En Suède avec le Conseil de sécurité, Guterres appelle à suivre l’exemple de l’ancien chef de l’ONU Dag Hammarskjöld
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, est ce weekend en Suède où il participe à un séminaire de réflexion avec les pays membres du Conseil de sécurité.
Une 'retraite' que le Secrétaire général effectue chaque année avec les 15 membres du Conseil pour prendre du recul et réfléchir ensemble aux moyens de mieux relever les défis liés à la paix et à la sécurité et sur comment mieux prévenir les conflits.
Cette année, le séminaire réunissant le chef de l’ONU et les membres du Conseil se tient à Backåkra, une localité du sud de la Suède où l’ancien Secrétaire général, Dag Hammarskjöld, aimait passer ses étés dans sa ferme dans la nature et près de la mer, a dit la mission suédoise auprès des Nations Unies lors d'une présentation à la presse du séminaire.
Dag Hammarskjöld qui dirigea le Secrétariat des Nations Unies pendant huit ans (1953-1961) comptait passer sa retraite à Backåkra. Un projet qui na pas vu le jour en raison de la mort tragique du diplomate suédois en septembre 1961 dans un accident d’avion en Afrique centrale alors qu’il essayait de négocier un cessez-le-feu au Katanga, dans l’actuelle République démocratique du Congo.
« Je crois qu'il est hautement symbolique que le Conseil de sécurité se réunisse dans la maison de Dag Hammarskjöld. Il a dit que plus que jamais, le monde est un monde », a déclaré António Guterres aux côtés du Premier Ministre suédois, Stefan Löfven, lors d’un point de presse avant le début du séminaire.
« Ceci est juste un monde et nous n'avons pas le droit de le détruire, ni le droit de permettre à ces divisions de continuer à causer tant de souffrances, tant de douleurs, et de ne pas nous permettre de profiter pleinement des avantages de la civilisation », a souligné le Secrétaire général.
Pour António Guterres, Dag Hammarskjöld reste aujourd'hui un symbole fondamental « et son exemple est essentiel pour que nous puissions faire ce qu'il faut ». « Et faire la bonne chose, c'est surmonter les contradictions, surmonter les différences et comprendre que nous devons tous vraiment travailler pour ce qui est vraiment un seul monde », a-t-il dit.
« Quand on regarde ce qui se passe aujourd'hui, quand on voit tant de clivages, de vieilles fractures qui se multiplient, des conflits qui causent d'énormes souffrances partout dans le monde, la Syrie en est l'exemple le plus tragique: c'est le moment de se souvenir de ces mots de Dag Hammarskjöld », a dit le Secrétaire général en hommage à son prédécesseur.
Syrie : revenir à une solution politique et établir les responsabilités pour l'utilisation d'armes chimiques
Interrogé par les journalistes sur la Syrie, le chef de l’ONU a souligné deux points selon lui essentiels. « D'abord, comprendre qu'il n'y a pas de solution militaire mais que la situation est politique », a dit M. Guterres.
Pour le Secrétaire général, la voie d'une solution politique est connue : « c'est la résolution 2254 du Conseil de sécurité, avec un communiqué à Genève, et c'est à travers les pourparlers intra-syriens entre le gouvernement et l'opposition qu'il sera possible de surmonter les divergences qui existent », a-t-il précisé.
Concernant l'utilisation d'armes chimiques, le Secrétaire général a souligné le devoir de reddition des comptes pour les responsables de ce qu’il a rappelé être une violation du droit international.
« Nous avons besoin de responsabilité. Nous ne pouvons pas continuer à vivre impunément par rapport à ce qui s'est passé avec des armes qui auraient dû disparaître de la face du monde », a dit M. Guterres.