Résilience
Résilience
Résilience
Auteur:
William Pinel
Author:
Date: 2009
Type: Mémoire ou thèse / Dissertation or Thesis
Référence: Pinel, W. (2009). La résilience organisationnelle : concepts et activités de
formation [Master's thesis, École Polytechnique de Montréal]. PolyPublie.
Citation: https://publications.polymtl.ca/8443/
URL de PolyPublie:
https://publications.polymtl.ca/8443/
PolyPublie URL:
Directeurs de
recherche: Benoît Robert
Advisors:
Programme:
Génie industriel
Program:
LA RESILIENCE ORGANISATIONNELLLE :
CONCEPTS ET ACTIVITES DE FORMATION
WILLIAM PINEL
DEPARTEMENT DE MATHEMATIQUES ET DE GENIE INDUSTRIEL
ECOLE POLYTECHNIQUE DE MONTREAL
NOTICE: AVIS:
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1+1
Canada
UNIVERSITE DE MONTREAL
Ce memoire intitule :
LA RESILIENCE ORGANISATIONNELLLE :
CONCEPTS ET ACTIVITES DE FORMATION
REMERCIEMENTS
Un travail de recherche effectue dans le cadre d'une maitrise presente un reel defi pour
un etudiant. Ceci a ete rendu possible grace a l'aide de nombreuses personnes que je
tiens a remercier.
J'aimerais dans un premier temps remercier mon directeur de recherche, Benoit Robert,
pour m'avoir permis de realiser ma maitrise au sein du Centre risque & performance,
m'avoir guide tout au long de mes travaux, et de maniere plus generate, pour les chances
qu'il m'a offert de m'impliquer au sein de l'Organisation de la Securite Civile du
Quebec.
Je n'oublie pas egalement le soutien moral de mes chers collegues de bureau, Jean-Yves
Pairet, Geraldine Guichardet, Romain Pellet, Walid Khayate et Valerie Zummo, qui
m'ont permis de garder un si bon souvenir de cette experience.
Je souhaite, enfin, remercier les membres de mon jury pour leur temps precieux consacre
a 1'evaluation de ce memoire.
V
RESUME
Nos travaux de recherches sont done novateurs dans le sens ou ils apportent une reponse
a cette problematique de concepts de resilience. Le sujet de recherche de ce memoire est
done le developpement de concepts de base en resilience organisationnelle, ainsi que le
developpement d'activites de formation pour rendre ces concepts accessibles a des non
specialistes.
Afin de remplir le deuxieme objectif de ce memoire, des activites de formation ont ete
concues afin de rendre les concepts de resilience accessibles a des non specialistes.
Celles-ci ont ete developpees sous la forme de modules et sont a present operationnelles.
De nombreuses applications ont ete operees pour valider les concepts de resilience et les
activites de formation. A la fois dans un contexte universitaire et dans un contexte de
securite civile, les concepts de resilience ont ete testes et valides. En particulier, les
concepts de resilience ont ete valides aupres du Ministere de la Securite Publique du
Quebec, qui a maintenant integre les concepts dans sa demarche gouvernementale visant
a accroitre la resilience des systemes essentiels au Quebec. Cette application au
gouvernement du Quebec est renforcee par le developpement d'outils operationnels.
Ceux-ci sont maintenant utilises par le gouvernement dans le cadre de la premiere etape
de sa demarche de resilience.
Finalement, ces travaux de recherches ont demontre de nombreux interets puisqu'ils ont
permis l'etablissement d'une reelle terminologie de base en resilience qui pourra etre
utilise dans de nombreux domaines. L'operationnalisation de tous ces concepts demeure
a present encore a etre teste, notamment par le biais du developpement d'outils de
gestion pratiques pour evaluer et gerer la resilience au sein d'une organisation.
Vll
ABSTRACT
The growing sensibility of organizations against hazards and the possibility of a disaster
highly affecting the activities urge these organizations to consider the resilience as a key
point of their strategy. Resilience has then become a stake for all these organizations, in
order to enhance the management of daily hazards. Moreover, this will of resilience
enhancement, is driven by new political reforms of some governments that made it their
first priority.
Our researches are thus innovative as they answer this problematic of the concept of
resilience. The topic of this dissertation is the development of basic concepts in
organizational resilience and training courses in order to popularize these concepts.
To reach this goal, an analysis of existing resilience definitions and assessment methods
was produced. From this point, the main concepts around resilience were defined. The
chosen approach to define resilience is a consequence-based approach. This approach,
developed by Centre risque & perfomance, is based on the consequences linked to the
deterioration and loss of a resource used by an organization. The system-based approach
was also recommended to design an organization. This one was then defined by
functionnal groups using inputs and providing outputs. These two approaches brought a
new and multidisciplinary vision of an organization's resilience. Finally, a straight and
complete definition of resilience was set.
Vlll
In order to achieve the second target of this dissertation, training courses have been
designed to popularize these concepts. Those were developped through modules and are
currently operationnal.
Many applications have been set to validate resilience concepts and training courses. As
in an academic context and in professional context, resilience concepts have been tested
and validated. In particular, these concepts has been confirmed by the Ministere de la
Securite Publique du Quebec, who have integrated those concepts in its governmental
approach aimed to improve the resilience of critical systems in Quebec. This application
at the government of Quebec is strengthened by the development of operational tools.
These tools are currently used by the government as part of its first step in its resilience
approach.
Finally, these researches have shown many interests since they establish a true
terminology in resilience that will be used in many domains. The operationalization of
all these concepts remains to be tested, notably through the development of management
tools to assess and manage resilience within an organization.
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS iv
RESUME v
INTRODUCTION 1
CONCLUSION 113
REFERENCES 115
ANNEXES 123
LISTE DES TABLEAUX
NOTE DE L'AUTEUR
INTRODUCTION
C'est dans ce contexte de forte dependance des systemes et des organisations que le
concept de resilience organisationnelle est ne, tant dans le domaine publique que le
prive. Les gouveraements ont par exemple integre le concept de resilience dans leurs
priorites politiques afin de rendre leurs societes plus resilientes (The Reform Institute,
2008). Le secteur industriel a, quant a lui, integre le concept de resilience pour traduire
sa capacite de continuite operationnelle.
2
Le premier chapitre fait un etat des lieux des definitions et methodes d'appreciation de la
resilience presentes dans la litterature. Nous verrons comment la resilience se definit
dans les autres domaines que celui organisationnel pour comprendre comment s'est
construite la definition de la resilience organisationnelle. Nous analyserons egalement
les outils et methodes d'evaluation de la resilience presentes dans la litterature.
Le deuxieme chapitre presente les differentes contraintes qui font suite aux recherches
dans la litterature. Ainsi, cette partie introduit le sujet de ce memoire et les objectifs qui
y sont relies.
afin de voir comment evaluer l'etat de resilience d'une organisation. Enfin, les concepts
relatifs aux modes de gestion de la resilience seront expliques, en les illustrant a partir
d'une etude de cas.
Finalement, le dernier chapitre est une conclusion generale qui vient clore ce memoire
en rappelant les contributions de 1'etude et en identifiant les axes de recherches et
d'application offerts par ce travail.
4
Comme le montre la Figure 1.1, une organisation utilise des ressources provenant
d'entites internes ou externes pour remplir une ou plusieurs missions via des activites.
ORGANISATION
ACTIVITES
Entiles - ^ X Ressources. Ml£gSION(S) N R e s s o u r c e S )
externes ~ | / y services, etc > —•—•%/ services, etc
~\A
Critiques
u
DeSoufien
Le concept de resilience s'est largement developpe dans le cadre des organisations dites
de support a la vie, egalement appelees infrastructures essentielles.
5
La resilience apparait done comme une capacite de prise en charge face aux
perturbations dans le domaine de la securite civile. Cependant, le domaine industriel
s'est egalement approprie le concept. Le concept de resilience peut done s'appliquer aux
deux domaines suivants :
le domaine de la securite civile: face a 1'augmentation des catastrophes, les
gouvernements cherchent de plus en plus a ameliorer la resilience de leur
systeme d'energie, de leur systeme financier, de leur systeme de transport, de
leur systeme de sante, etc. Ces politiques tendent done a rendre leur nation plus
resiliente (MSP, 2008b) ;
le domaine industriel: Fobjectif de rendre plus resiliente une industrie est
d'assurer une continuite de ses operations face a des aleas, tels que, par exemple,
des coupures d'electricite ou des problemes d'approvisionnement en matieres
premieres (Bell Canada, 2009).
Nous allons done voir comment le concept de resilience se definit dans le cadre d'une
organisation et quelles sont les methodes devaluation de la resilience.
6
Etymologiquement, le mot resilience vient du latin resilio qui signifie « sauter en arriere,
rebondir, rejaillir» (Gaffiot, 1934). Cyrulnik (1998) interprete l'etymologie du mot
comme un ressaut vers un nouvel equilibre lorsqu'il dit que la resilience signifie « non
pas ressauter a la meme place comme si rien ne s'etait passe, mais ressauter un petit peu
a cote pour continuer d'avancer ».
Bien que la resilience se retrouve dans de nombreux domaines, c'est a la physique que
Ton doit la premiere definition. Le dictionnaire Le Robert (2009) definit d'ailleurs la
resilience comme etant «le rapport de l'energie cinetique absorbee necessaire pour
provoquer la rupture d'un metal, a la surface de la section brisee. La resilience, qui
s'exprime en joules par cm2, caracterise la resistance au choc ».
En ecologie, le concept existe depuis de nombreuses annees mais s'est plus largement
developpe en relation avec 1'emergence du concept de developpement durable. En effet,
7
les travaux de recherche sur la resilience des systemes se sont multiplies lorsque les
gouvernements ont commence a mettre en place des politiques de developpement
durable visant a proteger leurs ecosystemes et leurs societes (Da Cunha & Ruegg, 2003).
La definition la plus communement utilisee en ecologie est celle de Holling (1973). II
definit la resilience comme etant «la mesure de la perturbation exterieure (comme les
catastrophes naturelles) que peut subir un ecosysteme sans changer d'etat
qualitativement ». II s'agit, selon l'ecologiste, de la capacite d'un ecosysteme a resister a
des perturbations exterieures et a se reconstruire s'il y a des dommages.
Le Stockholm Resilience Centre (2009) precise quant a lui que la resilience peut etre
assimilee au temps de retour a l'equilibre d'un systeme, ou a la vitesse necessaire pour
revenir a cet etat anterieur.
Par ailleurs, l'ecosysteme peut saisir des opportunites pour continuer d'avancer lors
d'une perturbation : Aschan-Leygonie (2004) explique que lors d'une perturbation, « le
systeme n'est pas marque par un retour a l'equilibre, expression d'un comportement de
resistance, mais reagit au contraire de maniere souvent positive, creatrice, grace a de
multiples changements et reajustements ». Ce point de vue est comparable a celui de
Cyrulnik(1998).
Dans le domaine de la psychologie, la resilience est definie par Mangham et al. (1995)
comme etant «l'aptitude des individus et des systemes (les families, les groupes et les
collectivites) a vaincre l'adversite ou une situation de risque. ». Le psychiatre Lemay de
l'Hopital Ste-Justine de Montreal definit la resilience psychologique comme «la
capacite pour un sujet confronte a des stress importants [...] de mettre en jeu des
mecanismes adaptatifs lui permettant non seulement de tenir le coup mais aussi de
rebondir en tirant un certain profit d'un tel affrontement» (Lemay, 2000). Nous
retrouvons ici les notions de changement d'equilibre lors d'une perturbation promue par
8
Cyrulnik (1998) et l'interet de tirer profit des aleas du passe explique par Aschan-
Leygonie (2004).
En informatique, la resilience se definit comme la tolerance aux pannes, aux bogues, aux
failles. Un systeme informatique resilient sera done par exemple un systeme capable de
fonctionner malgre des bogues (Najjar & Gaudiot, 1990). Une notion importante qui
apparait dans cette definition est que les defaillances du systeme sont percues comme
inevitables et done sont acceptees selon des criteres. L'informaticien cherche done a
developper un systeme capable de fonctionner en mode degrade.
L'etymologie du mot resilience ainsi que les definitions dans les domaines physique,
ecologique, psychologique et informatique mettent en lumiere les concepts importants
presentes au Tableau 1.1.
Tableau 1.1 - Les domaines de la resilience
Domaine Concepts associes
Etymologie Capacite de ressauter, de rejaillir
Physique Capacite de resistance aux chocs mecaniques
Capacite d'absorber une perturbation sans changer d'etat
Ecologie
Temps de retablissement d'un ecosysteme apres une perturbation
Capacite de surmonter un traumatisme et de retrouver un
Psychologie
equilibre
Informatique Capacite de fonctionner en mode degrade
La resilience se definit done dans tous ces domaines comme une capacite que le systeme
deploie pendant ou apres une perturbation, tout en s'adaptant et tirant profit des lecons
du passe.
Le concept de resilience organisationnelle existe depuis les annees 1990, mais ce n'est
que depuis les recents bouleversements (crise du verglas au Quebec en 1998, attentats du
9
11 septembre 2001 aux Etats-Unis, ouragan Katrina en 2005 aux Etats-Unis, etc) que
celui-ci s'est fortement repandu dans l'opinion publique.
Un parallele peut etre fait avec les quatre dimensions de la gestion des risques definies
par le Ministere de la Securite Publique du Quebec (MSP, 2008a):
- prevention;
- preparation;
- intervention;
- retablissement.
La resilience organisationnelle est done une capacite que deploie l'organisation avant la
perturbation (dans la phase de prevention et preparation), mais egalement pendant la
perturbation (dans la phase d'intervention) et enfin apres la perturbation (dans la phase
de retablissement).
10
Selon Madni & Jackson (2009), la resilience organisationnelle s'articule selon quatre
axes : eviter, resister, s'adapter et se relever (Figure 1.3).
(Reconfiguration) fR«oiWK»t
Figure 1.2 - Les quatre axes de la resilience (Madni & Jackson, 2009)
Les quatre axes de la resilience organisationnelle promue par Madni & Jackson (2009)
sont done :
eviter les perturbations : cet axe de la resilience traduit le besoin d'anticipation
des aleas de maniere a etre proactif;
- resister face aux perturbations : cet axe de la resilience traduit le besoin de
robustesse du systeme pour absorber les chocs sans modifier son equilibre ;
s'adapter : cet axe de la resilience traduit le besoin de flexibilite du systeme pour
se reconfigurer en fonctions des perturbations subies ;
se relever : cet axe de la resilience traduit la capacite du systeme a retrouver un
etat d'equilibre, aussi proche possible que celui existant avant la perturbation.
Cette approche de la resilience permet aux auteurs de deduire que les trois proprietes
essentielles d'une organisation resiliente sont l'anticipation des perturbations,
l'apprentissage des perturbations passees et l'adaptation pour toujours avoir une capacite
de reponse proche de la realite.
11
McManus et al. (2008) definissent quant a eux la resilience comme etant la fonction de
trois parametres :
la connaissance de son environnement: l'organisation doit connaitre entierement
son environnement externe et interne via notamment la connaissance de ses
vulnerabilites ;
la gestion de ses vulnerabilites critiques (cles de voute): il s'agit des
composantes internes de l'organisation qui ont un impact negatif significatif lors
d'une crise ;
la capacite d'adaptation : il s'agit de la culture de l'organisation qui lui permet de
prendre des decisions au bon moment et de la bonne maniere, a la fois lors d'une
crise et dans les operations quotidiennes.
Un autre aspect important, egalement aborde dans la litterature, est le deploiement des
ressources. Vogus & Sutcliffe (2007) precisent que la capacite d'une organisation a etre
resiliente face a une perturbation est intimement liee a sa capacite a :
- planifier les ressources necessaires pour faire face a la perturbation (planification
en termes d'echeancier, de marge de manoeuvre et de budget);
anticiper le deploiement des ressources pour etre proactif face a une
perturbation ;
deployer rapidement les ressources necessaires en bon nombre et au moment
adequat.
Comme dans les autres domaines de la resilience, certains auteurs expliquent qu'une
organisation resiliente peut tirer profit d'une perturbation grace aux lecons du passe.
Ainsi, Valikangas & Merlyn (2005) expliquent que «les entreprises resilientes sont
capables de faire face a des changements [...] en se transformant et en ressortant meme
plus fortes qu'auparavant».
12
1.2.3 Synthese
Ces auteurs constatent neanmoins qu'il est souvent difficile d'implanter le concept de
resilience dans les organisations de par le fait que ce concept parait loin des
preoccupations plus tangibles, telles que la production de valeur ajoutee a court terme ou
un retour rapide sur investissement (McManus et al., 2008).
Par exemple, selon Madni & Jackson (2009), les methodes a privilegier pour evaluer et
ameliorer la resilience d'une organisation sont:
1'evaluation traditionnelle des risques a partir de matrices du type probabilite
d'occurrence/impact (Figure 1.3);
l'analyse couts/benefices pour la prise de decision ;
la gestion proactive des risques a partir de systemes d'alertes precoces.
Elevee
Risque eleve
Risque moyen
"*» g Moyenne Risque faible
£ Faible
Figure 1.3 - Matrice de decision liee a la probabilite d'occurrence (adapte de l'Ordre des
Ingenieurs du Quebec [OIQ], 2008)
Dans une matrice de decision liee a la probabilite d'occurrence (Figure 1.3), on evalue
d'une part la probabilite d'occurrence de la menace sur une echelle a trois niveaux, et
d'autre part l'impact de la menace sur une echelle a trois niveaux. Chacun des niveaux
doit au prealable etre defini par des criteres bien precis. On reporte ensuite la probabilite
et l'impact de la menace dans la matrice afin de d'etablir le niveau de risque de la
menace consideree.
McManus et al. (2008) proposent quant a eux de se servir des plans de strategies
existants dans 1'organisation (plans de continuite operationnelle, plans de mesures
d'urgences) pour construire un plan de gestion de la resilience de 1'organisation.
14
lis elaborent ainsi un processus en cinq etapes, correspondants aux trois parametres de
leur definition decrites ci-apres (McManus et al., 2008).
Construire la connaissance de Fenvironnement basee sur des scenarios de risques
(matrice probabilites des probabilites/impacts).
Selectionner des composantes essentielles dans 1'organisation (ressources
humaines, processus critiques dans l'entreprise, equipements, services, etc.).
Evaluer ses vulnerabilites pour chacune des composantes critiques selectionnees
en qualifiant le degre de criticite et le degre de preparation de 1'organisation.
- Identifier et prioriser les vulnerabilites en utilisant une matrice du type
criticite/degre de preparation (Figure 1.4).
- Augmenter la capacite d'adaptation pour chaque scenario et vulnerabilites
critiques selectionnes en faisant des exercices d'entrainement et des simulations
afin de mieux se preparer en cas de besoin.
(a) All Hazards \\tintn.hiti-\ lim/i (b) Httzurd Specific Vulnerability Matrix
fvone
tow
™ir£''":
i Mod
High W j
Is t
- H I
Months [ Weeks Days j Hours Dsys
Criticality Criticality
tip« taken far adverse Impart on wperaiiSr* Urne laHen for atswiree impact on operauorts
Susceptibility
Les matrices de vulnerabilites proposees par McManus et al. (2008) ont pour but de
determiner les vulnerabilites cles dans 1'organisation. La matrice (a) correspond a une
approche tous risques alors que la matrice (b) correspond a une approche par scenario
(un risque specifique). Chaque composante de l'organisation est representee par un
cercle dans les matrices. Pour la matrice (a), les composantes de l'organisation sont
15
placees en fonction de leur criticite et de leur etat de preparation face a toutes les
menaces. Dans la matrice (b), les composantes de 1'organisation sont placees en fonction
de leur criticite et de leur etat de preparation face a un risque specifique. Dans ce cas, la
taille du cercle est proportionnelle a la vulnerability de la composante.
Toutes ces methodes semblent done relativement proches des methodes d'analyse de
risques existantes basees sur Fetude de scenarios et de probabilites. McManus et al.
(2007) confirment ce point de vue en constatant que le concept de resilience est souvent
percu comme une solution de gestion de crise et des urgences et non comme une gestion
au quotidien des operations. Cependant, Sheridan (2008) conclut, apres avoir etudie les
differentes approches, que les analyses de la resilience doivent etre complementaires aux
analyses de risques traditionnelles, mais qu'elles meritent encore d'etre developpees
pour fournir des resultats plus quantitatifs et operationnels.
1999). En effet, la resilience ne constitue pas un but fixe, mais plutot un objectif en
constante evolution, vers lequel nous ne pouvons que tendre.
Depuis l'augmentation des bouleversements de notre societe tels que les catastrophes,
les attaques terroristes et les accidents industriels (SPC, 2007), les gouvernements ont
done pris conscience de la necessite d'integrer les concepts de developpement durable et
de resilience dans leurs politiques.
Quatre parametres ont pousse les gouvernements a considerer les analyses de resilience
en plus des analyses de risques traditionnelles :
l'augmentation des catastrophes en termes de gravite et de frequence ;
1'incertitude des catastrophes qui sont de plus en plus imprevisibles ;
la volonte de proteger les villes et les citoyens ;
la necessite de continuity des operations pour ne pas mettre en danger
l'economie du pays.
Nous allons done voir quelles sont les differentes politiques mises en place par ces
gouvernements pour accroitre leur resilience face a l'augmentation des catastrophes.
L'Australie a egalement mis en place une reforme intitule Building a more resilient
Australia (Australia Strategic Policy Institute [ASPI], 2008) visant a ameliorer la
resilience de sa societe et de ses infrastructures. Dans ce document, le gouvernement
australien expose sa strategie en neufs etapes enoncees dans le Tableau 1.2. Celui-ci
prevoit ainsi la mise en place d'une nouvelle dynamique en matiere de leadership en
creant des groupes de coordination et de commandement.
18
Au niveau de la province de Quebec, la loi sur la securite civile a pour but de fixer les
bases de la gestion des risques en securite civile. Un de ses fondements est, en
particulier, d'assurer la fourniture des ressources et services essentiels a la population
introduisant par le fait la notion de resilience (MSP, 2007).
Le Quebec a done mis en place une demarche gouvernementale en 2008 afin d'accroitre
la resilience des systemes essentiels presents sur son territoire. Coordonnee par
reorganisation de la securite civile du Quebec (OSCQ), elle vise notamment a maintenir
ou a retablir le fonctionnement des systemes essentiels a un niveau de fonctionnement
acceptable malgre des defaillances. Aux fins de cette demarche, les ressources
essentielles fournies par les systemes essentiels sont regroupees en douze secteurs
constituant autant de tables sectorielles: Activites economiques, Alimentation,
Batiment, Information et communications, Eau, Energie, Finances, Sante, Securite,
Services gouvernementaux, Telecommunications et technologies de 1'information,
Transport (MSP, 2009a).
la capacite de prise en charge, qui est liee a l'aptitude des personnes et des
organisations a trouver les solutions appropriees, a mobiliser les ressources
necessaires et a mettre en place les moyens pour faire face a une situation ;
la rapidite, qui concerne la vitesse avec laquelle les perturbations peuvent etre
reduites, les sommes financieres et autres ressources rendues disponibles et les
restaurations effectuees.
Pour guider ces nouvelles volontes gouvernementales, de nombreuses normes ont ete
developpees pour encadrer et reglementer les reformes.
resilience qui a trait a la gestion des catastrophes (ISO, 2007). Cette norme adoptee par
plus de 50 pays, donne les lignes directrices pour 1'integration des mecanismes de
preparation aux situations d'urgence, de capacite d'intervention et de continuite
operationnelle. Enfin, la nouvelle norme 1SO/CEI 24762 (ISO, 2008b) pour les secours
informatiques en cas de catastrophes fournit des solutions concretes d'integration de la
resilience au sein des systemes informatiques. Les solutions proposees par cette norme
sont relatives a 1'implantation totale de la gestion de continuite operationnelle au sein de
la gestion des risques, la surveillance et la maintenance des installations, le soutien au
redemarrage, Amelioration de la gestion des fournisseurs, et la gestion des services de
secours.
Nous voyons done qu'au niveau international, les normes qui traitent de la resilience
sont nombreuses. Face a la multitude des termes utilises dans ce domaine, seule
l'approche canadienne via ses normes sera utilisee dans la suite de ces travaux de
recherches. Cependant, une harmonisation des termes, notamment avec les normes ISO,
serait envisageable afin de globaliser les concepts de resilience.
Nous avons done vu les differentes definitions et methodes de la resilience, ainsi que les
approches gouvernementales via les normes et les reformes. II convient a present de
faire un bilan afin de se positionner face a cette revue de la litterature.
1.5 Positionnement
Les points suivants ont ete retenus suite a la recherche menee sur la litterature existante.
Tout d'abord, avec les definitions vues precedemment, on se rend compte que la
resilience est au coeur de nombreuses organisations. Que ce soit pour une entreprise
privee, pour une municipality ou pour un processus industriel, la resilience a besoin
d'etre evaluee et des methodes sont necessaires pour l'ameliorer. Ceci tend a s'accentuer
avec la mise en place de mesures et de normes par les gouvernements visant a ameliorer
22
Par ailleurs, les definitions et methodes actuelles sont generalement relatives a une crise.
Les auteurs s'interessent done essentiellement a la facon dont une organisation doit se
preparer et reagir lors d'une crise, mais presque aucun ne se preoccupe de la gestion
courante qui voit davantage a la gestion des petites perturbations et des operations
quotidiennes. II en resulte que les methodes actuelles sont basees sur des scenarios, des
probabilites d'occurrence, des etudes d'impacts, et tout un ensemble de donnees precises
souvent difficile a obtenir et a traiter pour un gestionnaire. En resume, la resilience est
souvent percue comme un concept qui englobe simplement les plans de mesures
d'urgences et les plans de continuite operationnelle.
Dans le cadre de notre etude, les quatre criteres1 que nous considerons pour une methode
efficace sont:
la simplicity : les outils doivent etre comprehensibles et manipulables par un
non-specialiste ;
l'operationnalite : les methodes doivent etre rapides a mettre en oeuvre et
repondre adequatement a une demande sur le terrain ;
la facilite du partage de l'information: les outils doivent permettre de
communiquer rapidement les informations coherentes aux acteurs concernes,
sans poser de probleme de confidentialite ;
1'utilisation au quotidien pour assurer un travail de veille ;
la multidisciplinarite : les outils doivent etre comprehensibles et utilisables dans
tous les domaines et disciplines de travail.
1
Criteres etablis avec Pairet (2009) dans le cadre du developpement d'une methodologie devaluation de
la resilience d'un systeme, en parallele de ces travaux de recherches.
23
A partir de cette revue de la litterature, nous retiendrons les concepts cites ci-apres.
La resilience est une capacite d'action avant la perturbation : connaissance de
Fenvironnement, niveau de preparation, anticipation, systeme de communication.
La resilience est une capacite d'action pendant la perturbation : capacite de
deploiement des ressources, degre d'adaptation, systeme de communication.
La resilience est une capacite d'action apres la perturbation: capacite de
retablissement, capacite d'apprentissage, systeme de communication.
Le travail d'amelioration de la resilience est un processus continu et dynamique.
1.6 Conclusion
Le premier chapitre a permis de faire un etat des lieux des definitions et methodes
d'appreciation de la resilience presentes dans la litterature, afin de comprendre comment
se definissent la resilience organisationnelle. Nous avons egalement passe en revue
quelques outils et methodes d'analyse de la resilience d'une organisation.
Dans le chapitre suivant, nous allons presenter les differentes contraintes qui font suite aux
recherches dans la litterature. Ainsi, cette partie introduira le sujet de ce memoire et les
objectifs qui y sont relies.
24
Tout d'abord, la litterature revele que la resilience est une capacite intrinseque a une
organisation qui lui permet d'eviter les perturbations et d'y resister, de s'adapter et de se
relever (Madni & Jackson, 2009).
Concernant le domaine industriel, la resilience est un concept encore tres peu employe.
Les seules actions mises en place dans ce domaine pour accroitre la resilience sont
essentiellement des analyses de gestion de risques traditionnelles.
Enfin, les lecons tirees du passe demontrent que l'approche generate et classique qui
consiste a faire en sorte que la resilience soit reliee a un type precis de menaces et de
scenarios (et a des probabilites d'occurrence de ces derniers) est peu fonctionnelle. Cela
25
nous conduira a utiliser l'approche par consequences developpee par le Centre risque &
performance (CRP) (Robert et al., 2007) pour definir nos concepts de resilience.
2.2 Problematique
De plus, la plupart des definitions et methodes d'analyse de la resilience se base sur des
scenarios de crise, ce qui sous-entend une grande quantite d'information a collecter et a
traiter. Les petites perturbations du quotidien ne sont done pas prises en compte dans les
definitions et methodes que nous avons trouve dans la litterature. II apparait done
primordial d'aider les organisations a comprendre le concept de resilience pour pouvoir
l'evaluer et l'ameliorer.
Ce sujet de recherche est developpe en parallele des travaux de Pairet (2009) qui traitent
d'une methodologie d'evaluation de la resilience d'un systeme. Ces travaux serviront
done de base pour les travaux de Pairet (2009).
2.4 Objectifs
L'objectif principal de ce memoire est de developper des concepts de base pour la
resilience des organisations, et de les rendre accessibles par des non specialistes.
2.5 Conclusion
Nous avons done etablis les objectifs de recherche de ce memoire qui vont etre abordes
dans les differents chapitres de ce memoire. Le chapitre suivant presente la theorie de la
resilience developpee dans le cadre de nos travaux de recherche : tous les concepts
relatifs a la resilience organisationnelle y sont done expliques.
27
Nous allons done tout d'abord expliquer pourquoi l'approche systeme est preconisee
pour 1'evaluation de la resilience. Nous expliquerons ce qu'est l'etat de reference d'un
systeme pour voir comment les defaillances se definissent et se gerent. Tous ces
concepts seront finalement synthetises pour proposer une definition globale de la
resilience d'un systeme.
Puisque l'etude se base sur une approche qui considere l'organisation en tant que
systeme utilisant des ressources, il convient de definir tout d'abord ce qu'est une
ressource.
Une ressource est une matiere, une substance, un bien, un objet, une infrastructure
materielle ou immaterielle, un service ou un moyen mis a la disposition d'un systeme
pour fonctionner.
Une ressource se definit egalement par le fait qu'elle peut etre indisponible. Et nous
allons voir que e'est son indisponibilite qui engendre des consequences sur ses
utilisateurs.
2
La validation des concepts de resilience presented dans ce chapitre est detaillee dans le chapitre 5.
28
Le terme ressource est done pris dans son sens le plus large, puisque la definition
englobe les services. Un service est considere comme une ressource, au meme niveau
qu'un objet ou qu'une infrastructure. II n'y a done pas de distinction entre les ressources
materielles et ressources immaterielles, appelees egalement services.
La definition de ressource fait ressortir le fait qu'une ressource peut etre utilisee ou
fournie par un systeme. II convient done a present de definir ce qu'est un systeme.
Nous avons vu que la plupart des gouvernements qui traitent de la resilience utilisent le
terme infrastructure essentielle, ou infrastructure critique. Afin de repondre a la
problematique de ce memoire, nous avons vu qu'il etait necessaire d'etablir une
terminologie plus operationnelle et applicable dans tous les domaines lorsque Ton parle
de resilience. Or le terme infrastructure est un terme trop restrictif soumis a des
confusions possibles puisqu'il fait davantage reference au genie civil et aux elements
29
Un systeme peut etre une infrastructure physique, une organisation, une entreprise, une
municipality, un ministere, un processus industriel, etc.
Le principe de cette etude est de considerer le systeme comme une boite noire dans
lequel on ne fera pas d'ingerence.
Ressources Ressources
La figure 3.1 montre comment le systeme peut etre represente logiquement. Des
fournisseurs fournissent des intrants au systeme qui les traite pour fournir a son tour des
extrants a des utilisateurs.
30
Un intrant est une ressource utilisee par un systeme. L'intrant provient d'un autre
systeme en amont, egalement appele systeme fournisseur.
Un extrant est une ressource fournie par un systeme. L'extrant est ensuite utilise par un
autre systeme en aval, egalement appele systeme utilisateur.
Pour la suite des travaux de ce memoire, nous ne considererons pas les ressources
internes puisque le systeme sera assimilable a une «boite noire » dans lequel le
fonctionnement interne n'est pas etudie.
II est done important des le depart de comprendre que tout systeme evolue dans un
environnement exterieur dans lequel chaque acteur peut etre vu comme un systeme.
Ainsi, l'entite « fournisseur » peut etre considered comme un systeme a part entiere qui
fournit des ressources ensuite utilisees par le systeme suivant. De meme, l'entite
« utilisateur » peut etre considere comme un systeme a part entiere. La Figure 3.2 illustre
la dependance entre les systemes. Le systeme 1 fournit l'extrant 1 qui devient l'intrant 1
31
pour le systeme 2, puis le systeme 2 fournit l'extrant 2 qui devient l'intrant 2 pour le
systeme 3.
SYSTEME 1
Dans la Figure 3.2, imaginons que le systeme 3 fournisse un extrant au systeme 1 et que
le systeme 1 fournisse un extrant au systeme 3. Dans cas, on parlera de dependance
fonctionnelle bilaterale, ou plus communement appelee interdependance fonctionnelle.
Un systeme est done constitue d'ensembles fonctionnels qui regroupent eux-memes des
elements materiels et immateriels, et des elements de gestion et de controle :
- chaque element a une fonction dans son ensemble fonctionnel (EF).
- chaque ensemble fonctionnel (EF) a un role dans la fourniture d'un extrant pour
le systeme global.
32
Ces ensembles fonctionnels et elements represented sur la Figure 3.3 constituent les deux
niveaux de raffmement pour un systeme.
SYSTEME
Ensemble fonctionnel 1
INTRANT 2 EXTRANT 2
INTRANT n EXTRANT n
La definition des elements et des ensembles fonctionnels de meme que leur fonction et
role respectif est done a la base de la caracterisation d'un systeme.
L'element est l'entite fondamentale constitutive du systeme. II peut etre plus ou moins
precis selon le niveau de detail recherche. II est done important de bien choisir le niveau
de raffmement des elements afin de ne pas etudier le systeme trop en detail ni trop
superficiellement.
Khayate (2008) definit deux types d'elements : les elements dits « critiques » et les
elements dits « de support ». Les elements critiques sont des elements dont la defaillance
engendre des consequences immediates et/ou significatives sur la mission du systeme. A
33
contrario, les elements de support sont des elements dont la fonction est d'aider ou de
completer les activites des elements critiques.
Si le systeme est complexe et que ses elements sont trop nombreux, il est alors possible,
pour des raisons pratiques de simplification, de les regrouper dans des ensembles plus
importants dits fonctionnels.
Le Tableau 3.2 presente une liste non exhaustive de roles possibles pour la fourniture et
la gestion d'un extrant.
Tableau 3.2 - Roles associes au type de ressource
Exemples de roles
Exemple de roles dedies a dedies a
Ressources extrants la fourniture d'une l'encadrement / a
ressource la gestion d'une
ressource
Mettre a disposition,
Humaines Personnel
Former
Matiere / Energie / Produire, Transformer,
Substance Distribuer, Transporter,
Materielles Bien / Objet Commercialiser
Reglementer,
Mettre a disposition, Controler,
Infrastructure
Assurer la maintenance Surveiller,
Liquidite / Capital / Administrer,
Financieres Coordonner,
Action / Credit
Generer, Modifier Gerer,
Donnees /
Informations Veiller,
TIC : Reseaux Analyser.
Informationnelles
materiels Transmettre,
TIC : Reseaux Communiquer
immateriels
Service Services Fournir
Pour montrer la correlation entre les ressources et le type de roles d'un EF, la premiere
colonne du tableau enumere les types de ressources, alors que les colonnes deux et trois
donnent des exemples de roles dedies respectivement a la fourniture et a la gestion d'une
ressource.
Afin de mieux comprendre le concept de systeme et les differentes definitions qui s'y
rattachent, le paragraphe suivant presente un exemple de systeme.
La mission de l'usine est de fourair une quantite Q d'eau potable par jour et ayant un
taux de chlore C fixe en permanence.
Le systeme que nous considerons est l'usine dans sa totalite. Nous pouvons definir deux
grands ensembles fonctionnels EF1 et EF2 qui sont: l'ensemble fonctionnel
« Production » et l'ensemble fonctionnel « Controle ». Les roles associes a EF1 et EF2
sont respectivement« Produire » et« Controler ».
Les elements du systeme peuvent ainsi etre regroupes dans les ensembles fonctionnels
EF1 et EF2 comme representees sur la Figure 3.4.
Sur cette figure, on fait apparaitre les intrants et extrants au systeme qui sont materialises
par des fleches. Seules les ressources externes au systeme y sont representees puisque
nous avons definis un systeme comme une « boite noire ». Si Ton souhaite erudier les
ressources internes au systeme, il faut alors modifier les frontieres du systeme en
definissant un des ensembles fonctionnels comme un nouveau systeme a erudier.
36
Eau du fleuve
Chlore
Eau potable
Electricite
Ress. humaines y-
Legende:
I J> Intrant, extrant
| | Systeme
' ; Ensemble fonctionnel
<^> Element
C D Role
La definition de systeme est une definition qui se veut large et qui peut done etre
appliquee a differents ensembles en fonction du niveau de raffinement d'analyse choisi.
37
En effet, un ensemble fonctionnel peut etre defini lui-meme comme un systeme : ces
elements constitutifs seront alors vus comme des ensembles fonctionnels constitues
d'elements plus petits.
n
brute
L'ensemble fonctionnel « Unite de production » peut devenir a son tour un systeme dont
un des ensembles fonctionnels serait « Unite de pompage d'eau brute ». Ce dernier peut
ensuite etre defini comme un systeme avec des EF, telle que la prise d'eau, etc.
La Figure 3.5 illustre cette organisation en fractales du systeme que Ton pourrait
egalement assimiler a une decomposition en « poupees russes ». Dans tous les cas, le
raisonnement reste le merae, seul le point de vue change.
38
Systeme 1
Systeme 1.1
•
—> —•
Systeme 1.2
—• ->
En resume, toute entite d'un niveau de detail inferieur au systeme peut devenir un
systeme a son tour si Ton change de niveau d'analyse. Ainsi, 1'evaluation de la
resilience peut prendre le niveau de raffinement souhaite en fonction du niveau de
precision de l'analyse et des objectifs souhaites. Mais Fimportant est de fixer les limites
exactes du systeme pour differencier l'environnement interne du systeme de son
environnement externe. C'est la base de l'etude qui conditionnera toute la suite de
1'evaluation de la resilience du systeme choisi.
Une fois la definition de systeme etablie, et avant de traiter des defaillances, il convient
de definir l'etat de reference d'un systeme.
Afin de caracteriser les differents etats de defaillances d'un systeme, il est tout d'abord
primordial de definir l'etat de reference du systeme. Cet etat peut se definir comme
l'etat pour lequel le systeme a ete cree.
Nous avons vu qu'un systeme est cree pour fournir des ressources (extrants) qui
respectent des caracteristiques precises (une sorte de cahier des charges) etablies lors de
la conception et de la mise en place du systeme. Un systeme est done dans son etat de
39
reference lorsque ses extrants sont fournis de maniere exacte, selon les caracteristiques
prevues. L'etat de reference d'un systeme correspond done a l'etat de fonctionnement
optimal theorique.
Par ailleurs, il est possible que cet etat varie en fonction des evolutions successives du
systeme.
Si Ton reprend l'exemple de l'usine de traitement de l'eau potable, son etat de reference
pourrait etre defini comme ci-apres.
L 'mine est dans son etat de reference lorsqu 'elle fournit a chaque instant t une quantite
Q d'eau potable et ayant un taux de More C ne depassant pas une tolerance donnee en
permanence.
L'etat de reference d'un systeme est l'etat pour lequel il a ete cree. Malheureusement, la
realite est bien differente. En effet, le systeme doit faire face en permanence a des
defaillances. Le paragraphe suivant traite done de 1'acceptability des defaillances pour
un systeme.
Nous avons vu qu'un systeme est concu pour etre dans son etat de reference, etat pour
lequel il a ete cree. Cependant, il est souvent difficile pour le systeme de fonctionner
dans son etat optimal theorique, et cela pour deux grandes raisons representees sur la
Figure 3.6.
Tous d'abord, Tusure du temps fait tendre le systeme vers la defaillance. En d'autres
termes, le systeme a tendance a tomber en defaillance tout seul avec le temps si aucun
mecanisme de resilience n'est mis en place.
40
Par ailleurs, le systeme est expose a des perturbations exterieures qui peuvent engendrer
des defaillances.
Etat du systeme
Usure du temps
+ Perturbations exterieures
Etat de reference
Etat defaillant
Temps
Temps Tl Temps T2
Le MSP definit une defaillance comme une alteration, une degradation ou une cessation
de l'aptitude du systeme a accomplir sa ou ses missions requises avec les performances
specifies (MSP, 2009b).
Un systeme est done defaillant lorsqu'il ne remplit plus la mission pour laquelle il a ete
cree, e'est-a-dire lorsqu'il ne fournit plus correctement ses extrants.
II est done possible de dire qu'un systeme est defaillant lorsqu'il se situe dans un des
cas suivants :
Cas #1 : Non respect des caracteristiques requises pour l'extrant;
Cas #2 : Non fourniture de l'extrant.
Pour determiner le caractere acceptable d'une defaillance du systeme, il faut evaluer les
consequences que le systeme est pret a accepter. En d'autres termes, accepter une
defaillance revient a accepter ses consequences.
non sur ses causes. Elle considere ainsi la degradation du systeme quel que soit
1'element declencheur (alea) puis, elle anticipe les consequences nefastes sur le systeme
lui-meme et sur l'environnement.
Pour repondre a ces questions, deux grandes categories de consequences doivent etre
considerees :
les consequences sur le fonctionnement interne du systeme (consequences
internes);
les consequences pour les utilisateurs des extrants fournis par le systeme
(consequences externes).
Les consequences peuvent etre directes ou indirectes, et temporaires ou permanentes.
Pour qualifier les defaillances, on etablit done des niveaux de defaillances du systeme
en fonction des consequences definies comme acceptables. Le passage d'un niveau de
defaillance a un autre se fait par le passage d'un seuil preetabli. Ce travail de
caracterisation des defaillances est l'objet de la section suivante.
43
Nous allons done definir les criteres de caracterisation des defaillances pour definir l'etat
du systeme.
Pour determiner dans quel etat se retrouve le systeme, il est necessaire d'avoir des
criteres d'analyse precis. L'etablissement des criteres de caracterisation des defaillances
se base essentiellement sur l'approche systeme que nous avons definis precedemment.
Nos criteres doivent done se baser sur les trois dimensions de l'approche systeme qui
sont les ensembles fonctionnels, les intrants et les extrants.
II existe plusieurs etats possibles pour l'intrant en fonction de son type. En effet, dans
certains cas, l'intrant est soit disponible ou indisponible. On pense par exemple a
l'electricite ou au gaz. Par contre, dans d'autres cas, l'etat de l'intrant n'est pas
forcement binaire, disponible ou indisponible. Un troisieme etat est alors possible, l'etat
44
degrade. Ceci est par exemple le cas d'un service de transport. Celui-ci pourrait etre
assure a 80% en cas de panne, a 30% en cas de greve ou completement indisponible
(0%) en cas de crise.
Cependant, dans le contexte actuel des systemes, tels que des entreprises privees ou des
organisations gouveraementales, il est souvent difficile d'avoir un reel controle sur l'etat
de 1'intrant que fournit un autre systeme. Mise a part des ententes speciales entre
systeme fournisseur et systeme utilisateur via des contrats, un systeme utilisateur subit
plus qu'il ne controle les degradations eventuelles d'un intrant.
Pour la suite de nos travaux, nous allons done considerer que les intrants ne peuvent etre
que du type ON/OFF. Plus tard, un raffinement avec plus de niveaux de degradations de
la ressource pourrait etre fait.
Hypothese 1 :
Des lors qu'une ressource ne respecte plus ses caracteristiques requises (ressource
degradee), elle est consideree comme inutilisable et done indisponible.
D'apres cette hypothese, il n'y a done que deux etats de degradations considered pour un
intrant: disponible ou indisponible.
Pour evaluer l'etat de defaillance des EF, il faut les voir comme des systemes. De
nombreux cas sont alors envisageables. Tout d'abord, celui-ci pourrait etre normal,
dysfonctionnel ou defaillant, et ceci en fonction de l'etat des intrants qu'il utilise ou bien
de son fonctionnement interne. Etudier son fonctionnement interne revient a etudier le
fonctionnement de ses elements. Cette logique en fractales peut rendre l'analyse globale
du systeme tres compliquee.
45
Ainsi, afin de mieux nous concentrer sur les principes de base, nous posons l'hypothese
simplificatrice suivante.
Hypothese 2 :
Si un ensemble fonctionnel (EF) fournit correctement son extrant, il est non defaillant.
S 'il ne fournit pas correctement son extrant, il est defaillant.
L 'etat de I 'ensemble fonctionnel (EF) est done binaire.
Ainsi, d'apres cette hypothese, il n'y a que deux etats de degradations consideres pour
un extrant: disponible ou indisponible. Un raffinement avec plusieurs niveaux de
degradations pourraient etre envisage, mais cela ne fait pas partie de travaux de ce
memoire.
Par abus de langage, on definit par « etats de defaillance » tous les etats dans lesquels
peut se trouver un systeme et ses sous-ensembles.
A partir des trois criteres etablis au paragraphe precedent (etat de l'intrant, etat des EF,
etat de l'extrant), il est possible de definir les etats de defaillance suivants pour le
systeme :
• Etat defaillant: malgre les actions mises en place, le systeme ne remplit plus sa
mission de fournirure de l'extrant;
Face a ces etats possibles, le systeme reagit de maniere differente en adoptant un type de
gestion en adequation avec chacun des etats. II convient done a present de definir les
modes de gestion de la resilience.
Pour chaque etat de defaillance du systeme, il est possible de definir un mode de gestion
specifique. Les differents modes de gestion considered dans notre etude, et decrits ci-
apres, sont la gestion courante, la gestion particuliere et la gestion d'urgence.
47
La gestion d'urgence est done plus une gestion adaptative qu'une gestion
planifiee.
Pour faire une analogie avec les analyses de risques traditionnelles, nous pouvons
considerer que les gestions dites courante et particuliere sont des gestions de continuite
des operations. En effet, dans ces etats, le systeme deploie des actions pour continuer de
remplir la mission qui est de fournir des extrants avec les caracteristiques requises.
A contrario, la gestion dite d'urgence est bien relative au domaine des mesures
d'urgence traditionnelles. En effet, dans cet etat, le systeme ne remplit plus sa mission
de fourniture des extrants et cherche uniquement a retrouver un etat de fonctionnement
acceptable.
Lorsque le systeme tombe dans le domaine de la gestion d'urgence, il doit deployer des
capacites d'intervention et de retablissement. Meme si la resilience intervient egalement
dans la capacite de reconstruction et de retablissement, nous considererons que, pour la
suite de ce memoire, la gestion d'urgence puisse etre moins developpee que les deux
autres types de gestion puisque, comme son nom l'indique, cela fait davantage partie du
domaine des mesures d'urgence.
L'evaluation de l'etat de defaillance du systeme se fait done a partir des trois criteres
expliques dans le paragraphe 3.5.1. En d'autres termes, en fonction de l'etat de l'intrant,
de l'extrant et des EF, le gestionnaire du systeme doit etablir dans quel etat de
defaillance le systeme se situe.
Le code de couleur du Tableau 3.4 sera utilise pour traduire l'etat du systeme.
49
Etat normal:
Le systeme et ses EF fonctionnent normalement avec les intrants prevus. Le
systeme est en gestion courante.
Etat dysfonctionnel:
Le systeme a un ou plusieurs EF defaillants, ou utilise des intrants degrades ou
I indisponibles. Le systeme met done en place des mesures comme l'utilisation de
ressources alternatives, mais la mission du systeme n'est pas endommagee. Le
systeme est en gestion particuliere.
Etat defaillant:
I Malgre les mesures mises en place, le systeme ne remplit plus sa mission de
fourniture de ses extrants. Le systeme tombe en gestion d'urgence.
Les etats de reference et hors service ne sont pas represented puisque nous considererons
que l'etat de reference est un cas particulier de l'etat normal et que l'etat hors service est
un etat particulier de l'etat defaillant.
Les cas possibles de defaillance du systeme peuvent done etre schematises comme suit:
Cas 1. —»LJ« : signifie que les intrants et les extrants sont disponibles,
et que les EF fonctionnent normalement.
Cas 4. ^T_j§*_|
B >
: idem au cas n°2 sauf que le systeme ne fournit plus les
extrants.
50
Cas 5.
&
* W
xt* : idem au cas n°3 sauf que le systeme ne foumit plus les
extrants.
Selon les cinq cas precedemment cites, il est possible de definir dans quel etat est le
systeme et quel est son mode de gestion associe. L'association entre l'etat des intrants,
l'etat des extrants, l'etat des EF, l'etat du systeme et le mode de gestion se fait grace aux
differentes definitions exposees precedemment. Mais il faut etre conscient que de
nombreuses association sont possibles et que c'est au gestionnaire du systeme d'ajuster
ces definitions.
Le Tableau 3.5 donne done l'association possible entre les trois criteres definis
precedemment et l'etat de defaillance du systeme associe a son mode de gestion.
Disponible Defaillant
2 &
DvsfoncUon Gestion
ou Disponible
-nel particuliere
3 a Indisponible Normal
• • > • ' • •
Disponible Defaillant
4 g Gestion
ou Indisponible
d'urgence
5 a Indisponible Normal
••
51
Une fois les niveaux de defaillances etablis, il est necessaire d'etablir des seuils qui
serviront d'indicateurs afin d'anticiper les changements d'etats.
Etat du systeme
Seuil de performance
Seuil de dysfonction
Seuil de defaillance
Temps
Ter
Temps Tl «ps T2
Une fois les niveaux de defaillances du systeme caracterises, il est necessaire de voir
quelles vont etre les differents types d'actions qu'un systeme pourrait deployer pour
faire face a une perturbation.
Afin de mieux comprendre comment s'articulent les concepts entre eux, une
schematisation de la resilience d'un systeme est necessaire.
Nous avons vu a travers les paragraphes precedents que, pour etre resilient, un systeme
doit:
connaitre son etat de reference en tout temps : intrant, ensembles fonctionnels,
extrant;
accepter ses defaillances face a son etat de reference ;
caracteriser ses defaillances grace a des seuils et des niveaux ;
- planifier et implanter les bons modes de gestion en fonction de l'etat du
systeme.
En fonction de son etat de defaillance, un systeme adapte done son mode de gestion en
mettant en place des actions afin de lui permettre de maintenir ou de retablir un etat de
fonctionnement acceptable.
53
Le concept de resilience d'un systeme se base done en grande partie sur le concept de
mode de gestion defini au paragraphe 3.5.3. C'est done autour de ce concept que la
resilience d'un systeme peut etre schematisee.
Tout d'abord, les modes de gestion courante et de gestion particuliere peuvent etre
schematises par des ressorts. Cette analogie a la mecanique provient du fait que ces
modes de gestion peuvent etre vus comme des forces s'opposant a la force alea. La
gestion courante et la gestion particuliere sont done des ressorts qui s'opposent a la force
alea tout en admettant une certaine elasticite et flexibilite pour absorber les chocs.
Etant donne que ces deux modes de gestion sont differents, deux types de ressorts seront
considered :
-•ramriTiTfTiTi.? . ] e r e s s o r t d e gestion courante qui ramene le systeme vers son etat de
reference ;
SWWWWH : le ressort de gestion particuliere qui ramene le systeme d'un etat
dysfonctionnel vers un etat normal.
En resume, nous pouvons dire que le ressort des gestion courante et particuliere est
relatif au maintien et au retablissement des activites. A contrario, le verin de la gestion
d'urgence est relatif au retablissement pur des activites.
L'etat du systeme peut quant a lui etre represente par une fleche afin de traduire un
equilibre. En effet, le systeme est en equilibre entre, d'une part un alea qui le pousse vers
la defaillance, et d'autre part les consequences qui sont potentiellement generees sur son
environnement. L'equilibre du systeme est rendu possible grace a la presence du ressort
qui symbolise le mode de gestion approprie.
Les niveaux et seuils de defaillances, quant a eux, ont deja ete represented a la Figure
3.7. Cependant, afin de traduire l'importance d'avoir une evaluation en continue de la
resilience du systeme, une representation en quart de cercle semble plus coherente. Cette
analogie a un compteur de vitesse met ainsi en exergue le fait que la mesure de l'etat de
defaillance d'un systeme est faite en continue a partir des niveaux et des seuils precis.
II est important de noter que les modes de gestion et les etats de defaillances sont
evolutifs dans le temps. En effet, l'ensemble n'est pas fixe dans le temps, d'ou la notion
d'equilibre du systeme entre des aleas et des consequences (equilibre avec
Fenvironnement maintenu par les ressorts).
55
Frontiere du SYSTEME
Etat de
reference
Seuil de dysfonction
Etat dysfonctionnel,,-'
iSeuil de defaillance
Etat defaillant
Legende
Gestion courante
Continuity
operationnelle
Gestion particuliere
Mesures Gestion d'urgence
d'urgences
La Figure 3.9 montre la propagation d'un alea entre les systemes via les ressources
extrants et intrants.
Intrant 4
NT ft*£—l\.
> SYSTEME 1 W a n t 1 >
NT
Intrant 1 > SYSTEME 2 Extrant 2
> SYSTEME 1 J W a n t 1 >| Intrant 1 J>
Pour les cas 1, 2 et 3, l'extrant est disponible : il n'y a done aucune consequence sur les
utilisateurs.
Pour les cas 4 et 5 en revanche, l'extrant est indisponible. Des consequences sur les
utilisateurs de l'extrant indisponible sont done generees.
Dans certains cas, les consequences generees seront tres graves des l'indisponibilite,
mais dans d'autres cas (le plus souvent), les consequences sont croissantes au fur et a
mesure du temps. II apparait done utile de graduer les consequences selon des niveaux.
Chaque niveau de consequence doit avoir une signification precise et etre delimite par
des seuils mesurables. Considerant que e'est a la haute direction d'un systeme de fixer
ses propres seuils d'acceptabilite en termes de consequences humaines, socio-
economiques, environnementales, et autres, nous considererons simplement les trois
niveaux de consequences suivantes afin de d'illustrer notre concept:
consequences faibles ;
consequences moyennes ;
consequences elevees.
La prise en compte des consequences de l'indisponibilite d'un extrant sur les autres
systemes permet done de raffiner les niveaux de defaillances du systeme, comme le
montre le Tableau 3.6.
58
Tableau 3.6 - Exemple de definition des etats du systeme prenant en compte les
consequences
Consequen
Etat de Etat des Etat de Etat du
Cas possibles ces sur les
1'intrant EF 1'extrant systeme
utilisateurs
Disponible Defaillant
2 ©, « M.
Dysfonction-
ou Disponible Aucune
nel
3 Sk a ©, Indisponible Normal
" • • > ' - "
Disponible Defaillant
4 ©, *
Faibles •••-it;3i^;S;.j ? i-,-
ou Indisponible Moyennes
5 Indisponible Normal
© * Elevees Defaillant
En integrant les consequences dans les niveaux de defaillances, il apparait que deux
types de seuils peuvent etre distingues.
Tout d'abord, les seuils lorsque 1'extrant est fourni correctement par le systeme ont ete
definis dans le paragraphe 3.5.5. II s'agit des seuils de performance, seuil de dysfonction
et seuil de defaillance.
59
Ensuite, les deuxiemes types de seuil sont les seuils lorsque l'extrant n'est plus fourni
par le systeme. Lorsque l'extrant n'est plus fourni par le systeme, les seuils ne traduisent
plus l'etat de la mission du systeme (l'extrant est indisponible). A ce moment la, le
parametre seuil entre les differents etats de defaillance peut etre le facteur TEMPS.
En effet, lorsque l'extrant est indisponible, c'est souvent le facteur TEMPS qui fait
passer le systeme d'un etat de consequences faibles, a un etat de consequences
moyennes voire elevees.
Ainsi, pour differencier le passage entre ces niveaux, le gestionnaire devra consulter son
environnement exterieur pour savoir au bout de combien de temps et de quelle maniere
l'indisponibilite de l'extrant affectera les utilisateurs.
Les donnees ainsi recoltees, le gestionnaire pourra ainsi mettre en place des seuils avec
des parametres tl, t2, t3, ... t integrant le facteur temps (Figure 3.10).
Etat du systeme
Seuil de performance
Etat normal:
Gestion courante Aucune COTsequefice
Extrant disponible
Seuil de dysfonction
Etat dysfonctionnel :
Gestion particuliere
Extrant disponible Seuil de defaillance
Parametre tl
Etat defaillant:
Gestion d'urgence Parametre t2
Extrant indisponible
^^^^^^^^^^^^C^^^^^H Parametre t3
Temps
Tem
Temps Tl Ps T2
Maintenant que nous avons integrer les consequences dans les niveaux de defaillances, il
convient de modifier le schema theorique de la resilience d'un systeme.
60
Legende
Continuity Gestion courante
operationnelle i&^^^^^ Gestion particuliere
Gestion d'urgence. Consequences faibles
Mesures
Gestion d'urgence. Consequences moyennes
d'urgences
Gestion d'urgence. Consequences eleves
Le choix des niveaux fait dans ce memoire a pour but d'illustrer le concept de resilience
et non de dormer une solution unique.
3.8 Exemple
3.8.1 Mise en contexte
3.8.2 Analyse
Les consequences d'une indisponibilite de l'intrant Electricite sont detaillees dans les
points suivants.
Apres 30 heures, il y a une penurie d'essence dans la ville due a une demande
trop importante . Le systeme utilise done un deuxieme type de ressource
alternative pour maintenir la fourniture de son extrant: les batteries, qui ont une
autonomie de 12 heures. Le gestionnaire du systeme doit egalement prevoir des
Robert & Morabito (2009b) ont montre que pour une ville comme Montreal, lors d'une
coupure d'electricite generalisee, il y aurait une penurie d'essence au bout de 30 heures due a
la forte demande en essence pour faire fonctionner les generatrices.
63
Apres 42 heures, les batteries sont vides. L'extrant n'est plus foumi. Le systeme
tombe en defaillance et doit adopter une gestion d'urgence puisque des
consequences sont generees sur les utilisateurs de l'extrant.
Concernant les consequences, Robert & Morabito (2009b) en ont detaillees plusieurs qui
seraient envisageables, comme par exemple la fermeture d'un tunnel de circulation
majeur dans le centre ville. En effet, le service telephonique dans le tunnel doit en
permanence etre operationnel pour communiquer tout probleme potentiel.
Le detail de l'aggravation des consequences sur les autres systemes etant confidentiel,
nous considererons fictivement que celles-ci augmentent au fur et a mesure du temps
afin d'illustrer notre propos.
Ainsi, pour cet exemple, nous pourrions envisager que les consequences tout d'abord
faibles deviendraient moyennes au bout de 12 heures, puis elevees au bout de 24 heures.
Une etude exhaustive des interdependances et effets domino serait a effectuer afin de
fixer des seuils precis de passage d'un niveau de consequences a un autre (Robert &
Morabito, 2009a).
L'ensemble de ces evenements ainsi que les etats de defaillances et modes de gestion
sont resumes dans le Tableau 3.7.
64
La Figure 3.12 permet d'illustrer la suite des evenements et de mettre en valeur les
modes de gestion de la resilience.
Sur l'axe des ordonnees est represente l'etat de degradation de l'extrant (etat binaire :
disponible ou indisponible). Alors que sur l'axe des abscisses est represente le temps.
65
Etat de
l'extrant
Gestion
courante
(uMiori iwiiailitru
Etat
normal rLildvsfunclionnd
<-H, ->>/''
Extrant
disponible
Extrant
indisponible
t=0 lOh 20h 30h 42h 54h 78h Temps
Coupure /\ Penurie
d'electricite A d'essence
A A
Ressources alternatives =
ressort de gestion particuliere pour maintenir la fourniture de 1'extrant
Robert & Morabito (2009b) montre a travers les courbes de consequences (Figure 3.13)
comment l'indisponibilite de l'electricite a des consequences sur les autres systemes.
66
0 6 12 18 24 30 36 42 48 54 60 66 72 Time (hours)
Robert & Morabito (Figure 3.13) definissent quatre etats possibles pour les systemes
dans leurs courbes de consequences (Tableau 3.8).
Nous pouvons done noter que, pour traduire les changements d'etats du systeme, les
auteurs n'utilisent pas le meme nombre de niveau et la meme signification que ceux
choisis dans ce memoire. Ceci demontre que chaque systeme doit etablir en fonction de
son mode de fonctionnement ses niveaux de defaillance. Mais globalement, le principe
reste inchange avec des niveaux de fonctionnement normal, des niveaux de
dysfonctionnement et des niveaux de defaillance.
67
Facteur
TEMPS
0 6 12 18 24 30 36 42 48 54 60 66 72 Time (hours)
1
Time of the diesel shortage
Et il doit etre pris en compte pendant la defaillance en tant que marge de manoeuvre
pour deployer les actions correctives afin de limiter les consequences sur les utilisateurs.
68
L'exemple montre egalement que, pour etre efficace, il est important de prevoir a
l'avance tout le deploiement des ressources alternatives pour maintenir un niveau de
fonctionnement acceptable.
Un systeme resilient est done un systeme qui sera capable d'anticiper tous ces
changements d'etats pour etre pret a deployer les bons modes de gestion et cela au bon
moment
L'approche de la resilience est une approche nouvelle puisque qu'elle adopte une
strategie globale systemique et operationnelle pour gerer les defaillances tant au
quotidien qu'en cas de dysfonctionnements.
En effet, les approches traditionnelles d'analyse de risques se focalisent sur les causes de
la degradation d'un intrant et mettent en place des mesures pour diminuer la probabilite
et l'impact d'un alea. A contrario, l'approche de la resilience considere la degradation de
1'intrant comme etant l'alea et cherche davantage a connaitre les consequences en aval
pour pouvoir anticiper la succession d'evenements (interdependances fonctionnelles).
Adopter une approche par resilience, e'est tout d'abord se poser les questions suivantes :
a partir de Findisponibilite de la ressource intrant, quel est le delai d'affection sur
le systeme ?
quelles sont les repercussions sur les ensembles fonctionnels du systeme ?
au bout de combien de temps la ressource extrant est modifiee ?
dans le cas d'une modification de la ressource extrant, quelles sont les
consequences sur les utilisateurs ? quelles sont les marges de manoeuvre ?
Etre resilient, e'est done anticiper toutes ces questions, et chercher les reponses.
69
Au niveau theorique, nous avons vu, comme dans la litterature, que la resilience est tout
d'abord intrinseque au systeme qui dicte sa conduite avant, pendant et apres une
defaillance. II faut egalement garder en tete que l'objectif principal d'un systeme est de
rester au maximum dans un etat normal et d'eviter les defaillances.
Nous avons vu egalement qu'etre resilient signifiait en tout premier lieu d'accepter les
defaillances pour pouvoir etablir un etat de reference pour le systeme. Etre resilient
signifie egalement d'etre capable d'anticiper les defaillances et de planifier des modes
de gstion lorsqu'elles ont eu lieu.
Comme le montre la Figure 3.15, tous ces concepts peuvent etre illustres sur le schema
de definition d'un systeme que nous avons vu dans le paragraphe 3.2.1.
Enfin, nous avons fait etat de trois grandes categories d'etat pour le systeme : etat
normal, etat dysfonctionnel, etat defaillant.
Nous pourrions conclure en disant qu'un systeme est resilient lorsqu'il est capable de
maximiser l'etendue de sa zone etat dysfonctionnel en ayant une gestion dite particuliere
tres developpee. En d'autres termes, plus un systeme a une grande zone etat
dysfonctionnel avec une gestion particuliere puissante, plus il est resilient. Et plus il est
capable de revenir a son etat normal (ressort de retablissement), plus il sera resilient.
70
^Etat'dysfonctionnel
Etat dysfonctionnel
Etat defaillant
Etat defaillant
^ Etathors "^ Etat hors
service
SYSTEME A SYSTEME B
Sur cette figure, on peut done interpreter que, face a un meme type de perturbation, le
systeme A est plus resilient que le systeme B : en effet, le systeme A possede une zone
d'etat dysfonctionnel plus large et par consequent une marge de manoeuvre de gestion
particuliere plus importante.
Caracteristique 1 :
La resilience d'un systeme est un equilibre entre des aleas et des consequences
acceptables.
Caracteristique 2:
La resilience est la capacite d'un systeme a accepter, anticiper et planifier les
defaillances, en prenant en compte les interdependances fonctionnelles.
Caracteristique 3 :
La resilience d'un systeme est sa capacite de prise en charge rapide lors d'une
degradation pour retablir un fonctionnement acceptable.
Caracteristique 4 :
La resilience d'un systeme est evolutive dans le temps et depend de la
perturbation traitee.
Caracteristique 1 : La resilience d'un systeme est un equilibre entre des aleas et des
consequences acceptables.
Un systeme doit trouver le bon equilibre entre des aleas qu'il accepte et les
consequences qui en decoulent. Toutes les notions d'acceptabilite des aleas et
acceptabilite des consequences, qui traduisent globalement 1'acceptability des
defaillances, doivent etre etablies par le systeme lui-meme a partir de criteres bien precis
afin de caracteriser ses defaillances.
72
Ces deux moyens d'operationnalisation des concepts de resilience sont definis dans les
deux paragraphes suivants.
Comme le montre les Figures 3.17 et 3.18, les concepts Accepter, Anticiper et Planifier
se retrouvent sur les schemas utilises comme exemple dans les paragraphes precedents.
Gestion de mesures
d'urgence
Extrant
disponible
Extrant
indisponible
Temps
WL
la defaillance les delais ... les actions
Figure 3.17 - Concepts de resilience
75
Water
56 72 Time (hours)
teMMa
la defaillance ... les delais ... les actions
Figure 3.18 - Concepts de resilience sur les consequences (adaptee de Robert & Morabito,
2009b)
L'acceptation, l'anticipation et la planification sont done les trois mots cles a retenir
pour un systeme resilient. Un autre moyen d'agir concretement dans un systeme pour le
rendre plus resiliente est de mettre en place un espace de cooperation entre les differents
systemes interdependants.
En effet, pour anticiper et planifier ses actions tout en integrant les interdependances, le
systeme doit etre capable de communiquer les informations pertinentes aux autres
systemes de son espace de travail, et cela au bon moment.
L'environnement du systeme est done une sorte d'espace de travail commun ou les
informations circulent, les ressources s'echangent, et ou une degradation d'une ressource
peut rapidement se propager entre les systemes a travers des effets domino.
Cet espace de travail, Robert & Morabito (2008b) le nomment espace de cooperation.
Cet espace de cooperation est un espace ou un processus de communication bilateral
base sur la transmission d'informations pertinentes et realistes est mis en place pour se
comprendre.
Robert & Morabito (2008b) indiquent qu'il faut identifier les liens entre les systemes de
l'espace de cooperation afin d'obtenir, en continu, l'etat des intrants et extrants
echanges. A tout moment, la defaillance d'un systeme est communiquee aux autres
systemes. La degradation d'une ressource devient alors l'alea a prendre en compte pour
les effets domino entre les differents systemes de l'espace de cooperation.
Sur cette figure, les auteurs utilisent des termes differents de ceux exposes dans ce
memoire, mais la logique est la meme. L'analogie est done la suivante :
le terme « entity » correspond au systeme ;
le terme « R-U » signifie « Resource used » et correspond a l'intrant;
le terme « R-P » signifie « Resource provided » et correspond a l'extrant.
Cette methodologie, qui se base sur les concepts que nous avons developpes, a pour
objectif d'evaluer la resilience d'un systeme selon des etapes bien precises.
Enfin, la methodologie propose une aide pour evaluer le niveau de resilience d'un
systeme au regard de toutes les analyses precedentes.
79
3.12 Conclusion
Ce chapitre a permis de presenter et d'expliquer toute la theorie de la resilience
developpee dans le cadre de nos travaux de recherche. En partant des definitions de
ressource et systeme, nous avons defini ce qu'est l'etat de reference d'un systeme et
comment cela sert a definir les defaillances acceptables. Des outils de caracterisation des
defaillances ont egalement ete expliques afin de montrer comment evaluer l'etat de
resilience d'une organisation. Enfin, les concepts relatifs aux modes de gestion de la
resilience ont ete developpes, en les illustrant a partir d'une etude de cas.
L'ensemble des concepts theoriques relatifs a la resilience d'un systeme ont ete
expliques afin de proposer une definition et un schema de principe de la resilience.
Comme nous l'avons vu au debut de ce memoire, une des problematiques de la
resilience dans les organisations est que ce concept est souvent percu comme trop
theorique, trop complexe et peu operationnalisable.
Or, ce concept est la cle de voute de la longevite d'une organisation. II est done
important qu'il soit plus ancre dans la culture des organisations comme l'ont bien
compris certains gouvemements, tels que le Canada, les Etats-Unis ou l'Australie.
Comme enonce au debut du memoire, l'objectif de ce chapitre est done de proposer des
activites de formation afin de vulgariser et transmettre les concepts de resilience. En
particulier, ce chapitre explique comment vulgariser et former les acteurs sur le concept
de resilience pour une organisation. De plus, ce chapitre expose les outils de formation
qui ont ete developpes pour faciliter le travail devaluation de la resilience d'une
organisation.
81
Pregent (1990) explique que, pour concevoir un cours, differents niveaux d'objectifs
sont envisageables correspondant aux niveaux d'apprentissage que Ton vise. Pour cela,
l'auteur fait reference a la taxonomie de Bloom (1956) qui definit des niveaux
d'apprentissages du domaine cognitif.
Abstrait
6. EVALUATION • Etre capable de porter un jugement critique
fonde sur des critiques internes ou externes.
Cette taxonomie est un cadre de reference qui permet de verifier si les objectifs
poursuivis sont effectivement du niveau recherche. Dans sa taxonomie, Bloom concoit
l'apprentissage des connaissances comme un processus progressif allant obligatoirement
du concret a l'abstrait. Ainsi, l'apprentissage est plus concret aux niveaux elementaires
(1, 2, 3) et plus abstrait aux niveaux superieurs (4, 5, 6). Pour effectuer les
apprentissages associes a un niveau taxonomique donne, il faut avoir prealablement
atteint les objectifs des niveaux precedents.
Pregent (1990) explique que Ton peut rediger un objectif en completant la phrase
introductive suivante :
« A la fin de l'etude du theme XXX du cours, l'etudiant devrait etre capable de... ».
Cette phrase est suivie d'un verbe et de complements pour traduire les connaissances
visees par l'objectif. L'auteur fournit dans le Tableau 4.2 une liste non exhaustive de
verbes couramment employes dans la redaction d'objectifs.
Tableau 4.2 - Verbes d'actions pour la formulation des objectifs (Pregent, 1950)
" • . ' 1" ' WV -' t ' • ' :
• ' / „ •'.• 3
enumerer expliquer resoudre
nommer dire en ses propres mots dimensionner
identifier interpreter utiliser
indiquer prevoir manipuler
definir decrire appliquer
reconnaitre comparer calculer
rappeler differencier formuler
demontrer classer
predire modifier
mettre en pratique
4 5 6
analyser concevoir evaluer
organiser soutenir juger
deduire schematiser defendre
choisir ecrire critiquer
exposer justifier
discuter
planifier
83
Dans le cadre des activites de formation des concepts de resilience, les objectifs ne
porteront que sur les niveaux 1, 2 et 3 de la taxonomie de Bloom, ce qui represente deja
un travail important.
Ainsi, a partir de la taxonomie de Bloom et des verbes d'action proposes par Pregent
(1990), nous avons definis les objectifs enonces dans le paragraphe suivant.
Chaque module comprend une partie theorique dans laquelle sont exposes les concepts
de la resilience, et une partie exemple ou exercice afin d'illustrer la theorie.
Un module supplemental a egalement ete cree. II s'agit d'un exercice d'etude de cas
qui reprend les tableaux de l'exercice de l'OCSQ4. Ce module a pour objectif d'integrer
les concepts de resilience au sein des systemes des participants a la formation. En
appliquant les concepts a leurs propres systemes, les participants prennent davantage
conscience des enjeux de la resilience au sein de leurs systemes.
Les cinq modules de formation correspondant aux cinq objectifs generaux sont presentes
dans le Tableau 4.4.
Tableau 4.4 - Modules de formation
Modules Objectifs generaux
Module 1 : 1. Decrire l'etat de reference d'un
Etat de reference d'un systeme systeme
Module 2 : 2. Expliquer en ses propres mots la
Acceptability des defaillances notion d'acceptabilite des defaillances
Module 3 : 3. Manipuler les parametres de la
Caracterisation des defaillances caracterisation des defaillances
4. Expliquer en ses propres mots les
Module 4 :
parametres fondamentaux de la
Parametres fondamentaux de la resilience
resilience
Module 5 : 5. Expliquer en ses propres mots la
Definition de la resilience d'un systeme definition de resilience d'un systeme
4
L'exercice de l'OSCQ est une application des concepts developpes dans ce memoire lors d'un exercice
gouvememental sur la resilience des systemes essentiels au Quebec. Cette application est detaillee dans le
chapitre suivant intitule « Chapitre 5 : Applications et resultats ».
85
Etant donne le nombre trop important d'acetates des six modules, ceux-ci ne sont pas
presentes dans leur totalite dans ce memoire. Seul le module 3 est donne en Annexe B.
Afin d'obtenir un resultat plus professionnel, la charte graphique est identique sur tous
les modules de la formation. La Figure 4.1 montre un exemple de page presentation d'un
module.
Titre de la formation
Module 3 :
Titre du module Caracterisation des
defaillances
Les objectifs vises par le module sont ensuite etablis, ainsi que le plan de la presentation.
Objectifs du module 3
Objectifs du module Manipuierles parametres de la caracterisation des defaiMances
— Differencier les criterrs de caracterisation des defaillanccs
— Expltquer les niveaux de defaiilance d'un systeme
— Definir des seuils de defaiilance
L'introduction permet de faire un rappel sur ce qui a ete vu dans les modules precedents
afin de mieux comprendre la place du module traite et les objectifs vises. Ceci permet
egalement une utilisation flexible des modules. En effet, cette structure en modules avec
un rappel des points importants des modules precedents a chaque nouveau module
permet de marquer des temps d'arrets entre les modules tout en garder une certaine
coherence.
Introduction
Rappel Module 2 : ACCEPTER les d£f alliances: • * Qualifier les def alliances
Rappel du module precedent
(hatdu Module3;
systems Alfcasexfcirieurs
CARACTERISEmes defaillances grace
a des indfcateurs de gestion
Certains acetates ont ete developpes en utilisant des animations proposees par
l'application PowerPoint®. L'explication de la structure du schema global de la
resilience d'un systeme en est un exemple. Cela permet a l'animateur de la formation
d'expliquer les concepts au fur et a mesure de la construction du schema.
La Figure 4.4 montre comment le schema global de la resilience a ete developpe sous
format PowerPoint®. II est important de noter que les mecanismes de resilience,
schematises par des ressorts, non pas ete represented sur cet acetate puisque ceux-ci font
l'objet du module 4.
Des exemples et exercices ont egalement ete developpes autant que possible au sein des
modules de formation. La Figure 4.5 concerne un des exemples du module 3. Le but de
cet exemple est d'illustrer le concept de mode de gestion a travers l'utilisation de
ressources alternatives connus de tous en cas de panne d'electricite dans un systeme.
88
8. Exempies
Gestion particuliere
T*6h T = 10h
4.5 Conclusion
Ce chapitre a permis de developper des activites de formation. En effet, pour repondre a
la problematique generate de ce memoire, nous avons vu que ces activites servent a
vulgariser les concepts afin de les rendre operationnalisables dans une organisation et
comprehensibles par des non-specialistes.
Les resultats des travaux de recherche de ce memoire ont ete appliques suivant trois
axes.
Tout d'abord, la theorie sur la resilience developpee dans ce memoire a ete appliquee
lors d'un cours de cycle superieur en gestion des risques a l'Ecole Polytechnique de
Montreal.
Ensuite, les concepts ont ete testes et valides lors d'un exercice de table dont les
participants etaient les coordonnateurs ministeriels en securite civile des douze secteurs
essentiels du Quebec.
Enfin, nous verrons qu'une troisieme application est en cours concernant l'etablissement
des portraits sectoriels des secteurs essentiels du Quebec.
Nous allons done detailler ces trois applications et voir comment celles-ci ont permis de
valider les concepts de resilience des systemes etablis dans ce memoire.
Tout d'abord, le cours intitule « Analyse et gestion des risques technologiques majeurs »
a pour objectif de presenter les differentes techniques d'analyse et devaluation des
risques que Ton retrouve generalement dans le secteur industriel. Ce cours s'integre dans
les deux premieres dimensions de la securite civile definies dans le cadre de la Loi sur la
securite civile (MSP, 2007) du Quebec, a savoir la prevention et la preparation.
90
C'est dans le premier cours, intitule « Analyse et gestion des risques technologique
majeurs » qu'ont ete appliques et valides les concepts theoriques de resilience d'un
systeme que nous avons developpes.
Un cours theorique de trois heures a ete developpe. Ce cours s'articule selon les quatre
objectifs suivants :
comprendre les definitions de systeme, ressource, interdependance ;
comprendre le concept theorique de resilience d'un systeme ;
comprendre la demarche de resilience dans une organisation ;
savoir appliquer la methode d'evaluation de la resilience d'un systeme.
Le cours magistral a ete base sur les concepts theoriques de resilience developpes dans
ce memoire, mais egalement sur la methodologie d'evaluation de la resilience
developpee en collaboration avec Pairet (2009).
Le cours est done un expose des concepts de resilience suivis des outils developpes pour
evaluer la resilience d'un systeme. Un exemple a ete developpe en cours afin de montrer
comment utiliser les outils pour finir sur une introduction au projet de session, projet
pour lequel les etudiants devaient utiliser ces outils. L'ensemble des acetates de ce cours
developpes dans le cadre de ce memoire est presente en Annexe C.
91
Un point important a noter est que les acetates de ce cours dispense a Polytechnique ne
sont pas identiques aux modules de formations developpes dans ce memoire et explicites
dans le chapitre precedent. En effet, cette application qui se base sur les concepts de
resilience a ete faite avant la finalisation des modules de formation. A la suite de cette
application, les concepts et modules de formation ont ete ameliores en se servant du
retour sur experience de cette application.
Le projet de session qui accompagne ce cours magistral est un exercice dans lequel les
etudiants devaient appliquer la theorie et les outils devaluation de la resilience sur un
systeme industriel reel: l'usine de traitement d'eau potable de la ville de Montreal.
La validation des concepts de resilience developpes dans ce memoire a done eu lieu lors
d'un exercice organise par l'OSCQ, le 13 novembre 2008 (OSCQ, 2008). Le paragraphe
suivant explique le deroulement de cet exercice afin de mieux comprendre dans quel
contexte 1'application des travaux de recherche a eu lieu.
L'exercice de l'OSCQ, baptise « Exercice Domino », a reuni dans un meme lieu les
representants des principaux systemes essentiels du Quebec. Etant regroupes en 12
secteurs, ces systemes essentiels ont ete places suivant douze tables sectorielles formees
pour favoriser les echanges et le partenariat entre les intervenants. Le Tableau 5.1
indique les ministeres ou organismes gouvernementaux (M/O) qui en assument
l'animation et la coordination.
Tableau 5.1 - Listes des secteurs essentiels du Quebec
MINISTERES ET ORGANISMES
TABLES SECTORIELLES
COORDONNATEURS
- Secretariat du Conseil du Tresor (SCT)
Activites gouvernementales
- Centre de services partages du Quebec (CSPQ)
- Ministere du Developpement economique, de
Activites economiques
l'lnnovation et de l'Exportation (MDEIE)
- Ministere de l'Agriculture et de l'Alimentation du
Alimentation
Quebec (MAPAQ)
- Societe d'habitation du Quebec (SHQ)
Batiment
- Societe immobiliere du Quebec (SIQ)
Information et
- Services Quebec
communications
- Ministere du Developpement durable, de
FEnvironnement et des Pares (MDDEP)
Eau
- Ministere des Affaires municipales et des Regions
(MAMR)
- Ministere des Ressources naturelles et de la Faune
Energie (MRNF)
- Hydro Quebec (HQ)
- Ministere des Finances du Quebec (MFQ)
Secteur financier
- Autorite des marches financiers (AMF)
- Ministere de la Sante et des Services sociaux
Sante
(MSSS)
- Ministere de la Securite publique (MSP)
Securite
- Surete du Quebec (SQ)
Telecommunication et
- Centre de services partages du Quebec (CSPQ)
technologies de l'information
Transport - Ministere des Transports du Quebec (MTQ)
Avant toute chose, il est utile de faire le lien entre la theorie developpee dans ce
memoire et cette etude de resilience de systemes gouvernementaux.
95
Pour cela, la Figure 5.1 reprend le schema de la decomposition d'un systeme afin de
montrer que l'approche systeme peut etre appliquee dans le cas du gouvemement du
Quebec pour sa demarche gouvernementale de resilience.
SYSTEME =
GOUVERNEMENT DU QUEBEC
INTRANT 1 EXTRANT1
INTRANT 2 EXTRANT 2
Pour satisfaire aux objectifs specifiques 2 et 3, deux tableaux ont ete developpes afin que
les participants puissent manipuler les concepts. Les deux tableaux complets sont
presents en Annexe F.
Dans le premier tableau, chaque element (Ministeres et Organismes) doit identifier ses
extrants (appeler ressources essentielles fournies lors de cet exercice) et y associer les
systemes essentiels qui les fournissent.
Ensuite dans le deuxieme tableau, les elements se regroupent autour de leur ensemble
fonctionnel qui est un des douze secteurs essentiels au Quebec. Cinq intrants leur sont
alors proposes (appeles ressources utilises lors de cet exercice): electricite, eau potable,
service de telecommunication, budget d'investissement, transporteurs routiers. En
considerant ces cinq intrants, le gestionnaire de l'EF est alors amene a repondre aux
questions suivantes, et ce pour chaque couple « Ressource essentielle extrant / Systeme
essentiel associe » defini au premier tableau :
1. Est-ce que cette ressource (intrant) est utilisee par le systeme essentiel pour
fournir la ressource essentielle (extrant) ?
Les reponses possibles sont:
Souvent - Quelques fois - Jamais - Je ne sais pas.
98
La question 1 permet de mettre en lumiere des interdependances entre les systemes. Les
reponses proposees sont larges mais permettent de faire la difference des le depart entre
les intrants utilisees quotidiennement et done plus critiques, et les intrants utilisees
occasionnellement et done plus de support. Le lecteur pourra constater que la reponse
« Je ne sais pas » est proposee .Cette reponse est la pour soulever des interrogations sur
la connaissance de l'environnement de l'organisation interrogee.
La question 3 a pour but de faire prendre conscience que l'indisponibilite d'un extrant
pourrait avoir des consequences sur de nombreux autres systemes. Les interdependances
fonctionnelles sont done mises en avant.
99
Ensuite, nous avons voulu savoir si les participants avaient eprouve des difficultes a
remplir les tableaux 1 et 2 de l'exercice concernant l'etablissement de leur portrait
sectoriel. Nous avons done demande aux animateurs des tables sectorielles d'evaluer le
niveau de comprehension par les participants de leur table concernant les questions des
tableaux 1 et 2. Les questions sont done les suivantes :
« Question 7 - En se referant aux tableaux 1 et 2 de I 'atelier 1, les participants ont-ils
reussi a repondre a la question 1 (ressources essentielles) ? »
« Question 8 - En se referant aux tableaux 1 et 2 de I 'atelier 1, les participants ont-ils
reussi a repondre a la question 2 (systemes essentiels) ?
« Question 9 - En se referant aux tableaux 1 et 2 de Vatelier 1, les participants ont-ils
reussi a repondre a la question 3 (interdependance) ?
100
Pour chacune des questions de ce questionnaire, l'animateur doit choisir sur une echelle
de 1 a 4 le niveau de comprehension par les participants, 1 symbolisant le oui, 4
symbolisant le non.
Les resultats sont resumes dans le Tableau 5.2.
Tableau 5.2 - Niveaux de comprehension des concepts de resilience par les systemes
essentiels du Quebec
OUI NON
1 2 3 4
Les concepts de ressources, systeme et interdependance
Question 5 sont-ils assez compris pour permettre un travail efficace 11% 56% 33% 0%
lors de cette joumee?
Les participants ont-ils reussi a repondre facilement a la
Question 7 33% 33% 11% 22%
question 1 (ressources essentielles)?
Les participants ont-ils reussi a repondre facilement a la
Question 8 33% 11% 44% 11%
question 2 (systemes essentielles)?
Les participants ont-ils reussi a repondre facilement a la
Question 9 44% 44% 0% 11%
question 3 (interdependance)?
Les participants ont-ils reussi a repondre facilement a la
Question 10 78% 22% 0% 0%
question 4 (delais d'affectation)?
Les participants ont-ils reussi a repondre facilement a la
Question 11 78% 22% 0% 0%
question 1 (consequences sur la population)?
Les participants ont-ils reussi a repondre facilement a la
Question 12 56% 33% 11% 0%
question 1 (mesures de prevention)?
80%
c 69% 69%
o 61%
t> c 56%
60%
3 «
44% 44% 42%
> a 40%
z E
o
u
20%
Figure 5.2 - Representation du niveau de comprehension des concepts de resilience par les
systemes essentiels du Quebec
Les objectifs 2 et 3 ont egalement ete remplis puisque les participants ont reussi a
dresser un premier portrait organisational de leurs systemes. De plus, des liens
d'interdependances ont ete mis en lumiere lors d'echanges entre les systemes, et les
participants ont pris conscience de la valeur de ces outils.
Pour confirmer notre propos, voici ci-apres une synthese des commentaires des
participants recueillis lors de cet exercice gouvernemental:
La mise a niveau au debut de 1'exercice a partir d'une vulgarisation des concepts a
ete beaucoup appreciee, et les participants en reconnaissent Futilite pedagogique.
102
Les ministeres et organismes ont par ailleurs reconnu le besoin d'avoir des outils de
travail et une terminologie commune afin d'etablir une evaluation de leur resilience. De
plus, ils ont exprime la necessite d'avoir des outils de formation afin de mieux
s'approprier les concepts de resilience.
Cette application a done permis de mesurer le degre d'appropriation des concepts par les
ministeres et organismes du Quebec definis en tant que systemes essentiels. Le
paragraphe suivant traite d'une autre application en cours concernant l'utilisation des
concepts de resilience.
Maintenant que les concepts de resilience ont ete valides par le gouvernement du
Quebec, les ministeres et organismes sont prets a les utiliser. En particulier, un outil a
ete developpe et est en train d'etre utilise dans le cadre de la premiere etape de la
demarche gouvernementale visant a accroitre la resilience des systemes essentiels au
Quebec.
L'objectif de cet outil est d'aider les ministeres et organismes (M/O) des secteurs
essentiels a dresser leur portrait sectoriel et egalement etablir des canaux de
communications entre les secteurs. Cet outil constitue la premiere etape dans
1'evaluation de la resilience des systemes essentiels au Quebec.
103
Cet outil est disponible en Annexe H. II s'agit d'un fichier Excel® compose de plusieurs
onglets. L'outil s'articule selon trois etapes detaillees dans le Tableau 5.3
Meme si cette application n'a pas encore fourni de resultats tangibles puisqu'elle est
encore en cours, il est important de noter que celle-ci demontre que les concepts de
resilience sont operationnalisables. En effet, a partir de la validation des concepts par le
gouvernement du Quebec, cet outil permettra de dresser un premier portrait des
differents secteurs essentiels.
Par la suite, d'autres outils d'aide pourront etre developpes, comme par exemple des
outils permettant d'etablir les niveaux de defaillances des systemes et les modes de
gestion de la resilience.
5.4 Conclusion
Nous avons enfin vu qu'une troisieme application est en cours. Celle-ci n'a pas encore
donne de resultats tangibles, mais elle demontre cependant qu'une reelle
operationnalisation des concepts de resilience est possible.
Le chapitre suivant est une discussion sur les concepts theoriques de resilience developpe
dans ce memoire, leur vulgarisation via des activites de formation et leurs applications
aupres du gouvernement du Quebec. Les problemes et les limites du modele seront ainsi
discutes, tout comme les points positifs. En particulier, une reflexion est faite sur les
resultats obtenus par la theorie developpee dans ce memoire et son utilisation au sein des
organisations.
105
CHAP1TRE 6 DISCUSSION
Les travaux developpes dans ce memoire se veulent etre une reponse a la problematique
du manque de concepts de base en resilience organisationnelle. En effet, peu de concepts
theoriques clairs existent a ce sujet et c'est pourquoi les concepts developpes dans ce
memoire sont d'une reelle valeur ajoutee dans ce milieu
Nous allons voir quels sont les interets et limites de l'etablissement de la theorie de la
resilience, ainsi que les interets et limites du developpement d'activites de formation a
ce sujet.
Nous verrons enfin les resultats atteints face aux objectifs vises par ce memoire, puis
nous terminerons par les nouveaux travaux qu'il reste a faire a ce sujet.
Vision de la resilience :
Dans la litterature, la resilience d'une organisation est souvent percue seulement comme
une capacite de retablissement apres une crise. Notre vision est differente dans le sens ou
Ton percoit la resilience au quotidien, en y incluant les volets « prevention/preparation »
au volet« retablissement».
106
Approche systeme :
En adoptant une approche systeme, les concepts de resilience peuvent etre appliques a
toute sorte d'organisation. En effet, route organisation, qu'elle soit privee ou publique,
peut etre representee par un systeme qui utilise des intrants et fournit des extrants. Ainsi,
toute organisation peut etre decomposed en fonction de ses extrants et de ses intrants. Et
a partir de cette decomposition, des ensembles fonctionnels sont facilement identifiables.
Prise de conscience :
Les outils developpes dans ce memoire permettent de faire prendre conscience aux
organisations qu'elles evoluent dans un meme espace de travail ou tout est interrelie. II
est done important que les systemes travaillent ensemble pour etablir leurs niveaux de
defaillance et leurs delais d'affectation. Le probleme de l'acces aux ressources
alternatives devrait egalement etre aborde par tous les systemes d'un meme espace de
cooperation.
Une discussion autour de ces deux hypotheses pourrait etre faite. En effet, la degradation
d'une ressource pourrait etre etablie selon plusieurs niveaux. II en est de meme pour la
defaillance d'un EF qui n'est pas toujours binaire dans la realite.
108
5
Robert et Morabito (2009a) definissent les interdependances geographiques (IG) comme suit: « les 1G
sont dues a la proximite des infrastructures. Elles se produisent lorsque deux infrastructures sont
geographiquement proches et que la defaillance de Tune entraine la defaillance de l'autre. Par exemple, le
bris d'une conduite d'eau qui engendre le bris de la chausse situee au-dessus constitue une
interdependance geographique entre le reseau d'eau et le reseau de transport. »
109
La structure meme des modules de formation permet une application dans de nombreux
domaines. En effet, les modules peuvent etre dispenses au sein de presque n'importe
quelle organisation sans etre trop restrictif.
A travers les interets des activites de formation, nous voyons egalement des limites.
Tout d'abord, les modules de formation qui ont ete developpes de maniere a etre
appliques par le plus grand nombre, necessiteraient sans doute certaines modifications
en fonction du type d'organisations visees.
Le deuxieme objectif a ete atteint. En effet, nous avons explique comment rendre les
concepts accessibles a des non specialistes en developpant des modules de formation qui
expliquent en detail tous les concepts de resilience. Pour faciliter leur appropriation, des
exemples et exercices d'application ont egalement ete concus. L'ensemble de ces
activites de formation favorise ainsi la comprehension des concepts par des non-
Ill
specialistes. Concernant leurs applications, quelques modules ont ete dispenses a l'Ecole
Polytechnique de Montreal, et une presentation des concepts accompagnee d'un exercice
d'application a ete faite aupres du gouvemement du Quebec. Neanmoins, la
vulgarisation des concepts de resilience a ete appliquee dans un certain contexte et nous
pensons qu'une application a plus grande echelle serait necessaire.
Enfin, le troisieme objectif a ete atteint. En effet, les concepts de resilience ont ete
valides aupres du gouvemement du Quebec lors d'un exercice organise par l'OCSQ
(OSCQ, 2008). Les ministeres et organismes des douze secteurs essentiels du Quebec
ont pu lors de cet exercice manipuler les concepts et en approuver le contenu. Ce dernier
objectif de recherche est d'autant plus atteint que, dans le cadre de la demarche
gouvernementale de resilience, les ministeres et organismes du Quebec ont commence a
utiliser au sein de leurs systemes les concepts developpes dans nos travaux de recherche.
Les objectifs fixes en debut de ce memoire ont done tous ete remplis. II reste cependant
quelques nouveaux travaux a realiser dans la continuite de ceux-ci.
Tout d'abord, il faudrait que les modules de formation soient dispenses a plus grande
echelle et dans leur totalite, point qui n'a pour le moment pas ete fait. On pourrait done
imaginer que des activites de formation systematiques soient offertes a l'intention des
systemes essentiels du Quebec ou des entreprises privees.
Enfin, dans la meme optique de transmission des connaissances privilegiee ici, nous
pourrions envisager de developper des activites de formation pour enseigner la future
methodologie d'evaluation de la resilience. Ces activites de formation pourraient ainsi
etre complementaires de ceux que nous avons developpes.
113
CONCLUSION
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, de nombreuses organisations ont compris que
la resilience n'etait pas seulement un concept abstrait mais etait un reel enjeu pour leur
survie. Devant un tel constat, le developpement de la theorie relative a la resilience
organisationnelle presentee dans ce memoire permet d'apporter une reponse a la
problematique de vulnerability des organisations vis-a-vis de leur environnement.
La theorie s'appuie sur le principe de l'approche par consequences, c'est-a-dire sur les
consequences liees a la degradation et a la perte d'une ressource utilisee par une
organisation. Elle s'inscrit egalement dans la continuite des travaux menes par le CRP
qui n'abordaient pas jusque la la question de la resilience des organisations.
Les concepts de resilience s'appuient egalement sur une approche par systeme.
L'organisation est vue comme un systeme qui utilise des intrants provenant de systemes
fournisseurs, les modifient via des activites et processus internes. La mission globale du
systeme est finalement de fournir des extrants a des systemes utilisateurs. C'est cette
approche par systeme qui permet de caracteriser l'etat du systeme. De l'etat de
reference, a l'etat de defaillance en passant par l'etat dysfonctionnel, nous avons propose
des outils permettant de caracteriser l'etat d'un systeme en fonction de l'etat des intrants,
des extrants et de son fonctionnement interne. Les interdependances fonctionnelles entre
les systemes d'un meme espace de travail ont egalement ete prises en compte,
permettant ainsi d'integrer des niveaux de consequences dans la caracterisation de l'etat
d'un systeme. Enfin, nous avons defini la resilience d'un systeme en integrant
notamment des modes de gestion qui permettent a un systeme d'etre plus resilient.
Les concepts de resilience et les activites de formation ont ete appliques selon trois axes.
Tout d'abord, ils ont ete dispenses lors d'un cours universitaire de gestion des risques a
l'Ecole Polytechnique de Montreal. Cette application a permis de valider les concepts
aupres d'une population de futurs ingenieurs. D'autre part, une application aupres de
douze secteurs essentiels du Quebec a ete faite. Cette application a permis de valider les
concepts de resilience developpes dans ce memoire et permet aujourd'hui au
gouvernement du Quebec d'utiliser une terminologie commune dans sa demarche
gouvernementale visant a accroitre la resilience des systemes essentiels. Par ailleurs, une
troisieme application est actuellement en cours. II s'agit d'un outil sous forme de tableau
permettant d'aider les systemes essentiels du Quebec a dresser leur portrait sectoriel et a
amorcer un processus de communication entre les differents acteurs d'un meme espace
de cooperation. Cet outil en cours d'utilisation n'a pas encore livre ses resultats mais il
constitue la veritable premiere etape dans la demarche gouvernementale du Quebec
visant a accroitre la resilience de ses systemes essentiels.
Neanmoins, nous avons vu que ces travaux de recherche presentent des limites et qu'il
reste de nombreux axes a developper. En effet, l'aspect retablissement inherent au
concept de resilience serait a developpe, et des outils de gestion operationnels pour
evaluer et gerer la resilience d'une organisation ont besoin d'etre developpes.
115
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123
ANNEXE A - GLOSSAIRE
Dans ce glossaire, les termes ne sont pas classes par ordre alphabetique, mais par
antecedence. C'est-a-dire que chacun des termes est defini grace aux termes precedents
ou figurants dans la meme famille. Ce glossaire suit en effet le cheminement logique de
la pensee et regroupe les termes par « famille » representant les principaux liens existant
entre les definitions.
Un point particulier de cette definition doit etre souligne : les « services » sont inclus
dans les ressources. Aucune difference n'est faite entre les ressources materielles telles
que les biens de consommation et les services, ressources immaterielles, tels que
l'octroi d'aide financiere ou une assistance telephonique.
Defaillance : Etat dans lequel un systeme ne peut plus remplir completement ses
objectifs.
A.4. La resilience
Vulnerability : propriete, evolutive dans le temps, d'un systeme a subir des defaillances
en fonction de son etat.
Objectifs du module 3
Manipuler les para metres de la caracterisation des defaillances
- Differender les criteres de caracterisation des defaillances
- Expliquer les niveau* de defaillance d'un systeme
- Definir des seuils de defaillance
Module 3 :
Exercice d'application pour I'alea a panne d'electricite >>.
Caracterisation des
defaillances PLAN DE LA PRESENTATION:
1. Criteres de caracterisation -.f-z-f.^-^
2. fitats de defaillance du systeme ~'::\f/
3. Modes de gestion du systeme
1. Criteres de caracterisation
Face a des aleas, les d'un systeme sont plus ou morns degrades :
Rappel Module 2 : ACCEPTER les defaillances : - » Qualifier les defaillances
le systeme est done pli noins defaillant.
it done de definir plusieurs de defaillance d'un systeme.
Module 3 :
CARACTEB1SER les defaillances gr£ce
des niveau * de defaillances peut se fa ire selon 3
a efes inttieateurs de eestion
L'etat de I'intrant L'etat des EF L'etat de I'extrant L'etat de I'intrant L'etat des EF L'etat de I'extrant
Guefest l'etat ft.", Quel est l'etat de Quel est l'etat de Quel est I'Stat de • 0u*!*STtotde v "-". Quel est l'6tat de
.- degradation de la \. defaillance des EF du degradation de la degradation de la vdeJaEErancetiesCEdu '. degradation de la
systeme ? ressource intrant ?
•
1
Hypothese 1 : Des lors qu'une ressource ne respecte plus ses caracteristiques req Hypothese 2 : Si un ensemble fonctionnel (EF) tournit correctement son extrant, il
ressource oegradee), elle est consideree comme ifiutilisable et done indisponibie defaillant. ?il ne tournit pas correctement son extrant, i) est defaillant. l'etat de
I'ensemble tonctionnel (EF) est done binaire.
n'y a done que deux etats de degradations considers pour I'intrant:
disponlble OU Indisponibie, II n'y a done qi ts de defaillance consideres pour les ensembles fonrtioi
normal OU
l'etat de I'intrant L'etat des EF L'etat de I'extrant L'etat de I'intrant L'etat des EF L'etat de I'extrant
Quel est l'etat de Quel est retatde Quel est l'etat de Quel est l'etat de Quel est retatde
defaillance des EF du degradation (tela;. degradation de la defaillance des EF du degradation dela
ressource intrant ? systeme ? ressOwee-«xiram^.,: • systeme ?
1
typotMse 1 : Des lors qu'une ressource ne respecte plus ses caracteristiques req
V 4 /
ressource degradee), elle est consideree comme rnutihsable et done indisponibie Ces criteres permettent de decomposer l'etat du systeme en S niveaux ;
j £tat de reference
1 n'y a done que deux £tats de degradations considered pour I'extrant;
disponlbfe OU Indisponibie. '—: —' Q
i Etat norroaf
;: Etat dysfonctionnel
D'apres 1'hypothese 1 :
jrtrant degrade ou indisponibie O mission du systeme non remplie U systeme d< faillant : Etat defaillant •
S^r ^ ]©, Castt3: signifie que les intrants sont indisponibles mais que
les EF arrive a fonctionner normalement (par exemple,
grace a des stocks). Les extrants sont done fournis.
*** — • M _ — ss.
Dans une approche client/fournisseur, chaque systeme fournit un extrant
pour un utilisateur client, qui lui-meme va I'utiliser pour fournir un autre
XQOK Indisponible
Disponible Dtfaillant
Un seuil est un repere entre deux niveaux de defaillance qui per met de :
Oisponibie ftU_ nti"» t-tor-»'
- conn ait re I'etat du systeme ;
Indisponible Namal
- deployer Ies actions ad equates a fin de prevenir le passage dans un
Fa.b,,, D^laldr. etat de defaillance superieur;
Oisponibie Dcfttllant - communique! ce changement d'etat aux autres systemes qui utilisent
; — i M o v - •!J * 6 — I'extrant fourni par le systeme defaillanl.
tndisponiblc
Gestion couranle. j Paidetonseqocree Seuil de dysfunction ; ce seuil correspond £ un niveau ou certains ensembles
Exirenl disponibte j fonctionnels du systeme sont defaillants, ou ou certains intrants sont
indisponibles. C*pendant, en raison des actions deployees, ces
Etat dysfonctionnel dysfonctionnements ne se repercuteront pas sur la realisation de la mission du
< ; 3.wnes Gestion particiriicrc. 1 Pasde consequence systeme,
(tsrt dtfaiHant- [4&tu!&pwll$W&&)8£ v , j Seuil de defaillance :ce seuil correspond au niveau apartir duquel tes defaillances
des EF et/ou I'indisponibilite des intrants vont engendrer la non-realisation de la
mission du systeme, malgre les actions correctives pr£cedemment mises en place.
* torn
1 1
Tl T2
5. Seuils de defaillance
lorsque I'extrant n'est plus fourni par te systeme :
A ce moment la, le para met re seuil entre les different; etats de defaillance peut
etre par example le facteur TEMPS;
Lechoixdes niveaux fait dansce module a pour but d'illustrer le concept K!§i^ ; ecas-la, la degradation decettereuourcees1l'al£aaconxfcte>er.
de resilience et non de donner une solution unique.
129
S. Exemples
Importance du 'N
I I I I I I I I I I I I I I I I I I ! I
t=0 t = 4h t = 7h 1 1 lOh
8 Exemples 8. Exemples
^.i**^--
• Systeme Usine de traitement de I'e u potable Gestlon
courante Gestton particulicre
T D « I T = 10h T= l«i
t RBueurcos
-llectricite
>: £aupowbfe : , •> -jj&t&atrtce
Essence, -.1 I. E n e m a : . . . ; I... Essence .
:• chtore __
>
RH
>l
ANNEXE C - COURS POLYTECHNIQUE - EXPOSE MAGISTRAL
Objectifs du cours
1
jV*** Comprendre la demarche de resilience dans une
organisation
Mecanique
6
• ..v -
j „ •#$£'*• Ufa Psychologie
Systeme , ^ / N ^Consequences
""" Scologie
• Resilience
Informatique tsT j?
•=-
« • » = •
Systeme : Ensemble coordonne d'elements materials ou Les items suivants peuvent-ils etre consideres comme un systeme ?
immateriels et d'elements de gestion et de contr6le organises
set on des objectifs communs et fixes. Certains de ces elements Ou Hon Ca depend
sont qualifies de fonctions critiques en regard des consequences Le gouvernement du Quebec
directes sur latteinte de ces objectifs. Un ban m e m
Processus admimHratif d'une entrepxsc
Centre de controle d'un rescau
UncinBe
Un bulletin mettorologique
Une chaine de d s t n b u t i o n alimentaiie
Unconsuiat
Ur. centre hosp.ialicr
La monnaie
Secteu. energ.e
8 Ressource : une matiere, une substance, un bien, un objet. une Les items suivants peuvent-ils etre consideres comme une
infrastructure, materielle ou immaterielle. un service ou un moyen mis a la
disposition d'un systeme pour fonctionner. Dm Hon Cadepend
Un employe
Dans le cadre d'une entreprise ou dune organisation, les ressources sont Un bailment
generalement classees en quatre (4) categones : les ressources humaines
Un budget
(cadres et employes), les ressources mater lef les (ma tie res premieres,
equipernents. outils, batiments). les ressources informationnelles {information Une matiere premiere
et technologies de I'infarmatan) et les ressources financieres (budget, Un Fourmsseur
liquid!te, capital action).
Une assurance
Uncbent
©r
I Resilience : Jean de la Fontaine |A»WS»*
Definition de la resilience
Jo pile, et ne romps pas vm 1.0,0
d'un systeme
* RESILIENCE =
Aptitude d u n systeme a rv* mans.: o u a ?«t;:bli!'un
niveau de fonctionnemenl <. -;.eptr=bif- malgre des
defaillances.
y
• f^ f %
-:KS
fr=
Methode devaluation de la resilience Etape 1 : Contexte de I'etude
Contexte de I'etude
a) Definition des objectifs de I'etude
Caractensation des Ressources Fournies el Decomposition <-. Dans quel but?
•-- Pour quelle decision?
Degradation des Ressources Fournies et Consequences
b) Definition de I'envergure de I'etude
Analyse Oes Ressources Utilisees el des Interdependances v Etendue de I'etude (Delimitations du sujel. restrictions)
c Profondeurde I'etude
Gestion des defaillances
sr • Evaluation de la resilience
• Recommandaiions
^L:^^0
U
["Etape 2 : Caracterisation des ressources 1 Etape 2 : Caracterisation des ressources
| fournies et decomposition J fournies et decomposition
* c) Decomposition fonctionnelle des ressources fournies c) Decomposition fonctionnelle des ressources fournies du systeme:
du systeme If Carsctensei la ressooree founue par le sysUme (due « aJotale »)
1! Decomposer cette resource seion des carBcterisuques : ressouices specTujues
3/ Identifier les elements responsaJ]
Cttacun de oes eler sables utilise egatemem des re
• 3
Exemple avec le systeme « Centra le Hydro-electrique » & Exemple avec le systeme a Cenirale Hydro-electrique »
d) Determination das duraes de degradation acceptable da la ressource « e) Tableau des consequences: synthase
foumia
Ourees de degradation acceptable de la RF : duiee pendant Laquelle la RF peut J, Tableau 4 RacapHulatrr d e i EnnsBquanoas
etre degrades avant d'engendrer des consequences. Ces duress sort definies en
function des seuils d 'acceptability. Consequence*
ftessourca ; t t a t d a la Durftea de Gouts d e b
fDumla j rassource degradation degradatM" pour Is
Tableau S • EcheRe d m duraes
* 5mm Acceptable
>—»««-; szzz, Explication et
\SmotBnSttm BHfeS«30mifi 1 TrteraMo
• -<Smin
ta
ss^-L^?«»»: «-»'' S Z nte Pcsdeooraaquenoa
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tnaceeptBbte
j • - : *30mtn '•'.. .
Tableaufl:tntanMpi M a n o a e x t a m a s a i
Bement*
Processus de
Reauurcas tosaources urBJsees.
IrtdfaponlMes Us Ottsl
ifrflBEtBHan RJ
rSecasaK,
Ueaum au nfvaeu
GorrafHe
ZS£ T»
a) Mesures de securite eaistantes et ressources alternatives utilisees a) Analyse de ('aptitude de I'usine a maintenir un
b) Duraes d'utilisation des ressources alternatives fonctionnement acceptable
DaT BB
D e t a W a m aaasdee ^ * ""uetlsallon des
aJtwrtsllKO
j^gjplg »^!»«w«wtrft>a»w«^feto«*^^
B Mecanismes d'alertes
/ _~ P
i -
'•^ — - « ' „ - — " _ .
-.---
ANNEXE D - COURS POLYTECHNIQUE - PROJET DE SESSION
JCouf* 9(06126
PrQjetde session
Autonwe 2008
Resilience
S3e?!fcfsca&t}r> $ e ? £ q u t ; w :
—,
_
r
Poisbiiite | Tan* de chlore
&fe£$^L*LJ*§££^
1 Ressourtes f o u m i e s
Tableau I : Ressources Fournies et Seaiis de degradation
O i t e r e s d e mesure Seuils d e degradation f tats d e degradation
:is;
20;
Eau d e q u a l r t e
1 Eauenquantite
I"' -'Idea sf&stion-' nABesaffipesBi&&v± .Res. fcoumte X>C£ nseGaefices : f i ^ e e s •,'= "Ssc/cs^sseqaeRtes- v- ; ^e&-Utiis&ss••••••^•fi
23 =
14 I
Eau
35?
35 |
IS"'
13;
20
22 i
is : !
17: Tableau 5 : Ressources Utshsees
IS; Elements R e s o u r c e s utilisees e x t e m e i Revsources utiii&ees i n t e r n e t
23: responsables
!
23
22 :
22:
23 j
24 i
25. {
26:
27;
a * « : + > i : 'idenfc?te&tion-- •.^Oecornpgsfcfcwv / &W£s^rnie < Conseati«nres i ! Durees••/ R^c.-consecuences ] . Res. Ut&sees -
: : : :
* * & • " " : * ' : " • ' ' • • • ' • " . • - ^ • - * ' ' V ' < • • • • • • " • • - • •• " " w . - , : .
a
28
IS Tableau 6 : interdeceneiances extemes et dsSais d'affectation
30 Elements Ressources Ressources
d e m e n t critique Temps d'af f ectation RF
31 responsible* fournies uttlisees
52
33
34
35
36
37
»
19
40
41
42
43
44
45
46
47
«5
**"'* "•* i t i y / ^ ifflffi^gsftsesr ^Sgrees ^cT.^^.t-SP^^^^M^::'^!:^^-::^^^' V" Iftt«rd^&ftd3» cas j fiestaan tigf aJiHanoB, ii^X ^ =
SYSTEMES E5SENTIELS
INTERDEPENDANCES <& RESILIENCE
13novembre2008
Exercice DOMINO
Exarace de IOSCQ - Reliance des syslemes essentials
HP
m - Air Canada
* » •..
f-- i n 16h00
19aout: panne du
V *_*. systeme
d'enregistrement des
^•35"" passagers
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wr*
m&pt Services bancaires
Alimentation
Fortement perturbees
lm
-acts mineurs Forte perturbation au
Sarrte i niveau de I inspection de
: la salubnte
Services minimum
d urgent* mamtenu Gestion difficile des
Stock de sang deehetsissusdes
Jm ""s"t
dangereusement bas
tmm&.
j gran des chaines
1 d alimentations
Secteur manuJactuner s^ f
^
Arret des operation ou
baisse de production
.. kJ**-*U* - nnnementeneau
Interdependances et
Ressources essentielles (IE)
e/#
Sttcfo^refferi r.-ic#3;
Aux fins de la demarche gouvemementale, les ressources essentielles,
foumies partes systemes essentials, sont regroupeesen douro
secteurs. Chacun tfeux est sous la responsabilite d'un ou plusieurs
M/O: ActivttAs gouventemtmtates (SCT et CSPQ), Acfivit&s
tconomiques (MDEIE), Alimentation (MAPAQ), Bflttnenf (SHQ el
SIQ), Information et Communications (Services Quebec], £au
(MDDEP, CEHO el MAMR), inergm (MRNF el Hydro Quebec),
Secteur/rruncrer-fMFQetAMF}, Sanre(MSSS). Secirriie <MSPet •
SQ). telecommunications «% technologies de nnformation (CSPQ),
Transport (MTQ).
jPHjilP^ Alter au (tela tfes infrastructures
A ve'ida." <IVE; ia dwnler-e. uer.sian ciu tc.bie.tui synof.ti'qye W | (au sens genfe crW) du fermej
i ; Lien de «
Hi&i-mtct-
Maintenir 101 equilibre acceptable entre degradation (def aHlonce] e
tconsequences
140
l^altbmss
-=#f
Mise en place de mesures
de protection et de
retabfjseement particulieres
. Ge'sSon:particu)ifere de la ".-
2 tableaux
aremplir!!
EXERCICE DOMINO ., , .,
U n exem ie : M o n t r e a
Preparation a I atelier 1 f '
T"TT,T"T I I I
Tableau F.l - Tableau 1 de l'exercice de 1'OSCQ >
2
Tableau 1 - Ressources essentielies / Systeme(s) essentiel(s)
W
X
W
Veuillez identifier e(: nommer quelques ressources. dans vatre secteur, qui devraient etre c o n s i d e r s comme essentielies.
pour cnacune denes, veumez: wentrcier et nommer le, oules, systeme(s) essenttet(s)quis'y rattacnent.
w
Ressources essentielies Systeme(s) essentiel(s) w
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Tableau F.2 - Tableau 2 de l'exercice de l'OSCQ
Tabteau; 2 - Dependence /consequences /Protection
Ressource essenfielle :
Informations issues clu
Tableau 1 - R e s s o i t r c e s essentiellesJSystemefs) essentiel(s) Systeme easentiel :
Q u uss Ja ns
deteis d*9ffe€tation
Sonant ! f "? ' Jamais ! Heure ' Jour ' Serna'ine ' MD!S ' s u t e s Faibie ' Moysrtne ' Forte
i ton i i s i 5 99 s I I I I
Etectricite
E s a potable
(eau ©onta-minee-)
TeleeommLmscatkjn
(BlaekBesy)
Budget
d "in ye stisse ms n t
Transporteurs
route *s
143
Exercice DOMINO
N°de la table:
Nom de l'animateur:
Nom de Fobservateur :
M/O present(s) et
representant (s)
Oui Non
Atelier 1 : Systemes essentiels et interdependances 1 2 3 4 Commentaires
< •
1. Le niveau d'interet des participants a-t-il ete assez 1 2 3 4
suffisant pour faciliter les echanges ?
2. Y a-t-il eu beaucoup d'echanges entre les participants de 1 2 3 4
la table ?
3. Y a-t-il eu des personnes qui n'ont pas participees au 1 2 3 4
debat et au travail ?
4. Les participants ont-ils manifeste le besoin de travailler 1 2 3 4
en commun et/ou de consulter les autres M/O ?
5. Les concepts de ressource, systeme interdependance et
resilience sont-ils assez compris pour permettre un 1 2 3 4
travail efficace lors de cette journee ?
6. Les participants connaissaient-ils deja leurs dependances 1 2 3 4
vis-a-vis des autres M/O ?
7. En se referant aux tableaux 1 et 2 del 'atelier 1 :
Les participants ont-ils reussi a repondre a : 1 2 3 4
... la question 1 (ressources essentielles) ?
8. .. .la question 2 (systemes essentiels) ? 1 2 3 4
Cet outil d'aide pour dresser le portrait sectoriel s'inscrit dans la demarche
gouvernementale visant a accroitre la resilience des systemes essentiels au Quebec.
Securiti pubtique
Qu€bec™ll
Portrait sectoriel
Secteur S
;; M/O presets M
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d*rf>S*it
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Seurrtrture d'tme ressou-ee
I s gss&on ( f u s e
Soles des e l e m e n t s
•' Entrants Hurra ines Metre s deposition
. f tspoatables d e * extrcnte
Servscs fournir
fiE$soys<;i; •-•
y";\^4 .Rassoureesfcwmtes'.-
Copier les
cellules B6
< e 816 de la
feuille
"Etape 1"
V o t r e secteur utilise-t-il l e i
fement 2* 6troa«4* ferment 5 *
ressources des a u t r e * secteurs d e
'fournies partem ^ ^ ^ ^ ><&teas*cct& filtMIKU
m a n t e r e —,.
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Secteur'Actiyitfeeconomaiues** -
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Attres{preciser} .
Secteur " A l l m e n t e t i o n " . •
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