Cours PPC Officiel

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UNIVERSITÉ GASTON BERGER DE SAINT LOUIS

UFR DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES

LICENCE 2
EXPOSE GROUPE 5

PROBLEMES POLITIQUES CONTENPORAINS

Professeur : Ndao
Rédacteur: Matar Diouf
Année scolaire: 2018-2019
COURS DE PROBLEMES POLITIQUES CONTEMPORAINS :

L’enseignement des PPC occupe une place spécifique dans la science politique. Il ne s’agit
pas d’une branche classique de la science politique comme la sociologie politique, les
relations internationales, la politique comparée…

Son identité disciplinaire est floue et incertaine. En effet, il n’existe pas forcément une
méthode d’investigation rigoureuse, des théories consacrées, une communauté de recherches
adossée à des publications scientifiques. Par conséquent, l’enseignement des PPC est souvent
considéré comme un inventaire de questions générales qui ont un rapport plus ou moins
identifié avec la science politique. On le conçoit dans les grandes facultés de droit et de
science politique comme un cours de culture générale destiné à préparer les étudiants aux
concours administratifs.

Comment enseigner un cours sur les PPC qui ressemble à un concept flou ?

Comment donner à cet enseignement une crédibilité scientifique ?

Tels sont les défis majeurs qui se posent à nous et qu’il faut bien évidemment relever. Pour y
parvenir, nous devons d’abord effectuer un travail rigoureux de conceptualisation, c’est-à-
dire, repérer les différents concepts clés du cours (problème, politique et contemporain), les
délimiter, les expliquer à l’aide de certaines théories.

Il est donc extrêmement important et nécessaire de délimiter avec la plus grande précision, les
différentes facettes du cours. Il s’agira de répondre à trois questions :

Qu’est-ce qu’un problème ?

Quand est-ce qu’un problème devient politique ?

Quand est-ce qu’un problème politique devient contemporain ?

La conceptualisation doit être complétée par la construction d’une idée centrale qui sera le
dénominateur commun des concepts clés du cours. L’idée centrale postule que les PPC sont
des « transformations » du modèle d’organisation de la cité dominé par la figure de l’Etat
moderne issu de la Révolution française de 1789. Ces transformations sont variables en
fonction des contextes politiques selon qu’on se situe au nord ou au sud.

I. Les PPC : significations et analyses

La notion de problème est polymorphe et polysémique, la conception dépend du « sens


commun » et du « sens savant ». Il existe donc plusieurs discours sur la notion de
problème.

A. Les représentations autour de la notion de problème :


Elles dépendent de l’identité des acteurs. Il existe autant de représentations qu’il y’a d’acteurs.
Il y’a des représentations journalistiques qui identifient un problème à un fait divers, les
représentations des experts qui identifient un problème à une pathologie (dysfonctionnement
ou anomalie), enfin les représentations scientifiques qui considèrent un problème comme une
énigme de recherches (paradoxe ou complexité sociale).

1. La notion de problème comme un fait divers

Les journalistes considèrent un problème comme un scoop ou un fait divers. Un fait divers
relève du sensationnel, spectaculaire et dramatique. Les médias sont tentés de traiter les
problèmes de manière événementielle sans recul explicatif. Au contraire, ils recherchent
l’attractivité et la séduction.

2. La notion de problème comme pathologie

Un problème serait naturellement une réalité « mauvaise », détestable ou phobique,


dépourvue de signification particulière. Le problème renverrait donc à la face sombre de la
politique, ce qui rend d’autant plus difficile l’effectivité d’une neutralité axiologique (M.
WEBER). L’explication de la pathologie passe par quatre étapes :

- L’identification de la pathologie
- Le repérage des causes de la pathologie
- Mesurer les conséquences de la pathologie
- Proposer des solutions

Le schéma explicatif de l’expert n’éclaire pas suffisamment les enjeux politiques, sociaux et
économiques des phénomènes. Le problème politique est engendré par des faits extérieurs.
Or, additionner les causes ne permet pas de comprendre en profondeur les phénomènes
politiques.

3. La notion de problème selon le sens savant

- Les problèmes relevant de la complexité sociale

La complexité s’oppose à l’évidence. Elle présente des difficultés particulières, des vérités
cachées ou latentes que le chercheur doit découvrir et élucider. Dans cette perspective, son
rôle est d’éviter les fausses apparences, les fausses certitudes et les fausses convictions.
L’explication de la complexité est une entreprise difficile, périlleuse et incertaine. Le
chercheur doit s’y atteler en mobilisant des connaissances scientifiques et une méthode
rigoureuse.

- La notion de problème comme énigme de recherches

Une énigme de recherches est un problème non résolu, partiellement expliqué ou


laborieusement expliqué (non pertinence de l’explication). Les énigmes de recherches sont
courantes en sciences sociales, elles perturbent le cours normal des connaissances
scientifiques. Thomas KHUN, théoricien de l’énigme de recherches
.Situation normale égale correspondant entre explication et réalité

.Conjonction critique : apparition de nouvelles questions remettant en cause les premières


explications (énigme de recherches), proposition de nouvelles explications

B. débats et perspectives

Deux choix s’offrent aux politistes pour analyser les problèmes : analyser les problèmes
comme des réalités essentielles (essentiellement politiques) ; considérer que les problèmes
deviennent politiques par un effort de qualification et de requalification (la politisation des
problèmes).

1. Des problèmes essentiellement politiques

La vision essentialiste considère que le politique a une identité propre, c’est-à-dire un


ensemble de conditions qui font que le politique est ce qu’il est et non pas autre chose.
Autrement dit, il existe des critères cumulatifs qui définissent la nature politique. Selon cette
approche, le problème essentiel du politique est la guerre. La politique est avant tout une
affaire de violence et agir en politique, c’est exercer une puissance. D’ailleurs, la notion de
souveraineté n’est pas fondamentalement un concept juridique mais un phénomène de
puissance politique.

Julien Freund et Carl Schmitt considèrent la politique et le politique comme le couple ami-
ennemi.

L’antagonisme entre ami et ennemi traduit l’essence conflictuelle du politique. Le politique se


résume donc à une activité sociale destinée à assurer, par l’usage de la violence la sécurité
extérieure et l’unité politique intérieure (ordre public).

2. Des problèmes politiquement construits : la politisation

La politisation est une façon de définir de manière extensive les problèmes politiques. Elle
traduit une volonté de ne pas essentialiser les problèmes politiques qui seraient ainsi figés,
immuables et totalement prévisibles. La politisation permet un élargissement du champ du
politique, une manière d’envisager la politique dans une dynamique sociale.

Il faut distinguer deux pratiques de la politisation : la politisation comme processus de


qualification et de requalification ; la politisation comme fondation sociale (Jean LECA).

- La politisation comme processus de qualification et de requalification

La politisation peut être définie comme un processus de requalification des activités sociales
diverses, qui résultent d’un accord pratique entre des agents sociaux ou politiques, consistant
à transgresser les frontières ou à remettre en cause la différenciation des espaces d’activités
(tout peut devenir politique). La politisation offre une définition large de ce qui est politique.
Elle traduit deux dynamiques : « le détournement de finalité » et « le dépassement de
limites ». Le détournement de finalité résulte de l’intervention de professionnels de la
politique dans une question ou une activité sociale. Le dépassement de limites renvoie à
l’énonciation par des acteurs agissant hors du champ politique, du caractère politique de leurs
actions.

La politisation repose donc sur une double requalification : une requalification objective
(détournement de finalité) et une requalification subjective (dépassement de limites).

- La politisation comme fondation sociale (Jean LECA)

Toute société repose sur des valeurs fondamentales. Ces valeurs font l’objet d’un consensus
social, c’est-à-dire qu’il y’a un accord entre les parties les plus signifiantes de la société sur
les normes de comportement. Un problème survient lorsqu’il y’a une remise en cause d’une
ou des valeurs de cette société. Cela débouche sur un conflit des valeurs (le polythéisme des
valeurs ou guerre des dieux selon Max Weber). La remise en cause entraine une série
d’activités :

• Le sentiment d’indignation ou la scandalisassions : c’est une réaction contre la remise


en cause des valeurs de la société. Elle se traduit par un sentiment d’injustice et
d’iniquité sociale
• L’action collective : c’est le sentiment qu’il est possible de faire face à cette injustice
sociale par la mobilisation.
• La construction d’un groupe identitaire : les frontières sont établies entre alliés et
ennemis. Ces frontières ne sont pas objectives, c’est-à-dire qu’elles traduisent des
perceptions ou des opinions.
II. Trajectoire des problèmes politiques contemporains
A. L’époque contemporaine : essor d’un modèle dominant de société politique
(l’Etat)

La révolution française de 1789 marque le début de l’époque contemporaine. Elle traduit un


soulèvement populaire contre le pouvoir monarchique. C’est la raison pour laquelle, elle
constitue pour beaucoup de chercheurs un tournant historique. Cet événement transforme en
profondeur l’organisation du pouvoir politique, ce qui donne naissance à l’Etat moderne.
L’Etat moderne se caractérise par quatre dynamiques : la centralisation du pouvoir, la
démocratie représentative et électorale, la sécularisation et la laïcité et enfin l’économie de
marché.

1. La centralisation du pouvoir politique

La centralisation dépasse le cadre juridique de la souveraineté. Elle renvoie à l’existence, au


sein d’un territoire, d’une figure politique hégémonique ou dominante : l’Etat.

En science politique, la centralisation désigne un processus historique de construction en deux


étapes : la concentration des ressources du pouvoir et la maitrise des frontières.

Concernant le premier point, la centralisation devient possible lorsque l’Etat parvient à


monopoliser deux ressources essentielles au pouvoir : les ressources fiscales et les ressources
coercitives. L’Etat est une communauté à caractère institutionnel qui revendique avec succès
le monopole de la violence physique légitime. Le monopole découle de la forclusion de la
violence dans l’espace social.

En plus de la ressource coercitive, l’Etat doit aussi monopoliser les ressources fiscales (le
monopole fiscal) (entretenir son administration et valoriser son espace territorial).

Ce double renvoie à la sociogenèse de l’Etat selon Norbert ELIAS.

Un Etat central se doit d’avoir le contrôle sur ses frontières politiques. Autrement dit, l’Etat
doit réguler le principe de la libre circulation des personnes. Pour se faire, il lui faut une
administration chargée de contrôler les flux entrants et les flux sortants (la police des
frontières et les douanes). L’objectif, c’est d’éviter d’avoir des frontières poreuses

2. La démocratie représentative et électorale

Le terme de démocratie est polysémique. On recense plusieurs concepts de démocratie :


démocratie populaire, libérale, sociale, représentative, électorale…

Le principe de la représentation découle de l’application de la théorie de la souveraineté


nationale. En effet, les intérêts de la nation sont défendus et exprimés par des intermédiaires
qu’on appelle les représentants (parlementaires). Il existe deux aspects de la représentation : la
représentation arithmétique et la représentation idéologique.

La première renvoie à la logique du noble. Dans cette perspective, la société est scindée en
plusieurs groupes ou entités qui doivent être représentées. Cette forme de représentation
caractérise les démocraties con-sociatives.

La représentation idéologique est la plus partagée au monde. Dans cette configuration, on ne


représente pas seulement des groupes, mais on représente des idées ou des idéaux (la France
et le Sénégal).

La démocratie électorale signifie que la légitimité de la démocratie repose sur l’organisation


régulière d’élections libres, transparentes et concurrentielles. En démocratie, l’élection remplit
trois fonctions fondamentales : la sélection du personnel politique, la consolidation de la
citoyenneté et la pacification des relations sociales (civilité électorale).

3. La sécularisation et la laïcité

La sécularisation désigne une perte d’influence de la religion sur le comportement des


individus, des institutions politiques et des structures sociales dans les sociétés
contemporaines. Cette perte d’influence renvoie à un mouvement historique déterminé par
deux facteurs : la rationalité technique et le libéralisme humaniste.

La rationalité technique signifie la forte croyance aux progrès techniques au détriment des
explications religieuses dans le contexte des révolutions industrielles.

Le libéralisme humaniste, porté par la philosophie des lumières préconise l’autonomie des
individus vis-à-vis des groupes et des communautés sociale. L’individu est donc isolé des
déterminismes sociologiques et seuls ses actions conditionnent le sens de son existence.
Dans cette perspective, le processus de la sécularisation opère une distinction nette entre la
religion et les autres activités sociales. Cependant, la perte d’influence de la religion ne
signifie pas sa disparition. La religion devient un domaine à part dans la société. De manière
générale, la sécularisation pose le problème du devenir de la religion.

La sécularisation se matérialise sur le plan institutionnel par la laïcité. La laïcité renvoie donc
aux dispositifs institutionnels et aux procédures juridiques qui organisent la sécularisation. La
laïcité est une dimension particulière de la sécularisation.

En France, la laïcité est consacrée par une loi de la séparation entre la sphère publique et la
sphère religieuse. Le modèle de la laïcité en France repose sur des relations heurtées entre le
pouvoir politique et l’église catholique. L’hégémonie progressive du pouvoir politique
explique le caractère radical de la séparation. Il existe une conception anglo-saxonne de la
laïcité qui défend l’idée de collaboration entre les autorités religieuses et les autorités
politiques.

4. L’économie de marché

L’économie des sociétés contemporaines repose sur la vulgarisation du marché.

Le marché est une figure qui renvoie à un mode particulier d’organisation de l’économie
mondiale. Il repose sur deux grands principes : le libre-échange économique et
l’autorégulation économique.

Le libre-échange renvoie à un système dans lequel des acteurs libres peuvent entreprendre,
c’est-à-dire, produire, échanger, consommer.

L’autorégulation signifie que le marché se régule sans l’intervention de forces extérieures.


Cette autorégulation s’effectue grâce à deux logiques : la loi de l’offre et de la demande, la
main invisible (Adam SMITH).

Un Etat qui repose sur l’économie de marché est dit néo-libéral.

L’Etat néo-libéral a trois formes qui se sont construites de manière progressive : l’Etat
minimal, l’Etat régulateur et l’Etat entrepreneur.

• L’Etat minimal se replie sur ses fonctions régaliennes : la défense, l’impôt, la


diplomatie, la justice. Ces fonctions sont inhérentes à l’exercice de la souveraineté. Ce
type d’Etat est contraire aux Etats dirigistes (Etat socialiste).
• L’Etat régulateur est beaucoup plus ambitieux que l’Etat minimal. Il intervient de
manière structurelle par sa capacité de régulation. Autrement dit, il revient à l’Etat de
fixer les règles du jeu économique et de veiller au respect de celles-ci grâce à
l’existence d’institutions spéciales.
• L’Etat entrepreneur est la forme ka plus évoluée de l’Etat néo-libéral. Il ne se contente
plus de réguler mais se positionne comme un acteur économique privé. L’Etat produit,
échange et consomme. Il utilise les règles de gestion privée (établissements public à
caractère industriel et commercial). On peut avoir deux conceptions de l’impact de
l’Etat entrepreneur sur l’économie nationale et internationale. Certains considèrent que
l’Etat pénalise l’économie, car il apporte une concurrence déloyale aux entreprises
privées. D’autres par contre, estiment que l’Etat complète la dynamique économique.
- L’expansion et consolidation de l’Etat

Quand et comment le modèle de l’Etat post-révolution a connu

Quels sont les événements historiques qui ont contribué à sa consolidation ?

L’universalisation de l’Etat contemporain a été rendue possible par deux événements


historiques importants : la colonisation et la guerre froide.

Quelle que soit la forme qu’elle peut prendre, la colonisation a permis d’établir un contact
politique entre l’occident et le monde extra-occidental. Elle a permis notamment
d’expérimenter deux traits de l’Etat contemporain : la centralisation politique et la
sécularisation. En Afrique, la colonisation a entrainé une déconstruction des formes
traditionnelles du pouvoir politique. En lieu et place d’un pouvoir éclaté, personnalisé et
spirituel, l’Afrique expérimente un pouvoir centralisé er sécularisé. Ce processus de la
centralisation politique avait deux objectifs : exercer la répression politique et organiser
l’exploitation des ressources économiques des colonies (le régime de l’indigénat). Pour se
faire, le colon avait créé une administration capable de monopoliser les ressources coercitives
et fiscales. Au-delà de ce travail de monopolisation, le colon a entrepris un redécoupage des
frontières africaines. L’idée était d’avoir des frontières physiques délimitées assurant un
meilleur contrôle sur les populations autochtones.

- L’après-guerre-froide, la fin de l’histoire et le dernier Homme (Francis Fukuyama)

Selon le diplomate américain, l’histoire politique de l’humanité a débuté avec la tyrannie et se


termine avec l’avènement du libéralisme. Le libéralisme constitue le socle de l’Etat
contemporain. Il a une double dimension : le libéralisme politique et le libéralisme
économique. Le premier débouche sur la démocratie représentative et électorale. Le second
renvoie à l’économie de marché. La fin de la guerre froide a permis d’étendre
considérablement le champ de la démocratie électorale et celui de l’économie de marché.

Deux dates importantes ont contribué à l’expansion de ces deux caractéristiques de l’Etat
contemporain ? L’économie de marché est la première logique qui a été importée en Afrique.
La crise économique des années 1970/1980 qui a touché la plupart des pays africains a servi
de prétexte à cela. Cette crise est due notamment à l’effondrement du prix des matières
premières sur le marché international. Il y a eu une baisse des revenus budgétaires. Cela a
amené les institutions économiques telles que le FMI et la Banque Mondiale à prôner un Etat
néo-libéral en Afrique. Cela passait notamment par l’adoption d’un certain nombre de
mesures économiques : le gel du recrutement dans la fonction publique, la privatisation des
entreprises nationales, l’arrêt des subventions économiques.

En somme, il est demandé aux pays africains de se retirer du secteur économique. L’Etat
africain devient un Etat minimal et régulateur (Etat néo-libéral).
La démocratie représentative et électorale fait son entrée dans la plupart des pays africains à
partir de 1990. Ce basculement vers la démocratie représentative et électorale est appelé
transition démocratique. Cette transition a été favorisée par la 16e conférence des chefs d’Etat
d’Afrique et de France qui s ’est tenue à La Baule. Durant cette conférence, le président
français François Mitterrand demande solennellement aux pays africains d’initier des
réformes en faveur du pluralisme politique. La France conditionne notamment l’aide
économique au progrès démocratique des pays africains.

Chapitre II : Des transformations du modèle d’Etat post-Révolution

L’Etat contemporain est mis à rude épreuve par rapport à ses quatre grandes caractéristiques.
Celles-ci connaissent des transformations, des reconfigurations ou des remises en cause. Ces
phénomènes sont considérés comme des problèmes politiques contemporains.

1. Un monde sans souveraineté ? (Bertrand BADIE)

La souveraineté est la traduction juridique de la centralisation politique. Elle renvoie en


substance à l’hégémonie, à la domination d’un pouvoir politique central dans un territoire
délimité. Pour Bertrand BADIE, la souveraineté ne doit pas être considérée comme un dogme
au risque de devenir une illusion. Beaucoup de phénomènes remettent en cause la
centralisation politique dans ses deux dimensions : la concentration des ressources du pouvoir
et le contrôle des frontières politiques.

- Irrédentisme et privatisation de la violence physique

Deux phénomènes distincts sont ici visés : le phénomène de l’éclatement des Etats et celui de
l’implosion des Etats.

Dans le cas de l’éclatement d’un Etat, on assiste au morcellement, à la dislocation, à la


fragmentation d’une entité politique en plusieurs entités. Le consensus politique qui existait
autour de l’unité nationale est remis en cause. On assiste donc à la naissance de plusieurs
Etats. Cet éclatement peut être irréversible (sans recours possible) ou hypothétique (menace
de sécession).

Dans le premier cas, plusieurs exemples peuvent être cités. L’exemple de la balkanisation est
symptomatique de la situation. Les Balkans désignent les pays de l’Europe du Sud-Est. Dans
cette partie du monde, il y’avait un très grand Etat du nom de la République de Yougoslavie.
Entre 1991 et 1992, plusieurs Etats ont revendiqué et obtenu leur indépendance (la Serbie, la
Croatie la Macédoine). Durant cette même année, le grand Etat de l’URSS s’éclate
complètement. Plusieurs pays déclarent leur indépendance nationale : la Biélorussie (la Russie
blanche), l’Ukraine ; la Moldavie, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie (pays baltes).

L’éclatement de l’Etat peut être aussi hypothétique. Aujourd’hui, plusieurs pays sont
confrontés à des menaces sécessionnistes : la France avec le problème corse, l’Espagne avec
le problème catalan, la Belgique avec les tensions wallonnes flamandes, le Sénégal avec le
problème casamançais.
Les phénomènes d’implosion de l’Etat des situations d’effondrement généralisé ou partiel des
Etats sous le poids de la violence des groupes privés (les nihilistes).L’Etat central perd le
monopole de la violence physique légitime et se voit concurrencé par des groupes non
étatiques. Cet effondrement ne donne pas naissance à de nouveaux Etats. Il débouche plutôt
sur une longue phase de reconstruction post-conflit.

La reconstruction se déroule en deux étapes : la première étape est appelée DDR


(désarmement, démobilisation et réintégration) et la deuxième étape est qualifiée comme celle
de la réconciliation.

Le désarmement est une opération consistant à rassembler les arme, à les contrôler et à les
retirer du circuit ;

La démobilisation est une opération consistant à encourager le retrait des acteurs armés qui
réintègrent la vie sociale.

La réintégration (réinsertion) est une opération consistant à trouver des activités alternatives
aux protagonistes armés.

La réconciliation consiste à organiser un dialogue national pour favoriser le rapprochement


entre les acteurs. Des structurent adoptes sont créées pour concrétiser le dialogue politique.
Elles prennent le nom de commissions de dialogue, de réconciliation et de vérité (l’exemple
de la Côte d’Ivoire).

2. Les frontières nationales à l’épreuve de la criminalité transnationale et de la crise


migratoire

La criminalité transnationale est définie dans le cadre de la convention des nations unies
contre le crime transnational (2001) comme : « une infraction commise dans un Etat, mais
dont une partie de la préparation, de la planification a lieu dans un autre Etat ; si elle est
commise dans un Etat, mais qu’elle implique un groupe criminel organisé (crime organisé)
qui se livre à des activités dans plusieurs pays ; si elle est commise dans un Etat mais a des
effets dans un Etat limitrophe »

La criminalité transnationale est protéiforme. Elle couvre un domaine très étendu : trafic
d’êtres humains, trafic de drogue, trafic d’armes, trafic d’animaux, terrorisme.

Le trafic d’êtres humains comporte deux dimensions : d’une part, il s’agit de l’exploitation
de groupes de personnes vulnérables à raison de leur âge (mineurs), de leur sexe ou de leur
situation socio-économique (exemples de trafic d’êtres humains : esclavage traditionnel, le
travail des enfants, les enfants soldats, la prostitution juvénile, l’esclavage domestique) ;
d’autre part, le trafic d’êtres humains se manifeste par le commerce illégal d’organes humains.
Ce trafic présente des enjeux médicaux importants (la greffe d’organes) et des enjeux
économiques extrêmement importants.
Selon certaines estimations, 800.000 personnes seraient chaque année du trafic d’êtres
humains. D’après l’organisation internationale du travail, 2,5 millions de personnes seraient
victimes de travail forcé. La plupart des gens seraient victimes d’exploitation sexuelle (43%).
Le chiffre d’affaire réalisé par les trafiquants s’évalue à 10 milliards de dollars par an, ce qui
constitue un commerce juteux.

Le trafic d’animaux est régi depuis 1973 par une convention appelée CITES (convention sur
le commerce international illicite d’espèces de faune et de flore menacées d’extinction). Cette
convention repose sur le principe de la biodiversité et de l’équilibre écologique de la planète.

Le respect de la biodiversité exige une coopération des Etats pour protéger des espèces
menacées (tigres, éléphants…).

Le trafic de drogue constitue en soi un fléau qui touche l’ensemble des pays. La drogue est
définie comme un produit illicite qui lorsqu’il est consommé trouble et perturbe les fonctions
du système nerveux mais qui engendre aussi un effet de dépendance. On fait la distinction
entre drogue douce (cannabis) et la drogue dure (cocaïne, marijuana). Par rapport aux
structures de la drogue, il y a une spécialisation des pays : pays producteurs, pays de transit et
pays de consommation.

Le problème du trafic de la drogue entraine une infraction courante appelée blanchiment de


capitaux.

Le terrorisme est un fléau moderne qui fait des ravages dans les cinq continents. Il est très
courant que les médias relayent des actes de terrorisme spectaculaires. Le terrorisme est donc
une réalité évidente de nos Etats contemporains. Cependant, sa définition a toujours posé
problème, à tel enseigne que la notion est considérée comme un terme élastique et confus. Il
existe deux approches du terrorisme : une approche objective et une approche subjective.

La dimension objective du terrorisme renvoie à un acte de violence inédit qui repose sur un
mode opératoire particulier (prise d’otage, engin explosif, kamikaze, camions béliers) et des
cibles identifiées comme stratégiques (les aéronefs les bateaux, des diplomates, des édifices
publics). Cette approche est défendue par les institutions internationales telles que l’ONU.

La dimension subjective repère une intentionnalité terroriste. L’intention terroriste s’exprime


de deux façons : elle est soit une justification idéologique (la cause) et des objectifs
stratégiques (terreur, intimidation…).

L’ensemble de ces phénomènes ont un dénominateur commun : ils mettent à l’épreuve la


capacité de l’Etat à maitriser ses frontières. Cette capacité s’exprime différemment selon
qu’on est pays sous-développé ou pays développé.

Dans les pays sous-développés, le problème réel est celui de la porosité des frontières. Trois
facteurs expliquent cette porosité : l’implosion des Etats, l’instabilité politique des Etats et le
caractère vaste des frontières (le désert du Sahara).
Dans les pays développés, le problème posé est celui de la surveillance des migrants. En effet,
le crime organisé infiltre les migrants pour pouvoir étendre leur domaine d’activités. En dépit
de l’existence d’un système de surveillance (SIS, système d’information Schengen), le crime
organisé par des techniques à contourner le système de surveillance. Les techniques sont
globalement au nombre de trois : la banalisation, la dissimilation et la pachtos (le fait
d’utiliser un argument émotionnel, c’est-à-dire d’émouvoir et d’attirer la sympathie sur soi
(ex : les réfugiés de guerre).

3-la revanche de ‘’Dieu ‘’ : le retour de la religion dans l’espace public.

En 1991 Jules Kepel publie un ouvrage à l’intitulé provocateur «la revanche de Dieu ».

Pour l’auteur, le début du XXI ième siècle marque le retour de la religion et la politisation de
celle-ci. Ce retour concerne les trois grandes religions monothéistes révélées : l’Islam, le
christianisme et le Judaïsme. On parle donc d’Islamisation, de christianisation et de
judaïsation des sociétés contemporaines.

L’Islamisme qui est le résultat de l’Islamisme est sans doute le phénomène le plus visible et le
plus médiatique. Il cristallise les passions et les tensions entre les sociétés. Son analyse permet
de comprendre en profondeur la dynamique actuelle de remise en cause et de la sécularisation
et de la laïcité.

Le piège fondamental quand on évoque l’Islamisme est celui de sa définition. En effet, il


existe une tendance lourde en occident consistant à confondre « Islamisme et Islam ».

En réalité, l’Islamisme est une position, une vision particulière de l’Islam propre à des
groupes parfois minoritaire qui s’active dans le monde Arabo-Musulman.

L’Islamisme a connu trois étapes essentielles : le fondamentalisme musulman, l’Islamisme


politique et l’extrémisme islamiste.

Le fondamentalisme n’est pas spécifique à l’Islam. Il existe dans la religion chrétienne et dans
le Judaïsme.

Dans le contexte de l’Islamisme, le fondamentalisme est pensé comme un modèle alternatif à


l’hégémonie de la civilisation occidentale. Les fondamentalistes musulmans opposent la
civilisation occidentale qui serait techniciste ou matérialiste à la civilisation musulmane
tournée vers la spiritualité.

Dans cette perspective, les fondamentalistes prônent le retour aux textes sacrés de l’Islam qui
organisent de manière satisfaisante tous les secteurs de la vie sociale.

Concrètement, il s’agit d’appliquer de façon rigoureuse et automatique les enseignements tirés


du coran et de la charia.

Cette position est résumée par un théologien Pakistan du nom de Al-Maw oudi.

L’auteur pense que les musulmans ne peuvent vivre que dans une société régie par les règles
de l’Islam.
L’Islamisme politique se démarque du fondamentalisme sur un point précis : la dimension
théologie. L’Islamisme politique accorde une importance moindre aux textes sacrés. Il utilise
la religion comme une opportunité ou un prétexte pour conquérir, conserver et exercer le
pouvoir.

Ce courant s’organise en partis politiques désireux d’utiliser la démocratie comme un moyen


politique.

Les Islamistes participent aux différentes élections nationales qu’ils remportent parfois.

Il y’a plusieurs exemple de partis arabo-islamiques dans le monde : les frères musulmans
(1928), le mouvement des Ayatollahs (1979 à Iran) ; le front Islamique du Salut (1989 à
Algérie).

Après la période du printemps arabe, plusieurs partis qui se réclament de l’Islamisme


politique ont pris leur pouvoir, c’est l’exemple de l’Egypte avec Morsi en (2013), le cas de la
Tunisie avec Ennahda.

Trois facteurs importants ont contribués à la montée en puissance de l’Islamisme ;

D’abord la crise des idéologies classiques (marxisme, classiques et libéralisme) a été un


élément déclencheur.

-Ensuite la pauvreté qui cheville dans les sociétés musulmanes a été un prétexte pour les
islamistes de se rapprocher des populations vulnérables grâce à des œuvres sociales,

Enfin, la crise de légitimité des leaders arabes qui découlent de leurs défaites successives face
à Israël, a permis aux mouvements islamistes de s’émanciper et de s’affirmer sur la scène
politique.

L’extrémisme islamique est associé au terrorisme. Il s’agit d’une forme de radicalisation


causée par deux facteurs : la répression politique des partis islamistes et l’unilatéralisme des
grandes puissances occidentales.

La montée en puissance de l’Islamisme entraine progressivement une série de confusions


graves qui génère la peur de l’Islam ou l’Islamophobie.

L’Islamophobie désigne l’expression d’un certain nombre de préjugés défavorables voire une
hostilité contre les musulmans. Elle débouche généralement sur des actes de violence contre
les communautés musulmanes en Europe et dans le monde occidental.

L’Islamophobie est portée par des partis politiques extrémistes (extrême droite). En France le
RM de Marine le peine est connue pour défendre une position anti-islam.

En Allemagne, le mouvement néonazis « Pegiga» conteste violemment la présence des


refugiés Syriens musulmans.
L’Islam est associé donc à trois phénomènes phobique : le terrorisme (le Jihad), la violation
des droits humains (homophobie, oppression des femmes), à la crise migratoire (les
musulmans sont considérés comme des envahisseurs de l’occident).

4-les configurations de la contre démocratie moderne

La contre démocratie et le populisme traduit des transformations de la démocratie


représentative. Ils tirent leurs origines du déséquilibre grandissant entre démocratie directe et
démocratie indirecte.

Ce déséquilibre trouve son sens dans une expression de Sieyes : «le peuple n’a d’autres voix
que celles de ses représentants».

Une démocratie indirecte absolue est susceptible de conduire à une oligarchie.

Celle-ci signifie que le pouvoir est accaparé par un groupe minoritaire déconnecté des groupes
sociaux qui défend des intérêts particuliers.

Le problème de l’oligarchie est accentué dans les sociétés occidentales par la crise de
crédibilité et de légitimité qui touche le personnel politique classique (la corruption politique).

La tendance reste donc à un gouvernement des uns au détriment de la majorité d’où la


nécessité de rééquilibrer le rapport entre démocratie directe et démocratie indirecte.

Cela passe par un ensemble d’action qui permet aux citoyens occidentaux de s’impliquer
davantage dans la prise de décision.

Il s’agit de forme non conventionnelle de participation citoyenne: les manifestations, les


pétitions, les collectifs de lutte…

Cette forme de participation se cantonne le plus souvent dans le registre de la protestation.

Cette dynamique de protestation est considérée par Pierre Rosavallon comme une contre
démocratie.

La contre démocratie ne renvoie pas fondamentalement à une crise de la démocratie, mais à


une défiance contre les représentants.

Au contraire, la contre démocratie est une alternative aux mécanismes représentatifs et


électoraux de la démocratie.

Il y’a trois figures de la contre démocratie: la surveillance, l’empêchement et le jugement.

Cette contre démocratie a été incarné par un certain nombre de groupe de lutte resté célèbre.

Aux Etats-Unis, le mouvement dénommé «occupy wall street» a fait apparition dans le
quartier d’affaires de News York.

Pendant plusieurs jours deux milles personnes ont fait le siège d’un parc public dénommé
«liberty plaza».
Les manifestants sont des étudiants, des chômeurs, des jeunes salariés et des anarchiques.

Les revendications sont disparates: lutte contre les inégalités, lutte contre le parcours fiscal,
lutte contre la corruption politique.

De façon générale, les manifestants expriment un ras-le-bol contre la distance entre la classe
dirigeante et la population.

Pour les manifestants, la démocratie serait de plus en plus élitiste et transitaire.

L’Espagne a aussi connu les mêmes mouvements de protestation.

Le pays a été touché de plein fouet par la crise économique et les réformes préconisées par les
institutions économiques internationales.

En réaction à cette situation, le mouvement des indignés «de la puerta de sol» fut créé à
Madrid.

Les méthodes sont similaires: sit-in, campements, protestations permanentes.

Récemment, la France est secouée par une vague de contestation orchestré par le mouvement
des gilets jaunes. La revendication principale de ce mouvement c’est l’instauration d’une
démocratie plus égalitaire et moins élitiste.

L’ENA est la principale cible des manifestants, les manifestants souhaitent la suppression
pure et simple de l’ENA.

Le président Macron a entreprit une réforme allant dans ce sens.

Le populisme est un prolongement de la contre démocratie, il traduit une dénonciation


systématique de la classe dirigeante. Ici, la protestation n’est pas un moyen pour rééquilibrer
le rapport entre démocratie directe et indirecte mais une fin en soi.

Cela débouche sur une opposition radicale entre les élites et le peuple. Les élites frôlent ceux
qu’ils appellent le ‘système’. Le système désigne un mode de pouvoir anachronique, destiné à
disparaitre. Le peuple représente l’antisystème. Des organisations et des personnalités se
présentent comme les incarnations de l’antisystème c’est-à-dire le peuple. Il y’a donc selon
cette logique populiste une distinction à opérer entre les représentants du peuple authentique
et vrai contre les représentants qui défendent les intérêts du système.

Le populisme devient la marque de fabrique des partis radicaux, souverainistes et racistes.

Au contraire les partis classiques sont appelés à disparaitre.

En France, le rassemblement national de Marine le Pen symbolise ce discours populiste.

En Grande-Bretagne, l’arrivé au pouvoir de Trèza May consacre la montée en puissance du


populisme. C’est grâce à son discours populiste que les britanniques ont voté pour le Brixit.
Aux Etats-Unis, l’homme politique Donald Trump s’est démarqué par un discours populiste
centré sur l’antisystème.

-Rupture du consensus politique et crise électorale en Afrique.

Dans la plupart des pays Africains, l’élection ne remplit pas sa fonction de participation des
relations sociales et politiques. Au contraire, l’élection déclenche presque toujours une vague
de violence meurtrière.

L’ordre public est otage des urnes, plusieurs pays ont sombrés dans la guerre civile à l’issu de
la proclamation des résultats électoraux : la cote d’ivoire en 2010, la crise Keyniane, la crise
Guinéenne…

Les crises électorales s’expliquent par un déséquilibre entre «démocratie formelle» et


«démocratie réelle».

«La démocratie formelle» réduit la démocratie à des techniques et procédures qui permettent
de sélectionner le personnel politique et de changer au besoin la classe dirigeante (alternance
électorale).

C’est une conception minimaliste de la démocratie, l’équité et le pluralisme politique, la


dépense des libertés et les droits industriels.

Les régimes politiques Africains privilégient la démocratie formelle au détriment de la


démocratie réelle, laissant apparaitre des «démocraties sans démocrates», ce qui perturbe le
consensus politique engendrant des tensions électorales.

5-les critiques politiques à l’encontre de la mondialisation néolibérale:


l’altermondialisation

La mondialisation néolibérale est vivement critiquée par un mouvement dénommé alter-


mondialisme.

La critique est davantage politique et débouche sur une politisation de l’économie de marché.

La dimension politique réside dans deux facteurs: l’idéologie politique et l’action collective.

L’unité idéologique de l’alter-mondialisme repose sur trois piliers: le cosmopolitisme (Kant),


le citoyennisme et l’humanisation de la mondialisation.

-le cosmopolitisme: pour les partisans de l’alter-mondialisme, les hommes forment une seule
communauté universelle malgré les différences raciales ou ethniques et les frontières
nationales. L’Etat-nation est très critiqué et constitue un obstacle à la communauté
universelle.

Dans cette perspective, les problèmes sont nécessairement des problèmes globaux. Les
solutions préconisées sont globales.
-«le citoyennisme» : l’alter-mondialisme défend l’engagement citoyen dépasse le cadre des
partis politiques. Les partis politiques, organisés de façon oligarchique (Roberto Michels), ne
sont pas des cadres privilégiés de l’expression citoyenne.

Les citoyens doivent donc contourner cette contrainte pour afficher leur liberté d’expression.

Au-delà de l’engagement citoyen, les altermondialistes pensent que la démocratie doit


s’ouvrir à de nouveaux droits individuels.

Il faut donc dépasser les droits politiques et civiques chers au libéralisme (droit de vote, droit
d’association, liberté de réunion …) et intégrer les droits sociaux (droit au logement, droit à la
santé, droit au travail, droit à l’alimentation…)

Le discours altermondialiste cherche donc à étendre le champ des droits humains à d’autres
domaines de la vie sociale.

Pour y parvenir, il préconise une éducation populaire de tous les citoyens du monde en
multipliant les réseaux sociaux pour influencer les décisions politiques.

-L’humanisation de la mondialisation: la mondialisation est accusée d’être sauvage, c’est-à-


dire d’engendrer des problèmes qui remettent en cause la protection et la dignité des
individus.

La mondialisation accroit même la vulnérabilité des individus.

D’abord, elle est accusée de renforcer les inégalités sociales entre pays pauvres et pays riches.

Dans cette perspective, les délocalisations industrielles sont particulièrement indexées. Elles
favorisent la perte d’emploi dans les pays riches et accélèrent la disparition d’un certain
nombre d’entreprise dans les pays pauvres (Auchan).

Ensuite, la mondialisation est accusée de privilégier une économie spéculative au détriment de


«l’économie réelle».

La spéculation est obsédée par la maximisation des profits au détriment de la production


économique.

C’est la mondialisation du capital qui est davantage concerné par la spéculation.

Cette spéculation débouche le plus souvent sous des crises financières qui ont des
conséquences dramatiques au plan social. La dernière crise financière date de 2008.

Elle est apparue aux Etats-Unis dans le secteur de l’immobilier: la crise des subprime.

Cette crise majeure a entrainé le surendettement des ménages, la pauvreté et la baisse de la


protection sociale.

La protection sociale est un système mise en place par les Etats et des acteurs privés pour
protéger des groupes vulnérables en raison de leur situation difficile.
L’alter-mondialisme constitue aussi une action collective.

En science politique, l’action collective traduit des mobilisations destinées à influencer les
décisions publiques (participation politique).

L’alter-mondialisme est donc un mouvement qui ne cherche pas ni à conquérir ni exercer le


pouvoir.

Toutes actions collectives reposent sur des revendications et des répertoires d’actions (Charles
Tilly).

Les revendications formulées par les altermondialistes tournent autour de la lutte contre les
paradis fiscaux, la lutte contre la dette des pays pauvres, l’instauration d’une taxe sur les
transactions financières etc.

Le répertoire d’action est très riche en soi: manifestations, pratiques des contre-sommets,
forums sociaux…

L’évolution historique du mouvement a connu deux périodes importantes: les années 1990 ou
la fin des années 1990 et les années 2000 plus précisément 2010.

A la fin de 1990, période marquée par la fin de la guerre froide et le triomphe du libéralisme,
on a assisté à l’émergence d’un mouvement hostile à la mondialisation, à savoir
l’antimondialisation. Ce mouvement est animé principalement par les anciens militants des
partis socialiste et communiste.

Certes le libéralisme n’a plus d’adversaires politiques, par contre une majeure partie des
anciens militants socialistes ou communistes crée des mouvements antimondialisation.

Dans les années 2000, le mouvement délaisse la critique radicale et essaye de proposer des
réformes ou des solutions contre les dérives de la mondialisation.

L’objectif est de transformer le système économique mondial à travers une série de rencontre
et d’échange (forums sociaux). Plusieurs forums sociaux furent organisés : le forum de Porto
Alégré, le forum de Florence en Italie, le forum de Moumbail, le forum de Bamako…

La prolifération des forums sociaux est favorisée par l’exposition de l’internet et les nouvelles
technologies de l’information et de la communication qui transforment le monde en village
planétaire « Mac Luhan.

FIN

Quelques notes :

La mondialisation repose sur l’exploitation des ressources, ces ressources peuvent être
renouvelables comme non-renouvelables.

Elles sont renouvelables lorsqu’elles garantissent le futur.


La mondialisation prend 4 formes: bien, service, capital (financier) et de main d’œuvre.

La protection sociale conduit à la situation difficile (disparate) par exemple (maladie, perte
d’emploi etc.), et lorsqu’on est en face d’une situation difficile, il y’a des mécanismes de
soutien comme par exemple l’assurance.

Si on est dans le cadre Etatique, on parle d’allocations familiales, protection par une pension
de retraite etc.

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