L'UNRWA demande aux États membres d'empêcher la promulgation des lois israéliennes interdisant ses activités
A la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a demandé mercredi aux Etats membres des Nations Unies d’empêcher la promulgation des lois adoptées par le Parlement israélien interdisant les activités de l’UNRWA en Israël.
« Je m'adresse à vous au moment le plus sombre de l'UNRWA », a déclaré M. Lazzarini, donnant un aperçu de la situation actuelle dans la bande de Gaza déchirée par la guerre.
A ce jour, les locaux de l'UNRWA ont été détruits ou endommagés et plus de 239 membres du personnel de l'agence ont été tués, a-t-il souligné.
Menace existentielle
Selon lui, les actions d'Israël constituent une menace existentielle imminente pour l'UNRWA en ce moment sombre pour les Palestiniens, insistant sur le fait que l'agence est « le seul pilier de leur vie qui reste debout ».
Le chef de l’UNRWA a affirmé que si Israël décide de promulguer son interdiction, cela plongerait des millions de vies palestiniennes dans le chaos.
A ce stade, il a demandé « aux États membres d'agir pour empêcher la mise en œuvre de la législation contre l'UNRWA », insistant sur le fait que cela ne relève que de la prérogative de l'Assemblée générale.
Il a également demandé que le plan de transition politique de l'UNRWA soit respecté, avec le rôle de l'agence clairement défini.
Enfin, il a exhorté les États membres à maintenir le financement de l'UNRWA et à ne pas le suspendre en supposant que l'agence ne serait plus en mesure de fonctionner après l'entrée en vigueur de l'interdiction israélienne.
Assistance vitale
A l’ouverture de cette réunion informelle de l’Assemblée générale, le Président de cet organe, Philémon Yang, a déclaré que l'UNRWA fournit une assistance vitale, apportant protection, nourriture, abri et eau à des millions de Palestiniens.
Il a noté que l’UNRWA est confrontée à la fin effective de son mandat. Si les nouvelles lois israéliennes sont mises en œuvre, cela l’empêcherait de remplir son mandat, a-t-il dit.
En tant qu'agence créée par l'Assemblée générale en 1949, il a déclaré qu'en sa qualité de Président, il est redevable aux décisions de cette Assemblée.
Interrompre l'UNRWA serait catastrophique. Cela signifierait que les réfugiés palestiniens ne bénéficieraient pas des besoins vitaux dont ils ont besoin, a déclaré Philoménon Yang. « C'est tout simplement inacceptable », a-t-il souligné. « Une telle attaque contre l’agence de l’ONU est une attaque contre la solution à deux États », Israël et Palestine.
Selon lui, il est de son « devoir en tant que Président de l’Assemblée générale » de faire en sorte que le droit international, la Charte des Nations Unies et les résolutions de l’ONU soient respectés par tous les États membres de l’ONU.
Il a appelé de toute urgence le gouvernement israélien à honorer ses obligations et à permettre à l’UNRWA de poursuivre son travail, comme le lui a demandé l’Assemblée générale.
La Palestine dénonce un génocide
Riyad Mansour, Observateur permanent de l’État observateur de Palestine, a déclaré à l’Assemblée générale que l’assaut contre l’épine dorsale du soutien aux efforts internationaux, l’UNRWA, est « une preuve supplémentaire du génocide israélien à Gaza ».
« Cette agence est indispensable et irremplaçable », a-t-il affirmé.
L’UNRWA mérite le soutien de la communauté internationale en tant que « meilleure histoire de multilatéralisme réussi », a-t-il souligné, notant que la déformation et les mensonges proférés par Israël ne devraient rien changer à cela.
Israël juge qu’il est temps de passer à autre chose
L’Ambassadeur israélien Danny Danon a commencé sa déclaration en présentant Mia Shem, une otage prise lors des attaques menées par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et libérée 50 jours plus tard, qui était assise à côté de lui dans la salle de l’Assemblée générale.
S’agissant de l’UNRWA, il a déclaré que l’agence était « un échec » et qu’elle avait utilisé son financement pour prolonger un cycle de terrorisme.
« L’UNRWA est protégée par l’idée fausse selon laquelle elle est l’épine dorsale des efforts humanitaires à Gaza », a-t-il observé, notant que plus de 100 otages restent en captivité par le Hamas. « C’est tout simplement faux… Sans l’UNRWA, la coopération pourrait s’épanouir… Il est temps d’aller de l’avant et de construire une nouvelle voie afin que l’ONU puisse retrouver son intégrité et tenir sa promesse de soutenir la paix et la sécurité ».