Saga 273 Catastrophes

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Saga Information – n° 273 – Janvier 2008

LES CATASTROPHES NATURELLES


EN FRANCE
Patrice Le Douarec, Docteur en géologie appliquée.

Patrice Le Douarec, docteur en géologie appliquée et géologie historique, paléontologie, etc., et faire appel
professeur de géologie, est venu donner cette confé- aux mathématiques, à la physique, à la chimie, à la
rence à la SAGA en mars 2007. Nous le remercions biologie… et à bien d'autres sciences encore, comme
bien sincèrement de nous avoir permis de publier ce l'écologie.
texte dans notre bulletin, apportant ainsi à nos col- Ainsi, la mécanique des sols, qui est l'une des disci-
lègues de précieuses informations pratiques sur les plines de la géotechnique et donc de la géologie appli-
risques naturels. quée, fait appel à de solides notions de mécanique
phy-sique et de mathématiques.
La géologie appliquée est un domaine rarement Le géologue appliqué intervient non seulement dans
abordé dans le cadre de la géologie pratiquée par des les études de reconnaissances préalables, mais aussi
non-professionnels ; aussi, je remercie particulière- dans le suivi des chantiers pour éviter les incidents
ment les instances de la SAGA qui me donnent qui retardent l'achèvement des ouvrages, voire com-
l'occasion de vous exposer ce sujet d'actualité qui promettent parfois leur exécution.
concerne l’aspect géologique des risques naturels et Comme le disent très justement Jean Letourneur et
des catastrophes naturelles dont les conséquences Robert Michel dans leur célèbre traité de géologie du
humaines et économiques très graves ne sont plus à génie civil : « Une étude géologique et quelques tra-
démontrer. vaux de reconnaissance reviennent toujours moins
Dans un premier temps, je vous propose de rappeler chers que la réparation de désordres imprévus ou
brièvement ce qu'est la géologie appliquée et ses l'immobilisation d'un chantier ».
champs d'application. Dans ce domaine, les USA sont très en avance sur
Puis nous aborderons ce vaste domaine qu'est celui l’Europe et, si un minimum d'études préalables de
des risques et des catastrophes naturels. Là encore, sols avait été rendu obligatoire pour adapter les
sans rentrer dans les détails, nous verrons le cadre fondations à la nature du sol, les effets des
législatif français qui constitue une exception sécheresses sur les constructions auraient été large-
culturelle dans le monde et nous limiterons cet exposé ment limités. Il en est de même pour les crues et les
à la France et aux DOM-TOM. séismes.
Bien que cela soit d'actualité, je ne traiterai pas les Le géologue appliqué a trois préoccupations essentiel-
risques cycloniques qui ne relèvent pas de la géologie, les : un rôle de technicien, un rôle de conseil et un
même s'il s'agit de catastrophes naturelles à part rôle d'expert.
entière. • Il apporte tous les éléments de terrain à l'ingénieur
Enfin, j’évoquerai rapidement le risque minier, dans du génie civil en charge du projet pour sécuriser les
la mesure où ce type d'évènement n'est pas aléatoire et assises des ouvrages d'art ou estimer au mieux les
dépend des catastrophes technologiques. ressources exploitables. Il fixera notamment l'exten-
sion et la nature des relevés géologiques et géotech-
La Géologie appliquée niques, la disposition et le nombre de sondages, les
essais géotechniques en place et en laboratoire, les
Cette spécialité de la géologie est plutôt du domaine études hydrogéologiques et hydrologiques indispensa-
de l'ingénieur, même si quelques universités s'y inté- bles.
ressent, avec un certificat et un troisième cycle qui lui • Il conseille l'ingénieur du génie civil quant aux
sont parfois consacrés. compléments d'études à mettre en place en cours
Elle concerne le domaine minier, qui n'est prati- d'exécution des travaux quand cela s'avère utile.
quement plus d'actualité en France, l'exploitation des • Il donne un avis d'expert en cas de sinistre sur les
carrières, la géotechnique appliquée au génie civil, causes ayant entraîné des désordres.
l'hydrogéologie et la prospection des hydrocarbures Contrairement à l'universitaire et au chercheur dont
fossiles, et plus récemment les catastrophes naturelles. l'objet principal des travaux touche à la connaissance
Pour être géologue appliqué (ou géotechnicien, bien des phénomènes, les priorités du géologue appliqué
que ce terme soit trop restrictif), il faut d'abord bien sont axées vers la sécurité des personnes, des biens,
maîtriser les grands domaines des sciences de la Ter- des ouvrages et les considérations économiques.
re : pétrographie, pétrologie, minéralogie, tectonique, Les exemples ne manquent pas :

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- l'exploitation minière, d'une carrière de matériaux, prévenir ces dommages n'ont pu empêcher leur surve-
d'un gisement pétrolier, d'un pompage se traduisent nance ou n'ont pu être prises.
par de gros investissements en matériel et en travaux, Dans ce cas, les communes touchées font une de-
ce qui implique des réserves de gisement à long mande auprès des préfectures et ce sont les ministres
terme ; qui constatent l'état de catastrophe naturelle par un
- les ouvrages d'art comme une autoroute, un pont, un arrêté ministériel publié au Journal Officiel dans un
tunnel, un barrage, un bâtiment, ou une habitation délai de trois mois. Il détermine les zones et les pé-
individuelle, doivent perdurer dans la sécurité sans ré- riodes où s'est située la catastrophe, ainsi que la nature
parations excessives, ce qui implique la notion de des dommages en résultant.
prévention des risques. Le remboursement des biens prend en compte les étu-
Cet aspect préventif est essentiel dans les études géo- des géotechniques rendues nécessaires pour la remise
techniques et les normes de construction en zone sis- en état des biens.
mique, inondable ou volcanique, et dans les couloirs Le régime français des catastrophes naturelles est une
d'avalanche. exception culturelle, puisqu'il dépend du bon vouloir
des pouvoirs publics et ne concerne que les évène-
Les catastrophes naturelles ments non assurés par un contrat d'assurance : les re-
traits-gonflements des argiles, les séismes, les crues,
Cette notion a été mise en exergue par les médias à les avalanches, les coulées de boues, le volcanisme,
l'occasion de grands évènements récents comme la etc.
grande tempête de 1999, le raz-de-marée de 2005 en En revanche, la tempête de 1999, qui était une catas-
Indonésie, les tremblements de terre en Turquie, etc. trophe naturelle aux yeux du public à juste titre, ne
l'est théoriquement pas dans le cadre de cette loi,
Définition d'une catastrophe naturelle puisqu'elle peut être indemnisée dans les contrats
multirisques habitation ou automobile, dans le cadre
Pour l'opinion publique et les médias, une catastrophe d'une garantie Tempête Grêle Neige (TGN). Compte
naturelle est un évènement naturel qui atteint les tenu de l'ampleur du phénomène, les pouvoirs publics
populations et les biens de manière soudaine et impré- ont décrété l'évènement Catastrophes Naturelles, ce
visible. La notion de catastrophe n'a pas le même sens qui a contraint les assureurs à rembourser.
selon l'impact sur la population et la nature des biens Aux États-Unis et dans les pays de culture anglo-
touchés. Ainsi on voit, dans la perception de cette saxonne, tous ces risques sont couverts par des garan-
notion de catastrophe naturelle, une dimension émo- ties de contrats classiques.
tionnelle et subjective selon qu'il y a des victimes ou Ces dernières années ont vu une succession d’évène-
non, et leur nombre. ments naturels hors du commun qui ont touché la po-
L'exemple du raz-de-marée de 2005 est typique d'au- pulation française dans son ensemble. C’est pourquoi
tant que l'évènement et ses drames sont quasiment les compagnies d'assurance, regroupées en France au
vécus en direct. De même, les effets de la tempête de sein de deux grandes fédérations qui sont interdépen-
1999, qui furent heureusement plus matériels qu'hu- dantes : la FFSA (Fédération Française des Sociétés
mains, illustrent parfaitement l'insuffisance et la d'Assurance) et le GEMA (Groupement d'entreprises
réalité subjective de cette définition. à caractère mutuel), ont créé la Mission des risques
Le géologue appliqué s'appuie sur la définition naturels (MRN), une association dont la mission con-
donnée par la loi du 13 juillet 1982, qui fut complétée siste à collecter tous les éléments scientifiques, les si-
par celle du 2 août 1985. Sans rentrer dans les nistres et les retours d'expériences pour les mettre à
considérations juridiques et d’assurance, elle permet disposition des assureurs et des experts dans un ob-
l'indemnisation des victimes par le biais des com- jectif de prévention.
pagnies d'assurance, ce qui n’était pas le cas aupara-
vant. Le vocabulaire relatif à la catastrophe naturelle
La loi s'applique non seulement pour les évènements
naturels mais également aux cavités souterraines et Sans rentrer dans le détail, trois notions sont essentiel-
aux marnières. Le risque d'affaissement minier dé- les dans le cadre de cet exposé :
pend quant à lui de la loi sur les catastrophes techno- - l'aléa : c’est la manifestation d'un phénomène na-
logiques récemment votée. turel d'occurrence et d'intensité données. Exemple :
Sont considérés comme les effets des catastrophes na- l’aléa sécheresse, l’aléa sismique... ;
turelles, les dommages matériels directs, non assura- - l'enjeu : c’est l'ensemble des personnes et des biens
bles par un contrat d'assurance, ayant eu pour cause susceptibles d'être affectés par un phénomène naturel.
déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel, Exemple : une ville, un quartier… ;
lorsque les mesures habituelles à prendre pour

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- le risque majeur : c’est la conséquence d'un aléa sures sans gravité, surtout si les fondations ont été
d'origine naturelle ou humaine dont les effets peuvent réalisées dans les règles de l’art. La garantie décen-
mettre en jeu un grand nombre de personnes, nale couvre ce type de dégâts mineurs.
occasionner des dégâts importants et dépasser les ca- En cas de sécheresse prolongée, le niveau des nappes
pacités de réaction des instances concernées. Exem- phréatiques s’abaisse, la teneur en eau diminue et les
ple : risque majeur sismique, risque majeur sécheres- argiles se rétractent fortement de quelques centimètres
se… à plusieurs décimètres selon la nature des argiles et
Ces éléments étant définis, nous allons aborder les ca- l’épaisseur de la formation. Le problème vient des
tastrophes naturelles les plus fréquentes en France et constructions dont les fondations sont trop superficiel-
dans les DOM-TOM. les (semelles à moins de 0,70 m de profondeur) ou si
elles ne sont pas adaptées aux terrains argileux. Il en
L’aléa sécheresse résulte qu’en cas de désordres dans le sous-sol,
apparaissent des fentes dans les murs et dans les
Les géotechniciens évoquent ce phénomène sous le chaînages, avec parfois l’obligation de travaux très
nom de : Dessiccation-Retrait et Hydratation-Gon- importants, voire la destruction pure et simple de
flement des argiles. l’édifice. A contrario, lorsque le sous-sol se réhydrate,
Tous les géologues savent que la plupart des argiles et les argiles gonflent et la construction bouge en sens
des sols argileux gonflent en présence d’eau et se inverse, avec les conséquences que cela peut avoir.
rétractent en période de sécheresse. Pour vous en
convaincre facilement, je vous suggère d’observer le
comportement d’une flaque d’eau boueuse. L’été, en
séchant, la boue d’argile montre des fentes de des-
siccation qui délimitent des polygones d’argile. Dès
les premières pluies, ou si vous arrosez, les fentes et
les polygones disparaissent par gonflement des
argiles.
Ce phénomène physique est lié à la capacité qu’ont
les argiles de pouvoir emprisonner ou libérer de l’eau
libre. On observe des polygones fossilisés dans les
formations anciennes, comme celles du Permien de la
vallée de la Laize.

La succession de sécheresses, comme dans le cas des


années 1980, avec une série d’oscillations retrait-gon-
flement, augmente les tensions successives sur les
structures des édifices, aggrave les dégâts et viennent
à bout des meilleures constructions.
Suite aux sécheresses des années 1980, un exemple
célèbre est fourni par la fragilisation de maisons mé-
diévales de la région de Tours qui ont des murs de 80
cm d’épaisseur bâtis avec des blocs de craie de
tuffeau lié par un mortier de chaux souple.
Si l’on en reste là, c’est une amusante expérience pour La présence d’arbres près des édifices est un facteur
tous, mais l’observation démontre qu’il en est tout au- particulièrement aggravant. Ainsi, les racines peuvent
trement. détruire partiellement les fondations, soulever les
Deux cas se présentent : les tassements et les effets de murs ou l’édifice entier, et augmente les effets de la
sécheresse. dessiccation en pompant l’eau dans le sous-sol (éva-
Dans les premières années qui suivent une construc- potranspiration).
tion d’ouvrage, souvent très rapide, les sols se tassent La règle de sécurité est simple : la distance entre un
naturellement sous la charge (rééquilibrage des con- ouvrage et un arbre doit être égale à la hauteur de
traintes) et, comme ils sont rarement plans, mais l’arbre à l’état mature.
plutôt différentiels, il peut apparaître de petites fis-

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La carte suivante, éditée


par le BRGM, montre
l’ampleur du phénomène
de l’aléa sécheresse re-
trait-gonflement des terr-
ains argileux observé en-
tre 1980 et 2005, et cible
les zones à risque. Ce type
de catastrophes naturelles
a coûté plusieurs milliards
d’euros.

La prévention :
- approfondir les fonda-
tions ;
- réaliser un trottoir étan-
che autour des maisons
pour conserver l’humidité
et limiter l’évaporation ;
- maîtriser les eaux plu-
viales et les eaux de ruis-
sellement pour éviter les
infiltrations au pied des
murs ;
- ne pas planter d’arbres
près des maisons ;
- éviter les pompages trop
importants.

Glissement de terrain,
avalanche, coulée de
boue

Le glissement de terrain
C’est le déplacement de
terrains meubles ou
rocheux le long d’une
surface de rupture. Les
facteurs qui favorisent les
glissements de terrains
sont l’eau, la liquéfaction
des sols et les vibrations
du sol (séismes, passages
de véhicule, de train, etc.).
Les glissements de
terrains peuvent être très
lents (de 1mm à 1cm/an),
lents (de 1mm à 5
cm/mois), moyens (de
1mm à 10 cm/jour),
rapides (de 5 mm à 10
m/heure) et très rapides
(de 2 à 10 m/seconde).

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La gravité des glissements de terrain est très variable Les vibrations occasionnées par le passage d’un train
selon l’exposition des populations, la brutalité du ou d’un véhicule, ou par un séisme, favorisent la
phénomène et l’intensité du volume déplacé. liquéfaction des sols.
Un bon repère des prémices d’un glissement peut
s’observer aux ruptures de pentes, où l’on observe Les avalanches
parfois des fissures dans le sol. Par ailleurs, un arbre Provoquées par la rupture du manteau neigeux de
sur une pente dont le tronc est fortement recourbé ou structure variable, les avalanches correspondent à un
une ligne de poteaux déformée dans le sens de la déplacement rapide d’une masse de neige sur une
pente constituent de bons indices de mouvements de pente, à une vitesse supérieure à un mètre par se-
terrain. conde. Cette masse varie de quelques dizaines de mè-
tres cubes à quelques centaines de milliers de mètres
Les éboulements cubes.
Ils appartiennent aux mouvements de terrains. Ce sont Les avalanches, qui pourraient s’apparenter aux ébou-
en général des phénomènes rapides qui mobilisent des lements, ne sont pas du domaine de la géologie.
blocs rocheux de dimensions hétérogènes. L’eau est
un facteur très aggravant dans la mesure où elle mine L’aléa inondation
la roche d’autant mieux que le cycle gel-dégel
intervient dans les fissures. Il est celui en France qui coûte le plus cher à la com-
Un éboulement ou une avalanche peuvent être loca- munauté. En dépit des barrages régulateurs, des bas-
lisés, mais on assiste aussi à de véritables catastrophes sins de rétention, des aménagements des cours d’eau,
surtout dans les pays à falaises, à aplombs rocheux, des systèmes de surveillance et d’alertes, il semble
ou montagneux. Les cartes de risques naturels que les modifications climatiques de ces dernières an-
mentionnent les couloirs d’avalanches connus. nées contribuent à intensifier les crues, en particulier
Il ne faut jamais s’approcher à la base d’une falaise dans le sud de la France (2003).
même si la roche vous semble compacte. Il existe différents types d’inondations.
Les falaises de la Manche et de la Méditerranée sont à
ce titre particulièrement dangereuses et instables. Les inondations de plaine
Elles sont provoquées par une lente montée des eaux
Les coulées de boues (quelques cm/heure) et se produisent en général après
Elles constituent l’un des accidents de terrains les une longue période de pluviosité lorsque les sols
plus redoutables par leurs déclenchements brutaux. sont saturés d’eau. Le cours d’eau quitte son lit
Elles interviennent souvent à la suite de
pluies torrentielles qui saturent les sols et en
parti-culier les sols argileux. Les années
2000 furent très riches en coulées de boues
dans le sud de la France.
En fonction de la teneur en eau, les argiles et
les roches argileuses présentent successive-
ment trois états physiques :

WP teneur en eau limite entre état solide et


état plastique.
WL teneur en eau limite entre état plastique
et état liquide.
Ip (indice d’Atterberg ou de plasticité) = WL - WP

État solide WP État plastique WL État liquide mineur et envahit son lit majeur. Ce sont
---------------------I---------------------------I------------------------ plutôt des crues d’hiver qui sont rarement
Teneur en eau dangereuses sur le plan humain, sauf impru-
croissante dence, mais avec une durée assez longue
(plusieurs semaines) et des dégâts considé-
rables. La crue de la Seine en 1910 (photo ci-
Plus cet indice est petit, et plus les risques de catas- dessus) et celle de la Somme en 2001 appartiennent à
trophes sont grands, car il suffit d’une faible augmen- cette catégorie.
tation de la teneur en eau du sol pour qu’il se liquéfie.

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Les inondations dues à une crue torrentielle


Il s’agit d’une brusque montée des eaux (plusieurs
mètres en quelques heures) de torrents ou de rivières
par suite de précipitations torrentielles. Grâce à Météo
France, elles sont prévisibles plusieurs jours à l’a-
vance. Ce sont des inondations de zones montagneu-
ses, et du sud de la France en liaison avec le climat
méditerranéen. Ces crues sont dévastatrices et meur-
trières : Vaison-la-Romaine (1992) en est un exemple
frappant.

Les inondations par ruissellement


Elles sont provoquées par de fortes pluies ou des infil-
trations dans les zones urbaines imperméabilisées par
les constructions, qui ne permettent plus la
pénétration de l’eau dans le sol. Il y a accumulation
dans les zones basses avec un réseau d’évacuation
saturé et des re-montées d’eau par les égouts. Les
dégâts sont en général limités.
Les inondations par remontée de nappe phréatique Plus proche de nous, je vous rappelle l'épisode mé-
De très longues précipitations saturent les sols et font diatique de la Soufrière, en Guadeloupe, et l'éruption
remonter le niveau des nappes phréatiques qui inon- actuelle du Piton des Neiges, à la Réunion. En mé-
dent le terrain. Ce sont des crues longues mais sans tropole, le dernier volcan actif remonte à 6 000 ans, ce
danger autre que matériel. Il existe aujourd’hui un qui est fort jeune.
grand nombre de cartes traitant des zones inondables À l'ancienne classification des différents types de vol-
avec lesquelles les géologues de terrains et les hydro- cans (hawaïen, strombolien, vulcanien, plinien et pe-
logues travaillent. La MRN diffuse aujourd’hui aux léen) qui n'intégrait pas le volcanisme sous-marin des
professionnels les cartes et des « données sinistres » dorsales océaniques, s'en est substituée une nouvelle
des aléas inondations. Il convient de savoir que les qui rend mieux compte de la diversité des éruptions
crues arrivent en tête en matière de coût. que peut connaître un même volcan.

L’aléa volcanique

Le volcanisme est l'un des évènements naturels parmi


les plus redoutés de l'homme et cela dès la Préhistoire.
Tout le monde a dans son subconscient la fameuse
tragédie de la nuée ardente de la Montagne Pelée qui
a détruit en quelques minutes Saint-Pierre-de-la-
Martinique, les 7 et 8 mai 1902, faisant 30 000
victimes au moins, avec seulement trois survivants.
Aujourd'hui, si ce genre de catastrophe reste toujours
possible, les connaissances sur les éruptions, les
chambres magmatiques, les magmas, les gaz, la géo-
physique liée au volcanisme et les différents types de
volcanisme, contribuent à une meilleure prévision du
comportement des volcans en cours d'éruption.

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Le volcanisme sous-marin - les éruptions effusives


Il se localise à la frontière de deux plaques lithosphé- qui ne présentent que peu ou pas d'enjeux autres que
riques divergentes, le long des dorsales océaniques, matériels, bien qu’ils soient parfois importants. Le Pi-
par exemple la dorsale médio-atlantique. De type ton des Neiges, à la Réunion, est de type effusif ;
effusif, il se caractérise par l’émission de lave basal- - les éruptions explosives
tique fluide provenant de la base de la lithosphère. auxquelles se rattachent la Montagne Pelée et la Sou-
Lors des éruptions, les laves fluides s’échappent par frière sont particulièrement dangereuses et brutales,
des fissures et forment au contact de l’eau, à cause du surtout quand elles s'accompagnent de nuées ardentes.
refroidissement rapide et de la pression hydrostatique, Les dégâts sont considérables tant sur les plans
des basaltes en coussins ou « pillow-lavas ». C’est le matériel qu'humain.
volcanisme le plus important de la planète, il est à Dans les éruptions explosives deux variantes exis-
l’origine de la formation du nouveau plancher océa- tent :
nique (accrétion). - les éruptions phréatiques
qui sont annoncées par des crues anormales de cours
Le volcanisme intra-plaque d'eau en raison de la vaporisation de l'aquifère au
Encore appelé volcanisme de points chauds, il corres- contact du magma, avec libération d'une grande quan-
pond à la remontée de matériaux basaltiques fluides tité de vapeur d'eau sous pression et de température
provenant des grandes profondeurs, au niveau du élevée. On observe alors une éjection de matériaux de
manteau inférieur, en certains points de la surface du toutes tailles. Les éruptions gazeuses carboniques
globe (Hawaï, Tahiti, la Réunion, etc.). Ces éruptions s’apparentent aux éruptions phréatiques et intervien-
répétées de coulées ou de fontaines de laves créent nent dans le cadre d’un volcanisme actif ou non. Le
des volcans successifs. Lors des éruptions, la lave gaz carbonique plus dense que l’air, invisible et émis
basaltique très fluide se déplace rapidement et forme en grande quantité, provoque l’asphyxie des êtres
de grandes coulées à l’origine de « volcans boucliers vivants ;
» de grand diamètre, accompagnées d’explosions et - les éruptions phréatomagmatiques
de projections minimes. Ces lieux constituent des ob- qui résultent de la rencontre entre le magma ascendant
servatoires permanents qui permettent la mise au et une nappe phréatique ou une eau superficielle (lac,
point de méthodes de surveillance, comme au Piton rivière, etc.). Le magma sort en même temps que
de la Fournaise, à la Réunion. l'eau, entraînant sa vaporisation très rapide.
Non seulement l'ensemble des volcans actifs des
Le volcanisme des zones de subduction DOM-TOM est soumis à une étroite surveillance par
Situé à la convergence entre deux plaques, il est la l'Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP) et
cause principale de la formation des chaînes de mon- divers laboratoires d'université, mais cette surveil-
tagne et du volcanisme aérien. De type explosif, il se lance s'étend également aux volcans du Massif Cen-
caractérise par l’émission tral dont le dernier était encore en activité il y a 6 000
de laves visqueuses, prin-
cipalement des andésites
provenant du manteau su-
périeur, juste au-dessus de
la plaque qui s’enfonce.
Ces laves s’écoulent diffi-
cilement et finissent par
obturer la cheminée vol-
canique. La pression des
gaz augmente et provoque
une gigantesque explosion
qui détruit une partie du
volcan et déclenche des
nuées ardentes : mélanges de gaz à haute température ans. Les études géologiques montrent la présence de
(jusqu’à 350 °C) et de morceaux de lave (des cendres chambres magmatiques actives sous le socle du Mas-
jusqu’aux blocs). Très meurtrières, elles sont projetées sif Central et les manifestations indirectes (eaux chau-
à plusieurs centaines de km/h. (Ces définitions sont des notamment) perdurent.
empruntées au site web du CRDP d'Amiens.) Un simple mouvement des Alpes, avec un contrecoup
Pour résumer, il existe deux grandes catégories sur les failles de la Limagne ou de l'Allier, suffirait à
d'éruptions : réactiver le volcanisme dans cette région. Il en est de
même dans le graben rhénan.

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L’aléa sismique

Comme pour le volcanisme, l'aléa sismique


est l'un des plus redouté par les pouvoirs
publics et la population. Nous avons tous en
mémoire les effets dévastateurs des séismes
de Turquie, d'Italie et d'Afrique du Nord,
mais aussi ceux du raz-de-marée du 26 dé-
cembre 2004 qui a frappé en direct l'Indo-
nésie et la Thaïlande, à la suite un séisme
majeur de magnitude de 9,1 à 9,3, avec pour
conséquences près de 230 000 victimes.
L'onde de ce raz-de-marée a même atteint la
Réunion, de manière amortie et modeste fort
heureusement.
Un séisme, ou tremblement de terre, se tra-
duit en surface par des vibrations du sol qui
proviennent de l’ébranlement des roches en
profondeur. Ceci se produit consécutivement
à la libération instantanée d’énergie lente-
ment accumulée, au moment où le seuil de
rupture mécanique des roches est atteint. La
théorie de la tectonique des plaques permet depuis plu- On appelle cycle sismique cette succession de périodes
sieurs dizaines d’années d’expliquer la cause des séis- d’accalmie et d’activité.
mes : la surface de la Terre, ou lithosphère, est cons- Ensuite, après cette libération d’énergie, on constate à
tituée de plaques relativement rigides. Elles se dépla- nouveau une concentration d’énergie entre les deux
cent les unes par rapport aux autres et s’affrontent : compartiments, un nouveau cycle sismique débute.
c’est aux jonctions qu’apparaît la majeure partie des On appelle cycle sismique cette succession de pério-
tremble-ments de terre. En dehors de ces zones des d’accalmie et d’activité.
étroites, il existe de vastes régions à l’intérieur des Quelques rappels de termes illustrés par la figure s’im-
continents où la sismicité est diffuse. posent :
C’est le cas du domaine alpin méditerranéen, où
l’activité sismique des Alpes est la conséquence de la - le foyer ou hypocentre :
collision entre les plaques continentales, Afrique, Eu- il correspond à la région de la faille où se produit la
rasie et la sous-plaque Adriatique dépendante de la rupture et d’où partent les ondes sismiques. Selon la
plaque Afrique. profondeur du foyer, on distingue trois classes de
Ces deux grandes plaques se rapprochent actuel- séismes :
lement à une vitesse moyenne de 1 cm par an. On dis- . les séismes superficiels < 60 km de profondeur,
tingue des séismes d’origines tectonique et volcani- . les séismes intermédiaires entre 60 et 300 km de
que. profondeur,
Les dégâts observés sont fonction de l’amplitude, de la . les séismes profonds > 300 km de profondeur ;
fréquence, de la durée des vibrations et surtout de la
densité et de la qualité de l’urbanisation. - l’épicentre :
La plupart des séismes sont concentrés au voisinage il correspond à la projection à la surface terrestre du
des frontières des plaques lithosphériques. Les plus foyer. On est dans la zone où le séisme est le plus
grandes magnitudes sont observées dans les zones de important ;
subduction, quand une plaque s’enfonce sous une
autre. La région de la faille bloquée se déforme alors - l’intensité :
progressivement, jusqu’à ce qu’elle cède brutalement, elle est estimée par l'échelle de Mercalli jusqu'en
coulissant sur toute sa surface. Cette rupture sismique 1964, puis, jusqu'en 1998, par l'échelle MKS 64, et
relâche les contraintes tectoniques et rattrape le retard enfin remplacée par l'échelle EMS 98 (European
du mouvement des plaques. Ensuite, après cette libé- Macroseismic 1998) qui est utilisée en France depuis
ration d’énergie, on constate à nouveau une concen- 2000. Elle comporte 12 degrés qui classent les séis-
tration d’énergie entre les deux compartiments, un mes selon leurs effets et leurs dommages. Cette
nouveau cycle sismique débute. échelle permet la constitution de cartes isosismiques
correspondant aux zones ayant subi les mêmes des-

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tructions. L’écartement des courbes obtenues permet échelle basée sur le logarithme de l'amplitude des vi-
de localiser le foyer et sa profondeur. Cette échelle brations enregistrées par un sismographe étalonné en
reste très subjective et ne tient pas compte des cons- fonction de la distance à l'épicentre. Un séisme d’am-
tructions antisismiques ; plitude 8 est dix fois plus important qu’un séisme
d’amplitude 7. Par ailleurs, l’échelle n’est pas fer-
mée ;

Échelle de Richter
Magnitude Description Effets constatés Fréquence

Micro tremblement
< 2,0 Micro de terre, non 8 000 / j.
ressenti

Généralement non
ressenti, mais
2,0 à 2,9 Très mineur 1 000 / j.
détecté par les
sismographes

Souvent ressenti,
3,0 à 3,9 Mineur mais causant très 50 000 /an
peu de dommages

Objets secoués à
l'intérieur des
4,0 à 4,9 Léger maisons, bruits de 6 000 /an
chocs, dommages
importants

Dommages majeurs
à des édifices mal
conçus dans des
5,0 à 5,9 Modéré zones meubles. 800 / an
Légers dommages
aux édifices bien
construits

Destructeur dans
des zones jusqu'à
6,0 à 6,9 Fort 120 / an
180 kilomètres de
l'épicentre

Dommages sévères
7,0 à 7,9 Majeur dans des zones plus 18 / an
vastes

Dommages sérieux
dans des zones à des
8,0 à 8,9 Important centaines de 1 / an
kilomètres de
l'épicentre
- la magnitude :
elle reflète l'énergie libérée indépendamment de la Dommages très
sérieux dans des
profondeur du séisme et de la distance au foyer et des zones à des
dégâts subis. À l’inverse de l’échelle MKS qui varie 9,0 et plus Exceptionnel 2 / siècle
centaines de
avec la distance à la source, c’est une donnée objec- kilomètres de
tive qui permet de classer les séismes. En 1935, s'ap- l'épicentre
puyant sur cette notion, Richter a mis au point une

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Saga Information – n° 273 – Janvier 2008

- la faille : Qu'en est-il pour la France métropolitaine ?


c’est une cassure de l'écorce terrestre qui fait coulisser
deux ou plusieurs blocs à l'occasion d'un séisme. Les La France métropolitaine est considérée comme une
mouvements peuvent être verticaux ou horizontaux, zone à sismicité faible. Pourtant, en regard d'un passé
avec un rejet vertical ou un cisaillement horizontal de historique proche, la carte suivante démontre que la
quelques décimètres à quelques kilomètres. France n'est pas à l'abri d'un évènement majeur lié
notamment au rapprochement des plaques tectoniques
continentales Afrique, Eurasie et la sous-plaque
Adriatique, dépendante de la plaque africaine.

Ainsi, toute la sismicité de la zone alpine et méditer-


ranéenne relève de ces mouvements tectoniques, et je
rappelle la destruction de la ville de Nice en 1887,
même si le nombre de victimes fut très faible.
À l'ouest des Alpes, de Valence jusqu'en Provence oc-
cidentale et en bordure du Massif Central, la vallée
rhodanienne est une zone de rift datant de 25 Ma, et
donc à l'origine d'une ligne sismique allant du Tricas-
tin jusqu'à Cavaillon et Nîmes. La région de Monté-
limar a connu plusieurs séismes qui ont atteint l'inten-
sité VIII (1772-1773, 1873 et 1901). Cette zone fait
l'objet d'une surveillance, suite à l'installation de
centrales nucléaires.
L'Auvergne et le fossé rhénan sont des régions en ex-
tension, avec de grands rifts intracontinentaux datant
de 30 Ma (Oligocène), associés à du volcanisme avec,
entre autres, des carbonatites (Kaiserstuhl, à l'est de
Colmar, volcans d'Auvergne). La sismicité est faible

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Saga Information – n° 273 – Janvier 2008

actuellement, mais dans le passé la région a subi de L'activité sismique est importante et assez homogène
fortes secousses, comme le séisme de Bâle en 1356 le long de l'axe. Elle est surtout concentrée dans
(intensité X). Près de Clermont-Ferrand, deux séismes certaines zones comme Arette, Arudy et Saint-Paul
d'intensité VIII se sont produits en 1477 et 1490. de Fenouillet qui a connu, le 18 février 1996, le plus
Depuis quelques années, le Livradois (région mon- fort séisme français depuis 40 ans (MS = 5,6).
tagneuse d'Auvergne) connaît une certaine activité La faille d'Oléron est source de petits séismes fré-
sismique. quents qui démontrent une activité tectonique dans le
sud de la Bretagne, la dernière secousse notable
datant de 1972.

Qu'en est-il pour la France des DOM-TOM ?

Outre le risque volcanique, le risque sismique est


plus important dans les DOM-TOM qu'en France
métropolitaine, d'où la mise en place, depuis une
quinzaine d'années, d'un important réseau de stations
dans les Antilles et à la Réunion. L'activité sismique
des Antilles est la plus importante parmi les DOM-
TOM.
L'archipel des Petites Antilles, formé par la subduc-
tion de la plaque nord-américaine sous la plaque des
Caraïbes, a connu de nombreuses catastrophes sismi-
ques, en particulier en 1690 au nord-ouest de la Gua-
deloupe, en 1831 à l'est de la Martinique et surtout le
séisme du 8 février 1843 qui détruisit Pointe-à-Pitre
et causa la mort de 15 000 personnes. Plus récem-
ment, en 1985, une secousse de magnitude 6 a forte-
ment ébranlé la Guadeloupe et Pointe-à-Pitre.
D'après la situation géodynamique et les informations
historiques, les risques sismiques restent importants
aux Antilles.
Les foyers sont regroupés dans la partie nord de l'arc.
Leur profondeur peut atteindre 200 km. Ceux qui se
situent entre 100 et 200 km sont répartis dans une
zone de 75 km de largeur sous les îles de l'arc. Ces
séismes représentent 25 % de la sismicité totale des
Antilles. C'est dans la partie centrale de l'arc, entre
Dominique et Sainte-Lucie, que l'on observe les plus
grandes magnitudes.

La Réunion, quant à elle, subit essentiellement des


séismes d'origine volcanique.
Contrairement autres risques majeurs, les séismes
sont imprévisibles, sauf très rares exceptions. On
connaît les régions sensibles, les enjeux, mais il est
impossible de prévoir la date et l'intensité du
phénomène, même si on est certain de la survenance
dans l'avenir.
Les pouvoirs publics portent donc leur attention sur
la détermination des zones à risques et la prévention,
La région des Pyrénées est également considérée tout particulièrement en matière de constructions
comme une zone à risque potentiel important. Sa parasismiques. Les Japonais, qui sont habitués aux
formation résulte d'un grand coulissage qui s'est effets des tremblements de terre, sont en cette matière
produit voilà environ 100 Ma, le long de la faille des experts en prévention. Des exercices sont pra-
nord-pyrénéenne, déplaçant l'Espagne vers l'est, suivi tiqués et les normes de construction sont drastiques.
par un déplacement vers le nord de cette dernière.

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Saga Information – n° 273 – Janvier 2008

Conclusions

Ainsi que nous le constatons, le


travail du géologue appliqué re-
couvre un vaste champ d’applica-
tions et son action se situe surtout
dans le domaine de la prévention
des risques majeurs ; il intervient
en qualité d’expert en cas de
sinistres. Dans l’ensemble des so-
ciétés d’assurance, le nombre de
géologues peut se compter sur les
doigts de la main, à l’inverse de
ce qui se pratique aux USA et au
Japon par exemple.
La mise en place par l’État de
Plan de Prévention des Risques
Naturels (PPRN) pour chaque dé-
partement et de dossier commu-
naux synthétiques pour chaque
commune va permettre à tous de
mieux connaître les aléas réels
auxquels nous risquons d’être
soumis. En outre, cela va faire
évoluer la perception de la
géologie en France.

Pour les travaux de génie civil, lorsque l’on construit


Carte de l'arc des Antilles, adaptée de Girault et al., 1998.
ou si l’on acquiert un bien, il faut avoir le réflexe
préalable de consulter les documents décrivant les
Le risque minier aléas locaux et les servitudes qui s’y rattachent, dans
la mesure où ils existent :
Un exemple de catastrophe technologique
À la suite de la fermeture des mines en France, il est  Plan d’occupation des sols (POS).
apparu des affaissements de sols qui sont la consé-  Plan local d’urbanisme (PLU), consultable en parti-
quence de l'ennoiement des galeries de mines s'ac- culier en mairie.
compagnant d'effondrements.  Dossier communal synthétique (DCS).
Ce phénomène est particulièrement sensible en Lor-  Dossier d’information communal sur les risques ma-
raine et dans certains bassins miniers du Massif Cen- jeurs (Dicrim).
tral. Tous les modèles de mines sont affectés : mines  Plan de prévention des risques naturels prévisibles
(PPR).
de charbon, de fer, de plomb, d'antimoine, etc.
 Plan d’exposition aux risques (PER).
Comme pour les catastrophes naturelles, l'État a mis  Projet d’intérêt général (PIG).
en place un système identique d'arrêté ministériel
pour les catastrophes technologiques qui inclut le ris- Il ne faut pas hésiter à consulter un géologue géo-
que minier.Le vieillissement des anciennes structures technicien en cas de doute pour éviter toute mauvaise
minières va certainement intensifier ce phénomène, surprise à l’avenir.
d'autant plus que les galeries étaient peu profondes et À titre d’exemple, dans la région parisienne qui nous
les villages bâtis au dessus. concerne plus particulièrement, trois aléas sont recen-
On constate soit des affaissements progressifs, avec sés avec des risques non négligeables du fait des en-
l'exemple des exploitations par chambres et piliers, jeux en cause :
soit un effondrement brutal - les inondations,
Pour mémoire, on retiendra les effondrements par - les cavités naturelles (fontis) et les carrières,
rupture d’une voûte de cavité type fontis, de marnière. - le retrait-gonflement des argiles.
Ce type d’accidents est très rare et limité en intensité. Cette géologie appliquée, dont je viens de vous mon-
L’un des plus célèbre est l’effondrement de Clamart. trer l’importance, est en voie de devenir un acteur in-
contournable dans le cadre de la sécurité publique.

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