Geir Pedersen appelle à des élections « libres et justes » après la période transitoire en Syrie
L’Envoyé de l’ONU, Geir Pedersen, a appelé, mercredi, à des « élections libres et équitables » à l’aube d’une nouvelle Syrie, après la période de transition, insistant sur le besoin d’une « aide humanitaire immédiate » dans ce pays plombé par des années de conflit.
S’adressant à des journalistes à Damas, Geir O. Pedersen a indiqué que même s’il est encore tôt de juger les derniers développements, il est important de dire « qu’il y a beaucoup d’espoir » pour voir émerger « le début d’une nouvelle Syrie ».
Cette « nouvelle Syrie » adoptera « une nouvelle constitution qui garantira un contrat social, un nouveau contrat social pour tous les Syriens », a-t-il dit aux médias. Cette nouvelle donne permettra ainsi d’organiser des élections « libres et justes » le moment venu, après une période de transition, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité.
En attendant, quelques défis subsistent. Le « conflit n’est pas encore terminé » en Syrie, malgré l’éviction du président Bachar Al-Assad, a averti mardi l’Envoyé spécial de l’ONU dans le pays, évoquant des affrontements dans le Nord entre des Kurdes et des groupes soutenus par la Turquie.
Une transition politique « crédible, inclusive »
« Oui, il y a de la stabilité à Damas, mais il y a des défis dans certaines régions, et bien sûr l’un des plus grands défis est la situation dans le nord-est », a-t-il ajouté, saluant le fait que la trêve ait été renouvelée et qu’elle semble tenir. Mais il espère « une solution politique à ce problème ».
Il a également demandé une aide humanitaire immédiate pour ce pays déchiré par la guerre et a déclaré qu’il espérait voir une solution politique dans le nord-est du pays, tenu par les Kurdes.
L’autre défi « majeur » est l’ampleur des défis économiques. Il s’agit ainsi de veiller à ce que la Syrie puisse être reconstruite, favorisant une reprise économique devant aboutir, il l’espère, au début du lancement du « processus de levée des sanctions » frappant ce pays du Moyen-Orient.
Plus largement, M. Pedersen note qu’il est important de s’assurer que la transition politique sera « crédible, inclusive et qu’elle inclura le plus large éventail possible de la société syrienne et des partis syriens ».
A cet égard, les Nations Unies ont fait savoir aux nouvelles autorités de facto leur volonté d’aider Damas. « Nous espérons une coopération étroite qui nous permettra d’avancer ensemble sur toutes les questions cruciales pour la Syrie, et je suis très impatient de poursuivre ce dialogue », a fait valoir émissaire de l’ONU.
Le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à un processus politique « inclusif »
Par ailleurs dans un communiqué, les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé à un processus politique « inclusif » qui soit « mené par les Syriens », soulignant la nécessité que la Syrie et ses voisins s’abstiennent de toute « interférence » pouvant menacer la sécurité.
Ils ont réaffirmé également leur fort engagement pour la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie et appellent tous les Etats à respecter ces principes », note encore le texte, alors que les nouvelles autorités s’efforcent de rassurer sur leur capacité à pacifier et réunifier le pays, morcelé et dévasté par 13 ans de guerre civile.
« Ce processus politique doit répondre aux aspirations légitimes de tous les Syriens, les protéger tous et leur permettre de déterminer pacifiquement, de manière indépendante et démocratique, leur propre avenir », a encore fait observer le Conseil de sécurité de l’ONU.