9782908068085

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 24

Marcel LAPERRUQUE

2ème Edition
Revue, Corrigée, Augmentée
En couverture :

S c u l p t u r e de M a r i e - C l a i r e VINCENT

Tous droits de traduction, de reproduction et


d ' a d a p t a t i o n réservés pour tous les pays
y compris l'U.R.S.S.
Copyright c 1991 by Editions OPERA,
28, r u e des Frères Goncourt 44000 Nantes
I.S.B.N. 2 - 9 0 8 0 6 8 - 0 8 - 7 -
A m a m è r e , in m e m o r i a m .

A m a c o m p a g n e , p o u r l'aide et les
e n c o u r a g e m e n t s qu'elle m ' a a p p o r t é s .
Chez le m ê m e E d i t e u r

C o l l e c t i o n SATOR

C o u p l e et A l c h i m i e ( t o m e I)
"Révélation d e s M y s t è r e s
de l'Homme" André BOUGUENEC

Entretien avec l'Homme André BOUGUENEC

Hors C o l l e c t i o n

J o u r n a l d e la F i n d e s T e m p s J o a n a IONA(E)
ou
Le N o u v e a u T e s t a m e n t d e J e a n

R e n n e s le C h â t e a u D e n i s BOUDAILLE
"Clé d u M é r i d i e n M a g i q u e "

Marie Jaëll H é l è n e KIENNER


" P r o b l è m e s d ' E s t h é t i q u e et
de Pédagogie musicale"

Tous ces ouvrages sont diffusés par Dervy Livres


L'AUTEUR

Marcel LAPERRUQUE

Etudie l'hébreu et l'araméen à l'Institut Catholique de


Toulouse, puis travaille q u a t r e a n s s u r les m a n u s c r i t s de la Mer
Morte.

Etudie l'égyptien hiéroglyphique classique avec le Profes-


s e u r S a i n t e - F a r e - G a r n o t d u Collège de France, et a p r è s s a
disparition, avec le Professeur Leclant lui aussi, d u Collège de
France et Membre de l'Institut.

Première édition en 1976, d ' u n ouvrage a y a n t p o u r titre : "De


l'Egypte Ancienne à la Bible".

N o m b r e u s e s conférences et projections d a n s les lycées,


collèges et foyers r u r a u x .

Conférences publiques d a n s le cadre d'activités culturelles.

Membre, depuis s a création en 1976, de l'Association I n t e r -


nationale des Egyptologues.

Organisation et a c c o m p a g n e m e n t de voyages en Egypte


depuis 1975.
INTRODUCTION

Lorsqu'on se penche sur les anciennes traditions, on se rend


compte qu'elles ont des points communs dans le domaine de la
pensée ou de l'action, que ce soit sur le plan matériel, métaphy-
sique, ou intellectuel.
Existe-t-il une source commune, un fil conducteur qui
nous mènerait à une origine commune ? A notre niveau de con-
naissance, science, philosophie et religion peuvent difficilement
l'affirmer ou le démontrer.
Dans cet ensemble de courants traditionnels, la Bible,
fondement de la tradition hébraïque, semble se rapprocher des
croyances, des pensées, et des coutumes égyptiennes anciennes.
C'est ce rapprochement qui a été tenté dans cet ouvrage. Ce
dernier ne peut prétendre être exhaustif car chaque découverte
archéologique ou littéraire, chaque traduction, apporte de nou-
velles précisions, de nouvelles connaissances. Ces «nouveautés»
viennent souvent confirmer, quelquefois infirmer, l'acquis précé-
dent.
Nos savants archéologues ont déjà accumulé du travail
pour plusieurs générations. A notre époque, tout va très vite et on
fait beaucoup plus de découvertes qu'on n'a la possibilité de les
traduire ou de la classer.
Peut-être certains lecteurs seront-ils déçus de ne pas
trouver de romanesque dans cet ouvrage car le sujet s'y prêtre très
bien. Mais l'un de nos plus éminents egyptologues faisait récem-
ment remarquer que l'Egypte ancienne est déjà tellement mer-
veilleuse par elle-même qu'il est inutile d'en ajouter. Ceci est aussi
vrai pour les pays bibliques et les traditions anciennes en général.
Pour clore cette brève introduction, nous devons ici remer-
cier nos maîtres en langues hébraïque et égyptienne qui ont eu la
patience de nous instruire dans la connaissance de ces langues.
Le Livre des Morts servant de référence est celui traduit p a r
le Professeur Paul Barguet qui est u n e traduction stricte la plus
sérieuse connue actuellement (Editions du Cerf).

Les citations bibliques sont extraites de la Bible du Rabbinat


Français qui serre de plus près le texte original hébreu.

Il p e u t arriver que les traductions, dans ce livre, ne corres-


pondent p a s exactement au texte des diverses Bibles en français.

Ainsi, pour Bene Aelohim, les traductions peuvent donner :


«race divine», pour Reshet : «piège», «embûche», etc... Le s e n s
donné d a n s le présent ouvrage est celui du mot hébreu strict : pour
Bene Aelohim, on conserve le mot tel quel ou l'on traduit p a r «Fils
d'Aelohim» ; pour Reshet : «filet», etc...
Chapitre I

Généralités

Si on considère les anciennes civilisations, on s'aperçoit q u e


d e u x d'entre elles apportent u n e sécurité a u x c h e r c h e u r s , quel
que soit le b u t de leur recherche, p a r leur ancienneté et
les m a r q u e s profondes laissées p a r leur sagesse et leur c o n n a i s -
s a n c e : celle de l'Egypte et celle de la Mésopotamie. Ces d e u x p a y s
é t a n t les deux p l u s g r a n d e s p u i s s a n c e s du Moyen-Orient ne
pouvaient éviter de s'affronter pour exercer leur s u p r é m a t i e s u r
tous les petits états qui se trouvaient entre elles (1).

L'archéologie de ces deux pays n o u s offre près de 4 0 0 0 a n s


d'histoire. La langue, la littérature, les a r t s s o n t les p l u s a n c i e n s
c o n n u s à ce jour. Encore faut-il considérer que l'aînée, l'Egypte,
possédait déjà il y a 5 000 a n s des r u i n e s m a j e s t u e u s e s de temples
déjà antiques. Mais en Egypte et en Mésopotamie, le long de la côte
syrienne et s u r les rives d u J o u r d a i n , u n certain n o m b r e de
peuples n o m a d e s sont s o u m i s a u x aléas des conditions climati-
ques ou des pillages, provoquant de graves famines.

En fait, les relations entre l'Egypte et les a u t r e s pays


sémitiques ne furent q u ' u n échange constant, c h a c u n d o n n a n t à
l'autre et recevant de lui malgré les guerres qui les opposèrent.

Une période d'échange Importante s e r a lorsque les d e s c e n -


d a n t s de J o s e p h vivront en Egypte p e n d a n t q u a t r e siècles, j u s -
q u ' a u m o m e n t où Moïse les conduira loin de la vallée d u Nil, vers
la Terre promise, environ 1 200 avant J . - C . Les premiers textes
bibliques seront rédigés six siècles plus tard. Israël recevra encore
u n r e n o u v e a u de culture égyptienne à travers la Grèce lorsque les
Ptolémées occuperont le trône des Pharaons. Le contact avec la
Mésopotamie se fit certainement a u départ p a r des é c h a n g e s
commerciaux entre les rives du J o u r d a i n et celles de l'Euphrate,
ou simplement par le vagabondage des tribus nomades. Mais c'est
lorsque, après l'invasion de C a n a a n , les Hébreux furent déportés
en Babylonie, vers 580 avant J . - C que se firent d'importants
échanges avec les a u t r e s peuples sémitiques.

C'est p e n d a n t cette période, a u coeur de la civilisation


assyrienne, q u ' u n e partie de la Bible fut rédigée. Il est évident
qu'ici encore l'influence étrangère se fit sentir. P e n d a n t leur séjour
en Egypte et en Mésopotamie, les Hébreux pratiquèrent leur
propre culte, conservant leurs coutumes. Mais toute croyance
religieuse adopte ou rejette des rites, des principes, des religions
avec lesquelles elle p e u t être en contact. En a u c u n cas elle ne p e u t
rester indifférente. Les Hébreux ont a u s s i assimilé certaines
choses et ont réagi contre d'autres.

D'autre part, A b r a h a m é t a n t originaire d'Ur en Chaldée,


(Gen., 11, 31) où ses ancêtres «servaient d'autres dieux» (Jos., 24,
2), on p e u t penser qu'il a apporté d a n s le peuple h é b r e u u n
souvenir des premiers dieux qu'il avait servis. Ce souvenir a pu se
perpétuer parallèlement à la religion de Yahweh, la religion
officielle.

De plus, lors de la captivité à Babylone, Esdras, qui était très


bien considéré p a r le Roi (Esdras, 7, 6) a pu avoir c o n n a i s s a n c e des
textes sacrés babyloniens. Comme on lui attribue, avec quelque
raison, semble-t-il, la fixation du canon de l'Ancien Testament, il
est possible qu'il ait contribué à u n i r les c o u r a n t s de pensée
hébreu et chaldéen.
Il n'en demeure p a s moins que, loin de se laisser absorber,
Israël renforça son caractère personnel à tel point que lorsqu'il
rejoignit son pays après c h a q u e déportation ou exode, il fut
c h a q u e fois plus nationaliste q u ' a u p a r a v a n t .
Une différence fondamentale entre les deux traditions égyp-
tienne et hébraïque est que la première paraît être née en Egypte
même, alors que la tradition juive a été fortement influencée p a r
les civilisations qui sont entrées en contact avec elle, s u r t o u t
l'Egypte et l'Assyrie où les Hébreux vécurent longtemps.

L'empreinte égyptienne était si profonde que lorsque les


Hébreux partirent de la Vallée du Nil, Moïse et Aaron leur c o n -
seillèrent de ne vivre ni c o m m e les Egyptiens qu'ils quittèrent, ni
comme les C a n a n é e n s avec qui ils allaient vivre (Lev. 18.3). Ce qui
n'était que des tribus éparses devait devenir u n peuple et acquérir
s a propre personnalité. Le séjour de 40 a n s a u désert paraît fait
p o u r que toute la génération m a r q u é e p a r le contact égyptien soit
éteinte. Moïse l u i - m ê m e voit la Terre promise de loin m a i s n'y
rentre pas.

En dehors des faits précis qui peuvent être groupés s o u s u n e


m ê m e rubrique, u n certain n o m b r e de similitudes de pensée ou
d'action se retrouvent é p a r s e s a u gré des pages feuilletées, qu'elles
soient d'origine palestinienne ou égyptienne (2).

Il est indiscutable que des liens assez étroits u n i s s e n t ces


deux peuples. Cela est naturel, car u n groupe minoritaire établi
d a n s u n pays p e n d a n t plusieurs siècles e m p r u n t e peu à peu des
u s et c o u t u m e s et p a r nécessité u n e part du langage d u peuple
d'accueil. Cela est encore plus vrai lorsque le pays d'asile a u n e
culture, u n e organisation de b e a u c o u p supérieure à celle des
étrangers. Cependant, il est certain que p e n d a n t leur séjour en
Egypte les Hébreux conservèrent leurs c o u t u m e s propres et
affirmèrent leur originalité.

Les origines des peuples hébreu et égyptien n'offrent j u s q u ' à


ce j o u r a u c u n e certitude. D'après les bas-reliefs des temples
d'Egypte (et des tombes de B e n i - H a s s a n en particulier) il est
visible que leur physique était assez différent, bien q u ' a p p a r t e n a n t
tous d e u x à la race chamito-sémitique.

A l'époque où l'Egypte était en plein é p a n o u i s s e m e n t , il


apparaît que les Hébreux n'avaient a u c u n e civilisation propre.
Essentiellement n o m a d e s (Gen., 47, 3), vivant d'abord de l'élevage
et plus tard de l'agriculture, la division et les luttes entre les c l a n s
ont empêché u n e unité qui a u r a i t pu servir la g r a n d e u r de la
nation.

Plus tard après la conquête de la Terre promise, a u nord le


r o y a u m e d'Israël, a u sud, le royaume de J u d a s , se livrent u n e lutte
a c h a r n é e pour la suprématie nationale. C'est à David que revient
l'honneur d'avoir constitué la première organisation rationnelle
des tribus soumises à u n pouvoir central, c h a c u n d'elles c o n s e r -
v a n t cependant ses c o u t u m e s et ses attributions propres.

De même, en Egypte, avant Ménès (3 000 environ avant


notre ère) le pays était divisé en Haute-Egypte, d u S o u d a n j u s q u ' à
Memphis, et Basse-Egypte, de Memphis J u s q u ' à la m e r Méditer-
ranée ; c h a q u e Egypte, s o u s l'autorité d ' u n roi, était elle-même
divisée en «nomes» ou en provinces. C o m m e chez les Hébreux, les
deux rois se livrent des combats a c h a r n é s p o u r essayer d'acquérir
la suprématie s u r son voisin. Le p h a r a o n Ménès est le premier qui
réunit les deux Egypte s o u s la m ê m e couronne.
L'hégémonie du peuple d'Israël, que David et Salomon se
sont efforcés de réaliser, l'Egypte l'avait résolue politiquement
d'abord, religieusement ensuite, vingt siècles plus tôt.

S u r la protohistoire égyptienne, on ne sait rien de certain.


On a l'impression que soudain, u n e civilisation éblouissante
surgit, atteignant dès l'origine u n e extraordinaire maturité. Il
a p p a r a î t qu'il n'en fut p a s de m ê m e d u peuple hébreu. Son
évolution fut plus tardive, plus lente, les tribus n o m a d e s n e s'étant
fixées qu'après les «quarante ans» de vie a u désert, p e n d a n t
l'exode.
D a n s les textes antiques, le peuple h é b r e u n'est mentionné
q u ' à u n e époque tardive, et encore très r a r e m e n t , et s a n s préci-
sion. Cela vient de ce que, p o u r plusieurs raisons, il n e j o u a
presque a u c u n rôle politique. Ceci contraste avec le fait que la
Bible a eu u n e grande influence et laissé des m a r q u e s profondes
d a n s les mystiques issues d u Judaïsme antique.
Il n e faut p a s oublier q u ' A b r a h a m s'exila en Egypte s o u s la
XIIè Dynastie, c ' e s t - à - d i r e environ 2 000 avant notre ère, et qu'il
y trouva plus de dix siècles de civilisation. D a n s le nord de l'Egypte,
s u r le plateau de Saqqarah, séparé d'Héliopolis p a r le Nil, depuis
mille a n s déjà le Sphinx veille a u x confins d u désert a u pied des
pyramides. Lorsque, s o u s la XIIIè Dynastie, J a c o b et s a famille
viennent retrouver J o s e p h Installé à la cour de Pharaon, et
s'établir à Gessen (Gen., 47, 1, 4, 6), ils s o n t u n e grande famille,
à peine soixante-dix p e r s o n n e s (Ex;, 1, 5). Le premier r a s s e m b l e -
m e n t des Hébreux en tribus, et non plus en familles ou en clans,
s'effectue p e n d a n t le séjour en Egypte. J a c o b ou Israël (Gen., 35,
10), a u m o m e n t de s a mort, prophétise et décrit ce que seront ses
douze enfants (Gen., 49). Entre la mort de J a c o b et l'Exode, les
douze fils de J a c o b deviennent les douze tribus d'Israël.
En fait, on p e u t penser que c'est grâce a u x Egyptiens que le
peuple d'Israël est né. S'ils étaient restés d a n s leur pays, en lutte
c o n s t a n t e avec les h a b i t a n t s des bords de l'Euphrate, q u a n d ce
n'était p a s entre e u x - m ê m e s , il eut été difficile, sinon impossible
a u x Hébreux de donner n a i s s a n c e a u «Peuple élu». Il fallait que cet
ensemble de clans familiaux puisse trouver u n chef capable
d'imposer à tous son autorité. Moïse est le seul qui ait pu réaliser
cet exploit. Pour cela, il est vraisemblable qu'il a profité de
l'expérience égyptienne, l'Egypte ayant eu le m ê m e problème à
résoudre vingt siècles plus tôt.
C'est a u s s i p e n d a n t ce séjour en Egypte que le peuple
passe d u culte ancestral des Théraphim a u culte d ' u n dieu plus
impersonnel, Yahweh, Instauré p a r Moïse s u r les indications de
l'Eternel l u i - m ê m e (Ex., 6, 6). Ici encore, se retrouve l'influence
égyptienne.
De plus, en Egypte, il était fréquent que le roi épouse u n e
Asiatique. Cette dernière, v e n a n t avec s a suite, apportait avec elle
les us, c o u t u m e s et croyances de son pays. Cette h a b i t u d e
explique en partie la grande tolérance manifestée p a r les
Egyptiens pour le culte r e n d u a u Dieu d'Israël (Gen., 12, 16).
Cependant, il y a u n e différence fondamentale entre les d e u x
religions ; alors que chez les Hébreux les textes sacrés sont
fortement personnalisés (Moïse est l'auteur de la Bible), en Egypte
c'est exactement le contraire et les livres religieux ont été c o m m u -
niqués a u x h o m m e s s a n s qu'il y ait en général d'intermédiaire
h u m a i n connu. Souvent même, les r é d a c t e u r s sont i n c o n n u s
(textes des pyramides, textes des sarcophages, etc...).
Un a u t r e point c o m m u n a u x deux traditions est la façon
dont se sont constitués les textes sacrés. En Egypte, les différents
livres, «Livre des Morts(3)», «Livre des Portes», «Livre des R e s p i r a -
tions», etc... sont u n e synthèse des diverses croyances, p a r
c o n s é q u e n t des différents cultes pratiqués d a n s c h a q u e n o m e ou
à des époques différentes. De même, les s a v a n t s ont a d m i s q u e les
textes du Pentateuque sont u n mélange de trois codes :
- le Code Sacerdotal, rédigé vers la fin du VIè siècle avant J . - C . ,
- le Code Yahwiste, rédigé vers le VIIIè siècle avant J . - C . , le p l u s
ancien texte originaire du royaume du Nord,
- le Code Aelohiste, de même époque que le précédent, originaire
du royaume du Sud.
Ces trois codes sont d'auteurs anonymes et paraissent être
la rédaction de traditions orales plus anciennes que l'époque des
copistes. On verra a u chapitre traitant de la langue et de la
littérature que parfois il existe u n e assez grande similitude de
textes.
S u r le plan religieux, on constate u n certain nombre de
concordances. On ne peut en conclure pour cela que l'une des
deux religions a influencé l'autre puisque ces faits existent d a n s
presque toutes les traditions. Mais il y a q u a n d même u n e façon
semblable d'exprimer les mêmes vérités. La similitude de rites
entre plusieurs religions n'est pas toujours u n e m p r u n t des u n e s
a u x autres. Il p e u t se produire que le cheminement intellectuel,
affectif, religieux, de peuples p a s s a n t par des expériences identi-
ques aboutisse à des résultats ou conclusions identiques.
Un rite c o m m u n aux deux traditions, comme à la plupart
des peuples de l'Antiquité, est celui de l'offrande des prémices. Une
différence fondamentale entre les religions hébraïque et égyp-
tienne réside d a n s le fait que, d a n s la vallée du Nil, l'offrande est
u n repas préparé et servi pour alimenter le dieu. La préparation et
le sacrifice des a n i m a u x se faisaient comme dans le monde
profane, s a n s cérémonie, et hors de la présence divine. Chez les
Hébreux, l'offrande est s u r t o u t propitiatoire. Elle a pour b u t de
rendre Dieu favorable, que ce soit pour obtenir une faveur ou pour
faire p a r d o n n e r u n e faute.
Les Sémites sacrifiaient l'animal s u r l'autel et l'arrosaient de
son sang. Le s a n g de l'animal contenant l'âme (Lév., 17, 11)
l'offrande était ainsi complète puisque d'une part on offrait le corps
du sacrifice et d'autre part son âme. Il paraît vraisemblable,
d'après le texte biblique ci-dessus, que d a n s ce genre de sacrifice
le corps de l'animal serve d'expiation pour le corps des fidèles et le
s a n g pour leur âme.
En Egypte, l'offrande des prémices ne se pratiquait pas
seulement a u temple. Pendant la moisson, on trouve entre les tas
de blé de petits autels s u r lesquels on remerciait les dieux pour
l'abondance de la récolte. Ces rites s'adressaient en particulier à
Min, dieu de la fertilité, et Renenoutet, déesse à tête de serpent et
divinité de la moisson. L'offrande de la première gerbe se faisait le
onzième j o u r du premier mois de la saison S h e m o u . Une s t a t u e
ithyphallique de Min était, entre a u t r e s rites, placée s u r u n
reposoir. Le prêtre Imykhet («l'accompagnateur»), présentait a u roi
u n e faucille en cuivre doré. Sa Majesté coupait la gerbe et offrait
les prémices a u dieu p e n d a n t q u ' u n e c h a n t e u s e ( p e u t - ê t r e la
reine) accompagnait le rite. Rien ne prouve j u s q u ' à ce jour, q u ' e n
Egypte l'offrande des prémices des a n i m a u x se soit pratiquée (4).
Les prémices étaient de deux sortes en Israël :
a) Prémices des fruits n a t u r e l s (Bikkurim, en hébreu),
limités à sept fruits : froment, orge, vigne, figuier, grenadier,
olivier, miel (Deut. 8, 8) (Talmud, traité Bikkurim 1, 2) ;
b) les fruits préparés (Terumah, en hébreu), c o m p r e n a n t
tous les produits tirés des fruits d u sol, s u r t o u t : la farine, l'huile,
le vin nouveau, la toison des brebis, et, en général, t o u s les
produits de la terre ou des arbres (5).
Les prémices a p p a r t e n a i e n t a u x prêtres et a u x lévites.
Chez les Hébreux, on avait l'habitude d'offrir les prémices
s u r les collines (surtout en Judée). Le sacrifice a u m o m e n t des
m o i s s o n s est attesté d a n s la Bible p a r u n sacrifice h u m a i n . David,
pour conjurer la famine attribuée a u x fautes de Saül, d o n n e a u x
Gabaonites sept des fils de Saül. Ils furent p e n d u s «sur la
m o n t a g n e devant Yahweh» a u x premiers j o u r s de la moisson (II
Sam., 21, 1, 9). Les os des p e n d u s furent recueillis p o u r être
enterrés (II Sam., 21, 13, 14). Le sacrifice s'avéra efficace p u i s q u e
Dieu fut apaisé (II Sam., 11, 14). Par suite d'un curieux c o n c o u r s
de circonstances, cinq cents a n s avant David, le p h a r a o n
Amenhotep II se trouvant d a n s cette m ê m e contrée (vers 1450
avant J . - C . ) avait fait mettre à mort sept princes. Leurs os furent
e m m e n é s en Egypte pour servir d'exemple à ceux qui a u r a i e n t p u
entrer en rébellion.
L'offrande des prémices des troupeaux, d a n s la Bible, r e -
monte à Abel qui, le premier, offrit les p r e m i e r s - n é s de son élevage
(Gen., 4, 4). Caïn fit u n e offrande m a i s il n'est p a s précisé si ce fut
s a première récolte (Gen., 4, 3). Lorsque Yahweh dicte s a loi il
r e c o m m a n d e le don des prémices (Deut., 26, 2) (6).
Chez les Sémites, on avait l'habitude de d o n n e r en sacrifice
les enfants p r e m i e r s - n é s à Baal et à Tanit (7). Les r é d a c t e u r s de
la Bible ont a u s s i noté des sacrifices d'enfants à Moloc (Lév., 18,
21) contre lesquels certains sages s'élèvent vigoureusement (Lev.,
20, 2). Le Roi Salomon, devenu vieux, se laisse convaincre p a s ses
femmes et après avoir adoré d'autres dieux étrangers fait élever
s u r la m o n t a g n e u n autel à Moloc (I Rois, 11,7). Le roi Josias, pour
neutraliser cette coutume barbare, souille le lieu où se p r a t i -
quaient ces sacrifices pour le rendre inutilisable (II Rois, 23, 10).
Yahweh annonce, p a r la voix de Jérémie, des représailles pour
ceux qui a u r o n t pratiqué ces rites (Jér., 32, 35 à 37) (8). Cette
offrande des p r e m i e r s - n é s h o m m e s et a n i m a u x est demandée par
Yahweh à Moïse, à Succoth, dès la sortie d'Egypte, en même temps
que sont données les lois s u r la célébration de la Pâque (Ex., 13,
2).
Cette offrande des aînés des h o m m e s a u r a i t pour origine la
dixième plaie d'Egypte a u cours de laquelle les p r e m i e r s - n é s des
Egyptiens, h o m m e s et animaux, furent tués p a r l'Eternel (Ex., 1 2 ,
29) alors que les aînés des Hébreux fûrent épargnés p a r Yahweh
qui n ' e n t r a pas d a n s les maisons marquées du s a n g de l'agneau
s u r la porte (Ex., 12, 22, 23). Ces enfants devaient alors appartenir
de droit à Dieu (Ex., 13, 15).

On p e u t penser que les Egyptiens furent les premiers à


pratiquer la circoncision dès la plus h a u t e Antiquité. Le premier
circoncis, en Egypte, est le dieu Ré lui-même. «C'est le sang qui
coula du phallus de Ré q u a n d il entreprit de se circoncire lui-
même. Alors, il en résulta les dieux devanciers de Ré, Hou et Sia,
qui accompagnent m o n Père Atoum a u cours de chaque jour».
(Livre des Morts ch. 17) (9). A l'époque gréco-romaine, ce rite est
réservé a u x seuls prêtres. Cette opération est représentée s u r les
m u r s du m a s t a b a d'Ankhmaher à Saqqarah (VIè Dynastie). De
r a r e s textes précisent que cette pratique se situait a u m o m e n t de
la puberté.
Chez les Hébreux, la première circoncision est pratiquée p a r
A b r a h a m s u r l'ordre d'Aelohim (Gen. 17, 23). Or, l'époque du
patriarche se situe a u x environs de la XIIè Dynastie égyptienne,
alors que la plus ancienne représentation de l'opération s u r les
bas-reliefs de l'époque Memphite remonte à plus de trois siècles
a u p a r a v a n t . Aelohim précise à Abraham que le rite doit être
appliqué le huitième jour après la naissance s u r tout enfant mâle
(Gen., 17, 12, Lév., 12,3). Il convient de préciser que ceci se passait
après le séjour du patriarche et de s a famille en Egypte.
Tous les enfants étaient circoncis à la sortie d'Egypte a u
m o m e n t de l'exode (Jos. 5, 5). Mais, p e n d a n t le séjour de q u a r a n t e
a n s a u désert s o u s la conduite de Moïse, j u s q u ' à extermination
des h o m m e s a y a n t vécu en Egypte (Jos. 5, 6), le rite n'avait p a s été
pratiqué, on ne sait pour quelle raison (Jos., 5, 5). S u r l'ordre de
Yahweh, J o s u é opère tous les enfants (Jos., 5, 2, 3).
La raison de la circoncision est très différente chez les d e u x
peuples. Alors que chez les Hébreux elle est u n rite d'alliance
(Gen., 17, 9 à 11), pour les Egyptiens c'est u n e simple m e s u r e
hygiénique.

S u r les rives du Nil, le culte du t a u r e a u Apis et de la vache


sacrée était national. Il est évident que les Hébreux furent plus ou
m o i n s sensibilisés p a r la religion égyptienne. A tel point que
p e n d a n t le séjour de Moïse s u r le Sinaï p o u r recevoir les «tables de
la Loi» (ou «tables du témoignage»), le peuple d'Israël, voyant que
son chef tardait à redescendre, d e m a n d e à Aaron de fabriquer u n
dieu visible, u n dieu qui m a r c h e devant e u x (Ex., 32, 1). C'est donc
Aaron, le frère de Moïse, qui est lévite ( c ' e s t - à - d i r e prêtre) (Ex., 4,
14), qui va fabriquer l'idole demandée. Après avoir recueilli les
bijoux des h o m m e s et des femmes, Aaron fond l u i - m ê m e u n veau
d'or selon la technique égyptienne (Ex., 32, 1 à 4), et, c o m m e on
l'aurait fait s u r les rives d u Nil, dresse u n autel devant le dieu. Mais
en associant le culte de Yahweh a u culte d u «veau d'or» (Ex., 32,
5), Aaron démontre que l'osmose des d e u x civilisations s'est
certainement produite en Egypte. Il faut a u s s i noter q u e Aaron,
qui fabriqua l'idole, n e fut p a s p u n i m a i s que le peuple seul a été
s a n c t i o n n é (Ex., 32, 35) p a r Moïse s u r l'ordre de l'Eternel.
Deux a u t r e s veaux d'or, moins c o n n u s , s e r o n t érigés p a r
J é r o b o a m , l'un à Dan, l'autre à Bethel (I Rois, 12, 28, II Chron., 11,
15 et 13, 8). La présentation des f a u x - d i e u x a u x fidèles a été faite
en termes identiques, mot p o u r mot, a u x paroles prononcées p a r
Aaron : «Israël, voici ton dieu qui t'a fait sortir d u pays d'Egypte»
(Ex., 32, 4, I Rois, 12, 28).

On sait que le culte solaire forme la toile de fond de la religion


égyptienne depuis l'époque a r c h a ï q u e j u s q u ' à l'effondrement de la
civilisation. Atoum, Amon, Ré, Kheper, etc..., s o n t a u t a n t d ' a s -
pects d u dieu Soleil. Même p e n d a n t l'hérésie a m a r n i e n n e , si on
rejette les dieux a n c e s t r a u x officiels, on conserve le très ancien
culte d'Héliopolis (10), celui du disque solaire Aton. Le principal
dieu est Rê qui est a u s s i originaire d'Héliopolis. D a n s la titulature
royale, depuis la deuxième Dynastie j u s q u ' à la fin de la civilisation
égyptienne, P h a r a o n est toujours déclaré «fils de Rê». Le premier
rival de Rê fut Amon de Thèbes, mais il ne parvint j a m a i s à éliminer
son prédécesseur (11).
Les Hébreux avaient c o n n u en Egypte le culte solaire de la
vallée du Nil. En Chaldée, ils connaîtront le dieu S h a m a s h , a u t r e
hiérophanie solaire. En C a n a a n , leurs ancêtres adoraient le dieu
Baal souvent représenté coiffé d ' u n diadème rayonnant. Malgré la
rigueur du culte de Yahweh ils étaient ainsi psychologiquement
prêts à pratiquer e u x - m ê m e s ces cultes étrangers s'ils en avaient
l'occasion.
Les traces solaires sont relativement importantes d a n s la
Bible. Ainsi, la limite septentrionale de la tribu de J u d a s passait
p a r la fontaine de E n - S h e m e s h (12), c ' e s t - à - d i r e «la fontaine du
soleil» (Jos., 15, 7 et 18, 17). L'héritage de la tribu de
Dan c o m p r e n a n t I r - S h e m e s h , «la ville du soleil» (Jos., 19, 41).
B e r t h - S h e m e s h , «la ville ou la résidence du soleil», a p p a r t e n a i t à
la tribu de Nephtali (Jos., 19, 38). Jérémie p r o p h é t i s a n t prédit la
destruction des s t a t u e s solaires de B e t h - S h e m e s h s û r e m e n t
importées d'Egypte (Jér., 43, 13). Le roi Josias, lorsqu'il purifia le
temple des dieux étrangers, fit enlever les chevaux consacrés a u
Soleil et brûler les c h a r s du Soleil (II Rois, 23, 11).
S o u s le roi Salomon, devant l'autel d u Temple, «vingt cinq
hommes... se prosternent vers l'Orient devant le soleil» (Ez. 8, 16).
Mais c'est Baal, le dieu solaire de leurs ancêtres c a n a n é e n s ,
qui e u t le plus de faveur a u p r è s des Hébreux et fut adopté avant
l'arrivée en terre promise. Dès leur installation en C a n a a n , le culte
de Baal fut pratiqué a u grand j o u r malgré les interdictions
formelles des prêtres de Yahweh. P e n d a n t u n temps, s o u s les rois,
le culte de l'Eternel éclipsa celui de Baal s a n s toutefois le s u p p r i -
m e r complètement. Mais après la séparation des tribus, s o u s
Achab, le culte de Baal reprit la suprématie. Seuls sept mille
h o m m e s des Hébreux ne se laissèrent p a s pervertir (I Rois, 19, 18).
Le dieu avait à ce m o m e n t q u a t r e cent cinquante prophètes à son
service, s a parèdre Astarté en ayant quatre cents (I Rois, 18, 19,
22). Les s t a t u e s de Baal et d'Astarté envahirent m ê m e J é r u s a l e m
(II Rois, 11, 18) ; ces cultes ne furent définitivement effacés q u ' a u
m o m e n t d u retour de la captivité à Babylone.
Les offrandes à Baal et Astarté (ou Baalath) se pratiquaient
d a n s les temples qui leur était dédiés ou s u r des autels dressés en
plein air, m a i s toujours s u r des h a u t e u r s naturelles ou artificiel-
les, les b a m ô t (Jér., 19, 5 - 32, 35, I Rois, 18, 20, Jug., 6, 25, II
Chron., 34, 4, etc...). On offrait a u s s i des victimes h u m a i n e s , en
particulier des enfants (Jér., 19, 5) (13).
Yahweh interdit le culte du soleil dès l'époque de Moïse
(Deut., 17, 2, 3). D a n s le Lévitique, l'Eternel prévient les enfants
d'Israël qu'il détruira leurs s t a t u e s consacrées a u soleil (Lév., 26,
30). A son tour, le roi J o s i a s s'éleva contre ces rites (II Rois, 23, 5,
11, II Chron, 14, 4 - 34, 4, 7) et l'ampleur de son action est
certainement proportionnelle à celle de l'idolâtrie (II Rois, 23, 11,
20). Isaïe (Is., 27, 9) et Ezéchiel (Ezéch., 6, 4) réprouvèrent a u s s i
ces habitudes.
Le n o m hébreu des s t a t u e s solaires que fit abattre J o s i a s (II
Chron., 34, 4) est h a m m a n i m . Ce nom vient de l'araméen H a m m a
qui signifie «soleil». Ces h a m m a n i m étaient placé a u - d e s s u s de
l'autel consacré à Baal. Dans la Bible, plusieurs villes ont des
n o m s issus de celui de Baal : Baal Berit (Jug., 8, 33 - 9, 4), Baal
Gad (Jos., 11, 17 - 13, 5), Baal Peor (Nom., 23, 3, Deut., 4, 3) qui
devint Beelphegor, Baal Tsephon (Ex., 14, 2, Osée, 9, 10, Nom., 33,
7), Baal Zebuh (II Rois, 1, 2) qui devint Beelzebuh ou Belzebuth,
Baalath, parèdre de Baal (Jos., 19, 45), Baalath Beer (Jos., 19, 8),
etc... (14).
Un a u t r e nom poétique pour le soleil est Hérès (Juges 14, 18,
Job., 9, 7).
On le trouve aussi pour indiquer des lieux : Har-Hérès, «La
Montagne du soleil» (Juges 1, 35). La «Montée du soleil» (Juges., 8,
13). Une région se n o m m e Timnat-Hérès, «La part du soleil»
(Juges., 2, 9).

Au d é b u t de la création, Aelohim donne l'ordre à Adam, créé


mâle et femelle, de se multiplier, de remplir la terre (Gen., 1, 28).
D a n s les lois édictées par Yahweh à Moïse il est dit, p a r a d o x a l e -
ment, que toute femme qui met u n enfant mâle a u m o n d e s e r a
impure p e n d a n t sept jours et devra se purifier p e n d a n t t r e n t e -
trois j o u r s (Lév., 12, 2, 4). Pour la naissance d'une fille, l'impureté
de la mère d u r e r a u n e semaine et la purification soixante-six
jours (Lév., 12, 15) (15). Dans le p a p y r u s égyptien Westcar, il est
conté c o m m e n t Reddjedet, fille d ' u n prêtre de Rê, après avoir mis
a u monde trois garçons (futures pharaons), avec l'aide de trois
déesses « se purifia p a r u n e purification de quatorze jours» (16).
Le s t a t u t de la femme égyptienne est tout à fait différent de
celui de la Bible. Ce s t a t u t est exceptionnel pour l'époque. Socia-
lement, elle était juridiquement égale de l'homme. Elle était
protégée p a r des contrats de mariage ou des c o u t u m e s r a r e m e n t
contournables. A u c u n droit religieux ne s'oppose a u divorce. En
cas de séparation, elle récupère s a dot et u n e partie de la
c o m m u n a u t é . Cette part était plus importante si le mari divorçait
pour se remarier. La femme pouvait d e m a n d e r le divorce. Le mari
avait les m ê m e s droits. Dans la Bible, seul l'homme peut d e m a n -
der le divorce, s a n s a u c u n e compensation pour la femme.

Plusieurs femmes ont règné s u r l'Egypte, dont la célèbre et


exceptionnelle Hatshepsout, qui fit de l'Egypte u n pays prospère,
en paix, p e r m e t t a n t à son successeur, Toutmosis III, de devenir u n
g r a n d conquérant.

Aucune reine n ' a accédé a u trône d a n s la Bible.

Les femmes avaient accès au sacerdoce. Elles pouvaient être


g r a n d e s prêtresses, épouses divines, etc... Cela est a b s o l u m e n t
exclu d a n s la Bible. Seuls les enfants mâles de la Tribu de Levi
seront prêtres (Nombres 3 , 5 à 15). Les fils de Moïse furent comptés
d a n s la Tribu de Levi (I Chro. 23,14). Jéroboam rompit avec la
tradition en n o m m a n t des prêtres n'étant p a s de la Tribu de Levi
(I Rois 12, 31).

Q u a n d Amnon, fils du roi David, veut violer s a soeur


Thamar, celle-ci l'envoie a u roi pour lui d e m a n d e r son accord et
ajoute : «Il ne refusera p a s de m'unir à toi» (II Sam., 13, 13). C'est
donc que l'inceste était légal puisque soumis à l'accord du roi.

Les filles de Loth, ne trouvant pas d'homme pour se marier,


enivrent leur père et s'unissent à lui, l'aînée u n e nuit, la cadette
u n e a u t r e nuit. Le fils de la première sera père des Moabites, et
celui de la cadette ancêtre des Ammonites (Gen., 19, 31 à 38).

Tout ceci a été possible malgré l'interdiction contradic-


toires : «on n e doit p a s découvrir la nudité de s a soeur ou de s a
demie-soeur... ou de la femme de s o n frère» (Lev., 18, 9, 16 Deut.,
27, 22).

Contrairement à Israël, la reine égyptienne officie f r é q u e m -


m e n t avec le roi ; parfois seule.

La polygamie, très c o u r a n t e d a n s l'Ancien Testament, est


rare p a r m i le peuple d'Egypte (17). Elle était s u r t o u t pratiquée
d a n s la famille royale (18).

On a b e a u c o u p écrit, et p a s que des vérités, s u r l'inceste. E n


Egypte, le mariage entre frère et soeur, ou d e m i e - s o e u r , était
parfois pratiqué, et s e u l e m e n t d a n s la famille royale, p o u r raison
de régularité dynastique. D a n s la Bible, l'inceste est fréquent.

Le Loi d u Lévirat oblige le frère à épouser la veuve de s o n


frère (Deut., 25, 5). Le premier enfant qui n a î t r a portera le n o m de
l'époux défunt. Mais le frère p e u t refuser d'épouser la veuve, ce qui
est très mal vu (Deut., 25, 7 à 10).

S a r a h est d e m i e - s o e u r d'Abraham, m a i s p a s de la m ê m e
mère (Gen., 20, 12).
On sait, par l'Ancien Testament, que les Hébreux ont
vécu quatre cents a n s en Egypte j u s q u ' a u m o m e n t où ils sont
partis pour l'Exode vers la Terre Promise.

Le premier Hébreu arrivé d a n s la Vallée du Nil, il y a


environ mille ans, est Abraham, le père des religions juive,
m u s u l m a n e et chrétienne. Trois cent cinquante a n s plus tard,
J o s e p h et s a famille vont, à leur tour, s'installer en Egypte pour
quatre siècles.

Pendant ce séjour, quels vont être les rapports entre les


Egyptiens et les Hébreux ?

Si les d e s c e n d a n t s de J o s e p h ont vécu en Egypte, les


Egyptiens avaient des relations commerciales très bien organisées
avec les peuples du bassin méditerranéen.

Quelle a été l'influence de la brillante civilisation


égyptienne s u r les Hébreux, leur nation naissante, leur langue,
leurs rites, leur organisation sociale...?

L'Ancien Testament a - t - i l conservé des traces de la


civilisation égyptienne d a n s ses textes officiels ?

De l'Egypte Ancienne à la Bible répond objectivement à


ces questions.
Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès
par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement
sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012
relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au
sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.
Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire
qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections


de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*
La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia
‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒
dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy