La Comptabilite Au Sein Du Tresor Public

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UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES, COMMERCIALES ET DES SCIENCES DE


GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE GESTION

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master


ES Sciences de Gestion
Spécialité : Management Public

Sujet

La comptabilité au sein du trésor public


Cas : de la trésorerie de la wilaya de Tizi-Ouzou

Réalisé par : Dirigé par :


Melle OUACHEM BAHIA Mme SI SALAH Karima
Melle MAKHLOUFI MERIEM

Soutenu publiquement devant le jury composé de :

Djamel SI MOUHAMMED : Professeur UMMTO Président


Gggg
Karima SI SALAH : MAA UMMTO Rapporteur

1erePromotion

Année universitaire 2016/2017


Remerciements
Avant tout, nous remercions le bon dieu le tout puissant de nous avoir donné
la force nécessaire pour parvenir à finaliser ce modeste travail.

Ensuite nous tenons à témoigner notre profonde gratitude et nos remerciements


les plus sincères à :

 Madame SI SALAH KISSOUM notre promotrice, chef de spécialité, de nous


avoir encouragé à nous investir au maximum et fournir les efforts
nécessaires pour la réalisation de ce travail.

 Nos enseignants, pour leur aide et leurs conseils durant notre cursus en
particulier Mme OUACHEM, Mr SI MOHAMMED.
 Mr LAKBAL qui nous a suivies tout au long du stage pratique au sein de
trésor public de la wilaya de Tizi-Ouzou.
 l’ensemble du personnel du centre de trésor public qui nous ont bien,
accueillies et reçus.
 Nos remerciements vont également à Mr SALAH SEDKI pour la
documentation qu’il a mise à notre disposition.
 Nos vifs remerciements vont également aux membres du jury pour l’intérêt
qu’ils porteront à notre recherche en acceptant d’examiner notre travail et
de l’enrichir par leurs propositions.
Enfin, nous tenons également à remercier toutes les personnes qui ont
participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail.
Je dédie ce modeste mémoire :

A la mémoire de mon papa, qu’il repose en paix ;


A la lumière de ma vie ma très chère mère ;
A mon frère youcef et mes sœurs ;
A tous mes cousins et cousines ;
A mon marie et à toute sa famille ;
A mes très chères amies ;
A ma binôme Meriem.

BAHIA.
Je dédie ce modeste mémoire :

Mes parents :

Maman, qui a œuvré pour ma réussite, de par son amour, son soutien, tous les sacrifices
consentis et ses précieux conseils, pour toute son assistance et sa présence dans ma vie, reçois
à travers ce travail aussi modeste soit-il, l'expression de mes sentiments et de mon éternelle
gratitude.

Papa, qui peut être fier et trouver ici le résultat de longues années de sacrifices et de
privations pour m'aider à avancer dans la vie. Puisse Dieu faire en sorte que ce travail porte
son fruit ; Merci pour les valeurs nobles, l'éducation et le soutient permanent venu de toi.

Mes frères et sœurs en particulier « Karima, Sabrina, Lila » qui n'ont cessé d'être pour
moi des exemples de persévérance, de courage et de générosité.

Linda, LYLIA, mes chéries, mes sœurs et mes meilleurs copines, mes cœurs d’amours.

A mes amies les plus chers avec lesquels nous avons partagé des moments inoubliables : ma
chère binôme « Nejou » Hamida, Tina, Amine, Moumouh, Lilia, Sam.

Meriem
Liste des Abréviations

 A.P.C : Assemblé populaire communale


 B.A.D.R : Banque Algérienne De Développement Rurale
 B.D.L : Banque de développement locale
 B.I.C : Bénéfices industriels et commerciaux
 B.N.C : Bénéfice non commercial
 C.C.P : Compte chèque postale
 C.H.U : Centre Hospitalier universitaire
 C.N.E.P : Caisse nationale d'épargne et de prévoyance-Banque
 D.A.L : Direction de l’administration Locale
 D.A.L : Droit au logement
 E.P.A : Etablissements publics Administratif
 E .P.S.C.P : Etablissements publics scientifique, culturel et professionnel
 PPR : Paierie Principal des rémunérations
 S .G : Société Générale
 T.T.C : Toute Taxe comprise
La liste des figures et tableaux

Liste des figures

1. Figure N°1 : le circuit du trésor public ................................................................................ 23


2. Figure N°1 : phase l’exécution des dépenses publique ........................................................ 70

Liste des tableaux

3. Tableau IV.1 : les recettes de budget de l’année 2017 du centre de formation Béni
Douala ................................................................................................................................... 114
4. Tableau IV.2 : les dépenses de budget de l’année 2017 du centre de fonctionnement Béni
Douala ................................................................................................................................... 115
5. Tableau IV.3 : dépense de fonctionnement de budget de l’année 2017 du centre de
formation Béni Douala .......................................................................................................... 116
6. Tableaux IV.4 : les dépenses des fonctionnaires de la maison de jeune de D-B-K ............ 123
7. Tableaux IV.5 : les dépenses des matières premiers de la construction de la maison de
jeune de D-B-K ..................................................................................................................... 123
Liste des annexes
ANNEXE 1 : Un mandat de paiement des équipements public
ANNEXE 2 : Un mandat de paiement des équipements public
ANNEXE 3 : Un mandat de paiement des équipements public
Sommaire

Introduction générale

Chapitre I : Le Trésor public et l’exécution du budget de l’Etat


Introduction
Section 1 : L’essor du trésor public
Section 2 : Budget de d’Etat
Conclusion

Chapitre II : La comptabilité publique et l’exécution du budget


Introduction
Section 1 : Concept de la comptabilité publique
Section 2 : Exécution des dépenses
Conclusion

Chapitre III : Le rôle du Trésor public dans le développement local


Section 1 : Généralité sur le développement local
Section 2 : Les stratégies de développement local
Section 3 : Les projets de développement local en Algérie
Conclusion

Chapitre IV : Impact de la comptabilité du trésor sur le développement local ;


cas de la trésorerie de la wilaya de Tizi-Ouzou
Introduction
Section 1 : Présentation de l’organisme d’accueil
Section 2 : Exécution d’une dépense cas le centre de la formation Béni douala
Section 3 : Exécution d’une dépense cas de la maison de jeune DRA-
BENKHEDDA
Conclusion

Conclusion Générale
Introduction générale

Tous les agents économiques, y compris l’Etat, ont besoin d’un ensemble de ressources
afin d’effectuer leurs missions. Toutes ces charges et ressources relatives au fonctionnement
et aux investissements de l’Etat fond l’objet d’un budget présenté par la loi de finance.

Les finances publiques sont l’étude des ressources et des dépenses de l’Etat, des
collectivités locales et des établissements publics à caractère administratif. Sur le plan
économique, il s’agit de l’étude des finances des personnes morales de droit public c.à.d l’Etat
les collectivités territoriales et les établissements publics, et l’étude des finances des
administrations publiques.

Le trésor public quant à lui est défini comme un ensemble des services financiers de
l’Etat et des collectivités publiques, Son rôle est de mettre en relation ces deux acteurs par une
unité de caisse. Aussi il est chargé du recouvrement de la plupart des recettes de l’Etat, des
collectivités territoriales et des établissements public c.à.d il joue le rôle du financier, et se
trouve être également le comptable puisqu’il fait le contrôle de la régularité budgétaire de
toutes les dépenses en utilise des lois relative a la comptabilité publique.

Afin que le budget de l’Etat soit régulièrement présenté, le trésor public utilise un
système de traitement de l’information financière qui permet de rassembler, de suivre et
d’enregistrer en unité monétaire les opérations en vue d’obtenir les documents de synthèse
utilisables qui soient claires pour les dirigeants et les fonctionnaires. Et afin d’obtenir cette
synthèse, le trésor public applique des lois relatives à la comptabilité publique. Qui se définit
comme « un ensemble de règles juridiques et techniques applicable à l’exécution, à la
description et aux contrôles des opérations financières des organismes publics. Elle permet
aussi de déterminer les recettes et les dépenses de chaque collectivité ou établissement public
et tout sa en suivent la loi de finance »1.

De cette manière, le trésor public ne se fixe pas uniquement dans le rôle du caissier de
l’Etat (paiement des dépenses publiques et recouvrement de l’impôt) mais il est confié à des
tâches économiques dans le cadre de la politique de développement local et de soutien des
différentes activités publiques.

Le développement local quant à lui, prend en compte les besoins et les aspirations des
habitants et se rapporte ainsi à des actions partenariales entre des acteurs intéressés à l'amélioration

1
http://www.cours-gratuit.com « cours introduction générale à la comptabilité publique, consulté le
06/02/2018

1
Introduction générale

des conditions de vie dans leur environnement immédiat. Il s’agit d’une vision « du local dans le
global », où le territoire est considéré comme un système en relation avec d'autres systèmes et
acteurs. De ce fait, la contribution de tout acteur devient un éventuel facteur d’évolution de ce
développement local. L’objet de notre recherche est de comprendre dans quelle mesure les actions
du trésor public peuvent contribuer dans le développement local.

C’est dans ce contexte que se situe notre travail, qui porte sur « la comptabilité au sein
du trésor public et son impact sur le développement local ». Nous avons construit notre
travail autour de trois éléments principaux et nous nous sommes fixées pour objectif d’en
trouver une relation qui, au-delà de son rôle de financier, de comptable et de caissier ou
d’exécutant des dépenses liées aux projets de développement local, inscrirait le trésor dans
une logique dynamique impactant le développement local. Ainsi, notre problématique se pose
comme suit :
Quel est l’impact du trésor public sur le développement local ?

La réponse à cette question nécessite de comprendre

 Ce qu’est le trésor public, son fonctionnement et les différentes missions qu’il remplit,
 La tenue de la comptabilité publique et les contraintes qui sont liées à son exécution,
 Ce qu’est le développement local et à quel niveau se situe l’intervention du trésor
public.

Pour mieux cerner notre problématique et lui donner une approche opérationnelle, nous
avons pris deux exemples d’illustrations dans lesquels nous avons défini le processus de
déroulement de projets de développement en retraçant l’ensemble des étapes depuis
l’engagement de la dépense jusqu’à son exécution. Nous essayerons à travers ces exemples de
déduire l’impact sur le développement local.

Aussi, et pour appuyer cette recherche, avons formulé deux hypothèses que nous tenterons, à
l’issue de ce travail de vérifier ou de rejeter :

Hypothèse 1 : le trésor public exécute annuellement un budget déterminé par la loi de finance
de l’année courante et il est défini selon les prévisions des recettes et des dépenses. Ses
actions n’ont donc pas d’impact sur le développement local puisque les projets pour lesquels
il exécute les dépenses ne sont pas initiés par lui-même.

2
Introduction générale

Hypothèse 2 : au-delà de son rôle d’exécutant de la dépense publique, l’efficacité de la tenue


de la comptabilité en son sein impacte le développement local. La lenteur ou au contraire la
rapidité de déroulement de ses opérations comptables implique le bon fonctionnement des
projets locaux.

La démarche méthodologique que nous avons suivie afin de répondre aux questions
posées est une démarche hypothético-déductive, basée sur :

Une recherche bibliographique centrée aussi bien autour des textes de la loi de finance
que sur des ouvrages, des mémoires, des articles, des revues ainsi que sur des sites internet.
Aussi, pour une meilleure maitrise du sujet, nous avons effectué un passage de 90 jours au
niveau de la trésorerie de wilaya de tizi ouzou dans le but de collecter plus d’informations et
de voir de plus près le fonctionnement de sa comptabilité et d’en déduire un éventuel impact
sur les projets de développement locaux de la wilaya.

Notre travail est subdivisé en quatre chapitres. Le premier chapitre consiste à présenter
les concepts de base du trésor public ainsi que son budget. Le deuxième chapitre porte sur la
comptabilité et son contrôle. Le troisième chapitre aborde la notion de développement local et
le dernier chapitre quant à lui, retrace les étapes d’exécution de deux dépenses liées à deux
projets de développement local dans la wilaya de Tizi Ouzou.

3
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

Introduction

Le trésor public a été érigé en un moyen privilégié d’intervention de l’Etat dans l’économie.
Dans ce cadre, le trésor public est intervenu massivement dans le financement des
investissements des entreprise publiques et des la construction de logement sociaux, il apporte
également son concours aux entreprises confrontées à des difficultés financières ainsi au
banque commercial, par son budget qui est l’ensemble des recettes et de dépenses, qui fait le
recouvrement de l’année courante.

Dans ce chapitre, nous allons présenter les bases informationnelles du trésor public et la
nature de son budget.

Section 01 : l’essor du trésor public


Le trésor public est une institution non dotée de la personnalité morale qui regroupe
l’ensemble des services financiers de l’Etat et des collectivités liés entre eux par une unité de
caisse et chargé d’exécuter le budget de l’Etat et de ses collectivités publiques et de
régulariser l’économie par les interventions poncturées.

1. Historique du trésor public

L’histoire du trésor public remonte à ROME dès la république, les Romains étaient
familiarisés à la notion de « RES PUBLICA », la quelle implique une individualisation des
deniers de l’Etat.

En France, les Rois s’accaparaient à leur profit personnel le produit des impôts, ce qui a
conduit à la domanialisassions de l’impôt et la privatisation du trésor public. Dès le IXème
siècle on ne parle plus de taxe ou d’impôts mais de redevances dues à des personnes.

Durant la période de 1185-1202, apparait une nouvelle organisation du Trésor Public et le


terme de Trésorier pour la 1ere fois par PHILIPE AUGUSTE.

A cet effet, le Trésor Public fut longtemps scindé en deux critères:

 les dépenses générales et extraordinaires.


 Louvre, pour l’hôtel du roi.

Et c’est jusqu’en juillet 1316 qu’il ya en une unification de l’administration du Trésor par
PHILIPE LE LONG qui mit en place une présentation mensuelle des comptes du trésor.

Au cours de XIVe siècle, la distinction s’affirme entres les dépenses du domaine et effectuée
sur lettres du roi et celle faits sur aides, lesquelles étaient toujours effectuées en vertu
d’ordonnances Royales. Durent cette période, les Etats généraux sépareraient les finances
ordinaires et les finances extraordinaires.

Pendant une trêve de la guerre de cent ans, CHARLES VI réorganise fondamentalement la


structure du trésor public par la création de quatre (4) généralités avec chacune, un trésorier
des finances, un général et un receveur des finances.

14
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

En 1522, François 1ere a créé le trésor de l’épargne et centralisé les recettes générales. L’unité
du trésor est réalisée avec une caisse centrale unique de l’Etat, à la quelle doivent être
apportées toutes les recettes de l’Etat, en 1532, ce trésor est transféré au Louvres, les coffres
y sont gradés en permanence par deux Arches de la garde, surs et faisables. A la fois caissier
et ordonnateurs généraux de 1576 consacrent l’inaliénabilité du domaine en affirment qu’il
appartient à la nation et non pas ou roi, ce qui à pousser Henri III à établir dans chaque
généralité un bureau des finances comprenant chacun un garde de trésor, d’où la
déconcentration du trésor et la moins surveillance locale. Appose visa.

En juin 1716, une caisse commune des receveurs généraux est créée, à laquelle des deniers
des receveurs généraux sont désormais apportés.

En 1662, le trésor de l’épargne devient trésor Royal et le trésorier de l’épargne, garde du


trésor, est toujours tenu à soumettre chaque mois au conseil du roi ses trois registres pour le
roi.

Le 30 Mars 1791, un conseil de trésorerie a été créé. Il est composé de (06) personnes,
chargé, hors la mouvance du ministre des finances, de gérer le trésor public qu’est administré
par le conseil des cinq (05) qui nomme agents comptables et commissaires surveillants.

L’organisation actuelle du trésor est apparue à partir ire de l’ordonnance de mise à jour du 31
Mais 1838 qui sont caractérisée par la règle de l’universalité des comptes.

La période entre les deux guerres mondiales est plus précisément La crise de 1929, avait
montré les limites de l’initiative privée et l’importance de l’action des pouvoirs publics quant
à la résorption du chômage et au rétablissement de la situation d’équilibre économique.

Les dépenses de l’Etat deviennent importantes voire essentielle pour le bon déroulement de
l’activité économique. Ces dépenses concernent aussi bien les investissements
d’infrastructures que d’équipements collectifs, l’Etat acquiert de ce rôle «dépensier » la
caractéristique d’un agent investisseur et producteur en même temps.

L’Etat dispose en outre de biens qui sont sa propriété et qui constituent le domaine public, qui
lui procurent des ressources qui s’ajoutent aux produits des impôts et taxes.

Ainsi, le trésor public étant caissier de l’Etat, assure l’exécution de la loi de finances, il
encaisse des recettes réglées des dépenses et prend en charge l’ajustement de la trésorerie de
l’Etat1.

1.1.Evolution en Algérie
Avant la colonisation française, les services financiers de l’Etat étaient déjà fortement
organisés sous l’administration turque.
En effet, ces services, minutieusement structurés et hiérarchisé étaient regroupés ou sein
d’une administration financière centralisée dont la comptabilité était déjà relativement
élaborée.

1
PHILLIP LOIC, cit, p : 1526, 1527, 1528, 1929

15
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

Les finances du Royaume d’Alger étaient dirigées par quatre grands écrivains ou Secrétaires
d’Etat. Le plus ancien tenait le livre de paye et des dépenses ordinaires ; le second, celui des
douanes ; le troisième, celui des revenus de l’Etat et le quatrième, celui des dépenses
extraordinaires et des affaires étrangères.

La gestion du Trésor était confiée à un trésorier général, « le khaznadare » dont le rôle


essentiel consistait à recevoir les fonds provenant des revenus du Royaume en présence du
Day et des quatre écrivains et de les déposer dans la chambre du Trésor, « la Khazina ». Tel
était schématiquement retracé le système légué au colonialisme française dont la tâche, après
la mise en place des services de police, était de réorganiser les finances locales en fonction de
ses intérêts.

De 1830 à 1860, le service du Trésor est celui des postes étaient réunis et fonctionnement
sous la direction d’un payeur général.

Une ordonnance du 21 Aout 1839 organise le régime financier de l’Algérie et dote celle-ci
d’un budget distinct de celui de la France, lui conférant ainsi l’autonomie budgétaire et une
certaine autonomie financière. Ainsi dans la même ordonnance institue un trésorier-payeur et
des préposés payeurs. Ils sont chargés directement de la perception des produits de toutes
natures provenant de ce service.

Ce système fonctionne jusqu’en 1843. Une ordonnance du 16 Décembre de la même année


vient confier, à compter du premier janvier 1844, ce service à trois trésoriers-payeurs en
résidence à Alger, Oran et Constantine.

L’autonomie budgétaire sera cependant de très courte durée puisqu’une ordonnance du 17


janvier 1847 réduit « le budget général des services coloniaux en Algérie » en un simple
budget local, voire municipal, vidant ainsi l’ordonnance de 1839 de son contenu.

Un décret d’octobre 1858 vient attribuer la personnalité morale aux provinces d’Alger, d’Oran
et de Constantine les dotant d’un budget propre, d’où la disparition de l’Algérie en tant
qu’entité financière. Elle est rattachée dans un premier temps au Ministère de la Guerre, puis à
celui de l’intérieur. Le budget algérien disparait pour figurer au budget français.

L’ordonnance du 4 Mars 1943 crée le trésor Algérien mais celui-ci était simplement territorial
car en cette période, l’Algérie ne possédait pas les moyens nécessaires qui lui permettaient
l’indépendance totale. Le premier gouvernement algérien n’à fait que poursuivre l’exécution
du budget voté par le parlement Français et le Trésor algérien était alimenté par les avances et
ses ressources propres.

La séparation effective du trésor algérien du Trésor Français ne sera opérée qu’à partir de 11
novembre 1962. Dans les deux Trésors et concours réciproques, même la France permit
l’exécution de quelques dépenses de l’Algérie sur le territoire Français et vice versa.

16
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

L’ordonnance n° 65-320 du 31 décembre 1965 a mis en place une nomenclature des comptes
spéciaux du Trésor et marque un départ vers une organisation propre des services du Trésor et
c’est l’un des premiers actes de souveraineté financière de l’Etat algérien2

2. Les définitions du trésor public


Il est difficile de définir le trésor public, car le trésor est l’un des aspects les plus compliqués
des finances publiques.

Les prérogatives de la direction sont très nombreuses, ses compétences trop diverses, son rôle
trop contingent, même si ses pouvoirs restent permanents, il reste difficile de résumer son
action dans une formule brève et pérenne, en relevons les définitions suivantes:

« Le Trésor Public est un organisme public chargé de collecter au nom de l’Etat l’impôt sur le
revenu et les contraventions des contribuables et contrevenants »3.

« Le trésor public ne dispose pas de sa propre personnalité juridique. Il se confond


juridiquement avec l’Etat. Le trésor public remplit trois missions. D’une part, il est en charge
du recouvrement de l’impôt. D’autre part, il exerce une mission de comptabilité pour toutes
les personnes publiques (Etat, collectivités territoriales, établissements publics….). Enfin, le
trésor public joue un rôle de financier des personnes publiques »4.

« Le trésor est le service de l’Etat qui assure le maintient des grands équilibres monétaires et
financiers : en effectuant les opérations de caisse, de banque et de comptabilité nécessaires à
la gestion des finances publique et en exerçant des activités de tutelle, de financement et
d’impulsion en métier économique et financier »5.

2.1. Définition de quelques auteurs

Plusieurs auteurs ont définit le trésor public de leur point de vue qui son comme suit :

 Gilbert Devaux : Souligne« qu’il n’existe aucune définition du trésor ; si l’on voulait en
donner une, on pourrait dire qu’il est constitué par l’ensemble des services financiers de l’Etat
solidairement liés par une unité de trésorerie »6
 Jackues Percebois: Définit le trésor comme, « l’Etat caissier, banquier et financier, au
sens étroit du terme il correspond à la direction du trésor laquelle par l’intermédiaire de ses
comptables est chargée de gérer la trésorerie de l’Etat »7
 M. Kobtan : « Le trésor public est une institution non dotée de la personnalité morale qui
regroupe l’ensemble des services financiers de l’Etat des collectivités publiques liés entre eux

2
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger,
P :7,8,9,10,11,12,13,15
3
Revue économique , Année 1951 2-2 pp. 129
4
Revue économique , Année 1951 2-2 pp. 130
5
Dictionnaire encyclopédique , France : paris« finances publiques» .
6
LALUMIER (P) « les finances publiques », librairie, Armand colin, Paris 1983
7
PERCEBOIS (J) « Economie des finances publiques » Armand colin, P24

17
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

par une unité de caisse et chargés d’exécuter le budget de l’Etat et des collectivités publiques
et régulariser l’économie par des interventions ponctuées…»8 .

Cette définition met en évidence les différentes activités du trésor public :


a) Caissier percepteur.
b) Fonction de payeur.
c) Fonction de banque et de financier de l’Etat par des interventions dans l’économie.

 M. Francois Bloch-laine9 : « Le trésor public est un service de l’Etat qui effectue


conformément aux lois de finances pour le compte de l’Etat et de la plupart des autres
collectivités administratives, les opérations de caisse et de banque que comporte la gestion
des finances publiques, et qui exerce sur l’ensemble des activités financières les pouvoirs de
la tutelle conférées à l’Etat » .

 M. Francois Bloch-Laine : Considère le trésor public comme une fonction et non terme
juridique, il évoque le rôle de l’Etat en matière économique et financière.

En résumé on peut définir le trésor public come étant une institution non dotée de la
personnalité morale qui regroupe les activités financière de l’Etat et des collectivités
publiques donc le trésor et un ensemble de service administratifs exécutants des fonctions
financières fondamentales ou non pour le compte de l’Etat selon l’article 62 de la loi 84-17
du 07 juillet 1984 relatif aux lois de finances.10

3. Les caractéristiques du trésor public :


- Elle est nommée pour gérer le budget de l’Etat,
- Elle est liée avec l’Etat, elle n’a pas un intérêt personnel ou un bénéfice,
- Elle applique la loi de finance,
- Elle n’a pas l’autorité,
- C’est une personne morale est considérée comme une petite banque.

4. Rôle du Trésor public :


Le trésor public est un organisme qui juridiquement se confond avec l’Etat lui-même et qui a
en charge différentes missions que l’Etat lui a confiées.
Le trésor a pour mission essentielle, le recouvrement des recettes étrangères à l’impôt et au
domaine et le paiement des dépenses de l’Etat et des collectivités territoriales.
Le trésor public est le principal acteur et l’institution majeur de la vie administrative et
financière : agent financier de l’Etat et des autres collectivités publiques, il est un acteur
privilégié de la politique économique, et il joue désormais un rôle important dans l’exécution
des opérations budgétaires.
Quelque soit la définition des finances publiques, le trésor public est à la fois le caissier et le
banquier de l’Etat. Il assure la disponibilité des fonds dans le temps et dans l’espace grâce à
son réseau de comptables publics.

8
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, P 5
9
FRNCOIS BLOCH-LAINE « revu économique 2 » librairie armand colin année 1954 p 130
10
FRNCOIS BLOCH-LAINE « revu économique 2 » librairie armand colin année 1954 p 129

18
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

Pour toutes les opérations du portefeuille réalisées sur les comptes de dépôts au trésor (sans
intérêts) des organismes divers, des caisses et organismes de sécurité sociale, des
établissements bancaires, des comptes des séquestres, de service des dépôts et des
consignations administratives et judiciaires, des dépôts de fonds des particuliers et des
régisseurs ainsi que sur les comptes de consignation de fonds pour les chèques certifiés, le
trésor public agit en qualité de banquier.

5. Fonction du trésor public :


L’institution du trésor public a consisté d’abord à créer une administration spéciale, constituée
par un réseau comptable hiérarchisé sous l’autorité du ministère des finances.
Ce réseau des comptables publics, organisé de la base au sommet est chargé :

- De percevoir les recettes publiques,


- D’assurer le paiement des dépenses publiques,
- De centraliser le montant total des recettes et des dépenses publiques,
- D’arrêter le compte de gestion de l’Etat.

Il est donc chargé de recouvrer tous les fonds provenant de la perception des recettes
publiques et d’assurer le paiement des dépenses publiques. Donc du point de vus financiers, le
Trésor a un double rôle : un rôle de caissier et de banquier.

5.1. Le rôle du trésor public dans la fonction de caissier de l’Etat :


Il est chargé de l’exécution des mouvements de fonds commandés par les budgets des
collectivités publiques : il est avant tout chargé de l'exécution des opérations des recettes et
des dépenses prévues par la loi de finances. Cette mission implique en réalité deux taches :
opérer les encaissements et les décaissements en exécution d’un certain nombre d’opérations,
veille à l’existence de disponibilité suffisante pour faire face au x engagements de l’Etat et des
collectivités publiques.

De ce fait, le Trésor exécute un grand nombre d’encaissements et de paiements. Ce sont tout


d’abord les opérations prévues par la loi de finances, c.à.d les recettes et les dépenses
proprement dites (budget général et budget annexe), ainsi que les opérations des comptes
spéciaux du Trésor. Mais le Trésor ne sert pas seulement de caissier de l’Etat, il est aussi
caissier des « correspondants du Trésor » qu’il s’agisse des organismes ou particuliers qui
sont en application des lois et règlements, soit en vertu de conventions, déposent à titre
obligatoire ou facultatif des fonds au Trésor ou sont autorisés à procéder à des opérations de
recettes et de dépenses par l’intermédiaire des comptables du trésor.

Le Trésor est ainsi le caissier des administrations autonomes dotées d’un budget annexe
comme les établissements public. Encore convient-il de distinguer, parmi ces derniers, ceux à
caractère administratif ainsi que les établissements à caractère industriel ou commercial dotés
du Trésor de leurs disponibilités, qui conservent en général la libre disposition de leur
trésorerie.

En tant que caissier de l’Etat, le Trésor est chargé de l’émission et de la gestion de la dette. Il
assure l’émission des emprunts à long et moyen terme, et bénéficie alors du concours des

19
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

banques qui ouvrent leurs guichets pour le placement des emprunts. Pour les emprunts à court
terme, le Trésor joue un rôle capital dans l’émission des bons de Trésor. Ces bons doivent lui
permettre de faire face à la deuxième mission qui lui incombe en tant que caissier : assurer à
tout moment l’existence des liquidités suffisantes pour répondre aux engagements des
organismes dont il doit assurer les paiements et veiller à la disponibilité des deniers11 .

5.2. Le Trésor Public tant que banquier de l’Etat :

Le trésor public a de nombreuses activités :

- Il exécute la loi de finances et les autres budgets publics ;


- Il gère les comptes des ses correspondants ;
- Il gère la participation financière de l’Etat (action et obligation) ;
- Il emprunte ;
- Il accorde des avances et des prêts aux collectivités locales ;
- Il joue un rôle d’incitation en matière économique.

Ces différentes fonctions sont traditionnellement regroupées dans trois catégories : le trésor
paie encaisse, il est donc banquier et il intervient fin d’assurer l’équilibre sur les marchés
financiers c’est alors une autorité financière.

En tant que banquier, le trésor est amené à utiliser ses ressources afin de financer le déficit de
l’Etat, mais aussi pour les prêter.

Le trésor agit tantôt comme une banque de dépôt, voire comme une banque d’affaires en
fournissant des capitaux ou en octroyant des avantages à certaines entreprises, tantôt comme
une banque d’émission, et intervient alors dans le domaine de la circulation monétaire par
l’émission ou de bons trésor.

Etant donnée la masse de deniers collectés par le Trésor (recettes budgétaires, dépôts des
correspondants, emprunts) celui-ci a la possibilité de les utiliser a d’autres fins que le
paiement des dépenses budgétaires. Ainsi s’explique son rôle de banquier. Ce rôle prend deux
formes : tantôt le trésor agit comme une banque de dépôt, voire comme une banque d’affaires
en fournissant des capitaux ou en octroyant certains avantages à certaines entreprises dont il
veut assurer le développement, tantôt l’activité du trésor se rapproche de celle d’une banque
d’émission et le trésor intervient dans le domaine de la circulation monétaire.

Son rôle dans ce domaine s’explique donc du fait qu’il permet aux entreprises dont le
développement est jugé souhaitable de trouver des capitaux que le marché privé des capitaux
ne pourrait leur fournir ou ne leur fournirait qu’à des taux plus élevés. Ainsi le Trésor a-t-il la
possibilité d’orienter les investissements et, en différenciant les taux d’intérêt exigés de ses
divers emprunteurs, il peut assurer une certaine orientation des capitaux.

Le trésor peut aussi transformer les capitaux disponibles à court terme, qu’il capte sou forme
de bons du trésor, en investissements consolidés à plus long terme. Par ailleurs, cette
opération concurrence les autres réseaux de collecte d’épargne et notamment les banques.

11
ERIC OLIVA , « Finances publique » Dalloz, P236

20
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

Participant aux processus financiers publics, le réseau du trésor public assure généralement
cinq missions principales pour le compte de l’Etat, du secteur public local, des particuliers et
des entreprises. En effet, le Trésor public permet.12

5.2.1. Le recouvrement des créances publiques :


Le trésor public assure, par le biais des son vaste réseau de comptables publics, la perception
des recettes fiscales et non fiscales, à travers notamment.
- La gestion du contentieux administratif et judiciaire relatif au recouvrement et l’assistance des
percepteurs en la matière ;
- La prise en charge des ordres de recettes au titre du budget général de l’Etat, des budgets
annexes et des comptes spéciaux du trésor ;
- La centralisation des prises en charges et des recouvrements au titre des amendes et
condamnations pécuniaires ;
- La gestion des comptes de prêts et d’avances accordés par le trésor et de « fonds de
roulement » consentis par des organismes de financement des projets publics ;
- L’élaboration des statistiques concernant la situation du recouvrement de créances
publiques13.

5.2.2. Le contrôle et le paiement des dépenses publiques :


Le Trésor public assure le contrôle et le règlement des dépenses publiques. Ainsi, le réseau du
trésor public est chargé de contrôler la régularité des engagements de la quasi-totalité, des
dépenses de l’Etat. Elle assure à travers son réseau de comptables, le règlement desdites
dépenses.

En effet, au vu des propositions d’engagement et des ordres de paiement transmis par les
ordonnateurs accrédités, les services du trésor procèdent au règlement des créances de l’Etat.

Le trésor public assure également par le biais de la paierie principale des rémunérations
(PPR), le contrôle et le traitement de la paie d’un grand nombre de fonctionnaires14 .

5.2.3. La gestion des finances locales :

A travers son réseau de trésoriers et recouvreurs communaux, le trésor public assure la


gestion des budgets des collectivités locales, en effet, le trésor public procède au
recouvrement de leurs créances, au règlement de leurs dépenses et à la paie de leur personnel.

Le trésor public met à contribution également son expertise en offrant le conseil et


l’assistance nécessaires aux collectivités locales. Ce conseil qui est de nature juridique et

12
PHILIPE JURGENSEN ET DANIEL LEBEGUE « le trésor et la politique financière » ; édition MONTCHRESTIEN
1998 P 8, 9
13
PHILIPE JURGENSEN ET DANIEL LEBEGUE « le trésor et la politique financière » ; édition MONTCHRESTIEN
1998 P9,10
14
PHILIPE JURGENSEN ET DANIEL LEBEGUE « le trésor et la politique financière » ; édition MONTCHRESTIEN
1998 P 10

21
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

financière, concerne, entre autres, la modernisation des procédures comptables, l’analyse


financière et l’élaboration des tableaux de bords.15

5.2.4. La gestion de dépôts au trésor

Le trésor public assure la mission de gestion des dépôts au trésor. Elle participe à travers cette
activité au financement de la trésorerie de l’Etat. A ce titre, elle gère les comptes des
entreprises et établissements publics qui sont soumis à l’obligation de dépôt de leurs fonds au
trésor. Cette activité est étendue également à la gestion des dépôts d’autres personnes morales
ou privées16.

5.2.5. La production de l’information financière et comptable :

Le trésor public assure la centralisation des opérations comptables de l’Etat et des


collectivités locales et de ce fait il constitue une référence en matière de production et de
valorisation de l’information comptable de l’Etat et des collectivités locales.

- Décrire précisément les opérations budgétaires et financières ;


- Restituer rapidement une information fiable et indispensable à la prise de décision ;
- Préparer les documents relatifs à la reddition des comptes17.

6. le circuit du trésor :

Tout organisme et institution financière doit veiller à l’équilibre de ses fonds en occurrence
sa trésorerie. L’exécution de son budget entraine des décalages d’une année à une autre selon
les objectifs prévus dans la loi de finances.

L’existence d’un circuit du trésor est possible grâce à l’existence de la monnaie et de la


recherche des ressources nécessaires à la couverture de ses dépenses.

Tant que les opérations restent internes au circuit, celui-ci est dit fermé et elles recouvrent
toutes les opérations effectuées au sein des monnaies qui forment le circuit du trésor.

Lorsque les opérations sont effectuées par une simple écriture au sein d’une monnaie détenue
directement par le trésor, la situation de l’ensemble de la trésorerie n’est pas affectée ; un
compte est crédité et un autre est débuté à l’intérieur du réseau considéré.

L’ouverture du circuit n’intervient donc que lorsque la monnaie trésor ou la monnaie postale
est transformés en monnaie légale pour obtenir des Euros et des devises étrangères.

La fermeture du circuit suppose que l’Etat est capable de couvrir ses dépenses afin d’assurer
l’équilibre de la trésorerie. Cette fermeture peut s’effectuer par les dépôts obligatoires au nom

15
PHILIPE JURGENSEN ET DANIEL LEBEGUE « le trésor et la politique financière » ; édition MONTCHRESTIEN
1998 P 10
16
PHILIPE JURGENSEN ET DANIEL LEBEGUE « le trésor et la politique financière » ; édition MONTCHRESTIEN
1998 P 11
17
PHILIPE JURGENSEN ET DANIEL LEBEGUE « le trésor et la politique financière » ; édition MONTCHRESTIEN
1998 P 11

22
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

du trésor par la collecte de l’épargne liquide à court de terme par le recours au système
bancaire ou par l’émission d’emprunt à long terme.

Il n’y a pas de problème de liquidité lorsque les mouvements de fonds s’établissent à


l’intérieur du circuit du trésor : paiement par virements postaux ; virements internes sur
comptes de dépôts au trésor.

Par ailleurs un problème se pose à partir du moment où un transfert doit être réalisé d’un
secteur monétaire à un autre : paiement en numéraire ou retrait par les tiers sur leurs comptes
de dépôts.

La banque centrale joue alors un rôle capital de clé vont (pilier central) de l’organisation du
mouvement de fonds : outre le compte du trésor, la banque centrale ouvre également aux
établissements bancaires des comptes courants qui sont les canaux par lesquels s’effectuent
tous les mouvements qui s’opèrent d’un élément à l’autre de stock monétaire.

Figure I .1 Représentation graphique du circuit :

Ouverture du circuit trésor (dépenses)

Banque centrale Trésor public

Fermeture du circuit trésor (ressources)

7. Les ressources du trésor

Pour réduire le problème de trésorerie, le premier moyen consiste à régulariser les entrées
fiscales et les mensualiser au maximum afin qu’elles correspondent au mieux à l’échéancier
des dettes, lesquelles, comme nous l’avons vu, présentent une certaine régularité mensuelle.

C’est ainsi qu’en matière d’impôts sur les traitements et des salaires, le système de la retenue
à la source a été généralisé. L’Etat peut donc compter sur cette entrée mensuelle relativement
fixe. De même, en matière de taxes sur les chiffres d’affaires, les versements des assujettis
s’effectuent mois par mois ou à tout le moins trimestre par trimestre pour un chiffre d’affaires
de moindre importance. On peut citer comme autre mesure d’amélioration des rentrées
fiscales, le système des acomptes provisionnels pour les B.I.C et les B.N.C.

Ces divers aménagements de l’impôt ont pour résultat de réduire pour une large part les
charges de trésorerie.

Il faut cependant tenir compte du comportement des contribuables. Trois situations sont à
envisager.

23
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

- L’impôt payé en billets de banque se traduit par une ressource pour la trésorerie puisqu’il
provient d’une source extérieure au circuit du trésor pour rentrer dans celui-ci
- L’impôt payé par chèque ou virement bancaire se traduit, pour la même raison, en une
ressource pour la trésorerie. Les fonds sortent en effet du circuit bancaire pour pénétrer dans
le circuit du trésor.
- L’impôt payé par chèque ou virement trésor ou C.C.P, n’a aucun effet sur la trésorerie car
les fonds déposés au trésor et aux chèques postaux sont déjà dans le circuit du trésor .

La question se pose dans les mêmes termes pour les décaissements :

- Si les créanciers de l’Etat sont payés en billets de banque, la dépense se traduit en une
charge pour la trésorerie, du fait qu’il y a sortie de fonds du circuit du trésor.
- La situation est la même, si les créanciers sont payés par chèques ou virements bancaires. Il
y aura sortie de fonds du circuit du trésor correspondant à une entrée de fonds dans le circuit
bancaire.
- Par contre, si les créanciers sont payés par chèques ou virements trésor ou chèques et
virements C.C.P, le trésor ne fera qu’utiliser son propre circuit monétaire et la dépense ne se
traduira pas par une charge pour la trésorerie puisque ces fonds restent dans le circuit du
trésor lequel pourra les réutiliser.

En tout état de cause, il s’agit là d’un élément subjectif insusceptible de prévision.

Les ressources du trésor, avons-nous dit, sont la solution au problème de la trésorerie. Quelles
sont ces ressources ?

Elles peuvent être regroupées en cinq catégories :

- Les fonds propres du trésor ;


- Les effets mobilisables (traites de douanes et obligations cautionnées) ;
- Les fonds des correspondants ;
- Les bons du trésor ;
- Les avances de la banque centrale18.

7.1. Les fonds propres du Trésor :

Au lieu de s’adresser aux banques, les particuliers peuvent s’adresser au trésor pour y ouvrir
un compte de dépôt qui effectuées en comptes courant postaux constituent également des
disponibilités pour le trésor. Ces fonds sont en effet intégrés dans le circuit du trésor19 .

7.2. Les effets mobilisables :

Il s’agit des traites de douanes remises en paiements des droits de douane et des obligations
cautionnées remises en paiements d’impôt indirects (ces effets sont centralisé au niveaux de la

18
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, P 80,81
19
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, P82

24
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

T.P.A) assortie d’une caution bancaire, ils sont susceptible d’être escomptés et être ainsi
mobilisés pour être portés au crédit du compte courant du trésor à la banque centrale.

Toutefois, du fait du monopole de l’Etat sur le commerce extérieur, les traites de douanes,
n’ont pratiquement plus cours. De même les obligations cautionnées sont également peu
utilisées car elles ne semblent pas répondre à un système financier de type socialiste. C’est
dire qu’il s’agit là d’une catégorie de ressources peu profitable pour le trésor. Toutefois, un
arrêt du 18 avril 1987 fixant les modalités d’applications des dispositions de l’article 105 de la
loi n°85.09 du 26 décembre 1985 portant la loi de finances pour 198620 est venue donner un
souffle nouveau aux obligations cautionnées en les organisant.

7.3. Les fonds des correspondants :

Les correspondants du trésor sont les collectivités publiques et organismes qui, en vertu de la
loi sont tenus de déposer leurs avoirs au trésor.

Il résulte de cette définition que ces organismes n’ont pas de trésorerie propre et ne font
qu’utiliser celle de l’Etat, à l’aide de la quelles sont effectuées leurs opérations de recettes et
de dépenses.

7.4. Les bons du trésor :

Les bons du trésor sont des valeurs à court terme émises sur le marché monétaire et dont le
montant constitue la dette flottante par opposition à la dette à terme ou consolidée laquelle
constitue la dette à long terme.

En droit classique, les bons du trésor constituaient la principale ressource du trésor, ils avaient
en effet un double objectif :

- financer en cours d’année les dépenses publiques en attendant la rentrée de recettes


budgétaires (comme les autres ressources du trésor) ;
- financer l’impasse budgétaire résultant du déséquilibre entre les recettes et les dépenses
budgétaires21 .

7.5. Les avances de la banque centrale :

La banque centrale été créée par la loi N° 62.144 du 13 décembre 196222 qui fixe en même
temps ses statuts.

Il s’agit d’un établissement public à caractère commercial. La direction en est assurée par un
gouverneur assisté d’un directeur général. L’administration est confiée à un conseil
d’administration et la surveillance à deux censeurs. Elle exerce seule par délégation de l’Etat,
le privilège d’émettre des billets de banque.

20
(J.O. N°36 du 2 septembre 1987 p.911)
21
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, P87
22
J.O.N° 10 du 28 décembre 1962 p.11.

25
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

Comme nous l’avons vu, la Banque centrale constitue pour le trésor un important auxiliaire
par les facilités qu’elle lui procure quant aux mouvements de fonds dans l’espace grâce à ses
agences auprès desquelles fonctionne le compte courant unique du trésor.

Le second rôle non moins important quant à sa fonction d’auxiliaire du trésor réside dans sa
fonction de banquier du trésor.

En effet, lorsque ce dernier a épuisé toutes ses autres sources de financement, il se retourne
vers la banque centrale auprès de laquelle il peut solliciter des avances.

La banque centrale peut, dans les limites d’un maximum égal à 5% des recettes ordinaires de
l’Etat constatées au cours du précédent exercice budgétaire, consentir au trésor des découverts
en compte courant dont la durée totale ne peut excéder 240 jours consécutifs ou non, au cours
d’une année de calendaire . Les découverts sous-visés donnent lieu à la perception d’une
commission de gestion dont le taux et les modalités sont fixés par le conseil en accord avec le
ministre des finances.

Jusqu’à l’heur actuel ces limites n’ont pas encore été fixées tant et si bien que l’on peut dire
qu’il n’existe pas en droit algérien de limite aux avances de la banque centrale au trésor.

Celles-ci se traduisent par l’émission de monnaie que la Banque remet au trésor à concurrence
de leur montant. L’Etat ne fait qu’user de ses droits régaliens de créer de la monnaie à
concurrence de ses besoins. Cette solution a priori simple de la planche à billet recèle de
graves dangers.

Le recours à ce moyen dénote une situation financière de crise qui peut être cependant
résorbée dans le cadre des activités financières du trésor23.

Section 2 : budget de l’Etat


Le budget de l’Etat défini comme l’ensemble des documents, votés par le parlement, qui
prévoient et autorisent les ressources et les charges de l’Etat pour chaque année fait intervenir
plusieurs acteurs dans son exécution et le trésor l’un d’eux24 .

1. définition du budget :
Les recettes et les dépenses définitives de l’Etat, fixées annuellement par la loi de finances et
réparties selon les dispositions législatives et réglementaires en vigueur, constituent le budget
général de l’Etat. Le budget général de l’Etat apparaît à l’intérieur de la loi de finances et
23
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, P91, 92
24
Document du trésor public, les techniques professionnelles du trésor « comptabilité public » juillet 2007 p 29

26
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

contient les prévisions de recettes et les autorisations de dépenses de fonctionnement et


d’équipements publics à caractère définitif. Ces recettes et dépenses figurent sur des états
annexés à la loi de finances :

• L’état «A» portant évaluation des recettes définitives applicables aux dépenses définitives
du budget général de l’Etat ;

• L’état «B» portantes répartitions par département ministériel des crédits ouverts au titre du
budget de fonctionnement ;

• L’état «C» portantes répartitions par secteur des dépenses d’équipement à caractère définitif
au titre du budget d’équipement.

Après la promulgation et la publication de la loi de finances, le Gouvernement procède à la


distribution des crédits budgétaires.

Ces crédits sont répartis et mis à la disposition :

• Des départements ministériels pour les dépenses de fonctionnement ;

• Des opérateurs publics ayant la responsabilité d’exécuter les programmes d’équipements


publics financés sur concours définitifs ;

• Des bénéficiaires des dépenses en capital pour les dépenses d’équipement à caractère
définitif.

Les crédits budgétaires sont affectés et spécialisés, conformément à la nomenclature


budgétaire, par chapitre budgétaire pour les dépenses de fonctionnement et, conformément à
la nomenclature des investissements publics, par sous-secteur, pour les dépenses
d’équipement à caractère définitif.

1.1. budget de l’Etat


Les diverses catégories de recettes des collectivités et de dépenses de l’Etat regroupées dans
un document appelé le budget, sont d’après les dispositions de l’article 11 de la loi n°84-17 du
7 juillet 1984 relative à la loi de finance, sont comme suit :

1.1.1. les ressources


Les ressources du budget ne concernent que les ressources acquises définitivement à l’Etat :
- Les produits des impôts, des taxes, des contributions et des droits de toute nature ;
- Les produits des amendes ;

27
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

- Les produits résultant de décisions de justice ou de convention ;


- Les revenus des domaines de l’Etat ;
- Les produits de rémunérations de services rendus et de redevances ;
- Les fonds de concours et les dons et legs ;
- Les produits des remboursements en capital des prêts et avances consentis par l’Etat sur Le
budget général et les intérêts y afférents ;
- Les produits divers du budget dont le recouvrement est prévu par la loi ;
- Les revenus des participations financières de l’Etat légalement autorisées ;
- La quote-part due par l’Etat.
1.1.2. les dépenses :

La règle fondamentale c’est que les dépenses budgétaires des organismes publics doivent être
prévues dans leur budget et être conformes aux lois et règlements.

Avant d’être payées, les dépenses sont engagées, liquidées et ordonnancées ou mandatées de
fonctionnement.
Bien sur, la nature des dépenses varie avec chaque catégorie d’organismes publics.

On étudiera donc successivement :


- L’engagement ;
- La liquidation ;
- L’ordonnancement ou le mandatement ;
- Le paiement.

Les trois opérations engagement, liquidation et ordonnancement ou mandatement, constituant


la phase administrative de la dépense sont du ressort des ordonnateurs.

Le paiement, phase comptable de la dépense, est une attribution du comptable public.

Selon l’article 23 de la loi de finance les charges permanentes de l’Etat comprennent25 :

- les dépenses de fonctionnement : sont toutes les charges de la dette publique et dépenses en
atténuation de recettes, dotations des pouvoirs publics, dépenses relatives aux moyens des
services.
- les dépenses d’investissement : investissement exécutés par l’Etat, subventions
d’investissements accordés par l’Etat.

25
Article 23 de la loi n°84-17 du 7 juillet 1984 relative aux lois de finances

28
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

1.2. budget des collectivités locales


Le budget des collectivités locales et comporte le budget des communes et le budget des
willayas.
1.2.1. Budget de la commune
Le budget communal a été défini par l loi de finance comme l’état des prévisions des recettes
et des dépenses annuelles de la commune. C’est un acte d’autorisation et d’administration qui
permet le fonctionnement des services communaux et l’exécution du programme
d’équipement et d’investissement de la commune26.
D’après R.MUZELLEC, le budget des collectivités locales comporte un cadre juridique et un
acte réglementé par lequel les dépenses et les recettes sont prévues et autorisées, le cadre
technique qui est déterminé par les grands principes budgétaires également applicable à l’Etat
1.2.2. Budget de la wilaya

Le budget de la wilaya est l’état prévisions de recettes et des dépenses annuelles de la wilaya.
C’est également un acte d’autorisation et d’administration qui permet le bon fonctionnement
des services de la wilaya et l’exécution de son programme d’équipement et d’investissement.

1.2.2.1.Les documents budgétaires

Il existe cinq catégories de documents budgétaires constituant le budget de la wilaya. Ces


documents sont :

 Le budget primitif;
 Le budget supplémentaire;
 Les crédits additionnels;
 Les états des restes à réaliser;
 Le budget annexe;
A) Le budget primitif: C’est le document financier retraçant les prévisions de la wilaya.
B) Le budget supplémentaire: C’est le document financier qui ajuste en cours d’exercice, en
fonction des résultats de l’exercice précédent, les prévisions des recettes et des dépenses du
budget primitif.
C) l es crédits additionnels: Les crédits additionnels sont constitués par les ouvertures de
crédits par anticipation et par les autorisations spéciales:

26
Article 176 de la loi n° 11-10 du 22 juin 2011 relative a la commune, JORADP N) 37 du 03 juillet 2011.

29
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

 Les ouvertures de crédits par anticipation: Elles sont constituées par des crédits votés
séparément en cas de nécessité et à titre exceptionnel avant le vote du budget
supplémentaire.
 Les autorisations spéciales: Elles sont constituées par des crédits votés séparément en cas
de nécessité et à titre exceptionnel après le vote du budget supplémentaire.
D) Les états des ‘restes à réaliser: Ce sont des états établis par l’ordonnateur a la clôture
de l’exercice budgétaire 31 mars retraçant les programmes non terminés.
Ces états sont visés par le trésorier de wilaya et transmis au contrôleur financier. A la
clôture de l’exercice, l’ordonnateur procède à un engagement par ordre afin de porter le
total des engagements définitifs (engagement réels suivis de service fait et visé par le
contrôleur financier au 20 a un montant égal aux prévisions. Le contrôleur financier
continuera à viser sur la base de l’état de reste à réaliser’ pour le montant engagé pour
ordre.
E) Le budget annexe: Le budget annexe est un document destiné à prendre en charge le
fonds de wilaya des initiatives de la jeunesse et du développement des pratiques sportives
dont le financement est assuré par des ressources fiscales des wilaya et des communes .
Pour ce faire, le wali procédé à l’inscription aux sous-chapitres concernés du budget de la
quote-part au vu d’une notification qui lui est faite par le trésorier de wilaya en fixant le
montant global.
Ce fonds est annexé au budget de la wilaya et prend en charge sur la base de la répartition
effectué par le conseil de wilaya, les dépenses de fonctionnement et les dépenses
d’équipement du fonds de wilaya.
1.2.2.2. La structure du budget

Le budget de la wilaya comprend toutes les prévisions de recettes et toutes les autorisations de
dépenses et doit être, en application du principe de l’équilibre, budgétaire, voté en équilibre.

Il est divisé en deux sections obligatoirement équilibrées en recette et en dépenses :

 Une section de fonctionnement ;


 Une section d’équipement d’investissement.

Ce que nous intéresse dans ces deux sections la structure du budget des équipements.

1.2.2.3. Le vote du budget

Le budget de la wilaya est préparé par l’administration de la wilaya et présenté a l’assemblée


populaire de wilaya par le wali.

30
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

Un budget primitif est établi avant le début de l’exercice, il doit être voté avant le 31/10 de
l’année précédent celle a laquelle il s’applique.

Le budget supplémentaire doit être voté avant le 15 juin de l’exercice auquel il s’applique.

Le budget de la wilaya est voté chapitre par chapitre par l’assemblée populaire de wilaya.

1.2.2.4. L’approbation du budget


Le budget de la wilaya ne devient exécutoire qu’après avoir été approuvé par le ministre de
l’intérieur et des collectivités locales, L’approbation comporte exécution du budget de la
wilaya.

1.2.2.5. Les agents d’exécution


Le wali est l’ordonnateur principal du budget de la wilaya ; le comptable public est le trésorier
de wilaya.

1.2.2.6. Période d’exécution du budget


Le budget de la wilaya est établi pour l’année civile. Par dérogation au principe de l’annualité
budgétaire, la période d’exécution se prolonge jusqu’au 15 mars de l’année suivante pour les
opérations de liquidation et de mandatement des dépenses, Jusqu'au 31 mars pour de
recouvrement des produits et pour paiement des dépenses.

1.2.2.7. Les douzièmes provisoires

Dans le cas ou pour une cause quelconque le budget n’aura pas été définitivement réglée
avant le début de l’exercice, les dépenses ordinaires portées au dernier exercice continuent à
être faites jusqu’à l’approbation du nouveau budget.

Ces dépenses ne peuvent être engagées et mandatées qu’à concurrence d’un douzième par
mois du montant des crédits de l’exercice précédents.

1.2.2.8. L’établissement du compte administratif

A la clôture de l’exercice considéré le 31 mars, le wali établit le compte administratif, le


contrôle et l’apurement des comptes administratifs des wilayas sont exercés par la cour des
comptes.

1.2.2.9. Modification des crédits budget


Le wali en sa qualité d’ordonnateur peut effectuer par voie de décision

 Des virements d’article à article au sein de même chapitre ;

31
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

 En cas d’urgence, des virements de chapitre à chapitre en accord avec le président de


l’assemblée populaire de wilaya.

Toute - fois aucun virement ne peut être effectué au titre des crédits grevés d’affectation
spéciale : les recettes des chapitres et sous chapitres de la section d’équipement et
d’investissement affectées a des dépenses déterminées.

1.3. Budget des établissements public

Ce sont des fractions du budget général de l’état qui décrivent les recettes et les dépenses des
établissements chargé de la gestion d’une activité classique de service public sous le contrôle
de l’Etat .

1.3.1. les caractères de l’établissement public

Les établissements publics sont toujours rattachés à une personne morale administrative
générale qui exerce la tutelle à leur égard selon les modalités prévues par leur statut.

Les établissements publics sont soumis à la comptabilité publique et aux règles qui en
découlent et se caractérisaient, en outre, par leur personnalité morale et leur autonomie
financière :

 Personne morale s’est des personnes qui possèdent des organes propres « conseil
d’administration, conseil, orientation « de l’Etat ayant le pouvoir nécessaires pour délibérer
sur le budget de l’établissement, décidé de toutes les mesures concernant son activité, un
patrimoine propre et elles sont titulaires de droits et obligations.
 Conférer l’autonomie financière c’est retirer du budget général de l’Etat tout ou partie des
recettes et dépenses de l’établissement et conférer a cet établissement un pouvoir propre
de gestion de ces recettes et dépenses.
1.3.2. Les catégories d’établissements publics

Les règles budgétaires en vigueur distinguent quatre grands types d’établissements publics
dont chacun est assujetti à des modalités spécifiques, liées à leur autonomie de
fonctionnement et de gestion.
On distingue :

 Les établissements publics à caractère administratif E.P.A non régis par les dispositions
statutaires communes ;

32
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

 Les établissements publics à caractère administratif E.P.A régis par les dispositions
statutaires communes ;
 Les établissements publics à caractère scientifique, culturel ; et professionnel E.P.S.C.P ;
 Les établissements de santé.

1.3.3. Le contenu du budget de l’établissement public

Le budget de l’établissement public comprend un titre de recettes et un titre de dépenses.

1.3.3.1. Les recettes


Les recettes comprennent notamment :
 Les subventions ;
 Les dons et legs ;
 Les ressources liées à l’activité de l’établissement.
A) les subventions :
Les subventions sont des aides financières non remboursables consenties par l’Etat aux
établissements publics pour mener à bien une action d’intérêt général.

Elles apparaissent dans le titre 3 de la nomenclature budgétaire et accordées aux


établissements publics par tranche dès l’ouverture de l’exercice budgétaire, à concurrence de
trois douzième des crédits alloués à ce titre pour chaque établissement.

Les subventions ou les dotations allouées de l’E.P.A ne tombent pas en exercice, des
lorsqu’elles ne sont pas totalement engagées ou dépense ; elles demeurent acquises à cet
établissement.
Pour être utilisés, ces reliquats doivent être obligatoirement budgétisés ; leur utilisation doit
être destinée en priorité aux dépenses du personnel.

B) Les dons et legs


Sommes versées au budget de l’établissement par des personnes physiques ou morales en vue
de contribuer à la réalisation de dépenses d’intérêt

C) les ressources liées aux activités de l’établissement


Ce sont les recettes tirées des activités réalisées par l’établissement dans le cadre limité de sa
spécialité

33
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

1.3.3.2.Les dépenses
Les dépenses comprennent les charges nécessaires à la réalisation de l’objet de
l’établissement.

1.3.4. l’élaboration du budget


Dès la publication des décrets de répartition, le ministre des finances et le, ministre concerné
élaborent conjointement des arrêtés fixant les recettes et les dépenses prévus au titre des
budgets des établissements.

1.3.4.1. L’élaboration des budgets des E .P.A non régis par les dispositions statutaires
communes
Les budgets des établissements publics à caractère administratif non régis par les dispositions
statutaires communes dont le nombre est égal ou inférieur à cinq sont élaborés, par chapitre et
article, par les ordonnateurs concernés, conformément à la nomenclature de repartions des
crédits applicables à ces établissements.

1.3.4.2. L’élaboration des budgets des E .P.A régis par les dispositions communes
Les recettes et les dépenses des établissements publics à caractère administratif régis par les
dispositions statutaires communes sont fixées globalement par catégorie et par établissement
par voie d’arrêté conjoint du ministre des finances et du ministre concerné.
Des réception de l’arrêté interministériel et sur la base de ce document , le directeur de
l’établissement et le contrôleur financier local procèdent conjointement et dans la limite des
plafonds fixés par catégorie de recettes et de dépense à l’élaboration du budget détaillé par
article conformément a la nomenclature budgétaire en tenant compte des postes budgétaires
ouverts au titre de l’exercice concerné.
Une fois qu’il a été élaboré le budget de l’établissement est soumis à l’approbation du wali.
Cette approbation doit intervenir au plus tard un mois après la date de signature de l’arrêté
interministériel portant repartions des recettes et des dépenses.

2. Les principes budgétaires27

Les principes budgétaires sont des règles techniques, destinées à assurer la bonne gestion des
finances publiques. Ces règles président à l’élaboration, au vote et à l’exécution de la loi de
finances.
On les dénombre sous forme de sept principes fondamentaux :

27
Manuel de contrôle des de penses engagées année 2007, P 6,7,8,9,10,11,13,13

34
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

 l’autorisation préalable;

 l’équilibre budgétaire;

 l’annualité budgétaire ;

 l’unité budgétaire;

 l’universalité budgétaire ;

 la séparation des ordonnateurs et des comptables;

 la spécialité des crédits.

2.1. L’autorisation préalable


La règle de l’autorisation préalable (ou autorisation parlementaire) signifie, d’une part, que la
loi de finances doit être adoptée par le Parlement (Assemblée populaire nationale et Conseil
de la Nation) avant le premier janvier et, d’autre part, que l’autorisation doit précéder les
opérations d’exécution.
2.1.1. Les caractères de l’autorisation préalable
L’autorisation préalable est une combinaison entre une saine gestion des deniers publics, la
technique comptable et le contrôle politique et qui se traduit par l’inscription de crédits
budgétaires dans la loi de finances.

Les principaux caractères de l’autorisation préalable sont

 l’autorisation est donnée en la forme législative : elle a donc une force contraignante liant,
à cet égard :

 Les agents chargés de l’exécution de la loi de finances;


 elle est préalable : l’autorisation étant indispensable à la réalisation des dépenses publiques
et au recouvrement des recettes, il en résulte que la loi de finances doit être votée par le
Parlement avant son exécution;
 elle est annuelle : en vertu du principe de l’annualité budgétaire, la loi de finances est
établie chaque année pour un an;
 elle est politique : en votant les recettes et les dépenses, le Parlement procède à un contrôle
politique de l’activité gouvernementale et limite ainsi son action financière;
 elle vaut pour toutes les ressources et toutes les dépenses de l’Etat : en vertu des principes
d’unité et d’universalité budgétaires, la loi de finances regroupe par grandes masses
globales l’ensemble des recettes et des dépenses publiques;

35
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

 l’autorisation de dépenses est détaillée pour chaque catégorie de crédits : c’est le principe
de la spécialité des crédits;
 l’autorisation interdit toute dépense au-delà des crédits ouverts: à l’exception des crédits
provisionnels et des crédits évaluatifs, les crédits budgétaires ont un caractère limitatif

 l’autorisation n’entraîne pas l’obligation de dépenser: cette mesure de bonne administration


permet d’ajuster les dépenses sur les besoins lorsque les prévisions initiales se sont avérées
exagérées ou erronées;
 en matière de recettes, l’autorisation parlementaire ne comporte pas de limitation du
produit des impôts, les chiffres figurant dans la loi de finances ne constituant qu’une
évaluation approximative qui peut être dépassée: cette autorisation n’étant pas une
permission mais une obligation par laquelle le Gouvernement est tenu de percevoir la
totalité des recettes qu’il a évaluées, sans, toutefois, percevoir d’autres recettes que celles
qui sont formellement autorisées.

2.1.2. Les dérogations à la règle


Des dérogations à la règle de l’autorisation préalable sont mises en œuvre dans le cas où la
date d’adoption de la loi de finances de l’année ne permet pas l’application de ses dispositions
à la date du premier janvier de l’exercice en cause, ou encore lorsque le Parlement ne s’est pas
prononcé en temps utile.

2.2. l’équilibre budgétaire

L’équilibre budgétaire signifie l’égalité entre les dépenses publiques et les ressources
définitives prévues pour les financer, c’est-à-dire les ressources autres que l’emprunt, les
moyens de trésorerie ou les manipulations monétaires.

Ce principe qui n’est pas une nécessité juridique mais un des plus importants principes
techniques du droit budgétaire, n’admet ni déficit, ni excédent. Actuellement, le principe de
l’équilibre budgétaire subit une véritable entorse avec ce qu’on appelle le «découvert
budgétaire» et le «déficit budgétaire».

2.2.1. découvert budgétaire (ou de la loi de finances)

Le découvert budgétaire (ou de la loi de finances) correspond à l’excédent éventuel de


l’ensemble des charges inscrites dans la loi de finances de l’année (charges définitives et
charges temporaires) sur l’ensemble de ses ressources (ressources définitives et ressources
temporaires).

36
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

2.2.1.1. Les objectifs du découvert budgétaire


Le découvert budgétaire, notion qui a remplacé celle d’«impasse budgétaire», résulte d’un
choix politique voulu et organisé par le Gouvernement, en conférant à la loi de finances une
fonction d’intervention dans les domaines économique et social.

2.2.1.2.Le financement du découvert budgétaire

Sur le plan pratique, le découvert est laissé à la charge du Trésor public et est généralement
couvert par des moyens de trésorerie (emprunts publics, bons du Trésor, dépôts des
correspondants du Trésor, etc.) ou par des procédés monétaires (émission de la monnaie,
manipulation de la valeur de la monnaie).

2.2.2. Le déficit budgétaire


Le déficit budgétaire correspond à une insuffisance des ressources par rapport aux dépenses
prévues dans le budget, résultant des seules opérations à caractère définitif imputées à un
exercice budgétaire. A des fins de relance économique, deux expériences d’utilisation
volontaire du déficit budgétaire ont été menées :

 le budget cyclique;

 le déficit systématique.
2.2.2.1. Le budget cyclique

La théorie du budget cyclique enseigne qu’il est nécessaire d’adapter la loi de finances aux
cycles économiques et ne réaliser l’équilibre que sur une période plus longue que la période
annuelle d’application de la loi de finances.

On appelle «cycle», les périodes successives de prospérité et de crise : on admet dès lors que
le budget est un instrument au service de l’équilibre économique qui exige, selon les
circonstances, soit l’établissement d’un budget excédentaire pour freiner l’économie en
période de prospérité, soit l’établissement d’un budget déficitaire susceptible de stimuler
l’économie en cas de crise.

2.2.2.2. Le déficit systématique :


La théorie du déficit systématique, adoptée pour relancer l’activité économique et l’emploi en
période difficile, préconise le financement artificiel du déficit par le recours à la banque
d’émission. Sur le plan budgétaire, la théorie du déficit systématique se traduit par une
augmentation des dépenses publiques et une diminution des ressources publiques.

37
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

2.3. L’annualité budgétaire :

Principe de droit budgétaire selon lequel les autorisations de dépenses, les prévisions de
recettes ne sont valables que pour une année

2.3.1. La justification du principe :

La mise en œuvre de ce principe implique :

 Les autorisations budgétaires sont données pour un ensemble de dépenses et de recettes,


correspondant aux besoins d’une année : cela implique que, passé ce délai, il sera interdit
d’engager une dépense ou de percevoir une recette, jusqu’à nouvelle autorisation;

 La loi de finances doit être établie chaque année;

 La loi de finances doit être exécutée au cours de cette même année.

 Le principe de l’annualité budgétaire a été imposé pour des raisons politiques et techniques.

 Sur le plan politique, en contraignant le Gouvernement à se présenter tous les ans devant le
Parlement, celui-ci est assuré de contrôler, dans des délais raisonnables, la gestion des
deniers publics;

 Sur le plan technique, la prévision budgétaire, au-delà d’un an, deviendrait difficile,
complexe et approximative.

 Quatre dérogations ont été apportées à l’application de ce principe :

 En ce qui concerne le vote annuel : l’adoption de lois de finances complémentaires ou


modificatives;

 En ce qui concerne le cadre d’exécution : le système de l’exercice permet d’en prolonger


l’exécution au-delà de l’année budgétaire dans la limite d’une période complémentaire;

 En ce qui concerne le champ annuel des prévisions : l’institution des systèmes


d’autorisations de programme et de lois de programme;

 En ce qui concerne l’annualité d’exécution : la possibilité de reports de crédits et la


procédure des fonds de concours.

2.4. L’unité budgétaire

Principe de droit budgétaire selon lequel tous les éléments budgétaires doivent être rassemblés
dans un seul document.

38
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

2.4.1. Les justifications du Principe

La signification de ce principe est double :

 Comme règle de fond : il exige que soit soumise à l’approbation du Parlement la totalité
des ressources publiques et des charges prévisibles de l’Etat pour l’année à venir ;
 Comme règle de forme : il postule que les ressources publiques et les charges prévisibles
soient toutes présentées simultanément au Parlement, afin qu’il puisse, lors du vote du budget,
avoir, d’une part, une vision globale et complète sur les moyens et les charges de l’Etat et, d’autre
part, arrêter ses options en pleine connaissance de cause.
 Les raisons d’être et la signification de ce principe sont politiques et techniques :

 Une raison politique: la présentation d’un document unique, clair, précis et accessible à
tous les parlementaires, permet un contrôle efficace et une appréciation valable des recettes
et des dépenses;
 Une raison technique : seule une vue globale du budget permet d’en connaître la masse
totale des recettes et des dépenses, sans être contraint de recourir à une multitude de
documents.
2.4.2. Les aménagements au principe

En considération des besoins de l’Etat, des aménagements ont été apportés à ce principe
 Les budgets annexes ;

 Les comptes spéciaux du trésor;

 Les budgets autonomes (établissements publics).

2.5. L’universalité budgétaire

Principe de droit budgétaire selon lequel le budget doit réunir en une seule masse toutes les
ressources publiques et doit imputer sur cette masse l’ensemble des dépenses publiques, pour
leur valeur réelle, sans limite, contraction ou affectation.
2.5.1. La justification du principe

Ce principe présente, dans sa conception, deux aspects :

 d’un point de vue comptable, il interdit toute compensation entre les dépenses et les
recettes en vue de faire apparaître seulement le solde d’une opération génératrice de
recettes ou de dépenses : c’est la règle de non compensation;

39
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

 d’un point de vue juridique, il s’oppose à ce qu’une recette soit affectée au financement
privilégié d’une dépense particulière : c’est la règle du non affectation des recettes.

2.5.2. Les dérogations au principe

Les diverses dérogations sont :

 les budgets annexes ;

 les comptes spéciaux du trésor;


 les procédures comptables particulières au sein du budget général de l’Etat, régissant les
fonds de concours ou le rétablissement de crédits;

2.6 La séparation des ordonnateurs et des comptables


Principe de droit budgétaire selon lequel les fonctions d’ordonnateur et celles de comptable
public sont incompatibles. Cette incompatibilité s’étend également aux conjoints des
ordonnateurs qui ne peuvent être, en aucun cas, leurs comptables assignataires.

2.6.1. La justification du principe

Ce principe a été imposé pour permettre d’obtenir une saine gestion des finances publiques.
Pour cette raison, les règles de la comptabilité publique divisent les opérations d’exécution du
budget en deux phases distinctes confiées à des catégories différentes et séparée d’agent
public : les ordonnateurs et les comptables, les conséquences de cette règle sont:
 la division du travail: les ordonnateurs et les comptables publics ont des compétences et
des responsabilités différentes: les ordonnateurs prennent des actes générateurs de
dépenses (engagement, liquidation et ordonnancement ou mandatement) et de recettes
(constatation et liquidation), mais le maniement des deniers publics (recouvrement et
paiement) est réservé aux seuls comptables publics chargés, au nom du ministre des
finances, du contrôle des opérations budgétaires;
 l’unité de caisse : tous les fonds publics étant déposés dans une caisse unique sous le
contrôle du ministre des finances, il en découle que tous les comptables publics lui soient
reliés hiérarchiquement et dépendent de lui pour leur nomination;
 l’aisance du contrôle: les ordonnateurs tiennent la comptabilité des engagements et la
comptabilité des ordonnancements, les comptables publics tiennent les comptes de gestion;
le contrôle est facilité, puisqu’il peut rapprocher les deux comptabilités pour découvrir les
irrégularités éventuelles;

40
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

 la lutte contre la fraude : en interdisant que le même agent puisse engager une dépense et la
payer (ou décider d’une recette et la recouvrer), le principe de la séparation permet d’éviter
les risques de fraude du moment que l’ordonnateur et le comptable public se contrôlent
mutuellement.

2.6.2. Les dérogations au principe

En principe, le contrôle des dépenses publiques ne tolère aucune dérogation, cependant,


parfois l’exécution est assurée par des comptables publics seuls, parfois par des ordonnateurs
seuls :

 l’exécution par les comptables publics seuls : parfois des dépenses peuvent être payées
sans ordonnancement préalable, c’est à dire sans que l’ordonnateur les prescrive chaque
fois (pensions des moudjahidine et les pensions de retraite servies sur le budget de l’Etat,
rémunérations des membres de la direction politique et du Gouvernement, frais et fonds
spéciaux) ;
 l’exécution par les ordonnateurs seuls : un fonctionnaire du service de l’ordonnateur,
appelé régisseur, peut recevoir, dans le cadre de la création d’une régie, des fonds publics
et faire face à certaines menues dépenses dont la nature et le plafond sont fixés par le
ministre des finances.
2.6.3. La violation du principe :

La personne qui viole ce principe encourt des sanctions. La sanction est différente selon que
le principe a été violé par le comptable public ou par l’ordonnateur.
 Sa violation par le comptable : si le comptable public paie une dépense sans
ordonnancement ou sans mandat de paiement, il sera mis en débet ; s’il recouvre de
l’argent sans que la dette ait été régulièrement liquidée par l’ordonnateur ou, sans titre de
perception, il sera déclaré concussionnaire;
 Sa violation par l’ordonnateur : si l’ordonnateur dépense de l’argent public, ou le recouvre,
ou le détient sans autorisation, il sera accusé de gestion de fait, deviendra comptable de fait
et se trouvera, dès lors, soumis aux obligations et à la responsabilité des comptables
publics.
2.7. La spécialité des crédits :

Le principe de la spécialité des crédits signifie que les crédits prévus et autorisés dans le
budget ne constituent pas une masse globale permettant de faire face indifféremment aux
dépenses, mais une série de crédits correspondant à une opération précise, avec un montant
fixé.

41
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

2.7.1. Le principe d’application :

Cette règle concerne la présentation, mais surtout l’exécution des dépenses publiques:

- Les crédits sont affectés et spécialisés par chapitre ou par secteur, selon le cas, groupant les
- Dépenses selon leur nature ou selon leur destination;
- Dans une conception stricte de cette règle, les crédits budgétaires inscrits à un chapitre ou à
un secteur ne peuvent être utilisé dans un autre chapitre ou dans un autre secteur.

2.7.2. Les aménagements au Principe

La règle de la spécialité a l’inconvénient d’être trop rigide; au nom de l’efficacité, des


assouplissements dans l’exécution du budget ont conduit à adopter, dans certaines limites, des
aménagements au principe. Il s’agit :
 des transferts de crédits;
 des virements de crédits;
 des crédits globaux.

3. La nature des opérations exécutées par le trésor public28


Le trésor public a deux types d’opérations, les comptes spéciaux du trésor et les opérations de
la trésorerie qui sont comme suit :
3.1. Les comptes spéciaux du trésor public
Les comptes spéciaux du trésor sont des comptes ouverts pour retracer les opérations de
recettes et de dépenses des services de l’Etat, ils ne sont ouverts que par la loi de finance, ils
ne comprennent que les catégories suivantes :
3.1.1. Les comptes d’affectation spéciale
Le compte spécial ou compte spécial du trésor a pour objet, dans le cadre du budget de l’Etat,
de retracer des recettes affectées au financement des dépenses afférentes à des opérations
déterminées.
3.1.2. Les comptes de commerces
Ils décrivent des opérations de caractère industriel et commercial exécutées à titre accessoire
par certains services publics, civils ou militaire. Les prévisions de dépenses inscrites dans la
loi de finance ont un caractère purement évaluatif, les services peuvent dépasser ce montant si

28
Document du trésor public, direction régionale du budget àAlger « la comptabilité publique » 2008, P50, 51,
52

42
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

les nécessités de leur gestion commerciale l’imposent. Seul est fixé un écart limite entre
recettes et dépenses à ne pas dépasser29.

3.1.3. Les comptes de règlement avec les gouvernements étrangers


Les comptes de règlement avec les gouvernements étrangers est un compte à but d’enregistrer
les opérations effectuées en application d’accords internationaux approuvés par la loi de
finance30 .

3.1.4. Les comptes de prêts


Les comptes de prêts sont des comptes présentés par la loi de finance comme « retraçant les
prêts consentis par l’Etat dans la limite des crédits ouverts à cet effet, soit à titre d’opération
nouvelle, soit à titre de consolidation d’avance »31 .

3.2. Les opérations de trésorerie


Une opération de trésorerie est une action financière affectée à des comptes de trésorerie
distincts dans les conditions fixées par voie réglementaire. Le Trésor public exécute, sous la
responsabilité de l’Etat, des opérations de trésorerie »32 .

Celles-ci comprennent notamment :

 Des émissions et remboursements d’emprunts faits conformément aux autorisations


données par la loi de finances ;
 Des opérations de dépôts sur ordre et pour compte de correspondants du trésor.

Sont définies comme opérations de trésorerie tous les mouvements de numéraire, de valeurs
mobilisables et de compte courant et sauf exception propre à chaque catégorie d’organisme
public, les opérations intéressant les comptes de créances et les dettes33 .

- Les opérations de trésorerie sont exécutées par nature, pour leur totalité et sans contraction
entre elles ;
- Les charges et produits résultant de l’exécution des opérations de trésorerie sont imputés
aux comptes budgétaires.
- Les opérations de trésorerie sont exécutées par les comptables publics.

BIGAUT Ch itian, finan es pu li ues d oit udgétai e le udget de l’Etat, Edition MARKETING, Pa is 1995, P
29

61
30
Article 61 de la même loi
31
Article 59 de la loi n° 84-17 du juillet 1984 relative aux lois de finances.
Article 62 de finances publiques droit budgétaire le budget de l’Etat, Edition MARKETING, Paris 1995
32
33
Ministre des finances direction générale du budget « la comptabilité public » Algérie, novembre 2008 P 75

43
CHAPITRE 1 : Le Trésor public et l'exécution du budget de l'Etat

Conclusion :

Nous déduisons à travers cette étude que le trésor public est un agent de l’Etat, son rôle
principal et de gérer son budget et assurer l’équilibre budgétaire. Il est au même temps
banquier et le caissier de l’Etat, il a aussi un rôle important dans la gestion des comptes auprès
des correspondants du trésor.

44
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Introduction

La fonction essentielle de la comptabilité publique est d’assurer l’exécution du budget en


évitant les abus d’une part et en mettant en place divers contrôles automatiques d’autre part.

Section 1 : Concept de la comptabilité publique

Dans la présente section nous allons étaler la comptabilité publique et ces exécutions des
dépenses.

1. définition de la comptabilité publique1

La comptabilité qui est considérée comme une science d’observation qui permet d’exprimer
une gestion par les chiffres, s’est imposée impérativement comme une nécessité aux
entreprises commerciales.

Cette même nécessité s’est également fait sentir pour les collectivités publiques en raison de
l’importance croissante de leurs tâches.

De ce fait les pouvoirs publics ont été amenés à élaborer un ensemble de règles de
comptabilité pour l’exécution des opérations financières publiques qui se traduisent :

• Au plan technique : les règles de la comptabilité publique sont les règles de la


présentation des comptes publics (nomenclature et plan comptable)
• Au plan administratif : les règles de la comptabilité publique ont pour but de fixé
l’organisation des services des comptables publics
• Au plan juridique : les règles de la comptabilité publique s’imposent aux ordonnateurs
et aux comptables publics pour qu’une opération financière d’encaissement ou de
décaissement soit valide.

Enfin les règles de la comptabilité publique ont pour objet de déterminer les obligations et
les responsabilités des ordonnateurs et des comptables publics.

2. Champs d’application de la comptabilité publique2

1
Document du trésor public « les techniques professionnelles du trésor, la comptabilité publique » année
2013, P4, 5
2
Document du trésor public « les techniques professionnelles du trésor, la comptabilité publique », année
2013, P6

46
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Le droit de la comptabilité publique concerne

- Les opérations de dépenses et de recettes publiques;

- Les agents qui les effectuent ;

- Les personnes publiques pour le compte desquelles elles sont effectuées.

Les opérations financières concernées sont les opérations financières des personnes morales
de droit public qui sont l’Etat, les wilayas les communes et les établissements publics à
caractère administratif sous leur tutelle.

Les opérations financières des entreprises publiques ayant une activité industrielle et
commerciale ne sont pas prises en considération par la comptabilité publique.

Elles sont soumises aux règles de la comptabilité commerciale.

Ces dispositions qui portent sur l’exécution et la réalisation des recettes et des dépenses
publiques, s’appliquent également aux opérations de trésorerie et sur le système de leur
comptabilisation.

3. Les sources des règles de la comptabilité publique

Depuis l’avènement de l’indépendance de l’Algérie et dans l’attente d’un dispositif législatif


et réglementaire proprement algérien, en la matière, l’arrêté de 1950 portant règlement
financier de l’Algérie a été repris pour règlementer l’exécution des opérations financières de
recettes et de dépenses publiques en vertu de la loi n° 157/62 DU 31/12/1962 portant
reconduction de la législation française, sauf dans ses dispositions contraires à la
souveraineté nationale algérienne.

• Les lois de finances adoptées le 1er janvier 1963 et les décrets n° 65/259 et 65/260 du 14
octobre 1965 furent les premiers textes législatifs et réglementaires relatifs à l’exécution des
opérations financières de recettes et de dépenses publiques et à la mise en jeu, de la
responsabilité des comptables publics notamment.
• La codification définitive en la matière, a été instituée par la loi n° 90/21 du 15 aoûte
1990 relative à la comptabilité publique et les textes subséquents.

4. Les principes de la comptabilité publique

47
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Après avoir défini la comptabilité publique, il convient maintenant de présenter ses


différents principes. La gestion financière des personnes publiques obéit à des critères
spécifiques que la doctrine, ensuite les textes et enfin la pratiques ont élaborés peu à peu. La
mise en vigueur de ces principes conditionne toutes les étapes. Il est nécessaire de présenter
et d’analyser les principes qui fondent la comptabilité publique3 .

- Le principe de séparation des ordonnateurs des comptables ;


- La distinction entre l’opportunité et la régularité ;
- La responsabilité particulière des comptables publics ;
- Le principe de non - affectation des recettes aux dépenses.
4.1. Le principe de séparation des ordonnateurs des comptables
L’organisation des finances publiques repose sur un principe essentiel qui est l’intervention,
dans la plupart des opérations des recettes et de dépenses, de deux catégories d’agents qui
sont les ordonnateurs et les comptables publics qui exercent des fonctions différentes mais
complémentaires.

L’objectif de ce principe est donc de permettre une gestion saine des finances publiques,
l’exécution des opérations budgétaires, de trésorerie et sur le patrimoine.

Ce principe signifie que les ordonnateurs n’ont pas le droit d’exécuter les fonctions du
comptable public et inversement. En effet, l’article 55 de loi n° 90/21 du 15 aoûte 1990
relative à la comptabilité publique stiple « les fonctions de l’ordonnateur et celles du
comptable public sont incompatibles »4

Le législateur étend cette incompatibilité aux conjoints dans l’article 56 de la même loi : «les
conjoints des ordonnateurs ne peuvent être, en aucun cas, leurs comptables assignataires».
Le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables présente trois sortes d’intérêts,
celui de la division du travail, celui du contrôle mutuel et celui de l’unité d’action financière.

 La division du travail : le principe de la séparation des fonctions de l’ordonnateur et du


comptable permet d’obtenir une grande compétence des uns et des autres. Décider des
recettes et des dépenses, les encaisser et les décaisser sont des tâches différentes qui
n’exigent pas les mêmes aptitudes. La décision de la dépense ressort de la gestion
administrative et doit être confiée à des fonctionnaires spécialisés dans chaque service public
(les ordonnateurs). Elle s’oppose à l’opération matérielle du comptable qui consiste à
encaisser des sommes ou à les décaisser. Cette seconde tâche est uniforme, elle est confiée à

3
BISSAAD A, « comptabilité publique : budgets, agents et comptes » Ecole national des impots, 2001, P08
4
Article 55 de la loi n° 90/21 du 15 aoûte 1990 relative à la comptabilité publique

48
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

une seule catégorie de fonctionnaires ayant une compétence particulière et relevant de la


tutelle ministère des finances (le comptable) ;

 Le contrôle mutuel : la séparation des ordonnateurs et des comptables permet d’exercer un


double contrôle. Les ordonnateurs ordonnent les recettes et les dépenses mais les comptables
qui reçoivent ces ordres sont tenus de contrôler leur régularité avant d’y donner suite. Si ces
ordres s’avèrent irréguliers, les comptables refusent d’y déférer ;

 L’unité d’action financière : la règle de la séparation permet au ministre des finances


d’exercer un contrôle sur l’ensemble des finances publiques. En effet, en tant que chef
hiérarchique de tous les comptables publics, il a un droit de regard sur l’exécution de
l’ensemble des organismes publics. Ce principe vise à assurer une unité d’action financière
et à maintenir la cohérence de l’Etat lui-même en dépit de la diversité de ses actions.

4.2. Le principe de distinction entre l’opportunité et la régularité


La définition des frontières entre l’opportunité et la régularité demeure une des grandes
problématiques de notre système financier public. Certes, le débat est très ancien, il a suscité
des discussions controversées de la part de la doctrine. Aucune conclusion satisfaisante n’a
été donnée à nos jours pour définir l’étendue et les limites du contrôle exercé par le
comptable sur les actes financiers de l’ordonnateur.

4.2.1. Problème de définition


En premier lieu apparaît la régularité comme la conformité de l’acte aux lois et règlements.
De ce fait, le comptable public agit dans le cadre du respect de la régularité, par contre le
domaine de l’opportunité est réservé à l’ordonnateur qui est également soumis au respect de
la régularité au même titre que le comptable public. Les deux agents chargés d’exécution des
opérations financières agissent à l’intérieur des deux zones qui apparaissent comme
contradictoires alors qu’elles sont en réalité complémentaires.

L’exposé de cette question implique une division en fonction des domaines d’applications.
La détermination de ces domaines résulte de l’application de deux paramètres : le premier
découle directement des textes relatifs à la comptabilité publique ; par contre le second
paramètre est lié à l’appréciation de la gestion. Or, dans la logique de notre système
financier, l’appréciation de la gestion n’est pas reconnue au comptable, elle est expressément
reconnue aux différentes instances de contrôle des finances publiques.

49
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Pour tous ces organismes, il a donc été reconnu qu’au-delà d’un contrôle de légalité, de
régularité destinée à assurer le respect du droit budgétaire et de la comptabilité publique, il y
a place pour une appréciation financière de l’action publique, pour un examen de l’efficacité
économique de la dépense. Ce contrôle de gestion s’exerce, non sur les comptables publics,
comme le contrôle juridictionnel, mais sur les ordonnateurs.

Il en résulte que la gestion d’un comptable public n’est pas appréciée à partir de la notion
d’opportunité mais de la régularité. Cela signifie que ce comptable n’est pas habilité à
examiner l’opportunité d’une dépense publique dont il ne fait pas l’objet d’un contrôle.

Néanmoins, il demeure toujours difficile de tracer une frontière claire entre le contrôle de la
régularité et le contrôle de l’opportunité. Même si la doctrine financière distingue
l’opportunité de fonds de l’opportunité de forme, des zones de questionnement persistent
chez une bonne partie des gestionnaires. La plupart des conflits relèvent de l’appréciation de
l’opportunité de forme. Cette dernière est plus proche de la régularité que de l’opportunité
proprement dite.

Si la régularité signifie la conformité de l’acte aux lois et règlements, l’opportunité est un


ensemble de choix formulés par l’ordonnateur ; ce dernier tire ces choix à partir des
éléments d’appréciation présents devant lui à un moment donné. Dans la pratique
administrative, l’ordonnateur qui est le chef du service, fait appel à ses collaborateurs qui lui
présentent plusieurs formules de réalisation d’une opération tout en mettant en relief la
formule qui présente plus d’avantages à l’administration. Cependant, l’évaluation du degré
de réussite du choix est difficile à évaluer au plan strictement réglementaire. C’est la raison
pour laquelle, l’opportunité a été dissociée de la régularité ; bien que l’ordonnateur reste
tenu de formuler ses choix dans le cadre du respect de la régularité s’il veut que l’opération
soit réalisée et que sa responsabilité ne soit pas engagée.

4.2.2. Les règles de fond et les règles de forme

Le débat est donc partagé par deux thèses; la première consiste à reconnaître au comptable le
pouvoir d’exercer un contrôle sur la régularité de fond des dépenses mises en paiement par
les ordonnateurs; la deuxième, par contre soutient l’idée que le comptable ne pouvait vérifier
que la régularité de forme (extrinsèque) de la dépense. Le contrôle quant au respect des
règles de fond est du ressort des instances de contrôle administratif et juridictionnel.

La majorité de la doctrine financière reconnaît l’existence des règles de fond et des règles de
forme en matière des actes relevant de la comptabilité publique. Ainsi, suivant le premier

50
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

courant, le comptable public n’est pas appelé à examiner les règles de fond avant d’admettre
une dépense au paiement. Les règles de fond concernent plus particulièrement les zones
réservées à l’ordonnateur. Au cas où le comptable a des doutes quant à la sincérité des
pièces de la dépense ou la réalité du service fait, il doit aviser l’ordonnateur et ses
supérieurs: il peut suspendre le paiement et non le refuser. S’il refuse le paiement il va se
substituer à l’ordonnateur et entraverait par ses exigences successives le bon fonctionnement
des services.

Un contrôle de forme est donc le domaine réservé au comptable, il ne doit en aucun cas
élargir ses prérogatives au domaine des règles de fond.

4.3. La responsabilité particulière des comptes publics

Suivant une définition générale, la responsabilité est : « une obligation de réparer le


dommage que l’on a causé par sa faute, dans certains cas déterminée par la loi »5. La
responsabilité est également une obligation morale de réparer une faute, de remplir un
devoir, d’assurer les conséquences de ses actes. La responsabilité des agents publics chargés
d’exécution des opérations financières est une responsabilité déterminée par la loi. Pour le
comptable public, elle découle directement de la définition de ce dernier par l’article (33) de
la loi 90-21 relative à la comptabilité publique. « Est comptable public toute personne
régulièrement nommée pour effectuer des opérations de recouvrement et de paiement, la
garde et la conservation des fonds, titres, valeurs, objets ou matières dont il a la charge ;
ainsi que du mouvement de comptes de disponibilité dont il ordonne ou surveille les
mouvements »6

Le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables attribue à ceux-ci des


fonctions de contrôle et d’exécution des opérations financières et leur réserve le maniement
des deniers publics. Ainsi, à la responsabilité disciplinaire commune à tous les
fonctionnaires et agents publics peut s’ajouter une responsabilité pécuniaire qui sanctionne
l’inobservation des règles de la comptabilité publique et procure la réparation du préjudice
qu’elle a causé. La responsabilité ainsi organisée en matière de comptabilité publique
constitue pour le comptable à la fois une incitation à exercer soigneusement sa mission et
une garantie d’indépendance et d’autorité à l’égard de l’ordonnateur7

4.3.1. Une responsabilité spécifique


5
Dictionnaire HACHETTE, Paris 2009, P1387
6
Article 33 de la loi n° 90-21 du 15 août 1990 relative à la comptabilité publique
7
CHARRIER J, « La responsabilité du comptable public », in comptabilité publique : continuité et modernité
P164

51
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Si le comptable public est un agent de l’Etat, le droit financier enregistre une singularité par
rapport aux autres fonctionnaires en prévoyant une responsabilité « personnelle et
pécuniaire» du comptable public envers l’Etat. Cette responsabilité a un caractère objectif.

Elle est fondée sur la constatation des faits tels que : omission de recette, déficit de caisse,
paiement d’une dépense à tort. Cette objectivité s’explique par le fait qu’elle ne nécessite
pas une appréciation de la conduite personnelle du comptable. Donc, la responsabilité du
comptable public est une responsabilité particulière.

La responsabilité du comptable public obéit à des règles très spécifiques, elle est
immédiatement et automatiquement engagée dès qu’un fait générateur du débet est constaté.

Elle signifie qu’en cas de déficit ou de débet, le comptable public doit solder de ses deniers
personnels les droits dus par les redevables, dont la perception lui est confiée, les paiements
effectués à tort ou les sommes dont il a la garde et qui viendraient à disparaître. L’argument
souvent présenté par les juridictions c’est que la collectivité a subi une perte en deniers, suite
au non - recouvrement d’une recette, au paiement d’une dépense irrégulièrement ou à un
déficit de caisse ; qu’il est nécessaire de le combler des deniers personnels du comptable.

Il s’agit donc d’une responsabilité qui repose sur une faute présumée de la part du
comptable. Les cas où celui-ci peut dégager sa responsabilité sont strictement définis par les
lois et règlements: force majeure, réquisition, admission en non-valeurs.

4.3.2. Operations génératrices de responsabilité

La responsabilité du comptable public est fondée sur les obligations de ses fonctions. C’est
ainsi qu’elle porte à la fois sur les opérations qu’il exécute lui-même et sur les contrôles
qu’il est tenu d’assurer. Les faits générateurs de la responsabilité du comptable public
correspondent exactement aux fonctions qui lui sont attribuées par la loi relative à la
comptabilité publique. Cette responsabilité s’étend, dans le temps, de la date de son
installation jusqu’à la date de cessation de ses fonctions.

Les comptables publics sont responsables en ce qui concerne les faits générateurs suivants :
recettes, dépenses, opérations de trésorerie, préjudice causé à des tiers, conservation des
fonds et valeurs, tenue de la comptabilité et conservation des pièces justificatives,
conservation des biens et droits non pécuniaires. Ainsi, aux termes de l’Art. (45) de la loi 90
21, le comptable public est personnellement et pécuniairement responsable de la tenue de la
comptabilité, de la conservation des pièces justificatives et documents de comptabilité et de
toutes les opérations relatives aux recettes, aux dépenses et aux opérations de trésorerie.

52
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

5. Les agents de la comptabilité publique

L’exécution du budget repose sur le principe fondamental de séparation des ordonnateurs et


des comptables publics, principe consacré par la loi n°90-21 du 15 août 1990 relative à la
comptabilité publique, modifiée et complétée.

La réalisation des opérations de dépenses et de recettes comporte deux phases essentielles:


une phase administrative au cours de laquelle est prise la décision de dépenser ou de
percevoir une recette dont il intervient l’ordonnateur, et une phase comptable au cours de
laquelle est effectué le paiement de la dépense ou le recouvrement de la recette dont il
intervient le comptable public

5.1 Les ordonnateurs


Est ordonnateur public de recettes ou de dépenses publiques, toute personne ayant qualité
au nom des personnes morales de Droit Public qui sont l’Etat, les collectivités
territoriales et des Etablissements publics à caractères Administratif sous leur tutelle pour
contracter, constater et liquider une créance ou une dette ou encore pour ordonner soit le
recouvrement d’une créance soit le paiement d’une dépense8.
5.1.1. Différentes catégories d’ordonnateurs

On trouve plusieurs types d’ordonnateurs qui sont comme sent

5.1.1.1. Les ordonnateurs Primaires ou Principaux

En principe l’ordonnateur primaire ou principal du budget et l’Etat est le Ministre, il émet


les ordonnances directes de paiement au profit des créanciers de l’Etat et des ordonnances
des délégations au profit des ordonnateurs secondaires.

C’est la seule autorité compétente pour décider des recettes et des dépenses intéressant son
département ministériel dans le cadre des prévisions budgétaires. En principe, il y a un
ordonnateur principal par département ministériel, cependant il peut y avoir plusieurs
ordonnateurs principaux pour un même département ministériel.

Pour les établissements publics à caractère Administratif nationaux, l’ordonnateur primaire


est le chef d’établissement.

8
Document du trésor public« la comptabilité public » institution supérieur de gestion et de planification 2008
p 07, 09

53
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Le Wali est l’ordonnateur primaire du budget de la wilaya et le président de l’APC est


l’ordonnateur primaire du budget de la commune

5.1.1.2. Les ordonnateurs secondaires

L’Ordonnateur secondaire est le fonctionnaire qui a reçu du ministre, ordonnateur principal,


une ordonnance de délégation.

C’est une autorité déconcentrée, chargée es-qualité, dans un cadre géographique donné (il
s’agit des directeurs d’exécutif de wilaya), d’exécuter certaines opérations financières à
l’exclusion de tout maniement de deniers.

Il s’agit d’un membre d’une administration locale, organisée selon un type centralisé. C’est
une autorité administrative dont « la compétence se limite à des circonscriptions territoriales
de la collectivité organisée »9 .

5.2. Les comptables publics10

Le comptable public est responsable personnellement et pécuniairement, seul manipulateur


des fonds.
Sont tout agent ayant qualité pour exécrer au nom de l’Etat, d’une collectivité ou d’un
établissement public des opérations soit au moyen des fonds et valeurs dont il à la garde, soit
par virement interne d’écritures soit par l’intermédiaire d’autres comptables publics.
Le comptable public est un fonctionnaire rattaché au ministre des finances. Il est nommé par
ce dernier.

Les tâches qui sont accordé aux comptables publics sont : La manipulation des fonds,

- Payement des dépenses ;


- Recouvrement des recettes ;
- S’occupe de toutes les opérations comptables de l’établissement public à caractère
administratif (titres, valeurs….etc.) ;
- Conservation et garde des documents comptables.

5.2.1. Les différentes catégories de comptables

Il ya deux (02) catégories des comptables publique :

9
Document de trésor public « la comptabilité public » institution supérieur de gestion et de planification
2008 p 11, 12,13
10
Même document p 9.10.11

54
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

5.2.1.1. Les comptables à compétence générale

Sont les comptables directs du trésor. Ils exécutent toutes opérations de recettes et de
dépenses de budget général et des comptes spéciaux du trésor, toutes opérations de trésorerie
et d’une manière générale toute opération de celles dont l’exécution est expressément
confiée à d’autres comptables publics, Ces comptables sont :

A) Les receveurs des régies financières

Est un comptable secondaire, puisqu’il ne rend pas directement ses comptes à la cour des
comptes et que ses opérations sont centralisées par le trésorier de wilaya, mais il regroupe
celles des comptables de son arrondissement.

B) Les comptables subordonnés


Ils sont implantés en principe au niveau central, ils dépendent du trésorier pour les
opérations réalisées pour l’Etat et pour les opérations des communes.11
5.2.1.2. Les comptables à compétence spéciale12

Il s’agit des comptables qui n’ont qu’une compétence d’attribution il s’agit:

A) Des comptables des administrations financières

Sont chargés du recouvrement d’impôts, de taxes, droits redevances, produits et recettes


diverses, ainsi que des pénalités fiscales et frais de poursuites et de justice y afférents. Ce
sont les receveurs des contributions indirectes, de l’enregistrement et des douanes.

B) Des comptables des budgets annexes

Qui a les opérations de recettes, et de dépenses et de trésorerie découlant de l’exécution de


ces budgets mais qui peuvent être chargés d’autres opérations pour le compte du trésor13.

C) Les agents comptables de la dette publique

Décrit les opérations d’émissions et de remboursement des emprunts contractés ou garantis


par l’Etat ; de gestion des titres émis en représentation de ces emprunts, de la loterie
nationale.

11
Document Ibidem, P23

13
Document Ibidem, P23

55
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

D) L’agent comptable central du trésor

Ce sont des agents qui centralisent les résultats des opérations de trésorerie de l’Etat avec les
institutions d’émissions, les organismes internationaux.

6. Le principe de la séparation des fonctions de comptable et d’ordonnateur

Les fonctions des comptables et des ordonnateurs sont incompatibles et c’est le principal
intérêt de la division de travail :

6.1. Rôle des ordonnateurs

La législation financière en énonçant le principe de la séparation, a voulu que les


ordonnateurs aient avant tout le souci d’opportunité.

Les ordonnateurs doivent, avant tout, avoir le souci de l’effort d’initiative, de décision et de
sélection.

La mission essentielle de l’ordonnateur réside dans l’opportunité de l’opération de dépense


ou de recette publique.

Le souci principal pour l’ordonnateur est d’assurer dans le cadre qui leur est tracé, le
fonctionnement aussi rationnel que possible d’un service public14.

6.2. Le rôle des comptables publics15

Les comptables agissent essentiellement dans le domaine de la régularité.

Il est indispensable de confier aux comptables publics de soin de s’assurer que les
ordonnateurs agissent dans le cadre légal et réglementaire.

La mission ingrate des comptables publiques consiste à assurer le respect de la loi et des
règlements, parfois à l’encontre de la volonté des ordonnateurs qui assument le souci
légitime de leur service.

Cette séparation entre les ordonnateurs et les comptables, (c.à.d. entre ceux qui engagent les
dépenses et ceux qui les paient), permet d’organiser un double contrôle.

14
document du trésor public p12.
15
Document de trésor public « la comptabilité public » institution supérieur de gestion et de planification
2008 p12, 13

56
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Celui qui intervient à la fin de la phase de l’opération de dépense aura la possibilité aussi
d’exercer un contrôle sur la gestion du premier et de s’assurer avant la sortie des fonds, que
les opérations ont été régulièrement effectuées.

Ce contrôle ne pourrait s’exercer si le même agent engageait, liquidait, ordonnançait et


payait la dépense.
Cette double responsabilité est la conséquence de la distinction entre l’opportunité et la
régularité16 .

La responsabilité de l’ordonnateur interviendra surtout dans le domaine de l’opportunité.

Au contraire et conformément aux articles n° 41, 42, 43, 45, 50 et 53, la responsabilité des
comptables publics sera plus lourde.

6.3. L’intérêt de la division du travail

La séparation des ordonnateurs et des comptables réalise une distinction rationnelle des
taches. Les décisions de réaliser les recettes et les dépenses d’une part et de réaliser les
opérations d’encaissement et de décaissement d’autre part, constituent des taches différentes
et qui n’exigent pas les mêmes qualités professionnelles.

- La décision de réaliser une dépense publique fait partie de la gestion administrative


suivant la formule « administrer c’est dépenser »
- Elle s’oppose à l’opération matérielle du comptable qui a pour rôle de réaliser les
décaissements ou les encaissements des deniers publics selon une compétence d’ordre
financier et comptable.
- Cet intérêt de la division du travail est encore plus net, plus important si l’on considère
le cas des budgets communaux ou le président de l’A.P.C, élu, est l’ordonnateur.

7. Le champ d’application de la séparation des ordonnateurs et des comptes publics

Les fonctions d’ordonnateurs et de comptables publics sont incompatibles.


En matière de dépense, les exceptions au principe sont extrêmement rares, la séparation est
presque absolue, c’est l’application quasi-absolue de la règle.
Les ordonnateurs sont seuls chargés de la phase administrative qui se termine par l’ordre de
payer.

16
Article n° 36 de la loi 90/21 du 15/08/1990 relative à la comptabilité publique

57
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Sans cet ordre de payer l’ordonnance ou le mandat, le comptable ne peut pas payer les
créances des organismes publics.
 Cas dans lequel il n’y a pas d’ordonnancement

Le ministre des finances dresse la liste des dépenses qui peuvent être payées sans
ordonnancement préalable et feront dans ce cas l’objet d’un ordonnancement des
régularisations après paiement.
Il s’agit de dépenses qui sont payables sans qu’un ordonnancement n’intervienne, quel que
soit le stade de leur exécution. Ces dépenses sont payées sans formalité préalables sur la
simple présentation de titres de créances particuliers (coupon, reçus, livrets et quittances
de pensions etc.…).
La loi et les règlements ont tout prévu y compris le montant et la date d’échéance, il pourrait
s’agir des rémunérations et traitements, des pensions et arrérages et des régies d’avances.
En dehors des dérogations régulièrement admises en matière de dépenses et de recettes, les
ordonnateurs et les comptables publics doivent sous peines de sanctions graves limiter leurs
interventions dans l’exécution du budget en se conformant à leurs attributions propres.
La sanction est différente selon qu’il s’agisse du comptable ou de l’ordonnateur.

Section 2 : Contrôle et exécution des recettes et des dépenses


Les procédures de contrôle et d’exécution des recettes et des dépenses publique obéissent à
des règles strictes : il existe, ainsi, pour chacune d’entre elle, une procédure de droit
commun et des procédures dérogatoires visant à faciliter le contrôle et l’exécution
budgétaire dans certaines hypothèses particulières.

1. Contrôle et exécution des recettes

Les créances de l’Etat et des autres organismes publics sont constatées et liquidées par les
ordonnateurs qui émettent des titres de perception et les notifient aux comptables qui les
recouvrent. Il est donc possible de distinguer la phase administrative et la phase comptable.

1.1. Contrôle des recettes

Le contrôle des recettes budgétaire, passe par deux procédures.

1.1.1. Le contrôle de l’autorisation de percevoir les recettes

Les comptables sont tenus de vérifier le fondement légal, réglementaire ou juridictionnel des
recettes publiques. Ils n’ont pas à en vérifier l’exactitude matérielle, que le débiteur peut
contester devant l’administration.

58
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

1.1.2. Le contrôle des réductions et annulations des ordres de recettes

Les ordres de réduction ou d’annulation d’ordres de recettes antérieurs sont émis par les
ordonnateurs. Il y a plusieurs motifs possibles de réduction ou d’annulation. Le rôle du
comptable est limité lorsqu’il y a eu erreur lors de l’émission de l’ordre de recettes. Lorsque
la réduction ou l’annulation est accordée pour un motif d’opportunité, il vérifie le fondement
légal de la réduction ou annulation.

1.2. l’exécution des recettes


Aux termes des dispositions des articles 14 et 15 de la loi n° 90-21, la procédure normale
d’exécution des recettes publiques incombe séparément aux ordonnateurs et aux comptables
et doit être réalisée par des actes de constatation, de liquidation et de recouvrement.
La procédure d’exécution des recettes est donc dominée par le principe fondamental, en
comptabilité publique, de la distinction des opérations administratives et des opérations
comptables.

1.2.1. La phase administrative (les ordonnateurs)

La phase de l’exécution administrative des recettes est celle au cours de laquelle sont
effectuées les opérations indispensables au recouvrement ultérieur. Celle-ci suppose
préalablement la constatation et la liquidation des créances qui doivent être arrêtées en droit
et dans leur montant.

En principe, l’ensemble de la phase administrative est attribuée aux ordonnateurs.


Cependant, seule la mise en recouvrement est de leur compétence exclusive. Les opérations
de constatation et de liquidation peuvent être faits en effet par des fonctionnaires ou des
agents publics n’ayant pas la qualité d’ordonnateurs ainsi par exemple les impôts sont
installés et liquidés par les agents de l’administration fiscale.

1.2.1.1. La constatation des créances publiques


Les créances publiques trouvent leurs origines dans les lois et règlements, conventions ou
décisions de justice. La constatation des droits est une opération est juridique. Elle consiste
à s’assurer de la réalité Des faits générateurs des créances publiques.

A. Constations des faits générateurs des créances fiscales


Comme toute recette publique, la recette fiscale donne lieu à trois opérations : l’assiette, la
liquidation et le recouvrement. L’assiette de l’impôt c’est l’ensemble des opérations
administratives qui ont pour but de rechercher et évaluer la matière imposable.
L’administration est chargée de constater les droits en utilisant plusieurs méthodes. Les faits

59
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

susceptibles de faire naître une créance fiscale sont variés :

- Le versement de salaire pour l’impôt sur le revenu global ;

- Les bénéfices réalisés par les sociétés pour l’impôt sur les bénéfices des sociétés ;

- La livraison d’un bien pour la taxe sur la valeur ajoutée ;

- La réalisation de certains actes juridiques (ventes, donations, baux) pour les droits
d’enregistrement et du timbre.

B. Constatation des créances autres que fiscales et domaniales


Dans cette catégorie de recettes sont regroupées toutes les créances et droits prévus par la
loi, une convention où nées à la suite d’une décision de justice portant réparation d’un
préjudice causé à l’administration. Les exemples sont multiples, comme les rémunérations
pour services rendus où l’ordonnateur a un rôle actif à jouer en matière de constatation des
droits et leur liquidation.

1.2.1.2. L’établissement des recettes

C’est la détermination des causes pour lesquelles une collectivité locale ou un établissement
public local va pouvoir réclamer à un administré une ou plusieurs prestations pécuniaires.

Par exemple, l’occupation d’un local à usage d’habitation permet à la commune de réclamer
le versement de la taxe d’habitation.

Il appartient à l’ordonnateur de constater les droits de créance de la collectivisé. Les droits


de créance peuvent être matérialisés par des certificats ou arrêtés émis par le préfet et par les
directeurs des administrations financières, des baux, des contrats, des décisions de justice,
des testaments, des états de recouvrement, des relevés justificatifs dressés par les régisseurs
de recettes.

1.2.1.3. La liquidation
Après avoir constaté leur existence juridique, l’ordonnateur doit déterminer le montant des
droits de l’organisme public. Il doit arrêter le montant de la dette. Cette opération matérielle
consiste en l’application des bases et taux fixés par les lois, règlements, les décisions de
justice et les conventions.

Les modalités de la liquidation de la plupart des créances sont fixées par les lois de finances
mais également par d’autres textes législatifs et réglementaires. C’est le cas pour les
créances non fiscales : domaniales, taxes et redevances, intérêts afférents aux avances et

60
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

prêts consentis par l’Etat.

Il est possible que le montant de la créance soit liquidé directement par le juge comme pour
les créances résultant d’amendes, de condamnations pécuniaires et de réparations
prononcées par une juridiction au profit de l’organisme public.

En matière de recettes, l’ordonnateur se limite parfois à constater les droits de l’organisme


public ; l’opération préalable d’assiette ou de détermination de la créance incombe à une
autre autorité. Les créances nées au profit des organismes publics à la suite d’actes ayant
force exécutoire telles les décisions de justice ou les conventions, sont liquidées directement
par l’auteur de ces actes. Dans ce cas, l’acte vaut titre de recette et peut être transmis
directement au comptable public aux fins de recouvrement. Lorsque le processus
d’exécution des recettes publiques est informatisé, c’est l’ordonnateur qui liquide la créance.

En principe, après avoir constaté et liquidé les droits, l’ordonnateur doit émettre un ordre de
recette qui permettra au comptable d’encaisser la recette correspondante.

1.2.1.4. Emission du titre de recettes


Le titre de recette est l’acte par lequel l’ordonnateur, après avoir liquidé la recette, demande
au comptable de procéder à son recouvrement.

Généralement, c’est l’émission d’un avis d’imposition sur lequel figure outre les
coordonnées du redevable, le montant de la somme à payer, la date de mise en recouvrement
ainsi que la date limité de paiement.

L’élaboration de ce document donne lieu à l’établissement d’un rôle de contributions, taxes


et perceptions. C’est un registre sur lequel figure le nom des contribuables et le détail des
sommes à payer par chacun d’entre eux.

Les titres de recettes non émis par l’ordonnateur doivent être revêtus de son visa.

Certains documents valent titre de recettes dès qu’ils sont signés de l’ordonnateur.
Les titres peuvent être individuels ou collectifs. La forme et le contenu des titres de recettes
sont fixés par une circulaire interministérielle de janvier 1975.

La loi no 94-173 du 22 juin 1994 crée au bénéfice du préfet une procédure d’émission
d’office. Elle permet à ce dernier de veiller au respect des décisions de justice portant
annulation d’une délibération entraînant une dépense pour la collectivité. C’est l’institution
d’une procédure d’émission d’office des états de recouvrement de créances nécessitées par
l’exécution d’une décision de justice.

61
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Cette loi complète la loi n° 80-539 du 16 juillet 1980 relative aux astreintes en matière
administrative et à l’exécution des jugements par des personnes morales de droit public.
L’émission d’office de l’état du recouvrement par l’ordonnateur passe en force, est posée en
principe pour les décisions. Les délais de mise en œuvre sont fixés à deux mois :
l’ordonnateur dispose donc de deux mois pour émettre l’état nécessaire au recouvrement de
la créance à partir de la notification de la décision de justice.

1.2.2. La phase d’exécution de comptable (le recouvrement)


Elle intervient dès la prise en charge par le comptable, qui doit porter dans ses écritures
l’ordre de recettes et qui est tenu d’opérer certains contrôles préalablement à l’opération
d’encaissement.
En recettes, les contrôles que les comptables doivent exercer portent sur l’autorisation de
percevoir ainsi que, sur la régularité des réductions et annulation de recettes. Toutefois, le
contrôle tendant à s’assurer de l’autorisation de percevoir est largement formel ; il consiste à
vérifier par exemple que la perception des recettes fiscales et parafiscale a bien été autorisée
par la loi de fiances de l’année. Au cas exceptionnel et bien improbable où celle-ci n’aurait
pas été votée, le recouvrement par le comptable de recettes non autorisées est réputé nul et
engage sa responsabilité.
Une fois les opérations de contrôle faites, le comptable doit ensuite poursuivre le
recouvrement proprement dit de la créance pour la bonne fin du quelle il est tenu de faire
toutes les diligences nécessaires, notamment employer toutes les voies de sûreté et de
recouvrement à sa disposition. En recettes, c’est là que se situe la responsabilité principale
des comptables, qui sont tenus de justifier à la clôture de l’exercice, ou à l’expiration des
délais règlementaires, de la réalisation des droits pris en charge. On relèvera que la
prescription des droits n’est pas une cause d’exonération de la responsabilité des comptables
(sauf si celle-ci était intervenue avant leur entrée en fonction) dès lors qu’il leur appartient
de veiller à interrompre la prescription. Faute de l’accomplissement de cette obligation, les
droits non recouvrés et prescrits sont mis à la charge personnelle du comptable.

1.2.3. Les procédures dérogatoires d’exécution des recettes publiques

Certaines opérations dérogent traditionnellement à la procédure de droit commun, soit à


raison de la nature des recettes concernées soit à raison des modalités de leur établissement ;
il s’agit par exemple de recettes qui, n’ayant pas un caractère défini (avances, acomptes sur
travaux), peuvent être encaissées sans liquidation préalable qui n’interviendra
qu’ultérieurement. Tel est encore le cas des recettes dites perçues au comptant, parce que
déclarées et établies directement par le débiteur, et qui sont encaissées par le comptable sans

62
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

besoin d’un ordre de recette (c’est le cas notamment des taxes sur le chiffre d’affaires, de
l’impôt sur les sociétés, des droits d’enregistrement)

Aussi, il peut être dérogé à la procédure de droit commun par la création de régies de
recettes dans lesquelles une même personne assure, pour le compte et sous le contrôle des
comptables, l’ensemble des opérations d’exécution, c’est-à-dire de constatation, de
liquidation, de recouvrement. La technique est utilisée aux fins d’atténuer les inconvénients
de la procédure générale (lourdeur des circuits, lenteur) dans certains services administratifs
donnant lieu à une rémunération (enseignement, musées…). La création de régies des
recettes doit être autorisée.
2. Contrôle et exécution des dépenses

Les procédures d’exécution et de contrôle des dépenses publiques, s’effectuent sous un


certain nombre d’opérations consécutives chacune ayant un objectif différent particulier.

2.1. Contrôle des dépenses

Le contrôle des dépenses est confié à l’ordonnateur et au financier (agent lié directement au
ministère). L’exercice de la fonction de contrôle des dépenses engagées a pour objet :

- De veiller à la régularité des engagements des dépenses par rapport à la législation en


vigueur ;

- De vérifier préalablement la disponibilité des crédits ;

- De confirmer la régularité par un visa sur les documents relatif aux dépenses, ou les cas
de la nature de l’acte ;

- De conseiller l’ordonnateur au plan financier ;

- D’informer mensuellement le ministre chargé des finances sur la régularité des


engagements et sur la situation d’ensembles des crédits ouverts et des dépenses engagées.

Les agents chargés de l’exercice de la fonction de contrôle des dépenses engagées sont
nommés par le ministre chargé de finances.

2.2. Exécution des dépenses

Exécuter le budget c’est réaliser les opérations financières qui y sont prévues et autorisées.
C’est s’acquitter des dépenses et percevoir des recettes. L’exécution est régie par le principe
de séparation des ordonnateurs et des comptables.

2.2.1 Phase administrative

La phase administrative elle comprend trois éléments essentiels


2.2.1.1 L’engagement

63
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

L’engagement n’est pas exactement un acte de décision liée dés lors qu’il ne se termine pas
toujours à constater une dette préexistante mais qu’il peut la créer.
En dépense, l’acte d’autorisation budgétaire n’ouvre qu’une simple faculté de dépenser, sauf
les cas ou une dette existe préalablement.
L’engagement c’est comme « l’acte par lequel un organisme public crée ou constate à son
encontre une obligation de laquelle il résultera une charge »

Il peut donc être analysé comme le fait générateur de la dépense lorsqu’il ne se borne pas à
constater l’obligation de dette mais qu’il est susceptible de la créer.

Disposant d’une large initiative, les services dépensiers doivent néanmoins respecter les
principes budgétaires, en particulier la nécessité d’un acte d’autorisation préalable, la
spécialité et la limitation des crédits. Aussi bien distingue-t-on deux aspects de l’engagement
d’une part l’engagement juridique, qui est l’acte ou les faits dont découlent les dettes (par
exemple la passation d’un contrat de marché), et qui peut résulter d’autres personnes que
l’ordonnateur ; d’autre part l’engagement comptable, qui consiste à réserver dans les
écritures aux fins de ladite opération les crédits nécessaires et assurer ainsi leur
indisponibilité, qui est du seul ressort de l’ordonnateur17 .
A) L’engagement juridique

C’est l’acte par lequel l’Etat crée ou constate une dépense, Etant donné que les actes
présentent des caractères différents et ne présentent pas toujours la même forme et les
mêmes caractéristiques juridique, il y’a lieu de rappeler que les acte varient selon la nature
des dépenses.
Certaines dépenses proviennent de l’application des dispositions législatives ou
réglementaire. Dans ce cas, le droit de payer les créanciers de l’Etat est indépendant de toute
décision administrative, l’Administration devra seulement constater et liquider le droit de
chaque créancier.
D’autres, au contraire, découlent de l’acte individuel accompli par les fonctionnaires
habilités à engager des dépenses.

B) L’engagement comptable

L’engagement comptable précède l’engagement juridique, c’est l’affection d’une partie des
crédits budgétaires à la réalisation de la dépense résultant de l’engagement juridique.
Du point de vue financier, il apparait comme une promesse d’être payé et du point de vue
administratif, il s’analyse comme la consignation d’un crédit c’est pour quoi, la tenue de la
17
MIchell bouvier marie christineesclassan et jean piere , finance publique 6 emeèdition paris 2002 p384

64
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

comptabilité des engagements est la condition d’une bonne gestion financière, il est donc
indispensable de connaître à tout moment le montant cumulé des dépenses engagées afin de
pouvoir comparer le montant des autorisations budgétaires et dégager ainsi les crédits en
raison de l’importance de l’engagement qui rend l’Etat ou l’organisme public débiteur, les
actes d’engagement font l’objet d’un contrôle particulier, le contrôle des dépenses engagées.
Qui est exercé par le contrôleur financier ou le trésorier-payeur régional.

2.2.1.2 La liquidation

La liquidation a pour effet de rendre les dettes certaines dans leur principe et dans leur
montant. Le processus de liquidation englobe deux aspect : en premier lieu celui de la
constatation ou vérification de la dette, en second lieu, son calcul proprement dit.
L’obligation de constatation de la réalité repose sur une règle ancienne, celle du service fait,
au terme de laquelle le paiement des dettes des organismes publics est subordonné à
l’exécution conformément aux stipulations initiales. Ce n’est qu’ensuite que peut intervenir
la liquidation au sens strict du terme, qui consiste à calculer ou vérifier le montant de la
dette.
« Les opérations matérielles de constatation et de liquidation proprement dites peuvent être
accomplies par des agents publics qui ne sont pas ordonnateurs »18 .

A) La constatation de service fait

L’engagement de la dépense ne rend pas l’Etat débiteur, il constitue seulement l’acte


préalable à la naissance de la dette. Cette étape se charge de constater que la dette est bien
née et pour cela, il s’agit de s’assurer que le bénéficiaire qui réclame sa création a bien
rempli ses obligations. C’est l’accomplissement de ces obligations qui fait naitre la dette de
l’Etat à la charge du trésor public.
B) La liquidation proprement dite

Elle se borne seulement à calculer le montant exact de la dette de l’organisme et de vérifier


que celle-ci est bien exigible.

2.2.1.3 L’ordonnancement

L’ordonnancement est « l’acte administratif donnant conformément aux résultats de la


liquidation, l’ordre de payer la dette de l’organisme public »

L’ordonnancement est une phase capitale dans l’exécution des dépenses, les créanciers ne

18
Michel bouvier op-cit p385

65
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

peuvent être payés sans l’intervention de cet acte. Le principe est que les ordonnateurs ne
sont soumis à aucun délai impératif d’exécution et disposent d’un pouvoir discrétionnaire en
la matière. Toutefois, en vue d’une meilleure protection des créanciers contre les risques
excessifs de retard ou même l’inexécution des obligations.19

2.2.2 la phase d’exécution comptable

Cette phase est effectuée par le comptable publique et en la présente comme suit

2.2.2.1 le paiement

Elle intervient dés la transmission de l’ordre de paiement ou comptable par l’ordonnateur.


A) La phase de paiement
N’est pas une phase de seul décaissement des fonds.

Au préalable de celui-ci, le comptable est tenu, comme on l’a vu, de contrôler la régularité
de l’ordre de paiement et des pièces justificatives réglementaires qui l’accompagnent.
Les éléments de ce contrôle, qualifié encore de contrôle de l’égalité externe, en opposition
au contrôle de l’égalité sur le fond qui n’incombe pas au comptable.
Le comptable doit s’assurer de la signature et du nom de l’ordonnateur compétent, de la
responsabilité des crédits et de l’exacte imputation de la dépense aux chapitres concernés, il
doit vérifier également que les engagements et les ordonnancements ont bien été soumis au
contrôle préalable (visa du contrôleur financier), il doit en outre s’assurer de la justification
du service fait et de la justesse des calculs de liquidation, il doit enfin vérifier l’éventuelle
application des règles de prescription.
Dans le cadre de ce contrôle qui est matériellement important, les pouvoirs du comptable
sont toutefois limités, d’une part, ils sont restreints par la nature même du contrôle, qui n’est
comme on l’a dit qu’un contrôle de régularité formelle, non un contrôle sur le fond, d’autre
part, il sont limités à l’égard de l’ordonnateur. Le comptable ne peut et ne doit refuser le
paiement que lorsque les pièces justificatives réglementaire font défaut ou lorsqu’elles sont
irrégulières en la forme (absence de visa du contrôleur financier, défaut d’indication du
service….). Si l’irrégularité relève d’un défaut de légalité ; ou en cas de doute comptable au
regard de celle-ci, ce dernier ne peut que suspendre le paiement et en avertir l’ordonnateur,
c’est ainsi, par exemple, que les comptables n’ont pas le pouvoir d’opposer par eux-mêmes
la prescription qui est de la compétence de l’ordonnateur, ils doivent suspendre le paiement
des dettes prescrites et informer ce dernier.
Enfin, même en cas de refus d’exécution du comptable, l’ordonnateur dispose dans certains
19
Michel bouvier opcit p386

66
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

cas et sous sa responsabilité, de la possibilité d’utiliser la procédure de réquisition de


Paiement qui lui permet de passer outre le refus opposé par le comptable d’exécuter l’ordre
de paiement.
Cette procédure ne peut être utilisée cependant dans le cas d’irrégularités substantielles,
telles l’insuffisance ou l’absence de crédits, le défaut de visa du contrôleur financier ou
encore l’absence de justification du service fait.
Tenu par ailleurs de déférer sans délai à l’ordre de réquisition, mais sa responsabilité étant
dégagée, le comptable doit l’adresser au ministre des finance qui le transmet au procureur
général prés la cour des comptes ou, s’il s’agit d’un comptable de collectivité locale ou d’un
établissement public local, à la chambre régionale des comptes.

B) L’opération de paiement
Proprement dite qui suit celle du contrôle, doit être constatée en écritures et avoir lieu
selon les modalités de paiement admises pour les dépenses publiques (espèces, chèques,
sur le trésor, virement de compte). On observera que les organismes publics peuvent
opposer la compensation à leurs créanciers si ceux-ci se trouvent en même temps etre
leurs débiteurs (alors que pour les recettes publiques prévaut au contraire l’interdiction de
la compensation)20

20
Art. 7 du décret exécutif n° 91-313 du 7 septembre 1991, fixant les procédures, les modalités et le contenu
de la comptabilité des ordonnateurs et des comptables publics.

67
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Schéma : les phases d’exécution des dépenses publiques

Transmission des

Simultanément
fiches
Engagement d’e gage e t et
Effectué par
des mandats de
l’ordonnateur matérialisé
Par u e fiche d’e gage e t l’ordo ateur

Liquidation

La phase Effectué par l’ordonnateur Vérification de la


elle consiste En le calcul du
conformité des
montant de la dépense
administrative publique mandats aux lois
et règlements en
vigueur par la
trésorerie de la
wilaya
Mandatement

Effectué par l’ordo ateur


matérialisé par un mondât

Ad issio d’u
mandat et
établissement des
fiches de
La phase Paiement paiement pour
Effectué par le comptable règlement des
Comptable public matérialisé par une dépenses
fiche de paiement
publiques

Source : établie à base de précédentes.

70
CHAPITRE 2 : La comptabilité publique et l’exécution du budget

Conclusion :

Enfin, dans ce chapitre nous avons constaté que les opérations budgétaires et financières de
l’Etat s’effectuent au niveau du trésor public en utilisant une comptabilité publique
exécutée par les différents agents publics qui sont les ordonnateurs et les comptables
publics.

La comptabilité publique est donc un ensemble de dispositions législatives et


réglementaires permettant d’assurer l’exécution fidèle du budget de l’Etat et des autres
opérations financières des organismes publics.

71
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

Introduction

Le développement local est apparu dans un contexte où la vision centralisée de l’Etat était
critiquée par certains acteurs locaux. Ces derniers considéraient que le développement d’un
territoire devait prendre en compte les besoins et les aspirations des habitants. Une nouvelle
logique d’autonomie est alors revendiquée vis-à-vis des centres décisionnels, politiques ou
économiques. Le développement local se rapporte ainsi à des actions partenariales entre des
acteurs intéressés à l'amélioration des conditions de vie dans leur environnement immédiat. Il
s’agit d’une vision « du local dans le global », où le territoire est considéré comme un système
en relation avec d'autres systèmes et acteurs. Il doit être global et multidimensionnel, basé sur
des logiques culturelles, économiques et sociales qui améliorent le bien-être d'une société.
Nous avons abordé dans le premier chapitre les éléments que nus avons jugés essentiels
d’aborder pour cerner aussi bien la notion de trésor public ainsi que des outils qui lui sont
rattachés , en l’occurrence le Budget et la comptabilité publique.
Le chapitre suivant a pour objet de mettre en avant la notion de développement local avant de
la mettre en relation avec celle du trésor public. En effet, il nous semble important de
comprendre les principes de développement local avant de lui associer cet acteur qui est le
trésor public et d’en comprendre ses implications.
Les deux premières sections concerneront le développement local ainsi que les stratégies de
développement local. La dernière section quant à elle traitera du rôle du trésor dans le
développement local.
Section 1 : Généralité sur le développement local

Cette section abordera des concepts relatifs au développement local, son contexte
d’apparition ainsi que les acteurs qui y interviennent.

1. Origine du concept du développement local :


Le développement local est un concept qui est apparu, premièrement, dans les pays
occidentaux. Il est considéré comme faisant partie des nouveaux paradigmes, cadres
d'analyses et d'interventions pour venir à la ressource des économies européennes en proie à
des difficultés. Le développement local s'exerce sur un espace déjà constitué ou à constituer
donc sur un territoire réduit. Le concept est né en France dans les années 1950 à partir d'une
prise de conscience des politiques d'aménagement du territoire mises en œuvre pour
corriger les grands déséquilibres géographiques et socio-économiques qui pouvaient
s'appuyer que sur une mobilisation des volontés locales. On parlait alors de « développement

69
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

endogène » pour reprendre l'expression de FRIEDMAN et STÖHN. A travers une approche


volontariste axée sur un territoire restreint, ils concevaient le développement local comme
une démarche partant du bas d'où l'appellation développement par le bas, privilégiant les
ressources endogènes ou locales. De même, on parle de développement communautaire tout
en insistant et en mettant en exergue les initiatives populaires.1
D'autres auteurs situent l'émergence du concept dans les années 1970. Mais, il faut retenir
que, l'idée de développement local est apparue en réaction aux modèles d'analyse
traditionnels (modèle de la base économique, pôle de développement...), et aux politiques
régionales axées sur les subventions pour l'implantation d'entreprises. Dés lors, il a fallu
imaginer des moyens qui permettraient de miser sur les entreprises locales et sur l'esprit
d'entreprise, ainsi que sur les capacités d'innovation du milieu afin de créer ou de renforcer
les avantages comparatifs d'une localité, d'en assurer le développement2.
Le développement local apparaît ainsi comme « un modèle alternatif » de développement
qui est décliné dans la littérature sous le vocable de « développement endogène », de
« développement par le bas » ou encore de « développement communautaire ».3

2. Quelques auteurs de développement local :

Parmi les auteurs qui ont abordé la question du développement local nous pouvons citer :
 Bernard Pecqueur : qui définit le développement local comme l’expression d’une
solidarité d’individus désireux de mettre en valeur leurs ressources humains, physique et
financières. Ces actions ont pour effet de permettre aux populations de satisfaire leurs
besoins tout en exerçant un certain contrôle sur leur devenir4 .
 Xavier Greffe : le développement local c’est les pratiques dirigistes de
l’aménagement du territoire fondées sur des logiques sectorielles de filières. Faisant appel au
sentiment d’appartenance des habitants à leur lieu de vie, il propose de prendre en compte
leurs attentes et de susciter chez eux des initiatives dans tous les domaines pouvant contribuer
à lui assurer un développement socio-économique harmonieux.5
 P.DECOSTER : le développement local est un processus collectif d’innovation
territorial inscrit dans la durabilité qui s’enracine dans un territoire pertinent , il y fédère et

1
Katalyn kolosy, developpemnt local 2001
2
Marie poleze,2005,economie urbaine et règional ,paris op,cit,183
3
Marie poleze,2005,economie urbaine et règional,paris op,cit,184
4 bernard pecqueur , developemnt loca, 2eme edition,paris,2000,132p
5
xavier greffer ,development local ,paris, 2002,200p

70
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

organise en réseau les acteurs économiques , sociaux , environnementaux et culturels, pétris


d’une culture commune de projet dont la finalité est un bien-être collectif et centralisé.6

Enfin on peut ressortir quelques caractéristiques communes par ces définitions de


développement local qui sont la valorisation des ressources locales la satisfaction des besoins
locaux, la volonté communautaire et la régulation à l’échelle locale. Et pour ce faire,
l’intervention de tous les acteurs devient importante et chacun contribue à sa manière dans ce
développement local, le trésor public y compris.

3. Les acteurs de développement local7 :

Le terme d’acteurs ne doit pas être compris dans un sens limité. Ne sont pas parties prenantes
les seules personnes ayant une action directe dans le développement, mais toutes structures
organismes et personnes qui par leur mission ou leur action ont une place et un rôle dans les
échanges locaux.

De ce fait, il importe de prendre en considération tous les acteurs de développement sans


exception, il faut pouvoir les identifier en précisant d’une part les missions, moyens, champs
d’intervention et contribution de chacun deux et, d’autres parts, leur relation, les leaders et les
réseaux de communications existants ou a constituer.

Nous pouvons résumer les acteurs de développement local sont comme suit :

3.1 Les entreprises :

Les entreprises ne sont souvent considérées que comme les bénéficières des politiques de
développement local.

Le départ d’un établissement d’un grand groupe, la fermeture d’une entreprise constituent un
traumatisme dont le patronat local ne se désintéresse .Les entreprises en place sont impliquées
dans les dispositifs de reconversion qui se mettent en place par le biais des unions patronales.
les initiatives pour limiter le choc ,tant auprès des salariés de l’établissement que des sous –
traitants ,prennent des formes très variées, allant des contacts des entreprises locales
susceptibles d’embaucher le personnel licencié, a des actions collectives auprès des

6
pecqueur , paris 1989,106p
7
Pecqueur, paris 1989.

71
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

responsables politiques nationaux en passant par la mise en place de dispositifs de


reconversion .

Dans les années 1970, les charbonnages de France ont crée une société financière de
reconversion pour participer le « ré industrialisation » des bassins miniers en crise. Autre
précurseur, Elf Aquitaine a également utilisé ce type de gestion de la contraction d’activité sur
le site de Lacq, dont le déclin était prévu dés le début des années 1960 .Des sociétés
financières de reconversion ont été mises en place, ainsi par Usinor Sacilor, Bull, Pechiney,
Michelin,Elf,Saint –Gobain…Elles peuvent compter plusieurs centaines de salariés et
intervenir dans plusieurs bassins d’emploi.

Ces efforts sont relayés par ceux des municipalités qui peuvent apporter des participations
financières aux sociétés de reconversion, qui entreprennent des démarches auprès des
repreneurs pour les locaux, exercent des pressions politiques auprès des pouvoirs nationaux,
etc.

A coté de ces interventions des grandes entreprises dans le développement local, il existe,
bien sur, des interventions des petites et moyennes entreprises, qui prennent notamment la
forme d’interrelations étroites entre elles. Mais elles sont plus difficiles a appréhender et
restent de domaine de l’étude de cas.il semble pourtant que la création et du développement
des entreprises est supérieure dans les zones dotées d’une structure de petites entreprises.

L’étude du rôle des entreprises dans le développement local présente des difficultés dues a
confusion entre la capacité des acteurs a s’organiser spontanément et l’action des pouvoirs
publics en vue de favoriser les coopérations

3.2 Les collectivités locales8 :


Les actions en faveurs de développement économiques sont qualifiés de local en raison de
l’espace concerne mais aussi des initiateurs de la politique,
En effet l’ensemble des collectivités local et petites communes aux régions les plus puissantes
en passent par l’échelon intermédiaire du département se sont engagées dans le
développement local

8
pecqueur , paris 1989,106 p

72
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

La création, en février 1992, de communautés de villes et de communautés de communes


ayant pour compétences obligatoires l’intervention économique et l’aménagement de
l’espace instaure un nouvel acteur clef de l’interventionnisme local.

Malgré la priorité affirmée de la région en matière de développement local, certains estiment


que son rôle effectif est loin d’être aussi important qu’il pourrait l’être. L’intervention des
régions est certes sortie du cadre étroit défini par les lois de décentralisation ,donnant lieu a
une diversité remarquable d’initiative –promotion de nouvelle technologies, aide au transfert
de technologie au bénéfice des petites et moyennes entreprises ,parcs scientifiques, ct .sans
pour autant asseoir vraiment leur rôle économique .Les régions sont restées relativement en
retrait dans le domaine du développement économique, en raison a la fois de la définition
d’un cadre d’action trop étroit ,du manque de moyens-malgré l’augmentation rapide des
budgets régionaux et de l’absence de relation clairement définies avec les autres niveaux
administratifs .

Il existe en effet, dans certains cas, une logique de rivalité et de surenchère entre collectivités,
en particulier entre la région et la principale métropole régionale. Par ailleurs, la région reste
souvent cantonnée dans le rôle de relais des initiatives de l’Etat.

Ainsi, si les régions sont devenues plus interventionnistes dans le domaine du développement
local, leur politique comparée à celle des autres collectivités parait encore timide. Ce constat,
toute fois, peut être nuancé si on tient compte de la jeunesse des régions et de leur grande
capacité d’adaptation et d’innovation
Enfin, il existe des différences non négligeables entre les régions, dont certains, comme la
région Rhône-Alpes, ont mis en place de longue date des politiques de développement
économique dynamique.

3.3 Les chambres de commerce et d’industries :


Les chambres consulaires qui comprennent les chambres d’agricultures les chambres des
métiers et plus particulièrement les chambres de commerce et l’industrie tiennent une
indépendance des pouvoirs publics. Elles jouissent d’une grande autonomie financière grâce a
leurs recettes fiscales et parafiscales de plus elle représente directement les intérêts des
entreprises qui sont toutes liées a une CCI (chambre de commerce d’industrie) leur action
peut prendre des formes variées de la formation a la gestion de ports ou d’aéroports.

3.4 Les politiques publiques:

73
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

Les politiques publiques ne font pas réellement de développement local, mais elles aident et
encouragent un développement par un certain nombre de mesures, de lois et d’initiatives.
Mais il y est difficile d’instaurer un partenariat entre les politiques publiques et les initiatives
de développement local. Les politiques publiques en appuyant des acteurs locaux dans leurs
démarches leur donnent une certaine légitimé et donc une certaine efficacité

Dans ce cas, l’Etat ne s’est guère penché sur la question de développement local que par le
biais de ses politiques spatiale et régionale c’est a dire dans le cadre de l’aménagement du
territoire politiques qui, au fil des années, s’est de en plus rapproché d’une politiques de
l’emploi. L’Etat s’est trouvé jusqu'à présent plus en situation d’ignorance du terrain local ou
d’abandon de ses préoccupation à d’autre niveaux administratifs que de réel organisateurs du
cadre développent local. Il lui reviendrait pourtant d’appuyer de manière positive les
initiations de créer un environnement favorable que les collectivités locals peuvent adapter
localement, ou encore de favoriser les meilleurs informations sur les différentes initiatives9 .

3.5 Les anciens acteurs de développement local:

Les programmes et projets de développement local ont été le résultat d’une gestion étatique,
administrée dans laquelle la majorité des acteurs travaillaient pour « l’Etat providence » les
décideurs au niveau de la wilaya, daïra et communes, les entreprises de wilaya ou
communales, les cadres administratifs et techniques.

Le financement était étatique : Financement des Programmes sectoriels décentralisés (PSD)


ou des plans communaux de développement…

Ainsi, les populations ont vu leurs conditions de vie s’améliorer pratiquement de façon
passive étant rarement consultées même pour exprimer leurs priorités. En fait, il n’a pas été
fait assez pour la création d’emplois stables, l’élévation des revenus, la création de
richesses…, l’aspect économique, n’a pas été suffisamment pris en compte et l’exode a
continué même dans les zones dans lesquelles les conditions de vie ont été améliorées. Car la
pauvreté de revenus a aggravé les effets de la pauvreté de potentiel (désertification, érosion,
sécheresse persistante…).

Le passage de l’économie administrée à une économie de marché et le passage d’un système


étatique à un système libéral a été annoncé depuis 1988. Cependant, il n’a été consacré que
9
pecqueur , paris 1989,106p

74
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

depuis 1994/1995 correspondant, à la période de négociations pour le rééchelonnement de la


dette extérieure avec le FMI et la banque mondiale (période de stand by : Mai 1994 Mai 1995)
suivie d’un accord de facilité de financement élargie. (FFE Mai 1995 à 1998.

L’octroi de prêt au titre de soutien à la balance des paiements et à la reprise du développement


par le biais de la stimulation de la croissance et la stabilisation, constituait un avantage
conditionnel qui devait être accompagné de réformes économiques et d’un programme
d’ajustement structurel approprié10 .

3.6 Les nouveaux acteurs de développement :

Les réformes économiques et ajustements structurels allant dans le sens de la libération des
énergies et de l’ouverture du commerce mondial ont eu, entre autres, pour conséquence un
changement d’acteurs pour le développement.

La dernière décennie a vu l’émergence de nombreuses entreprises économiques privées qui


ont concernés tous les secteurs et types d’activités : industries alimentaires, matériaux
déconstruction, textiles et confection, matières plastiques emballages, bâtiments et travaux
publics.

Parallèlement des ordres professionnels se sont organisés et touchent divers secteurs : Santé,
médecins, pharmaciens…

Commerce /finances : commissaires priseurs, commissaire aux comptes experts comptables.

Justice : avocat, notaire, interprètes officiels.

Ces organisations tendent à manifester de plus en plus leur autonomie et à défendre les
professions libérales.

La privatisation au niveau local a permis l’émergence d’activités de service dans le transport


en commun urbain et inter urbain, la téléphonie fixe ou mobile, les communications par
internet… Ce qui a permis des améliorations notables dans ces domaines d’activités8.

10
xaviergreffe , ed,l'aube, 2002, 201p

75
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

Parallèlement des activités informelles touchant notamment le commerce se sont développées,


on observe ainsi une évolution de la gestion du développement local11.

3.7 Le trésor public : l’exécution des budgets relatifs aux projets de développement local
sont, pour beaucoup, du ressort du trésor public. On ne pourrait parler des acteurs du
développement local sans y citer le trésor public. Son rôle dans le développement local sera
abordé dans la troisième section de ce chapitre.

4. Les objectifs de développement local :

 Le développement local vise à améliorer le cadre de vie des personnes de la communauté


pour qu'elles puissent profiter d'un environnement sain et agréable ;
 Il vise également à améliorer leur milieu de vie pour qu'elles puissent s'épanouir dans une
communauté qui leur offre plusieurs occasions sociales et culturelles;
 Il cherche à augmenter le niveau de vie afin que chacun dans la communauté puisse
travailler et donc gagner un revenu pour pouvoir profiter des avantages de la communauté
(création d'emplois et répartition de la richesse) 12 ;

5. Les prés requis du développement local :

Le succès d’une démarche de développement local dépend d’un certain nombre de préalables
qui sont regroupés sous trois volets : l’existence d’une communauté locale, le partenariat et un
climat propice à l’action13 .

5.1 L’existence d’une communauté locale :


La participation et l’implication active de la population sont essentielles à toute initiative de
développement local, il importe donc de commencer par bien identifier les communautés. La
communauté locale est le plus souvent définie selon des intérêts divers et en fonction des
services à donner aux citoyens. La définition des communautés passent aussi par la
reconnaissance des communautés aux prises avec des réalités qui leurs sont propres tel que les
femmes, les jeunes, les communautés culturelles, les personnes avec un handicap, les aînés,
etc. Il est nécessaire de déterminer les territoires d’intervention selon les actions désirées et les
11
xaviergreffe , ed,l'aube, 2002, 201p
12
Revue : sommet au canada 2005 , p 18 P19
13
Revue sommet au canada 2005

76
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

intérêts communs. Ces derniers ne cadrent pas toujours aux territoires définis par l’État mais
ils correspondent toujours aux lieux où les citoyens se retrouvent, où le sentiment
d’appartenance et d’identité des communautés concernées est important. Ainsi, à l’intérieur
d’une même ville ou d’un même arrondissement, il peut y avoir plusieurs communautés. La
mobilisation des communautés implique un processus permanent d’animation du milieu qui
permet aux citoyens de prendre conscience de leurs besoins et favorise leur prise en charge
par les personnes concernées elles-mêmes. Par conséquent, il est essentiel de mieux former les
citoyens aux rôles qu’ils peuvent avoir dans la participation au développement local et à leur
société. Plus la participation est élevée et plus les chances de réussite d’un projet sont
probantes.
5.2 Le partenariat :
L’établissement de partenariat et la création de réseaux d’échange doivent exister dans le
cadre du développement local et se concrétisera souvent par une ouverture d’esprit. Les
représentants des secteurs privés, public et communautaire, dans le respect de leurs mandats
et malgré des intérêts parfois divergents, choisissent de travailler ensemble afin de
développer une participation intersectorielle et des interventions transversales. Le fait de
rassembler les acteurs d’un milieu est un processus politique qui consiste à faire travailler
des groupes d’intérêts parfois opposés et des leaders quelquefois concurrents vers les
intérêts collectifs des communautés concernées. De véritables partenariats doivent ainsi
s’établir entre tous les intervenants du milieu et plus particulièrement entre le pouvoir
politique et les partenaires socio-économiques. L’environnement et un climat.

5.3 L’environnement et un climat propice à l’action :


La troisième condition nécessaire au succès des politiques de développement local est
l’établissement d’un environnement et d’un climat propice à la collaboration et à l’action
communautaire et civique. Les systèmes de valeurs, les héritages culturels et les différences
de formation, conjugués aux visions sectorielles des divers intervenants et ministères, sont
des éléments contraignants et parfois paralysants qui nuisent à la formation d’un tel
environnement. Il importe dans ce cas que les personnes en autorité, de compétence ou de
direction, qui possèdent un savoir être et un savoir-faire particuliers, mettent en commun
leurs énergies afin de provoquer l’émergence d’un tel climat et facilite le rassemblement
autour de projets intersectoriels mobilisateurs. C’est également à ce niveau que les leaders
naturels, par leur capacité de convaincre et de rassembler, prennent toute leur importance en
suscitant une adhésion volontaire à l’action communautaire et civique. L’émergence d’un

77
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

environnement et d’un climat propice à l’action s’établit souvent par un processus de


réflexion qui permet la fixation d’objectifs communs et l’identification de projets concrets.
Ce processus permet d’établir des plans, de fixer des orientations et de retenir des objectifs
pour concentrer tous les efforts de chacun des acteurs dans la même direction. La réalisation
des projets de développement local exige enfin un processus d’organisation minimal qui
permet de mettre en place les structures nécessaires à l’encadrement et au soutien des efforts
de revitalisation économique et sociale des communautés. Le processus d’organisation vise
également à assurer une cohabitation harmonieuse avec l’environnement socio-administratif
et une interaction positive entres les structures formelles et informelles.

Section 02 : les stratégies de développement local14 :

C’est l’organisation et de coordination d’un ensemble des stratégies est sous tendue par :

1. Une finalité claire :

Les buts poursuivre par les acteurs en place doivent être bien définis et une commune
perspective doit être minimalement partagé. Le but a atteindre pourrait être exprimé par un
état de développement endogène d’un espace local, un état de développement solidaire qui
incorpore des éléments de développement social économique communautaire et culturel

2. Des objectifs clairs :

Des objectifs explicites réalistes et mesurables sont fixés par les acteurs quand a différents
projets

3. Les actions de développement local :


Le développement local ne se fait pas tout seul : il faut avoir des moyens appropriés. Ces
moyens peuvent toucher autant les structures à mettre en place que les projets à mettre en
œuvre. Ces moyens nécessitent des pratiques de partenarial.
3.1 Les actions d’assistance aux entreprises :
Soit sous la forme d’une assistance financière(les subventions, exonérations fiscales
bonification d’intérêt garanties d’emprunt, prises de participation dans le capital), soit de
conseil et de mise a disposition de services particuliers.
Les actions de conseil et offre des services , entendues de façon large comprennent actions
d’aides a la création ou au développement d’entreprise et de coopération , mise a disposition

14
Memoir ummto , developpement local , 2010 , p 30

78
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

de conseil en organisation et d’aides a la recherche ou au transfert des recherche et


technologie nouvelle vers les entreprises, actions spécifiques pour les entreprises d’un secteur
économique particulier, création de service entreprise

3.2 Les actions de planification urbaine :

Mise à disposition d’infrastructure et améliorations de l’environnement physique, cette


catégorie regroupe la gestion, la préparation et la mise à disposition de terrains et de locaux
sous des formes plus au moins complexes.

3.3 Les actions de promotion de communication :

Là encore les responsabilités sont multiples, publicité directe pour une localité, actions de
promotion plus spécifiquement orientées vers l’attraction d’entreprises, organisation de cet
effort d’améliorations de l’image global d’une localité vis-à-vis de l’intérieur.

3.5 Les actions liées à l’emploi et à la formation :


L’ensemble des actions de formation sans toutes leur forme , ainsi que les actions
spécifiquement destinées a aider des catégories désavantagées sur le marché du travail, par
exemple les jeunes ou les handicapés, ce qui inclut les entreprises intermédiaires et les actions
d’insertion.

3.6 les actions d’organisation du développement économique local :

La recherche a la mise a la disposition d’information concernant le développement


économique local, l’organisation de réseaux, la concertation et la mise en contact régulière de
différents partenaires locaux nationaux, internationaux, public, semi-publics ou privés, la mise
en place de projets fédérateurs, c'est-à-dire tout le travail d’organisation qui permet de définir
un plan de développement local susceptible d’être accepté par différents acteurs d’une localité
et de présenter une certaine cohérence vis-à-vis de l’extérieur.

4. Caractéristiques du développement local15 :

S’il faut choisir deux mots pour caractériser le développement local j’en avancerai deux sans
hésitation : complexité et diversité.

15
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79
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

5.1 Complexité :

La complexité du développement local est d’abord liée à celle des systèmes sociaux et
économiques. Par ailleurs, pour entreprendre les activités de programmation, de formulation
de projets et de leur mise en œuvre, il est nécessaire de faire intervenir plusieurs secteurs et
disciplines.

Il y a inters cordialité et interdisciplinarité or, faire travailler ensemble, en synergie différents


secteurs d’activité économique et sociale ou faire intervenir l’ingénierie ou la technicité de
différentes disciplines n’est pas chose aisée : aménagistes, géographes, écologues, urbanistes,
ingénieurs, anthropologues, sociologues, économistes, agronomes, forestiers…. doivent
intervenir, en équipes, car on ne peut espérer avoir une compréhension correcte des réalités
locales complexes à travers l’optique restreinte voire réductrice d’une seule discipline ou
d’une seule spécialité. Par ailleurs, l’interactivité des secteurs et la dynamique qui
accompagne le développement n’est pas de gestion facile à appréhender ou à gérer.

5.2 Diversité :
Il y a diversité des besoins entre les hommes et les femmes, entre les jeunes et les vieux…
diversité des données foncières géographiques et juridiques, diversité du relief, de fertilité des
sols, de ressources hydriques, des conditions climatiques qui conditionnent le potentiel
agricole ou forestier….

Enfin, diversité des attentes et des priorités ce qui entraîne dans le cadre des programmes de
développement local une diversité de projets :

Projets à caractère économique visant la production de biens et de services faisant l’objet


d’une commercialisation effective. Exemple : projet de développement agricole, artisanal,
industriel, touristique.

Projets n’obéissant pas à une logique commerciale et fournis gratuitement aux populations
locales et projets visant l’amélioration des conditions de vie des populations. Exemple :
projets de formation professionnelle ou de vulgarisation agricole ou projet de développement
d’infrastructure routière. Projet d’éducation nationale, de santé publique, de réseau de
distribution d’eau potable ou d’assainissement, projets de prévention de l’environnement ou
d’appui institutionnel.

80
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

En Algérie, c’est surtout ce dernier type de projet qui a été initié au niveau local ce qui a fait
dire qu’on a fait « beaucoup de social et peu d’économique ».

5.3 Les principales caractéristiques d’un développement16 :

- Un développement acceptable pour tous et bénéfique tant au niveau local que national
devrait être égalitaire, efficace, et durable.

- Le développement est égalitaire quand il offre l’égalité de chance à l’ensemble des


personnes sans discrimination ni exclusion. Les hommes et les femmes, les personnes les plus
défavorisées comme celles qui le sont moins. Ces chances sont offertes à tous pour participer
au développement et en bénéficier.

- Le développement est efficace s’il atteint ses objectifs sans gaspillage de temps et de
ressources.

Enfin, le développement est réussi s’il garantit la disponibilité et la régénération des


ressources économiques, naturelles, humaines et sociales.

La démarche à suivre pour réussir un développement local qui répond aux critères cités
devrait passer par plusieurs phases successives : observer, comprendre, agir, améliorer : c’est
le processus logique de la pensée efficace. Pour tenir compte de ces principales
caractéristiques du développement, il y a lieu de respecter les étapes d’une planification
correcte.

6. Les étapes d’une planification correcte du développement local 17:

Dans le cadre de ce processus trois étapes successives se dégagent :

 Connaître les ressources (environnementales, économiques, institutionnelles…), identifier


les potentialités (ce qui favorise le développement) et les contraintes (ce qui gène ou risque
d’entraver le développement) c’est l’étape de la connaissance du contexte de
développement.

16
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17
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81
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

 Savoir comment ces ressources sont exploitées et par qui, estimer dans quelle mesure leur
exploitation permet de satisfaire les besoins, identifier les palliatifs adoptés par les
populations, en conditions difficiles, pour assurer leur survie : c’est l’étape de la
connaissance des moyens d’existence des ménages et de la communauté.
 Planifier le développement avec les populations et non pour elles en utilisant les approches
(participative, genre) et les outils méthodologiques appropriés (diagrammes, cartes,
matrices, tableaux, calendrier) pour connaître les besoins prioritaires des populations et
formuler les programmes et projets de développement qui permettent la satisfaction de ces
besoins. C’est l’étape d’élaboration de programmes tenant compte des priorités de
développement des populations.

Section 3 : Les projets de développement local en Algérie.

Les programmes et projets de développement local peuvent avoir comme limite la variable
géographique, il s’agit alors de programme de développement de wilaya, communal,
communautaire. Le district peut aussi être pris comme unité de base du développement local
offrant peut être, l’avantage de la disponibilité de données à partir de l’ensemble des
informations recueillies dans le cadre des recensements par les statisticiens qui le prennent
comme unité de base.

Le développement local insiste sur le fait qu’il existe de véritables recettes de la part de l’Etat
dont le trésor public reste l’exécuteur sur le territoire. Aussi, les procédures suivies dans
chaque wilaya ou commune doivent respecter les lois et les règlements qui les amènent à
intervenir d’une manière indirecte sur son mode de développement. C’est en fonction des
besoins exprimés par ses acteurs (décideurs et sociaux, citoyens et habitants) que peut naître et
s’accomplir une demande de projet de développement local.

L’agence de développement local (APC, APW) agit sur un territoire avec des savoir-faire.
Ces administrations réalisent des diagnostics en écoutant, en observant et en auscultant leur
territoire et ses composants. Elles décident ensuite d’un ensemble de projets et les proposent
à l’assemblée populaire nationale.

A ce titre, et dans le cadre d’une analyse territoriale, il lui faut acquérir des points de
comparaison à travers lesquels elle pourra déceler des particularités sociales et économiques

82
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

et établir des hypothèses pour les problèmes à résoudre. L’agent de développement local puise
ces éléments comparatifs dans son expérience professionnelle.

Dans son diagnostic, l’Etat doit analyser les forces et les faiblesses associées au territoire. Il
comparera son objet d’étude à l’aide de ratios ou normes catégorielles propres aux territoires.
Apres avoir établi un diagnostic du territoire, l’Etat procède à l’élaboration d’un projet global
qui se traduit par la mise en œuvre d’un programme d’actions.

L’Etat participe à la valorisation et la construction de l’identité du territoire où il exerce ses


fonctions, il est amené à gérer les situations floues ou incertaines à l’échelle du territoire, il
intervient pour clarifier des oppositions. Il a donc directement ou indirectement un rôle
d’animateur entre les acteurs de territoire et facilite à son niveau les interventions entre ces
derniers.

Grace à sa maitrise du diagnostic et de l’animation, l’agent de développement local se trouve


investi d’une fonction de conseil auprès des décideurs et des acteurs territoriaux. Il lui faut
convaincre ces derniers à agir à partir de certaines observations.
Cette finalité valorise son travail d’intermédiaire entre les différents aceurs et lui permet
d’effectuer une transition entre les attentes du territoire, de sa population et celle des
décideurs politiques et institutionnels. A ce titre, il se doit d’expliciter et d’illustrer la situation
du territoire pour faciliter l’acceptation de préconisation.

1. L’évolution de la gestion du développement local :

Dès l’indépendance du pays, les choix politiques, les modes de gouvernance, la gestion des
affaires de cité ont été le fait de « l’Etat providence ».

La décision concernant les projets revenait à l’Etat : ministère pour les programmes sectoriels
centralisés (PSC) et la wilaya pour les programmes sectoriels de développement (PSD) et les
plans communaux de développement (PCD).

Le financement se faisait sur budget de l’Etat. Les études de faisabilité (formulation des
projets) étaient faites par des bureaux d’études étatiques nationaux ou de wilaya. La
réalisation (mise en œuvre) était confiée aux entreprises nationales, des wilayas ou
communales spécialisées dans différents secteurs (travaux publics, bâtiments, hydraulique,
agriculture).

83
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

L’Etat décidait de ce qu’il fallait faire, finançait des programmes et projets et assurait même
la réalisation. Cela a duré jusqu'à la fin des années 1980.

L’étape suivante est celle de l’ouverture, de la libéralisation. Le « secteur privé » a commencé


à prendre en charge à côté des organismes publics, les études de faisabilité (bureaux d’études
privés) et la mise en œuvre des projets (entreprises privées spécialisées). Mais c’est toujours
l’Etat qui décide et finance, dans les deux cas de figure, la population subit, observe et ne se
sent pas directement concernée, on décide pour elle, on planifie pour elle, on finance pour
elle, la participation de la population est insignifiante.

A partir des années 1990, quelques investisseurs privés ont commencé à s’impliquer dans les
secteurs qui leur semblaient porteurs comme l’agroalimentaire (minoteries, industries
laitières, limonadières…), le bâtiment (construction de logement…). Dans le domaine des
services, le privé a investi le transport urbain et interurbain, la téléphonie (multiservice) et
autre.

L’Etat se décharge progressivement de l’administration de l’économie en laissant aux


populations le soin de se prendre en charge.

Le mode de gestion administrée a donné quelques résultats positifs (amélioration des


conditions de vie) largement contrebalancé par des erreurs importantes de stratégie qui ont
abouti au non durabilité environnementale et sociologique et à une crise économique liée à
une dégradation générale des revenus et à une mise en chômage massive dans le cadre de la
réorganisation économique et de la restructuration. On y observe une élévation du taux de
chômage avoisinant les 30% de la population active et la faiblesse de création d’emplois
malgré les résultats enregistrés dans le secteur agricole et l’appui des jeunes par les micro-
crédits.

Actuellement, pour améliorer l’efficacité des acteurs du développement local, il s’avère


nécessaire d’assurer leur formation. Il s’agit essentiellement d’aboutir à une familiarisation
avec les nouvelles approches et les concepts puis d’un exercice à la planification participative
et au montage de projets. Les propositions concrètes qui seront proposées ne sont pas le
simple résultat d’une réflexion théorique. Il s’agit du fruit d’une expérience de deux ans
acquises sur le terrain dans le cadre d’un projet financé par la FAO qui a montré, entre autre,

84
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

qu’il était possible de compléter efficacement et dans des délais très courts la formation
d’équipes locales à la planification participative.

2. les approches de développement local18 :

Les façons dont les gens participent aux programmes et projets de développement ont été
répertoriées dans une typologie de la participation. Ne seront cités que les deux extrêmes : La
Participation passive et l’auto mobilisation.

 Participation passive : Les gens participent en apprenant ce qui va être fait ou ce qui a été
fait. Il s’agit d’une annonce unilatérale de la part d’une administration ou des responsables
d’un projet sans écouter la réponse des gens concernés. Les informations sont uniquement à
la disposition des professionnels extérieurs.

 Auto-mobilisation : Les gens participent en prenant des initiatives pour changer les systèmes
indépendamment des institutions extérieures. Une telle mobilisation par des initiatives propres
peut ou non remettre en jeu la distribution inéquitable des richesses et du pouvoir. Source :
Pretty 199310

2.1. Approche participative :

L’intérêt de l’approche participative réside dans le fait qu’elle cherche à stimuler et organiser
la participation active et responsable de l’ensemble des intervenants dans le développement
local : population, organismes de développement et administration.

La population et l’organisme de développement collaborent ensemble pour assurer le


développement dans le cadre du partenariat visant une collaboration étroite efficace.

2.1.1 La planification participative :

La planification conventionnelle du développement rural est extrêmement restreinte, du fait


que les données disponibles sur la situation rurale sont peu abondantes. Les informations qui
peuvent être obtenues lors d’une mission « normale » d’identification de projet ne sont
qu’anecdotiques et soumises au biais. C’est ce que Chambers (1983) appelait « un tourisme
rapide et propre (pas de chaussures boueuses) du développement rural ».
18
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85
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

L’autre extrême concerne les enquêtes à partir de questionnaires. Ces enquêtes sont non
seulement très coûteuses, mais demandent en plus beaucoup de temps.

Dans le cas de la production animale, elles s’étendent souvent sur un suivi long et détaillé des
troupeaux et des ménages pastoraux. L’interprétation des résultats est difficile, tant par la
grande quantité de données accumulées que par le manque d’informations qualitatives qui
faciliteraient l’explication des résultats quantitatifs.

On a alors cherché des possibilités rentables pour s’informer sur la situation, sur les besoins et
les initiatives des ruraux, ainsi que la collecte des données importantes pour planifier des
projets. Cela a permis le développement de méthodes de « Rapid Rural Appraisal » (RRA,
diagnostic rapide en milieu rural).

Les expériences gagnées avec les méthodes RRA, en particulier en Inde, ont montré que les
gens locaux sont bien capables d’analyser leurs propres problèmes. Cela a entraîné le
développement du « Participatory Rural Apparaisal » (PRA, diagnostic participatif en milieu
rural) qui voit la participation active des ruraux à l’identification de leurs problèmes, à la
recherche des solutions et à l’évaluation des résultats.

Le PRA combine les capacités locales pour la planification du développement avec celle des
agents de développement venus de l’extérieur

2.2 L’approche genre :


Concept qui se réfère aux différences sociales entre les femmes et les hommes qui sont
acquises, susceptibles de changer avec le temps et largement variables tant à l’intérieur que
parmi les différentes cultures.

2.2.1 Intégration de la dimension de genre :


Intégration systématique des conditions, des priorités et des besoins propres aux femmes et
aux hommes dans toutes les politiques en vue de promouvoir des activités fondées sur
l’égalité entre les femmes et les hommes ou de mobiliser toutes les politiques et les mesures
générales dans le seul but de réaliser l’égalité en tenant compte activement et manifestement,
au stade de la planification, de leur incidence sur la situation spécifique des femmes et des
hommes lors de leur mise en œuvre, de leur suivi et de leur évaluation [communication de la
Commission COM (96) 67 final du 21 février 1996].

86
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

2.3 L’analyse socioéconomique selon le genre :

La FAO a amélioré les outils méthodologiques en intégrant la MARP (Méthode Accélérée de


Recherche Participative), l’approche genre, l’approche participative cela a donné l’A.S.E.G
(Analyse Socioéconomique Selon le Genre)

 Analyse socio-économique :

Etude des caractéristiques environnementales, économiques, sociales et institutionnelles qui


constituent le contexte de développement, ainsi que des interactions entre ces facteurs.

 Analyse selon le genre :

Etude des différents rôles dévolus par la société aux hommes et aux femmes dans le but de
mieux comprendre ce qu’ils font, les ressources dont ils disposent, ainsi que leurs besoins et
leurs priorités.

 Participation :

Processus de communication entre les populations locales et les agents de développement,


grâce auquel les populations locales prennent en charge l’analyse de la situation présente et la
planification des actions de développement, ainsi que la mise en œuvre et l’évaluation de
celles-ci.

Le choix des outils adaptés pour chaque étape appartient aux équipes de recherche et de
planification ainsi qu’aux parties prenantes.

2.4 La GCP et l’approche du cadre logique (ACL)19 :


La manière dont les projets sont planifiés et réalisés suit un enchaînement répondant au nom
de cycle de projet. Le cycle commence par l’identification d’une idée et développe cette idée
pour en faire un programme de travail qui puisse être mis en œuvre et évalué.
Les idées sont identifiées dans le cadre d’une stratégie convenue. Celle-ci fournit une
structure visant à garantir la consultation des principaux intéressés et la mise à disposition des
informations pertinentes, afin que les décisions motivées puissent intervenir aux étapes clés de
la vie d’un projet.

19
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87
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

2.4.1 La Gestion du Cycle de Projet (GCP) :

Le cycle de projet comporte six phases : programmation ; identification ;


formulation (instruction); financement ; exécution et évaluation. Le détail du déroulement de
chaque phase diffère entre les institutions, reflétant des différences de procédures. Cependant
dans toutes les institutions, Le cycle recouvre trois thèmes communs :

Le cycle définit à chaque stade les décisions clés, les exigences en matière d’information et
des responsabilités.

Les phases du cycle suivent une progression – chaque phase doit être terminée avant que la
suivante puisse être utilement abordée.

Le cycle s’appuie sur l’évaluation pour tirer parti de l’expérience des projets existant dans la
conception de programmes et projets futurs.

2.4.2 L’Approche du Cadre Logique (ACL) :

Le cadre logique est un outil qui a été développé dans les années 1970 pour l’US-AID par
Pastiche concept inc. (crée en 1970 testé entre 1972/73 et validé en 1974) et utilisé depuis lors
par différents organismes de coopération.

Il s’agit à la fois d’un exercice et une méthode d’analyse, aussi bien que d’une mise en forme
des résultats de cet exercice, qui permettent de présenter de façon systématique et logique les
objectifs d’un projet / Programme et leurs liens de causalité, d’indiquer comment on peut
vérifier si les objectifs ont été réalisés et de définir quelles sont les hypothèses, extérieures au
projet / Programme, qui peuvent influencer sa réussite.

2.5 Bases de données et Système d’Information Géographique (SIG)20 :

La création de base de données à actualiser en tenant compte des évolutions constitue une des
possibilités de l’outil informatique.

L’utilisation du SIG permet d’aborder efficacement les problèmes d’aménagement de mise en


valeur, de lutte contre l’érosion.

20
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88
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

Bien entendu, il n’est pas possible à tous les cadres de maîtriser l’ensemble des outils et des
approches. Il s’agira de tenir compte des capacités et de la disponibilité des agents de
développement pour cibler correctement les bénéficiaires des formations utiles pour une
planification participative du développement local, l’essentiel étant la recherche de
l’efficacité.

3. typologie des projets de développement local21 dans la wilaya de Tizi Ouzou et place
du trésor public :

S’étendant sur une façade maritime 85 kms, la wilaya de Tizi Ouzou occupe 2957,93 km ² de
superficie. Elle se caractérise par son relief montagneux 94%, l’éparpillement et de nombre
important 1400 des villages un espace forestier conséquent 38% une pluviométrie importante
plus de 800 mm/an.

Enfin, sur plan administratif, elle est organisée en 21 daïras regroupant 67 communes. En ce
qui concerne son développement, elle connait également des particularités qui l’avantagent
parfois et qui la contraignent dans plusieurs cas , il s’agit ,à titre indicatif, de l’exigüité de son
territoire montagneux et difficile d’accès dont la quasi-totalité est de nature juridique
propriété privée ; les terrains publics, quand ils sont disponibles, posent la problématique de
leur constructibilité qui influe négativement sur la maitrise des études et engendre souvent des
surcouts aléatoires considérables en matière de dépenses publiques.

Comme toute les wilayas du pays, elle connut une situation de stagnation durant la décennie
quatre-vingt et début des années quatre-vingt-dix. Néanmoins, la relance de son
développement dès 1999 fait ressortir la multiplication des investissements publics qui en
dépit de l’instabilité et des événements qu’elle a connue, lui ont permis de se retrouver
progressivement la sérénité sur la voie devant garantir à sa population une amélioration de son
cadre et niveau de vie.

1. les programmes sectoriels déconcentrés 22:

Les programmes sectoriels déconcentrés concernent les programmes d’équipement inscrits a


l’indicatifs du wali dont l’autorisation de programme par sous secteur de la nomenclature des
investissements public est notifié par décision programme du ministre de finance (D .G.B)

21
Manuel , de control des dépenses engagée , Algérie , 2017 KARIM DJOUDI P47 ,48,49
22
Manuel , de control des dépenses engagée , Algérie , 2017 KARIM DJOUDI P47 ,48,49

89
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

La mise en œuvre des programme sectoriels déconcentré (P.S.D) est conditionné par :

- La notification de la décision programme de wali

-L’individualisation du projet par le wali

1.1 la notification de la décision programme :

A la différence des programmes sectoriels centralisés (P.S.C), les programmes PSD ne sont
pas assujettis a la procédure d’inscription au titre du « budget d’équipement ».

Il s’ensuit que le ministre des finances (D.G.B) établit, conformément au « programme annuel
équipement retenu par le gouvernements », les décisions programme puis les notifie
annuellement au wali en sa qualité d’ordonnateur unique.

Les décisions programme fait ressortir en annexe a la croissance physique du programme


retenu et / ou autre paramètres et indicateurs et recouvre le programme neuf de l’année et
réajustement des couts de programmes en cours de réalisations.

La mise en œuvre des décisions programmes est effectuée par le wali au moyen de décisions
d’individualisation des projets.

1.2 L’individualisation du projet :

L’individualisation ne peut être décidée par le wali que pour les projets ayant atteint une
maturation suffisante permettant de connaitre un début de réalisation en cours d’année

1.2.1 L’élaboration de la décision d’individualisation :

La maturation dite suffisante implique l’élaboration par le wali d’une décision


d’individualisation, en se fondant sur les données suivantes :

 Le terrain d’assiette de la construction ;


 Les études et les éléments justifiant l’opportunité du projet ;
 L’évaluation du projet selon les résultats des études ;23
 L’échéancier de réalisation de paiement ;

23
Manuel , de control des dépenses engagée , Algérie , 2017 KARIM DJOUDI P47 ,48,49

90
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

 Les résultats de l’appel d’offres ou de la consultation de l’opération concernée


conformément a la règlementation des marchés public.

Après accomplissement de cette formalité, le wali en sa qualité d’ordonnateur unique avec


l’aide des services de la direction de wilaya de la planification et de l’aménagement du
territoire (D.P.A.T), élabore et notifie, dans le respect des dispositions législatives et
règlementaires relatives aux attributions et au fonctionnement des services déconcentrés de
l’Etat, la décision d’inscription aux services concernés pour mise en œuvre.

Le montant de la décision d’individualisation est fixer au vu des résultats de l’appel d’offre et


doit couvrir soit l’ensemble de l’opération soit au moins une tranche fonctionnelle, c'est-à-dire
un ensemble cohérant susceptible d’être utilisé isolément dans le cas ou les tranches
ultérieures ne pourraient faire l’objet de financement.

1.2.2 Le contenu de la décision d’individualisation :

La décision d’individualisation établie au titre des programmes sectoriels décentralisé


mentionne notamment :

 Les caractéristiques et le coût du projet.


 Les crédits de paiement pluriannuels ;
 La structure de financement ;
 Les besoins pluriannuels prévisionnels d’importation de biens er service ;
 Les impacts prévisibles, notamment en matière d’emploi ;
 Eventuellement, la part devise et le taux de change utilisé
 L’échéancier de réalisation du projet ;

En cas de fractionnement de l’opération en lots, la décision d’individualisation doit faire


ressortir le montant de chaque lot.

2. Les plans communaux de développement :

Les programmes d’équipement publics relevant des plans communaux de développement


P.C.D s’articulent autour des actions prioritaires du développement principalement celles
d’alimentation en eau potable d’assainissement, de voiries, de réseaux et de désenclavement.

91
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

Les programmes d’équipement publics relevant des P.C.D ne sont pas soumis aux
procédures aux procédures de maturation et d’individualisation applicables aux P.S.C et aux
P.S.D.

Les P.C.D sont établis par les services compétents des wilayas, après avis des services
techniques locaux concernées, et font l’objet d’autorisation de programme global.

2.1 L’autorisation de programme globale

L’autorisation de programme global affrète aux P.C.D. est notifié par les ministres des
finances D.G.B aux walis après concertation avec le ministre chargé des collectivités
territoriales.

2.2 La répartition du programme d’équipement

Le programme d’équipement public relevant des plans communaux de développement P.C.D


est réparti par le wali ; par chapitre et par commune au sein de la wilaya, en privilégiant les
communes les plus défavorisées, notamment dans les zones à promouvoir.

2.3 La notification des opérations d’équipement public

Les opérations d’équipement des plans communaux de développement P.C.D font l’objet
d’une notification par le wali a l’assemblée populaire communal A.P.C pour mise en œuvre.

3. Les règles particulières de gestion des opérations d’équipements publics 24:

Les opérations d’équipement publics de l’Etat sont soumis a des règles particulières de
gestion : ces règles ont trait a :

 La nomenclature des investissements publics ;


 La délégation de crédits d’équipement ;
 L’annulation et le report de crédits ;
 La réévaluation ;
 La clôture des opérations ;
 L’information du ministre des finances ;

24
Manuel , de control des dépenses engagée , Algérie , 2017 KARIM DJOUDI P47 ,48,49

92
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

3.1 La nomenclature des investissements publics

C’est une classification méthodique d’investissements publics, Le système des autorisations


de programmes repose sur une nomenclature de l’investissement. Cette nomenclature vise un
triple objectif :

 Elle permet la liaison des programmes des investissements publics et les objectifs de
satisfaction des besoins en matière de services publics ;
 Elle assure un suivi de l’exécution des investissements publics ;
 Elle facilite les différentes analyses économiques et financières axées sur l’investissement
public.

La nomenclature classe l’investissement en quatre niveaux : le secteur, le sous secteur, le


chapitre et l’article

 Le secteur :

Il correspond à une grande activité ou fonction au niveau global de l’économie par exemple :
secteur d’habitat

 Sous secteur :

Il subdivise le secteur en familles d’activités, de branches ou de programme par exemple


secteur : habitat sous secteur : logement

 Chapitre :

Il constitue l’unité de base de classification ou un objectifs jugé important au sein de


l’économie ; chapitre ; habitat urbain.

 L’article :

Il regroupe au sein du chapitre l’investissement d’après leur nature ou leur finalité a chaque
fois que cela est possible par exemple : chapitre : habitat urbain ; article : créations neuves

3.2 La délégation de crédits d’équipement

La délégation de crédits d’équipement est l’acte par lequel l’ordonnateur primaire délègue aux
ordonnateurs secondaires, tout ou partie de l’autorisation de programme et des crédits de
paiement.

93
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

4. Le rôle du trésor public dans le développement local :

Le trésor public joue un rôle important dans le développement local. Sa contribution et son
impact apparaît à travers les actions suivantes :

4.1 Contrôle de la dépense :

Avant que le trésor public paye un mandat, le comptable dans son rôle vérifie la régularité de
la dépense, il s’agit de la :

 La conformité de l’opération aves des lois et règlement en vigueur ;


 Qualité de l’ordonnateur ou de son délègue ;
 La régularité des opérations de liquidation de la dépense ;
 La disponibilité de crédits ;
 La créance non frappé par une déchéance ou une opposition ;
 Caractère libératoire de paiement ;
 Disponibilité des visas règlementaire ;
 Validité de l’acquis libératoire tient la comptabilité des paiements ;
 Les dates limitées du contrôle et paiement.

Cette vérification et de mise en conformité permet d’identifier les éventuelles erreurs dans le
déroulement de la procédure liée à la réalisation du projet. De l’efficacité de ce contrôle
dépendra une grande partie de l’efficacité de la réalisation du projet.

4.2 La rapidités dans l’exécution des dépenses engagées :

Une fois le mandat est contrôlé et vérifié par le comptable du trésor, il a un délai de 10 jours
après la réception du mandat, une fois que cette phase est faite, le mandat est admis à la
phase de paiement. Ce délai constitue un avantage pour le développement local dans la
mesure où son respect permet à l’entreprise, sensée réaliser le projet X, d’accomplir ses
activités dans l’échéancier prévu et participer ainsi au développement du territoire dans
lequel elle évolue.

4.3 Rôle du trésor a la protection des fonds publics :

Le règlement des dépenses publiques s’inscrit dans un cadre juridique qui vise à protéger les
collectivités locales et leurs créanciers contre le paiement indus ou irréguliers. Le rôle du

94
Chapitre 3 Le rôle du trésor public dans le développement local

comptable public est qu’il exerce différents contrôles sur les opérations qui précèdent le
règlement de toute dépense. Un contrôle est également effectué durant l’activité. Ce
contrôle ne se fait pas en sortant sur le terrain où se déroule le projet mais par le contrôle des
pièces justificatives, un contrôle qui se fera avant et pendant toute la période de la
construction du projet et cela pour le moindre détail. Ces opérations de contrôle impliquent
d’une part, les délais nécessaires à l’examen attentif de la régularité des pièces justificatives
produits à l’appui des mondât, et d’autre part ceux qui résultent de l’exécution des diverses
étapes matérielles de paiement.

Malgré la complexité durant le contrôle des mandats et le paiement de la dépense par le


comptable public, cette étape reste importante et figure comme objectif qui vise à préserver
et diriger le budget de l’Etat dans de bonnes conditions, et de le protéger contre toute
tentative de détournement.

Conclusion :

Dans le contexte de développement local, l’Etat et pouvoirs publics recouvre 03 missions :


 redistribution des projets de PSD et PCD
 le financement de ses projets
 le contrôle et la vérification de la réalisation du projet des projets de développement local

Dans ce cas, le trésor public joue un rôle de l’intermédiaire entre l’Etat et les réalisateurs des
projets. Il peut soit accélérer ou ralentir le développement à partir de ses fonctions dans
l’exécution de la dépense engagée.

95
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

Introduction

L’exercice soumis à notre analyse est un cas pratique, il porte sur le circuit d’un mondât de
paiement au sein du trésor de la wilaya de Tizi-Ouzou,et le cheminement d’une exécution de deux
dépenses de fonctionnement qui seront expliquées dans les prochaines sections.

Section 1 : présentation de l’organisme d’accueil

Avec un territoire de 2.5 millions de km2, et une démographie de plus de 41.2 millions habitants en
2017, l’Algérie a des difficultés pour gérer toutes ses ressources et ses dépenses dans une seule
trésorerie. Pour cela, on y trouve une trésorerie dans chaque wilaya, ce qui facilite l’exécution du
budget.

1. Le trésor de la wilaya et son organigramme

L’Algérie comprend 50 trésoreries, chaque wilaya a une trésorerie et toutes ces trésoreries sont reliées à la
trésorerie mère qui se situe à Alger centre. Nous allons dans ce qui suit, présenter le trésor de la wilaya de
Tizi-Ouzou et le processus d’exécution de deux dépenses au niveau de deux communes différentes.
L’objectif est d’en déduire un éventuel impact du fonctionnement de la comptabilité du trésor sur le
développement local.

1.1. Le trésor de la wilaya et ses missions

Le trésor de la wilaya est chargé de la gestion financière et comptable : des budgets des services
déconcentrés de l’Etat1, des budgets des wilayas, des budgets des établissements publics à
caractère administratif (EPA) qui leur sont rattachés, de la centralisation des opérations effectuées
pour le compte du trésor par les comptables secondaires des régies financières (impôts, douanes,
domaines.).

Un décret du 28 avril 1987, (mise à jour N°4) est venu préciser les modalités de mise en place et
de gestion des crédits. La gestion des crédits budgétaires peut donner lieu aux opérations suivantes

• la délégation de crédits de fonctionnement;

• l’annulation des crédits ;

• le report de crédits;

• le rétablissement de crédits.

Ce sont des administrations qui gèrent les se vi es de l’Etat du pla lo al


1

97
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

Ces crédits2 sont regroupés dans un document dit budget unique déconcentré qui est notifié au
trésorier .Enfin, un décret du 29 septembre 1987 est venu réorganiser les trésoreries de wilaya.

Parmi ses missions, la trésorerie de wilaya est chargée :

- Du recouvrement des recettes,


- De l’exécution des dépenses,
- De la gestion des comptes spéciaux du trésor ainsi que les budgets de la wilaya et des
établissements publics à caractère administratif qui en dépendent ,
- De Contrôler et vérifier les régies d’avances et de recettes et la gestion des agents comptables
des établissements publics implantés sur le territoire de la wilaya,
- De Centraliser les opérations réalisées par ses services et celles effectuées pour le compte du
trésor par les autres comptables publics, en vue de leur comptabilisation et de l’établissement des
documents et relevés périodiques y afférents et leur transmission à l’agent comptable à l’agent
comptable central ainsi qu’aux institutions et services concernés ,
- De réaliser les maniements de fonds et mouvements de compte des disponibilités du trésor,
- D’assurer la garde et la conservation des fonds et valeurs ainsi que des pièces justificatives des
opérations financières3.

1.2. L’organigramme de la trésorerie de la wilaya de Tizi-Ouzou :

L’organisation des trésoreries de wilaya a été fixée par l’arrêté interministériel du 22 Mai 1972
modifié.

Chaque trésorerie est placée sous l’autorité d’une trésorerie assistée d’un ou de deux fondés de
pouvoirs. Elles comprennent huit bureaux et chaque bureau a sa propre fonction qui se résume
dans ce qui suit :

 Bureau de dépenses publiques4 :

Ce bureau est chargé de l'exécution du budget de fonctionnement et d’équipement, de l’exécution


des budgets des collectivités et des établissements publics à caractère administratif de wilaya, du

2
Les crédits budgétaires désignent les dotations inscrites dans le cadre de la loi de finances et
déterminent la limite des dépenses qu’un ordonnateur est autorisé à faire pendant une année
donnée et pour un objet déterminé
3
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, P78
4
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, p 78
98
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

paiement des pensions5, de l’exécution des consignations administratives et judiciaires et du


paiement des majorations, rentes, accidents du travail.

 Bureau de recouvrement6 :

Ce bureau est chargé de la comptabilité générale, du recouvrement des créances de l’Etat,


étrangères à l’impôt au domaine, et de l’établissement du compte de gestion.

 Bureau du crédit et des interventions économiques7 :

Ce bureau est chargé du suivi et de la surveillance des opérations inscrites sur les comptes
spéciaux ; de l’analyse et du contrôle de l’utilisation du financement supporté par le Trésor
Public ; de la surveillance de l’application au niveau de la wilaya des instructions relatives au
crédit et au financement des investissements, d’analyser et de contrôle la gestion financière des
entreprises de la wilaya8.

 Bureau du contrôle et des vérifications9 :

Ce bureau est chargé du contrôle et de la vérification des régies d’avances et de recettes, du


contrôle et de la vérification de la gestion financière des intendants et économies des
établissements publics ; de la coordination et du contrôle de l’action des agents comptables et
comptables d’Etat ou agrées des entreprises implantées dans la wilaya

 Bureau de l’administration des moyens et de la conservation des archives (AMCA)10 :

Ce bureau est chargé, en relation avec les structures compétentes concernées :


- D’étudier et de concevoir toutes mesures relatives à la sécurité du poste comptable ;
- D’assurer la gestion et l’entretien des biens meubles et immeubles de la trésorerie ;
- De veiller à la conservation des archives ;
- De tenir la comptabilité matière et l’inventaire du poste comptable ;
- Du suivi de l gestion administrative du personnel du poste comptable ;
- Du suivi de la gestion administrative du personnel du poste comptable ;
- Du suivi et de l’exploitation des systèmes informatiques ;

Les pe sio s so t epe da t pa es pou le o pte du T so ie p i ipal d’Alge seul o pta le assig atai e des
5

pensions
6
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, p79
7
MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, p79
8
Il MOHAMED KOBTAN « le trésor public » office des publications universitaires, ben-aknoun Alger, ne semble pas
ue ette de i e att i utio ait t suivie d’e utio
Document du trésor public, « l’o ga ig a e de la t so e ie » juillet 2003
9

Document du trésor public, « l’o ga ig a e de la t so e ie » juillet 2003


10

99
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

- De procéder à l’organisation du travail au sein de la trésorerie.

A cet effet, le bureau de l’administration des moyens et de la conservation des archives est
composé de deux (2) subvention :

 La subvention du personnel, documentation et formation ;


 La Subvention des moyens entretiens, sécurité et conversation des archives.

 Bureau d’apurement des opérations des trésoreries communales, des trésoreries des
secteurs sanitaires et des trésoreries des centres hospitalo-universitaires11 :

Ce bureau est chargé de :

- Contrôler la prise en charge des ordres de recettes se rapportant aux créances étrangères à
l’impôt et au domaine et dont le recouvrement est légalement dévolu aux trésoreries
communales, aux trésoreries des secteurs sanitaires et aux trésoreries CHU,
- Centraliser les données statistiques établies par les trésoreries communales, les trésoreries des
secteurs sanitaires et les trésoreries des CHU,
- Contrôler les procès verbaux et les situations financières et comptables établies par trésorerie
communaux et les trésoriers des secteurs sanitaires et des CHU, lors des arrêtés occasionnels ou
définitifs de fin de gestion,
- Contrôler et viser les comptes, lors du changement des comptables et de veiller à la réalisation
des opérations qui s’y rattachent,
- Contrôler la situation de recouvrement des produits communaux, des secteurs sanitaires et des
CHU et d’une manière générale de tout produit dont le recouvrement est légalement dévolu à la
trésorerie, de dégager les insuffisances ou retards éventuels et de prescrire les mesures aptes à
les corriger ou à les résorber,
- Veiller à la sauvegarde des intérêts du Trésor, à l’occasion des transactions reçues par les
études notariales et de veiller à l’exécution diligente des avis à tiers détenteurs signifiés à titre,
- Veille à l’apurement des comptes de la gestion financière et comptable des communes, des
secteurs sanitaires et des CHU et des établissements publics locaux, présentés par les trésoriers
gestionnaires.

Document du trésor public, « l’o ga ig a e de la t so e ie » juillet 2003


11

100
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

A cet effet, le bureau de l’apurement des opérations des trésoreries communales, des trésoreries
des secteurs et des trésoreries des centres hospitalier.

 La subvention du suivi du contrôle


 La subvention de l’apurement des comptes

 Bureau du contrôle des budgets des communes, des secteurs sanitaires et des centres
hospitalo-universitaires12 :

Ce bureau est chargé de :

- Contrôler les budgets primitifs et supplémentaires et les autorisations portant ouverture de


crédits des communes et des établissements publics locaux dont la gestion financière est
assurée par les trésoreries implantées dans la wilaya.
- Contrôler l’exécution des recettes prévues aux budgets desdits communes, secteurs sanitaires et
CHU et des établissements publics locaux.
- Evaluer périodiquement la situation des recouvrements par trésorerie de tous produits à
recouvrer confondus, d’analyser les insuffisances dans l’apurement des prises en charge et des
retards constaté dans l’exercice de l’action coercitive, d’en déterminer les causes et de proposer
les mesures tendant au redressement de la situation.

A cet effet, le bureaudu contrôle des budgets des communes, des secteurs sanitaires et des centres
hospitalo-universitaires est composé de trois (3) subventions ;

 La subvention du suivi des opérations budgétaires ;


 La subvention du suivi des opérations de recouvrement ;
 D’une (1) à deux (2) brigades de vérification, placées chacune sous l’autorité d’un chef de
brigade.

 Bureau de l’informatique13 :

Ce bureau est chargé :

- De conscientiser les actions initiées par les services centraux ;


- D’installer et d’exploiter les applications ;

Document du trésor public, « l’o ga igramme de la trésorerie » juillet 2003


12

Document du trésor public, « l’o ga ig a e de la t so e ie » juillet 2003


13

101
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

- D’assurer la sécurité des données et des équipements ;


- De transmettre les données comptables ;
- De veiller au bon fonctionnement du système ;
- De fournir les informations relatives au fonctionnement du système ;
A cet effet, le bureau de l’informatique est composé de deux (2) subdivisions :
 La subdivision du suivi des applications ;
2. L’exécution du budget
 La subdivision du suivi des équipements.
On distingue l’exécution des opérations de recettes et des dépenses de la wilaya.

2.1. L’exécution des recettes de willaya

Le principe pour les opérations de recettes consiste à ne pas recouvrir une recette sans un titre
légalement établi.

En effet, on distingue l’émission du titre de perception par l’ordonnateur et la mise en charge de ce


titre et son recouvrement par le comptable.

Il faut noter qu’il existe des exceptions à cette règle surtout en matière d’impôts où il n’y a pas de
séparation entre ordonnateurs et comptables.

Le trésor public en tant qu’entité qui a pour charge l’exécution du budget, joue un rôle régulateur
dans le temps et dans l’espace des opérations budgétaires.

En effet, il n’y a pas de correspondance nécessaire, dans le temps, entre les rentrées d’impôts et les
dépenses. C’est le trésor qui, sur ses propres ressources financières, finance les désajustements qui
se produisent en cours d’années budgétaires.

Dans l’espace, il n’y a pas non plus correspondance nécessaire entre les sommes qu’une caisse
doit recevoir, au titre de l’exécution du budget et celle qu’elle doit débourser à ce même titre. Le
trésor va assurer les mouvements de fonds nécessaires pour que les caisses réparties sur tout le
territoire national puissent effectuer des paiements.

Les recettes définitives du budget général sont réparties comme suit :

 Produits contributions directes ;


 Produits de l’enregistrement et de timbre.

102
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

Ces recettes sont encaissées par le canal du réseau des comptables du trésor et centralisée par les
trésoriers de wilaya ou le trésorier principal.

L’ensemble des ressources définitives du budget général de la wilaya de Tizi-Ouzou pour l’année
2017 sont d’environ de 2 900 000 000,00 DA. Dans notre cas, au niveau du trésor public de la
wilaya de Tizi-Ouzou, la prise en charge des titres de recettes émis par l’ordonnateur qui est le
wali et le comptable public qui est le trésor public tenu de s’assurer :

- Que celui-ci est autorisé par les lois et règlements à percevoir les recettes ;
- De la régularité, au plan matériel des annulations des titres de recettes, des réglementations et
des éléments d’imputations dont il dispose.

2.2. L’exécution des dépenses de la wilaya

Elle représente le paiement de la dépense, et elle est assurée par le comptable du trésor de la
wilaya de Tizi-Ouzou.

Alors, en résumé, les agents intervenants dans une dépense publique sont :

- Le wali pour la phase administrative. Il représenté par le D.A.L (direction de l’administration


locale) ;
- Le contrôleur financier pour l’ajustement des dépenses engagées ;
- Le comptable public pour la phase comptable.

Pour mieux comprendre prenons l’exemple de la passation d’un marché public conclu entre la
D.A.L de la wilaya de Tizi-Ouzou et l’entreprise X. L’objet étant l’acquisition d’un matériel
informatique : micro-ordinateurs plus onduleur au profit des écoles de la wilaya.

Pour la réalisation de ce projet, le wali ouvre un dossier qui contient un certain nombre de
documents parmi lesquels (les marchés publics) qui est contrat conclu entre une administration
publique (dans notre cas la wilaya de Tizi-Ouzou) et une entreprise qui s’engage à exécuter une
prestation déterminée (dans notre cas la fourniture d’un matériel informatique) pour un montant
convenu contractuellement, dans certaines conditions et dans un délai convenu.

Le marché doit comporter les mentions suivantes :

o Mode de passation :

Avis d’appel d’offre national ouvert.

103
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

- Le montant : Environ 13000000,00 DA (TTC).


- Le délai de livraison :10 jours.
- Imputation budgétaire : Budget de wilaya
- Les garanties : La caution bancaire de bonne exécution et de garantie du 5% du marché.
- Les délais de garantie : 12 mois à compter de la date de réception provisoire.

Autres mentions :

- La déclaration à souscrire ;
- La lettre de soumission ;
- Le cahier de prescription spécial ;
- La formule de pénalité de retarde : P = M*R/10*D ;
P : pénalité R : jour de retard
M : montant D : délai
- Le mode de payement, (paiement bancaire domicilié au CPA de T.O) ;
- L’avance (forfaitaire, sur approvisionnement) ;
- Le visa de contrôleur financière (N° 28DU 20/02/2017) ;
- Le visa de l’ordonnateur, (approuvé le 20/02/2017 sous N° 07) ;
- Le numéro et la date du contrat.

Si le contrat est accepté et donc signé, l’original de celui-ci sera gardé ainsi que le mandat de
couleur blanche, le double sera classé dans une fiche de marché.

Le wali engage la dépense publique qui se matérialise par l’établissement d’une fiche
d’engagement.

La fiche d’engagement se fait en trois (3) exemplaires blanc, jaunes, bleu) où il est fait mention
du :

- Chapitre de la dépense ;
- Article ;
- Ancien montant ;
- Nouveau montant ;
- Le solde ;

La fiche d’engagement est accompagnée de toutes les pièces justificatives de la dépense


à savoir :

104
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

- Le bon de commande visé par le Wali ;


- La facture portant toutes les références

Un bon de commande est remis au fournisseur. L’ordonnateur vérifie d’abord la disponibilité des
crédits. Ceci étant fait, l’établissement s’engage à l’égard du fournisseur à lui régler le montant
porté sur le bon de commande, sous réserve que le service soit réalisé bien entendu.

Ensuite, le mandat passe par la liquidation. C’est là où il reçoit la facture et constate que la
prestation du fournisseur a bien été réalisée conformément à la commande. Concrètement, si l’on
est d’accord on va saisir une liquidation, et saisir les données de ce qui sera payé en fin de compte.

Après, suivra l’étape du mandatement. C’est le fait pour l’ordonnateur de donner instruction à son
comptable de payer. Juridiquement, cela se passe au moment où l’ordonnateur signe le bordereau
des mandats. Ce qui entraine une prise en charge du montant par le comptable qui accepte de
traiter le mandat de l’ordonnateur. Une fois qu’il est certain, après vérification, que ce mandat est
bien règlementaire, l’agent comptable prend en charge les écritures de l’ordonnateur qui doit payer
dans un délai raisonnable.

Section 2 : Exécution d’une dépense cas du centre de formation Béni Douala


Dans cette section, nous suivrons l’exécution d’une dépense au profit du centre de formation de
Béni douala (Wilaya de T.O). nous y aborderons
- La nature de la dépense ;
- Le montant de la dépense ;
- L’ordonnateur ;
- La description des auteurs qui interviennent pour cette dépense.
1. le circuit d’un mandat
En comptabilité publique, un mandat de paiement (mandatement) correspond à l’ordre de payer
une dépense. Le mandat de paiement se fait délivrer par un ordonnateur au comptable public
assignataire (trésorerie),
Le mandatement est effectué à l’aide d’une formule de mandat de paiement défini par l’astuce
M14, c’est-à-dire le support de l’ordre de payer adressé par l’ordonnateur au comptable.
Un mandat de paiement doit obligatoirement comporter les mentions suivantes :

-Le numéro d’ordre pris par budget dans une série annuelle continue,

-La désignation du créancier qui doit correspondre très exactement à celle qui figure sur les pièces
justificatives annexées au mandat,
105
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

-Le nom patronymique qui doit être suivi du prénom usuel inscrit en toutes lettres, en ce qui
concerne les sociétés, seront mentionnés les sigles usuels

-L’indication de l’adresse du créancier qui est facultative pour les règlements des dépenses de
personnel permanent

-Le libellé de l’objet de la dépense il doit reproduire la nature de laquelle elle se rapporte le
créancier doit être en mesure d’identifier et de déterminer l’exactitude du versement effectué a son
profit.

Le mandat vient en trois exemplaires (bleu, jaune, blanc) :

 Le mandat blanc : appuie toutes les pièces et documents justificatifsde la dépense à payer,
qui sont : l’exercice, le chapitre d’imputation, la désignation des bénéficiaires, le numéro de
compte courant à créditer et le montant arrêté en chiffres et en lettre.
 Le bleu et le jaune : ce sont les mêmes mandats, mais il ne contient pas ses pièces
justificatives au moment de leur transmission au comptable public, l’exemple blanc est conservé
par l’ordonnateur, le jaune reste au niveau du trésor, et le bleu est renvoyé par ce dernier à
l’ordonnateur revêtu de la mention de prise en charge,

Dans le cas d’un manque d’information ou d’une erreur sur le mandat, le comptable fait renvoyer
les trois mandats à l’ordonnateur et fait mention des différents manques de pièces de ce mandat.

Afin que le mandat soit délivré, il passe par plusieurs services

2. Les acteurs de circuit de l’exécution :

Dans l’action de l’exécution d’une dépense plusieurs acteurs participent comme :

2.1. Le gestionnaire de crédits :

Les gestionnaires de crédits sont des responsables des unités administratives (Directeurs
des services ou Coordonnateurs de projets/programmes). Ils sont les initiateurs des
dépenses de leurs unités respectives.

2.2. L’agent de l’ordonnateur délégué :


Le rôle de l’agent DRFM consiste à aider le DRFM dans l’exercice de ses fonctions aussi
bien à la phase d’engagement qu’à la phase de liquidation.

2.3. Le responsable administratif et financier :

Il a la double qualité d’administrateur délégué de crédits parce qu’il reçoit délégation de

106
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

pouvoir de son ministre de tutelle ou du président de l’institution de l’Etat et


d’ordonnateur délégué du budget du ministère ou de l’institution de l’Etat concerné par
délégation de pouvoir du ministre en charge des Finances.
A ce titre, l’ordonnateur délégué engage, liquide et ordonnance les dépenses de
fonctionnement et/ou d’investissement du secteur concerné.
2.4. Le contrôleur financier ou ses délégués :
Le contrôleur financier est un administrateur nommé par le ministre en charge des
finances pour l’assister dans sa mission de contrôle permanent des dépenses publiques.
Il est nommé, auprès de chaque ministère ou institution de l’Etat, un délégué du
contrôleur financier. Il est chargé de veiller au respect de la réglementation en vigueur, en
matière d’exécution des dépenses publiques.
Au niveau local, l’ordonnateur secondaire du Budget de l’Etat (le maire) est assisté d’un
délégué départemental du contrôleur financier.
Le Contrôleur Financier ou ses Délégués sont chargés :

 de procéder au contrôle de régularité budgétaire, juridique et financière des


opérations de dépenses du Budget de l’Etat et des budgets annexes. Ils peuvent
donc viser un acte en la forme où celui-ci leur est soumis, ou le différer de leur visa ou
encore le rejeter ;
 De vérifier le service fait;

 De participer à l’élaboration du budget du ministère sectoriel, de l’institution


ou du département auprès du quel ils travaillent;
 De vérifier le caractère sincère des prévisions de dépenses publiques;
 D’identifier et prévenir les risques financiers.
2.5 Les comptables publics:

Le receveur général des finances est le comptable principal unique du budget de


l’Etat.

Le receveur des finances de la dette placée auprès de la caisse autonome


d’amortissement, les receveurs des finances des départements et le receveur des finances
des postes diplomatiques et consulats généraux jouent le rôle de comptables secondaires.
Il en est de même pour les receveurs percepteurs qui sont, par ailleurs, les comptables
principaux des budgets communaux.
107
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

Les comptables publics du trésor sont chargés du recouvrement des recettes non fiscales
ainsi que des recettes fiscales pour le compte des administrations de la douane et des
impôts et du paiement des dépenses ordonnancées par les organismes publics puis de leur
comptabilisation.

Les comptables sont responsables des contrôles préalables au paiement des dépenses et
au paiement lui-même.

- Les contrôles que les comptables sont tenus d’exercer sur les dépenses sont définis
par la loi sur la comptabilité publique. Ils sont donc responsables des dépenses payées en
dépassement des crédits disponibles ; sans pièces justificatives ou sur des pièces
justificatives insuffisantes ; d’après des liquidations erronées, ou en dépit de la
prescription.

- Le paiement, au sens de l’acquittement des dettes, est l’affaire des seuls comptables,
qui sont en conséquence responsables des dépenses payées en sus de ce qui était dû, à des
personnes autres que les créanciers ou leurs ayants droit ou en méconnaissance d’une
opposition ou d’un nantissement.

Le comptable public ne peut procéder à un paiement que si le créancier de l’Etat est


muni d’un titre de paiement qui servira de base pour l’établissement d’un ordre établi par
l’ordonnateur. En tout état de cause, le comptable ne diffère pas purement et simplement
à cet ordre. Avant d’effectuer le paiement d’une dépense, le comptable public doit
procéder à un double contrôle, à la lumière des lois et règlements pour s’assurer de la
régularité de la dépense. Ce contrôle porte notamment sur :
La qualité de l’ordonnateur : C’est la régularité de l’assignation. L’ordonnateur doit être
accrédité auprès du comptable public. A cet effet, l’ordonnateur doit transmettre au
comptable assignataire le spécimen de sa signature ainsi que l’acte de nomination. Cette
signature permet au comptable de connaître l’ordonnateur avec lequel, il est en relation.
 La disponibilité des crédits : le comptable assignataire doit avoir connaissance des
crédits mis à la disposition de l’ordonnateur avec lequel il est en étroite collaboration ; il
reçoit donc un exemplaire du budget qui lui permettra de reconnaître à chaque instant le
montant des crédits initiaux, le montant des crédits consommés, le montant des crédits
disponibles.
108
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas du
trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

 L’imputation de la dépense : Le comptable assignataire doit vérifier si l’ordonnateur


a respecté la bonne imputation des crédits au regard des chapitres de l’année
d’imputation,
C’est-à-dire qu’il vérifie si l’objet de la dépense correspond bien au chapitre auquel la
dépense est imputée
 La validité de la créance : Ce contrôle porte sur plusieurs éléments :

 La constatation du service fait : Le principe veut que le paiement ne puisse être fait
qu’après constatation du service fait. Ceci nous amène à dire que le fournisseur ne peut
être payé qu’après livraison de la marchandise. Le service fait est traduit par un cachet
portant mention «service-fait », plus le numéro de l’inventaire porté au verso de la
facture.
 Le caractère libératoire du règlement : Le paiement doit être effectué entre les mains
du véritable créancier dans les conditions tel que l’Etat soit définitivement libéré.
 Le visa du contrôleur des dépenses engagées : Avant de procéder au paiement, le
comptable assignataire doit exiger le visa du contrôleur des dépenses engagées. C’est un
cachet portant le numéro et la date de l’engagement, plus la signature de ce dernier
 L’exactitude des calculs de liquidation : le comptable assignataire doit vérifier la
concordance des décomptes portés sur la facture, la fiche technique et le mandat de
paiement ainsi que la concordance des éléments portés sur la pièce justificative, avec
ceux de la facture et la concordance des montants arrêtés en chiffres et en lettres.
 L’absence d’opposition de paiement : Pour pouvoir procéder au paiement, le
comptable doit s’assurer qu’il n’y a aucun acte empêchant le paiement notamment, une
saisie-arrêt, cession, opposition et que le mandat de paiement n’est pas atteint de la
déchéance quadriennale. La déchéance quadriennale signifie que les dettes de l’Etat sont
prescrites dans un délai de quatre ans.

109
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

3. budget de fonctionnement
Dans l’exemple que nous avons retenu, nous allons présenter les recettes et les dépenses
associées à ce projet.

3.1. Titre -1- recette


Le tableau suivant retrace les recettes de budget de l’année 2017 du centre de formation Béni
Douala.

Tableaux III.1 : les recettes de budget de l’année 2017 du centre de formation Béni
Douala

INTITULE MONTANTS
INITIAUX
1 Subvention de l’Etat…… 268 100 00.00
2 Contribution des collectivités locales….. 0.00
3 Dons et legs 0.00
4 Recettes provenant du fonctionnement de la cantine….. 0.00
ART.01 : Repas servis aux stagiaires :
P1 : Pensionnaires : Nombre de stagiaires X durée X taux
P2-1/2 Pensionnaires : Nombre de stagiaires X durée X taux
ART.02 : Repas servis au personnel :
Nombre X durée X taux……
TOTAL DU CHAPITRE 4……… 0.00
5 Recettes provenant de la documentation technique et 80 000.00
Pédagogique………..
6 Recettes provenant des cours du soir……… 100 000.00
7 Recetteprovenant des activités de la formation a la carte….. 0.00
8 Recettes provenant des examens et concours………… 60 00.00
9 Autre recettes………….. 600 00.00

10 Recettes provenant des travaux, activités et des prestations faites 0.00


par l’établissement en plus de ses fonctions principales
11 Reliquats budgétaire sur exercices antérieurs (solde) 0.00
TOTAL DU TITRE -1- 27 650 000.00

110
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

Source : Document du trésor public, budget de fonctionnement 2017 du centre de formation de Béni Douala

Commentaire

Le montant des recettes budgétaires du centre de formation de béni douala pour l’année 2017
est de 27 650 000.00 DA. Dont96.96% proviennent des subventions de l’Etat qui arrive jusqu’à
268 100 00.00 DA. Les 3.04% qui restent proviennent de la documentation technique, à hauteur
de 0.289%,avec un montant de 80 000.00DA,des cours de soir avec 0.362%, et les recettes
provenant des examens et concours à hauteur de 0.217% avec un montant de 600 00.00, et
enfin, autres recettes avec un taux de 0.217%.

3.2.Titre -2- dépense


3.2.1. Section -1- dépense du personnel
Le tableau suivant retrace les dépenses de budget de l’année 2017 du centre de formation Béni
Douala.

Tableaux III.2 les dépenses de budget de l’année 2017 du centre de formation Béni Douala

Chapitre 1 INTITULE MONTANT


INTITAUX
1 Traitement principal de l’activité……. 7 548 660.00
2 Indemnités et primes diverses…… 6 807 276.68
3 Personnel contractuel, traitement, présentation à 5 700 000.00
caractère familiale et participation à la sécurité
sociale
4 Bourse et présalaires……….. 500 000.00
5 Charges sociales…. 5 146 050.00
6 Pension de service et dommages corporels 0.00
7 Contribution aux œuvres sociales…….. 598 013.32
TOTAL DE LA SECTION -1- 26 300 000.00

Source : Document du trésor public, budget de fonctionnement 2017 du centre de formation de Béni Douala

Commentaire

111
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

La totalité des dépenses budgétaire du même centre est de 26 300 000.00DA, ces différentes
dépenses sont débitées des recettes budgétaires que nous définies au tableau III.1.

3.2.2. Section -2- dépenses de fonctionnement


Tableaux III.3 : dépenses de fonctionnement de budget de l’année 2017 du centre de
formation Béni Douala

Chapitre INTITULE MONTANTT


INTIAUX
1 Remboursement des frais…. 63 750.00
2 Matériel et mobilier……. 104 250.00
3 Fourniture ………… 90 00.00
4 Habillement…….. 17 000.00
5 Activité culturelle et sportives…… 0.00
6 Dépenses et formation………. 25 000.00
7 Charges annexes…………. 500 000.00
8 Parc automobiles……….. 180 000.00
9 Matières d’œuvres…….. 100 000.00
10 Alimentation…………… 0.00
11 Tenus des stagiaires………. 0.00
12 Maintenances des équipements pédagogiques….. 70 000.00
13 Travaux d’entretient……. 200 000.00
TOTAL DE SECTION -2- 135 000.00
TOTAL DU TITRE -1+2- 27 650 000.00

Source : Document du trésor public, budget de fonctionnement 2017 du centre de formation de Béni Douala

Commentaire :

La totalité des dépenses de fonctionnement du budget du même centre est de135 000.00DA, ces
différentes dépenses sont débitées des recettes budgétaires que nous avons définies au tableau
III.1

112
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

L’ensemble des recettes et dépenses sont regroupées dans un document appelé budget, les
dépenses se font débiter des ressources, ce qui fait qu’ à la fin de l’exercice on trouve que la
totalité égale à zéro.

4. L’Exécution de la dépense de fonctionnement dans le cadre du projet centre de


formation Béni Douala

L’ordonnateur de la direction du centre de formation de la commune de Béni Douala adresse un


ordre de paiement sous forme de mandats de paiement au comptable public assignataire
(trésorerie) appuyé de toutes les pièces justificatives de la dépense ,qui sont :

 Avis de virement et ordre de paiement ;

 Bordereaux des précomptes.

Ces pièces comportent les indications suivantes :

- L’exercice 2017 :
- Le numéro de compte ;
- Le numéro arrêté en chiffre et lettre ;
- Mode de paiement CCP, trésor, banque;
- Numéro de mondât 406 ;
- Chapitre 742 ;
- Section ;
- Ordonnateur 262115.

4.1. Prise en charge, vérification et admission en dépense

Le bureau de la dépense est chargé de réceptionner tous les mandats envoyés par les
ordonnateurs :
Etape 1 :Prise en charge des mandats

avant la prise en charge des mandats émis par l’ordonnateur, le comptable public est tenu de
s’assurer que celui-ci est autorisé par les lois et règlements de mandater.

Etape 2 : vérification de la dépense

Vérification de la dépense avant d’admettre toute dépense, le comptable public doit s’assurer :

113
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

- De la qualité de l’ordonnateur ou de son délégué ;

- De la régularité des opérations de liquidation de la dépense ;

- Que la créance n’est pas atteinte par une déchéance ;

- Du caractère libératoire, du paiement ;

- Des visas des contrôles prévus par les lois et règlements en vigueur.

Etape 3 :Admission en dépense


Après vérification et non rejet des mandats, le vérificateur les admet en dépense et les transmet
au bureau du règlement et du recouvrement

4.2. Règlement et recouvrement de la dépense


Le bureau du règlement et du recouvrement procède aux étapes suivant :

Etape 1 :vérifier si les mandats ne sont pas frappés d’opposition

Pour ce cas, les mandats ne sont pas frappés d’oppositions. Dans le cas où le mandat est frappé
d’opposition, il doit être déduit du salaire de fonctionnement et consigné au compte
431 003 00.

Etape 2 : le dépouillement des pièces justificatives de chaque mandat selon :

- La nature de précompte ;
- Mode de paiement (CCP, Banque, Trésor);
- Avis de virement.

Epate 3 : Le calcul du total des pièces et l’établissement des bordereaux collectifs pour chaque
banque (CNEP, BDR, BNA, BDL, SG)

Etape 4 : Etablissement de la fiche de dépense et les fiches de recettes


La fiche de dépense nous indique le compte budgétaire à débiter qui est le 202 001(dépense de
fonctionnement)d’un montant de26 300 000.00DA (voirTableaux III.2)et d’un
montant135 000.00DA (voir TableauxIII.3), et les fiches de recettes nous indiquent les comptes
à créditer qui sont : en premier lieu la subvention de l’Etat avec un montant de 26 810
000.00DA, puis les recettes provenant de la documentation technique et pédagogique avec un
montant de 80 000.00DA, pour les recettes provenant des cours du soir est de 10 000.00DA, les

114
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

recettes provenant des examens et concours est de 600 00.00, et enfin les autres recettes sont de
60 000.00DA (Voir Tableaux III.1)
Etape 5 : Etablissement du TR et de la fiche d’écriture
Le tableau récapitulatif est confectionné à partir de la fiche de dépenses et les fiches de recettes
il comporte dans sa partie dépense le numéro de compte à débiter et le montant total de la
dépenses qui est de 27 650 000.00 DA ce montant est ventilé sur les différentes cases du
tableau récapitulatif selon la nature de la dépense soit par CCP ou par ordre. Par contre, dans la
partie recette du tableau récapitulation trouve les différents comptes à créditer et leurs montants
respectifs.
Le tableau récapitulatif est appuyé par une fiche d’écriture qui contient l’ensemble des
informations des mandats comme suit : L’entête indique le nom de trésorerie (Tizi
ouzou),direction : centre de formation puisque il s’agit des fonctionnaires de cette direction, le
compte à débiter N° (dépense de fonctionnement),
En plus de ces informations on trouve
- Les numéros de mandats et le montant brut de la dépense admise ;
- Le mode de règlement ou compte à crédit :
 on a CCP, banque ;
 ordre de paiement ;
 par fonds particuliers ;
 retenu et opposition.
 Par précompte (sécurité social)

Etape 6 :La vérification des crédits


Cette phase consiste en la vérification de la disponibilité des crédits. Quand ces étapes sont
accomplies par le bureau du règlement et du recouvrement, le chef de bureau transmet la fiche
d’écriture, le tableau récapitulatif, la fiche de dépense et les fiches de recettes accompagnées de
leurs pièces justificatives au bureau de la comptabilité et du portefeuille.

5. vérifications, centralisation et comptabilisation de la dépense


Le bureau de la comptabilité et du portefeuille reçoit les documents cités ci-dessus.
L’agent centralisateur procède à :
- La vérification de l’équilibre du tableau récapitulatif (le total des opérations d’ordre recettes
égal au total des opérations d’ordre de dépenses) ;

115
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

- La vérification de la concordance des numéros de comptes et les montants portés sur les
fiches de dépenses et de recettes et ceux portés sur le tableau récapitulatif ;
- S’assurer de la bonne imputation de la dépense et des recettes ;
- S’assurer de l’existence des pièces justificative des recettes.

Une fois cette vérification est faite le centralisateur tient à :


- Conserver le tableau récapitulatif pour le saisir à l’instar d’autres tableau récapitulatif qui
lui seront parvenus pour l’élaboration du tableau récapitulatif global du poste comptable qui
est considéré comme document de base de la comptabilité ;
- Remettre les fiches de dépenses et de recettes aux diverses subdivisions attributaires et ce
après avoir apposé le cachet « passé en comptabilité générale », sur toutes les fiches à cet
effet le centralisateur remet :
 Au bureau du règlement et du recouvrement la fiche de dépense et la fiche d’écriture pour
tenir la comptabilité du règlement ainsi que certaines fiches de recette appuyées de leurs
pièces justificatives telles que les fiches du 201007 pour procéder au recouvrement des titres
de perceptions ;
 A la subdivision du portefeuille les fiches de recettes des comptes 403002001, 403001002,
431012001 pour alimenter ces comptes et envoyer aux banques et aux organismes
d’assurances leurs avis de crédits ;
 A l’agent chargé d’établir les chèque CCP le 102 appuyé des avis virement des différents
bénéficiaires pour lui faire un chèque et l’envoyer au centre des chèques postaux ;
 A l’agent chargé de délivrer les récépissés pour les régies financières la fiche de recette
520004 représentant le montant de l’impôt sur le revenus global (IRG) précompté sur les
salaires des fonctionnaires pour l’envoyer au receveur des impôts territorialement
compétent.

6. Observations recueillies lors du stage pratique


Lors de notre passage au sein de la trésorerie et suite à l’analyse des documents qui nous ont
été remis par le directeur du centre de formation ( qui se charge d’envoyer les mandats au
trésor pour procéder au paiement), nous avons relevé quelques défaillances que nous avons
jugées d’un impact non négligeable sur le développement local de la région en question.
- La loi 93/64 stipule qu’un mandat d’ordonnance de paiement émis par les ordonnateurs doit
être admis en dépense par le comptable public dans un délai de 10 jours compté la date de

116
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

réception. Or, nous avons constaté que cette règle n’était pas respectée et que le traitement
des mandats dépassait les 10 jours
- Les lois de l’exécution des dépenses doivent évoluer dans le temps et dans l’espace mais
nous avons constaté que l’organisme du trésor reste toujours dans l’ancien système et n’a
pas mis à jour les textes, ce qui constitue un frein en matière d’adaptation à l’environnement,
lequel est en constante évolution.
- Dans le cas d’exécution d’une dépense d’équipement nous avons constaté que les dépenses
prévues pour deux ans s’étalaient sur cinq ans.
- Lors de la vérification du mandat, celle-ci doit se faire sur toutes les opérations afin de
réduire les erreurs de manière globale. Or il nous a été donné de constater que cette
vérification se faisait étapes par étape, et à chaque fois qu’une erreur est constatée, le mandat
était retourné à l’ordonnateur avant que les autres vérifications reprennent court, cette
procédure implique un gaspillage de temps et une lenteur administrative.
- Dans le cadre du principe de la séparation des ordonnateurs et les comptables, nous avons
observé est que les acteurs se rejettent souvent la responsabilité.
- Nous avons également relevé que les personnels du trésor public ne jouissent pas tous de
profils correspondant à leur poste..

Section 3 : Exécution d’une dépense cas de la maison de jeune DRA- BEN-KHEDDA


(DBK)

Durant la période de l’année 2014, l’APC de la commune de Dra-Ben-Khedda a proposé au


conseil d’arbitrage 03 programmes de développement de la commune (maison de jeune, stade,
bibliothèque). Cette proposition a abouti sur une autorisation de la construction de la maison
de jeune et le refus des deux autres projets :
- Les deux autres projets qui sont proposées avec la maison de jeune sont rejetés car la
commune en possède déjà. Par contre, comme il n’y a pas de maison de jeune, la majorité des
militants en voté pour ce projet ;
- Le terrain qui a était proposé pour la construction des trois projets est mieux placé pour la
réalisation de la maison de jeune.

1. La construction d’une maison de jeunes à la commune urbaine


Le projet se présente comme suit
A.La fiche technique du projet
117
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

Dans laquelle nous retrouvons :


- Un exposé des motifs ;
- Une fiche technique comprenant notamment la consistance physique, les coûts dinars/devises,
l’échéancier de réalisation et celui des paiements ;
- L’étude de faisabilité et les études d’impact ;
- La stratégie de réalisation et le choix retenu dans le respect des objectifs de développement.
B. La décision d’individualisation
La décision d’individualisation établie au titre de cette construction de maison de jeune
comprend :
- Le terrain d’assiette de la construction (l’entrée de la commune de DBK coté sud)
- Les études et les éléments justifiant l’opportunité du projet (les études de l’architecte)
- L’évaluation du projet selon les résultats des études ;
- L’échéancier de réalisation (15 mois)
- le cout du projet 6 000 000.00 dinars algérien
- La structure de financement (par chèque et par tranche)
Après l’accomplissement de cette formalité le wali avec le service DEP élabore et notifié, dans
le respect des dispositions législatives

1.1. Autorisation du programme global


L’autorisation de la réalisation d’une maison de jeune qui se situe à la commune de Draa-ben
Khedda est notifiée par ministre des finances aux walis après concertation avec le ministre
chargé des collectivités locales.
1.2. Répartition du programme :
Le projet de réalisation d’une maison de jeune relève des PSD et est répartie par le wali par
chapitre de construction et équipement de camp de jeunes et par la commune de Draa-ben-
Khedda au sein de la wilaya de Tizi-Ouzou
1.3. La notification des opérations :
Cette opération est notifiée par le wali pour sa mise en œuvre
1.4. Contrôle préalable des dépenses engagées
Dès que l’opération de la construction de cette maison de jeune est validée, le maire engage la
dépense dans la limite du montant affecté à l’opération, c’est à dire 600 millions de dinars.
L’ordonnateur (maire) présente un fiche d’engament accompagnée des pièces justificatives
(bon de commande convention marché ….). Cette dépense est rapportée à la commission du

118
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

marché parce qu’elle a dépassé le seuil de passation aux marché. Une fois assortie du visa de la
commission des marchés, le contrôleur financier doit s’en tenir au visa global. Toutefois, cette
dépense de construction d’une maison de jeune à DBK qui engage l’APC n’est pas soumise au
visa préalable du contrôleur financier. Les mandats de paiement afférents à ces dépenses sont
émis par la caisse trésorerie de DBK auprès du maire qui est l’ordonnateur accrédité.
2. Le budget d’équipement
Le budget du projet représente l’ensemble des recettes et des dépenses
2.1 Les recettes
Ce projet a été subvention totalement par l’Etat avec un montant de 6 000 000.00 DA
2.2 Les dépenses
Chapitre Nombre Montant initiaux
Maçons 4 1 800 000.00
Manœuvres 4 1 080 000.00
Gardiens 1 270 000.00
Conducteurs auto 1 160 000.00
électriciens 2 40.000.00
Plomberie 2 60 000.00
Total - 3410000.00

Commentaire
Le montant accordé pour les dépenses liées à la main d’œuvre est estimé à plus de 50% des
dépenses globales , soit 34 100 000.00DA
Quantité Montant
La brique 8 000 300 000.00
Les agglomérés 120 96 000.00
Sable grain 25 150 000.00
Ciment hydraulique 120 120 000.00
Gravelotte 5 90 000.00
Enduit de façade 200 50 000.00
calage 300 50 000.00
Brique plain 600 12 000.00
Puile 200 14 000.00

119
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

Parpaings 100 25 000.00

Peinture+ plâtre 10 200 000.00

Outils d’électricité - 90 000.00

Bars de fer 120 200 000.00


eau - 50 000.00
total - 1 447 000.00

Commentaire
Les matériaux nécessaires pour la réalisation de ce projet ont été estimés à 1 447 000.00DA

3. Contrôle et exécution de la dépense du projet de développement (maison de jeune


DBK)
L’ordonnateur (l’entrepreneur) du projet de la maison de jeune de DBK, adresse un ordre de
paiement au comptable public sous forme d’un mandat en trois exemplaires, appuyé des pièces
justificatives suivantes :
- L’exercice : construction d’une maison de jeune à DBK pour une surface de 200m2 ;
- Numéro de compte : N° 00147326.15 ;
- Le numéro arrêté en chiffre : 2 428500.00 DA
- Mode de paiement banque : BNA ;
- Numéro du mandat : 406 ;
- Chapitre : 742
- Section : le paiement des fonctionnaires, et la matière premier ;
- Ordonnateur : 271150.

3.1 Prise en charge, vérification et admission en dépense


Etape 1 : Prise en charge du mandat
Le mandat du projet de la maison de jeune a été réceptionné le 05/04/2015 par le trésor public.
La première étape est la vérification du mandat émis par l’ordonnateur, il va être vérifie par le
comptable public, afin de s’assurer que ce qui est motionné au mandat et autorisé par la loi de
finance de l’année courante
Etape 2 : Vérification de la dépense

120
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

Le 12/04/2015 le mandat à été pris en charge par le bureau de la dépense, afin d’assurer la
disponibilité financière de ce projet et d’assurer la disponibilité de toutes les pièces
justificatives.
Durant la vérification du mandat, le comptable public a constaté un manque dans les pièces
justificatives. L’ordonnateur qui est l’entrepreneur du projet n’a pas mentionné exactement le
lieu du projet ; à cet effet, le comptable public a rejeté provisoirement le mandat en attendant
que l’ordonnateur complète les pièces qui manquent à ce mandat.
Etape 3 : La prise en charge du mandat pour la deuxième fois
Le 18/05/2015 l’ordonnateur renvoi une autre fois le mandat au comptable public en ajoutent
les pièces justificatives manquantes signalées lors du rejet.
Etape 4 :La deuxième vérification du mandat
Le 29/04/2015,le mandat a été pris en charge une autre fois par le comptable public afin de
suive la vérification. Durant cette nouvelle vérification, le comptable constate qu’il y’a une
autre erreur qui n’a pas été signalée lors du premier rejet. Il renvoie donc le mandat, une
deuxième fois, à l’ordonnateur pour une autre modification.
Etape 5 : La prise en charge du mandat pour la troisième fois
Le 14/05/2015 l’ordonnateur a corrigé toutes les mentions indiquées par le comptable public,
en précisant toutes les activités des chapitres par les sections, c’est-à-dire que chaque évolution
du projet doit être détaillée dans une section spéciale, et en veillant à ne pas mettre dans une
section tous les frais qui ont été dépensés.

Etape 6 :Admission en dépense.


Après la vérification finale du mandat, celui-ci est transmis au bureau de règlement et de
recouvrement.
4. Règlement et recouvrement de la dépense
Les étapes de ce règlement sont les suivantes :
Etape 1 :la vérification des crédits
Après la vérification finale du mandat, il va être transmis au bureau des crédits pour voir s’il
n’est pas frappé d’opposition. Chaque mandat entré au trésor public doit passer par le service
des oppositions. Dans cette étape, le contrôle se fait sur l’ordonnateur lui-même et non pas sur
le projet. Autrement dit, il sera vérifié si l’ordonnateur dispose vraiment de cette somme
d’argent dans son compte au trésor et également s’il n’a pas des dettes envers l’Etat ou un autre
personne physique ou morale. Si c’est le cas, le trésor joue le rôle du juge et lui enlève cette

121
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

somme qu’il doit payer de son propre argent. Et après cette étape le mandat va étre admis en
dépense.
Etape 2 : le dépouillement des pièces justificatives de chaque mandat selon
- La nature de précompte : le trésor public retient une partie de cotisation sur la rémunération,
il la reverse directement à la sécurité sociale, dans ce cas la précompte total est de 57 000.00da
- Mode de paiement : le trésor public verse la somme du mandat de ce projet à la BNA .

Etape 3 : La vérification du budget du projet


A cette étape, le trésor public fait la vérification des recettes et des dépenses, c’est-à-direil fait
la vérification de tout le contenu des factures liées à ce projet (main d’œuvre, matière
première), afin de délibérer la deuxième tranche de projet.
5. Observations relevées :
Comme pour le projet présenté dans la section précédente, nous avons constaté que les délais
n’étaient pas respectés. Ce non-respect de délai engendre un retard dans la réalisation du projet.
La vérification fragmentée du mandat a engendré un très grand retard dans le traitement du
dossier. En effet, plutôt que de relever toutes les erreurs et les pièces manquantes pour les
renvoyer à l’ordonnateur, nous avons constatés que, lors du traitement ou de la vérification du
mandat, ce dernier était renvoyé dés qu’une pièce manque. Cet aller-retour entre ordonnateur et
comptable ralentit le bon déroulement du projet.
Aussi, et pour toutes ces raisons de lenteur administrative dans les engagements de la dépense,
nous avons également relevé que le projet n’a pas respecté l’échéancier de la réalisation
accordé au départ puisqu’il a dépassé les 15 mois.

6. Quelques solutions envisageables


L’analyse de ces deux projets dans deux communes différentes nous a permis de constater que,
malgré la nature différente des projets, les lacunes qui ressortent se rapprochent fortement.
Force est de constater que la lenteur administrative, elle-même conséquente de plusieurs failles
telles le recours à des outils traditionnels, la non généralisation de l’outil informatique et le
manque d’encadrement adéquat fait que les projet rencontrent des difficultés à s’inscrire dans
une logique d’efficacité et de respect de délai. Nous supposons que le recours à certaines
pratiques pourraient un tant soit peu corriger quelques unes de ces lacunes. En l’occurrence :

122
CHAPITRE 4 : Impact de la comptabilité du trésor public sur le développement local. Cas
du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou

- La prise en compte des lois comme support et le respect des procédures dictées par ces lois
éviteraient certaines étapes inutiles (meilleure vérification et suppression des aller retours
inutiles des mandats)
-
- Des mises à jour et une adaptation des textes à la pratique réelle de l’exécution d’une dépense
serait d’un apport très probable ;
- Un sens des responsabilités permettrait de mieux faire avancer les opérations. Plutôt que de se
concentrer sur l’acteur qui est la cause du retard et de se rejeter mutuellement les fautes, il
serait plus judicieux de se concentrer sur les solutions ou des méthodes de travail qui profiterait
à l’ensemble de l’équipe et surtout qui profiterait au projet et donc au développement local
qu’il servirait. ;
- inclure le système d’informatique est d’une nécessite certaine. Améliorer ou dans ce cas, mettre
ç jour le système d’information de cet organisme constitue un élément clé. Cet outil à lui seul
permettra une rapidité dans l’exécution de l’ensemble des opération, une meilleur vérification
des pièces enregistrées et donc moins d’erreurs.
- Et enfin, faire bénéficiaire les agents de formations qui permettrait de mettre à jour le niveau de
compétence réel avec le niveau des capacités requis.

Conclusion :
Le trésor public en tant qu’opérateur des flux comptables et financiers de l’État exerce un rôle
central dans la chaîne des recettes et dépenses, il fait l’exécution du budget après avoir fait tout
le circuit, et vérifie la conformité des pièces justificatives,
Ce chapitre nous a permis de confronter les informations que nous avons énoncées dans les
deux chapitres théoriques avec des informations que nous avons recueillies sur le terrain.
Notre passage au niveau du trésor nous a permis de comprendre réellement comment est réalisé
un projet de développement local. Nous avons suivi les dossiers depuis la naissance du projet
jusqu'à sa réalisation et nous avons relevé les obstacles que peut rencontrer ce type de projet.
Ces contraintes et lacunes nous ont conduites à déduire l’importance du rôle du trésor public
dans le développement local. Nous avons conclu sur le fait que l’efficacité des opérations
administratives au niveau du trésor ont un impact direct sur la réalisation de ces projets. Nous
pouvons dire que , dans la mesure où la lenteur administrative freine la réalisation des projets,
la rapidité de celles-ci sera d’un impact positif sur le développement local.

123
Conclusion générale

La comptabilité publique est un agent de la direction générale des finances publiques, il


intervient tout au long de la chaine comptable, de la préparation du budget à la clôture de
l’exercice, en utilisent des règles juridiques et techniques afin de contrôler et exécuter les
opérations budgétaires et financières de l’Etat.

Le trésor public dépend du ministère des finances, il est à la fois le caissier et le banquier
de l’Etat, car il assure la disponibilité des fonds dans le temps et dans l’espace grâce à son
réseau comptable public. Le trésor public en tant qu’agent financier de l’Etat et des
collectivités publiques recouvre les recettes et paye les dépenses.

Afin de mettre en charge le mandat émis par l’ordonnateur, c’est-à-dire effectuer


l’opération financière, débiter ou créditer les comptes de l’organisme public, le comptable
public soumet l’ordre adressé par l’ordonnateur à un certain nombre de vérifications, et
s’assure que celui-ci est autorisé par la loi de finance.

Afin de valoriser les ressources locales et satisfaire les besoins locaux au sein d’un territoire,
l’intervention de tous les acteurs devient importante et chacun contribue à sa manière dans ce
développement local, le trésor public y compris. Des projets de développement local sont
proposés par les collectivités territoriales et sont soumis à validation. L’exécution des projets
retenus passe nécessairement par le trésor public. Ce dernier, à travers la comptabilité qu’il
tient, participe à la concrétisation de ces projets. Une participation qui n’est pas des moindres
puisque les conditions d’exercice de cette comptabilité vont se refléter directement sur le
développement local du territoire en question. En effet, il nous a été donné de constater, lors
de notre stage pratique, que les retards de réalisation des projets de développement local sont
liés, en partie, aux lacunes que rencontre le fonctionnement de la comptabilité au sein du
trésor public.

Notre stage au sein du trésor de la wilaya de Tizi Ouzou nous a permis de relever
certaines insuffisances quant au fonctionnement de cet organisme. Des insuffisances,
principalement liées à la comptabilité, qui se répercutent directement sur les projets de
développement local. Ces insuffisances peuvent être reprises dans ce qui suit :

- Une mauvaise répartition des fonctions entre les organes de l’exécution de dépenses
publiques, particulièrement entre les comptables publics et les contrôleurs financiers.
Cette incohérence conduit à une mauvaise définition des responsabilités de chacun et
rend le contrôle des tâches difficile. En effet, lorsque les responsabilités sont mal

129
Conclusion générale

définies, les erreurs et incohérences sont mal situées et donc les corrections et
améliorations ne peuvent être apportées.
- Les recettes budgétaires sont parfois insuffisantes pour couvrir l’ensemble des charges
publiques, ce qui engendre le problème de trésorerie. Il y’a parfois un décalage entre
ce qui est décidé et la réalité du terrain.
- le non-respect des procédures telles que dictées dans la loi freine et retarde la
réalisation des projets. En effet, il a été constaté que le traitement des mandats
dépassait de loin les 10 jours réglementaires et la réalisation du projet dépassait les 1
mois prévus initialement. Cependant, ces retards sont expliqués aussi bien par les
raisons ci-dessus présentées que par la nature d’encadrement au sein de cet organisme.
Autrement dit, le profil inadéquat entre la compétence et le profil du poste implique
une certaine difficulté dans l’efficacité d’exécution des tâches.
- Lors de ce stage, un élément, qui nous paraît essentiel, a retenu notre attention. Il
s’agit des méthodes traditionnelles utilisées pour les enregistrements et les traitements
des documents. Nous avons remarqué que ces opérations se tenaient à la main et que
l’outil informatique n’avait pas une place stratégique dans leur fonctionnement.
Autrement dit, leur système d’information n’est pas mis à jour et est loin d’être
moderne ; un élément qui constitue un handicap pour le bon déroulement des
différentes procédures.

Cette évaluation nous a permis de relever quelques éventuelles propositions qui pourraient
réduire ces lacunes :

- Une bonne répartition des tâches entre les comptables et les contrôleurs et surtout
mieux préciser et situer les responsabilités de chaque agent. Cela permettra de mieux
identifier la source de l’erreur et d’y remédier plutôt.
- Une meilleure adéquation entre les besoins réel des collectivités locales et les
ressources qui lui sont accordées permettrait une plus grande décentralisation pour de
plus grands projets et donc une procédure de validation plus grande.
- Une mise à niveau des compétences au niveau de l’organisme permettrait
probablement un meilleur fonctionnement et un meilleur respect des règles et des
procédures. Il suffirait, d’une part, de dispenser au personnel déjà en place de
formation de mise à niveau et, d’autre part, d’engager des recrutements de cadres
formés dans le domaine ;

130
Conclusion générale

- Une modernisation du système d’information s’impose. Cela leur permettra non


seulement de gagner du temps dans le traitement des documents tout en réduisant le
nombre d’erreur.

A la fin, nous pouvons dire que le trésor public est un agent comptable de l’Etat, il exécute les
opérations budgétaires à l’aide des différents agents de la comptabilité publique, qui sont les
ordonnateurs et les comptables mais ses actions ne sont pas sans effet sur le développement
local. En effet, à travers une tenue efficace de sa comptabilité, il participe au développement
local du territoire. La réalisation et la concrétisation des projets de développement dépendent
en partie du bon fonctionnement de sa comptabilité.

Nous arrivons à terme de cette recherche avec un rejet de la première hypothèse de départ
dans laquelle le trésor public apparaît comme un agent d’exécution sans impact sur le
développement local. Le trésor est considéré certes comme le comptable et l’exécutant
financier des projets de développement local mais la façon dont sont exécutées ses fonctions
comptables influence certainement la réalisation et la concrétisation de ces projets locaux. Ce
qui nous amène à retenir notre deuxième hypothèse.

131
Bibliographie

Ouvrages

1. BIGAUT Chritian, finances publiques droit budgétaire le budget de l’Etat, Edition


MARKETING, Paris 1995 ;
2. BISSAAD A, « comptabilité publique : budgets, agents et comptes » Ecole national des
impôts, 2001 ;
3. CHARRIER J, « La responsabilité du comptable public », in comptabilité publique :
continuité et modernité ;
4. Dictionnaire encyclopédique, France : paris« finances publiques».
5. ERIC OLIVA, « Finances publique » Dalloz ;
6. FRNCOIS BLOCH-LAINE « revu économique 2 » librairie Armand colin année 1954 ;
7. KOBTAN Mohamed, « le trésor public » office des publications universitaires, ben-
aknoun Alger, 1997
8. LALUMIER (P) « les finances publiques », librairie, Armand colin, Paris 1983
9. Le trésor public, les techniques professionnelles du trésor « comptabilité public » juillet
2007 ;
10. MICHELL BOUVIER MARIE CHRISTINE ESCLASSAN et Jean IPERE, finance
publique 6 eme édition paris 2002 ;
11. PERCEBOIS (J) « Economie des finances publiques » Armand colin.
12. PHILIPE JURGENSEN ET DANIEL LEBEGUE « le trésor et la politique financière » ;
édition MONTCHRESTIEN 1998 ;
13. PAUL Jacques, Les circuits financiers, éditions DALLOZ, 1989.

Articles

1. Article 23 de la loi n°84-17 du 7 juillet 1984 relative aux lois de finances


2. Article 176 de la loi n° 11-10 du 22 juin 2011 relative a la commune, JORADP N) 37
du 03 juillet 2011.
3. Article 61 de la même loi
4. Article 59 de la loi n° 84-17 du juillet 1984 relative aux lois de finances.
5. Article 62 de finances publiques droit budgétaire le budget de l’Etat, Edition MARKETING,
Paris 1995
6. Article 55 de la loi n° 90/21du 15 aoûte 1990 relative à la comptabilité publique
7. Article 33 de la loi n° 90-21 du 15 août 1990 relative à la comptabilité publique

8. Article n° 36 de la loi 90/21 du 15/08/1990 relative à la comptabilité publique


9. Art. 7 du décret exécutif n° 91-313 du 7 septembre 1991, fixant les
procédures, les modalités et le contenu de la comptabilité des ordonnateurs et
des comptables publics.

Mémoire et travaux universitaires

1. « Le rôle du trésor public dans le financement des administrations publiques ».


Mémoire fin d’études, UMMTO, 2007, cote ML1377
2. Saibi Naima, Talmat Fatma « le financement des entreprises publique
algériennes par le trésor public algérien » mémoire fin d’études, UMMTO.
2001, cote ML 0348

Revues
1. Revue économique, Année 1951 2-2 pp. 129

Sites internet

1. https://www.tresor.economie.gouv.fr/
2. https://observalgerie.com/actualite-algerie/tresor-public-fonctionnaire-arrete-
corruption/
3. https://fr.m.wikipedia.org
4. https://cmptfoad.ufc.dz « cours »

Autres document

1. ALI BISSAAD, « Comptabilité publique, budget, agents et comptes » école national des
impôts, 1ére édition, Février 2001 ;
2. Direction régionale du budget a Alger, document de lecture, «la comptabilité publique »
novembre 2008 ;
3. Manuel de contrôle des de penses engagées année 2007 ;
4. Ministre des finances direction générale du budget « la comptabilité public » Algérie,
novembre 2000.
TABLE DE MATIERE

Introduction Générale ….....10

Chapitre 1 : Généralité sur le trésor public et son budget


Introduction du chapitre ……………………………..…………….……………………… 14
Section 1 : l’essor du trésor public …………………………………………………...……...14
1. historique du trésor public ……………………………………………………………..….14
1.1.Evolution du trésor public en Algérie ……………….……………………………….…..15
2. Les définition du trésors publics……………………..17
2.1 définition de quelque auteurs …………………….……………...………………………17
3. les caractéristiques du trésor public …………………………………………………...…..18
4. rôle du trésor public ……………………………………………………...………………..18
5. fonction du trésor public …………………………………………………………………..19
5.1 Rôle du trésor public dans la fonction du caissier de l’Etat ……………………………..19
5.2 Le trésor tant que banquier de l’état ……………………………………………………..20
5.2.1 Recouvrement des créances publiques …………………………..……………………21
5.2.2 Le contrôle et le paiement des dépenses publiques…………………………………….21
5.2.3 La gestion des finances locales ……………………………………………………..…21
5.2.4 La gestion de dépôts au trésor ………………………….…………………………..…21
5.2.5 La production de l’information financière et comptable …………………………...…21
6. le circuit du trésor ………………………………………………………………….…...…22
7. ressources du trésor public ……………………………………………………………..…23
7.1 Les fonds propres du trésor public …………………………………………………..…..24
7.2 Les effets mobilisables …………………………………………………………….……25
7.3.Les fonds des correspondants …………………………………………………….…..…25
7.4 Les bons de trésor ……………………………………………………………….…….…25
7.5 Les avances de la banque centrale ………………………………………………………25
Section 2 : Le budget de l’Etat ………………………………………………………….….26
1 définition ………………………………………………….……………….....….……....27
1.1 budget de l’Etat ……………………………………………………………………...….27
1.1.1 Les ressource …………………………………………………...…………...……..…28
1.1.2 Les dépense …………………………………………………………………………28
1.2 Budget de la collectivité locale ……………………………………………………...….29
1.2.1 Budget de la commune ……………………………………………………………..…29
1.2.2 Budget de la wilaya ………………………….…………………………………….…29
1.2.2.1 documents budgétaires …………………………………………………………...…29
1.2.2.2 la structure du budget ………………………………………………………..………30
1.2.2.3 le vote du budget ……………………………………………………………………31
1.2.2.4 l’approbation du budget ……………………………………………………………..31
1.2.2.5 les agents d’exécution …………………………………….…………………………31
1.2.2.6 périodes d’exécution ……………………………………….…………………….…31
1.2.2.7 les douzièmes provisoires ………………………………………………………...…31
1.2.2.8 l’établissement du compte administratif ……………………………………………32
1.2.2.9 modifications des crédits ……………………………………………………………32
1.3 Budget des établissements publics ………………………………………………………32
1.3.1 Les caractères des établissements publics …………………….……………………….32
1.3.2 Les catégories des établissements publics ……………………………………….…….33
1.3.3 Le contenu du budget d’établissement public ……………………………………….…33
1.3.3.1 Les recettes ……..………………………………………………………………….…33
1.3.3.2 Les dépenses …….……………………………………………………………..……34
1.3.4 l l’établissement du budget des EPA non régis par les dispositions statutaires
commune………….34
1.3.4.2 l’établissement du budget des EPA régis par les dispositions statutaires communes 34
2. principe budgétaire ……………………………………………………………………….35
2.1 L’autorisation préalable …………………………………………………………………35
2.1.1 Les caractères de l’autorisation préalable ………………………………………..……35
2.1.2 Les dérogations a la règle ……………………………………………………..….….…36
2.2 L’équilibre budgétaire ………………………………………………………………...…36
2.2.1 Découvert budgétaire …………………………………………………………….……37
2.2.1.1 les objectifs du découvert budgétaire ……………………………………………...…37
2.2.1.2 le financement du découvert budgétaire …………………………………….………37
2.2.2 Déficit budgétaire ……………………………………………………………....…..…37
2.2.2.1 budgets cycliques ……………………………………………………………………37
2.2.2.2 le déficit systématique ……………………………………………………………….38
2.3 L’annualité budgétaire ………………………………………………………………..…38
2.3.1 la justification du principe ……………………………………………………….…….38
2.4 L’unité budgétaire ……………………………………………………………………..…39
2.4.1 Les justifications du principe ……………………………………………………..……39
2.4.2 Les aménagements au principe ………………………………………………..………39
2.5 L’universalité budgétaire ……………………………………………………..…………39
2.5.1 La justification du principe ………………………………………………………….…40
2.5.2 La dérogation au principe ……………………………………………………….….….40
2.6 la séparation des ordonnateur et des comptables ……………………………………..…40
2.6.1 Justification du principe ……………………………………………………………..…40
2.6.2 Les dérogations du principe …………………………………………………...……….41
2.6.3 La violation du principe …………………………………………………………..……41
2.7 Spécialité des crédits ………………………………………………………………….…42
2.7.1 Principe d’application …………………………………………………………………42
2.7.2 Les aménagement d’application ………………………………………………………42
3. la nature des opérations exécutées par trésor public ………………………………………42
3.1 Les comptes spéciaux de trésor public ………………………………………………..…42
3.1.1 comptes d’affectation spéciale …………………………………………………..……43
3.1.2 Les comptes de commerce ………………………………………………………….…43
3.1.3 Comptes règlementaire avec les gouvernements étrangers ………………………..…43
3.1.4 Les comptes de prêts ……………………………………..……………………………43
3.2 Les opérations de trésorerie …………………………………………………………..…43

Chapitre 2 : comptabilité publique et l’exécution du budget


Introduction du chapitre ………………………...…………………………………………..46
Section 1 : concept de la comptabilité publiques ……………………………….……....…46
1. Concept de la comptabilité public …………………………………………………..……46
2. Les champs d’application de comptabilité public ……………………………………….46
3. les sources et règles de la comptabilité publique …………………………………………47
4. principe de la comptabilité publique ………………………………………...……………47
4.1 principe de séparation des ordonnateurs et des comptables …………………………..….47
4.2 principe de distinction entre l’opportunité et la régularité …………………………..……48
4.2.1 problème de définition …………………………………………………………………..48
4.2.2 les règles de fond et les règles forme ………………………………………….………...49
4.3 la responsabilité particulière des comptes publics ………………..………………………50
4.3.1 une responsabilité spécifique ……………………………………..……………..………50
4.3.2 opérations génératrice et responsabilité ……………………………………..………….51
5. les agents de la comptabilité publique ……………………………………………………..51
5.1 Les ordonnateur ………………………………………………………………………...….52
5.1.1 Différentes catégories d’ordonnateurs ………………………………………….……….52
5.1.1.1 ordonnateurs primaires ou principaux …………………………………………………52
5.1.1.2 les ordonnateurs secondaires …………………………………….…………………….52
5.2. Les comptable public ………………………………………………………..……………53
5.2.1 Les différentes catégories de comptable ………………………………..……………….53
5.2.1.1 les comptables à compétences général ………………………………………..……….53
5.2.1.2 les comptables a compétence spécial ………………………………………………….53
6. principe de la séparation des fonctions de comptables et des ordonnateurs …………..……54
6.1 Rôle des ordonnateurs …………………………….……………………………………….54
6.2 Rôle des comptables …………………………………………………………..…...………55
6.3 Intérêts de la division du travail ………………………………………………………...…55
7. champs d’application de la séparation des ordonnateurs et des comptables ……..…… .…55
Section 2 : Contrôle et exécution des recettes et des dépenses………………...………..56
1. Contrôle et exécution des recettes
1.1. Contrôle des recettes
1.1.1. Le contrôle de l’autorisation de percevoir les recettes
1.1.2. Le contrôle des réductions et annulations des ordres de recettes
1.2. l’exécution des recettes
1.2.1. La phase administrative (les ordonnateurs)
1.2.1.1. La constatation des créances publiques
1.2.1.2. L’établissement des recettes
1.2.1.3. La liquidation
1.2.1.4. Emission du titre de recettes………………….63
1.2.2. La phase d’exécution du comptable (recouvrement)…………64
1.2.3. Les procédures dérogatoires d’exécution des recettes publiques……..64
2. Contrôle et exécutions des dépense…………………65
2.1. Contrôle de dépenses ……………………..65
2.2. Exécution des dépenses…………………..65
2.2.1. Phase administrative………………65
2.2.1.1. L’engagement………………..65
2.2.1.2. La liquidation………………..67
2.2.1.3. L’ordonnancement…………………68
2.2.2. La phase d’exécution comptable……………….68
2.2.2.1. Le payement……………………68

Chapitre 3 : cas pratique


Introduction ……………………………………………………………………………………69
Section 1 : présentation de l’organisme d’accueil …………………………………………….69
1. Trésor public de la wilaya et son organigramme …….…………………………………….69
1.1 trésor de la wilaya …………………………………………………………………………..69
1.2 l’organigramme …………………………………………………………………………70
2. L’exécution du budget …………………..…………………………………………….…73
2.1 l’exécution des recettes de la wilaya ………………………………………………….…73
2.2 l’exécution des dépenses de la wilaya ……………………………………………..…….74
Section 2 : exécution d’une dépense cas le centre de la formation béni douala …………….76
1. circuit du mondât ……………………..……………………………………………………77
2. budget de fonctionnement ………..………………………………………………………77
2.1 recette ………………….…………………………………………………………………77
2.2 dépense ……………………………………….……………………………………….….79
2.2.1 dépense personnel ……………………………………………………………………….79
2.2.2 dépense de fonctionnement …………………………..…………………………………79
3. exécution d’une dépense cas le centre de la formation béni douala ……...………………..80
3.1 prise en charge ; vérification ; admissions en dépense …………………………………..81
3.2 règlement et recouvrement de la dépense …………………………………………………81
4. vérification, centralisation et comptabilité de la dépense …………………………………..82
5. les lacunes au moment de l’exécution du budget …………………………………...…...…83
6. solutions qui peuvent aider l’agent de l’exécution ……………………………..…………..84
Conclusion du chapitre ……..………………………………………………..…….…………85
Conclusion Générale…………………………………………………………………..
Annexes.

Liste bibliographique.

Liste des tableaux.

Liste des graphes.

Liste des figures.

Liste des abréviations.

Lexique.

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