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MÉMOIRE
PRÉSENTÉ
(MBA RECHERCHE)
PAR
ABDELHAQ SARI
SEPTEMBRE 2006
Avertissement
La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé
le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles
supérieurs (SDU-522 - Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que «conformément à
l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à
l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de
publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour
des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise
l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des
copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support
que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une
renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété
intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de
commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.»
REMERCIEMENTS
Je remercie DIEU.
Il est difficile que ce travail puisse se réaliser sans l'apport essentiel d'un grand
nombre de personnes et d'organismes.
Je tiens aussi à remercier madame Line Ricard pour le soutien qu'elle m'a offert
pour réussir une bonne méthodologie de recherche.
En tenninant, un grand Merci aux gens qui m'entourent que ça soit ici au Canada
ou au Maroc:
MERCI.
DEDICACE
Je dédie ce travail à :
Ma chère épouse Fadwa, qui m'a rendu la vie et les études plus faciles;
REMERCIEMENTS ii
DEDICACE iii
RÉSUMÉ xi
INTRODUCTION 1
Le sujet : iii
Pistes de réflexion 6
Les démarches 6
1.1 Gouvernance 9
1.1. l Définitions: 9
1.2.1 Introduction: 14
1.2.6 Conclusion: 25
L'ORGANISATION 35
2.2 Connaissance 37
Vi
3.7 Conclusion : 73
DES RÉSULTATS 95
VII
8. ANNEXE : 165
Vlll
9. Bibliographie: 182
IX
Tableau 2.6.1 Liste des projets œuvrant pour la généralisation d'accès 173
traitant du sujet.
Gouvernance.)
INTRODUCTION
WlVlV.mellara.ma. Présentation à Rabat de la stratégie nationale e-Maroc 2010, Le miniSlre chargé des Affaires
économiques el générales, Al Rachid Talhi El Alami.
2
2 Nous préférons l'utilisation du terme TIC au lieu de NTIC, vu qu'en 2006 on ne peut plus (à
PROBLÉMATIQUE
Le sujet:
pouvoir.
Pour bien cerner le sujet, cette recherche se focalise plutôt sur le niveau de
gouvernance national.
Ayant analysé la gouvernance nationale au royaume du Maroc on constate l'existence
de 3 paliers de gouvernance ayant pour objectif la réalisation de la mission
gouvernementale.
Conseil du
gouvernement
Maroc 2010. 3
Après avoir présenté (très brièvement) les volontés du gouvernement à aller vers une
nous allons dresser les différentes questions de recherche qui nous ont interpellé.
L'e-gouvernance passe tout d'abord par le style de gouvernance qui règne dans le pays,
Quel est le mécanisme de gestion adopté par le gouvernement? Et est ce que c'est un
Par quels moyens les acteurs clés du gouvernement peuvent-ils assurer ['efficacité, la
marocain comme étant une institution organisationnelle. On vise alors à analyser les 3
paliers de gouvernance du niveau national, d'un angle managérial fortement teintée par le
Selon Penrose « Les connaissances mel/ent en action les ressources dans des processus
coordonnées. Ces connaissances vont permettre d'extraire des ressources les services
organisation compétente. -ce qui nous amènera à expliquer les notions de la mémoire
3 Discours de monsieur le premier ministre à J'ouverture des journées d'e-Maroc. Rabat juillet
2005.
5
communication où rien n'est exclu que ça soit le bien ou le mal et qu'il manifeste la
connexion de la persol1l1e à l'aspiration pour une certaine liberté. (Lévy 2002), la fracture
numérique peut occasionner selon plusieurs observateurs des effets négatifs comme
l'influence des sites non éthiques incitant à l'extrémisme religieux ou à la désorientation
des traditions et de l'éducation.
Les disparités dépassent le caractère technologique vers une disparité plus sociale
(éducation, santé, culture ... ).
L'étude aborde ces problématiques, mais d'une façon assez brève pour se focaliser sur la
le concept de gestion de connaissances et le style de gouvernance.
D'autres problèmes vont être énumérés comme la corruption, la culture et la mentalité au
sein de la fonction publique, l'utilisation d'Internet et la place des TIC au royaume du
Maroc.
Pistes de réflexion
Les pistes de réflexions qui nous ont dirigé vers ces questions de recherche sont d'ordre
technologique, sociopolitique, managériale et économique.
Les démarches
La recherche va dans un premier temps faire l'état des lieux de la stratégie e-Maroc. Par
la suite, elle dressera une revue de littérature sur les différents thèmes clés, puis une
analyse du terrain basée sur des entrevues semi-dirigées réalisées au royaume du Maroc
auprès de hauts et moyens responsables politiques et administratifs (Ministres, secrétaires
d'état, cadres supérieurs, directeurs généraux, directeurs, parlementaires.. ). Parmi les
personnes interviewées aussi, on retrouve des experts du métier notamment des
professeurs universitaires et des chercheurs. Enfin les entrevues incluent également des
observateurs internationaux du PNUD, CRDI et autres .. etc). Par la suite la recherche
7
traitera les données récoltées pour les analyser et en tirer des conclusions. Ces
conclusions englobent un topo de la situation actuelle et un ensemble d'observations
basées sur une revue de littérature traitant du sujet.
La définition de l'objet de la recherche et l'explication de la revue de littérature viennent
pour donner sens à notre recherche inductive.
Cette section cherche à établir les bases littéraires des analyses subséquentes sur les
tendances au sein des concepts traités dans notre recherche, de la gouvernance à la
gouvernance électronique en passant par la gestion et la création des connaissances. En
clarifiant ces concepts stratégiques tels qu'ils seront utilisés. Les termes exposés sont
complexes et leur définition a fait l'objet de plusieurs débats dans la littérature. On ne
prétend pas nous non plus présenter des définitions complètes des concepts pour régler les
différends au niveau de leur signification mais plutôt d'offrir une base cohérente capable
de nous soutenir dans le cadre de l'analyse qui suivra.
9
1.1 Gouvernance
L'implantation des TIC dans l'action administrative et gouvernementale, ou dans la
relation du gouvernement avec le citoyen reste une facilitation des procédures et des
règles préétablies par le style de gouvernance déjà sur place. Dans ce sens il est jugé
nécessaire d'apporter une explication préliminaire au concept de gouvernance.
Le but de ce chapitre est de définir le concept de gouvernance en général et la notion de
l'état nation, et d'expliquer aussi les facteurs influençant le contexte mondial actuel et qui
peuvent influencer les styles de gouvernance dans un pays donné. Par contre il n'est pas
question de mener une étude exhaustive des différentes tendances et théories tournant
autour du thème de la gouvernance.
(Ebrahimi 2002), qualifie le thème de gouvernance de très actuel et très médiatisé, et dont
l'approche aux organisations est dite totalisante.
1.1.1 Définitions:
6 UNDP, Govemance for sustainable human development, a UNDP policy document, New York, 1997, p. 2
et 3.
Il
3. Les gouvernements des États-nations sont aussi les acteurs les plus puissants du
monde, pour faire face à leurs opposants,
4. Il n'y a pas de droit supranational; le seul droit international est celui qui est issu
de traités signés par des nations souveraines,
S. En cas de différends inconciliables, la guerre entre nations souveraines est un
moyen légitime pour les résoudre. (Valaskakis 2001)
L'implantation du système westphalien a connu 3 phases différentes:
La première phase de l'ordre westphalien couvre la période 1648-1815, marquée par la
fin des guerres napoléoniennes et une forte dimension mercantiliste telle que pratiquée,
dans cette phase c'est l'économie qui servait la politique et non l'inverse. (Valaskakis
2001)
Dans la deuxième phase du système westphalien couvrant la période del815 à 1945 on
retrouve un système d'équilibre des souverainetés visant à régler les contentieux sans
recours à la guerre.
Puis la troisième phase au début du 20ième siècle, avec le renforcement de l'étatisme qui
a atteint son sommet après la deuxième guerre mondiale, à cause des besoins constatés
pour la reconstruction. (Valaskakis 2001)
Cependant quels sont les rôles de l'État? Barrows et ail représentent 5 rôles différents de
l'État:
1. Arbitre (lois et règlements, respect des contrats, administre la justice et exécute
les sanctions)
2. Protecteur (ordre public, protection des personnes et leurs biens contre le vol et
la violence, bien être social)
3. Producteur (services publics, sociétés d'État..)
4. Promoteur de la croissance économique (limiter l'effet de fluctuation et des
crises économiques: politique budgétaire, politique structurelle de
développement à long terme)
S. Redistributeur (Etat comme garant de la cohésion nationale, limiter les
inégalités sociales) (Barrow 1998).
combinaison des décisions de base, des engagements, et des actions faites par ceux qui
détiennent ou qui influencent le gouvernement ». (Gerston J997)
12
Dans cette définition on comprend que la gouvernance n'est pas seulement modelée par
ceux qui détiennent le pouvoir, mais aussi par ceux qui l'influencent, même s'ils sont en
dehors de la vie politique.
l'avènement de la mondialisation. Un transfert des pouvoirs est constaté des États vers
d'autres acteurs.
Ce transfert s'est fait dans 3 directions: « vers le bas par la décentralisation des pouvoirs,
(Ebrahimi 2002), trouve que le transfert des pouvoirs vers le haut, en parallèle aux
transferts latéraux est, le plus destructeur, d'autant plus que l'OMC (L'Organisation
Mondiale du Commerce) peut imposer un règlement commercial à un pays même si l'État
souverain de ce dernier est totalement en désaccord. Pour ce qui est des transferts
latéraux, ils trouvent que l'État se retire graduellement, laissant la place aux
déréglementations, aux privatisations, et autres signatures de traités de libre-échange.
« Le nouvel ordre mondial n'est pl us basé sur la souveraineté territoriale des États, mais
plutôt sur une espèce de privatisation de la gouvernance fondée sur une nouvelle
idéologie faisant fi de toute autre vision. » (Ebrahimi 2002).
Les États et les entreprises, à cause de la mondialisation, sont rentrés dans une dynamique
d'alliance nouvelle entre eux. Ainsi le rôle de l'État est devenu un assureur de ses firmes
multinationales. L'État a pris un rôle secondaire par rapport à celui de l'entreprise dans la
mesure où il agit comme un suiveur plutôt qu'un meneur. Par contre l'entreprise
privée est en train de devenir aujourd'hui, l'organisation de gouvernance de l'économie
y a des experts qui enclenchent quelques pistes de réflexions pour amortir les effets de ce
constat.
Bronsard (1998) trouve que le mode d'intervention de l'État se caractérise par la
recherche de l'équité dans l'attribution des ressources, davantage que par la recherche de
13
Silcock 2001).
L'e-gouvernement est un concept qui est apparu dans l'administration publique vers la fin
des années 1980 (St-Amant, 2004). Dans la littérature on remarque que le domaine est en
constante évolution, que ce soit au niveau du mode d'application sur le terrain ou au
niveau des recherches réalisées.
15
«Electronic Government ( ...) describes the use of new information and communication
technologies (ICT) to support the workings of governments and public administrations. Usually
there are three main effects expected:
);> Better and ore efficient services to business
2002)
«L'e-gouvernement est perçu comme un moyen de moderniser l'Etat dans ses modes de
fonctionnement et de gouvernance.... pennet de rapprocher le citoyen de l'État ou de simplifier
la vie des entreprises. » (Boudreau 2003)
« L'expression e-gouvernement est un nouvel axiome soumis aux administrations publiques des
pays démocratiques qui peinent à faire sa démonstration et à mesurer les enjeux soulevés par
une équation somme toute assez simple, 'e-gouvernement = e-administration + e-democratie' »
(Bernier 2003).
« Politiques et actions des administrations publiques destinées à renforcer la qualité des services
aux citoyens, rehausser l'accessibilité et l'aptitude à réagir, réduire les coûts des transactions en
déployant des plateformes électroniques intégrées multicanaux » (IDC CANADA consulting
2003)
« L'e-gouvernement est un moyen technologique pour simplifier et automatiser les transactions
entre gouvernements et les partenaires d'affaires ou d'autres gouvernements. » (Milford 2000)
Derrière le terme de e-gouvernment, on retrouve toutes les mesures d'administrations publiques,
d'institution qui doivent être comprises comme ayant principalement une amélioration de la
perfonnance externe mais également interne en prenant en considération les tâches définies et la
satisfaction des besoins clients (Bernhardt, 1997)
« With a renewed strategie focus on cititzens as partners in the governing process (Wimmer et
Traunmuller, 2000) his modernized approach to public management promises expanded
functionalities trough IT integration and has been popularly tenned electronic government."
(Stratford et Stratford, 2000).
« What e-Government is not terms such as "data resale" and 'digital democracy' is also
frequently mentioned within the same breath as 'e-government'. Neither of these tenns, tenus,
however, observes the princip le of leveraging the Internet to simplify the election process (rather
than government). (EzGov 2000)
"E-government is a way for govemments to use the new technologies to provide people with
more convenient access to government infonnation and services, to improve the quality of the
services and to provide greater opportunities to participate in our democratic institutions and
processes " (EzGov 2000)
18
Meilleure Améliorer la
Améliorer Améliorer
Utilisation Changement Efficience Nouvelle relation relation Intra
la gestion la qualité
des TIC organisationnel économique gouvernance avec les ou Inter
Auteurs: interne des services
citoyens gouvernement
ITA
• • • •
OCDE
• • • •
Letch
•
Arthur Andersen
• • •
Alberta • • •
The world bank
group
• • • •
Saidi et Yared
• • • • • • •
Christian Boudreau • • • •
PièlTe Bernier • •
IOCCANADA
consulting • •
Aicholzer et
Schmutzer
• • • • •
Bernhardt
• • • •
Stratford et
Stratford
• • • •
Milford
• • •
EzGov
• • • •
19
Selon Pierre Lévy, si le gouvernement veut mettre en place un projet d'e-gouvernance il faut
qu'il prépare trois conditions favorables pour en tirer les meilleures conclusions surtout ce
qui a trait aux nouvelles formes de bonne gouvernance, ces 3 conditions sont l'inclusion, la
transparence et l'universalité.
L'inclusion: en permettant à tous les individus, groupes, institutions et communautés, de
s'exprimer et intégrer le monde numérique.
La transparence en ayant un degré plus élevé au niveau de l'accessibilité à l'information
pour éliminer les privilèges aux élites classiques détenant le pouvoir politique.
L'universalité: les TIC permettent dans ce sens de relativiser les frontières des États nations
et même des ensembles géopolitiques.
Le tableau suivant donne une répartition des termes sur lesquels insistent la plupart des
définitions qu'on retrouve dans la littérature.
Selon Mower (2001), une bonne conversIOn d'une administration en e-administration
suppose la présence de 4 conditions:
1- Acquisition des technologies nécessaires et appropriées aux besoins,
Quelques auteurs comme Letch 2001, Heeks (2001), Oliver L.; Gerbod (2001), Sanders L.;
La partie suivante est une synthèse du référentiel présenté par St-Amant et Renard, ainsi
qu'une récolte de plusieurs autres auteurs qui ont analysé les mêmes domaines d'application
d'e-gouvernance.
20
AM~LIORATIONDES
PROCESSUS:
E·administration
D~VELOPPEMENT PARTICIPATION
SOCIAL: POLITIQUE:
E-Démocratie
a. L'e-administration :
L'e-administration est une représentation restreinte de l'e-gouvernement, (Jorge Marcelo
Selon St amant et renard 2005, la définition de l'e-administration, est divisée en deux types:
les processus de livraisons des services aux citoyens. (Gerbod 2001). On retrouve alors:
L'e-service qui est l'ensemble des processus de prestation électronique pour fournir les
21
L'e-service est une composante du front-office tandis que l'e-logistique est une composante
du back-office. Le front office englobe les services fournis pour le citoyen, tandis que le
back-office est l'ensemble des activités de support qui permettent de livrer les activités de
services du front-office. (St-amant et Renard 2005).
Le e-service selon (Boyer 2002) et al est définit corrune l'ensemble des services interactifs
fournis sur Internet en utilisant des TIC et des technologies de multimédia avancées. les
projets E-services sont une occasion unique de transformer la stratégie de gouvernement en
développant de nouveaux services.
Même si l'e-service est le résultat du succès de l'e-corrunerce, -ce qui a mené à étudier la
manière d'atteindre les résultats semblables dans ['administration publique- (tambouris et al
200 l), Il y a cependant des différences significatives entre les secteurs publics et privés qui
devraient être prises en considération, corrune l'absence de toute force du marché qui
conditionnent l'e-corrunerce. Il n'est pas possible de considérer l'administration publique en
tant qu'agence livrant des services.
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Figure 1.2.5.2: Dynamique de transformation de l'administration électronique (St-amant et Renard 2005)
b. L'e-démocratie
L'e-démocratie vise le développement et l'amélioration des relations avec le citoyen en tant
qu'acteur politique et détenteur de la légitimité ainsi que les relations inter
gouvernementales; (st amant 2004),
(Edwards 1995), distingue 3 versions de la démocratie électronique: une version populiste,
une version libérale, une version républicaine. L'auteur a réussi à avoir cette distinction en
croisant deux dimensions de la démocratie (l'individualiste par rapport à la collectiviste et
l'épistémique par rapport à la délibérative).
Son analyse de la littérature sur la démocratie électronique montre que celle-ci s'organise
autour de 3 questions principales: l'information des citoyens. le débat et la discussion et la
délibération et la prise de décision publique.
Selon (Vedel 2003) chacune des trois questions nous renvoie à un des problèmes majeurs du
fonctionnement des systèmes sociopolitiques actuels, l'information des citoyens nous amène à
23
c. L' e-socïété :
L'e-société vise le développement et l'amélioration des relations sociales avec l'ensemble des
parties prenantes de la société ci vi le : groupes de pression, associations sans but lucratif, etc.
St amant (2004).
L'e-gouvemance ne doit pas marginaliser une ou plusieurs parties de la société. Cependant le
défi que rencontre le développement de l'e-gouvernance est d'empêcher qu'une partie de la
population n'en soit exclue et d'éviter l'apparition d'une administration à différentes vitesses.
Dans la littérature on retrouve les concepts de la cyber-exciusioD, fracture numérique ou
fossé numérique.
La fracture numérique s'exprime à travers toute une série de problématiques dont il faudra
tenir compte si l'on veut bâtir une société dont le public est attaché aux outils de TIC. Ces
problématiques vont être énumérées, plus loin, dans la revue de littérature dédiée à la fracture
numérique.
24
l, /~'-'VID'
.
1
.,/
/
Information
and COllllll\\llication
Technology
Ces thèmes sont identifiés à partir d'une analyse fait par l'auteur en coupe instantanée de 76
articles scientifiques, écrits à la marge de 4 conférences internationales portant sur l'e
gouvernement réalisées en 2001.
Dans son article «Cyber citizens: The electronic evolution in local govemment, Management
25
e-~en'Ïce
Imer:ace a'.'çc 1,,> t'-commerce
(:USü~)t::l.11eUn
COlllj:to,; de t,am;l( 1l0::l~
e-dèmo(J'ane
e-management Rebti:m politiques "Ill:e les
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e-prise de décision
~tre :lli"ux ill:cm~ M·; declslOll'; d'iute:e: public
1.2.6 Conclusion:
~ La fracture numérique ne fait que prolonger les fractures traditionnelles liées aux
pouvoirs d'achat et d'acquisition des équipements.
~ Même si le fossé numérique peut ne pas être la cause fondamentale des distorsions
géoéconomiques observées, elle peut par contre contribuer à les renforcer surtout en
vivant dans une société de savoir dominée par la prépondérance de l'information
dans les activités quotidiennes.
~ La fracture numérique au royaume du Maroc est plutôt une conséquence qu'une
cause directe des inégalités géoéconomiques déjà existantes.
~ La fracture Avant quelle soit numérique au Maroc elle est d'abord matérielle,
économique et sociale.
Après avoir aborder les concepts liés à la gouvernance électronique, le travail suivant passe à
l'analyse du système organisationnel spécialement sur le point de la gestion des
connaissances et de la mémoire organisationnelle.
Alors comment peut-on définir un mémoire organisationnelle? Et quels sont les
courant les plus influant dans ce domaine?
28
Dans son livre intitulé Capital mémoire de l'entreplise (Gardère, 2003) nous présente des
concepts importants liés à a mémoire d'entreprise et nous explique les liens étroits entre
l'histoire d'entreprise et le management du temps présent.
7
D'après une étude aux chantiers de l'Atlantique : « l'Histoire d'entreprise devient
directement l'affaire de gestion du savoir: à la démarche de l 'historien ou du sociologue,
s'ajoutent les modes opératoires d'un communicant qui capitalise sur l'information favorise
7 Une entreprise de construction navale, Tirée du Livre de (Gardère 2003), « Capital mémoire de
l'entreprise»
29
(Gardère 2003) essaye tout au long de l'ouvrage à montrer les liens étroits entre l'histoire
d'entreprise et le management du temps présent.
Management.
considération ou non des connaissances. Les oublis collectifs liés aux fusions et
restructurations des organisations ou aux départs en retraite sont alors apparus comme
sources de déficit en termes de productivité. Selon deux des tenants des approches nord
américaines de la mémoire de l'entreprise (Walsh et Ungson, 1991), il est très important de
savoir comment garder les connaissances même si on perd les ressources humaines qui en
sont les porteurs initiaux, et ce par une bonne interprétation organisationnelle des
cormaissances passées et un dépassement de la mémoire individuelle: «Through this process
of sharing, the organizational interpretation system in part transcends the individual level.
This is why an organization may preserve knowledge of the past even when key
organizational members leave the organisation )).
De fait, la tentation est grande d'instrumenter la mémoire collective dans les supports
modernes issus des technologies nouvelles d'information, de communication et d'intelligence
artificielle pour réduire la dépendance aux porteurs de savoirs historiquement accumulés.
Néanmoins, archiver les savoirs explicites ne signifie en rien gérer stratégiquement les
connaissances. Constituer une mémoire-ressource vivante suppose d'y articuler les savoirs
informels et tacites. (Ebrahimi et Saives 2006)
Or, certaines recherches ont montré que les interactions entre les générations de salariés sont
l'un des facteurs qui amorcent le changement et la circulation des connaissances.
Distinguons plusieurs formes de mémoires dans l'organisation. Tout d'abord, selon Harris
(1980, cité par Gardère, 2003), la mémoire individuelle contient des éléments internes
(savoirs spécifiques et propres à l'individu) et des éléments externes (informations
susceptibles d'être connues de tous). L'accès à la bonne information passe par une bonne
communication. Selon les théories classiques de la communication (émetteur-récepteur), cette
dernière dépend d'une part de la qualité de mémorisation du fait original de l'émetteur (les
personnes d'age avancé) et de la capacité de réception de celui qui demande l'information.
Cette perspective qu'on pourrait qualifier de classique peut aujourd'hui être enrichie d'une
perspective plus constructiviste où le partage de connaissances passe par la co-création de
connaissances, nous le verrons avec le modèle japonais de la création de connaissances
(Nonaka, Takeushi, 1995).
31
D'autres auteurs (Gardère 2003, Quignard 1990, March et Olsen, 1976 Levitt et March,
1988) distinguent également dans l'organisation:
1. La mémoire orale: est essentiellement factuelle, sélective et partiale. Elle est tributaire de
certains risques d'appropriation ou de déformation de l'information originale tout au long de
la chaîne de narration. (Gardère 2003).
2. La mémoire écrite: est une suite ou prolongement de la mémoire orale. « Celui qui écrit
se tait» affirme Pascal Quignard (1990). Néanmoins, le niveau de langage utilisé par l'auteur
peut constituer un moyen de fermer l'accès au savoir pour les non initiés. La question de la
transmission de la mémoire demeure vive et irrésolue par l'écriture, même si elle la facilite.
Le rapport qu'entretiennent les hommes avec leur mémoire à l'ère de l'informatique est
sécurisé mais ne garantit toujours pas sa pérennité car la rapidité des évolutions pose le
problème de la conservation des données et de leur accessibilité.
Les technologies de l'information donnent lieu à trois types de mémoire:
3. Les mémoires statiques, soit les capacités de stockage et de mémorisation de toutes sortes
de documents, les mémoires nodales concernent le traitement de l'information, et enfin les
mémoires raisonnantes, dites aussi systèmes experts qui mémorisent un ensemble de
schèmes de raisonnement humains et exploitent les techniques de stockage.
4. Les archives: différents types d'archives peuvent être groupés selon l'émetteur, la nature
du récepteur et le contenu (formel ou informel). Un exemple en entreprise permet de
constater que le volume d'archives officielles et accessibles augmente proportionnellement
avec le niveau hiérarchique.
S. Enfin la mémoire organisationnelle: est constituée de processus de gestion choisis et
utilisés au gré des situations et en fonction des acteurs en présence. Des projets de mémoire
peuvent se développer en fonction de buts prioritaires (mémoire technique, mémoire de
projet, mémoire managériale), ces projets revêtent une dimension collective qui met en jeu
des mémoires individuelles.
un stock de connaissances statiques (March et Olsen, 1976 ; Levitt et March, 1988). Dans
cette acception de l'apprentissage, le rôle de la mémoire est restreint à la mémorisation de
32
savoirs agissant sur des comportements. Plus récemment, sous l'influence d'approches plus
cognitivistes de l'apprentissage, la mémoire organisationnelle est définie à la fois comme un
support cognitif et un processus d'interaction sociale (Stein et Zwass, 1989 ; Walsh et
Ungson, 1991; Girod, 1995, Dufowi 1997, (cf. tableau ci-dessous)), ce qui impose une
reconsidération de son rôle dans l'apprentissage organisationnel (Argyris et Schon, 1978,
1996).
1995, p. 37)
~
Déclarative Procédurale De jugement
(savoirs) (savoir-faire) (savoir « que faire»)
Niveaux
De traitemen
Individuel Savoirs détenus par chaque Savoir-faire de chaque Savoir-que-faire de
individu et mis au service individu mis au service l'individu et savoir-
de l'entreprise. de l'organisation. être mis au service de
l'organisation.
Collectif Savoirs issus de Savoir-faire commun Création d'un savoir
non centralisé l'interaction entre acquis ou créés par un que faire et d'un
individus. travail commun. savoir être.
Collectif Savoirs contenus dans les Procédures inscrites Culture légitimée,
centralisé DB centralisées. dans des manuels. fonnalisée sous
forme de documents.
Cette définition permet de refléter la nature fondamentale de la mémoire située dans chaque
élément de l'organisation (individus, documents, machines...) et dans les liens
qu'entretiennent chacun de ces éléments dans différents agencements organisationnels. Elle
montre également que la compétence de chaque agencement est contingente aux compétences
d'autres agencements dont elle dépend.
Définir la mémoire organisationnelle comme un ensemble de compétences permet de se
dégager de sa définition formelle et instrumentale en tant que stock de connaissances et
d'ouvrir une définition plus socio-cognitive considérant l'ensemble des principes opératoires
qui définissent une capacité à restaurer au bon moment de façon efficace les connaissances
pertinentes.( EBRAHIMI et Saives 2006)
Le management des connaissances représente alors un enjeu nécessaire pour l'organisation
apprenante compte tenu des dynamiques de changements qui s'opèrent dans la plupart des
activités (départs des employés, fusions industrielles et commerciales, management par
projet, partage en réseau des activités entre plusieurs partenaires). (Ebrahimi et Saives 2006).
Les deux auteurs justifient l'intérêt de la question par la prise de conscience que les
connaissances détenues par les employés constituent un capital immatériel qu'il convient de
gérer surtout dans des situations d'instabilité informationnelle. C'est notamment la question
de l'organisation des différents types d'apprentissage, une fois l'activité terminée, qui se
pose. On évoque à ce titre les risques d'une mémoire défaillante (Dieng et al., 1998). La
mémoire organisationnelle (Girod, 1995) devient un point de passage obligé pour consolider
les ressources détenues afin de conserver une capacité d'action stratégique.
Deux démarches coexistent pour faciliter l'entretien de la mémoire organisationnelle.
- Une démarche cartographique et évaluative des connaissances: Elle consiste en la mise
en relation de compétences, d'emplois et de personnes notamment par l'intermédiaire d'outils
descriptifs et normatifs comme par exemple la GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et
Compétences). Elle comprend également l'évaluation des connaissances par le biais de
différents outils comme : les centres d'évaluation (Assessment Center), les bilans de
compétence, les certifications métiers, ou bien encore le PBC (Personal Business
Commitments) : document d'évaluation individuelle et annuelle faisant le lien entre les
objectifs, les compétences et la performance.
34
SUR L'ORGANISATION
« Être pauvre, ce n'est pas seulement avoir moins d'argent, c'est aussi avoir moins de
connaissances» Wolfenson, le président de la Banque Mondiale.
Dans la langue française, savoir demeure un verbe: le savoir est que la chose que l'on sait
c'est un su, une singularité qui indique une appropriation qui n'est pas sensée de se perdre ou
de s'oublier, savoir dans la langue française a plusieurs significations. Les anglophones
quant à eux utilisent un mot unique qui est le Knowledge. Pour simplifier le style et le
langage, dans le présent travail l'utilisation du tenne connaissance et savoir signifie
Knowledge, en tenant compte de la différence qui existe entre savoir et savoir-faire.
À titre d'exemple en 1995, mM a racheté pour 3,5milliards de dollars LOTUS qui ne valait
sur le papier que 230 millions. Ceci est dû aux actifs intangibles de LOTUS, soient (les
activités intensives, de R&D, une expérience des équipes de développement, commerciales
et de support et une clientèle déjà en contact avec l'entreprise. (Prax 2003)
Plusieurs auteurs (Nonaka, Ebrahimi, Saives, Prax etc..) insistent sur le fait que la gestion des
connaissances n'a pas pour objectif d'amasser, de classifier, d'inventorier, de trier des
quantités d'information utiles et inutiles, mais plutôt de créer les conditions nécessaires pour
que les connaissances et les compétences de l'organisation soient génératrices de valeur.
Dans son livre le manuel du Knowledge Management, Jean-Yves Prax, explique que le
capital humain -qui est selon l'auteur plus un capital passif- est une dette de l'organisation à
l'égard de ses salariés, de ses clients et de ses partenaires et que le capital structurel-qui est
plus un capital actif- est la capacité de combiner les facteurs immatériels (savoir et savoir
faire) dans les processus, les organisations, les produits, pour créer de la valeur.
« La connaissance est une richesse que les organisations se doivent de valoriser. Devenue
stratégique, elle prend peu à peu le pas sur le capital et le travail. Les changements opérés
au sein des entreprises lors de cette dernière décennie sont dus mL"( bouleversements que
l'économie a récemment subis» (Cartier 1999).
Après plus de deux siècles dominés par l'industrie, l'économie tertiaire s'est peu à peu
installée. La conséquence de cette mutation a été la modification des modes de production.
En effet, d'une production de masse centrée sur les produits, nous sommes peu à peu passés à
une production personnalisée dont la préoccupation principale est le client.
Pour les organisations publiques et les gouvernements, le passage pour la société du savoir
doit être géré comme un projet de grande envergure. Dans un contexte de mondialisation des
échanges économiques, culturels et sociaux, les organisations publiques cherchent eux aussi à
acquérir et en continue les compétences, le savoir et les connaissances adéquats pour
développer une organisation plus innovante et apprenante.
Pour s'adapter à un environnement en constante mutation et pour satisfaire les citoyens en
perpétuelle recherche de nouveautés, de produits personnalisés et de services individuels, les
organisations doivent et sans cesse innover. Cette innovation va permettre à l'organisation
37
Pour atteindre cet objectif, les organisations doivent avoir une bonne connaissance de leurs
échiquier. Connaître les attentes et les avis des citoyens sur les services sont autant
Nonaka et Takeucbi 1995 ont tenté de savoir ce qui était à la source de cette capacité
bonne personne et au bon moment la gestion des connaissances change les habitudes de
travail des organisations publiques vis-à-vis des citoyens, des clients internes et externes,
Afin de bien saisir la gestion des connaissances, il est important de bien saisir et comprendre
données.
2.2Connaissance
2.2.1 Données, informations et connaissances.
"Ta tell you the truth, 1 don 't know what is knowledge". (NONAKA, 2002)8
Avant d'expliquer c'est quoi une stratégie de gestion de connaissances il serait utile de
comprendre la notion de connaissance.
8Conférence de Nonaka dans le cadre s d'un séminaire organisé à Tokyo par la KMSJ (Knowledge
Management Society of Japan) et Hitotsubashi Institute Octobre 2002.
38
C'est quoi une connaissance? Et quelle est la différence entre connaissance, information et
donnée?
Les données sont des faits objectifs qui relatent un événement, comme des observations
simples (Davenport et Prusak, 1998), alors que l'information est une donnée (ou une série de
données) qui a du sens (Davenport et Prusak, 1998 ; Drucker, 2000 ; Fitchett, 1998).
Les données sont des faits objectifs qui relatent un événement, comme des observations
simples (Davenport et Prusak, 1998), alors que l'information est une donnée (ou une série de
données) qui a du sens (Davenport et Prusak, 1998 ; Drucker, 2000 ; Fitchett, 1998).
La connaissance, quant à elle, tire son origine du cerveau des individus, et se construit à partir
de l'information qui est transformée et enrichie par l'expérience personnelle, les croyances et
les valeurs (Bender et Fish, 2000).
Pour (Davenport et Prusak 1998) la connaissance est une information valorisable provenant
de l'esprit humain qui inclut de la réflexion, de la synthèse et un contexte particulier.
On définit la connaissance comme: « un processus humain/social dynamique pour prouver
les croyances et les compétences personnelles en tant que vérité... Mais il n'y a probablement
aucune manière d'atteindre la vérité; la vérité est incluse dans la vraie vie. (Nonaka et
Takeuchi 1997). Cependant, certaines connaissances peuvent être formalisées selon deux
axes communément acceptés: la connaissance tacite et explicite.
Kno\\' led ge
·Ch;'h.l~ '()rdeT
•\1iL:W 'Man 1
'Ta -il +xplicit
'Rody 'Mind
'Emotton 'LOllic
'A'tion ·Co~.nililHl
Figure 2.2.1.1: La connaissance créée par une spirale (Nonaka, Toyama et Konno 2000)
Selon la figure 3.2.1, la connaissance est « un processus humain/social dynamique pour
prouver les croyances et les compétences personnelles en tant que vérité. Mais « il n'y a
probablement aucune manière d'atteindre la vérité; la vérité est incluse dans la vraie vie.»
39
message alors que la connaissance est créée par ce flux d'informations et est ancrée dans les
croyances et adhésions de celui qui la détient.» (Nonaka et Takeuchi 1997) on déduit que la
spécifique au contexte.
En quelque sorte on rejoint l'équation proposée par Manfred Mach (1995) où il fait apparaître
subjective car elle est liée à l'individu ou au groupe d'individus qui la génère» (Baumard,
1999).
a. La connaissance explicite
La connaissance explicite est la connaissance qui peut être codifiée (Polanyi, 1962, 1966;
Nonaka et Takeuchi, 1995 ; Matusik et Hill, 1998 ; Phillips et Vol mer, 2000 ; Lam, 2000 ;
Berthon, 2001). Elle est stockée dans le" monde objectif", dans des répertoires, tel que les
livres, les manuels, les bases de données, les intranets, les notes, les progranunes d'ordinateur
(Phillips et Volmer, 2000). Cette connaissance peut être transférée, assez aisément, à travers
des méthodes formelles et systématiques, conune des règles et procédures (Polanyi, 1962,
1966; Nonaka et Takeuchi, 1995; Matusik et Hill, 1998; Berthon, 2001).
b. La connaissance tacite
La connaissance tacite est définie par (Polanyi, 1962) conune non verbalisée, intuitive et non
articulée, donc difficilement transférable (Spender, 1996). Il affmne qu'une large partie de la
connaissance est tacite, et qu'eUe peut se caractériser par l'idée: "We know more than we
can tell ". Cela permet de bien saisir sa part de subjectivité. Cette connaissance ne s'acquiert
pas de la même façon que la connaissance explicite car elle ne réside pas dans des répertoires,
mais dans l'expérience, le jugement, l'intuition, et l'inconscient (Polanyi, 1962, 1966;
Nonaka et Takeuchi, 1995; Phillips et Volmer, 2000; Belmondo, 2001 ; Berthon, 2001).
40
Cette connaissance est profondément ancrée dans l'action, dans l'engagement individuel, et
elle est propre à un contexte (Larn, 2000; Belmondo, 2001; Nonaka, Sasaki et Ahrned, 2001).
Les informations, en se basant sur les données, donne les revenues les coûts et les
gains ex : on a un gain de 30%
La connaissance repose sur les données et l'information pour évaluer le marché et les Intelligence
gains, et combien il en reste de journaux
S'il ne reste pas de journaux: on peut dire qu'on a perdu des clients potentiels;
Information
S'ils restent plus qu'un c'est qu'on a des journaux en trop;
L'idéal c'est d'avoir un seul journal à la fin pour en tirer que nous avons bien calculé
D'autres vont plus loin pour le montrer comme un processus de valorisation du savoir
impliquant tous les acteurs (internes et externes) de l'organisation, pour faciliter la prise de
Mais est ce que la gestion des connaissances est une fin en soi? Ou un moyen pour atteindre
plus grand nombre des biens immatériels de l'entreprise, pour les autres, il s'agit simplement
Les différents acteurs qui souhaitent se positionner sur le marché prometteur de la gestion des
en s'appropriant ce concept de telle sorte qu'il reflète parfaitement le contenu de leur offre.
(Ebrahimi, Saives 2006). Ces acteurs essayent de définir la gestion des connaissances et ses
besoins selon leurs compétences et leur offre pour en faire des produits et services faciles à
vendre.
connaissances.
Dans ces conditions, donner une définition précise et non équivoque de la gestion de la
42
L'un des buts de la gestion des connaissances est la conservation du savoir. Un acteur qui
quitte son organisation, emporte avec lui ses connaissances et son savoir-faire. La gestion des
connaissances a donc, dans un premier temps, été utilisée pour conserver au sein de
l'entreprise les connaissances et les savoir-faire des collaborateurs. Mais très vite, cette
approche s'est avérée insuffisante car la connaissance n'est pas une entité figée. Au contraire,
elle possède une nature profondément dynamique.
Pour tirer profit de cet aspect dynamique, il faut non seulement conserver le savoir, mais il
faut également et surtout le faire vivre. C'est-à-dire le transmettre et le développer en
mobilisant les connaissances présentes dans l'organisation.
Différents auteurs mettent l'accent sur des différents éléments, pour illustrer cet état de fait,
nous dressons un tableau récapitulatif des définitions représentatives de chercheurs et de
praticiens du domaine de la gestion des connaissances:
Tableau 2.2.4.1 Une liste des définitions trouvées dans la revue de littérature sur la
gestion des connaissances.
La gestion des connaissances est un processus d'apprentissage, de création, de
transformation, de circulation des savoirs explicites et tacites dans un contexte donné,
effectué par les hommes, intégré dans les différents processus de l'organisation, soumis à la
logique managériale en vigueur. Elle est cumulative et non-rivale (Ebrabimi et Saives,
2006).
«La gestion des connaIssances est une nouvelle sCIence visant à réorganiser
Plusieurs auteurs affirment que la gestion des connaissances est un concept complexe, Jean
Yves Prax, 2003 explique que le KM peut avoir des définitions différentes selon 4 points de
vue.
1. Une définition utilitaire: une définition donnée par un agent professionnel submergé
par une pollution informationnelle, pour lui le KM rapportera l'information dont il a
besoin, au bon moment, à la bonne place et si c'est possible sans qu'il la demande.
2. Une définition opérationnelle: cette définition est vue du côté des opérations, liée au
processus principal du métier et tirée d'un nouveau manager qui pour lui le KM est le fait
de combiner les savoirs et savoir-faire dans les processus, produits, organisations pour
créer de la valeur.
3. Une définition fonctionnelle: cette définition décrit le KM à travers le cycle de vie de la
connaissance et par conséquent les dispositifs mis en œuvre pour le supporter alors
manager le cycle de vie de la connaissance depuis l'émergence d'une idée, formalisation,
validation, diffusion, réutilisation, valorisation ...
45
s'expriment dans les lieux de socialisation, ont des résultats plus intéressants en tenues
d'innovation, de position concurrentielle et bien de rentabilité.
- Ce processus est non-rival: Cela signifie qu'un individu pour reproduire une action peut
utiliser une infinité de fois la même connaissance sans qu'il lui en coûte (Foray 2000).
Certains auteurs parlent même de l' « expansion infinie» des connaissances indéfiniment
multipliées par ses détenteurs.
- La connaissance est également cumulative. Selon Foray (2000, p. 62) une connaissance
est le facteur principal de la production de nouvelles connaissances et de nouvelles idées. Une
nouvelle connaissance interviendra comme un tremplin pour aller vers d'autres horizons.
Ceci s'ajoutera à ce que nous savions déjà, et ne le remplacera pas il prendra une nouvelle
place.À travers la définition d'Ebrahimi et Saives présentée ici, on conclut que la gestion des
connaissances ne peut être réduite à une simple dimension technologique, cependant,
plusieurs chercheurs et gestionnaires, limitent la gestion de connaissances à la mise en place
d'un système de gestion des connaissances de haute technologie capable de stocker, codifier,
contrôler et organiser le savoir explicite dans des bases de données. L'idée sous jacente de
cette approche, qu'Ebrahimi et Saives qualifient de « personne-vers-document », est que la
connaissance peut être extraite de l'individu, classée dans des bases de données qui
appartiennent à l'entreprise et qui peuvent être réutilisées. Ceci offre l'opportunité à tous les
membres de l'organisation de chercher les informations emmagasinées, sans entrer en contact
avec les personnes qui ont crée cette information ni comprendre le contexte de leur création.
Cette approche peut être pratiquée si dans l'entreprise, nous avons besoin de la même
information et de façon routinière. Dès que nous sortons de cet environnement, ce qui est de
plus en plus la réalité des entreprises œuvrant dans le domaine de la nouvelle économie, cette
approche ne suffit plus. C'est pour cette raison que certaines entreprises préfèrent investir
dans une approche favorisant les interactions entre les individus plutôt que le stockage des
connaissances. Il ne s'agit pas ici de nier l'importance des technologies de l'information et de
communication et les possibilités qu'elles offrent.
Deux choix s'offrent alors aux décideurs : réduire toute la question de la gestion de
connaissances à sa dimension de la codification et du stockage de l'information et mettre
ainsi la technologie au centre des choix stratégiques, ou bien utiliser la technologie
47
a. L'approche: Haut-bas
Elle peut être traitée au plan stratégique et décisionnel et devenir l'objet d'une fonction
spécifique de l'organisation ou une structure bien spécifique.
On parlera alors d'une fonction de Gestion des Connaissances de l'organisation: c'est une
approche « haut-bas ». Elle issue d'une division du travail taylorienne et de l'organisation
hiérarchique de Fayol, L'approche haut-bas, donne un niveau d'implication de la direction
générale très élevé. Cette approche passe par la mise en place de processus très formalisés et
formelles de gestion des connaissances et se double d'une utilisation active d'outils
technologique de partage d'information (intranets, extranets, système à bases de
connaissances, workflow, groupware). La personne en charge de la stratégie de la
connaissance est applée un CKO (Chief Knowledge Officer), l'officier des connaissances ou
un gestionnaire des connaissances en relation directe avec la direction générale de
l'organisation.
D'autres fonctions conune Directeur du Capital Intellectuel, Directeur de la veille stratégique
ou Directeur de gestion des connaissances sont également apparues dans les grandes
entreprises. Dans les instances gouvernementales et publiques ce genre de poste n'est pas très
répandu mais plusieurs facteurs existants indiquent une possibilité de développement de ce
48
genre de fonctions. Ce style de gouvernance est très formel et contraignant, c'est un style de
management qui favorise l'essor de savoirs codifiés et des modes de conversion de types
combinaison et internalisation (Nonaka & Takeuchi, 1995).
Il serait important de se demander si cette approche ne néglige pas une autre dimension
essentielle de la gestion des connaissances notanunent le facteur humain. Cette démarche
haut-bas, se focalise sur le déploiement de l'outil informatique en mettant de côté la
dimension humaine de la gestion des connaissances.
b. L'approche Bas-haut
c. L'approche Milieu-haut-bas
Au contraire, pour Nonaka & Takeuchi (1995), les cadres intermédiaires seraient les
véritables ingénieurs de la connaissance et ils doivent agir conune des médiateurs de la
connaissance en réalisant une certaine interaction entre les orientations stratégiques de la
direction générale et leur expérience pratique sur le terrain.
L'approche middle up down utilise des connaissances tant tacites qu'explicites, elle permet
aussi la mise en valeur de tous les modes de conversion proposés par Nonaka, et Takeuchi .
Henry Mintzberg (1996) explique que les cadres intermédiaires sont un nœud stratégique et
aussi un lien horizontal entre les fonctions stratégiques et opérationnelles de l'organisation.
(Mintzberg, 1996)
Ces cadres intermédiaires favorisent et catalysent, les processus d'innovation et de
capitalisation des connaissances, avec ce niveau d'encadrement que la connaissance tacite,
détenue à la fois par les acteurs de opérationnels et les cadres supérieurs dirigeants est
synthétisée, explicitée, et incorporée dans les réalisations organisationnelles. (Nonaka et
Takeuchi 1995).
49
---- o
G_
activités de l'organisation: il faut les identifier, les localiser, les caractériser, réaliser des
cartographies, estimer leur valeur économique et aussi les hiérarchiser.
Préserver: il faut acquérir les connaissances auprès des porteurs de connaIssances, les
modéliser les connaissances actuelles ou connaissances nécessaires pour atteindre les
objectifs), les fonnaliser et les conserver.
Valoriser: l'intérêt ici est de bien disséminer les connaissances à l'aide d'outils basés sur les
TIC, pour préparer le terrain pour des nouvelles créations. Les connaissances doivent être
mises au service du développement et l'expansion organisationnelles, et ceci en rendant
accessibles les connaissances selon certains règles de confidentialité et de sécurité, les
diffuser, les partager, les exploiter, les combiner et créer des connaissances nouvelles.
Ces transferts apparaissent à plusieurs niveaux: transfert de connaissances entre individus, de
l'organisation à l'individu, des individus à l'organisation, entre organisations.
Appropriation, partage, création: cette phase représente l'objectif principal de la gestion
des connaissances, elle nécessite un certain changement au niveau culturel de l'organisation,
afin de donner un sens aux connaissances et un nouveau comportement des individus et leurs
rôles dans l'organisation.
Les connaissances doivent être évaluées, mises à jour, standardisées et enrichies.
Maintenir et faire évoluer: c'est une occasion où on pourrait aligner le management des
connaissances sur les orientations stratégiques de l'organisation, ceci nécessite des mises à
jour en continu et des audits périodiques afin de vérifier la pertinence de la stratégie de
gestion des connaissances.
DIMENSION
EPISTEMOLOGIQUE
Connaissances
explicites
l
Connaissances
tacites DIMENSION
' - - - - - - - - - - - - - - - - - .----jo OlYTH(JLOGIQUE
Individu groupe organisation mter orgamsatIOn
llII •
Takeuchi
Connaiss mces
.. ..................
.... ...
expliciteJ . ....
.
.........
'
Connaissances
Tacites . --
....
,
....
" ....
..
l .
.. ..
...
\
\
.
..
...
··
SOCIALISAnON
EXTERIORISATION
• ..
···
Coimaissances tacites Connaissances:
· Ex.plicites :
rr
x
Embodying COnnecling "'2.
,3 g
t1l
f-
t 1 Internalisation Combinahon 1 1
L...::::: Explicil Explicil :+=-J
Figure 2.2.7.3 Les processus du SECI
a. La socialisation.
C'est le processus de conversion d'une connaissance tacite vers une nouvelle connaissance
tacite à travers des expériences partagées. Elle est très difficile à transférer car elle est
intangible et par conséquent difficilement formalisable. La meilleure façon pour acquérir ce
type de connaissance, selon Nonaka, est de partager un contexte commun (du temps et de
l'espace). Nous pouvons relier ce processus à l'apprentissage. Ce phénomène peut se
retrouver dans une communauté virtuelle car les individus sont fédérés autour d'un objet
commun, et que des idées, des expériences sont échangées. Il peut alors s'en suivre une
création de connaissances par l'enrichissement, soit d'une base de connaissances
individuelles, soit d'une base de connaissances collectives.
55
b. L'externalisation.
c. La combinaison
C'est la conversion d'une connaissance explicite en explicite. Elle est collectée chez les
employés, les fournisseurs, les distributeurs, ou les partenaires. Elle peut aussi être collectée
chez les clients à travers leurs interactions sur un forum de discussion ou une communauté
virtuelle. Cette connaissance est ensuite travaillée, reliée, repensée et réutilisée sous une autre
forme, symbolisant une nouvelle connaissance. Selon Beijerse (1999), une nouvelle
connaissance est créée via la combinaison à travers la restructuration de l'information
existante.
d. L'internalisation
Le concept du BA :
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InJOllu,lIon
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Ba
O
,.J '
..... ~ ....
............ _.
Le concept du Ba est difficile à traduire en français vu qu'il est fortement lié à la culture et la
pensée japonaises, il désigne un mode d'interaction cognitif au sein de la communauté.
Le Ba est un lieu où les individus partagent des sentiments, des émotions, des expériences et
un modèle mental (figure 3.2.8). Des sympathies individuelles ou en groupe, enlevant les
barrières entre les individus. Le Ba est un lieu d'interaction, où se crée une culture partagée:
confiance, estime mutuelle, empathie; chaque individu s'enrichit des expériences et des
connaissances de l'autre, puise son énergie dans le groupe, c'est un contexte où on ne cherche
pas de consensus, on y respecte les différences de points de vue, les tensions sont nécessaires
à l'apprentissage.
57
~
Expansion
of explicit
Knowledge
Point of
consensus
Sunthelisis
process
Conflicting
perspective
Typl.: Dr Inll:rJclinn
Individual ruHcclivc
Originatiog Ba Dialoguing 8a
]-ac~-I()-fJè 1
[
-@~I
Vir11W1 Exercising 8a S)'slemisin~ Ba
a. Originating Ba :
b. Interacting Ba :
Le choix des acteurs, pour un excellent mélange de connaissances et des besoins afin de
former une équipe de projet est crucial. Le dialogue, les modèles mentaux et les
qualifications de l'individu sont convertis en consensus et concepts. Deux processus
fonctionnent de concert: les individus partagent les modèles mentaux des autres et critiquent
et analysent également leurs propres modèles.
L'interacting Ba est le lieu où la connaissance tacite est rendue explicite, ainsi elle représente
le processus d'externalisation. Le dialogue est principal pour une telle conversion; et
l'utilisation étendue des métaphores est une des qualifications de conversion exigées.
L'importance de la sensibilité pour la signification et la volonté pour rendre la connaissance
tacite explicite est identifiée. Ici, l'interacting Ba pour la réflexion collective est imbibé dans
la culture de la compagnie. Des initiateurs (chefs conceptuels) sont défiés de poursuivre leurs
idées. Le l'interacting Ba fournis un endroit pour le dialogue d'où les gens s'engagent
conjointement dans la création de savoir et de la valeur.
59
d. Exercising Ba :
vision de la société basée sur les ressources qui recolU1aÎt le transfert des ressources et
capacités d'une société comme un détenninant important de leur capacité à conférer un
avantage concurrentiel durable (Barney, 1986 ; Grant, 1996 ; Argote et Ingram, 2000 ;
Rolland, 2000). Ce point de vue organisatiolU1el sur le transfert de cOlU1aissances peut
s'étendre à une vision client. L'organisation a autant besoin des COlU1a issances de ses cadres
que de celui de ses partenaires et clients. Le transfert de cOlU1aissances peut prendre deux
fonnes selon la nature de la cOlU1aissance : le transfert de connaissance explicite et tacite.
La cOlU1aissance explicite peut être transférée grâce à des méthodes fonnelles, systématiques,
comme dans des règles et procédures (Polanyi, 1962, 1966 ; Nonaka et Takeuchi, 1995 ;
Matusik et Hill, 1998). En revanche le transfert de connaissance tacite se réalise
principalement par la collaboration et l'interaction des individus (Lahti et Beyerlein,
2000). C'est à travers cette interaction que les individus peuvent avoir de nouvelles idées et
ilU1over.
En tenant compte du fonctiolU1ement des communautés virtuelles qui constituent notre objet
de recherche, il est intéressant de voir que les membres de ces communautés sont orientés
vers le partage et la collaboration. Ainsi, il y a transfert de cOlU1aissance explicite au sein
d'une communauté (fonnalisation des cOlU1aissances par l'écriture), mais nous pensons qu'il
peut aussi y avoir transfert de CülU1aissance tacite entre les membres grâce aux interactions
répétées et à un langage propre.
CHAPITRE II
Le taux d'accroissement démographique annuel moyen est de 1,4% contre 2,1 % entre 1982 et
1994.
Ces relations extérieures lui ont permis certes d'être au courant des mutations technologiques,
62
Chambres
A::\RT Premier min,stre Professionnelles
Corps électoral
Le Roi est, par ailleurs, de par la tradition consacrée par la constitution, Amir AI Mouminine
(Prince des Croyants). Ceci lui confère un pouvoir spirituel et une autorité religieuse. 9
Le Royaume du Maroc est l'une des plus vieilles monarchies au monde. Fondée il y a 12
siècles, la Royauté constitue le garant de l'unité du pays et de la liberté des citoyens. Le
Maroc a conservé son attachement à ses fondements traditioIUlels tout en s'engageant dans la
modernité. 10
Le Roi du Maroc incarne à la fois une autorité spirituelle et temporelle:
"Le Roi, Amir Al Mouminine, Représentant Suprême de la Nation, Symbole de son unité,
Garant de la péreIUlité et de la continuité de l'État, veille au respect de l'Islam et de la
Constitution. Il est le protecteur des droits et libertés des citoyens, groupes sociaux et
collectivités.
• Il garantit l'Indépendance de la Nation et l'intégrité territoriale du Royaume dans ses
frontières authentiques" (art. 19 de la Constitution de 1996).
• Le Roi nomme le Premier Ministre. Sur proposition du Premier Ministre, Il nomme
les autres membres du Gouvernement (art. 24).
• Il préside le Conseil des Ministres (art. 25), le Conseil Supérieur de la Magistrature,
le Conseil Supérieur de l'Enseignement et le Conseil Supérieur de la Promotion
Nationale et du Plan (art. 32).
• Il promulgue la loi, signe et ratifie les traités.
• Le Roi est le Chef Suprême des Forces Armées Royales (art. 30).
• Il accrédite les Ambassadeurs auprès des puissances étrangères. Les Ambassadeurs et
les Représentants des organismes internationaux sont accrédités auprès de Lui (art.
31 ).11
Feu Hassan II le père de Mohammed VI roi du Maroc explique l'allégeance sur lequel repose
le fonctionnement de la monarchie, comme un lieu particulier entre le roi et le peuple:
« ... L 'allégeance est un lieu particulier entre moi et chaque
marocain, que je dois considérer comme un membre de ma famille,
qu'il soit riche ou pauvre, et qui peut se considérer comme mon fils.
C'est une obligation religieuse pour le roi du Maroc, émir des
croyants, de se considérer comme partie intégrante de chaque
famille .... Je suis lié par mes obligations à l'égard de mes sujets
que ceux-ci sont liés à mon égard. Je suis à la fois leur sujet et leur
roi, ce qui vous apparait probablement si difficile à comprendre en
Occident.. » Feu Sa Majesté le Roi Hassan Il,1993.
Selon monsieur El Otmani secrétaire général du Partie de la justice et du développement al la
relation du roi et son peuple est plutôt un gain. Ce n'est pas la relation d'un cheikh et un
tributaire.
« La relation entre l'émir des croyants et les croyants donne à la
gestion des instances religieuses une indépendance par rapport aux
parties politiques où la relation est parfois confuse et
compétitive. »Saad el Otmani
Le conseil du gouvernement est présidé par le premier ministre et est responsable devant le
roi ainsi que le parlement
Le Gouvernement se compose du Premier Ministre, les Ministres et les secrétaires d'états. Le
Gouvernement est responsable devant le Roi et devant le Parlement.
Après la nomination du premier ministre par le roi en fonction de la majorité parlementaire
qui se dégage des urnes celui-ci choisi l'équipe de son gouvernement accepté par la suite du
par le Roi, le Premier ministre se présente devant chacune des deux Chambres du parlement,
la Chambre des Représentants et la Chambre des Conseillers et expose le programme qu'il
compte appliquer. Ce programme doit dégager les lignes directrices de l'action que le
Gouvernement se propose de mener dans les divers secteurs de l'activité nationale et,
notamment dans les domaines intéressant la politique économique, sociale, culturelle et
extérieure. Ce programme fait l'objet d'un débat devant chacune des deux Chambres. À la
Chambre des Représentants, il est suivi d'un vote dans les conditions prévues aux deuxième
et troisième alinéas de l'article 75 et avec l'effet visé au dernier alinéa de ce même article.
65
(art. 60) Sous la responsabilité du Premier ministre, le Gouvernement assure l'exécution des
lois et dispose de l'administration. (art.61)
On retrouve tous les secrétaires généraux, les directeurs généraux et les directeurs de la
fonction publique et des services d'état gérés de manière autonome, les sociétés d'état ou les
établissements publics, ainsi que toute la hiérarchie qui suit.
La volonté du roi Mohanuned VI s'est traduite par plusieurs messages royaux dont le
message d'avril 2003 où on perçoit une détermination ferme pour aller de l'avant dans une
stratégie de développement global et intégré dans un monde transformé par la révolution
numérique.
« La portée stratégique du secteur pour les nouvelles économies,
conjuguée aux mutations profondes et rapides qui sy opèrent, en prélude à
l'émergence de la société du savoir et de la communication, nous impose
un devoir de mise à niveau, permettant de doter notre pays de la capacité
de maîtriser les nouvelles technologies de notre société, et d'exploiter, de
façon optimale, les vastes possibilités qu'elles nous offrent. Car Notre vœu
est d'assurer à Notre grand peuple un développement global et intégré
permettant au MAROC d'occuper la place qui lui revient dans un monde
transformé par la révolution numérique qui est en cours. » (SA MAJESTÉ
LE ROI MOHAMMED VI, 2001)
« Le succès que Nous escomptons .... et même dans toutes les réformes
réalisées, reste tributaire de l'usage que nous ferons de la bonne
gouvernance, qui représente. du reste, le mécanisme idoine pour favoriser
l'émergence de la citoyenneté dans son acception la plus parfaite. A cet
effet, il faut surtout poursuivre la réforme de la Justice, ... Il importe aussi
d'accélérer le processus de modernisation de l'administration pour que
celle-ci gagne en efficacité et fasse du service public et de la proximité du
67
Sa majesté le roi a clairement exprimé que le royaume du Maroc est bien décidé à relever la
bataille du numérique inscrite au cœur des enjeux du développement économique et social et
de la préparation du pays à affronter les défis de ['ouverture et de la globalisation et que le
pays est définitivement prêt à s'inscrire dans la voie incontournable de l'insertion dans la
société et l'économie du futur notamment celle du savoir.
La réussite de ce pari suppose selon le preDÙer DÙnistre, Monsieur Driss Jettou, la
mobilisation de toutes les énergies nationales et la conjugaison des efforts de tous les
partenaires, au premier rang desquels figure l'administration publique.
Lors de mes entrevues, j'ai ressorti un point commun entre la plupart des intervenants, en
effet le royaume du Maroc a entamé depuis plus d'une décerulie, et particulièrement ces
dernières armées, un véritable processus de développement global et intégré visant à renforcer
la démocratie et l'état de droit, réduire la pauvreté et les disparités sociales et mettre en place
les conditions requises pour une économie compétitive et de savoir, le tout pour assurer le
bien être des citoyens marocains.
Le programme présenté par le premier ministre aux deux chambres du parlement, a placé la
modernisation des secteurs publics au carrefour des réformes, qui doivent préparer le
royaume du Maroc à relever les grands défis auxquels il est confronté et à réaliser les 4
objectifs majeurs fixés au Gouvernement par SA MAJESTE LE ROI.
A ce sujet, les engagements pris dans le cadre du programme du Gouvernement, et en
particulier ceux concernant l'adoption et le développement des méthodes de gestion
électronique en vue de faciliter l'accès des citoyens aux services de base et d'alléger les
charges de l'administration, sont les principaux objectifs recherchés par les orientations
stratégiques du gouvernement.
Dans ce cadre, le développement des Technologies de l'Information et de Communication
(TIC), constitue un des principaux chantiers ouverts, si on se fie à l'engagement du
Gouvernement à travers l'édition d'une nouvelle version de la stratégie nationale, baptisée e
Maroc2010.
Selon le premier ministre et le secrétaire général du gouvernement, des mesures ont été prises
mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. (Premier Ministre D. Jettou 2005)
68
En consultant les anciens plans stratégiques, notamment le plan quinquennal TIC 1999-2003,
qui était à la base de la stratégie e-Maroc 2010, on retrouve que celui-ci s'articulait autour des
axes de développement suivants:
~ Élaborer une législation capable de répondre aux problématiques actuelles (protection
des noms de domaines commerciaux, protection des données nominatives, besoins du
commerce électronique, etc.);
~ Amorcer un tournant au niveau de l'éducation (alphabétisation, intégration des outils
informatiques et d'Internet dans les écoles, etc.);
~ Réduire, à défaut d'éviter, la fracture numérique par des politiques qui favorisent le
déploiement des TIC dans les régions et permettent leur utilisation même par les
couches les plus démunies de la population;
~ Financer la création d'entreprises de la nouvelle économie du savoir (capital risque,
prêts au démarrage des entreprises à fort contenu technologique, etc.). (ONU, CEA,
A.N,2005)
On constate aussi que dans le cadre de la Stratégie e-Maroc 2010, le Comité Stratégique pour
le développement des Technologies de l'Information (eSTI) a été constitué en 1997 et
reconduit en 2004 sous la présidence du Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé
des Affaires Économiques et Générales. Le CSTI couvre tous les domaines relatifs au
développement de la Société de l'Information et vise notamment la généralisation de
70
notamment le plan d'action pour la généralisation des TIC dans le système éducatif et la
connexion des écoles, collèges, lycées et les universités, 3 dates butoirs ont été fixées : à
court terme (2002), à moyen terme (2005) et à long terme (2010). (ONU, CEA A .N 2005).
Les technologies de télécommunications sont un support pour les autres secteurs d'activité,
Figure 3.5.1: Le paysage de l'environnement du marché des télécoms au Maroc. S: W\\ v.l1nrt.ma
Les transformations de ce secteur ont engendré des résultats qualifiés par les nations unies de
« plus que positifs» et qui sont, entre autres, la vente de la deuxième licence GSM pour une
somme de 1,1 milliards $US, la privatisation partielle de l'opérateur national de
télécommunication « Maroc Télécom» pour 2,3 milliards $US, l'augmentation fulgurante
71
du nombre d'abonnés mobiles qui a atteint en octobre 2005, chez Maroc Telecom (le premier
opérateur téléphonique au Maroc,) plus de 8 millions de clients mobiles alors qu'ils n'étaient
encore que 7 millions en mai 2005. 12 Pour la deuxième licence de téléphonie sans fil de
Méditélecom elle couvre un parc client d'une population qui dépasse plus de 4 millions. 13
Alors le total est de prêt de 12 millions et 358 milles d'abonnés. Le taux de pénétration est de
41.34 en 2005 alors qu'il n'était que de 31.23% en décembre 2004. Le Prépayé y constitue
95.08% alors que le Post payé se monte à 4.92%. Le nombre d'abonnés du fixe s'est établi
en décembre 2004 à 1.308. 569 avec un taux de pénétration de 4.38%. (ANRT, 2006)
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EVOLUTION DU NOMBRE D'ABONNES AU SERVICE FIXE EVOLUTION DU NOMBRE D'ABONNES DU SERVICE MOBILE
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•
NOMBRE D'ABONNES PAR TYPE DE SERVICE Evolution du Parc Total des abonnés Internet'
Figure 3.5.3: L'évolution du nombre d'abonnés au service de l'Internet jusqu'à décembre 2005,
source: WW\ .aurt.ma
En décembre 2005, le nombre d'abonnés à Internet a atteint 262 326, l'ADSL représente le
pourcentage de 94,50 % par rapport aux autres types d'abonnements. Le nombre estimés de
foyers raccordés a doublé en un an pour s'établir autour de 240 000 lignes tous accès
confondus (en 2004, environ 120 000 ménages disposaient d'une connexion à Internet à
domicile). Le taux de pénétration dans les ménages est estimé à environ 4,3% en 2005 (contre
2,1% en 2004). Par contre, la pénétration de l'ADSL est confirmée et importante avec un
chiffre avancé de 220 000 foyers raccordés (60 000 ménages équipés en 2004) soit une
pénétration d'environ 3,9% en 2005 (contre 1,2% en 2004). Ainsi ['ADSL qui représentait
tout de même près de la moitié des parts du marché résidentiel en 2004, atteint désonnais
89% des accès au domicile. '4 On constate ici l'existence des perspectives réelles mais on
remarque aussi un fossé social palpitant.
Le taux d'équipement en ordinateur personnel des ménages est de l'ordre de 13.2%, ce taux
est presque de 3% dans le monde rural, 1 fracture est donc net entre les mondes rural et
urbain. Parmi les raison évoquées par l'enquête de l'observatoire des technologies de
l'information sont par ordre d'importance: 1) l'analphabétisme, 2) le coût des équipements,
3) l'absence de besoin, 4) le manque de moyens et 5) la complexité de l'utilisation de
l'infOimatique.
Tableau 3.5.1: Les causes de non équipement source: Enquête des indicateurs en TIC
au Maroc www.anrt.ma
On constate que malgré l'existence d'une fracture numérique fulgurante, au Maroc l'intérêt
pour la société de l'information des instances gouvernementales est présent. Cependant,
plusieurs responsables du gouvernement affirment que les premiers pas ont été difficiles,
encore accentués par un contraste croissant entre les aspirations politiques et leur
concrétisation. Des mesures hâtives, loin des besoins réels, ont parfois eu comme effet
paradoxal de retarder plus que d'accélérer la pénétration des nouvelles technologies.
(Benabdellah, Ouallalou, Rabiaa 2005)15
3.7 Conclusion:
Dans ce chapitre on a dressé un topo de la stratégie e-Maroc, Cette dernière vise le
développement de l'économie du savoir au Maroc et se base sur un partenariat public/privé
"dynamique et concerté",
On a aussi analysé les deux objectifs stratégiques principaux et fortement liés de cette
stratégie, à savoir la réduction de la fracture numérique et le positionnement du Maroc à
l'échelle internationale. La partie a aussi expliqué les spécificités économiques, culturelles
et géostratégiques du Royaume du Maroc.
Cette partie est une synthèse de tous les documents récoltés lors de mon terrain au Maroc,
ainsi que quelques extrais des entrevues réalisées et des conférences auxquelles j'ai assisté
lors de mon séjour au Maroc l'été 2005.
16 Pour plus de détails, Je document en format PDF est accessible à partir du site web www.egOVjl1a.
74
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7
Simple Complexe
Technologies
Parmi les points à retenir de cette partie et en observant les avancées réalisées dans les projets
d'administration électroniques, on peut conclure que la phase de cette dernière est en phase
d'interaction où:
>- Les systèmes d'information sont plus organisés par application que des
systèmes de gestion intégrée,
>- Les prestations électroniques de services est plutôt dans une phase
simple qu'intégrées,
>- Les organisations fonctionnent plus en silo qu'en réseau,
> Les technologies sont dans un mi-chemin entre la simplicité et la
complexité.
On constate que la majorité des résultats ont une dimension technologique, on constate aussi
que rare sont les articles qui expliquent les nouvelles tendances de gouvernance et les
stratégies de mémoire ou les stratégies de gestion des connaissances. Cependant la stratégie
est plus orientée vers la mise en place d'un modèle technologique de l'administration
électronique.
Dans une autre vision, les connaissances et le savoir sont considérés comme un actif. Ils
peuvent jouer un double rôle, celui de l'input (compétence individuelle et organisationnel) et
comme celui de l'output (innovation continue) du processus gouvernementale.
75
Dans cette recherche on vise à comprendre comment une économie du savoir se focalise
principalement à la définition des conditions nécessaires dans lesquelles le savoir et les
connaissances apparaissent corrune des produits ou des services gouvernementaux.
La théorie de l'innovation continue et les théories de l'organisation apprenante fondées sur la
compétence s'intéressent à la manière dont les connaissances sont produites, diffusées et
utilisées dans le contexte actuel, influencé par une globalisation, une mondialisation et une
économie du marché.
Dans le chapitre suivant, on s'intéressera essentiellement à l'aspect de la gestion des
connaissances, surtout qu'elle est la perspective permettant une meilleure prise en compte des
préoccupations des non-économistes et des experts de la gestion gouvernementale. Elle
soulève le problème du mode de production de diffusion et d'utilisation du savoir en tenues
de compétences et d'innovation. Elle permet également de faire une distinction entre les
connaissances tacites et les connaissances explicites, ce chapitre explique aussi les model de
gestion capable de mieux créer les connaissances.
Bref on explique le rôle que joue une stratégie de gestion des connaissances dans
l'organisation ainsi que notre modèle de création de connaissance.
CHAPITRE IV
CADRE CONCEPTUEL
Le cadre conceptuel englobe en effet plusieurs concepts qui ont été nécessaires pour
cerner le sujet du mémoire et répondre à la problématique de la recherche.
Pour ce faire on cherchera à mettre en évidence la volonté royale au Maroc qui veut
que le royaume du Maroc relève le challenge du numérique, et par conséquant
montrer est qu'il apparait au cœur des enjeux du développement économique et social
pour préparer le pays à affronter les défis de l'ouverture et de la globalisation.
On mettra l'emphase notamment sur les stratégies (si elles sont mises en place) qui
visent principalement à inscrire le royaume dans la voie incontournable de l'insertion
dans la société et ['économie du futur notamment celle du savoIr.
77
Il est donc important et indispensable dans notre travail de recherche de bien préciser
Il faut aussi bien expliquer leurs aspects pratiques pour les rendre plus tangibles et à
en exploiter le potentiel.
une littérature qui explique que les causes principales sont: la mondialisation, les
chantiers ouverts.
Dantre ce cadre conceptuel, on aimerait bien préciser que l' e-gouvernance, est un
société, déduits à partir des travaux de Heeks, 200\, Tan et al. 2005, Roy, 200\,
Dans ce travail même si l'e-gouvernance s'explique par l'application des TIC dans
technologique.
78
Au niveau politique on cherche à énumérer les chantiers qui on été ouverts pour aller
de l'avant dans une nouvelle ère de démocratisation de la scène politique et d'une
meilleure stratégie de bonne gouvernance.
Une bonne gouvernance qui est, dans notre cadre conceptuel, en même temps une
condition de réussite des projets e-gouvernance est une conséquence de leur efficacité
et leur efficience.
Au niveau Économique on vise à dresser une liste des chantiers qui visent un meilleur
positionnement du royaume du Maroc à l'échelle mondiale afin d'affronter les défis
de l'ouverture et de la globalisation. Pour cela on pose la question suivante: Dans la
stratégie e-Maroc 2010, quels sont les projets économiques qui ont été mis en place
pour accompagner le changement et quels sont les principaux acteurs internationaux
qui accompagnent le royaume du Maroc dans ce changement?
Comme on l'a dit précédemment le Royaume du Maroc vise une meilleure société du
savoir, le développement de cette société est donc le rôle du secteur public. On
cherche à savoir jusqu'à quel point ce chantier est une priorité capitale pour le
gouvernement marocain?
79
Cette recherche vise à répondre à la question suivante est ce que la gestion des
connaissances dans un projet e-gouvemance au Maroc, est juste un processus qui
s'occupe du stockage, codification, contrôle et organisation du savoir explicite dans
des bases de données et par conséquent réduite à une simple dimension
technologique? Ou elle implique une stratégie plus large qui investit beaucoup plus
dans une approche favorisant les interactions entre les individus permettant ainsi
une meilleure création des connaissances (tacites et explicites) ?
80
Ceci va nous amener même à débattre d'un rôle plus actif de l'État en tant que moteur
créateur des connaissances.
En effet, selon Gardère (1993) la mémoire organisatiormelle est un outil par lequel
les cormaissances du passé sont appliquées pour supporter les décisions et les projets
présents.
On vise alors à analyser les 3 paliers de gouvernance du niveau national, d'un angle
managérial fortement teintée par le concept de gestion des cormaissances ou
81
Selon Penrose Les connaissances « mettent en action les ressources dans des
processus d'action et détenninent la manière dont elles vont être déployées,
combinées et coordonnées. Ces connaissances vont permettre d'extraire des
ressources les services productifs» (Penrose, 1959), ce qui nécessite des individus
compétents et une organisation compétente. -ce qui nous amènera à expliquer les
notions de la mémoire individuelle et la mémoire organisationnelle-. Il faudrait
alors déterminer d'un côté l'ensemble des connaissances, qui sont relatives à
l'ensemble des capacités organisationnelles nécessaires pour mener à bien un projet
d'e-gouvernance, et d'un autre côté les mécanismes à mettre en place pour créer de la
connaissance au sein de l'organisation.
Il faut aussi savoir quelles sont les exigences pour l'alimentation et la facilitation des
échanges des connaissances entre les 3 paliers du gouvernement et aussi dans les
organisations départemental es
Le travail est très influencé par le modèle de Nonaka et Takeuchi 1997 caractérisé
par son modèle de SECI, un style de management Milieu-Haut-Bas et une
organisation hypertexte.
La spirale de SECr est basée sur une étude des organisations japonaises, qui comptent
lourdement sur la connaissance tacite et où les employés sont souvent dans une
entreprise pour la vie, ce qui est le cas pour la plupart des fonctionnaires dans les
organisations publiques marocaines.
L'e-gouvernance p(;lsse tout d'abord par le style de gouvernance, la flèche dans les
deux sens liant la gouvernance et l'e-gouvernance dans la figure 4.1.1 cherche à
expliquer comment chaque concept peut influencer l'autre.
Cependant dans cette étude on cherche à savoir dans quelle mesure le style de
gouvernance, le modèle de management et la structure d'organisation actuels au
royaume du Maroc sont favorables à la mise en place d'un projet e-gouvernance
efficace et efficient et par conséquent faciliter la mise en place de la bonne
gouvernance, améliorer la relation inter-organisationnelle et intra-organisationelle,
améliorer la relation avec les citoyens et avoir une meilleure gestion publique. Ce qui
va faciliter la stratégie de création et partage du savoir au sein de tous les paliers de
gouvernance.
Pour cela on cherche à savoir les pratiques du secteur public qui, en matière de savoir,
renforcent les organisations apprenantes et favorisent la création de nouveaux
mécanismes de collaboration et de coordination entre les organisations publiques,
ainsi que la décentralisation des services et la participation de tous les acteurs.
Bref notre cadre conceptuel cherche à définir les actions menées pour développer
rapidement une société du savoir participative et centrée sur le capital humain et les
capacités gouvernementale.
Le projet d'e-gouvernance doit être selon notre cadre conceptuel une occasion pour
que les connaissances tacites et explicites soient utilisées plus efficacement, dans le
gouvernement public et surtout faire de la création le partage de ces connaissances un
élément à part entière des initiatives gouvernementales marocaines en matière de sa
stratégie e-Maroc 2010 en générale et de ses stratégies de réforme du secteur public et
du projet e-gouvernance en particulier.
Nos observations nous ont sensibilisé sur des phénomènes sous-jacents qui ont leur
importance dans l'analyse du projet e-gouvernance au Maroc, et influencent les
chances de réussite.
L'étude aborde ces problématiques, mais d'une façon assez brève pour se focaliser
sur le concept de gestion de connaissances et le style de gouvernance.
85
r------------------------------ï
KM: . Volonté royale :
• Connalssance (Tacites et E x p l i c i t e s ) : :
• M~mo~re org~~isationnelle : Stratégie du gouvernement : ~
• Memolremdlvlduelle
" d . :' Stra t'egle . E - M aroc 2010 1
:
• C reatlOn es connalssances ,- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - --'
• Organisation apprenante l ..· Système de
• Modele de Nonaka et takeuchi SECI
• Modèle BA
1 ~
- - - - - - - - - - -------
J I ". gouvernance
/ - -,- i --- - - - - - - - - ::' :: ~ ::: ,-
------------------""-----------'>-.,-~nomique
" A. . ••
, ~. __ .~ _JL ,
E-gouvernance: 14 ~: Capacité d'innovation
• Dimension Politique
• Dimension Technologique
• Dimension Organisationnelle
• Dimension stratégique
MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
« L'un des choix essentiels que le chercheur doit opérer est celui d'une approche et des
données adéquates avec sa question de recherche. Il s'agit bien entendu d'une question à
double entrée. D'une part il y a la finalité poursuivie: [. ..) D'autre part, il y a l'existant: ce
qui est disponible et accessible, ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas. Cette seconde entrée
possède deux volets: celui de donnée et celui de l'approche qui peut être qualitative ou
quantitative. C'est donc une triple adéquation que le chercheur poursuit entre finalité,
approche et données. » (Baumard & Ibert, 1999).
C'est une méthodologie où le domaine d'application peut être convenable à une étude
L'étude de cas du royaume du Maroc sera une autre démarche appliquée dans ce travail
Ce travail veut déterminer les étapes critiques pour le passage d'une stratégie globale à une
../ Vérification des théories, avec les experts du domaine (entrevue semi dirigée)
../ Recherche terrain pour l'analyse des projets déjà mis sur place
Au niveau de la collecte des données sur le terrain la recherche s'est basée sur plusieurs
publications gouvernementales, universitaires et médiatiques qui avaient un lien direct ou
indirect avec la stratégie nationale e-Maroc 2010.
88
Les infonnations récoltées ont été classées selon leur importance et selon des concepts
prédéfinies (gouvernance, technologie, gestion administrative ... etc)
Pour valider les données récoltées, des entrevues semi-dirigées auprès des responsables
gouvernementaux de hauts niveaux seraient nécessaires.
Après 2 semaines des envoies postaux, plusieurs télécopies (de 2 pages) ont été envoyés, ces
derniers contenaient une lettre de demande d'entretien et un résumé du projet de recherche.
Une semaine après les télécopies, on a procédé à des appels téléphoniques directs, qUi
visaient à rentrer en contact direct avec les cabinets des ministres et leurs conseillers.
Après cette procédure on a réussi à avoir des entrevues avec des ministres et secrétaires
généraux qui étaient disponibles à me rencontrer au Maroc ou durant leurs passages à
Montréal.
./ Des hauts fonctionnaires d'état ex: des ministres, directeurs généraux et des
parlementaires.
./ Des journalistes...
Ces interviews viseront à conduire des enquêtes profondes sur certaines questions d'intérêt.
Les questions vont être formulées à l'avance en essayant de changer selon la personne
Les interviews ont été réalisées sur place au Maroc en été 2005. La durée moyenne des
Tout au long de la recherche un contrôle et suivi été mis en place pour vérifier que les choix
des experts soit adéquats au sujet de la recherche. Après avoir conduit ces études, la saisie
90
Informatique. Ministère de
la réforme administrative
Driss Kettani Professeur à l'université 12 Juin 2005 Ifrane Maroc Français 30Min
Alalkhawayn à Ifrane.
Responsable du projet e
gov à la wilaya de FES et
Ifrane ainsi que Larache
Asmaa Chercheuse à l'Université 12 Juin 2005 Ifrane Maroc Anglais 10 Min
Alakhawayne (projet E-fes,
E-Ifrane).
Mustapha el karkri Parlementaire à la région de 12 Juin 2005 Ifrane Maroc Arabe 33 Min
Larache vice président de la
région de Larache
Adil Zaim Chercheur à la CRDI 12 Juin 2005 Ifrane Maroc Français 15 Min
Président de la Baladiya 12 Juin 2005 Ifrane Maroc Français 10 Min
d'Ifrane.
Dr Michael Chrestin Professeur de Management 12 Juin 2005 Ifrane Maroc Anglais 15 Min
à l'université de New-York
Najat Rochdi. PNUD (conseillère auprès 23 Juin 2005 Rabat Maroc Français
des pays arabes pour les (Forum E-GOV)
projets E-Gov)
Abdeljalil Aisanad. Directeur de bureau 23 Juin 2005 Rabat Maroc Anglais 28 Min
d'investissement au (Forum E-GOV)
Bahrain
Alaoui Ismaili Smaïl. Membre du comité e-Gov 10 Juin 2005 Rabat Maroc Français 32 Min
92
Toutefois, ces retranscriptions prises telles quelles constituent un matériel assez riche
beaucoup trop dense pour permettre une exploitation immédiate.
Ces entrevus seront semi dirigées et orientées en fonction du profil de chacun des experts ou
responsables dépendamment de leurs champs d'intérêts, de leurs responsabilités et selon leur
cadre de travail.
Le discours des experts sur le sujet ainsi que leurs expertises permettront de bien diriger cette
étude. Ils pourront également déterminer les points d'une e-gouvernance efficiente et
performante et déterminer ainsi les indicateurs de performance.
Les verbatims ont tout d'abord fait l'objet d'une « lecture flottante» (Bardin, 1998) dont le
but est de se mettre en contact avec les documents d'analyse, en laissant venir à soi les
impressions, les orientations [... ]. Petit à petit, la lecture devient plus précise en fonction
d'hypothèses émergentes, de la projection sur le matériel de la théorie adaptées [... ] ».
Dans un second temps les textes ont fait l'objet d'une analyse thématique, c'est-à-dire qu'il
s'agissait de repérer différents thèmes apparaissant dans les propos des personnes interrogées.
L'unité d'analyse retenue est donc la phrase, le paragraphe ou le passage, et non le mot
comme dans les analyses lexicales. (Allard-Poési & al 2002).
94
Selon Bardin (1998), une analyse thématique consiste surtout à repérer « des noyaux de
sens» composant la communication et dont la présence ou la fréquence d'apparition pourront
signifier quelque chose pour l'objectif analytique choisi.
L'analyse de contenu s'est faite en utilisant les mêmes thèmes pour tous les entretiens.
Toutefois ces thèmes ont été adaptés à la lumière de la lecture des entretiens. En tenant
compte des thèmes du guide d'entretien et des variables clés à expliquer.
Les différentes analyses des discours ont été réalisées à l'aide d'une classification des
discours selon les concepts les plus représentatifs, afin de dégager l'information essentielle
contenue dans les données textuelles. On a effectué une analyse de classification pour
regrouper les données textuelles en catégories et représenter par la suite sous forme d'un
schéma des relations liant les concepts clés.
CHAPITRE VI
PRÉSENTATION, INTERPRÉTATION
Il faut aussi qualifier chacune des classes pour expliquer les principaux thèmes du discours
analysé.
On retrouve ici la liste des concepts qu'on a ressorti des entretiens semi-dirigés :
• Qualité du service
• La bonne gouvernance et la nouvelle relation avec les citoyens
3. La réforme administrative comme un changement organisationnel au sein
de la fonction publique
• Le départ volontaire
• Système d'information et
• L'intégration des TIC dans les processus gouvernementaux
4. La fracture numérique
• Analphabétisation
• Pauvreté et Fracture sociale
La plupart des intervenants ont affinné que panni les priorités de cette stratégie, on retrouve
la mise en question du système de travail dans la fonction publique, du mode de
fonctionnement des institutions démocratiques et des espaces de participation et du rôle des
différents acteurs de la société. Le ministre de la communication a noté que Sa majesté a
exprimé et dans plusieurs discours, le rôle que peuvent jouer les technologies de
l'infonnation et de communication dans le développement du pays dans ce sens.
Monsieur Nabil Benabdellah est le porte parole du gouvernement Marocain et Ministre de la
communication depuis novembre 2002, il appartient au parti du progrès et du socialisme,
PPS, la rencontre avec lui a été réalisée à Montréal en juin 2005, durant sa visite au Canada.
M. Benabdellah introduit la stratégie e-Maroc par la volonté de sa majesté le Roi Mohammed
VI de mettre en avant le développement de l'économie du savoir au Maroc, la réduction de la
fracture numérique et le positionnement du Royaume à l'échelle internationale, tout en tenant
compte des spécificités économiques, culturelles et géostratégiques du Royaume. Cette
stratégie englobe plusieurs projets et chantiers.
Monsieur Benabdellah affirme que le Maroc a entamé depuis plus d'une décennie, et
particulièrement ces dernières années, un véritable processus de développement global et
intégré visant à renforcer la démocratie et l'état de droit, réduire la pauvreté et les disparités
sociales, mettre en place les conditions requises pour une économie compétitive et de savoir,
le tout pour assurer le bien être des citoyens marocains.
Dans ce cadre, le développement des Technologies de l'Infonnation et de Communication
(TIC), constitue un des principaux chantiers ouverts, si on se fie à l'engagement du
Gouvernement à travers l'édition d'une nouvelle version de la stratégie nationale de TIC,
baptisée e-Maroc2010.
Dans sa Présentation à Rabat de la stratégie nationale e-Maroc 20 l 0, Le ministre chargé des
Affaires économiques et générales, M. Rachid Talbi El Alami, explique que:
« L'objectif de la stratégie e-Maroc 2010, se résume dans le
développement de l'économie du savoir au Maroc, la réduction de la
fracture numérique et le positionnement du Royaume à l'échelle
internationale, et ceci tout en tenant compte des spécificités
économiques, culturelles et géostratégiques du Royaume .... »
98
Monsieur Abdessadek Rabiaa a expliqué l'initiative royale, et a exprimé son soutien total à
cette initiative et a montré son intérêt pour les TIC, il dit que:
« ... les NTIC sont un avantage très important qu'il faut en bénéficier et
en plus c'est une chance que le gouvernement marocain peut saisir pour
faciliter la réalisation des projets .... »
Selon le premier ministre Driss Jettou et le secrétaire général du gouvernement, monsieur
Abdessadek Rabiaa, des mesures ont été prises mais il reste encore beaucoup de chemin à
parcourir.
Le processus de réforme engagé au plan national e-Maroc 2010 s'est doublé d'un
engagement au niveau International auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC), précise le rapport de l'ONU de 2004.
Selon le document publié par les nations unies « l'État de l'information pour les activités de
développement en Afrique du nord », La volonté du Royaume du Maroc d'entrer dans l'ère
de l'information s'exprime à travers la stratégie nationale e-Maroc, qui poursuit selon la
commission économique pour l'Afrique attachée aux nations unies, Cinq objectifs:
La généralisation des TIC;
Cette nouvelle stratégie, dont la démarche est pilotée par le Ministère des Affaires
Économiques et Générales, en charge du secteur des TIC, a été le fruit d'une concertation
nationale élargie à travers le comité stratégique des TIC (CST!), auquel prennent part les
représentants des acteurs clés des secteurs publics et privés.
Dans le programme national e-gouvernement 2005-2008 « IDARATI », le Comité
Stratégique des Technologies de l'Information (eST!) a défini les objectifs comme suit:
• La simplification des procédures et l'amélioration du service orienté vers le
citoyen et l'entreprise;
• L'émergence d'une administration moderne, ouverte, transparente et
citoyenne;
99
Dans d'autres entrevues, il y a une présence d'un sens plus critique de cette stratégie, ces
entrevues ont été réalisées auprès des membres du gouvernement, des cadres supérieurs, des
observateurs internationaux et des acteurs de la société civile.
Parmi les premières personnes interviewées au Maroc on retrouve monsieur Abdessadek
Rabiaa, secrétaire Général du gouvernement, depuis le 11 novembre 1993 Monsieur Rabiaa
dans le gouvernement présidé par M. Mohammed Karim Lamrani, formé, et ceux présidés
par M. Abdelatif Filai, formés le 7 juin 1994 et le 27 février 1995. Il est reconduit dans ses
fonctions au sein des gouvernements présidés par M. Abderrahmane Youssoufi, le 14 mars
1998 et le 6 septembre 2000 et dans le présent gouvernement présidé par monsieur Driss
Jettou.!7
Monsieur Rabiaa se dit comprendre et exprime son intérêt pour la e-administration mais son
incompréhension est autour de la e-gouvernance, il dit que la relation de pouvoir n'est pas
modifiable que ça soit en électronique ou en tam-tam, qui dit e-gouvernance veut dire e
pouvoir, et que la relation de pouvoir n'est pas modifiable par les TIC. Monsieur Abdessadek
Rabiaa est revenu avec cette affirmation à plusieurs reprises.
Il a donnée l'exemple des états unis où le vote passe des votes électroniques aux votes par des
Il ajoute aussi que le défi est que l'e-gouvernance met en place des canaux de
communication actifs dans les deux sens entre le gouvernement et la société civile.
Au niveau du PNUD, madame Najat Rochdi présente le travail qui a été réalisé auprès des
pays arabes et dresse la situation durant les 5 dernières années. Elle explique la naissance
même de l'initiative des pays arabes à créer des instances publiques spécialisées dans les
sociétés du savoir.
« .. dans la reglon arabe il est très important de se rappeler que le
sommet mondial de la société de l'information a créé un mémento en
décembre 2003 et ceci pour pouvoir présenter un certain nombre de
projets et de programmes ou de réalisations ce qui a créé une
mobilisation au niveau de la région arabe au point où la ligue arabe
même a créé un groupe spécialisé dans la société d'information, dont
d'ailleurs je fais partie ... »
Le point de vue de madame Rochdi est que les pays arabe avaient une vision plus
technologique pour les projets e-gouvernement, et que l'automatisation des procédures qui
sont archaïques ne fera qu'aggraver la situation actuelle qualifiée de modeste.
« .... il existe un programme ou un projet e-gouvernement dans tous les
pays arabes, par contre la compréhension des concepts n'est pas
toujours à l 'heure, malheureusement les 4 ou 5 dernières années les
projets étaient juste concentré sur les technologies que ça soit en termes
de compréhension ou même en termes d'action, ce n'est que cette
dernière année où on s'est rendu compte qu'amener des ordinateurs ou
internet dans les administrations et dans les cabinets ne résolvait pas les
problèmes mais au contraire en ramenant des technologies en gardant
exactement les mêmes procédures, les problèmes deviennent plus
importants par ce que les aberrations procédurales sont encore plus
mise en exergue ... »
Depuis 2004 le PNUD intervient avec les pays arabes pour corriger la vision et la stratégie
des pays arabes en leur expliquant qu'il faut d'abord appréhender les problématiques de la
façon de la plus appropriée, et ne pas dissocier les problèmes de leur raison fondamentale.
« ... Quand on redresse les problèmes de l'éducation par les TI c'est les
problèmes de l'éducation qu'il faut redresser, quand on redresse les
problèmes de la PME et la mise à niveau par les TI c'est les problèmes
des PME qu'il faut redresser, quand on redresse les problèmes de l'E
gouvernement par les TI c'est les problèmes du fonctionnement du
gouvernement lui-même qu 'il faut redresser .... »
Madame Rochdi a cité quelques pays qui ont réussi selon elle à mettre en place d'excellents
programmes, comme le Bahreïn, l'Émirates, l'Égypte, le Liban, la Palestine, et d'autres pays
qui commencent à mettre sur place des programmes comme la Syrie, l'Irak, Djibouti et la
102
somalie. Elle n'a pas cité le Maroc parmi ces pays vu qu'il est très disproportionné, elle
n'arrive pas à le classer dans aucune catégorie.
« ... Je n'arrive pas à classer le Maroc dans aucune catégorie. Au Maroc
dans certains secteurs c'est très technologique et dans d'autres il y a
vraiment une vision stratégique claire et efficace ... »
Cependant elle assure que le royaume du Maroc se distingue des autres pays arabes en
mettant la réforme administrative comme une des priorités, cependant selon madame Rochdi
le lien qu'il faut renforcer est d'intégrer les 2 objectifs politiques et stratégiques.
1. L'objectif d'améliorer le fonctionnement de l'administration publique pour améliorer
la performance du pays et améliorer la croissance économique et le développement
social.
2. Et en même temps ramener le gouvernement comme étant un des instruments pour
concrétiser et opérationnaliser cette volonté publique de réformer l'administration
publique.
Madame Rochdi trouve que c'est un lien qui commence à prendre place, mais il ya matière à
renforcer ce lien.
Un autre point cité par madame Rochdi c'est que le gouvernement marocain parle de projets
très concrets, mais ce qui manque dans ces projets c'est les objectifs quantifiables et
mesurables et les moyens pour évaluer les réalisations. Elle a trouvé que dans les projets il y
a une présence des objectifs, mais une absence des mécanismes de fonctionnement.
« .... Le quoi le Maroc le sait, le quand le Maroc le sait mais le comment
on ne le sait pas. Or que le comment est le plus difficile. Il faut avoir des
responsabilités très claires, et des mécanismes de coordination plus forts
qui vont au delà du comité e-gov. Si le comité e-gov de décision et de
pouvoir c'est excellent mais si c'est un comité technique je considère
que ce n'est pas un mécanisme de coordination. (Un problème qu'on
retrouve partout)... »
Madame Rochdi pense qu'il faut demeurer réalistes et ne pas chercher à avoir le 100% e
gouvernement, que ça soit dans les procédures qui ne peuvent pas être automatisées à 100%
ou auprès des usagers qui n'ont pas tous les capacités d'accéder ou utiliser les TIC. La
population qui utilise l'e-gouvernement est une population gagnée, ce qui permet à
l'administration publique de gagner en terme d'efficacité et en terme de coût, pour les autres
personnes qui n'utilisent pas les services numériques, il faut plutôt se concentrer à réformer
les processus de fonctionnement.
103
bien informé. Il ajoute que la loi sur les données nominatives et électroniques, est une chose
et la vision du secrétaire général, est autre chose puisqu'il veut mettre sur place une loi pour
gérer le commerce électronique, or que la signature électronique concerne tous les processus
administratifs privés ou publics.
« ... Je reconnais que le lv/aroc n'a mis sur place aucune loi qui gère le
commerce à part le commerce classique mais ceci ne peut pas être un
obstacle, je propose qu'au lieu de mettre pour chaque administration
une loi spécifique il faut mettre une loi générale, à toutes les
administrations publiques, et que même si la loi sur la signature
électronique n'existe pas pourtant les citoyens bénéficient déjà de la
signature électronique, mais sous une forme conventionnelle puisque les
banques se sont déjà réuni dans le passé pour mettre sur place un
système contractuel et conventionnel qui n 'a rien à voir avec la loi sur la
signature électronique, et c'est pour ça qu'on a déjà se qu'on appelle les
cartes prépayés et les cartes Interbank ... »
Monsieur le wali de la wilaya d'Ifrane, explique que pour la e-baladiya, que pour chaque
kiosque électronique doté d'une borne électronique on retrouvera un intermédiaire
assermenté pour l'aide à l'utilisation du système et aussi pour légaliser les documents.
« .... Il Y aura des kiosques, sous forme de bureau où on retrouve des
bornes interactives, les citoyens analphabètes peuvent y aller il y aura
un intermédiaire assermenté pour les aider à produire leurs documents
et qui aura le pouvoir de légaliser aussi ces documents .... »
6.1.2 Résumé:
Le projet e-gouvernement selon la plupart des intervenants est une occasion très importante
qu'il faudrait saisir, surtout avec les changements démocratiques que connait présentement le
royaume, ils estiment que le profit le plus important serait la lutte contre la corruption,
l'administration électronique éliminera plusieurs intermédiaires dans le circuit de service
entre l'administration publique et l'usager. Ils affirment que les TIC sont un avantage
important qu'il faudrait gagner et en plus c'est une chance que le gouvernement marocain
pourrait saisir pour faciliter la réalisation des projets.
La résolution de problèmes comme l"analphabétisation, la fracture numérique, la mentalité
au sein de la fonction publique, la formation des cadres ainsi que la coordination et la
communication entre les différents ministères sont des conditions nécessaire à la bonne
réussite du projet e-gouvernement qui est sans doute bénéfique et une chance pour améliorer
106
et réformer le secteur public au Royaume, cependant il n'est pas en lui-même une solution
pour résoudre ces problèmes.
Monsieur Rabiaa conclu en affirmant qu'il n'est pas pessimiste mais il faut juste savoir de
quel point on commence et sur quelle base on s'appuie.
« ... Le Maroc a franchie plusieurs étapes importantes mais il reste
plusieurs lacunes à combler et à prendre au sérieux dont
l'analphabétisation, la fracture numérique, la mentalité au sein de la
fonction publique, la formation des cadres ainsi que la coordination
entre les différents ministères pour réussir un projet e-gouvernement... »
Dans un discours optimiste le porte parole du gouvernement marocain exprime clairement
que le soucis principal du gouvernement n'est pas juste d'offrir des outils modernes
informatiques et le développement des TIC, mais le défi est plus politique et citoyen.
« .... Au delà de l'instauration des NTIC notre gouvernement projette de
rapprocher l'administration et le gouvernement du citoyen et c'est pour
cette raison, que le gouvernement travail sur un projet qui puisse
toucher à la facilitation d'un certain nombre de services dans
l'administration, le premier projet sur lequel le gouvernement a
beaücoup avancé est la création d'un portail du royaume Maroc, ce
portail devra être domicilié au ministère de la communication ... »
6.1.3 Gouvernance
a. Le système politique:
Plusieurs intervenants ont mentionné les avancées extraordinaires qu'a connu le royaume du
Maroc ces 10 dernières années en matière de gouvernance et de démocratie.
Monsieur Benabdellah a précisé que le royaume vie une démocratisation des institutions
constitutionnelles. Qui est traduite par l'évolution au cours des dernières années dans le
cadre de ce qui a été baptisé «le gouvernement d'alternance» cependant il y a eu un
changement dans les pouvoirs de l'exécutif et le degré de son indépendance.
« ... Le gouvernement actuel est composé d'une coalition des parties
politiques dont certains étaient depuis plusieurs années dans
l'opposition ce qui a développé le processus démocratique où le
gouvernement issu de la majorité au Parlement disposerait des pouvoirs
et de l'autonomie nécessaires pour conduire sa politique ... »
Le ministre de la communication a mis l'emphase sur la création des institutions de
médiation entre le citoyen et l'administration qui ont été créées comme.
« ... Garce à la volonté royale le gouvernement Marocain a mis sur place
un Conseil Consultatif des Droits de l 'Homme qui présente au Roi un
107
Lors de mon entretien avec monsieur Benabdellah il a expliqué comment ce processus a été
renforcé et ceci par l'adoption d'une nouvelle charte communale, en 2002, cette nouvelle
108
charte adapte la loi sur la tutelle des collectivités locales et élargis les compétences des
instances élues.
Lors de sa conférence à l'université McGill à Montréal en Mai 2004, monsieur le ministre de
la communication a soulevé la problématique de la gouvernance locale, il a affirmé que la
nouvelle charte communale initiée par le Roi Mohammed VI lui-même offre plus de
prérogatives à l'administration territoriale
« ... ce concept vise à promouvoir une démarche de proximité pour
traiter les problèmes des citoyens et stimuler le développement
économique et social aux niveaux régional et local. Cependant les
pouvoirs et compétences relevant, auparavant, de l'administration
centrale, ont été affectés aux walis des régions .... »
Monsieur le secrétaire général du gouvernement a ajouté que le travail de démocratisation
réalisé jusqu'à maintenant est énorme et très important, cependant plusieurs chantiers
demeurent non finalisés. Il a ajouté aussi que c'est une phase critique, difficile et historique
que connait le Maroc présentement et il faut que les efforts de tous les acteurs soient réunis
pour atteindre les meilleurs objectifs.
qu'un système e-gouvernement peut avoir un impact positif ou négatif sur la vie quotidienne
des citoyens.
(( ... Notre recherche montre que l'e-gouvernement a un impact directe
sur la corruption, la transparence, l'efficacité, sur la réorganisation de
la structure publique etc ... »
Monsieur Salah Eddine, chef de la division informatique au ministère de la réforme
administrative explique qu'au Maroc les instances gouvernementales ont une politique
volontariste et décentralisée, chaque département a son propre pouvoir, malgré la présence de
la monarchie, les instances gouvernementales sont plus libérales dans leurs fonctionnement.
Les départements travaillent plus en silo, chacune dresse son plan et le gère à sa manière. Il
donne l'exemple de la gestion des ressources humaines, où même s'ils sont unis sur le plan
législative, au niveau de la gestion on retrouve une grande disparité entre chacun des
départements.
barrières et les frontières entre les organisations car les connaissances sont un bien commun,
et non pas un bien privé.
Monsieur SAF explique que les services de soutien comme la GRH, la finance ou la
comptabilité pourraient être intégrés, il a donné l'exemple du système mis en place par le
ministère de la modernisation de la fonction publique, appelé GIP (gestion intégré du
personnel), ce projet qui peut selon lui réussir, par contre les autres missions propres à chacun
des ministère ne peuvent pas être uniformisés ou modélisés, ceci est dû aux particularités de
chaque ministère qui possède un plan d'action particulier ce dernier est présenté au
gouvernement avec des objectifs bien précis.
Pour madame Najat Rochdi, souligne elle aussi la problématique de manque de coordination
au sein du gouvernement elle dit:
Je reviens ici sur un point souligné par le secrétaire générale du gouvernement marocain,
Monsieur Abdessadek Rabiaa, qui comprend très bien et exprime son intérêt total pour le
projet e-administration, cependant ses appréhensions sont autour du l'instauration de l'e
gouvernance au Maroc, il affirme que:
« ... Imaginez vous qu'on pourrait attendre un mois pour un rapport des
effectifs réelles de la fonction publique, ce dernier pour son envoie via
les TIC peut prendre quelques minutes sinon moins .... Je me demande
aussi comment on ne pourrait pas avoir un état de postes budgétaires en
temps réel, au lieu d'un état mensuel, à mon avis ce n'est pas un
problème de gestion ni de technologie c'est vraiment un manque de
volonté de collaboration .... »
115
Monsieur Abdelatif Bennani, directeur du Budget au ministère des finances, explique qu'il
faut rester optimiste, et il faut encourager tous les départements à travailler dans une ère
nouvelle où à l'aide des TIC il y aura une meilleure collaboration.
« ... Le Maroc a réussi des avancées extraordinaires en matière de
restructuration, cependant s'il reste du chemin à faire en matière de
coordination il faut alors encourager tous les départements à
commencer dans une ère nouvelle où il y aura une meilleure
collaboration et ceci à l'aide des NTIC. .. ))
a. La réforme:
Lors de mon entrevue avec monsieur Khalid Safir qui est rappelons le Directeur de la
Modernisation des Ressources et du Système d'Information à la Trésorerie Générale du
Royaume, j'ai eu beaucoup d'explications sur la réforme entamée au sein de la fonction
publique.
Monsieur Safir considère la réforme administrative comme un changement organisationnel
au sein de l'administration publique et que toute réforme qui touche à l'organisation et à la
manière de travailler touche aussi à la manière de travail auprès des partenaires et ainsi
d'adapter les processus et procédure de fonctionnement pour mieux servir les usagers, Le
gouvernement selon lui a pris conscience de l'urgence de changer.
« ... il Y avait une obligation de changer sinon plusieurs entités
pourraient être démantelées ... ))
Monsieur Safir a expliqué les étapes suivi par sa direction pour réaliser cette réforme:
1. Établir un état des lieux qui aidera à tracer par la suite une vision:
a. Une consultation auprès de milliers de clients, selon différents catégories, pour
avoir le degré de satisfaction, (effleurer la question de la corruption), point de
vue des partenaires sur l'état des lieux, sur changements à venir,
116
b. La mise en place d'une étude sur la motivation à l'interne auprès de 1200 agents
afin de mesurer le degré d'adhésion et d'appartenance, (connaissance de la
mission des objectifs de la direction ....), étudier l'environnement de travail,
formation, coaching, degré de corruption, moyens matériels (l'état des lieux des
locaux, immobilier, peintures, climatisation, luminosité, matériel
informatique ... )
2. Défmir une vision, une stratégie claire et des objectifs à atteindre:
En se basant sur l'état des lieux on pourra tracer une vision et ceci par:
Pour monsieur Safir le projet E-gouvernement est un changement organisationnel qui doit
être accompagné d'un changement de culture.
« .. .Il ne faut pas se limiter à l'installation de matériel informatique ou
de la technologie, c'est plutôt un changement au niveau des individus
qu'il faut accompagner et suivre sinon il est perdu et s'il perd ces
repères et ses appuis alors il devient quelqu'un de perturbé et de
désorienté qui rend moins de services ... »
Pour monsieur Safir il explique que plan de formation qui inclut le savoir et le savoir faire.
« ... les cades sont initiés au système de travail à l'aide d'un plan de
formation qui englobe à lafois le savoir et le savoirfaire ... »
Madame Najat Rochdi explique que la réforme du service public n'est pas juste une réforme
117
b. Style de management
Les intervenants ont soulevé plusieurs observations pour ce qui est du style de management
dans la fonction publique, dont l'absence de la compréhension du rôle exacte des décideurs,
participative.
Pour ce qui est du rôle des ministres et des dirigeants madame Rochdi affirme que le rôle du
D'un autre côté elle précise que si les gens ont arrêté de respecter le fonctionnaire c'est à
cause des résultats qui étaient médiocres ce qui nous place dans un cercle vicieux, le Maroc a
son avis a les moyens de rompre ce cercle vicieux et de rentrer dans un cercle vertueux, mais
cela passe selon madame Rochdi par une valorisation, par une motivation et par un système
de responsabilisation.
c. Le départ volontaire
La plupart des intervenants affirment que l'objectif derrière le départ volontaire est de
moderniser et al1éger l'administration publique et développer de l'emploi dans le secteur
privé.
Monsieur Benabdellah explique que le départ volontaire vient pour moderniser et rénover
l'administration publique, créer de l'emploi dans le secteur privé et alléger la pression
salariale.
« ... Le souhait derrière le système du départ volontaire, est de rénover
l'administration publique, et aussi cette administration, si les cadres qui
quittent ont des compétences ils vont les exercer dans le champ privé et
développer de l'emploi. Aussi s'il y a 30 milles personnes qui quittent on
peut les remplacer par 10 milles personnes, et comme ça on peut avoir
une baisse de la masse salariale. Il y a une pression budgétaire
importante qui a aussi influencé le déclenchement de cette politique, une
pression salariale sentie par le gouvernement et soulignée par les
instances internationales comme la BIRD ... »
Le Secrétaire général du gouvernement trouve que le départ volontaire ne va pas nuire à la
création de connaissance.
« ... L'administration publique est très alourdie par les ressources
humaines, et les dossiers acceptés pour le départ appartiennent à des
personnes jugées paifois non utiles et incompétents à la fonction
publique ... »
121
a. Système d'information
Les données de cette section ont été présentées dans la section e-Maroc 2010.
Pour monsieur Rabiaa il ne faut pas que la technologie soit le meneur du projet e
gouvernement.
« ... Il ne faut jamais laisser les TIC nous guider, par ce qu'une fois que
la technologie devient notre ligne directrice nous ne faisons
qu'accélérer l'arrivée du désastre ... »
Monsieur Ez-zaim explique que les bonnes nonnes et les meilleures directives et pratique de
gestion des TIC ne changent pas en grande partie à travers les organisations.
« ... Les meilleures directives et pratiques de gestion des TIC sont les
mêmes dans la pluparts des organisations. Ces directives incluent la
méthodologie de développement de systèmes, les normes de gestion de
l'iriformation, les procédures d'opérations, les normes de sécurité, la
gestion de service et les méthodologies de gestion de projet .... »
Cependant Monsieur Abdelatif Bennani directeur du Budget, explique que les coûts
nécessaires pour développer ces systèmes et ces procédures et les implanter sont très élevés
pour l'administration publique.
« le coût pour la gestion des NTIC est assez élevé, il est parfois
inaccessible pour quelques départements, les plus grands organismes
par contre consacrent des ressources, ou obtiennent de l'aide externe
pour identifier et mettre en application les meilleures pratiques en
matière de TIC, tandis que les plus petits ministères et départements (au
niveau du budget) trouvent beaucoup de difficultés pour satisfaire de tels
besoins. C'est pourquoi on retrouve une disparité entre les départements
ministériels au niveau de l'implantation des TIC. Cependant, parmi les
ministères les plus avancés comme le ministère des finances, les efforts
se poursuivent pour avoir les meilleures pratiques en matière de TIC, se
basant sur des experts en TIC. ... »
Monsieur Rabiaa confinne ces propos et trouve que le retard acquis par quelques
départements en matière d'intégration des TIC n'est pas due à une réticence ou un refus mais
plutôt è un manque de budget ou manque des cadres qualifiés.
Monsieur Ez-Zaim propose alors à ce que ces efforts peuvent être bénéfiques même pour les
plus petits départements, avec une volonté de coopération ce qui va donner que les petites
agences pour bénéficier du savoir faire puisque c'est un savoir qui appartient à
l'administration publique dans sa globalité et non à une seule administration.
Selon monsieur Abdelali Fathi Chef de service à la direction du budget au ministère des
finances, un ensemble de nonnes communes de la fonction publique apportera une aide très
importante à l'implantation des meilleurs pratiques en matière de gestion des TIC. Il parle
aussi des projets entretenus pour aller vers une stratégie qui se base sur les logiciels libres.
124
a. Analphabétisation et Pauvreté
Tous les personnes interviewés et sans exception ont souligné le danger que représente le
pourcentage des personnes analphabètes au Maroc, ils soutiennent que c'est un problème qui
touche surtout le monde rural, les femmes et en particulier les petites filles.
b. Fracture numérique
Selon Monsieur BenabdeUah, la fracture numérique au Maroc est très importante à l'égard de
l'occident mais lorsqu'on la compare à la situation dans des pays d'Afrique, le Maroc est
considéré comme un exemple et qu'il ya plusieurs niveaux dans cette fracture numérique et
plusieurs étapes à suivre.
« ... la meilleure façon de vous répondre c'est de vous donner un
exemple, récemment j'ai reçu mon collègue du Gabon et nous avons
organisé au Maroc un événement qui s'inscrit à mi parcours entre la
conférence internationale de Genève sur les NTIC et la société
d'information et du Savoir et la deuxième partie de ce sommet qui aurCl
lieu à Tunis en novembre prochain. Cet événement avait une dimension
africaine et arabe et lorsque nous discutions notamment avec mon
125
Pour ce qui est des efforts fournies par le gouvernement pour remédier à ce phénomène le
ministre de la communication affirme l'existence de plusieurs programmes qui visent la
généralisation de l'accès et l'utilisation des TIC au sein de toute la population et au sein de
toutes les régions. Le ministre était très ambitieux et très optimiste par rapport à cette mesure
qui va révolutionner les mentalités en mettant l'outil infonnatique à la disposition des enfants
cela produira des effets à très brèves échéances sur les pratiques générales dans le pays.
(( ... Il y a un effort qui a été fourni dans ce sens, il y a un projet qui est
très important préparé par sa majesté le roi qui va être lancé très bientôt
(entrevue réalisé en juin 2004), qui vise à mettre en place au moins un
ordinateur par classe, c'est un investissement de plusieurs milliard de
dirhams... »
Pour ce qui est des solutions pour remédier à la fracture numérique toujours monsieur Saf
nous infonne de l'existence d'un fond de solidarité numérique, créé à Genève à l'occasion
du sommet mondiale, aussi une contribution royale et les fonds nationales spéciaux pour
l'incitation à l'accès, l'utilisation et la diffusion des TIC au Maroc.
Ces propos ont été affinnés par monsieur Khalid Safir qui reconnait la présence d'une
fracture numérique assez profonde, cependant il présente la politique gouvernementale qui la
qualifie de très forte qui vise à généraliser l'accès et l'utilisation des TIC dans tout le
royaume.
Selon monsieur Abdessadek Rabiaa la fracture numérique est un obstacle majeur à la mise en
place d'une administration électronique puisque cette dernière est équivaut à e-citoyen,
126
cependant même si le nombre de personnes qui utilisent Internet et les outils informatiques au
Maroc est en croissance il ne représente pas une part importante des citoyens marocains.
« ... Le citoyen marocain est en même temps le simple paysan qui a trois
chèvres au bled, et c'est aussi celui qui peut effectuer jusqu'à trois vols
par semaine pour réussir ces affaires. Alors il faudrait bien prendre en
considération toutes les tranches des citoyens marocains, ... il faut viser
tout le monde .... »
Monsieur Jamal Salaheddine, Chef de la division du traitement Informatique au Ministère de
la Modernisation des Secteurs Publics, pense que la fracture numérique est un faut débat au
Maroc. Selon l'analphabétisation est un obstacle mais qu'on pourrais le contourner.
« .... La fracture numérique est un faut débat au Maroc, il y a d'autres
fractures avant la fracture numérique, il y a la fracture sociale, la
fracture électrique, la fracture de l'accès à l'eau potable et la fracture
éducative. Ce n'est pas par ce qu'une personne ne sait pas se servir des
TIC qu'elle ne pourra pas les utiliser, si un citoyen analphabète trouve
un bon service dans un portail du gouvernement par exemple, il pourra
demander à son entourage (fils, amis, voisins .. .) de le soutenir, et ceci
est une pratique très courante au Maroc. Les analphabètes au Maroc
utilisent depuis plusieurs années « le secrétaire public» alors avec un
service d'e-gov ils peuvent se faire aider par un secrétaire publique qui
utilise les NTIC ... »
Cette pratique a été souligné par monsieur Mustapha El Karkri, le parlementaire de la ville de
Larache et qui n'a pas le niveau secondaire, et qui se dit en fracture numérique mais qui
utilise comme même les TIC dont Internet grâce à ses enfants, le problème selon lui est plus
social, c'est un problème de pauvreté
Selon monsieur El Otmani Il faut avoir en tête qu'il s'agit d'abord c'est une fracture
sociale. Le gouvernement selon lui a fourni un effort très considérable, cependant on ne peut
pas non plus minimiser cette fracture surtout avec une analphabétisation qui atteint 45 % de
la population en plus avec un système d'enseignement non compétitif qui n'évolue pas avec
le temps, ainsi que sa qualité diminue avec le temps. Selon lui si on pourrait diminuer le taux
d'analphabétisation et développer le niveau et la qualité d'enseignement, alors on pourra
diminuer la fracture numérique.
On ne peut pas essayer de diminuer la fracture numérique avec des personnes qui ne peuvent
pas s'adapter et s'intégrer dans le système.
127
Dans mon entretien avec monsieur Mustapha el Karkri parlementaire et vice président de la
région de Larache il a évoqué les risques de l'utilisation des TIC avec la présence d'une
fracture numérique, certains de ses effets pourraient se révéler négatifs comme la possibilité
d'Accès à des de sites ou de réseaux virtuels qui se multiplient incitant les citoyens à
l'extrémisme religieux ou idéologique et à la radicalisation des mœurs.
(( ... .A vec la fracture numérique, l'analphabétisation et le problème de
l'éducation on pourrait avoir des effets négatifs comme la possibilité
d'accès à des de sites ou de réseaux virtuels qui se multiplient incitant
les citoyens à l'extrémisme religieux ou idéologique et à la
radicalisation des mœurs. Il y a des sites qui mènent une guère contre la
laïcité. Un autre problème c'est que les technologies te font rentrer dans
une sphère à frontières bornée qui limitent tes pensées et tes ouvertures
d'esprit.. .. »
Madame Najat Rochdi a beaucoup insisté sur l'importance de prioriser l'amélioration
du programme de l'éducation national, sur la généralisation des TIC.
Les intervenants ont expliqué le rôle que joue le comité e-gov, ils ont notamment expliqué les
objectifs derrière sa création. Plusieurs personnes interviewées trouvent que le comité
demeure toujours juste un récolteur de réalisation et non pas une entité de coordinat et il est
vraiment loin d'être un organisme qui use d'une prérogative ou de pouvoir.
Selon Monsieur Alaoui Ismaili Ismaïl Smaill'un des responsables du comité e-gov explique
que le comité e-gov demeure juste un organe de coordination.
129
« ... Notre comité n 'a pas de pas de poids politique et il n 'a pas un vrai
pouvoir décisionnel le comité use d'une certaine autorité particulière,
les membres usent un peu du relationnel, ils usent aussi de la présence
du premier ministre et le ministre de la modernisation, ils usent surtout
d'une dynamique de communication fluide et d'une dynamique de
compétitivité avec la création du prix IMTlAZ (le meilleur projet annuel
e-Gov au Maroc) .... le comité n'est pas une régie mais les membres
essayent juste de réaliser un programme avec la présence de la
primature et essayent de créer une vraie instance. Cette dernière exige
une équipe derrière puisque le travail de communication de coordination
est en masse et il a besoin de ressources. Cependant le comité ne pourra
pas continuer dans une politique de volontarisme et de bénévolat, il faut
avoir une structure soit une agence ou fédération, un bureau .. .) peu
importe un modèle de structure qui peut piloter les projets transversaux
du e-gov, mais les projets verticaux seront gérés plus par les
administrations elles mêmes. Mais la structure va les appuyer au niveau
des ressources ... »
130
Selon monsieur Kettani professeur à l'université Alakhawayne le comité E-Gov ne fait pas
son travail comme il le faut et il n'a pas les compétences adéquates. Il ajoute aussi qu'il ya
une absence de la synchronisation, cependant il faut que avoir une volonté et prioriser l'e
gouvernement et mettre en place une stratégie claire à suivre qui utilise une double approche
top down et bottom up où le gouvernement joue son rôle de stratégie globale, et encourage
les acteurs sur le terrain à doubler les initiatives. Il termine par le fait qu'il faut bénéficier des
expériences des pays qui nous devancent dans ce domaine.
« ... le comité e-gov n'est pas à la hauteur et il n'est fait même pas son
travail comme il le faut, les personnes qui le forme, n'ont pas une bonne
connaissance de ce que c'est un e-gouvernement. Ils n'ont jamais
pratiqué l'e-gouvernement. Ces cadres n'ont pas de connaissance en
informatique ni en sciences sociales, ils sont de divers horizons. au
niveau de la synchronisation, il n y a pas de synchronisation, et on ne
sait même pas si l'e-gov est géré par le premier ministre, ou le ministre
de la justice ou le ministre la modernisation de la fonction publique ou le
ministre des affaires générales ... il y a un flux totale qu'il faut
réglementer, il faut exprimer clairement que l'e-gouvernement est une
priorité nationale et mettre en place une stratégie claire à suivre qui
utilise une double approche top down et bottom up où le gouvernement
joue son rôle de stratégie globale, qu'il incite les acteurs sur le terrain à
doubler les initiatives afin de les évaluer par la suite, pour savoir
lesquelles sont bonnes et lesquelles sont moins bonnes et aussi qu'il
finance la recherche et le développement.. ..Illermine par le fait que L'e
gouvernement est le même partout il faut le comité e-gov bénéficie des
expériences des autres pays qui nous devancent ... »
Monsieur Khalid Safir affinne que ce n'est pas un problème de compétence des
cadres c'est plutôt le manque de pouvoir approprié à ce comité.
« ... Ce n'est pas un problème de compétence des personnes qui forment
le comité e-gov, selon moi, les personnes sont forts et compétents le
problème par contre est le manque de pouvoir approprié à cette instance
qui n'est pas bien soutenu par le gouvernement, si le comité demeure
géré par trois ministères et chapeauté par le premier ministre, il ne peut
être que noyé ... »
Selon madame Najat Rochdi, Il faut que les membres du comité reçoivent des
responsabilités plus claires, et des mécanismes de coordination plus forts qui vont au
delà d'un groupe d'individus.
« .... Il faut que les membres du comité reçoivent des responsabilités plus
claires, et des mécanismes de coordination plus forts qui vont au delà
d'un groupe d'individus. Si le comité e-gov a un pouvoir décisionnel cela
131
Selon lui pour l'élaboration d'une stratégie de gestion des connaissances, un simple transfert
des concepts déjà utilisés dans le privé ne suffit pas. Alors il est nécessaire de mettre sur
place un modèle propre à la fonction publique marocaine tout en gardant les caractéristiques
Pour ce qui est de la création de connaissance c'est un domaine qu'il n'a jamais été théorisé
dans la l'administration publique marocaine, (il faut savoir que monsieur Abdessadek Rabiaa
est membre du gouvernement depuis 1985) ni jamais étudiée, mais au sein de son
organisation l'incitation à créer de la connaissance passe par une communication facile et une
organisation aplatie ce qui aide les cadres à exprimer leurs idées. Monsieur Rabiaa il qualifie
son organisation d'un cabinet d'avocat. Pour lui la connaissance est un concept paradoxale,
organisation réclame avoir de la connaissance et l'information, elle va créer des médias, des
sites web, des portails mais c'est à l'utilisateur lui seul de juger de la pertinence de ces
connaissances et ces informations. Alors si l'usager ne trouve pas des informations utiles et
des connaissances appropliées pour lui, alors il ne faut pas perdre des investissements sur des
médias qui diffusent des informations insignifiantes, il a donné l'exemple des chaînes de
télévision qui se multiplient sans aucun contenu valable. Par contre et dans son entité à lui il a
jugé important pour les usagers d'avoir un site web qui diffuse des informations sur les textes
juridiques administratifs, ce site web est déjà en ligne et il est selon monsieur le SGG plein de
connaissances utiles et pertinentes. Encore une fois monsieur Rabiaa affirme que la fonction
publique n'a jamais mis sur place une stratégie claire pour la gestion des connaissances, et si
cette stratégie sera établie un jour, elle doit à son avis plus s'intéresser à la génération des
nouvelles connaissances.
est une formation, qui est influencée par chaque activité humaine.
Monsieur SAF el Hocine pense que la problématique de base, c'est qu'on n'arrive pas à faire
la différence entre l'infonnation individuelle et l'infonnation collective, Le changement va se
mettre en place selon monsieur Saf grâce aux TIC et au départ volontaire.
« .... (à part les jeunes qui viennent de rentrer) on a un modèle de
fonctionnaires qui s'approprient les informations et les connaissances.
Notre ministre monsieur Benabdellah était plus ouvert, il a mis la
plupart des informations sur le site du ministère intranet ou
internet.. .. Le départ volontaire va aider la fonction publique à se
débarrasser de plusieurs personnes irrécupérables, ainsi que
l'implantation des systèmes de collaboration électronique ... »
135
Selon madame Rochdi la fonction publique au Maroc comme d'autres pays, souffre des
problèmes de la mémoire institutionnelle, surtout avec les problèmes de mobilité dans les
nominations, des départs et de rotations des employés. Le problème fondamental est un dû au
comportement citoyen.
(( ... très souvent après chaque départ on ne laisse pas de mémoire
institutionnelle, et très souvent on recommence à zéro. je pense que le
problème fondamental à ce niveau n'est pas un problème de moyens
mais c'est un problème de comportement citoyen. ..La mémoire
institutionnelle et le fait de s'assurer qu'il y ait une continuité, c'est
d'abord un comportement citoyen. Quand je suis en charge d'un dossier
et que je ne suis plus en charge de ce dossier, selon mon comportement
de citoyen et mon comportement responsable j'ai la responsabilité et je
me dois comme devoir de construire et de constituer une mémoire
institutionnelle parce que c'est la continuité du service public. Ce n'est
pas seulement un problème de communication mais c'est un problème
d'éducation et de responsabilisation des personnes quelque soit leur
position. Quand je dis mémoire institutionnelle cela inclut tout le monde
à partir du ministre car tout le monde a un devoir de constitution de la
mémoire institutionnelle et de comportement citoyen .... »
Monsieur SAF trouve que l'existence d'un modèle de la gestion de la mémoire individuelle
auprès des personnes d'âge mur, est nécessaire.
(( A vec le phénomène du départ volontaires, il faut les connaissances des
personnes d'âge mur soient valorisées et exploitées, au lieu d'être
perdue puisque le secteur a toujours besoins de leurs compétences, d'où
la nécessité d'avoir un modèle de gestion de la mémoire individuelle
auprès des personnes d'âge mur.. »
Pour ce qui est de la gestion des compétences, monsieur OTMANI pense que la compétence
se base sur des critères qui évoluent en continu, mais le mot d'ordre de la compétence est le
professionnalisme, qui est à son avis absente dans la fonction publique.
(( .. pour être compétent il faut être professionnel dans le domaine
concerné, par contre ce qui arrive dans l'administration publique c'est
que le recrutement ne se base pas sur des critères de professionnalisme
et d'expérience mais se base plutôt sur des critères de clientélisme,
d' 'appartenance au partie politique du ministre et même parfois des
considérations familiales ... »
136
On retient ici que cette stratégie vise à mettre en avant le développement de l'économie du
savoir au Maroc, la réduction de la fracture numérique et le positionnement du Royaume à
l'échelle internationale, tout en tenant compte des spécificités économiques, culturelles et
géostratégiques du Royaume.
Parmi les objectifs de cette stratégie on retrouve la mise en question du système de travail
dans la fonction publique, du mode de fonctionnement des institutions démocratiques et des
espaces de participation et du rôle des différents acteurs de la société, cette stratégie est
chapeautée par Sa majesté le ROI et elle englobe plusieurs projets et chantiers.
La stratégie vise aussi le développement des Technologies de l'Information et de
Communication (TIC). Pour cela des mesures ont été prises mais il reste encore beaucoup de
chemin à parcourir.
Le processus de réforme engagé au plan national e-Maroc 2010 s'est doublé cl 'un
engagement au niveau International auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC), précise le rapport de l'ONU de 2004.
Cette nouvelle stratégie, dont la démarche est pilotée par le Ministère des Affaires
Économiques et Générales, en charge du secteur des TIC, a été le fruit d'une concertation
nationale élargie à travers le comité stratégique des TIC (CST!), auquel prennent part les
représentants des acteurs clés des secteurs publics et privés.
Dans le programme national e-gouvernement 2005-2008 « IDARATI », le Comité
Stratégique des Technologies de l'Information (CSTI) a défini les objectifs comme suit:
> La simplification des procédures et l'amélioration du service orienté vers le citoyen
et l'entreprise;
~ L'émergence d'une administration moderne, ouverte, transparente et citoyenne;
137
concrets, mais ce qui manque dans ces projets c'est les objectifs quantifiables et
pas une politique de substitution. Et qu'on doit dresser les vrais problèmes de la
6.2.2 Gouvernance
a. Le système politique:
Plusieurs intervenants ont mentionné les avancées extraordinaires qu'a connu le royaume du
Maroc ces 10 dernières années en matière de gouvernance et de démocratie.
On parle d'une démocratisation des institutions constitutionnelles traduite par «le
gouvernement d'alternance» cependant il y a eu un changement dans les pouvoirs de
l'exécutif et le degré de son indépendance.
140
Par contre la considération du savoir comme étant un bien public et non un bien privé est une
condition sine quoi none pour améliorer la communication, la coordination et la
collaboration.
Les membres du comité e-gov trouvent qu'il n'y a pas de communication inter-administration
ni intra-administration.
Les responsables ont d'ailleurs exprimé ces problèmes et ont expliqué que cela peut être un
obstacle à la mise en place d'une gouvernance électronique globale et intégrée. Ce problème
est dû à la structuration au sein de la fonction publique, à un problème de mentalité des
personnes qui y travaillent et surtout à l'éducation.
Quelques experts affirment qu'on ne peut pas avoir un changement réussi sans la volonté des
personnes considérées, et qu'il faut opter pour une gouvernance plus participative qui intègre
les fonctionnaires surtout les cadres intermédiaires dans le processus décisionnel.
b. Style de management
Les intervenants ont soulevé plusieurs observations pour ce qui est du style de management
dans la fonction publique, dont le manque du discernement du rôle exact des décideurs, le
manque de consultations, la présence d'une gestion haut-bas et l'absence d'une gestion
participative.
Pour ce qui est du rôle des ministres et des dirigeants les experts affirment que leur rôle ne
doit pas être l'opérationnel, mais plutôt la stratégie, la vision et la politique.
Le rôle du ministre en tant que partisan est de traduire le programme de son partie an actions
concrètes et de s'entourer de personnes compétentes et créer un système de motivation. Les
personnes dont les ministres doivent s'entourer de cadres de l'intérieur de l'organisation et de
préférence du niveau intermédiaire, pour qu'ils puissent comprendre la vision stratégique, et
l'adapter à la réalité du terrain.
Pour ce qui est des fonctionnaires, ils n'ont pas été valorisés. Il est important de sentir le
respect dans leur travail, c'est un élément fondamental qui a était ignoré au niveau de
l'éducation. D'un autre côté si les gens ont cessé de respecter le fonctionnaire c'est à cause
des résultats qui étaient médiocres, ce qui place la fonction publique dans un cercle vicieux,
qui peut être éliminé par une meilleure motivation, un contrat programme, une gestion par
objectif et par projet, un système de responsabilisation basée sur des grilles de
performances ... etc
Comme solution le gouvernement est en cours d'élaboration d'un nouveau cadre juridique de
l'évaluation basée sur le mérite, en parallèle il y a une révision du système de rémunération
afin d'avoir un système plus équitable et surtout transparent.
Au niveau de la culture interne de la fonction publique on retrouve un problème fondamental
qui touche la notion de service, qui se limite à servir le chef immédiat au lieu des usagers.
Parmi les problématiques soulignées aussi, la gestion des compétences au sein de
l'administration traduite par l'existence des niches d'excellence des suiveurs et des bras
cassés
144
Les experts abordent aussi le problème de manque de compétence. Non pas dans le contenu
mais plutôt au niveau de la communication, l'expression et même parfois de rédaction.
c. Le départ volontaire
La majorité des intervenants affmnent que l'objectif derrière le départ volontaire est de
moderniser et alléger l'administration publique, soulager la pression salariale et développer
de l'emploi dans le secteur privé.
Quelques perSOlU1es interviewées pensent que le départ volontaire ne va pas nUire à la
création de connaissance.
On précise aussi que depuis 1999 le premier ministre et sur la base d'un rapport de la banque
mondiale, a mis l'accent sur l'externalisation.
On retient aussi qu'au Maroc la principale mission des administrations marocaines s'est
diluée au milieu de missions nouvelles missions qui n'ont rien à voir avec la mission
principale des ministères.
D'un autre côté on retient un autre discours qui précise que le nombre de fonctiolU1aire qui
sont partis à cause du départ volontaire est inférieur au nombre des fonctiolU1aires fantômes
qui existaient en 2003.
D'un autre côté le problème de lourdeur au sem de la fonction publique est l'un des
problèmes classiques et il est indépendants des problèmes liés à l'e-gouvernement.
a. Analphabétisation et Pauvreté
Tous les personnes interviewés et sans exception ont souligné le danger que représente le
pourcentage des personnes analphabètes au Maroc, ils soutiennent que c'est un problème qui
touche surtout le monde rural, les femmes et en particulier les petites filles.
b. Fracture numérique
Selon quelques responsables interviewés la fracture numérique au Maroc est très importante à
l'égard de l'occident mais lorsqu'on la compare à la situation dans des pays d'Afrique, le
Maroc est considéré comme un exemple.
Pour ce qui est des efforts fournies par le gouvernement pour remédier à ce phénomène on
affirme l'existence de plusieurs programmes qui visent la généralisation de l'accès et
l'utilisation des TIC au sein de toute la population et au sein de toutes les régions.
On signale dans ce sens la présence d'un fond de solidarité numérique, créé à Genève à
l'occasion du sommet mondiale, aussi une contribution royale et les fonds nationales
spéciaux pour l'incitation à l'accès, l'utilisation et la diffusion des TIC au Maroc.
Selon quelques experts la fracture numérique serait un obstacle majeur à la mise en place
d'une gouvernance électronique.
Il y aussi un autre discours qui précise que la fracture numérique est un faut débat au Maroc.
On explique qu'il s'agit d'abord d'unefracture sociale.
146
Ces personnes reconnaissent les efforts fournis par le gouvernement qui est à leurs avis-très
considérable. Cependant le problème est lié à l'analphabétisation qui touche 45% de la
population.
Au niveau de l'utilisation des services électroniques l'analphabétisation est un obstacle qu'on
pourrait contourner en mettant sur place un soutien permanent pour les personnes ayant des
difficultés d'utilisation des systèmes.
On retient aussi que la plupart des observateurs qualifient le système d'enseignement au
Maroc de « non compétitif» et « non évolutif », avec une qualité qui ne cesse de diminuer.
On retient de ces discours que si on pourrait diminuer le taux d'analphabétisation et
développer le niveau et la qualité d'enseignement, on pourra diminuer la fracture numérique.
Plusieurs personnes interviewées trouvent que le comité demeure toujours juste un récolteur
de réalisation et non pas une entité de coordination et il est vraiment loin d'être un organisme
qui use d'une prérogative ou d'un pouvoir.
147
Ce comité comprend des ministres et ces derniers ont délégué des personnes pour les
représenter.
D'autres personnes signalent qu'il ya un manque de compétence au sein du comité et qu'il
faut faire appel à une expertise externe pour le soutenir.
Ce comité travaille dans une politique volontariste et un climat de bénévolat, il n'a pas de
poids politique et il n'a pas un vrai pouvoir décisionnel mais les membres songent à créer une
vraie instance qui pourra piloter les projets transversaux de l'e-gouvernement.
Quelques personne interviewées ont clairement montré que le comité E-Gov ne fait pas sont
travaille comme il le faut et n'a pas les compétences adéquates. Ce comité était qualifié aussi
de non synchrone.
Ces personnes expliquent que pour avoir une volonté sérieuse et prioriser l'e-gouvernement
et mettre en place une stratégie claire à suivre il faut utiliser une double approche haut bas
et bas haut où le gouvernement joue son rôle de stratégie globale, et encourage les acteurs
sur le terrain à doubler les initiatives. En même temps il faudrait bénéficier des expériences
des pays qui nous devancent dans ce domaine.
D'autres personnes expliquent que ce n'est pas un problème de compétence des cadres
composant le comité mais plutôt le manque de pouvoir qui lui est approprié. Cependant il
faut que les membres du comité reçoivent des responsabilités plus claires, et des mécanismes
de coordination plus forts qui vont au delà d'un groupe d'individus.
connaissances, ne se résume pas à un simple transfert des concepts déjà utilisés dans le privé
par contre il est nécessaire de mettre sur place un modèle propre à la fonction publique
marocaine tout en gardant les caractéristiques globales et les objectifs d'une stratégie de
gestion des connaissances.
Pour ce qui est de la création de connaissance c'est un domaine qu'il n'a jamais été théorisé
dans la l'administration publique marocaine, ni jamais étudiée, et l'incitation à créer de la
connaissance passe par une communication facile et une organisation aplatie ce qui aide les
cadres à exprimer leurs idées.
La connaissance est un concept paradoxale, par ce que c'est subjectif d'affirmer
l'appropriation de la connaissance, cependant si une organisation réclame avoir de la
connaissance et l'information, elle va créer des médias, des sites web, des portails mais c'est à
l'utilisateur lui seul de juger de la pertinence de ces connaissances et ces informations.
D'autres qualifient la connaissance comme une formation, qui est influencée par chaque
activité humaine. Il y a une connaissance humaine qui se développe et se nourrit, mais le
problème que le fonctionnaire gère son quotidien avec des connaissances aniciennes et ne fait
pas de mise à niveau de ses connaissances pour développer les outils de gestion et ceci en
s'adaptant et sur la base de connaissances nouvelles.
Un autre point souligné est l'urgence de trouver un modèle applicable et transposable aux
organisations publiques au Maroc pour passer de la mémoire individuelle à la mémoire
organisationnelle.
Le processus de création de connaissance dans l'administration publique serait selon
quelques experts très long et dur à réaliser mais il n'est pas impossible.
La fonction publique selon quelques responsables ne tue pas l'initiative, par contre c'est
un lieu où on peut créer puisqu'on a plus de temps et plus de moyens pour créer.
Un autre discours explique que pour l'instant les responsables du gouvernement ne se
préoccupent pas de la gestion des connaissances et ne s'intéressent pas à la mémoire
individuelle. On affirme aussi qu'il n'y a pas de stratégie globale de gestion des
connaissances au sein de la fonction publique. On explique aussi que la gestion des
connaissances nécessite de connaitre qui possède les connaissances et les informations, or
celui qui possède l'information, la connaissance et le savoir dans l'administration publique se
les approprie, ce qui les rendent un bien privé et non pas un bien public. Or qu'on doit
149
considérer le savoir comme étant un bien public et non un bien privé pour réussir la création
des connaissances dans les organisations publiques.
Au niveau des compétences la faiblesse du niveau de communication ressenti auprès des
fonctionnaires de l'État peut influencer négativement le savoir-faire relationnel dans
l'organisation.
Cela nous donne l'occasion de repenser notre structure organisationnel et de repenser nos
façons de faire pour préparer le meilleur terrain à l'application des TIC et non le contraire, il
ne faut pas chercher à résoudre les problèmes par des solutions purement technologiques
mais plutôt chercher la cause même du problème et essayer de le corriger à l'aide des TIC,
par la suite mettre en place un système qui pourrais rendre les processus plus efficaces.
Alors l'e-gouvernance vise à améliorer la relation avec les acteurs mais aussi d'avoir un
meilleur avantage organisationnel.
Après la première tendance marquée par la tendance totale vers la teclm.ologie, (selon les
données récoltées le Royaume du Maroc en est toujours très influencé) on retrouve de
nouvelles recherches qui mettent en avant le changement des comportements au sein d'une
culture organisationnelle publique ou privée favorisant une meilleure coordination,
communication et collaboration (Ebrahimi & Saives 2005; Nonaka et Takeuchi 1997) avant
d'intégrer des solutions basées sur les systèmes teclm.ologiques.
Les connaissances tacites et explicites détenues dans l'organisation de l'État constituent une des
ressources fondamentales, permettant au gouvernement de se positionner à l'échelle internationale
au travers des processus d'apprentissages qui les créent et les valorisent.
On constate dernièrement plusieurs recrutements d'un ensemble de personnes dans des postes
ministériels et de prise de décision, ces gens là sont caractérisés par un jelme âge et une formation
académique de très haut niveau. Cependant on a signalé précédemment que le rôle ministre est de
s'entourer de cadres compétents, de l'interne ayant un niveau hiérarchique intermédiaire, capables
de comprendre la stratégie globale et la traduire sur le terrain en comprenant les réalités vécues.
Une stratégie de création de connaissance aiderais l'intégration facile, efficace et efficiente de ces
ministres, en leurs permettant d'acquérir plus facilement les connaissances nécessaires pour une
présence plus influente au sein du gouvernement.
Le développement d'une capacité d'innovation exige aussi une focalisation sur un ensemble de
déterminants qui favorisent l'éclosion et la réalisation de ces processus; il s'agit de variables liées
conjointement au gouvernement et sa stratégie. (Adapté d'Ingham dans la préface de Nonaka et
Takeuchi 1997)
Plusieurs experts expliquent que la création des connaissances est totalement indépendante de
la stratégie e-gouvernance et que c'est un point qui doit être traité avant même le projet e
gouvernance.
Pour l'élaboration d'une stratégie de gestion des connaissances au sem du gouvernement
marocain notamment au niveau de la gouvernance nationale, un simple transfert des concepts
152
déjà utilisés dans le privé ne suffit pas, alors il est nécessaire de mettre sur place un modèle
propre à la fonction publique marocaine tout en gardant les caractéristiques globales et les
objectifs d'une stratégie de gestion et de création des connaissances.
La gestion et la création des connaissances sont des domaines qui n'ont jamais été théorisé
dans la l'administration publique marocaine, ni jamais étudiés (selon les propos de monsieur
le secrétaire générale du gouvernement) 19.
La plupart des responsables gouvernementaux ont affirmé que le concept de gestion des
connaissances est un concept nouveau, et qui est limité à la capitalisation des connaissances
dans des entrepôts de données et à des outils technologies pennettant la collaboration, la
coordination et la communication des connaissances, qui sont plus explicites que tacites.
On définit la gestion des connaissances comme « un processus d'apprentissage, de création,
de transformation, de circulation des savoirs explicites et tacites dans un contexte donné,
effectué par les hommes, intégré dans les différents processus de l'organisation, soumis à
la logique managériale en vigueur. Elle est cumulative et non-rivale" (Ebrahimi et Saives,
2006).
À travers cette définition, on conclut que la gestion des connaissances ne peut être réduite à
une simple dimension technologique, cependant, le gouvernement marocain, limite la gestion
de connaissances à la mise en place d'un système de gestion des connaissances de haute
technologie capable de stocker, codifier, contrôler et organiser le savoir explicite dans des
bases de données et des systèmes basés exclusivement sur la technologie.
L'idée sous jacente de cette approche technologique, qu'Ebrahimi et Saives qualifient de «
personne-vers-document », est que la connaissance peut être extraite de l'individu, classée
dans des bases de données qui appartiennent à l'organisation et qui peuvent être réutilisées.
Ceci donne l'occasion à tous les membres de l'organisation de chercher les infonnations
emmagasinées, sans entrer en contact avec les personnes qui ont produit cette infonnation ni
comprendre le contexte de leur mise en place. Cette approche peut être pratiquée si dans
l'organisation marocaine, nous avons besoin de la même infonnation et de façon routinière,
ce qui n'est pas le cas puisque dans l'environnement actuel les besoins sont en changement
permanent. C'est pour cette raison que nous proposons de plus investir dans une
19 Il faut signaler que Monsieur Abdessadek Rabiaa est membre du gouvernement depuis 1985.
153
approche favorisant les interactions entre les personnes plutôt que le stockage des
connaissances.
Il ne s'agit pas ici de mer l'importance des teclmologies de l'information et de
communication et les possibilités qu'elles offrent, mais plutôt de préparer une organisation
des méthodes formelles et systématiques, comme des règles et procédures (Polanyi, 1962,
Cette connaissance ne s'acquiert pas de la même façon que la connaissance explicite car elle
ne réside pas dans des répertoires, mais dans l'expérience, le jugement, l'intuition, et
l'inconscient (Polanyi, 1962, 1966; Nonaka et Takeuchi, 1995 ; Phillips et Volmer, 2000 ;
Belmondo, 2001 ; Berthon, 2001). Cette connaissance est profondément ancrée dans l'action,
dans l'engagement individuel, et elle est propre à un contexte (Lam, 2000 ; Belmondo, 2001 ;
Les connaissances tacites collectives peuvent donc se traduire dans des éléments relatifs aux
« savoir être», aux croyances et comportements partagés qui seront captés par les cultures
permettant de réaliser des tâches complexes, qui seront difficile à imiter. Ils seront captés par
Selon (Baumard, 2005), la production de la connaissance dans l'organisation est soumise aux
l'explicite.
- l'intention: c'est l'aspiration de l'organisation vers ses buts ;- l'autonomie: les individus
doivent être autorisés à agir de façon autonome, pour autant que les circonstances le
permettent;
- la fluctuation et le chaos créatif: permet une rupture des routines, des habitudes et des
schémas cognitifs;
155
échelles de l'administration publique, alors il y aura toujours une guerre du pouvoir. Ce qui
rend difficile de considérer la connaissance comme un bien public et non comme un bien
privé.
Le facteur politique est très présent dans ce sens, il se décrit à travers les guerres de pouvoirs
entre les acteurs sociopolitiques aux intérêts divergents, puisque dans la gouvernance
publique on retrouve différents paliis politiques ayant des programmes différents, ces parties
politiques forment un gouvernement appelé gouvernement de coalition, et animé par des
acteurs qui poursuivent leurs intérêts à travers le processus sociopolitique marocain.
Cependant pour la réussite d'une création de connaissance dans ce processus on doit
considérer le savoir comme étant un bien public et non un bien privé et ceci pour améliorer la
communication, la coordination et la collaboration, par la suite on pourrait à l'aide des TIC
mettre en place une collaboration électronique, gestion électronique des documents,
gestionnaire électronique des flux etc ... ,Ia considération des connaissances comme un bien
commun nous aide à décloisonner les barrières et les frontières entre les responsables et aussi
entre les organisations. Parmi les points conclus de notre analyse du terrain om explique que
ce phénomène est fortement lié à l'éducation elle-même, puisque le partage des
connaissances dans un lieu de travail étatique ou semi-étatique ayant une influence sur les
intérêts de l'État et du citoyen est avant tout un devoir que la personne en place se doit de
respecter et d'appliquer.
Pour ce qui est de la circulation des connaissances entre les personnes, il serait nécessaire de
mettre sur place des systèmes pas nécessairement technologique (rare est le cas) qui donne
des occasions de socialisation, d'externalisation et de combinaison de leurs connaissances
pour ceux qui les entourent.
Le style de gouvernance et le style managérial dans les organisations publique est très
important dans ce sens, il doit bâtir des liens inter départements, intra-département et entre
les individus, ces liens doivent être des lieux de socialisation, physiques et non virtuels.
Un climat organisationnel adéquat aussi facilitera la circulation des connaissances dans le
gouvernement lui-même et dans les organisations publiques, la mise en place de ce climat
passe par la nécessité de mettre en place des mécanismes d'intégration de tous les membres
dans l'organisation.
157
Les experts expliquent que pour avoir une volonté sérieuse pour prioriser l'e-gouvernance et
mettre en place une stratégie claire de création de connaissance il faut utiliser une double
approche haut bas et bas haut où le gouvernement joue son rôle de stratégie globale, et
ericourage les acteurs sur le terrain à doubler les initiatives. Ces propos vont dans le même
sens que la théorie de Nonaka & Takeuchi (1995), où les cadres intermédiaires seraient les
véritables ingénieurs de la connaissance et ils doivent agir comme des médiateurs de la
connaissance en réalisant une certaine interaction entre les orientations stratégiques du
gouvernement et les expériences pratiques sur le terrain.
L'approche milieu haut bas utilise des connaissances tant tacites qu'explicites, elle pelmet
aussi la mise en valeur de tous les modes de conversion proposés par (Nonaka et Takeuchi
1995).
Hemy Mintzberg (1996) explique que les cadres intermédiaires sont un nœud stratégique et
aussi un lien horizontal entre les fonctions stratégiques et opérationnelles de r organisation.
Le modèle SEC! de Nonaka est fortement influencé par le concept japonais du Ba qui est un
lieu où les individus partagent des sentiments, des émotions, des expériences et un modèle
mental. Des sympathies individuelles ou en groupe, qui éliminent les barrières entre les
individus.
Le Ba qui est un lieu d'interaction, où se crée une culture partagée : confiance, estime
mutuelle, empathie; chaque individu s'enrichit des expériences et des connaissances de
l'autre, puise son énergie dans le groupe; est un contexte où on ne cherche pas de consensus,
on y respecte les différences de points de vue et où les tensions sont nécessaires à
l'apprentissage.
Selon la théorie de l'existentialisme, le Ba est un contexte, qui héberge la signification, ainsi,
le Ba peut être considéré comme un espace partagé pour des rapports naissants qui sert de
base à la création de la connaissance. Le Ba fournit une plateforme pour avancer la
connaissance individuelle et/ou collective.
Avec le modèle Ba la création de la connaissance est conceptualisée comme processus
dialectal, alors la stratégie gouvernementale ainsi que l'organisation publique devraient être
examinés comme processus de synthétisations au lieu d'une analyse logique de structure ou
d'action, où l'organisation n'est pas une machine de traitement de l'information qui se
compose de processus, sous processus et tâches, mais plutôt une forme organique de Ba.
158
Le Ba, qui est conceptualisé comme contexte partagé dans le mouvement, peut dépasser
l'heure, l'espace, et les frontières d'organisation.
On retrouve quatre types d'e « Ba » qui correspondent aux quatre étapes du modèle de SEC!.
Chaque catégorie décrit un Ba particulièrement convenu à chacun des quatre modes de
conversion de la connaissance et il accélère et amplifie ainsi le processus de la création de la
connaissance.
Le concept de Ba est à notre avis est applicable dans le quotidien des marocains, il faut
souligner que la culture au Maroc est arabo-musulmane connue pour un sentiment de partage
et un environnement social.
En ce qui concerne le gouvernement national la création d'un modèle proche du concept du
Ba est la responsabilité du Roi et du premier ministre en s'appuyant sur l'influence des
personnes qui ont une plus longue expérience dans l'équipe gouvernementale afin d'intégrer
les plus nouveau dans le système de gouvernance et les aider à bénéficier de leurs
expériences.
Pour ce qui est des organisations publiques c'est le rôle des hauts dirigeants et encore une
fois à l'aide des personnes d'âge mur qui ont plus grande expérience au sein des
départements afin de créer un climat de confiance et de circulation du savoir.
On remarque ici qu'on a beaucoup mis l'emphase sur l'importance des personnes d'âge mur
et de la mémoire organisationnelle par ce que l'innovation repose sur l'initiative et la
continuité (Ebrahimi et saives 20006, March, 1991). En effet, si on veut aVOir un
gouvernement formé par des individus innovateurs, cependant les acteurs - en étant des
individus- ne peuvent innover que s'ils sont capables de se forger une identité et de se
construire un itinéraire dans une organisation (Sennett, 2000) à travers une intégration plus
volontariste dans le processus sociopolitique gouvernementale qui s'inscrit dans une stratégie
continue du royaume et une appartenance à l'état nation.
La fonction publique au Maroc comme dans d'autres pays, souffre des problèmes de la
mémoire institutionnelle, surtout avec les problèmes de mobilité dans les nominations, des
départs et de rotations des employés. Alors très souvent après chaque départ on ne laisse pas
de mémoire institutionnelle et organisationnelle, et très souvent on recommence à zéro. Le
problème fondamental à ce niveau n'est pas un problème de moyens mais c'est un problème
de comportement citoyen. Chaque cadre doit s'assurer de la continuité de son travail, et ceci
159
doit être lié au comportement qui est d'abord et avant tout un comportement citoyen. Le fait
d'être en charge d'un dossier et de ne plus être en charge de ce dossier, selon le
comportement de citoyen et le comportement responsable le cadre a la responsabilité et il se
doit comme devoir de construire et de constituer une mémoire institutionnelle parce que
c'est la continuité du service public lui même.
C'est un problème de communication certes mais c'est aussi un problème d'éducation et de
responsabilisation des personnes quelque soit leur position.
Cette recherche aborde la mémoire institutionnelle qui inclut tout les paliers de gouvernance
national au royaume du Maroc.
Selon les observateurs le départ volontaire peut aider à la résolution de ce problème, en se
débarrassant de plusieurs personnes irrécupérables. Cependant ce phénomène de départ
volontaire doit être accompagné d'un système de gestion de la mémoire organisationnelle
auprès des personnes d'âge mur, pour que les connaissances de ces personnes soient
valorisées et exploitées, au lieu d'être perdue puisque l'état aura toujours besoins de leurs
compétences.
Les personnes d'âge mûr, sont selon Ebrahimi et Saives (2006), Girod, (1995), Walsh et
Ungson, (1991) sont des acteurs de la mémoire organisationnelle, or ils représentent la
continuité des processus sociopolitique et des stratégies nationales. Pour ce qui des
départements publics le phénomène des départs volontaires doit prévoir cette importance liée
au pouvoir que possède ces personnes qui sont porteurs d'une histoire des organisations et
sont témoins et acteurs des expériences passées et participent à la capacité dynamique et
continue de l'innovation.
Un autre problème abordé dans notre analyse qui concerne l'absence du professionnalisme au
niveau de la gestion des compétences. La compétence doit se baser généralement sur le des
critères de professionnalisme et d'expériences qui évoluent en continu, dans plusieurs cas au
Maroc dans l'administration publique le recrutement se base sur des critères de clientélisme,
d'appartenance au partie politique du ministre et même parfois des considérations familiales.
Cependant ce phénomène et de moins en moins présent dans la fonction publique grâce à
l'instauration de plusieurs systèmes œuvrant pour le limiter.
160
La gouvernance électronique bien qu'il est influencée mutuellement et à un très grand niveau
par la gestion des connaissances elle dépend aussi de d'autres facteurs comme la fracture
numérique, la corruption, l'analphabétisme ...
Pour ce qui est de la fracture numérique elle s'exprime à travers toute une série de
problématiques dont il faudra tenir compte si l'on veut bâtir une société dont le public est
attaché aux outils de TIC.
Alors on constate 2 fractures qui coexistent au royaume du Maroc:
Une première qui est du point de vue de l'objet lui-même (les TIC), cette fracture est
influencées par les facteurs socioéconomiques de la population marocaine, elle pourrais
différer selon les tranches d'âges, les différence de sexes, les zones géographiques, les
revenus..etc (Age, revenu, monde rural, monde urbain ... ), cette fracture est qualifiée par les
personnes interviewées comme une fracture sociale au royaume du Maroc et qui touche
d'autres domaines tels l'accès à l'eau potable, l'accès à l'éducation, l'accès à l'électricité...
La deuxième fracture est plutôt du point du vue du sujet lui-même, qui est le contenu en
information, cette fracture quant à elle est liée aux capacités cognitives, culturelles,
intellectuelles et sociales des utilisateurs des TIC. (DiMaggio et al., 2004).
Dans ce sens on conclu qu'au royaume du Maroc ce problème est lié plus au système de
l'éducation lui-même et au niveau de l'analphabétisation dans le royaume.
Nous partageons avec les observateurs interviewés que J'éducation au royaume du Maroc
doit être repensée et doit suivre l'évolution rapide du monde du savoir dans lequel nous
vivons.
On parle souvent de fracture numérique au Maroc, Il y a d'autres acteurs qui parlent plus
d'une fracture sociale.
Pour résumer la fracture numérique au MAROC on peut l'englober en 3 points:
~ La fracture numérique ne fait que prolonger les fractures traditionnelles liées aux
pouvoirs d'achat et d'acquisition des équipements au Maroc, alors la fracture Avant
quelle soit numérique au Maroc elle est d'abord matérielle et sociale.
~ Même si le fossé numérique peut ne pas être la cause fondamentale des distorsions
géoéconomiques observées, elle peut par contre contribuer à les renforcer surtout en
vivant dans une société de savoir dominée e en permanent par la prépondérance de
l'information dans les activités quotidiennes.
161
CONCLUSION
Ce modèle de Nonaka et Takeuchi est largement influencé par le concept Ba que nous avons
expliqué et qui lui donnera naissance à un envirOillement dynamique capable de créer de la
connaissance.
Ce modèle pourrait créer une dynamique de confiance entre les paliers de gouvernance au
Maroc et pourrait relever les barrières entre les différents représentants gouvernementaux
issus de différents partis politiques.
Pour ce qui est de la fracture numérique le Maroc est en face de deux problématiques
distinctes mais inter-reliées, qui sont une fracture du point de vue de l'objet lui-même (les
TIC), et une fracture du point du vue du sujet lui-même, étant le contenu en information, cette
fracture quant à elle est liée aux capacités cognitives, culturelles, intellectuelles et sociales
des citoyens. Dans ce sens le royaume du Maroc doit remettre en question son système
d'éducation et accélérer les démarches pour remédier à l'analphabétisation dans le royaume
notamment dans le monde rurale.
Enfin, en nous fondant sur les enseignements que nous avons tirés d'une étude terrain et à
partir de l'approche conceptuelle précédemment décrite, nous avons mis en lumière des pistes
de passerelles inédites, concrètes et répondant à un besoin reliant les problématiques de
gouvernance au Maroc et les stratégies de gestion des connaissances.
recommandation
des deux premières interviews qui semblent être moins précises par rapport à l'identification
des critères. Les deux premières entrevues ont été avec des personnes plus importantes dans
leurs positionnements politiques, à ce moment notre apprentissage été à son début et notre
connaissance du domaine l'était aussi, ces personnes ont été difficiles à joindre une autre fois
Cependant, l'objectif de la recherche devenant de plus en plus clair au fur et à mesure de
l'avancement dans les recherches, par conséquent, les entretiens suivants semblent apporter
des explications claires et ainsi explorer en profondeur les concepts à expliquer par rapport au
cas du Maroc permettant de tendre vers l'objectif visé par cette recherche.
cependant les recherches scientifiques dans ce sens demeurent rares, les recherches futures
Par ailleurs il serait intéressant de partir de ces résultats pour les vérifier dans un contexte
Une autre piste de recherche serait l'étude de la spirale de création des connaissances dans
ANNEXE:
166
-- -
---
IDARAn
... , ~
, ~iF ~ ,
1
~
,
Développement de Éducation Administration TIC dans r0cial et généralisation de
l'Industrie des TIC formation et électronique l'entreprise l'usage des TIC
'/ /
e-Iearning l'
Il ""--
---
Il ~
Comité support et suivi (CSS)
Il 1 1
===================
Figure 8.1.1: Les cinq grands domaines d'intervention de la stratégie nationale e-Maroc
Selon la figure: 8.1.1, on constate que le CSTI a mis sur place cinq groupes de travail
thématiques, qui sont: 1) Le Développement de l'Industrie des TIC, 2) l'éducation, la
formation et e-leaming, 3) Le développement de l'administration électronique a été confié au
Groupe III, le Comité National e-Gov.
Ce groupe de travail se veut une émanation du Comité e-Gouvemement précédent, afin
d'assurer une continuité avec les travaux déjà entrepris dans ce domaine. Son objectif est de
bâtir la stratégie d'administration électronique, ou le Programme e-Gouvernement, pour le
royaume du Maroc à court et moyen termes. Ce programme a été baptisé: IDARATI.
Pour cela le comité national e-Gov affirme lui aussi que la stratégie visée par le CSTI
nécessite une approche participative, une concertation avec les différents acteurs du projet e
govemement, une concertation accompagnée d'une stratégie de communication, pour contrer
167
Le noyau dur de ce comité est constitué par des représentants de la Primature (Secrétariat du
Comité), du Ministère de l'Intérieur, du MilÙstère de l'Industrie, du Commerce et des
Télécommunications (En charge du développement du secteur des TIC), du Ministère chargé
de la Modernisation des Secteurs Publics, du Ministère de la Justice, du Ministère des
Finances et de la Privatisation, du Ministère de l'Équipement et du Transport, du Ministère
de la Communication, de la FITAV, du CGEM et de l' APEBf 2
La vision gouvernementale pour le développement de l'e-Gouvernement a été élaborée par ce
Comité National, afin de donner l'orientation de la modernisation de l'administration et de
l'amélioration de la relation avec les usagers.
Le champ d'action de ce comité couvre l'intégralité de la sphère publique: administrations
centrales et territoriales, ainsi que les collectivités locales. Son travail intègre aussi l'analyse
des bonnes pratiques internationales.
Pour réaliser les objectifs désirés, le comité e-Gov a élaboré un plan de travail stratégique qui
explique les démarches à suivre. Ce plan vise à favoriser le développement de systèmes
d'information et de communication permettant ainsi de moderniser le fonctionnement de
l'administration et de mieux répondre aux besoins du citoyen; toutes les initiatives doivent
bénéficier d'une promotion, une évaluation, un suivi et une coordination de la part du
comité, il doit aussi apporter son appui aux administrations pour l'identification des besoins,
la connaissance de l'offre et la conception des projets; il doit aussi proposer les mesures
tendant à la dématérialisation des procédures administratives, à l' interopérabilité, à la
sécurité des systèmes d'infonnation, ainsi qu'au développement des standards et de
référentiels communs.
Le comité veut assurer un certain nombre de services opérationnels en matière de gestion des
noms de domaine, de messagerie, d'annuaire, d'accès à des applications informatiques ... etc
et aussi recenser les meilleures expériences et promouvoir les meilleures réalisations par des
actions de communications ad hoc, le but de cette capitalisation étant de simplifier le partage
des bonnes pratiques vers l'ensemble des services de l'administration marocaine.
Le comité vise à créer des plates-fonnes techniques mutualisées, parfaitement sécurisées
pour l'ensemble des services publics.
22Programme e-Gouvernement, B[LAN au [5 février 2004, Synthèse sur l'état d'avancement du programme
Administration en ligne
169
Pour cela, les travaux du Comité National e-Gov ont été répartis selon six thèmes:
Le comité e-Gouvernement a mis au point une stratégie, dont le lancement a débuté en février
2003 et qui doit complètement aboutir en 2007, avec des résultats concrets et significatifs
chaque année.
le comité a tracé un plan d'action en définissant principalement des objectifs mesurables du
programme IDARATI et des facteurs clés de succès dont le cadre organisationnel, le cadre
juridique, la formation des ressources humaines, la généralisation de l'accès, le financement
et le partenariat public-privé (PPP).
Cela concerne l'encadrement du développement de la stratégie d'administration électronique.
Le comité veut s'assurer que la stratégie s'appuie sur des piliers et veut mettre en place une
structure et des principes de pilotage à long terme.
170
professionnelle.
Le comité a observé par ailleurs un certain nombre d'actions qui ont été d'ores et déjà lancées
et qui peuvent servir comme base d'expérience:
Généralisation de la bureautique, de l'accès à Internet et de la messagene
électronique au niveau du Ministère des Finances et de la privatisation;
Informatique pédagogique: plan de formation des acteurs du projet "salles
multimédia" au niveau du Département de l'Éducation Nationale;
Lancement d'un plan de formation pour le fonctionnaire régional;
Projet MlSOC (Moroccan Internet Society) réalisation d'un CD
d'autoformation sur Internet;
Programme de formation spécifique proposé par l'ENA (l'École Nationale
d'Administration) et l'ISA (l'institut Supérieure d'administration) pour les
administrations publiques;
Plan de formation dans le domaine du e-Governement prévu au niveau de
l'université "Alakhawayne" à IFRANE.
171
Les axes retenus par le comité pour le développement des compétences dans le domaine de
l'administration électronique sont les suivants:
Recensement des besoins en formation;
Création d'un campus du e-Government qui proposera des formations;
Introduction de la formation à distance (e-learning) ;
Autorisation des administrations à récupérer leurs dépenses en formation auprès
de l'OFPPT;
Implication des écoles d'ingénieurs dans la définition des thèmes du e-Gov;
Dédier une salle à la formation e-Gov dans chaque administration;
Recensement d'un ensemble de sites sur la formation e-Gouvemement ;
Organisation d'un séminaire en partenariat avec MISOC.
Le pilotage de cet axe est assuré par le Ministère des Affaires Économiques et Générales, ce
ministère chapote les travaux de plusieurs acteurs dont: le DEPTI, la Primature, BMDA,
APEBI, ANRT, SGG, Ministère de la justice, Ministère de l'Intérieur, Association de
l'Internet au Maroc.
Le comité e-Gouvernement affirme que partout dans le monde, le développement de
l'administration électronique engendre une multiplication des échanges et des transactions
électroniques, pour cela l'élaboration d'un cadre réglementaire s'avère nécessaire. Ce cadre
intègre clairement l'e-Gouvernement et portant d'une part la sécurisation des échanges d'un
point de vue technique et juridique et d'autre part sur la protection des libertés individuelles
et des données personnelles, et la lutte contre la cybercriminalité. 23
Pour cela plusieurs chantier seront mis en place comme:
La loi sur la protection des données personnelles,
électronique;
Il s'agit donc d'accélérer la mise à niveau de l'arsenal juridique en relation avec les
TIC (cyber-Iois).
Après la rencontre de Monsieur Abdessadek Rabiaa, le secrétaire générale du gouvernement,
et une autre rencontre de son cabinet et ses cadres supérieurs, j'ai ressorti les mêmes constats
que le comité e-Gov en occurrence:
Au royaume du Maroc le Secrétariat Général du Gouvernement, est l'axe principal des
projets de loi, c'est lui qui est responsable de leur préparation et leur mise en œuvre,
cependant il est le seul à pouvoir jouer un rôle primordial dans l'établissement de la
confiance numérique.
De ce fait, le comité e-Gov insiste à ce que le SGG s'investisse dans la préparation d'une loi
qui officialise les documents électroniques (signature, mails, ... ) et qui protège les données
numériques.
Le recensement de l'existant en termes de textes juridiques relatifs à l'administration
électronique a fait ressortir le bilan suivant:
On retrouve des textes qui sont déjà adoptés comme:
La loi 2-00 sur les droits d'auteurs et droits voisins;
La loi sur les crimes relatifs aux systèmes de traitement automatique des données
(dahir n°1.03.197 du 11 novembre 2003) (complément code pénal) Bü 5171 du 22
décembre 2003. 24
On retrouve des textes en cours d'étude comme la Signature électronique; la protection des
Mais ce qui manque c'est: le projet de loi sur les noms de domaines (protection, organe qui
Coordonner les travaux sur la réglementation avec les autres groupes du CSTI;
Constituer un atelier de travail pour définir ou réviser les lois par priorité;
Mener les travaux relatifs à l'axe de gestion des noms de domaines, l'A1\1RT s'étant
24Entrevue avec monsieur Abdessadek Rabiaa, Secrétaire génerale du gouvernement. Rabat, le 07 juin
2005
173
Préparer une fiche sur les noms de domaines en partenariat avec l'OMPIC;
Cet axe est piloté par le Ministère de la Modernisation des Secteurs Publics avec la
collaboration de plusieurs acteurs du secteur public, semi-public et privé comme: Barid al
Maghrib, CDG, Direction Générale des Collectivités Locales, Maroc Telecom, Fédération de
la Chambre de Commerce, Ministère de la Communication, Département du Ministère de
l'Éducation Nationale, APEBI, ONG.
L'objectif est de faciliter l'accès aux services e-Gouvemement, actuels ou futurs. Cela
concerne plusieurs orientations:
);> Accès multi utilisateurs (citoyens, entreprises, personnes handicapées, etc.);
Le comité veut étudier des expériences réussies dans d'autres pays comme (Bahreïn, Inde,
Chili, ... ) en matière de généralisation d'accès, surtout les solutions pour les handicapés et la
population rurale, le comité vise à étudier et à capitaliser sur les expériences réussies de
certains pays.
Lors du dernier forum e-gov à la ville de rabat en juin 2005 on a soulevé plusieurs efforts de
plusieurs départements dans le domaine de la généralisation d'accès. Des efforts qui se
traduisent par la concrétisation de plusieurs projets, voici quelques uns:
8.1.6 La mutualisation :
opérationnelle portable peut en faire bénéficier les autres. Un premier travail est déjà initié
par le Département des finances pour l'application « appels d'offres» dont les premiers
déploiements sont effectués.
~ Centre de ressources
Le sous-comité trouve qu'il s'avère nécessaire la mise en place d'un centre de ressources
ayant pour objectif la coordination des actions en matière de mutualisation et la mise en
commun des ressources mutualisables. Ce centre aura pour missions essentielles de :
Gérer et suivre le patrimoine des ressources,
Faciliter la coordination entre les différents départements de l'Administration
Héberger et administrer les ressources interdépartementales.
8.1.7 La normalisation:
L'objectif ici du comité e-gov est d'assurer la cohérence et l'interopérabilité des différents
systèmes pour une meilleure communication et une plus forte intégration, par la mise en
place d'un référentiel commun, l'application des normes et des standards techniques et
technologiques, et le développement des bases de données normalisées.
Ce chantier permettra de disposer d'un environnement de développement de l'action e
Gouvernement qui soit cohérent, souple pour laisser suffisamment d'autonomie dans la
conception et la mise en ligne de nouveaux services, et structurant pour autoriser le
développement de services à forte valeur ajoutée pour les utilisateurs et nécessitant
l'interaction de plusieurs administrations.
La mise en place effective de cet environnement normatif doit intégrer un existant, qu'il est
indispensable de faire migrer, et ne pas freiner le développement des projets mais les
accompagner.
177
Pour atteindre ces objectifs ambitieux et suivre en parallèle la réalisation des autres chantiers
du prograrrune e-Gouvernement, les travaux de normalisation vont être structurés autour de
10 axes qui vont constituer autant de projets:
Charte de modélisation structurelle
Normes des sites
Diwan des lignes directrices
Convention d'interopérabilité des données
Édition d'une collection de guides et d'un glossaire
Cadre légal et institutionnel
Formation et sensibilisation sur la normalisation
Système de publication sur Internet - Projet IDARA
Plate-forme d'auto-archivage
Politique de transition
Cet axe propose des solutions pour assurer un degré élevé de performance et de sécurité des
systèmes d'information et de corrununication, et des services en ligne, afin de faire face aux
défaillances techniques et menaces pouvant nuire à la réussite de l'administration
électronique.
cet axe est piloté par l'agence Nationale de Réglementation des Télécorrununications, avec la
collaboration du ministère de l'Intérieur, Barid al Maghrib, Ministère de la Modernisation des
Secteurs Publics, Ministère de la Justice, Primature, Départements de Sécurités, Ministère des
Affaires Étrangères, APEBI, Ministère chargé des Affaires Économiques et Générales
DEPTI-.
Le comité a mis en évidence deux briques incontournables du e-Government soient les
infrastructures techniques, qui concerne les systèmes d'information, les systèmes de
corrununication et les services en ligne ainsi que les solutions de sécurité, qui permettent de
couvrir 4 types de besoins essentiels: l'authentification, l'intégrité, la confidentialité et la
non répudiation.
~ Les infrastructures techniques:
178
Il est à noter que presque tous les offices sont dotés de l'outil informatique contre 80%
de mutualisation.
Des systèmes répartis pour le traitement des dossiers sur la base d'un gestionnaire
de flux de travail.
façon normalisée.
Face aux enjeux de la protection des droits et des données des citoyens ainsi que la garantie
de leur confidentialité et la sécurité des réseaux et des transactions, le comité voudrais
assurer:
L'authentification des parties prenantes d'une transaction. Cela concerne
l'utilisateur d'un service en ligne et également le destinataire des informations.
La confidentialité: Le chiffrement s'impose (de type SSL) et doit s'appuyer sur
une réglementation adaptée.
L'intégrité des données échangées: Il faut valider que les données émises ont été
reçues à l'identique, même si la qualité des réseaux de transmission est en constante
amélioration.
Enfin, la non répudiation des données transmises: On parle à ce niveau de
signature électronique
179
Pour cela le comité a décidé de définir un cadre de confiance des échanges numériques
et de mettre en œuvre des infrastructures tech.niques et organisatiormelles pelmettant la
délivrance de certificats électroniques, alors le comité e-Gov cherche à disposer des
textes de lois sur la confiance numérique, notamment au niveau de la validité des
documents électroniques, du chiffrement et de la signature électronique, d'élaborer une
politique de certification pour l'e-Goverrunent au Maroc, définissant les conditions
selon lesquelles un échange numérique peut avoir lieu et être considéré comme valide,
de permettre l'émergence d'un ou plusieurs opérateurs de certification pour la
production et le stockage sécurisés des certificats et de créer une ou plusieurs autorités
de certification pour la distribution et la gestion des certificats auprès des utilisateurs.
En résumé le comité e-Gov affirme que la mise en œuvre d'un e-gouvernement au
royaume du Maroc nécessite une Sensibilisation des différentes administrations
publiques sur les aspects sécurité, la mise en place d'une plate-forme pour
intercormecter toutes les administrations concernées par le projet e-Government, une
connexion web et une classification des systèmes d'information des administrations
publiques.
Cet axe est piloté par le Ministère de la Modernisation des Secteurs Publics, en collaboration
avec la primature, le DEPITI, le Ministère des Affaires Économiques et Générales,
Ministère de la Communication, le Ministère de la Modernisation des Secteurs Publics, le
Ministère des Finances et de la Privatisation, le Haut Commissariat au Plan (Direction des
statistiques), le Secrétariat Général du Gouvernement, la Trésorerie générale du Royaume, La
direction générale des collectivités locales (DG CL) et le Département du Ministère de
l'Éducation Nationale.
Leurs rôle est d'identifier les projets impliquant une multitude d'acteurs, puisant de plusieurs
sources de contenu, et faisant appel à des procédures inter administratives, d'où la nécessité
180
d'une gestion coordonnée, d'une synergie entre les intervenants pour surmonter la complexité
En annexe on retrouve un tableau qui dresse une liste des projets transversaux identifiés par
le comité e-gov.
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• http://www.cefrio.qc.ca/rapports/gererconnaissance.pdf
• http://www.lesechos.fr/formations/management/articles/article_12_1.htm
• N.B plusieurs d'autres articles sont consultés mails la plupart d'entre eux sont
tirés su portail du gouvernement électronique du Maroc: http://www.egov.ma
9.5 Discours: