Mondialisation et flux d'œuvres d'art

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Mondialisation et œuvres d’art : le Musée de Normandie de

Caen.
Figure 1

Figure 2

Figure 1 et 2 : En haut, façade du Musée de Normandie de Caen. Autrement appelé le « Logis


des Gouverneurs », ce bâtiment accueillait depuis 1338, comme son nom l’indique, le
représentant du roi. Il disposait donc de ses bureaux, d’un chapelle privée et une salle
d’audience pour rendre son jugement. A partir de 1963, le bâtiment est converti en salle de
musée.
En bas, la façade de la Salle des Remparts, qui fait partie du Musée de Normandie. C’est dans
cette salle qu’est accueillie l’exposition « Des Vikings et des Normands, imaginaires et
représentations ». Ces salles sont assez récentes (2008), mais les remparts au-dessus n’ont
pas été figés dans le temps. En effet, du 13 e au 16e siècle, ils ont subits de nombreuses
modifications, notamment à la fin de sièges particulièrement éprouvants. C’est pourquoi ils
furent confortés par un monticule de terre et équipés d’une plateforme d’artillerie à partir du
début du 16e siècle.

Figure 3

Figure 4
Figure 3 : Le point orange situe Caen sur la carte, qui représente l’ex Basse-Normandie. On
peut voir, entre autre, les départements de la Manche, du Calvados et de l’Orne. Ici, on peut
facilement distinguer Caen du reste de la carte, tout comme Cherbourg,

Figure 4 : Carte de Caen, sur laquelle on peut voir le plan cadastral de la ville, représenté par
les lignes bleues. Nous pouvons aussi voir le niveau de revenus des habitants, plus les carrés
étant bleus, plus les revenus sont faibles, plus les carrés étant rouges plus ils indiquent des
revenus élevés. Enfin, les points violets, ainsi que le orange, indiquent les différents musées
de la ville. La configuration de cette carte nous permet de voir que les différents musées de
la ville ne se situent pas tous dans les milieux les plus aisés, ce qui signifie que l’on peut y
aller facilement et donc assure une accessibilité pour tous à la culture.

Caen est une ville fondée au début du XIe siècle, elle s’appelait alors Cadomum.
Aujourd’hui, Caen est une ville qui comptait environ 107 250 habitants en 2020 selon l’Insee,
ce qui fait d’elle une ville de taille assez importante, mais bien loin de là l’une des plus
importantes. En 2020, sur une population active d’environ 75 000, 10.5% d’entre eux sont au
chômage. En 2009, la population active était de 77 000 personnes, soit 2000 de plus qu’en
2020 (ce qui nous montre une chute de la croissance démographique sur une période de 10
ans), et elle comptait 9.8% d’actifs sans emplois, ce qui signifie que le taux de chômage a
augmenté de 0.7 point de pourcentage, parallèlement à la chute démographique. (chiffres de
l’Insee)

La ville compte de nombreux types d’entreprises, et malgré une activité économique


active mais pas surdéveloppée, elle peut toujours compter sur son attractivité pour les
touristes. En effet, Caen est une ville qui possède un patrimoine historique plutôt bien
conservé, le Château de Guillaume le Conquérant, et la ville peut aussi compter sur les
communes qui l’entourent, notamment celles qui ont vu les américains débarquer sur leurs
côtes en 1944. Le Musée de Normandie ouvre ses portes en 1963, et s’inscrit dans la volonté
de la ville de profiter de son riche patrimoine historique, c’est donc pour cela que
l’emplacement du château fut choisi pour accueillir le musée.

Ce dossier traite de la place des flux d’œuvres d’art dans la mondialisation, c’est-à-dire
« un processus historique aboutissant à créer à l’échelle mondiale des liens croissants entre
les différents territoires, tant d’un point de vue économique que culturel ou politique. »
(Baud Pascal, Bourgeat Serge, Bras Catherine, Dictionnaire de Géographie, Hatier, 2013.), et
elle se caractérise par le fait que « peu d’activités sont désormais assignables à une échelle
donnée, qui les contiendrait toute entières. On est toujours dans l’articulation des échelles »
(Beucher Stéphanie, Reghezza Magalie, La Géographie : Pourquoi ? Comment ?, Hatier,
2017.) Je me suis servi de deux sources directement liées au sujet. D’une part, je suis allé
recueillir des informations sur la provenance des œuvres en allant à l’exposition « Des
Vikings et des Normands, imaginaires et représentations » (1er avril au 1er octobre 2023).
D’autre part j’ai pu obtenir un entretien avec le Directeur du Musée de Normandie, Monsieur
Jean-Marie Lesvesque. C’est d’ailleurs grâce à ses réponses que je vais pouvoir traiter du
mieux possible le sujet, c’est pourquoi je tiens à le remercier ici pour m’avoir accordé du
temps pour répondre à mes questions.

L’exposition n’a pas pour objectif de retracer l’histoire des vikings, bien qu’une
partie y soit consacrée, mais plutôt de déconstruire un certain nombres d’idées reçues sur
les vikings, en commençant par le mot « Viking », qui en réalité se rapproche du mot « Baie »
en vieux norrois, et qui signifie « celui qui va de baie en baie pour piller ». Ce phénomène
s’appelle « l’exotisme », qui est le fait d’attribuer un individu, un espace ou un groupe social
en l’occurrence, des caractéristiques que notre imaginaire lui a préalablement assignées ,
notamment par le biais de la peinture, de la littérature ou encore du cinéma ou de la
publicité.

Les premières questions que j’ai pu me poser étaient des questions telles que
« Comment la collaboration avec d’autres musées a-t-elle pu se mettre en place ? » ou
encore « Pensez -vous que l’exposition (qui a accueilli autour de 35 000 visiteurs en 6 mois,
pour une surface d’environ 400 mètres carrés) aurait connue un tel succès sans cette
collaboration ? ». Naturellement, Monsieur Lesveque me répondit que non, car elle parle
d’un peuple qui a longtemps vécu ailleurs qu’en Normandie, dans les pays nordiques, c’est
pourquoi l’emprunt de ces œuvres était capital pour que le visiteur comprenne réellement
d’où venaient ces marins. D’autre part, l’emprunt de collections à des musées étrangers a pu
se mettre en place ou bien parce qu’il y a déjà eu une collaboration antérieure à celle-ci avec
ce musée, ou bien en entrant en contact avec des musées et en leur expliquant la nature du
projet. A partir de là, les conservateurs des musées sollicités se déplacent jusqu’en France
pour connaître les conditions dans lesquelles seront exposées les œuvres si le projet aboutit.
De plus, le Musée de Normandie étant un musée public, l’emprunt était gratuit est le
passage des douanes a pu se faire sans surcharge administrative car l’Allemagne par exemple,
est un pays faisant parti de l’Union Européenne, et des accords sont mis en place pour
faciliter le déplacement d’œuvres et d’objets historiques en ne faisant pas payer de frais de
douanes. En revanche, une autorisation de sortie de territoire est tout de même nécessaire.

Tableau de l’origine des partenaires avec lesquels le Musée de Normandie a pu travailler à


l’occasion de cette exposition :

Nom du partenaire Pays d’origine


ARoS Konstmuseum Danemark
Statens Museum for Kunst Danemark
Château de Frederiksborg, Nationalhistoriske Danemark
Museum
Nasjonalmuseet for kunst, arkitektur og Norvège
design
Konstmuseum Suède
Cour royale de Suède Suède
Nationalmuseum Suède
Musée de Picardie France
Cité international de la bande dessinée et de France
l’image
Bayeux Museum France
Musée des Beaux Arts de Caen France
Ville de Caen France
Archives municipales de Coutances France
Musée Quesnel-Morinière France
Ville de Coutances France
Parc historique Ornavik France
French Lines France
Musée Anne-de-Beaujeu France
Institut Pasteur France
Musée d’Orsay France
Archives départementales de la Seine- France
Maritime
Archives municipales de Rouen France
Munéa France
Musée des Beaux Arts de Rouen France
Bibliothèque Villon France
Archives départementales de la Manche France
Ursula Koch (collection privée) Allemagne

On peut voir grâce à ce tableau que les partenaires étrangers représentent environ
30% de tous les partenariats de l’expositions, et qu’ils sont essentiellement des pays
scandinaves, à l’exception de l’Allemagne. En revanche, il n’indique pas à quelle hauteur les
partenaires ont pu participer, donc on ne peut pas dire que 30% de l’exposition est
constituée d’œuvres étrangères.

J’ai ensuite appris que cette exposition est loin d’être la première à solliciter des
œuvres étrangères, puisque depuis que Monsieur Lesveque est à son poste, ces expositions
« se comptent par dizaines », et ont fait collaborer le musée avec des pays comme
l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique ou encore la Russie. Je me suis alors demandé
si les emprunts ou les prêts à des Territoires Français d’Outre-Mer sont aussi faciles qu’avec
des pays européens. Monsieur Lesveque me répondit que oui, puisque ce sont les mêmes
législations qu’en France, donc administrativement, ce n’est pas compliqué. En revanche c’est
le coup des transports qui est élevé et qui rend ces flux d’œuvres plus rares.
Je me suis enfin intéressé à l’influence que pouvait avoir la taille, la notoriété et le
fond d’un musée sur l’obtention ou non d’un emprunt. Les musées importants de grandes
villes réussissent naturellement à être attractif, c’est pourquoi il est plus facile pour ces
musées d’obtenir des collections d’autres musées. Cependant, l’inverse existe aussi. En effet,
les musées de Honfleur est sollicité régulièrement par des musées japonais ou américains,
très friands des œuvres de l’impressionniste Eugène Boudin.
Pour conclure ce dossier, pour répondre à la question « Pensez-vous que la
mondialisation soit indispensable à la diffusion et la valorisation de la culture dans le
monde ? », Monsieur Jean-Marie Lesveque me répondit que « nous (les muées) sommes des
acteurs de la mondialisation, et nous contribuons à diffuser la culture dans le monde grâce à
ce phénomène, donc oui, la mondialisation est à ce titre indispensable à la diffusion et la
valorisation de la culture ».

Sources :
Bibliographie :
- Baud Pascal, Bourgeat Serge, Bras Catherine, Dictionnaire
de Géographie, Hatier, 2013.
- Beucher Stéphanie, Reghezza Magalie, La Géographie :
Pourquoi ? Comment ?, Hatier, 2017.
- Diederik Bakhuys, Pierre Bauduin, Martin Bostal, Nicolas
Coutant, Alban Gautier, Véronique Gazeau, François Guillet, Dr Wiadr Halén, Julie Laboureur,
Simon Lebouteiller, Stéphane Lecouteux, Jean-Marie Lesveque, Giulia Longo, Christophe
Marcheteau de Quinçay, Caroline Olsson, Laurence Rogations, Moyfrid Tveit, Antoine Verney,
Des Vikings et des Normands, imaginaires et représentations, Editions OUEST France, 2023.

Sites internet consultés :


- Site du Musée de Normandie : https://musee-de-
normandie.caen.fr/
- Insee : https://www.insee.fr/

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