Rflexionsurlesinondationsen Tunisie
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Noômène Fehri
Université de la Manouba
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Noômène Fehri
L'aggravation du risque d'inondation
en Tunisie : éléments de réflexion
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Référence électronique
Noômène Fehri, « L'aggravation du risque d'inondation en Tunisie : éléments de réflexion », Physio-Géo
[En ligne], Volume 8 | 2014, mis en ligne le 21 March 2014, Consulté le 25 March 2014. URL : http://physio-
geo.revues.org/3953 ; DOI : 10.4000/physio-geo.3953
(1) : Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba, UR Biogéographie, Climatologie Appliquée
et Dynamique Érosive (BiCADE), Campus Universitaire de La Manouba, 2010 LA MANOUBA,
TUNISIE. Courriel : fehri_n@yahoo.fr
RÉSUMÉ : En Tunisie, le phénomène inondation est ancien. À travers l'histoire, on compte par
dizaines le nombre de fois où des régions ont été touchées. Les événements les mieux décrits et les
mieux connus, pour la plupart encore dans la mémoire des gens, sont ceux enregistrés depuis le début
du siècle passé et notamment après les années 1950. Les inondations de 1969 (tout le pays, et
notamment le centre et le Nord), 1973 (moyenne et basse Medjerda), 1982 (Sfax), 1990 (Région de
Sidi Bouzid), 1995 (Tataouine), 2003 (Grand-Tunis), 2007 (Sabbalet Ben Ammar), 2009 (Redayef)…
sont autant d'épisodes qui marqueront pour longtemps les chroniques hydrologiques du pays.
Les extrêmes pluviométriques sont-ils de plus en plus récurrents, ce qui expliquerait les gros
dommages provoqués par les inondations depuis cinq ou six décennies ? Difficile de trancher sur cette
interrogation, d'autant plus que dans la majorité des cas, on ne dispose pas de chroniques suffisamment
longues pour déceler d'éventuelles ruptures de stationnarité dans les séries pluviométriques. Devant
l'incertitude scientifique qui plane sur la question des changements climatiques d'une manière
générale, et tout particulièrement au sujet de leur impact sur les tendances pluviométriques, un élément
apparaît néanmoins certain : les changements hydrologiques inhérents à une urbanisation qui se fait à
outrance et aux diverses actions d'aménagement, parfois imprudentes, ne cessent d'augmenter la
vulnérabilité de nos villes et de nos espaces face au risque d'inondation.
MOTS-CLÉS : inondations, pluies extrêmes, tendances pluviométriques, urbanisation, aménagement,
changements hydrologiques, Tunisie.
ABSTRACT : Flooding in Tunisia is an old phenomenon. Throughout history, regions have been
affected tens of times. The events that are best described, best known, and which most still impact
people's memories, are those recorded since the beginning of the last century and especially after the
1950s. The floods of 1969 (the whole country especially the Centre and the North), 1973 (medium and
low Medjerda), 1982 (Sfax), 1990 (Region of Sidi Bouzid), 1995 (Tataouine), 2003 (Grand Tunis),
2007 (Sabbalet Ben Ammar), 2009 (Redayef)... are all episodes that have marked for a long time the
hydrological chronicles of the country.
Are rainfall extremes becoming more recurrent to explain the high price we pay due to flooding that
occurred in last five or six decades? It is hard to decide on this question especially since in most cases
we do not have enough long chronicles to detect possible stationarity ruptures in rainfall series. In the
face of scientific uncertainty about the issue of climate change in general and on the question of their
impact on rainfall patterns in particular, one thing is sure, however, the inherent hydrological changes
to urbanization which is done excessively and various management actions that are sometimes
impudent are increasing the vulnerability of our cities and our spaces in front of the flood risk.
KEY-WORDS : floods, extreme rainfall, rainfall patterns, urbanization, management, hydrological
changes, Tunisia.
150
I - INTRODUCTION
Pourtant, un peu partout, des réflexions prospectives sur les changements climatiques ont
déjà été engagées. C'est ainsi qu'en Tunisie, une Stratégie Nationale d'Adaptation de l'Agri-
culture Tunisienne et des Écosystèmes aux Changements Climatiques, ainsi qu'une étude sur
la Protection des Écosystèmes et l'Adaptation aux Changements Climatiques, ont été élabo-
rées. Les projections climatiques faites dans le cadre de ces études prévoient une élévation des
températures qui s'accompagnerait d'une baisse des précipitations qui atteindrait 30 % dans
le Nord du pays à l'horizon 2050. Le tout serait assorti d'une augmentation de la fréquence
et de l'intensité des extrêmes. On devrait alors s'attendre à des phases de forte sécheresse
alternant avec des épisodes moins secs où l'on observerait des événements pluviométriques de
forte intensité probablement encore plus récurrents. En conséquence, et c'est ce qu'il faut
retenir dans le cadre de cette étude, il faudrait envisager des inondations probablement plus
fréquentes aussi.
On notera néanmoins que ces hypothèses sont sujettes à des controverses. Deux critiques
majeures sont souvent adressées aux modèles prospectifs. D'une part, ce sont des modèles
globaux, qui s'appliquent généralement à une échelle planétaire ou zonale, alors que les
phénomènes climatiques revêtent le plus souvent un caractère local. D'autre part, dans la
plupart des cas, on ne dispose pas de séries d'observations suffisamment longues permettant
de démontrer avec certitude l'impact du changement climatique, entre autres sur l'aléa pluvio-
métrique, premier responsable des inondations.
L'inventaire des inondations ayant entrainé des dégâts matériels et/ou humains en Tunisie
laisse voir une nette aggravation du risque hydrologique et ce notamment depuis le milieu du
siècle passé. Au cours des cinq dernières décennies, elles auraient causé près de 800 morts et
des pertes matérielles qui se chiffreraient en centaines de millions de dinars tunisiens. On est
amené à s'interroger sur la cause d'une telle aggravation de ce risque ?
Face au doute scientifique autour des tendances des pluies extrêmes (composante aléa du
risque d'inondation), nous considérons judicieux d'étudier les changements hydrologiques et
l'augmentation des enjeux en zones inondables (composante vulnérabilité) ; aspects moins
incertains et qui permettent de disposer d'éléments d'explication à cette recrudescence des
inondations dévastatrices et à maintes reprises meurtrières. Parmi les changements hydrolo-
giques générateurs d'inondations, deux aspects majeurs seront développés (en faisant réfé-
rence à la fois à des travaux personnels et à des recherches bibliographiques), à savoir :
- la diminution de la débitance des cours d'eau, notamment après la construction de grands
barrages (cas de la Medjerda) ;
- l'impact de l'urbanisation sur le ruissellement et les écoulements, à travers l'examen de
quelques exemples pris notamment dans le Grand Tunis.
151
La comparaison du tableau I avec les informations recueillies depuis 1900 (Tab. II)
semble indiquer qu'à travers les temps historiques, la fréquence des inondations aurait aug-
mentée et que les dégâts engendrés par celles-ci seraient devenus de plus en plus lourds.
Néanmoins il faut prendre ce constat avec beaucoup de prudence. Si l'inventaire des inonda-
tions en Tunisie depuis les années 1900 est assez exhaustif, ce n'est certainement pas le cas
pour les périodes antérieures. Les rares événements anciens mentionnés par les historiens ou
les chroniqueurs concernent essentiellement Kairouan, capitale médiévale, et ses environs.
Autant dire qu'il y a sans doute d'autres inondations qui demeurent méconnues, car plus on
remonte dans le temps plus il est difficile de répertorier les catastrophes, notamment les plus
mineures.
Mais, à ne considérer que l'époque contemporaine, une chose nous paraît beaucoup moins
incertaine, c'est la recrudescence des inondations et l'augmentation de leur coût à partir des
années 1950-1960. Le tableau II fait état de trois grandes inondations au cours de la première
moitié du XXème siècle, contre une quinzaine depuis les années 1950.
Les pertes humaines et matérielles seraient en nette hausse. Rappelons qu'à l'échelle
mondiale aussi, les inondations provoquent des dégâts de plus en plus colossaux. D'après le
152
Département des Affaires Humanitaires (DHA) des Nations Unies, 339 millions de personnes
en ont été victimes entre 1900 et 1980. De 1970 à 1981, elles ont constitué plus du tiers de
l'ensemble des événements catastrophiques recensés (J.L. BALLAIS et al., 2011).
Malgré la rareté et le caractère souvent fragmentaire des informations relatives aux dégâts
humains et matériels provoqués par les inondations, celles que nous avons pu réunir dans le
tableau II sont préoccupantes. En effet, au cours des quatre dernières décennies, les fortes
pluies ont été particulièrement dévastatrices et meurtrières.
Aux pertes humaines et matérielles engendrées par les inondations, s'ajoutent les ravages
occasionnés aux sols. Bien que très difficiles à chiffrer, ils sont, à l'évidence, très élevés. Cela
est d'autant plus vrai que l'érosion d'un sol constitue souvent une perte irréversible. Toutes les
études consacrées à l'érosion hydrique en Tunisie s'accordent sur le fait que les grands
épisodes pluviométriques et hydrologiques, que l'on qualifie souvent "d'exceptionnels", ont un
impact majeur sur les rythmes et les bilans de l'érosion. Ainsi J. PONCET (1970), qui a vécu
les inondations de l'automne 1969, souligne-t-il que "hydrologues, climatologues, géomor-
phologues et autres spécialistes ont plus appris en trois semaines qu'en plusieurs dizaines
d'années d'observation sur les problèmes de l'écoulement superficiel, de l'évolution des crues,
de la formation des lits et du dépôt solide…". C'est dire que de telles inondations provoquent
une nette accélération des processus d'érosion hydrique, voire dans certains cas une défigu-
ration complète des paysages. Cela se traduit essentiellement par :
1/ Un décapage des horizons supérieurs fertiles du sol : À ce propos, A. BOUSNINA et
A. OUESLATI (1991) rapportent que dans certains secteurs de la plaine de Sidi Bouzid, le
décapage observé suite aux inondations de janvier 1990 a dépassé 70 cm. L'ampleur de ce
phénomène explique en bonne partie l'abondance des matières solides charriées par les oueds
lors des événements hydrologiques exceptionnels. Ainsi, lors des inondations de mars 1973,
l'apport solide de l'oued Medjerda vers la basse vallée a atteint 100 millions de tonnes en cinq
jours, soit l'équivalent de son apport moyen en cinq ans (L. HENIA et al., 2008). En janvier
1990, le volume des sédiments transités par l'oued El-H'tab (Tunisie centrale) à sa sortie du
djebel Kharroub (Khanguet Ezzazia) a été estimé à 355010 m3 pour un bassin versant de
2200 km2 (A. HAMZA, 1993), ce qui représente une dégradation spécifique d'environ
161 m3/km2 (1,61 m3/ha).
2/ Une recrudescence de l'entaille linéaire et une accélération du phénomène de ravinement :
À titre d'exemple, lors des inondations de 1969, l'oued Elben, dans les Basses Steppes tuni-
siennes, s'est localement encaissé de plus de quatre mètres (J.L. BALLAIS, 1973). Au sud-
ouest de la ville de Sfax, le Tarfaoui a creusé son lit d'environ deux mètres sur une longueur
de six kilomètres entre Markez Chaâl et Borj La Gare (N. FEHRI, 2007). En outre, lors de ces
événements, de nombreuses ravines se forment et ne cessent ensuite d'évoluer par érosion
régressive, constituant dans des cas extrêmes, mais hélas assez courants, de véritables paysa-
ges de bad-lands.
3/ Un remarquable élargissement des lits des oueds : En 1969, l'oued Elben, déjà cité, s'est
aménagé un nouveau lit, large de 400 m, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de la ville
de Mezzouna (J.L. BALLAIS, 1973). Près du quartier El-Malga, à environ 500 m de la
confluence avec la Medjerda, l'oued Mellègue s'est élargi d'une vingtaine de mètres suite aux
crues de 2000 et 2003.
154
4/ D'importants phénomènes de dépôt : Les énormes volumes de sédiments mobilisés lors des
inondations s'accumulent surtout dans les zones où la pente diminue pente, ainsi que dans les
secteurs évasés. En zones rurales, ces atterrissements sont les bienvenus sur les terrains non
cultivés, car ils sont souvent riches en éléments fertilisants et offrent donc de meilleurs
rendements dans le cas d'une exploitation ultérieure. En revanche, sur les champs cultivés et
en particulier dans les périmètres irrigués, ils sont souvent mal accueillis, car ils ensevelissent
les cultures et peuvent endommager les équipements d'irrigation. Dans le secteur de Swais-
siya, près de la confluence entre les oueds Mellègue et Medjerda, plusieurs dizaines d'hectares
de blé ont été complètement recouverts par une couche d'alluvions fines, épaisse parfois de
plus d'un mètre, à la suite des inondations de mai 2000 et de janvier 2003 (L. LAHMAR,
2005).
Il va sans dire que les sédiments charriés par les écoulements lors de ces grandes crues
constituent aussi une véritable menace pour les ouvrages de rétention (barrages, lacs colli-
naires) construits sur les cours d'eau (Photo 1). En fait, ils participent activement à leur
colmatage, réduisant ainsi leur durée de vie. En 2002, les grands barrages tunisiens étaient
globalement privés de 22 % de leur capacité initiale, une perte qui s'explique en grande partie
par la fréquence des fortes crues (L. HENIA et al., 2008).
Retenue colmatée
Digue
Déversoir
En ville, ces sédiments peuvent s'avérer très néfastes ; cas de la ville de Meknassy dont
certaines rues ont été enfouies sous une couche d'alluvions épaisse de plusieurs décimètres
lors des inondations des 21 et 22 janvier 1990 (A. HAMZA et al., 1991).
155
La réponse n'est pas aussi simple qu'on pourrait le penser. Sans prétendre être exhaustif,
nous essaierons, dans ce qui suit, d'apporter quelques éléments de réflexion.
Pour l'étude de l'évolution des précipitations en Tunisie, on va se baser sur les données de
la station de Tunis-Manoubia. En service depuis 1887, elle est la plus ancienne du pays. Il
s'agit d'une station côtière, de basse altitude, où la moyenne annuelle (de septembre à août) est
de l'ordre de 456 mm sur la période 1887-2005. L'hiver y est la saison la plus pluvieuse et
totalise 40 % du cumul annuel moyen. L'automne vient en deuxième position (31 % du total
annuel moyen), mais il est connu pour ses fortes averses. Viennent ensuite, en ordre décrois-
sant, le printemps (23,6 %), puis l'été qui est sec.
900
2
r = 0,0117
800
700
P (mm)
600
500
400
300
200
1986-87
1890-91
1894-95
1898-99
1902-03
1906-07
1910-11
1914-15
1918-19
1922-23
1926-27
1930-31
1934-35
1938-39
1942-43
1946-47
1950-51
1954-55
1958-59
1962-63
1966-67
1970-71
1974-75
1978-79
1982-83
1986-87
1990-91
1994-95
1998-99
2002-03
Total annuel (mm) Moyenne mobile 10 ans Moyenne mobile 30 ans
Figure 1 - Évolution des précipitations annuelles à la station
de Tunis-Manoubia entre 1887-88 et 2006-07.
Source des données brutes : Direction Générale des Ressources en Eau.
450
2
r = 0,0335
400
350
300
P (mm)
250
200
150
100
50
0
1986-87
1890-91
1894-95
1898-99
1902-03
1906-07
1910-11
1914-15
1918-19
1922-23
1926-27
1930-31
1934-35
1938-39
1942-43
1946-47
1950-51
1954-55
1958-59
1962-63
1966-67
1970-71
1974-75
1978-79
1982-83
1986-87
1990-91
1994-95
1998-99
2002-03
0
50
100
150
200
250
300
0
50
100
150
200
250
300
350
400
1986-87 1986-87
1890-91 1890-91
1894-95 1894-95
1898-99 1898-99
1902-03 1902-03
1906-07 1906-07
1910-11 1910-11
1914-15 1914-15
1918-19 1918-19
1922-23 1922-23
1926-27 1926-27
1930-31 1930-31
1934-35 1934-35
1938-39 1938-39
1942-43 1942-43
1946-47 1946-47
1950-51 1950-51
1954-55 1954-55
1958-59 1958-59
1962-63 1962-63
2
1966-67 1966-67
1970-71 1970-71
2
1974-75 1974-75
de Tunis-Manoubia entre 1887-88 et 2005-06.
1982-83 1982-83
r = 0,0035
1986-87 1986-87
1990-91 1990-91
Figure 3 - Évolution des précipitations hivernales à la station
mensuel, et par conséquent aussi aux pas de temps saisonnier et annuel. Les tendances signifi-
catives représentent des exceptions mensuelles isolées dans un contexte de non significativité.
Elles ne revêtent une réelle importance que dans une seule région, la Grèce".
En Tunisie, le constat fait pour la station de Tunis-Manoubia, vaut pour d'autres régions.
À titre d'exemple, L. HENIA et Z. HLAOUI (2011) ont cherché à déterminer la tendance
évolutive des précipitations aux échelles annuelle, saisonnière et mensuelle dans les plaines et
les bassins intra-telliens. Ils se sont aperçus que les séries de données portant sur l'ensemble
du XXème siècle, pas plus que celles portant sur les dernières décennies, n'indiquent une
tendance significative, ni à la hausse, ni à la baisse. Il en irait de même pour l'évolution des
maxima pluviométriques, ajoutent-ils.
atmosphère-océan). Les variations des températures et des précipitations sont données par
rapport à la période de référence 1961-1990.
Il n'en demeure pas moins que l'impact de ce réchauffement sur les autres éléments du
climat, et en particulier sur les précipitations, reste sujet à controverse. À ce jour, la question
est loin d'être tranchée.
Quoi qu'il en soit, nous ne sommes pas en mesure de juger si ces projections sont fiables
ou pas, question qui dépasse notre domaine de compétence. Nous ne voulons pas non plus
attiser un débat, qui n'est peut-être pas fondamentalement inutile, mais qui tourne très vite à la
polémique, surtout dès qu'il est politisé.
Néanmoins nous pensons que sagesse est de se dire que les échéances de 2030 et 2050
sont assez proches. Que faire alors si, d'ici là, ces prévisions s'avéraient exactes ? Principe
de précaution oblige, on gagnerait à engager, le plus tôt possible, une réflexion prospec-
tive sérieuse visant à rechercher, dès maintenant, des solutions économiques, techniques et
législatives permettant de faire face et/ou de s'adapter aux différentes situations auxquelles
160
nous serions confrontés dans le cas où cette péjoration climatique viendrait à se concrétiser
dans les deux à quatre prochaines décennies.
Cette légère diminution des débits maximaux irait à l'encontre de l'hypothèse d'une
augmentation des précipitations au cours des dernières décennies et confirmerait plutôt leur
stabilité.
Mais, il est à signaler qu'en dépit du fait qu'elle soit statistiquement non significative,
cette légère tendance à la baisse peut s'expliquer par au moins deux facteurs :
- Tout d'abord, le caractère exceptionnel des crues enregistrées au début des séries hydromé-
triques traitées, notamment au cours de l'automne 1969 au centre du pays et de l'hiver 1973
dans le Nord. Le retour à des conditions plus habituelles au cours des années suivantes se
traduit statistiquement par une tendance baissière.
- Cette tendance pourrait être également la conséquence de l'écrêtement et du laminage des
crues en relation avec la construction de barrages, notamment après les années 1970. Cela
est surtout valable pour l'oued Medjerda (Fig. 5). En 2007, la Tunisie disposait de 28 grands
barrages opérationnels, dont 22 construits après 1970.
Nous estimons, donc, qu'à défaut d'avoir indubitablement démontré l'impact du réchauf-
fement climatique sur les précipitations et, plus exactement, à défaut d'avoir prouvé que
celles-ci sont en train de changer de régime dans le sens d'une augmentation de volume et/ou
d'intensité, nous avons au moins la certitude que les changements hydrologiques survenus
suite à l'action de l'homme au cours des quatre à six dernières décennies, constituent un fait
avéré.
161
3000 2800
2500
3
annuelles des débits instantanés de la
Medjerda à la station de Bousalem – 1500
Tunisie du Nord (1967-2003). 987 1020
1000 847 837
Source des données brutes : Direction 2
721
598 568
Générale des Ressources en Eau. r = 0,012
500
01/01/68
01/01/71
01/01/74
01/01/77
01/01/80
01/01/83
01/01/86
01/01/89
01/01/92
01/01/95
01/01/98
01/01/01
1000
905
900
800
01/09/1972
01/09/1975
01/09/1978
01/09/1981
01/09/1984
01/09/1987
01/09/1990
01/09/1993
01/09/1996
01/09/1999
01/09/2002
800
690
700
600
Figure 7 - Valeurs maximales
Débit max (m /s)
482
annuelles des débits instantanés de 500
3
446
l'oued El-Thab à la station de 400
Khanguet Zazia – Tunisie centrale 300
(1967-2003). 181 171 2
200 r = 0,104
Source des données brutes : Direction
100
Générale des Ressources en Eau.
0
01/09/67
01/09/70
01/09/73
01/09/76
01/09/79
01/09/82
01/09/85
01/09/88
01/09/91
01/09/94
01/09/97
01/09/00
162
Le bassin versant de l'oued Medjerda, le plus important cours d'eau de la Tunisie, cons-
titue le château d'eau du pays. Il fournit à lui seul en moyenne un milliard de m3 par an, soit
37 % des flux annuels moyens en eau de surface de tout le pays (estimés à 2,7 milliards de
m3). Afin de mobiliser cet important potentiel hydrique, plusieurs barrages ont été érigés sur
la Medjerda et ses affluents, depuis l'époque coloniale pour les plus anciens. Dans l'ordre
chronologique de leur construction, les plus importants sont : Béni M'tir (1954), Nebeur
(1955), Lakhmès (1966), Kasseb (1969), Bou Hertma (1976), Sidi Salem (1982) et Siliana
(1990).
De tous ces barrages, celui de Sidi Salem est le plus imposant. Il est construit sur le cours
principal de l'oued Medjerda à l'ouest de Medjez El-Bab. Sa capacité de stockage à la cote
normale, après les deux rehaussements successifs en 1997 et 1999, est d'environ 750 millions
de m3. Outre l'alimentation en eau potable, l'irrigation et la production d'hydroélectricité, cet
ouvrage est conçu pour protéger la basse vallée de la Medjerda contre les inondations, en
exerçant le laminage des débits de pointe, notamment lors des plus fortes crues. De fait, le
barrage a permis de diviser le débit de pointe de crue centennal par trois. À la station de
Slouguia, ce dernier est passé de 3300 m3/s avant la construction du barrage à 1100 m3/s
après son entrée en service (Y. ZAHAR et Z. BENZARTI, 2008).
Mais, revers de la médaille, la mise en service de ce barrage a provoqué une nette pertur-
bation du régime hydrologique de l'oued Medjerda. Les crues maximales étant laminées, le
curage du lit n'est plus assuré. Les lâchers d'eau turbide, auxquels on procède de temps à
autre, via la vanne de vidange de fond, pour dévaser la retenue (dans laquelle se déposent en
moyenne 4,8 millions de m3 par an), ont un effet qui reste bien insuffisant pour chasser les
sédiments terrigènes jusqu'à la mer. Cela est d'autant plus vrai que la basse vallée de la
Medjerda, surtout dans sa partie deltaïque, est caractérisée par une pente très faible, ce qui
constitue un facteur défavorable à l'écoulement rapide des eaux. De ce fait, le lit du cours
d'eau, en aval du barrage, connaît depuis trois décennies un processus d'exhaussement, qui se
traduit par une diminution de la section mouillée et une réduction de la débitance.
Signalons aussi que l'écrêtement des fortes crues par les barrages a favorisé le dévelop-
pement d'une ripisylve dense de part et d'autre du lit mineur (Photo 2). Cette végétation freine
l'écoulement près des berges en hautes eaux, ce qui réduit la capacité de transit, augmente le
risque d'inondation et favorise le piégeage des éléments transportés.
Par ailleurs, plusieurs ponts font obstacle à l'écoulement (Jendouba, Bousalem, Medjez
El-Bab, Djedeïda…) et aggravent la situation (Photo 3).
Medjez El-Bab
GP5
vers Tunis
Slouguia
0 1 km
GP5
vers Le Kef
Figure 8 - Zones inondées par la Medjerda dans le secteur de Medjez El-Bab en mars
1973 et en janvier-février 2003 (d'après Y. ZAHAR et Z. BENZARTI, 2008).
Le même phénomène s'observe aussi plus à l'amont, sur le cours moyen de la Medjerda,
dans la plaine de Jendouba-Bou Salem. Au niveau de la station hydrométrique de Jendouba,
les profils transversaux levés en mars 1973 et en août 2000 montrent une diminution de la
section mouillée de 17 % à la cote 8,5 m (N. BALTI, 2003, in L. LAHMAR, 2005).
L'impact de l'urbanisation sur les processus hydrologiques n'est plus à démontrer. Cet
impact se traduit par une augmentation des coefficients de ruissellement inhérente à l'accrois-
sement des surfaces imperméables et par une modification de l'écoulement des eaux.
166
des inondations aux conséquences parfois graves. C'est surtout le cas dans le quartier bas de
Sidi H'cine, sinistré suite aux épisodes pluviométriques du 16 au 18 et du 24 septembre 2003.
l'accroissement des débits de pointe. Dès 1978, E.J. RIODIAN et al. font état d'augmentations
très significatives des débits de pointe, pouvant atteindre un facteur 10, dans des bassins
versants largement imperméabilisés (in C. COSANDEY et M. ROBINSON, 2000). Les obser-
vations faites lors des inondations qui ont touché le Grand Tunis au cours des années 2000,
notamment celles de septembre 2003 et d'octobre 2007, vont dans ce sens. Tous les récits
relatifs à ces événements insistent, en effet, sur la rapidité de la montée des eaux et la violence
des écoulements (W. CHOUARI, 2006 ; N. FEHRI et al., 2007, 2009 ; etc.).
Par ailleurs, cette nouvelle situation caractérisée par une importante augmentation des
quantités d'eau écoulées en milieu urbain a révélé un autre problème : les anciens réseaux
d'évacuation des eaux pluviales datant des années 1960 et 1970, conçus pour des événements
d'une récurrence décennale à vingtennale, sont devenus sous-dimensionnés et incapables
d'évacuer les eaux de ruissellement (N. FEHRI, 2011).
(%)
GP1
GP1
Lorsqu'elles sont parallèles au sens de l'écoulement, les routes et les rues peuvent fonc-
tionner comme de véritables canaux, généralement rectilignes, avec des pentes longitudinales
variables et qui présentent toujours une faible rugosité. Par conséquent, les écoulements qui
les empruntent peuvent atteindre des hauteurs et des vitesses aux effets dévastateurs. Les
dégâts qui sont alors enregistrés touchent surtout les véhicules qui sont facilement emportés
par les flots du fait de leur grande flottabilité.
170
Les exemples illustrant ce cas de figure ne manquent pas. Certes, les inondations catas-
trophiques du 13 octobre 2007 qui ont fait 16 morts dans le secteur de Sabbalet Ben Ammar,
sont dues avant tout à la montée rapide des eaux de l'oued Kammoun suite aux fortes pluies
orageuses qui se sont abattues sur tout le Grand Tunis dans le milieu de l'après-midi (93 mm à
la station de Tunis-Carthage ; 135,5 mm à La Manoubia ; et un record de 184 mm à la
Goulette). Mais cet événement tragique est dû également aux aménagements réalisés dans le
secteur, qui ont manifestement modifié les conditions d'écoulement du cours d'eau. En effet,
depuis la construction de l'autoroute reliant Tunis et Bizerte (A3), celui-ci présente une
section considérablement réduite, coincé qu'il se trouve maintenant entre le talus naturel, en
rive gauche, et l'autoroute, en rive droite, dont le remblai se comporte comme une véritable
digue (Photo 6).
Or, pour un même débit, le rétrécissement de la section mouillée provoque la montée des
eaux et l'accélération de la vitesse, ce qui rend donc les écoulements plus violents. Les
automobilistes en provenance de la région de Bizerte qui ont eu le malheur de se trouver sur
la nationale GP8 (construite dans le lit majeur, sur la rive gauche au pied du talus naturel), ont
été surpris par la montée soudaine et violente des eaux. La plupart des victimes ont été
emportées par les flots dans leur voiture. Certaines ont été retrouvées plusieurs kilomètres en
aval, dans la plaine deltaïque de la Medjerda (N. FEHRI et al., 2009).
171
V - CONCLUSION
Les inondations qui ont à maintes reprises concerné la Tunisie, surtout au cours des cinq
dernières décennies, ont amené à chaque fois les médias et l'opinion publique à poser la
question des responsabilités. Certains vivent ces événements comme une fatalité, d'autres
pensent que les inondations et les dégâts humains et/ou matériels qu'elles engendrent peuvent
être évités.
La relation entre ces événements extrêmes et le changement climatique est souvent mise
en avant, notamment depuis les inondations de 2003 et 2007 dans le Grand Tunis et de 2009 à
Redayef. Or, en dehors du débat scientifique que l'on peut avoir sur cette question, cette
hypothèse apparaît comme une facilité à bien des égards. Elle permet, en effet, aux décideurs
de se décharger de toute responsabilité en mettant les catastrophes sur le compte de la fatalité
climatique. Après chaque grande inondation, il y a eu et il y aura toujours un délégué, un
gouverneur, un haut fonctionnaire ou même un ministre qui ressortira les vieux poncifs
devenus habituels en la matière.
Cette hypothèse est d'autant plus dérangeante que l'analyse des chroniques pluviométri-
ques des dernières décennies ne semble pas révéler de tendances claires et significatives, ni à
la hausse, ni à la baisse, des épisodes extrêmes. Certes, il n'est pas question de négliger le rôle
majeur de l'aléa pluviométrique dans ces événements, qui sont responsables de dommages
matériels et surtout humains de plus en plus considérables. Mais nous pensons que l'évolution
récente de l'occupation des sols, caractérisée essentiellement par l'extension rapide des
espaces urbains, constitue vraisemblablement la cause principale de la récurrence accrue des
inondations catastrophiques.
Le problème vient du fait qu'aujourd'hui en Tunisie, et notamment dans les grandes villes,
une population très nombreuse vit dans des zones inondables, avec des enjeux économiques et
des contraintes sociologiques considérables. Ainsi les solutions, théoriquement simples, sont-
elles devenues en pratique, pour l'essentiel, chimériques. La marge de manœuvre laissée aux
acteurs concernés par le risque inondation est, en effet, très limitée. Il n'en demeure pas moins
qu'un certain nombre de points doivent être améliorés. L'action doit être construite sur la base
de notre capacité de résilience, notion chère à A. DAUPHINÉ (2005), c'est-à-dire notre capacité
plus ou moins grande et rapide à assimiler les changements hydrologiques induits par nos
propres actions. À cet effet, il est clair qu'un grand effort reste encore à faire en matière de
prévision et surtout d'alerte. Les progrès réalisés dans le domaine de la prévision hydro-
météorologique, ainsi que dans le domaine des télécommunications (stations télétransmises,
internet, téléphonie mobile…), devraient permettre une meilleure circulation, en temps réel,
des informations, d'abord entre les services de l'autorité publique concernés (la Météorologie
Nationale, la Protection Civile, la Garde Nationale…), puis entre ces services et la population.
La catastrophe du 13 octobre 2007 à Sabbelet Ben Ammar n'aurait-elle pas pu être évitée
simplement si l'on avait conseillé ou imposé à temps aux automobilistes venant de la région
de Bizerte vers Tunis de prendre l'autoroute A3 au lieu de la nationale GP8 ?
En zones dangereuses, des plans d'évacuation doivent être prévus, avec interdiction de
toute nouvelle forme d'installation. En zones susceptibles d'être plus légèrement inondées, les
habitations, les locaux et les infrastructures doivent respecter un certain nombre de mesures
d'adaptation. Bien entendu, cela suppose que l'on dispose au préalable de documents cartogra-
phiques des zones inondables à grande échelle. Il est grand temps que nos communes concer-
nées par le risque inondation se dotent systématiquement d'un Plan de Prévention du Risque
172
Inondation (PPRI), à l'image de leurs homologues d'autres pays, dont la France. À cet égard,
la méthode hydrogéomorphologique, d'un coût relativement faible, a permis des avancées
considérables (J.L. BALLAIS et al., 2011). En Tunisie, si elle n'en est malheureusement qu'à
ses balbutiements et constitue un champ de recherche appliquée à promouvoir, des travaux
sont déjà en cours, par exemple pour la ville de Medjez El-Bab.
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