Les Normes Juridiques Et Leur Applicabilite Dans Le Processus D'Integration
Les Normes Juridiques Et Leur Applicabilite Dans Le Processus D'Integration
Les Normes Juridiques Et Leur Applicabilite Dans Le Processus D'Integration
PROCESSUS D’INTEGRATION
2003 - 2004
Affectueusement
2
SOMMAIRE
3
PARAGRAPHE I : le droit international général
PARAGRAPHE II : les accords internationaux
SECTION II : les droits fondamentaux et la coutume internationale
PARAGRAPHE I : Les droits fondamentaux
PARAGRAPHE II : La coutume internationale
4
PARAGRAPHE II : droit communautaire et lois
SECTION II : le conflit de normes communautaires
PARGRAPHE I : identification des risques
PARAGRAPHE II : Les solutions
SECTION III : normes communautaires et normes internationales
PARAGRAPHE I : les accords antérieurs
PARAGRAPHE II : Les accords postérieurs
CHAPITRE II : les mécanismes de veille à l’applicabilité des normes
communautaires
SECTION I : le dispositif administratif de veille à l’applicabilité des
normes juridiques
PARAGRAPHE I: les institutions administratives et politiques
PARAGRAPHE II : les moyens d’action
SETION II : le dispositif judiciaire
PARGRAPHE I : composition des juridictions
PARAGRAPHE II: compétence des juridictions
SECTION III : Le dispositif juridique
PARAGRAPHHE I : Les recours non contentieux
PARAGRAHE II : Les recours contentieux
Annexes
5
Glossaire des sigles et abréviations
6
INTRODUCTION
7
L’extension à la surface de la planète de l’interdépendance des
peuples a mis en exergue une logique d’alliances, d’intégration et
de concessions au détriment de la logique classique territoriale et
souveraine qui a traditionnellement animé les Etats. On assiste de
part et d’autre du globe à des regroupements pour Créer des
espaces économiques et politiques viables afin de faire face à
l’insécurité résultant de la coexistence d’ordres juridiques
différents.
Le principal vecteur des processus d’intégration demeure
l’élaboration de normes juridiques.
Ces normes, qui naissent de la complexité des rapports entre
sujets de droit (Etats et particuliers), ont pour finalité de faire
naître vis-à-vis d’eux des droits tout comme des devoirs. Ce qui
veut dire que les personnes privées devraient pouvoir directement
les invoquer à leur profit.
Pour ce faire, les normes juridiques doivent être reçues
dans l’ordre interne.
En droit international conventionnel (droit des traités), le mode de
réception est laissé à la discrétion des Etats avec toutefois comme
obligation de résultat, leur application effective en définitive. Cela
procède d’une certaine logique du dualisme normatif qui opère une
différenciation entre la norme interne et la norme internationale. Il
n’en demeure pas moins que le droit international est un
remarquable instrument de coordination, la quasi-totalité des
constitutions modernes postulant la supériorité de celui-ci sur
l’ordre interne. Cela implique un abandon de souveraineté (art 98
constitution sen) même si la jurisprudence y voit tantôt l’exercice
normal de cette souveraineté, tantôt un abandon effectif de
compétences.
Cependant le mode de réception en droit communautaire est
assez originale et échappe parfois aux règles du droit international
classique.
8
Le processus d’intégration requiert une approche beaucoup plus
pragmatique, voire novatrice de la réception ses normes juridiques
dans le droit interne.
Le droit communautaire a la particularité de ne pas créer
uniquement des obligations vis-à-vis des Etats, mais de mettre
aussi en place un système structuré de normes juridiques
diversifiées et hiérarchisées, doté d’organes propres aptes
à les émettre, à les interpréter ainsi qu’à en faire constater
le cas échéant la violation1. C’est un ordre juridique autonome
dont la caractéristique essentielle est sont applicabilité directe
et sa primauté.
Par ailleurs dés lors que les règles édictées dans le cadre
communautaire sont claires et précises, exprimant la volonté des
Etats, elles deviennent immédiatement applicables. Cette
applicabilité n’ayant pas besoin de procédures spécifiques, internes
de réception ou de normes intermédiaires. Il s’agit de la
consécration de la théorie du monisme juridique qui postule
l’identité du but de la norme interne et de la norme internationale.
1
Guy Isaac : droit communautaire général
9
structures d’intégration. (Art 3 paragraphes 3 et 12 acte constitutif
12 juillet 20002).
Ceci entraîne une densité et une complexité du réseau
d’intégration juridique qui pose d’énormes difficultés aux
justiciables (Etats et particuliers) quant à l’invocabilité de ces
différentes normes.
L’applicabilité des normes juridiques dans le processus
d’intégration soulève plusieurs questions :
Quelles sont ces normes ?
Comment s’intègrent-elles dans l’ordre interne ?
Quelle est leur autorité par rapport aux nomes internes ?
Comment interférent-elles avec les autres normes aussi bien
internes qu’internationales ?
Quels sont les mécanismes de veille à leur applicabilité ?
La présente étude a pour objet de répondre à ces différentes
questions. La politique africaine de l’intégration servira de base à
notre étude de par les différents actes communautaires. La
jurisprudence est assez fournie depuis l’avènement des
communautés, surtout en matière de droit des affaires. Il manque
cependant des applications touchant à certains domaines de la
théorie générale du droit communautaire. L’essentiel des décisions
ont été rendues dans des affaires relatives à la supranationalité
des actes communautaires et à la compétence des juridictions
communautaires.3
L’Europe offrant, cependant, une plus longue tradition
d’intégration, elle servira de base pour expliquer certaines
pratiques ainsi que pour dégager des perspectives quant à
d’éventuels problèmes de nature diverses pouvant naître du
2
Art 3 par
3 : “accélérer l’intégration politique et socio économique du continent”
12 :“ … coordonner et harmoniser les politiques entre les communautés économiques régionales
existantes et futures en vue de la réalisation graduelle des objectifs de l’union”
3
Nous n’avons par exemple pas rencontré des décisions faisant référence aux droits fondamentaux.
10
processus d’intégration, et qui pourraient se poser aux organes de
règlements de conflits4.
La jurisprudence des communautés européennes, à travers le rôle
qu’elle a joué dans le développement de ce droit, à l’image de la
jurisprudence administrative, bénéficiera d’une place de choix dans
nos développements pour étayer nos propos.
Ce qui nous amènera à articuler notre étude sur un plan à trois
parties.
Dans la première, nous essaierons d’identifier les différentes
normes applicables dans le processus d’intégration et leur portée
contraignante (partie I), dans une seconde nous étudierons la
réception de ces normes (partie II), avant de traiter des rapports
normatifs et du dispositif de veille à l’applicabilité des normes
communautaires (partie III). Ces dernières s’entendant de toutes
celles dont les instances communautaires reconnaissent
l’applicabilité et les conséquences qui y sont attaché.
4
juridictions nationales et juridictions communautaires africaines.
11
PARTIE I :
LES DIFFERENTES NORMES
APPLICABLES ET LEUR PORTEE
CONTRAIGNANTE
12
Le processus d’intégration met en place un système complexe de
normes que l’on appelle ordre juridique communautaire. Celui-ci se
définit comme étant un système structuré de normes
juridiques doté d’organes propres aptes à les émettre, à les
interpréter et à en assurer l’application ou le cas échéant la
sanction.
Il ressort des différents traités constitutifs une hiérarchisation de
ces normes selon leur ordre d’importance ou leur portée
contraignante. Nous suivrons dans notre démarche la majorité de
la doctrine qui les classe en normes primaires (chapitre I), en
normes dérivées (chapitre II), en normes atypiques ou innommées
(chapitre III) et en normes externes (chapitre IV).
13
CHAPITRE I : les normes primaires
Il s’agit des traités (section I) auxquels on adjoint les actes
modificatifs (section II)
14
de l’article 6 du traité UEMOA aux termes duquel “les actes arrêtés
par les organes de l’union pour la réalisation des objectifs du
présent traité et conformément aux règles et procédures instituées
par celui-ci, sont appliqués dans chaque Etat membre nonobstant
toute législation nationale contraire, antérieur ou postérieur”. Ces
dispositions postulent sans équivoque leur applicabilité directe et
leur primauté.
La question s’est posée dans la doctrine du caractère normatif ou
conventionnel des traités. Le pas est vite franchi si on sait que les
conventions régulièrement formées tiennent lieu de lois.
Aujourd’hui la portée normative du traité régulièrement ratifié ne
peut être sujette à équivoque du fait de la place qu’occupent les
traités dans la hiérarchie des normes sur le plan interne, elles ont
une autorité supérieure5 (cf. article 98 de la constitution
sénégalaise).
Le droit communautaire primaire est constitué par les traités.
C’est à partir d’eux que s’élaborent les différentes normes qui ont
vocation à s’appliquer dans l’ordre interne des Etats membres et à
régir les différents domaines d’harmonisation.
Les traités contiennent des dispositions matérielles édictant des
règles qui ont vocation à s’appliquer dans l’ordre interne et des
dispositions institutionnelles qui ont pour but d’organiser les
différents organes de production et de surveillance de l’applicabilité
de ces normes.
Ces actes juridiques ou lois (traités), comme nous l’avons déjà
relevé, sont cadres en ce sens qu’ils ont la vocation de poser les
principes généraux de mise sur pieds des objectifs de la
communauté. Et en application de la théorie des pouvoirs
implicites, les institutions mises en place dans ce cadre ont
compétence à prendre tout actes de nature à réaliser les objectifs
de la communauté.
5
article 98 const. Sénégal : “les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvé ont, dés leur
publication une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son
application par l’autre partie”
15
PARAGRAPHE II : Les différents traités constitutifs
A : le traité de La CEDEAO
B : le traité de l’UEMOA
16
circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux,
d’instaurer un TEC et une politique commerciale commune, de
promouvoir le droit d’établissement de personnes exerçant une
activité salariale ou indépendante, de coordonner les politiques de
développement en matière agricole, en ressources humaines, dans
les domaines du transport et des télécommunications, de
l’environnement, de l’énergie et des mines.
Le traité UEMOA comporte 6 titres et 116 articles en plus du
préambule. Le titre préliminaire porte sur les définitions, le titre
premier sur les principes et objectifs de l’union, un titre second
porte sur le système institutionnel de l’union, le titre III porte sur
le régime financier, le titre IV sur les actions de l’Union, le titre V
sur les dispositions diverses, le titre VI sur les dispositions
transitoires et finales.
C : le traité OHADA
17
D : l’acte constitutif de l’union africaine
18
se bornent tout juste à énoncer des principes généraux gouvernant
la mise sur pied des communautés (Union Africaine).
Dans l’arrêt Van Gend et Loos6, la cour de justice européenne
déclarait à propos du traité CEE qu’il constituait « plus qu’un
accord qui ne créerait que des obligations entre contractants »,
mais que la communauté constituait un ordre juridique dont les
sujets sont non seulement les Etats membres, mais également leur
ressortissants.
- Les clauses finales
Elles concernent les modalités d’engagement des parties ainsi que
l’entrée en vigueur des traités et leur révision. Les conditions dans
lesquelles l’acte produit ses effets, les dates, les concernés, les
modalités d’engagements (adhésion), l’entrée en vigueur etc.
6
Van Gend et Loos CJCE 5 fevrier 1963, recueil 1963 p.9 et sv
7
Article 10 :“ les actes uniformes ne peuvent être modifiés que dans les conditions prévues par les
articles 7 à 9”
19
Ces actes modificatifs et additionnels ont même valeur que le
traité et constituent le droit communautaire originaire.
- Les révisions
Pescatore définit la révision comme étant « tous les procédés qui
servent à apporter aux traités originaires des modifications ou des
compléments destinés à avoir la même autorité que les traités
originaires ».
Ces actes ont ainsi la même autorité que le traité.
Dans la procédure de révision prévue à l’article 106 du traité,
l’initiative appartient à tout Etat membre ou à la commission.
L’adoption de la révision est du ressort de la commission.
Dans le cadre de l’OHADA, la procédure de révision est prévue par
l’article 12 qui renvoie aux articles 7 et 9.
20
CHAPITRE II- LES NORMES DERIVEES
8
Art. 4 “des règlements pour l’application du présent traité seront pris chaque fois que besoin, par le
conseil des ministres, à la majorité absolue”
21
Etats parties. Ambition dépassant une simple volonté de
coordination des législations nationales. L’article 10 du traité
précise ainsi qu’ils sont directement applicables et obligatoires
dans les Etats parties nonobstant toute disposition interne
contraire antérieur ou postérieur.
Les actes uniformes sont prévus par l’article 5 du traité de
l’OHADA. Ils sont préparés par le secrétariat permanent en
concertation avec les gouvernements nationaux, adoptés par le
conseil des ministres après avis de la cour commune de justice et
d’arbitrage, entrent en vigueur 90 jours après cette adoption et
deviennent opposables 1 mois après leur publication au JO de
l’OHADA (article 5 à 9 du traité). A ce stade du processus
d’intégration, plusieurs actes uniformes ont été adoptés dont celui
sur le droit commercial général (AUDCG : 289 articles), les
sociétés commerciales et le groupements d’intérêt économiques
(AUSCGIE : 920 articles), les procédures collectives d’apurement
du passif (AUPCAP : 258 articles), les sûretés (AUS : 151 articles),
le droit comptable (AUDCpt : 113 articles), le transport de
marchandise par route (AUCTMR : 30 articles), les procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution (AUPSRVE :
338 articles), l’arbitrage AUA : 36 articles ;
Les actes uniformes remplacent les dispositions nationales
dans les matières qu’ils prennent en charge9.
9
voir avis CCJA en annexe
22
règlement doivent se ressentir forcément de la même manière
dans tous les Etats membres.
Le règlement se rapproche le plus de la loi au plan interne. Il a un
caractère normatif poussé du fait de sa généralité et du caractère
abstrait.
- Obligatoire dans tous ses éléments
Ce caractère exclu l’application sélective ou partiel du règlement.
- Directement applicable
En raison de sa nature et de sa fonction, le règlement prévoit des
effets immédiats et est comme tel apte à conférer aux particuliers
des droits que les juridictions nationales ont l’obligation de
protéger et de faire appliquer. Les modes de réception interne sont
par ailleurs exclus (voir infra - applicabilité directe des normes
communautaires).
Il convient cependant de distinguer le règlement de base des
règlements d’exécution. Ces derniers ont pour objet l’exécution
des actes que le conseil édicte. C’est le même type que ceux que
prévoit la commission. Ce sont aussi ces mêmes types de
règlements qui sont prévu à l’article 4 du traité de l’OHADA. Il en
est de même dans le cadre de l’UEMOA, où par ailleurs, il faut
souligner que le conseil peut déléguer la prise de règlement à la
commission.
Les règlements de base sont pris par le conseil et dans le cadre de
la CEDEAO, ils ne peuvent être pris que par le conseil (article 12).
Il faut noter que la force de pénétration n’est pas la même selon
qu’il s’agit du règlement UEMOA ou CEDEAO. Dans le cadre de la
CEDEAO, il n’y a pas d’applicabilité directe dans l’ordre interne des
Etats membres.
23
nationales quant à la forme et aux moyens (cf. aussi article 185
CEE). On retrouve aussi la directive dans l’article 10 du traité
CEDEAO. Dans le cadre de l’UEMOA seul le conseil peut la prendre.
La directive est un acte de législation indirecte. Elle ne crée
pas par elle-même des normes juridiques et n’est pas un
acte de législation objective. Son intégration dans l’ordre
interne passe par le relais des organes étatiques qui ont une
obligation de résultat par rapport à la mise en œuvre des objectifs
de la communauté. Elle aboutit ainsi à des législations
harmonisées10.
10
Voir cour de justice de l'union économique et monétaire ouest africaine Avis
n°001/97 du 20 mai 1997 – www.Ohada.com
24
SECTION II : la portée contraignante des différents actes de
droits dérivés
Ils se rapprochent le plus des lois au sens interne. Elles ont une
portée générale, obligatoire dans tous leurs éléments et applicable
directement dans tous les Etats membres.
Il convient cependant de distinguer le règlement d’application de
l’article 42, des règlements de base édictés par le conseil. Il faut
souligner que le règlement CEDEAO prévu à l’article 12 du traité11
n’a pas une applicabilité directe par opposition au règlement
UEMOA directement applicable sans qu’il soit besoin d’un procédé
de réception dans l’ordre interne des Etats membres. Les
règlements opèrent systématiquement une substitution des lois et
règlements nationaux antérieurs portant sur le même objet. En cas
de conflit de lois, le règlement l’emporte automatiquement dans
l’ordre interne (voir infra primauté). Ils opèrent par ailleurs, au
plan interne, un « effet barrage » en ce qu’ils font obstacle à toute
modification ou abrogation par acte interne postérieur.
11
Art 12 traité CEDEAO : “1. les actes du conseil sont dénommés règlements.
2. sauf dispositions contraires du présent traité, les règlements du conseil sont adoptés selon
la matière, à l’unanimité, par consensus ou à la majorité des deux tiers des Etats membres
conformément au protocole visé à l’article 9 paragraphe 3 du présent traité. Les décisions du conseil
sont adoptées par consensus jusqu’à l’entrée en vigueur dudit protocole.
3. les règlements du conseil ont, de plein droit, force obligatoire à l’égard des institutions
relevant de son autorité. Ils sont obligatoires à l’égard des Etats membres après leur approbation
par la conférence. Toutefois, les règlements ont d’office force obligatoire en cas de délégation de
pouvoirs, conformément aux dispositions du paragraphe 3 (f) de l’article 7 du présent traité.
4. ces règlements entrent en vigueur et sont publiés dans les mêmes conditions et délais
stipulés aux paragraphes 5,6 et 7 de l’article 9 du présent traité. ”
25
La différence d’avec le règlement UEMOA n’est que terminologique.
Les vocables changent, mais le procédé et les effets sont les
mêmes. L’acte uniforme est directement applicable et n’a pas
besoin de procédé intermédiaire de réception interne.
PARAGRAPHE IV : la décision
26
modification dans l'ordonnancement juridique préexistant, ce qui
serait ajouter aux conditions légales d'exercice du recours12.
Ils n’ont pas une portée contraignante, mais leur violation peut
entraîner l’adoption de directives pour éliminer les distorsions de
concurrences. En outre les juges peuvent s’en servir pour éclairer
certaines dispositions communautaires.
12
voir société des ciments du Togo contre commission (en annexe)
27
CHAPITRE III : LES NORMES ATYPIQUES OU INNOMEES
On regroupe dans cette catégorie des actes qui pour des raisons
diverses échappent aux types d’actes énumérés dans les différents
traités constitutifs comme obligatoires. On peut y classer les actes
politiques adoptés par les Etats ou leurs organes et qui ne
développent pas d’effets ou de droits immédiats. On citera les
mesures d’ordres intérieurs et instructions, les actes préparatoires
qui sont à la base de la décision finale, les codes de conduites.
Notre propos portera ici sur la jurisprudence (section II) et les
principes généraux du droit (section I) comme faisant partie du
bloc législatif communautaire. Il faut souligner que ces actes
atypiques ou innomés sont traditionnellement source d’incertitude
dans un système juridique.
On y intègre aussi les délibérations, les déclarations ou encore les
prises de positions, de même que les actes des institutions qui par
leur appellation abusive ne recouvre pas le sens des autres actes
homonymes. (« Directives », « règlements »,
« recommandations ».
28
- Egalité devant le service public, devant la loi, etc.
-Les principes ayant pour but la sauvegarde des droits
fondamentaux,
-Les principes relatifs à la sécurité des relations juridiques,
-Les principes relatifs à l’organisation et au fonctionnement des
institutions, continuité des services publics
-Le principe du droit à un recours effectif pour la protection des
droits que les particuliers tirent des textes communautaires.
-Solidarité entre Etats membres (CJCE 7 février 1973 commission
c/Italie13)
-Egalité et non discrimination etc.
Ces principes peuvent être commun à plusieurs ordres juridiques
comme ils peuvent être tirés de systèmes juridiques nationaux des
membres de la communauté.
13
CJCE 7 février 1973 commission c/Italie aff.39/74
29
garde un rôle primordial. Le système juridique africain en cette
matière étant récent, on ne peut réellement en faire état. Celle-ci
est presque inexistante.
30
CHAPITRE IV : LES NORMES EXTERNES
14
cf. international fruit company ou arrêt GATT 12-12-1972
31
relativement récente. Beaucoup d’accords régissaient dans bien
des domaines les relations entre Etats. Ces règles continuent par
conséquent à régir les Etats.
Il faut par ailleurs souligner que la convention de vienne sur les
traités internationaux constitue un ensemble de règles applicables
dans l’ordre communautaire.
Ces accords peuvent être conclus par les Etats membres eux
même comme par les communautés à travers leurs organes.
- Les accords conclus par les Etats membres
Ils peuvent être antérieurs ou postérieurs à la mise en place de la
communauté. Leur appréciation se fait au regard des buts que se
fixe la communauté.
Postérieurs, il est exclu qu’ils contreviennent aux buts que les
Etats se sont fixés en mettant en place le dispositif d’intégration.
Antérieur, il est à souligner que les Etats, doivent, en accord avec
leurs partenaires éliminer les incompatibilités qui peuvent exister
entre les traités et le droit communautaire.
Il faut aussi noter que, dans le cadre de la CEDEAO15, les Etats
tiers ne peuvent invoquer la clause de la nation la plus favorisée
pour bénéficier des avantages inhérent à la communauté. L’inverse
peut cependant être concevable et accepté.
La question se pose de savoir si on peut considérer que la
communauté succède aux Etats signataires ?
Ceci reviendrait à faire endosser à des Etats non signataires d’une
convention et faisant partie de la communauté des engagements
qu’ils n’ont pas conclus. Ce qui est difficilement concevable, ce qui
15
Article 43 du traité CEDEAO “ 1- Les Etats membres s’accordent dans le cadre des échanges
commerciaux mutuels, le traitement de la nation la plus favorisée. En aucun cas, les concessions
tarifaires consenties à un pays tiers par un Etat membre ne peuvent être plus favorables que celles qui
sont appliquée en vertu du présent traité…
32
n’empêche pas qu’ils soient soumis à leur respect tout en
réservant une opposabilité par les Etats étrangers à la convention.
Cependant dans des domaines où des traités consacrent des
situations objectives, comme il peut être le cas en matière
territoriale, etc., les règles qui s’y fixent s’imposent à tous même à
la communauté. (Idem pour les mesures de paix et de sécurité aux
nations unies - développements 3° partie)
- les accords conclus par la communauté
Les différents organismes d’intégration qui sont à la base de notre
étude (uemoa, ahada, cedeao, ua) ont chacun une capacité
juridique internationale qui peut s’exprimer à travers la conclusion
d’accords avec des pays tiers ou des organismes internationaux.
Ces accords lient la communauté et se situent entre le droit
primaire et le droit dérivé. Ce sont aussi des instruments de
réalisation des objectifs de la communauté et ont de ce fait une
autorité supérieure aux actes internes. (Applicabilité directe)
33
UEMOA ; paragraphe 9 préambule acte constitutif union africaine,
traité CEDEAO, préambule et article 4).
Il est à noter que le caractère spécial (à l’exception de l’union
africaine) des traités constitutifs qui ont un objet soit économique,
soit juridique, soit politique, fait qu’ils ne sont pas assortis de
catalogues des droits fondamentaux et n’y font qu’un renvoi (à
l’exception de l’OHADA), ce qui n’altère en rien la soumission aux
conventions afférents aux droits fondamentaux.
Des problèmes se sont posés en Europe quant à la validité des
actes communautaires par rapport aux droits fondamentaux
garantis par les différentes constitutions nationales. Dans l’arrêt
international Handelsgesselschaft (CJCE 17-12-1970)16, la cour de
justice a reconnu que « le respect des droits fondamentaux fait
partie intégrante des principes généraux communs aux droits des
Etats membres », que « la sauvegarde de ces droits, tout en
s’inspirant des traditions constitutionnelles communes aux droits
des Etats membres, doit être assuré dans le cadre de la structure
et des traditions de la communauté. »
La cour de justice européenne a eu à statuer sur bon nombre de
droits fondamentaux tels17 :
- Le droit de propriété et ses restrictions
- Le libre exercice des activités économiques et
professionnelles
- Le droit au respect de la vie privée, familiale, domicile et
correspondances
- La non rétroactivité des dispositions pénales
- La sécurité juridique
- L’inopposabilité des actes non publiés
- Confiance légitime
- La clarté et la précision du droit
- Le principe du droit de la défense
16
International Handelsgesselschaft CJCE 17-12-1970
17
Voir les différents auteurs cités en bibliographie
34
- Le principe d’égalité
- Le principe de proportionnalité
- Le principe de protection contre les interventions arbitraires
et disproportionnées des autorités publiques
- Etc.
C’est surtout en droit maritime que ces coutumes sont les plus
utilisées.
Un exemple de coutume communautaire y est la « clause rebus sic
stantibus »qui peut faire obstacle à la stabilité du lien
conventionnel (pacta sunt servanda).
La cour de justice européenne a admis que les règles coutumières
internationales pouvaient s’appliquer dans le cadre communautaire
et pouvaient la lier.
35
PARTIE II :
LA RECEPTION DES NORMES
COMMUNAUTAIRES DANS
L’ORDRE INTERNE
36
Le droit issu des communautés n’aurait aucun sens s’il ne justifiait
d’une approche différente de toutes celles qui caractérisent les
normes issues d’instances non nationales. Instrument de l’intérêt
commun des peuples et des Etats de la communauté18, il se doit
d’avoir une approche beaucoup plus pragmatique d’intégration de
ces normes supranationales. Les caractères et les conditions
d’applicabilité sont par conséquent assez originaux (chapitre II).
C’est ainsi que de par son caractère, il acquiert automatiquement
statut de droit positif, d’où son applicabilité immédiate. Les normes
ainsi édictées sont susceptibles de créer par elles mêmes des
droits et des obligations, d’où son applicabilité directe. Ces normes
sont enfin supranationales. Il convient cependant d’exposer
auparavant les schémas théoriques de réception des normes
communautaires dans l’ordre interne (chapitre I).
18
Guy Isaac : droit communautaire général
37
CHAPITRE I : LES PRINCIPES DE BASE A L’INTEGRATION
DES NORMES JURIDIQUES DANS L’ORDRE INTERNE
38
La conception moniste est fondée sur une unification de
l’ordonnancement juridique. La norme internationale s’applique
immédiatement sans réception ni transformation dans l’ordre
interne.
Il existe deux conceptions du monisme. La première est à
primauté du droit national et la seconde à primauté du droit
international. La seconde conception apparaît comme étant la plus
conforme aux exigences de la communauté. Cette seconde
approche de la conception moniste est de Kelsen qui utilise une
vision normativiste du droit. Les règles internes poursuivant une
ambition internationale, de bien être collectif, elles ne peuvent leur
être contraires.
C’est cette approche qui semble être consacrée par le droit
communautaire.
39
objectifs de la communauté. Il en est de même des autres normes
applicables.
L’approche dualiste est bannie des relations communautaires. Le
droit communautaire originaire ou dérivé est immédiatement
applicable dans l’ordre interne des Etats membres. Dans l’arrêt
Simmenthal (CJCE 9 –3-1978)19 le juge a estimé que le droit
communautaire “fait partie intégrante…de l’ordre juridique
applicable sur le territoire de chacun des Etats membres.”
19
Précité
40
CHAPITRE II : CARACTERES ET CONDITIONS
D’APPLICABILITE DES DIFFERENTES NORMES
COMMUNAUTAIRES
41
L’applicabilité directe a pour fondement la jurisprudence Vand
Gend et Loos du 5 février 196320. il s’agissait dans cette affaire
d’un renvoi préjudiciel d’un juge néerlandais ; le juge part de la
constatation des objectifs communautaires qui ne concernent pas
uniquement les Etats membre, mais ne trouvent leur sens que par
rapport aux acteurs que sont aussi les sujets de droit qui doivent
objectivement s’en prévaloir. Les particuliers tirent donc
directement du droit communautaire leurs droits et les obligations
en découlant. Le droit communautaire s’impose donc aux
juridictions nationales. C’est cette même optique qu’a suivi la
jurisprudence Costa contre ENEL de la CJCE du 15 juillet 1964.
L’effet direct est la possibilité pour tout particulier de soumettre au
juge ses prétentions fondées sur un traité, un règlement, et de
manière générale une norme communautaire ayant vocation à être
appliquée.
L’effet direct garantit le dynamisme du droit communautaire et
contribue à réaliser les objectifs des Etats membres en faisant de
ce droit une source directe de légalité dans les ordres juridiques
nationaux.
En droit international conventionnel aussi, le principe est bien
établi qu’un traité international peut comme tel créer directement
des droits et des obligations pour les parties contractantes comme
c’est le cas des traités qualifiés “self executing“.
20
Vand Gend et Loos du 5 février 1963
42
C’est ainsi que l’applicabilité immédiate fait l’objet d’application
fragmentaire dans les dispositions des différents traités
communautaires. Ainsi, outre l’applicabilité directe découlant de
l’article 10, l’article 9 situe l’entrée en vigueur des traités 90 jours
après la publication au J O de l’OHADA (cela s’entend). Le traité
CEDEAO est moins précis dans le domaine, mais on pourrait
s’attendre au regard des caractères intrinsèques du droit
communautaire général que la jurisprudence s’aligne sur les
antécédents qui forment la pierre angulaire de ce droit.
L’applicabilité immédiate signifie que les normes communautaires
n’ont pas besoin d’être transposées dans l’ordre interne (voir arrêt
commission contre Italie21) ; les autorités compétentes l’y
reçoivent sans aucun autre procédé que celui d’origine, que ce soit
un procédé commun aux règles internationales (art 98 constitution
sénégalaise)22 ou un double procédé matériel de reprise et de
codification. Qu’elles prennent leur place dans l’ordre interne en
tant que normes communautaires que les juges ont l’obligation
d’appliquer.
21
Commission contre Italie CJCE 18 février 1970, aff. N° 38-09, rec. 1970 p. 47
22
déjà cité
23
Costa c/ ENEL CJCE 15 juillet 1964 affaire 6-64 rec. 1964 p. 1150
43
l’instance communautaire, excluaient toute possibilité de prise de
décision unilatérale. Il y allait de l’unité de l’ordre juridique
communautaire. La cour conclut dans cet arrêt en disposant
qu“’issu d’une source autonome, le droit né du traité ne pourrait
donc en raison de sa nature spécifique originale, se voir
judiciairement opposer un acte interne quel qu’il soit, sans perdre
son caractère communautaire et sans que soit remis en cause la
base juridique de la communauté elle même”.
La primauté est, par conséquent, une condition vitale du processus
d’intégration.
Le principe de la primauté renvoie aussi au concept de
supranationalité qui postule quelque part la portée abrogatoire de
toutes dispositions contraires de droit interne dans toutes les
matières que prend en charge le droit communautaire.
Ainsi l’article 10 des actes uniformes de l’ohada postule une
applicabilité directe et immédiate nonobstant toute disposition
contraire de droit interne antérieure ou postérieure.
Il en va de même des dispositions spéciales contenant des règles
touchant à certaines matière prises en charge par le droit
communautaire. Ce dernier doit toujours primer.
C’est ce qui ressort de l’avis n° 002/99/EP du 13 octobre 1999 de
la cour commune de justice et d’arbitrage. Dans cette affaire, un
projet de loi malien sur l’habitat contenait des dispositions
supplémentaires et plus lourdes que l’article 39 de l’acte uniforme
sur les voies d’exécution, restreignant de ce fait les droits du
débiteur et les pouvoirs du juge. La cour avait ainsi estimé que ce
projet de loi contrevenait à l’article 10 du traité qui affirme la force
obligatoire des actes uniformes sur les dispositions de droit interne
des Etats membres. La règle de la primauté apparaît ainsi comme
inconditionnelle et s’adresse directement au juge qui a l’obligation
de l’appliquer même devant une règle constitutionnelle.
44
SECTION II : les conditions d’applicabilité des différentes
normes comunautaires
45
La question de l’applicabilité immédiate des traités
communautaires se pose du fait de leur caractère de droit
originaire. Il est en effet toujours nécessaire de procéder à une
intégration des traités sous forme de ratification et de publication
pour leur donner une autorité au plan interne.
Le problème ne se pose pas à l’égard des pays monistes qui
assimilent la règle internationale à celle nationale. Les systèmes
dualistes pourraient cependant être amenés à évoquer le non
respect des procédures constitutionnelles de réception des normes
internationales pour en écarter l’application, ou, considérer ces
normes comme ayant valeur de droit national au lieu du caractère
de droit communautaire. Ce qui est contraire à l’esprit de la
matière qui veut qu’elle soit directement et immédiatement
applicable sans qu’il soit besoin d’adopter des lois de réception ou
de transposition. (Frontini, 27 12 1973, CJCE24)
24
Frontini, 27 12 1973, CJCE RTD europ PP154-159
46
certains traités pouvaient pour tout ou en partie être productif
d’effets directs dans l’ordre interne des Etats parties. C’est le cas
des traités qualifiés de self executing.
Aujourd’hui, il faut se référer à la volonté des parties de faire
bénéficier aux traités de caractère.
Le droit communautaire procède d’une approche différente. Depuis
les arrêts Vand Gend et Loos, les traités communautaires
bénéficient d’une présomption d’applicabilité directe. La
finalité d’intégration postulant l’applicabilité directe.
A : l’applicabilité immédiate
47
La directive quant à elle lie tout état membre quant aux buts à
atteindre. Ainsi a-t- elle besoin de normes intermédiaires pour
s’intégrer dans l’ordre interne des Etats membres. Cependant,
malgré cette applicabilité différée, l’esprit de sa prise en charge
définitive par les autorités nationales demeure.
Ces actes bénéficient par conséquent comme l’essentiel du droit
communautaire d’une applicabilité immédiate. Elles font partie du
bloc de légalité sur lequel les autorités nationales ont l’obligation
de veiller.
B : l’applicabilité directe
48
Il a été relevé dans les développements subséquents qu’ils
s’inséraient dans la hiérarchie des normes communautaires à un
rang inférieur aux traités, mais supérieur au droit dérivé.
Ils sont introduits dans les ordres juridiques nationaux dans les
mêmes conditions que les traités et actes de droit dérivés, sans
ratification ni publication nationale.
25
CJCE 12/12/1972, international fruit company
26
30-Avril-74 haegman
49
nationaux. Ils font partie du bloc de légalité que les juridictions
communautaires et nationales sont l’obligation de faire respecter
(international fruit company préc.).
50
PARTIE III :
LES RAPPORTS NORMATIFS ET LES
MECANISMES DE VEILLE A
L’APPLICABILITE DES NORMES
JURIDIQUES
51
L’encadrement des rapports communautaires en général s’expose toujours
à la concurrence de différentes normes qui elles aussi ont vocation à
s’intégrer dans l’ordre interne et tirent leur légitimité des buts qu’ils
poursuivent. C’est ainsi que les normes conventionnelles et les normes
internes (constitutions) entretiennent des rapports concurrentiels qui vont
faire l’objet de notre premier chapitre (chapitre I)
Par ailleurs, toute édiction de normes nécessite parfois la mise en place
d’un dispositif administratif, juridique et judiciaire de veille. Dont il sera
question dans notre second chapitre (chapitre II).
52
CHAPITRE I : le concours de normes
53
communautés comportant abandon total ou partiel de souveraineté en vue
de réaliser l’unité africaine. Ces dispositions entretiennent "l’illusion" de la
supériorité de la constitution qui demeure au sommet de la hiérarchie des
normes. Cette supériorité n’est cependant qu’artificiel parce tout conflit
entraîne indubitablement une révision constitutionnelle. Encore faudrait il
que le conseil constitutionnel la déclare contraire à la constitution. Les
juges, en effet, suite à l’euphorie qui accompagne le dynamisme du
processus d’intégration, sont peu enclins à décider dans un sens
ralentissant ce processus.
Le rôle résiduel du pouvoir législatif dans le processus d’intégration est de
plus en plus accentué et le maintien de la constitution au dessus de la
hiérarchie des normes se justifie par la délégation partielle de
souveraineté conférée dans un but de construction communautaire.
Encore faudrait il, aussi, que la notion de souveraineté soit définie. Celle-ci
au regard de certains doctrinaires ne se conçoit pas en dehors de la
sphère étatique par ce que les organisations internationales ne portent
pas en elles la responsabilité finale du destin d’une communauté humaine,
ils n’ont que des compétences déléguées et point de souveraineté (P.
Reuter, «Principes de droit international public)
C’est ainsi que relativement à la question de la compatibilité des
disposition du traité ohada avec la constitution, le conseil constitutionnel
Sénégalais dans sa décision n° 03/C/93 DU 16 décembre 1993, qui
présente beaucoup de similitudes avec une décision du conseil
constitutionnel français (30 décembre 1976), a relevé dans le paragraphe
8 que «Considérant qu’il n’en résulte cependant ni changement du
statut international du Sénégal en tant qu’État souverain et
indépendant, ni modification de son organisation institutionnelle ;
que le dessaisissement de certaines de ses institutions — Cour de
Cassation, mais aussi l’Assemblée nationale —n’est ni total ni
unilatéral, qu’il s’agit donc en l’espèce, non pas d’un abandon de
souveraineté mais d’une limitation de compétences qu’implique
tout engagement international et qui, en tant que telle, ne saurait
54
constituer une violation de la Constitution, dans la mesure où
celle-ci, en prévoyant la possibilité de conclure des traités,
autorise, par cela même, une limitation de compétence.»27.
En France, il a pendant longtemps été noté une volonté de protection de
la souveraineté nationale devant la "menace communautaire" (Guy isaac).
Dans sa décision du N° 76-61 DC du 30 décembre 1976, le conseil
constitutionnel français28 opère une distinction entre la notion de
"limitation" et de transfert de souveraineté qui postule l’inévitabilité d’un
contrôle constitutionnel. Cette position sera par la suite assouplie 92-
308DC suite à une relecture de l’alinéa 15 du préambule de la constitution
de 1958 qui révèle la spécialité du processus de construction
communautaire qui mettait en place un système structuré et permanent.
Ce processus est parachevé par l’introduction d’un titre nouveau dans la
révision du 25 juin 1992 intitulé des communautés européennes et de
l’union européenne.
Il apparaît aujourd’hui que la hiérarchie des normes est assez relative.
Aujourd’hui il y’a une primauté de fait des traités internationaux et ceci
se faisait déjà sentir dans les arrêts Costa et Simmenthal.
La norme constitutionnelle plie face à la norme communautaire et le
premier rempart de la censure est le juge national qui a l’obligation
d’appliquer la norme communautaire nonobstant toute disposition de droit
interne antérieure ou postérieur.
Il n’en demeure pas moins que la constitution demeure la norme
fondamentale qui justifie elle-même toute activité ultérieure tel la
conclusion de traités et l’édiction d’autre lois internes. Elle est tout juste
souple et l’un des indicateurs, actuels, essentiels de la nécessité d’une
révision est l’existence d’un traité communautaires contraire.
27
Décision 03 C conseil constitutionnel sénégalais JOS 29-1-1994
28
Décision du N° 76-61 DC du 30 décembre 1976 du conseil constitutionnel français
55
Ce conflit renvoie au débat sur la primauté. Dans tous les domaines pris
en charge par le droit communautaire, les normes de ce dernier priment
sur celles nationales (art 10 ohada, 6 et 43 uemoa).
29
j.issa-sayegh- l’ordre juridique ohada
56
l'application de ces deux textes sur les territoires des Etats membres de
l'UEMOA.
En cas de conflit, lequel des textes prévaudra sur les autres : le premier
ou le dernier en date ? ; Celui ayant le domaine d'application territoriale le
plus vaste ? ; Celui contenant des dispositions spéciales
En cas de litige, quelle juridiction sera compétente : la Cour commune de
justice et d'arbitrage (OHADA), la cour de justice ou la cour des comptes
de l’UEMOA, la cour de justice des communautés (CEDEAO)? La cour de
justice de l’UA ? Va –t-on être confronté à un conflit négatif qui causerait
d’énormes désagréments aux justiciables ?
57
veille au règlement des différends qui peuvent survenir, s’il le faut par des
organes et procédures ad hoc30.
Aussi nobles que puissent être les desseins des communautés, il n’en
demeure pas moins qu’elles sont intégrées dans le système des relations
internationales et en tant que tel soumis aux règles qui s’y nouent et
auxquels ils ont adhéré.
Cette applicabilité des normes internationales intervient soit à la suite de
la succession des communautés aux Etats dans des matières
postérieurement prises en charge par elles (A), soit par la conclusion par
ces mêmes communautés d’accords internationaux (B).
30
issa sayegh, l’ordre juridique communautaire
58
en est aussi ainsi des droits fondamentaux, de l’accord du GATT (accords
général sur les tarifs douaniers)31.
Dans l’arrêt commission contre Italie de la CJCE, la cour a estimé que les
Etats membres ne sauraient se soustraire de leur obligations
antérieurement conclus, en revanche, il ne sauraient se prévaloir à
l’encontre de la communauté de droits qu’ils tirent de ces conventions
(CJCE 27 février 1962). Ce qui est logique si l’on sait qu’un effet novatoire
se produit à l’égard de l’Etat qui s’engage dans la communauté.
Par ailleurs, les Etats doivent s’efforcer de se délier de leurs engagements
contraires par les négociations appropriées, le cas échéant avec l’aide de
la communauté (article 14 traités UEMOA).
31
article 77 traité de l’uemoa
59
CHAPITRE II : LES MECANISMES DE VEILLE A L’APPLICABILTE DES
NORMES COMMUAUTAIRES
60
institutions financières et d’autres organes que la conférence pourrait
décider de créer.
L’OHADA en son article 27 et suivant met en place un conseil des
ministres (justice et finance), un secrétariat permanent, la cour commune
de justice et d’arbitrage (CCJA) et l’école régional supérieur de la
magistrature.
Enfin, la CEDEAO énumère en son article 6 la conférence des chefs d’Etat
et de gouvernement, le conseil des ministres, le parlement de la
communauté, le conseil économique et social de la communauté, la cour
de justice, le secrétariat exécutif, le fonds de coopération, de
compensation et de développement les commissions techniques
spécialisées et toutes autres institutions pouvant être créées par la
conférence.
Les institutions ainsi énumérées ont un rôle général de surveillance des
règles adoptées par les communautés et la densité varie d’une
organisation à l’autre.
L’article 7 de l’acte constitutif de l’union africaine donne à la conférence le
rôle de mise en œuvre des politiques et décisions, et de veiller à leur
application. La conférence des chefs d’Etat de l’uemoa a une fonction
d’appel que celle de la cedeao n’a pas ; elle est compétente pour trancher
toute question qui n’a pas fait l’unanimité au conseil des ministres lorsque
le problème lui est soumis par ce conseil. Celle de la cedeao est obligée de
saisir la cour de justice lorsqu’un manquement est constaté dans
l’application du traité.
La commission de l’uemoa est la gardienne des traités, elle peut à cet
égard transmettre à la conférence des recommandations et avis, saisir la
cour de justice en cas de manquements des Etats membres.
A ce stade du processus d’intégration, les parlements communautaires
tardent à être mis en place, ce qui explique le rôle résiduel du pouvoir
législatif traditionnel. Les comités interparlementaires de l’uemoa et le
parlement de la cedeao jouent les rôles d’organes politiques de contrôle
des organismes d’intégration.
61
PARAGRAPHE II : les moyens d’action
Les moyens d’action sont l’utilisation de leur pouvoir “législatif” qui est
matérialisé par l’utilisation des différents instruments normatifs mis à leur
disposition par les différents traités (règlements, directives, avis et
recommandations, etc.).
Elles (ces institutions) ont par ailleurs un pouvoir de saisine des
différentes juridictions afin d’interpréter et d’apprécier la légalité des
différentes situations qui se présentent à elles.
32
voir protocole additionnel N° 1 relatif aux organes de contrôle de l’uemoa ; traité de l’OHADA, articles 31 à
41 ; traité CEDEAO, aticles 15 et 16
62
la CEDEAO, six ans (6) pour l’UEMOA, et sept (7) ans pour l’ohada. Ces
membres sont désignés par la conférence des chefs d’Etats et de
gouvernement (UEMOA et CEDEAO), et par le conseil des ministres
(OHADA) et le premier critère de leur nomination est leur indépendance et
leur compétence.
La cour des comptes de l’uemoa est composée de 3 conseillers nommés
par la conférence sur proposition du conseil et offrant les garanties
classiques des magistrats des communautés.
Ces cours sont compétentes pour contrôler le respect par les Etats de
leurs obligations. Ainsi, la commission de l’UEMOA et tout Etat membre
peuvent introduire un recours lorsqu’ils estiment qu’un des Etats membres
a failli à ses obligations (article 5 protocole N°1). Les mêmes prérogatives
sont reconnues, dans le cadre de la CEDEAO, à la conférence des chefs
d’Etats et de gouvernement et aux Etats membres (article 5 protocole).
Les décisions rendues par ces cours ont force obligatoire et les Etats
succombant ont l’obligation de remédier à leurs manquements.
Il convient de souligner la particularité de la cour commune de justice et
d’arbitrage qui est juge de cassation dans les matières pris en charge par
les actes uniformes avec pouvoir d’évoquer et de statuer au fond en cas
de cassation d’une décision d’une juridiction nationale. Cette cour est
aussi habilitée à nommer des arbitres et à suivre les procédures
d’arbitrage, les examiner et à en prononcer l’exequatur.
Ces différentes juridictions sont enfin compétentes pour interpréter leurs
différents traités suivant les procédures institués à cet effet.
La cour des comptes de l’uemoa est compétente pour le contrôle de
l’ensemble des comptes des organes de l’union. Ce contrôle porte aussi
sur les politiques budgétaires définies par l’union dans le cadre de sa
politique d’harmonisation.
63
SECTION III : le dispositif juridique
Il est ici question des différents recours qui peuvent être introduites
devant les cours de justices des communautés afin de veiller au respect
des engagements qui s’y nouent et des règles dérivées qui en sont les
suites nécessaires. On étudiera les recours non contentieux (PARAGRAPHE
I) et les recours contentieux (PARAGRAPHE II)
- la saisine
Aux termes de l’article 14 alinéa 2 du traité ohada “la cour peut être
consultée par tout Etat partie ou par le conseil des ministres sur toute
question entrant dans le champ de l’alinéa précédent (1). La même
faculté de solliciter l’avis consultatif de la cour est reconnue aux
juridictions nationales saisies en application du traité”.
Un tel recours est aussi prévu à l’article 27 de l’acte additionnel N° 1 du
10 mai 1996 du traité de l’uemoa et ouvert au conseil des ministres ou à
la commission pour des questions relatives à la compatibilité du traité
avec des engagements internationaux.
La cour peut en outre être saisi par ces mêmes organes afin d’émettre un
avis sur toute difficulté rencontrée dans l’application et l’interprétation des
traités.
L’avis de la cour de justice des communautés est prévu, aux articles 7 et
10 du traité CEDEAO dans le cadre d’une saisine par la conférence et le
conseil sur toute question juridique.
- Les effets
64
Les avis ne sont pas dépourvus de tout effet juridique, les Etats, les
institutions ainsi que les juridictions nationales sont tenues de les prendre
en considération afin d’éclairer toute situation qui intéresse les traités. Par
ailleurs, dans un recours contentieux, il est fort possible que la décision à
survenir penche vers cette interprétation.
PARAGRAPHE II : les recours contentieux
Ils sont nombreux et se conçoivent dans un contexte litigieux.
- le recours en manquement :
Ce recours est mieux organisé dans le cadre de la cedeao et de l’uemoa
que dans le cadre de l’ohada. Aux termes de l’article 1 de l’acte
additionnel portant organisation des organes de contrôle de l’uemoa, la
cour de justice veille au respect du droit quant au respect, à
l’interprétation et à l’application du traité de l’union. Le protocole prévoit
aussi en son article 5 que la commission ou tout Etat membre peut saisir
la cour de justice des manquements des Etats aux obligations qui leur
incombent.
L’article 9 §3 du protocole de la CEDEAO prévoit qu’une institution de la
communauté, ou un Etat membre en son nom ou au nom d’un
ressortissant, peuvent saisir la cour de justice d’un recours en
manquement. Ce parrainage Etatique peut aussi se concevoir dans le
cadre de l’uemoa lorsque les ressortissants justifient de griefs à l’encontre
d’autres Etats membres.
- le recours en appréciation de légalité
il ressort de l’article 8 du protocole additionnel N°1 du traité de l’uemoa,
qu’un Etat membre, le conseil ou la commission peuvent saisir la cour de
justice afin d’apprécier la légalité des règlement, directives et décisions
prises en application du traité. Ce recours est aussi ouvert aux
particuliers, personnes physiques ou morales contre tout acte d’un organe
de l’union leur faisant grief.
Un tel recours est aussi prévu dans le cadre de la CEDEAO qui peut être
saisi par tout Etat membre ou la commission afin d’interpréter les
65
dispositions du traité à l’occasion de différends entre Etats membres ou
entre Etats et institutions de la communauté.
Dans le cadre de l’ohada, ce recours est organisé par les articles 13 et
suivants de l’acte uniforme. L’alinéa 1 dispose en effet que “la cour
commune de justice et d’arbitrage assure dans les Etats parties
l’interprétation et l’application commune du présent traité, des règlements
pris pour son application et des actes uniformes.”
Lorsque la cour de justice de l’uemoa est saisie d’un recours en
appréciation de légalité, elle prononce la nullité totale ou partielle des
actes entachée de vice. Les vices prévus à l’article 9 sont le vice de forme,
l’incompétence, le détournement de pouvoir, la violation du traité ou des
actes dérivés.
La cour commune de justice et d’arbitrage de l’ohada saisi sur renvoi, soit
directement par une partie en instance, se prononce en cassation sur les
décisions rendues par les juridictions nationales, avec en cas de cassation,
pouvoir d’évoquer et de statuer au fond. Les arrêts ainsi rendus par la
CCJA ont l’autorité de la chose jugée et la force exécutoire.
- l’exception d’illégalité
L’exception d’illégalité est soulevée à l’occasion d’un procès comme moyen
de défense même lorsque les délais pour formuler un recours ont expiré.
Aux termes de l’article 11 du protocole additionnel N°1 de l’uemoa, “toute
partie peut, à l’occasion d’un litige, soulever l’exception d’illégalité à
l’encontre d’un acte du conseil ou de la commission, nonobstant
l’expiration d’un délai mentionné à l’article 8 alinéa 3”
Celle-ci se conçoit aussi devant toutes les juridictions communautaires
statuant sur un contentieux.
L’exception d’illégalité a un effet relatif en ce sens que la solution qui en
découle ne vaut que pour le litige en question, mais rend précaire
l’applicabilité de la norme querellée en cas de constat d’illégalité.
- le recours arbitral
Ce recours est prévu dans les traités CEDEAO et UEMOA pour les Etats
suite à un compromis.
66
La substance du recours arbitral se trouve dans les actes uniformes de
l’ohada en matière de droit des affaires. Ce recours est organisé par les
articles 21 à 26 et concerne aussi bien les particuliers que les Etats à la
suite d’un compromis ou d’une clause compromissoire.
67
CONCLUSION
L’intégration juridique, politique et économique passe nécessairement par
une bonne législation, tant dans la conception que dans l’interprétation
des textes. Les pays africain bénéficient dans ce processus :
De nombreuses expériences d’intégration qui ont été menés avant et
après les indépendances ;
D’un “privilège de postériorité” dans la démarche en ce qu’ils bénéficient
de l’expérience européenne en la matière. Et il est heureux que nos Etats
n’aient pas voulu “réinventer la route”.
68
des décisions favorables. Situation due à un déficit d’information et
à la complexité du droit communautaire.
L’unification organique des divers organismes pourrait apparaître, à
terme, comme la réalisation de l’objectif essentiel de sécurité dans
l’applicabilité des normes juridiques.
69
ANNEXES
Ohadata J-02-88
70
Etats membres de prendre les mesures nécessaires pour le respect des règles de
commerce et de concurrence régissant l’Union;
Considérant que la requérante expose qu’en décembre 1998, une société
dénommée West African Cimento (WACEM) a été agréée par la République
togolaise comme entreprise de zone franche que l’Etat togolais venait de créer;
Qu’aux termes de la loi togolaise relative à la zone franche, une entreprise
agréée à la zone franche et qui y effectue ses activités, est une entreprise en
réalité étrangère à l’économie et au territoire géographique du Togo et par
conséquent, de l’UEMOA;
Que c’est pourquoi:
• d’une part, aux termes de l’article 27 de ladite loi togolaise, les ventes réalisées
par les entreprises installées sur le territoire togolais à destination des
entreprises de la zone franche, sont des exportations;
• d’autre part, aux termes de l’article 26 de la même loi, les produits d’une
entreprise de la zone franche mis à la consommation sur le territoire douanier de
l’UEMOA, sont des exportations, lesquelles ne peuvent être effectuées que par
une tierce société importatrice régulièrement installée sur le (territoire) douanier
du Togo;
Considérant que la requérante soutient, en outre, que, se prévalant de
l’agrément que lui aurait donné le Secrétariat Exécutif de la CEDEAO, la Société
WACEM exporte sa production de ciment sur les territoires des Etats membres de
l’UEMOA;
Qu’elle fait observer que ces agissements de la Société WACEM constituent des
violations graves des dispositions des articles 76 et suivants du Traité de
l’UEMOA instituant un marché commun des Etats membres et établissant le
principe d’un Tarif Extérieur Commun au bénéfice des seules entreprises
ressortissantes des territoires douaniers de chacun des Etats membres;
Qu’elle estime, dès lors, que c’est en violation des dispositions du Traité de
l’UEMOA que la Commission s’est refusée à enjoindre à la République togolaise
de prendre les mesures adéquates pour faire cesser les agissements de la
Société WACEM, gravement préjudiciables aux intérêts des opérateurs
économiques régulièrement installés sur les territoires douaniers;
Qu’elle sollicite, en conséquence, l’annulation de la décision de la Commission
comme entachée d’illégalité;
Considérant qu’à l’audience du 13 juin 2001, après lecture du rapport final par le
juge rapporteur, la requérante a fait observer dans le cadre de la procédure
orale:
- qu’après avoir saisi la Cour par télécopie, elle a été invitée par le Greffier, par
téléphone, à régulariser sa procédure;
- qu’elle n’a jamais été mise en demeure de régulariser son recours
conformément aux dispositions de l’article 32 des Statuts de la Cour;
- qu’elle sollicite que la Cour lui donne acte de ce qu’elle renonce aux demandes
nouvelles contenues dans son mémoire ampliatif;
Qu’elle a conclu enfin à ce qu’il plaise à la Cour:
• déclarer son recours recevable en la forme;
• annuler la décision de la Commission du 07 juillet 2000;
Considérant que la Commission a conclu à titre principal à l’irrecevabilité du
recours en annulation de la requérante et, à titre subsidiaire, au fond, au
débouté de la requérante.
Considérant que la Cour doit d’abord statuer sur sa compétence à connaître de
cette affaire, sur la recevabilité du recours ensuite, avant d’examiner s’il y a lieu,
les moyens des parties quant au fond;
71
Considérant que la compétence de la Cour en l’espèce, est consacrée par les
articles 1, 8 et 9 du Protocole additionnel n° 1 relatif aux organes de contrôle de
l’UEMOA et n’appelle en conséquence aucun commentaire particulier;
Que pour ce qui est de la recevabilité du recours, il y a lieu de relever tout
d’abord, que la requérante s’est acquittée de l’obligation de cautionnement le 05
décembre 2000;
Que cependant, pour ce qui est du respect des prescriptions de l’article 26 du
Règlement de Procédures et de la nature juridique de la décision attaquée, il
convient de rappeler que la Commission soulève deux exceptions d’irrecevabilité
qui doivent être examinées;
Considérant que, contre ce recours,la Commission:
• d’une part, fait valoir par mémoire en défense en date du 16 février 2001, que
la copie certifiée conforme de la télécopie de la requête ayant saisi la Cour de
céans ne saurait être assimilée à un original au sens de l’article 26 alinéa 3 du
Règlement de Procédures;
• d’autre part, estime que la décision attaquée n’est pas de nature à créer une
quelconque modification dans l’ordonnancement juridique préexistant; la
décision, qui n’est ni un règlement ni une directive, n’est pas susceptible de
produire des effets de droit;
Considérant que par mémoire en réplique en date du 26 mars 2001, la
requérante soutient au contraire:
• que, d’une part, même s’il est certain que l’alinéa 3 de l’article 26 du
Règlement de Procédures, énonce que la requête est établie, outre l’original, en
autant d’exemplaires certifiés conformes qu’il y a de parties en cause, il n’est
nulle part écrit dans ce texte que les dispositions de l’alinéa 3 sont faites ad
validitatem de la saisine de la Cour;
• que, d’autre part, il n’est dit nulle part que ce sont les originaux des actes
(requête ou compromis), qui sont seuls de nature à saisir la Cour; que c’est un
principe général de droit qu’il n’y a ni irrecevabilité ni nullité sans texte;
Qu’elle ajoute que par pli DHL en date du 10 novembre 2000, elle a fait tenir à
Monsieur le Greffier de la Cour, l’original et deux exemplaires de sa requête; que
c’est ce dernier qui a trouvé suffisant de notifier à la Commission une copie
certifiée conforme de la télécopie de la requête;
Considérant que la requérante a, par ailleurs, fait observer qu’elle a fondé son
recours sur l’article8 alinéa 2 du Protocole additionnel n° 1 qui dispose que le
recours en appréciation de la légalité est ouvert, en outre, à toute personne
physique ou morale contre tout acte de l’Union lui faisant grief;
Que, toujours selon la requérante, la décision attaquée, signée par un
Commissaire, est un acte de la Commission qui lui cause un préjudice;
Qu’elle estime, enfin, que l’affirmation de la Commission selon laquelle pour être
passible de recours en annulation, l’acte doit être de nature à créer une
modification dans l’ordonnancement juridique préexistant, constitue un rajout
illégal aux conditions légales d’exercice du recours;
Considérant qu’il y a lieu, d’abord, de donner acte à la requérante de ce qu’elle
renonce à ses demandes nouvelles contenues dans son mémoire ampliatif;
Considérant qu’il convient ensuite de préciser que la décision attaquée constitue
bien un acte d’un organe de l’Union au sens de l’alinéa 2 de l’article 8 du
Protocole additionnel n° 1 relatif aux organes de contrôle;
Qu’aux termes de cette disposition, «le recours en appréciation de la légalité est
ouvert, en outre, à toute personne physique ou morale, contre tout acte d’un
organe de l’Union lui faisant grief»;
Considérant que les termes de la lettre de la Commission constituent une prise
72
de position sur la réclamation de la société des ciments du Togo;
Considérant que par cette lettre la Commission a arrêté de manière non
équivoque, une mesure comportant des effets juridiques affectant les intérêts de
la société des ciments du Togo et s’imposant obligatoirement à elle;
Qu’au regard de ces observations, c’est en vain que la Commission tente de faire
plaider que la décision n’est pas susceptible de recours en annulation.
Considérant cependant qu’il y a lieu de constater que l’article 26 du Règlement
de Procédures, qui n’est qu’une reprise de l’article 31 de l’Acte additionnel n°
10/96 portant statuts de la Cour de Justice, dispose, en son alinéa 2, que la
requête est établie, outre l’original, en autant d’exemplaires certifiés conformes
qu’il y a de parties en cause;
Que l’article 32 dudit acte additionnel dispose que, dans le cas où la requête
n’est pas conforme aux dispositions de l’article 31, le Greffier invite la requérante
à régulariser son recours dans un délai qui ne peut excéder deux mois;
Considérant que la question qu’il convient, dès lors, de se poser est celle de
savoir si ces dernières dispositions ont été respectées;
Considérant qu’il résulte des débats que la requérante a déclaré avoir été invitée
par le Greffier, par téléphone, à régulariser son recours avant de se dédire par la
suite, pour affirmer qu’elle n’a jamais été mise en demeure de régulariser sa
requête;
Qu’en cet état d’incertitude et de contradiction qui demeure, c’est en vain que la
requérante tente de soutenir que les dispositions de l’article 32 n’ont pas été
respectées;
Considérant que la requérante n’a transmis l’original de sa requête à la Cour que
le 04 avril 2001, soit plus de deux mois après l’expiration du délai légal
d’introduction de la requête;
Considérant qu’il s’y ajoute qu’il est de règle que le dépôt de l’original de la
requête dans les délais, s’impose particulièrement lors de l’introduction du
recours en annulation;
Considérant qu’il résulte donc de tout ce qui précède, que la recevabilité du
recours dépend uniquement de la saisine régulière de la Cour par l’original de la
requête dans le délai de deux (2) mois;
Que par ailleurs, les délais de l’article 32 des Statuts de la Cour de justice et de
l’article 15 du Règlement de Procédures sont d’ordre public; qu’il n’appartient pas
au juge ni aux parties d’en disposer à leur gré parce qu’ayant été institués en
vue d’assurer la clarté et la sécurité des situations juridiques;
Qu’en conséquence, le recours tardif fait par la société des ciments du Togo, par
télécopie, non régularisé dans les délais prévus par l’article 32 des Statuts, doit
être déclaré irrecevable;
Considérant qu’aux termes de l’article 60 du Règlement de Procédures, toute
partie qui succombe est condamnée aux dépens;
Considérant que la requérante a succombé en ses moyens; qu’il y a lieu de la
condamner aux dépens;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement, en matière de recours en
annulation:
- Donne acte à la requérante de ce qu’elle renonce aux demandes nouvelles
contenues dans son mémoire ampliatif;
- Déclare le recours irrecevable pour inobservation des dispositions de l’article 31
alinéa 3 de l’Acte additionnel n° 10/96 portant statuts de la Cour de Justice;
- Condamne la Société des Ciments du Togo aux dépens.
----------------------------------------------------------------------------------------
73
Ohadata J-02-04
I.TRAITE - ARTICLE 10 - PRINCIPE DE SUPRANATIONALITE DES ACTES UNIFORMES -
ABROGATIONS DES DISPOSITIONS CONTRAIRES ANTERIEURES OU POSTERIEURES DE DROIT
INTERNE PAR LES ACTES UNIFORMES - APPLICATION DIRECTE ET OBLIGATOIRE DES ACTES
UNIFORMES DANS LES ETATS PARTIES.
III.DISPOSITION DE DROIT INTERNE - ARTICLE D'UN TEXTE (OUI) - ALINEA D'UN ARTICLE (OUI) -
PHRASE D'UN ARTICLE (OUI).
Cette abrogation concerne toute disposition de droit interne ayant le même objet
que celles des actes uniformes, qu'elle soit contraire ou identique.
III.Selon les cas d'espèce, la "disposition" peut désigner un article d'un texte, un
74
alinéa de cet article ou une phrase de cet article.
IV. Les dispositions abrogatives contenues dans les actes uniformes sont
conformes à l'article 10 du Traité de l'OHADA.
Selon les cas d'espèce, une loi contraire peut s'entendre aussi bien d'un texte de
droit interne ayant le même objet qu'un Acte uniforme et dont toutes les
dispositions sont contraires à celles d' un autre Acte uniforme, que d'une loi ou
d'un règlement dont seulement l'une des dispositions ou quelques unes de celles-
ci sont contraires; dans ce dernier cas, les dispositions du droit interne non
contraires à celles de l'Acte uniforme considéré demeurent applicables.
X.Le droit fiscal ne fait pas encore partie des matières rentrant dans le domaine
du droit des affaires à harmoniser, tel que défini par l'article 2 du Traité.
Toutefois, si les procédures fiscales postérieures à la date d'entrée en vigueur de
l'Acte concerné mettent en oeuvre des mesures conservatoires ou d'exécution
forcée ou des procédures de recouvrement déterminées par ledit Acte uniforme,
75
ces procédures fiscales doivent se conformer aux dispositions de celui-ci.(CCJA,
avis n° 1/2001/EP du 30 avril 2001).
AVIS N°001/2001/EP
Questions :
76
comme abrogeant tout texte législatif ou réglementaire de droit
interne ayant le même objet que les Actes Uniformes?
Question: Cela signifie-t-il que les Actes Uniformes ont seuls compétence
pour déterminer leur effet abrogatoire sur le droit interne?
4. Si l'effet abrogatoire du droit uniforme sur le droit interne ne peut être réglé
que par les Actes Uniformes ou si cet effet est réglé par eux conformément à
l'article 10 du Traité, voici les questions que cette situation suscite:
77
" En outre, les sociétés commerciales et les groupements d'intérêt
économique demeurent soumis aux lois non contraires au présent
Acte Uniforme qui sont applicables dans l'Etat-partie où se situe le
siège social ".
4-c) Article 919, alinéa 1er de l'Acte Uniforme sur les sociétés
commerciales et le groupement d'intérêt économique:
Question: Cet article ayant le même objet que l'article 1er mais
étant formulé différemment, faut-il comprendre que les formules "
lois contraires " et " dispositions contraires " sont absolument
équivalentes?
Dans le cas où elles ne le seraient pas, laquelle doit l'emporter
dans cet Acte Uniforme?
" Le présent Acte Uniforme tient lieu de loi relative dans tous les
Etat-partie ".
78
Question : Ce texte doit-il être interprété comme abrogeant
complètement tout texte national relatif à l'arbitrage antérieur à
cet Acte Uniforme dans un Etat-partie et rendant totalement
impossible l'adoption d'un tel texte à l'avenir? Ou bien doit-il être
interprété comme se substituant aux lois nationales existant déjà
en la matière sous réserve des dispositions non contraires
susceptibles d'exister en droit interne?
Question: " Quel est le sort des procédures fiscales contentieuses? "
Selon les cas d'espèce, " la disposition " peut désigner un article d'un
79
texte, un alinéa de cet article ou une phrase de cet article.
80
réglementaire contredisant dans la forme, le fond et / ou l'esprit les
dispositions d'un Acte Uniforme.
4-g: Le Droit fiscal ne fait pas partie à ce jour des matières rentrant dans
le domaine du droit de affaires harmonisé tel que défini par l'article 2 du
Traité relatif à l'Harmonisation du Droit des Affaire en Afrique. Toutefois, si
les procédures fiscales postérieures à la date d'entrée en vigueur de l'Acte
Uniforme concerné mettent en oeuvre des mesures conservatoires,
mesures d'exécution forcée et procédures de recouvrement déterminées
par ledit Acte Uniforme, ces procédures fiscales doivent se conformer aux
dispositions de celui-ci.
Messieurs
81
BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages généraux :
- ABRAHAM (Ronny): Droit international, Droit communautaire et Droit
français – Hachette 1989
- BOULOUIS (Jean): Droit communautaire et droit français 1999 recueil
- COMBACAU (Jean)/ SUR (Serge): droit international public 4° édition –
Montchrestien.
- CONSTANTINHO (Pierre)/ DONY (Marianne): Le droit communautaire –
cursus- Armand Collin
- DE BERANGER (Thibault): Constitutions nationales et Droit
communautaire – essai d’approche comparative 1995
- DE LA ROCHERE (Jacqueline Dutheil): Introduction au droit de l’union
européenne - Hachette Supérieur
- DUPUY (Pierre Marie): Droit International Public –Dalloz Droit Public et
Science Pô 1995
- ISAAC (Guy): droit communautaire général 7° édition – Armand Collin.
1999
- JOLLET (René): Le droit institutionnel des communautés européennes
- LE HARDY de BEAULIEU (Louis): Droit communautaire
- LOUIS (Jean Victor): L’ordre juridique communautaire 6° édition 1993
M T Zezeze (kalondji) : dictionnaire des organisations interafricaines
lexique et textes – Edition GIRAF
- VANDERSANDEN (Georges): La responsabilité des Etats membres en cas
de violation du droit communautaire 1997
Traités et lois :
- Acte constitutif de l’union africaine 10 juillet 2000
- actes uniformes de l’ohada
- constitution sénégalaise du 21 janvier 2001
- Traité de la CEDEAO
82
- traité CEE
- Traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique 17 octobre
1993
- Traité de l’UEMOA 10 janvier 1994
Articles :
Périodiques :
Ohadata D-02-17 “Introduction au traité et aux actes uniformes de l’ohada” Par ISSA-
SAYEGH Joseph,
- Ohadata D-02-16 “La fonction juridictionnelle de la cour commune de justice et d’arbitrage
de l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires”. Par ISSA-SAYEGH
Joseph
-Ohadata D-02-12 “L'intégration juridique des Etats africains dans la zone franc”.par ISSA-
83
SAYEGH Joseph
-Ohadata D-02- 14 “La portée abrogatoire des actes uniformes sur le droit interne des Etats
parties”. Par ISSA-SAYEGH Joseph
- “Quelques aspects techniques de l’intégration juridique : l’exemples des actes uniformes de
l’ohada”. par ISSA-SAYEGH Joseph
Jurisprudence :
-CCJA, arrêt n° 14/2002 du 18 avril 2002, Halaoui Issam Rached c/ CIDE
SARL
-Affaire Société du PMU-MALI c/ Marcel KONE
CCJA, arrêt n° 7 du 21 mars 2002, CCAR c/ Ayants droit Worokotang
MBATANG et ayants droit MUCHING David
- cour de justice de l'union économique et monétaire ouest africaine
(uemoa) Avis n°001/97 du 20 mai 1997
- cour de justice de l’uemoa arrêt n° 01 du 20 juin 2001 société des
ciments du togo, sac/commission de l’uemoa
84
-Ohadata J-02-04 Demande d'Avis de la République de COTE D'IVOIRE
enregistrée au greffe sous le n° 002/2000/EP du 19 octobre 2000
- CCJA, arrêt n° 10/2002 du 21 mars 2002, Société Négoce Ivoire c/
Société GNAB, Ecodroit, n° 11, mai 2002, p.40, note Eric M. Beira
CCJA, arrêt n° 3/2002 du 10 janvier 2002, SIEM c/ Sté ATOU et BICICI -
Penant n° 843, avril-juin 2003, p. 232).
85
TABLE DES MATIERES
Sommaire 3
Glossaire des sigles et abréviations 6
Introduction 7
PARTIE I : Les différentes normes applicables et leur portée
contraignante 12
CHAPITRE I : les normes primaires 14
SECTION I : Les traités instiutifs 14
PARAGRAPHE I : La portée normative des traités 14
PARAGRAPHE II : Les différents traités constitutifs 15
A : Le traité CEDEAO 16
B : Le traité UEMOA 16
C : le traité OHADA 17
D : L’acte constitutif de l’union 18
PARAGRAPHE III : Contenus et caractères des différents traités constitutifs 19
SECTION II : Les actes modificatifs et additionnels aux traités institutifs 19
CHAPITRE II : Les normes dérivées 21
SECTION I : la nomenclature des actes dérivés 21
PARAGRAPHE I : les actes uniformes 21
PARAGRAPHE II : les règlements de l’uemoa 22
PARARAPHE III : la directive de la cedeao et de l’uemoa 23
PARAGRAPHE IV : la décision cedeao et uemoa 24
PARAGRAPHE V : les avis et/ou recommandations de l’uemoa 24
SECTION II : la portée contraignante des différents actes de droits dérivés 25
PARAGRAPHE I : les règlements 25
PARAGRAPHE II : les actes uniformes 25
PARAGRAPHE III : la portée contraignante de la directive 26
PARAGRAPHE IV : la décision 26
PARAGRAPHE V : les avis et/ou recommandations 27
CHAPITRE III : les normes atypiques ou innomées 28
SECTION I : les principes généraux du droit 28
SECTION II : la jurisprudence communautaire 29
SECTION III : la coutume communautaire 29
CHAPITRE IV : Les normes externes 31
86
SECTION I : Le droit international des traités 31
PARAGRAPHE I : le droit international général 31
PARAGRAPHE II : les accords internationaux 32
SECTION II : les droits fondamentaux et la coutume internationale 33
PARAGRAPHE I : Les droits fondamentaux 33
PARAGRAPHE II : La coutume internationale 33
PARTIE II : la réception des normes communautaires dans l’ordre
interne 36
CHAPITRE I : les principes de base à l’intégration des normes juridiques dans
l’ordre interne 38
SECTION I : les approches théoriques 38
PARAGRAPHEI : l’approche dualiste 38
PARAGRAPHEII : L’approche moniste 39
SECTION II : la consécration de l’approche moniste 39
CHAPITRE II : caractères et conditions d’applicabilité des différentes normes
juridiques 41
SECTION I : les caractères des normes communautaires 41
PARAGRAPHE I : L’applicabilité directe du droit communautaire 41
PARAGRAPHE II : L’applicabilité immédiate du droit communautaire 42
PARAGRAPHE III : la primauté du droit communautaire 43
SECTION II : les conditions d’applicabilité des différentes normes
communautaires 45
PARAGRAPHE I : les traités 45
A : la primauté et les traités 45
B : les traités et l’applicabilité immédiate 45
C : l’applicabilité directe des traités 46
PARAGRAPHE III: les règlements et actes uniformes 47
PARAGRAPHE IV : directives et décisions 47
A : L’applicabilité immédiate de ces normes 47
B : L’applicabilité directe 48
PARAGRAPHE VI : les avis et/ou recommandations 48
PARAGRAPHE V : les accords externes de la communauté 48
1- L’applicabilité immédiate des accords externes 49
2- L’applicabilité directe des accords externes 49
3- La primauté et les accords externes 49
87
Partie III : Les rapports normatifs et les mécanismes de veille à
l’applicabilité des normes communautaires 51
Chapitre. I Le concours de normes 53
Section I : Normes communautaires et Normes nationales 53
PARAGRAPHE I : constitutions et normes communautaires 53
PARAGRAPHE II : droit communautaires et lois 55
SECTION II : le conflit de normes communautaires 55
PARGRAPHE I : identification des risques 56
PARAGRAPHE II : Les solutions 57
SECTION III : normes communautaires et normes internationales 57
PARAGRAPHE I : les accords antérieurs 58
1 : les accords entre membres des communautés 58
2 : Les accords externes antérieurs 58
PARAGRAPHE II : Les accords postérieurs 59
CHAPITRE II : les mécanismes de veille à l’applicabilité des normes
communautaires 60
SECTION I : le dispositif administratif de veille à l’applicabilité des normes
juridiques 60
PARAGRAPHE I: les institutions administratives et politiques 60
PARAGRAPHE II : les moyens d’action 62
SETION II : le dispositif judiciaire 62
PARGRAPHE I : composition des juridictions 62
PARAGRAPHE II: compétence des juridictions 63
SECTION III : Le dispositif juridique 64
PARAGRAPHHE I : Les recours non contentieux 64
PARAGRAHE II : Les recours contentieux 65
Conclusion 68
Annexes : Quelques applications jurisprudentielles 70
88