SOUFRE ET OLIGO-ELEMENTS

Quels besoins pour les grandes cultures ?

1. LE SOUFRE = cousin de l’azote

1. Aussi mobile dans le sol et sensible au lessivage

2. Aussi indispensable à la synthèse des protéines, et de la chlorophylle
3. Mêmes symptômes de carences sur les feuilles, mais pas sur les mêmes : les
dernières au lieu des premières pour N
Symptômes de carence

Les effets de sa carence se manifestent d'abord sur les jeunes organes qui présentent une
chlorose liée à une diminution de la teneur en chlorophylle : couleur vert-pâle ou jaunâtre
des jeunes feuilles. Les nervures sont souvent plus claires que le reste de la feuille et la
plante est d'un vert clair. Un dessèchement des jeunes feuilles la distingue d’une carence en
azote (vieilles feuilles). Les racines sont nombreuses, blanches et ramifiées.

Carence en soufre sur dernière feuille

de céréales.
La carence en soufre contrairement à
la carence en azote apparaît d’abord
par un jaunissement de la plus jeune
feuille.
Les zones surfertilisées en azote
(doublement) sont plus sensibles.

Pratiques de fertilisation soufrée en cas de situation carencée

Dans les sols riches en matière organique et en argile, les fournitures du sol par la
minéralisation peuvent satisfaire les besoins des cultures en soufre. En sol filtrant et pauvre
en matière organique, en absence d’apport régulier de fumier ou lisier, le soufre risque
de limiter la production, surtout si la fumure N-P-K est apportée par des engrais ne contenant
pas de soufre tels que l'ammonitrate, le superphosphate triple et le chlorure de potasse.

Les apports de soufre peuvent être faits en sol calcaire ou acide, avec des engrais ou des
amendements contenant du soufre, tels que le sulfate d'ammoniaque ou le sulfate de potasse.

- Besoins du blé et orge d’hiver : 20 à 50 kg de SO3/ha à apporter de fin tallage à début

montaison – avant 2 Noeuds. En curatif : solution 10% sulfate ammoniac

Chambres d’agriculture de Bretagne - Fiche céréales soufre_man_oligo– MAJ 2020 02 05

Rédacteurs: Anne-Thérèse Bilcot-CA29, Claire Poyac-CA22, Philippe Lannuzel-CA56, Stéphanie Montagne-CA35

La Chambre d'agriculture de Bretagne est agréée par le Ministère en charge de l'agriculture pour leur activité de conseil
indépendant à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques sous le numéro IF01762, dans le cadre de l'agrément multi-sites porté par
l'APCA. Notre Conseil Cultures collectif est rédigé à partir des observations des conseillers de la Chambre d’Agriculture de Bretagne en
lien avec le Bulletin de Santé du Végétal, les références techniques produites par la Chambre d’agriculture de Bretagne et les Instituts
Techniques Arvalis Institut du Végétal et Terres Inovia.
- Besoins du colza : apport en début montaison (stade C1 ou C2) de 70 à 90 kg SO3/ha pour
assurer une alimentation optimale. En cas de décoloration des jeunes feuilles avec nervures
plus vertes, apporter par ex. 125 kg de sulfate d’ammoniac (hors gel et sur feuilles sèches).

2. LES OLIGO-ELEMENTS
Les sensibilités des espèces aux oligos :

Les céréales sont spécialement sensibles aux carences en cuivre et manganèse. Le

maïs, plutôt en zinc et manganèse. En cas de correction, ne pas mélanger avec
herbicides, ou autre oligos.

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 3. Manganèse
Symptômes de carence

Les carences en manganèse sont fréquentes dans les cultures de blé, d'avoine ou d'orge sur
des sols soufflés, par taches irrégulières dans le champ. Des symptômes de nécroses
blanchâtre entre les nervures sur le 1/3 médian des jeunes feuilles, voire un déssèchement
des vieilles feuilles, donnent à la plante un port mou, l’écrasant au sol. Parfois, la végétation
est plus verte sur les zones tassées (tournières, passages de roues).

Situations à risque : sols soufflés, sols riches en MO ( > 4%) ou sols acides trop chaulés (pH
>7).

Sur orge et blé, elle se manifeste le

plus souvent par des stries jaune
clair sur le limbe, alors que les
nervures restent d'un vert un peu
plus foncé et un port tassé des
plantes.

Solution en cas de situation carencée

L'épandage de manganèse sur le sol n'est pas recommandé. Le roulage peut atténuer la
carence. Seules les applications foliaires courant tallage –début montaison. Sulfate de
Manganèse (26-58%) à raison de 500g Mn/ha à épi 1cm et 1 mois plus tard refaire un passage
de 500 g Mn/ha. Possibilité de faire une analyse foliaire (plutôt qu’une analyse de sol-non
déterminant).
4. Cuivre
Symptômes de carence

Courant montaison, il y a étranglement de l’extrémité de la dernière feuille et son

enroulement, puis une décoloration blanche et déssèchement de l’extrémité des feuilles
« bouts blancs ». A l’épiaison les épis sont déformés, stériles et blancs.

Situations à risque : dans les sols riches en MO, sols froids à minéralisation lente, sols à pH
élevé, ou parfois sols riches en Phosphore. L’analyse de terre doit être interprétée selon le type
de sol.

Solution en cas de situation carencée

- Apport au sol avant labour : 5kg/ha Cu –corrige la carence pour 10 ans.

- Application foliaire : avant épi 1cm : 200 g/ha Cu. Ex. pulvérisation foliaire de 2,2 kg de
cuivre sous forme de CuSO4 dans 280 litres d'eau par hectare pour corriger la carence
en cuivre sur maïs et blé.

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 Blé atteint d'une carence en
cuivre. Les pointes des feuilles
dépérissent et s'enroulent. Se
constate le plus souvent sur les
terres riches en MO.

5. Zinc
Les symptômes de carence en zinc sur le maïs, se caractérisent par l'apparition des bandes
chlorotiques vert-jaune pâle et souvent blanches de part et d'autre de la nervure centrale des
feuilles – à partir du stade 6 feuilles à 10-12 feuilles. Si la carence persiste, les bandes se
nécrosent. Des périodes froides et humides favorisent ces symptômes.

Le pH est considéré le facteur le plus déterminant dans la déficience relative du zinc : la

mobilité du zinc dans la solution du sol diminue avec l'augmentation de pH du sol, et des taux
de MO élevés, des apports excessifs de P. En cas de carence constatée, faire un apport
foliaire de sulfate de Zn.

6. Bore
Carence rarement observée sur colza, sur sols calcaires ou limons chaulés avant
colza. Visuellement, on observe un épaississement du pivot, et une régression puis disparition
des bourgeons terminaux (départ très bas des ramifications / aspect buissonnant). En
préventif, faire un apport de 500g/ha de B à la reprise de végétation.

7. En synthèse

Risque
Cultures Type de
Elément PH Conditions Mat.org potentiel chez
sensibles Sol
nous ?
Soufre Céréales,
Oui, si pas de
surtout
sol filtrant acide Idem azote pauvre fumure organique
avoine, et
régulière
colza
Manganèse Céréales et Sols sableux, pH >
Froid et
humide ou riche oui
maïs soufflés 6,5
très sec
Cuivre Céréales, Terres noires
Riche,
pH > 7 - attention aux oui
surtout Blé ou Sableux
excès d’azote
Bore Colza
Légers, pH>7,5
sécheresse - non
sablonneux ou <4,5
Zinc pH>
maïs Sols froids 6,75 ou Fortes pluies pauvres Non
<4,75
Fer Maïs, pois,
Argilo-
calcaire alcalin - Riche Non
féverole
compacté
Molybdène Céréales,
acide chaud et sec
Riche, avec
oui
surtout avoine excès d’azote

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