, Henry. 1982. Structure et Dynamique des organisations. Paris: Les Éditions
d'Organisations, 434 p.
Pastré, Olivier, et Comité consultatif du secteur financier. 2006. Les défis de l'industrie
bancaire, Documentation française. Paris Collection des rapports officiels /Rapport
officiel, 0981-3764
102
Piquéras, Antoine. 2006. Risques et responsabilités en action sociale, La Grande Motte Actif
;Issy-les-Moulineaux ESF Éditeur. 2e éd. France: Collection Actions
sociales/Référence, 1269-8377.
Thiétart, Raymond Alain. 2003. Méthodes de recherche en management Paris: Dunod, 537 p.
Yunus, Muhammad, et Alain Jolis. 2007. Vers un Monde sans pauvreté, JC Lattès. Paris, 411
p.
Yunus, Muhammad, et Karl Weber. 2008. Vers un nouveau capitalisme, JC Lattès. Paris
103
McIntosh, Craig Thomas. 2003. «Impact analysis and microfinance». Ph.D., United States
California, University of Califomia, Berkeley.
Serres, Andrée De. 1999. «L'allocation de capitaux aux projets innovateurs étude des
pratiques émergentes dans le domaine des infrastructures publiques». Thèse de
doctorat, Montréal, École des Sciences de la Gestion, Université du Québec à
Montréal, 243 p.
Articles de journal
Akerlof, George A. 1970. <<The Market For "Lemons": Quality Uncertainty And The market
mechanism ». Quartely Journal of Economies, p. 488-500.
Axworthy, C.S. 1981. «Credit Union in Canada: The dilemma of success». The University of
Toronto Law Journal. vol. 31, no 1, p. 72-116.
Beek, Steve, et Tim Ogden. 2007. «Beware of Bad Microcredit». Harvard Business Review.
vol. 85, no 9, p. 20.
Elahi, Khandakar Q, et Constantine P. Danopoulos. 2004. «Microcredit and the Third Worl
Perspectives from moral and political philosophy ». International Journal of Social
Economies. vol. 31, no 7, p. 643-654.
Freeman, R. Edward, Andrew C. Wicks et Bidhan Parmar. 2004. «Stakeholder Theory and
«The Corporate Objective Revisited»». Organization Science. vol. 15, no 3, p. 364
369.
Froman, Lewis A. 1935. «Credit Union». The Journal of Business of The University of
Chicago. vol. 8, no 3, p. 284-296.
De Serres, Andrée, et Lovasoa Ramborisata. 2008. «Le potentiel stratégique des institutions
financières coopératives en gestion de risques». Banque stratégie, no 256, p. 58.
De Serres, Andrée, et Michel Roux. 2008. «Entre mutualisme et capitalisation, les défis de la
banque coopérative au Canada». Banque stratégie, no 256, p. 58.
Gurtner, Emmanuelle, Mireille Jaeger et Jean-Noël Ory. 2008. «Quel avenir pour le
sociétaire?». Banque stratégie, no 256, p. 58.
Harvey, Brian. 1995. «Ethical Banking: The case of the Co-operative bank». Journal of
Business Ethics. vol. 14, no 12, p. 1005.
Hollis, Aiden, et Arthur Sweetman. 1998. «Microcredit: What Can we Leam From the Past?
». World Development. vol. 26, no 10, p. 1875-1891.
Hudon, Marek. 2008. «Norms and values of the various microfinance institutions».
International Journal of Social Economies. vol. 35, no 112, p. 35-48.
Hyytinen, Ari, et Lotta Va··a··na··nen. 2006. «Where Do Financial Constraints Originate From?
An Empirical Analysis of Adverse Selection and Moral Hazard in Capital Markets».
Smalt Business Economies. vol. 27, p. 323-348.
Jones, Thomas M., et Andrew C. Wicks. 1999. «Convergent stakeholder theroy». Academy of
Management Review. vol. 24, no 2, p. 16.
Kamani, Aneel. 2007. «Microfinance misses its mark». Stanford Social Innovation Review.
vol. 5, no 3, p. 34.
Kitson, Alan. 1996. «Taking the pulse: Ethics and the British Cooperative Bank». Journal of
Business Ethics. vol. 15, no 9, p. 1021.
Koveos, Peter, et Dipinder Randhawa. 2004. «Financial Services for the poor: Assessing
Microfinance Institutions». Managerial Finance. vol. 30, no 9, p. 70-95.
--------. 2004. «Microfinance: un état des lieux». Monde en développement. vol. 32, no 126,
p.9-23.
Labie, Marc, et Marc Mees. 2005. «Le paradigme commercial en microfinance et ses effets
sur l'inclusion sociale». Zoom microfinanee. vol. ]6, p. 8.
Littlefield, Elizabeth, et Richard Rosenberg. 2004. «Breakind Down the Walls between
Microfinance and the Fonnal Financial System». Finance & Development. vol. 41,
no 2, p. 38-40.
Matin, Imran, David Hulme et Stuart Rutherford. 2002. «Finance for the poor: from
microcredit to microfinancial services». Journal of International Development. vol.
14, no 2, p. 273.
Mersland, Roy, et Reidar 0ystein Str0m. 2008. «Performance and trade-offs in Microfinance
Organisations - Does ownership matter?», Journal of International Development.
vol. 20, no 5, p. 598.
107
Morduch, Jonathan. 1999. «The microfinance promise». Journal of Economie Literature. vol.
37, no 4, p. 1569.
--------. 1999. «The role of subsidies in microfinance: Evidence From the Grameen Bank».
J0':lrnal of Development Economies. vol. 60, no 1, p. 229.
Mosley, Paul, et David Hulme. 1998. «Microenterprise finance: Is there a conflict between
growth and po verty alleviation?». World Development. vol. 26, no 5, p. 783.
--------. 1992. «Institutions and Economie Theory». American Economist. vol. 36, no 1, p. 3
6.
Putnam, Robert D. 2004. «Bowling together». Organisation for Economie Cooperation and
Development. The OECD Observer. vol. 242, p. 14.
Rhyne, Elizabeth. 1998. «The Yin and Yang of microfinance: Reaching the poor and
Sustainability». MicroBanking Bulletin, p. 4.
Rose, Colin. 1993. «Equilibrium and adverse selection». The Rand Journal of Economies.
vol. 24, no 4.
Schicks, Jessica. 2007. «Development Impact and Coexistence of Sustainable and Charitable
Microfinance Institutions: Analysing BancoSol and Grameen Bank». The European
108
Schreiner, Mark. 2002. «Aspects of outreach: a framework for discussion of the social
benefits of microfinance». Journal of International Development. vol. 14, no 5, p.
591.
Spear, Roger. 2000. «The cooperative Advantage». Annals of Public and Cooperative
Economies. vol. 71, no 4, p. 507-523.
Thankom, Arnn. 2005. «Regulating for development: the case of microfinance». Quarterly
Review of Economies and Finance. vol. 45, p. 346.
Trudel, Louis, Claudine Simard et Nicolas Vonarx. 2007. «La recherche qualitative est-elle
nécessairement exploratoire?». Recherches Qualitatives. vol. 5, p. 38-45.
Woller, Gary, et Robert Parsons. 2002. «Assessing the community economic impact of
micro finance institutions». Journal of Developmental Entrepreneurship. vol. 7, no 2,
109
p. 133.
Zohir, Sajjad, et Imran Matin. 2004. «Wider impacts of microfinance institutions: issues and
concepts». Journal of International Development. vol. 16, no 3, p. 301-330.
Autres documents
Balkenhol, Bernd, et Bureau international du travail (1999). Credit unions and the povert y
challenge. Geneva BIT: 136 p
Basu, Anupam, Rodolphe Blavy et Murat Yulek (2004). Microfinance in Africa: Experience
and Lessons from Selected African Countries. Washington, International Monetary
Funds: 24 p
Bureau international du travail (2001-2002). Promotion des coopératives. Genève BIT: 3 v.24
cm. p
Christen, Robert Peck, Richard Rosenberg et Veena Jayadeva (2004). Financial institutions
with a "double bottom line": implications for the future of microfinance.
OccasionalPaper no 8. Washington, CGAP: 19 p
110
Chua, Ronald T., et Gilberto M. L1anto (1996). Assessing the efficiency and outreach of
micro-finance schemes Poverty-oriented Banking. Geneva, International Labour
Office: 80 p
Cuevas, Carlos E., et Klaus P. Fischer (2006). Cooperative financial institutions. Working
paper no 82. Washington, D.C. , World Bank 59 p
Develtere, Patrick, Ignace Pollet et Fredrick Wanyama (2008). Cooperating out of poverty:
The renaissance of the African cooperative movement. Genève, International Labor
Office World Bank Institue: 397 p
Helms, Brigit, et Xavier Reille (2004). Plafonnement des taux d'intérêt en microfinance:
qu'en est-il à présent Etude Spéciale no 9. Washington, CGAP
Honohan, Patrick, et Thorsten Beck (2007). MAKING FINANCE WORK FOR AFRICA.
Washington, World Bank: 260 p
ILO (2002). Microfinance for employment creation and enterprise development. Employment
and Social Policy Department. Genève, International Labour Office: Il p
Ivatury, Gautem, et Julie Abrams (2005). The market for foreign investment in Microfinance
: opportunities and challenges. FocusNote no 30. Washington, CGAP: 16 p
Lafourcade, Anne-Lucie, Jennifer Isern, Patricia Mwangi et Matthew Brown (2005). Etude
sur la portée et les performances financières des institutions de rnicrofinance en
Afrique. Washington, MIX Market: 24 p
11 1
Littlefied, Elizabeth, Brigit Helms et David Porteous (2006). Financial inclusion 2015: four
scenarios for the future ofmicrofinance. FocusNote no 39. Washington, CGAP: 15 p
O'Donohoe, Nicholas P., Frederic Rozeira de Mariz, Elizabeth Littlefield, Xavier Reille et
Christophe Kneiding (2009). Shedding Light on Microfinance Equity Valuation: Past
and Present. Occasional Paper. Washington, CGAP: 40 p
Rock, Rachel, Maria Otero, Sonia Saitzman et ACCION International (1998). PRINCIPES
ET PRATIQUES DE LA GOUVERNANCE EN MICROFINANCE.
Microenterprise Best Practices. Bethesda, Development Alternatives Inc.: 52 p
112
Rosenberg, Richard (1997). Les taux d'intérêt applicables aux microcrédits. Étude Spéciale
no 1. Washington, CGAP: 13 p
Wegner, Lucia (2006). La micro-finance: un moyen pour les banquiers de racheter leur âme.
Repères no 31. Paris, Centre de Développement de l'OCDE: 2 p
World Council of Credit Unions (2001). Credit Union Regulation and Supervision.
Washington, WOCCU: 16 p
Conférences
De Serres, Andrée. 2008. In Peiformance sociale des banques: Réseau Proxfin, Québec.
Ekue, Eric. 2007. «Rôle de la réglementation dans la gestion des risques des institutions
mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit». In Séminaire international de
Proxfin.
Lapenu, Cécile. 2002. «Le taux d'intérêt en question». In Le financement de l'agriculture
familiale dans le contexte de libéralisation: quelle contribution de la microfinance ?
Séminaire de DA.KAR.
Lapenu, Cécile, Yves Fournier et Pascal Ichanju. 2002. «Potentialités et limites de la caution
solidaire». In Le financement de l'agriculture familiale dans le contexte de
libéralisation: quelle contribution de la microfinance ? Séminaire de Dakar.
Nations-Unies. 2007. Rôle des coopératives dans le développement social. New York:
Assemblée Générale, 24 p
113
Internet
http://www.accion.orgIPage.aspx?pid=501
http://www.ica.coop/fr/
http://www .planetfinancegroup.orgIFRimicrofinance.php
http://www.woccu.org